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Premier sauvetage de 2021 pour l'Ocean Viking: 117 personnes secourues au large de la Libye #

1/21/2021, 3:40 PM
Marseille, FRA

L'Ocean Viking, le navire de secours en mer de SOS Méditerranée, a secouru jeudi 117 personnes environ au large de la Libye, lors de son premier sauvetage depuis son retour en mer, a-t-on appris auprès de la directrice de l'ONG Sophie Beau.

Les migrants étaient à bord d'un canot surchargé à 37 milles nautiques (environ 68,5 km) des côtes libyennes, selon SOS Méditerranée. Leur sauvetage, "dans une mer mauvaise avec beaucoup de houle", a été "très difficile" selon Mme Beau. "Ils sont épuisés, trempés, en hypothermie, avec beaucoup de nausées et de maux de tête", a-t-elle ajouté.

Parmi les rescapés, en provenance d'Afrique subsaharienne, 58 mineurs étaient à bord ainsi que quatre bébés, dont un d'un mois seulement.

L'Ocean Viking, bloqué cinq mois en Italie où les autorités lui ont imposé des travaux coûteux, a repris la mer depuis Marseille le 11 janvier. "Nous étions sur zone depuis quelques jours seulement, avec une météo vraiment mauvaise, et dès qu'il y a eu une fenêtre d'amélioration, il y a eu un départ", a rappelé Mme Beau.

La directrice de SOS Méditerranée s'est montrée "très inquiète pour les personnes qui se retrouvent actuellement en mer dans des conditions hivernales, encore plus dangereuses que d'habitude".

Mardi, le naufrage d'une embarcation de migrants au large des côtes libyennes a fait au moins 43 morts selon l'ONU.

L'Ocean Viking est actuellement le seul navire de secours d'une ONG dans la région, selon Mme Beau, "les autres étant bloqués par les autorités italiennes comme l'était l'Ocean Viking avant".

Les candidats à l'exil venus de divers pays partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.

Au total, plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'OIM.

jp/mdm/pb

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JAN 21

France: premier sauvetage de 2021 pour l'Ocean Viking, au large de la Libye #

1/21/2021, 2:59 PM
Marseille, FRA

L'Ocean Viking, le navire de secours de SOS Méditerranée, a secouru jeudi 120 personnes environ au large de la Libye, lors de son premier sauvetage depuis son retour en mer, a indiqué Sophie Beau, directrice de l'ONG basée en France, à Marseille (sud).

"Quelques 120 personnes ont pu être mises en sécurité à bord de l'Ocean Viking en fin de matinée", a détaillé Mme Beau auprès de l'AFP. Ces migrants étaient à bord d'un canot surchargé à 36 milles nautiques (environ 66 km) des côtes libyennes, selon SOS Méditerranée.

Des femmes et des enfants se trouvent parmi les rescapés, dont un bébé d'un mois, a précisé Mme Beau.

L'Ocean Viking, bloqué cinq mois en Italie où les autorités lui ont imposé des travaux coûteux, a repris la mer depuis Marseille le 11 janvier. "Nous étions sur zone depuis quelques jours seulement, avec une météo vraiment mauvaise, et dès qu'il y a eu une fenêtre d'amélioration, il y a eu un départ", a rappelé Mme Beau.

La directrice de SOS Méditerranée s'est montrée "très inquiète pour les personnes qui se retrouvent actuellement en mer dans des conditions hivernales, encore plus dangereuses que d'habitude".

Mardi, le naufrage d'une embarcation de migrants au large des côtes libyennes a fait au moins 43 morts, selon l'ONU.

L'Ocean Viking est actuellement le seul navire de secours d'une ONG dans la région, selon Mme Beau, "les autres étant bloqués par les autorités italiennes comme l'était l'Ocean Viking avant".

Les candidats à l'exil venus de divers pays partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.

Au total, plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'OIM.

jp/mdm/fka/cls

VIKING

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JAN 21

Les demandes d'asile en France ont chuté de 41% en 2020 sous l'effet du Covid #

1/21/2021, 2:39 PM
Paris, FRA

Le nombre de demandes d'asile a chuté de 41% en France l'an dernier sous l'effet de la crise sanitaire, marquant une rupture nette après des années de hausse depuis la crise migratoire de 2015, selon les statistiques de l'immigration publiées jeudi.

"Une telle baisse s'explique par la crise sanitaire de la Covid-19 et plus précisément par l'impact des confinements sur l'activité des GUDA (Guichets uniques pour demandeurs d'asile) et sur la circulation des étrangers", a commenté le ministère de l'Intérieur en publiant ces chiffres provisoires.

En 2020, 81.669 premières demandes d'asile ont été formulées dans ces guichets contre 138.420 (-41%) en 2019, tandis que 115.888 demandes toutes situations confondues (réexamens, procédures Dublin etc.) ont été prises en compte l'an dernier contre 177.822 l'année précédente.

"C'est une rupture forte", convient auprès de l'AFP Julien Boucher, directeur général de l'Ofpra, organe chargé d'instruire les demandes de statut de réfugié, attribué dans environ 24% des cas (37% après procédure d'appel).

"L'ampleur de la baisse de la demande d'asile est un changement important, d'autant que nous étions sur une tendance de hausse marquée ces dernières années, et que le début de l'année 2020 suivait cette tendance", a-t-il souligné.

Cette baisse en France s'inscrit dans une tendance européenne, après plusieurs mois de fermeture des frontières extérieures de l'Union européenne: en Allemagne, le nombre de demandes d'asile a également chuté de 30%.

La pandémie a eu des "conséquences importantes à la fois sur les flux (migratoires) entrant et sortant", a également commenté le ministère de l'Intérieur, constatant une baisse de moitié des expulsions des personnes en situation irrégulière (-51,8% d'éloignements "forcés"), un dossier sur lequel "l'accent est mis résolument" par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, insiste-t-on dans son entourage.

Par ailleurs, les statistiques de cette année où "tout a été déstabilisé par la Covid-19" mettent également en évidence un effondrement de 80% du nombre de visas délivrés: 712.311 contre 3,53 millions en 2019.

Ce recul, poussé par l'effondrement des visas touristiques, s'explique essentiellement par la chute du nombre des visiteurs chinois. Ils étaient de loin les premiers détenteurs de visas pour la France en 2019 avec 757.500 documents, et sont passés en quatrième position avec seulement 71.451 visas délivrés en 2020.

sha/pga/fka/ode

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JAN 21

Premier sauvetage de 2021 pour l'Ocean Viking: 120 personnes secourues au large de la Libye #

1/21/2021, 2:38 PM
Marseille, FRA

L'Ocean Viking, le navire de secours en mer de SOS Méditerranée, a secouru jeudi 120 personnes environ au large de la Libye, lors de son premier sauvetage depuis son retour en mer, a-t-on appris auprès de la directrice de l'ONG Sophie Beau.

"Quelques 120 personnes ont pu être mises en sécurité à bord de l'Ocean Viking en fin de matinée", a détaillé Mme Beau auprès de l'AFP. Ces migrants étaient à bord d'un canot surchargé à 36 milles nautiques (environ 66 km) des côtes libyennes, selon SOS Méditerranée.

Des femmes et des enfants se trouvent parmi les rescapés, dont un bébé d'un mois, a précisé Mme Beau.

L'Ocean Viking, bloqué cinq mois en Italie où les autorités lui ont imposé des travaux coûteux, a repris la mer depuis Marseille le 11 janvier. "Nous étions sur zone depuis quelques jours seulement, avec une météo vraiment mauvaise, et dès qu'il y a eu une fenêtre d'amélioration, il y a eu un départ", a rappelé Mme Beau.

La directrice de SOS Méditerranée s'est montrée "très inquiète pour les personnes qui se retrouvent actuellement en mer dans des conditions hivernales, encore plus dangereuses que d'habitude".

Mardi, le naufrage d'une embarcation de migrants au large des côtes libyennes a fait au moins 43 morts selon l'ONU.

L'Ocean Viking est actuellement le seul navire de secours d'une ONG dans la région, selon Mme Beau, "les autres étant bloqués par les autorités italiennes comme l'était l'Ocean Viking avant".

Les candidats à l'exil venus de divers pays partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.

Au total, plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'OIM.

jp/mdm/pb

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JAN 21

France: chez les rapatriés d'Algérie, les plaies de la "nostalgérie" ravivées #

1/21/2021, 2:32 PM
Carnoux-en-Provence, FRA

A Carnoux-en-Provence, dans le sud-est de la France, la "nostalgérie" n'est plus ce qu'elle était pour la forte communauté "pieds-noirs" rapatriée en 1962 après la guerre d'Algérie. Mais le rapport de l'historien français Benjamin Stora sur ce conflit et la colonisation française vient raviver d'anciennes plaies.

Certes, "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", a insisté le président français Emmanuel Macron mercredi, après réception du rapport de l'historien chargé de "dresser un état des lieux du chemin fait en France" sur une guerre (1954-1962) dont le souvenir touche encore plus de sept millions de personnes, entre rapatriés, supplétifs algériens ("harkis"), appelés du contingent et immigrés algériens.

Mais la suspicion reste bien ancrée chez les "pieds-noirs", ces Français d'Algérie. "Méfions nous des actes à sens unique", lâche Christian Fenech, 58 ans, qui se décrit comme "+Algérien+ de septième génération, conçu à Bône -- nom donné durant la colonisation française à la ville d'Annaba -- mais né à Cassis", près de Marseille, en 1962, après que ses parents sont partis précipitamment.

Il dit à l'AFP craindre "une analyse à charge et à charge", "pour mettre encore une fois tous les maux de l'Algérie sur le dos des rapatriés".

Si Carnoux-en-Provence est née en 1958 de l'idée d'un certain Emilien Prophète, un Français de Casablanca (ouest du Maroc) qui crée une coopérative immobilière et achète un vallon isolé entre Aubagne et Roquefort-la-Bédoule, à quelques kilomètres de Marseille, pour les anciens du Maroc désireux de rester entre eux, c'est l'arrivée massive des "pieds-noirs" en 1962 qui donne son essor à cette communauté.

En quelques mois, les 240 pionniers "marocains" sont rejoints par des centaines de compatriotes "algériens".

Dernière commune créée dans le département des Bouches-du-Rhône, le 26 août 1966, ce village compte aujourd'hui 7.000 habitants contre environ 1.500 fin 1962.

Et même si de nombreux "Provençaux" sont venus s'ajouter, "les pieds-noirs représentent encore près de 50% de la population", affirme Christian Fenech, de l'association Racines pieds-noirs.

"Je craignais le pire", concède Guy Chareille, 78 ans, de l'association Carnoux Racines, au sujet du rapport Stora.

Arrivé à Carnoux à 21 ans, en 1964, après une enfance à Fès, il n'est pas un pied-noir mais "un tronc de figuier", nom donné aux rapatriés du Maroc.

Mais ses parents venaient d'Algérie, que la France a occupée pendant 130 ans (1830-1862). Et il trouve "bizarre cette repentance permanente envers des colonisateurs", soulignant que "les Arabes avaient colonisé des territoires occupés initialement par les Berbères".

- "Ouvrons les vrais débats" -

Les anciennes colonies françaises sont profondément ancrées à Carnoux, jusque dans le cimetière qui surplombe le village.

Sous l'arche de pierre érigée à l'entrée du site, 23 urnes contiennent "de la terre prélevée dans 23 cimetières des anciens territoires français d'outre-mer", explique la plaque commémorative: Algérie, Indochine, Maroc, Tchad, Madagascar et même le champ de bataille vietnamien de Diên-Biên-Phu.

Quant au buste du maréchal Lyautey, premier résident général du protectorat français au Maroc, ce n'est pas à cause d'une quelconque "cancel culture" qu'il a disparu au coeur de la commune. Il a juste été déposé, le temps de travaux pour la nouvelle Poste.

Mais la sensation reste partagée que parfois "l'histoire officielle" est biaisée, comme chez André Bouland, lui aussi membre de Carnoux Racines.

Mieux enseigner l'histoire de la France en Algérie à l'école, comme le demande Benjamin Stora ? "Pourquoi pas", répond cet homme de 75 ans, né à Oran (nord-ouest de l'Algérie) et arrivé en France à 17 ans, en 1962.

"Mais à condition qu'elle ne soit pas orientée", insiste-t-il, se demandant pourquoi d'autres historiens comme Gérard Crespo ou Jean-Jacques Jordi n'ont pas été appelés à travailler auprès de M. Stora.

"Tout ne peut pas être à sens unique", plaide-t-il. "Pourquoi on ne parle jamais du massacre d'Oran, du 5 juillet 1962", où une centaine de pieds-noirs et d'Algériens pro-Algérie française ont perdu la vie ?

La crainte est là que tout se résume à quelques gestes symboliques, comme la restitution à Alger de l'épée de l'émir Abdelkader ou la publication d'un "guide des disparus" algériens et européens.

"Ouvrons les vrais débats, comme la responsabilité de de Gaulle par exemple", lâche Christian Fenech: "Mais ça apparemment c'est interdit. On peut déboulonner les statues mais visiblement pas les statures!"

ol/iw/fka/hba

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JAN 21

A Carnoux-en-Provence, les plaies de la "nostalgérie" ravivées #

1/21/2021, 2:24 PM
Carnoux-en-Provence, FRA

A Carnoux-en-Provence, la "nostalgérie" n'est plus ce qu'elle était pour la forte communauté "pieds-noirs" rapatriée en 1962 après la guerre d'Algérie. Mais le rapport de l'historien Benjamin Stora sur ce conflit et la colonisation française vient raviver d'anciennes plaies.

Certes, "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", a insisté le président Emmanuel Macron mercredi, après la réception du rapport de l'historien. Celui-ci était chargé de "dresser un état des lieux du chemin fait en France" sur une guerre (1954-1962) dont le souvenir touche encore plus de sept millions de personnes, entre rapatriés, supplétifs algériens ("harkis"), appelés du contingent et immigrés algériens.

Mais la suspicion reste bien ancrée chez les "pieds-noirs", ces Français d'Algérie. "Méfions-nous des actes à sens unique", lâche Christian Fenech, 58 ans, qui se décrit comme "+Algérien+ de septième génération, conçu à Bône - nom donné durant la colonisation française à la ville d'Annaba - mais né à Cassis", près de Marseille, en 1962, après le départ précipité de ses parents.

Il dit à l'AFP craindre "une analyse à charge et à charge", "pour mettre encore une fois tous les maux de l'Algérie sur le dos des rapatriés".

Carnoux-en-Provence est née en 1958 de l'idée d'un certain Emilien Prophète, un Français de Casablanca (ouest du Maroc) qui crée une coopérative immobilière et achète un vallon isolé entre Aubagne et Roquefort-la-Bédoule, à quelques kilomètres de Marseille, pour les anciens du Maroc désireux de rester entre eux. Mais c'est l'arrivée massive des "pieds-noirs" en 1962 qui donne son essor à cette communauté.

En quelques mois, les 240 pionniers "marocains" sont rejoints par des centaines de compatriotes "algériens".

Ce village est la 119e et dernière commune créée dans les Bouches-du-Rhône, le 26 août 1966, et il compte désormais 7.000 habitants, contre environ 1.500 fin 1962.

Et même si de nombreux "Provençaux" sont venus s'ajouter, "les +pieds-noirs+ représentent encore près de 50% de la population", affirme Christian Fenech, de l'association Racines pieds-noirs.

"Je craignais le pire", concède Guy Chareille, 78 ans, de l'association Carnoux Racines, au sujet de ce rapport Stora.

Arrivé à Carnoux à 21 ans, en 1964, après une enfance à Fès, il n'est pas un "pieds-noirs" mais "un tronc de figuier", nom donné aux rapatriés du Maroc. Ses parents venaient pourtant d'Algérie, que la France a occupée pendant 132 ans (1830-1962). Et il trouve "bizarre cette repentance permanente envers des colonisateurs", en soulignant que "les Arabes avaient colonisé des territoires occupés initialement par les Berbères".

- "Ouvrons les vrais débats" -

Les anciennes colonies françaises sont profondément ancrées à Carnoux, jusque dans le cimetière qui surplombe le village. Sous l'arche de pierre érigée à l'entrée du site, 23 urnes contiennent "de la terre prélevée dans 23 cimetières des anciens territoires français d'outre-mer", explique la plaque commémorative: Algérie, Indochine, Maroc, Tchad, Madagascar et même le champ de bataille de Diên-Biên-Phu.

Quant au buste du maréchal Lyautey, premier résident général du protectorat français au Maroc, ce n'est pas à cause d'une quelconque "cancel culture" qu'il a disparu au coeur de la commune. Il a juste été déposé, le temps de travaux pour la nouvelle poste.

Mais la sensation reste partagée que parfois "l'histoire officielle" est biaisée, comme chez André Bouland, lui aussi membre de Carnoux Racines.

Mieux enseigner l'histoire de la France en Algérie à l'école, comme le demande Benjamin Stora ? "Pourquoi pas ?", répond cet homme de 75 ans, né à Oran (nord-ouest de l'Algérie) et arrivé en France à 17 ans en 1962.

"Mais à condition qu'elle ne soit pas orientée", insiste-t-il, en se demandant pourquoi d'autres historiens comme Gérard Crespo ou Jean-Jacques Jordi n'ont pas été appelés à travailler auprès de M. Stora.

"Tout ne peut pas être à sens unique", plaide-t-il. "Pourquoi on ne parle jamais du massacre d'Oran, du 5 juillet 1962", où une centaine de "pieds-noirs" et d'Algériens pro-Algérie française ont perdu la vie ?

La crainte est que tout se résume à quelques gestes symboliques, comme la restitution à Alger de l'épée de l'émir Abdelkader ou la publication d'un "guide des disparus" algériens et européens.

"Ouvrons les vrais débats, comme la responsabilité de de Gaulle par exemple", lâche Christian Fenech. "Mais ça, apparemment c'est interdit. On peut déboulonner les statues mais visiblement pas les statures !"

ol/iw/bma

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JAN 21

La demande d'asile en France a chuté de 41% en 2020 sous l'effet du Covid #

1/21/2021, 2:15 PM
Paris, FRA

Le nombre de demandes d'asile a chuté de 41% en France l'an dernier sous l'effet de la crise sanitaire, marquant une rupture nette après des années de hausse depuis la crise migratoire de 2015, selon les statistiques de l'immigration publiées jeudi.

"Une telle baisse s'explique par la crise sanitaire de la Covid-19 et plus précisément par l'impact des confinements sur l'activité des GUDA (Guichets uniques pour demandeurs d'asile) et sur la circulation des étrangers", a commenté le ministère de l'Intérieur en publiant ces chiffres provisoires.

En 2020, 81.669 premières demandes d'asile ont été formulées dans ces guichets contre 138.420 (-41%) en 2019, tandis que 115.888 demandes toutes situations confondues (réexamens, procédures Dublin etc.) ont été prises en compte l'an dernier contre 177.822 l'année précédente.

"C'est une rupture forte", convient auprès de l'AFP Julien Boucher, directeur général de l'Ofpra, organe chargé d'instruire les demandes de statut de réfugié, attribué dans environ 24% des cas (37% après procédure d'appel).

"L'ampleur de la baisse de la demande d'asile est un changement important, d'autant que nous étions sur une tendance de hausse marquée ces dernières années, et que le début de l'année 2020 suivait cette tendance", a-t-il souligné.

Cette baisse en France s'inscrit dans une tendance européenne, après plusieurs mois de fermeture des frontières extérieures de l'Union européenne: en Allemagne, le nombre de demandes d'asile a également chuté de 30%.

La pandémie a eu des "conséquences importantes à la fois sur les flux (migratoires) entrant et sortant", a également commenté le ministère de l'Intérieur, constatant une baisse de moitié des expulsions des personnes en situation irrégulière (-51,8% d'éloignements "forcés"), un dossier sur lequel "l'accent est mis résolument" par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, insiste-t-on dans son entourage.

Par ailleurs, les statistiques de cette année où "tout a été déstabilisé par la Covid-19" mettent également en évidence un effondrement de 80% du nombre de visas délivrés: 712.311 contre 3,53 millions en 2019.

Ce recul, poussé par l'effondrement des visas touristiques, s'explique essentiellement par la chute du nombre des visiteurs chinois. Ils étaient de loin les premiers détenteurs de visas pour la France en 2019 avec 757.500 documents, et sont passés en quatrième position avec seulement 71.451 visas délivrés en 2020.

sha/pga/nm

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JAN 21

Les demandes d'asile en France ont chuté de 41% en 2020 sous l'effet du Covid #

1/21/2021, 1:41 PM
Paris, FRA

Le nombre de demandes d'asile a chuté de 41% en France l'an dernier sous l'effet de la crise sanitaire, marquant une rupture nette après des années de hausse depuis la crise migratoire de 2015, selon les statistiques de l'immigration publiées jeudi.

La pandémie a eu des "conséquences importantes à la fois sur les flux (migratoires) entrant et sortant", a commenté le ministère de l'Intérieur en publiant ces chiffres provisoires, qui mettent également en exergue une baisse de 51,8% des expulsions ainsi qu'un effondrement de 80% du nombre de visas délivrés: 712.311 contre 3,53 millions en 2019, plombés par un très net recul du nombre de visiteurs chinois (71.451 contre 757.500).

sha/pga/fka/sg

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JAN 21

La demande d'asile en France a chuté de 41% en 2020 sous l'effet du Covid (Intérieur) #

1/21/2021, 1:35 PM
Paris, FRA

Le nombre de demandes d'asile a chuté de 41% en France l'an dernier sous l'effet de la crise sanitaire, marquant une rupture nette après des années de hausse depuis la crise migratoire de 2015, selon les statistiques de l'immigration publiées jeudi.

La pandémie a eu des "conséquences importantes à la fois sur les flux (migratoires) entrant et sortant", a commenté le ministère de l'Intérieur en publiant ces chiffres provisoires, qui mettent également en exergue une baisse de 51,8% des expulsions ainsi qu'un effondrement de 80% du nombre de visas délivrés: 712.311 contre 3,53 millions en 2019, plombés par un très net recul du nombre de visiteurs chinois (71.451 contre 757.500).

sha/pga/nm

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JAN 21

Des collectivités s'unissent en soutien à SOS Méditerranée #

1/21/2021, 1:31 PM
Paris, FRA

Dénonçant des "Etats défaillants" et une campagne "d'intox", une trentaine de collectivités ont lancé jeudi une plateforme de soutien à SOS Méditerranée dont le navire ambulance a repris le 11 janvier ses sauvetages en mer de migrants en Méditerranée centrale.

"Des mouvements de solidarité décollent toujours grâce à une poignée d'initiateurs qui ouvrent la voie et montrent qu'une solution est possible", s'est félicité le président de l'ONG François Thomas lors d'une visioconférence de presse.

"Ces collectivités sont et seront une force d'appui essentielle pour le témoignage, le plaidoyer, le soutien financier face à ce drame humain qui se déroule aux portes de l'Europe", a-t-il ajouté.

Leur appui est également indispensable face aux "intox qui circulent", a-t-il poursuivi, dans une allusion aux accusations de complicité avec les passeurs régulièrement lancées contre les ONG portant secours aux migrants en Méditerranée.

Au-delà de l'effet de "levier politique" espéré, les 27 collectivités - deux régions (Bretagne et Occitanie), huit départements l'ouest et du Sud-et 17 communes dont Marseille, Lille et Bordeaux- qui ont rejoint la plateforme se sont engagées à maintenir leur soutien financier aux opérations de sauvetage.

Chiffrées à huit millions d'euros par an, ces opérations sont à 90% financées par des dons privés. En 2020, la contribution des collectivités locales s'est élevée à 800.000 euros.

"Nous ne pouvons plus fermer les yeux, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas, nous devons agir quand justement les États sont défaillants", a souligné le président (PS) du département de la Loire-Atlantique Philippe Grosvalet.

"Ce n'est pas seulement un devoir mais une obligation de reconnaître l'inconditionnalité du secours au mer", a-t-il ajouté. "La solidarité doit avoir un caractère XXL".

"On n'ouvre jamais les bras assez grand", a abondé la présidente socialiste d'Occitanie Carole Delga.

Face "à ceux qui font peur avec ces questions d'identité et qui voudraient qu'on soit tous opposés", cette plateforme "est une réponse d'organisation", a souligné pour sa part la maire de Paris, Anne Hidalgo.

"On ne peut pas laisser cette mer méditerranée être le plus grand cimetière européen", a souligné l'édile socialiste.

Au total, plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

mep/ib/pb

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JAN 21

Les rapports de force exacerbés par la pandémie sur la scène mondiale, avertit Paris #

1/21/2021, 11:13 AM
Paris, FRA

Compétition durcie entre Etats, enhardissement de puissances régionales comme la Turquie, cyberattaques et désinformation croissantes: la pandémie a exacerbé les comportements agressifs sur la scène internationale, selon Paris, qui compte encore muscler son effort de défense sous peine de "déclassement stratégique".

"La pandémie a confirmé, conforté voire accéléré certaines tendances que nous avions identifiées en 2017", a déclaré jeudi la ministre des Armées Florence Parly en présentant l'actualisation de la Revue stragégique française, quatre ans après la publication de cette analyse des menaces.

Mardi, le président Emmanuel Macron avait déjà mis en garde contre cette aggravation des tensions internationales, sur fond de désengagement américain sous l'ère Trump.

"Le nouveau jeu des puissances (...) s'est non seulement confirmé, mais encore durci", affirmait-il. "En Indo-Pacifique, au Proche et Moyen-Orient, en Afrique, sur terre, en mer, dans le ciel, comme dans les nouveaux espaces de conflictualité, la crise sanitaire, sociale et économique a favorisé les réflexes de replis et les peurs obsidionales, attisé les braises des nationalismes, aiguisé des ambitions et accentué l'opposition des volontés".

Depuis 2017, trois grandes menaces perdurent, a rappelé Mme Parly: le terrorisme, alors que "Daech est toujours au Levant", la prolifération nucléaire alimentée par les programmes nord-coréen et iranien, et le "durcissement de la compétition entre puissances", avec la "posture d'intimidation stratégique de la Russie ou la forte montée en puissance militaire de la Chine" dont le budget de défense a doublé depuis 2012.

Mais la nouveauté réside dans le recours accrû à "des pratiques désinhibées qui peuvent affecter le fonctionnement de notre démocratie (...) dans de nouveaux champs: le cyber, l'espace, la désinformation", a averti la ministre, en constatant que "la pandémie a débridé les imaginations: cyberattaques contre des hôpitaux, désinformation massive".

Ces comportements déstabilisateurs, au mépris du droit, ont "visiblement inspiré d'autres Etats aux prétentions plus régionales", a-t-elle déploré. En ligne de mire, la Turquie, qui, aux porte de l'Europe, "a multiplié les actions inamicales et dangereuses en Libye, en Mediterranée orientale ou dans le Caucase".

Pour contrer ces menaces, la France "a plus que jamais besoin d'alliés et de partenaires solides" européens et américains, a souligné Mme Parly, en espérant que "l'administration Biden fasse soufler un vent nouveau et nous aide à redynamiser l'Alliance atlantique".

La France, elle, compte encore muscler ses efforts pour rester à la page. "Les ambitions de la LPM (loi de programmation militaire 2019-2025, ndr) conservent toute leur pertinence", mais "nous allons renforcer les priorités" données au renseignement, comme aux capacités défensives et offensives dans les champs du cyber et du numérique, et "renforcer la préparation opérationnelle de nos armées" pour qu'elles soient prêtes à faire face à l'ensemble des menaces, "y compris dans la haute intensité", en cas d'affrontements entre Etats, a-t-elle détaillé.

dab/vl/hba

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JAN 20

Guerre d'Algérie: Paris privilégie des "actes" d'apaisement à la repentance #

1/20/2021, 7:23 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron va prendre des "actes symboliques" pour apaiser les mémoires sur la guerre d'Algérie et tenter de réconcilier les deux pays mais il ne présentera pas les "excuses" demandées par Alger, a annoncé mercredi la présidence française après la publication d'un rapport très attendu de l'historien français Benjamin Stora.

Pour l'Elysée, l'important est désormais de "sortir du non-dit et du déni" sur la guerre d'Algérie (1954-1962), qui continuent de déchirer les deux pays, rendant hypothétique toute réconciliation, à l'approche du 60e anniversaire de l'indépendance algérienne en 2022.

C'est "une démarche de reconnaissance" de la vérité mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", a insisté l'Elysée, en s'appuyant sur le rapport qui cite en exemple le Japon toujours fâché avec ses voisins coréens et chinois en raison de son passé colonial, malgré des regrets officiels de Tokyo.

Rapatriés, appelés du contingent, supplétifs algériens ("harkis") qui ont combattu pour la France, immigrés algériens: plus de sept millions de personnes en France ont un rapport, parfois douloureux, à l'Algérie, selon Benjamin Stora.

En Algérie, la mémoire de la "Guerre de libération", synonyme de massacres, torture et déplacements de populations, a cimenté le sentiment national et fourni au pouvoir une légitimité doublée d'un discours antifrançais, sur lesquels il continue de s'appuyer 60 ans plus tard.

Emmanuel Macron participera à trois journées de commémoration hautement symboliques: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression sanglante d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris et les Accords d'Evian du 19 mars 1962 qui consacrèrent le cessez-le-feu en Algérie et ouvrirent la voie à l'indépendance.

- Commission "Mémoire et vérité" -

Le président va par ailleurs étudier de près plusieurs propositions du rapport Stora, notamment la reconnaissance de l'assassinat par l'armée française de l'avocat et dirigeant nationaliste algérien Ali Boumendjel en 1957 et l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France.

Le rapport n'a pas immédiatement suscité de réaction officielle en Algérie, en l'absence du président Abdelmadjid Tebboune, opéré du pied ce même mercredi en Allemagne pour des "complications" post-Covid.

Sollicité par l'AFP, le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, chargé d'un travail en parralèle sur la question mémorielle, n'a pas souhaité réagir "pour le moment".

Autre sujet de friction, outre les excuses, Alger demande la restitution de "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962), alors que Paris s'en tient à un accès facilité pour les chercheurs des deux pays, en ligne avec le rapport.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, avait été chargé en juillet par le président Macron de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie".

Au coeur de son rapport -- et futur livre de 200 pages -- figure une recommandation-clé: créer en France une commission "Mémoires et Vérité", chargée de proposer des "initatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire".

Parmi ces initiatives possibles, l'historien cite la restitution à l'Algérie de l'épée d'Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française au XIXe siècle. Il souhaite aussi régler le devenir du fameux canon géant "Baba Merzoug" que réclament les Algériens. Ce canon, qui protégeait la rade d'Alger lors de l'arrivée des Français, fut confisqué et transféré au port militaire de Brest.

- Nostalgies et surenchères -

Benjamin Stora, qui présidera cette commission, préconise aussi de faciliter les voyages des harkis en Algérie, d'oeuvrer à la préservation des cimetières européens et juifs dans le pays et de faciliter le travail des historiens sur la question douloureuse des disparus algériens et européens.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner ce dossier brûlant et tenter d'apaiser des relations volatiles depuis des décennies entre deux pays intimement liés par l'Histoire.

Il a fait couler beaucoup d'encre avant même d'être élu en dénonçant en 2017 à Alger la colonisation comme "un crime contre l'humanité", des propos alors vivement rejetés par les rapatriés, la droite et l'extrême-droite françaises, mais qu'il "ne regrette pas", selon l'Elysée.

Après ce rapport, "il y aura des mots" et "des actes" dans "les prochains mois", a promis la présidence.

Le président souhaite notamment que "tous ceux dont les vies ont été bouleversées par l'histoire de la guerre d'Algérie", à commencer par les rapatriés, soient "pleinement associés aux commémorations du 25 septembre", a précisé l'Elysée dans un communiqué.

Pour Benjamin Stora, issu d'une famille juive de Constantine, il convient de "décloisonner les mémoires", souvent multiples et conflictuelles, par des actes "très simples, très pratiques".

Un enjeu pas si simple, avec en toile de fond les "nostalgiques de +l'Algérie française+ et "les tentations de surenchères politiciennes du passé colonial" en Algérie, relève le quotidien francophone algérien El Watan.

Rapport "honteux", a ainsi tweeté Louis Aliot, maire de Perpignan (Sud) et membre du Rassemblement national (extrême-droite). "Macron a-t-il décidé, par l'intermédiaire du trotskyste Stora, de déclarer une guerre mémorielle à des familles françaises durement éprouvées par les atrocités du FLN (Front de libération nationale algérien, ndlr) et leurs porteurs de valises ?", a-t-il lancé.

bur-vl/ayv/

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JAN 20

Des commissions vérité pour tenter la réconciliation #

1/20/2021, 7:12 PM
Paris, FRA

L'idée d'une commission chargée de panser les plaies du passé, proposée mercredi dans le rapport français de l'historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie, évoque des précédents en Afrique du Sud ou encore au Maghreb.

- Le principe -

De telles commissions sont créées après des guerres civiles ou des violations massives des droits humains, dans un esprit de réconciliation nationale.

Elles reposent généralement sur trois piliers: vérité, justice, réparation.

La commission "Mémoires et Vérité", qui sera présidée par Benjamin Stora, prévoit notamment de "recueillir la parole des témoins frappés douloureusement par cette guerre, pour établir plus de vérités, et parvenir à la réconciliation des mémoires". L'historien n'évoque ni aspect judiciaire, ni réparations.

Nombre de précédentes commissions ont examiné des faits remontant à plusieurs décennies, mais aucune n'a jusqu'à présent émané d'une ex-puissance coloniale.

- Afrique du Sud, le modèle -

En 1996, l'Afrique du Sud crée une Commission vérité et réconciliation (TRC), deux ans après la fin du régime ségrégationniste de l'apartheid.

Son principe est révolutionnaire: les bourreaux et donneurs d'ordre qui le souhaitent avouent leurs crimes politiques et, en échange d'une révélation complète des faits, peuvent obtenir l'amnistie.

Présidée par l'archevêque Desmond Tutu, elle entend en trois ans plus de 21.000 témoignages de bourreaux et victimes.

Sur 7.000 demandes d'amnistie reçues, elle en accorde 850 et recommande à la justice d'engager des poursuites dans 300 affaires, qui se concrétiseront seulement dans une poignée de cas.

Les indemnisations ont souvent été jugées trop faibles et longues à venir.

Ce modèle sud-africain est cependant loué pour ses vertus de thérapie collective et a fait de nombreux émules.

- Au Maghreb -

- MAROC: l'Instance équité et réconciliation (IER), est créée en 2004 par le roi Mohammed VI et dirigée par un ancien détenu politique pour faire la lumière sur les exactions commises par les forces de l'ordre entre 1960 et 1999.

Elle recommande notamment l'abolition de la peine de mort - toujours en vigueur, mais non appliquée depuis 1993 - ainsi que des réformes juridiques pour lutter contre l'impunité. Ses détracteurs lui ont reproché de ne pas avoir désigné les responsables de la répression, jamais poursuivis.

Quelque 18.500 victimes des "années de plomb" ont été indemnisées.

- TUNISIE: créée en 2014, dans le sillage de la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali en 2011, l'Instance vérité et dignité (IVD) tente jusqu'en 2018 de répertorier les exactions commises entre 1955 et 2013, afin de tourner la page et d'asseoir la démocratisation de la Tunisie, seule rescapée du Printemps arabe.

Elle a auditionné près de 50.000 victimes présumées et transmis 173 dossiers à la justice.

- Des exemples ailleurs dans le monde -

- LIBERIA: la Commission vérité et réconciliation a été instaurée en 2006, notamment pour enquêter sur les crimes commis pendant la guerre civile (1989-2003). Ses recommandations, publiées en 2009, sont restées largement lettre morte, au nom du maintien de la paix, certains chefs de guerre incriminés étant considérés comme des "héros" par leurs communautés.

- PEROU: en 2003, la Commission vérité et réconciliation estime à quelque 70.000 les morts ou disparus durant les 20 ans de conflit (1980-2000) entre l'armée et les guérillas du Sentier lumineux (maoïste) et du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA, guévariste).

Une partie importante de ses recommandations reste "lettre morte" selon son président, le philosophe Salomón Lerner Febres. "L'une des rares mesures avancées a été l'exhumation des fosses communes des victimes" et "la restitution des corps à leurs familles. Mais il reste encore des milliers de sites funéraires à travailler".

- BRESIL: la Commission nationale de la Vérité (CNV), créée en 2011 pour mettre en lumière les exactions de la dictature militaire (1964 à 1985), a révélé après trois ans d'enquête qu'au moins 434 personnes sont mortes ou ont été portées disparues, sans compter les centaines de détentions arbitraires et cas de torture d'opposants.

La CNV a demandé que les tortionnaires cessent d'être protégés par une loi d'amnistie de 1979.

bur-ang/ber/mw/thm/ayv

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JAN 20

Incendie volontaire au centre de rétention voisin de l'aéroport de Roissy #

1/20/2021, 7:04 PM
Melun, FRA

Des étrangers retenus au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, voisin de l'aéroport de Roissy, y ont déclenché mercredi un important incendie qui n'a pas fait de blessé, ont rapporté des sources policière et associative.

Selon la Cimade, association présente sur les lieux, deux hommes retenus depuis trois mois ont mis le feu pour protester contre une décision de justice les maintenant au CRA car ils avaient refusé un test PCR nécessaire à leur expulsion du territoire français.

Une source policière a elle fait état d'une "émeute" entre 11 heures et midi au CRA "impliquant 70 personnes qui ont mis le feu à deux bâtiments". Une demi-compagnie de CRS a été envoyée en renfort.

Une enquête est en cours pour identifier les auteurs de l'incendie, qui a causé des "dégâts matériels importants", a pour sa part indiqué à l'AFP le parquet de Meaux. L'incident n'a pas fait de blessé, ni du côté de la police ni du côté des migrants retenus.

D'après la Cimade, association de soutien aux migrants et aux réfugiés qui dispose d'une antenne sur place, un Congolais et un Égyptien "ont mis le feu à leur chambre" pour protester contre une condamnation judiciaire les renvoyant en CRA.

Après avoir passé trois mois dans le centre, la durée maximale de rétention, ils s'étaient vu notifier une obligation de quitter le territoire. Or, pandémie oblige, de nombreux pays exigent qu'un test négatif leur soit présenté par les autorités françaises au moment de renvoyer des immigrés en situation irrégulière.

"Ils ont refusé de faire les tests PCR et le juge des libertés et de la détention a estimé qu'il s'agissait d'une obstruction à la mesure d'éloignement", a déclaré Mathilde Godoy, une responsable de la Cimade.

Depuis quelques mois, de nombreux migrants refusent le dépistage du nouveau coronavirus afin d'échapper à l'expulsion.

we-alh-amd-sab/jt/nm

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JAN 20

Au Sahel, Paris espère un soutien américain "renforcé" avec l'administration Biden #

1/20/2021, 6:28 PM
Paris, FRA

Paris espère que la nouvelle administration américaine maintiendra, voire renforcera son soutien à l'opération antijihadiste française au Sahel, a confié mercredi la ministre des Armées Florence Parly, au jour de la prise de fonctions du nouveau président Joe Biden.

Dans la bande sahélo-saharienne, "le soutien américain est bien là, il n'a pas été retiré et l'imbrication avec nos forces du point de vue du renseignement est plus forte que jamais", a souligné Mme Parly devant la commission Défense du Sénat français.

"Nous souhaitons pouvoir, avec l'arrivée de la nouvelle administration américaine, obtenir l'assurance que ces moyens soient prolongés, et pourquoi pas renforcés", a-t-elle commenté.

Au Sahel, Washington fournit à l'opération Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance - notamment grâce à ses drones -, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.

Début 2020, l'administration du président sortant Donald Trump avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l'aide américaine apportée à Barkhane. Il n'en a finalement rien été.

La France espère également obtenir auprès de la nouvelle administration américaine des assurances concernant l'avenir de la coalition internationale anti-Etat islamique (EI) en Irak et Syrie, emmenée par Washington et à laquelle participent 900 militaires français.

Mardi, lors de ses voeux aux armées, le président français Emmanuel Macron a affirmé espérer que l'arrivée du président Biden marquerait un "réengagement" des Etats-Unis au Moyen-Orient et "des décisions structurantes", avec "une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme", alors que la France craint une possible résurgence de l'EI en Irak et Syrie.

L'administration sortante du président Donald Trump a récemment retiré des centaines de soldats d'Irak pour n'en laisser que 2.500 sur place.

Au Sahel, la France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence, et souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens.

dab/fz/ayv/

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JAN 20

200 "jeunes pousses" sélectionnées pour rendre la tech plus diverse #

1/20/2021, 4:56 PM
Paris, FRA

Confrontées aux difficultés d'entreprendre sans réseau et sans correspondre au profil dominant des créateurs d'entreprise, 200 fondateurs de start-up vont bénéficier d'une nouvelle phase du programme French Tech Tremplin, lancé en 2019 pour promouvoir la diversité dans le milieu des technologies.

La première partie du programme avait concerné 145 entrepreneurs. Pour la seconde phase visant à développer des startup déjà existantes, 200 entreprises vont bénéficier d'un accompagnement d'un an au sein d'un "incubateur" et d'une bourse de 30.000 euros.

Avec 15 millions d'euros sur 2 ans, "c'est le plus gros programme en termes de budget de la mission French Tech", a indiqué le secrétaire d'État chargé de la transition numérique Cédric O, venu féliciter les lauréats au sein du bureau parisien de Singa, un réseau partenaire orienté spécifiquement vers les réfugiés et les projets touchant à la migration.

"La tech n'est pas encore suffisamment inclusive", a appuyé Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances.

Les femmes ne représentent que "12% des créateurs de start-up. Par ailleurs, plus de 50% des emplois du digital sont situés en Île-de-France et l'attrait pour les emplois dans la tech est 30% plus faible dans les quartiers prioritaires de la ville", a-t-elle ajouté.

Parmi les projets présentés, Montasser Jabrane, "seul entrepreneur en fauteuil roulant du programme", a développé une application de recrutement baptisée HandyCatch et basée sur la géolocalisation, qui compte quelque 20.000 utilisateurs à Paris et Marseille.

Justine Ba, déjà lauréate de la première phase du programme, a fondé la plate-forme RoomBa qui met en relation les mairies avec les administrés et leur permet de réserver des lieux publics, par exemple pour les mariages.

Pour être éligibles, les candidats devaient être bénéficiaires des minimas sociaux, boursiers de l'enseignement supérieur, réfugiés ou résidents d'un quartier prioritaire de la ville.

"Le terme de réfugié n'est pas associé à l'ambition et cela peut être dévalorisant face aux clients ou aux partenaires", a témoigné Rooh Savar, président de Singa et fondateur de la plate-forme de veille des tendances Jahan Info.

Selon lui, l'incubateur "joue alors le rôle de capital social, de réseau, qui manque à l'entrepreneur".

Le programme French Tech Tremplin a pris la suite au niveau national d'une expérimentation en Ile-de-France qui avait notamment révélé la plate-forme Meet My Mama, un service de traiteur assuré par des femmes issues de "toutes les migrations".

jub/as/LyS

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JAN 20

Guerre d'Algérie: Paris privilégie des "actes" d'apaisement à la repentance #

1/20/2021, 4:55 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron va prendre des "actes symboliques" pour apaiser les mémoires sur la guerre d'Algérie et tenter de réconcilier les deux pays mais il ne présentera pas les "excuses" demandées par Alger, a annoncé mercredi la présidence française après la publication d'un rapport très attendu de l'historien français Benjamin Stora sur le sujet.

Pour l'Elysée, l'important est désormais de "sortir du non-dit et du déni" sur la guerre d'Algérie (1954-1962) qui continue de déchirer les deux pays, rendant hypothétique toute réconciliation, à l'approche du 60e anniversaire de l'indépendance algérienne en 2022.

C'est "une démarche de reconnaissance" de la vérité mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", a insisté l'Elysée, en s'appuyant sur le rapport qui cite en exemple le Japon toujours fâché avec ses voisins coréens et chinois en raison de son passé colonial, malgré des regrets officiels de Tokyo qui n'ont pas permis de "réconciliation".

Rapatriés, appelés du contingent, supplétifs algériens ("harkis") qui ont combattu pour la France, immigrés algériens: plus de sept millions de personnes en France ont un rapport, parfois douloureux, à l'Algérie, selon l'historien.

En Algérie, la mémoire de la "Guerre de libération", synonyme de massacres, torture et déplacements de populations, a cimenté le sentiment national et fourni au pouvoir une légitimité, doublée d'un discours antifrançais, sur laquelle il continue de s'appuyer 60 ans plus tard.

Emmanuel Macron participera à trois journées de commémoration hautement symboliques: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression sanglante d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris et les Accords d'Evian du 19 mars 1962 qui consacrèrent le cessez-le-feu en Algérie et ouvrirent la voie à l'indépendance.

- Commission "Mémoire et vérité" -

M. Macron va par ailleurs étudier de près plusieurs propositions du rapport Stora, notamment la reconnaissance de l'assassinat par l'armée française de l'avocat et dirigeant nationaliste algérien Ali Boumendjel en 1957 et l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France.

Le rapport n'a pas immédiatement suscité de réaction officielle en Algérie, en l'absence du président Abdelmadjid Tebboune, opéré du pied ce même mercredi en Allemagne pour des "complications" post-Covid.

Sollicité par l'AFP, le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, chargé d'un travail en parralèle sur la question mémorielle, n'a pas souhaité réagir "pour le moment".

Autre sujet de friction, outre les excuses, Alger demande la restitution de "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962), alors que Paris s'en tient à un accès facilité pour les chercheurs des deux pays, en ligne avec le rapport.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, avait été chargé en juillet par le président Macron de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie".

Au coeur de son rapport -- et futur livre de 200 pages -- figure une recommandation-clé: créer en France une commission "Mémoire et vérité", chargée de proposer des "initatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire".

Parmi ces initiatives possibles, hautement "symboliques et politiques", l'historien cite la restitution à l'Algérie de l'épée d'Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française au XIXe siècle.

Il souhaite aussi régler le devenir du fameux canon géant "Baba Merzoug" que réclament les Algériens. Ce canon protégeait alors la rade d'Alger et fut confisqué et transféré au port militaire de Brest.

- Nostalgies et surenchères -

Benjamin Stora, qui présidera cette commission, préconise de faciliter les voyages des harkis en Algérie, d'oeuvrer pour la préservation des cimetières européens et juifs en Algérie, de faciliter le travail des historiens sur la question douloureuse des disparus algériens et européens.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier brûlant et tenter d'apaiser des relations volatiles depuis des décennies entre deux pays intimement liés par l'Histoire.

Il a fait couler beaucoup d'encre avant même d'être élu en dénonçant en 2017 à Alger la colonisation comme "un crime contre l'humanité", des propos vivement rejetés par les rapatriés, la droite et l'extrême-droite françaises mais qu'il "ne regrette pas", selon l'Elysée.

Après ce rapport, "il y aura des mots" et "des actes" dans "les prochains mois", a assuré la présidence, en précisant que s'ouvrait "une période de consultations", avec en toile de fond une "démarche de temps long" entre les deux rives de la Méditerranée.

Pour Benjamin Stora, issu d'une famille juive de Constantine, il convient de "décloisonner les mémoires", souvent multiples et conflictuelles, par des actes "très simples, très pratiques" mais qui "sont autant de contentieux" lourds entre la France et l'Algérie".

Un enjeu pas si simple, malgré la prudence affichée. "L'historien a dû essuyer les tirs croisés des nostalgiques de +l'Algérie française+", relevait mercredi le quotidien francophone algérien El Watan. Quant à Abdelmadjid Chikhi, "il devra lui aussi contourner, voire balayer les tentations de surenchères politiciennes du passé colonial de l'Algérie".

bur-vl/agr/ayv/

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JAN 20

Des commissions vérité pour tenter la réconciliation #

1/20/2021, 4:44 PM
Paris, FRA

L'idée d'une commission chargée de panser les plaies du passé, proposée mercredi dans le rapport français Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie, évoque des précédents en Afrique du Sud ou encore au Maghreb.

- Le principe -

De telles commissions sont créées après des guerres civiles ou des violations massives des droits humains, dans un esprit de réconciliation nationale.

Elles reposent généralement sur trois piliers: vérité, justice, réparation.

La commission "Mémoire et vérité" proposée par Benjamin Stora prévoit notamment de "recueillir la parole des témoins frappés douloureusement par cette guerre, pour établir plus de vérités, et parvenir à la réconciliation des mémoires". L'historien n'évoque ni aspect judiciaire, ni réparations.

Nombre de précédentes commissions ont examiné des faits remontant à plusieurs décennies, mais aucune n'a jusqu'à présent émané d'une ex-puissance coloniale.

- Afrique du Sud, le modèle -

En 1996, l'Afrique du Sud crée une Commission vérité et réconciliation (TRC), deux ans après la fin du régime ségrégationniste de l'apartheid.

Son principe est révolutionnaire: les bourreaux et donneurs d'ordre qui le souhaitent avouent leurs crimes politiques et, en échange d'une révélation complète des faits, peuvent obtenir l'amnistie.

Présidée par l'archevêque Desmond Tutu, elle entend en trois ans plus de 21.000 témoignages de bourreaux et victimes.

Sur 7.000 demandes d'amnistie reçues, elle en accorde 850 et recommande à la justice d'engager des poursuites dans 300 affaires, qui se concrétiseront seulement dans une poignée de cas.

Les indemnisations ont souvent été jugées trop faibles et longues à venir.

Ce modèle sud-africain est cependant loué pour ses vertus de thérapie collective et a fait de nombreux émules.

- Au Maghreb -

- MAROC: l'Instance équité et réconciliation (IER), est créée en 2004 par le roi Mohammed VI et dirigée par un ancien détenu politique pour faire la lumière sur les exactions commises par les forces de l'ordre entre 1960 et 1999.

Elle recommande notamment l'abolition de la peine de mort - toujours en vigueur, mais non appliquée depuis 1993 - ainsi que des réformes juridiques pour lutter contre l'impunité. Ses détracteurs lui ont reproché de ne pas avoir désigné les responsables de la répression, jamais poursuivis.

Quelque 18.500 victimes des "années de plomb" ont été indemnisées.

- TUNISIE: créée en 2014, dans le sillage de la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali en 2011, l'Instance vérité et dignité (IVD) tente jusqu'en 2018 de répertorier les exactions commises entre 1955 et 2013, afin de tourner la page et d'asseoir la démocratisation de la Tunisie, seule rescapée du Printemps arabe.

Elle a auditionné près de 50.000 victimes présumées et transmis 173 dossiers à la justice.

- Des exemples ailleurs dans le monde -

- LIBERIA: la Commission vérité et réconciliation a été instaurée en 2006, notamment pour enquêter sur les crimes commis pendant la guerre civile (1989-2003). Ses recommandations, publiées en 2009, sont restées largement lettre morte, au nom du maintien de la paix, certains chefs de guerre incriminés étant considérés comme des "héros" par leurs communautés.

- PEROU: en 2003, la commission Vérité et Réconciliation estime à quelque 70.000 les morts ou disparus durant les 20 ans de conflit (1980-2000) entre l'armée et les guérillas du Sentier lumineux (maoïste) et du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA, guévariste).

Une partie importante de ses recommandations reste "lettre morte" selon son président, le philosophe Salomón Lerner Febres. "L'une des rares mesures avancées a été l'exhumation des fosses communes des victimes" et "la restitution des corps à leurs familles. Mais il reste encore des milliers de sites funéraires à travailler".

- BRESIL: la Commission Nationale de la Vérité (CNV), créée en 2011 pour mettre en lumière les exactions de la dictature militaire (1964 à 1985), a révélé après trois ans d'enquête qu'au moins 434 personnes sont mortes ou ont été portées disparues, sans compter les centaines de détentions arbitraires et cas de torture d'opposants.

La CNV a demandé que les tortionnaires cessent d'être protégés par une loi d'amnistie de 1979.

bur-ang/ber/mw/thm

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JAN 20

60 ans après la guerre, les questions sans réponse des Français d'origine algérienne #

1/20/2021, 3:34 PM
Paris, FRA

Près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, les cicatrices de la colonisation reste vivaces chez une partie de la jeunesse française d'origine algérienne, à l'heure où un rapport remis mercredi au président français Emmanuel Macron prône la réconciliation des mémoires des deux pays.

"C'est fou qu'en 2021, on parle encore de ça et qu'on soit encore en train d'essayer de faire ce qui aurait dû être fait il y a 40 ans". Pour Leïla Boukerroui, 35 ans et fille de harki installée dans le Sud-Ouest de la France, le travail de mémoire sur la guerre d'Algérie n'a que trop tardé.

L'Algérie est présente dans les mémoires familiales de millions de personnes en France: rapatriés pieds-noirs, appelés du contingent y ayant combattu, harkis - anciens auxiliaires algériens de l'armée française - ou immigrés algériens.

En commandant son rapport à l'historien français Benjamin Stora, M. Macron expliquait lui-même en décembre vouloir "finir le travail historique sur la guerre d'Algérie", ajoutant que les mémoires liées à ce conflit "sont autant de blessures".

Pour la psychanalyste Karima Lazali, autrice de "Trauma colonial, enquête sur les effets psychiques et politiques de l'oppression coloniale en Algérie", "la blessure est uniquement envisagée chez l'autre qui a été colonisé, mais jamais au sein de sa propre population. Et ça, ça fait beaucoup de dégâts chez les descendants de l'immigration".

- "Décoloniser les mentalités" -

Des dégâts et beaucoup de questions au sein d'une génération qui ne bénéficie pas toujours des récits de grands-parents qui ont connu la violence de la guerre mais restent souvent murés dans le silence.

Pour Dounia Ouahid, 24 ans, dont les grands-parents maternels sont algériens, le passage à l'âge adulte amène à s'interroger sur cette mémoire enfouie. "Comme j'ai mûri, forcément je me pose des questions sur ce qui s'est passé et j'ai envie d'en savoir plus sur mon histoire".

Ses grands-parents restent mutiques sur le sujet, eux qui se sont installés dans le centre de la France après la guerre pour y décrocher un emploi. "Du côté de ma mère, on n'en parle pas. Bizarrement, c'est mon père, qui est marocain, qui pose des questions."

L'enjeu est double pour Karima Lazali: si briser le silence est indispensable, il faut aussi "décoloniser les mentalités" dans un pays qui compterait, selon le rapport Stora, deux millions de personnes algériennes ou d'origine algérienne.

Rejetées par l'exécutif, des excuses de l'Etat français sont indispensables, selon Mohand Bencherif, chef d'entreprise de 32 ans dont le père a combattu l'armée française avant de quitter l'Algérie en 1963, face à une "révolution confisquée" par le pouvoir.

"Les gens ne demandent pas de réparation, juste une reconnaissance de l'Histoire", souligne ce Franco-Algérien né en région parisienne qui veut "juste des excuses, et on passe à autre chose. La France doit s'excuser de ne pas avoir été à la hauteur des valeurs françaises."

Le trentenaire compare la réconciliation franco-allemande, qui n'a duré qu'"une grosse dizaine d'années", à celle encore en cours entre ses deux pays: "on en est encore loin".

"Les Français d'origine algérienne sont forcément impactés par ce qui reste actuel de cette histoire, interrogeant leur place dans la République, puisque dès qu'il est question d'intégration, de voile, on revient sur les mêmes mots que ceux employés pendant l'époque coloniale", estime la psychanalyste.

- Processus laborieux -

Chez Leïla Boukerroui, dont le père est arrivé au camp de harkis de Bergerac (Sud-Ouest) en juin 1962, parmi les quelque 60.000 harkis transférés en France, la rancoeur est moins présente.

"Mon père a vraiment voulu nous tenir éloignés de ça, il ne nous l'a pas fait ressentir. C'est en grandissant que je me suis dit que ce qui leur était arrivé n'était pas juste."

A l'issue de cette guerre marquée par des atrocités et la torture, qui a traumatisé les sociétés algérienne et française, les harkis - souvent issus d'un milieu paysan et modeste - ont été abandonnés par la France qui a refusé de les accueillir massivement et nombre d'entre eux ont été victimes de massacres de représailles en Algérie.

Ceux transférés en France par l'armée ont transité par des camps aux conditions de vie souvent déplorables.

Dans cette optique de réconciliation, le rapport Stora préconise des actes symboliques forts, sur le partage des archives de la période coloniale ou la question des personnes disparues durant la guerre.

Un processus qui se fait laborieusement depuis la fin du conflit en 1962 et qui ne pourra être mené à bien que s'il "associe tous les protagonistes", selon Karima Lazali, qui ajoute: "On ne sort pas de 130 ans d'histoire terrible par un +happy end+".

fby/jt/lp/ayv/

COMPAGNIE GENERALE DES ETABLISSEMENTS MICHELIN SCA

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JAN 20

Guerre d'Algérie: les grandes propositions du rapport Stora #

1/20/2021, 3:31 PM
Paris, FRA

La principale recommandation du rapport Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-62) est la constitution en France d'une commission "Mémoire et Vérité" qui sera "chargée d'impulser des initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoires".

Elle "pourrait être constituée par différentes personnalités engagées dans le dialogue franco-algérien", selon le rapport remis mercredi par l'historien français Benjamin Stora au président Emmanuel Macron.

Voici quelques-unes des propositions que cette commission pourrait suggérer:

- poursuite de commémorations aux différentes dates symboliques du conflit (accord d'Evian le 19 mars 1962, hommage aux harkis, ces supplétifs de l'armée française, et répression des travailleurs algériens en France le 17 octobre 1961)

- restitution à l'Algérie de l'épée de l'émir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française au XIXe siècle

- reconnaissance par la France de l'assassinat de l'avocat et militant politique Ali Boumendjel, pendant la bataille d'Alger en 1957, reconnu par l'officier français Paul Aussaresses dans ses mémoires

- publication d'un "guide des disparus" algériens et européens pendant le conflit

- travaux sur les essais nucléaires français dans le Sahara et leurs conséquences, ainsi que celles de la pose de mines antipersonnel durant la guerre

- faciliter les déplacements des harkis et de leurs enfants entre France et Algérie

- encourager la préservation des cimetières européens en Algérie, ainsi que des cimetières juifs et des tombes des soldats algériens musulmans morts pour la France pendant la guerre d'Algérie

- avancer sur la question des archives, avec comme objectifs le transfert de certaines archives de la France vers l'Algérie, et d'autre part permettre l'accès aux chercheurs des deux pays aux archives françaises et algériennes; processus plus rapide de déclassification des documents secrets

- accorder une plus grande place à l'histoire de la France en Algérie dans les programmes scolaires et faciliter les travaux universitaires sur les sujets mémoriels entre les deux pays (facilitation de visas, d'accès aux archives, logements, etc.)

- réactiver le projet de Musée de l'histoire de la France et de l'Algérie, prévu à Montpellier (Sud) et abandonné en 2014

- entrée au Panthéon de l'avocate Gisèle Halimi, figure d'opposition à la guerre d'Algérie

- créer une commission franco-algérienne sur l'avenir du canon "Baba Merzoug", également appelé "La Consulaire", qui était déployé en protection du port d'Alger en 1830, capturé par la France et actuellement installé dans le port de Brest (Ouest)

- ériger des "lieux de mémoire" sur quatre camps d'internement d'Algériens en France.

fz/agr/fka/sst

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JAN 20

Réconciliation franco-algérienne: l'historien Stora propose à Macron une commission "Mémoire et Vérité" (rapport) #

1/20/2021, 2:31 PM
Paris, FRA

L'historien français Benjamin Stora a proposé mercredi à Emmanuel Macron de créer en France une commission "Mémoire et vérité", chargée de proposer des "initatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire" afin de réconcilier les deux rives de la Méditerranée.

C'est la proposition phare de son très attendu "rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie", commandé par le président français afin de tenter d'apaiser les relations volatiles entre les deux pays et les récits mémoriels concurrents et douloureux au sein même de la société française nés de la guerre d'Algérie (1954-1962).

fz-agr/vl/ayv/

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JAN 20

60 ans après la guerre, les questions sans réponse des Français d'origine algérienne #

1/20/2021, 1:54 PM
Paris, FRA

Près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, le souvenir de la colonisation reste vivace chez une partie de la jeunesse française d'origine algérienne, alors qu'un rapport remis mercredi à Emmanuel Macron prône la réconciliation des mémoires des deux pays.

"C'est fou qu'en 2021, on parle encore de ça et qu'on soit encore en train d'essayer de faire ce qui aurait dû être fait il y a quarante ans". Pour Leïla Boukerroui, 35 ans et fille de Harki aujourd'hui installée en Gironde, le travail de mémoire sur la guerre d'Algérie n'a que trop tardé.

En commandant son rapport à l'historien Benjamin Stora, Emmanuel Macron expliquait lui-même en décembre vouloir "finir le travail historique sur la guerre d'Algérie", ajoutant que les mémoires liées à ce conflit "sont autant de blessures".

Pour la psychanalyste Karima Lazali, autrice de "Trauma colonial, enquête sur les effets psychiques et politique de l'oppression coloniale en Algérie" (Ed. La Découverte), "la blessure est uniquement envisagée chez l'autre qui a été colonisé, mais jamais au sein de sa propre population et ça, ça fait beaucoup de dégâts chez les descendants de l'immigration".

- "Décoloniser les mentalités" -

Des dégâts, mais aussi beaucoup de questions chez une génération qui ne bénéficie pas toujours des récits de ses grands-parents qui ont connu la violence de la guerre, mais restent souvent emmurés dans le silence.

Pour Dounia Ouahid, 24 ans, dont les grands-parents maternels sont algériens, le passage à l'âge adulte amène à s'interroger sur cette mémoire enfouie. "Comme j'ai mûri, forcément je me pose des questions sur ce qui s'est passé et j'ai envie d'en savoir plus sur mon histoire: ça en fait partie même si je ne l'ai pas vécu."

Elle aussi confie que ses grands-parents restent mutiques sur le sujet, eux qui ont fini par s'installer à Clermont-Ferrand après la guerre pour décrocher un emploi chez Michelin. "Du côté de ma mère, on n'en parle pas. Bizarrement, c'est mon père, qui est marocain, qui pose des questions."

L'enjeu est double pour Karima Lazali: si briser le silence est indispensable, il faut aussi "décoloniser les mentalités" dans un pays qui compterait, selon le rapport Stora, deux millions de personnes algériennes ou d'origine algérienne.

Rejetées par l'exécutif, des excuses de l'Etat français seraient toutefois indispensables selon Mohand Bencherif, un chef d'entreprise de 32 ans, dont le père a combattu l'armée française avant de quitter l'Algérie en 1963, face à une "révolution confisquée" par le pouvoir.

"Les gens ne demandent pas de réparation, juste une reconnaissance de l'Histoire", souligne ce Franco-algérien né en Seine-Saint-Denis. "On ne demande pas de justifications, juste des excuses, et on passe à autre chose. La France doit s'excuser de ne pas avoir été à la hauteur des valeurs françaises."

Le trentenaire compare la réconciliation franco-allemande, qui n'a duré qu'"une grosse dizaine d'années", à celle encore en cours entre ses deux pays. "On en est encore loin", déplore-t-il.

"Les Français d'origine algérienne sont forcément impactés par ce qui reste actuel de cette histoire, interrogeant leur place dans la République puisque dès qu'il est question d'intégration, de voile, on revient sur les mêmes mots que ceux employés pendant l'époque coloniale", explique la psychalanyste.

- Processus laborieux -

Chez Leïla Boukerroui, dont le père est arrivé au camp de Bergerac (Dordogne) en juin 1962 parmi les quelque 60.000 harkis amenés en France, la rancoeur est moins présente. "Mon père a vraiment voulu nous tenir éloignés de ça, il ne nous l'a pas fait ressentir. C'est en grandissant que je me suis dit que ce qui leur était arrivé n'était pas juste."

Dans cette optique de réconciliation, le rapport de Benjamin Stora préconise des actes symboliques forts, sur le partage des archives de la période coloniale ou la question des personnes disparues durant la guerre.

Un processus qui se fait laborieusement depuis la fin du conflit en 1962, la France n'ayant qualifié cette période de "guerre" qu'en 1999. Il ne pourra être mené à bien que s'il "associe tous les protagonistes" selon Karima Lazali, qui ajoute: "On ne sort pas de 130 ans d'histoire terrible par un +happy end+".

fby/jt/dch

COMPAGNIE GENERALE DES ETABLISSEMENTS MICHELIN SCA

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JAN 20

Guerre d'Algérie: Paris privilégie des "actes" d'apaisement à la repentance #

1/20/2021, 1:35 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron va prendre des "actes symboliques" pour apaiser les mémoires sur la guerre d'Algérie et réconcilier les deux pays mais il ne présentera pas les "excuses" attendues par Alger, a annoncé mercredi la présidence française en réaction à un rapport très attendu de l'historien français Benjamin Stora.

Pour l'Elysée, l'important est désormais "sortir du non-dit et du déni" sur la guerre d'Algérie (1954-1962) qui continue de diviser des deux côtés de la Méditerranée.

C'est "une démarche de reconnaissance" de la vérité mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", a insisté l'Elysée, en s'appuyant sur le rapport qui cite en exemple le précédent des excuses présentées par le Japon à la Corée du Sud et à la Chine sur la Seconde guerre mondiale qui n'ont pas permis de "réconcilier" ces pays.

L'Algérie est présente dans les mémoires familiales de millions de personnes en France, rapatriés pieds-noirs, appelés du contingent qui ont fait la guerre (longtemps désignée par la seule expression d'"événements d'Algérie"), harkis, ces supplétifs qui ont combattu pour la France, et immigrés algériens.

En Algérie, la mémoire de la guerre a cimenté le sentiment national après l'indépendance et fourni au pouvoir une légitimité sur laquelle il continue de s'appuyer 60 ans plus tard.

Emmanuel Macron participera à trois journées de commémoration hautement symboliques des divisions mémorielles dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris et les Accords d'Evian du 19 mars 1962 qui aboutirent au cessez-le-feu en Algérie, a précisé la présidence.

- "Regarder l'histoire en face" -

Il va par ailleurs étudier plusieurs propositions du rapport Stora, notamment la reconnaissance de l'assassinat par l'armée française de l'avocat et dirigeant nationaliste algérien Ali Boumendjel en 1957 et l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, doit remettre formellement à 17H00 (16H00 GMT) au président le rapport dont ce dernier l'avait chargé en juillet.

Ce document de quelque 150 pages, destiné à "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", sera rendu public dans la foulée.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier brûlant et tenter d'apaiser des relations bilatérales volatiles depuis des décennies entre les deux pays, intimement liés par l'Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d'indépendance.

Il a fait couler beaucoup d'encre sur le sujet avant même d'être élu en dénonçant en 2017 à Alger la colonisation comme "un crime contre l'humanité", des propos vivement rejetés par les rapatriés et l'extrême-droite mais qu'il "ne regrette pas", a souligné l'Elysée.

Il s'agit de "regarder l'histoire en face" d'une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l'intégration", d'une "démarche de temps long" et pas forcément de gestes diplomatiques immédiats, a résumé l'Elysée.

- Des propositions "très simples -

"Il y aura des mots" et "des actes" dans "les prochains mois", a assuré la présidence, en précisant que s'ouvrait "une période de consultations".

L'historien a expliqué à l'AFP avoir tenté d'oeuvrer à un "décloisonnement des mémoires", souvent multiples et conflictuelles entre rapatriés, soldats du contingent et indépendantistes algériens.

Il a plaidé pour "des actes, c'est-à-dire ouvrir des archives, identifier des lieux, chercher des disparus, entretenir des cimetières".

"Ce sont des choses qui sont très simples, très pratiques, très évidentes mais qui sont autant de contentieux, de problèmes très lourds entre la France et l'Algérie", a-t-il ajouté.

En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, de concert avec Benjamin Stora, dans une démarche commune et concertée des deux chefs d'Etat.

Le président Tebboune a souhaité que MM. Stora et Chikhi accomplissent "leur travail dans la vérité, la sérénité et l'apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente".

bur-vl/fz/blb

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JAN 20

Paris salue les engagements "extrêmement importants" de Biden #

1/20/2021, 1:25 PM
Paris, FRA

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a jugé mercredi les engagements de Joe Biden de réintégrer les Etats-Unis dans l'OMS et dans l'accord de Paris "extrêmement importants", Paris comptant relever avec lui "des défis colossaux".

"Nous sommes impatients de bâtir avec le président Biden une relation forte, utile, renouvelée", a-t-il dit à l'issue du Conseil des ministres, renouvelant ses "félicitations" au nouveau président et à la vice-présidente Kamala Harris, à quelques heures de la cérémonie d'investiture.

"Nous avons des objectifs et des défis colossaux à relever ensemble", a-t-il poursuivi, en citant la gestion de la pandémie de Covid-19, pour laquelle l'annonce par Joe Biden d'une réintégration de l'Organisation mondiale de la Santé par les Etats-Unis est "extrêmement importante".

"Les engagements de Joe Biden de réintégrer l'accord de Paris pour le climat sont extrêmement importants", a-t-il aussi considéré, "et donc c'est tout à fait enthousiasmant pour le travail que nous aurons à mener avec les États-Unis dans les prochains mois", a-t-il assuré.

L'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden après quatre ans de présidence controversée de Donald Trump suscite une vague d'optimisme et de soulagement chez les alliés traditionnels des Etats-Unis, qui lui ont proposé un nouveau pacte fondateur.

Les présidents des institutions européennes ont souligné que l'Europe avait "de nouveau un ami" à la Maison Blanche et ont invité le président américain Joe Biden à Bruxelles afin de "construire un pacte fondateur nouveau" pour les relations transatlantiques.

Les principaux rivaux de Washington ont eux préféré se montrer sans illusions, la Russie jugeant qu'une amélioration des relations dépendrait de la "volonté politique" du nouveau président et l'Iran estimant que "la balle est dans le camp" de Joe Biden.

ggy/ib/rhl

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JAN 20

Guerre d'Algérie: la France exclut des "excuses" mais annonce des "actes symboliques" #

1/20/2021, 11:41 AM
Paris, FRA

Des "actes symboliques" sont prévus mais il n'y aura "ni repentance ni excuses" à la suite de la remise mercredi d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien français Benjamin Stora au président Emmanuel Macron, a annoncé la présidence française.

Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, doit remettre à 17H00 (16H00 GMT) à l'Elysée, le rapport dont l'a chargé en juillet Emmanuel Macron pour "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie".

Le chef de l'Etat "s'exprimera en temps et en heure" sur les préconisations de ce rapport et de la commission qui sera chargée de les étudier, a précisé la présidence. "Il y aura des mots" et "des actes" du président dans "les prochains mois", a-t-elle assuré, en précisant que s'ouvrait "une période de consultations".

Il s'agit de "regarder l'histoire en face" d'une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l'intégration", résume l'Elysée.

C'est "une démarche de reconnaissance" mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", précise-t-on à la présidence, en s'appuyant sur l'avis de Benjamin Stora qui cite en exemple le précédent des excuses présentées par le Japon à la Corée du Sud et à la Chine sur la deuxième guerre mondiale qui n'ont pas permis de "réconcilier" ces pays.

Parmi les actes envisagés, figure l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France. Auparavant, un hommage solennel devrait lui être rendu aux Invalides au printemps "quand les circonstances sanitaires le permettront", selon la présidence.

L'Elysée a par ailleurs souligné qu'Emmanuel Macron ne "regrettait pas" ses propos prononcés à Alger en 2017 dénonçant la colonisation comme "un crime contre l'humanité". "Que pouvait-il dire de plus ? Il n'y a rien à dire de plus, en revanche, il y a beaucoup à faire".

leb-jri/vl/fka/fio

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JAN 20

Rapport Stora sur la guerre d'Algérie: l'Elysée exclut des "excuses" mais annonce des "actes symboliques" #

1/20/2021, 11:36 AM
Paris, FRA

Des "actes symboliques" sont prévus mais il n'y aura "ni repentance ni excuses" à la suite de la remise mercredi d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron, a indiqué l'Elysée.

Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, doit remettre à 17H à l'Elysée le rapport dont l'a chargé en juillet Emmanuel Macron pour "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie".

Le chef de l'Etat "s'exprimera en temps et en heure" sur les préconisations de ce rapport, qui sera rendu public à 17H, et de la commission qui sera chargée de les étudier, a précisé la présidence. "Il y aura des mots" et "des actes" du président dans "les prochains mois", a-t-elle assuré, en précisant que s'ouvrait "une période de consultations".

Il s'agit de "regarder l'histoire en face" d'une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l'intégration", résume l'Elysée.

C'est "une démarche de reconnaissance" mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", précise-t-on, en s'appuyant sur l'avis de Benjamin Stora qui cite en exemple le précédent des excuses présentées par le Japon à la Corée du Sud et à la Chine sur la 2e guerre mondiale qui n'ont pas permis de "réconcilier" ces pays.

Parmi les actes envisagés, figure l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France. Auparavant, un hommage solennel devrait lui être rendu aux Invalides au printemps "quand les circonstances sanitaires le permettront", selon la présidence.

L'Elysée a par ailleurs souligné qu'Emmanuel Macron ne "regrettait pas" ses propos prononcés à Alger en 2017 dénonçant la colonisation comme "un crime contre l'humanité". "Que pouvait-il dire de plus? Il n'y a rien à dire de plus, en revanche il y a beaucoup à faire".

leb-jri/vl/cs/vk

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JAN 20

Guerre d'Algérie: la France exclut des "excuses" mais envisage des "actes symboliques" #

1/20/2021, 11:00 AM
Paris, FRA

Des "actes symboliques" sont envisagés mais il n'y aura "ni repentance ni excuses", a indiqué mercredi l'Elysée, à la suite de la remise mercredi d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien français Benjamin Stora au président Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.

leb-jri/vl/fka

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JAN 20

Rapport Stora sur la guerre d'Algérie: l'Elysée exclut des "excuses" mais envisage des "actes symboliques" #

1/20/2021, 10:58 AM
Paris, FRA

Des "actes symboliques" sont envisagés mais il n'y aura "ni repentance ni excuses" à la suite de la remise mercredi d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron, a indiqué l'Elysée.

Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.

leb-jri/vl/cs/shu

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JAN 20

La guerre d'Algérie, un conflit dont les plaies sont encore vives #

1/20/2021, 3:00 AM
Paris, FRA

D'une durée de huit ans, la guerre d'Algérie n'a été reconnue comme telle par la France qu'en 1999, et ses plaies sont encore vives.

- Huit ans d'un sanglant conflit -

Dans une Algérie colonisée par la France depuis 1830 et dont les revendications ont été réprimées dans le sang en 1945, une soixantaine d'attentats simultanés, signés par un FLN (Front de libération nationale) jusqu'ici inconnu, créent la stupeur à la Toussaint 1954.

Commence alors un conflit qui fit près de 500.000 morts civils et militaires, dont quelque 400.000 Algériens, selon les historiens.

Pendant huit ans, la répression implacable de l'armée française répond aux massacres et aux attentats du FLN, qui élimine aussi ses concurrents nationalistes du MNA (Mouvement national algérien) de Messali Hadj.

- La bataille d'Alger et la torture -

Début 1957, des bombes posées par le FLN explosent dans des cafés et stades d'Alger, faisant 15 morts et des dizaines de blessés. Le général Jacques Massu, doté des pleins pouvoirs de police, se lance alors dans un combat sans merci contre le FLN.

Jusqu'en octobre 1957, des milliers de suspects sont emprisonnés et torturés, beaucoup ensuite éliminés.

Dès 1958, une des victimes de ces tortures, le communiste Henri Alleg, livre son témoignage dans un livre choc, aussitôt interdit, "La Question".

Plus de quatre décennies plus tard, en 2001, le général Paul Aussaresses avoue avoir pratiqué la torture et, la même année, la militante du FLN Louisette Ighilahrizen raconte dans un ouvrage avoir été torturée et violée.

- Indépendance, rapatriés et harkis -

En mai 1958, sous la pression des militaires et des colons français en Algérie, le général de Gaulle revient au pouvoir et remplace la IVe République par la Ve. Après avoir maté en 1961 une tentative de coup d'Etat des généraux, il négocie avec le FLN.

Le 19 mars 1962, les accords d'Evian proclament un cessez-le-feu immédiat et ouvrent la voie, pour le mois de juillet, à l'indépendance de l'Algérie, dont le dirigeant du FLN Ahmed Ben Bella deviendra le premier président.

S'ensuivent plusieurs mois de chaos, qui voient les partisans de l'Algérie française de l'OAS (Organisation de l'armée secrète) fomenter à leur tour des attentats et les colons s'enfuir. Au total, près d'un million de "rapatriés" arriveront en France.

Quelque 60.000 harkis, auxiliaires algériens de l'armée française, les accompagnent. Mais 55.000 à 75.000 sont abandonnés à leur sort par la France en Algérie et, pour la plupart, massacrés.

- Introspection douloureuse -

La France ne qualifie officiellement cette période de guerre qu'en 1999.

Comme Valéry Giscard d'Estaing, premier chef d'Etat français à avoir effectué en 1975 une visite officielle dans l'Algérie indépendante, François Mitterrand et Jacques Chirac se gardent de condamner la colonisation.

En 2007, à Alger, Nicolas Sarkozy déclare que "le système colonial a été profondément injuste" mais souligne qu'"à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter". Il évoque "d'innombrables victimes des deux côtés".

En 2012, François Hollande, à Alger, évoque la colonisation et déclare que "pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal".

Le 19 mars 2016, il est le premier président à commémorer la fin de la guerre d'Algérie, provoquant une levée de boucliers.

En septembre 2018, le président Emmanuel Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin, arrêté à Alger par l'armée française en 1957, est mort sous la torture, puis demande "pardon" à sa veuve.

En octobre 2020, aux Mureaux (région parisienne), il estime que le "séparatisme" islamiste est en partie "nourri" par ce pan de l'Histoire. "Nous sommes un pays qui a un passé colonial" avec "des traumatismes qu'il n'a toujours pas réglés", dit-il. "La guerre d'Algérie en fait partie".

vdr-jba/ber/ahe

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JAN 20

France-Algérie: Macron reçoit les propositions Stora pour une réconciliation mémorielle #

1/20/2021, 3:00 AM
Paris, FRA

L'historien français Benjamin Stora remet mercredi à Emmanuel Macron son très attendu rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-1962) pour tenter de "décloisonner" des mémoires divergentes et douloureuses entre les deux pays, aux relations aussi étroites que complexes.

Spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet par le président français de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", achevée en 1962 et qui reste un épisode très douloureux dans les mémoires des familles de millions de Français et d'Algériens.

L'historien veut promouvoir une "volonté de passage, de passerelle, de circulation, de décloisonnement des mémoires", a-t-il déclaré mardi à l'AFP, ajoutant que son rapport serait concret.

"Ce n'est pas simplement idéologique, ce n'est pas simplement des discours qu'on prononce, des mots fétiches qu'on prononce, mais des actes, c'est-à-dire ouvrir des archives, identifier des lieux, chercher des disparus, entretenir des cimetières. Ce sont des choses qui sont très simples, très pratiques, très évidentes mais qui sont autant de contentieux, de problèmes très lourds entre la France et l'Algérie", a-t-il énuméré, sans dévoiler le contenu du rapport rendu public mercredi.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier brûlant et tenter, par ce biais, d'apaiser des relations bilatérales volatiles depuis des décennies entre les deux pays, intimement liés par l'Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d'indépendance.

En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, de concert avec Benjamin Stora, dans une démarche commune et concertée des deux chefs d'Etat.

A l'approche du 60e anniversaire de la fin du conflit en 2022, Emmanuel Macron a confié à Benjamin Stora ce rapport dans le cadre de ses initiatives pour tenter de "finir le travail historique sur la guerre d'Algérie" parce que, a-t-il expliqué en décembre, "nous avons des tas de mémoires de la guerre d'Algérie qui sont autant de blessures".

Rien qu'en France, l'Algérie est présente dans les mémoires familiales de millions de Français ou d'Algériens, qu'il s'agisse de rapatriés pieds-noirs, d'appelés du contingent qui ont fait la guerre (qui n'a pas été appelée comme telle pendant longtemps mais désignée par le vocable d'"événements d'Algérie"), de harkis, ces supplétifs qui ont combattu pour la France, et bien sûr des immigrés algériens...

- "Sortir des conflits mémoriels" -

Dans la lettre de mission de Benjamin Stora, Emmanuel Macron indique qu'"il importe que l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris". Pour lui, il en va aussi "de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels".

Côté algérien, le président Tebboune a souhaité que MM. Stora et Chikhi accomplissent "leur travail dans la vérité, la sérénité et l'apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente", comme il l'avait expliqué au quotidien français L'Opinion.

Alger attend de Paris qu'on lui remette "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962) la concernant.

La France a restitué à l'Algérie une partie des archives qu'elle conservait, mais elle a gardé la partie concernant l'histoire coloniale et qui relève, selon elle, de la souveraineté de l'État français.

Né en 1950 à Constantine, en Algérie, Benjamin Stora enseigne l'histoire du Maghreb, des guerres de décolonisation et de l'immigration maghrébine en Europe à l'Université Paris 13 et à l'Inalco (Langues Orientales). Il est notamment l'auteur des essais "La gangrène et l'oubli, la mémoire de la guerre d'Algérie", "Appelés en guerre d'Algérie" ou "Algérie, la guerre invisible".

bur-fz/jg/am

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JAN 19

Centrafrique: Paris prend note de la réélection du président Touadéra #

1/19/2021, 7:39 PM
Paris, FRA

Paris a pris "note" mardi de la réélection du président centrafricain Faustin Archange Touadéra et l'a appelé à "instaurer rapidement un dialogue" avec l'opposition en vue d'une "réconciliation et d'une paix durables".

"La France prend note des résultats définitifs de l'élection présidentielle en République centrafricaine, proclamés par la Cour constitutionnelle le 18 janvier", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

"Elle encourage les autorités centrafricaines à instaurer rapidement un dialogue avec l'ensemble des acteurs de la classe politique du pays, notamment avec l'appui du médiateur de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, afin de retrouver la voie d'une réconciliation et d'une paix durables", a ajouté Agnès von der Mühll.

Une coalition de 15 partis d'opposition a rejeté mardi la réélection du président Touadéra, dénonçant d'"innombrables fraudes" et une participation extrêmement faible dans ce pays en guerre civile et théâtre d'une nouvelle offensive rebelle.

Le chef de l'Etat a été réélu avec 53,16% des voix mais une participation de 35,25% seulement lors du scrutin du 27 décembre, car deux électeurs inscrits sur trois n'ont pas voté essentiellement en raison de l'insécurité.

La France "condamne" par ailleurs "avec la plus grande fermeté toute action déstabilisatrice, en particulier celle des groupes armés soutenus par l'ancien président François Bozizé, et appelle à la cessation des hostilités".

Six des plus puissants groupes armés qui contrôlent deux tiers du territoire depuis le début de la guerre civile en 2013 ont lancé une nouvelle offensive une semaine avant le scrutin.

Le président Touadéra a appelé lundi à la réconciliation nationale et déclaré tendre la main à l'opposition démocratique. Il a en revanche fermement condamné l'offensive rebelle déclenchée huit jours avant la présidentielle.

vl/thm

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JAN 19

Macron annonce un "ajustement" des troupes françaises au Sahel #

1/19/2021, 6:47 PM
Brest, FRA

Le président français Emmanuel Macron a évoqué mardi un "ajustement" des forces françaises au Sahel, huit ans après le début de l'intervention antijihadistes dans la région, affirmant que "les résultats sont là".

Alors que des voix de plus en plus nombreuses s'interrogent en France sur la poursuite de l'opération Barkhane, Emmanuel Macron a évoqué une possible redimensionnement des troupes françaises sur place (5.100 hommes aujourd'hui).

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort" militaire dans la région, a-t-il affirmé en présentant ses voeux aux armées à Brest (nord-ouest).

Il n'a pas précisé de volume ou de calendrier, mais confirmé ainsi l'intention de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure.

En janvier 2020, au sommet de Pau (sud de la France), le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d'intensifier la lutte antijihadiste pour enrayer une spirale de violences. Emmanuel Macron avait envoyé 600 hommes en renfort dans cette région grande comme l'Europe.

"Les renforts temporaires que j'ai décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande difficulté des groupes terroristes qui se retrouvent acculés, réduits à des procédés lâches, qui ont atteint nos forces", endeuillées par la récente mort de 5 soldats français au Mali, "mais qui, je le rappelle, frappent d'abord et surtout les civils, sans discrimination", a commenté le président français.

- "Enjeux cruciaux pour l'Europe" -

Barkhane a depuis remporté d'indéniables victoires tactiques aux côté d'armées locales plus mobilisées, en particulier contre l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) dans la zone des "trois frontières", aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Mais les pouvoirs centraux de ces pays, parmi les plus pauvres du monde, peinent à réinvestir ces territoires reculés et à offrir protection, éducation et services de base aux populations.

L'autre groupe jihadiste actif dans la région, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, propose précisément des alternatives à cette pénurie de services essentiels, espérant conquérir les populations locales. Et il a repris de la vigueur opérationnelle, représentant désormais le coeur de cible des militaires français et maliens.

Pour alléger sa présence, Paris mise beaucoup sur le déploiement d'unités d'élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d'accompagner l'armée malienne au combat. Créé à l'initiative de Paris, ce groupement de forces spéciales qui rassemble aujourd'hui Français, Estoniens et Tchèques, est le "signe d'une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l'Europe", a fait valoir M. Macron.

La France doit officialiser cette première vague de retrait à l'occasion d'un prochain sommet avec les pays du G5 Sahel, en février à N'Djamena. Mais "le cap reste inchangé", a assuré le président, en évoquant l'objectif de "stabilité" du Sahel et la "victoire contre les terroristes".

Au-delà du rappel des 600 renforts envoyés en janvier 2020, l'Elysée est tenté de réduire plus nettement encore les effectifs de Barkhane d'ici l'élection présidentielle de 2022, soulignent depuis plusieurs semaines des sources concordantes à l'AFP. L'impatience monte en France face à cet engagement long et coûteux, qui a coûté la vie à 50 militaires et peine à être suivi d'effets politiques sur le terrain.

- "Bourbier malien" -

Selon un sondage publié début janvier, la moitié des Français (51%) ne soutiennent plus cette intervention au Mali. Seuls 49% des personnes interrogées y sont encore favorables, contre 73% en février 2013 et 58% fin 2019.

"La France face au bourbier malien", titrait la semaine dernière l'éditorial du quotidien Le Monde, en soulignant que les opérations menées au Sahel "ont certes mis hors d'état de nuire plusieurs chefs djihadistes, mais n'ont empêché ni la montée des violences entre civils, ni les percées islamistes au centre du Mali".

Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l'apparition en 2015 dans cette région d'un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté. Les affrontements communautaires se sont multipliées.

Lors de ses voeux, Emmanuel Macron a aussi espéré que l'arrivée du président américaine Joe Biden marquera un "réengagement" des Etats-Unis au Moyen-Orient et "des décisions structurantes" avec "une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme", notamment en Syrie et en Irak.

La France craint une possible résurgence de l'EI en Irak et Syrie.

jri-dab-leb/thm

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JAN 19

Des élus dénoncent une opération anti-migrants dans les Pyrénées #

1/19/2021, 6:34 PM
Toulouse, FRA

Plusieurs élus d'Occitanie dont la présidente socialiste de région, Carole Delga, ont dénoncé mardi une opération "anti-migrants illégale" de Génération Identitaire entre Luchon (Haute-Garonne) et l'Espagne, en demandant des sanctions.

Mardi, une trentaine de personnes "dans des voitures sérigraphiées +Défend Europe+" se sont installées au Col du Portillon, certains sont "partis en randonnée" et utilisant "un drone" pour surveiller la frontière, a indiqué la gendarmerie.

Quelques militants ont également "été délogés du barrage hydroélectrique de Melles", a précisé la même source.

"Cette opération, menée en toute illégalité, a seulement pour but de créer le +buzz+ médiatique et ainsi permettre à ces extrémistes de développer leur discours de haine", ont dénoncé dans un communiqué commun, Carole Delga, le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne Georges Méric (PS), le député de Haute-Garonne Joël Aviragnet (PS) et le maire de Luchon Eric Azemar (Sans étiquette).

Ces élus demandent "au Préfet de la Haute-Garonne de mettre fin fermement et sans délai à ce coup de force, indigne et contraire aux valeurs de la République et de notre territoire" réclamant que des poursuites soient engagées contre les instigateurs qui avaient mené une opération similaire dans les Alpes, rappellent-ils.

Ils demandent également au ministère de l'Intérieur de dissoudre "ce groupuscule d'extrême droite violent et dangereux".

De son côté, le préfet de région "a fermement" condamné en fin d'après midi ces actions "purement symboliques qui n'ont provoqué aucun trouble à l'ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l'ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière", a-t-il souligné dans un communiqué.

Le préfet a précisé que l'un des activistes d'extrême droite avait été entendu par la gendarmerie après avoir participé au "déploiement d'une banderole sur un site appartenant à EDF".

Selon un message de Génération identitaire posté sur les réseaux sociaux, cette campagne baptisée "Défend Europe" entend lutter contre le "risque terroriste et migratoire dans les Pyrénées".

"Cette immigration massive contre laquelle les différents gouvernements n'ont jamais lutté véritablement, nous, Génération identitaire (...) avons décidé de nous y opposer concrètement donc nous avons voulu prêter main forte aux forces de l'ordre", a indiqué par téléphone Thaïs d'Escufon une porte-parole de Génération identitaire à Toulouse, présente sur l'opération pyrénéenne.

En décembre, Génération identitaire (GI) et trois de ses cadres avaient été relaxés par la cour d'appel de Grenoble, dans l'affaire des opérations anti-migrants menées en 2018 dans les Alpes, à la frontière franco-italienne.

cor-hj/cpy/vk

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JAN 19

Agroalimentaire: rassemblement à Morlaix pour la régularisation de sans papiers #

1/19/2021, 6:03 PM
Morlaix, FRA

Quelque 200 personnes se sont rassemblées mardi à Morlaix pour réclamer la régularisation de sans papiers employés ou anciens employés d'entreprises du secteur de l'agroalimentaire, dénonçant leurs conditions de travail, a constaté l'AFP.

"Il faut casser la loi du silence", a assuré Eric Corbel, secrétaire de l'Union locale de la CGT, à l'origine du rassemblement soutenu par des partis politiques, associations ou syndicats locaux.

"On demande la régularisation en urgence de six travailleurs qui se retrouvent dans des situations extrêmement précaires", a-t-il expliqué à l'AFP, à propos d'anciens salariés de la société Prestavic, liquidée en décembre.

"Ils ne peuvent ni s'inscrire à Pôle emploi, ni bénéficier d'aucune aide", a souligné Eric Corbel, dénonçant des conditions de travail "extrêmement précaires" dans l'entreprise, ainsi qu'au sein de la société Aviland, située à Landivisiau, également spécialisée dans le ramassage de volailles.

"Ils travaillent 48 heures d'affilée, n'ont pas d'équipements de protection individuel, seulement deux masques par semaine, dorment dans des véhicules", a-t-il énuméré, dénonçant l'existence d'"un réseau" pour faire venir travailler des migrants en Bretagne avec la promesse de les aider à obtenir des papiers.

Sur les 23 salariés que comptait l'entreprise Prestavic, 17 étaient en situation irrégulière, selon la CGT. Chez Aviland, ils seraient 28 sans papiers sur une trentaine de salariés. La société n'était pas joignable dans l'immédiat.

"Les conditions de travail sont vraiment inhumaines", a témoigné auprès de l'AFP un salarié sous couvert d'anonymat. "Le patron ne respecte pas ce qu'il y a écrit dans le contrat de travail, le salaire est misérable, on nous fait du chantage...", a-t-il notamment évoqué.

Selon la CGT, l'inspection du travail a été saisie et des plaintes auraient été déposées auprès du parquet de Quimper pour "traite d'être humains".

Ni le parquet, ni la préfecture du Finistère n'avaient réagi dans l'immédiat.

Les manifestants se sont rendus devant la sous-préfecture de Morlaix avant de se disperser dans le calme en tout début d'après-midi.

sf/aag/it

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JAN 19

Apprenti guinéen de Besançon régularisé: "C'est une renaissance" #

1/19/2021, 5:46 PM
Besançon, FRA

"C'est une renaissance": régularisé, Laye Fodé Traoré, l'apprenti boulanger guinéen a confié sa joie de reprendre le travail mardi à Besançon, auprès du boulanger Stéphane Ravacley qui a mis un terme à sa grève de la faim.

"Je suis tellement heureux de venir travailler aujourd'hui", a déclaré le jeune homme de 18 ans qui a repris sa place d'apprenti boulanger mardi à 03H00 du matin, dans le fournil de la Huche à Pain, au centre-ville de Besançon.

"C'est comme si ma vie recommençait à zéro, c'est une renaissance", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse en fin de matinée, chemise blanche et sourire radieux.

Laye Fodé Traoré a appris jeudi sa régularisation par la préfecture de la Haute-Saône, département où il est domicilié, après la double légalisation de son état-civil par les autorités guinéennes.

L'autorité préfectorale a également pris en compte "son parcours d'intégration jusqu'alors exemplaire" et "ses perspectives d'insertion professionnelle", à savoir une formation complète auprès du boulanger bisontin qui s'est offert de l'embaucher ensuite.

Son maître de stage, Stéphane Ravacley, avait entamé une grève de la faim dix jours auparavant pour protester contre son expulsion annoncée. Victime d'un malaise, l'artisan de 50 ans à la santé fragile avait brièvement été hospitalisé.

"Quelle joie de se lever quand on sait que le gamin est revenu", s'est-il réjoui. "Il a vraiment sa place dans mon fournil, il l'a retrouvé comme s'il ne l'avait jamais quitté".

"J'aime ce travail que j'ai aujourd'hui. Le patron, il m'a donné l'amour de la boulangerie, il m'a expliqué le métier comme il faut, j'avais besoin de ça", a encore confié le jeune homme, qui n'avait "jamais touché une pâte avant".

"Dans la vie, il faut se battre. C'est important le travail, je ne veux pas finir à mendier dans la rue, moi je préfère aller au boulot", a poursuivi l'orphelin guinéen.

Emu, les larmes aux yeux, il s'est dit très "reconnaissant" envers Stéphane Ravacley, qui a "mis en danger sa vie" pour lui.

M. Ravacley avait rencontré le jeune Guinéen en septembre 2019 après avoir mis une annonce pour trouver un apprenti, une quête particulièrement difficile dans son secteur. "Personne d'autre que des migrants ne s'était présenté", assure-t-il.

Désormais, l'artisan au grand coeur veut "continuer le combat" pour les "milliers d'autres Laye qui sont en France", d'anciens mineurs isolés visés par des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et obligés d'interrompre leur formation parce qu'on leur refuse un titre de séjour à la majorité.

Il milite pour que la France donne sa chance à ces jeunes "méritants" qui occupent des formations délaissées par les jeunes français. Dans ce sens, il a rejoint la page "Non à l'expulsion des migrant-es en apprentissage" (https://www.change.org/m/3-28-leur-place-est-en-france-stop-aux-expulsions-des-jeunes-travailleurs).

En lien avec le député européen Raphaël Glucksmann (Place Publique), il espère pouvoir faire déposer un texte de loi pour que "tous les gamins qui entrent dans un processus de formation, qu'ils aient 18, 19 ou 20 ans, aillent jusqu'à l'obtention d'un diplôme". "Pourquoi investir sur des gamins qu'on sauve et qu'on jette parce qu'ils ont simplement 18 ans ?", interroge-t-il.

as/bdx/it

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JAN 19

La série française Arsène Lupin affole les compteurs sur Netflix #

1/19/2021, 5:17 PM
Paris, FRA

C'est un record pour une série française: "Lupin", portée par l'acteur français Omar Sy sur Netflix, est en passe d'être regardée par près de 70 millions de foyers dans le monde, selon une projection réalisée par la plateforme de diffusion américaine et rendue publique mardi.

D'ici au 5 février -- 28 jours après sa sortie -- 70 millions de foyers devraient avoir regardé la série, selon Netflix, soit davantage encore que le carton surprise de l'automne, "Le jeu de la dame" ("The queen's gambit"), une mini-série retraçant avec brio le parcours d'une prodige des échecs, vue par 62 millions de personnes.

"70 millions c'est fou ! Si fier que Lupin soit LA première série française Netflix à rencontrer un tel succès international ! Sans vous, cela n'aurait pas été possible. Merci à tous", s'est enthousiasmé l'acteur Omar Sy sur son compte Twitter.

Produite par Gaumont et composée de dix épisodes, la série Lupin s'est classée numéro 1 dans une dizaine de pays dont le Brésil, le Vietnam, l'Argentine ou l'Espagne.

Elle est composée de dix épisodes, dont les cinq premiers, d'une quarantaine de minutes, sont pour l'heure disponibles. Trois sont réalisés par le Français Louis Leterrier (Insaisissables) et deux par la Chilienne Marcela Said (Mariana).

La série est conçue comme un "divertissement familial" et "rassembleur", à l'heure "où chacun a tendance à s'isoler dans sa chambre avec ses écouteurs pour regarder sa propre série", selon le scénariste britannique George Kay (Criminal, Killing Eve), aux manettes de Lupin avec le Français François Uzan (Family Business).

Signe de l'ampleur du phénomène, le livre de Maurice Leblanc, le "père" d'Arsène Lupin, est en tête des ventes sur le site français du groupe Amazon.

Pourtant, le populaire acteur français ne campe pas le héros inventé par Maurice Leblanc en 1905, gentleman cambrioleur en haut de forme et monocle.

- "Lupin, jouet idéal" -

Dans cette adaptation du XXIe siècle, il est Assane Diop, un admirateur d'Arsène Lupin, hanté par une injustice ayant frappé sa famille et qui, dans le Paris d'aujourd'hui, agit en se référant systématiquement à son héros.

A coups de fausses identités (agent d'entretien, livreur à vélo, informaticien...), tours de passe-passe, vol de bijoux..., il s'inspire de Lupin pour tromper les riches et venger son père, mort 25 ans plus tôt après avoir été accusé d'un crime qu'il n'avait pas commis.

"Pour un acteur, Lupin est le jouet idéal. Il joue lui-même d'autres personnages. Et il permet de jouer tout un tas de choses : il est dans le drame, mais aussi léger, marrant, séducteur ou dans l'action. Il y a aussi une part de mystère chez lui", commentait récemment Omar Sy pour le journal 20 minutes.

Dans cette même interview, l'acteur noir, interrogé sur le faible nombre de comédiens issus de minorités en France, disait aussi espérer que "Lupin" soit "annonciateur de changement dans le bon sens" dans ce domaine.

En attendant, "Lupin" a été qualifié de "magnifique concoction" par le Globe and Mail tandis que le Chicago Tribune a salué "l'élégance Bond-ienne de Sy", et son "charisme discret".

Netflix a accéléré ces dernières années sa production de contenus originaux en France, qui n'ont pas toujours été bien accueillis par la critique. Cette dernière avait ainsi laminé "Marseille", sa première série française avec Gérard Depardieu en 2016.

adm-ac-jg/fka/mr

NETFLIX

GAUMONT

TWITTER

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JAN 19

Sahel: la France va "ajuster son effort" militaire (Macron) #

1/19/2021, 5:10 PM
Brest, FRA

La France s'apprête à "ajuster son effort" au Sahel, où est déployée la force antijihadiste Barkhane, grâce aux "résultats obtenus" et à "l'intervention plus importante de nos partenaires européens", a annoncé mardi le président Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées à Brest (ouest).

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort" militaire dans la région (5.100 hommes), a déclaré le chef de l'Etat, sans précision de volume ou de calendrier. Il confirme ainsi l'intention de l'Elysée de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure.

En janvier 2020, au sommet de Pau (sud de la France), le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d'intensifier la lutte antijihadiste pour enrayer une spirale de violences. Emmanuel Macron avait envoyé 600 hommes en renfort dans cette région grande comme l'Europe.

"Les renforts temporaires que j'ai décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande difficulté des groupes terroristes qui se retrouvent acculés, réduits à des procédés lâches, qui ont atteint nos forces", endeuillées par la récente mort de 5 soldats français au Mali, "mais qui, je le rappelle, frappent d'abord et surtout les civils, sans discrimination", a commenté le président français.

Pour alléger sa présence, Paris mise beaucoup sur le déploiement d'unités d'élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d'accompagner l'armée malienne au combat. Créé à l'initiative de Paris, ce groupement de forces spéciales qui rassemble aujourd'hui Français, Estoniens et Tchèques, est le "signe d'une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l'Europe", a fait valoir M. Macron.

La France doit officialiser cette première vague de retrait à l'occasion d'un prochain sommet avec les pays du G5 Sahel, en février à N'Djamena. Mais "le cap reste inchangé", a assuré le président, en évoquant l'objectif de "stabilité" du Sahel et la "victoire contre les terroristes".

Au-delà du rappel des 600 renforts envoyés en janvier 2020, l'Elysée est tenté de réduire plus nettement encore les effectifs de Barkhane d'ici l'élection présidentielle de 2022, soulignent depuis plusieurs semaines des sources concordantes à l'AFP. L'impatience monte en France face à cet engagement long et coûteux, qui a coûté la vie à 50 militaires et peine à être suivi d'effets politiques sur le terrain.

Selon un sondage publié début janvier, la moitié des Français (51%) ne soutiennent plus cette intervention au Mali. Seuls 49% des personnes interrogées y sont encore favorables, contre 73% en février 2013 et 58% fin 2019.

jri-leb-dab/ib/dch

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JAN 19

Apprenti guinéen de Besançon régularisé: "C'est une renaissance" #

1/19/2021, 5:09 PM
Besançon, FRA

"C'est une renaissance": régularisé, Laye Fodé Traoré, l'apprenti boulanger guinéen a confié sa joie de reprendre le travail mardi à Besançon, auprès du boulanger Stéphane Ravacley qui a mis un terme à sa grève de la faim.

"Je suis tellement heureux de venir travailler aujourd'hui", a déclaré le jeune homme de 18 ans qui a repris sa place d'apprenti boulanger mardi à 03H00 du matin, dans le fournil de la Huche à Pain, au centre-ville de Besançon.

"C'est comme si ma vie recommençait à zéro, c'est une renaissance", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse en fin de matinée, chemise blanche et sourire radieux.

Laye Fodé Traoré a appris jeudi sa régularisation par la préfecture de la Haute-Saône, département où il est domicilié, après la double légalisation de son état-civil par les autorités guinéennes.

L'autorité préfectorale a également pris en compte "son parcours d'intégration jusqu'alors exemplaire" et "ses perspectives d'insertion professionnelle", à savoir une formation complète auprès du boulanger bisontin qui s'est offert de l'embaucher ensuite.

Son maître de stage, Stéphane Ravacley, avait entamé une grève de la faim dix jours auparavant pour protester contre son expulsion annoncée. Victime d'un malaise, l'artisan de 50 ans à la santé fragile avait brièvement été hospitalisé.

"Quelle joie de se lever quand on sait que le gamin est revenu", s'est-il réjoui. "Il a vraiment sa place dans mon fournil, il l'a retrouvé comme s'il ne l'avait jamais quitté".

"J'aime ce travail que j'ai aujourd'hui. Le patron, il m'a donné l'amour de la boulangerie, il m'a expliqué le métier comme il faut, j'avais besoin de ça", a encore confié le jeune homme, qui n'avait "jamais touché une pâte avant".

"Dans la vie, il faut se battre. C'est important le travail, je ne veux pas finir à mendier dans la rue, moi je préfère aller au boulot", a poursuivi l'orphelin guinéen.

Emu, les larmes aux yeux, il s'est dit très "reconnaissant" envers Stéphane Ravacley, qui a "mis en danger sa vie" pour lui.

as/bdx/it

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JAN 19

Sahel: la France va "ajuster son effort" militaire (Macron) #

1/19/2021, 5:05 PM
Brest, FRA

La France s'apprête à "ajuster son effort" au Sahel, où est déployée la force antijihadiste Barkhane, grâce aux "résultats obtenus" et "l'intervention plus importante de nos partenaires européens", a annoncé mardi le président Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées à Brest (ouest).

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort" militaire dans la région (5.100 hommes), a déclaré le chef de l'État, sans précision de volume ni de calendrier. Il confirme ainsi l'intention de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure.

En janvier 2020, au sommet de Pau (sud-ouest de la France), le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d'intensifier la lutte antijihadiste pour enrayer une spirale de violences. Emmanuel Macron avait envoyé 600 hommes en renfort dans cette région grande comme l'Europe.

"Les renforts temporaires que j'ai décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande difficulté des groupes terroristes qui se retrouvent acculés, réduits à des procédés lâches, qui ont atteint nos forces", endeuillées par la récente mort de 5 soldats français au Mali, "mais qui, je le rappelle, frappent d'abord et surtout les civils, sans discrimination", a commenté le président français.

Pour alléger sa présence, Paris mise beaucoup sur le déploiement d'unités d'élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d'accompagner l'armée malienne au combat. Créé à l'initiative de Paris, ce groupement de forces spéciales qui rassemble aujourd'hui Français, Estoniens et Tchèques, est le "signe d'une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l'Europe", a fait valoir M. Macron.

La France doit officialiser cette première vague de retrait à l'occasion d'un prochain sommet avec les pays du G5 Sahel, en février à N'Djamena. Mais "le cap reste inchangé", a assuré le président, en évoquant l'objectif de "stabilité" du Sahel et la "victoire contre les terroristes".

Au-delà du rappel des 600 renforts envoyés en janvier 2020, l'Elysée est tenté de réduire plus nettement encore les effectifs de Barkhane d'ici à l'élection présidentielle de 2022, soulignent depuis plusieurs semaines des sources concordantes à l'AFP. L'impatience monte en France face à cet engagement long et coûteux, qui a coûté la vie à 50 militaires et peine à être suivi d'effets politiques sur le terrain.

Selon un sondage publié début janvier, la moitié des Français (51%) ne soutiennent plus cette intervention au Mali. Seuls 49% des personnes interrogées y sont encore favorables, contre 73% en février 2013 et 58% fin 2019.

jri-dab/ib/jg/thm

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JAN 19

Sahel: la France va "ajuster son effort" militaire (Macron) #

1/19/2021, 4:53 PM
Brest, FRA

La France s'apprête à "ajuster son effort" au Sahel, où est déployée la force antijihadiste Barkhane, grâce aux "résultats obtenus" et "l'intervention plus importante de nos partenaires européens", a annoncé mardi le président Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées à Brest (ouest).

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort" militaire dans la région (5.100 hommes), a déclaré le chef de l'État, sans précision de volume ni de calendrier. Il confirme ainsi l'intention de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure.

jri-dab/ib/jg/thm

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JAN 19

Sahel: la France va "ajuster son effort" militaire (Macron) #

1/19/2021, 4:49 PM
Brest, FRA

La France s'apprête à "ajuster son effort" au Sahel, où est déployée la force antijihadiste Barkhane, grâce aux "résultats obtenus" et "l'intervention plus importante de nos partenaires européens", a annoncé mardi le président Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées à Brest (ouest).

"Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l'intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d'ajuster notre effort" militaire dans la région (5.100 hommes), a déclaré le chef de l'Etat, sans précision de volume ou de calendrier. Il confirme ainsi l'intention de l'Elysée de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure.

jri-dab/ib/dch

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JAN 19

France-Algérie: Macron recevra les propositions Stora pour une réconciliation mémorielle #

1/19/2021, 3:17 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron recevra mercredi les propositions du rapport commandé à l'historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-1962) pour tenter de sortir la relation franco-algérienne de la paralysie mémorielle.

Spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet par Emmanuel Macron de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", achevée en 1962 et qui reste un épisode très douloureux dans les mémoires des familles de millions de Français et d'Algériens.

Il veut promouvoir une "volonté de passage, de passerelle, de circulation, de décloisonnement des mémoires", a-t-il déclaré mardi à l'AFP, ajoutant que son rapport serait concret.

"Ce n'est pas simplement idéologique, ce n'est pas simplement des discours qu'on prononce, des mots fétiches qu'on prononce, mais des actes, c'est-à-dire ouvrir des archives, identifier des lieux, chercher des disparus, entretenir des cimetières. Ce sont des choses qui sont très simples, très pratiques, très évidentes mais qui sont autant de contentieux, de problèmes très lourds entre la France et l'Algérie", a-t-il énuméré, sans dévoiler le contenu du rapport rendu public mercredi.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier brûlant et tenter, par ce biais, d'apaiser des relations bilatérales volatiles depuis des décennies entre les deux pays, intimement liés par l'Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d'indépendance.

En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, de concert avec Benjamin Stora, dans une démarche commune et concertée des deux chefs d'Etat.

A l'approche du 60e anniversaire de la fin du conflit en 2022, Emmanuel Macron l'a chargé de ce rapport dans le cadre de ses initiatives pour tenter de "finir le travail historique sur la guerre d'Algérie" parce que, a-t-il expliqué en décembre, "nous avons des tas de mémoires de la guerre d'Algérie qui sont autant de blessures".

Rien qu'en France, l'Algérie est présente dans les mémoires familiales de millions de Français ou d'Algériens, qu'il s'agisse de rapatriés pieds-noirs, d'appelés du contingent qui ont fait la guerre (qui n'a pas été appelée comme telle pendant longtemps mais désignée par le vocable d'"événements d'Algérie"), de harkis, ces supplétifs qui ont combattu pour la France, et bien sûr des immigrés algériens...

"Je pense que la société est prête pour en parler", a déclaré à l'AFP l'historienne française Sylvie Thénault, du CNRS, relevant la spécificité du lien avec l'Algérie: "aucun autre évènement du passé colonial de la France n'a touché autant de personnes en métropole".

- "Sortir des conflits mémoriels" -

Signe de l'extrême sensibilité du sujet, les harkis ont demandé en novembre à M. Stora un travail "sans parti pris idéologique ni falsification" sur des questions où des récits divergents prospèrent sur des décennies de non-dits et de regards détournés.

Dans la lettre de mission de Benjamin Stora, Emmanuel Macron indique qu'"il importe que l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris". Pour lui, il en va aussi "de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels".

Côté algérien, le président Tebboune a souhaité que MM. Stora et Chikhi accomplissent "leur travail dans la vérité, la sérénité et l'apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente", comme il l'avait expliqué au quotidien français L'Opinion.

Alger attend de Paris qu'on lui remette "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962) la concernant.

"L'Algérie réclame la totalité de ses archives, dont une grande partie se trouve en France qui a toujours avancé de faux prétextes, comme par exemple la déclassification de nombre d'archives pourtant réunies depuis plusieurs décennies", a ainsi déclaré M. Chikhi, un ancien combattant de la guerre d'indépendance.

La France a restitué à l'Algérie une partie des archives qu'elle conservait, mais elle a gardé la partie concernant l'histoire coloniale et qui relève, selon elle, de la souveraineté de l'Etat français.

Né en 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora enseigne l'histoire du Maghreb, des guerres de décolonisation et de l'immigration maghrébine en Europe à l'Université Paris 13 et à l'Inalco (Langues Orientales). Il est notamment l'auteur des essais "La gangrène et l'oubli, la mémoire de la guerre d'Algérie", "Appelés en guerre d'Algérie" ou "Algérie, la guerre invisible".

bur-fz/agr/fka/ayv

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JAN 19

Nord: enquêtes judiciaire et administrative après la blessure d'un homme par un tir de LBD #

1/19/2021, 3:11 PM
Lille, FRA

Deux enquêtes, judiciaire et administrative, sont en cours après la blessure en novembre 2020 à Tourcoing d'un homme par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) d'un policier, a-t-on appris auprès du parquet de Lille, confirmant une information de Mediapart.

"Dans un contexte de violences urbaines, alors que les policiers étaient déployés sur le voie publique, un fonctionnaire a fait usage d'un LBD", atteignant "un homme âgé d'une quarantaine d'années", a indiqué à l'AFP le parquet de Lille. "Une enquête judiciaire est en cours", a-t-il confirmé.

Selon la Direction générale de la police nationale, une enquête administrative a également été ouverte "dès que les faits ont été remontés au Directeur départemental de la sécurité publique du Nord, qui l'a confiée à la cellule déontologie" de ses services.

L'homme blessé, âgé de 43 ans, a raconté à Mediapart avoir été visé au flanc par un tir de LBD le 21 novembre vers 21h20, alors qu'il était sorti se promener, muni de son attestation.

Tombé nez à nez avec des policiers qui intervenaient selon lui pour un groupe de jeunes lançant des pétards, il explique avoir fait demi-tour pour rentrer chez lui puis s'être arrêté à cause de l'explosion de pétards à proximité, avant d'être touché par le tir de LBD.

Il affirme également à Mediapart que des policiers l'ont empêché de sortir de chez lui avec son épouse pour aller aux urgences. Le couple y est parvenu lors d'une deuxième tentative, une fois l'opération policière terminée.

jpa-bj-alh/rl/it

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JAN 19

Calais: des campements de migrants installés sous des ponts expulsés #

1/19/2021, 3:01 PM
Calais, FRA

Les forces de l'ordre ont expulsé mardi matin des campements de migrants installés sous des ponts du centre-ville de Calais (Pas-de-Calais), selon un correspondant de l'AFP et une association de défense des droits de l'homme.

Les forces de police et de gendarmerie ont bouclé les lieux, et ni la presse ni les associations d'aide aux migrants n'ont pu accéder aux opérations, selon le correspondant de l'AFP, qui n'a pu voir la scène qu'à 200 mètres environ.

D'après un communiqué de la préfecture, "115 personnes ont été prises en charge et transportées pour être mises à l'abri dans différentes structures d'hébergement du département (Nédonchel, Croisilles et Merlimont)", dont la plus proche est à une soixantaine de kilomètres de Calais.

L'opération, qui faisait suite à une ordonnance d'expulsion rendue fin décembre par le tribunal administratif, saisi par la ville de Calais, a concerné deux des quatre ponts enjambant un canal et le bassin de la Batellerie, non loin de l'Hôtel de Ville.

"Ces occupations occasionnent de sérieux problèmes de sécurité (pour les migrants eux-mêmes en raison de la proximité immédiate des cours d'eau), de salubrité et de tranquillité, en particulier pour les riverains", souligne la préfecture, précisant que des maraudes pour proposer une mise à l'abri aux migrants ont précédé l'opération d'expulsion.

"Il y a des expulsions tous les deux jours à Calais. Les ponts c'était le seul endroit où ils n'étaient pas expulsés, tranquilles, à l'abri, où on ne leur prenait pas les tentes", a dénoncé Sandra Caumel, coordinatrice juridique du Human Rights Observers, affirmant que les migrants sont montés "de façon forcée" dans les bus.

"On ne sait pas s'ils vont désormais expulser sous les ponts aussi tous les deux jours", a-t-elle ajouté.

Une fois le convoi des forces de l'ordre reparti avec quatre ou cinq bus, l'équipe de nettoyage est venue enlever le reste des tentes, a-t-elle assuré.

Les associations venant en aide aux migrants sur le littoral dénoncent régulièrement ces derniers mois des "mises à l'abri" au cours desquels ils montent dans des bus sans en connaître la destination, parce qu'ils n'ont pas d'autre solution après avoir perdu leur tente lors d'une expulsion.

Selon les associations, la plupart des migrants, "dublinés", regagnent ensuite le littoral pour tenter de rallier les côtes anglaises, faute de perspective pour rester en France.

La semaine dernière, le préfet du Pas-de-Calais a par ailleurs prolongé une nouvelle fois, jusqu'au 9 février, l'interdiction faite aux associations non mandatées par l'Etat de distribuer de la nourriture et de boissons dans une partie du centre ville de Calais.

La préfecture justifie cette interdiction, effective depuis le 11 septembre 2020, par la situation sanitaire et la nécessité de limiter les troubles à l'ordre public.

cor-jpa-bj/cab/it

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JAN 19

France-Algérie: Stora espère oeuvrer à la "circulation de mémoires" #

1/19/2021, 1:56 PM
Paris, FRA

L'historien français Benjamin Stora espère que le rapport "concret" sur la colonisation et la guerre d'Algérie qu'il remettra mercredi au président Emmanuel Macron servira aux "circulations de mémoires" sur ce sujet douloureux et tabou des deux côtés de la Méditerranée.

"Ce que j'espère, (...) que les circulations de mémoires existent réellement, c'est-à-dire que les gens peuvent se comprendre par rapport aux uns et aux autres", a déclaré M. Stora mardi à l'AFP.

"Que les Français comprennent ce qu'a été le vécu algérien, et que les Algériens rentrent aussi dans ce qui a été l'histoire française de la guerre d'Algérie", a-t-il souligné.

Issu d'une famille juive de Constantine, l'historien, spécialiste de l'Algérie, a été chargé en juillet par Emmanuel Macron de rédiger des propositions pour surmonter les difficultés héritées de ce passé non soldé, à l'origine de relations volatiles entre les deux rives de la Méditerranée, et de récits antagonistes au sein-même de chaque pays.

M. Stora veut, avant tout, promouvoir une "volonté de passage, de passerelle, de circulation, de décloisonnement des mémoires".

Concrètement, "il y a un certain nombre de choses à faire", a-t-il expliqué, sans dévoiler le contenu de son rapport qui sera rendu public mercredi en fin d'après-midi à Paris.

"Ce n'est pas simplement idéologique, ce n'est pas simplement des discours qu'on prononce, des mots fétiches qu'on prononce, mais des actes, c'est-à-dire ouvrir des archives, identifier des lieux, chercher des disparus, entretenir des cimetières. Ce sont des choses qui sont très simples, très pratiques, très évidentes mais qui sont autant de contentieux, de problèmes très lourds entre la France et l'Algérie", a-t-il énuméré.

Pour l'historien, ce rapport -- qui sera publié en mars sous forme de livre -- est l'occasion d'une "concrétisation" du combat mémoriel qu'il mène depuis des décennies.

"Ce n'est pas un livre d'histoire comme j'ai pu en écrire, (...) c'est un livre de réflexion à partir de tout ce que j'ai pu accumuler comme travaux, comme archives, comme rencontres tout au long de ma vie, plus de 40 ans maintenant que je travaille sur l'histoire de l'Algérie, du Maghreb", a-t-il raconté.

"A l'âge que j'ai, 70 ans maintenant, (je voudrais) arriver dans une sorte de concrétisation de cette bataille pour la mémoire, de cette bataille pour la réconciliation des mémoires, de cette bataille pour la reconnaissance des uns par rapport aux autres, parce que c'est important, 60 ans après l'indépendance de l'Algérie", a conclu Benjamin Stora.

fz/agr/fka/mm

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JAN 19

Calais: des campements de migrants installés sous les ponts expulsés #

1/19/2021, 1:12 PM
Calais, FRA

Les forces de l'ordre ont expulsé mardi matin des campements de migrants installés sous des ponts du centre-ville de Calais (Pas-de-Calais), selon un correspondant de l'AFP et une association de défense des droits de l'homme.

Les forces de police et de gendarmerie ont bouclé les lieux, et ni la presse ni les associations d'aide aux migrants n'ont pu accéder aux opérations, selon le correspondant de l'AFP, qui n'a pu voir la scène qu'à 200 mètres environ.

Au moins trois cars étaient présents pour emmener les migrants vers des centres d'hébergement, selon lui.

Ces migrants, plusieurs dizaines, s'étaient installés sous les ponts, quatre au total, enjambant un canal et le bassin de la Batellerie, non loin de l'Hôtel de Ville. Selon Sandra Caumel, coordinatrice juridique du Human Rights Observers, l'opération, à laquelle elle a assisté de loin a concerné au moins deux ponts.

"Il y a des expulsions tous les deux jours à Calais. Les ponts c'était le seul endroit où ils n'étaient pas expulsés, tranquilles, à l'abri, où on ne leur prenait pas les tentes", a-t-elle souligné, affirmant que les migrants sont montés "de façon forcée" dans les bus.

"On ne sait pas s'ils vont désormais expulser sous les ponts aussi tous les deux jours", a-t-elle ajouté.

Une fois le convoi des forces de l'ordre reparti avec quatre ou cinq bus, l'équipe de nettoyage est venue enlever le reste des tentes, a-t-elle assuré.

L'association s'attendait à cette expulsion, depuis la décision du tribunal administratif rendue le 24 décembre. Le juge des référés, saisi par la mairie de Calais qui recensait 80 tentes installées, avait ordonné aux migrants concernés de partir sans délai, sans quoi la mairie pouvait demander aux forces de l'ordre de les expulser.

La préfecture n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.

cor-jpa/cab/bat

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JAN 19

La série française Arsène Lupin affole les compteurs sur Netflix #

1/19/2021, 12:20 PM
Paris, FRA

C'est un record pour une série française: "Lupin", portée par l'acteur français Omar Sy sur Netflix, est en passe d'être regardée par près de 70 millions de foyers dans le monde, selon une projection réalisée par la plateforme de diffusion américaine et rendue publique mardi.

Selon elle, d'ici le 5 février, soit 28 jours après sa sortie, 70 millions de foyers devraient avoir regardé la série, a-t-elle précisé à l'AFP, confirmant une information du journal 20 Minutes.

Lupin détrônerait ainsi la mini-série "Le Jeu de la dame", l'une des séries les plus regardées de l'histoire de la plateforme, qui a été vue par 62 millions de personnes.

"70 millions c'est fou ! Si fier que Lupin soit LA première série française Netflix à rencontrer un tel succès international ! Sans vous, cela n'aurait pas été possible. Merci à tous", s'est enthousiasmé l'acteur Omar Sy sur son compte Twitter.

Produite par Gaumont et composée de dix épisodes, la série Lupin s'est classée numéro 1 dans une dizaine de pays dont le Brésil, le Vietnam, l'Argentine ou l'Espagne.

Signe de l'ampleur du phénomène, le livre de Maurice Leblanc, dont s'inspire la série, est en tête des ventes sur le site français du groupe Amazon.

adm/abd/fka/mm

NETFLIX

GAUMONT

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JAN 19

Netflix: Lupin affole les compteurs et pourrait détrôner "Le jeu de la dame" #

1/19/2021, 11:46 AM
Paris, FRA

C'est un record pour une série française: "Lupin", portée par Omar Sy sur Netflix, est en passe d'être regardée par près de 70 millions de foyers dans le monde, selon une projection réalisée par la plateforme et rendue publique mardi.

Selon elle, d'ici le 5 février, soit 28 jours après sa sortie, 70 millions de foyers devraient avoir regardé la série, a-t-elle précisé à l'AFP, confirmant une information de 20 Minutes.

"Lupin" détrônerait ainsi "Le Jeu de la dame", l'une des séries les plus regardées de l'histoire de la plateforme, qui a été vue par 62 millions de personnes.

"70 millions c'est fou ! Si fier que Lupin soit LA première série française Netflix à rencontrer un tel succès international ! Sans vous, cela n'aurait pas été possible. Merci à tous", s'est enthousiasmé l'acteur Omar Sy sur son compte Twitter.

Produite par Gaumont et composée de dix épisodes, la série Lupin s'est classée numéro 1 dans une dizaine de pays dont le Brésil, le Vietnam, l'Argentine ou l'Espagne.

Signe de l'ampleur du phénomène, le livre de Maurice Leblanc, dont s'inspire la série, est lui en tête des ventes sur le site Amazon.fr.

adm/abd/bat

NETFLIX

GAUMONT

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JAN 19

France-Algérie: Macron recevra les propositions Stora pour une réconciliation mémorielle #

1/19/2021, 8:43 AM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron recevra mercredi les propositions du rapport commandé à l'historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d'Algérie (1954-1962) pour tenter de sortir la relation franco-algérienne de la paralysie mémorielle.

Spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet par Emmanuel Macron de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", achevée en 1962 et qui reste un épisode très douloureux dans les mémoires des familles de millions de Français et d'Algériens.

Premier président français né après cette guerre, Emmanuel Macron affiche sa volonté de dépassionner et débloquer ce dossier brûlant et tenter, par ce biais, d'apaiser des relations bilatérales volatiles depuis des décennies entre les deux pays, intimement liés par l'Histoire, de la conquête et la colonisation de 1830 à la Guerre d'indépendance.

En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a chargé le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, de travailler sur la question mémorielle, de concert avec Benjamin Stora, dans une démarche commune et concertée des deux chefs d'Etat.

"Il n'est pas question d'écrire une histoire commune de l'Algérie, mais d'envisager des actions culturelles sur des sujets précis, à déterminer, comme par exemple les archives ou la question des disparus", avait expliqué en août l'historien français.

A l'approche du 60e anniversaire de la fin du conflit en 2022, Emmanuel Macron l'a chargé de ce rapport dans le cadre de ses initiatives pour tenter de "finir le travail historique sur la guerre d'Algérie" parce que, a-t-il expliqué en décembre, "nous avons des tas de mémoires de la guerre d'Algérie qui sont autant de blessures".

Rien qu'en France, l'Algérie est présente dans les mémoires familiales de millions de Français ou d'Algériens, qu'il s'agisse de rapatriés pieds-noirs, d'appelés du contingent qui ont fait la guerre (qui n'a pas été appelée comme telle pendant longtemps mais désignée par le vocable d'"événements d'Algérie"), de harkis, supplétifs qui ont combattu pour la France, et bien sûr des immigrés algériens...

- "Sortir des conflits mémoriels" -

Signe de l'extrême sensibilité du sujet, les harkis ont demandé en novembre à M. Stora un travail "sans parti pris idéologique, ni falsification" sur des questions où récits divergents prospèrent sur des décennies de non-dits et de regards détournés.

Dans la lettre de mission de Benjamin Stora, Emmanuel Macron indique qu'"il importe que l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris". Pour lui, il en va aussi "de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels".

Côté algérien, le président Tebboune a souhaité que MM. Stora et Chikhi accomplissent "leur travail dans la vérité, la sérénité et l'apaisement pour régler ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente", comme il l'avait expliqué au quotidien français L'Opinion.

Alger attend de Paris qu'on lui remette "la totalité" des archives de la période coloniale (1830-1962) la concernant.

"L'Algérie réclame la totalité de ses archives, dont une grande partie se trouve en France, qui a toujours avancé de faux prétextes, comme par exemple la déclassification de nombre d'archives pourtant réunies depuis plusieurs décennies", a ainsi déclaré M. Chikhi, un ancien combattant de la guerre d'indépendance.

La France a restitué à l'Algérie une partie des archives qu'elle conservait, mais elle a gardé la partie concernant l'histoire coloniale et qui relève, selon elle, de la souveraineté de l'Etat français.

Né en 1950 à Constantine en Algérie, Benjamin Stora enseigne l'histoire du Maghreb, des guerres de décolonisation et de l'immigration maghrébine en Europe à l'Université Paris 13 et à l'Inalco (Langues Orientales). Il est notamment l'auteur des essais "La gangrène et l'oubli, la mémoire de la guerre d'Algérie", "Appelés en guerre d'Algérie" ou "Algérie, la guerre invisible".

bur-fz/agr/cf/at

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JAN 18

Manche: 30 migrants secourus au large de Gravelines (France) #

1/18/2021, 4:41 PM
Lille, FRA

Trente migrants, dont sept enfants, qui tentaient de rejoindre les côtes britanniques sur une embarcation de fortune ont été secourus lundi au large de Gravelines, dans le Nord de la France, a annoncé la préfecture maritime.

Prévenu par un ferry, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez a engagé "immédiatement de nombreux moyens pour les relocaliser et leur porter assistance", dont un hélicoptère de la Marine nationale, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Les trente personnes ont été ramenées à Calais et prises en charge par les services dédiés français (médecins, pompiers...) ainsi que par la police aux frontières.

Depuis fin 2018, ces traversées illégales de la Manche se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau.

En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de ce type ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, selon un bilan de la préfecture maritime. Six personnes y ont trouvé la mort et trois ont disparu, après quatre morts en 2019.

cmk/rl/jg/mm

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JAN 18

Manche: 30 migrants secourus au large de Gravelines #

1/18/2021, 3:44 PM

Trente migrants dont sept enfants qui tentaient de rejoindre les côtes britanniques sur une embarcation de fortune ont été secourus lundi au large de Gravelines (Nord), a annoncé la préfecture maritime.

Prévenu par un ferry, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez a engagé "immédiatement de nombreux moyens pour les relocaliser et leur porter assistance", dont l'hélicoptère Dauphin de la Marine nationale, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué.

Arrivé sur zone, le BEGM (bâtiment d'expérimentations de la guerre des mines) Thétis a pris en charge à son bord les 30 naufragés, dont sept enfants. Une équipe médicale a été amenée à bord pour effectuer un premier bilan.

Déposés à Calais à 10h50, les naufragés ont été pris en charge par le SAMU 62, les pompiers du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) 62 ainsi que par la police aux frontières (PAF) 62. Ils sont tous sains et saufs.

Depuis fin 2018, ces traversées illégales de la Manche se multiplient malgré les mises en garde répétées des autorités soulignant le danger lié à la densité du trafic, aux forts courants et à la faible température de l'eau.

En 2020, plus de 9.500 traversées ou tentatives de traversée de ce type ont été recensées, soit quatre fois plus qu'en 2019, selon un bilan de la préfecture maritime. Six personnes y ont trouvé la mort et trois ont disparu, après quatre morts en 2019.

cmk/rl/ide

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