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A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #

3/26/2021, 12:11 AM
Paris, FRA

Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.

"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia56, une des associations à l'initiative de ce nouveau campement.

Sur la place, ils sont environ 350, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue, juste avant le début du couvre-feu.

Contrairement aux violences qui avaient émaillé le démantèlement du précédent campement le 23 novembre dernier, choquant jusqu'au ministre de l'Intérieur, la police est restée à l'écart.

Et, juste après minuit, les autorités ont commencé une opération de mise à l'abri, en faisant monter les familles dans de premiers bus, pour les emmener vers une structure d'hébergement d'urgence, a constaté l'AFP.

Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".

"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.

"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".

L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.

- "Essentiellement des familles" -

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat".

En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".

"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles", réclamant de la préfecture de police de Paris qu'elle fasse "preuve de discernement".

Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, reconnaît auprès de l'AFP "une grande difficulté sur le logement" en Ile-de-France, estimant que "la question des campements ne passe pas uniquement par l'orientation vers l'hébergement des demandeurs d'asile mais aussi par l'accès aux logements des réfugiés".

Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération, qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".

Le 23 novembre dernier, l'évacuation et les violences survenues en marge du démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.

Cette fois, se félicitent les associations, l'opération va se conclure par une mise à l'abri. Sans violences.

sha/els/uh

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MAR 25

A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #

3/25/2021, 9:18 PM
Paris, FRA

Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.

"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56, une des associations à l'initiative de l'opération.

Sur la place, ils sont environ 350, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue. Environ 400 ont été déployées juste avant le début du couvre-feu.

Non loin de là, la police est restée discrète.

Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".

"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.

"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".

L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.

- "Proposer un hébergement" -

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".

En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".

"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles, on espère que la préfecture (de police, NDLR) fera preuve de discernement".

Interrogé par l'AFP, le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, reconnaît "une grande difficulté sur le logement" en Ile-de-France, estimant que "la question des campements ne passe pas uniquement par l'orientation vers l'hébergement des demandeurs d'asile mais aussi par l'accès aux logements des réfugiés".

Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".

Le 23 novembre dernier, l'évacuation par la police des tentes déployées place de la République et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.

Les occupants de la place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".

sha/els/pa/cbn

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MAR 25

A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #

3/25/2021, 8:06 PM
Paris, FRA

Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.

"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56, une des associations à l'initiative de l'opération.

Sur la place, ils sont environ 300, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue. Environ 400 ont été déployées juste avant le début du couvre-feu.

Non loin de là, la police est restée discrète.

Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".

"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.

"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".

L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.

- "Proposer un hébergement" -

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".

En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".

"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles, on espère que la préfecture (de police, NDLR) fera preuve de discernement".

Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".

Le 23 novembre dernier, l'évacuation par la police des tentes déployées place de la République et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.

Les occupants de la place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".

sha/els/pa/caz

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MAR 25

Cigéo: des élus opposés à l'enfouissement des déchets radioactifs éditent une bande dessinée #

3/25/2021, 7:41 PM
Strasbourg, FRA

Des élus et des militants opposés au projet, baptisé Cigéo, d'enfouissement en profondeur des déchets radioactifs à Bure (Meuse) ont présenté jeudi une bande dessinée intitulée "Panique à Bure", visant à faire entendre un "contre-discours" et à rappeler les "risques" du projet.

Réunis au sein de l'association Eodra (Elus opposés à l'enfouissement des déchets radioactif), ces élus et militants ont procédé à une distribution de la bande dessinée à la sortie des élèves du collège Luis Ortiz à Saint-Dizier (Haute-Marne), distribution à laquelle la presse avait été conviée.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui porte le projet Cigéo, "invite régulièrement les classes à visiter ses installations à Bure, fait des expositions sur nos forêts alors qu'ils contribuent à les détruire, et ils appellent ça de la pédagogie. Pour moi, c'est le contraire de ce qu'on devrait attendre d'une agence nationale publique", déplore Irène Gunepin, membre de l'Eodra, à l'initiative de l'édition de la bande dessinée.

"L'Andra paie tout pour ces visites, les élèves repartent avec une casquette ou des crayons, visionnent des films pro-nucléaires. Nous souhaitons apporter une contrepartie, et montrer qu'avec ce projet, le sud-meusien va disparaître à plus ou moins brève échéance", ajoute la militante, jointe par téléphone par l'AFP.

La bande dessinée, longue de 24 pages, propose une fiction qui se déroule en 2037 et développe le scénario d'un incendie accidentel au centre de stockage des déchets radioactifs.

Imprimée à 40.000 exemplaires grâce notamment au soutien financier de plusieurs associations et fondations, elle est distribuée gratuitement aux élèves des collèges et lycées de Meuse et de Haute-Marne, les deux départements dans lesquels doit s'implanter le projet, s'il est autorisé.

"L'objectif est d'informer, de rappeler qu'il y a des risques, qui restent cachés, que ce soit en termes d'incendie, de transport des déchets, de réversibilité", expose Dominique Laurent, maire de Bettancourt-la-Ferrée, porte-parole de l'association.

L'Andra a réagi à la diffusion de la bande dessinée, estimant que le récit "s'établit sur différents postulats techniques faux et de nombreux amalgames", et décrit des impacts humains et environnementaux "infondés", ne reposant sur "aucun élément scientifique".

"Contrairement à l'histoire racontée par cet ouvrage, la démarche de sûreté pour la conception de Cigéo consiste à prendre en compte différents scénarii accidentels qui pourraient se produire", rappelle l'Agence dans un communiqué.

"Pour que Cigéo soit autorisé, l'Andra devra faire la démonstration de la sûreté du projet dans le cadre de la demande d'autorisation de création (DAC)", qui sera notamment instruite par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, selon l'Andra.

apz/dsa/mpm

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MAR 25

Un nouveau campement de migrants installé place de la République à Paris #

3/25/2021, 6:34 PM
Paris, FRA

Plusieurs centaines d'exilés se sont rassemblés et ont installé jeudi des tentes Place de la République à Paris, où un précédent campement avait été violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre, suscitant une vague d'indignation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vers 18h30, peu avant l'entrée en vigueur du couvre-feu, près de 400 tentes ont été déployés sur la place, avec l'aide de plusieurs associations de soutien aux migrants dont Utopia56, déjà à l'origine de la précédente installation.

A l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri, ces associations, regroupées dans un "collectif réquisitions", accompagnaient les migrants "pour demander leur hébergement immédiat, stable et décent", ont-elles conjointement affirmé dans une déclaration.

Dans une ambiance détendue et avec une présence policière discrète, environ 300 personnes s'affairaient sur place, beaucoup de femmes et d'enfants originaires pour l'essentiel d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne.

Parmi eux Safai, un Afghan de 24 ans en France depuis 2019. "J'ai obtenu mon statut de réfugié il y a deux semaines mais rien ne se passe", a-t-il expliqué à l'AFP, "je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros". "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée, j'espère que ce soir on va nous trouver une solution", ajoute le jeune homme devant sa tente rouge.

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont déploré ces dernières.

"Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi", ont-ils ajouté.

"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et que depuis notre dernière action rien n'a changé. On espère trouver une solution d'hébergement pour ces personnes et les mettre à l'abri. Il y a essentiellement des familles, on espère que la police fera preuve de discernement", a déclaré à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia 56.

L'évacuation par la police des tentes déployées Place de la République le 23 novembre dernier et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête sur ces violences.

Les occupants de la Place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".

sha/els/pa/caz

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MAR 25

Un nouveau campement de migrants installé place de la République à Paris #

3/25/2021, 6:02 PM
Paris, FRA

Plusieurs centaines d'exilés se sont rassemblés et ont installé jeudi des tentes Place de la République à Paris, où un précédent campement avait été violemment démantelé par les forces de l'ordre en novembre, suscitant une vague d'indignation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Vers 18h30, peu avant l'entrée en vigueur du couvre-feu, près de 400 tentes ont été déployés sur la place, avec l'aide de plusieurs associations de soutien aux migrants dont Utopia56, déjà à l'origine de la précédente installation.

A l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri, ces associations, regroupées dans un "collectif réquisitions", accompagnaient les migrants "pour demander leur hébergement immédiat, stable et décent", ont-elles conjointement affirmé dans une déclaration.

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat, car c'est la loi".

L'évacuation par la police des tentes déployées Place de la République le 23 novembre dernier et les violences survenues en marge de leur démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion, jusqu'au sein du gouvernement.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête sur ces violences.

Les occupants de la Place de la République ont prévenu jeudi soir qu'ils resteraient "pacifiquement sur place jusqu'à la mise à l'abri de toutes les personnes sans-abri présentes".

sha/els/pa

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MAR 25

Les exportations de vins français ont bu la tasse en 2020 #

3/25/2021, 5:06 PM
Paris, FRA

Les exportations françaises de vins ont lourdement chuté en 2020, accusant un recul de 11% en valeur, à 8,74 milliards d'euros, sous l'effet cumulé des "taxes Trump", du Brexit et de la pandémie de Covid-19, a relevé jeudi l'organisme public FranceAgriMer.

En volume, les ventes de vins français à l'étranger ont également baissé, de près de 5%, à 13,6 millions d'hectolitres.

Avant même le Covid-19, l'année 2020 avait débuté dans un "contexte difficile" en raison d'un effet Brexit ayant conduit à la constitution de stocks en 2019 au Royaume-Uni dans la perspective de la sortie de ce pays de l'Union européenne au 31 janvier 2020, a expliqué Audrey Laurent, chargée d'études économiques à FranceAgriMer, lors d'une visioconférence.

S'y sont ajoutées les fortes taxes douanières américaines sur les vins européens imposées à partir d'octobre 2019 par l'administration Trump en raison d'un différend commercial ancien et toujours non résolu autour des aides publiques à Airbus et Boeing. L'administration Biden a décidé début mars de suspendre ces taxes pour quatre mois, au grand soulagement de la filière viti-vinicole française.

En 2020, la crise du Covid-19, qui a conduit de nombreux pays à imposer des restrictions sanitaires, dont la fermeture des bars et restaurants à divers moments de l'année, a eu un impact important sur les exportations de vins français, qui sont bien positionnés sur ce circuit de distribution.

Épargné par les taxes Trump, le champagne, vin festif, a été particulièrement touché par le contexte sanitaire. Ses exportations se sont effondrées de 20% en valeur et de 17% en volume.

Les exportations de vins AOP (Appellation d'origine protégée) ont aussi souffert, affichant un recul de 8% en valeur mais de 1% seulement en volume.

De leur côté, les importations de vins étrangers en France ont elles aussi baissé de 11% en valeur, à 710 millions d'euros. Elle reculent de 13% en volume à 6,31 millions d'hectolitres en 2020.

Au total, l'excédent commercial français sur le vin s'est monté à 8 milliards d'euros en 2020.

pcm/ico/LyS/thm

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MAR 25

Les exportations de vins français ont bu la tasse en 2020 #

3/25/2021, 5:01 PM
Paris, FRA

Les exportations françaises de vins ont lourdement chuté en 2020, accusant un recul de 11% en valeur, à 8,74 milliards d'euros, sous l'effet cumulé des "taxes Trump", du Brexit et de la pandémie de Covid-19, a relevé jeudi l'organisme public FranceAgriMer.

En volume, les ventes de vins français à l'étranger ont également baissé, de près de 5%, à 13,6 millions d'hectolitres.

Avant même le Covid-19, l'année 2020 avait débuté dans un "contexte difficile" en raison d'un effet Brexit ayant conduit à la constitution de stocks en 2019 au Royaume-Uni dans la perspective de la sortie de ce pays de l'Union européenne au 31 janvier 2020, a expliqué Audrey Laurent, chargée d'études économiques à FranceAgriMer, lors d'une visioconférence.

S'y sont ajouté, les fortes taxes douanières américaines sur les vins européens imposées à partir d'octobre 2019 par l'administration Trump en raison d'un différend commercial ancien et toujours non résolu autour des aides publiques à Airbus et Boeing. L'administration Biden a décidé début mars de suspendre ces taxes pour quatre mois, au grand soulagement de la filière viti-vinicole française.

En 2020, la crise du Covid-19, qui a conduit de nombreux pays à imposer des restrictions sanitaires, dont la fermeture des bars et restaurants à divers moments de l'année, a eu un impact important sur les exportations de vins français, qui sont bien positionnés sur ce circuit de distribution.

Épargné par les taxes Trump, le champagne, vin festif, a été particulièrement touché par le contexte sanitaire. Ses exportations se sont effondrées de 20% en valeur et de 17% en volume.

Les exportations de vins AOP (Appellation d'origine protégée) ont aussi souffert, affichant un recul de 8% en valeur mais de 1% seulement en volume.

De leur côté, les importations de vins étrangers en France ont elles aussi baissé de 11% en valeur, à 710 millions d'euros. Elle reculent de 13% en volume à 6,31 millions d'hectolitres en 2020.

Au total, l'excédent commercial français sur le vin s'est monté à 8 milliards d'euros en 2020.

pcm/ico/LyS

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MAR 25

Une base internationale partageant les données sur les jihadistes (média) #

3/25/2021, 4:43 PM
Paris, FRA

Une trentaine de pays participent à un projet confidentiel de partage de données concernant les organisations jihadistes dans le monde, qui sont susceptibles d'alimenter les procédures judiciaires, affirme jeudi le quotidien Le Monde.

Selon une enquête publiée dans l'édition datée de vendredi du quotidien, le projet "Gallant Phoenix" piloté par les Etats-Unis existe depuis 2016, installé dans une base militaire américaine en Jordanie.

Il a pour objectif de "recenser et centraliser l'intégralité des traces laissées par les jihadistes de tous bords, partout dans le monde, afin de les poursuivre quoi qu'il advienne, potentiellement jusque devant les tribunaux".

Ces "preuves de guerre" proviennent "de tout ce qui a pu être laissé comme traces sur la Toile et les réseaux sociaux ou abandonné sur le terrain par des groupes jihadistes, ou encore retrouvé sur eux quand ils ont été faits prisonniers", précise le quotidien qui cite comme principaux contributeurs l'armée irakienne, les forces kurdes, des pays de l'Otan et des membres de la coalition internationale antijihadiste au levant.

"Toutes les armées du monde ont toujours pris soin de recueillir les effets abandonnés par leurs ennemis. Mais, en d'autres temps, ces éléments seraient en grande partie restés entre les seules mains des services de renseignement militaires. Dans le cadre de +Gallant Phoenix+, les méthodes de recueil de ces indices se sont vues encadrées et systématisées", explique encore l'enquête.

La France a adhéré au projet en 2017, selon Le Monde, affirmant qu'environ 700 documents relatifs à 500 jihadistes présumés ont été versés à des procédures pour terrorisme.

Sollicité par l'AFP, le ministère des Armées n'a fait aucun commentaire. Mais le parquet national anti-terroriste (PNAT) lui a confirmé la participation de la France, notamment au procès dit "Ulysse", du nom d'une opération de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui avait réussi à tromper la direction du groupe Etat islamique.

Deux Français et un Marocain, accusés de projeter une "tuerie de masse" à Paris, ont été lourdement condamnés en février à des peines de 22 à 30 ans de prison dans ce dossier.

"Les 8 preuves de guerre produites à l'audience proviennent de ce programme de coopération judiciaire franco-américain. La DGSI est un partenaire majeur du FBI et la France est le pays ayant le plus développé la judiciarisation de ces éléments recueillis sur zone", a expliqué jeudi à l'AFP Benjamin Chambre, avocat général représentant le PNAT au procès.

"Gallant Phoenix" ne figure pas en tant que tel dans l'ordonnance de mise en accusation de l'affaire. Mais sont évoquées en plusieurs points des informations obtenues de services de renseignement et de police étrangers. Et au cours du procès, l'avocat général avait fait état de plusieurs "preuves de guerre".

bur-dla/fz/ial/

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MAR 25

Libye: des "mouvements" de retrait de mercenaires syriens "constatés" (source diplomatique française) #

3/25/2021, 2:25 PM
Paris, FRA

Des mercenaires syriens déployés par la Turquie commencent à se retirer en Libye, a indiqué jeudi une source diplomatique française, alors que les signes d'apaisement se multiplient depuis l'intauration d'un gouvernement libyen unifié.

"Ca fait partie des gestes encourageants qu'on a pu constater. Il y a des mouvements qui ont été vus, constatés", a déclaré cette source, sans plus de précisions, tout en soulignant que ces indications restaient à "préciser et confirmer".

"C'est d'ailleurs peut-être sur ce volet des mercenaires syriens qu'on devrait pouvoir obtenir des avancées les plus substantielles dans un premier temps", a-t-elle ajouté alors que les ministres des Affaires étrangères français, allemand et italien étaient à Tripoli jeudi pour rencontrer les nouvelles autorités libyennes.

"Il faut continuer non seulement sur les mercenaires syriens mais sur l'ensemble des forces étrangères", a-t-on ajouté de même source, en référence notamment aux soldats turcs et mercenaires russes également présents.

Le Premier ministre italien Mario Draghi avait déjà déclaré mercredi que "divers groupes de mercenaires et autres commencent à quitter le pays".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est inquiété pour sa part d'une "présence persistante d'éléments étrangers dans et autour de Syrte et dans le centre de la Libye" dans un rapport remis au Conseil de sécurité.

Ce document, obtenu par l'AFP et évoqué mercredi lors d'une visioconférence du Conseil, relève un léger mouvement de repli de certains mercenaires mais le juge insuffisant.

L'ONU avait évalué en décembre à environ 20.000 le nombre de militaires étrangers et de mercenaires actifs en Libye.

vl/fz/sba

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MAR 25

Libye: des "mouvements" de retrait de mercenaires syriens "constatés" (source diplomatique française) #

3/25/2021, 2:05 PM
Paris, FRA

Des mercenaires syriens déployés par la Turquie en Libye commencent à se retirer, a indiqué jeudi une source diplomatique française.

"Ca fait partie des gestes encourageants qu'on a pu constater. Il y a des mouvements qui ont été vus, constatés", a déclaré cette source, tout en soulignant qu'ils restaient à "préciser et confirmer".

vl/fz/sba

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MAR 25

Des hébergeurs "solidaires" au chevet des migrants en France #

3/25/2021, 11:52 AM
Paris, FRA

Ce soir, la petite Djeneba va dormir sur un lit. Et alors? "C'est pour elle qu'on trouve la force de continuer", soufflent ses parents, des Ivoiriens qui, comme des dizaines de migrants sans-abri, traversent chaque soir la région parisienne pour trouver refuge chez un "hébergeur solidaire".

En ce vendredi pluvieux de mars, une quinzaine de familles sont attroupées près de la mairie de Paris. C'est à partir de là qu'une association les oriente vers des particuliers prêts à ouvrir leur porte pour la nuit, parfois plus.

Pour Fatou Karamoko, sa fille de 18 mois Djeneba, attachée dans son dos, et son mari Amadou Bamba, direction L'Haÿ-les-Roses (région parisienne).

La scène, l'angoisse de dormir dehors, se répète depuis trois semaines, quand Fatou, 33 ans, a décidé de rejoindre son mari à Paris et quitter son hébergement d'urgence de Limoges (centre), où sa demande d'asile a échoué en 2019 et où Djeneba est née.

"Je suis fatiguée. Tous les soirs on vient ici. Chaque soir, je pleure, parce que j'appelle le 115 (numéro d'urgence dédié au sans-abrisme) et ils me culpabilisent, ils me disent +Retournez à Limoges, vous mettez votre fille en danger+", raconte-t-elle à l'AFP.

"On n'a pas d'autre choix", glisse Amadou, 45 ans, rabatteur sans-papiers pour des salons de coiffure africains la semaine, déménageur le week-end.

- "Acte militant" -

20H49, la famille arrive chez Isabelle Gastou, colocataire d'une grande maison avec d'autres étudiants, et quelques poules dans le jardin.

Dans la chambre, un lit deux places. "Parfois, il n'y a pas la place pour la petite, là on va passer une bonne nuit", sourit-elle.

Depuis 2018 et une décision du Conseil constitutionnel consacrant le "principe de fraternité", il n'est plus illégal d'héberger des personnes en situation irrégulière, un acte autrefois passible de cinq ans d'emprisonnement en France.

"Je ne me suis même pas posé la question. Quand tu vois la situation, c'est juste la chose la plus humaine à faire", balaye Isabelle, bénévole à l'association Utopia56.

L'étudiante de 21 ans s'est lancée en octobre dernier, un "acte militant".

Depuis, la colocation héberge une famille chaque semaine: "En général, ils sont tellement crevés qu'ils dorment direct", dit-elle.

Combien sont-ils à offrir un toit ? Les spécialistes peinent à chiffrer un phénomène qui s'étend.

Utopia56 a tissé "un réseau de 200 hébergeurs solidaires" en région parisienne, assure Kerill Theurillat, un responsable.

"On ne reçoit pas de subvention publique, les citoyens qui accueillent chez eux ne reçoivent pas non plus d'argent. On ne veut pas se substituer à l'Etat, on est juste là parce que sinon ces personnes se retrouveraient à la rue", dit-il.

- "Tabou" -

Jérôme (prénom modifié) s'est improvisé hébergeur hors de tout cadre associatif.

"Je voyais les tentes et je me suis juste dit: +Qu'est-ce que je peux faire, à mon niveau ?+", se souvient cet officier de police judiciaire.

"On peut, dans le cadre de son travail, lutter contre l'immigration clandestine et avoir de l'empathie et de l'humanité", souligne le trentenaire qui hébergeait, jusqu'à la semaine dernière, un mineur isolé malien.

Sandrine, qui ne souhaite pas donner son patronyme, n'était "pas militante du tout" avant d'accueillir Jahadullah, un Afghan.

C'était en octobre 2016, lorsque le jeune homme aujourd'hui âgé de 21 ans dormait sous le métro Jaurès à Paris. Quatre ans plus tard, il est toujours chez elle, à Malakoff, en banlieue parisienne.

"Il est à mi-chemin entre un ami et un enfant", résume cette mère de famille de 43 ans, qui a été "happée" dans la vie du jeune homme: "Je me suis retrouvée dans l'administratif, à faire la queue à la préfecture..."

Longtemps, la situation a été "un tabou" et, désormais, elle ne parle plus à ses parents, qui n'ont pas compris la démarche, reconnaît-elle, assise par terre autour d'une tasse de thé avec Jahadullah.

"Si elle ne m'avait pas recueilli, j'aurais pu faire des bêtises, terminer en prison", affirme-t-il.

Entre deux jobs, il aide Sandrine pour la traduction pour l'association qu'elle gère désormais. "Je le fais, même si franchement, sourit-il, les problèmes des Afghans, ça prend la tête!"

sha/pga/am/dlm

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MAR 25

Dans le Nord de la France, une maison de famille devenue havre pour les migrants #

3/25/2021, 11:51 AM
Herzeele, FRA

"Quand on peut, on doit": à Herzeele (nord), Sylvie Desjonquères-Heem a transformé sa maison de famille en refuge pour les exilés les plus éprouvés, qui y trouvent un peu de répit avant, souvent, de tenter à nouveau le passage vers l'Angleterre.

Au coeur de ce village des Flandres, cette élégante maison un peu décrépite de 300 m2 est devenue la "Maison Sésame". Depuis 2019, plus de 150 migrants, dont une petite moitié d'enfants, y ont séjourné, pour quelques semaines ou quelques mois.

Des pans de papier peint sont déchirés mais de nombreuses photos de visages souriants égayent les murs de la vaste salle-à-manger. A quatre pattes dans le salon, des enfants kurdes et tchétchènes construisent un circuit de train. Une table de ping-pong est installée au fond de la piscine vide.

Responsable de la communauté Emmaüs de Grande-Synthe (nord), engagée depuis des années auprès des migrants, Sylvie Desjonquères-Heem a saisi l'occasion de "passer la vitesse supérieure" lorsque sa mère a quitté cette demeure pour une maison de retraite. En accord avec son mari médecin et ses quatre enfants, elle rachète les parts de ses frères et soeurs pour créer un lieu d'accueil.

"On revient aux communautés des premières années de l'abbé Pierre: ici tout le monde vit ensemble", explique cette sexagénaire au visage énergique sous un carré de cheveux gris. Le lieu tourne grâce aux dons de la fondation Abbé Pierre, d'Help Refugees et du fonds Riace, qui finance des actions d'accueil des personnes exilées.

- Ciel et terre -

Herzeele se situe à une vingtaine de kilomètres de Grande-Synthe, où les campements précaires de candidats au passage de la Manche, régulièrement expulsés, font partie du décor.

Des associations comme le Refugee Women's Center appellent ici quand elles rencontrent des migrants particulièrement vulnérables sur le littoral.

Femmes enceintes, familles avec enfants et parfois nourrissons, hommes blessés ou malades, mais aussi épuisés psychologiquement, se succèdent dans les 15 places disponibles.

"On accueille quand il faut et ils partent quand ils veulent", résume Sylvie. "L'an dernier, un gamin a perdu son copain quand ils ont chaviré. On ne remet un gamin comme ça ni dans un hôtel ni dans une +jungle+. C'est un lieu qui peut aussi porter tous ces drames".

"Ici, les gens peuvent réfléchir à ce qu'ils veulent faire de leur vie, il ne s'agit pas seulement de pouvoir prendre une douche, d'avoir un lit, cela touche à la possibilité de penser", explique Hattie Beech, jeune Britannique en service civique.

Silhouette frêle, regard grave et collier de barbe grise, Ahmad définit cette maison, où il vit depuis deux mois avec son épouse et ses enfants de 8 et 11 ans, comme "un remède anti-dépression". "Nous préférons ce genre d'endroit aux hôtels. C'est la même différence qu'entre la terre et le ciel", confie ce Kurde iranien. Il raconte qu'à Grande-Synthe, la police a lacéré leur tente.

- Les passages "pas tabou" -

Son compatriote, Danaa Babaie, a été hébergé ici, avant de finalement décider de rester en France et de devenir compagnon Emmaüs.

"Quand je suis arrivé, je me suis dis que cet endroit, c'était le paradis", sourit celui qui sert désormais d'interprète au sein de ce melting-pot.

Pour lui, comme pour les autres intervenants, pas question d'interférer avec les projets des exilés.

"On ne les aide pas pour leur passage en Angleterre, qui est illégal, mais ce n'est pas tabou", explique la coordinatrice Léa Janvier, déplorant qu'en France, il y ait "des solutions pour les personnes qui demandent l'asile mais pas pour celles en transit".

"La plupart sont en constante tentative de passage, surtout les hommes seuls, leur vie EST cette tentative de partir", insiste-t-elle.

Quand une famille disparaît pour "essayer", sa chambre n'est pas réaffectée immédiatement. "Parfois, ils reviennent après avoir encore vécu une claque", soupire Sylvie.

Elle rêve à l'ouverture d'autres "maisons bienveillantes", alors qu'"aujourd'hui, à Grande-Synthe" les campements de migrants sont "détruits trois fois par semaine". "Cinq ou six camions de CRS avec six CRS dedans, 300 euros par jour par CRS... je t'en ouvre des maisons à ce prix-là !".

bj/cab/rl/dlm

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MAR 25

Menacé de mort par les talibans, un journaliste afghan craint d'être expulsé #

3/25/2021, 11:42 AM
Rennes, FRA

Menacé de mort par les talibans, un journaliste afghan de 27 ans assigné à résidence à Rennes craint pour sa vie s'il est expulsé de France, a-t-il expliqué jeudi à l'AFP.

Elyaas Ehsas, qui travaillait dans son pays pour une chaîne de télévision, appartient à la communauté Hazara, une communauté chiite discriminée, ciblée par les talibans sunnites.

La Fédération internationale des journalistes (Fij), et ses membres français du SNJ et du SNJ-CGT, a lancé un appel aux autorités françaises "pour qu'elles trouvent une solution humanitaire à notre confrère afghan (...) M. Ehsas doit (...) obtenir sans plus attendre un droit d'asile dans la patrie de la Déclaration des droits de l'Homme".

Actuellement, Elyaas Ehsas est assigné à résidence dans un foyer de Rennes.

En France il est considéré comme "dubliné", du nom d'un règlement européen de 2013 qui implique son renvoi vers le pays de l'Union Européenne où il a été initialement enregistré. Or, le journaliste craint que, une fois en Suède, les autorités de ce pays ne le renvoient en Afghanistan. "Je crains pour ma vie à cause des menaces des talibans, si je suis contraint de rentrer dans mon pays", dit-il.

"Juridiquement, il n'y a plus de recours. C'est très difficile de faire prendre en compte la situation des +dublinés+ malgré les menaces qui pèsent sur ce journaliste", commente Carole Bohanne, du MRAP.

Alors qu'il travaillait à Kaboul "les talibans (l)'ont appelé et (lui) ont demandé de collaborer avec eux", explique-t-il. "Ils m'ont demandé de leur prouver que j'étais un moudjahid (combattant, ndlr) et un vrai musulman. Et, si ce n'était pas le cas, ils viendraient me tuer".

"Après ça, je suis allé au commissariat de police. Le chef de la police m'a reçu et m'a demandé: +Est-ce que vous avez 5 ou 6.000 afghanis (unité monétaire afghane, ndlr)? Je vous donne une adresse et vous allez aller vous acheter une arme (...) parce que, moi-même, je ne peux même pas assurer ma propre sécurité dans ce commissariat+", raconte le journaliste.

C'était en 2015. Elyaas Ehsas a pris la route de l'exil jusqu'en Suède, où il est arrivé en 2017. Sa demande d'asile rejetée, il a repris la route l'an dernier pour venir en France et déposer une demande d'asile politique en 2020.

mcl/gvy/rhl

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MAR 25

Retour des jihadistes: quand l'UE joue la montre #

3/25/2021, 9:34 AM
Paris, FRA

Partout ou presque le débat fait rage et la réponse politique est immuable: les gouvernements européens rechignent à rapatrier leurs ressortissants partis faire le jihad en Syrie, repoussant à plus tard la gestion d'une bombe à retardement.

Depuis quelques années, et notamment la fin du califat autoproclamé du groupe Etat islamique (EI) en mars 2019, experts et responsables sécuritaires en Europe réclament le retour dans leurs pays des jihadistes étrangers, de leurs épouses et de leurs enfants.

Quelque 43.000 étrangers sont toujours retenus par les Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie, des hommes dans les prisons, des femmes et des enfants dans les camps, selon Human Rights Watch (HRW). Parmi eux se trouvent environ 27.500 mineurs étrangers.

Mais le projet se heurte à des opinions publiques hostiles. Selon un sondage publié début 2019, deux tiers des Français ne veulent pas voir revenir les enfants de jihadistes, par crainte notamment qu'ils ne deviennent à leur tour jihadistes en France.

- Belgique -

Début mars, le Premier ministre belge Alexander De Croo a mis un coup de pied dans la fourmilière en déclarant vouloir "tout faire" pour rapatrier les enfants belges. "Dans ces camps, il y a les terroristes de demain et nous ne pouvons l'admettre", a-t-il déclaré.

Si plusieurs pays ont rapatrié des enfants, le plus souvent orphelins, des femmes voire quelques hommes, cette annonce volontariste est une première au sein de l'Union européenne.

"Le verrou a sauté en Belgique à la faveur d'un nouveau contexte politique", estime Thomas Renard, chercheur à l'Institut Egmont, un think-tank belge indépendant, évoquant en particulier l'absence d'élections à moyen terme dans le royaume. "La meilleure fenêtre d'opportunité pour suivre la recommandation des services de sécurité était d'agir au plus tôt dans la législature".

Si elle mettait ses promesses à exécution, la Belgique deviendrait la première nation de l'UE à ramener tous ses enfants de Syrie. La plupart de ses voisins les gèrent au cas par cas, exigeant de ne ramener que les orphelins ou les enfants que leurs mères acceptent de laisser partir.

Mais pour les adultes, la prudence est plus grande encore. Nombreuses sont les chancelleries alignées sur Londres, qui considère qu'ils doivent être jugés "par la juridiction la plus appropriée, qui se situera souvent dans la région où les crimes ont été commis".

La France a de son côté rapatrié 35 enfants, s'attirant des critiques pour cette politique au compte-gouttes. Mais elle continue aussi de préconiser des procès sur place pour les parents. Une position qui interroge notamment quant aux respects des droits de la défense.

- "Botter en touche" -

Quant à la Norvège, elle se refuse à rapatrier les adultes mais a fait une entorse pour une femme d'origine pakistanaise et ses deux enfants, dont l'un décrit comme gravement malade. Cette décision avait provoqué la colère de la droite populiste, qui avait saisi l'occasion pour claquer la porte de la coalition gouvernementale.

Les analystes sont pourtant unanimes. Les camps sont de véritables passoires, des taudis à ciel ouvert livrés à l'influence de cadres de l'EI, des pépinières d'apprentis jihadistes élevés dans la violence et la haine de l'Occident.

"Des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds et d'incitation à des opérations extérieures ont été signalés" dans le camp de al-Hol, écrivait en février un rapport destiné au Conseil de sécurité des Nations unies. "Certains détenus perçoivent +Hol+ comme le dernier vestige du califat".

Et chaque mois qui passe ne fait qu'aggraver la situation. Parmi les individus sur place, certains ont été déçus par l'EI mais ne peuvent s'en détacher sans craindre de représailles. Pour eux, "la détention inhumaine et indéfinie pourrait (...) augmenter le risque qu'ils se tournent ou retournent vers la violence", estime Mary Beth Altier, professeure à l'université de New York.

A l'échelle de l'Union, le dossier fait figure de tabou. La sécurité échappe aux prérogatives de Bruxelles et les Etats membres refusent que le sujet mobilise les conseils européens. Les seuls à en parler publiquement sont des députés européens, ainsi que Gilles de Kerchove, coordinateur de l'UE pour la lutte contre le terrorisme.

"Il y a une petite fenêtre en ce moment, d'un ou quelques mois, tant que les camps (...) sont sous le contrôle des FDS (Forces démocratiques syriennes, coalition arabo-kurde), qu'il serait important d'utiliser", déclarait fin 2019 Christiane Hoehn, conseillère principale de M. de Kerchove.

En vain. "Le raisonnement purement politique c'est finalement de botter en touche", constate Thomas Renard. "On n'assume pas de prendre une décision difficile aujourd'hui et on laisse les prochains gouvernements gérer les conséquences, avec énormément d'incertitudes. C'est un pari risqué".

bur-dla/fz/lch

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MAR 25

Accord UE-Chine: Paris sera "extrêmement ferme" sur le travail forcé #

3/25/2021, 9:16 AM
Paris, FRA

La France sera "extrêmement ferme" sur le sujet du travail forcé dans le cadre des discussions en cours sur l'accord commercial UE-Chine, a assuré jeudi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal en pleine crise diplomatique sur la question des Ouïghours.

"C'est pour nous une opportunité aussi de faire valoir nos principes et nos valeurs et nous serons extrêmement clairs et fermes sur cette question du travail forcé dans le cadre de ces négociations", a-t-il souligné sur la radio France Inter.

Il a considéré que "ce qui se passe avec les Ouïghours est totalement inacceptable et même choquant, bouleversant: on parle de travail forcé, on parle d'internements forcés, on parle de mutilations, de situations terribles, et c'est absolument inacceptable".

L'accord UE-Chine sur les investissements a été conclu le 30 décembre mais sa signature n'est pas attendue avant plusieurs mois. Il comporte des références aux conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT), notamment sur le travail forcé.

Paris avait défendu en janvier cet accord en y voyant un "levier inédit" pour obtenir de Pékin des avancées au sujet des droits de l'homme.

Condamnant la persécution des musulmans Ouïghours du Xinjiang, les Européens, les Etats-Unis et le Canada ont sanctionné lundi quatre dirigeants et une entité de la région chinoise, et les ambassadeurs chinois ont été convoqués dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne.

Pékin, qui a dénoncé "l'intimidation et l'hypocrisie" des Européens, a immédiatement riposté avec des sanctions contre une dizaine de personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen, toutes accusées "de propager des mensonges" en s'appuyant sur des études que la Chine estime biaisées.

ggy/jk/sp/dlm

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MAR 25

Accord UE-Chine: Paris sera "extrêmement ferme" sur le travail forcé #

3/25/2021, 9:08 AM
Paris, FRA

La France sera "extrêmement ferme" sur le sujet du travail forcé dans le cadre des discussions en cours sur l'accord commercial UE-Chine, a assuré jeudi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal en pleine crise diplomatique sur la question des Ouïghours.

"C'est pour nous une opportunité aussi de faire valoir nos principes et nos valeurs et nous serons extrêmement clairs et fermes sur cette question du travail forcé dans le cadre de ces négociations", a-t-il souligné sur France Inter.

Il a considéré que "ce qui se passe avec les Ouïghours est totalement inacceptable et même choquant, bouleversant: on parle de travail forcé, on parle d'internements forcés, on parle de mutilations, de situations terribles, et c'est absolument inacceptable".

L'accord UE-Chine sur les investissements a été conclu le 30 décembre mais sa signature n'est pas attendue avant plusieurs mois. Il comporte des références aux conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT), notamment sur le travail forcé.

Paris avait défendu en janvier cet accord en y voyant un "levier inédit" pour obtenir de Pékin des avancées au sujet des droits de l'homme.

Condamnant la persécution des musulmans Ouïghours du Xinjiang, les Européens, les Etats-Unis et le Canada ont sanctionné lundi quatre dirigeants et une entité de la région chinoise, et les ambassadeurs chinois ont été convoqués dans plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne.

Pékin, qui a dénoncé "l'intimidation et l'hypocrisie" des Européens, a immédiatement riposté avec des sanctions contre une dizaine de personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen, toutes accusées "de propager des mensonges" en s'appuyant sur des études que la Chine estime biaisées.

ggy/jk/sp

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MAR 25

"La chose la plus humaine à faire": des hébergeurs "solidaires" au chevet des migrants #

3/25/2021, 7:00 AM
Paris, FRA

Ce soir, la petite Djeneba va dormir sur un lit. Et alors? "C'est pour elle qu'on trouve la force de continuer", soufflent ses parents, des Ivoiriens qui, comme des dizaines de migrants sans-abri, traversent chaque soir l'Ile-de-France pour trouver refuge chez un "hébergeur solidaire".

En ce vendredi pluvieux de mars, une quinzaine de familles sont attroupées près de la mairie de Paris. C'est à partir de là qu'une association les oriente vers des particuliers prêts à ouvrir leur porte pour une nuit, parfois plus.

Pour Fatou Karamoko, sa fille de 18 mois Djeneba, attachée dans son dos, et son mari Amadou Bamba, direction L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

La scène, l'angoisse de devoir dormir dehors, se répète depuis trois semaines: quand Fatou, 33 ans, a décidé de rallier Paris pour rejoindre son mari et quitter son hébergement d'urgence de Limoges, où sa demande d'asile a échoué en 2019 et où Djeneba est née.

"Je suis fatiguée. Tous les soirs on vient ici. Chaque soir, je pleure, parce que j'appelle le 115 (numéro d'urgence dédié au sans-abrisme) et ils me culpabilisent, ils me disent +Retournez à Limoges, vous mettez votre fille en danger+", raconte-t-elle à l'AFP.

"On n'a pas d'autre choix", glisse Amadou, 45 ans, rabatteur sans-papiers pour des salons de coiffure africains la semaine, déménageur le week-end.

- "Acte militant" -

20H49, la famille arrive chez Isabelle Gastou, colocataire d'une grande maison avec d'autres étudiants et quelques poules, dans le jardin.

Dans la chambre, un lit deux places. "Parfois, il n'y a pas la place pour la petite, là on va passer une bonne nuit", sourit-elle, pendant que Djeneba, couettes et tutu bleu, explore la colocation.

Depuis 2018 et une décision du Conseil constitutionnel consacrant le "principe de fraternité", il n'est plus illégal d'héberger des personnes en situation irrégulière, un acte autrefois passible de cinq ans d'emprisonnement.

"Je ne me suis même pas posé la question. Quand tu vois la situation, c'est juste la chose la plus humaine à faire", balaye Isabelle, bénévole à l'association Utopia56.

L'étudiante de 21 ans s'est lancée en octobre dernier, un "acte militant".

Depuis, la colocation héberge une famille chaque semaine: "En général, ils sont tellement crevés qu'ils dorment direct", dit-elle.

Combien sont-ils, à offrir un toit ? Les spécialistes peinent à chiffrer un phénomène qui s'étend à bas bruit.

Utopia56, l'une des associations qui organise ces actions, a tissé "un réseau de 200 hébergeurs solidaires" en région parisienne, assure Kerill Theurillat, un responsable.

"On ne reçoit pas de subvention publique, les citoyens qui accueillent chez eux ne reçoivent pas non plus d'argent. On ne veut pas se substituer à l'Etat, on est juste là parce que sinon ces personnes se retrouveraient à la rue", regrette-t-il.

- "Tabou" -

Jérôme (prénom modifié), lui, s'est improvisé hébergeur hors de tout cadre associatif.

"Je voyais les tentes et je me suis juste dit: +Qu'est-ce que je peux faire, à mon niveau ?+", se souvient cet officier de police judiciaire.

"On peut, dans le cadre de son travail, lutter contre l'immigration clandestine et avoir de l'empathie et de l'humanité", souligne le trentenaire qui hébergeait, jusqu'à la semaine dernière, un mineur isolé malien.

Sandrine, qui ne souhaite pas donner son patronyme, n'était "pas militante du tout" avant d'accueillir Jahadullah, un Afghan.

C'était en octobre 2016, lorsque le jeune homme aujourd'hui âgé de 21 ans dormait sous le métro Jaurès à Paris. Quatre ans plus tard, il est toujours chez elle, à Malakoff, en banlieue parisienne.

"Il est à mi-chemin entre un ami et un enfant", résume cette mère de famille de 43 ans, qui a été "happée" dans la vie du jeune homme: "Je me suis retrouvée dans l'administratif, à faire la queue à la préfecture..."

Longtemps, la situation a été "un tabou" et, désormais, elle ne parle plus à ses parents, qui n'ont pas compris la démarche, reconnaît-elle, assise par terre autour d'une tasse de thé avec Jahadullah.

"Si elle ne m'avait pas recueilli, j'aurais pu faire des bêtises, terminer en prison", affirme-t-il, barbe finement taillée et regard marron clair.

Entre deux jobs, il aide Sandrine pour la traduction pour l'association qu'elle gère désormais.

"Je le fais, même si franchement, sourit-il, les problèmes des Afghans, ça prend la tête!"

sha/pga/am

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MAR 25

Migrants: les hébergeurs solidaires, ces "citoyens lambda" pris dans un "élan humaniste" #

3/25/2021, 7:00 AM
Paris, FRA

Ils sont discrets mais représentent une "vague" sociale: des "dizaines de milliers" d'hébergeurs solidaires accueillent chez eux des personnes en situation irrégulière, en France, dans un "élan humaniste", estime la journaliste Julia Montfort, auteure de "Carnets de solidarité" (ed. Payot), dans un entretien avec l'AFP.

QUESTION: Après avoir vous-même accueilli chez vous un exilé, vous décrivez, dans votre livre-enquête, les hébergeurs solidaires comme des "résistants". Pourquoi ce mot?

REPONSE: "C'est une résistance parce que tendre la main à une personne en situation irrégulière, jusqu'à l'été 2018 et une décision du Conseil constitutionnel, c'était puni par la loi. On risquait cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende. Il y a un acharnement réel envers ceux qui aident les exilés, on le constate au quotidien par exemple à Calais, le délit de solidarité est une réalité. D'ailleurs, sur les 300 personnes que j'ai interrogées pour ce livre, beaucoup ont accepté de me parler après que le Conseil constitutionnel a tranché.

Ce sont des gens très humbles, qui n'ont pas forcément envie de crier ce qu'ils font sur tous les toits, aussi parce qu'on n'est jamais à l'abri de la réaction d'un voisin. Il y a quand même cette crainte, que j'ai sentie partout. Donc c'est une hospitalité qui se bricole, même s'il faut reconnaître qu'en France il n'y a pas eu de descente de police chez les hébergeurs, comme il a pu y en avoir en Belgique".

Q: A-t-on une idée précise du nombre d'hébergeurs solidaires et de leurs motivations ?

R: "Je parle de dizaines de milliers de Français qui ouvrent leurs portes. C'est une estimation, car pour l'instant, on n'a absolument aucun chiffre officiel. Ça se passe plutôt par petites poches d'hébergeurs, dans telle ou telle province. Une sorte de toile d'araignée, qui part d'un point et s'élargit. Et il y a bien sûr les associations, qui organisent cela aussi dans les grandes villes.

Il y a un mouvement social, qui est partout. C'est une vague méconnue, car rien n'aide à ce que cette autre réalité émerge. Ces personnes n'ont pas les mêmes canaux de communication que ceux qui sont contre l'idée d'accueillir dignement les demandeurs d'asile.

En général, il y a toujours un déclic. Ce qui revient souvent, c'est la photo du petit Aylan (Kurdi, garçon Syrien de 3 ans retrouvé mort en 2015 sur une plage en Turquie), celles des bateaux de migrants... Pour d'autres, c'est un déclic d'opportunité, car ils voient des exilés en bas de chez eux et veulent agir. D'ailleurs, ils ne sont souvent pas militants. Pour la plupart, ils n'ont jamais milité tout court. Ce sont juste des citoyens lambda qui ont eu le sentiment qu'il y avait une crise de l'accueil et qui ont eu un élan humaniste".

Q: Cette solidarité va-t-elle au-delà de l'hébergement ?

R: "Oui, car les personnes se retrouvent happées dans un tout: elles ne sont ni travailleurs sociaux, ni psychologues, elles ouvrent juste leur porte et se rendent compte que ça ne suffit pas. Donc certains se lancent à corps perdu dans l'aide administrative, parce qu'ils découvrent le parcours du combattant pour un demandeur d'asile.

D'autres s'improvisent profs de français ou organisent des activités pour permettre aux exilés de penser à autre chose. Car ils ont chez eux quelqu'un qui est fracassé par l'exil.

Les associations ont compris cela, ce tourbillon dans lequel on peut être happé, et elles mettent un cadre, en disant: 'vous n'avez pas à gérer l'aspect psychologie, vous n'avez pas à gérer les papiers. Vous êtes juste un hébergeur'. Et c'est déjà énorme".

sha/pga/am

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MAR 25

Dans les Flandres, une maison de famille devenue havre pour les migrants #

3/25/2021, 7:00 AM
Herzeele, FRA

"Quand on peut, on doit": à Herzeele (Nord), Sylvie Desjonquères-Heem a transformé sa maison de famille en refuge pour les exilés les plus éprouvés, qui y trouvent un peu de répit avant, souvent, de tenter à nouveau le passage vers l'Angleterre.

Au coeur de ce village des Flandres, à deux pas de l'église, cette élégante maison un peu décrépite de 300 m2 est devenue la "Maison Sésame". Depuis 2019, plus de 150 migrants, dont une petite moitié d'enfants, y ont séjourné, pour quelques semaines ou quelques mois.

Des pans de papier peint sont déchirés mais de nombreuses photos de visages souriants égayent les murs de la vaste salle-à-manger. A quatre pattes dans le salon, des enfants kurdes et tchétchènes construisent un circuit de train. Une table de ping-pong est installée au fond de la piscine vide.

Responsable de la communauté Emmaüs de Grande-Synthe, engagée depuis des années auprès des migrants, Sylvie Desjonquères-Heem a saisi l'occasion de "passer la vitesse supérieure" lorsque sa mère a quitté cette demeure pour une maison de retraite. En accord avec son mari médecin et ses quatre enfants, elle rachète les parts de ses frères et soeurs pour créer un lieu d'accueil.

"On revient aux communautés des premières années de l'abbé Pierre: ici tout le monde vit ensemble", explique cette sexagénaire au visage énergique sous un carré de cheveux gris. Le lieu tourne grâce aux dons de la fondation Abbé Pierre, d'Help Refugees et du fonds Riace.

- Ciel et terre -

Herzeele se situe à une vingtaine de kilomètres de Grande-Synthe, où les campements précaires de candidats au passage de la Manche, régulièrement expulsés, font partie du décor depuis l'incendie en 2017 d'un village de chalets installé par le maire d'alors, Damien Carême.

Des associations comme le Refugee Women's Center appellent ici quand elles rencontrent des migrants particulièrement vulnérables sur le littoral.

Femmes enceintes, familles avec enfants et parfois nourrissons, hommes blessés ou malades, mais aussi épuisés psychologiquement, se succèdent dans les 15 places disponibles.

"On accueille quand il faut et ils partent quand ils veulent", résume Sylvie. "L'an dernier, un gamin a perdu son copain quand ils ont chaviré. On ne remet un gamin comme ça ni dans un hôtel ni dans une +jungle+. C'est un lieu qui peut aussi porter tous ces drames".

"Ici, les gens peuvent réfléchir à ce qu'ils veulent faire de leur vie, il ne s'agit pas seulement de pouvoir prendre une douche, d'avoir un lit, cela touche à la possibilité de penser", explique Hattie Beech, jeune Britannique en service civique.

Silhouette frêle, regard grave et collier de barbe grise, Ahmad définit cette maison, où il vit depuis deux mois avec son épouse et ses enfants de 8 et 11 ans, comme "un remède anti-dépression". "Nous préférons ce genre d'endroit aux hôtels. C'est la même différence qu'entre la terre et le ciel", confie ce Kurde iranien. Il raconte qu'à Grande-Synthe, la police a lacéré leur tente.

- Les passages "pas tabou" -

Son compatriote, Danaa Babaie, a été hébergé ici, avant de finalement décider de rester en France et de devenir compagnon Emmaüs.

"Quand je suis arrivé, je me suis dis que cet endroit, c'était le paradis", sourit celui qui sert désormais d'interprète au sein de ce melting-pot.

Pour lui, comme pour les autres intervenants, pas question d'interférer avec les projets des exilés.

"On ne les aide pas pour leur passage en Angleterre, qui est illégal, mais ce n'est pas tabou", explique la coordinatrice Léa Janvier, déplorant qu'en France, il y ait "des solutions pour les personnes qui demandent l'asile mais pas pour celles en transit".

"La plupart sont en constante tentative de passage, surtout les hommes seuls, leur vie EST cette tentative de partir", insiste-t-elle.

Quand une famille disparaît pour "essayer", sa chambre n'est pas réaffectée immédiatement. "Parfois, ils reviennent après avoir encore vécu une claque", soupire Sylvie.

Elle rêve à l'ouverture d'autres "maisons bienveillantes", alors qu'"aujourd'hui, à Grande-Synthe" les campements de migrants sont "détruits trois fois par semaine". "Cinq ou six camions de CRS avec six CRS dedans, 300 euros par jour par CRS... je t'en ouvre des maisons à ce prix-là !".

bj/cab/rl

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MAR 24

La France promulgue la nouvelle convention d'extradition avec l'Algérie #

3/24/2021, 6:11 PM
Paris, FRA

Le président français Emmanuel Macron a promulgué lundi la nouvelle convention d'extradition entre la France et l'Algérie, après son adoption par les députés en janvier, puis les sénateurs en mars, indique la loi parue mardi au Journal Officiel.

Cette convention, conclue en janvier 2019 et qui remplace un texte de 1964, a pour principal apport d'inclure une garantie de non-application de la peine de mort pour les demandes d'extradition de l'Algérie, a rappelé le 10 mars le rapporteur de la loi au Sénat français Edouard Courtial.

Autrement dit, si la peine de mort a été prononcée, les autorités algériennes doivent s'engager à ce qu'elle ne soit pas exécutée.

Cette ratification intervient alors que la justice algérienne a émis dimanche des mandats d'arrêt internationaux contre entre autres, le blogueur Amir Bokhours, alias "Amir Dz" et le journaliste Hichem Abboud, tous deux établis en France, les accusant d'appartenir à un groupe terroriste et de menées subversives.

Entre 2014 et 2019, 38 demandes d'extradition ont été finalisées entre la France et l'Algérie, dont 30 demandes vers la France et 8 demandes vers l'Algérie, selon le rapporteur du texte au Sénat.

Par ce texte, les deux pays s'engagent réciproquement à se livrer des personnes poursuivies ou condamnées.

Les infractions qui peuvent donner lieu à extradition sont celles qui peuvent donner lieu à une peine privative de liberté d'au moins un an et les deux pays peuvent refuser d'extrader leurs propres ressortissants et les binationaux.

Entre 2010 et 2020, sur les 62 demandes d'extradition émanant de la France, seuls trois dossiers portaient sur des faits de terrorisme.

A noter qu'en mars 2020, on comptait 2.450 ressortissants algériens étaient détenus en France et 50 Français détenus en Algérie mais le plus souvent pour des infractions commises sur le territoire où ils sont détenus, donc pas concernés par la convention d'extradition.

leb/jk/pb/fio

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MAR 24

Macron a promulgué la nouvelle convention d'extradition France-Algérie #

3/24/2021, 5:33 PM
Paris, FRA

Emmanuel Macron a promulgué lundi 22 mars la nouvelle convention d'extradition entre la France et l'Algérie, après son adoption par l'Assemblée en janvier puis par le Sénat le 17 mars, indique la loi parue mardi au Journal Officiel.

Cette convention, conclue en janvier 2019 et qui remplace un texte de 1964, a pour principal apport d'inclure une garantie de non-application de la peine de mort pour les demandes d'extradition de l'Algérie, a rappelé le 10 mars le rapporteur de la loi au Sénat Edouard Courtial.

Autrement dit, si la peine de mort a été prononcée, les autorités algériennes doivent s'engager à ce qu'elle ne soit pas exécutée.

Cette ratification intervient alors que la justice algérienne a émis dimanche des mandats d'arrêt internationaux contre entre autres, le blogueur Amir Bokhours, alias "Amir Dz" et le journaliste Hichem Abboud, tous deux établis en France, les accusant d'appartenir à un groupe terroriste et de menées subversives.

Entre 2014 et 2019, 38 demandes d'extradition ont été finalisées entre la France et l'Algérie, dont 30 demandes vers la France et 8 demandes vers l'Algérie, selon la rapporteur du texte au Sénat.

Par ce texte les deux pays s'engagent réciproquement à se livrer des personnes poursuivies ou condamnées. Les infractions qui peuvent donner lieu à extradition sont celles qui peuvent donner lieu à une peine privative de liberté d'au moins un an et les deux pays peuvent refuser d'extrader leurs propres ressortissants et les binationaux.

Entre 2010 et 2020, sur les 62 demandes d'extradition émanant de la France, seuls 3 dossiers portaient sur des faits de terrorisme.

A noter qu'en mars 2020, on comptait 2.450 ressortissants algériens étaient détenus en France et 50 Français détenus en Algérie mais le plus souvent pour des infractions commises sur le territoire où ils sont détenus, donc pas concernés par la convention d'extradition.

leb/jk/pb

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MAR 24

La pandémie a "exacerbé" les facteurs de migrations, estime l'OIM #

3/24/2021, 1:39 PM
Paris, FRA

La "pression migratoire va se maintenir" vers l'Europe et la France, car la pandémie a "exacerbé" les facteurs de déplacements et généré un nouvelle catégorie de "migrants bloqués", a estimé mercredi le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Certes, les flux ont chuté dans l'ensemble, mais certaines routes migratoires, en particulier la Méditerranée centrale qui relie l'Afrique du Nord à l'Italie, continuent d'être davantage empruntées qu'avant la crise sanitaire, qui a conduit à fermer les frontières extérieures de l'Europe, a relevé Antonio Vitorino, auditionné à Paris par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

"La pression migratoire va se maintenir", a prévenu le dirigeant de l'organisation rattachée aux Nations unies. "Les facteurs qui provoquent les migrations ont été exacerbés par la pandémie. C'est ce qui nous préoccupe pour ce qui va se passer dans les années à venir".

Aux facteurs classiques que sont les pertes d'emploi (l'OIM les estime à 20 millions en Afrique en lien avec le Covid-19), l'insécurité alimentaire et les conflits, s'ajoute le changement climatique, qui va devenir un "détonateur des mouvements de population" dans un avenir proche.

"Parfois, en Europe, on a l'impression qu'on parle de 2030, 2040, 2050... Mais la réalité du changement climatique est déjà en train de se produire aujourd'hui", a insisté le directeur, appelant à intégrer cette question dans les accords de Paris sur le climat.

A cet égard, a-t-il prévenu, le Sahel "rassemble tous les éléments d'une tempête parfaite" pour la migration.

A ces prévisions s'ajoute "une nouvelle réalité", affirme M. Vitorino: les "migrants bloqués" qui tentaient de rentrer dans leur pays d'origine, mais qui n'ont pas pu en raison des conséquences de la pandémie (frontières fermées, transports aériens interdits...). L'OIM les estime à 3 millions dans le monde, dont 1,2 million pour les seules régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Ils alimenteront les prochains déplacements et "commencent à bouger en ayant recours à des trafiquants", a-t-il affirmé.

A cet égard, "on est en train de retourner à la normalité par la pire des voies", a-t-il estimé. "En l'absence de voies de migration légales, les gens essaient de bouger par des voies irrégulières. Est-ce que la pandémie a changé cela ? Pas du tout ! En Libye, les passeurs ne se sont arrêtés que trois semaines, en mars 2020. Après, tout est revenu comme avant".

sha/ctx/bma/thm

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MAR 24

La pandémie a "exacerbé" les facteurs de migrations, estime l'OIM #

3/24/2021, 1:29 PM
Paris, FRA

La "pression migratoire va se maintenir" vers l'Europe et la France, car la pandémie a "exacerbé" les facteurs de déplacements et généré un nouvelle catégorie de "migrants bloqués", a estimé mercredi le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Certes, les flux ont chuté dans l'ensemble, mais certaines routes migratoires, en particulier la Méditerranée centrale qui relie l'Afrique du Nord à l'Italie, continuent d'être davantage empruntées qu'avant la crise sanitaire, qui a conduit à fermer les frontières extérieures de l'Europe, a relevé Antonio Vitorino, auditionné par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

"La pression migratoire va se maintenir", a prévenu le dirigeant de l'organisation rattachée aux Nations unies. "Les facteurs qui provoquent les migrations ont été exacerbés par la pandémie. C'est ce qui nous préoccupe pour ce qui va se passer dans les années à venir."

Aux facteurs classiques que sont les pertes d'emploi (l'OIM les estime à 20 millions en Afrique en lien avec le Covid-19), l'insécurité alimentaire et les conflits, s'ajoute le changement climatique, qui va devenir un "détonateur des mouvements de population" dans un avenir proche.

"Parfois, en Europe, on a l'impression qu'on parle de 2030, 2040, 2050... Mais la réalité du changement climatique est déjà en train de se produire aujourd'hui", a insisté le directeur, appelant à intégrer cette question dans les accords de Paris sur le climat.

A cet égard, a-t-il prévenu, le Sahel "rassemble tous les éléments d'une tempête parfaite" pour la migration.

A ces prévisions s'ajoute "une nouvelle réalité", affirme M. Vitorino : les "migrants bloqués" qui tentaient de rentrer dans leur pays d'origine, mais qui n'ont pas pu en raison des conséquences de la pandémie (frontières fermées, transports aériens interdits...). L'OIM les estime à 3 millions dans le monde, dont 1,2 million pour les seules régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

Ils alimenteront les prochains déplacements et "commencent à bouger en ayant recours à des trafiquants", a-t-il affirmé.

A cet égard, "on est en train de retourner à la normalité par la pire des voies", a-t-il estimé. "En l'absence de voies de migration légales, les gens essaient de bouger par des voies irrégulières. Est-ce que la pandémie a changé cela ? Pas du tout ! En Libye, les passeurs ne se sont arrêtés que trois semaines, en mars 2020. Après, tout est revenu comme avant."

sha/ctx/bma

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MAR 24

Mozambique: Total reprend ses activités sur un site gazier #

3/24/2021, 10:08 AM
Paris, FRA

Total a annoncé mercredi la reprise des activités de construction pour un méga-projet gazier dans le nord du Mozambique, à la suite de la mise en place de mesures de sécurité additionnelles.

Le géant français de l'énergie avait évacué début janvier des employés du site gazier, après une série d'attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres du projet.

"Total et le gouvernement du Mozambique ont travaillé conjointement pour définir et mettre en oeuvre un plan d'actions ayant pour objectif le renforcement durable de la sécurité du site d'Afungi, de ses alentours et des villages avoisinants", indique le groupe dans un communiqué.

Le gouvernement du pays a ainsi déclaré comme "zone spéciale de sécurité" la zone située dans un périmètre de 25 kilomètres autour du projet Mozambique LNG.

"Une feuille de route complète, comprenant le renforcement des infrastructures de sécurité et le renforcement des forces de sécurité publique, a été définie et mise en oeuvre".

Le contrôle de cette zone spéciale de sécurité autour du site est assuré par les forces de sécurité publique, assignées par les ministères mozambicains de la Défense.

La province du Cabo Delgado dans le nord du Mozambique, stratégique pour l'exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans.

Le projet Mozambique LNG représente un investissement total de 20 milliards de dollars. Total est l'opérateur du projet et en détient 26,5%.

Le début de la production est prévu en 2024.

vac/ak/oaa

TOTAL

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MAR 23

Emmanuel Macron s'est entretenu avec son nouvel homologue nigérien, Mohamed Bazoum #

3/23/2021, 9:50 PM
Paris, FRA

Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec le nouveau président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, dont l'élection a été validée dimanche, a annoncé l'Elysée.

"Il lui a présenté, ainsi qu'à la nouvelle représentation à l'Assemblée nationale installée lundi, tous ses voeux de succès et a félicité le peuple nigérien pour cette transmission pacifique du pouvoir, qui revêt un caractère historique dans l'histoire du Niger", a déclaré la présidence française dans un communiqué.

Emmanuel Macron a par ailleurs "condamné de la manière la plus ferme" les attaques perpétrées dimanche par des jihadistes présumés qui ont fait 137 morts dans la région de Tahoua (ouest), proche du Mali, et "présenté, au nom du peuple français, ses condoléances aux familles des victimes".

Les présidents français et nigérien ont "réaffirmé leur détermination à oeuvrer ensemble dans la poursuite de la lutte contre les groupes terroristes" et, "conformément aux conclusions du Sommet de N'Djamena tenu le 15 février, des efforts seront déployés pour restaurer l'autorité de l'Etat et la protection des populations", a souligné l'Elysée.

Emmanuel Macron "a enfin assuré le président Bazoum de son plein soutien pour poursuivre les efforts entrepris par le Niger en faveur de la scolarisation des jeunes filles".

pab/bds

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MAR 23

Les Européens protestent contre les "méthodes inacceptables" de la Chine #

3/23/2021, 9:14 PM
Paris, FRA

Les Européens ont riposté mardi face à une Chine de plus en plus offensive et décomplexée sur les Ouïghours, Taïwan et ses ambitions internationales en convoquant ses ambassadeurs dans une série de capitales.

Après les Pays-Bas la veille, l'Allemagne, la France, le Danemark, la Suède et la Lituanie ont sermonné à leur tour Pékin suite à sa décision de sanctionner dix personnalités européennes. L'Italie a convoqué pour mercredi l'ambassadeur de Chine à Rome.

La Chine a ainsi répliqué à l'imposition de sanctions par l'UE pour sa répression de la minorité musulmane des Ouïghours dans la province du Xinjiang. Par un jeu de miroirs, elle a aussi convoqué plusieurs ambassadeurs européens en poste à Pékin.

Ces sanctions "pèsent inutilement sur les relations entre l'UE et la Chine" et doivent être "immédiatement annulées", a déclaré le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères Miguel Berger à l'ambassadeur Wu Ken.

A Bruxelles, où l'ambassadeur devait être convoqué mardi après-midi, la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès a "fermement rejeté" des sanctions décidées en réplique à des mesures visant à "défendre les droits humains".

Les Occidentaux, s'appuyant sur des études d'instituts américains et australien, accusent la Chine d'avoir fait interner des centaines de milliers de musulmans Ouïghours et de leur infliger "stérilisations et travail forcés".

La Chine, qui réfute catégoriquement ces faits, accuse de son côté les dix personnalités européennes visées - dont le chercheur allemand Adrian Zenz, le député belge Samuel Cogolati, l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann, et le parlementaire lituanien Dovile Sakaliene- "de propager des mensonges" sur la situation des Ouïghours.

Elle a aussi sanctionné la fondation pour la démocratie Alliance des Démocraties, fondée par l'ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, qui fut ensuite secrétaire-général de l'OTAN, ainsi qu'un chercheur suédois, Björn Jerdén.

"Quand la Chine sanctionne des personnalités et des institutions (...) simplement parce qu'elles se sont exprimées de manière critique contre la Chine, il s'agit d'une attaque claire contre la liberté d'expression", a estimé le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod.

La Suède a elle jugé "inacceptables" les sanctions chinoises, affichant son "soutien indéfectible aux droits de l'homme", par la voix de sa ministre Ann Linde.

La poussée de fièvre la plus spectaculaire est survenue à Paris où le ministère des Affaires étrangères a vertement sermonné l'ambassadeur Lu Shaye, lui reprochant "insultes, invectives et menaces" à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique" : l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, spécialiste de l'Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche des positions "antichinoises".

L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan, les enjoignant, s'ils maintenaient malgré tout leur voyage, à "s'abstenir de toute forme de contacts officiels" avec les autorités locales.

- Des méthodes "inacceptables" -

La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.

"Ces méthodes d'intimidation sont inacceptables et franchissent toutes les limites communément admises pour une ambassade", a répliqué le ministère français des Affaires étrangères.

L'ambassadeur a été invité à "observer de la façon la plus stricte" le principe de séparation des pouvoirs et à cesser d'être "un obstacle" au développement des relations de la France et la Chine.

Il a de son côté bravé une première convocation lundi en invoquant des problèmes "d'agenda" et feint de renverser l'ordre du jour en assurant qu'il irait discuter au ministère des sanctions européennes contre la Chine et de la question de Taïwan.

L'ambassadeur s'est entendu répondre que "ces questions n'entraient pas dans le cadre de la convocation dont il était l'objet", a-t-on répliqué côté français.

Il est ressorti "visiblement sous le choc devant le caractère extrêmement direct des propos tenus", a-t-on assuré de même source.

Les diplomates chinois en poste à l'étranger investissent de plus en plus les réseaux sociaux pour défendre, parfois avec véhémence, la position de leur gouvernement.

La presse officielle chinoise les qualifie de "loups combattants" en référence à un film d'action chinois à grand succès où un héros à la Rambo combat des mercenaires étrangers.

bur-vl-map/fjb

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MAR 23

Les Européens protestent contre les "méthodes inacceptables" de la Chine #

3/23/2021, 7:20 PM
Paris, FRA

Les Européens ont riposté mardi face à une Chine de plus en plus offensive et décomplexée sur les Ouïghours, Taïwan et ses ambitions internationales en convoquant ses ambassadeurs dans une série de capitales.

Après les Pays-Bas la veille, l'Allemagne, la France, le Danemark, la Suède et la Lituanie ont sermonné à leur tour Pékin suite à sa décision de sanctionner dix personnalités européennes.

La Chine a ainsi répliqué à l'imposition de sanctions par l'UE pour sa répression de la minorité musulmane des Ouïghours dans la province du Xinjiang. Par un jeu de miroirs, elle a aussi convoqué plusieurs ambassadeurs européens en poste à Pékin.

Ces sanctions "pèsent inutilement sur les relations entre l'UE et la Chine" et doivent être "immédiatement annulées", a déclaré le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères Miguel Berger à l'ambassadeur Wu Ken.

A Bruxelles, où l'ambassadeur devait être convoqué mardi après-midi, la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès a "fermement rejeté" des sanctions décidées en réplique à des mesures visant à "défendre les droits humains".

Les Occidentaux, s'appuyant sur des études d'instituts américains et australien, accusent la Chine d'avoir fait interner des centaines de milliers de musulmans Ouïghours et de leur infliger "stérilisations et travail forcés".

La Chine, qui réfute catégoriquement ces faits, accuse de son côté les dix personnalités européennes visées - dont le chercheur allemand Adrian Zenz, le député belge Samuel Cogolati, l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann, et le parlementaire lituanien Dovile Sakaliene- "de propager des mensonges" sur la situation des Ouïghours.

Elle a aussi sanctionné la fondation pour la démocratie Alliance des Démocraties, fondée par l'ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, qui fut ensuite secrétaire-général de l'OTAN, ainsi qu'un chercheur suédois, Björn Jerdén.

"Quand la Chine sanctionne des personnalités et des institutions (...) simplement parce qu'elles se sont exprimées de manière critique contre la Chine, il s'agit d'une attaque claire contre la liberté d'expression", a estimé le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod.

La Suède a elle jugé "inacceptables" les sanctions chinoises, affichant son "soutien indéfectible aux droits de l'homme", par la voix de sa ministre Ann Linde.

La poussée de fièvre la plus spectaculaire est survenue à Paris où le ministère des Affaires étrangères a vertement sermonné l'ambassadeur Lu Shaye, lui reprochant "insultes, invectives et menaces" à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique" : l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, spécialiste de l'Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche des positions "antichinoises".

L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan, les enjoignant, s'ils maintenaient malgré tout leur voyage, à "s'abstenir de toute forme de contacts officiels" avec les autorités locales.

- Des méthodes "inacceptables" -

La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.

"Ces méthodes d'intimidation sont inacceptables et franchissent toutes les limites communément admises pour une ambassade", a répliqué le ministère français des Affaires étrangères.

L'ambassadeur a été invité à "observer de la façon la plus stricte" le principe de séparation des pouvoirs et à cesser d'être "un obstacle" au développement des relations de la France et la Chine.

Il a de son côté bravé une première convocation lundi en invoquant des problèmes "d'agenda" et feint de renverser l'ordre du jour en assurant qu'il irait discuter au ministère des sanctions européennes contre la Chine et de la question de Taïwan.

L'ambassadeur s'est entendu répondre que "ces questions n'entraient pas dans le cadre de la convocation dont il était l'objet", a-t-on répliqué côté français.

Il est ressorti "visiblement sous le choc devant le caractère extrêmement direct des propos tenus", a-t-on assuré de même source.

Les diplomates chinois en poste à l'étranger investissent de plus en plus les réseaux sociaux pour défendre, parfois avec véhémence, la position de leur gouvernement.

La presse officielle chinoise les qualifie de "loups combattants" en référence à un film d'action chinois à grand succès où un héros à la Rambo combat des mercenaires étrangers.

bur-vl-map/fjb

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MAR 23

Un département français accusé "d'atteinte aux droits" des mineurs étrangers #

3/23/2021, 6:32 PM
Marseille, FRA

Plus de cent mineurs étrangers à la rue, proies faciles pour des réseaux criminels, d'autres hébergés dans de mauvaises conditions: le département français des Bouches-du-Rhône, non loin de l'Italie, est sévèrement critiqué pour ses carences dans l'accueil des jeunes migrants.

Ces manquements portent "atteinte aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés et de leur intérêt supérieur", écrit la Défenseure des droits, autorité nationale chargée de défendre les droits des citoyens, dans une décision du 17 mars consultée par l'AFP.

Claire Hedon pointe spécifiquement le non-respect par le Conseil départemental de ses obligations légales de mettre à l'abri immédiatement les jeunes, en attendant l'évaluation de leur situation par les services sociaux et éducatifs.

Ces jeunes, déjà éprouvés par un parcours migratoire souvent traumatisant, avec dans certains cas une périlleuse traversée de la Méditerranée et différents situations de maltraitance, doivent attendre "jusqu'à cinq mois", pour cette mise à l'abri.

Pendant ce temps, beaucoup de ces jeunes venus d'Afrique dans leur grande majorité, sont à la rue, "hors des radars des associations", déplore Julien Delozanne, coordinateur de projet pour l'ONG Médecins sans frontières à Marseille.

Les autres sont mis à l'abri par des associations, mais surtout par un réseau de bénévoles qui les accueillent chez eux.

Quand ils sont enfin pris en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance, c'est le plus souvent à l'hôtel.

Or, ce mode d'hébergement, qui ne garantit pas leur sécurité, devrait être "proscrit pour les jeunes gens se présentant comme mineurs non accompagnés, particulièrement vulnérables", selon Mme Hédon.

"Ces jeunes, qui sont dans des situations psychologiques catastrophiques (...) doivent être accompagnés scolairement, médicalement, et pas seulement placés à l'hôtel", abonde Julien Delozanne.

Le délai observé entre l'arrivée sur le territoire marseillais de ces mineurs et leur mise à l'abri en vue d'un suivi "génère de la délinquance, généralement de subsistance", souligne la Défenseure des droits.

Les jeunes à la rue deviennent en effet "la proie des réseaux" criminels faute de prise en charge, déplore-t-elle.

Certains mineurs, selon la Défenseure, commettraient aussi des délits "pour tenter d'intégrer le dispositif de protection de l'enfance plus rapidement, par la voie pénale". D'autres, découragés, poursuivent leur parcours migratoire, "avec les risques que cela comporte".

Le département des Bouches-du-Rhône abrite Marseille, l'une des grandes villes les plus proches de la frontière italienne par où transitent des migrants. Par ailleurs, le département est le deuxième à recevoir le plus grand taux de mineurs par rapport à la population totale, en raison d'une "clé de répartition nationale".

Le conseil des Bouches-du-Rhône estime à 1.100 le nombre de mineurs non accompagnés dans le département, principalement à Marseille, contre 207 en 2014.

jp/iw/pb/nm/cls/fjb

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MAR 23

Les Bouches-du-Rhône accusées "d'atteinte aux droits" des mineurs étrangers #

3/23/2021, 4:58 PM
Marseille, FRA

Plus de cent mineurs étrangers à la rue, proies faciles pour des réseaux criminels, d'autres hébergés dans de mauvaises conditions: la Défenseure des droits a sévèrement critiqué les carences du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône dans l'accueil des jeunes migrants.

Dans une décision du 17 mars qu'a pu consulter l'AFP, cette autorité nationale chargée de défendre les droits des citoyens estime que ces manquements portent "atteinte aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés et de leur intérêt supérieur".

En cause, le non-respect par le Conseil départemental de ses obligations légales de "recueil provisoire d'urgence", une mise à l'abri immédiate prévue par la loi en attendant l'évaluation de la situation du jeune par les services sociaux et éducatifs.

Ce qui signifie concrètement que ces jeunes, déjà éprouvés par un parcours migratoire souvent traumatisant incluant dans certains cas une périlleuse traversée de la Méditerranée et différents situations de maltraitance, doivent attendre "jusqu'à cinq mois", pour cette mise à l'abri.

Actuellement, "la file active comprend plus d'une centaine de jeunes", souligne Claire Hédon, la Défenseure des droits.

Pendant ce temps, beaucoup de ces jeunes venus d'Afrique dans leur grande majorité, sont à la rue, "hors des radars des associations", déplore Julien Delozanne, coordinateur de projet pour l'ONG Médecins sans frontières à Marseille.

Les autres sont mis à l'abri par des associations, mais surtout par un réseau de bénévoles qui les accueillent chez eux.

Quand ils sont enfin pris en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance --qui dépend du département--, c'est le plus souvent à l'hôtel, note Claire Hédon.

Or, ce mode d'hébergement, qui ne garantit pas leur sécurité, devrait être "proscrit pour les jeunes gens se présentant comme MNA, particulièrement vulnérables" selon Mme Hédon.

"Il faut bien prendre en compte que ces jeunes, qui sont dans des situations psychologiques catastrophiques, ont besoin d'une aide professionnelle", abonde Julien Delozanne, "et doivent être accompagnés scolairement, médicalement, et pas seulement placés à l'hôtel".

- "Proie des réseaux" -

Le délai observé entre l'arrivée sur le territoire marseillais de ces mineurs et leur mise à l'abri en vue d'un suivi "génère de la délinquance, généralement de subsistance", souligne la Défenseure des droits, chiffres du parquet de Marseille à l'appui.

Les jeunes à la rue deviennent en effet "la proie des réseaux" criminels faute de prise en charge, déplore-t-elle.

Certains mineurs, selon la Défenseure, commettraient aussi des délits "pour tenter d'intégrer le dispositif de protection de l'enfance plus rapidement, par la voie pénale". D'autres, découragés, poursuivent leur parcours migratoire, "avec les risques que cela comporte".

Le Conseil départemental n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP mardi, mais avait indiqué précédemment que "les MNA représentent plus d'un quart des enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance", et qu'il leur consacre un budget de 51 millions d'euros.

L'institution estime à 1.100 le nombre de mineurs non accompagnés dans le département, principalement à Marseille, contre 207 en 2014.

Dans sa décision, la Défenseure note toutefois que le département, "déjà très en difficulté", reçoit des mineurs d'autres départements de France en raison d'un système de répartition national.

Elle recommande même au ministère de la Justice d'initier un travail de réflexion sur une "suspension provisoire du principe de répartition nationale" afin d'améliorer la situation dans les Bouches-du-Rhône.

Elle demande aussi à la préfecture "d'apporter son concours au département dans la recherche de locaux ou bâtiments disponibles" pour pallier les carences d'hébergement actuelles.

En 2020, le département a été condamné 56 fois à payer des astreintes pour non-prise en charge de mineurs placés sous ordonnance provisoire de placement par la justice, selon le tribunal administratif.

jp/iw/pb/nm

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MAR 23

Les Bouches-du-Rhône accusés "d'atteinte aux droits" des mineurs étrangers #

3/23/2021, 4:48 PM
Marseille, FRA

Plus de cent mineurs étrangers à la rue, proies faciles pour des réseaux criminels, d'autres hébergés dans de mauvaises conditions: la Défenseure des droits a sévèrement critiqué les carences du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône dans l'accueil des jeunes migrants.

Dans une décision du 17 mars qu'a pu consulter l'AFP, cette autorité nationale chargée de défendre les droits des citoyens estime que ces manquements portent "atteinte aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés et de leur intérêt supérieur".

En cause, le non-respect par le Conseil départemental de ses obligations légales de "recueil provisoire d'urgence", une mise à l'abri immédiate prévue par la loi en attendant l'évaluation de la situation du jeune par les services sociaux et éducatifs.

Ce qui signifie concrètement que ces jeunes, déjà éprouvés par un parcours migratoire souvent traumatisant incluant dans certains cas une périlleuse traversée de la Méditerranée et différents situations de maltraitance, doivent attendre "jusqu'à cinq mois", pour cette mise à l'abri.

Actuellement, "la file active comprend plus d'une centaine de jeunes", souligne Claire Hédon la Défenseure des droits.

Pendant ce temps, beaucoup de ces jeunes venus d'Afrique dans leur grande majorité, sont à la rue, "hors des radars des associations", déplore Julien Delozanne, coordinateur de projet pour l'ONG Médecins sans frontières à Marseille.

Les autres sont mis à l'abri par des associations, mais surtout par un réseau de bénévoles qui les accueillent chez eux.

Quand ils sont enfin pris en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance --qui dépend du département--, c'est le plus souvent à l'hôtel, note Claire Hédon.

Or, ce mode d'hébergement, qui ne garantit pas leur sécurité, devrait être "proscrit pour les jeunes gens se présentant comme MNA, particulièrement vulnérables" selon Mme Hédon.

"Il faut bien prendre en compte que ces jeunes, qui sont dans des situations psychologiques catastrophiques, ont besoin d'une aide professionnelle", abonde Julien Delozanne, "et doivent être accompagnés scolairement, médicalement, et pas seulement placés à l'hôtel".

- "Proie des réseaux" -

Le délai observé entre l'arrivée sur le territoire marseillais de ces mineurs et leur mise à l'abri en vue d'un suivi "génère de la délinquance, généralement de subsistance", souligne la Défenseure des droits, chiffres du parquet de Marseille à l'appui.

Les jeunes à la rue deviennent en effet "la proie des réseaux" criminels faute de prise en charge, déplore-t-elle.

Certains mineurs, selon la Défenseure, commettraient aussi des délits "pour tenter d'intégrer le dispositif de protection de l'enfance plus rapidement, par la voie pénale". D'autres, découragés, poursuivent leur parcours migratoire, "avec les risques que cela comporte".

Le Conseil départemental n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP mardi, mais avait indiqué précédemment que "les MNA représentent plus d'un quart des enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance", et qu'il leur consacre un budget de 51 millions d'euros.

L'institution estime à 1.100 le nombre de mineurs non accompagnés dans le département, principalement à Marseille, contre 207 en 2014.

Dans sa décision, la Défenseure note toutefois que le département, "déjà très en difficulté", reçoit des mineurs d'autres départements de France en raison d'un système de répartition national.

Elle recommande même au ministère de la Justice d'initier un travail de réflexion sur une "suspension provisoire du principe de répartition nationale" afin d'améliorer la situation dans les Bouches-du-Rhône.

Elle demande aussi à la préfecture "d'apporter son concours au département dans la recherche de locaux ou bâtiments disponibles" pour pallier les carences d'hébergement actuelles.

En 2020, le département a été condamné 56 fois à payer des astreintes pour non-prise en charge de mineurs placés sous ordonnance provisoire de placement par la justice, selon le tribunal administratif.

jp/iw/pb

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MAR 23

Les Européens protestent contre les "méthodes inacceptables" de la Chine #

3/23/2021, 4:32 PM
Paris, FRA

Les Européens ont riposté mardi face à une Chine de plus en plus offensive et décomplexée sur les Ouïghours, Taïwan et ses ambitions internationales en convoquant ses ambassadeurs dans une série de capitales.

Après les Pays-Bas la veille, l'Allemagne, la France, le Danemark et la Lituanie ont sermonné à leur tour Pékin suite à sa décision de sanctionner dix personnalités européennes.

La Chine a ainsi répliqué à l'imposition de sanctions par l'UE pour sa répression de la minorité musulmane des Ouïghours dans la province du Xinjiang. Par un jeu de miroirs, elle a aussi convoqué plusieurs ambassadeurs européens en poste à Pékin.

Ces sanctions "pèsent inutilement sur les relations entre l'UE et la Chine" et doivent être "immédiatement annulées", a déclaré le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères Miguel Berger à l'ambassadeur Wu Ken.

A Bruxelles, où l'ambassadeur devait être convoqué mardi après-midi, la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès a "fermement rejeté" des sanctions décidées en réplique à des mesures visant à "défendre les droits humains".

Les Occidentaux, s'appuyant sur des études d'instituts américains et australien, accusent la Chine d'avoir fait interner des centaines de milliers de musulmans Ouïghours et de leur infliger "stérilisations et travail forcés".

La Chine, qui réfute catégoriquement ces faits, accuse de son côté les dix personnalités européennes visées - dont le chercheur allemand Adrian Zenz, le député belge Samuel Cogolati, l'eurodéputé français Raphaël Glucksmann, et le parlementaire lituanien Dovile Sakaliene- "de propager des mensonges" sur la situation des Ouïghours.

Elle a aussi sanctionné la fondation pour la démocratie Alliance des Démocraties, fondée par l'ancien Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, qui fut ensuite secrétaire-général de l'OTAN.

"Quand la Chine sanctionne des personnalités et des institutions (...) simplement parce qu'elles se sont exprimées de manière critique contre la Chine, il s'agit d'une attaque claire contre la liberté d'expression", a estimé le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod.

La poussée de fièvre la plus spectaculaire est survenue à Paris où le ministère des Affaires étrangères a vertement sermonné l'ambassadeur Lu Shaye, lui reprochant "insultes, invectives et menaces" à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique" : l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, spécialiste de l'Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche des positions "antichinoises".

L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan, les enjoignant, s'ils maintenaient malgré tout leur voyage, à "s'abstenir de toute forme de contacts officiels" avec les autorités locales.

- Des méthodes "inacceptables" -

La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.

"Ces méthodes d'intimidation sont inacceptables et franchissent toutes les limites communément admises pour une ambassade", a répliqué le ministère français des Affaires étrangères.

L'ambassadeur a été invité à "observer de la façon la plus stricte" le principe de séparation des pouvoirs et à cesser d'être "un obstacle" au développement des relations de la France et la Chine.

Il a de son côté bravé une première convocation lundi en invoquant des problèmes "d'agenda" et feint de renverser l'ordre du jour en assurant qu'il irait discuter au Quai des sanctions européennes contre la Chine et de la question de Taïwan.

L'ambassadeur s'est entendu répondre que "ces questions n'entraient pas dans le cadre de la convocation dont il était l'objet", a-t-on répliqué au Quai.

Il est ressorti "visiblement sous le choc devant le caractère extrêmement direct des propos tenus", a-t-on assuré de même source.

Les diplomates chinois en poste à l'étranger investissent de plus en plus les réseaux sociaux pour défendre, parfois avec véhémence, la position de leur gouvernement.

La presse officielle chinoise les qualifie de "loups combattants" en référence à un film d'action chinois à grand succès où un héros à la Rambo combat des mercenaires étrangers

bur-vl/fz/gde

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MAR 23

France: l'ambassadeur de Chine convoqué au Quai d'Orsay après des "propos inacceptables" #

3/23/2021, 12:18 PM
Paris, FRA

L'ambassadeur de Chine à Paris a été convoqué mardi au ministère français des Affaires étrangères qui lui a signifié une série de "griefs" après des propos à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

"A la demande du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, nous avons convoqué ce matin l'ambassadeur, M. Lu Shaye, pour lui signifier l'ensemble des griefs que nous avions à son encontre", a-t-on indiqué au Quai d'Orsay.

"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique" : l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche des positions "antichinoises".

L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan. La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.

Le directeur Asie du Quai d'Orsay, Bertrand Lortholary, lui a concrètement signifié que les "méthodes de l'ambassade, la tonalité de sa communication publique étaient parfaitement inacceptables et franchissaient toutes les limites communément admises pour une ambassade, où qu'elle se trouve".

"L'insulte, l'invective, la menace contre des parlementaires, des chercheurs, des journalistes, cela pose des problèmes de fond qui ressortent de méthodes d'intimidation", a-t-on souligné au Quai d'Orsay.

"En s'en prenant à des élus de la République, l'ambassadeur a personnellement méconnu le principe de séparation fondamentale des pouvoirs et est invité à l'observer désormais de la façon la plus stricte", a-t-on poursuivi de même source.

En procédant de la sorte, Lu Shaye "constitue un obstable à la volonté politique exprimée par les chefs de l'Etat des deux pays" de développer la relation bilatérale, ce qui pose un "problème extrêmement sérieux", a-t-on martelé.

La France lui a par ailleurs rappelé sa désaprobation devant la décision de Pékin de sanctionner dix ressortissants européens, dont un eurodéputé français, en représailles à des sanctions de l'UE pour sa répression contre la minorité musulmane des Ouïghours.

L'ambassadeur avait laissé entendre dans un tweet qu'il n'avait pas répondu à une première convocation lundi en raison de problèmes "d'agenda" et qu'il se rendrait mardi au Quai pour y discuter des "sanctions imposées par l'UE" concernant les Ouïghours et des "questions liées à Taïwan".

Lu Shaye s'est entendu répondre que "ces questions n'entraient pas dans le cadre de la convocation dont il était l'objet".

Il était "visiblement sous le choc devant le caractère extrêmement direct des propos tenus", a-t-on relevé au ministère.

L'ambassadeur avait déjà été convoqué en avril 2020, au début de la pandémie de Covid-19, après la publication d'un article sur le site de l'ambassade critiquant la gestion de la crise sanitaire en Europe.

Pékin avait alors accusé les personnels des Ehpad, acronyme des maisons de retraite en France, d'avoir "abandonné leurs postes" et laissé "mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie".

vl/fz/sg

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MAR 23

France: l'ambassadeur de Chine convoqué mardi matin au Quai d'Orsay après des "propos inacceptables" #

3/23/2021, 11:14 AM
Paris, FRA

L'ambassadeur de Chine à Paris a été convoqué mardi au ministère français des Affaires étrangères qui lui a signifié une série de "griefs" après des propos à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

"A la demande du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, nous avons convoqué ce matin l'ambassadeur, M. Lu Shaye, pour lui signifier l'ensemble des griefs que nous avions à son encontre", a-t-on indiqué au Quai d'Orsay.

vl/fz/pz

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MAR 23

Paris "attend" que soit honorée la convocation de l'ambassadeur de Chine (ministre) #

3/23/2021, 8:43 AM
Paris, FRA

La France attend que soit honorée "le plus rapidement possible" la convocation de l'ambassadeur de Chine par le ministère des Affaires étrangères, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, en pleine crise diplomatique entre Pékin et l'Union européenne.

Le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé lundi les "propos inacceptables" de l'ambassade de Chine envers un chercheur et des parlementaires français, précisant que l'ambassadeur serait convoqué. Mardi, à l'antenne de la radio publique France Info, Clément Beaune a confirmé que l'ambassadeur avait bien été convoqué mais qu'il avait décliné en évoquant un problème d'agenda.

"Le problème d'agenda, je n'y crois pas trop et ça ne marche pas dans ce sens là", a estimé le secrétaire d'Etat. "Ni la France ni l'Europe ne sont des paillassons. Quand on est convoqué, quand on est ambassadeur, on se rend à une convocation au ministère des Affaires étrangères".

"Nous attendons le plus rapidement possible que cette convocation soit honorée", a-t-il ajouté.

"L'Ambassadeur Lu Shaye ne s'est pas rendu aujourd'hui au MAE français en raison d'agenda. Demain, il s'y rendra pour entreprendre des démarches auprès de la partie française sur les sanctions imposées par l'UE aux individus et aux entités chinois et les questions liées à Taiwan", avait tweeté lundi soir l'ambassade de Chine.

Outre la question des sanctions, la France souhaite s'expliquer avec l'ambassadeur sur deux points bilatéraux.

"Petite frappe", "hyène folle", "troll idéologique": l'ambassade s'est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) auquel elle reproche ses positions "antichinoises".

L'ambassadeur Lu Shaye s'est aussi déclaré "fermement opposé" à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan. La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l'île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance par Taipei.

Paris a par ailleurs jugé "inacceptable" la décision de Pékin de sanctionner dix ressortissants européens, dont un eurodéputé français, et quatre organisations en représailles à des sanctions de l'UE pour la répression de Pékin contre la minorité musulmane des Ouïghours.

dla/fz/lch

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MAR 23

Mineurs étrangers: les Bouches-du-Rhône critiquées par la Défenseure des droits #

3/23/2021, 8:33 AM

Le département des Bouches-du-Rhône ne respecte pas ses obligations légales vis-à-vis des mineurs non accompagnés (MNA), ces jeunes migrants qu'il devrait prendre en charge, affirme la Défenseure des droits dans une décision que l'AFP a pu consulter lundi.

Cette autorité indépendante chargée de défendre les droits des citoyens avait été saisie par plusieurs associations d'aide aux migrants qui s'inquiétaient de la situation de ces mineurs sur les Bouches-du-Rhône, et en particulier à Marseille, où plus d'une centaine de jeunes sont actuellement à la rue selon différentes associations interrogées par l'AFP.

Dans sa décision du 17 mars, la Défenseure des droits affirme que le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, en ne respectant pas ses obligations légales de recueil provisoire d'urgence (une mise à l'abri immédiate prévue par la loi en attendant l'évaluation du jeune) porte "atteinte aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés et de leur intérêt supérieur".

Une atteinte qui est aussi portée, note la Défenseure des droits, aux jeunes qui lui sont confiés par l'autorité judiciaire et que le département ne prend pas en charge.

Sur le recueil provisoire d'urgence, la Défenseure note qu'actuellement, le délai d'attente va "jusqu'à cinq mois, la file active comprenant plus d'une centaine de jeunes". Elle déplore que "le caractère structurellement sous-dimensionné du dispositif de mise à l'abri MNA perdure depuis plusieurs années" dans ce département du Sud-Est de la France.

Les carences de la gestion départementale, soulève la Défenseure des droits, génère des conséquences désastreuses. Certains jeunes se livrent à la délinquance, "généralement de subsistance", "certains mineurs commettraient des délits pour tenter d'intégrer le dispositif de protection de l'enfance plus rapidement".

Selon les services du Conseil départemental, joints par l'AFP, "les MNA représentent plus d'un quart des enfants confiés à l'Aide sociale à l'enfance", et un budget de 51 millions d'euros. "Est-ce que vous savez combien de mineurs nous avons géré chaque année? On en a géré cinq fois plus qu'en 2015", a assuré sur la radio France Bleu Provence le 10 mars la présidente LR du département, Martine Vassal.

La Défenseure Claire Hédon reconnaît toutefois que la situation déjà difficile des Bouches-du-Rhône est "aggravée par la répartition nationale des mineurs". Le taux de MNA par rapport à la population dans le département est le deuxième le plus élevé de France après le département du Nord.

Elle recommande au département notamment d'augmenter de manière significative ses capacités de prise en charge mais demande aussi à la préfecture d'aider "dans la recherche de locaux ou bâtiments disponibles".

jp/iw/bow

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LocationMarseille - FRA
Date3/23/2021, 8:33 AM