Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire en rachetant Bombardier Transport #
Le constructeur ferroviaire français Alstom est devenu vendredi le numéro deux mondial du secteur en bouclant le rachat de son concurrent Bombardier, qui lui permet de compléter sa gamme de produits et son implantation géographique, avec une très forte position en France.
Alstom va débourser au total 5,5 milliards d'euros pour racheter 100% de Bombardier Transport. Le groupe français va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels".
C'est beaucoup moins que le prix de 5,8 à 6,2 milliards d'euros avancé lorsque l'opération a été annoncée en février 2020, et dans le bas de la fourchette de 5,5 à 5,9 milliards réévaluée en septembre.
Alstom devient le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros et 75.000 employés dans 70 pays, dont 17.500 ingénieurs. Le Chinois CRRC reste loin devant avec près de 29 milliards d'euros (en 2019), le troisième étant l'Allemand Siemens Mobility, avec qui le groupe français devait fusionner avant que la Commission européenne ne mette son veto en février 2019.
Le PDG Henri Poupart-Lafarge a salué dans un communiqué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente", fort d'un carnet de commandes de 71,1 milliards d'euros.
Le groupe se réjouit d'avoir dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
De fait, Alstom est particulièrement bien établi en France, en Italie, en Espagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Brésil, tandis que Bombardier Transport -une structure assez décentralisée, basée à Berlin- était bien implanté au Royaume-Uni, en Allemagne, dans les pays Nordiques, en Chine et en Amérique du Nord.
Dans les matériels roulant, Bombardier apporte des spécialités jusqu'à présent ignorées par Alstom, comme le monorail, le "people mover" (un petit métro automatique surtout employé dans les aéroports), le tramway à voie métrique ou certains types de locomotives.
Ses produits vont prochainement arborer le logo du nouveau propriétaire. "Il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", a expliqué M. Poupart-Lafarge à l'AFP.
Bombardier Transport apporte aussi certains contrats à problèmes (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité), que la direction va devoir "stabiliser", selon l'expression du PDG.
La branche ferroviaire du groupe canadien, déficitaire, laisse une trésorerie négative.
"Évidemment, la marge va être très diluée au départ", prévient M. Poupart-Lafarge, qui donnera de nouveaux objectifs financier cet été.
Les marchés apprécient néanmoins. A la Bourse de Paris vendredi, le titre Alstom -qui a bien résisté depuis un an- n'a perdu que 0,36% à 44,86 euros, dans un marché en baisse de 2,02%.
Alstom va désormais employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls Siemens et l'Espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
La période de concurrence entre Alstom et Bombardier se termine d'ailleurs sur une polémique, le premier ayant bloqué en justice l'attribution au second, allié à CAF, d'un gros contrat pour de nouvelles rames du RER francilien.
Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation, mais "c'est un peu plus long que prévu", selon M. Poupart-Lafarge.
Skoda devrait aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et une série de trains régionaux qu'elle produit, tandis que le groupe japonais Hitachi doit reprendre la participation de Bombardier dans le train à grande vitesse Zefiro V300.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
liu/soe/LyS
L'expert mandaté par les syndicats de Suez consultera "la semaine prochaine" les documents fournis par Veolia #
Un expert désigné par les comités d'entreprise de Suez consultera "la semaine prochaine" les documents fournis par Veolia portant sur son projet de rachat de son concurrent, dans le cadre de la procédure d'information-consultation en cours, a annoncé vendredi un représentant syndical de Suez à l'AFP.
"L'expert se rendra dans la +dataroom+ la semaine prochaine", a assuré Franck Reinhold von Essen, secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez.
Veolia avait annoncé le 10 décembre dernier que les experts mandatés par les instances du personnel de Suez auraient "un accès privilégié" à ces documents réunis en une +dataroom+ au sein du cabinet d'avocats de Veolia.
Ceux-ci portent sur le rachat début octobre par Veolia des 29,9% de Suez anciennement possédés par Engie, et de l'offre publique d'achat (OPA) qu'entend mener Veolia sur les 70,1% restants du capital de son concurrent, qui suscitent une opposition véhémente et constante aussi bien de la direction que des syndicats de Suez.
Mais les comités d'entreprise de Suez, qui doivent donner leur avis sur le projet de Veolia dans le cadre d'une procédure d'information-consultation, avaient jusqu'à présent refusé d'envoyer des experts consulter les documents, en raison de critères de confidentialité jugés trop contraignants.
L'évolution de la position des syndicats de Suez s'explique selon Franck Reinhold von Essen par "des conditions d'accès qui sont en train de s'assouplir". "Ils vont laisser l'expert faire son expertise", a-t-il ajouté.
"Les conditions de confidentialité sont les mêmes. Ce n'est pas cela qui explique que les IRP (instances représentatives du personnel, ndlr) de Suez décident - enfin, après 5 mois - d'accéder à la +data room+", a réagi Veolia auprès de l'AFP.
"Ces conditions visent à protéger tant Veolia que Suez et ses experts. Car Veolia et Suez sont concurrentes et cotées. Certains documents peuvent ainsi être consultés sans violer ni le droit de la concurrence, ni le droit boursier", a poursuivi le groupe.
La procédure d'information-consultation des 99 CSE sera achevée au 31 mai, selon la direction et les syndicats de Suez. La direction de Veolia a quant à elle répété à plusieurs reprises qu'elle estimait que celle-ci pouvait se terminer dès le 5 février.
En parallèle, l'intersyndicale de Suez a annoncé vendredi qu'elle allait entrer en contact avec les fonds d'investissement Ardian et GIP, porteurs d'une offre alternative. "A nous d'analyser la proposition qui aura le moins d'impact pour les salariés", précise Franck Reinhold von Essen.
kau/cel/LyS
AstraZeneca: l'UE ne peut être seule affectée par les retards (Paris) #
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a déclaré vendredi qu'il fallait "clarifier" les retards de livraison du vaccin contre le Covid d'AstraZeneca à l'UE et averti que les Européens ne pouvaient être pénalisés au bénéfice d'un "autre pays".
"il peut y avoir des difficultés de production (...) mais s'il y a des retards justifiés, il n'y a pas de raison qu'ils affectent uniquement l'UE", a-t-il souligné lors d'un briefing avec quelques journalistes.
"il ne peut pas y avoir d'un côté un retard significatif des livraisons à l'égard de l'Europe et de l'autre des livraisons qui sont maintenues ou accélérées vers un autre pays", a-t-il martelé, sans préciser notamment s'il visait le Royaume-Uni.
Mis en cause pour ses retards de livraison annoncés, le groupe AstraZeneca a évoqué une "baisse de rendement" dans une usine européenne pour justifier ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre.
Bruxelles a jugé ces explications "insatisfaisantes" et demandé une inspection d'une usine belge du groupe, où "certains documents et données" ont été saisis jeudi.
L'enquête est en cours, a relevé Clément Beaune, en se refusant à parler de "soupçons" et en se félicitant par ailleurs de la mise en place d'un mécanisme européen de contrôle des exportations de vaccins contre le Covid.
"C'était nécessaire parce qu'il y avait une inquiétude collective et qu'on doit encore clarifier ce qui se passe avec AstraZeneca", a-t-il dit.
"On veut vérifier qu'il n'y a pas d'iniquité de non-respect des engagements pris dans les livraisons", a-t-il encore souligné à propos de l'enquête en cours.
vl/dla/ode
Flunch: la justice valide l'ouverture d'une procédure de sauvegarde #
Le tribunal de commerce de Lille a validé vendredi l'ouverture d'une procédure de sauvegarde demandée par l'enseigne de restauration Flunch, touchée de plein fouet par la crise sanitaire.
"L'entreprise a présenté les garanties nécessaires pour prétendre à ce régime de sauvegarde" d'une durée de six mois renouvelables, a réagi Grégory Dubois, délégué syndical CFDT, qui a fait part de son "soulagement".
"C'était la seule décision pour avoir une chance de relancer l'entreprise", a-t-il déclaré à la presse à l'issue de l'audience. "Cela nous tenait à coeur que l'entreprise perdure et que l'on puisse sauver le maximum d'emplois et assurer l'avenir des salariés".
L'enseigne - qui a vu son chiffre d'affaires plonger de près de 212 millions d'euros (-57%) l'an dernier pour les 161 restaurants détenus en propre en France - avait annoncé mercredi avoir demandé à être placée sous procédure de sauvegarde et chercher à céder une soixantaine d'établissements.
Son directeur général, Thierry Bart, s'est dit "très heureux et très satisfait" de cet avis favorable, qui "va nous donner du temps pour travailler la réouverture le plus rapidement possible de nos restaurants".
"Nos représentants et nos équipes sont derrière nous avec un seul et même objectif: sauver Flunch et le maximum d'emplois pour que l'on soit demain encore plus fier de cette belle marque mythique de la restauration française, qui a une vraie place sur le marché", a-t-il déclaré, ajoutant que "Flunch sortira encore plus fort de cette crise du Covid-19".
Pourtant, "tout n'est pas encore fait", a nuancé Marie-José Bienvenue, déléguée syndicale CGT, pour qui les négociations s'annoncent "compliquées" en raison d'un "dialogue social inexistant dans l'enseigne".
Cette procédure "nous garantit que les salaires seront versés et que l'actionnaire nous soutient pendant cette période d'observation même si la transformation n'est aujourd'hui qu'à ses balbutiements", a confié à l'AFP Philippe Delahaye, délégué CFE-CGC. "Notre grande inquiétude concerne les établissements annoncés en future reprise ou fermeture: y aura-t-il réellement des repreneurs et dans quelles conditions? "
Née en 1971, Flunch, qui se veut "la première chaîne française de restauration en libre-service" avec 55 millions de clients servis par an avant le Covid dans 227 restaurants dans l'Hexagone, appartient à la constellation d'entreprises Mulliez (Decathlon, Auchan, Boulanger, Leroy Merlin, Kiabi, Saint Maclou...), ayant pour la plupart leur siège dans le nord de la France.
cmk/rl/dlm
Les grandes dates du constructeur ferroviaire Alstom #
Le constructeur ferroviaire français Alstom, qui a bouclé vendredi le rachat de Bombardier Transport pour devenir le numéro deux du secteur, est un fleuron industriel français à l'histoire mouvementée.
Contraction de "Alsace" et "Thomson", Als-Thom, qui deviendra ensuite Alsthom, naît en 1928 d'un rapprochement entre la Société alsacienne de constructions mécaniques et la Compagnie française pour l'exploitation des procédés Thomson-Houston (CFTH), une filiale de l'américain General Electric.
Devenue en 1969 filiale de la Compagnie générale d'électricité (CGE, futur Alcatel), Alsthom fusionne avec les Chantiers de l'Atlantique.
Le groupe qui se rebaptise Alsthom-Atlantique, se distingue en participant au programme des trains à grande vitesse, TGV, en France. Il est nationalisé en 1982 avec la CGE sous la présidence de François Mitterrand.
En juin 1998, la société -qui perd son "h"- est introduite en Bourse: 52% de son capital est cédé au public par les maisons mères GEC et Alcatel (ex-CGE).
Malgré un recentrage sur le transport et le secteur énergétique, Alstom est au bord de la faillite début 2000.
Plusieurs plans de sauvetage sont lancés en 2003 et 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, mais la Commission européenne exige que l'Etat sorte du capital avant juillet 2008.
Alstom cède en 2006 le contrôle des Chantiers de l'Atlantique au norvégien Aker Yards. L'Etat français sort du capital en cédant sa part de 21,03% à Bouygues qui devient l'actionnaire principal.
Alstom est courtisé début 2014 par l'américain General Electric et par l'allemand Siemens. Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg affiche sa "vigilance patriotique".
GE emporte les faveurs d'Alstom et du gouvernement socialiste de Manuel Valls en novembre 2014.
Le géant américain met la main sur la branche énergie d'Alstom. Ce dernier reste un groupe indépendant recentré sur le ferroviaire, avec l'Etat français comme actionnaire de référence à 20% via les actions prêtées par le groupe Bouygues.
Fragilisé par une baisse des commandes en France, Alstom annonce en septembre 2016 l'arrêt de sa production de locomotives sur son site emblématique de Belfort d'ici 2018.
"Inacceptable!", tonne le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Un plan est mis au point pour sauver le site avec de nouvelles commandes de TGV et de locomotives.
Le 26 septembre 2017, un protocole d'accord pour un rapprochement entre Alstom et Siemens est signé. Le nouveau groupe, créé pour faire face à une concurrence chinoise, s'engage au maintien de l'emploi et des sites industriels pour quatre ans.
Alstom et Siemens font savoir début 2019 que les concessions exigées par la Commission européenne pour autoriser leur union apparaissent inatteignables.
Le 6 février 2019, Bruxelles interdit le rapprochement. Le gouvernement français dénonce "une faute politique et économique" tandis que le concurrent canadien Bombardier se déclare "heureux de la décision".
Le 17 février 2020, Alstom annonce un protocole d'accord avec Bombardier pour racheter 100% de Bombardier Transport, branche ferroviaire du groupe canadien.
Le 31 juillet, la Commission européenne approuve sous conditions l'opération. Les chevauchements d'activités d'Alstom avec Bombardier sont beaucoup moins grands qu'avec Siemens, ce qui facilite l'approbation.
Le 29 janvier 2021, Alstom annonce avoir finalisé le rachat de Bombardier Transport pour un montant total de 5,5 milliards d'euros.
ot/cds/liu/swi
Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire en rachetant Bombardier Transport #
Le constructeur ferroviaire français Alstom est devenu vendredi le numéro deux mondial du secteur en bouclant le rachat de son concurrent Bombardier, qui lui permet de compléter sa gamme de produits et son implantation géographique, avec une très forte position en France.
Alstom va débourser au total 5,5 milliards d'euros pour racheter 100% de Bombardier Transport. Le groupe va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard qu'il devra reprendre pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels".
C'est beaucoup moins que le prix de 5,8 à 6,2 milliards d'euros avancé lorsque l'opération a été annoncée en février 2020 et dans le bas de la fourchette de 5,5 à 5,9 milliards réévaluée en septembre.
Alstom devient le numéro deux mondial du secteur avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros et 75.000 employés dans 70 pays, dont 17.500 ingénieurs. Le Chinois CRRC reste loin devant avec près de 29 milliards d'euros (en 2019), Siemens Mobility étant troisième à 9 milliards.
Le PDG Henri Poupart-Lafarge a salué dans un communiqué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente", fort d'un carnet de commandes de 71,1 milliards d'euros.
Le groupe se réjouit d'avoir dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
De fait, Alstom est bien établi en France, en Italie, en Espagne, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Afrique du Nord et au Brésil, tandis que Bombardier Transport --une structure assez décentralisée, basée à Berlin-- était bien implanté au Royaume-Uni, en Allemagne, dans les pays Nordiques, en Chine et en Amérique du Nord.
Dans les matériels roulant, Bombardier apporte des spécialités jusqu'à présent ignorées par Alstom, comme le monorail, le "people mover" (petit métro automatique surtout employé dans les aéroports), le tramway à voie métrique ou certains types de locomotives.
Ses produits vont prochainement arborer le logo du nouveau propriétaire. "Il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", a expliqué M. Poupart-Lafarge à l'AFP.
Bombardier Transport apporte aussi certains contrats à problèmes (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité), que la direction va devoir "stabiliser", selon l'expression du PDG.
La branche ferroviaire du groupe canadien était d'ailleurs déficitaire sur les neuf premiers moins de 2020 (derniers chiffres connus), et laisse une trésorerie négative.
"Évidemment, la marge va être très diluée au départ", prévient M. Poupart-Lafarge, qui donnera de nouveaux objectifs financier cet été.
Alstom va désormais employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls l'Allemand Siemens et l'Espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
La période de concurrence entre Alstom et Bombardier se termine d'ailleurs sur une polémique, le premier ayant bloqué en justice l'attribution au second, allié à CAF, d'un gros contrat pour de nouvelles rames du RER francilien.
Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le Tchèque Skoda Transportation, mais "c'est un peu plus long que prévu", selon M. Poupart-Lafarge.
Skoda doit aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.
Toujours pour satisfaire Bruxelles, le groupe japonais Hitachi va parallèlement rependre la participation de 50% de Bombardier dans les trains à grande vitesse italiens Zefiro V300.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
liu/pn/LyS
La France commande 12 Rafale pour remplacer ceux vendus à la Grèce #
C'est le pendant de l'achat de Rafale par la Grèce: la ministre des Armées Florence Parly a annoncé vendredi la commande de 12 avions de combat pour remplacer les 12 appareils de l'armée de l'Air vendus d'occasion à Athènes.
La France a cruellement besoin d'exportations dynamiques pour conserver la viabilité de son industrie et de sa stratégie de défense. Paris a donc accepté de prélever 12 appareils de sa propre aviation de chasse pour pouvoir fournir rapidement et à moindre coûts la Grèce, qui cherche à retrouver la supériorité aérienne face à la Turquie voisine.
Athènes a ainsi signé lundi le contrat prévoyant la fourniture de six Rafale neufs et douze d'occasion d'ici fin 2023 pour près de 2,5 milliards d'euros.
Mais il n'est pas question d'affaiblir les capacités françaises alors que le Rafale est "le joyau de nos armées" et a encore effectué cette semaine "18 sorties aériennes et deux frappes sur le théâtre irako-syrien", selon la ministre des Armées.
"Je vous annonce donc aujourd'hui la commande de 12 avions de combat Rafale pour la France, au profit de l'armée de l'Air et de l'Espace", a annoncé Florence Parly lors d'un déplacement à Argonay (Haute-Savoie) où Dassault Aviation -seul avionneur au monde à le faire en interne- produit les commandes de vol de ses appareils.
La Direction générale de l'Armement (DGA) contractualisera la commande avec Dassault, Safran (motorisation) et Thales (électronique) en février.
Avec les avions que l'avionneur doit déjà livrer, "cette commande permettra d'assurer la pérennité de votre plan de charge et de celui de vos sous-traitants jusqu'à la fin de l'année 2025", a-t-elle déclaré.
L'avionneur pourra ainsi maintenir une cadence d'environ un Rafale par mois, essentielle pour maintenir la viabilité de ses chaînes de production.
"Une cadence d'un Rafale par mois, cela représente 7.000 emplois, chez Dassault mais aussi au sein de près de 500 PME qui travaillent avec vous", a rappelé Florence Parly.
Cette commande vient donc soutenir l'activité d'entreprises qui, pour la plupart d'entre elles, ont également une activité civile et sont affaiblies par la crise du secteur aéronautique.
Pour le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, "la commande nationale marque l'engagement à long terme des Armées en faveur de notre avion et le crédibilise très fortement à l'exportation, laquelle en retour contribue de plus en plus au maintien de cette activité".
Le montant du budget consacré à cet achat n'a pas été dévoilé. Il sera notamment financé par le produit de la cession à Athènes des 12 avions prélevés sur l'inventaire de l'armée de l'Air, qui est "de l'ordre de 400 millions d'euros", selon le cabinet de la ministre.
Le prix d'un Rafale "tout équipé, c'est une centaine de millions d'euros", avait récemment indiqué Eric Trappier.
"Ces appareils seront livrés à la fin des livraisons des 28 déjà commandés (par la France, NDLR) auprès de Dassault, à savoir en 2025", a affirmé à l'AFP le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Philippe Lavigne.
L'armée de l'Air comptera alors 129 Rafale, la Marine 42.
Les six premiers avions d'occasion destinés à la Grèce seront livrés "à partir de cet été", les six neufs "à partir d'octobre 2022" et les six derniers appareils d'occasion "à partir d'avril 2023", a confié Mme Parly aux Echos.
Cet étalement vise à limiter l'impact pour les opérations de l'armée de l'Air, le temps que les nouveaux appareils soient produits.
Pour le réduire encore, le général Lavigne compte réduire l'indisponibilité des appareils en service. Il faudra notamment pour cela consacrer plusieurs dizaines de millions d'euros à l'achat de pièces de rechange supplémentaires.
Dassault Aviation, qui livre actuellement des Rafale au Qatar (36 appareils commandés) et à l'Inde (36), peut espérer gagner dans les mois à venir de nouveaux clients: le Rafale est notamment en compétition en Suisse (36 à 40 avions), en Finlande (jusqu'à 64 appareils) et en Croatie (12 appareils).
mra-dab/soe/LyS
Les syndicats de Suez vont rencontrer les fonds Ardian et GIP, porteurs d'une offre de rachat #
Les syndicats de Suez, hostiles au projet de rachat mené par Veolia, vont rencontrer Ardian et GIP pour discuter du projet des deux fonds d'investissement, qui veulent racheter les actions de Veolia dans Suez, ont annoncé les deux parties à l'AFP vendredi.
"L'intersyndicale Suez (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO) et le consortium Ardian-GIP vont engager des rencontres afin d'évoquer le soutien du consortium à la solution alternative à l'OPA hostile de Véolia organisée par les dirigeants de Suez", a-t-elle écrit dans un communiqué.
"Cette rencontre vise à expliquer aux représentants de l'intersyndicale les intentions d'Ardian et de GIP dans ce projet", a précisé Ardian auprès de l'AFP.
Suez a annoncé le 17 janvier avoir obtenu le soutien des fonds d'investissement français Ardian et américain GIP pour proposer une "solution amicale" à Veolia afin de trouver une issue à la guerre que se livrent les deux groupes de gestion de l'eau et des déchets.
Mais cette offre a rapidement été écartée par Veolia, qui a acquis en octobre les 29,9% de Suez possédés par Engie et annoncé dans le même temps son intention de mener une offre publique d'achat (OPA) sur les 70,1% restants du capital de son concurrent.
Le projet de Veolia a été froidement accueilli par les syndicats de Suez, qui s'inquiètent du sort réservé à Suez Eau France, la filiale spécialisée dans la distribution de l'eau, que Veolia ne pourra conserver en raison de lois anti-trust.
"Pour moi, ça reste un projet financier", a encore dit Franck Reinhold von Essen, le secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez, après une rencontre avec la direction de Veolia jeudi.
"Sans nous exprimer sur le projet, on apprécie la démarche d'Ardian et de GIP, le fait qu'ils soient ouverts à des discussions", a-t-il réagi vendredi.
Dès l'annonce de leur offre, Ardian et GIP ont "souligné que ce projet, qui prévoit notamment une augmentation significative de l'actionnariat salarié, ne pourrait se réaliser sans une adhésion forte des partenaires sociaux du Groupe Suez, d'où l'importance de ce dialogue", a rappelé Ardian.
"Ca fait plaisir de ne pas avoir à traîner les gens au tribunal pour les rencontrer", a souri Franck Reinhold von Essen, en référence aux nombreuses procédures judiciaires ouvertes ces derniers mois entre Veolia, Suez et les comités d'entreprises de cette dernière.
"Ensuite, à nous d'analyser la proposition qui aura le moins d'impact pour les salariés", a-t-il continué.
kau/cel/bma
Avec Bombardier, Alstom sera assez gros "partout dans le monde" (PDG) #
L'acquisition de Bombardier Transport par Alstom, bouclée ce vendredi, va permettre au groupe français d'avoir "une taille critique partout dans le monde" et de mettre davantage l'accent sur l'innovation, indique son PDG, Henri Poupart-Lafarge, dans un entretien à l'AFP.
Une conséquence directe de cette opération, qui fait d'Alstom le numéro deux mondial de l'industrie ferroviaire, va être la disparition de la marque canadienne dans le secteur, annonce-t-il.
"il n'y a pas de raison de garder le nom de Bombardier pour les trains", dit-il, puisque le groupe québécois va continuer à construire des avions d'affaires sous cette marque.
"Alstom a une bonne réputation dans le ferroviaire, donc ce n'est pas la peine de se lancer dans un nouveau nom", explique-t-il. C'est donc Alstom qui s'agrandit, en gardant son appellation qui est aussi sa marque commerciale.
Maintenant que l'acquisition est bouclée, les deux équipes vont se mettre au travail dès lundi pour se fondre dans une nouvelle organisation. "Un processus qui prendra du temps", selon Henri Poupart-Lafarge.
"La première priorité, c'est bien évidemment la stabilité de l'ensemble de l'organisation, des projets, des relations avec les clients...", décrit-il. "Il ne va pas y avoir une révolution lundi!"
"Le plus gros boulot, c'est de stabiliser les contrats" qu'Alstom hérite de Bombardier Transport, signale le dirigeant.
"Dedans, il y a des contrats qui connaissent des difficultés (avec des retards de livraison, des pénalités à payer et souvent des problèmes de rentabilité, ndlr). il ne faut pas non plus négliger les autres", qui risqueraient d'en rencontrer, pointe-t-il.
"Il faut absolument retrouver de la sérénité dans la gestion des projets", avec les clients, les fournisseurs et les employés eux-mêmes, insiste le patron d'Alstom.
Henri Poupart-Lafarge souligne que Bombardier avait une organisation assez similaire à celle d'Alstom. Le groupe canadien avait lui aussi choisi une expansion mondiale, avec une bonne complémentarité à la fois géographique et dans les gammes de produits.
Bombardier Transport apporte à Alstom "une taille critique partout dans le monde". "On sera aussi gros que des acteurs régionaux partout dans le monde", se réjouit le PDG.
"En dehors de l'Europe --et ça n'a pas été non plus majeur--, on n'a pas eu de problème avec les autorités de la concurrence parce que précisément, marché par marché, nos points forts sont leurs points faibles et réciproquement", indique-t-il.
"Le but de l'acquisition de Bombardier, c'est d'avoir une bonne couverture géographique", note-t-il. "Il faut absolument augmenter notre capacité d'innovation, pour pouvoir apporter de nouvelles solutions au marché."
"Et c'est notre responsabilité, en tant que plus gros acteur occidental" face au géant chinois CRRC dont la "force de frappe pour l'innovation (...) est très importante", ajoute-t-il.
Henri Poupart-Lafarge croit dur comme fer au potentiel du ferroviaire, malgré la crise actuelle. "Le marché reste tout à fait porteur", insiste-t-il.
"L'année 2020 a été très difficile, et on a eu beaucoup de retard de nouvelles commandes", regrette-t-il. "Mais ce qu'on voit sur 2021 est très prometteur", ajoute-t-il aussitôt.
"On voit en Europe les effets des plans de relance" --à l'exception majeure de la France où le gouvernement s'est concentré sur la réhabilitation de ses voies ferrées--, remarque le patron d'Alstom, qui salue aussi l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis de Joe Biden, "plus sensible aux questions environnementales" et ami des trains.
Sur le plan comptable, Alstom va intégrer les résultats du périmètre de Bombardier Transport à partir de février (ce qui fera deux mois sur l'exercice 2020/21, clos le 31 mars). M. Poupart-Lafarge entend fixer de nouveaux objectifs "vers l'été".
"Evidemment, la marge va être très diluée au départ", celle de Bombardier Transport étant actuellement très faible, a-t-il prévenu. La branche perdait même de l'argent sur les neuf premiers mois de 2020.
liu/mra/ak/spi
Alstom boucle le rachat de Bombardier Transport pour 5,5 milliards d'euros #
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.
Alstom va concrètement payer 4,4 milliards d'euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s'ajoutent 1,1 milliard qu'il devra reprendre pour combler une trésorerie négative et "d'autres ajustements contractuels", a précisé le groupe dans un communiqué.
Alstom devient ainsi le numéro deux mondial du secteur derrière le chinois CRRC avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros, et 75.000 employés dans 70 pays.
Le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge a salué la création d'"un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente".
Le groupe aura dans sa nouvelle configuration "un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies", grâce à la bonne complémentarité d'Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu'à présent des tailles à peu près comparables.
Alstom change dans l'opération d'actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
Le groupe va employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
L'acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L'association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls l'allemand Siemens et l'espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
Mais Alstom s'est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation.
Skoda doit aussi reprendre une partie de l'usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.
liu/cd/spi
Alstom boucle le rachat de Bombardier Transport pour 5,5 mds EUR #
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé vendredi avoir finalisé l'acquisition de son concurrent canadien Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d'euros au total.
Le groupe devient ainsi le numéro deux mondial du secteur derrière le chinois CRRC, avec un chiffre d'affaires combiné de 15,7 milliards d'euros, et 75.000 employés dans 70 pays --dont 11.500 en France--, a-t-il indiqué dans un communiqué.
liu/tq/nth
Sanofi R&D veut supprimer 364 postes, les salariés de Strasbourg manifestent contre leur transfert #
La direction de Sanofi-Aventis Recherche et Développement (R&D) a précisé jeudi, selon plusieurs sources syndicales, qu'elle voulait supprimer 364 emplois en France, tandis qu'à Strasbourg, des salariés ont manifesté contre le transfert en région parisienne de la totalité des 56 postes du site alsacien.
Lors d'un comité social et économique (CSE) central, la direction a indiqué que les suppressions de postes allaient viser "principalement la recherche", d'après les sources syndicales. Cette réorganisation sera réalisée via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) comprenant un plan de départs volontaires (PDV), ont-elles ajouté.
Ces suppressions et transferts de postes s'inscrivent dans la restructuration annoncée en juin 2020 par le groupe pharmaceutique Sanofi. Le laboratoire avait alors dit vouloir supprimer jusqu'à 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France sur trois ans.
Chez Sanofi-Aventis R&D, la restructuration va concerner "les quatre sites" de cette entité du groupe pharmaceutique, situés à Strasbourg, Montpellier, Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Chilly-Mazarin (Essonne), d'après les sources syndicales.
Les suppressions de postes toucheront "principalement la recherche", mais la "chimie de synthèse et les fonctions support des sites" seront aussi affectées, ont-elles ajouté. Pour les départs volontaires, le plan prévoit un dispositif de pré-retraite, des aides à la formation ou encore des aides à la création d'entreprise.
Cette réorganisation devrait être réalisée "d'ici un an, sauf pour Strasbourg qui aurait six mois de plus", a indiqué l'une des sources syndicales. "Pour Strasbourg, il ne s'agira pas de volontariat mais de reclassement interne à Vitry-sur-Seine. A terme, Strasbourg ne sera plus un site de Sanofi", a souligné cette source. "Il y a semble-t-il une recherche active d'un repreneur", a rapporté une autre source syndicale.
Interrogée par l'AFP, la direction du groupe Sanofi n'a pas voulu "commenter ces éléments", en se disant "respectueuse du calendrier et du dialogue social qui doit avant tout se dérouler au sein de l'entreprise". "La R&D France est au coeur de l'ambition d'innovation de Sanofi" et bénéficiera d'"investissements massifs", dans le cadre de la "nouvelle stratégie", a-t-elle assuré.
Les autres suppressions de postes prévues en France et annoncées en juin, concernant d'autres entités du groupe, ont déjà été négociées. Des accords de rupture conventionnelle collective (RCC) ont été signés l'an dernier.
A Strasbourg, des salariés de Sanofi, soutenus par des députés LREM, ont manifesté contre leur transfert en région parisienne. "Sanofi sacrifie son excellence strasbourgeoise", proclamait la banderole derrière laquelle se sont réunis une trentaine des 56 salariés titulaires de ce site consacré à la R&D en immuno-oncologie. Sur leurs blouses, ces scientifiques avaient dessiné les pièces d'un jeu d'échecs, pour exprimer leur sentiment "d'être des pions sacrifiables".
"Le fait de nous proposer un transfert sur la région parisienne est une manière de masquer la réalité: la plupart des salariés ne pourront pas y aller pour des raisons personnelles, financières ou familiales, donc c'est une façon détournée de nous dire: +on se débarrasse de vous+", a dit à l'AFP François Spielmann, employé au service support.
"Qu'est-ce qui peut arriver à un site où il n'y a plus personne ? C'est la fermeture", a estimé Anne Eschbach. "Alors même que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire garantissait la semaine dernière qu'il n'y aurait pas de fermeture de site."
D'après plusieurs salariés, quatre repreneurs potentiels seraient intéressés par le site strasbourgeois. Selon un délégué ayant participé au CSE central, la direction veut se laisser "le temps d'étudier la possibilité d'un repreneur".
apz-er/cel/caz
Après une rencontre avec Veolia, "les inquiétudes persistent" pour les syndicats de Suez #
"Les inquiétudes persistent" quant au projet de rachat de Suez par Veolia et "le démantèlement est confirmé", ont estimé les syndicats de Suez jeudi, après une rencontre entre le Comité d'entreprise européen (CEE) du spécialiste du traitement de l'eau et des déchets et son concurrent, qui ambitionne de le racheter.
"A l'issue des échanges, les inquiétudes persistent et le démantèlement des activités en France est bien confirmé", a écrit l'intersyndicale de Suez (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO) dans un communiqué.
Le CEE de Suez, réuni jeudi, recevait en "invité" une délégation composée du PDG de Veolia Antoine Frérot et de quatre autres dirigeants de l'entreprise, dans le cadre de la procédure d'information-consultation des comités d'entreprise de Suez. Veolia s'est félicitée dans un communiqué d'échanges "constructifs et cordiaux".
"On avait prévu 120 questions, on a pu en poser une quarantaine, donc il faudra qu'on se revoie", a précisé à l'AFP Franck Reinhold von Essen, secrétaire CGT du CEE. "Pour moi, ça reste un projet financier", a-t-il ajouté.
Suez et Veolia s'affrontent depuis l'annonce début octobre du rachat par Veolia des 29,9% de Suez possédés par Engie. La multinationale dirigée par Antoine Frérot entend acquérir via une offre publique d'achat (OPA) les 70,1% restants du capital de son concurrent.
Mi-janvier, Suez a proposé un plan B en annonçant avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP pour aboutir à "une solution amicale" avec son concurrent.
"Les engagements sociaux - qui ont été confirmés, la qualité du projet industriel, le maintien de la souveraineté française restent des caractéristiques fortes du projet porté par Veolia. Ce que les fonds Ardian et GIP ne peuvent ni offrir, ni garantir", a souligné Veolia à l'issue de la réunion de jeudi.
"Il n'y aucune surprise sur les activités françaises car il est de notoriété publique que Veolia ne peut conserver Suez Eau France pour des raisons de concurrence", a également déclaré le groupe.
Le sort de Suez Eau France, que devra céder Veolia en cas de rachat, inquiète particulièrement les syndicats. Veolia compterait céder ces activités au fonds Meridiam.
"La direction de Veolia a bien confirmé que les cessions nécessaires ne toucheraient pas que les entités Suez, mais également des entités Veolia", affirment en outre les syndicats de Suez.
"L'intersyndicale réitère, expressément, sa demande de rendez-vous auprès de monsieur le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance" Bruno Le Maire, "afin de pouvoir exposer les risques sociaux majeurs que comporte ce projet d'OPA hostile", termine leur communiqué.
Le CEE de Suez doit rendre d'ici le 31 mai son avis sur le projet de rachat porté par Veolia.
kau-cho/cel/LyS
Duralex: l'horizon se dégage grâce à Pyrex #
La célèbre verrerie Duralex est sauvée: le tribunal de commerce d'Orléans a validé jeudi l'offre de reprise du seul candidat encore en lice, l'ambitieuse maison mère de Pyrex, International Cookware.
Les salariés peuvent enfin souffler. Une quarantaine de sympathisants et d'employés de la verrerie a d'ailleurs applaudi la nouvelle sur les marches du Palais de Justice d'Orléans.
Le projet de Pyrex prévoit en effet de reprendre la quasi-totalité des 248 employés, à l'exception de deux cadres dirigeants. Cette reprise sans casse sociale met ainsi un terme à plusieurs mois d'angoisse depuis le placement de l'usine en redressement judiciaire en septembre 2020.
"C'est un plan de reprise qui tient la route. Il y avait besoin d'un groupe avec des finances solides. L'essentiel c'est que les emplois sont sauvegardés", a réagi Pascal Colichet, secrétaire CGT du CSE de Duralex.
La dernière version de l'offre de Pyrex a donc convaincu salariés et juges de lui confier les clefs de la verrerie basée à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), dans la banlieue d'Orléans.
Initialement un peu trop faible financièrement au goût du tribunal, elle avait été remaniée en début de semaine. Pyrex a maintenu sa proposition de 3,55 millions d'euros, en concentrant son projet, excluant notamment la reprise d'un contrat avec Axa d'une valeur d'un million d'euros.
L'annonce marque la fin d'un long calvaire pour les salariés, car malgré sa notoriété, la verrerie enchaîne les déboires depuis une vingtaine d'années.
Duralex a ainsi déjà connu un dépôt de bilan en 2005 et une faillite en 2008, avant d'être reprise in extremis par ses précédents dirigeants, Antoine et André Ioannidès.
En 2017, les problèmes se sont aggravés en raison d'un incident lors du remplacement du four et la situation s'est encore dégradée l'an dernier avec la crise sanitaire, jusqu'à un placement en redressement judiciaire en septembre 2020.
C'est le paradoxe de Duralex: ses créations, Picardie et Gigogne en tête, font le bonheur des cantines scolaires et des visiteurs de la boutique design du MoMA de New York, mais l'entreprise souffre d'un outil industriel vétuste et d'une politique commerciale mal adaptée.
C'est pour cela que l'offre d'International Cookware a reçu le l'aval des juges du tribunal de commerce. Ils avaient d'ailleurs évoqué un projet de "grande qualité", lors de l'audience du 22 janvier.
Le groupe, basé à Châteauroux, a en effet présenté un ambitieux programme de développement industriel et commercial pour redynamiser la marque, symbole du "Made in France".
Le verrier, propriété du fonds d'investissement Kartesia, prévoit notamment d'investir "à hauteur de 17,4 millions d'euros sur la période 2021 à 2024" et d'apporter 21 millions de fonds propres sur la même période, dont 12 millions dès cette année, selon le jugement du tribunal.
International Cookware entend "vendre plus", en mettant "au service de Duralex ses 101 distributeurs et son équipe commerciale". Le verrier veut aussi "vendre mieux" grâce à des innovations et une communication nouvelle, en s'appuyant sur la vente en ligne.
Enfin, le groupe a l'ambition de "produire mieux", "grâce à des investissements sur l'outil de production" et "des synergies d'achats, de logistique et de transports".
Le président de la région Centre-Val de Loire François Bonneau, ainsi que celui d'Orléans Métropole Christophe Chaillou, avaient eux aussi apporté leur soutien. "Le rapprochement de Duralex et de Pyrex est enfin l'occasion de constituer un pôle autour du verre alimentaire unique au monde avec de nombreuses perspectives en termes de recherche-développement et d'innovation", ont-ils écrit dans un communiqué commun.
mam-chb/db/LyS
Entreprises: plus de créations et moins de défaillances en 2020 #
L'année 2020 a été paradoxale à plus d'un titre pour les entreprises, avec une augmentation des créations et une baisse très importante des défaillances, en pleine crise sanitaire liée au Covid-19, selon un bilan publié jeudi.
Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a recensé l'ensemble des inscriptions au registre du commerce et des sociétés (RCS), en hausse de 2,1% en 2020 avec 469.044 entreprises créées, selon le Bilan national des entreprises auquel a contribué le cabinet Xerfi.
Contrairement à l'Insee, qui a recensé l'an dernier 848.200 créations d'entreprises, le RCS ne prend en compte ni les artisans exerçant à titre individuel et inscrits au registre des métiers (RM), ni les agriculteurs qui n'exercent pas en société ou ne font pas de commerce.
Les nouvelles immatriculations au RCS sont très fortement tirées par le secteur transport et entreposage, qui comprend les livraisons à domicile et progresse de 24%, ainsi que la vente en ligne, en hausse de 70,5% avec 21.000 créations d'emplois.
"Avec les fermetures administratives imposées des points de ventes physiques, de nombreux indépendants se sont dirigés vers la vente en ligne et notamment via des places de marché", constatent les greffiers.
Au niveau du statut, les créations d'entreprises sont tirées par celles d'entreprises individuelles, en hausse de 14% et qui représentent désormais un tiers du total, et un peu par celles de sociétés par action simplifiées (s.a.s.), en hausse de 5%, alors que toutes les autres formes sociétales sont en recul.
Grâce notamment aux aides gouvernementales de soutien aux entreprises (PGE, chômage partiel, reports de charges) pour faire face aux conséquences de l'épidémie de Covid-19, les ouvertures de procédures collectives (liquidations ou redressements judiciaires) devant les tribunaux de commerce ont pour leur part diminué de 37,5% sur un an, à 27.645.
"En 2020, c'est plus de 16.000 défaillances d'entreprises qui n'ont pas eu lieu par rapport à une année normale comme 2019", selon le bilan.
Aussi "une explosion du nombre de défaillances d'entreprises est à anticiper dans les prochains mois, entraînant des destructions massives d'emploi", met en garde le document.
Et "l'enjeu majeur sera d'éviter les défaillances d'entreprises performantes" tout en limitant le sauvetage des entreprises zombies, soulignent les greffiers et Xerfi.
Pour l'an dernier, la part des liquidations judiciaires directes est en hausse de quatre points de pourcentage, à 77%, soulignant la situation désespérée de la plupart des entreprises qui arrivent devant le tribunal de commerce.
boc/kd/ah/swi
Duralex reprise par la maison mère de Pyrex, International Cookware #
L'offre de la maison mère de Pyrex, International Cookware, pour le rachat de la célèbre verrerie Duralex, avec maintien de la quasi-totalité des emplois, a été validée jeudi par le tribunal de commerce d'Orléans.
Le groupe basé à Châteauroux était le seul candidat encore en lice pour racheter la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), dans la banlieue d'Orléans, en redressement judiciaire depuis septembre 2020 et qui compte 248 salariés.
Lors de l'audience du 22 janvier, le tribunal de commerce avait toutefois demandé à International Cookware de revoir son offre, jugée un peu faible financièrement.
Révisant son offre, le groupe a maintenu son prix de cession, d'un montant de 3,5 millions d'euros, mais en a modifié le périmètre, pour répondre à la demande du tribunal.
La maison mère de Pyrex, qui avait reçu le soutien de la région Centre-Val de Loire et d'Orléans Métropole, propose un ambitieux plan de redressement pour Duralex. Elle prévoit notamment d'investir "à hauteur de 17,4 millions d'euros sur la période 2021 à 2024" et d'apporter 21 millions de fonds propres sur la même période, dont 12 millions dès cette année, selon le jugement du tribunal.
International Cookware, propriété du fonds d'investissement européen Kartesia, prévoit aussi de maintenir 246 emplois sur 248, seuls deux cadres dirigeants n'étant pas conservés.
mam-chb/db/LyS
La verrerie Duralex reprise par la maison mère de Pyrex, International Cookware #
L'offre de la maison mère de Pyrex, International Cookware, pour le rachat de la célèbre verrerie Duralex, a été validée jeudi par le tribunal de commerce d'Orléans.
Le groupe était le seul candidat encore en lice pour racheter la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), dans la banlieue d'Orléans, en redressement judiciaire depuis septembre 2020.
mam-chb/db/LyS
Sanofi R&D veut supprimer 364 postes "principalement en recherche", selon des syndicats #
La direction de Sanofi-Aventis Recherche et Développement (R&D) a précisé jeudi, lors d'un comité social et économique (CSE) central, qu'elle voulait supprimer 364 emplois, "principalement en recherche", et transférer en région parisienne les 56 postes de son site de Strasbourg, a-t-on appris de sources syndicales.
Les suppressions de postes seront réalisées via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) comprenant un plan de départs volontaires (PDV), selon ces sources syndicales. Elles s'inscrivent dans la restructuration annoncée en juin 2020 par le groupe pharmaceutique Sanofi. Le laboratoire avait alors dit vouloir supprimer jusqu'à 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France sur trois ans.
Concernant Sanofi-Aventis Recherche et Développement (SARD), la restructuration va concerner "les quatre sites" de cette entité du groupe pharmaceutique, c'est-à-dire ses sites à Strasbourg, Montpellier, Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et Chilly-Mazarin (Essonne), d'après les sources syndicales.
Les suppressions de postes toucheront "principalement la recherche", tandis que la "chimie de synthèse et les fonctions support des sites" seront aussi affectées, ont-elles ajouté.
Cette réorganisation devrait être réalisée "d'ici un an, sauf pour Strasbourg qui aurait six mois de plus", a indiqué l'une des sources syndicales. "Pour Strasbourg, il ne s'agira pas de volontariat mais de reclassement interne à Vitry-sur-Seine. A terme, Strasbourg ne sera plus un site de Sanofi", a souligné cette source.
Interrogée par l'AFP, la direction du groupe Sanofi n'a pas voulu "commenter ces éléments", en se disant "respectueuse du calendrier et du dialogue social qui doit avant tout se dérouler au sein de l'entreprise".
"La R&D France est au coeur de l'ambition d'innovation de Sanofi", a assuré la direction. "La France est appelée à occuper une position centrale dans le déploiement" de cette "ambition", en "bénéficiant d'investissements massifs", dans le cadre de la "nouvelle stratégie" de Sanofi qui veut "concentrer ses activités sur les portefeuilles de médecine de spécialité et des vaccins", a-t-elle ajouté.
Les autres suppressions de postes prévues en France dans le cadre de cette stratégie et annoncées en juin, concernant d'autres entités du groupe, ont déjà été négociées. Des accords de rupture conventionnelle collective (RCC) ont été signés l'an dernier.
er/bfa/tes
Sanofi R&D veut supprimer 364 postes "principalement en recherche" (syndicats) #
La direction de Sanofi-Aventis Recherche et Développement (R&D) a précisé jeudi, lors d'un comité social et économique (CSE) central, qu'elle voulait supprimer 364 emplois, "principalement en recherche", et transférer en région parisienne les 56 postes de son site de Strasbourg, a-t-on appris de sources syndicales.
Les suppressions de postes seront réalisées via un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) comprenant un plan de départs volontaires (PDV), selon ces sources syndicales. Elles s'inscrivent dans la restructuration annoncée en juin 2020 par le groupe pharmaceutique Sanofi. Le laboratoire avait alors dit vouloir supprimer jusqu'à 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France.
er/bfa/swi
Après une rencontre avec Veolia, "les inquiétudes persistent" pour les syndicats de Suez #
"Les inquiétudes persistent" quant au projet de rachat de Suez par Veolia et "le démantèlement est confirmé", ont réagi les syndicats de Suez jeudi, après une rencontre entre le Comité d'entreprise européen (CEE) du spécialiste dU traitement de l'eau et des déchets et son concurrent, qui ambitionne de le racheter.
"A l'issue des échanges, les inquiétudes persistent et le démantèlement des activités en France est bien confirmé", a écrit l'intersyndicale de Suez (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO) dans un communiqué.
Le CEE de Suez, réuni jeudi, recevait en "invité" une délégation composée du PDG de Veolia, Antoine Frérot, et de quatre autres dirigeants de l'entreprise. Veolia s'est félicitée dans un communiqué d'échanges "constructifs et cordiaux".
Suez et Veolia s'affrontent depuis l'annonce début octobre du rachat par Veolia des 29,9% de Suez possédés par Engie. La multinationale dirigée par Antoine Frérot entend acquérir via une offre publique d'achat (OPA) les 70,1% restants du capital de son concurrent.
Mi-janvier, Suez a proposé un plan B en annonçant avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP pour aboutir à "une solution amicale" avec son concurrent.
"Les engagements sociaux - qui ont été confirmés, la qualité du projet industriel, le maintien de la souveraineté française restent des caractéristiques fortes du projet porté par Veolia. Ce que les fonds Ardian et GIP ne peuvent ni offrir, ni garantir", a souligné Veolia à l'issue de la réunion de jeudi.
"Il n'y aucune surprise sur les activités françaises car il est de notoriété publique que Veolia ne peut conserver Suez Eau France pour des raisons de concurrence", a également déclaré le groupe.
Le sort de Suez Eau France, que devra céder Veolia en cas de rachat, inquiète particulièrement les syndicats. Veolia compterait céder ces activités au fonds Meridiam.
"La direction de Veolia a bien confirmé que les cessions nécessaires ne toucheraient pas que les entités Suez mais également des entités Veolia", affirment en outre les syndicats de Suez.
"L'intersyndicale réitère, expressément, sa demande de rendez-vous auprès de monsieur le ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance", Bruno Le Maire, "afin de pouvoir exposer les risques sociaux majeurs que comporte ce projet d'OPA hostile", termine leur communiqué.
Le CEE de Suez doit rendre d'ici le 31 mai son avis sur le projet de rachat porté par Veolia.
kau-cho/cel/swi
Le développement de la 5G doit s'accélérer (Pannier- Runacher) #
La ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, s'est rendue jeudi à Toulouse pour vanter les vertus de la 5G pour l'industrie et elle a plaidé pour une accélération de son développement.
"Il faut continuer à investir (...). Il faut accélérer, l'Allemagne s'est engagée très fortement dans la 5G, la Chine [la] déploie très rapidement et a déjà développé des applications très puissantes (...). La France doit prendre sa part dans le développement de la 5G, elle en a tous les atouts", a-t-elle dit après une visite à Airbus.
"La 5G, souligne-t-elle, peut permettre à Airbus, à la SNCF, à un port d'accélérer ses processus industriels et de gagner en compétitivité, de manière massive, ce sont des enjeux majeurs pour l'industrie française, pour la logistique, pour les citoyens".
Pour le gouvernement, la 5G est "un pilier" dans stratégie de relocalisation sur le territoire français de l'activité des entreprises, et une "priorité" du plan de relance".
A fin décembre, plus de 8.600 sites 5G avaient été ouverts commercialement en France par les opérateurs, selon des données publiées mi-janvier par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), dont 5.640 par le seul opérateur Free.
L'arrivée de la 5G en France est contestée dans certaines villes. A Paris, les élus écologistes ont de nouveau réclamé mardi à Anne Hidalgo un moratoire concernant son déploiement dans la capitale.
cor-ap/LyS
Chantiers de l'Atlantique: les écologistes pour une entrée de la Région au capital #
Les écologistes souhaitent une entrée au capital des Chantiers de l'Atlantique de la région Pays de la Loire pour peser sur l'avenir de ce mastodonte industriel, a-t-on appris jeudi, au lendemain de l'abandon définitif du projet de rachat par l'italien Fincantieri.
"Nous faisons la proposition d'une entrée de la Région au capital des Chantiers de l'Atlantique à hauteur d'environ un quart du montant des actions rachetées par l'Etat à STX en 2017, soit 20 millions d'euros", afin d'"accompagner la transition écologique", annonce dans un communiqué le collectif de "l'Appel pour une région Pays de la Loire écologique, citoyenne et solidaire", constitué en vue des prochaines élections régionales.
"Les propositions concrètes d'implication des acteurs publics et privés pour construire un nouveau projet industriel pour les trente années à venir se font toujours attendre, notamment celles du Conseil régional", souligne le collectif soutenu par EELV, Génération.s et Génération Ecologie, qui rappelle "l'importance stratégique" du site avec ses plus de 3.000 salariés.
Le collectif, animé notamment par le député Matthieu Orphelin, souhaite envoyer "un signal fort à de nouveaux investisseurs", l'Etat n'ayant pas forcément vocation à maintenir l'ensemble de sa participation.
Depuis la faillite de leur maison mère sud-coréenne, les Chantiers sont détenus par l'État français (84,3% du capital), Naval Group (11,7%), les salariés (2,4%) et des sociétés locales (1,6%).
Dans leur projet, les écologistes envisagent une participation de l'Etat à 30%, tandis que la Région entrerait à hauteur de 16,7%. Ils prévoient également une arrivée à 35% de "nouveaux investisseurs" dont l'identité n'est pas précisée et de faire passer les salariés de 2,4% à 5% en ajoutant une "épargne citoyenne".
"Le renforcement du tissu industriel ligérien, associé à une démarche de conversion écologique de notre industrie, sera l'une de nos priorités", expliquent-ils dans leur communiqué.
Cette volonté de repenser l'avenir du site est "renforcée par les interrogations qui pèsent actuellement sur le marché de la croisière en raison de la crise sanitaire".
hdu/db/tes
Renouvellement des RER B: le retard suite aux recours d'Alstom jugé "inacceptable" par Pécresse #
Valérie Pécresse, présidente d'Ile-de-France Mobilités, a jugé "inacceptable" jeudi le retard pris dans le renouvellement des trains destinés à la ligne B du RER francilien, en raison des recours déposées par le constructeur Alstom concernant l'appel d'offres qu'il a perdu.
"Aujourd'hui, il y a une attente énorme des voyageurs du RER B sur ces nouveaux matériels", a mis en avant Valérie Pécresse, également présidente de la région Ile-de-France, lors de l'inauguration de la station Porte de Clichy sur le prolongement de la ligne 14 du métro parisien.
Lundi, la RATP et SNCF Voyageurs avaient fait état d'un nouveau recours déposé par le constructeur ferroviaire Alstom, qui a empêché la signature du contrat de commande (prévu le 25 janvier) de 146 nouveaux trains destinés à la ligne B du RER francilien à un consortium associant les constructeurs canadien Bombardier Transport et espagnol CAF.
Le contrat de 2,56 milliards d'euros vise à remplacer le matériel roulant du RER B, important axe nord-sud de l'Ile-de-France qui transporte environ un million de personnes par jour (hors pandémie).
Bombardier et CAF avaient été choisis le 13 janvier dernier face à Alstom, après le rejet d'un recours devant le Tribunal administratif de Paris engagé par le groupe français, lequel avait déjà retardé la procédure en décembre car il estime que "la nofication de rejet est incomplète".
"L'appel d'offres a été mené dans le respect scrupuleux de toutes les règles", a affirmé Valérie Pécresse jeudi.
"Tous ces recours sont dilatoires, et ma crainte, et c'est une crainte partagée par la RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités, c'est que ces recours nous fassent prendre vraiment beaucoup, beaucoup de retard sur la commande, ce serait au détriment des voyageurs et ce n'est pas acceptable", a-t-elle déploré.
"C'est inacceptable surtout vis-à-vis d'un constructeur qui est honoré de la confiance de la RATP, de la SNCF et d'IDF Mobilités à hauteur de plusieurs milliards d'euros" via des commandes passées à Alstom, a estimé Mme Pécresse.
"On attendrait un comportement plus soucieux des voyageurs et de l'intérêt général", a-t-elle encore dénoncé.
Alstom - qui doit devenir propriétaire vendredi de Bombardier Transport - a précédemment précisé qu'il souhaitait avoir "des détails sur les raisons du rejet de son offre" et qu'il a "manifesté depuis plusieurs mois (...) ses inquiétudes sur des irrégularités dans la procédure".
kd/mch/nth
Alstom devient le N°2 mondial du ferroviaire en absorbant Bombardier #
Le constructeur ferroviaire français Alstom va finaliser vendredi le rachat de son concurrent Bombardier Transport, ce qui en fera le numéro deux mondial du secteur derrière le géant chinois CRRC, avec une position dominante en France.
L'opération qui devrait coûter un maximum de 5,3 milliards d'euros au groupe français, donnera naissance à un groupe pesant 15,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avec un carnet de commandes atteignant les 71,1 milliards.
Alstom emploiera quelque 75.000 personnes dans 70 pays, le siège mondial ne bougeant pas de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), près de Paris.
La menace du chinois CRRC avait officiellement motivé le projet de fusion entre Siemens Mobility et Alstom, bloqué par la Commission européenne en février 2019. Un an après l'échec de ces fiançailles franco-allemandes, les difficultés du conglomérat canadien Bombardier ont permis à Alstom de rebondir en faisant une offre sur sa partie ferroviaire -elle-même basée à Berlin- pour sortir du lot.
"Dans le deal précédent, c'est Siemens qui avait l'ascendant, alors que là c'est clairement Alstom", remarque François Guénard, consultant chez Roland Berger.
L'affaire a été rondement menée, les gammes et implantations géographiques d'Astom et Bombardier Transport étant jugées assez complémentaires.
"On n'a pas eu de problème avec les autorités de la concurrence parce que précisément, marché par marché, nos points forts sont leurs points faibles et réciproquement", explique Henri Poupart-Lafarge, le PDG d'Alstom.
En France, Alstom récupère la plus grosse usine ferroviaire du pays à Crespin (Nord). Le groupe va employer environ 11.500 personnes dans l'Hexagone, avec des ventes de 3,2 milliards d'euros -dont 30% destinés à l'export.
Alstom et Bombardier étant jusqu'à présent en situation de quasi-duopole, leur association sera archi-dominante sur le marché français, où seuls Siemens et l'Espagnol CAF ont jusqu'à présent placé leurs produits.
Un nouvel acteur doit cependant arriver sur le marché français, le groupe tchèque Skoda Transportation étant en négociation pour racheter l'usine alsacienne de Reichshoffen (Bas-Rhin), qu'Alstom a promis de céder pour obtenir le feu vert de Bruxelles.
Le repreneur poursuivra la série des Regiolis, un modèle de TER populaires auprès des régions.
liu/pn/LyS