Aveyron: le feu reprend, au moins 1.000 évacués, des dizaines d'hectares brûlés #
Une reprise "virulente" du feu samedi à Mostuéjouls (Aveyron) a brûlé des dizaines d'hectares supplémentaires, selon la préfecture, qui a annoncé l'évacuation préventive d'au moins 1.000 personnes.
Cet incendie, qui a détruit depuis lundi plus de 800 hectares entre l'Aveyron et la Lozère, semblait samedi vers midi "en voie d'être circonscrit et prochainement, éteint", avait alors estimé la préfecture.
"Le feu évolue défavorablement", a-t-elle indiqué en revanche samedi soir.
"Plusieurs dizaines d'hectares supplémentaires ont été brûlés" et "six hameaux ont été évacués", représentant "près de 1.000 personnes supplémentaires", précise-t-elle dans un communiqué.
Depuis lundi, cet incendie qui n'a pas fait de blessé avait déjà été à l'origine de l'évacuation de jusqu'à 3.000 personnes qui avaient depuis été autorisées à regagner leurs domiciles ou leur lieu d'hébergement quand il s'agissait de vacanciers.
Mercredi, un homme résidant en Lozère avait été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
Par ailleurs, pour éviter les risques d'incendie, la préfecture de l'Aveyron a notamment interdit temporairement les manifestations sportives en espaces naturels, les spectacles pyrotechniques ou "toute activité de chasse ou de destruction par arme à feu se déroulant en pleine nature".
dmc/npk
Les principaux incendies contenus avant une nuit d'orages périlleuse #
Les pompiers poursuivaient samedi leur lutte contre les incendies notamment en Gironde, dans les Landes et en Bretagne, avant une nuit qui s'annonce périlleuse avec l'arrivée en soirée d'orages secs par l'ouest.
Seize départements restent en vigilance orange canicule, et la vague de chaleur devrait prendre fin dimanche suite aux orages attendus sur la majeure partie de la France, mais le scénario craint toute la journée par les pompiers en Gironde semble se dessiner.
A Hostens, où est installé le PC de sécurité des pompiers en lutte contre une reprise du feu de " Landiras-2 ", , la nuit orageuse prévue sur le massif forestier "pourrait être difficile" et entraîner d'autres départs de feu sur cet incendie qui a ravagé 7.400 ha depuis mardi mais sans progresser depuis 72 heures, a annoncé la préfète de Gironde Fabienne Buccio.
"Les orages qui nous sont annoncés pour la Gironde, ce sont des orages secs, c'est-à-dire sans pluie, avec de la foudre qui va tomber au sol. Ce n'est pas une bonne chose", a mis en garde Mme Buccio, rappelant que "le feu est non fixé, mais tenu" dans le même périmètre depuis jeudi.
Les autorités, craignant également "des rafales de l'ordre de 50 km/h", vont redéployer leur dispositif, avec des engins urbains et forestiers en "périphérie" des zones de la Teste-de-Buch et Landiras qui ont brûlé en juillet, et de Landiras-2. Par ailleurs, "1.000 hommes" resteront mobilisés dans le massif forestier, a ajouté Marc Vermeulen, le directeur des pompiers de la Gironde.
Une partie du premier contigent de 146 pompiers et 49 véhicules polonais étaient arrivés à Hostens samedi en fin d'après-midi. Il s'agit de la dernière colonne de renfort des 361 pompiers européens - après l'arrivée de soldats du feu allemands, roumains, italiens, grecs et autrichiens - à venir en aide à la France pour ce feu "hors norme".
Depuis vendredi soir, 1.600 personnes ont pu regagner leur domicile à Moustey et Saugnac-et-Muret, et en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont rouvert l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant grec Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii+ - étaient "prêts à partir sur le terrain".
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Dans le Jura, le feu a repris samedi en milieu de journée dans le secteur de Vescles et Cernon, alors qu'il avait été déclaré fixé le matin. 150 hectares supplémentaires ont été réduits en cendre, portant le total des terres brûlées à plus de 800 hectares depuis mardi dans le département. Près de 300 pompiers sont sur les lieux ainsi que des moyens d'extinction aériens.
En Bretagne, la mythique forêt de Brocéliande, à l'ouest de Rennes, a vu partir en fumée près de 400 hectares. Mais le feu ne "progresse plus" samedi, selon la préfecture.
Les Monts d'Arrée, déjà durement touchés avec plus de 2.000 hectares perdus depuis le début de l'été, ont été le théâtre de plusieurs reprises de feu "non fixés" samedi pour un total de 200 hectares.
Deux bombardiers d'eau suédois, des avions Air Tractor AT 802, y ont effectué 42 largages dans la journée selon la préfecture du Finistère.
Dans la Drôme, le feu de forêt et de végétation qui s'était déclaré le 5 août n'est "toujours pas fixé" et la surface brûlée atteint désormais à 378 hectares.
A Mostuéjouls (Aveyron), une reprise "virulente" du feu samedi après-midi a brûlé 50 hectares supplémentaires et menaçait 100 autres, selon la préfecture, qui a annoncé l'évacuation préventive de plus de 130 personnes. Depuis lundi, 800 ha ont brûlé entre l'Aveyron et la Lozère.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministère de l'Intérieur.
Gérald Darmanin a demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août.
Une quinzaine de préfectures ont déjà pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice, parmi lesquelles le Nord, le Pas-de-Calais, et les Bouches-du-Rhône samedi.
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Avec 35,9 degrés, Brest a battu samedi son record mensuel pour un mois d'août.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même prohibé les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
De nombreux massifs forestiers sont aussi interdits à la promenade ce week-end afin de réduire le risque de départs de feu.
burs-bla-mac/mb/swi
Incendie dans la Drôme: 378 hectares brûlés, le feu "toujours pas fixé" #
Le feu de forêt et de végétation qui s'était déclaré le 5 août dans la Drôme n'était "toujours pas fixé" samedi et la surface brûlée atteint désormais à 378 hectares, ont indiqué les sapeurs-pompiers à l'AFP.
Provoqué par la foudre et situé sur le massif du Diois dépendant de la commune de Romeyer, le feu "continue de se développer, lentement mais toujours, car il progresse sur des massifs inaccessibles. La fixation s'avère complexe et se trouve perturbée par des reprises de feu", a déclaré à l'AFP un membre du poste de commandement (PC) feu des pompiers de la Drôme.
Depuis près de dix jours, les soldats du feu "continuent d'avoir des renforts", a poursuivi le pompier. 286 sapeurs-pompiers et bûcherons demeurent mobilisés sur site.
La reprise du feu s'est poursuivie dans le secteur nord de l'incendie. "On est plein massif, on essaye de préserver le parc naturel du Vercors et la forêt domaniale mais il n'y a pas d'autres enjeux, pas d'évacuation et pas de blessés à déclarer aujourd'hui (samedi)", a-t-il cependant rassuré.
Lundi soir, un pompier gardois venu en renfort a été brûlé au visage. Deux autres soldats du feu, un du Gard également ainsi qu'un Drômois, ont inhalé des fumées. "Tous trois ont pu quitter l'hôpital" mardi, avait assuré le préfet de la Drôme dans un communiqué mardi soir.
"Quelques gouttes" sont tombées sur le sud du département samedi mais "le cumul en millimètre peut ne pas avoir d'incidence sur le feu", car elles étaient "faibles", a ajouté le pompier.
Les interventions des moyens aériens (Pelikan et hélicoptère bombardier d'eau lourd (HBE) "ont permis de limiter la progression" du feu, a pour sa part précisé le préfet de la Drôme dans un communiqué samedi soir.
La région Auvergne-Rhône-Alpes a été le théâtre de nombreux incendies depuis le début de l'été.
En Ardèche, un feu situé sur la commune de Lagorce a ravagé 320 hectares et a été fixé vendredi. Fin juillet, le département a connu un des plus gros incendies de son histoire récente, avec 1.200 hectares ravagés, mobilisant jusqu'à 600 hommes. Un artisan local de 44 ans suspecté d'avoir mis le feu a été interpellé et mis en examen pour incendie volontaire - un crime passible de 15 ans de prison.
Plus au nord de la région, en Isère, un incendie également provoqué par la foudre, qui a ravagé 130 hectares et blessé légèrement trois pompiers, était fixé mardi soir et circonscrit mercredi. La centaine de résidents des communes et hameaux évacués ont pu réintégrer leurs habitations.
anr/swi
Aveyron: le feu reprend, 50 hectares de plus brûlés, 100 autres menacés #
Une reprise "virulente" du feu samedi après-midi à Mostuéjouls (Aveyron) a brûlé 50 hectares supplémentaires et menaçait 100 autres, a indiqué la préfecture, qui a annoncé l'évacuation préventive de plus de 130 personnes.
Cet incendie, qui a détruit depuis lundi plus de 800 hectares entre l'Aveyron et la Lozère, semblait samedi vers midi "en voie d'être circonscrit et prochainement, éteint", avait alors estimé la préfecture.
Face à cette nouvelle reprise, "un centre d'hébergement d'urgence a été ouvert" pour prendre en charge 130 personnes, tandis qu'un nombre non précisé d'autres personnes évacuées ont trouvé elles-mêmes des solutions de relogement.
Depuis lundi, cet incendie qui n'a pas fait de blessé avait déjà été à l'origine de l'évacuation de jusqu'à 3.000 personnes qui avaient depuis été autorisées à regagner leurs domiciles ou leur lieu d'hébergement quand il s'agissait de vacanciers.
Mercredi, un homme résidant en Lozère avait été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
Par ailleurs, pour éviter les risques d'incendie, la préfecture de l'Aveyron a notamment interdit temporairement les manifestations sportives en espaces naturels, les spectacles pyrotechniques ou "toute activité de chasse ou de destruction par arme à feu se déroulant en pleine nature".
dmc/npk
Dans les feux de Gironde, le "travail de fourmi" des couteaux suisses de la Sécurité civile #
Camions rouges, lances d'incendie, uniformes bleu nuit... sapeurs-pompiers ? Non. Sapeurs-sauveteurs ! Méconnus du grand public, ces unités de la Sécurité civile effectuent pourtant un "travail de fourmi" jour et nuit sur l'incendie "hors norme" qui sévit toujours en Gironde.
Samedi matin, l'humidité est de retour au coeur de la forêt des Landes de Gascogne. Le feu, baptisé "Landiras 2", qui a brûlé 7.400 hectares de pins depuis mardi après-midi, ne progresse plus.
Sur les bords de la D111, près de la commune de Saint-Magne, le sol chaud et desséché, parsemé de quelques fumerons, est arrosé à coups de lances d'incendie par les hommes de l'Unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC).
"Maintenant que c'est un peu plus calme, nous participons aux opérations de lisière", explique le capitaine Xavier de l'UIISC 1.
"C'est un travail de fourmi. La situation est plus favorable ce matin mais l'on se dépêche tout de même de noyer un maximum de points chauds avant midi" et les chaleurs - toujours caniculaires- qui vont être atteintes aujourd'hui.
Certains les confondent avec les pompiers, mais les sapeurs-sauveteurs de l'UIISC sont en réalité des militaires à "deux casquettes", celles de l'Armée de terre et du ministère de l'Intérieur.
Leur uniforme, lui aussi bleu nuit, diffère notamment par ses larges bandes jaunes et réfléchissantes.
Appelés en renfort sur des catastrophes naturelles telles que les inondations, tremblements de terre, ou comme près de Landiras cet été, de feux de forêts de grande ampleur, ces forces tout-terrain de la Sécurité civile sont de véritables couteaux suisses.
"Nous sommes l'ultime recours de l'Etat", résume le capitaine de 30 ans, qui en qualité de militaire n'est pas autorisé à divulguer son nom de famille.
La France en compte 1.400, tandis que les sapeurs-pompiers français sont au nombre de 240.000, en incluant les volontaires.
Selon le lieutenant-colonel Michel, chef de l'état major des ForMiSC (Formations militaires de la sécurité civile) contacté par l'AFP, "550 sapeurs-sauveteurs sont actuellement déployés pour la lutte contre les incendies en France, dont 200 dans la zone sud-ouest".
Aux abords de la bourgade de Louchats, près d'une maison isolée miraculée du feu de forêt, dix-huit militaires de la "Section de marche" travaillent d'arrache-pied sur des restes de bois calcinés. Armés d'imposants râteaux à trois dents, certains creusent et retournent énergiquement le sol tourbé noir et chaud.
D'autres, vêtus de gilets gonflés d'une vingtaine de litres d'eau, continuent de noyer le sol puis le recouvrent d'une couche d'émulsifiant, comme un tapis de mousse, pour bloquer l'apport d'oxygène en profondeur et freiner la propagation du feu souterrain.
"En ce moment, si l'on passait un thermomètre dans le sol, on aurait une température entre 200 et 300 degrés à 15cm de profondeur", prévient le caporal chef Jérémy sous son casque rouge, qui le distingue des sous-officiers en casque jaune et des officiers en casque blanc.
Parfois, les râteaux ne suffisent pas et les militaires de l'UIISC doivent employer les grands moyens : le bulldozer.
Celui-ci gratte le sol en surface et ouvre également des chemins à travers la forêt pour faciliter le passage des engins.
A ces tâches s'ajoutent l'épandage de produit retardant (substance rouge ralentissant la progression du feu) ou la création de pistes entre zones brûlées et non brûlées pour faire office de pare-feux, un travail "déterminant".
Selon l'adjudant Steve, casque jaune, même si le feu vient à être fixé, il faut aussi "protéger la végétation qui est encore verte et qui n'a pas brûlé".
Il s'agit d'éviter qu'une reprise de feu ne s'y propage, mais aussi de permettre aux personnes évacuées de "regagner leurs habitations, leur travail, et leur train-train quotidien".
bla-obo/tsq/swi
Début d'accalmie sur le front des incendies, fin de canicule et orages en vue #
Les pompiers poursuivaient samedi leur lutte contre les incendies notamment en Gironde, dans les Landes et en Bretagne, dans l'attente de l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, sans savoir encore si elles aideront ou pas à l'extinction des feux.
Vents violents, pluies hypothétiques ou trop importantes: ce sont les scénarios redoutés par les pompiers. La fraîcheur et l'humidité tant attendues pourraient devenir contre-productives, avec le risque d'inondations, selon la sécurité civile et des coups de vents qui "pourraient faire repartir le feu", d'après le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde.
Seize départements restaient en vigilance orange canicule, mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avec l'arrivée d'orages sur la majeure partie de la France.
En Corse, Météo-France a observé dans la nuit "de fortes rafales sous orages, à plus de 95 km/h par endroits". Les cumuls de pluie ont été modérés, 35 millimètres au maximum, mais très intenses, en quelques minutes seulement.
En Gironde, après une matinée fraiche, la chaleur revenait vers 14h samedi sous un ciel à peine voilé de quelques nuages mais sans fumées. A l'ombre des bouleaux pour leur pause déjeuner, plusieurs sapeurs-pompiers du Lot-et-Garonne affichent de petits yeux, leur travail ne consiste plus désormais à maîtriser de gros brasiers, mais plutôt à noyer le sol là où il est encore chaud et fumant.
La reprise de feu de "Landiras-2" n'a pas connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins, le service météorologique prévoit des orages, accompagnés de rafales de vents jusqu'à 60km/h samedi soir.
Un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch, "la situation est passée à favorable" sur Landiras-2, car l'incendie "est en phase de pause", "un très bon signe", selon M. Mendousse.
Depuis vendredi soir, 1.600 personnes ont pu regagner leur domicile à Moustey et Saugnac-et-Muret, et en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont rouvert l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par un contingent de collègues européens (Allemands, Roumains, Polonais et Autrichiens) et quatre canadair étrangers.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant grec Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii+ - étaient "prêts à partir sur le terrain".
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura a été frappé de deux incendies, ravageant environ 660 hectares de forêt, celui de Cernon a été déclaré fixé samedi matin.
En Bretagne, c'est la mythique forêt de Brocéliande, à l'ouest de Rennes, qui a vu partir en fumée près de 400 hectares. Mais le feu ne "progresse plus" samedi, selon la préfecture.
Dans la Drôme et en Ardèche, deux feux qui ont détruit plus de 300 hectares chacun sont "fixés" ou "en voie de l'être" selon les autorités. C'est également le cas à Mostuéjouls (Aveyron) où un incendie de 760 hectares au total était "en voie d'être circonscrit et prochainement, éteint" samedi, selon la préfecture, qui a interdit "toute activité de chasse ou de destruction par arme à feu se déroulant en pleine nature"".
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministère de l'Intérieur.
Le ministre Gérald Darmanin a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".
Une quinzaine de préfectures ont déjà pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice, parmi lesquelles le Nord, le Pas-de-Calais, et les Bouches-du-Rhône samedi.
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Avec 35,9 degrés, Brest a battu samedi son record mensuel pour un mois d'août.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même prohibé les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
De nombreux massifs forestiers sont aussi interdits à la promenade ce week-end afin de réduire le risque de départs de feu.
burs-bla-mac/mb/swi
France: début d'accalmie sur le front des incendies, fin de canicule et orages en vue #
Les pompiers poursuivaient samedi leur lutte contre les incendies en France, en particulier dans l'ouest du pays, alors qu'orages et pluies sont attendus dans la soirée dans cette région touchée, comme le reste de l'Hexagone, par une sécheresse historique.
L'impact des orages et de la pluie sur les incendies est cependant difficilement prévisible puisque, plutôt que de calmer les flammes, ils pourraient avoir l'effet inverse s'ils sont accompagnés de vents forts, voire de foudre, première cause naturelle d'incendie, selon Météo-France et les pompiers.
Les orages devraient ensuite toucher dimanche la majeure partie du pays et mettre fin à la vague actuelle de chaleur.
La France traverse sa troisième vague estivale de chaleur intense, une multiplication qui est une conséquence directe de la crise climatique, selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Trois fois plus d'hectares y ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années. L'année est également record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
En Gironde, dans le sud-ouest du pays, où la reprise de feu de "Landiras-2" n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins, le service météorologique prévoit des orages, accompagnés de rafales de vents jusqu'à 60km/h samedi soir.
Un mois après deux incendies gigantesques à Landiras et la Teste-de-Buch, "la situation est passée à favorable" samedi sur Landiras-2, car l'incendie "est en phase de pause", selon le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde.
Plus au sud, dans les Landes, les habitants évacués de certains secteurs ont été autorisés vendredi soir à rentrer chez eux, et les autorités ont rouvert l'autoroute reliant Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 kilomètres.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par des renforts européens (Allemands, Roumains, Polonais et Autrichiens).
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", a confié Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, quatre Canadair étrangers étaient arrivés vendredi matin.
À Hostens (Gironde), le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
Même le Jura, dans l'est du pays, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies, ravageant environ 600 hectares de forêt.
En Bretagne (nord-ouest), c'est la mythique forêt de Brocéliande, un haut-lieu de la légende du roi Arthur et de l'enchanteur Merlin, qui a vu partir en fumée près de 400 hectares. Mais le feu ne "progressait plus" samedi, selon la préfecture.
En Ardèche (sud), un feu ayant ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé" vendredi tandis que dans la Drôme voisine, un feu qui a brûlé 341 hectares depuis le 5 août, était "en propagation lente".
Dans un nombre croissant de départements, les traditionnels feux d'artifice du 15 août sont interdits.
De nombreux massifs forestiers ont également été interdits à la promenade ce week-end afin de réduire le risque de départ de feux.
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique qui sévit, a averti Météo-France. En juillet, moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages "vont tomber sur des sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
burs-mac/mb/vk/jg
Risque d'incendie: l'accès à la plupart des forêts interdit dans le Bas-Rhin #
Face au risque d'incendies, l'accès à la plupart des massifs forestiers du Bas-Rhin est interdit depuis samedi par la préfecture, une première dans ce département de l'Est de la France.
"Afin de réduire le risque de départs de feux, la préfète du Bas-Rhin a décidé d'interdire (...) l'accès aux bois et forêts" de 155 communes de ce département, précise un arrêté, la mesure s'appliquant jusqu'au mardi 16 août midi.
Impossible pour les automobilistes, cyclistes ou randonneurs de circuler avec un véhicule ou même à pied sur les pistes forestières, sentiers pédestres ou autres chemins ruraux.
Même interdiction pour les chasseurs et les pêcheurs. Les secteurs concernés par l'arrêté concernent notamment l'est du département avec sa partie vosgienne mais également la forêt de Haguenau, plus au nord.
Seuls les résidents et les établissements recevant du public dont l'accès nécessite le passage par ces massifs échappent à ces restrictions.
La mesure, visant à éviter les départs de feu, est "une première" dans ce département du Grand Est, précise la préfecture. L'accès aux forêts avait seulement été prohibé après la grande tempête de 1999 et lors du premier confinement en mars 2020, notent les Dernières Nouvelles d'Alsace.
"C'est une disposition extrême face à une situation exceptionnelle", souligne Pierre Grandadam, le président des communes forestières d'Alsace, qui trouve la mesure "appropriée".
"Fermer la forêt est très difficile à faire respecter, on ne le fait qu'en dernier recours, mais là, tout est sec, le moindre geste peut conduire à l'embrasement, je n'ai jamais vu ça", indique M. Grandadam, 74 ans.
Les contrevenants risquent une amende de 135 euros et des contrôles pourraient être effectués par les forces de l'ordre dans le cadre de leur service habituel, selon la préfecture.
Dès le 3 août, la préfète Josiane Chevalier avait interdit les feux d'artifice, les feux de camp et les barbecues.
"On prie maintenant pour que la pluie arrive", ajoute M. Grandadam. Le site de Météo France prévoit des orages au cours de la semaine prochaine sur le département.
ari/ha/vk
Début d'accalmie sur le front des incendies, fin de canicule et orages en vue #
Les pompiers poursuivaient samedi leur lutte contre les incendies notamment en Gironde, dans les Landes et en Bretagne, dans l'attente de l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, sans savoir encore si elles aideront ou pas à l'extinction des feux.
Vents violents, pluies hypothétiques ou trop importantes: ce sont les scénarios redoutés par les pompiers. La fraîcheur et l'humidité tant attendues pourraient devenir contre-productives, avec le risque d'inondations, selon la sécurité civile et des coups de vents qui "pourraient faire repartir le feu", d'après le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers de Gironde.
Seize départements restaient en vigilance orange canicule, mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avant l'arrivée d'orages sur la majeure partie de la France.
En Corse, où l'alerte orange a été levée samedi matin, MétéoFrance a observé dans la nuit "de la grêle en de nombreux endroits et de fortes rafales sous orages, à plus de 95 km/h par endroits". Les cumuls de pluie ont été modérés, 35 millimètres au maximum, mais très intenses, en quelques minutes seulement.
En Gironde, où la reprise de feu de "Landiras-2" n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins, le service météorologique prévoit des orages, accompagnés de rafales de vents jusqu'à 60km/h samedi soir.
Samedi, un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch, "la situation est passée à favorable" sur Landiras-2, car l'incendie "est en phase de pause", selon M. Mendousse.
Vendredi soir, les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont rouvert l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par un contingent de collègues européens (Allemands, Roumains, Polonais et Autrichiens).
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, quatre canadair étrangers étaient arrivés vendredi matin. "Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies, ravageant environ 600 hectares de forêt. Le feu dans le secteur de Cernon a été déclaré fixé samedi matin.
En Bretagne, c'est la mythique forêt de Brocéliande, à l'ouest de Rennes, qui a vu partir en fumée près de 400 hectares. Mais le feu ne "progresse plus" samedi, selon la préfecture.
En Ardèche, le feu, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Dans la Drôme, un feu de forêt et de végétation, qui a brûlé 341 hectares depuis le 5 août, était "en propagation lente", a estimé le colonel des pompiers Philippe Castignol.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministère de l'Intérieur.
Le ministre Gérald Darmanin a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".
Un nombre déjà important de préfectures (Gironde, Landes, Aveyron, Creuse, Corrèze, Drôme, Ardèche, Haute-Garonne, Vosges, Moselle, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Finistère, etc.) ont pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice, auxquelles se sont ajoutées le Nord, le Pas-de-Calais, et les Bouches-du-Rhône samedi matin.
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
De nombreux massifs forestiers sont aussi interdits à la promenade ce week-end afin de réduire le risque de départ de feux. C'est par exemple le cas dans le Bas-Rhin où il s'agit d'une première" dans ce département, selon la préfecture.
burs-mac/mb/vk
France : Aurélie, pompier volontaire pour "sécuriser les gens" fait la fierté de sa fille #
"Ma maman, elle éteint des feux": C'est aussi pour la fierté qu'elle lit dans le regard de sa fille de trois ans qu'Aurélie Ponzevera, pompier volontaire à Ajaccio depuis dix ans, consacre bon nombre de ses week-ends au service d'autrui.
Comme 197.000 personnes en France, cette éducatrice spécialisée de 39 ans, cadre à la Collectivité de Corse, une île méditerranéenne, dans le domaine de l'aide sociale à l'enfance, a fait le choix de s'engager volontairement chez les pompiers.
Face aux incendies qui se multiplient dans une France frappée par une sécheresse historique, le gouvernement a appelé cette semaine les employeurs à libérer au maximum ces soldats du feu volontaires qui représentent près de 80% des sapeurs-pompiers en France. La Corse compte ainsi un millier de pompiers volontaires et 200 pompiers professionnels.
"À la base, c'est vraiment une vocation", confie à l'AFP celle qui "aime beaucoup les missions, le village, la montagne".
En couple avec un pompier professionnel, elle reconnaît que la planification de ses semaines n'est pas une mince affaire : "C'est vraiment organisation, anticipation! On a un planning sur papier avec mon compagnon" et "quand un est de garde (chez les pompiers), l'autre non, mais l'été, il arrive qu'on se croise".
En moyenne, elle assure "une garde de 24 heures par semaine" en une ou deux fois pour répondre aux demandes de secours d'urgence. "L'été, un petit peu plus pour la surveillance des feux de forêt, on fait l'effort", précise-t-elle.
"Du lundi au vendredi, je suis fonctionnaire avec aussi des astreintes en protection de l'enfance et pratiquement toutes mes fins de semaine, je suis en caserne", décrit-elle, précisant parvenir "quand même à préserver des temps en famille" et pouvoir compter "parfois sur les grands-mères qui prennent le relais" pour sa fille.
D'autant qu'au-delà des heures en caserne, les pompiers volontaires doivent être opérationnels au même titre qu'un pompier professionnel.
"On a beaucoup de formations et une évaluation physique chaque année", ajoute-t-elle, soulignant que la Collectivité de Corse, comme d'autres institutions ou entreprises, prévoit par convention de les mettre à disposition du service d'incendie et de secours (Sdis) jusqu'à 30 jours par an.
Pour elle, il n'y a pas de crise de l'engagement au sein des pompiers volontaires, en Corse ou ailleurs: "Beaucoup de jeunes viennent tenter l'expérience mais c'est compliqué de pérenniser".
Elle précise que pompiers professionnels et volontaires font exactement la même chose: "On a les mêmes formations, l'avancement des grades c'est quasiment la même chose, les équipages sont mixtes à tous points de vue, hommes-femmes, professionnels et volontaires".
Si elle souffre "parfois du manque de disponibilités, de la fatigue, du manque de sommeil" et si "certaines interventions sont très compliquées au niveau émotionnel", "il faut passer dessus, continuer". "Ca fait partie du package avec cette adrénaline constante, c'est ça qui est passionnant", insiste-t-elle.
Et puis "ma fille, je sais qu'elle est toute fière. elle dit +ma maman, elle éteint des feux+", glisse-t-elle en souriant.
Le côté "humain" de sa mission l'enthousiasme: "On rentre vraiment dans le coeur de la vie des gens", "on va apporter un secours, parfois juste du réconfort, une parole, savoir qu'on sécurise les gens, c'est ce qui me motive aussi".
Depuis dix ans, elle estime que "le métier a changé au fil des évolutions de la société".
"Quand on traverse une crise sanitaire sans précédent (comme avec le Covid-19), en étant acteur de premier secours, c'est sûr qu'il y a de la pression. On a été confronté à un virus, au début, on ne savait pas du tout ce que c'était et il fallait quand même y aller", se rappelle-t-elle.
"Il y a aussi le changement climatique, la pression incendiaire qui devient très forte l'été, la sécheresse".
Si elle a envisagé à plusieurs reprises de devenir pompier professionnel, elle ne peut se résoudre à cesser son "métier de base" dans la protection de l'enfance qui la "passionne aussi". "J'arrive à faire les deux. Pour l'instant je suis bien comme ça".
mc/iw/vk/jg
Qui sont les sapeurs-pompiers volontaires ? #
Face à l'ampleur des incendies qui ravagent des forêts françaises cet été, le gouvernement entend mobiliser davantage les pompiers volontaires, qui représentent plus des trois quarts des sapeurs-pompiers en France.
Voici les conditions nécessaires pour rejoindre les 197.000 sapeurs-pompiers volontaires.
Il faut avoir au moins 16 ans, avec un consentement écrit du représentant légal pour les mineurs, et au plus 60 ans.
Le candidat doit avoir suivi la journée défense et citoyenneté, ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation et remplir certaines conditions d'aptitude médicale et physique.
La candidature se fait par courrier au service départemental d'incendie et de secours (Sdis) le plus proche. Cela diffère à Paris et en petite couronne, où l'engagement volontaire se fait en service civique, ainsi qu'à Marseille, où la candidature est à envoyer aux marins-pompiers.
Le sapeur-pompier volontaire est mobilisé sur l'ensemble du territoire pour des missions de sécurité civile de toute nature, mais principalement aux services d'incendie et de secours. Il doit aussi réaliser des gardes, de 12 ou 24 heures et peut être mobilisé en dehors de ses heures de travail.
Il s'engage pour une période de cinq ans, tacitement reconduite. Il a la possibilité de suspendre son engagement pendant une ou plusieurs périodes pour des raisons familiales, professionnelles, scolaires ou universitaires.
Le renouvellement de l'engagement est subordonné à la vérification périodique des conditions d'aptitude physique et médicale.
Pour un sapeur-pompier, l'indemnité horaire est de 8,08 euros, 8,67 pour un caporal, 9,79 pour un sous-officier et 12,15 pour un officier.
Il peut signer en parallèle avec son employeur une convention de disponibilité qui lui permet de participer pendant son temps de travail aux formations et missions opérationnelles. Des autorisations d'absence peuvent être refusées lorsque les nécessités du fonctionnement de l'administration ou de l'entreprise s'y opposent.
Pour renforcer l'attractivité du volontariat, le Parlement a adopté en novembre 2021 une loi instaurant notamment l'abaissement de la durée d'engagement ouvrant droit à la nouvelle prestation de fidélisation et de reconnaissance à la retraite, ainsi qu'un accès au logement social facilité.
Pour les entreprises, la loi a prévu un label "employeur partenaire des sapeurs-pompiers", qui permet aux entreprises de bénéficier d'avantages fiscaux en cas de dépassement du seuil d'absence défini au préalable d'un commun accord avec le salarié.
Au 31 décembre 2020, on dénombrait en France 251.900 sapeurs-pompiers, dont 197.100 volontaires (78%), 41.800 professionnels (17%) et 13.000 militaires (5%), selon un décompte des Sdis.
Au cours des 20 dernières années, la France a perdu 30.000 volontaires, selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers.
aco/lbx/cb/rhl
Les sapeurs-pompiers volontaires, des équilibristes indispensables #
De Corrèze, Alisson est allée combattre le feu en Gironde; de Mayenne, Victorien est parti en renfort dans le Finistère: les sapeurs-pompiers volontaires sont davantage sollicités cet été en dehors de leur département pour combattre les brasiers qui ravagent les forêts françaises.
"C'est la première année qu'on est sollicités autant pour aller aider à l'extérieur", assure à l'AFP Victorien Pottier, 23 ans, pompier volontaire depuis trois ans et huit mois. Quand il ne doit pas assurer "une astreinte toutes les cinq semaines" à la caserne de Quelaines-Saint-Gault (Mayenne), il travaille comme préparateur de commandes pour Lactalis.
Plus au sud, Alisson Mendes, 36 ans, conseillère de vente chez Carrefour à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et sapeur-pompier volontaire à Lonzenac, a été mobilisée deux jours en Gironde pour lutter contre l'incendie monstre.
Elle est prête à y retourner mais souligne qu'il y a une liste d'attente en raison du nombre de volontaires prêts à partir: "Ils priorisent ceux qui n'y sont jamais allés".
Pour renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a appelé mercredi les collectivités et entreprises à libérer de leurs fonctions les pompiers volontaires qu'ils emploient.
Des groupes comme Carrefour, Orange, ou EDF et GRDF ont répondu vendredi qu'ils joueraient le jeu.
Le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d'urgence est fixé par chaque entreprise, grâce à une convention signée avec le service départemental d'incendie et de secours (Sdis).
"Au début, Lactalis ne voulait pas trop entendre parler des pompiers volontaires mais ils ont vu le bénéfice pour eux, on a un oeil qui permet de voir dans l'entreprise les situations à risque et ça permet d'éviter par exemple des accidents du travail", relève Victorien Pottier.
S'il est plus aisé pour les grands groupes de libérer des salariés, cela se complique pour les TPE/PME.
"M. Darmanin dit aux entreprises de libérer les volontaires: je ne vois pas comment un artisan avec deux ou trois salariés peut raisonnablement libérer ses salariés, surtout au mois d'août", pointe Samuel Mathis, secrétaire général du Syndicat national des sapeurs-pompiers volontaires.
Au 31 décembre 2020, les 197.100 volontaires représentaient plus des trois quarts des sapeurs-pompiers en France, aux côtés de 41.800 professionnels et 13.000 militaires, selon un décompte des Sdis.
Contrairement aux professionnels avec lesquels ils collaborent souvent, ils ne sont pas rémunérés mais seulement indemnisés.
Pour M. Mathis, 8,08 euros de l'heure d'indemnité, "ça ne suffit pas pour affronter des flammes de 40 mètres de haut. Il va falloir faire beaucoup plus pour que le modèle de sécurité civile se pérennise".
Au cours des 20 dernières années, la France a perdu 30.000 sapeurs-pompiers volontaires.
"On a perdu à la fois des casernes et des sapeurs-pompiers volontaires avec la départementalisation des services de secours" en 1996, affirme le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, Grégory Allione.
Il plaide pour un recrutement massif de volontaires, 50.000 d'ici 2027.
Le volontaire s'engage pour une période de cinq ans, tacitement reconduite. La durée moyenne d'engagement est aujourd'hui de 11-12 ans mais accuse une baisse.
Le sergent-chef Olivier Grauss, pompier professionnel à Sélestat (Bas-Rhin) - qui exerce en plus comme volontaire dans la petite ville d'Obernai "par passion" - constate que "les engagements sont de plus en plus courts".
Principales causes: "Le travail, l'école, la famille". "Les casernes se féminisent, mais souvent les femmes s'arrêtent après l'arrivée d'un enfant", estime le soldat du feu de 34 ans, volontaire depuis ses 16 ans.
Alisson Mendes, en Corrèze, constate quant à elle que "beaucoup restent deux ou trois ans et partent, car ils ne savent pas qu'il y a autant de contraintes". "On n'a pas beaucoup de reconnaissance, on s'épuise moralement", regrette-t-elle.
Au quotidien, les sapeurs-pompiers volontaires doivent trouver le juste équilibre entre leur vie professionnelle, familiale et leur engagement.
Aurélie Ponzevera, 39 ans, est cadre à la Collectivité de Corse dans le domaine de l'aide sociale à l'enfance et pompier volontaire depuis presque 10 ans. Ses plus grosses contraintes ? Le manque de sommeil et de disponibilité.
Elle s'arrange avec son compagnon, lui-même pompier professionnel, pour que l'un des deux s'occupe de leur fille de trois ans. "C'est vraiment +organisation, anticipation+ ! On sait que quand l'un sera de garde, l'autre non".
"Parfois on fait des interventions très compliquées au niveau émotionnel, il faut passer dessus, continuer. Mais ça fait partie du +package+ avec cette adrénaline constante, c'est ça qui est passionnant", commente Aurélie Ponzevera qui, si elle ne va "pas pendant deux ou trois semaines" à la caserne, ressent "comme un manque".
aco-mc-mb-ari-obo/lbx/swi
Aurélie, pompier volontaire pour "sécuriser les gens" fait la fierté de sa fille #
"Ma maman, elle éteint des feux": C'est notamment pour la fierté qu'elle lit dans le regard de sa fille de trois ans qu'Aurélie Ponzevera, pompier volontaire à Ajaccio depuis dix ans, consacre bon nombre de ses week-ends au service d'autrui.
Comme 197.000 personnes en France, cette éducatrice spécialisée de 39 ans, cadre à la Collectivité de Corse dans le domaine de l'aide sociale à l'enfance a fait le choix de s'engager volontairement chez les pompiers.
Face aux incendies qui se multiplient dans une France frappée par une sécheresse historique, le gouvernement a appelé cette semaine les employeurs à libérer au maximum ces soldats du feu volontaires qui représentent près de 80% des sapeurs-pompiers en France. La Corse compte ainsi un millier de pompiers volontaires et 200 pompiers professionnels.
"A la base, c'est vraiment une vocation", confie à l'AFP celle qui "aime beaucoup les missions, le village, la montagne".
En couple avec un pompier professionnel, elle reconnait que la planification de ses semaines n'est pas une mince affaire: "C'est vraiment organisation, anticipation! On a un planning sur papier avec mon compagnon" et "quand un est de garde (chez les pompiers), l'autre non, mais l'été, il arrive qu'on se croise".
En moyenne, elle assure "une garde de 24 heures par semaine" en une ou deux fois pour répondre aux demandes de secours d'urgence. "L'été, un petit peu plus pour la surveillance des feux de forêt, on fait l'effort", précise-t-elle.
"Du lundi au vendredi, je suis fonctionnaire avec aussi des astreintes en protection de l'enfance et pratiquement toutes mes fins de semaine, je suis en caserne", décrit-elle, précisant parvenir "quand même à préserver des temps en famille" et pouvoir compter "parfois sur les grands-mères qui prennent le relais" pour sa fille.
D'autant qu'au-delà des heures en caserne, les pompiers volontaires doivent être opérationnels au même titre qu'un pompier professionnel.
"On a beaucoup de formations et une évaluation physique chaque année", ajoute-t-elle, soulignant que la Collectivité de Corse, comme d'autres institutions ou entreprises, prévoit par convention de les mettre à disposition du service d'incendie et de secours (Sdis) jusqu'à 30 jours par an.
Pour elle, il n'y a pas de crise de l'engagement au sein des pompiers volontaires, en Corse ou ailleurs: "Beaucoup de jeunes viennent tenter l'expérience mais c'est compliqué de pérenniser".
Elle précise que pompiers professionnels et volontaires font exactement la même chose: "On a les mêmes formations, l'avancement des grades c'est quasiment la même chose, les équipages sont mixtes à tous points de vue, hommes-femmes, professionnels et volontaires".
Si elle souffre "parfois du manque de disponibilités, de la fatigue, du manque de sommeil" et si "certaines interventions sont très compliquées au niveau émotionnel", "il faut passer dessus, continuer". "Ca fait partie du package avec cette adrénaline constante, c'est ça qui est passionnant", insiste-t-elle.
Et puis "ma fille, je sais qu'elle est toute fière. elle dit +ma maman, elle éteint des feux+", glisse-t-elle en souriant.
Le côté "humain" de sa mission l'enthousiasme: "On rentre vraiment dans le coeur de la vie des gens", "on va apporter un secours, parfois juste du réconfort, une parole, savoir qu'on sécurise les gens, c'est ce qui me motive aussi".
Depuis dix ans, elle estime que "le métier a changé au fil des évolutions de la société".
"Quand on traverse une crise sanitaire sans précédent (comme avec le Covid-19), en étant acteur de premier secours, c'est sûr qu'il y a de la pression. On a été confronté à un virus, au début, on ne savait pas du tout ce que c'était et il fallait quand même y aller", se rappelle-t-elle.
"Il y a aussi le changement climatique, la pression incendiaire qui devient très forte l'été, la sécheresse".
Si elle a envisagé à plusieurs reprises de devenir pompier professionnel, elle ne peut se résoudre à cesser son "métier de base" dans la protection de l'enfance qui la "passionne aussi". "J'arrive à faire les deux. Pour l'instant je suis bien comme ça".
mc/iw/vk
Incendie en Gironde : le feu marque "une pause", une progression "limitée" #
L'incendie dénommé "Landiras-2", qui ravage le sud de la Gironde depuis mardi, est "en phase de pause" et sa progression est "désormais limitée", ont annoncé la préfecture et les pompiers du département samedi matin.
Le bilan de cette reprise de feu, après le gigantesque incendie de juillet à Landiras, est maintenu à 7.400 hectares depuis mardi, "sa progression est désormais limitée" et "le feu n'a pas significativement progressé cette nuit. Les sapeurs-pompiers s'attachent à traiter la périphérie du feu", a annoncé la préfecture dans un communiqué.
Selon le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse du service départemental d'incendie et de secours de Gironde, joint par l'AFP, "la situation est passée à favorable" et l'incendie "est en phase de pause".
"On reste très vigilants" car "si on ne voit plus de grandes flammes, le feu continue de consumer la végétation et le sol", a ajouté le porte-parole des pompiers de Gironde.
Selon les prévisions de Météo-France, des orages avec des rafales de 60 km/h sont attendus dans la soirée dans la zone.
Ces coups de vent "pourraient faire repartir le feu", a mis en garde M. Mendousse, pour qui la question de la maîtrise de l'incendie est "prématurée".
Samedi vers 08h00, l'humidité et la fraîcheur matinale étaient de retour au PC sécurité d'Hostens, au coeur de la forêt des Landes de Gascogne, mais les odeurs de bois brûlés subsistaient sur plusieurs kilomètres à la ronde a constaté une journaliste de l'AFP.
Sur le terrain, un millier de soldats du feu sont toujours mobilisés, dont de nombreux renforts venus de plusieurs pays européens. 77 pompiers autrichiens sont arrivés vendredi soir et devraient rejoindre les pompiers allemands et roumains déjà déployés en mission.
Le dernier groupe, 146 sapeurs-pompiers polonais, est attendu en début d'après-midi, portant le contingent d'aide européen à 361 pompiers.
A ces renforts s'ajoutent 2 avions canadair italien et 2 autres grecs qui ont commencé leur mission vendredi.
bla-tsq/vk
Début d'accalmie sur le front des incendies, fin de canicule et pluie en vue #
La chaleur va continuer à sévir samedi sur une grande partie de la France, avant l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, des intempéries qui pourraient aider les pompiers toujours en lutte contre les incendies en Gironde et dans les Landes.
Dix-huit départements sont en vigilance orange, dont 16, du sud-ouest au Finistère, en vigilance orange canicule. Mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avec des orages sur la majeure partie de la France. Les deux départements de Corse sont placés en vigilance orange orages dès samedi.
L'impact des orages sur les incendies en cours reste toutefois difficile à prévoir, notamment en raison du risque de fortes rafales qui peuvent être problématiques pour les pompiers.
Un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, la reprise de feu de "Landiras-2", comme le nomment les pompiers, n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins.
Vendredi soir, les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont décidé de rouvrir l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par des collègues allemands et roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu, comprenant également des Polonais et Autrichiens.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans disant avoir affronté un feu "très impressionnant" et incomparable à ceux qu'il a déjà vus en Allemagne.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs étaient arrivés vendredi matin. "Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
"Ils arrivent de l'autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru !" (merci en tahitien), a tweeté le président Emmanuel Macron dans l'après-midi.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.
En Bretagne, un incendie a détruit vendredi près de 300 hectares en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes. En fin d'après-midi, il était "contenu aux deux tiers" selon le préfet du Morbihan, Pascal Bolot.
En Ardèche, le feu, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Vendredi soir, le ministre a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
burs-adc/alc
Début d'accalmie sur le front des incendies, fin de canicule et pluie en vue #
La chaleur va continuer à sévir samedi sur une grande partie de la France, avant l'arrivée en soirée d'orages et de pluies par l'ouest, des intempéries qui pourraient aider les pompiers toujours en lutte contre les incendies en Gironde et dans les Landes.
Dix-neuf départements du sud-ouest au Finistère restent placés en vigilance orange canicule, mais cette vague de chaleur devrait prendre fin dimanche, avec des orages sur la majeure partie de la France, dont la Corse, placée en vigilance orange orages.
L'impact des orages sur les incendies en cours reste toutefois difficile à prévoir, notamment en raison du risque de fortes rafales qui peuvent être problématiques pour les pompiers.
Un mois après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, la reprise de feu de "Landiras-2", comme le nomment les pompiers, n'a plus connu de progression depuis plus de 48 heures après avoir ravagé 7.400 hectares de pins.
Vendredi soir, les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont été autorisés à rentrer chez eux, et, en ce samedi classé "rouge" par Bison Futé, les autorités ont décidé de rouvrir l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
Mais "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu la préfète de Gironde Fabienne Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés, soutenus par des collègues allemands et roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu, comprenant également des Polonais et Autrichiens.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confiait Tone Neuhalfel, un pompier allemand de 36 ans disant avoir affronté un feu "très impressionnant" et incomparable à ceux qu'il a déjà vus en Allemagne.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs étaient arrivés vendredi matin. "Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", a déclaré le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
"Ils arrivent de l'autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru !" (merci en tahitien), a tweeté le président Emmanuel Macron dans l'après-midi.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.
En Bretagne, un incendie a détruit vendredi près de 300 hectares en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes. En fin d'après-midi, il était "contenu aux deux tiers" selon le préfet du Morbihan, Pascal Bolot.
En Ardèche, le feu, qui a ravagé au moins 320 hectares, a été "fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Vendredi soir, le ministre a par ailleurs demandé aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels feux d'artifice du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies".
Les précipitations, attendues à partir de samedi soir, seront insuffisantes pour remédier à la sécheresse historique que traverse le pays, a averti Météo-France, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne.
Les orages "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Sur une grande partie de la France, il est interdit d'arroser et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
burs-adc/alc
L'Europe au chevet de la France pour lutter contre des feux historiques #
Des pompiers de plusieurs pays européens se sont déployés vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre des incendies ravageant des forêts en proie à une nouvelle canicule et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest de ce pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers ont combattu les flammes jour et nuit, épaulés "dès l'aube", selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains. Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels il y a aussi des Polonais ou des Autrichiens.
Avec un succès certain : vendredi après-midi, l'incendie "hors norme" de Gironde ne progressait plus. Certains des habitants de ce département du Sud-Ouest ont même été autorisés à rentrer chez eux.
Et à la veille d'une journée classée "rouge" sur les routes, les autorités ont même décidé de rouvrir "dès 20h00" l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
"Nous sommes tous des pompiers et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur une base aérienne près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et deux autres grecs qui se sont posés dans la matinée et, pour certains, ont immédiatement entamé leur mission sur la forêt de la région.
"Joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France. Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le poste de contrôle des opérations avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers, uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii +, étaient "prêts à partir sur le terrain".
Le feu a ravagé depuis mardi 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois en un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Le Jura (est), au climat normalement plus modéré, est à son tour touché depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et des feux ont aussi fait rage en Isère (centre-est), en Ardèche (centre-est), dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Dans l'ouest de la France, un incendie s'est même déclaré au cours de la nuit dans la forêt de Brocéliande, un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant près de 300 hectares de végétation.
Deux bombardiers d'eau suédois ont effectué des largages vendredi pour le combattre, selon les autorités locales. Et, en début de soirée, le feu était "contenu aux deux-tiers".
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant ainsi à l'appel du gouvernement.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5H00 (03H00 GMT), vendredi, dans plusieurs départements du Sud-Ouest, et, selon le prévisionniste Météo-France, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C dans la journée.
La sécheresse et la canicule qui s'abattent cet été sur nombre de pays européens entraînent également des incendies sans précédent.
Ainsi, dans le centre du Portugal, plus de 1.500 pompiers restaient mobilisés vendredi contre un feu de forêt qui a détruit quelque 10.000 hectares de végétation, en presque une semaine, dans le géo-parc mondial reconnu par l'Unesco de la région de la montagne de la Serra da Estrela.
Et en République tchèque, les pompiers tchèques ont réussi, au bout de 20 jours de lutte, à éteindre un important incendie de forêt dans un parc national à la frontière avec l'Allemagne. Il a touché une zone de quelque 1.060 hectares, à environ 90 kilomètres au nord de Prague.
Des avions spéciaux d'Italie et de Suède ainsi que des hélicoptères en provenance de Pologne et de Slovaquie ont participé à l'opération.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
burx/ff/vk/bat/cpy/bds
Sécheresse : vigilance renforcée autour des feux d'artifice du 15 août #
Gérald Darmanin a demandé vendredi aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels spectacles pyrotechniques du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies" alors que la France est confrontée à plusieurs feux de grande ampleur attisés par une sécheresse historique.
"Je vous demande d'examiner, en lien étroit avec les maires concernés, l'opportunité de maintenir ces manifestations et de prendre, si nécessaire, à votre niveau une mesure administrative d'interdiction de ces évènements", écrit le ministre de l'Intérieur dans un télégramme consulté par l'AFP.
Les préfets doivent veiller à ce que les maires observent "une application stricte des dispositions réglementaires" encadrant les feux d'artifice, notamment "les conditions climatiques et météorologiques", le "choix du site", les "distances de sécurité" et la "mobilisation de moyens humains et techniques adaptés".
Un nombre déjà important de préfectures (Gironde, Landes, Aveyron, Creuse, Corrèze, Drôme, Ardèche, Haute-Garonne, Vosges, Moselle, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Finistère, etc.) ont déjà pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice.
alh/cb/swi
Incendies: pas de progression du feu en Gironde, fin de canicule en vue #
L'incendie "hors norme" de Gironde ne progressait plus vendredi après-midi, grâce à l'intervention de pompiers français désormais épaulés par des renforts européens, sous une chaleur caniculaire qui prendra fin dimanche.
Un mois jour pour jour après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, la reprise de feu de "Landiras-2", comme le nomment les pompiers, n'a "plus connu de progression depuis maintenant 48 heures", s'est félicité le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen lors d'un point presse vendredi en fin d'après-midi.
Les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont même été autorisés à rentrer chez eux dès 20h00.
A la veille d'une journée classée "rouge" par Bison Futé, les autorités ont décidé de ce fait de rouvrir "dès 20h00" l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km, a annoncé la préfète de la région Nouvelle-Aquitaine Fabienne Buccio.
Dans cette zone du sud de la Gironde, "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu Mme Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés.
Des pompiers allemands puis roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens, ont pris part "dès l'aube" à cette mobilisation pour éteindre ce feu qui a ravagé 7.400 hectares de pins depuis mardi.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
"Ils arrivent de l'autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru !" (merci en tahitien), a tweeté le président Emmanuel Macron dans l'après-midi.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.
A l'ouest de la France, un incendie qui a détruit près de 300 hectares de végétation en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes, était "contenu aux deux tiers" vendredi en fin d'après-midi, ont déclaré le préfet du Morbihan et les pompiers, qui comptaient sur les largages dans la soirée d'un Dash, en provenance du sud-ouest, pour combattre ce feu.
En Ardèche un incendie qui s'était également déclenché mercredi soir et ravagé au moins 320 hectares "a été fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur.
A Persan-Beaumont, dans le Val d'Oise où le mercure a grimpé à 35°C, Georges Gaillard qui pilote un opération de chantier SNCF proposait "des pauses fraîcheurs, comme au foot" et "beaucoup de bouteilles d'eau" à ses ouvriers en train d'installer "un nouveau ballast, clair" qui "capte la chaleur" et la "réverbère encore plus".
19 départements du sud-ouest au Finistère ont été placés en vigilance orange canicule par Météo-France pour la journée de samedi.
Selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France, l'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
Selon Météo-France, cette vague de chaleur devrait se conclure dimanche, avec des orages sur la majeure partie de la France, dont la Corse, placée en vigilance orange dès vendredi soir.
Ces orages seront accompagnés de fortes précipitations localisées, insuffisantes toutefois pour remédier à la sécheresse historique, selon les prévisions du service météorologique.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
burs-tsq/ff/vk
L'incendie dans la forêt de Brocéliande "contenu aux deux tiers" #
L'incendie qui a détruit près de 300 hectares de végétation en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes, était "contenu aux deux tiers" vendredi en fin d'après-midi, ont déclaré à la presse le préfet du Morbihan et les pompiers, qui comptaient sur les largages dans la soirée d'un Dash, en provenance du sud-ouest, pour combattre ce feu.
Le feu s'est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi,vers une heure du matin, sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de kilomètres de Rennes.
Entre "250 et 260 hectares ont brûlé", selon les premières estimations, a annoncé face aux journalistes le préfet du Morbihan Pascal Bolot. Pour le contrôleur général des pompiers du Morbihan Jean-François Gouy, l'évaluation à ce stade des surfaces brûlées est "quelque chose de difficile à déterminer".
Le préfet a également évoqué "un renfort aérien de poids" avec l'arrivée "du sud-ouest", secteur également en proie à d'importants incendies de forêts, d'un "avion de type Dash qui va pouvoir exercer une pression forte sur les feux jusqu'à 21h".
Deux bombardiers d'eau suédois, des avions Air Tractor AT 802, ont déjà effectué plusieurs largages sur la zone en se ravitaillant en eau dans le Golfe du Morbihan et sur le lac de Ploërmel, avait précisé l'officier Gouy.
Arrivés jeudi soir à l'aérodrome de Vannes, les deux bombardiers étaient partis de "Suède dans le cadre de la solidarité européenne", selon un communiqué de la préfecture.
Le feu, qui n'était "toujours pas fixé" à la mi-journée, est désormais "contenu aux deux tiers", a ajouté le préfet, précisant que les flammes progressaient toujours vers l'ouest.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, a-t-il également rappelé. "Une trentaine de soeurs" vivant dans une abbaye à proximité ont également été mises à l'abri.
De nombreux véhicules de pompiers circulaient dans le village, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus de 300 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Ploërmel. "À l'heure actuelle il est beaucoup trop tôt pour se prononcer (...) Toutes les portes sont ouvertes pour déterminer les origines de cet incendie", a souligné le colonel Aurélien Ardiller, commandant du groupement de la gendarmerie du Morbihan.
La forêt de Brocéliande, qui s'étend sur plus de 9.000 ha, est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
Par ailleurs, en Vendée, un millier de personnes ont été évacuées en pleine nuit à Olonne-sur-Mer, près des Sables d'Olonne, à la suite d'un "feu de broussailles", a annoncé la préfecture de Vendée. Aucun blessé n'est à déplorer et aucune maison détruite, à l'exception d'un cabanon inhabité. Ces personnes ont pu rentrer chez elles à partir de 7H00 du matin.
L'incendie, "d'origine humaine" selon la préfecture, est désormais fixé. Il a détruit 15 ha de végétation et sous-bois.
La France a commencé à recevoir des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays.
mcl-mac-adr/mb/swi
Feux en Gironde: "cernés par les fumées", les riverains à l'affût des reprises #
A l'arrière de son 4x4, Alain Chollon a entassé une dizaine de bidons. "Affolé" par les flammes qui ont grignoté la pinède à 600 mètres de sa maison, cet habitant de Saint-Symphorien (Gironde), arrose les fumerons qui s'élèvent encore autour de chez lui.
Jeudi après-midi, le retraité de 70 ans quittait son domicile lorsqu'il a aperçu des flammes dans la forêt voisine.
"J'ai appelé aussitôt les pompiers, un peu affolé. Ils sont arrivés dans le quart d'heure. Des Canadair sont ensuite venus en renfort", explique Alain Chollon, t-shirt blanc et short brun.
Mi-juillet, l'incendie s'était arrêté à 150 mètres de chez lui. Un mois plus tard, alors même que toutes les fumées n'étaient pas encore éteintes à l'arrière de son jardin, les flammes sont passées à peine plus loin.
A quelques kilomètres de sa maison, des pompiers casqués aspergent encore à la lance des arbres roussis.
"Je suis cerné par les fumées", soupire le retraité qui a sillonné l'orée de la forêt toute la matinée, coffre plein d'eau et téléphone à la main.
Depuis mardi, 7.400 hectares sont partis en fumée dans le sud de la Gironde et le nord des Landes. 10.000 riverains ont dû quitter leur domicile.
Evacués en juillet lors du dernier feu, les habitants de Saint-Symphorien ont cette fois pu rester chez eux.
"On espère que cela va rester comme ça. On guette les nouvelles. La dernière fois, j'avais dû fermer ma boutique, pour le commerce c'est dramatique", explique Sandra Anckaert, gérante du tabac de la commune.
A trente kilomètres de là, 5.000 des 6.000 habitants de Belin-Béliet ont, eux, dû quitter leur domicile dès mardi dans la nuit. Seize habitations et granges ont été détruites par les flammes, selon le maire de la commune.
Trois jours après, les rues sont désertes et presque tous les volets sont baissés. Dans certaines allées, ballons et jouets traînent, abandonnés.
Les gendarmes de Belin-Béliet patrouillaient vendredi à l'affût de reprises de feu, d'éventuels pilleurs et à la recherche d'habitants récalcitrants.
"Si l'on croise des personnes qui ont refusé de partir, on tente une médiation, on fait appel à leur médecin ou bien au maire", raconte le gendarme Geoffroy Pourcelot, en sonnant à la porte d'une maison dont les volets sont ouverts.
Gérant de la boucherie du village, Yoan Demondion a obtenu auprès de la mairie un laissez-passer qui lui permet en journée d'accéder à sa boutique. Et de prévenir les autorités s'il croise en chemin une reprise.
"On a déjà jeté plus de 500 kg de viande. On ne dort pas beaucoup en ce moment", raconte le jeune homme. Pour éviter le gâchis, il fait désormais don de ses produits à l'école de Belin-Béliet, qui prépare des repas pour les pompiers.
"Il y a ici une vraie solidarité, qui fait chaud au coeur malgré tout", souligne le maire de la commune, Cyrille Declercq.
A Saint-Symphorien, Alain Chollon restera tout le week-end "sur (ses) gardes", prêt à rappeler les pompiers ou à prévenir les voisins au moindre retour de flamme.
ld/ff/vk
En France, généraliser l'attaque rapide des feux nécessitera plus de moyens #
L'attaque rapide et massive des feux, déjà pratiquée dans le Sud-Est de la France, devra se généraliser dans tout le pays, mais pose la question des moyens, souligne Eric Grohin, chef des pompiers du Var (sud), chargé en France des formations de commandement de lutte contre les incendies.
Question: Quelle expérience peut-on tirer de la lutte contre les feux en Méditerranée où ils sont particulièrement fréquents ?
Réponse: "La doctrine qui est enseignée en France pour éteindre les feux de forêt repose sur une détection rapide par le biais de caméras, de guetteurs, puis sur une attaque rapide et massive par les airs et au sol. Cette coordination aéro-terrestre nous caractérise et permet dans les départements du Sud d'arrêter entre 97 et 99% des feux avant qu'ils n'atteignent cinq hectares.
Dans le Var (sud), sur les 3.278 feux qui se sont déclarés en 20 ans, seulement trois ont dépassé les 5.000 hectares. L'enjeu dans les années futures sera donc d'appliquer cette doctrine partout en France.
Dans les départements de Méditerranée, on loue des hélicoptères, peut-être qu'à un moment donné, il faudra envisager des locations d'hélicoptères dans les autres départements pour réagir très vite.
En effet, cette année, c'est tout le territoire national qui a des conditions climatiques quasi similaires à celles du Sud: des températures caniculaires, un taux d'humidité dans l'air très bas (entre 10% et 15%), du vent.
Des gros feux, on en a toujours eu, ce qui change aujourd'hui, c'est leur fréquence. Dans le Sud, on a eu des conditions extrêmes favorisant les incendies quasiment tout l'été, alors qu'avant c'était pendant deux ou trois semaines".
Q: Est-ce qu'on peut comparer les incendies français aux méga-feux des Etats-Unis?
R: "Il est difficile de les comparer. Les Américains ont inventé cette appellation parce qu'ils ont des feux qui rentrent dans les villes et qui font des dégâts à la fois humains, économiques... Leur habitat est souvent en bois, pas comme chez nous, ça change beaucoup de choses. Et globalement, ils n'appliquent pas la même méthode que nous et ne mettent le paquet que lorsque les feux arrivent sur des lotissements, ce qui explique que les incendies peuvent atteindre 40.000 hectares. Néanmoins, les feux de Gironde (sud-ouest) sont "hors-norme" de par leur superficie et leur vitesse de propagation qui s'accompagnent d'une gestion de crise avec des évacuations ou confinement de la population".
Q: Des renforts d'autres départements et de plusieurs pays européens ont été envoyés sur zone, comment se passe la coordination?
R: "Entre départements français, il n'y a aucun problème, tous les officiers sont susceptibles de commander la lutte contre les feux et tous les pompiers sont formés à la même école à Valabre (sud). Vous pouvez mettre un officier du Pas-de-Calais (nord) dans un poste de commandement ce qui était le cas au feu de Gonfaron (dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur, en août 2021), il saura exactement quoi faire.
Quand on travaille avec des pays étrangers, c'est toujours plus compliqué, mais c'est très bien d'avoir fait appel à eux, cela nous permettra de voir dans le futur ce qu'on doit améliorer. Des pompiers sont par exemple arrivés aujourd'hui avec des raccords qui ne sont pas adaptables à nos tuyaux en France, mais on a des pièces intermédiaires et on a résolu le problème.
En France, la priorité est aux feux naissants parce qu'on essaie de ne pas avoir en simultané de gros feu partout de façon à ce qu'on se concentre sur un seul feu, donc les moyens étrangers iront très certainement sur les gros feux pour que les renforts venus des autres départements à risque puissent retourner chez eux. Par ailleurs, les feux hors-norme sont très longs à éteindre et la fatigue du personnel se fait sentir. Or, on est encore qu'au 15 août, la saison n'est pas finie".
est/iw/rhl/ial/
Propos recueillis par Estelle EMONET
Incendie en Ardèche: 320 hectares brûlés, le feu "fixé" #
Un incendie qui s'est déclenché mercredi soir en Ardèche et ravagé au moins 320 hectares "a été fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département.
"Le feu est fixé depuis le début d'après-midi. Toutefois 150 à 200 sapeurs-pompiers restent toujours mobilisés. 50 sapeurs-pompiers le seront encore cette nuit et un dispositif de surveillance restera en place jusqu'à la fin du week-end", a-t-elle précisé dans un communiqué.
Situé sur la commune de Lagorce, l'incendie a brûlé 320 hectares, avaient indiqué dans la matinée les pompiers à l'AFP, dénonçant "un chantier très difficile d'accès" dans des endroits "très escarpés".
Quatre soldats du feu ont été légèrement blessés et 250 personnes évacuées à titre préventif jeudi. Elles "ont pu toutes réintégrer leur lieu de résidence jeudi soir", avait alors assuré le préfet de l'Ardèche.
L'origine du feu n'est pour l'instant pas connue, mais selon le Codis "il y a eu plusieurs mises à feu sur le secteur".
Au total, 240 sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs étaient sur le terrain vendredi. Jeudi déjà, trois Canadair, un hélicoptère bombardier d'eau (HBE) et un avion Dash étaient venus en appui.
Fin juillet, l'Ardèche a connu un des plus gros incendies de son histoire récente, avec 1.200 hectares ravagés, mobilisant jusqu'à 600 hommes. Un artisan local de 44 ans suspecté d'avoir mis le feu a été interpellé et mis en examen pour incendie volontaire - un crime passible de 15 ans de prison.
dfa-anr/vk
Fin de canicule prévue dimanche avec des orages dans la plupart des régions #
La troisième vague de chaleur de l'été 2022 devrait se conclure dimanche avec des orages sur la majeure partie de la France, accompagnés de fortes précipitations localisées, insuffisantes toutefois pour remédier à la sécheresse historique, selon les prévisions de Météo-France.
Les orages, qui remonteront depuis le Sud-Ouest à partir de samedi soir, sont attendus les plus forts autour du massif central et de la vallée du Rhône, "et pourront donner par endroits des cumuls de précipitation jusqu'à 30 à 50 mm", note Météo-France.
Les forts cumuls "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Par ailleurs, "les orages donnent des cumuls de précipitations très hétérogènes" et localisé, insuffisants pour compenser une "sécheresse qui touche tout le territoire", a-t-elle ajouté.
"La sécheresse dure depuis un bout de temps, les végétaux sont en souffrance, et il va falloir des petites pluies régulières pour espérer que cette végétation reparte", a souligné Romaric Cinotti, référent feux de végétation à Météo-France. "L'absence de végétation est un facteur aggravant pour le ruissellement, car la végétation participe à retenir l'eau", a-t-il aussi noté.
"Le déficit pluviométrique est de 33%" par rapport aux normales de saison, "soit 95mm depuis le mois d'avril", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue. L'année 2022 est ainsi la 2e année la plus sèche derrière 1976, mais "plus chaude de 1,7°C" ce qui explique une plus grande sécheresse des sols.
L'impact des orages sur les incendies en cours, notamment à Landiras en Gironde, reste difficile à prévoir: "ils peuvent avoir un effet inverse, en provoquant de fortes rafales et des bascules de vent qui peuvent aggraver le danger" et sont "très problématiques pour les pompiers".
Par ailleurs, "l'impact de foudre est la première cause naturelle d'incendie", a rappelé Romaric Cinotti, la foudre pouvant tomber à l'écart de la cellule orageuse, sur une zone peu arrosée.
"La semaine prochaine on devrait rester sur des passages pluvieux/orageux durant la semaine, mais cela reste à affiner", a ajouté Mme Chanal.
Dès la nuit de vendredi à samedi, "un passage pluvio-orageux actif balaiera les littoraux de la Corse", placée en vigilance orange, "avec fortes précipitations, grêle et rafales de vent", souligne Météo-France.
bl/jbo/vk
Généraliser l'attaque massive et rapide des feux naissants nécessitera des moyens supplémentaires #
L'attaque rapide et massive des feux pratiquée dans le Sud-Est de la France devra se généraliser, mais pose la question des moyens, souligne Eric Grohin, chef des pompiers du Var, chargé en France des formations de commandement de lutte contre les incendies.
Question: Quelle expérience peut-on tirer de la lutte contre les feux en Méditerranée où ils sont particulièrement fréquents?
Réponse: "La doctrine qui est enseignée en France pour éteindre les feux de forêt repose sur une détection rapide par le biais de caméras, de guetteurs...puis sur une attaque rapide et massive par les airs et au sol. Cette coordination aéro-terrestre nous caractérise. Cette technique permet dans les départements du Sud d'arrêter entre 97 et 99% des feux avant qu'ils n'atteignent cinq hectares. Dans le Var, sur les 3.278 feux qui se sont déclarés en 20 ans, seulement trois ont dépassé les 5.000 hectares. L'enjeu dans les années futures sera donc d'appliquer cette doctrine partout en France.
Dans les départements de Méditerranée, on loue des hélicoptères, peut-être qu'à un moment donné, il faudra envisager des locations d'hélicoptères dans les autres départements pour réagir très vite. En effet, cette année, c'est tout le territoire national qui a des conditions climatiques quasi similaires à celles du Sud: des températures caniculaires, un taux d'humidité dans l'air très bas (entre 10% et 15%), du vent. Des gros feux, on en a toujours eu, ce qui change aujourd'hui, c'est leur fréquence. Dans le Sud, on a eu des conditions extrêmes favorisant les incendies quasiment tout l'été, alors qu'avant c'était pendant deux ou trois semaines".
Q: Est-ce qu'on peut comparer les incendies français aux méga-feux des Etats-Unis?
R: "Il est difficile de les comparer. Les Américains ont inventé cette appellation parce qu'ils ont des feux qui rentrent dans les villes et qui font des dégâts à la fois humains, économiques...Leur habitat est souvent en bois, pas comme chez nous, ça change beaucoup de choses. Et globalement, ils n'appliquent pas la même méthode que nous et ne mettent le paquet que lorsque les feux arrivent sur des lotissements, ce qui explique que les incendies peuvent atteindre 40.000 hectares. Néanmoins, les feux de Gironde sont "hors-norme" de par leur superficie et leur vitesse de propagation qui s'accompagnent d'une gestion de crise avec des évacuations ou confinement de la population".
Q: Des renforts d'autres départements et de plusieurs pays européens ont été envoyés sur zone, comment se passe la coordination?
R: "Entre départements français, il n'y a aucun problème, tous les officiers sont susceptibles de commander la lutte contre les feux et tous les pompiers sont formés à la même école à Valabre (Bouches-du-Rhône). Vous pouvez mettre un officier du Pas-de-Calais dans un poste de commandement ce qui était le cas au feu de Gonfaron (dans l'arrière-pays de Saint-Tropez en août 2021), il saura exactement quoi faire.
Quand on travaille avec des pays étrangers, c'est toujours plus compliqué, mais c'est très bien d'avoir fait appel à eux, cela nous permettra de voir dans le futur ce qu'on doit améliorer. Des pompiers sont par exemple arrivés aujourd'hui avec des raccords qui ne sont pas adaptables à nos tuyaux en France, mais on a des pièces intermédiaires et on a résolu le problème. En France, la priorité est aux feux naissants parce qu'on essaie de ne pas avoir en simultané de gros feu partout de façon à ce qu'on se concentre sur un seul feu, donc les moyens étrangers iront très certainement sur les gros feux pour que les renforts venus des autres départements à risque puissent retourner chez eux. Par ailleurs, les feux hors-norme sont très longs à éteindre et la fatigue du personnel se fait sentir. Or, on est encore qu'au 15 août, la saison n'est pas finie".
est/iw/rhl
Propos recueillis par Estelle EMONET
Incendies: des entreprises "libèrent" leurs salariés pompiers volontaires #
Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin mercredi, afin de renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
Dès mercredi, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, avait appelé sur Twitter "chaque directeur de magasin et entrepôt" du groupe à "libérer de leurs obligations professionnelles nos collègues qui peuvent partir en renfort".
"Dans l'hypermarché de Brive-la-Gaillarde, deux de nos salariés sapeurs pompiers ont décidé de se mobiliser: une conseillère de vente, qui part aujourd'hui jusqu'à dimanche, et un employé du drive qui partira la semaine prochaine", a détaillé vendredi le groupe à l'AFP.
Le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d'urgence est fixé par certaines entreprises grâce à une convention signée avec le service départemental d'incendie et de secours.
Orange, GRDF, Axa, Auchan et EDF fixent habituellement à 15 par an le plafond de jours de détachement pendant lesquels les salariés sapeurs pompiers volontaires peuvent se libérer. Carrefour prévoit pour sa part dix jours ouvrés conventionnés, qui vont être déplafonnés au regard de la situation "exceptionnelle".
Même chose chez Auchan, a déclaré le groupe à l'AFP, en précisant que les salaires seraient maintenus et qu'il participera aux frais de déplacement et d'hébergement.
"Face à la gravité des incendies et à leur intensité exceptionnelle", EDF a annoncé jeudi soir dans un communiqué avoir "pris la décision de libérer l'ensemble des sapeurs-pompiers volontaires d'EDF et d'Enedis, non-indispensables à la production et à la continuité de la fourniture d'électricité". Le groupe a précisé à l'AFP que leur salaire serait maintenu.
Du côté de GRDF, la direction avait déjà octroyé 5 jours supplémentaires en juillet pour permettre à ses 140 employés pompiers volontaires de se libérer.
"A la demande du ministre Gérald Darmanin, au mois d'août, GRDF autorise les salariés a être libérés, avoir l'accord managérial et sans limite", a expliqué vendredi le groupe à l'AFP, indiquant que les salariés déployés sur les feux continueront de percevoir leur salaire.
Chez Orange, "des jours supplémentaires seront accordés" en plus des quinze jours habituels, a tweeté Gervais Pellissier, DRH d'Orange.
Au total, quelque 135 salariés du groupe sont pompiers volontaires, répartis "un peu partout en France" et "davantage dans les zones rurales que dans les zones urbaines", a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Axa a pour sa part accordé cinq jours de plus à ses salariés pompiers volontaires. "Dès aujourd'hui, les pompiers volontaires salariés d'Axa peuvent se libérer pour rejoindre leurs collègues sapeurs-pompiers, partout en France", a indiqué le directeur général d'Axa France Patrick Cohen à l'AFP.
Le président de la CPME François Asselin salue "cette solidarité organisée qui existe depuis très longtemps", soulignant toutefois auprès de l'AFP que "plus l'entreprise est petite, plus ça peut être compliqué. Pour un restaurateur qui libère son chef de cuisine, ça équivaut quasiment à baisser le rideau".
lep-cdu-pr-cdc/kd/npk
Incendie en Gironde : les pompiers européens "prêts à partir sur le terrain" #
Allemands, Roumains, Italiens.. des centaines de soldats du feu européens se rassemblaient vendredi pour prêter main forte à leurs homologues français dans la lutte contre l'incendie toujours actif en Gironde et dans les Landes.
"Nous sommes prêts à partir sur le terrain", dit, en anglais, le colonel Cristian Buhaiànu, chef du détachement roumain de 77 hommes regroupés sous le soleil ardent d'Hostens, avec leurs uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii+.
Le PC opérationnel, situé à quelques km de la reprise du feu de l'incendie de Landiras - 7.400 hectares brûlés depuis mardi - a pris vendredi des airs d'auberge espagnole.
Comme les Roumains, les Allemands sont déjà là, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu attendus jusqu'en fin de journée vendredi.
Certains sont là depuis mardi soir et ont pris leurs quartiers. Au petit matin, ils émergent doucement de leur campement, un ensemble de petites tentes grises qui abritent des lits de camp.
Tone Neuhalfel un pompier allemand de 36 ans est attablé avec sa brigade devant des assiettes bien garnies après une nuit agitée et courte au cours de laquelle son équipe n'a dormi que trois heures. Mais cela ne se devine guère sur les visages des pompiers.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confie Tone qui souligne avoir affronté un feu "très impressionnant" et incomparable à ceux qu'il a déjà vu en Allemagne.
Sur la D3, entre Hostens et Belin-Béliet, près de Saint-Magne où le feu a redémarré, les renforts germaniques venus de Bonn ou de Düsseldorf ont démarré tôt.
"Vous avez bien compris ce que l'on doit faire ?", lance en anglais le capitaine Thomas Mimiague à l'un des chefs du contingent allemand, tout de jaune vêtu. En réponse, de nombreux acquiescements de tête : "ja, ja".
Peu bavards, les pompiers allemands vont et viennent dans leurs uniformes noirs à bandes réfléchissantes, floqués, comme leurs différents véhicules, de l'inscription +Feuerwehr+.
"Peu importe de quel pays nous sommes, nous sommes pompiers et nous sommes là pour aider les gens à travers le monde", assure le colonel roumain.
Jusqu'à aujourd'hui, les brigades roumaines n'étaient jamais intervenues sur "de tels feux comme celui-ci", dit-il, "maintenant, nous allons ensemble partir en reconnaissance sur le terrain, puis nous établirons des tactiques de manoeuvres avec nos confrères".
Le contingent a été mobilisé après l'appel du gouvernement français, grâce au mécanisme de protection civile de l'Union européenne, créé en 2001. Il avait été sollicité notamment par la France durant la crise du Covid en 2021 pour le rapatriement de Français depuis l'étranger.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 autres grecs, avec 37 pilotes et techniciens, qui sont arrivés depuis la veille au soir. Certains d'entre eux ont immédiatement entamé leur mission en forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant grec Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France, "joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", dit-il en arrivant à Mérignac.
Claire Kowaleski, colonelle de la sécurité civile en poste à la commission européenne et coordinatrice des renforts, rappelle que la France se déploie très fréquemment à l'étranger avec ce mécanisme.
"Nous avons des moyens à Bordeaux mais également en Bretagne", où la région subit aussi les assauts des flammes, ajoute-t-elle.
Heureusement la gestion des vols de Canadair est peu différente, souligne-t-elle. "La situation est assez facile car nous avons le même type de moyens aériens. Que l'on parle d'un Canadair grec, italien ou français, ils volent tous à la même vitesse, ils ont tous les mêmes procédures", de ce fait, "en vol, la coordination se fait de façon assez facile", précise la colonelle.
Grâce à ses renforts européens on peut aussi "relâcher la pression sur les moyens français positionnés ici et les envoyer dans le Jura comme hier", ajoute-t-elle.
Dans la journée, sont encore attendus les Polonais et les Autrichiens.
bla-tsq/ff/vk
Les photos de Raymond Depardon sauvées des flammes de justesse #
"A un quart d'heure près, tout brûlait": les archives du célèbre photographe français Raymond Depardon ont échappé de peu à un incendie début août dans sa maison, grâce aux pompiers et à la présence d'esprit d'un voisin, a-t-il raconté vendredi à l'AFP.
"Dans les combles sont stockées les photos de toute ma vie", a expliqué Raymond Depardon, qui conserve plus d'un million de négatifs et "300 albums de 100 planches-contacts" (la version développée des négatifs, qui permet à un photographe de choisir une photo parmi une série).
Le début d'incendie a été provoqué par la foudre qui est tombée sur le toit de cette maison de la région parisienne dans la nuit du 4 au 5 août, en l'absence de Raymond Depardon, 80 ans en juillet.
"Les pompiers sont arrivés très vite, et le voisin a eu la présence d'esprit de leur dire qu'il y avait des photos et qu'il ne fallait pas utiliser d'eau", a poursuivi Raymond Depardon.
Selon lui, les soldats du feu ont utilisé de la neige carbonique pour éteindre l'incendie, pris en charge très tôt.
"A part quelques photos", les clichés n'ont subi aucun dommage. "Mais les pompiers m'ont dit: +A un quart d'heure près, tout brûlait+", a poursuivi le photographe, en ajoutant, un sourire dans la voix, qu'il comptait désormais investir dans un paratonnerre.
Le feu a tout de même causé d'importants dégâts à la toiture et au bureau aménagé dans le grenier de la maison, selon des images publiées par le photographe sur Instagram, accompagnées de remerciements envers les pompiers.
Photographe, réalisateur de documentaires, cofondateur de l'agence photographique Gamma avant de devenir l'une des grandes figures de l'agence Magnum, Raymond Depardon est l'auteur d'une oeuvre monumentale.
Dans ses photos et ses films, il a abordé le monde rural, la guerre, la vie quotidienne des gens ou la politique, avec entre autres le documentaire "Une partie de campagne" en 1974, sur la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing.
Il prépare actuellement un livre de photos sur le désert, autre sujet qu'il a fréquemment traité dans son oeuvre, notamment en Algérie.
pr/elc/npk
L'Europe au chevet de la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens se déployaient vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à une nouvelle canicule et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers combattent jour et nuit, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains. Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels des Polonais ou Autrichiens.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur une base aérienne près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et deux autres grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt du Sud-Ouest.
"Joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens (en Gironde, Sud-Ouest), où le poste de contrôle des opérations avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers, uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii +, sont "prêts à partir sur le terrain".
Le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Si les épaisses fumées se sont dissipées vendredi matin, laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, reste que le feu est "toujours actif" et s'étend sur 40 km, selon le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic. L'incendie "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
Avec 37° Celsius attendus sur place, "la journée (vendredi, Ndlr) risque d'être compliquée", a-t-il ajouté.
Le Jura (Est), au climat normalement plus modéré, est touché à son tour depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et les feux font toujours rage en Isère (centre-est), en Ardèche, dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
A l'ouest de la France, un incendie s'est même déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande, un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant plus de 300 hectares de végétation. Deux bombardiers d'eau suédois effectuaient des largages vendredi pour le combattre, selon les autorités locales.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant ainsi à l'appel du gouvernement.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5H00 (03H00 GMT), vendredi, dans plusieurs départements du Sud-Ouest, et selon le prévisionniste Météo-France, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C dans la journée.
La sécheresse et la canicule qui s'abattent cet été sur nombre de pays européens, entraînent également des incendies sans précédent. Ainsi, dans le centre du Portugal, plus de 1.500 pompiers restaient mobilisés vendredi contre un feu de forêt qui a détruit quelque 10.000 hectares de végétation, en presque une semaine, dans le géo-parc mondial reconnu par l'Unesco de la région de la montagne de la Serra da Estrela.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
burx/ff/vk/bat
Les canicules de 2022, avant-goût d'un été "normal" vers 2050 si les émissions ne baissent pas #
Avec ses canicules successives, l'été 2022 en France ressemble déjà à ce que serait "un été moyen au milieu du siècle", si jamais les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas nettement, selon les modélisations climatiques de Météo-France.
Ces anticipations du climat futur, le projet Drias, ont été établies en 2020 en examinant différents scénarios d'évolutions des rejets d'émissions. Or, au 12 août 2022, le nombre de "journées de fortes chaleurs" (plus de 35°C) enregistrées en France cette année est désormais comparable aux moyennes prévues pour la période 2041-2070 dans le scénario le plus pessimiste de Météo-France, celui fondé sur une augmentation continue des émissions de CO2.
Tour d'horizon de la situation de grandes villes aux quatre coins de la métropole , alors que l'été n'est pas terminé:
- à Lyon, les fortes chaleurs se sont déjà produites 13 fois depuis le début de l'année selon Météo-France, au-dessus des 8,9 journées de moyenne prévues pour le milieu du siècle dans l'hypothèse pessimiste. En comparaison, de telles températures étaient relevées dans la capitale des Gaules seulement 1,4 fois par an en moyenne sur la période 1976-2005.
-Paris: avec 5 journées de fortes chaleurs cet été, la capitale est dans la moyenne de 4,5 journées prévues pour le milieu de siècle dans ce même scénario. Contre moins d'une occurrence par an à la fin du 20e siècle.
-Marseille: la canicule est intense en 2022 dans la cité phocéenne, avec déjà 15 journées enregistrées à plus de 35°C contre une par an en moyenne entre 1976 et 2005. Pour le milieu du siècle, Météo-France prévoit une moyenne relevée à 2 ou 3 journées par an, selon les scénarios.
- Lille a connu 2 journées de fortes chaleurs en 2022, un événement qui se produisait une seule fois tous les 5 ans en moyenne au siècle dernier, et qui pourrait revenir 3,2 fois par an vers 2050 selon les projections pessimistes.
- Brest, qui n'avait jamais enregistré plus de 35°C au 20e siècle, a aussi connu 2 jours au-dessus de ce seuil en 2022, conforme aux normales prévues autour des années 2050.
- A Perpignan, Météo-France prévoit dans son pire scénario une moyenne de 8 journées de fortes chaleurs par an au milieu du siècle. 2022 est au-dessus, avec jusqu'à présent 14 jours où le thermomètre a dépassé 35°C.
Les canicules se définissent notamment par l'enchaînement des journées chaudes avec des "nuits tropicales", où la température ne redescend pas sous les 20°C. Cette conjonction, qui empêche de récupérer des efforts fournis toute la journée pour maintenir le corps à une température fonctionnelle, pèse fortement sur les organismes, en premier lieu ceux des personnes âgées.
Si le nombre de journées très chaudes de l'été 2022 se rapproche des récurrences prévues pour le milieu du siècle en cas de non-réduction de nos rejets, le nombre de nuits caniculaires reste aujourd'hui en-deçà des prévisions moyennes pour 2050, mais leur multiplication est néanmoins manifeste.
A Marseille et Perpignan, 56 et 43 nuits tropicales ont été enregistrées depuis le début de l'année, là où Météo France en prévoit respectivement 71 et 88 par an de manière habituelle au milieu du siècle.
Lyon et Paris ont aussi eu chaud la nuit 13 et 9 fois cet été, un phénomène qui pourrait se produire respectivement 42 et 27 fois par an à l'avenir.
Ces nuits tropicales, quasi inconnues dans le nord du pays, se sont rencontrées deux fois cette année à Lille, qui doit se préparer à les vivre une semaine par an au milieu du siècle. Brest, qui pourrait en connaître deux par an en moyenne, est pour l'instant encore épargné.
"L'été 2003 paraissait être une référence hors-sol, mais on ne s'en jamais autant rapproché", même s'il est encore trop tôt, en pleine canicule, pour établir toutes les comparaisons, souligne Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
Pour le climatologue Robert Vautard, "le calendrier s'accélère". "Nos modèles prédisent une évolution" du climat "pour aujourd'hui et demain, mais les observations montrent qu'elle est plus rapide que prévue", a-t-il déclaré jeudi sur France Info.
bl/ico/vk
Incendies: les pompiers français et européens sur tous les fronts #
Du sud-ouest à la Bretagne, les pompiers français, désormais épaulés par les renforts en moyens humains et matériels de plusieurs pays européens, poursuivaient leur combat acharné contre le feu vendredi, journée marquant le pic de la troisième vague caniculaire de l'été.
Un mois jour pour jour après les deux incendies "hors normes" de Gironde à Landiras et la Teste-de-Buch, 1.100 pompiers poursuivaient leur combat contre une reprise de feu près de Landiras, autour de Hostens, Saint-Magne et Belin-Béliet.
Ils ont commencé à être épaulés "dès l'aube", selon les autorités, de pompiers allemands puis roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France, "joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", a-t-il ajouté en arrivant à Mérignac.
A Hostens, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain".
Selon un dernier bilan vendredi matin, le feu n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit, se maintenant à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi. Aucune autre évacuation supplémentaire n'a été ordonnée depuis les 10.000 les jours précédents.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département, l'un "fixé", l'autre dont la progression a été ralentie.
A l'ouest de la France près de Rennes un incendie s'est aussi déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande qui a déjà détruit 300 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois arrivés en renfort aident à le combattre. Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac. Il était "toujours actif" vendredi, selon la préfecture du Morbihan.
En Ardèche un feu a également ravagé 320 hectares depuis mercredi soir et la situation est loin "d'être fixé", ont indiqué les pompiers de la région soulignant que le lieu est difficile d'accès.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises - Carrefour, Orange, EDF et GRDF - ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5h00 vendredi dans le Gers, le Lot-et-Garonne, la Gironde et la Charente.
Pour Maurin Bérenger, viticulteur à Grezels dans le Lot, la situation est "inédite. On est obligé de s'adapter, on travaille très tôt le matin, voire la nuit. Cette nuit, j'ai commencé à 3h00, et ceux qui ont des salariés commencent à 6h00 pour éviter la chaleur".
Selon Météo-France, dans l'après-midi, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.
19 départements du sud-ouest au Finistère ont été placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France, l'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
A Paris, Caroline Dubois, retraitée de 72 ans, "laisse les fenêtres ouvertes dans tout l'appartement pour qu'il y ait un courant d'air". Stéphanie Ryan, 36 ans, consultante pour une agence de recrutement, pose des "serviettes mouillées" devant son ventilateur, c'est "efficace", dit-elle.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements. Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
La pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
burs/ff/vk
L'incendie dans la forêt de Brocéliande s'étend, deux avions suédois en action #
Un incendie qui s'est déclaré dans la forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes a déjà détruit plus de 300 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois effectuaient des largages pour le combattre, selon la préfecture du Morbihan et les pompiers.
Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Rennes.
Il n'était "toujours pas fixé" à la mi-journée, a précisé devant la presse le directeur du SDIS du Morbihan, Jean-François Gouy.
"Nous avons un vent qui est tournant, qui est par moment assez fort, donc de nombreuses reprises", a-t-il poursuivi, précisant que le feu progressait "vers l'ouest, vers une zone forestière".
Quatre largages ont été effectués par deux avions Air Tractor AT 802, qui se ravitaillaient en eau dans le Golfe du Morbihan et sur le lac de Ploërmel, a ajouté l'officier.
Les deux avions Air Tractor AT 802 étaient "arrivés hier soir de Suède dans le cadre de la solidarité européenne", avait précisé plus tôt la préfecture dans un communiqué. Ils avaient atterri à l'aérodrome de Vannes.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, selon le communiqué.
De nombreux véhicules de pompiers circulaient dans le village de Campénéac, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus de 300 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
La forêt de Brocéliande est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
Par ailleurs, en Vendée, un millier de personnes ont été évacuées en pleine nuit à Olonne-sur-Mer, près des Sables d'Olonne, suite à un "feu de broussailles", a annoncé la préfecture de Vendée. Aucun blessé n'est à déplorer et aucune maison détruite, à l'exception d'un cabanon inhabité. Ces personnes ont pu rentrer chez elles à partir de 7H00 du matin.
L'incendie, "d'origine humaine" selon la préfecture, est désormais fixé. Il a détruit 15 ha de végétation et sous-bois.
La France a commencé à recevoir des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays.
mcl-mac-mb/et/it
Incendies en Gironde: le réveil de feux "zombies" partiellement en cause #
Ils couvent dans les profondeurs, invisibles avant de se réveiller à la faveur des chaleurs et de la sécheresse : les feux de tourbe ou "feux zombies" sont en partie pointés du doigt pour expliquer la reprise fulgurante des incendies dans le sud de la Gironde et le nord des Landes.
Si le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a désigné la main de possibles incendiaires, autorités et pompiers ont aussi souligné le rôle accélérateur joué par ces feux souterrains qui couvaient depuis juillet.
"Il y a autant de feux qui viennent des feux anciens - la partie visible s'est enterrée et ressort à la faveur d'une météo extrêmement défavorable - que des feux qui peuvent être d'origine criminelle", a indiqué mercredi Martin Guespereau, préfet délégué à la Gironde.
Le feu de Landiras qui a brûlé près de 14.000 ha dans le massif de pins des Landes de Gascogne, était fixé depuis le 29 juillet, mais n'a "jamais été déclaré éteint", selon la préfecture, "il s'était enterré" dans cette tourbe typique de ce secteur.
"Il couvait et ne demandait qu'à repartir", selon le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers qui luttent contre les feux qui ont détruit 7.400 ha depuis mardi en Gironde et dans les Landes.
Parfois nichés à un mètre sous terre, ces feux se consument lentement dans ces sols tourbeux, et sont difficiles à détecter. "C'est très vicieux, c'est un feu sans flamme, comme un charbon qui se consume", illustre Anthony Collin, enseignant-chercheur à l'université de Lorraine et responsable du réseau feu.
En forêt, la tourbe est une accumulation de matière spongieuse inflammable, riche en carbone, qui résulte de la décomposition au fil du temps de la matière végétale.
"Lorsqu'il y a des feux de résineux comme c'est le cas en Gironde, les arbres brûlent, tombent et transmettent le feu aussi sous le couvert végétal le plus bas qui va être au plus proche du sol, et ce feu va pénétrer en profondeur petit à petit dans la tourbe. Et donc ce sont des feux qui vont être compliqués à éteindre", décrit le lieutenant-colonel chez les sapeurs-pompiers, Stéphan Horn, conseiller technique feux de forêt des Yvelines.
En cheminant dans des galeries, ces braises souterraines peuvent ressurgir à la surface ici et là, selon Anthony Collin. Il suffit alors qu'elles rencontrent des conditions météo défavorables, "un apport d'air, du vent", et "un stress hydrique conséquent", "et ça reflamble aussitôt", ajoute le commandant Matthieu Jomain.
"Ca va durer très longtemps en Gironde, vu la surface qui a brûlé, vu la tourbe qui est présente", selon le lieutenant-colonel Stéphan Horn.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche. "Mais il faudrait des pluies diluviennes pour que ça nous aide", assure le commandant Jomain.
law-nal/ff/it
Feux de forêt: été record pour les émissions de carbone liées aux incendies en France #
La France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003, a annoncé vendredi le programme européen sur le changement climatique Copernicus.
Les dernières données satellitaires du service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus (CAMS), datant de jeudi, montrent que les émissions estimées en France provenant de feux de forêt pour les mois de juin, juillet et août sont les plus élevées depuis 2003, alors que l'Europe connaît une saison dramatique pour les incendies, notamment en Espagne et au Portugal.
Lorsqu'un arbre brûle, la combustion libère du dioxyde de carbone.
Depuis le début de l'année, plus d'un million de tonnes de carbone ont été libérées dans l'atmosphère par les incendies français, très largement au-dessus de la moyenne (un peu plus de 0,5 million de tonnes). A ce rythme, le record sur l'ensemble de l'année 2003 à près d'1,3 million de tonnes pourrait être battu et faire de l'année 2022 la pire depuis le début des relevés.
La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France "ont aggravé les incendies", explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus.
La haute saison des feux n'étant pas encore terminée, les émissions pour toute l'année 2022 restent pour le moment inférieures à celles observées en 2003, l'année record selon les données du Global Fire Assimilation System (GFAS), qui se base sur des observations par satellites des incendies actifs et de la puissance radiative du feu.
Selon les statistiques consultées vendredi du système européen d'information sur les feux de forêt EFFIS, 60.558 hectares ont brûlé en France depuis janvier, 245.293 hectares en Espagne, et 76.423 hectares au Portugal.
str/ico/it
Incendie en Ardèche: 320 hectares brûlés, le feu "loin d'être fixé" #
Un incendie qui s'est déclenché mercredi soir en Ardèche a ravagé 320 hectares et reste "loin d'être fixé", a-t-on appris vendredi auprès des pompiers.
Situé sur la commune de Lagorce, "l'incendie a brûlé 320 hectares et il est loin d'être fixé car c'est un chantier très difficile d'accès" dans des endroits "très escarpés", a expliqué à l'AFP le lieutenant Jean Jaussaud, chef de salle du Codis (Centre opérationnel d'incendie et de secours).
Quatre soldats du feu ont été légèrement blessés et 250 personnes évacuées à titre préventif jeudi. Elles "ont pu toutes réintégrer leur lieu de résidence jeudi soir", a assuré le préfet de l'Ardèche dans un communiqué.
L'origine du feu n'est pour l'instant pas connue, mais "il y a eu plusieurs mises à feu sur le secteur", selon le lieutenant Jaussaud.
Au total, 240 sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs sont sur le terrain vendredi et espèrent des moyens aériens. Jeudi, trois Canadair, un hélicoptère bombardier d'eau (HBE) et un dash étaient venus en appui.
Fin juillet, l'Ardèche a connu un des plus gros incendies de son histoire récente, avec 1.200 hectares ravagés, mobilisant jusqu'à 600 hommes. Un artisan local de 44 ans suspecté d'avoir mis le feu a été interpellé et mis en examen pour incendie volontaire - un crime passible de 15 ans de prison.
anr/sof/npk
France: face au réchauffement climatique, le vignoble du Nord-Est s'essaie au cépage du Sud #
Planter en Alsace la syrah, cépage traditionnellement présent dans des zones plus torrides, comme la vallée du Rhône, dans le sud de la France, ou l'Australie? C'est le "challenge" tenté par un domaine viticole du nord-est de la France, soucieux de trouver une parade viticole au réchauffement climatique.
A une vingtaine de kilomètres au sud de Colmar, à proximité de la frontière allemande, le Clos Saint Landelin s'étend sur 28 hectares. Ses vignes produisent des vins de pinot noir, crémants, riesling ou gewurztraminer, protégées des vents d'ouest chargés de pluie par les Ballons d'Alsace, deux sommets vosgiens.
Avec une pluviométrie similaire à celle de Montpellier, ville du Sud, "c'est l'endroit le plus sec d'Alsace", explique Thomas Muré, 42 ans, qui gère depuis quelques années, avec sa soeur Véronique, ce vignoble familial.
Un climat sec qui n'a certes rien de nouveau, mais qui se retrouve amplifié par le réchauffement climatique. Comme beaucoup d'autres, la région, déjà peu arrosée, n'a pas reçu une seule goutte de pluie depuis des semaines. Entre les rangs de vigne, la terre ocre, asséchée, s'élève en poussière lorsqu'on la foule.
"Si le changement climatique continue dans cette même direction, qu'est-ce qu'on fait" pour adapter la production viticole et continuer à faire de "grands vins"?, s'interroge Thomas Muré.
Cette question, son père, René Muré, se l'est posée il y a plus d'une dizaine d'années lorsqu'il a constaté "que les dates de vendanges arrivaient de plus en plus tôt", explique l'oenologue.
Il fallait alors trouver le cépage idoine, capable de mûrir "un tout petit peu plus lentement", de supporter la chaleur mais aussi les "hivers froids" alsaciens.
Assez naturellement, la syrah a fini par s'imposer: en France, on retrouve ce cépage dans la vallée du Rhône, mais il est présent aussi en Suisse voisine, Italie, Grèce, Afrique du Sud, au Liban ou encore en Australie, sous le nom de Shiraz.
En 2010, six rangs sont donc plantés sur le domaine, avec l'intention d'en étudier le comportement sur un terroir argilo-calcaire.
Une "expérimentation" tout autant qu'un "challenge" puisqu'il a fallu sacrifier autant de rangs de vigne et donc perdre leur production et les fruits de leurs ventes, explique Thomas Muré.
Douze ans et six millésimes plus tard, le cépage noir donne en moyenne 300 bouteilles par an (soit à peine "0,3%" de la production du domaine), une cuvée pour l'heure confidentielle, commercialisée principalement dans un cercle d'habitués du Clos Saint Landelin, sous la dénomination "Vin de France", sans référence à l'Alsace puisque la syrah n'est pas considérée comme un cépage alsacien, explique M. Muré.
"Au bout de dix ans" d'essais, "on se rend compte que c'est un vin" rouge "agréable à boire", avec un "côté salin et minéral", qui se gardera "dix, vingt ans sans problème", assure le viticulteur.
Il "a tout de suite beaucoup intéressé nos clients", sommeliers ou particuliers, tous curieux de "goûter la première syrah produite en Alsace", explique sa soeur, Véronique Muré, 46 ans.
"Il y a une demande", ce qui "nous a incités à passer" à une "vraie cuvée", avec la plantation "l'hiver dernier" d'une soixantaine d'ares de syrah supplémentaires, soit au total un peu moins de 70 ares, poursuit celle qui gère les aspects commerciaux et administratifs du Clos Saint Landelin.
Ces nouveaux plants devraient donner leur première récolte "d'ici cinq ou six ans", estime-t-elle. "La viticulture, c'est toujours une histoire de patience."
Au début, l'initiative a "surpris" le monde viticole alsacien, reconnaît Thomas, la syrah ne faisant pas partie des sept cépages alsaciens (pinots noir, blanc et gris, riesling, muscat, sylvaner et gewurztraminer).
Pour autant, la profession est très consciente "du changement climatique" et "tout le monde cherche des solutions", poursuit M. Muré. "Une poignée" de viticulteurs alsaciens leur a ainsi emboîté le pas pour planter également de la syrah, sans toutefois se lancer pour l'instant dans la commercialisation, glissent Thomas et Véronique.
Est-ce à dire qu'à terme, la syrah est appelée à se banaliser en Alsace? Difficile de s'avancer. Mais "si le réchauffement (climatique) continue, (...) alors la syrah a sa place en Alsace", veut croire Véronique.
dsa/ha/it/bat
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens se déployaient vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers combattent jour et nuit un incendie, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains.
Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels des Polonais ou Autrichiens, appuyés de Canadair italiens, grecs et suédois, venus en renfort.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Si les épaisses fumées se sont dissipées vendredi matin, laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, reste que le feu est "toujours actif" et s'étend sur 40 km, selon le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic. L'incendie "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
"La journée (vendredi, Ndlr) risque d'être compliquée puisque les températures continuent à augmenter, et l'hydrométrie continue de baisser", a-t-il ajouté.
Vendredi, les températures sur place devraient atteindre les 37°C, après 41°C jeudi.
Le Jura (Est), au climat normalement plus modéré, est touché à son tour depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et les feux font toujours rage en Isère (centre-est), en Ardèche, dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Un incendie s'est même déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande (nord-ouest), un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant 230 hectares de végétation. Deux bombardiers d'eau suédois sont arrivés en renfort pour aider à combattre l'incendie, selon les autorités locales.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du gouvernement.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout."
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler, selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/mlb/roc/bat/at
En forêt sinistrée de La Teste, les bénévoles du feu toujours aux aguets #
Tandis qu'une reprise du feu fait rage en Gironde près de Landiras, frappée en juillet, comme le bassin d'Arcachon, d'un incendie colossal, des bénévoles continuent de chasser la moindre petite étincelle en forêt de La Teste-de-Buch, une aide précieuse pour les pompiers.
La mine désolée, Michel Boigné observe les silhouettes fantomatiques qui se dressent autour de lui, ravagées par un incendie qui a détruit en juillet 7.000 hectares de forêt tout près de la Dune du Pilat. Un décor macabre de pins carbonisés, auquel il peine à s'habituer.
"C'est un champ de bataille, ce que je vois là me fait mal au ventre", constate amèrement ce chasseur de 75 ans, propriétaire de parcelles forestières mais aussi ramasseur de champignons.
Dans la forêt silencieuse, Michel entend les arbres craquer. À ses pieds, le sol tourbé, noir et fumant, crépite encore.
Il rouspète après cet "enchevêtrement de racines et de débris végétaux, jonché de feuilles de chêne et d'aiguilles de pin, qui crâme instantanément et se propage au gré du vent".
Un parterre dorénavant réduit à néant, mais où le feu, sous terre, couve.
Cet ancien mécanicien de la marine est aujourd'hui membre de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI), une association qui intervient sur les massifs forestiers et s'est mobilisée lors des feux "hors normes" de juillet, et cette semaine sur celui près de Saint-Magne, à quelques km de Landiras.
En forêt sinistrée de La Teste, une trentaine de courageux - membres de la DFCI ou volontaires - se dispersent depuis quotidiennent pour traquer d'irréductibles fumerons, faisant "gagner un temps précieux aux pompiers", selon Michel Boigné.
A bord d'un 4x4 jaune vif, il emprunte l'un des chemins ouverts par bulldozer la semaine précédente pour faciliter le passage des engins des pompiers et de l'association.
Par la fenêtre, défilent des troncs éventrés et fumants dans des faisceaux de lumière matinale, diffusés par la poussière. Puis un tapis de cendres fraîches, des braises incandescentes, des flammes. Stop.
Sourcils froncés, Michel Boigné met pied à terre puis se dirige vers l'arrière de son 4x4. S'y trouvent une citerne à eau ainsi qu'un tuyau d'arrosage qu'il déroule jusqu'au sinistre. Il arrose un court instant les foyers au plus proche du chemin, puis saisit son téléphone portable.
"La zone est trop étendue. Je ne peux pas traiter ça tout seul, et puis je n'ai que trois minutes d'eau", constate le vétéran, qui signale ce point aux sapeurs-pompiers de La Teste-de-Buch également occupés à sillonner les environs.
La veille, Michel s'était rendu six fois au point d'eau situé à l'orée de la forêt pour remplir sa citerne d'une capacité de 600 litres.
Sonnerie de téléphone. Appelé en renfort par des chasseurs bénévoles qui ratissent la même zone, il les rejoint en quelques minutes après avoir joué de sa tronçonneuse sur un arbre tombé la nuit en travers du passage.
D'immenses troncs sont à terre, un jeu de mikado XXL rongé par les flammes. Pelletées de sable, seaux, pulvérisateurs d'eau : les quatre hommes à la peau et aux habits déjà noircis tentent d'apaiser le brasier, en vain. "On essaye de faire avec les moyens du bord mais là, ça ne suffit pas", confie Jean-Jacques Degraves. Il faut la citerne à eau de Michel.
Dans cette pinède, ce retraité de 65 ans traque le gros gibier depuis des dizaines d'années. "C'est notre patrimoine, et ça fait mal au coeur", dit-il.
À ses côtés, son confrère Denis Isidore s'essuie le front. "Tout ce travail, ça nous prend aux tripes chaque jour de 8h du matin jusqu'à n'en plus pouvoir. Nous, les retraités, bien souvent on ne tient pas toute la journée", sourit-il.
Les yeux clos, il inspire à pleins poumons l'air ambiant qui n'est pas que fumées : "Au moins, il nous reste une chose de la forêt. C'est l'odeur de résine des pins maritimes".
bla/ff/it
Incendie dans la forêt de Brocéliande, deux avions suédois en action #
Un incendie qui s'est déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes a déjà détruit 230 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois arrivés en renfort vont aider à le combattre, a annoncé vendredi la préfecture du Morbihan.
Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de km à l'ouest de Rennes. Il était "toujours actif" vendredi matin, selon cette source.
Les deux avions Air Tractor AT 802 "arrivés hier soir de Suède dans le cadre de la solidarité européenne vont intervenir sur le feu", a précisé la préfecture dans un communiqué. Ils avaient atterri mardi soir à l'aérodrome de Vannes.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, selon le communiqué.
Environ 200 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
La forêt de Brocéliande est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
La France devait recevoir rapidement des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays, avaient annoncé jeudi Emmanuel Macron et la Commission européenne.
mcl/et/sp
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Les feux continuent, un pic de canicule attendu #
Les pompiers français désormais épaulés par des renforts européens en Gironde et dans les Landes poursuivaient vendredi leur combat contre le feu, en un jour qui donne un avant-goût de 2050 : un pic de canicule est attendu entre 38 et 41°C dans le pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, en Gironde, il devrait encore faire 37°C vendredi, après 41°C jeudi.
1.100 pompiers y combattent jour et nuit, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, de pompiers allemands puis roumains formant une partie du contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens, appuyés de Canadair italiens, grecs et suédois, venus en renfort.
Le feu n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit de jeudi à vendredi, se maintenant à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi. Aucune autre évacuation supplémentaire n'a été ordonnée depuis les 10.000 évacuations les jours précédents, a annoncé depuis Hostens (Gironde) le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic lors d'un point presse.
Le sous-préfet s'est néanmoins montré prudent : le périmètre du feu "toujours actif" qui s'étend sur 40 km "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
Vendredi matin néanmoins, les environs d'Hostens respiraient à nouveau, les épaisses fumées se sont dissipées laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, a constaté une journaliste de l'AFP.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département, l'un "fixé", l'autre dont la progression a été ralentie.
Avant la tombée de la nuit, le feu continuait en revanche toujours de progresser en Isère sur la commune de Vif et en Ardèche près de Vallon-Pont d'Arc. Dans la Drôme, l'incendie n'était toujours pas fixé dans le massif du Diois à Romeyer.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises - Carrefour, Orange, EDF et GRDF - ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Car la France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5h00 vendredi dans le Gers, le Lot-et-Garonne, la Gironde et la Charente.
Pour Maurin Bérenger, viticulteur à Grezels dans le Lot, la situation est "inédite. On est obligé de s'adapter, on travaille très tôt le matin, voire la nuit. Cette nuit, j'ai commencé à 3h00, et ceux qui ont des salariés commencent à 6h00 pour éviter la chaleur".
Un avis partagé par Philippe Maffre, lui aussi vigneron, à Montans (Tarn). "C'est débile de travailler l'après-midi par ce temps", assène-t-il depuis les côteaux du Gaillacois où 39°C sont attendus.
Selon Météo-France, dans l'après-midi, les températures maximales afficheront encore de 38 à 40°C en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.
Le soleil sera brûlant sur l'ensemble du pays, avec 19 départements du sud-ouest au Finistère placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Le danger des canicules pour le corps est que les nuits restent chaudes et nous épuisent. Perpignan a déjà subi 42 nuits tropicales (plus de 20°C) cette année, contre en moyenne 15 dans les années 1960, selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
L'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
A Paris, Caroline Dubois, retraitée de 72 ans, "laisse les fenêtres ouvertes dans tout l'appartement pour qu'il y ait un courant d'air". Stéphanie Ryan, 36 ans, consultante pour une agence de recrutement, pose des "serviettes mouillées" devant son ventilateur, c'est "efficace", dit-elle.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements. Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
La pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
bur/ff/sp
Incendies: des entreprises "libèrent" leurs salariés pompiers volontaires #
Carrefour, Orange, EDF et GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin mercredi, afin de renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
Dès mercredi, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard avait appelé sur Twitter "chaque directeur de magasin et entrepôt" du groupe à "libérer de leurs obligations professionnelles nos collègues qui peuvent partir en renfort".
"Dans l'hypermarché de Brive-la-Gaillarde, deux de nos salariés sapeurs pompiers ont décidé de se mobiliser: une conseillère de vente, qui part aujourd'hui jusqu'à dimanche, et un employé du drive qui partira la semaine prochaine", a détaillé vendredi le groupe à l'AFP.
Le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d'urgence est fixé par chaque entreprise grâce à une convention signée avec le service départemental d'incendie et de secours.
Orange, GRDF et EDF fixent habituellement à 15 par an le plafond de jours de détachement pendant lesquels les salariés sapeurs pompiers volontaires peuvent se libérer. Carrefour prévoit pour sa part dix jours ouvrés conventionnés, qui vont être déplafonnés au regard de la situation "exceptionnelle".
Gervais Pellissier, DRH d'Orange, a également tweeté que, "en plus des quinze jours d'autorisation d'absence dédiés à leur engagement, des jours supplémentaires seront accordés".
Au total, quelque 135 salariés du groupe sont pompiers volontaires, répartis "un peu partout en France" et "davantage dans les zones rurales que dans les zones urbaines", a indiqué un porte-parole à l'AFP.
"Face à la gravité des incendies et à leur intensité exceptionnelle", EDF a annoncé jeudi soir dans un communiqué avoir "pris la décision de libérer l'ensemble des sapeurs-pompiers volontaires d'EDF et d'Enedis, non-indispensables à la production et à la continuité de la fourniture d'électricité".
Du côté de GRDF, la direction avait déjà octroyé 5 jours supplémentaires en juillet pour permettre à ses 140 employés pompiers volontaires de se libérer.
"A la demande du ministre Gérald Darmanin, au mois d'août, GRDF autorise les salariés a être libérés, avoir l'accord managérial et sans limite", a expliqué vendredi le groupe à l'AFP, indiquant que les salariés déployés sur les feux continueront de percevoir leur salaire.
Du côté du patronat, François Asselin, président de la CPME, salue "cette solidarité organisée qui existe depuis très longtemps", soulignant toutefois auprès de l'AFP que "plus l'entreprise est petite, plus ça peut être compliqué. Pour un restaurateur qui libère son chef de cuisine ça équivaut quasiment à baisser le rideau', selon lui.
lep-cdu-pr/it
Feux en Gironde et dans les Landes: "pas de progression significative" dans la nuit #
Le feu qui sévit en Gironde et dans les Landes n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit mais la "vigilance" des pompiers, qui peuvent compter sur l'aide de renforts européens, reste de mise alors que la journée s'annonce "compliquée", a annoncé la préfecture vendredi.
Le bilan de l'incendie qui frappe le sud de la Gironde et le nord des Landes est maintenu à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi, et aucune autre évacuation supplémentaires n'a été ordonnée, "nous sommes toujours à 10.000 personnes évacuées", a annoncé depuis Hostens (Gironde) le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic lors d'un point-presse, en se montrant prudent.
Le périmètre du feu "toujours actif" qui s'étend sur 40 km "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême", a-t-il mis en garde.
"La journée risque d'être compliquée puisque les températures continuent à augmenter, et l'hydrométrie continue de baisser", a-t-il ajouté.
Sur le terrain, 361 pompiers de plusieurs pays européens commencent à arriver pour prêter main forte aux 1.100 soldats du feu déjà déployés. Parmi ces renforts, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés jeudi soir sur la zone, et d'autres sont en chemin en provenance de Roumanie, Pologne et Autriche.
En outre, les pompiers vont recevoir le soutien de deux canadairs grecs de la flotte de l'Union européenne et de canadairs italiens.
Vendredi matin, les environs d'Hostens respirent à nouveau, les épaisses fumées se sont dissipées laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, a constaté une journaliste de l'AFP.
nal/it
Face au réchauffement climatique, le vignoble alsacien s'essaie au cépage Syrah #
Planter en Alsace un cépage, la syrah, traditionnellement présent dans des zones plus torrides, comme la vallée du Rhône en France ou l'Australie? C'est le "challenge" tenté par un domaine viticole de Rouffach (Haut-Rhin), soucieux de trouver une parade viticole au réchauffement climatique.
A une vingtaine de kilomètres au sud de Colmar, le Clos Saint Landelin s'étend sur 28 hectares. Ses vignes produisent des vins de pinot noir, des crémants, des riesling ou des gewurztraminer, protégées des vents d'ouest chargés de pluie par les Ballons d'Alsace, deux sommets vosgiens.
Avec une pluviométrie similaire à celle de Montpellier, "c'est l'endroit le plus sec d'Alsace", explique Thomas Muré, 42 ans, qui gère depuis quelques années avec sa soeur Véronique ce vignoble familial, en biodynamie depuis 2013.
Un climat sec qui n'a certes rien de nouveau, mais qui se retrouve amplifié par le réchauffement climatique. Comme beaucoup d'autres, la région, déjà peu arrosée, n'a pas reçu une seule goutte de pluie depuis des semaines. Entre les rangs de vigne, la terre ocre, asséchée, s'élève en poussière lorsqu'on la foule.
"Si le changement climatique continue dans cette même direction, qu'est-ce qu'on fait" pour adapter la production viticole et continuer à faire de "grands vins"?, s'interroge Thomas Muré.
Cette question, son père, René Muré, se l'est posée il y a plus d'une dizaine d'années lorsqu'il a constaté "que les dates de vendanges arrivaient de plus en plus tôt", explique l'oenologue.
Il fallait alors trouver le cépage idoine, capable de mûrir "un tout petit peu plus lentement", de supporter la chaleur mais aussi les "hivers froids" alsaciens.
Assez naturellement, la syrah a fini par s'imposer : en France, on retrouve ce cépage dans la vallée du Rhône, mais il est présent aussi en Suisse voisine, en Italie, en Grèce, en Afrique du Sud, au Liban ou encore en Australie, sous le nom de Shiraz.
En 2010, six rangs sont donc plantés sur le domaine, avec l'intention d'en étudier le comportement sur un terroir argilo-calcaire.
Une "expérimentation" tout autant qu'un "challenge" puisqu'il a fallu sacrifier autant de rangs de vigne et donc perdre leur production et les fruits de leurs ventes, explique Thomas Muré.
Douze ans et six millésimes plus tard, le cépage noir donne en moyenne 300 bouteilles par an (soit à peine "0,3%" de la production du domaine), une cuvée pour l'heure confidentielle, commercialisée principalement dans un cercle d'habitués du Clos Saint Landelin, sous la dénomination "Vin de France", sans référence à l'Alsace puisque la syrah n'est pas considérée comme un cépage alsacien, explique M. Muré.
"Au bout de dix ans" d'essais, "on se rend compte que c'est un vin" rouge "agréable à boire", avec un "côté salin et minéral", qui se gardera "dix, vingt ans sans problème", assure le viticulteur.
Il "a tout de suite beaucoup intéressé nos clients", sommeliers ou particuliers, tous curieux de "goûter la première syrah produite en Alsace", explique sa soeur, Véronique Muré, 46 ans.
"Il y a une demande", ce qui "nous a incités à passer" à une "vraie cuvée", avec la plantation "l'hiver dernier" d'une soixantaine d'ares de syrah supplémentaires, soit au total un peu moins de 70 ares, poursuit celle qui gère les aspects commerciaux et administratifs du Clos Saint Landelin.
Ces nouveaux plants devraient donner leur première récolte "d'ici cinq ou six ans", estime-t-elle. "La viticulture, c'est toujours une histoire de patience".
Au début, l'initiative a "surpris" le monde viticole alsacien, reconnaît Thomas, la syrah ne faisant pas partie des sept cépages alsaciens (pinots noir, blanc et gris, riesling, muscat, sylvaner et gewurztraminer).
Pour autant, la profession est très consciente "du changement climatique" et "tout le monde cherche des solutions", poursuit M. Muré. "Une poignée" de viticulteurs alsaciens leur a ainsi emboîté le pas pour planter également de la syrah, sans toutefois se lancer pour l'instant dans la commercialisation, glissent Thomas et Véronique.
Est-ce à dire qu'à terme, la syrah est appelée à se banaliser en Alsace? Difficile de s'avancer. Mais "si le réchauffement (climatique) continue, si on va dans la même direction que ces dernière années, alors la syrah a sa place en Alsace", veut croire Véronique.
dsa/ha/it
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens arrivent vendredi à la rescousse de la France pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras, dans le sud-ouest (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France de Grèce et de Suède, a annoncé la Commission européenne. La Pologne a annoncé qu'elle allait dépêcher dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française.
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a remercié dans un tweet le président Emmanuel Macron.
"Comme en juillet, l'Italie reste solidaire avec la France. Plusieurs Canadairs arrivent pour soutenir les pompiers français et européens mobilisés sur notre territoire", a-t-il ajouté quelques heures plus tard.
Des feux font toujours rage en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés jeudi après-midi dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant. Ils devaient être sur le terrain vendredi à l'aube, a assuré à la presse Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Au total huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés jeudi.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/mlb/roc
Vendredi sera la journée la plus chaude de la semaine en France, les feux continuent #
Un avant-goût de 2050: la troisième canicule de l'année en France atteint son pic vendredi avec entre 38 et 41°C dans le pays, une chaleur qui épuise les centaines de pompiers français et désormais européens engagés d'est en ouest sur de multiples incendies.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, en Gironde, il devrait encore faire 37°C vendredi, après 41°C jeudi, où 1.100 pompiers combattent jour et nuit.
Pour les épauler, 361 pompiers européens - allemands, polonais, autrichiens ou roumains - ainsi que des Canadair italiens, grecs et suédois ont pris jeudi la route du sud-ouest.
Des pluies de cendres, un ciel orangé, l'air chargé d'une odeur de fumée... Cet incendie monstre - qui avait déjà noirci 14.000 hectares en juillet et en a ravagé 7.400 en deux jours - a poussé à l'évacuation de 10.000 personnes. Accrochés aux habitations vidées, des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers", peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, confie les yeux cernés Rémy Lahlay, pompier professionnel depuis 20 ans, venu en renfort depuis la Rochelle et habitué aux forêts de résineux, "mais là, on se fait déborder de partout".
Trois fois plus d'hectares en France ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département. Jeudi en fin d'après-midi, la progression de l'un des feux sur les communes de Vescles et Cernona pu être "ralentie" alors que l'autre, à une vingtaine de km au sud-ouest, a été "fixé", selon la préfecture.
Avant la tombée de la nuit, le feu continuait en revanche toujours de progresser en Isère sur la commune de Vif et en Ardèche près de Vallon-Pont d'Arc. Dans la Drôme, l'incendie n'était toujours pas fixé dans le massif du Diois à Romeyer.
Le soleil sera brûlant sur l'ensemble du pays vendredi, avec 19 départements du sud-ouest au Finistère placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Le danger des canicules pour le corps est que les nuits restent chaudes et nous épuisent. Perpignan a déjà subi 42 nuits tropicales (plus de 20°C) cette année, contre en moyenne 15 dans les années 1960, selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
L'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
Même dans un scénario intermédiaire, autour de 2050, les Lyonnais, par exemple, pourraient subir 35 nuits tropicales par an, au lieu de 14.
La sécheresse reste exceptionnelle dans le pays, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements, une interdiction pas toujours respectée.
Sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales - avec des maïs qui sèchent sur pied, et les animaux d'élevage ne font pas exception. Une vache laitière produit par exemple 10 à 20% de lait lors de fortes chaleurs.
"Je suis du genre optimiste mais quand tu subis le Covid, puis une quatrième pandémie d'influenza aviaire, puis quatre épisodes de canicule et une sécheresse, c'est dur", confie un cultivateur des Landes, Michel Larrère.
Cette pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
bur-ico-bl-mgi/kd/alc
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron a été fixé jeudi soir après avoir brûlé plus de 750 hectares de végétation. La plupart des personnes évacuées pourront rentrer chez elles vendredi, a indiqué la préfecture.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé environ 660 hectares depuis mardi. Jeudi en fin d'après-midi, la propagation de l'un des feux a été "ralentie", l'autre étant "fixé", selon la préfecture.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi/alc/roc
Jura: la propagation de l'un des incendies "ralentie", près de 660 hectares brûlés #
Deux incendies de forêt ont dévoré environ 660 hectares depuis mardi dans le sud du Jura, où la progression de l'un des feux a pu être "ralentie" alors que l'autre est "fixé", a annoncé jeudi la préfecture.
"En fin d'après-midi, la propagation de l'incendie du secteur des communes de Vescles et de Cernon a été ralentie grâce à la mobilisation des sapeurs-pompiers et des agriculteurs" qui leur ont prêté main forte, indique-t-elle dans un communiqué.
"A 22h30, on estime à près de 500 hectares" la surface brûlée, a ajouté la préfecture, qui faisait état dans un précédent communiqué de 300 hectares ravagés pour ce seul incendie.
"L'intégralité de la commune de Cernon", où une coupure électrique "liée au feu" affecte 173 foyers, a été évacuée préventivement et environ "250 personnes ont été mises à l'abri, avec une proposition d'accueil" sur la base nautique de la commune voisine de Bellecin, selon la même source.
Les personnes évacuées seront informées "lorsque les conditions de sécurité seront réunies pour permettre leur retour à domicile", précise la préfecture.
Dans un précédent communiqué, elle avait décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
Durant l'après-midi, "des moyens aériens" ont permis de "freiner la propagation" : deux hélicoptères bombardiers d'eau ont ainsi réalisé 110 largages, "permettant de couper l'avancée du feu et diminuant nettement les volumes de fumée".
"A 19h00, quatre canadairs sont arrivés sur la zone de feu et se sont ravitaillés sur le lac de Vouglans", effectuant "23 largages de 6.000 litres", selon la préfecture. "Leurs frappes se sont concentrées sur la tête de feu, afin de permettre aux équipes au sol d'intervenir cette nuit et poursuivre les opérations d'extinctions", précise-t-elle.
L'autre feu, situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, est lui désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Au total, 153 sapeurs-pompiers sont mobilisés, issus du Jura et renforcés par des éléments de l'Ain, de Côte d'Or, du Doubs, du Haut-Rhin, de Moselle, de Saône-et-Loire et de l'Yonne.
De nouveaux renforts des départements de l'Ain, du Doubs, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire, du Territoire de Belfort sont arrivés jeudi en fin d'après-midi, précise la préfecture du Jura.
Ces deux incendies sont "les plus importants depuis les années 1990" dans le Jura, selon les pompiers. Le département est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a indiqué jeudi la préfecture du département.
Dans la soirée,elle a annoncé dans un communiqué sa décision "d'interdire l'usage des feux d'artifices dans l'ensemble du département pour une durée de 15 jours", ainsi que la vente de pétards.
ari-dsa/alc
Aveyron: l'incendie fixé, la plupart des évacuations levées #
L'incendie qui s'est déclaré lundi dans les villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, est désormais fixé, permettant à la plupart des personnes évacuées de rentrer chez elles vendredi, a indiqué la préfecture jeudi soir.
"Grâce à l'efficacité des actions menées sans relâche depuis lundi soir par les sapeurs-pompiers, le feu a été fixé à 21h40 sur l'ensemble de la zone", a écrit la préfecture de l'Aveyron dans un communiqué.
La plupart des logements évacués pourront être réinvestis dès vendredi, précise la préfecture, à l'exception de quatre lieux-dits de la commune de Mostuéjouls.
Jeudi soir, selon les pompiers, plus de 750 hectares de végétation, notamment des forêts de résineux, avaient été parcourus par les flammes, souvent dans des zones difficiles d'accès entre le causse de Sauveterre et les gorges du Tarn.
500 personnes avaient dû être évacuées par précaution de leurs habitations et de plusieurs campings du secteur mercredi soir. Déjà dans la nuit de lundi à mardi, 3.000 personnes avaient été évacuées.
L'incendie n'a fait aucun blessé.
Mercredi, un homme résidant dans le département de la Lozère a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
fby/dch
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Plusieurs pays européens vont venir à la rescousse de la France, où des pompiers allemands sont déjà arrivés jeudi, pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Des feux faisaient rage en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et un certain nombre de pays européens ont annoncé l'envoi de renforts. "L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", s'est réjoui, dans un tweet, le président Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Dans cette zone, le ciel est est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules se sont présentés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions en provenance de Roumanie, de Pologne ou d'Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras, dans le sud-ouest (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France de Grèce et de Suède, a annoncé la Commission européenne. La Pologne a annoncé qu'elle allait dépêcher dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française.
Au total, huit avions bombardiers d'eau et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/tsz/bat/bds/blb
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi. Il a nécessité l'évacuation mercredi soir de 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi. Il a nécessité l'évacuation mercredi soir de 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", pour "repondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la réunion du comité de ressource en eau qui s'est tenue ce jeudi matin "n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
La préfecture de Haut-Rhin a confirmé dans un communiqué que "l'interdiction de l'arrosage des massifs et bacs à fleurs annuelles publics est confirmée pour les collectivités".
Arbustes et jeunes arbres échappent cependant à cette privation d'eau "car ils permettent de constituer des îlots de fraîcheur et représentent des investissements dans le cadre de l'adaptation au changement climatique", a ajouté la préfecture.
Parallèlement, l'Eurométropole de Strasbourg, dont certaines des 33 communes subissent des restrictions d'utilisation de l'eau similaires à celles en vigueur à Colmar, a annoncé jeudi soir dans un communiqué suspendre "l'arrosage des massifs floraux".
"Dans une démarche de responsabilité et de solidarité territoriale" entre ses communes, la collectivité présidée par Pia Imbs, proche des écologistes, "a souhaité inviter l'ensemble (de ses) communes à appliquer ces mêmes dispositions jusqu'à la levée des contraintes par la préfecture pour préserver" les ressources en eau, indique la collectivité, qui gère le réseau d'eau potable.
ari-dsa/vk
Jura: l'un des incendies progresse, 460 hectares de forêts et de broussailles brûlés #
Deux incendies de forêt ont ravagé depuis mardi 460 hectares dans le sud du Jura où l'un des feux a de nouveau progressé jeudi après-midi, nécessitant l'évacuation préventive d'un village de 250 personnes, a annoncé la préfecture.
"La propagation de l'incendie du secteur des communes de Vescles et de Cernon" s'est accélérée (jeudi) après-midi" et mobilise 90 sapeurs-pompiers et 28 engins, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"L'intégralité de la commune de Cernon" a été évacuée "par mesure de prévention" et environ "250 personnes ont été mises à l'abri, avec une proposition d'accueil" sur la base nautique de la commune voisine de Bellecin, selon la même source, qui précise que des agriculteurs épaulent les pompiers "en noyant (des) lisières de forêt".
Dans un précédent communiqué, la préfecture du Jura avait décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
"A 17H30, 300 hectares ont brûlé", contre 250 en début d'après-midi, et une zone de 110 hectares "est encore menacée", selon la préfecture. Des coupures d'électricité interviennent sur le secteur pour sécuriser les largages par les deux hélicoptères bombardiers d'eau basés à Annecy et arrivés jeudi, selon la préfecture.
Elle avait évoqué dans un premier temps un seul appareil redéployé depuis le Maine-et-Loire où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
L'intervention de ces hélicoptères devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
De nouveaux renforts de l'Ain, du Doubs, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire et du Territoire de Belfort sont attendus en fin d'après-midi, indique encore la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est en revanche désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" dans le Jura selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département.
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
ari-dsa/it
Vendée: enquête en cours après des dégradations contre deux réserves d'eau #
Une enquête, menée par la gendarmerie, est en cours pour identifier les responsables des dégradations commises dans la nuit de lundi à mardi sur deux réserves d'eau pour l'agriculture en Vendée, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de La Roche-sur-Yon.
Ces dégradations, commises dans les communes de Pouillé et Nalliers, au sud-est de la Roche-sur-Yon, ont été revendiquées par un groupe baptisé "Rivières en colère", dans un texte relayé par les écologistes des "Soulèvements de la terre".
"Nous avons découvert cette revendication mercredi par voie de presse. On ignore pour l'instant ce que regroupe cette organisation", a précisé à l'AFP le parquet de La Roche-sur-Yon.
A ce stade, "l'enquête de gendarmerie cherche à identifier les responsables", indique également le parquet.
"Les méga-bassines sont le pansement d'une agriculture-industrielle en bout de course. Une industrie qui, à la place de nous nourrir, tue les poissons et les abeilles", a écrit le groupe "Rivières en colère" dans son communiqué.
"Nous avons enfilé des gants et masqué nos visages, nous avons pris des pinces et des couteaux, et nous avons enlevé la bâche qui recouvrait deux méga-bassines", ajoutent-ils, accompagnant leur texte d'une photo des dégradations, prise de nuit.
"Ca correspond bien aux photos qu'on a, mais nous, de jour", a expliqué à l'AFP Arnaud Charpentier, le président du syndicat mixte Vendée-Sèvres-Autizes (SMVSA), qui est la collectivité propriétaire des installations.
M. Charpentier a indiqué que le SMVSA avait déposé plainte mercredi, insistant par ailleurs sur le fait qu'"à l'instant T, il n'y a pas de perte d'eau" dans les cuves.
Les ministres de l'Agriculture Marc Fesneau et de la Transition écologique Christophe Béchu avaient condamné "avec fermeté ces faits de vandalisme" dans un communiqué.
ard-faa/mcl/it
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage liées à la sécheresse, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", un "moyen citoyen de répondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la réunion du comité de ressource en eau qui s'est tenue ce jeudi matin "n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
La préfecture de Haut-Rhin a confirmé dans un communiqué que "l'interdiction de l'arrosage des massifs et bacs à fleurs annuelles publics est confirmée pour les collectivités".
Arbustes et jeunes arbres échappent cependant à cette privation d'eau "car ils permettent de constituer des îlots de fraîcheur et représentent des investissements dans le cadre de l'adaptation au changement climatique", a ajouté la préfecture.
ari/ha/dch
Canicule: la Haute-Vienne passe en vigilance orange, 19 départements en tout #
La Haute-Vienne passe en vigilance orange canicule, a indiqué jeudi Météo-France, et rejoint 18 autres départements déjà en alerte, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne.
"Ce matin, les températures minimales sont restées élevées sur les départements en vigilance orange, généralement comprises entre 18 et 22 degrés", indique Météo-France dans son bulletin. Pour l'après-midi, "on relève déjà à 15 heures des températures comprises entre 35 et 39 °C sur toute la Nouvelle-Aquitaine, la Vendée et la Loire-Atlantique, l'ouest de l'Occitanie et en vallée du Rhône" et "on s'approche des 40 °C localement de la Gironde aux Pyrénées-Atlantiques".
La France traverse actuellement son troisième épisode caniculaire de l'été, "d'intensité moindre que ceux de juin et juillet derniers, mais plus durable à l'échelle du territoire national", rappelle Météo-France.
Vendredi sera la journée la plus chaude, précise Météo-France, avec "très localement 41 °C de la Vendée à la Nouvelle-Aquitaine, à l'Occitanie et à la vallée du Rhône".
Cet épisode de canicule prendra fin avec des orages par "la façade ouest dans la soirée de samedi à dimanche" qui se généralisera "dimanche à l'ensemble du pays".
Côté sécheresse, 93 départements sont concernés par une restriction au-delà de la vigilance sur au moins une partie de leur territoire. Le nombre de départements en situation de crise, le niveau le plus élevé, est passé à 73, tandis que 17 départements sont en alerte renforcée, trois en alerte et trois, Paris, la Seine-Saint-Denis, et les Hauts-de-Seine, en simple vigilance, selon le ministère de la Transition écologique.
laf/jbo/vk
Une situation "préoccupante" des nappes phréatiques en juillet, avertit le BRGM #
La situation est "préoccupante" pour un grand nombre de nappes phréatiques en France métropolitaine en juillet, en raison d'une recharge en eau "nettement inférieure à la normale" pendant l'hiver et de la sécheresse historique en cours, selon le bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publié jeudi.
"En juillet, la vidange se poursuit et l'ensemble des nappes observent des niveaux en baisse", indique le BRGM. "Ce constat n'est pas étonnant, compte tenu de l'absence de précipitations", selon l'établissement public français géologique, qui note toutefois que le niveau de la vidange ralentit "sur de nombreuses nappes, conséquences probables des pluies de fin juin et de la diminution des prélèvements" grâce aux restrictions ordonnées dans la quasi-totalité des départements.
"La situation demeure cependant préoccupante pour un grand nombre de nappes qui affichent des niveaux bas à très bas", en particulier dans le "centre-ouest (Poitou, Brenne, Maine, Touraine)" et dans le "sud-est (Bas-Dauphiné, Provence et Côte d'Azur)".
"Les niveaux sont peu satisfaisants", insiste le BRGM.
Juillet 2022 a été en France le mois avec le moins de précipitations (9,7 millimètres) depuis mars 1961 (7,8 mm), et le mois de juillet le plus sec jamais enregistré par Météo-France, les relevés remontant à 1959.
Malgré des orages et de la pluie attendue à partir de dimanche, ces "pluies ne devraient pas réussir à s'infiltrer en profondeur", les sols trop secs favorisant le ruissellement, explique le BRGM.
laf/bl/ico
"On se croirait en Californie", en Gironde, les pompiers face à un feu "jamais vu" #
"On se croirait en Californie" : à Hostens (Gironde) dont la forêt alentour est ravagée par les flammes, les pompiers luttent contre un feu "jamais vu" en espérant une précieuse alliée, la pluie.
"19 ans, premier baptême. Et bé, ça commence fort!", s'amuse un vieux monsieur bénévole, au crâne chauve et à l'accent local, à l'adresse de Bastien, jeune sapeur-pompier du Var qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Engagé depuis deux ans, le pompier se repose dans le PC sécurité, café à la main et visage crispé pour sa première mission hors de son département.
Le jeune homme a "l'excitation" d'aller au plus près des flammes mais hésite encore à se dire confiant.
Car pour ces pompiers venus de toute le France, le défi est de taille, presque inédit.
Mardi matin, ils étaient 1.100 appelés en renfort pour éteindre la reprise de feu qui ravage le sud de la Gironde et le nord des Landes depuis mardi, brûlant 6.800 hectares en 48 heures.
Une "mobilisation sans pareille" depuis 1949 et l'incendie historique qui avait brûlé 50.000 hectares et tué 82 personnes à Saucats, à quelques km de là, rappelle à l'AFP Jean-Luc Gleyze, le président des pompiers de Gironde et patron (PS) du département.
Selon lui, la reprise d'incendie s'est propagée à une vitesse de six à sept km/h dans le massif, soit trois fois plus vite que l'incendie qui a ravagé 14.000 hectares en juillet dans la zone.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indique les yeux cernés Rémy Lahlay, pompier professionnel depuis 20 ans, venu en renfort depuis la Rochelle et habitué aux forêts de résineux, "mais là, on se fait déborder de partout".
Le feu a ravagé plus de 6.000 hectares en 24 heures.
"Du jamais vu" pour M. Lalhay, chargé de sécuriser les maisons d'habitants évacués, à proximité de parcelles aux pins carbonisés, où seul le sommet arbore encore quelques aiguilles vertes.
Les soldats du feu sur place évoquent des flammes jusqu'à 40 mètres, avec un feu "chargé de combustible" par ces résineux à sec, "qui chauffe, pyrolise énormément, créant un vent tourbillonnant avec lequel le feu s'attise lui-même".
"Avec la tourbe, les feux progressent en sous-terrain, donc on éteint un bout, et ça peut ressortir et remettre le feu 200 m plus loin", raconte médusé Ludovic qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, 48 ans, pompier volontaire des Deux-Sèvres plutôt "habitué aux feux de cultures".
Pour Stéphane qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, pompier professionnel expérimenté des Bouches-du-Rhône, les yeux rougis par 48 heures sans sommeil, la "priorité, c'est protéger les biens et les personnes. Le reste, aller chercher le feu là où il est, c'est très compliqué".
Seuls "beaucoup de jours de pluie", cette précieuse et unique "alliée", permettront de mettre fin à cet incendie "aux superficies monstrueuses", estime ce pompier qui intervient au coeur du feu à bord de camions de 6.000 litres.
Mais selon Jean-Luc Gleyze, ces "pluies massives" n'interviendront "probablement" qu'à l'automne sur le massif pour "éteindre véritablement" cet incendie "hors normes".
tsq/ff/vk
Jura: plus de 400 hectares de forêts et de broussailles brûlés, un incendie spectaculaire en cours #
Deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée", a annoncé la préfecture jeudi après-midi.
La préfecture a décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
90 sapeurs-pompiers et 28 engins sont désormais à pied d'oeuvre pour tenter de maîtriser ce feu de forêt actif depuis mardi entre Vescles et Cernon et qui continue de se propager vers le nord après avoir brûlé 250 hectares, dont 80 au cours de la matinée de jeudi a précisé la préfecture.
Deux hélicoptères bombardiers d'eau basés à Annecy sont arrivés sur place jeudi midi. La préfecture avait dans un premier temps évoqué un seul appareil redéployé depuis le Maine-et-Loire où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Leur intervention devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
De nouveaux renforts terrestres étaient aussi attendus de l'Ain et de la Haute-Saône, le vent et la chaleur n'aidant pas à contrôler la situation.
La trentaine d'habitants d'un hameau situé sur la commune de Cernon étaient en cours d'évacuation jeudi à la mi-journée par la gendarmerie et les autorités municipales.
"Les routes départementales D60 et D99 sont toujours coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" tout comme le sentier de Grande randonnée GR9, a indiqué la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Le travail d'extinction et de nettoyage effectué pendant la nuit par les pompiers et les agriculteurs a permis de maîtriser le sinistre, toujours selon la préfecture. Jusqu'à 60 sapeurs-pompiers et 24 engins ont été engagés sur ce feu.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département.
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
La centaine d'habitants d'un hameau de la petite commune de Mortagne qui avaient été évacués préventivement mercredi ont pu regagner eux aussi leurs habitations, épargnées par les flammes.
ari/ha/it
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage liées à la sécheresse, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", un "moyen citoyen de répondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la "réunion du comité ressource en eau qui s'est tenue ce (jeudi) matin n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
Contactée par l'AFP, la préfecture de Haut-Rhin a indiqué ne pas être en mesure de confirmer ces informations dans l'immédiat.
ari/ha/vk
Renforts européens contre les feux qui se multiplient en France, gigantesque brasier en Gironde #
La France va bénéficier de renforts européens pour aider les pompiers à lutter contre les incendies qui se multiplient dans des forêts desséchées par un manque de pluie historique, en particulier dans les Landes et la Gironde où s'est rendue jeudi Elisabeth Borne.
Outre la reprise du gigantesque incendie de Landiras, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi, contraignant 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls à être évacués mercredi soir.
L'un des deux incendies de forêt qui ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi était toujours en cours jeudi matin. En revanche, les deux principaux feux qui ont parcouru plus de 1.500 hectares sont désormais fixés dans le Maine-et-Loire.
La commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande des autorités françaises.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne", louant également l'arrivée de l'aide de l'Allemagne, de la Pologne, de la Roumanie et de l'Autriche.
Varsovie avait annoncé qu'elle allait envoyer 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, qui devraient arriver vendredi midi avec 49 véhicules, selon l'Elysée. L'Allemagne envoie 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
A Hostens (Gironde), où se sont rendus la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
Interrogée sur les critiques concernant le manque de moyens aériens, la cheffe du gouvernement a souligné que la flotte d'hélicoptères bombardiers d'eau était passée de deux en juillet à neuf aujourd'hui et "onze en fin de la semaine".
Gérald Darmanin avait annoncé mercredi le renforcement de "plus de 1.000 sapeurs-pompiers".
Il avait par ailleurs indiqué soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 8H00 et 9H00 mercredi.
Quelque 6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, obligeant 10.000 personnes à être évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la deuxième fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout: personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, des températures atteignant 35°C à 39°C sont attendues, voire localement jusqu'à 40°C en Nouvelle-Aquitaine.
Le reste du pays n'est pas épargné avec 31°C à 36°C attendus sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Sud-Est.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques, qui estiment qu'en Europe, le nombre de décès liés au "stress thermique" pourrait doubler au cours du siècle.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab/npk
Des renforts européens contre les feux en France #
Plusieurs pays européens vont envoyer des renforts pour aider les pompiers français qui luttaient jeudi contre plusieurs incendies ravageant des forêts desséchées par les vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un feu gigantesque dans le sud-ouest du pays.
Jeudi matin, plusieurs feux faisaient rage en France: en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et plusieurs pays européens ont annoncé l'envoi de renforts. "L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", s'est réjoui, dans un tweet, le président Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France depuis la Grèce et la Suède, a annoncé la Commission. La Pologne a annoncé qu'elle allait envoyer dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française. L'Allemagne envoie elle 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
Sur le terrain, les moyens ont déjà été renforcés avec "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et deux hélicoptères bombardiers d'eau", a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui soupçonne par ailleurs un acte d'incendiaires dans le Sud-Ouest.
C'est justement dans le département de la Gironde, dans le sud-ouest du pays, que le feu est le plus spectaculaire: 6.800 hectares ont été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, un mois après l'incendie monstre qui avait déjà noirci 14.000 hectares.
Au total, 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans le département voisin des Landes, pour la seconde fois pour certains.
Soucieuse de montrer la mobilisation du gouvernement, la Première ministre Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur étaient jeudi en Gironde, à Hostens.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Alors que la région vit son deuxième incendie en un mois, plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles avec les mots "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
Dix-huit départements, du Sud-Ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, étaient jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme à la mi-juillet.
Il fera jeudi entre 35 et 39 degrés dans le sud-ouest, selon le prévisionniste Météo-France, avec localement des pointes à 40 degrés Celsius sur la côte, mais le reste du pays ne sera pas épargné, avec 31 à 36 degrés.
bur-ico/tsz/bat/sg
Renforts européens contre les feux qui se multiplient en France, gigantesque brasier en Gironde #
Six pays européens vont envoyer des renforts pour aider les pompiers qui luttent particulièrement dans les Landes et la Gironde, où est arrivée Elisabeth Borne, contre les feux dans des "conditions climatiques extrêmes", alors que les brasiers se multiplient en France dans des forêts desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
L'un des deux incendies de forêt qui ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, était toujours en cours jeudi matin. Et 500 vacanciers et habitants des villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, ont été évacués mercredi soir, l'incendie qui s'est déclaré lundi étant toujours actif.
Dans le Maine-et-Loire, les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Emmanuel Macron a loué la "solidarité européenne", annonçant l'arrivée de l'aide de "l'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche". "Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l'être, puis reconstruire: personne ne sera oublié", a-t-il ajouté sur Twitter.
Quatre avions de la flotte de l'UE ont été envoyés en France depuis la Grèce et la Suède, a aussi annoncé la Commission européenne.
La Pologne avait annoncé qu'elle allait envoyer 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, qui devraient arriver vendredi midi selon l'Elysée. L'Allemagne envoie 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
A Hostens (Gironde), où sont arrivés la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet (14.000 hectares brûlés).
Quelque 6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, 10.000 personnes évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la deuxième fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, plus à l'est, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait les yeux cernés à l'AFP Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là on se fait déborder de partout. Personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse qui sévit toujours sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, 35 à 39 degrés sont attendus, localement jusqu'à 40 degrés en Nouvelle-Aquitaine, mais le reste du pays n'est pas épargné avec 31 à 36 degrés sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, mais il y aurait plutôt de l'ordre de 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
En Gironde et dans les Landes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Le ministre a par ailleurs dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé à ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son ) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
bur-tsq-bod/ff/sp/rhl
Jura: 330 hectares de forêts et de broussailles brûlés, un incendie toujours en cours #
Deux incendies de forêt ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, l'un d'eux étant toujours en cours jeudi matin, a annoncé la préfecture.
80 sapeurs-pompiers et 24 engins sont à pied d'oeuvre pour maîtriser ce feu de végétation actif depuis mardi à Vescles et qui continue de se propager vers le nord après avoir brûlé 170 hectares, a précisé la préfecture.
Un hélicoptère bombardier d'eau était attendu à la mi-journée en provenance du Maine-et-Loire, où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Son intervention devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
"Les routes départementales D60 et D99 sont toujours coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" tout comme le sentier de Grande randonnée GR9, a indiqué la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Le travail d'extinction et de nettoyage effectué pendant la nuit par les pompiers et les agriculteurs a permis de maîtriser le sinistre, toujours selon la préfecture. Jusqu'à 60 sapeurs-pompiers et 24 engins ont été engagés sur ce feu.
Une trentaine d'habitants évacués mercredi d'un hameau environnant "par mesure de prévention" ont finalement pu regagner leurs habitations le soir-même.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
La centaine d'habitants d'un hameau de la petite commune de Mortagne qui avaient été évacués préventivement mercredi ont pu regagner eux aussi leurs habitations, épargnées par les flammes.
ari/ha/sp
Incendies: cinq pays européens viennent en aide à la France, annonce Macron #
L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et l'Autriche aident ou vous aider la France "dans les prochaines heures" à faire face aux incendies qui ravagent notamment le sud-ouest du pays, a annoncé jeudi le président français, saluant la "solidarité européenne".
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a tweeté Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
vl/ib/sp/bat
Incendies: cinq pays européens viennent en aide à la France, annonce Macron #
L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et l'Autriche aident ou vont aider la France "dans les prochaines heures" à faire face aux incendies qui ravagent notamment la Gironde dans le sud-ouest du pays, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, saluant la "solidarité européenne".
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a tweeté le président. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
vl/ib/sp
Aveyron: l'incendie reste actif, de nouveaux évacués #
Cinq cents vacanciers et habitants des villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, ont été évacués mercredi soir, l'incendie qui s'est déclaré lundi étant toujours actif, a-t-on appris auprès de la mairie de Mostuéjouls et des pompiers.
Déjà dans la nuit de lundi à mardi, 3.000 personnes avaient été évacuées par précaution de plusieurs campings des Gorges du Tarn et de ces deux villages.
Plus de 715 hectares de végétation, notamment des forêts de résineux, ont été parcourus par les flammes, souvent dans des zones difficiles d'accès entre le causse de Sauveterre et les gorges du Tarn, ce qui complique l'action des 500 pompiers mobilisés.
"Le feu n'est pas fixé et reste inaccessible à nos moyens terrestres, c'est un relief très escarpé. Nous sommes dans un périmètre contenu, mais le risque d'évolution n'est pas exclu. Le flanc droit est encore assez actif, il évolue lentement. On met tout en oeuvre pour empêcher qu'il descende aux villages", a précisé à l'AFP le capitaine Jordan Dieudonné, des pompiers de l'Aveyron.
Les habitants évacués mercredi soir l'ont été "pour qu'ils ne soient pas incommodés par les fumées", ajoute l'officier.
A ce stade, l'incendie n'a pas fait de blessés et aucun bâtiment n'a été endommagé.
Mercredi, un homme résidant dans le département de la Lozère a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
Les personnes évacuées ont été accueillies dans des centres d'hébergement installés dans des salles communales.
ap/rhl
La Gironde lutte contre le feu, les brasiers se multiplient lors d'un été hors norme #
Les pompiers des Landes et de Gironde, où est arrivée Elisabeth Borne, continuaient jeudi à affronter des "conditions climatiques extrêmes" dans leur lutte contre le feu, alors que les brasiers se multiplient en France dans des forêts desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Selon l'Elysée, Emmanuel Macron "reste très mobilisé et suit la situation des incendies de près". Il a par ailleurs tweeté en évoquant les personnes sinistrées : "Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l'être, puis reconstruire : personne ne sera oublié".
A Hostens (Gironde), où sont arrivés la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet (14.000 hectares brûlés).
6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, 10.000 personnes évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, plus à l'est, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait les yeux cernés à l'AFP Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là on se fait déborder de partout. Personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse qui sévit toujours sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, 35 à 39 degrés sont attendus, localement jusqu'à 40 degrés en Nouvelle-Aquitaine, mais le reste du pays n'est pas épargné avec 31 à 36 degrés sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA.
En tout, plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, ou plutôt de l'ordre de 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
En Gironde et dans les Landes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
La Pologne a annoncé qu'elle allait envoyer dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, après l'appel à l'aide lancé par la France.
Le ministre a par ailleurs dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé à ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son ) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
bur-tsq-bod/ff/sp
Sécheresse: dans le Nord, le boom des piscines privées interroge #
"Enfant, jamais je n'aurais imaginé avoir une piscine !", s'émerveille Clotilde en aspergeant son neveu dans le bassin familial flambant neuf, à Verlinghem (Nord). Favorisées par la hausse des températures, ces constructions se multiplient dans les Hauts-de-France, suscitant des interrogations au moment où la France manque d'eau.
Brassards orange et rire éclatant, Basile, 3 ans, tournoie au-dessus de l'eau dans les bras de son père. "Cette piscine, ça donne une autre dynamique à la vie de famille", raconte Clotilde Sanz. Pour elle, ses soeurs, leurs enfants, la maison parentale est depuis quelques mois "encore plus un lieu de vie, de retrouvailles".
Né du confinement, "ce projet nous change la vie. Dès le réveil, on est en vacances !", s'enthousiasme son père, Frédéric Sanz, qui hésitera désormais "beaucoup plus" à voyager l'été.
"Depuis la crise du Covid-19, on a multiplié nos ventes par sept", confirme Vincent Brisse, directeur commercial de "Sensassion Piscine", leur installateur. "Quand j'ai commencé en 2003, on en vendait une vingtaine par an. Aujourd'hui, c'est plus d'une centaine".
Selon la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), sur les 3,2 millions de piscines privées existant en France fin 2021, 135.000 étaient dans les Hauts-de-France, contre moins de 30.000 en 2005.
Seules 7% des maisons individuelles en sont aujourd'hui équipées dans la région, mais la hausse des températures aide "le marché à se développer", observe la déléguée générale de la FPP Joëlle Pulinx-Challett.
"Les piscines sont aussi devenues plus petites, moins chères", offrant "la possibilité à une clientèle moins aisée d'y accéder", note Laurent Piette, vendeur de piscines "en kit".
Dans un jardin à la pelouse brûlée à Leforest (Pas-de-Calais), il aide un client à finaliser son bassin. Cette partie du département n'est pas encore placée en "alerte sécheresse", laissant la possibilité de le remplir.
"C'est toujours au pied du mur qu'on agit. Les mesures de restriction devraient être prises bien en amont", déplore Arnaud Gauthier, enseignant-chercheur dans le domaine de l'eau à l'Université de Lille.
A l'heure où la France connaît sa pire sécheresse depuis 1959, "construire des piscines relève du non-sens", tranche-t-il. Quelques communes françaises "réfléchissent même activement à modifier les plans locaux d'urbanisme pour limiter leur construction", note-t-il.
En 2020, chaque Français a consommé 148 litres d'eau potable par jour en moyenne (54 m3/an), selon l'observatoire national des services de l'eau et d'assainissement (Sispea). Avec d'importantes disparités géographiques: 232 litres dans les Alpes-maritimes, contre 116,6 dans le Nord. "Le climat, l'impact potentiel des piscines", l'expliquent en partie, selon Sispea.
"Les piscines privées représentent 0,1% de la consommation totale d'eau en France", réplique Joëlle Pulinx-Challett. Si le premier remplissage est consommateur (45 m3 environ), l'eau n'est renouvelée que d'un tiers chaque année.
"Cela peut représenter 15% de la consommation d'une famille", analyse Nicolas Roche, chercheur au Centre Européen de Recherche et d'Enseignement de Géosciences de l'Environnement (CEREGE). Mais "arroser sa pelouse de 100 m2 pendant un mois consommera dix fois plus", ajoute-t-il, appelant à "éviter la politique du bouc émissaire".
L'eau, essentielle à toutes les activités, sera plus rare à l'avenir et "des usages prioritaires doivent être désignés" localement, souligne-t-il. Il appelle à "donner une valeur environnementale à l'eau", avec un prix fluctuant l'été, "lorsqu'elle est moins disponible", et en fonction des usages, "essentiels" ou "récréatifs".
Dans le bassin Artois-Picardie, "le volume annuellement disponible est aujourd'hui totalement utilisé, on n'a plus de marge", alerte le directeur de l'Agence de l'eau régionale, Thierry Vatin. Un tiers est consommé durant l'été, majoritairement pour l'agriculture, dont les besoins grandissent. "Avec des excès d'usages récréatifs en plus, on surexploite."
"On a l'objectif de réduire de 10% la consommation d'ici six ans", indique-t-il. Le partage entre types d'usagers doit être prochainement tranché au sein de "commissions locales" incluant toutes les parties. "Tous devront faire des économies."
Certains élus plaident pour une tarification progressive: un volume d'eau gratuit pour les besoins essentiels, puis un prix élevé au-dessus d'un certain seuil.
eva/zap/sp
Les Français grands adeptes des piscines privées #
Avec une piscine privée pour un peu plus de vingt et un habitants, les Français font figure d'adeptes du bassin, révélant la "démocratisation" du secteur depuis plusieurs années, souligne la Fédération des professionnels de la piscine (FPP).
La France compte environ 3,2 millions de piscines privées dont 1,55 million de piscines enterrées et 1,64 million de piscines hors-sol, selon les derniers chiffres de la FPP publiés en avril, réaffirmant la position de la France comme leader européen dans la construction de bassins.
En 2021, le parc a augmenté de 244.000 piscines et le chiffre d'affaires des pisciniers a bondi de 32% sur un an, "grâce à l'effet +booster+ du Covid et une météo favorable", indique à l'AFP Joëlle Pulinx Challet, déléguée générale de la FPP, qui regroupe plus de 1.400 entreprises françaises spécialistes de la piscine et du spa.
En 30 ans, la taille des bassins est passée de plus de 70m3 à 43m3, souligne-t-elle, et le prix moyen est actuellement de 24.000 euros selon les niveaux d'équipements et les régions.
Le marché des piscines privées s'est "démocratisé" ces dernières années, avait indiqué en avril le président de la FPP, Stéphane Figueroa.
Selon une enquête menée par le cabinet Decryptis en février et mars 2022 pour le compte de la FPP auprès d'un échantillon de 18.000 foyers habitant une maison individuelle, la part des ouvriers, agriculteurs et employés possédant une piscine enterrée aurait bondi de "10% en quatre ans", passant de 14,1% des propriétaires de piscines en 2017 à 24,7% en 2021.
Celle des entrepreneurs et des cadres est, de son côté, restée "stable" ces dernières années, à 41,6% en 2021, selon l'étude de Decryptis.
En revanche, les retraités sont désormais "moins représentés" parmi les possesseurs de piscines enterrées à domicile: ils étaient 33,7% en 2021 contre 40,1% en 2017.
A l'heure où la France fait face à une sécheresse historique, "l'utilisation en eau d'une piscine représente en moyenne 15m3 par an, soit autant que pour produire 1kg de viande de boeuf", se défend Mme Pulinx Challet, qui ajoute: "En 25 ans, elle a même été réduite de 45%".
La déléguée générale attribue cette baisse au fait que "les clients ne vident plus leurs piscines entièrement, chaque année, comme autrefois", mais aussi à "l'utilisation des couvertures pour éviter l'évaporation" ou encore "la mise en place de cuves pour récupérer l'eau".
"La totalité des piscines ne représentent que 0,12% de la consommation annuelle d'eau de la France", argue-t-elle encore, évoquant "un impact très faible" des piscines sur l'utilisation en eau dans le pays.
Les systèmes de chauffage ont, eux aussi, vu leur consommation diminuer, par un facteur de quasiment 10 en 35 ans, selon des estimations. Ces systèmes consommaient environ 15.000 kW/h par an en 1980, contre 1.570 kW/h/an en 2015.
Enfin, des améliorations technologiques sur les pompes de filtration ou encore les éclairages ont également permis de diminuer la facture énergétique des piscines.
rbj/jbo/npk
Incendie en Gironde: 6.800 hectares de forêt brûlés #
Près de 6.800 hectares de forêt de pins étaient partis en fumée jeudi matin après des reprises de feu mardi après-midi du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), a annoncé la préfecture de Gironde.
"Près de 1.100 sapeurs-pompiers sont engagés", a ajouté la préfecture, précisant que des "renforts supplémentaires" étaient encore attendus sur les lieux.
Le bilan de cet incendie, qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi, s'est donc alourdi de 600 hectares de pins brûlés dans la nuit, dans le secteur de Hostens, à la frontière avec le département des Landes, également rattrapé par les flammes, portant le total à 6.800 hectares.
"Nous avons lutté toute la nuit", a précisé jeudi matin le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse du service départemental d'incendie et de secours de Gironde (Sdis 33). "C'est un feu qui s'est propagé extrêmement rapidement la première nuit, et qui a progressé (cette nuit) plutôt vers le nord, vers le bourg de Belin-Béliet".
Jeudi matin, il "progresse dans toutes les directions, le vent est assez peu établi pour le moment, il va se lever au cours de la journée. On nous annonce un vent qui pousserait le feu vers le sud-ouest mais nous avons appris à être prudents".
La sécheresse sévit toujours sur la région, et les températures caniculaires qui "devraient se maintenir jusqu'à samedi et se conjuguent avec un air très sec" créent un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon un communiqué de la préfecture, qui évoque la végétation et les sols "particulièrement secs après plus d'un mois sans pluie".
Malgré ces "conditions climatiques extrêmes", "le feu est resté contrôlé dans une zone que nous avions envisagée hier (mercredi) en fin de journée", a annoncé Arnaud Mendousse. "Sans pour autant avoir stoppé sa propagation, nous l'avons bien limité cette nuit."
Depuis mardi soir, dix-sept maisons ont été détruites par les flammes, mais aucune cette nuit, a souligné le lieutenant-colonel.
Près de 10.000 personnes ont été évacuées, dont 2.000 dans le département des Landes. La majorité a pu être relogée et aujourd'hui, "aucune autre évacuation n'est envisagée pour le moment", a ajouté Arnaud Mendousse.
Face à la reprise "violente" des feux en Gironde, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
L'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne est coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers", et les sapeurs-pompiers espèrent en faire un moyen de "défense (...) si le feu reprend sa marche en avant".
L'Agence régionale de santé a estimé dans un communiqué que "l'impact des fumées" dégagées par l'incendie - et visibles à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde - était "assimilable à celui d'un pic de pollution intense", et recommandait "fortement de porter un masque de protection".
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont brûlé au total 20.800 hectares, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
bla-thb/ff/sp
Maine-et-Loire: les deux principaux feux fixés, plus de 1.500 hectares brûlés #
Les deux principaux incendies du Maine-et-Loire, qui ont ravagé plus de 1.500 hectares principalement dans les forêts depuis lundi, étaient désormais fixés, a-t-on appris jeudi matin auprès des pompiers du département.
Le feu situé aux alentours de Baugé-sur-Anjou, qui a ravagé la forêt du Pugle, "est fixé depuis 17H30 mercredi, avec 1.400 hectares brûlés. On est toujours en défense de points sensibles sur 22 sites car ils se situent dans les surfaces brûlées. On a de très nombreuses reprises, dont certaines pas naturelles", a regretté le Codis auprès de l'AFP.
"On a une très très grande vigilance: en surface menacée, on est à 200 hectares et cet après-midi on a des conditions météorologiques pas bonnes avec chaleur, vent et degré d'hygrométrie très faible (11%)", a ajouté le Codis.
A Beaulieu-sur-Layon, au sud d'Angers dans la région viticole du Layon, l'incendie est aussi fixé et 150 hectares ont été brûlés. "Le feu nécessite une vigilance puisque, là aussi, on a des reprises non naturelles", selon le Codis.
Plus de 500 pompiers, dont beaucoup venus d'autres départements, sont encore présents sur ces deux sinistres.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
mas/mb/sp
Incendie en Gironde: 6.800 hectares brûlés, annonce la préfecture #
Près de 6.800 hectares de forêts de pins étaient partis en fumée jeudi matin après des reprises de feu mardi après-midi du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), a annoncé la préfecture de Gironde.
"Près de 1.100 sapeurs-pompiers sont engagés", a ajouté la préfecture, précisant que des "renforts supplémentaires" étaient encore attendus sur les lieux.
Cette nuit, le bilan s'est donc alourdi de 600 hectares de forêt brûlés mais les températures caniculaires qui "devraient se maintenir jusqu'à samedi et se conjuguent avec un air très sec" créent un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon un communiqué.
"Les conditions sont particulièrement difficiles : la végétation et les sols particulièrement secs après plus d'un mois de pluie", selon la préfecture.
bla/ff/sp
Plus d'incendies et une canicule qui dure: l'été hors norme de la France #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde (sud-ouest), dans le Maine-et-Loire (ouest), le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre française, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey, dont 250 des 680 habitants ont été évacués, dans le département voisin des Landes.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes (ouest) qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne (ouest), et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb/emd
Le maïs, une plante tropicale devenue indispensable à l'élevage, mais inadaptée aux sécheresses #
Le maïs, originaire du Mexique, a conquis la France dans les années 1970 et est devenu indispensable pour nourrir le bétail. Mais cette plante gourmande en eau pendant l'été est de moins en moins adaptée alors que le changement climatique va aggraver les sécheresses en France.
La France est devenue le premier exportateur européen de maïs, qui occupe autour de 10% de sa surface agricole utile. Avant tout destiné à l'alimentation animale - maïs grain pour les volailles, les ovins et les porcs; maïs fourrage pour les bovins- il s'est imposé dans des régions comme la plaine d'Alsace ou les Landes.
Cultivé à partir du 17e siècle en France, le maïs a "d'abord été confiné dans le Sud-Ouest, la région la plus chaude de France et la plus humide", des conditions qui lui sont favorables, raconte à l'AFP Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
C'est grâce au travaux d'hybridation "à la fin des années 1940", que la plante tropicale a pu gagner "des climats un peu plus frais", poursuit-il.
A partir de la fin des années 1960, les superficies récoltées explosent, selon des données de la l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Aujourd'hui la culture du maïs représente près de 3 millions d'hectares, sur les 28 millions d'hectares de surface agricole du pays.
Jusque dans les années 1970, les vaches étaient nourries l'été au pâturage et l'hiver au foin, à la paille ou à l'ensilage d'herbe (pour conserver l'herbe humide), rappelle le scientifique, ingénieur agronome.
"Et le maïs est arrivé, avec des machines adaptées, des ensileuses (qui) permettent de faire des gros volumes de stocks qui se conservent facilement, se font très rapidement et en une seule récolte" contre plusieurs pour l'herbe, poursuit-il.
Cette "révolution totale" a permis d'énormément simplifier la vie de l'éleveur.
La maïs est toutefois faible en protéines et il a fallu importer des tourteaux de soja pour compléter l'alimentation donnée aux animaux, explique Christian Huyghe.
Mais en période de sécheresse estivale, qui seront amenées à s'intensifier avec le réchauffement climatique, "une variété emblématique, le maïs, pose question", soulève Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.
"Pour finir sa croissance et faire de la production agricole valorisable, il a besoin d'eau en juillet et en août, les mois où il y en a moins en France", souligne-t-elle.
Cela pose la question de "réduire la part du maïs dans l'agriculture française pour des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale", poursuit Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l'eau et des impacts du changement climatique.
Le problème avec la culture du maïs, c'est qu'elle demande de l'eau à un moment où les sources ne débordent pas. Pour qu'elle puisse avoir un bon rendement, son irrigation est nécessaire mais "quel système de production permet d'être le plus résilient ? Et est-ce que le maïs a une place là-dedans ?" interroge Christian Huyghe.
Pour lui, "le maïs va faire partie de la panoplie", mais "sa part va plutôt être amenée à se réduire" à l'avenir, ce qui va obliger le marché de l'alimentation animale à se réorganiser.
"Pour être résilient, un système doit être diversifié", insiste-t-il. "Une trajectoire d'investissement qui conduirait à maximiser les cultures en maïs" en assurant leur arrosage avec de grandes réserves d'eau "fragiliserait le système", met-il en garde.
De manière plus large, la production de viande, via l'élevage intensif, a plus d'impacts environnementaux que celle d'autres produits alimentaires, selon des études scientifiques. Des ONG prônent donc de réduire la consommation de viande et de privilégier l'élevage du bétail nourri à l'herbe.
mgi-laf/ico/rhl
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb