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Chlordécone: la Martinique se mobilise contre "l'impunité" #

2/27/2021, 5:42 PM
Fort-de-France, FRA

"Non à l'impunité": plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en Martinique contre la menace de prescription dans le dossier du chlordécone, un insecticide accusé d'avoir empoisonné l'île et la Guadeloupe voisine où la mobilisation a démarré plus timidement.

"On n'avait jamais vu une manifestation aussi importante depuis 2009". Douze ans après la grève générale contre la vie chère, Francis Carole, président du Parti pour la libération de la Martinique (Palima) et conseiller exécutif chargé des affaires sanitaires de la collectivité territoriale, savoure ce retour des Martiniquais dans la rue.

Entre 10 et 15.000 personnes selon les organisateurs, 5.000 selon la police, certains portant des masques anti-Covid, d'autres non, comme Francis Carole: "Les Martiniquais se sont mobilisés par milliers", a souligné ce dirigeant divers gauche, pour répondre "au crachat que nous a lancé l'Etat français, à savoir la menace de prescription" dans le dossier de cet insecticide qui a infiltré les sols de l'île pour des centaines d'années.

- Air de carnaval -

Tambours, "chachas" (maracas), conques de Lambi (coquillage symbole de l'île qui sert aussi d'instrument) et chants: la gravité du sujet n'a pas empêché le rassemblement de se dérouler dans une atmosphère festive. "Prescription dapré yo, di prefet a alé planté bannan" ("d'après eux il y aura prescription, dites au préfet d'aller planter des bananes"), ont notamment chanté les manifestants en reprenant l'air d'une chanson du carnaval, illégal cette année en raison du Covid-19.

Sans oublier, pour autant, le mot d'ordre de la quarantaine d'associations, de syndicats et de partis politiques de l'île qui avaient appelé au rassemblement: "non à l'impunité".

L'insecticide a été autorisé entre 1972 et 1993 dans les bananeraies des Antilles, polluant eaux et productions agricoles, alors que sa toxicité et son pouvoir persistant dans l'environnement étaient connus depuis les années 60.

"Ils nous empoisonnent, ils nous tuent", proclame une banderole de la CGT Martinique tenue par deux femmes vêtues de rouge, pendant que d'autres avaient opté pour le rouge, vert ou noir, couleurs du drapeau adopté par une majorité de Martiniquais.

- Contamination générale -

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.

Sur une pancarte, un manifestant a calculé "la facture" martiniquaise pour l'Etat français: "plafond annuel de sécu (41.136 euros) X population concernée (370.000 habitants) X 500 ans = 7,6 milliards d'euros".

Plusieurs associations de Martinique et de Guadeloupe ont été auditionnées les 20 et 21 janvier par les juges d'instruction parisiens en charge de l'affaire. Dès 2006, elles avaient déposé plainte contre l'empoisonnement de leurs îles au chlordécone.

Mais lors de cette audition, les juges d'instruction chargés de l'affaire depuis 2008 ont expliqué aux plaignants qu'il pourrait y avoir prescription des faits et que le dossier pourrait déboucher sur un non-lieu. Une option qui a heurté l'opinion et conduit à cette grande mobilisation ce samedi.

Pour Harry Bauchaint, membre du mouvement politique Péyi-A, "le gouvernement a prétendument reconnu une quelconque action mais n'a rien fait, et petit à petit se désengage". "Le gouvernement doit protéger tous les Français", rappelle-t-il.

- "Réveil tardif" -

Si la mobilisation, dans le contexte sanitaire actuel, est un franc succès en Martinique, elle est plus timide en Guadeloupe où 300 personnes, selon la CGT locale, syndicat organisateur, ont participé à une manifestation simultanée à Capesterre-Belle-Eau.

L'avocat Harry Durimel, le maire de Pointe-à-Pitre à la pointe de ce combat, n'était pas présent. "Je me réjouis qu'il y ait un réveil mais il est tardif, c'est bien triste", a-t-il déploré auprès de l'AFP.

A Paris, lieu de la troisième manifestation simultanée, un peu plus de 200 personnes se sont rassemblées place de la République. "L'ensemble de la société française devrait prendre fait et cause pour qu'il n'y ait pas de prescription", a déclaré à l'AFP Toni Mango, responsable du Kolèktif Doubout Pou Gwadloup, pour qui la menace de prescription va servir de catalyseur à la mobilisation. "C'est un premier appel, une première manifestation depuis le Covid et on ne s'arrêtera pas là".

fam-etr-pyv/ib/cbn

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FEB 27

France: non-lieu pour un ex-officier syrien soupçonné de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 3:22 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne soupçonné de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire.

Une juge d'instruction antiterroriste a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen (nord-ouest).

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à rejoindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le soupçonnant, au vu de ses responsabilités, d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection.

Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

Saisi par une juge d'instruction, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH) a mené une enquête approfondie à son sujet, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP : surveillance de la ligne de téléphonie mobile de l'intéressé, nombreux interrogatoires, etc.

Sami Kurdi a fait l'objet d'attestations favorables de la part de journalistes l'ayant côtoyé en Syrie lorsqu'il était porte-parole de l'armée syrienne libre, mais aussi de citoyens de la ville de Rastan, où il se trouvait.

L'OCLCH a conclu en décembre 2018 que son enquête n'avait "pas permis de déterminer l'implication de Sami Kurdi dans les faits qui lui étaient reprochés" mais au contraire de démontrer qu'il "avait fait défection de l'armée régulière syrienne pour devenir porte-parole de l'Armée syrienne libre".

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

gd/rfo/pb/ia

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FEB 27

Non-lieu pour un ex-officier syrien suspecté de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 2:40 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne suspecté de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Une juge d'instruction antiterroriste parisienne a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen.

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à joindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le suspectant, au vu de ses responsabilités, d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection.

Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

Saisie par une juge d'instruction, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH) a mené une enquête approfondie à son sujet, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP : surveillance de la ligne de téléphonie mobile de l'intéressé, nombreux interrogatoires, etc.

Sami Kurdi a fait l'objet d'attestations favorables de la part de journalistes l'ayant côtoyé en Syrie lorsqu'il était porte-parole de l'armée syrienne libre, mais aussi de citoyens de la ville de Rastan où il se trouvait.

Dans son PV de synthèse de décembre 2018, l'OCLCH a conclu que son enquête n'avait "pas permis de déterminer l'implication de Sami Kurdi dans les faits qui lui étaient reprochés" mais au contraire de démontrer qu'il "avait fait défection de l'armée régulière syrienne pour devenir porte-parole de l'Armée syrienne libre".

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction Stéphanie Tacheau a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

"C'est une satisfaction, mais nous restons profondément choqués de l'ouverture de cette enquête. Il n'aurait dû rencontrer l'institution judiciaire que dans un seul cadre, celui de la victime des crimes du régime de Bachar al-Assad" ont réagi à l'AFP Me Marie Dosé et Me Justine Lévy, qui l'ont défendu.

Dans une démarche rare, la juge d'instruction Stéphanie Tacheau justifie longuement son ordonnance de non-lieu, en tançant le Parquet national antiterroriste qui souhaitait la poursuite des investigations.

"Nos moyens d'enquête sont limités" et devraient éviter d'"être mobilisés" contre des personnes "à l'encontre desquelles il n'existe aucun élément probant après des mois d'enquête", s'agace-t-elle.

"Il est établi que Sami Kurdi a posé des actes forts démontrant qu'il s'opposait à la répression sanglante des civils lorsque l'armée syrienne en devenait l'outil", insiste la juge.

gd/rfo/pb

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FEB 27

Non-lieu pour un ex-officier syrien suspecté de crime contre l'humanité #

2/27/2021, 2:07 PM
Paris, FRA

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l'armée syrienne suspecté de crimes contre l'humanité depuis 2017, a indiqué samedi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.

Une juge d'instruction antiterroriste parisienne a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen.

Officier dans l'armée syrienne, Sami Kurdi avait fait défection en février 2012 au profit de la rébellion. L'homme avait été un interlocuteur de journalistes de l'AFP en mai 2012. Il avait ensuite quitté le pays en 2013 avant de parvenir à joindre la France en octobre de cette année avec son épouse et ses trois enfants, pour y déposer une demande d'asile. Un quatrième enfant est né depuis.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) avait signalé son cas à la justice, le suspectant d'avoir commis ou participé à des crimes avant sa défection. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2017 pour "crimes contre l'humanité, torture, et crimes de guerre".

M. Kurdi avait été convoqué en vue d'une mise en examen le 19 juin 2018 mais était ressorti de l'interrogatoire sous le statut de témoin assisté, a confirmé la source judiciaire.

La juge avait signifié la fin des investigations en décembre 2018, selon l'ordonnance de non-lieu consultée par l'AFP, mais après un an et demi sans mouvement dans le dossier, le Parquet national antiterroriste avait demandé de nouvelles investigations en août 2020.

La juge d'instruction Stéphanie Tacheau a finalement préféré clôturer le dossier le 25 janvier, soulignant "qu'aucune victime ne s'est manifestée, aucun crime précis ne peut lui être imputé, et que selon les éléments du dossier, il choisissait l'exil plutôt que le crime".

"C'est une satisfaction, mais nous restons profondément choqués de l'ouverture de cette enquête. Il n'aurait dû rencontrer l'institution judiciaire que dans un seul cadre, celui de la victime des crimes du régime de Bachar al-Assad" ont réagi à l'AFP Me Marie Dosé et Me Justine Lévy, qui l'ont défendu.

gd/rfo/pb

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FEB 27

Triangle de Gonesse: rassemblement à Paris contre la gare "au milieu des champs" #

2/27/2021, 1:53 PM
Paris, FRA

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Paris pour s'opposer à la création d'une gare de métro du Grand Paris "au milieu des champs" dans le Val-d'Oise, cinq jours après l'évacuation de la "zone à défendre" du Triangle de Gonesse, a constaté une journaliste de l'AFP.

Sur la place Stalingrad (XIXe arrondissement de Paris), de nombreuses personnalités politiques de gauche et écologistes ont apporté leur soutien au Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).

Aux pancartes "Gare de Gonesse, laisse béton", se mêlaient des drapeaux LFI, EELV ou encore Front de Gauche.

"Protégeons les terres de Gonesse", a déclaré Clémentine Autain, la députée LFI, lors du rassemblement.

"On projette dans nos imaginaires des centres commerciaux dont on a plus besoin. On a besoin de terres fertiles en Ile-de-France, car seuls 2% des produits que l'on mange proviennent de cette région", a ajouté la députée de Seine-Saint-Denis.

Selon Mme Autain, il s'agit "d'une bataille politique" qui doit s'opposer à celle de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Libres!), qui est "une droite libérale productiviste qui signe les accords de Paris et détruit des terres".

Pour la sénatrice EELV Esther Benbassa, "la gare égarée au milieu des champs ne sert pas aux habitants."

"L'enjeu est de mettre de l'argent dans les transports du quotidien, qui sont le RER B et D", a expliqué Carlos Bilongo, militant et professeur en économie.

Lors du rassemblement, les citoyens qui ont occupé la ZAD de Gonesse pendant 17 jours ont été applaudis. "C'était un moment de partage, le Triangle de Gonesse reste à défendre", a témoigné ému, l'un d'entre eux.

"Nous craignons que le gouvernement se prononce pour une situation d'entre-deux, qui est de garder des champs et une gare, ce qui n'est pas compatible pour mettre en place le projet Carma" d'une coopérative agricole, s'est inquiété Bernard Loup, le président du CPTG.

"Une procédure judiciaire est en cours, la lutte n'est pas terminée, le Triangle de Gonesse est toujours-là", a conclu le militant.

La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir le méga-complexe commercial et de loisirs Europacity.

Mais depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé en novembre 2019 l'abandon de ce projet phare, le sort de ces 280 hectares de terres agricoles, stratégiquement situées à une quinzaine de kilomètres au nord de Paris, reste incertain.

we/rfo/bma

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FEB 26

Les plages interdites à Nice pendant les deux week-ends de confinement #

2/26/2021, 3:03 PM
Nice, FRA

L'accès aux plages de Nice sera interdit pendant les deux week-ends de confinement décrétés à partir de vendredi soir dans la bande littorale des Alpes-Maritimes, a indiqué la municipalité, en complément de l'arrêté préfectoral qui a fixé ce confinement partiel.

"J'ai choisi de fermer le trottoir sud de la Promenade des Anglais, (...), le sentier du littoral et les plages", a expliqué le maire LR Christian Estrosi, lors d'un point presse sur Facebook, à la mi-journée vendredi, justifiant sa décision par l'objectif "d'éviter absolument des rassemblements trop massifs".

Par ailleurs, plusieurs marchés non alimentaires se situant dans des quartiers durement touchés par l'épidémie, selon les chiffres de la municipalité, seront également fermés, toujours sur décision de la ville.

Ces restrictions supplémentaires s'ajoutent à celles précisées par l'arrêté préfectoral, qui limite les déplacements pour l'ensemble de la zone littorale, de Menton à Théoule-sur-Mer.

Du vendredi 25 février à 18H00 au lundi 1er mars à 6H00, ainsi qu'aux mêmes horaires du 5 au 8 mars, les déplacements non justifiés par un motif dérogatoire (achats de produits de première nécessité, activité professionnelle, motif médical...) seront interdits.

Les déplacements autorisés pour une activité physique individuelle, ou pour promener des animaux de compagnie, ne pourront pas excéder une heure et dépasser un rayon de 5 km autour du domicile.

L'ensemble des commerces - sauf les magasins d''alimention, les pharmacies, les laboratoires médicaux, les débits de tabac, les stations-service et les garages - seront fermés pendant ces périodes de confinement.

Depuis mardi, les commerces et galeries marchandes de plus de 5000 m2 ont déjà reçu l'ordre de fermer pour deux semaines, seule une activité de "click and collect" leur étant autorisée.

Par ailleurs, en début d'après-midi vendredi, 300 à 400 personnes se sont rassemblées sur la place du palais de justice, au coeur du vieux Nice, pour dénoncer "la dictature sanitaire", ont constaté des journalistes de l'AFP. Cette manifestation a été convoquée par le mouvement des Patriotes de Florian Philippot.

Présent sur place, l'ancien vice-président du RN a notamment défendu "un esprit de liberté et de résistance face à la folie" sécuritaire relative, selon lui, au Covid-19. Il a dénoncé par avance le +pass sanitaire+ esquissé par le président Macron comme "une rupture majeure de civilisation", qui nous ferait entrer "dans une société profondément inhumaine, une société de zombies".

vxm/ol/mdm/bma

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FEB 26

Kiev demande un "nouveau sommet" avec Poutine sur le Donbass #

2/26/2021, 12:40 PM
Paris, FRA

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a réclamé vendredi à Paris un nouveau sommet avec la Russie, la France et l'Allemagne pour obtenir "une nouvelle avancée" sur le conflit entre Kiev et Moscou dans la région du Donbass.

"L'Ukraine est persuadée que pour aller de l'avant, il faut un nouveau sommet des leaders au format Normandie", a déclaré Dmytro Kuleba après un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian.

Le 9 décembre 2019, les présidents français Emmanuel Macron, russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que la chancelière Angela Merkel s'étaient réunis à Paris, pour la première rencontre entre le Russe et l'Ukrainien. MM. Poutine et Zelensky avaient acté leurs désaccords, tout en affirmant leur volonté de les surmonter.

"Il faut maintenant ce (nouveau) sommet avec la participation de Poutine pour une nouvelle avancée", a insisté le chef de la diplomatie ukrainienne, regrettant que les deux points de passage ouverts par Kiev sur la frontière restent fermés côté russe.

"Nous avons épuisé tous (...) nos efforts", a-t-il encore estimé.

L'Ukraine affronte les séparatistes soutenus par la Russie dans les régions orientales de Donetsk et de Lougansk depuis 2014, la guerre la plus meurtrière en Europe depuis celle des Balkans dans les années 90.

Le conflit qui avait commencé plusieurs semaines après l'annexion de la péninsule de Crimée par Moscou a fait plus de 13.000 morts et près de 1,5 million de déplacés. L'intensité des combats a largement baissé après des accords de paix conclus en 2015, mais le processus politique n'avance guère depuis.

M. Le Drian a estimé que la "feuille de route" actée en décembre 2019 était "toujours sur la table".

"Il y a eu des progrès en matière de sécurité qui se sont traduits par un cessez-le-feu qui a été respecté, mais qui aujourd'hui commence à vaciller un peu", a-t-il observé alors que deux personnes - un soldat et un civil - ont été tuées et deux autres blessées en début de semaine dans une nouvelle flambée d'hostilités.

"Il faut poursuivre les conclusions de cette réunion de Paris pour réactiver la dimension politique de cet accord et singulièrement être vigilant sur la dimension sécuritaire", a ajouté M. Le Drian. "Mais pour avancer il faut évidement que l'ensemble des acteurs soient décidés à le faire".

dla/fz/at

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FEB 26

Les petits entrepreneurs de Guadeloupe ont annoncé la levée des barrages sur l'île #

2/26/2021, 11:06 AM
Pointe-à-Pitre, FRA

Après deux jours de blocage total des axes routiers de la Guadeloupe, le collectif d'entrepreneurs en colère a accepté de lever les barrages, après la signature d'un protocole d'accord, se disant "satisfait" des mesures négociées.

Il aura fallu près de dix heures de discussion pour que les autorités publiques locales et le collectif d'entrepreneurs composés de patrons du BTP, des transports, de l'événementiel, ou d'artisans de Guadeloupe trouvent un accord.

Pourtant, les mesures principales obtenues par le collectif, qui demandait l'annulation des "charges et dettes sociales et fiscales" et la fin des saisies sur compte en cas de manquement aux paiements de ces "charges" restent cantonnées dans les dispositifs existants, notamment ceux mis en place pour faire face à la crise. Le reste étant renvoyé à d'autres négociations ultérieures.

C'est donc "la mise en place de plans financiers" qui a été inscrite dans l'accord. Ils permettront, selon le document signé, d'effacer "les charges sociales et fiscales pour la période de la pandémie", et "le sursis à exécution des poursuites judiciaires et à tiers détenteurs" (ATD), qui faisaient l'objet du courroux du collectif.

Selon le directeur de la direction générale des finances publiques, Guy Bensaid, "100 ATD ont été pratiqués en février sur 43.000 entreprises". Les ATD pourront donc être "systématiquement suspendus", quand les entreprises en difficultés se seront signalées à la DRFIP, ce qui "leur permettra de candidater aux marchés publics".

Les professionnels, qui témoignent de difficultés avec les banques, ont aussi obtenu l'organisation d'une réunion "pour obtenir la renégociation des prêts bancaires et l'étalement des impayés depuis 2020".

Concernant les transports, une réflexion globale doit être menée par le territoire.

Reste le conflit des Sablières de Guadeloupe, qui fera l'objet d'une "réunion à l'initiative du préfet" et des collectivités. Jeudi soir, le syndicat UGTG diffusait un communiqué de soutien aux grévistes de ces deux sociétés bloquées depuis novembre.

Tous les autres points de revendications du collectif sont renvoyés "à des rencontres thématiques".

Après la fin des discussions, Jean-Yves Ramassamy, porte-parole du collectif a souhaité "consulter" les membres pour "décider ou non de la levée des barrages", finalement actée en milieu de nuit.

asa/el/shu

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FEB 26

France: dans leur squat "indigne", des Maliens de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 9:43 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres immigrés clandestins, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil, commune de la banlieue est de Paris, qui abrite la première communauté malienne en Europe.

Vendredi, le tribunal a ordonné l'expulsion, dans un délai de neuf mois, des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens membres - non relogés car en situation irrégulière - d'un emblématique foyer de travailleurs maliens, Bara, né en 1968 et qui venait d'être démantelé.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser! (sic)".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

- Responsabilité de l'Etat -

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

- "Honte" -

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora dans l'ancienne puissance coloniale, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non ?"

sha/tib/swi/thm

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FEB 26

Dans leur squat "indigne", les "Baras" de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 9:38 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres sans-papiers, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Vendredi, le tribunal de proximité a ordonné l'expulsion, dans un délai de neuf mois, des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens "Baras" qui n'ont pas été relogés, car en situation irrégulière, après le démantèlement du premier foyer de travailleurs maliens, né en 1968.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser!".

- Un lavabo -

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

- "Honte" -

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ça fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non?"

sha/tib/shu

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FEB 26

France: dans leur squat "indigne", des Maliens de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 8:39 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres immigrés clandestins, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil, commune de la banlieue est de Paris, qui abrite la première communauté malienne en Europe.

Vendredi, le tribunal doit statuer sur l'expulsion des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens membres - non relogés car en situation irrégulière - d'un emblématique foyer de travailleurs maliens, Bara, né en 1968 et qui venait d'être démantelé.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser! (sic)".

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

- Responsabilité de l'Etat -

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

- "Honte" -

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora dans l'ancienne puissance coloniale, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non ?"

sha/tib/swi/thm

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FEB 26

Dans leur squat "indigne", les "Baras" de Montreuil se préparent à l'expulsion #

2/26/2021, 7:30 AM
Montreuil, FRA

Lassana Camara regarde autour de lui, dans le hangar insalubre de la banlieue parisienne qu'il squatte avec 250 autres sans-papiers, essentiellement Maliens. Un enchevêtrement de lits superposés, l'odeur du repas préparé à même le sol. Sa voix s'enroue: "On vit comme des chiens!"

Le Malien de 36 ans et ses compagnons d'infortune se préparent à une nouvelle épreuve, deux ans après avoir quitté l'emblématique foyer Bara, dans la même ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Vendredi, le tribunal de proximité doit statuer sur l'expulsion des occupants de ce local, investi fin 2019 par une partie des anciens "Baras" qui n'ont pas été relogés, car en situation irrégulière, après le démantèlement du premier foyer de travailleurs maliens, né en 1968.

Après plus d'un an dans ce lieu transpercé par la pluie et le froid, rafistolé çà et là avec des bouts de cartons, où 250 à 300 personnes se partagent six toilettes et douches installées à l'extérieur, sans eau chaude et souvent sans électricité, Lassana Camara craint de retrouver la rue.

"On n'a pas le choix. Pourtant, tout ce dont on a besoin, c'est de papiers. Sans ça, pas de travail, pas de salaire, impossible de payer notre propre loyer", explique-t-il à l'AFP, devant un frigo sur lequel est inscrit au feutre rouge "Merci de ne tousser!".

- Un lavabo -

"On ne mérite pas ça, on est des êtres humains. Un seul lavabo pour tout le monde... Ici on nous maintient juste en vie. Mais si on nous demande de partir, on va lutter pour nos droits", abonde Kandé Touré, 44 ans, un responsable de l'association "Les Baras du 138 Montreuil".

Au vu des conditions de vie dans ce hangar, où les lits à quelques centimètres les uns des autres sont recouverts de couches de vêtements et de sacs, "il faut qu'ils soient expulsés, ça ne doit pas durer plus longtemps", convient Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).

"Mais il ne peut pas y avoir d'expulsion sans proposition d'hébergement, qui doit être inconditionnelle, c'est la loi", poursuit-il.

En Seine-Saint-Denis, "la préfecture a un problème avec l'hébergement des personnes sans titre de séjour, une doctrine qui conduit à transférer la responsabilité aux collectivités locales", estime celui qui est par ailleurs élu à Montreuil. Selon lui, la commune investit "400.000 euros par an" pour ce squat.

En pleine pandémie et trêve hivernale, il faut trouver des places d'hébergement, faute de quoi "on va immédiatement avoir la reconstitution d'un campement en pleine ville", prévient Florent Guéguen.

Cette prise en charge est "la responsabilité de l'Etat, qui s'est complètement désengagé", regrette Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, en charge du dossier.

- "Honte" -

"On est prêts à prendre notre part" et cofinancer des solutions pour sortir ces personnes des "conditions indignes", poursuit-elle. "Mais pour l'instant, on n'a aucune réponse."

Dans le squat, Kandé Touré s'insurge: "C'est la mairie qui nous a indiqué ce lieu".

"Maintenant, on espère avoir le même traitement que les autres" et avoir un toit, explique cet ancien membre du foyer Bara depuis 2001, qui a perdu son emploi avec la crise sanitaire après "17 ans de travail dans la restauration".

Il lui semble lointain, le temps où les présidents maliens venaient visiter le foyer Bara, symbole de l'implantation de la diaspora, détruit en 2018 pour être reconverti en résidences sociales.

Aujourd'hui, peste un autre ancien, gobelet "Montreuil paradise" en main, "on est la honte de la nation".

Boubou Sylla, 25 ans et look branché, a vécu avec son père au foyer avant de se retrouver dans ce hangar, où il dort à l'abri d'un sac poubelle.

En ce mercredi après-midi, il vient d'apprendre la possible expulsion. Il se rassoit, dans un couloir où un autre jeune se fait tondre les cheveux, serviette blanche sur les épaules.

"Ca fait mal au coeur, parce qu'on ne veut de mal à personne. On veut juste avoir des papiers, travailler, payer des impôts. Alors que là, on va être à la rue, mais on va devoir travailler quand même. Il faut bien que des gens livrent les repas, non?"

sha/tib/swi

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FEB 25

Libye : Paris assure l'exécutif provisoire de son "plein soutien" #

2/25/2021, 8:10 PM
Paris, FRA

La France a assuré l'exécutif provisoire libyen de son "plein soutien" pour conduire la transition politique jusqu'aux élections du 24 décembre.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est entretenu en ce sens avec le Premier ministre élu Abdelhamid Dbeiba et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed Al-Manfi, a indiqué son ministère jeudi dans un communiqué.

"Le ministre a assuré ses interlocuteurs du plein soutien de la France dans la mission d'achever la transition que le Forum de dialogue politique libyen leur a confiée", a souligné le Quai d'Orsay.

"Il a réaffirmé la volonté de la France que la Libye retrouve sa pleine souveraineté, son unité et sa stabilité", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre désigné, Abdel Hamid Dbeibah, doit soumettre jeudi la composition de son gouvernement en vue de son approbation par le Parlement.

Jean-Yves Le Drian a souligné "l'importance qu'un gouvernement représentatif et crédible soit formé" pour mener à bien l'organisation des élections et mettre en oeuvre l'accord de cessez-le-feu du 23 octobre.

Outre la "réouverture de la route côtière", le "démantèlement des milices et le départ des troupes et des mercenaires étrangers" - proturcs et russes - doivent être rapidement mis en oeuvre, a-t-il réitéré.

La France a été régulièrement accusée de parti pris, notamment pour avoir longtemps soutenu l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.

La Libye, qui vient de célébrer le 10e anniversaire de la révolte ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est confrontée au chaos, minée par les divisions politiques.

vl/lpt

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FEB 25

Guadeloupe: des associations dénoncent l'enfermement de 70 migrants naufragés #

2/25/2021, 6:56 PM
Paris, FRA

Plusieurs associations ont dénoncé jeudi les "violations des droits" de 70 migrants enfermés par les autorités dans une zone d'attente en Guadeloupe, au large de laquelle ils ont fait naufrage lundi avant d'être secourus.

Ces 70 personnes, des ressortissants haïtiens, dominicains, colombiens et indiens, dont une femme enceinte et un enfant, se sont vus notifier un refus d'entrée sur le territoire français et ont été transférées dans un hôtel pour y être enfermés, ont indiqué dans un communiqué commun quatre associations, dont La Cimade, l'Anafé (association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers) ou encore le collectif d'avocats intervenant en droit des étrangers.

"Nos associations espèrent que les violations des droits des 70 naufragés seront sanctionnées", affirment-elles, avant d'énumérer: "Difficulté ou refus de la police aux frontières d'enregistrer des demandes d'asile, séparation de famille, enfermement de certaines personnes dans des chambres dont les portes sont fermées à clef depuis l'extérieur", ou encore impossibilité de consulter un médecin.

"Certains ont pu enregistrer une demande d'asile mais la majorité de ceux à qui nous avons pu parler n'ont pas pu", affirme à l'AFP Laure Palun, directrice de l'Anafé.

Le juge des libertés et de la détention (JLD) doit, selon les associations, statuer vendredi sur la demande de prolongation de l'enfermement pour huit jours supplémentaires.

"Le rôle du JLD est de vérifier les conditions de maintien et le respect des droits des personnes enfermées. Or, le droit d'asile, le droit à la vie privée et familiale ainsi que le droit à la santé sont des droits fondamentaux garantis par les textes nationaux et internationaux. Ces droits ne souffrent, en principe, d'aucune exception", écrivent les associations.

sha//els/pb

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FEB 25

Niger: Paris condamne les violences post-électorales, appelle au "dialogue" #

2/25/2021, 6:35 PM
Paris, FRA

Paris a condamné jeudi les violences post-électorales au Niger, où le pouvoir et l'opposition revendiquent la victoire à la présidentielle, et appelé l'ensemble des parties au "dialogue".

"La France appelle l'ensemble des acteurs politiques à favoriser un climat de dialogue et d'apaisement, et à recourir aux voies légales pour régler tout différend", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

"A cet égard, elle condamne les violences qui ont suivi l'annonce des résultats provisoires du deuxième tour par la Commission électorale nationale indépendante (Céni)", a ajouté Agnès von der Mühll.

La Céni a donné vainqueur mardi, avec 55,75% des voix, Mohamed Bazoum, dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou, selon des résultats provisoires qui doivent être confirmés par la Cour constitutionnelle. Le candidat de l'opposition, Mahamane Ousmane, a revendiqué le lendemain la victoire avec 50,3% des voix.

Deux personnes sont mortes lors des troubles qui ont suivi l'annonce des résultats. Jeudi, le domicile du correspondant de Radio France Internationale (RFI), Moussa Kaka, a été vandalisé et incendié à Niamey.

vl/dla/blb

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FEB 25

Niger: Paris condamne les violences post-électorales, appelle au "dialogue" #

2/25/2021, 6:06 PM
Paris, FRA

Paris a condamné jeudi les violences post-électorales au Niger, où le pouvoir et l'opposition revendiquent la victoire à la présidentielle, et appelé l'ensemble des parties au "dialogue".

"La France appelle l'ensemble des acteurs politiques à favoriser un climat de dialogue et d'apaisement, et à recourir aux voies légales pour régler tout différend", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

vl/dla/blb

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FEB 25

Haute-Loire: un jeune Malien menacé d'expulsion reçu en préfecture #

2/25/2021, 6:00 PM
Le Puy-en-Velay, FRA

Un jeune Malien de 19 ans menacé d'expulsion a remis de nouveaux papiers à la préfecture de Haute-Loire qui conteste l'authenticité de son acte de naissance pour le régulariser, en présence d'une centaine de personnes venues le soutenir, a constaté jeudi l'AFP.

"Nous avons fourni un nouvel acte de naissance qui va être expertisé par la police de l'Air et des Frontières, mais la préfecture s'est engagée à ce que la procédure soit rapide", a indiqué à la presse Céline d'Amore, membre de RESF (Réseau éducation sans frontière) en Haute-Loire, à la sortie de la préfecture où elle avait accompagné le jeune homme.

"J'ai suivi de nombreux jeunes étrangers et nous n'avons jamais obtenu de documents parfaitement conformes aux exigences" de l'administration française, a-t-elle ajouté, sans être en mesure de préciser dans quels délais l'expertise serait réalisée.

"A ce stade, la procédure d'éloignement envisagée est suspendue dans l'attente de la vérification de l'authenticité des documents produits", a indiqué la préfecture de Haute-Loire dans un communiqué, confirmant une nouvelle expertise.

Le couple d'enseignants qui accueille depuis deux ans ce jeune homme, Madama Diawara, n'a pas eu l'autorisation de l'accompagner.

"Madama est venu prouver sa bonne foi, nous avons bon espoir et espérons que le dossier pourra être rouvert, on se raccroche à ce que l'on peut. Mais il y a du dialogue, nous ne sommes plus face à un mur", a réagi Véronique de Marconnay, qui l'héberge depuis son arrivée en Haute-Loire en 2018 à l'âge de 16 ans.

Son compagnon, Eric Durupt, avait commencé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation.

Le jeune homme, inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole, avait effectué un stage chez un couple d'éleveurs qui lui a proposé un contrat d'apprentissage.

Mais la préfecture avait estimé qu'il "ne rempli(ssait) pas les conditions de délivrance d'un titre de séjour" et avait remis en cause l'authenticité de son acte de naissance.

Lors d'une entrevue à la préfecture le 15 février, Madama s'était vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Victime d'un malaise et hospitalisé le soir même, M. Durupt avait mis un terme à sa grève de la faim le 17 février, dans l'espoir d'une nouvelle décision.

Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi matin devant la préfecture dans le calme en signe de soutien, l'une d'elles portant un carton sur lequel était écrit "Madama, la France a besoin de toi".

La situation du jeune homme a entraîné une importante mobilisation en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.500 signatures.

cca/ag/pb

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FEB 25

En Guadeloupe, les blocages persistent mais des négociations en cours #

2/25/2021, 4:56 PM
Pointe-à-Pitre, FRA

Les blocages persistaient jeudi, pour la deuxième journée consécutive, en Guadeloupe, où des barricades érigées par un collectif de professionnels bloquaient une partie de l'île, tandis que des négociations étaient en cours avec les autorités.

Les chefs d'entreprises mobilisés depuis mercredi réclament des mesures "immédiates", a déclaré Jean-Yves Ramassamy, porte-parole du collectif qui regroupe de nombreux secteurs d'activités se disant "asphyxiés": BTP, petite hôtellerie, transporteurs, ambulanciers, artisans...

Parmi leurs principales revendications, figurent la suppression des cotisations sociales et fiscales, et la fin des saisies judiciaires sur compte en cas de manquement au paiement de ces cotisations (ATD, pour Avis à tiers détenteurs).

"Il s'agit de faire face à des difficultés encore renforcées par la crise sanitaire et d'accompagner les entreprises", a expliqué à l'AFP Gabriel Foy, de la Fédération des boulangers de Guadeloupe, qui déplore le dépôt de bilan d'une de ses boulangeries tandis que les autres sont "en mauvaise posture".

Les artisans ont annoncé en début de semaine une augmentation du prix de la baguette de pain pour la première fois depuis 10 ans en raison notamment de l'augmentation des coûts des matières premières.

"Certaines demandes ne relèvent pas du local, notamment celles sur l'exonération des charges sociales et fiscales, qui dépendent de la loi", a souligné lors de la réunion le préfet Alexandre Rochatte.

"Sur la question des ATD, nous en avons réalisé 100 sur 43.000 entreprises en février", a précisé Guy Bensaid, directeur des Finances publiques en Guadeloupe.

Le collectif a réclamé que les négociations incluent aussi les élus locaux, qui affirment pouvoir "agir avec la commande publique".

Les délais de paiement des collectivités guadeloupéennes sont souvent très longs, un fait régulièrement pointé du doigt par les entreprises.

asa/etr/jri/dch

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FEB 25

Secteur sanitaire et social: une intersyndicale appelle à la grève #

2/25/2021, 4:14 PM
Paris, FRA

Manque de moyens, sous effectif, salaires insuffisants: les organisations syndicales CFTC, CGT, FO et Sud appellent les salariés des secteurs du sanitaire, du social, du médicosocial et de l'aide à domicile à une journée de grève et de manifestation le jeudi 8 avril pour dénoncer "l'austérité qui ne fait que s'aggraver".

Nous demandons "des moyens alloués au secteur, que tout le monde puisse obtenir la revalorisation de salaire du Ségur et nous réclamons l'ouverture de réelles négociations", a détaillé jeudi Isabelle Roudil du Fnas-FO lors d'une conférence de presse de l'intersyndicale.

"Le secteur de l'aide à domicile est particulièrement touché par les mesures d'austérité. Pour les salariés concernés, 226.000 sur le territoire national, en majorité des femmes (95%), le salaire moyen d'une professionnelle non qualifiée reste inférieur au Smic. Ajoutons à cela que les conditions de travail se sont particulièrement précarisées et détériorées", explique Xavier Guillot de l'UFSP-CGT.

Le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé mi-février étendre l'augmentation de 183 euros net par mois des accords du Ségur aux agents du secteur social et médico-social, aux établissements sociaux et médico-sociaux, rattachés à un établissement public.

Mais les salariées du secteur privé non lucratif (75% du secteur social et médico-social) n'étaient pas inclus dans cet accord. Et "les établissements autonomes donc non rattachés à un établissement public de santé comme certains instituts médico-éducatifs par exemple, ne bénéficient toujours pas non plus des 183 euros", ajoute Anissa Arini de la fédération Sud-santé-sociaux précisant que cela représentait plus de 30.000 personnes.

Dans un communiqué conjoint, les syndicats réclament également "l'augmentation générale et immédiate des salaires pour l'ensemble des salariés du secteur", "l'arrêt des suppressions de postes" et "la création d'emplois".

"Les conditions de travail deviennent catastrophiques. Le manque de moyens concrètement au quotidien c'est des journées de fou, des plannings morcelés, des tâches auprès de personnes lourdement handicapées pour lesquelles les salariés ne sont pas formés. C'est physiquement et moralement des métiers pénibles", ajoute Isabelle Roudil.

lc/lum/ide

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FEB 25

Arménie, une histoire mouvementée depuis 1991 #

2/25/2021, 2:45 PM
Paris, FRA

L'Arménie, un petit pays du Caucase où le Premier ministre a dénoncé jeudi une tentative de coup d'Etat militaire, connaît une histoire agitée depuis son indépendance de l'URSS en 1991.

- Indépendance -

Le 23 septembre 1991, l'Arménie, république soviétique depuis 1922, proclame son indépendance après un référendum plébiscitant le "oui" à 99,31%.

En octobre, l'ex-dissident Levon Ter-Petrossian remporte la première présidentielle.

Deux mois plus tard, l'Arménie adhère à la Communauté des Etats indépendants (CEI, qui rassemble d'anciennes républiques soviétiques), puis rejoint l'ONU en 1992.

Le 16 mai 1994 est signé à Moscou un accord de cessez-le-feu au Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise en majorité peuplée d'Arméniens que se disputent l'Arménie et l'Azerbaïdjan turcophone et qui a proclamé son indépendance (non reconnue par la communauté internationale).

Ce conflit a fait plus de 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994. Aucun traité de paix n'est signé, des heurts se poursuivent.

Isolé dans ses efforts pour un règlement du conflit du Karabakh, Levon Ter-Petrossian démissionne en février 1998, Robert Kotcharian est élu pour lui succéder.

- Elections contestées -

Le 27 octobre 1999, un commando armé fait irruption dans le Parlement, tuant huit personnes, dont le Premier ministre et le président de l'Assemblée. Cette tuerie, qualifiée par les autorités de tentative de coup d'Etat, provoque plusieurs mois de crise politique.

En mars 2003, Robert Kotcharian est réélu pour un deuxième et dernier mandat de cinq ans lors d'un scrutin entaché d'irrégularités, selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'opposition.

Le 20 février 2008, le Premier ministre Serge Sarkissian, ancien officier de l'armée et prorusse, remporte la présidentielle au premier tour. L'opposition dénonce des fraudes.

Le 1er mars, des manifestations dégénèrent en affrontements entre policiers et manifestants, faisant dix morts.

- Turquie: impossible réconciliation -

Le 10 octobre 2009, l'Arménie et la Turquie signent à Zurich des accords historiques visant à normaliser leurs relations, hantées par le souvenir des massacres d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. L'Arménie qualifie de "génocide" ces massacres qui ont fait selon elle quelque 1,5 million de morts.

La Turquie reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile doublée d'une famine.

Les accords, jamais ratifiés, seront désavoués en mars 2018 par Erevan.

- Révision constitutionnelle controversée -

En février 2013, Serge Sarkissian est réélu après une écrasante victoire de son parti aux législatives.

Mi-2015, des manifestations quotidiennes paralysent Erevan pendant deux mois après l'annonce d'une hausse des tarifs d'électricité.

En décembre, un référendum constitutionnel transforme le pays en république parlementaire, réforme contestée par l'opposition qui dénonce une manoeuvre du président pour rester au pouvoir après la fin de son second et dernier mandat en 2018.

- Manifestations -

En juillet 2016, des opposants réclamant la démission du président Sarkissian prennent des otages dans un commissariat d'Erevan, faisant deux morts parmi les policiers. Des manifestations antigouvernementales rassemblent des milliers de personnes.

En avril 2017, le Parti républicain du président remporte largement les législatives lors d'un scrutin contesté.

En mars 2018, les députés élisent Armen Sarkissian président, une fonction protocolaire depuis la révision constitutionnelle de 2015.

- "Révolution de velours" -

A partir de la mi-avril 2018, le chef de l'opposition Nikol Pachinian mène pendant plusieurs semaines des manifestations massives et pacifiques contre le gouvernement, accusé de ne pas lutter efficacement contre la pauvreté et la corruption.

Serge Sarkissian, Premier ministre depuis peu, démissionne. M. Pachinian devient Premier ministre, sans contrôler toutefois le Parlement.

En octobre, l'ancien journaliste démissionne, obtenant l'organisation d'élections législatives anticipées qui lui permettront d'obtenir une majorité et d'entamer une croisade anti-corruption.

- Défaite au Nagorny Karabach -

En 2020, six semaines de conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny Karabach font 6.000 morts, débouchant sur une défaite arménienne et la signature en novembre d'un accord de cessation des hostilités accordant d'importants gains territoriaux à Bakou.

Depuis cette défaite, vécue comme une humiliation nationale, l'opposition tente d'arracher le départ du Premier ministre.

- Tentative de coup d'Etat -

Le 25 février 2021, Nikol Pachinian dénonce une tentative de coup d'Etat militaire et prend la tête d'une manifestation de ses partisans afin de réaffirmer son autorité.

kd-ang/mw/avz

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FEB 25

Polynésie/nucléaire: l'Etat poursuivra les indemnisations malgré une nouvelle étude #

2/25/2021, 12:46 PM
Paris, FRA

Existe-t-il un lien un lien entre les essais nucléaires en Polynésie française et des cancers ? Pour l'Inserm, il y a trop peu de données pour trancher mais cela ne changera rien aux indemnisations prévues a assuré auprès de l'AFP le président sortant du Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) Alain Christnacht.

QUESTION: Est-ce que cette étude sera un frein aux demandes d'indemnisation, comme le craignent des associations ?

REPONSE: "Le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) continue sur les critères existants, et si un jour les critères sont modifiés, le futur Civen regardera. Nous on ne change rien parce qu'on ne peut ni prendre nos décisions sur des données futures qui ne sont pas connues et qui ne le seront peut-être pas avant très longtemps, ni, ça serait absurde, suspendre la démarche d'indemnisation, alors qu'elle est faite par des gens qui sont malades. Certains guériront ou mourront de mort naturelle malgré leur cancer, ça arrive heureusement, mais d'autres sont dans un état très préoccupant, et évidemment on ne va pas leur dire que l'état de la science ne permet pas de déterminer s'ils ont droit à une indemnisation, ce serait idiot.

Q: Que pensez-vous des accusations de "négationnisme", portées par l'une des principales associations anti-nucléaires de Polynésie française ?

R: "Sur le négationnisme j'ai quand même une réponse simple, (...) avec l'accélération depuis 3 ans, depuis qu'on a changé de méthodologie en 2018 (...) le taux de satisfaction des demandes (d'indemnisation déposées auprès du Civen, NDLR) c'est 50% et ça, ça fait 10 millions d'euros par an. Donc si le gouvernement niait qu'il y a des conséquences sanitaires, évidemment il ne donnerait pas dans son budget 10 millions par an.

On est sur un débat qui est très difficile parce qu'il y a l'approche scientifique, +tant que je n'ai pas démontré selon les règles internationales, je ne suis pas affirmatif+, et il y a le ressenti polynésien qui est: +il y a énormément de cancers dus aux essais nucléaires+.

En Polynésie, (...) les chiffres sont établis: le taux de cancer par habitant pour les hommes est le même qu'en métropole, et pour les femmes, il est un peu plus élevé à cause de la thyroïde. Quand on dit +c'est que vous voulez prouver, qu'il y a aucun effet sur le cancer des essais+, je réponds non. Peut-être que s'il y avait pas eu les essais il y aurait eu moins de cancers qu'en métropole. Donc, il y en a certainement une part, mais elle est difficile à quantifier."

Q: Quelle va être la suite donnée à ce rapport ? Quand de nouvelles études seront lancées ?

R: "Pour faire cette revue des études de l'état de la science, l'Inserm a reçu sa commande en 2014 et vient de publier son rapport, rien que sur quelque chose de méthodologique.

On vient de recevoir ce rapport, donc maintenant le gouvernement va le regarder, ainsi que la direction générale de la Santé, etc. Il est probable qu'on va faire un appel à candidature. En France, le spécialiste de ce type d'étude c'est l'IRSN (l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). Donc l'IRSN, spécialiste des rayonnements, va peut-être faire des études.

Peut-être qu'il y aura des chercheurs internationaux que ça intéressera.

Il n'y a rien de concevable je crois avant 3 ou 5 ans. Le problème c'est que le temps scientifique n'est pas le temps politique, et quand on dit ça aux Polynésiens, ils ont l'impression qu'on se moque d'eux".

etr/cs/ide

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FEB 25

Polynésie/nucléaire: l'Etat poursuivra les indemnisations malgré une nouvelle étude #

2/25/2021, 12:17 PM
Paris, FRA

La publication d'un rapport de l'Inserm estimant qu'il y a trop peu de données pour établir un lien entre les essais nucléaires en Polynésie et des cancers ne changera rien aux indemnisations, assure à l'AFP le président sortant du Comité d'indemnisation, Alain Christnacht.

Selon cette étude, les résultats des études menées en Polynésie française "sont insuffisants pour conclure de façon solide sur les liens entre l'exposition aux rayonnements ionisants issus des retombées des essais nucléaires atmosphériques en Polynésie française et l'occurrence" de pathologies comme le cancer de la thyroïde ou les hémopathies malignes.

QUESTION: Est-ce que cette étude sera un frein aux demandes d'indemnisation, comme le craignent des associations ?

REPONSE: "Le Civen (Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires) continue sur les critères existants, et si un jour les critères sont modifiés, le futur Civen regardera. Nous on ne change rien parce qu'on ne peut ni prendre nos décisions sur des données futures qui ne sont pas connues et qui ne le seront peut-être pas avant très longtemps, ni, ça serait absurde, suspendre la démarche d'indemnisation, alors qu'elle est faite par des gens qui sont malades. Certains guériront ou mourront de mort naturelle malgré leur cancer, ça arrive heureusement, mais d'autres sont dans un état très préoccupant, et évidemment on ne va pas leur dire que l'état de la science ne permet pas de déterminer s'ils ont droit à une indemnisation, ce serait idiot.

Q: Que pensez-vous des accusations de "négationnisme", portées par l'une des principales associations anti-nucléaires de Polynésie française ?

R: "Sur le négationnisme j'ai quand même une réponse simple, (...) avec l'accélération depuis 3 ans, depuis qu'on a changé de méthodologie en 2018 (...) le taux de satisfaction des demandes (d'indemnisation déposées auprès du Civen, NDLR) c'est 50% et ça, ça fait 10 millions d'euros par an. Donc si le gouvernement niait qu'il y a des conséquences sanitaires, évidemment il ne donnerait pas dans son budget 10 millions par an.

On est sur un débat qui est très difficile parce qu'il y a l'approche scientifique, +tant que je n'ai pas démontré selon les règles internationales, je ne suis pas affirmatif+, et il y a le ressenti polynésien qui est: +il y a énormément de cancers dus aux essais nucléaires+.

En Polynésie, (...) les chiffres sont établis: le taux de cancer par habitant pour les hommes est le même qu'en métropole, et pour les femmes, il est un peu plus élevé à cause de la thyroïde. Quand on dit +c'est que vous voulez prouver, qu'il y a aucun effet sur le cancer des essais+, je réponds non. Peut-être que s'il y avait pas eu les essais il y aurait eu moins de cancers qu'en métropole. Donc, il y en a certainement une part, mais elle est difficile à quantifier."

Q: Quelle va être la suite donnée à ce rapport ? Quand de nouvelles études seront lancées ?

R: "Pour faire cette revue des études de l'état de la science, l'Inserm a reçu sa commande en 2014 et vient de publier son rapport, rien que sur quelque chose de méthodologique.

On vient de recevoir ce rapport, donc maintenant le gouvernement va le regarder, ainsi que la direction générale de la Santé, etc. Il est probable qu'on va faire un appel à candidature. En France, le spécialiste de ce type d'étude c'est l'IRSN (l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire). Donc l'IRSN, spécialiste des rayonnements, va peut-être faire des études.

Peut-être qu'il y aura des chercheurs internationaux que ça intéressera.

Il n'y a rien de concevable je crois avant 3 ou 5 ans. Le problème c'est que le temps scientifique n'est pas le temps politique, et quand on dit ça aux Polynésiens, ils ont l'impression qu'on se moque d'eux".

etr/cs/ide

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FEB 25

Haute-Loire: un jeune Malien menacé d'expulsion reçu en préfecture #

2/25/2021, 11:16 AM

Un jeune Malien de 19 ans menacé d'expulsion a remis de nouveaux papiers à la préfecture de Haute-Loire qui conteste l'authenticité de son acte de naissance pour le régulariser, en présence d'une centaine de personnes venues le soutenir, a constaté jeudi l'AFP.

"Nous avons fourni un nouvel acte de naissance qui va être expertisé par la police de l'Air et des Frontières, mais la préfecture s'est engagée à ce que la procédure soit rapide", a indiqué à la presse Céline d'Amore, membre de RESF (Réseau éducation sans frontière) en Haute-Loire, à la sortie de la préfecture où elle avait accompagné le jeune homme.

"J'ai suivi de nombreux jeunes étrangers et nous n'avons jamais obtenu de documents parfaitement conformes aux exigences" de l'administration française, a-t-elle ajouté, sans être en mesure de préciser dans quels délais l'expertise serait réalisée.

Le couple d'enseignants qui accueille depuis deux ans ce jeune homme, Madama Diawara, n'a pas eu l'autorisation de l'accompagner.

"Madama est venu prouver sa bonne foi, nous avons bon espoir et espérons que le dossier pourra être rouvert, on se raccroche à ce que l'on peut. Mais il y a du dialogue, nous ne sommes plus face à un mur", a réagi Véronique de Marconnay, qui l'héberge depuis son arrivée en Haute-Loire en 2018 à l'âge de 16 ans.

Son compagnon, Eric Durupt, avait commencé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation.

Le jeune homme, inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole, avait effectué un stage chez un couple d'éleveurs qui lui a proposé un contrat d'apprentissage.

Mais la préfecture avait estimé qu'il "ne rempli(ssait) pas les conditions de délivrance d'un titre de séjour" et avait remis en cause l'authenticité de son acte de naissance.

Lors d'une entrevue à la préfecture le 15 février, Madama s'était vu notifier un refus de titre de séjour et de titre de travail et une prochaine obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Victime d'un malaise et hospitalisé le soir même, M. Durupt avait mis un terme à sa grève de la faim le 17 février, dans l'espoir d'une nouvelle décision.

Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi matin devant la préfecture dans le calme en signe de soutien, l'une d'elles portant un carton sur lequel était écrit "Madama, la France a besoin de toi".

La situation du jeune homme a entraîné une importante mobilisation en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.500 signatures.

cca/ag/tes

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