L'Europe au chevet de la France pour lutter contre des feux historiques #
Des pompiers de plusieurs pays européens se sont déployés vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre des incendies ravageant des forêts en proie à une nouvelle canicule et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest de ce pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers ont combattu les flammes jour et nuit, épaulés "dès l'aube", selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains. Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels il y a aussi des Polonais ou des Autrichiens.
Avec un succès certain : vendredi après-midi, l'incendie "hors norme" de Gironde ne progressait plus. Certains des habitants de ce département du Sud-Ouest ont même été autorisés à rentrer chez eux.
Et à la veille d'une journée classée "rouge" sur les routes, les autorités ont même décidé de rouvrir "dès 20h00" l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km.
"Nous sommes tous des pompiers et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur une base aérienne près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et deux autres grecs qui se sont posés dans la matinée et, pour certains, ont immédiatement entamé leur mission sur la forêt de la région.
"Joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France. Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le poste de contrôle des opérations avait pris des airs d'auberge espagnole, le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers, uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii +, étaient "prêts à partir sur le terrain".
Le feu a ravagé depuis mardi 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois en un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Le Jura (est), au climat normalement plus modéré, est à son tour touché depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et des feux ont aussi fait rage en Isère (centre-est), en Ardèche (centre-est), dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Dans l'ouest de la France, un incendie s'est même déclaré au cours de la nuit dans la forêt de Brocéliande, un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant près de 300 hectares de végétation.
Deux bombardiers d'eau suédois ont effectué des largages vendredi pour le combattre, selon les autorités locales. Et, en début de soirée, le feu était "contenu aux deux-tiers".
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant ainsi à l'appel du gouvernement.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5H00 (03H00 GMT), vendredi, dans plusieurs départements du Sud-Ouest, et, selon le prévisionniste Météo-France, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C dans la journée.
La sécheresse et la canicule qui s'abattent cet été sur nombre de pays européens entraînent également des incendies sans précédent.
Ainsi, dans le centre du Portugal, plus de 1.500 pompiers restaient mobilisés vendredi contre un feu de forêt qui a détruit quelque 10.000 hectares de végétation, en presque une semaine, dans le géo-parc mondial reconnu par l'Unesco de la région de la montagne de la Serra da Estrela.
Et en République tchèque, les pompiers tchèques ont réussi, au bout de 20 jours de lutte, à éteindre un important incendie de forêt dans un parc national à la frontière avec l'Allemagne. Il a touché une zone de quelque 1.060 hectares, à environ 90 kilomètres au nord de Prague.
Des avions spéciaux d'Italie et de Suède ainsi que des hélicoptères en provenance de Pologne et de Slovaquie ont participé à l'opération.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
burx/ff/vk/bat/cpy/bds
Sécheresse : vigilance renforcée autour des feux d'artifice du 15 août #
Gérald Darmanin a demandé vendredi aux préfets d'"être particulièrement vigilants" voire d'annuler les traditionnels spectacles pyrotechniques du 15 août en raison de "risques accrus d'incendies" alors que la France est confrontée à plusieurs feux de grande ampleur attisés par une sécheresse historique.
"Je vous demande d'examiner, en lien étroit avec les maires concernés, l'opportunité de maintenir ces manifestations et de prendre, si nécessaire, à votre niveau une mesure administrative d'interdiction de ces évènements", écrit le ministre de l'Intérieur dans un télégramme consulté par l'AFP.
Les préfets doivent veiller à ce que les maires observent "une application stricte des dispositions réglementaires" encadrant les feux d'artifice, notamment "les conditions climatiques et météorologiques", le "choix du site", les "distances de sécurité" et la "mobilisation de moyens humains et techniques adaptés".
Un nombre déjà important de préfectures (Gironde, Landes, Aveyron, Creuse, Corrèze, Drôme, Ardèche, Haute-Garonne, Vosges, Moselle, Côtes-d'Armor, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Finistère, etc.) ont déjà pris des arrêtés d'interdiction d'usage des feux d'artifice.
alh/cb/swi
Incendies: pas de progression du feu en Gironde, fin de canicule en vue #
L'incendie "hors norme" de Gironde ne progressait plus vendredi après-midi, grâce à l'intervention de pompiers français désormais épaulés par des renforts européens, sous une chaleur caniculaire qui prendra fin dimanche.
Un mois jour pour jour après les deux incendies gigantesques de Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, la reprise de feu de "Landiras-2", comme le nomment les pompiers, n'a "plus connu de progression depuis maintenant 48 heures", s'est félicité le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen lors d'un point presse vendredi en fin d'après-midi.
Les habitants de certains secteurs des communes landaises de Moustey et Saugnac-et-Muret ont même été autorisés à rentrer chez eux dès 20h00.
A la veille d'une journée classée "rouge" par Bison Futé, les autorités ont décidé de ce fait de rouvrir "dès 20h00" l'A63, qui relie Bordeaux à l'Espagne, fermée depuis mercredi sur une portion de 20 km, a annoncé la préfète de la région Nouvelle-Aquitaine Fabienne Buccio.
Dans cette zone du sud de la Gironde, "le feu est toujours actif sur le côté ouest", a prévenu Mme Buccio, rappelant qu'un millier de pompiers étaient toujours mobilisés.
Des pompiers allemands puis roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens, ont pris part "dès l'aube" à cette mobilisation pour éteindre ce feu qui a ravagé 7.400 hectares de pins depuis mardi.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens, en Gironde, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain", bientôt rejoints par 21 soldats du feu polynésiens.
"Ils arrivent de l'autre bout du monde pour venir soutenir leurs camarades qui luttent contre les flammes en Gironde : merci à nos pompiers de Polynésie pour leur solidarité. Mauruuru !" (merci en tahitien), a tweeté le président Emmanuel Macron dans l'après-midi.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, a été frappé de deux incendies.
A l'ouest de la France, un incendie qui a détruit près de 300 hectares de végétation en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes, était "contenu aux deux tiers" vendredi en fin d'après-midi, ont déclaré le préfet du Morbihan et les pompiers, qui comptaient sur les largages dans la soirée d'un Dash, en provenance du sud-ouest, pour combattre ce feu.
En Ardèche un incendie qui s'était également déclenché mercredi soir et ravagé au moins 320 hectares "a été fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département, ajoutant que 150 à 200 pompiers restaient mobilisés.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises -Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur.
A Persan-Beaumont, dans le Val d'Oise où le mercure a grimpé à 35°C, Georges Gaillard qui pilote un opération de chantier SNCF proposait "des pauses fraîcheurs, comme au foot" et "beaucoup de bouteilles d'eau" à ses ouvriers en train d'installer "un nouveau ballast, clair" qui "capte la chaleur" et la "réverbère encore plus".
19 départements du sud-ouest au Finistère ont été placés en vigilance orange canicule par Météo-France pour la journée de samedi.
Selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France, l'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
Selon Météo-France, cette vague de chaleur devrait se conclure dimanche, avec des orages sur la majeure partie de la France, dont la Corse, placée en vigilance orange dès vendredi soir.
Ces orages seront accompagnés de fortes précipitations localisées, insuffisantes toutefois pour remédier à la sécheresse historique, selon les prévisions du service météorologique.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements.
Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
burs-tsq/ff/vk
L'incendie dans la forêt de Brocéliande "contenu aux deux tiers" #
L'incendie qui a détruit près de 300 hectares de végétation en forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes, était "contenu aux deux tiers" vendredi en fin d'après-midi, ont déclaré à la presse le préfet du Morbihan et les pompiers, qui comptaient sur les largages dans la soirée d'un Dash, en provenance du sud-ouest, pour combattre ce feu.
Le feu s'est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi,vers une heure du matin, sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de kilomètres de Rennes.
Entre "250 et 260 hectares ont brûlé", selon les premières estimations, a annoncé face aux journalistes le préfet du Morbihan Pascal Bolot. Pour le contrôleur général des pompiers du Morbihan Jean-François Gouy, l'évaluation à ce stade des surfaces brûlées est "quelque chose de difficile à déterminer".
Le préfet a également évoqué "un renfort aérien de poids" avec l'arrivée "du sud-ouest", secteur également en proie à d'importants incendies de forêts, d'un "avion de type Dash qui va pouvoir exercer une pression forte sur les feux jusqu'à 21h".
Deux bombardiers d'eau suédois, des avions Air Tractor AT 802, ont déjà effectué plusieurs largages sur la zone en se ravitaillant en eau dans le Golfe du Morbihan et sur le lac de Ploërmel, avait précisé l'officier Gouy.
Arrivés jeudi soir à l'aérodrome de Vannes, les deux bombardiers étaient partis de "Suède dans le cadre de la solidarité européenne", selon un communiqué de la préfecture.
Le feu, qui n'était "toujours pas fixé" à la mi-journée, est désormais "contenu aux deux tiers", a ajouté le préfet, précisant que les flammes progressaient toujours vers l'ouest.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, a-t-il également rappelé. "Une trentaine de soeurs" vivant dans une abbaye à proximité ont également été mises à l'abri.
De nombreux véhicules de pompiers circulaient dans le village, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus de 300 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Ploërmel. "À l'heure actuelle il est beaucoup trop tôt pour se prononcer (...) Toutes les portes sont ouvertes pour déterminer les origines de cet incendie", a souligné le colonel Aurélien Ardiller, commandant du groupement de la gendarmerie du Morbihan.
La forêt de Brocéliande, qui s'étend sur plus de 9.000 ha, est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
Par ailleurs, en Vendée, un millier de personnes ont été évacuées en pleine nuit à Olonne-sur-Mer, près des Sables d'Olonne, à la suite d'un "feu de broussailles", a annoncé la préfecture de Vendée. Aucun blessé n'est à déplorer et aucune maison détruite, à l'exception d'un cabanon inhabité. Ces personnes ont pu rentrer chez elles à partir de 7H00 du matin.
L'incendie, "d'origine humaine" selon la préfecture, est désormais fixé. Il a détruit 15 ha de végétation et sous-bois.
La France a commencé à recevoir des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays.
mcl-mac-adr/mb/swi
En France, généraliser l'attaque rapide des feux nécessitera plus de moyens #
L'attaque rapide et massive des feux, déjà pratiquée dans le Sud-Est de la France, devra se généraliser dans tout le pays, mais pose la question des moyens, souligne Eric Grohin, chef des pompiers du Var (sud), chargé en France des formations de commandement de lutte contre les incendies.
Question: Quelle expérience peut-on tirer de la lutte contre les feux en Méditerranée où ils sont particulièrement fréquents ?
Réponse: "La doctrine qui est enseignée en France pour éteindre les feux de forêt repose sur une détection rapide par le biais de caméras, de guetteurs, puis sur une attaque rapide et massive par les airs et au sol. Cette coordination aéro-terrestre nous caractérise et permet dans les départements du Sud d'arrêter entre 97 et 99% des feux avant qu'ils n'atteignent cinq hectares.
Dans le Var (sud), sur les 3.278 feux qui se sont déclarés en 20 ans, seulement trois ont dépassé les 5.000 hectares. L'enjeu dans les années futures sera donc d'appliquer cette doctrine partout en France.
Dans les départements de Méditerranée, on loue des hélicoptères, peut-être qu'à un moment donné, il faudra envisager des locations d'hélicoptères dans les autres départements pour réagir très vite.
En effet, cette année, c'est tout le territoire national qui a des conditions climatiques quasi similaires à celles du Sud: des températures caniculaires, un taux d'humidité dans l'air très bas (entre 10% et 15%), du vent.
Des gros feux, on en a toujours eu, ce qui change aujourd'hui, c'est leur fréquence. Dans le Sud, on a eu des conditions extrêmes favorisant les incendies quasiment tout l'été, alors qu'avant c'était pendant deux ou trois semaines".
Q: Est-ce qu'on peut comparer les incendies français aux méga-feux des Etats-Unis?
R: "Il est difficile de les comparer. Les Américains ont inventé cette appellation parce qu'ils ont des feux qui rentrent dans les villes et qui font des dégâts à la fois humains, économiques... Leur habitat est souvent en bois, pas comme chez nous, ça change beaucoup de choses. Et globalement, ils n'appliquent pas la même méthode que nous et ne mettent le paquet que lorsque les feux arrivent sur des lotissements, ce qui explique que les incendies peuvent atteindre 40.000 hectares. Néanmoins, les feux de Gironde (sud-ouest) sont "hors-norme" de par leur superficie et leur vitesse de propagation qui s'accompagnent d'une gestion de crise avec des évacuations ou confinement de la population".
Q: Des renforts d'autres départements et de plusieurs pays européens ont été envoyés sur zone, comment se passe la coordination?
R: "Entre départements français, il n'y a aucun problème, tous les officiers sont susceptibles de commander la lutte contre les feux et tous les pompiers sont formés à la même école à Valabre (sud). Vous pouvez mettre un officier du Pas-de-Calais (nord) dans un poste de commandement ce qui était le cas au feu de Gonfaron (dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur, en août 2021), il saura exactement quoi faire.
Quand on travaille avec des pays étrangers, c'est toujours plus compliqué, mais c'est très bien d'avoir fait appel à eux, cela nous permettra de voir dans le futur ce qu'on doit améliorer. Des pompiers sont par exemple arrivés aujourd'hui avec des raccords qui ne sont pas adaptables à nos tuyaux en France, mais on a des pièces intermédiaires et on a résolu le problème.
En France, la priorité est aux feux naissants parce qu'on essaie de ne pas avoir en simultané de gros feu partout de façon à ce qu'on se concentre sur un seul feu, donc les moyens étrangers iront très certainement sur les gros feux pour que les renforts venus des autres départements à risque puissent retourner chez eux. Par ailleurs, les feux hors-norme sont très longs à éteindre et la fatigue du personnel se fait sentir. Or, on est encore qu'au 15 août, la saison n'est pas finie".
est/iw/rhl/ial/
Propos recueillis par Estelle EMONET
Incendie en Ardèche: 320 hectares brûlés, le feu "fixé" #
Un incendie qui s'est déclenché mercredi soir en Ardèche et ravagé au moins 320 hectares "a été fixé", a annoncé vendredi après-midi la préfecture de département.
"Le feu est fixé depuis le début d'après-midi. Toutefois 150 à 200 sapeurs-pompiers restent toujours mobilisés. 50 sapeurs-pompiers le seront encore cette nuit et un dispositif de surveillance restera en place jusqu'à la fin du week-end", a-t-elle précisé dans un communiqué.
Situé sur la commune de Lagorce, l'incendie a brûlé 320 hectares, avaient indiqué dans la matinée les pompiers à l'AFP, dénonçant "un chantier très difficile d'accès" dans des endroits "très escarpés".
Quatre soldats du feu ont été légèrement blessés et 250 personnes évacuées à titre préventif jeudi. Elles "ont pu toutes réintégrer leur lieu de résidence jeudi soir", avait alors assuré le préfet de l'Ardèche.
L'origine du feu n'est pour l'instant pas connue, mais selon le Codis "il y a eu plusieurs mises à feu sur le secteur".
Au total, 240 sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs étaient sur le terrain vendredi. Jeudi déjà, trois Canadair, un hélicoptère bombardier d'eau (HBE) et un avion Dash étaient venus en appui.
Fin juillet, l'Ardèche a connu un des plus gros incendies de son histoire récente, avec 1.200 hectares ravagés, mobilisant jusqu'à 600 hommes. Un artisan local de 44 ans suspecté d'avoir mis le feu a été interpellé et mis en examen pour incendie volontaire - un crime passible de 15 ans de prison.
dfa-anr/vk
Fin de canicule prévue dimanche avec des orages dans la plupart des régions #
La troisième vague de chaleur de l'été 2022 devrait se conclure dimanche avec des orages sur la majeure partie de la France, accompagnés de fortes précipitations localisées, insuffisantes toutefois pour remédier à la sécheresse historique, selon les prévisions de Météo-France.
Les orages, qui remonteront depuis le Sud-Ouest à partir de samedi soir, sont attendus les plus forts autour du massif central et de la vallée du Rhône, "et pourront donner par endroits des cumuls de précipitation jusqu'à 30 à 50 mm", note Météo-France.
Les forts cumuls "vont tomber sur sols très secs, avec des risques de ruissellements assez importants" qui ne permettent pas d'absorber l'eau et augmentent les risques d'inondations "et des risques de grêlons", a mis en garde Claire Chanal, prévisionniste, lors d'un point presse vendredi soir.
Par ailleurs, "les orages donnent des cumuls de précipitations très hétérogènes" et localisé, insuffisants pour compenser une "sécheresse qui touche tout le territoire", a-t-elle ajouté.
"La sécheresse dure depuis un bout de temps, les végétaux sont en souffrance, et il va falloir des petites pluies régulières pour espérer que cette végétation reparte", a souligné Romaric Cinotti, référent feux de végétation à Météo-France. "L'absence de végétation est un facteur aggravant pour le ruissellement, car la végétation participe à retenir l'eau", a-t-il aussi noté.
"Le déficit pluviométrique est de 33%" par rapport aux normales de saison, "soit 95mm depuis le mois d'avril", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue. L'année 2022 est ainsi la 2e année la plus sèche derrière 1976, mais "plus chaude de 1,7°C" ce qui explique une plus grande sécheresse des sols.
L'impact des orages sur les incendies en cours, notamment à Landiras en Gironde, reste difficile à prévoir: "ils peuvent avoir un effet inverse, en provoquant de fortes rafales et des bascules de vent qui peuvent aggraver le danger" et sont "très problématiques pour les pompiers".
Par ailleurs, "l'impact de foudre est la première cause naturelle d'incendie", a rappelé Romaric Cinotti, la foudre pouvant tomber à l'écart de la cellule orageuse, sur une zone peu arrosée.
"La semaine prochaine on devrait rester sur des passages pluvieux/orageux durant la semaine, mais cela reste à affiner", a ajouté Mme Chanal.
Dès la nuit de vendredi à samedi, "un passage pluvio-orageux actif balaiera les littoraux de la Corse", placée en vigilance orange, "avec fortes précipitations, grêle et rafales de vent", souligne Météo-France.
bl/jbo/vk
Généraliser l'attaque massive et rapide des feux naissants nécessitera des moyens supplémentaires #
L'attaque rapide et massive des feux pratiquée dans le Sud-Est de la France devra se généraliser, mais pose la question des moyens, souligne Eric Grohin, chef des pompiers du Var, chargé en France des formations de commandement de lutte contre les incendies.
Question: Quelle expérience peut-on tirer de la lutte contre les feux en Méditerranée où ils sont particulièrement fréquents?
Réponse: "La doctrine qui est enseignée en France pour éteindre les feux de forêt repose sur une détection rapide par le biais de caméras, de guetteurs...puis sur une attaque rapide et massive par les airs et au sol. Cette coordination aéro-terrestre nous caractérise. Cette technique permet dans les départements du Sud d'arrêter entre 97 et 99% des feux avant qu'ils n'atteignent cinq hectares. Dans le Var, sur les 3.278 feux qui se sont déclarés en 20 ans, seulement trois ont dépassé les 5.000 hectares. L'enjeu dans les années futures sera donc d'appliquer cette doctrine partout en France.
Dans les départements de Méditerranée, on loue des hélicoptères, peut-être qu'à un moment donné, il faudra envisager des locations d'hélicoptères dans les autres départements pour réagir très vite. En effet, cette année, c'est tout le territoire national qui a des conditions climatiques quasi similaires à celles du Sud: des températures caniculaires, un taux d'humidité dans l'air très bas (entre 10% et 15%), du vent. Des gros feux, on en a toujours eu, ce qui change aujourd'hui, c'est leur fréquence. Dans le Sud, on a eu des conditions extrêmes favorisant les incendies quasiment tout l'été, alors qu'avant c'était pendant deux ou trois semaines".
Q: Est-ce qu'on peut comparer les incendies français aux méga-feux des Etats-Unis?
R: "Il est difficile de les comparer. Les Américains ont inventé cette appellation parce qu'ils ont des feux qui rentrent dans les villes et qui font des dégâts à la fois humains, économiques...Leur habitat est souvent en bois, pas comme chez nous, ça change beaucoup de choses. Et globalement, ils n'appliquent pas la même méthode que nous et ne mettent le paquet que lorsque les feux arrivent sur des lotissements, ce qui explique que les incendies peuvent atteindre 40.000 hectares. Néanmoins, les feux de Gironde sont "hors-norme" de par leur superficie et leur vitesse de propagation qui s'accompagnent d'une gestion de crise avec des évacuations ou confinement de la population".
Q: Des renforts d'autres départements et de plusieurs pays européens ont été envoyés sur zone, comment se passe la coordination?
R: "Entre départements français, il n'y a aucun problème, tous les officiers sont susceptibles de commander la lutte contre les feux et tous les pompiers sont formés à la même école à Valabre (Bouches-du-Rhône). Vous pouvez mettre un officier du Pas-de-Calais dans un poste de commandement ce qui était le cas au feu de Gonfaron (dans l'arrière-pays de Saint-Tropez en août 2021), il saura exactement quoi faire.
Quand on travaille avec des pays étrangers, c'est toujours plus compliqué, mais c'est très bien d'avoir fait appel à eux, cela nous permettra de voir dans le futur ce qu'on doit améliorer. Des pompiers sont par exemple arrivés aujourd'hui avec des raccords qui ne sont pas adaptables à nos tuyaux en France, mais on a des pièces intermédiaires et on a résolu le problème. En France, la priorité est aux feux naissants parce qu'on essaie de ne pas avoir en simultané de gros feu partout de façon à ce qu'on se concentre sur un seul feu, donc les moyens étrangers iront très certainement sur les gros feux pour que les renforts venus des autres départements à risque puissent retourner chez eux. Par ailleurs, les feux hors-norme sont très longs à éteindre et la fatigue du personnel se fait sentir. Or, on est encore qu'au 15 août, la saison n'est pas finie".
est/iw/rhl
Propos recueillis par Estelle EMONET
Incendies: des entreprises "libèrent" leurs salariés pompiers volontaires #
Carrefour, Orange, EDF, Axa, Auchan ou encore GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin mercredi, afin de renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
Dès mercredi, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, avait appelé sur Twitter "chaque directeur de magasin et entrepôt" du groupe à "libérer de leurs obligations professionnelles nos collègues qui peuvent partir en renfort".
"Dans l'hypermarché de Brive-la-Gaillarde, deux de nos salariés sapeurs pompiers ont décidé de se mobiliser: une conseillère de vente, qui part aujourd'hui jusqu'à dimanche, et un employé du drive qui partira la semaine prochaine", a détaillé vendredi le groupe à l'AFP.
Le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d'urgence est fixé par certaines entreprises grâce à une convention signée avec le service départemental d'incendie et de secours.
Orange, GRDF, Axa, Auchan et EDF fixent habituellement à 15 par an le plafond de jours de détachement pendant lesquels les salariés sapeurs pompiers volontaires peuvent se libérer. Carrefour prévoit pour sa part dix jours ouvrés conventionnés, qui vont être déplafonnés au regard de la situation "exceptionnelle".
Même chose chez Auchan, a déclaré le groupe à l'AFP, en précisant que les salaires seraient maintenus et qu'il participera aux frais de déplacement et d'hébergement.
"Face à la gravité des incendies et à leur intensité exceptionnelle", EDF a annoncé jeudi soir dans un communiqué avoir "pris la décision de libérer l'ensemble des sapeurs-pompiers volontaires d'EDF et d'Enedis, non-indispensables à la production et à la continuité de la fourniture d'électricité". Le groupe a précisé à l'AFP que leur salaire serait maintenu.
Du côté de GRDF, la direction avait déjà octroyé 5 jours supplémentaires en juillet pour permettre à ses 140 employés pompiers volontaires de se libérer.
"A la demande du ministre Gérald Darmanin, au mois d'août, GRDF autorise les salariés a être libérés, avoir l'accord managérial et sans limite", a expliqué vendredi le groupe à l'AFP, indiquant que les salariés déployés sur les feux continueront de percevoir leur salaire.
Chez Orange, "des jours supplémentaires seront accordés" en plus des quinze jours habituels, a tweeté Gervais Pellissier, DRH d'Orange.
Au total, quelque 135 salariés du groupe sont pompiers volontaires, répartis "un peu partout en France" et "davantage dans les zones rurales que dans les zones urbaines", a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Axa a pour sa part accordé cinq jours de plus à ses salariés pompiers volontaires. "Dès aujourd'hui, les pompiers volontaires salariés d'Axa peuvent se libérer pour rejoindre leurs collègues sapeurs-pompiers, partout en France", a indiqué le directeur général d'Axa France Patrick Cohen à l'AFP.
Le président de la CPME François Asselin salue "cette solidarité organisée qui existe depuis très longtemps", soulignant toutefois auprès de l'AFP que "plus l'entreprise est petite, plus ça peut être compliqué. Pour un restaurateur qui libère son chef de cuisine, ça équivaut quasiment à baisser le rideau".
lep-cdu-pr-cdc/kd/npk
Incendie en Gironde : les pompiers européens "prêts à partir sur le terrain" #
Allemands, Roumains, Italiens.. des centaines de soldats du feu européens se rassemblaient vendredi pour prêter main forte à leurs homologues français dans la lutte contre l'incendie toujours actif en Gironde et dans les Landes.
"Nous sommes prêts à partir sur le terrain", dit, en anglais, le colonel Cristian Buhaiànu, chef du détachement roumain de 77 hommes regroupés sous le soleil ardent d'Hostens, avec leurs uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii+.
Le PC opérationnel, situé à quelques km de la reprise du feu de l'incendie de Landiras - 7.400 hectares brûlés depuis mardi - a pris vendredi des airs d'auberge espagnole.
Comme les Roumains, les Allemands sont déjà là, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu attendus jusqu'en fin de journée vendredi.
Certains sont là depuis mardi soir et ont pris leurs quartiers. Au petit matin, ils émergent doucement de leur campement, un ensemble de petites tentes grises qui abritent des lits de camp.
Tone Neuhalfel un pompier allemand de 36 ans est attablé avec sa brigade devant des assiettes bien garnies après une nuit agitée et courte au cours de laquelle son équipe n'a dormi que trois heures. Mais cela ne se devine guère sur les visages des pompiers.
"Ici, nous sommes tous volontaires. Nous sommes entraînés, nous voulons aider", confie Tone qui souligne avoir affronté un feu "très impressionnant" et incomparable à ceux qu'il a déjà vu en Allemagne.
Sur la D3, entre Hostens et Belin-Béliet, près de Saint-Magne où le feu a redémarré, les renforts germaniques venus de Bonn ou de Düsseldorf ont démarré tôt.
"Vous avez bien compris ce que l'on doit faire ?", lance en anglais le capitaine Thomas Mimiague à l'un des chefs du contingent allemand, tout de jaune vêtu. En réponse, de nombreux acquiescements de tête : "ja, ja".
Peu bavards, les pompiers allemands vont et viennent dans leurs uniformes noirs à bandes réfléchissantes, floqués, comme leurs différents véhicules, de l'inscription +Feuerwehr+.
"Peu importe de quel pays nous sommes, nous sommes pompiers et nous sommes là pour aider les gens à travers le monde", assure le colonel roumain.
Jusqu'à aujourd'hui, les brigades roumaines n'étaient jamais intervenues sur "de tels feux comme celui-ci", dit-il, "maintenant, nous allons ensemble partir en reconnaissance sur le terrain, puis nous établirons des tactiques de manoeuvres avec nos confrères".
Le contingent a été mobilisé après l'appel du gouvernement français, grâce au mécanisme de protection civile de l'Union européenne, créé en 2001. Il avait été sollicité notamment par la France durant la crise du Covid en 2021 pour le rapatriement de Français depuis l'étranger.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 autres grecs, avec 37 pilotes et techniciens, qui sont arrivés depuis la veille au soir. Certains d'entre eux ont immédiatement entamé leur mission en forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant grec Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France, "joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", dit-il en arrivant à Mérignac.
Claire Kowaleski, colonelle de la sécurité civile en poste à la commission européenne et coordinatrice des renforts, rappelle que la France se déploie très fréquemment à l'étranger avec ce mécanisme.
"Nous avons des moyens à Bordeaux mais également en Bretagne", où la région subit aussi les assauts des flammes, ajoute-t-elle.
Heureusement la gestion des vols de Canadair est peu différente, souligne-t-elle. "La situation est assez facile car nous avons le même type de moyens aériens. Que l'on parle d'un Canadair grec, italien ou français, ils volent tous à la même vitesse, ils ont tous les mêmes procédures", de ce fait, "en vol, la coordination se fait de façon assez facile", précise la colonelle.
Grâce à ses renforts européens on peut aussi "relâcher la pression sur les moyens français positionnés ici et les envoyer dans le Jura comme hier", ajoute-t-elle.
Dans la journée, sont encore attendus les Polonais et les Autrichiens.
bla-tsq/ff/vk
Les photos de Raymond Depardon sauvées des flammes de justesse #
"A un quart d'heure près, tout brûlait": les archives du célèbre photographe français Raymond Depardon ont échappé de peu à un incendie début août dans sa maison, grâce aux pompiers et à la présence d'esprit d'un voisin, a-t-il raconté vendredi à l'AFP.
"Dans les combles sont stockées les photos de toute ma vie", a expliqué Raymond Depardon, qui conserve plus d'un million de négatifs et "300 albums de 100 planches-contacts" (la version développée des négatifs, qui permet à un photographe de choisir une photo parmi une série).
Le début d'incendie a été provoqué par la foudre qui est tombée sur le toit de cette maison de la région parisienne dans la nuit du 4 au 5 août, en l'absence de Raymond Depardon, 80 ans en juillet.
"Les pompiers sont arrivés très vite, et le voisin a eu la présence d'esprit de leur dire qu'il y avait des photos et qu'il ne fallait pas utiliser d'eau", a poursuivi Raymond Depardon.
Selon lui, les soldats du feu ont utilisé de la neige carbonique pour éteindre l'incendie, pris en charge très tôt.
"A part quelques photos", les clichés n'ont subi aucun dommage. "Mais les pompiers m'ont dit: +A un quart d'heure près, tout brûlait+", a poursuivi le photographe, en ajoutant, un sourire dans la voix, qu'il comptait désormais investir dans un paratonnerre.
Le feu a tout de même causé d'importants dégâts à la toiture et au bureau aménagé dans le grenier de la maison, selon des images publiées par le photographe sur Instagram, accompagnées de remerciements envers les pompiers.
Photographe, réalisateur de documentaires, cofondateur de l'agence photographique Gamma avant de devenir l'une des grandes figures de l'agence Magnum, Raymond Depardon est l'auteur d'une oeuvre monumentale.
Dans ses photos et ses films, il a abordé le monde rural, la guerre, la vie quotidienne des gens ou la politique, avec entre autres le documentaire "Une partie de campagne" en 1974, sur la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing.
Il prépare actuellement un livre de photos sur le désert, autre sujet qu'il a fréquemment traité dans son oeuvre, notamment en Algérie.
pr/elc/npk
L'Europe au chevet de la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens se déployaient vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à une nouvelle canicule et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers combattent jour et nuit, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains. Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels des Polonais ou Autrichiens.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur une base aérienne près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et deux autres grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt du Sud-Ouest.
"Joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France.
A Hostens (en Gironde, Sud-Ouest), où le poste de contrôle des opérations avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers, uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii +, sont "prêts à partir sur le terrain".
Le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Si les épaisses fumées se sont dissipées vendredi matin, laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, reste que le feu est "toujours actif" et s'étend sur 40 km, selon le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic. L'incendie "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
Avec 37° Celsius attendus sur place, "la journée (vendredi, Ndlr) risque d'être compliquée", a-t-il ajouté.
Le Jura (Est), au climat normalement plus modéré, est touché à son tour depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et les feux font toujours rage en Isère (centre-est), en Ardèche, dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
A l'ouest de la France, un incendie s'est même déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande, un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant plus de 300 hectares de végétation. Deux bombardiers d'eau suédois effectuaient des largages vendredi pour le combattre, selon les autorités locales.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant ainsi à l'appel du gouvernement.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5H00 (03H00 GMT), vendredi, dans plusieurs départements du Sud-Ouest, et selon le prévisionniste Météo-France, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C dans la journée.
La sécheresse et la canicule qui s'abattent cet été sur nombre de pays européens, entraînent également des incendies sans précédent. Ainsi, dans le centre du Portugal, plus de 1.500 pompiers restaient mobilisés vendredi contre un feu de forêt qui a détruit quelque 10.000 hectares de végétation, en presque une semaine, dans le géo-parc mondial reconnu par l'Unesco de la région de la montagne de la Serra da Estrela.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
burx/ff/vk/bat
Les canicules de 2022, avant-goût d'un été "normal" vers 2050 si les émissions ne baissent pas #
Avec ses canicules successives, l'été 2022 en France ressemble déjà à ce que serait "un été moyen au milieu du siècle", si jamais les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas nettement, selon les modélisations climatiques de Météo-France.
Ces anticipations du climat futur, le projet Drias, ont été établies en 2020 en examinant différents scénarios d'évolutions des rejets d'émissions. Or, au 12 août 2022, le nombre de "journées de fortes chaleurs" (plus de 35°C) enregistrées en France cette année est désormais comparable aux moyennes prévues pour la période 2041-2070 dans le scénario le plus pessimiste de Météo-France, celui fondé sur une augmentation continue des émissions de CO2.
Tour d'horizon de la situation de grandes villes aux quatre coins de la métropole , alors que l'été n'est pas terminé:
- à Lyon, les fortes chaleurs se sont déjà produites 13 fois depuis le début de l'année selon Météo-France, au-dessus des 8,9 journées de moyenne prévues pour le milieu du siècle dans l'hypothèse pessimiste. En comparaison, de telles températures étaient relevées dans la capitale des Gaules seulement 1,4 fois par an en moyenne sur la période 1976-2005.
-Paris: avec 5 journées de fortes chaleurs cet été, la capitale est dans la moyenne de 4,5 journées prévues pour le milieu de siècle dans ce même scénario. Contre moins d'une occurrence par an à la fin du 20e siècle.
-Marseille: la canicule est intense en 2022 dans la cité phocéenne, avec déjà 15 journées enregistrées à plus de 35°C contre une par an en moyenne entre 1976 et 2005. Pour le milieu du siècle, Météo-France prévoit une moyenne relevée à 2 ou 3 journées par an, selon les scénarios.
- Lille a connu 2 journées de fortes chaleurs en 2022, un événement qui se produisait une seule fois tous les 5 ans en moyenne au siècle dernier, et qui pourrait revenir 3,2 fois par an vers 2050 selon les projections pessimistes.
- Brest, qui n'avait jamais enregistré plus de 35°C au 20e siècle, a aussi connu 2 jours au-dessus de ce seuil en 2022, conforme aux normales prévues autour des années 2050.
- A Perpignan, Météo-France prévoit dans son pire scénario une moyenne de 8 journées de fortes chaleurs par an au milieu du siècle. 2022 est au-dessus, avec jusqu'à présent 14 jours où le thermomètre a dépassé 35°C.
Les canicules se définissent notamment par l'enchaînement des journées chaudes avec des "nuits tropicales", où la température ne redescend pas sous les 20°C. Cette conjonction, qui empêche de récupérer des efforts fournis toute la journée pour maintenir le corps à une température fonctionnelle, pèse fortement sur les organismes, en premier lieu ceux des personnes âgées.
Si le nombre de journées très chaudes de l'été 2022 se rapproche des récurrences prévues pour le milieu du siècle en cas de non-réduction de nos rejets, le nombre de nuits caniculaires reste aujourd'hui en-deçà des prévisions moyennes pour 2050, mais leur multiplication est néanmoins manifeste.
A Marseille et Perpignan, 56 et 43 nuits tropicales ont été enregistrées depuis le début de l'année, là où Météo France en prévoit respectivement 71 et 88 par an de manière habituelle au milieu du siècle.
Lyon et Paris ont aussi eu chaud la nuit 13 et 9 fois cet été, un phénomène qui pourrait se produire respectivement 42 et 27 fois par an à l'avenir.
Ces nuits tropicales, quasi inconnues dans le nord du pays, se sont rencontrées deux fois cette année à Lille, qui doit se préparer à les vivre une semaine par an au milieu du siècle. Brest, qui pourrait en connaître deux par an en moyenne, est pour l'instant encore épargné.
"L'été 2003 paraissait être une référence hors-sol, mais on ne s'en jamais autant rapproché", même s'il est encore trop tôt, en pleine canicule, pour établir toutes les comparaisons, souligne Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
Pour le climatologue Robert Vautard, "le calendrier s'accélère". "Nos modèles prédisent une évolution" du climat "pour aujourd'hui et demain, mais les observations montrent qu'elle est plus rapide que prévue", a-t-il déclaré jeudi sur France Info.
bl/ico/vk
Incendies: les pompiers français et européens sur tous les fronts #
Du sud-ouest à la Bretagne, les pompiers français, désormais épaulés par les renforts en moyens humains et matériels de plusieurs pays européens, poursuivaient leur combat acharné contre le feu vendredi, journée marquant le pic de la troisième vague caniculaire de l'été.
Un mois jour pour jour après les deux incendies "hors normes" de Gironde à Landiras et la Teste-de-Buch, 1.100 pompiers poursuivaient leur combat contre une reprise de feu près de Landiras, autour de Hostens, Saint-Magne et Belin-Béliet.
Ils ont commencé à être épaulés "dès l'aube", selon les autorités, de pompiers allemands puis roumains, têtes de pont d'un contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens.
Sur la base aérienne de Mérignac, près de Bordeaux, ce sont également deux Canadair italiens et 2 Canadair grecs qui sont arrivés dans la matinée et pour certains, ont entamé immédiatement leur mission sur la forêt des Landes de Gascogne.
"Nous sommes contents parce qu'on sait qu'on vous aide, les amis", dit le commandant Anastasis Sariouglou, 36 ans, qui effectue sa première mission en France, "joindre nos forces est un plus. On le voit chaque année en Grèce, on le voit maintenant en France", a-t-il ajouté en arrivant à Mérignac.
A Hostens, où le PC avait pris des airs d'auberge espagnole, le chef de détachement le colonel roumain Cristian Buhaiànu assurait que ses 77 pompiers - uniformes à bretelles rouges, casquettes et camions floqués +pompierii + - étaient "prêts à partir sur le terrain".
Selon un dernier bilan vendredi matin, le feu n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit, se maintenant à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi. Aucune autre évacuation supplémentaire n'a été ordonnée depuis les 10.000 les jours précédents.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département, l'un "fixé", l'autre dont la progression a été ralentie.
A l'ouest de la France près de Rennes un incendie s'est aussi déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande qui a déjà détruit 300 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois arrivés en renfort aident à le combattre. Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac. Il était "toujours actif" vendredi, selon la préfecture du Morbihan.
En Ardèche un feu a également ravagé 320 hectares depuis mercredi soir et la situation est loin "d'être fixé", ont indiqué les pompiers de la région soulignant que le lieu est difficile d'accès.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises - Carrefour, Orange, EDF et GRDF - ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
La France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5h00 vendredi dans le Gers, le Lot-et-Garonne, la Gironde et la Charente.
Pour Maurin Bérenger, viticulteur à Grezels dans le Lot, la situation est "inédite. On est obligé de s'adapter, on travaille très tôt le matin, voire la nuit. Cette nuit, j'ai commencé à 3h00, et ceux qui ont des salariés commencent à 6h00 pour éviter la chaleur".
Selon Météo-France, dans l'après-midi, les températures maximales devaient afficher de 38 à 40°C en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.
19 départements du sud-ouest au Finistère ont été placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France, l'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
A Paris, Caroline Dubois, retraitée de 72 ans, "laisse les fenêtres ouvertes dans tout l'appartement pour qu'il y ait un courant d'air". Stéphanie Ryan, 36 ans, consultante pour une agence de recrutement, pose des "serviettes mouillées" devant son ventilateur, c'est "efficace", dit-elle.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements. Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
La pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
burs/ff/vk
L'incendie dans la forêt de Brocéliande s'étend, deux avions suédois en action #
Un incendie qui s'est déclaré dans la forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes a déjà détruit plus de 300 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois effectuaient des largages pour le combattre, selon la préfecture du Morbihan et les pompiers.
Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Rennes.
Il n'était "toujours pas fixé" à la mi-journée, a précisé devant la presse le directeur du SDIS du Morbihan, Jean-François Gouy.
"Nous avons un vent qui est tournant, qui est par moment assez fort, donc de nombreuses reprises", a-t-il poursuivi, précisant que le feu progressait "vers l'ouest, vers une zone forestière".
Quatre largages ont été effectués par deux avions Air Tractor AT 802, qui se ravitaillaient en eau dans le Golfe du Morbihan et sur le lac de Ploërmel, a ajouté l'officier.
Les deux avions Air Tractor AT 802 étaient "arrivés hier soir de Suède dans le cadre de la solidarité européenne", avait précisé plus tôt la préfecture dans un communiqué. Ils avaient atterri à l'aérodrome de Vannes.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, selon le communiqué.
De nombreux véhicules de pompiers circulaient dans le village de Campénéac, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Plus de 300 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
La forêt de Brocéliande est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
Par ailleurs, en Vendée, un millier de personnes ont été évacuées en pleine nuit à Olonne-sur-Mer, près des Sables d'Olonne, suite à un "feu de broussailles", a annoncé la préfecture de Vendée. Aucun blessé n'est à déplorer et aucune maison détruite, à l'exception d'un cabanon inhabité. Ces personnes ont pu rentrer chez elles à partir de 7H00 du matin.
L'incendie, "d'origine humaine" selon la préfecture, est désormais fixé. Il a détruit 15 ha de végétation et sous-bois.
La France a commencé à recevoir des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays.
mcl-mac-mb/et/it
Incendies en Gironde: le réveil de feux "zombies" partiellement en cause #
Ils couvent dans les profondeurs, invisibles avant de se réveiller à la faveur des chaleurs et de la sécheresse : les feux de tourbe ou "feux zombies" sont en partie pointés du doigt pour expliquer la reprise fulgurante des incendies dans le sud de la Gironde et le nord des Landes.
Si le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a désigné la main de possibles incendiaires, autorités et pompiers ont aussi souligné le rôle accélérateur joué par ces feux souterrains qui couvaient depuis juillet.
"Il y a autant de feux qui viennent des feux anciens - la partie visible s'est enterrée et ressort à la faveur d'une météo extrêmement défavorable - que des feux qui peuvent être d'origine criminelle", a indiqué mercredi Martin Guespereau, préfet délégué à la Gironde.
Le feu de Landiras qui a brûlé près de 14.000 ha dans le massif de pins des Landes de Gascogne, était fixé depuis le 29 juillet, mais n'a "jamais été déclaré éteint", selon la préfecture, "il s'était enterré" dans cette tourbe typique de ce secteur.
"Il couvait et ne demandait qu'à repartir", selon le commandant Matthieu Jomain, porte-parole des pompiers qui luttent contre les feux qui ont détruit 7.400 ha depuis mardi en Gironde et dans les Landes.
Parfois nichés à un mètre sous terre, ces feux se consument lentement dans ces sols tourbeux, et sont difficiles à détecter. "C'est très vicieux, c'est un feu sans flamme, comme un charbon qui se consume", illustre Anthony Collin, enseignant-chercheur à l'université de Lorraine et responsable du réseau feu.
En forêt, la tourbe est une accumulation de matière spongieuse inflammable, riche en carbone, qui résulte de la décomposition au fil du temps de la matière végétale.
"Lorsqu'il y a des feux de résineux comme c'est le cas en Gironde, les arbres brûlent, tombent et transmettent le feu aussi sous le couvert végétal le plus bas qui va être au plus proche du sol, et ce feu va pénétrer en profondeur petit à petit dans la tourbe. Et donc ce sont des feux qui vont être compliqués à éteindre", décrit le lieutenant-colonel chez les sapeurs-pompiers, Stéphan Horn, conseiller technique feux de forêt des Yvelines.
En cheminant dans des galeries, ces braises souterraines peuvent ressurgir à la surface ici et là, selon Anthony Collin. Il suffit alors qu'elles rencontrent des conditions météo défavorables, "un apport d'air, du vent", et "un stress hydrique conséquent", "et ça reflamble aussitôt", ajoute le commandant Matthieu Jomain.
"Ca va durer très longtemps en Gironde, vu la surface qui a brûlé, vu la tourbe qui est présente", selon le lieutenant-colonel Stéphan Horn.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche. "Mais il faudrait des pluies diluviennes pour que ça nous aide", assure le commandant Jomain.
law-nal/ff/it
Feux de forêt: été record pour les émissions de carbone liées aux incendies en France #
La France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003, a annoncé vendredi le programme européen sur le changement climatique Copernicus.
Les dernières données satellitaires du service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus (CAMS), datant de jeudi, montrent que les émissions estimées en France provenant de feux de forêt pour les mois de juin, juillet et août sont les plus élevées depuis 2003, alors que l'Europe connaît une saison dramatique pour les incendies, notamment en Espagne et au Portugal.
Lorsqu'un arbre brûle, la combustion libère du dioxyde de carbone.
Depuis le début de l'année, plus d'un million de tonnes de carbone ont été libérées dans l'atmosphère par les incendies français, très largement au-dessus de la moyenne (un peu plus de 0,5 million de tonnes). A ce rythme, le record sur l'ensemble de l'année 2003 à près d'1,3 million de tonnes pourrait être battu et faire de l'année 2022 la pire depuis le début des relevés.
La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France "ont aggravé les incendies", explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus.
La haute saison des feux n'étant pas encore terminée, les émissions pour toute l'année 2022 restent pour le moment inférieures à celles observées en 2003, l'année record selon les données du Global Fire Assimilation System (GFAS), qui se base sur des observations par satellites des incendies actifs et de la puissance radiative du feu.
Selon les statistiques consultées vendredi du système européen d'information sur les feux de forêt EFFIS, 60.558 hectares ont brûlé en France depuis janvier, 245.293 hectares en Espagne, et 76.423 hectares au Portugal.
str/ico/it
Incendie en Ardèche: 320 hectares brûlés, le feu "loin d'être fixé" #
Un incendie qui s'est déclenché mercredi soir en Ardèche a ravagé 320 hectares et reste "loin d'être fixé", a-t-on appris vendredi auprès des pompiers.
Situé sur la commune de Lagorce, "l'incendie a brûlé 320 hectares et il est loin d'être fixé car c'est un chantier très difficile d'accès" dans des endroits "très escarpés", a expliqué à l'AFP le lieutenant Jean Jaussaud, chef de salle du Codis (Centre opérationnel d'incendie et de secours).
Quatre soldats du feu ont été légèrement blessés et 250 personnes évacuées à titre préventif jeudi. Elles "ont pu toutes réintégrer leur lieu de résidence jeudi soir", a assuré le préfet de l'Ardèche dans un communiqué.
L'origine du feu n'est pour l'instant pas connue, mais "il y a eu plusieurs mises à feu sur le secteur", selon le lieutenant Jaussaud.
Au total, 240 sapeurs-pompiers et forestiers-sapeurs sont sur le terrain vendredi et espèrent des moyens aériens. Jeudi, trois Canadair, un hélicoptère bombardier d'eau (HBE) et un dash étaient venus en appui.
Fin juillet, l'Ardèche a connu un des plus gros incendies de son histoire récente, avec 1.200 hectares ravagés, mobilisant jusqu'à 600 hommes. Un artisan local de 44 ans suspecté d'avoir mis le feu a été interpellé et mis en examen pour incendie volontaire - un crime passible de 15 ans de prison.
anr/sof/npk
France: face au réchauffement climatique, le vignoble du Nord-Est s'essaie au cépage du Sud #
Planter en Alsace la syrah, cépage traditionnellement présent dans des zones plus torrides, comme la vallée du Rhône, dans le sud de la France, ou l'Australie? C'est le "challenge" tenté par un domaine viticole du nord-est de la France, soucieux de trouver une parade viticole au réchauffement climatique.
A une vingtaine de kilomètres au sud de Colmar, à proximité de la frontière allemande, le Clos Saint Landelin s'étend sur 28 hectares. Ses vignes produisent des vins de pinot noir, crémants, riesling ou gewurztraminer, protégées des vents d'ouest chargés de pluie par les Ballons d'Alsace, deux sommets vosgiens.
Avec une pluviométrie similaire à celle de Montpellier, ville du Sud, "c'est l'endroit le plus sec d'Alsace", explique Thomas Muré, 42 ans, qui gère depuis quelques années, avec sa soeur Véronique, ce vignoble familial.
Un climat sec qui n'a certes rien de nouveau, mais qui se retrouve amplifié par le réchauffement climatique. Comme beaucoup d'autres, la région, déjà peu arrosée, n'a pas reçu une seule goutte de pluie depuis des semaines. Entre les rangs de vigne, la terre ocre, asséchée, s'élève en poussière lorsqu'on la foule.
"Si le changement climatique continue dans cette même direction, qu'est-ce qu'on fait" pour adapter la production viticole et continuer à faire de "grands vins"?, s'interroge Thomas Muré.
Cette question, son père, René Muré, se l'est posée il y a plus d'une dizaine d'années lorsqu'il a constaté "que les dates de vendanges arrivaient de plus en plus tôt", explique l'oenologue.
Il fallait alors trouver le cépage idoine, capable de mûrir "un tout petit peu plus lentement", de supporter la chaleur mais aussi les "hivers froids" alsaciens.
Assez naturellement, la syrah a fini par s'imposer: en France, on retrouve ce cépage dans la vallée du Rhône, mais il est présent aussi en Suisse voisine, Italie, Grèce, Afrique du Sud, au Liban ou encore en Australie, sous le nom de Shiraz.
En 2010, six rangs sont donc plantés sur le domaine, avec l'intention d'en étudier le comportement sur un terroir argilo-calcaire.
Une "expérimentation" tout autant qu'un "challenge" puisqu'il a fallu sacrifier autant de rangs de vigne et donc perdre leur production et les fruits de leurs ventes, explique Thomas Muré.
Douze ans et six millésimes plus tard, le cépage noir donne en moyenne 300 bouteilles par an (soit à peine "0,3%" de la production du domaine), une cuvée pour l'heure confidentielle, commercialisée principalement dans un cercle d'habitués du Clos Saint Landelin, sous la dénomination "Vin de France", sans référence à l'Alsace puisque la syrah n'est pas considérée comme un cépage alsacien, explique M. Muré.
"Au bout de dix ans" d'essais, "on se rend compte que c'est un vin" rouge "agréable à boire", avec un "côté salin et minéral", qui se gardera "dix, vingt ans sans problème", assure le viticulteur.
Il "a tout de suite beaucoup intéressé nos clients", sommeliers ou particuliers, tous curieux de "goûter la première syrah produite en Alsace", explique sa soeur, Véronique Muré, 46 ans.
"Il y a une demande", ce qui "nous a incités à passer" à une "vraie cuvée", avec la plantation "l'hiver dernier" d'une soixantaine d'ares de syrah supplémentaires, soit au total un peu moins de 70 ares, poursuit celle qui gère les aspects commerciaux et administratifs du Clos Saint Landelin.
Ces nouveaux plants devraient donner leur première récolte "d'ici cinq ou six ans", estime-t-elle. "La viticulture, c'est toujours une histoire de patience."
Au début, l'initiative a "surpris" le monde viticole alsacien, reconnaît Thomas, la syrah ne faisant pas partie des sept cépages alsaciens (pinots noir, blanc et gris, riesling, muscat, sylvaner et gewurztraminer).
Pour autant, la profession est très consciente "du changement climatique" et "tout le monde cherche des solutions", poursuit M. Muré. "Une poignée" de viticulteurs alsaciens leur a ainsi emboîté le pas pour planter également de la syrah, sans toutefois se lancer pour l'instant dans la commercialisation, glissent Thomas et Véronique.
Est-ce à dire qu'à terme, la syrah est appelée à se banaliser en Alsace? Difficile de s'avancer. Mais "si le réchauffement (climatique) continue, (...) alors la syrah a sa place en Alsace", veut croire Véronique.
dsa/ha/it/bat
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens se déployaient vendredi sur le terrain pour aider la France à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, dans le Sud-Ouest, 1.100 sapeurs-pompiers combattent jour et nuit un incendie, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, par des pompiers allemands puis roumains.
Ces derniers forment une partie du contingent de 361 soldats du feu, parmi lesquels des Polonais ou Autrichiens, appuyés de Canadair italiens, grecs et suédois, venus en renfort.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois. En juillet déjà, 14.000 hectares avaient brûlé dans ce secteur.
Si les épaisses fumées se sont dissipées vendredi matin, laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, reste que le feu est "toujours actif" et s'étend sur 40 km, selon le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic. L'incendie "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
"La journée (vendredi, Ndlr) risque d'être compliquée puisque les températures continuent à augmenter, et l'hydrométrie continue de baisser", a-t-il ajouté.
Vendredi, les températures sur place devraient atteindre les 37°C, après 41°C jeudi.
Le Jura (Est), au climat normalement plus modéré, est touché à son tour depuis mardi par deux incendies qui ont dévoré environ 660 hectares de forêt.
Et les feux font toujours rage en Isère (centre-est), en Ardèche, dans la Drôme (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Un incendie s'est même déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande (nord-ouest), un haut lieu de la légende arthurienne, détruisant 230 hectares de végétation. Deux bombardiers d'eau suédois sont arrivés en renfort pour aider à combattre l'incendie, selon les autorités locales.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn dans le Sud-Ouest.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises françaises ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du gouvernement.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout."
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler, selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/mlb/roc/bat/at
En forêt sinistrée de La Teste, les bénévoles du feu toujours aux aguets #
Tandis qu'une reprise du feu fait rage en Gironde près de Landiras, frappée en juillet, comme le bassin d'Arcachon, d'un incendie colossal, des bénévoles continuent de chasser la moindre petite étincelle en forêt de La Teste-de-Buch, une aide précieuse pour les pompiers.
La mine désolée, Michel Boigné observe les silhouettes fantomatiques qui se dressent autour de lui, ravagées par un incendie qui a détruit en juillet 7.000 hectares de forêt tout près de la Dune du Pilat. Un décor macabre de pins carbonisés, auquel il peine à s'habituer.
"C'est un champ de bataille, ce que je vois là me fait mal au ventre", constate amèrement ce chasseur de 75 ans, propriétaire de parcelles forestières mais aussi ramasseur de champignons.
Dans la forêt silencieuse, Michel entend les arbres craquer. À ses pieds, le sol tourbé, noir et fumant, crépite encore.
Il rouspète après cet "enchevêtrement de racines et de débris végétaux, jonché de feuilles de chêne et d'aiguilles de pin, qui crâme instantanément et se propage au gré du vent".
Un parterre dorénavant réduit à néant, mais où le feu, sous terre, couve.
Cet ancien mécanicien de la marine est aujourd'hui membre de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI), une association qui intervient sur les massifs forestiers et s'est mobilisée lors des feux "hors normes" de juillet, et cette semaine sur celui près de Saint-Magne, à quelques km de Landiras.
En forêt sinistrée de La Teste, une trentaine de courageux - membres de la DFCI ou volontaires - se dispersent depuis quotidiennent pour traquer d'irréductibles fumerons, faisant "gagner un temps précieux aux pompiers", selon Michel Boigné.
A bord d'un 4x4 jaune vif, il emprunte l'un des chemins ouverts par bulldozer la semaine précédente pour faciliter le passage des engins des pompiers et de l'association.
Par la fenêtre, défilent des troncs éventrés et fumants dans des faisceaux de lumière matinale, diffusés par la poussière. Puis un tapis de cendres fraîches, des braises incandescentes, des flammes. Stop.
Sourcils froncés, Michel Boigné met pied à terre puis se dirige vers l'arrière de son 4x4. S'y trouvent une citerne à eau ainsi qu'un tuyau d'arrosage qu'il déroule jusqu'au sinistre. Il arrose un court instant les foyers au plus proche du chemin, puis saisit son téléphone portable.
"La zone est trop étendue. Je ne peux pas traiter ça tout seul, et puis je n'ai que trois minutes d'eau", constate le vétéran, qui signale ce point aux sapeurs-pompiers de La Teste-de-Buch également occupés à sillonner les environs.
La veille, Michel s'était rendu six fois au point d'eau situé à l'orée de la forêt pour remplir sa citerne d'une capacité de 600 litres.
Sonnerie de téléphone. Appelé en renfort par des chasseurs bénévoles qui ratissent la même zone, il les rejoint en quelques minutes après avoir joué de sa tronçonneuse sur un arbre tombé la nuit en travers du passage.
D'immenses troncs sont à terre, un jeu de mikado XXL rongé par les flammes. Pelletées de sable, seaux, pulvérisateurs d'eau : les quatre hommes à la peau et aux habits déjà noircis tentent d'apaiser le brasier, en vain. "On essaye de faire avec les moyens du bord mais là, ça ne suffit pas", confie Jean-Jacques Degraves. Il faut la citerne à eau de Michel.
Dans cette pinède, ce retraité de 65 ans traque le gros gibier depuis des dizaines d'années. "C'est notre patrimoine, et ça fait mal au coeur", dit-il.
À ses côtés, son confrère Denis Isidore s'essuie le front. "Tout ce travail, ça nous prend aux tripes chaque jour de 8h du matin jusqu'à n'en plus pouvoir. Nous, les retraités, bien souvent on ne tient pas toute la journée", sourit-il.
Les yeux clos, il inspire à pleins poumons l'air ambiant qui n'est pas que fumées : "Au moins, il nous reste une chose de la forêt. C'est l'odeur de résine des pins maritimes".
bla/ff/it
Incendie dans la forêt de Brocéliande, deux avions suédois en action #
Un incendie qui s'est déclaré dans la nuit dans la forêt de Brocéliande à l'ouest de Rennes a déjà détruit 230 hectares de végétation et deux bombardiers d'eau suédois arrivés en renfort vont aider à le combattre, a annoncé vendredi la préfecture du Morbihan.
Le feu s'est déclaré vers une heure du matin sur la commune de Campénéac, à une soixantaine de km à l'ouest de Rennes. Il était "toujours actif" vendredi matin, selon cette source.
Les deux avions Air Tractor AT 802 "arrivés hier soir de Suède dans le cadre de la solidarité européenne vont intervenir sur le feu", a précisé la préfecture dans un communiqué. Ils avaient atterri mardi soir à l'aérodrome de Vannes.
Cent cinquante personnes ont été "évacuées de façon préventive" de Campénéac, selon le communiqué.
Environ 200 pompiers sont engagés, avec des renforts des départements voisins ainsi que de l'école militaire voisine de Saint-Cyr-Coëtquidan.
La forêt de Brocéliande est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l'est du Morbihan et le sud-ouest de l'Ille-et-Vilaine.
La France devait recevoir rapidement des renforts en avions et pompiers de l'UE ainsi que de cinq pays européens pour faire face aux feux de forêts qui ravagent notamment le sud-ouest du pays, avaient annoncé jeudi Emmanuel Macron et la Commission européenne.
mcl/et/sp
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Les feux continuent, un pic de canicule attendu #
Les pompiers français désormais épaulés par des renforts européens en Gironde et dans les Landes poursuivaient vendredi leur combat contre le feu, en un jour qui donne un avant-goût de 2050 : un pic de canicule est attendu entre 38 et 41°C dans le pays.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, en Gironde, il devrait encore faire 37°C vendredi, après 41°C jeudi.
1.100 pompiers y combattent jour et nuit, épaulés "dès l'aube" selon les autorités, de pompiers allemands puis roumains formant une partie du contingent de 361 soldats du feu également polonais ou autrichiens, appuyés de Canadair italiens, grecs et suédois, venus en renfort.
Le feu n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit de jeudi à vendredi, se maintenant à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi. Aucune autre évacuation supplémentaire n'a été ordonnée depuis les 10.000 évacuations les jours précédents, a annoncé depuis Hostens (Gironde) le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic lors d'un point presse.
Le sous-préfet s'est néanmoins montré prudent : le périmètre du feu "toujours actif" qui s'étend sur 40 km "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême".
Vendredi matin néanmoins, les environs d'Hostens respiraient à nouveau, les épaisses fumées se sont dissipées laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, a constaté une journaliste de l'AFP.
En France, trois fois plus d'hectares ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département, l'un "fixé", l'autre dont la progression a été ralentie.
Avant la tombée de la nuit, le feu continuait en revanche toujours de progresser en Isère sur la commune de Vif et en Ardèche près de Vallon-Pont d'Arc. Dans la Drôme, l'incendie n'était toujours pas fixé dans le massif du Diois à Romeyer.
Face à cette situation "exceptionnelle", plusieurs grandes entreprises - Carrefour, Orange, EDF et GRDF - ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Car la France souffre d'une troisième vague de chaleur. La nuit de jeudi à vendredi a été chaude, avec plus de 25°C à 5h00 vendredi dans le Gers, le Lot-et-Garonne, la Gironde et la Charente.
Pour Maurin Bérenger, viticulteur à Grezels dans le Lot, la situation est "inédite. On est obligé de s'adapter, on travaille très tôt le matin, voire la nuit. Cette nuit, j'ai commencé à 3h00, et ceux qui ont des salariés commencent à 6h00 pour éviter la chaleur".
Un avis partagé par Philippe Maffre, lui aussi vigneron, à Montans (Tarn). "C'est débile de travailler l'après-midi par ce temps", assène-t-il depuis les côteaux du Gaillacois où 39°C sont attendus.
Selon Météo-France, dans l'après-midi, les températures maximales afficheront encore de 38 à 40°C en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire.
Le soleil sera brûlant sur l'ensemble du pays, avec 19 départements du sud-ouest au Finistère placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Le danger des canicules pour le corps est que les nuits restent chaudes et nous épuisent. Perpignan a déjà subi 42 nuits tropicales (plus de 20°C) cette année, contre en moyenne 15 dans les années 1960, selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
L'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
A Paris, Caroline Dubois, retraitée de 72 ans, "laisse les fenêtres ouvertes dans tout l'appartement pour qu'il y ait un courant d'air". Stéphanie Ryan, 36 ans, consultante pour une agence de recrutement, pose des "serviettes mouillées" devant son ventilateur, c'est "efficace", dit-elle.
Canicule signifie aussi sécheresse, exceptionnelle dans le pays après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements. Une interdiction pas toujours respectée car sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales et même élevage.
La pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
bur/ff/sp
Incendies: des entreprises "libèrent" leurs salariés pompiers volontaires #
Carrefour, Orange, EDF et GRDF ont pris des mesures pour faciliter la libération de leurs employés pompiers volontaires, répondant à l'appel de Gérald Darmanin mercredi, afin de renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
Dès mercredi, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard avait appelé sur Twitter "chaque directeur de magasin et entrepôt" du groupe à "libérer de leurs obligations professionnelles nos collègues qui peuvent partir en renfort".
"Dans l'hypermarché de Brive-la-Gaillarde, deux de nos salariés sapeurs pompiers ont décidé de se mobiliser: une conseillère de vente, qui part aujourd'hui jusqu'à dimanche, et un employé du drive qui partira la semaine prochaine", a détaillé vendredi le groupe à l'AFP.
Le nombre de jours pendant lesquels les salariés pompiers volontaires peuvent se libérer en cas d'urgence est fixé par chaque entreprise grâce à une convention signée avec le service départemental d'incendie et de secours.
Orange, GRDF et EDF fixent habituellement à 15 par an le plafond de jours de détachement pendant lesquels les salariés sapeurs pompiers volontaires peuvent se libérer. Carrefour prévoit pour sa part dix jours ouvrés conventionnés, qui vont être déplafonnés au regard de la situation "exceptionnelle".
Gervais Pellissier, DRH d'Orange, a également tweeté que, "en plus des quinze jours d'autorisation d'absence dédiés à leur engagement, des jours supplémentaires seront accordés".
Au total, quelque 135 salariés du groupe sont pompiers volontaires, répartis "un peu partout en France" et "davantage dans les zones rurales que dans les zones urbaines", a indiqué un porte-parole à l'AFP.
"Face à la gravité des incendies et à leur intensité exceptionnelle", EDF a annoncé jeudi soir dans un communiqué avoir "pris la décision de libérer l'ensemble des sapeurs-pompiers volontaires d'EDF et d'Enedis, non-indispensables à la production et à la continuité de la fourniture d'électricité".
Du côté de GRDF, la direction avait déjà octroyé 5 jours supplémentaires en juillet pour permettre à ses 140 employés pompiers volontaires de se libérer.
"A la demande du ministre Gérald Darmanin, au mois d'août, GRDF autorise les salariés a être libérés, avoir l'accord managérial et sans limite", a expliqué vendredi le groupe à l'AFP, indiquant que les salariés déployés sur les feux continueront de percevoir leur salaire.
Du côté du patronat, François Asselin, président de la CPME, salue "cette solidarité organisée qui existe depuis très longtemps", soulignant toutefois auprès de l'AFP que "plus l'entreprise est petite, plus ça peut être compliqué. Pour un restaurateur qui libère son chef de cuisine ça équivaut quasiment à baisser le rideau', selon lui.
lep-cdu-pr/it
Feux en Gironde et dans les Landes: "pas de progression significative" dans la nuit #
Le feu qui sévit en Gironde et dans les Landes n'a pas connu de "progression significative" dans la nuit mais la "vigilance" des pompiers, qui peuvent compter sur l'aide de renforts européens, reste de mise alors que la journée s'annonce "compliquée", a annoncé la préfecture vendredi.
Le bilan de l'incendie qui frappe le sud de la Gironde et le nord des Landes est maintenu à 7.400 ha de surfaces brûlées depuis mardi, et aucune autre évacuation supplémentaires n'a été ordonnée, "nous sommes toujours à 10.000 personnes évacuées", a annoncé depuis Hostens (Gironde) le sous-préfet d'Arcachon Ronan Léaustic lors d'un point-presse, en se montrant prudent.
Le périmètre du feu "toujours actif" qui s'étend sur 40 km "n'a pas évolué mais les conditions météorologiques nous incitent à être d'une vigilance extrême", a-t-il mis en garde.
"La journée risque d'être compliquée puisque les températures continuent à augmenter, et l'hydrométrie continue de baisser", a-t-il ajouté.
Sur le terrain, 361 pompiers de plusieurs pays européens commencent à arriver pour prêter main forte aux 1.100 soldats du feu déjà déployés. Parmi ces renforts, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés jeudi soir sur la zone, et d'autres sont en chemin en provenance de Roumanie, Pologne et Autriche.
En outre, les pompiers vont recevoir le soutien de deux canadairs grecs de la flotte de l'Union européenne et de canadairs italiens.
Vendredi matin, les environs d'Hostens respirent à nouveau, les épaisses fumées se sont dissipées laissant place à un ciel bleu moutonné de nuages, a constaté une journaliste de l'AFP.
nal/it
Face au réchauffement climatique, le vignoble alsacien s'essaie au cépage Syrah #
Planter en Alsace un cépage, la syrah, traditionnellement présent dans des zones plus torrides, comme la vallée du Rhône en France ou l'Australie? C'est le "challenge" tenté par un domaine viticole de Rouffach (Haut-Rhin), soucieux de trouver une parade viticole au réchauffement climatique.
A une vingtaine de kilomètres au sud de Colmar, le Clos Saint Landelin s'étend sur 28 hectares. Ses vignes produisent des vins de pinot noir, des crémants, des riesling ou des gewurztraminer, protégées des vents d'ouest chargés de pluie par les Ballons d'Alsace, deux sommets vosgiens.
Avec une pluviométrie similaire à celle de Montpellier, "c'est l'endroit le plus sec d'Alsace", explique Thomas Muré, 42 ans, qui gère depuis quelques années avec sa soeur Véronique ce vignoble familial, en biodynamie depuis 2013.
Un climat sec qui n'a certes rien de nouveau, mais qui se retrouve amplifié par le réchauffement climatique. Comme beaucoup d'autres, la région, déjà peu arrosée, n'a pas reçu une seule goutte de pluie depuis des semaines. Entre les rangs de vigne, la terre ocre, asséchée, s'élève en poussière lorsqu'on la foule.
"Si le changement climatique continue dans cette même direction, qu'est-ce qu'on fait" pour adapter la production viticole et continuer à faire de "grands vins"?, s'interroge Thomas Muré.
Cette question, son père, René Muré, se l'est posée il y a plus d'une dizaine d'années lorsqu'il a constaté "que les dates de vendanges arrivaient de plus en plus tôt", explique l'oenologue.
Il fallait alors trouver le cépage idoine, capable de mûrir "un tout petit peu plus lentement", de supporter la chaleur mais aussi les "hivers froids" alsaciens.
Assez naturellement, la syrah a fini par s'imposer : en France, on retrouve ce cépage dans la vallée du Rhône, mais il est présent aussi en Suisse voisine, en Italie, en Grèce, en Afrique du Sud, au Liban ou encore en Australie, sous le nom de Shiraz.
En 2010, six rangs sont donc plantés sur le domaine, avec l'intention d'en étudier le comportement sur un terroir argilo-calcaire.
Une "expérimentation" tout autant qu'un "challenge" puisqu'il a fallu sacrifier autant de rangs de vigne et donc perdre leur production et les fruits de leurs ventes, explique Thomas Muré.
Douze ans et six millésimes plus tard, le cépage noir donne en moyenne 300 bouteilles par an (soit à peine "0,3%" de la production du domaine), une cuvée pour l'heure confidentielle, commercialisée principalement dans un cercle d'habitués du Clos Saint Landelin, sous la dénomination "Vin de France", sans référence à l'Alsace puisque la syrah n'est pas considérée comme un cépage alsacien, explique M. Muré.
"Au bout de dix ans" d'essais, "on se rend compte que c'est un vin" rouge "agréable à boire", avec un "côté salin et minéral", qui se gardera "dix, vingt ans sans problème", assure le viticulteur.
Il "a tout de suite beaucoup intéressé nos clients", sommeliers ou particuliers, tous curieux de "goûter la première syrah produite en Alsace", explique sa soeur, Véronique Muré, 46 ans.
"Il y a une demande", ce qui "nous a incités à passer" à une "vraie cuvée", avec la plantation "l'hiver dernier" d'une soixantaine d'ares de syrah supplémentaires, soit au total un peu moins de 70 ares, poursuit celle qui gère les aspects commerciaux et administratifs du Clos Saint Landelin.
Ces nouveaux plants devraient donner leur première récolte "d'ici cinq ou six ans", estime-t-elle. "La viticulture, c'est toujours une histoire de patience".
Au début, l'initiative a "surpris" le monde viticole alsacien, reconnaît Thomas, la syrah ne faisant pas partie des sept cépages alsaciens (pinots noir, blanc et gris, riesling, muscat, sylvaner et gewurztraminer).
Pour autant, la profession est très consciente "du changement climatique" et "tout le monde cherche des solutions", poursuit M. Muré. "Une poignée" de viticulteurs alsaciens leur a ainsi emboîté le pas pour planter également de la syrah, sans toutefois se lancer pour l'instant dans la commercialisation, glissent Thomas et Véronique.
Est-ce à dire qu'à terme, la syrah est appelée à se banaliser en Alsace? Difficile de s'avancer. Mais "si le réchauffement (climatique) continue, si on va dans la même direction que ces dernière années, alors la syrah a sa place en Alsace", veut croire Véronique.
dsa/ha/it
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Des pompiers de plusieurs pays européens arrivent vendredi à la rescousse de la France pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras, dans le sud-ouest (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France de Grèce et de Suède, a annoncé la Commission européenne. La Pologne a annoncé qu'elle allait dépêcher dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française.
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a remercié dans un tweet le président Emmanuel Macron.
"Comme en juillet, l'Italie reste solidaire avec la France. Plusieurs Canadairs arrivent pour soutenir les pompiers français et européens mobilisés sur notre territoire", a-t-il ajouté quelques heures plus tard.
Des feux font toujours rage en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés jeudi après-midi dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant. Ils devaient être sur le terrain vendredi à l'aube, a assuré à la presse Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Au total huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés jeudi.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/mlb/roc
Vendredi sera la journée la plus chaude de la semaine en France, les feux continuent #
Un avant-goût de 2050: la troisième canicule de l'année en France atteint son pic vendredi avec entre 38 et 41°C dans le pays, une chaleur qui épuise les centaines de pompiers français et désormais européens engagés d'est en ouest sur de multiples incendies.
Sur la zone du pire feu de forêt français du moment, près de Landiras, en Gironde, il devrait encore faire 37°C vendredi, après 41°C jeudi, où 1.100 pompiers combattent jour et nuit.
Pour les épauler, 361 pompiers européens - allemands, polonais, autrichiens ou roumains - ainsi que des Canadair italiens, grecs et suédois ont pris jeudi la route du sud-ouest.
Des pluies de cendres, un ciel orangé, l'air chargé d'une odeur de fumée... Cet incendie monstre - qui avait déjà noirci 14.000 hectares en juillet et en a ravagé 7.400 en deux jours - a poussé à l'évacuation de 10.000 personnes. Accrochés aux habitations vidées, des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers", peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, confie les yeux cernés Rémy Lahlay, pompier professionnel depuis 20 ans, venu en renfort depuis la Rochelle et habitué aux forêts de résineux, "mais là, on se fait déborder de partout".
Trois fois plus d'hectares en France ont brûlé que la moyenne annuelle des dix dernières années, et l'année est record dans l'Union européenne depuis le début des relevés en 2006.
Même le Jura, au climat normalement plus modéré, est frappé: depuis mardi, deux incendies ont dévoré environ 660 hectares de forêt dans le sud du département. Jeudi en fin d'après-midi, la progression de l'un des feux sur les communes de Vescles et Cernona pu être "ralentie" alors que l'autre, à une vingtaine de km au sud-ouest, a été "fixé", selon la préfecture.
Avant la tombée de la nuit, le feu continuait en revanche toujours de progresser en Isère sur la commune de Vif et en Ardèche près de Vallon-Pont d'Arc. Dans la Drôme, l'incendie n'était toujours pas fixé dans le massif du Diois à Romeyer.
Le soleil sera brûlant sur l'ensemble du pays vendredi, avec 19 départements du sud-ouest au Finistère placés en vigilance orange canicule par Météo-France.
Le seuil des 40°C n'avait été dépassé qu'une fois dans les années 1960 et une fois dans les années 1970 en France. Il est voué à devenir plus fréquent.
Le danger des canicules pour le corps est que les nuits restent chaudes et nous épuisent. Perpignan a déjà subi 42 nuits tropicales (plus de 20°C) cette année, contre en moyenne 15 dans les années 1960, selon Jean-Michel Soubeyroux de Météo-France.
L'été 2022 en France s'approche déjà de ce que serait "un été moyen du milieu de siècle" dans un des scénarios pessimistes du réchauffement climatique, dit-il à l'AFP.
Même dans un scénario intermédiaire, autour de 2050, les Lyonnais, par exemple, pourraient subir 35 nuits tropicales par an, au lieu de 14.
La sécheresse reste exceptionnelle dans le pays, après un mois de juillet où moins d'un centimètre de pluie est tombé en moyenne. Les nappes phréatiques se vident à un niveau préoccupant, a averti le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Il est interdit d'arroser sur une grande partie de la France et 73 préfets ont même interdit les prélèvements d'eau aux agriculteurs sur tout ou partie de leurs départements, une interdiction pas toujours respectée.
Sécheresse et canicule amoindrissent les rendements de nombreuses activités agricoles : arboriculture, maraîchage, céréales - avec des maïs qui sèchent sur pied, et les animaux d'élevage ne font pas exception. Une vache laitière produit par exemple 10 à 20% de lait lors de fortes chaleurs.
"Je suis du genre optimiste mais quand tu subis le Covid, puis une quatrième pandémie d'influenza aviaire, puis quatre épisodes de canicule et une sécheresse, c'est dur", confie un cultivateur des Landes, Michel Larrère.
Cette pluie tant attendue, par les pompiers comme par les autres habitants, arrivera par des orages vendredi soir sur les Alpes et les Pyrénées, mais seulement à partir de samedi soir sur le reste de la France.
bur-ico-bl-mgi/kd/alc
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron a été fixé jeudi soir après avoir brûlé plus de 750 hectares de végétation. La plupart des personnes évacuées pourront rentrer chez elles vendredi, a indiqué la préfecture.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé environ 660 hectares depuis mardi. Jeudi en fin d'après-midi, la propagation de l'un des feux a été "ralentie", l'autre étant "fixé", selon la préfecture.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi/alc/roc
Jura: la propagation de l'un des incendies "ralentie", près de 660 hectares brûlés #
Deux incendies de forêt ont dévoré environ 660 hectares depuis mardi dans le sud du Jura, où la progression de l'un des feux a pu être "ralentie" alors que l'autre est "fixé", a annoncé jeudi la préfecture.
"En fin d'après-midi, la propagation de l'incendie du secteur des communes de Vescles et de Cernon a été ralentie grâce à la mobilisation des sapeurs-pompiers et des agriculteurs" qui leur ont prêté main forte, indique-t-elle dans un communiqué.
"A 22h30, on estime à près de 500 hectares" la surface brûlée, a ajouté la préfecture, qui faisait état dans un précédent communiqué de 300 hectares ravagés pour ce seul incendie.
"L'intégralité de la commune de Cernon", où une coupure électrique "liée au feu" affecte 173 foyers, a été évacuée préventivement et environ "250 personnes ont été mises à l'abri, avec une proposition d'accueil" sur la base nautique de la commune voisine de Bellecin, selon la même source.
Les personnes évacuées seront informées "lorsque les conditions de sécurité seront réunies pour permettre leur retour à domicile", précise la préfecture.
Dans un précédent communiqué, elle avait décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
Durant l'après-midi, "des moyens aériens" ont permis de "freiner la propagation" : deux hélicoptères bombardiers d'eau ont ainsi réalisé 110 largages, "permettant de couper l'avancée du feu et diminuant nettement les volumes de fumée".
"A 19h00, quatre canadairs sont arrivés sur la zone de feu et se sont ravitaillés sur le lac de Vouglans", effectuant "23 largages de 6.000 litres", selon la préfecture. "Leurs frappes se sont concentrées sur la tête de feu, afin de permettre aux équipes au sol d'intervenir cette nuit et poursuivre les opérations d'extinctions", précise-t-elle.
L'autre feu, situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, est lui désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Au total, 153 sapeurs-pompiers sont mobilisés, issus du Jura et renforcés par des éléments de l'Ain, de Côte d'Or, du Doubs, du Haut-Rhin, de Moselle, de Saône-et-Loire et de l'Yonne.
De nouveaux renforts des départements de l'Ain, du Doubs, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire, du Territoire de Belfort sont arrivés jeudi en fin d'après-midi, précise la préfecture du Jura.
Ces deux incendies sont "les plus importants depuis les années 1990" dans le Jura, selon les pompiers. Le département est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a indiqué jeudi la préfecture du département.
Dans la soirée,elle a annoncé dans un communiqué sa décision "d'interdire l'usage des feux d'artifices dans l'ensemble du département pour une durée de 15 jours", ainsi que la vente de pétards.
ari-dsa/alc
Aveyron: l'incendie fixé, la plupart des évacuations levées #
L'incendie qui s'est déclaré lundi dans les villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, est désormais fixé, permettant à la plupart des personnes évacuées de rentrer chez elles vendredi, a indiqué la préfecture jeudi soir.
"Grâce à l'efficacité des actions menées sans relâche depuis lundi soir par les sapeurs-pompiers, le feu a été fixé à 21h40 sur l'ensemble de la zone", a écrit la préfecture de l'Aveyron dans un communiqué.
La plupart des logements évacués pourront être réinvestis dès vendredi, précise la préfecture, à l'exception de quatre lieux-dits de la commune de Mostuéjouls.
Jeudi soir, selon les pompiers, plus de 750 hectares de végétation, notamment des forêts de résineux, avaient été parcourus par les flammes, souvent dans des zones difficiles d'accès entre le causse de Sauveterre et les gorges du Tarn.
500 personnes avaient dû être évacuées par précaution de leurs habitations et de plusieurs campings du secteur mercredi soir. Déjà dans la nuit de lundi à mardi, 3.000 personnes avaient été évacuées.
L'incendie n'a fait aucun blessé.
Mercredi, un homme résidant dans le département de la Lozère a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
fby/dch
L'Europe vient en aide à la France pour lutter contre les feux #
Plusieurs pays européens vont venir à la rescousse de la France, où des pompiers allemands sont déjà arrivés jeudi, pour aider à lutter contre plusieurs incendies ravageant des forêts en proie à des vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un gigantesque brasier dans le sud-ouest du pays.
Des feux faisaient rage en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et un certain nombre de pays européens ont annoncé l'envoi de renforts. "L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et, dans les prochaines heures, la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", s'est réjoui, dans un tweet, le président Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu a ravagé en deux jours 7.400 hectares de forêts et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Dans cette zone, le ciel est est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules se sont présentés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions en provenance de Roumanie, de Pologne ou d'Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, un pompier professionnel arrivé de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras, dans le sud-ouest (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France de Grèce et de Suède, a annoncé la Commission européenne. La Pologne a annoncé qu'elle allait dépêcher dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française.
Au total, huit avions bombardiers d'eau et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a raconté à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là, on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même spectacle de désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
bur-ico/tsz/bat/bds/blb
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules sont arrivés. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi. Il a nécessité l'évacuation mercredi soir de 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi
L'Europe vole au secours de la Gironde et des Landes qui flambent #
L'Europe vole au secours de la France pour aider les pompiers qui luttent avec acharnement depuis deux jours contre la reprise spectaculaire d'un incendie en Gironde et dans les Landes, où de premiers renforts sont arrivés d'Allemagne jeudi.
Au total, 361 pompiers européens ont pris la route du sud-ouest de la France pour épauler les 1.100 pompiers qui combattent nuit et jour une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
"Le chantier", dans le jargon des soldats du feu, est colossal dans cette zone où le ciel est nappé d'un voile grisâtre, masquant quasi totalement le soleil brûlant.
Dans un large périmètre autour de Hostens (Gironde), où se sont rendus jeudi la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le feu, chaotique, a ravagé depuis maintenant deux jours 7.400 ha de forêts desséchées et forcé 10.000 personnes à quitter leur domicile, parfois pour la seconde fois depuis un mois.
Jeudi après-midi, 65 pompiers allemands et 24 véhicules. Des dizaines d'autres pompiers sont attendus dans les prochains jours avec leurs camions venus de Roumanie, Pologne, Autriche.
"Les Roumains et les Allemands seront sur le terrain demain matin à l'aube", a assuré à la presse Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde.
"Nous sommes tous des pompiers, et nous comprenons la situation. Ca doit être vraiment dur de combattre des feux de cette durée et de telle ampleur", a déclaré Simon Fritz, pompier professionnel venu de Bonn qui venait d'être salué d'un "welcome" par les autorités françaises.
Sur place, plusieurs habitations évacuées arboraient des témoignages de gratitude - "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peints sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, a confié à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahlay, pompier professionnel de la Rochelle, 20 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout : personne ne peut s'attendre à ça".
Au total, huit avions bombardiers d'eau (6 Canadairs, 2 Dash) et deux hélicoptères ont été mobilisés pour cette deuxième journée de lutte marquée par de nouveaux départs de feu, notamment à Saint-Symphorien (Gironde).
Et d'autres "batailles" attendent les pompiers dans les prochaines heures, notamment pour la sauvegarde de la commune forestière de Belin-Béliet mais aussi la défense de l'autoroute A63 entre Bordeaux et Bayonne, qui se trouve à une "distance dangereuse du feu", même si elle a été partiellement rouverte à la circulation.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne".
La Commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande de la France.
Ces renforts en avions et pompiers européens sont également attendus ailleurs en France pour aider à combattre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Outre la Gironde et les Landes, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi. Il a nécessité l'évacuation mercredi soir de 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls.
Dans le Jura, deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-neuf départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi après-midi en vigilance orange, le niveau d'alerte invitant les habitants à être "très vigilants".
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab-nal/ff/bpi
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", pour "repondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la réunion du comité de ressource en eau qui s'est tenue ce jeudi matin "n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"Il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
La préfecture de Haut-Rhin a confirmé dans un communiqué que "l'interdiction de l'arrosage des massifs et bacs à fleurs annuelles publics est confirmée pour les collectivités".
Arbustes et jeunes arbres échappent cependant à cette privation d'eau "car ils permettent de constituer des îlots de fraîcheur et représentent des investissements dans le cadre de l'adaptation au changement climatique", a ajouté la préfecture.
Parallèlement, l'Eurométropole de Strasbourg, dont certaines des 33 communes subissent des restrictions d'utilisation de l'eau similaires à celles en vigueur à Colmar, a annoncé jeudi soir dans un communiqué suspendre "l'arrosage des massifs floraux".
"Dans une démarche de responsabilité et de solidarité territoriale" entre ses communes, la collectivité présidée par Pia Imbs, proche des écologistes, "a souhaité inviter l'ensemble (de ses) communes à appliquer ces mêmes dispositions jusqu'à la levée des contraintes par la préfecture pour préserver" les ressources en eau, indique la collectivité, qui gère le réseau d'eau potable.
ari-dsa/vk
Jura: l'un des incendies progresse, 460 hectares de forêts et de broussailles brûlés #
Deux incendies de forêt ont ravagé depuis mardi 460 hectares dans le sud du Jura où l'un des feux a de nouveau progressé jeudi après-midi, nécessitant l'évacuation préventive d'un village de 250 personnes, a annoncé la préfecture.
"La propagation de l'incendie du secteur des communes de Vescles et de Cernon" s'est accélérée (jeudi) après-midi" et mobilise 90 sapeurs-pompiers et 28 engins, a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"L'intégralité de la commune de Cernon" a été évacuée "par mesure de prévention" et environ "250 personnes ont été mises à l'abri, avec une proposition d'accueil" sur la base nautique de la commune voisine de Bellecin, selon la même source, qui précise que des agriculteurs épaulent les pompiers "en noyant (des) lisières de forêt".
Dans un précédent communiqué, la préfecture du Jura avait décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
"A 17H30, 300 hectares ont brûlé", contre 250 en début d'après-midi, et une zone de 110 hectares "est encore menacée", selon la préfecture. Des coupures d'électricité interviennent sur le secteur pour sécuriser les largages par les deux hélicoptères bombardiers d'eau basés à Annecy et arrivés jeudi, selon la préfecture.
Elle avait évoqué dans un premier temps un seul appareil redéployé depuis le Maine-et-Loire où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
L'intervention de ces hélicoptères devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
De nouveaux renforts de l'Ain, du Doubs, de la Haute-Marne, de la Haute-Saône, de la Saône-et-Loire et du Territoire de Belfort sont attendus en fin d'après-midi, indique encore la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est en revanche désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" dans le Jura selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département.
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
ari-dsa/it
Vendée: enquête en cours après des dégradations contre deux réserves d'eau #
Une enquête, menée par la gendarmerie, est en cours pour identifier les responsables des dégradations commises dans la nuit de lundi à mardi sur deux réserves d'eau pour l'agriculture en Vendée, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de La Roche-sur-Yon.
Ces dégradations, commises dans les communes de Pouillé et Nalliers, au sud-est de la Roche-sur-Yon, ont été revendiquées par un groupe baptisé "Rivières en colère", dans un texte relayé par les écologistes des "Soulèvements de la terre".
"Nous avons découvert cette revendication mercredi par voie de presse. On ignore pour l'instant ce que regroupe cette organisation", a précisé à l'AFP le parquet de La Roche-sur-Yon.
A ce stade, "l'enquête de gendarmerie cherche à identifier les responsables", indique également le parquet.
"Les méga-bassines sont le pansement d'une agriculture-industrielle en bout de course. Une industrie qui, à la place de nous nourrir, tue les poissons et les abeilles", a écrit le groupe "Rivières en colère" dans son communiqué.
"Nous avons enfilé des gants et masqué nos visages, nous avons pris des pinces et des couteaux, et nous avons enlevé la bâche qui recouvrait deux méga-bassines", ajoutent-ils, accompagnant leur texte d'une photo des dégradations, prise de nuit.
"Ca correspond bien aux photos qu'on a, mais nous, de jour", a expliqué à l'AFP Arnaud Charpentier, le président du syndicat mixte Vendée-Sèvres-Autizes (SMVSA), qui est la collectivité propriétaire des installations.
M. Charpentier a indiqué que le SMVSA avait déposé plainte mercredi, insistant par ailleurs sur le fait qu'"à l'instant T, il n'y a pas de perte d'eau" dans les cuves.
Les ministres de l'Agriculture Marc Fesneau et de la Transition écologique Christophe Béchu avaient condamné "avec fermeté ces faits de vandalisme" dans un communiqué.
ard-faa/mcl/it
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage liées à la sécheresse, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", un "moyen citoyen de répondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la réunion du comité de ressource en eau qui s'est tenue ce jeudi matin "n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"Il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
La préfecture de Haut-Rhin a confirmé dans un communiqué que "l'interdiction de l'arrosage des massifs et bacs à fleurs annuelles publics est confirmée pour les collectivités".
Arbustes et jeunes arbres échappent cependant à cette privation d'eau "car ils permettent de constituer des îlots de fraîcheur et représentent des investissements dans le cadre de l'adaptation au changement climatique", a ajouté la préfecture.
ari/ha/dch
France: la sécheresse, un "coup de massue" pour les producteurs de maïs dans le sud-ouest #
Dans le sud-ouest de la France, en Gascogne, où il n'a "pas plu depuis le 28 juin", Michel Larrère ne met plus un pied dans ses champs de maïs pour ne pas "aller voir la misère", qualifiant la sécheresse actuelle de "coup de massue" pour la profession.
"Je suis du genre optimiste mais quand tu subis le Covid, puis une quatrième pandémie d'influenza aviaire (en six ans, Ndlr), puis quatre épisodes de canicule et une sécheresse... c'est dur !", commente cet agriculteur de 56 ans, installé, depuis 25 ans, dans le petit village de Montaut, dans le département des Landes (Sud-ouest).
Sur son exploitation de 98 hectares, 55 hectares sont consacrés au maïs, le reste aux légumes, tournesol et élevage de poulets.
L'irrigation est interdite, conformément aux restrictions émises par les autorités, et les plantes sont desséchées. Cette semaine encore, les températures grimperont jusqu'à 39 degrés.
La succession des vagues de chaleur depuis juin a condamné 60% de son rendement annuel, affirme Michel Larrère. "Six plantes sur dix n'ont pas d'épis", explique l'agriculteur en écartant les feuilles des tiges. Les rares épis qui ont poussé, sont pour certains rachitiques. Alors qu'il prévoit une récolte dans les prochains jours, un mois en avance, l'exploitant table sur une perte de 70.000 euros, "soit deux-tiers de ma culture et trois fois mon revenu annuel".
Un coup dur pour celui qui a déjà perdu 9.000 euros après deux premières vagues de grippe aviaire et qui a dû emprunter 15.000 euros cette année "pour ne pas vivre à découvert", dans l'attente d'indemnisations consécutives à l'épidémie de décembre.
Le quinquagénaire, par ailleurs responsable syndical localement, ne met plus un pied dans ses champs, à l'image de beaucoup de ses voisins, "j'évite d'aller voir la misère".
Selon lui, le moment de la récolte et des "remorques qui ne vont pas se remplir" sera un "coup de massue" pour nombre d'entre eux, "on a beau s'en douter, c'est toujours pire que ce à quoi on avait pensé".
Depuis sa terrasse, il peut voir ses champs de tournesol, très précoces et moins productifs, et un champ vierge. "Celui-là, je ne l'avais pas ressemé cette année et j'ai bien fait sinon, tous les soirs, j'aurais mangé avec vue sur un champ en souffrance."
Michel Larrère souhaiterait que cet été 2022, "encore plus fort que la canicule de 2003", mène à la création de retenues d'eau.
Selon des données du ministère de l'Agriculture, la région Nouvelle-Aquitaine est le premier producteur de maïs en France, avec 54% de sa production assurée par le seul département des Landes. Le maïs est une part essentielle de l'économie du département et notamment de Chalosse, un terroir situé non loin de l'Espagne, pour nourrir les canards et plus largement pour l'élevage. "Sans eau, notre zone agricole va disparaître", résume l'agriculteur.
Il dénonce des projets "dans les tuyaux depuis 15 ans" mais bloqués pour "des raisons environnementales, des études d'impact ou la découverte d'écrevisses à patte blanche", ironise-t-il. "Aucun politique ne veut se lancer, ça n'avance pas", regrette l'agriculteur.
Dans les faits, ces projets de retenue d'eau ou de lacs artificiels, qui permettraient de stocker l'eau l'hiver, se heurtent à l'hostilité d'associations environnementales et citoyens, qui prônent une meilleure adaptation des pratiques agricoles au réchauffement climatique, et des cultures moins gourmandes en eau.
Ainsi, en juin 2020, 21 projets sur 34 sur le bassin Aquitaine (deuxième plus grand bassin sédimentaire de France, situé dans le Sud-Ouest) étaient en contentieux judiciaire dans le sud-ouest, selon un rapport parlementaire.
Pire. Un homme est décédé, en 2015, lors d'une mobilisation contre un projet de barrage à Sivens, dans le département voisin du Tarn.
"Il fait de plus en plus chaud et on est en train de réfléchir à comment diviser une même bouteille d'eau alors qu'il nous en faut une deuxième", se désole l'agriculteur.
cas/ff/rhl/bat/cm
Canicule: la Haute-Vienne passe en vigilance orange, 19 départements en tout #
La Haute-Vienne passe en vigilance orange canicule, a indiqué jeudi Météo-France, et rejoint 18 autres départements déjà en alerte, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne.
"Ce matin, les températures minimales sont restées élevées sur les départements en vigilance orange, généralement comprises entre 18 et 22 degrés", indique Météo-France dans son bulletin. Pour l'après-midi, "on relève déjà à 15 heures des températures comprises entre 35 et 39 °C sur toute la Nouvelle-Aquitaine, la Vendée et la Loire-Atlantique, l'ouest de l'Occitanie et en vallée du Rhône" et "on s'approche des 40 °C localement de la Gironde aux Pyrénées-Atlantiques".
La France traverse actuellement son troisième épisode caniculaire de l'été, "d'intensité moindre que ceux de juin et juillet derniers, mais plus durable à l'échelle du territoire national", rappelle Météo-France.
Vendredi sera la journée la plus chaude, précise Météo-France, avec "très localement 41 °C de la Vendée à la Nouvelle-Aquitaine, à l'Occitanie et à la vallée du Rhône".
Cet épisode de canicule prendra fin avec des orages par "la façade ouest dans la soirée de samedi à dimanche" qui se généralisera "dimanche à l'ensemble du pays".
Côté sécheresse, 93 départements sont concernés par une restriction au-delà de la vigilance sur au moins une partie de leur territoire. Le nombre de départements en situation de crise, le niveau le plus élevé, est passé à 73, tandis que 17 départements sont en alerte renforcée, trois en alerte et trois, Paris, la Seine-Saint-Denis, et les Hauts-de-Seine, en simple vigilance, selon le ministère de la Transition écologique.
laf/jbo/vk
Une situation "préoccupante" des nappes phréatiques en juillet, avertit le BRGM #
La situation est "préoccupante" pour un grand nombre de nappes phréatiques en France métropolitaine en juillet, en raison d'une recharge en eau "nettement inférieure à la normale" pendant l'hiver et de la sécheresse historique en cours, selon le bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publié jeudi.
"En juillet, la vidange se poursuit et l'ensemble des nappes observent des niveaux en baisse", indique le BRGM. "Ce constat n'est pas étonnant, compte tenu de l'absence de précipitations", selon l'établissement public français géologique, qui note toutefois que le niveau de la vidange ralentit "sur de nombreuses nappes, conséquences probables des pluies de fin juin et de la diminution des prélèvements" grâce aux restrictions ordonnées dans la quasi-totalité des départements.
"La situation demeure cependant préoccupante pour un grand nombre de nappes qui affichent des niveaux bas à très bas", en particulier dans le "centre-ouest (Poitou, Brenne, Maine, Touraine)" et dans le "sud-est (Bas-Dauphiné, Provence et Côte d'Azur)".
"Les niveaux sont peu satisfaisants", insiste le BRGM.
Juillet 2022 a été en France le mois avec le moins de précipitations (9,7 millimètres) depuis mars 1961 (7,8 mm), et le mois de juillet le plus sec jamais enregistré par Météo-France, les relevés remontant à 1959.
Malgré des orages et de la pluie attendue à partir de dimanche, ces "pluies ne devraient pas réussir à s'infiltrer en profondeur", les sols trop secs favorisant le ruissellement, explique le BRGM.
laf/bl/ico
"On se croirait en Californie", en Gironde, les pompiers face à un feu "jamais vu" #
"On se croirait en Californie" : à Hostens (Gironde) dont la forêt alentour est ravagée par les flammes, les pompiers luttent contre un feu "jamais vu" en espérant une précieuse alliée, la pluie.
"19 ans, premier baptême. Et bé, ça commence fort!", s'amuse un vieux monsieur bénévole, au crâne chauve et à l'accent local, à l'adresse de Bastien, jeune sapeur-pompier du Var qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Engagé depuis deux ans, le pompier se repose dans le PC sécurité, café à la main et visage crispé pour sa première mission hors de son département.
Le jeune homme a "l'excitation" d'aller au plus près des flammes mais hésite encore à se dire confiant.
Car pour ces pompiers venus de toute le France, le défi est de taille, presque inédit.
Mardi matin, ils étaient 1.100 appelés en renfort pour éteindre la reprise de feu qui ravage le sud de la Gironde et le nord des Landes depuis mardi, brûlant 6.800 hectares en 48 heures.
Une "mobilisation sans pareille" depuis 1949 et l'incendie historique qui avait brûlé 50.000 hectares et tué 82 personnes à Saucats, à quelques km de là, rappelle à l'AFP Jean-Luc Gleyze, le président des pompiers de Gironde et patron (PS) du département.
Selon lui, la reprise d'incendie s'est propagée à une vitesse de six à sept km/h dans le massif, soit trois fois plus vite que l'incendie qui a ravagé 14.000 hectares en juillet dans la zone.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indique les yeux cernés Rémy Lahlay, pompier professionnel depuis 20 ans, venu en renfort depuis la Rochelle et habitué aux forêts de résineux, "mais là, on se fait déborder de partout".
Le feu a ravagé plus de 6.000 hectares en 24 heures.
"Du jamais vu" pour M. Lalhay, chargé de sécuriser les maisons d'habitants évacués, à proximité de parcelles aux pins carbonisés, où seul le sommet arbore encore quelques aiguilles vertes.
Les soldats du feu sur place évoquent des flammes jusqu'à 40 mètres, avec un feu "chargé de combustible" par ces résineux à sec, "qui chauffe, pyrolise énormément, créant un vent tourbillonnant avec lequel le feu s'attise lui-même".
"Avec la tourbe, les feux progressent en sous-terrain, donc on éteint un bout, et ça peut ressortir et remettre le feu 200 m plus loin", raconte médusé Ludovic qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, 48 ans, pompier volontaire des Deux-Sèvres plutôt "habitué aux feux de cultures".
Pour Stéphane qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, pompier professionnel expérimenté des Bouches-du-Rhône, les yeux rougis par 48 heures sans sommeil, la "priorité, c'est protéger les biens et les personnes. Le reste, aller chercher le feu là où il est, c'est très compliqué".
Seuls "beaucoup de jours de pluie", cette précieuse et unique "alliée", permettront de mettre fin à cet incendie "aux superficies monstrueuses", estime ce pompier qui intervient au coeur du feu à bord de camions de 6.000 litres.
Mais selon Jean-Luc Gleyze, ces "pluies massives" n'interviendront "probablement" qu'à l'automne sur le massif pour "éteindre véritablement" cet incendie "hors normes".
tsq/ff/vk
Jura: plus de 400 hectares de forêts et de broussailles brûlés, un incendie spectaculaire en cours #
Deux incendies de forêt ont ravagé plus de 400 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, la propagation de l'un d'entre eux s'étant "accélérée", a annoncé la préfecture jeudi après-midi.
La préfecture a décrit "un nuage de fumée, visible à plusieurs dizaines de kilomètres, recouvrant une grande partie du sud du département" et accompagné d'une "odeur de brûlé pouvant incommoder les habitants de la zone".
90 sapeurs-pompiers et 28 engins sont désormais à pied d'oeuvre pour tenter de maîtriser ce feu de forêt actif depuis mardi entre Vescles et Cernon et qui continue de se propager vers le nord après avoir brûlé 250 hectares, dont 80 au cours de la matinée de jeudi a précisé la préfecture.
Deux hélicoptères bombardiers d'eau basés à Annecy sont arrivés sur place jeudi midi. La préfecture avait dans un premier temps évoqué un seul appareil redéployé depuis le Maine-et-Loire où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Leur intervention devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
De nouveaux renforts terrestres étaient aussi attendus de l'Ain et de la Haute-Saône, le vent et la chaleur n'aidant pas à contrôler la situation.
La trentaine d'habitants d'un hameau situé sur la commune de Cernon étaient en cours d'évacuation jeudi à la mi-journée par la gendarmerie et les autorités municipales.
"Les routes départementales D60 et D99 sont toujours coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" tout comme le sentier de Grande randonnée GR9, a indiqué la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Le travail d'extinction et de nettoyage effectué pendant la nuit par les pompiers et les agriculteurs a permis de maîtriser le sinistre, toujours selon la préfecture. Jusqu'à 60 sapeurs-pompiers et 24 engins ont été engagés sur ce feu.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département.
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
La centaine d'habitants d'un hameau de la petite commune de Mortagne qui avaient été évacués préventivement mercredi ont pu regagner eux aussi leurs habitations, épargnées par les flammes.
ari/ha/it
Sécheresse: Colmar en appelle à la population et aux restaurateurs pour sauver ses fleurs #
Face aux interdictions d'arrosage liées à la sécheresse, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux "fonds de carafe", un "moyen citoyen de répondre à l'absurdité administrative".
"J'invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches", a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.
La ville jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.
Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l'arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l'eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.
La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d'obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les "investissements en main d'oeuvre et en végétaux" et en défense d'un "secteur économique déjà touché par la crise de la COVID".
Mais la "réunion du comité ressource en eau qui s'est tenue ce (jeudi) matin n'a pas permis d'avancer sur le sujet", a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant "l'absurdité de la réglementation", le maire a cité l'exemple d'une commune limitrophe de Colmar, alimentée "par le même puits" et où l'arrosage demeure permis.
"Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles", a également fait valoir M. Straumann auprès de l'AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d'arrosage économe en eau.
"Il nous faut 15 mètres cubes d'eau par jour, c'est rien du tout pour une ville de 70.000 habitants", a-t-il encore affirmé.
Contactée par l'AFP, la préfecture de Haut-Rhin a indiqué ne pas être en mesure de confirmer ces informations dans l'immédiat.
ari/ha/vk
Renforts européens contre les feux qui se multiplient en France, gigantesque brasier en Gironde #
La France va bénéficier de renforts européens pour aider les pompiers à lutter contre les incendies qui se multiplient dans des forêts desséchées par un manque de pluie historique, en particulier dans les Landes et la Gironde où s'est rendue jeudi Elisabeth Borne.
Outre la reprise du gigantesque incendie de Landiras, le feu qui s'est déclaré lundi dans l'Aveyron était toujours actif jeudi après-midi, contraignant 500 vacanciers et habitants de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls à être évacués mercredi soir.
L'un des deux incendies de forêt qui ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi était toujours en cours jeudi matin. En revanche, les deux principaux feux qui ont parcouru plus de 1.500 hectares sont désormais fixés dans le Maine-et-Loire.
La commission européenne a annoncé l'envoi de quatre avions de la flotte de l'UE contre les incendies depuis la Grèce et la Suède pour répondre à la demande des autorités françaises.
Emmanuel Macron a remercié dans un tweet la "solidarité européenne", louant également l'arrivée de l'aide de l'Allemagne, de la Pologne, de la Roumanie et de l'Autriche.
Varsovie avait annoncé qu'elle allait envoyer 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, qui devraient arriver vendredi midi avec 49 véhicules, selon l'Elysée. L'Allemagne envoie 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
A Hostens (Gironde), où se sont rendus la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras (14.000 hectares déjà brûlés en juillet).
Interrogée sur les critiques concernant le manque de moyens aériens, la cheffe du gouvernement a souligné que la flotte d'hélicoptères bombardiers d'eau était passée de deux en juillet à neuf aujourd'hui et "onze en fin de la semaine".
Gérald Darmanin avait annoncé mercredi le renforcement de "plus de 1.000 sapeurs-pompiers".
Il avait par ailleurs indiqué soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 8H00 et 9H00 mercredi.
Quelque 6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, obligeant 10.000 personnes à être évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la deuxième fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "Merci pour nos maisons" ou "Merci les pompiers" peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... Pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là, on se fait déborder de partout: personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse et les températures caniculaires et un air très sec créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, des températures atteignant 35°C à 39°C sont attendues, voire localement jusqu'à 40°C en Nouvelle-Aquitaine.
Le reste du pays n'est pas épargné avec 31°C à 36°C attendus sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Sud-Est.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, voire 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes, soit plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
La pluie n'est pas attendue avant dimanche.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
La multiplication, l'allongement et l'intensification des vagues de chaleur sont la conséquence la plus immédiate du réchauffement climatique, selon les scientifiques, qui estiment qu'en Europe, le nombre de décès liés au "stress thermique" pourrait doubler au cours du siècle.
bur-tsq-bod-bap-ib-pab/npk
Des renforts européens contre les feux en France #
Plusieurs pays européens vont envoyer des renforts pour aider les pompiers français qui luttaient jeudi contre plusieurs incendies ravageant des forêts desséchées par les vagues de chaleur et une sécheresse historique, dont un feu gigantesque dans le sud-ouest du pays.
Jeudi matin, plusieurs feux faisaient rage en France: en Gironde (sud-ouest), dans le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Face à ces incendies, la France a appelé à l'aide et plusieurs pays européens ont annoncé l'envoi de renforts. "L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", s'est réjoui, dans un tweet, le président Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
En outre, quatre avions de la flotte de l'Union européenne contre les incendies ont été envoyés en France depuis la Grèce et la Suède, a annoncé la Commission. La Pologne a annoncé qu'elle allait envoyer dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour aider dans le sud, dès vendredi midi selon la présidence française. L'Allemagne envoie elle 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
Sur le terrain, les moyens ont déjà été renforcés avec "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et deux hélicoptères bombardiers d'eau", a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui soupçonne par ailleurs un acte d'incendiaires dans le Sud-Ouest.
C'est justement dans le département de la Gironde, dans le sud-ouest du pays, que le feu est le plus spectaculaire: 6.800 hectares ont été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, un mois après l'incendie monstre qui avait déjà noirci 14.000 hectares.
Au total, 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans le département voisin des Landes, pour la seconde fois pour certains.
Soucieuse de montrer la mobilisation du gouvernement, la Première ministre Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur étaient jeudi en Gironde, à Hostens.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Alors que la région vit son deuxième incendie en un mois, plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles avec les mots "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait à l'AFP, les yeux cernés, Rémy Lahay, pompier professionnel depuis 20 ans. "Mais là on se fait déborder de partout".
La sécheresse qui sévit sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche en France.
Dans le centre du Portugal, même désolation: plus de 1.500 pompiers étaient jeudi mobilisés pour venir à bout d'un feu de forêt qui ravage depuis plusieurs jours le parc naturel de la Serra da Estrela, détruisant quelque 10.000 hectares, selon des données européennes.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler, voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis mars 1961.
Dix-huit départements, du Sud-Ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, étaient jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme à la mi-juillet.
Il fera jeudi entre 35 et 39 degrés dans le sud-ouest, selon le prévisionniste Météo-France, avec localement des pointes à 40 degrés Celsius sur la côte, mais le reste du pays ne sera pas épargné, avec 31 à 36 degrés.
bur-ico/tsz/bat/sg
Renforts européens contre les feux qui se multiplient en France, gigantesque brasier en Gironde #
Six pays européens vont envoyer des renforts pour aider les pompiers qui luttent particulièrement dans les Landes et la Gironde, où est arrivée Elisabeth Borne, contre les feux dans des "conditions climatiques extrêmes", alors que les brasiers se multiplient en France dans des forêts desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
L'un des deux incendies de forêt qui ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, était toujours en cours jeudi matin. Et 500 vacanciers et habitants des villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, ont été évacués mercredi soir, l'incendie qui s'est déclaré lundi étant toujours actif.
Dans le Maine-et-Loire, les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Emmanuel Macron a loué la "solidarité européenne", annonçant l'arrivée de l'aide de "l'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche". "Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l'être, puis reconstruire: personne ne sera oublié", a-t-il ajouté sur Twitter.
Quatre avions de la flotte de l'UE ont été envoyés en France depuis la Grèce et la Suède, a aussi annoncé la Commission européenne.
La Pologne avait annoncé qu'elle allait envoyer 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, qui devraient arriver vendredi midi selon l'Elysée. L'Allemagne envoie 64 pompiers et 24 véhicules prévus dès jeudi soir.
A Hostens (Gironde), où sont arrivés la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet (14.000 hectares brûlés).
Quelque 6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, 10.000 personnes évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la deuxième fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, plus à l'est, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait les yeux cernés à l'AFP Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là on se fait déborder de partout. Personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse qui sévit toujours sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, 35 à 39 degrés sont attendus, localement jusqu'à 40 degrés en Nouvelle-Aquitaine, mais le reste du pays n'est pas épargné avec 31 à 36 degrés sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA.
Plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, mais il y aurait plutôt de l'ordre de 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
En Gironde et dans les Landes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Le ministre a par ailleurs dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé à ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son ) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
bur-tsq-bod/ff/sp/rhl
Jura: 330 hectares de forêts et de broussailles brûlés, un incendie toujours en cours #
Deux incendies de forêt ont ravagé plus de 330 hectares dans le sud du Jura depuis mardi, l'un d'eux étant toujours en cours jeudi matin, a annoncé la préfecture.
80 sapeurs-pompiers et 24 engins sont à pied d'oeuvre pour maîtriser ce feu de végétation actif depuis mardi à Vescles et qui continue de se propager vers le nord après avoir brûlé 170 hectares, a précisé la préfecture.
Un hélicoptère bombardier d'eau était attendu à la mi-journée en provenance du Maine-et-Loire, où les deux principaux feux qui ont ravagé plus de 1.500 hectares sont désormais fixés.
Son intervention devrait faciliter les opérations de lutte au sol contre cet incendie qui se propage dans une zone accidentée où les secours progressent difficilement.
"Les routes départementales D60 et D99 sont toujours coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" tout comme le sentier de Grande randonnée GR9, a indiqué la préfecture.
A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, dans le secteur de Cornod et Vosbles-Valfin, le feu est désormais fixé, après avoir réduit en cendres 160 hectares.
Le travail d'extinction et de nettoyage effectué pendant la nuit par les pompiers et les agriculteurs a permis de maîtriser le sinistre, toujours selon la préfecture. Jusqu'à 60 sapeurs-pompiers et 24 engins ont été engagés sur ce feu.
Une trentaine d'habitants évacués mercredi d'un hameau environnant "par mesure de prévention" ont finalement pu regagner leurs habitations le soir-même.
Sur les deux incendies, "les plus importants depuis les années 1990" selon les pompiers, les soldats du feu ont pu compter sur l'appui de renforts venus de sept départements du centre et de l'est de la France. Le Jura est classé au niveau ultime de la sécheresse depuis le 1er août, en situation de "crise".
Dans les Vosges, le feu qui a brûlé 30 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, est désormais fixé, a annoncé jeudi la préfecture du département
Une centaine de pompiers et 30 engins sont toujours sur place pour traiter les points chauds et les lisières de feu. Ils devaient également être appuyés par un hélicoptère bombardier d'eau dans la journée.
La centaine d'habitants d'un hameau de la petite commune de Mortagne qui avaient été évacués préventivement mercredi ont pu regagner eux aussi leurs habitations, épargnées par les flammes.
ari/ha/sp
Incendies: cinq pays européens viennent en aide à la France, annonce Macron #
L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et l'Autriche aident ou vous aider la France "dans les prochaines heures" à faire face aux incendies qui ravagent notamment le sud-ouest du pays, a annoncé jeudi le président français, saluant la "solidarité européenne".
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a tweeté Emmanuel Macron. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
vl/ib/sp/bat
Incendies: cinq pays européens viennent en aide à la France, annonce Macron #
L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie et l'Autriche aident ou vont aider la France "dans les prochaines heures" à faire face aux incendies qui ravagent notamment la Gironde dans le sud-ouest du pays, a annoncé jeudi Emmanuel Macron, saluant la "solidarité européenne".
"L'Allemagne, la Grèce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et l'Autriche: nos partenaires viennent en aide à la France face aux incendies", a tweeté le président. "Merci à eux. La solidarité européenne est à l'oeuvre !", a-t-il ajouté.
vl/ib/sp
Aveyron: l'incendie reste actif, de nouveaux évacués #
Cinq cents vacanciers et habitants des villages de Rivière-sur-Tarn et Mostuéjouls, dans l'Aveyron, ont été évacués mercredi soir, l'incendie qui s'est déclaré lundi étant toujours actif, a-t-on appris auprès de la mairie de Mostuéjouls et des pompiers.
Déjà dans la nuit de lundi à mardi, 3.000 personnes avaient été évacuées par précaution de plusieurs campings des Gorges du Tarn et de ces deux villages.
Plus de 715 hectares de végétation, notamment des forêts de résineux, ont été parcourus par les flammes, souvent dans des zones difficiles d'accès entre le causse de Sauveterre et les gorges du Tarn, ce qui complique l'action des 500 pompiers mobilisés.
"Le feu n'est pas fixé et reste inaccessible à nos moyens terrestres, c'est un relief très escarpé. Nous sommes dans un périmètre contenu, mais le risque d'évolution n'est pas exclu. Le flanc droit est encore assez actif, il évolue lentement. On met tout en oeuvre pour empêcher qu'il descende aux villages", a précisé à l'AFP le capitaine Jordan Dieudonné, des pompiers de l'Aveyron.
Les habitants évacués mercredi soir l'ont été "pour qu'ils ne soient pas incommodés par les fumées", ajoute l'officier.
A ce stade, l'incendie n'a pas fait de blessés et aucun bâtiment n'a été endommagé.
Mercredi, un homme résidant dans le département de la Lozère a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie". Il est soupçonné d'avoir accidentellement déclenché l'incendie, quand une partie métallique de sa remorque a provoqué des étincelles en raclant le sol, mettant le feu à la végétation sur le bord de la route.
Les personnes évacuées ont été accueillies dans des centres d'hébergement installés dans des salles communales.
ap/rhl
La Gironde lutte contre le feu, les brasiers se multiplient lors d'un été hors norme #
Les pompiers des Landes et de Gironde, où est arrivée Elisabeth Borne, continuaient jeudi à affronter des "conditions climatiques extrêmes" dans leur lutte contre le feu, alors que les brasiers se multiplient en France dans des forêts desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
Selon l'Elysée, Emmanuel Macron "reste très mobilisé et suit la situation des incendies de près". Il a par ailleurs tweeté en évoquant les personnes sinistrées : "Sauver toutes les vies, sauver tout ce qui peut l'être, puis reconstruire : personne ne sera oublié".
A Hostens (Gironde), où sont arrivés la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales, les pompiers ont poursuivi leur lutte contre une reprise de feu du gigantesque incendie de Landiras en juillet (14.000 hectares brûlés).
6.800 hectares avaient été ravagés depuis mardi, selon un dernier bilan, 10.000 personnes évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
Jeudi matin, un voile de fumées sombres couvrait une partie du ciel en direction du sud-ouest, où les feux ont progressé dans la nuit.
Sur la D110, l'unique route ouverte à la circulation, plus à l'est, quelques braises encore fumantes persistaient dans des parcelles de pins à moitié brûlés, dont seule la tête gardait son vert.
Plusieurs habitations évacuées arboraient des banderoles "merci pour nos maisons", "merci les pompiers", peintes sur des draps blancs.
"On se croirait en Californie, c'est gigantesque... pourtant il y a une culture du feu de forêt" localement, indiquait les yeux cernés à l'AFP Rémy Lahay, pompier professionnel de la Rochelle, 22 ans de carrière, "mais là on se fait déborder de partout. Personne ne peut s'attendre à ça".
La sécheresse qui sévit toujours sur la région et les températures caniculaires, se conjuguant avec un air très sec, créent toujours un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon la préfecture de Gironde.
Dans le Sud-Ouest, selon Météo-France, 35 à 39 degrés sont attendus, localement jusqu'à 40 degrés en Nouvelle-Aquitaine, mais le reste du pays n'est pas épargné avec 31 à 36 degrés sur la moitié nord, ainsi que dans le Languedoc-Roussillon, en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA.
En tout, plus de 40.000 hectares ont déjà brûlé cette année en France selon la sécurité civile, ou plutôt de l'ordre de 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes : c'est dans tous les cas plus de trois fois la moyenne annuelle des dix dernières années, à l'image d'autres pays comme l'Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
En Gironde et dans les Landes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
La Pologne a annoncé qu'elle allait envoyer dès jeudi 146 sapeurs-pompiers pour combattre les incendies dans le sud, après l'appel à l'aide lancé par la France.
Le ministre a par ailleurs dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
Dans les Landes, l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers".
Selon le gestionnaire d'autoroute Vinci, la barrière de péage du Biriatou a été un temps fermée aux poids lourds en direction de Bordeaux. Interrogé à ce sujet, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a dit qu'il allait "entrer en contact avec (son ) homologue pour voir ce qui peut être fait".
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
bur-tsq-bod/ff/sp
Sécheresse: dans le Nord, le boom des piscines privées interroge #
"Enfant, jamais je n'aurais imaginé avoir une piscine !", s'émerveille Clotilde en aspergeant son neveu dans le bassin familial flambant neuf, à Verlinghem (Nord). Favorisées par la hausse des températures, ces constructions se multiplient dans les Hauts-de-France, suscitant des interrogations au moment où la France manque d'eau.
Brassards orange et rire éclatant, Basile, 3 ans, tournoie au-dessus de l'eau dans les bras de son père. "Cette piscine, ça donne une autre dynamique à la vie de famille", raconte Clotilde Sanz. Pour elle, ses soeurs, leurs enfants, la maison parentale est depuis quelques mois "encore plus un lieu de vie, de retrouvailles".
Né du confinement, "ce projet nous change la vie. Dès le réveil, on est en vacances !", s'enthousiasme son père, Frédéric Sanz, qui hésitera désormais "beaucoup plus" à voyager l'été.
"Depuis la crise du Covid-19, on a multiplié nos ventes par sept", confirme Vincent Brisse, directeur commercial de "Sensassion Piscine", leur installateur. "Quand j'ai commencé en 2003, on en vendait une vingtaine par an. Aujourd'hui, c'est plus d'une centaine".
Selon la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), sur les 3,2 millions de piscines privées existant en France fin 2021, 135.000 étaient dans les Hauts-de-France, contre moins de 30.000 en 2005.
Seules 7% des maisons individuelles en sont aujourd'hui équipées dans la région, mais la hausse des températures aide "le marché à se développer", observe la déléguée générale de la FPP Joëlle Pulinx-Challett.
"Les piscines sont aussi devenues plus petites, moins chères", offrant "la possibilité à une clientèle moins aisée d'y accéder", note Laurent Piette, vendeur de piscines "en kit".
Dans un jardin à la pelouse brûlée à Leforest (Pas-de-Calais), il aide un client à finaliser son bassin. Cette partie du département n'est pas encore placée en "alerte sécheresse", laissant la possibilité de le remplir.
"C'est toujours au pied du mur qu'on agit. Les mesures de restriction devraient être prises bien en amont", déplore Arnaud Gauthier, enseignant-chercheur dans le domaine de l'eau à l'Université de Lille.
A l'heure où la France connaît sa pire sécheresse depuis 1959, "construire des piscines relève du non-sens", tranche-t-il. Quelques communes françaises "réfléchissent même activement à modifier les plans locaux d'urbanisme pour limiter leur construction", note-t-il.
En 2020, chaque Français a consommé 148 litres d'eau potable par jour en moyenne (54 m3/an), selon l'observatoire national des services de l'eau et d'assainissement (Sispea). Avec d'importantes disparités géographiques: 232 litres dans les Alpes-maritimes, contre 116,6 dans le Nord. "Le climat, l'impact potentiel des piscines", l'expliquent en partie, selon Sispea.
"Les piscines privées représentent 0,1% de la consommation totale d'eau en France", réplique Joëlle Pulinx-Challett. Si le premier remplissage est consommateur (45 m3 environ), l'eau n'est renouvelée que d'un tiers chaque année.
"Cela peut représenter 15% de la consommation d'une famille", analyse Nicolas Roche, chercheur au Centre Européen de Recherche et d'Enseignement de Géosciences de l'Environnement (CEREGE). Mais "arroser sa pelouse de 100 m2 pendant un mois consommera dix fois plus", ajoute-t-il, appelant à "éviter la politique du bouc émissaire".
L'eau, essentielle à toutes les activités, sera plus rare à l'avenir et "des usages prioritaires doivent être désignés" localement, souligne-t-il. Il appelle à "donner une valeur environnementale à l'eau", avec un prix fluctuant l'été, "lorsqu'elle est moins disponible", et en fonction des usages, "essentiels" ou "récréatifs".
Dans le bassin Artois-Picardie, "le volume annuellement disponible est aujourd'hui totalement utilisé, on n'a plus de marge", alerte le directeur de l'Agence de l'eau régionale, Thierry Vatin. Un tiers est consommé durant l'été, majoritairement pour l'agriculture, dont les besoins grandissent. "Avec des excès d'usages récréatifs en plus, on surexploite."
"On a l'objectif de réduire de 10% la consommation d'ici six ans", indique-t-il. Le partage entre types d'usagers doit être prochainement tranché au sein de "commissions locales" incluant toutes les parties. "Tous devront faire des économies."
Certains élus plaident pour une tarification progressive: un volume d'eau gratuit pour les besoins essentiels, puis un prix élevé au-dessus d'un certain seuil.
eva/zap/sp
Les Français grands adeptes des piscines privées #
Avec une piscine privée pour un peu plus de vingt et un habitants, les Français font figure d'adeptes du bassin, révélant la "démocratisation" du secteur depuis plusieurs années, souligne la Fédération des professionnels de la piscine (FPP).
La France compte environ 3,2 millions de piscines privées dont 1,55 million de piscines enterrées et 1,64 million de piscines hors-sol, selon les derniers chiffres de la FPP publiés en avril, réaffirmant la position de la France comme leader européen dans la construction de bassins.
En 2021, le parc a augmenté de 244.000 piscines et le chiffre d'affaires des pisciniers a bondi de 32% sur un an, "grâce à l'effet +booster+ du Covid et une météo favorable", indique à l'AFP Joëlle Pulinx Challet, déléguée générale de la FPP, qui regroupe plus de 1.400 entreprises françaises spécialistes de la piscine et du spa.
En 30 ans, la taille des bassins est passée de plus de 70m3 à 43m3, souligne-t-elle, et le prix moyen est actuellement de 24.000 euros selon les niveaux d'équipements et les régions.
Le marché des piscines privées s'est "démocratisé" ces dernières années, avait indiqué en avril le président de la FPP, Stéphane Figueroa.
Selon une enquête menée par le cabinet Decryptis en février et mars 2022 pour le compte de la FPP auprès d'un échantillon de 18.000 foyers habitant une maison individuelle, la part des ouvriers, agriculteurs et employés possédant une piscine enterrée aurait bondi de "10% en quatre ans", passant de 14,1% des propriétaires de piscines en 2017 à 24,7% en 2021.
Celle des entrepreneurs et des cadres est, de son côté, restée "stable" ces dernières années, à 41,6% en 2021, selon l'étude de Decryptis.
En revanche, les retraités sont désormais "moins représentés" parmi les possesseurs de piscines enterrées à domicile: ils étaient 33,7% en 2021 contre 40,1% en 2017.
A l'heure où la France fait face à une sécheresse historique, "l'utilisation en eau d'une piscine représente en moyenne 15m3 par an, soit autant que pour produire 1kg de viande de boeuf", se défend Mme Pulinx Challet, qui ajoute: "En 25 ans, elle a même été réduite de 45%".
La déléguée générale attribue cette baisse au fait que "les clients ne vident plus leurs piscines entièrement, chaque année, comme autrefois", mais aussi à "l'utilisation des couvertures pour éviter l'évaporation" ou encore "la mise en place de cuves pour récupérer l'eau".
"La totalité des piscines ne représentent que 0,12% de la consommation annuelle d'eau de la France", argue-t-elle encore, évoquant "un impact très faible" des piscines sur l'utilisation en eau dans le pays.
Les systèmes de chauffage ont, eux aussi, vu leur consommation diminuer, par un facteur de quasiment 10 en 35 ans, selon des estimations. Ces systèmes consommaient environ 15.000 kW/h par an en 1980, contre 1.570 kW/h/an en 2015.
Enfin, des améliorations technologiques sur les pompes de filtration ou encore les éclairages ont également permis de diminuer la facture énergétique des piscines.
rbj/jbo/npk
Incendie en Gironde: 6.800 hectares de forêt brûlés #
Près de 6.800 hectares de forêt de pins étaient partis en fumée jeudi matin après des reprises de feu mardi après-midi du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), a annoncé la préfecture de Gironde.
"Près de 1.100 sapeurs-pompiers sont engagés", a ajouté la préfecture, précisant que des "renforts supplémentaires" étaient encore attendus sur les lieux.
Le bilan de cet incendie, qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi, s'est donc alourdi de 600 hectares de pins brûlés dans la nuit, dans le secteur de Hostens, à la frontière avec le département des Landes, également rattrapé par les flammes, portant le total à 6.800 hectares.
"Nous avons lutté toute la nuit", a précisé jeudi matin le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse du service départemental d'incendie et de secours de Gironde (Sdis 33). "C'est un feu qui s'est propagé extrêmement rapidement la première nuit, et qui a progressé (cette nuit) plutôt vers le nord, vers le bourg de Belin-Béliet".
Jeudi matin, il "progresse dans toutes les directions, le vent est assez peu établi pour le moment, il va se lever au cours de la journée. On nous annonce un vent qui pousserait le feu vers le sud-ouest mais nous avons appris à être prudents".
La sécheresse sévit toujours sur la région, et les températures caniculaires qui "devraient se maintenir jusqu'à samedi et se conjuguent avec un air très sec" créent un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon un communiqué de la préfecture, qui évoque la végétation et les sols "particulièrement secs après plus d'un mois sans pluie".
Malgré ces "conditions climatiques extrêmes", "le feu est resté contrôlé dans une zone que nous avions envisagée hier (mercredi) en fin de journée", a annoncé Arnaud Mendousse. "Sans pour autant avoir stoppé sa propagation, nous l'avons bien limité cette nuit."
Depuis mardi soir, dix-sept maisons ont été détruites par les flammes, mais aucune cette nuit, a souligné le lieutenant-colonel.
Près de 10.000 personnes ont été évacuées, dont 2.000 dans le département des Landes. La majorité a pu être relogée et aujourd'hui, "aucune autre évacuation n'est envisagée pour le moment", a ajouté Arnaud Mendousse.
Face à la reprise "violente" des feux en Gironde, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
L'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne est coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, la fumée environnante représentant un "risque pour les usagers", et les sapeurs-pompiers espèrent en faire un moyen de "défense (...) si le feu reprend sa marche en avant".
L'Agence régionale de santé a estimé dans un communiqué que "l'impact des fumées" dégagées par l'incendie - et visibles à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde - était "assimilable à celui d'un pic de pollution intense", et recommandait "fortement de porter un masque de protection".
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont brûlé au total 20.800 hectares, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
bla-thb/ff/sp
Maine-et-Loire: les deux principaux feux fixés, plus de 1.500 hectares brûlés #
Les deux principaux incendies du Maine-et-Loire, qui ont ravagé plus de 1.500 hectares principalement dans les forêts depuis lundi, étaient désormais fixés, a-t-on appris jeudi matin auprès des pompiers du département.
Le feu situé aux alentours de Baugé-sur-Anjou, qui a ravagé la forêt du Pugle, "est fixé depuis 17H30 mercredi, avec 1.400 hectares brûlés. On est toujours en défense de points sensibles sur 22 sites car ils se situent dans les surfaces brûlées. On a de très nombreuses reprises, dont certaines pas naturelles", a regretté le Codis auprès de l'AFP.
"On a une très très grande vigilance: en surface menacée, on est à 200 hectares et cet après-midi on a des conditions météorologiques pas bonnes avec chaleur, vent et degré d'hygrométrie très faible (11%)", a ajouté le Codis.
A Beaulieu-sur-Layon, au sud d'Angers dans la région viticole du Layon, l'incendie est aussi fixé et 150 hectares ont été brûlés. "Le feu nécessite une vigilance puisque, là aussi, on a des reprises non naturelles", selon le Codis.
Plus de 500 pompiers, dont beaucoup venus d'autres départements, sont encore présents sur ces deux sinistres.
Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
mas/mb/sp
Incendie en Gironde: 6.800 hectares brûlés, annonce la préfecture #
Près de 6.800 hectares de forêts de pins étaient partis en fumée jeudi matin après des reprises de feu mardi après-midi du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), a annoncé la préfecture de Gironde.
"Près de 1.100 sapeurs-pompiers sont engagés", a ajouté la préfecture, précisant que des "renforts supplémentaires" étaient encore attendus sur les lieux.
Cette nuit, le bilan s'est donc alourdi de 600 hectares de forêt brûlés mais les températures caniculaires qui "devraient se maintenir jusqu'à samedi et se conjuguent avec un air très sec" créent un "risque très sévère d'éclosion de feu", selon un communiqué.
"Les conditions sont particulièrement difficiles : la végétation et les sols particulièrement secs après plus d'un mois de pluie", selon la préfecture.
bla/ff/sp
Plus d'incendies et une canicule qui dure: l'été hors norme de la France #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde (sud-ouest), dans le Maine-et-Loire (ouest), le Jura (est), la Drôme, l'Aveyron et la Lozère (sud-est)... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre française, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey, dont 250 des 680 habitants ont été évacués, dans le département voisin des Landes.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle en France a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes (ouest) qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne (ouest), et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb/emd
Dans les Landes, la sécheresse est un "coup de massue" pour les producteurs de maïs #
Dans le sud des Landes, en Chalosse, où il n'a "pas plu depuis le 28 juin" Michel Larrère ne met plus un pied dans ses champs de maïs pour ne pas "aller voir la misère", qualifiant la sécheresse actuelle de "coup de massue" pour la profession.
"Je suis du genre optimiste mais quand tu subis le Covid, puis une quatrième pandémie d'influenza aviaire, puis quatre épisodes de canicule et une sécheresse, c'est dur", commente cet agriculteur de 56 ans, installé dans le petit village de Montaut depuis 25 ans.
Sur son exploitation de 98 hectares, 55 hectares sont consacrés au maïs, le reste aux légumes, tournesol et élevage de poulets.
L'irrigation est interdite et les plantes sont desséchées. Cette semaine encore, les températures grimperont jusqu'à 39 degrés.
La succession des vagues de chaleur depuis juin a condamné 60% de son rendement annuel, affirme Michel Larrère. "Six plantes sur dix n'ont pas d'épis", explique l'agriculteur en écartant les feuilles des tiges.
Les rares épis qui ont poussé, sont pour certains rachitiques. Alors qu'il prévoit une récolte dans les prochains jours, un mois en avance, l'exploitant table sur une perte de 70.000 euros, "soit deux-tiers de ma culture et trois fois mon revenu annuel". D'hypothétiques pluies dans les jours ou semaines à venir n'y changeraient pas grand chose, estime l'agriculteur.
Le quinquagénaire, par ailleurs secrétaire départemental du syndicat agricole FNSEA, ne met plus un pied dans ses champs, à l'image de beaucoup de ses voisins, "j'évite d'aller voir la misère".
Selon lui, le moment de la récolte et des "remorques qui ne vont pas se remplir" sera un "coup de massue" pour nombre d'entre eux, "on a beau s'en douter, c'est toujours pire que ce à quoi on avait pensé".
Depuis sa terrasse, il peut voir ses champs de tournesol, très précoces et moins productifs, et un champ vierge. "Celui-là, je ne l'avais pas ressemé cette année et j'ai bien fait sinon, tous les soirs, j'aurais mangé avec vue sur un champ en souffrance."
Michel Larrère souhaiterait que cet été 2022, "encore plus fort que la canicule de 2003", mène à la création de retenues d'eau.
Selon des données du ministère de l'Agriculture, la région Nouvelle-Aquitaine est le premier producteur de maïs en France, avec 54% de sa production assuré par les Landes. Le maïs est une part essentielle de l'économie du département et notamment de Chalosse, pour nourrir les canards et plus largement pour l'élevage. "Sans eau, notre zone agricole va disparaître", résume l'agriculteur.
Il dénonce des projets "dans les tuyaux depuis 15 ans" mais bloqués pour "des raisons environnementales, des études d'impact ou la découverte d'écrevisses à patte blanche", ironise-t-il.
"Aucun politique ne veut se lancer, ça n'avance pas", regrette-t-il, citant en exemple le projet abandonné du barrage de Sivens, en 2015, dans le Tarn.
"Il fait de plus en plus chaud et on est en train de réfléchir à comment diviser une même bouteille d'eau alors qu'il nous en faut une deuxième", résume le Landais, un peu désabusé. "S'il se met à pleuvoir, dans deux mois, tout le monde aura oublié l'été qu'on vient de passer."
cas/ff/rhl
Le maïs, une plante tropicale devenue indispensable à l'élevage, mais inadaptée aux sécheresses #
Le maïs, originaire du Mexique, a conquis la France dans les années 1970 et est devenu indispensable pour nourrir le bétail. Mais cette plante gourmande en eau pendant l'été est de moins en moins adaptée alors que le changement climatique va aggraver les sécheresses en France.
La France est devenue le premier exportateur européen de maïs, qui occupe autour de 10% de sa surface agricole utile. Avant tout destiné à l'alimentation animale - maïs grain pour les volailles, les ovins et les porcs; maïs fourrage pour les bovins- il s'est imposé dans des régions comme la plaine d'Alsace ou les Landes.
Cultivé à partir du 17e siècle en France, le maïs a "d'abord été confiné dans le Sud-Ouest, la région la plus chaude de France et la plus humide", des conditions qui lui sont favorables, raconte à l'AFP Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
C'est grâce au travaux d'hybridation "à la fin des années 1940", que la plante tropicale a pu gagner "des climats un peu plus frais", poursuit-il.
A partir de la fin des années 1960, les superficies récoltées explosent, selon des données de la l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Aujourd'hui la culture du maïs représente près de 3 millions d'hectares, sur les 28 millions d'hectares de surface agricole du pays.
Jusque dans les années 1970, les vaches étaient nourries l'été au pâturage et l'hiver au foin, à la paille ou à l'ensilage d'herbe (pour conserver l'herbe humide), rappelle le scientifique, ingénieur agronome.
"Et le maïs est arrivé, avec des machines adaptées, des ensileuses (qui) permettent de faire des gros volumes de stocks qui se conservent facilement, se font très rapidement et en une seule récolte" contre plusieurs pour l'herbe, poursuit-il.
Cette "révolution totale" a permis d'énormément simplifier la vie de l'éleveur.
La maïs est toutefois faible en protéines et il a fallu importer des tourteaux de soja pour compléter l'alimentation donnée aux animaux, explique Christian Huyghe.
Mais en période de sécheresse estivale, qui seront amenées à s'intensifier avec le réchauffement climatique, "une variété emblématique, le maïs, pose question", soulève Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.
"Pour finir sa croissance et faire de la production agricole valorisable, il a besoin d'eau en juillet et en août, les mois où il y en a moins en France", souligne-t-elle.
Cela pose la question de "réduire la part du maïs dans l'agriculture française pour des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale", poursuit Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l'eau et des impacts du changement climatique.
Le problème avec la culture du maïs, c'est qu'elle demande de l'eau à un moment où les sources ne débordent pas. Pour qu'elle puisse avoir un bon rendement, son irrigation est nécessaire mais "quel système de production permet d'être le plus résilient ? Et est-ce que le maïs a une place là-dedans ?" interroge Christian Huyghe.
Pour lui, "le maïs va faire partie de la panoplie", mais "sa part va plutôt être amenée à se réduire" à l'avenir, ce qui va obliger le marché de l'alimentation animale à se réorganiser.
"Pour être résilient, un système doit être diversifié", insiste-t-il. "Une trajectoire d'investissement qui conduirait à maximiser les cultures en maïs" en assurant leur arrosage avec de grandes réserves d'eau "fragiliserait le système", met-il en garde.
De manière plus large, la production de viande, via l'élevage intensif, a plus d'impacts environnementaux que celle d'autres produits alimentaires, selon des études scientifiques. Des ONG prônent donc de réduire la consommation de viande et de privilégier l'élevage du bétail nourri à l'herbe.
mgi-laf/ico/rhl
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
Plus d'incendies et une canicule qui dure: un été 2022 hors norme #
Après un mois de juillet éprouvant, des milliers de pompiers s'acharnent en France contre de nouveaux brasiers dans des forêts complètement desséchées par les vagues de chaleur et le manque historique de pluie d'un été qui restera dans les annales.
Avant la tombée de la nuit mercredi, huit feux importants brûlaient en France, en Gironde, dans le Maine-et-Loire, le Jura, la Drôme, l'Aveyron et la Lozère... Sans compter d'innombrables départs de feux plus petits chaque jour du nord au sud.
C'est en Gironde que le feu est le plus spectaculaire: un mur rouge déclaré mardi et attisé par le vent, qui galope à travers les pins et a déjà dévoré 6.000 hectares, une reprise de l'incendie monstre qui avait noirci 14.000 hectares il y a un mois exactement. 10.000 personnes ont été évacuées dont 2.000 dans les Landes, pour la seconde fois pour certains.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde, Marc Vermeulen.
C'est là qu'iront jeudi la Première ministre, Elisabeth Borne, et son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, soucieux de démontrer la mobilisation du pouvoir pendant les vacances gouvernementales. Le ministre a dit soupçonner un acte d'incendiaires car huit feux très rapprochés ont démarré entre 08H et 09H mercredi.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
En tout, plus de 40.000 hectares ont brûlé cette année en France selon le gouvernement, ou plutôt 50.000 hectares selon des données satellitaires européennes: c'est dans tous les cas plusieurs fois la moyenne annuelle des 15 années précédentes, comme en Espagne, alors que l'été n'est pas terminé.
Et la pluie n'est pas attendue avant dimanche.
L'un des effets les plus scientifiquement vérifiés du changement climatique est que les vagues de chaleur vont se multiplier, s'allonger et s'intensifier. Une canicule se définit par trois critères: des températures anormalement élevées, des nuits chaudes qui empêchent le corps de se refroidir, pendant plusieurs jours.
Les scientifiques estiment qu'en Europe, le nombre de morts liées au stress thermique pourrait doubler voire tripler selon l'ampleur du réchauffement de la planète au cours du siècle.
La canicule actuelle a commencé le 31 juillet et est la troisième de l'année, après celles de fin juin et de mi-juillet. S'y ajoute un mois de juillet classé comme le mois le plus sec depuis... mars 1961.
Il fait cette fois moins chaud que mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec plus de 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C. Le Royaume-Uni avait connu pour la première fois 40°C.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France, car l'accalmie de la semaine dernière ne l'a pas interrompu.
Dix-huit départements, du sud-ouest jusqu'à la pointe de la Bretagne, sont jeudi matin en vigilance orange, le niveau d'alerte où les habitants doivent être "très vigilants". Le niveau supérieur, rouge, n'a pas encore été activé comme mi-juillet.
Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Vendredi, 35 degrés sont attendus en région parisienne. Seuls les orages qui arriveront du sud-ouest dimanche feront, enfin, franchement baisser les températures sous les 30 degrés.
bur-ico/tsz/mlb
France: reprise d'un incendie dans le Sud-Ouest, 6.200 hectares brûlés et des milliers d'évacués #
Un mois après le début d'un gigantesque incendie dans le sud-ouest de la France, le feu a repris avec vigueur et avait déjà dévoré mercredi 6.200 hectares de forêt, provoquant l'évacuation de 10.000 personnes.
La France est actuellement touchée par un nouvel épisode de canicule aggravant chaque jour une sécheresse historique. Il fait néanmoins globalement moins chaud que durant la canicule de mi-juillet, quand nombre de records avaient été battus avec des thermomètres dépassant 40°Celsius dans plusieurs régions.
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu, qui s'est déclaré mardi après-midi à Saint-Magne, dans le département de la Gironde, a consumé 6.200 hectares de forêts sur ce secteur ainsi qu'à Hostens et Belin-Béliet, non loin du département voisin des Landes également rattrapé par les flammes.
La Première ministre Elisabeth Borne doit se rendre en Gironde jeudi avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
En déplacement dans le département de l'Aveyron (sud), sur un autre front d'incendies, M. Darmanin a fait part mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris soit le fait d'incendiaires".
"Ce matin, il y a eu huit feux, entre 08H00 et 09H00, qui ont démarré à quelques centaines de mètres d'intervalle, alors que c'est tout à fait inhabituel", a précisé le ministre, rappelant que "neuf feux sur dix sont d'origine (humaine) criminelle ou involontaire".
Face à la reprise "violente" de ces feux, le ministre a annoncé le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires". Pour la seule journée de mardi, "il y a eu 40 départs de feu en Gironde", dont une partie sont d'"origine criminelle", a indiqué Martin Guespereau, le préfet délégué pour la défense et la sécurité dans ce département.
Les épaisses fumées ont obscurci le ciel jusqu'à nuire à la visibilité de l'autoroute A63 qui relie Bordeaux à Bayonne, à la frontière avec l'Espagne, poussant les autorités à la couper localement dans les deux sens.
la dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes dont 2.000 dans les Landes.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", confie Vincent Ichard, maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués. "Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse".
Le préfet délégué de la Gironde a également évoqué "des situations très difficiles pour des personnes" déja évacuées en juillet "qui retrouvent cette situation angoissante".
Le feu de Landiras, qui avait ravagé en juillet quelque 14.000 hectares de forêt, sans faire de victime, n'avait "jamais été déclaré éteint" et était toujours sous étroite surveillance.
Mais selon la préfecture, il a repris mardi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) Il s'était enterré".
"Dans ce type de forêt qui n'est pas encore éclaircie", avec des "pins d'entre 5 à 10 ans, très nombreux et tous collés", "le feu va très vite et il a un très fort potentiel calorifique", a expliqué le lieutenant-colonel des pompiers Arnaud Mendousse.
Seize maisons ont jusqu'ici été détruites, selon les pompiers qui ont pu sauver "un certain nombre" d'autres habitations.
La Gironde avait été frappée mi-juillet par deux incendies "hors normes", celui de Landiras (40 km au sud de Bordeaux), et un second à la Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, qui avaient dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
bla-nal-cas-tls/ff/rhl/mba/mm
Près de Landiras, le feu "toujours en progression": 6.200 ha brûlés et des milliers d'évacuations #
Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie de Landiras, la reprise d'un feu "très vigoureux", qui a dévoré 6.200 hectares de forêt et entraîné l'évacuation de 10.000 personnes, continuait mercredi soir sa "progression" dans le sud de la Gironde.
Jeudi, la Première ministre Elisabeth Borne se rendra en Gironde avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour souligner que la mobilisation du gouvernement est "totale".
Selon l'Elysée, le président Emmanuel Macron a aussi échangé avec la Première ministre mercredi après-midi pour "faire le point sur la situation".
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi a déjà détruit 6.200 hectares de forêts, dans le secteur de Hostens, à la frontière avec le département des Landes, également rattrapé par les flammes.
"Très vigoureux", selon Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde, il était mercredi soir "toujours en progression", au sud et à l'est de Landiras, la zone déjà balafrée par un gigantesque incendie en juillet. "Le combat est extrêmement ardent (...) Qu'est-ce-qu'il en est pour la nuit ? Le feu nous a habitués à nous surprendre", a indiqué le préfet délégué lors d'un point presse, sous le ballet des hélicoptères.
"Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits", notamment vers le nord en direction de Belin-Béliet, qui est "menacé", a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde Marc Vermeulen.
"Aucune victime" n'est à déplorer parmi les habitants mais la "lutte tout azimuts" contre les flammes a fait deux blessés légers et "un blessé plus sérieux" parmi les pompiers, selon Martin Guespereau. Dix-sept habitations et deux camions de pompiers ont été détruits.
L'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne, a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, et la dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes dont 2.000 dans les Landes, ainsi que d'un Ehpad dans ce département.
Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour recueillir les habitants qui ont dû quitter leur logement, parfois pour la seconde fois.
C'est le cas notamment de Christian Fostitchenko, 61 ans, qui habite Saint-Magne avec sa compagne. "Cela fait un mois que ça dure", soupire l'homme, en référence à cet incendie qui a démarré le 12 juillet, "cette fois, on a vraiment eu peur. Le feu était à moins de 100 mètres de la maison".
Face à la reprise "violente" des feux en Gironde, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le renforcement des moyens qui comprennent désormais "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Selon le ministre, il y a "de grandes suspicions" que ces reprises de feu soient "le fait d'incendiaires" à en juger les "quelques centaines de mètres d'intervalle" des départs de feu constatés dans la matinée, un phénomène "inhabituel", a-t-il estimé.
Selon Martin Guespereau, "il y a autant de feux qui viennent des feux anciens - la partie visible s'est enterrée et ressort à la faveur d'une météo extrêmement défavorable -, que des feux qui peuvent être d'origine criminelle".
Ce feu de Landiras qui a avalé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes s'est réveillé mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, la sécheresse de l'air, le record historique de la sécheresse de la végétation" et la présence de sols tourbeux, a expliqué le préfet délégué.
"Il y a encore "100/140 départs de feu par jour" dans la zone de Landiras, "ce qui en fait, de loin, un feu pas éteint, et un feu très dangereux", a-t-il mis en garde.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont brûlé au total 20.800 hectares, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras n'avait été fixé que le 25 juillet.
La France, en particulier le Sud-Ouest, est actuellement à nouveau touchée par un épisode de canicule aggravant chaque jour davantage une sécheresse historique.
bla-nal-cas-tls/mpm
Jura: une centaine d'hectares de forêts et de broussailles partis en fumée #
Plusieurs incendies ont ravagé mercredi près de 110 hectares de végétation dans le Jura, placé au niveau "crise" sécheresse depuis le 1er août, une trentaine d'habitants d'un hameau devant être évacués, a annoncé la préfecture dans un communiqué.
Dans le secteur de la commune de Vescles, 70 hectares de broussailles et de forêts étaient déjà partis en fumée en milieu d'après-midi. Le feu "continue sa course vers le Nord, propageant une impressionnante fumée sur la vallée", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"Une centaine d'hectares sont menacés" mais "le feu se situe dans une zone peu accessible et ne menace pas de zone d'habitation", a-t-elle ajouté, précisant que deux routes départementales ont été "coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" et que "des coupures d'électricité pourraient également se produire dans le secteur".
En fin de matinée, un autre sinistre s'est déclaré sur les communes de Vosbles-Valfin et de Cornod, à une vingtaine de kilomètres plus à l'ouest. Quelque 40 hectares de végétation ont brûlé et une trentaine d'habitants d'un hameau ont été évacués "par mesure de prévention", selon la préfecture.
Un troisième départ de feu a rapidement été maîtrisé à Plaisia.
Des pompiers de huit départements de l'est de la France ont été mobilisés en renfort devant porter à 150 le nombre de soldats du feu "sur place d'ici la fin de journée", toujours selon la préfecture du Jura qui a activé son centre opérationnel départemental.
Dans les Vosges, un incendie a ravagé mercredi 15 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, a annoncé la préfecture du département, ajoutant qu'une centaine d'habitants d'un quartier de Mortagne avaient été évacués.
Près de 80 pompiers sont mobilisés pour lutter contre cet incendie ainsi que 30 gendarmes "en appui" et un hélicoptère de reconnaissance de la gendarmerie, a spécifié la préfecture dans un communiqué.
Une cellule de crise a été ouverte à la préfecture et des pompiers de cinq départements voisins sont attendus en renfort, a-t-elle précisé.
mby/ha/mpm
Dans le Maine-et-Loire, l'incendie principal pas encore maîtrisé #
Débuté lundi, l'incendie principal en Maine-et-Loire, à Baugé-en-Anjou, n'était toujours pas maîtrisé mercredi en début de soirée, a indiqué le Codis du département.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a rendu visite, mercredi après-midi, aux secours à Baugé.
"A l'échelle de toute la France, c'est plus de 40.000 hectares qui ont brûlé et nous ne sommes que le 10 août. Ce chiffre est déjà plus de deux fois supérieur à une année entière normale", a notamment déclaré le ministre.
"Aussi loin que notre regard porte d'un point de vue météo, nous n'avons pas le signe d'une amélioration qui nous permettrait de compter sur des pluies pour recharger une partie" des nappes phréatiques, a souligné M. Béchu.
Sur Baugé, au nord-est du département, où plus de 1.200 ha avaient déjà brûlé mercredi matin, "le feu est contenu sans qu'il soit maîtrisé", a précisé le Codis. L'absence de progression est due à l'action mercredi de moyens terrestres et aériens, notamment des Dash qui ont arrosé le secteur jusqu'en début d'après-midi.
A Beaulieu-sur-Layon, commune située au sud d'Angers dans la région viticole du Layon, un feu moins important "continue de se propager" après une reprise en cours de journée, a-t-on fait savoir de même source. Plus de 80ha y ont brûlé.
Au total, "504 sapeurs-pompiers ont été mobilisés sur ces deux feux", a indiqué le Codis.
Par ailleurs, plusieurs départs de feu simultanés se sont produits, et l'ensemble des moyens du département ont été mobilisés dans la journée.
Le feu a débuté lundi "sur le secteur de la commune de Baugé-en-Anjou, un secteur un peu particulier, car c'est une zone d'exclusion: ce qui veut dire que ni la population ni les secours ne peuvent entrer car il y a du stockage de munitions de la IIe guerre mondiale", a précisé le Codis.
L'incendie qui ravage la forêt du Pugle, massif forestier, compte beaucoup d'herbacés dont des fougères qui aident à propager le feu.
mas-laf-mcl/vk
Incendie dans la Drôme: 291 hectares brûlés, le feu pas encore maîtrisé #
Le feu de forêt et de végétation qui s'est déclaré vendredi soir dans la Drôme a peu progressé mercredi et la surface brûlée s'élève désormais à 291 hectares, ont indiqué les sapeurs-pompiers.
Provoqué par la foudre et situé sur le massif du Diois dans la commune de Romeyer, le feu "a très peu évolué au cours de la journée mais n'est pas encore fixé", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Ramon Navarro, officier supérieur de direction du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) de la Drôme.
Mercredi matin, la surface impactée par le feu avait atteint 286 hectares, ayant parcouru plus de 65 hectares dans la nuit.
"Il y a eu très peu de vent et le dispositif en place avec les différents actions menées a permis de juguler la propagation mais on reste encore très prident sur une des trois dernières parties du chantier", a-t-il expliqué.
D'ici la tombée de la nuit, les pompiers s'attendent en effet à une reprise du vent, par rafales, qui devrait souffler du sud au nord. C'est sur partie nord que le feu n'est pas vraiment circonscrit, selon l'officier.
On continue notre travail de forestation et d'établissement de grandes longueurs pour pouvoir le circoncir dans la nuit et aborder la journée de demain (jeudi) avec cette sécurisation là", a précisé M. Navarro.
Aucune habitation n'a été évacuée par les 320 pompiers du dispositif, qui se sont affairés dans la journée "à ceinturer le feu" pour l'empêcher d'atteindre les communes et les hameaux alentours. Trois secteurs étaient particulièrement surveillés: le secteur nord, le secteur sud et le secteur avant (ouest)
Des feux tactiques ont été pratiqués pour faire butter l'incendie sur un sol déjà brûlé afin d'éviter sa propagation et un hélicoptère lourd, qui a fait mardi 90 largages de 4.000 litres d'eau, a été d'appui mercredi.
Lundi soir, un pompier gardois venu en renfort a été brûlé au visage. Deux autres soldats du feu, un du Gard également, ainsi qu'un Drômois, ont inhalé des fumées. "Tous trois ont pu quitter l'hôpital" mardi, avait assuré le préfet de la Drôme dans un communiqué mardi soir.
La RD 742 est toujours bloquée par la gendarmerie.
Plus au nord de la région, en Isère, l'incendie également provoqué par la foudre, qui a ravagé 130 hectares et blessé légèrement trois pompiers également, était fixé mardi soir et circonscrit mercredi. La centaine de résidents des communes et hameaux évacués ont pu réintégrer leurs habitations.
En Ardèche, un incendie au Crestet a pour sa part brûlé 10 à 20 hectares de végétation et provoqué l'évacuation préventive de quelque 200 personnes d'un camping, selon les pompiers. L'origine du feu n'a pas été encore déterminée.
dfa-anr/rhl
Incendie Lozère/Aveyron: un homme mis en examen pour "destruction involontaire" #
Un homme mis en cause dans l'incendie de lundi qui a ravagé 700 hectares à la lisière de la Lozère et de l'Aveyron a été mis en examen pour "destruction involontaire par incendie" et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué mercredi le parquet de Mende.
Cet homme s'est "présenté à la gendarmerie mercredi matin, a été entendu puis présenté à un juge d'instruction, qui l'a mise en examen pour "destruction involontaire par incendie de bois, forêt ou lande pouvant créer un dommage irréversible à l'environnement par violation d'une obligation de sécurité ou de prudence", a déclaré à l'AFP la substitut du procureur de Mende, Magali Espaze.
Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, a précisé la magistrate, en insistant sur le fait qu'il bénéficiait de la présomption d'innocence.
Selon les pompiers, le feu a été déclenché lundi par un engin agricole dont un élément, en raclant le goudron de la route, a provoqué des étincelles qui ont mis le feu à la végétation le long d'une départementale en Lozère, près du Massegros, avant de s'étendre au département voisin de l'Aveyron.
La substitut du procureur n'a pas souhaité préciser l'identité ou la profession de l'homme mis en examen, tout en soulignant qu'il n'y a "qu'un seul mis en cause" dans cette affaire, pour laquelle elle a ouvert une enquête, le feu ayant démarré dans son département.
Appelant à la plus grande vigilance dans les activités professionnelles et de loisir, elle a souligné que même si l'on déclenche un incendie de manière involontaire, on risque des poursuites pénales par défaut de précaution et de prudence. La peine encourue est dans ce cas de 5 années de prison.
Environ 3.000 campeurs et habitants de deux villages de l'Aveyron ont dû être évacués mardi par précaution en raison de cet incendie qui a cessé de progresser sans pour autant être maîtrisé.
siu/ap/vk
Darmanin appelle les employeurs à libérer les pompiers volontaires en août #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a appelé mercredi les collectivités et les entreprises à libérer de leurs fonctions les pompiers volontaires qu'ils emploient, pour renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
"Je lance un appel solennel aux employeurs pour qu'ils libèrent leurs salariés qui sont des sapeurs pompiers volontaires, pour qu'ils puissent rejoindre leurs collègues sapeurs pompiers, partout sur le territoire national", a déclaré le ministre lors d'un déplacement dans l'Aveyron.
"C'est un message civique extrêmement important", a-t-il ajouté lors d'un point-presse dans le village de Mostuéjouls, évacué dans la nuit de lundi à mardi en raison de la proximité d'un incendie qui a ravagé 700 hectares en Lozère et en Aveyron, et mobilisé 600 pompiers.
Mercredi soir, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, a annoncé répondre "immédiatement" à l'appel du ministre. "Dès (jeudi), les agents des services et des lycées qui sont pompiers volontaires, seront mis à la disposition de leurs casernes", a-t-il tweeté.
Une quarantaine d'agents doivent ainsi être disponibles pour les pompiers dans cette région du Sud-Est de la France souvent touchée par des incendies, selon le service de presse de la Région.
Les incendies exceptionnels qui se sont déclarés en France depuis le début de l'été ont mis à rude épreuve les pompiers, professionnels et volontaires, qui ont été mobilisé parfois jusqu'à l'épuisement.
Alors que les moyens aériens de lutte contre les incendies sont insuffisants, la France a demandé l'aide de pays européens.
"Les Suédois nous prêtent à partir de (jeudi) des avions, les Italiens sans doute dans les prochaines heures (...) Ce mécanisme européen nous permet en tout cas dans les prochaines heures de pouvoir concentrer d'autres moyens aériens", a-t-il annoncé.
Les pompiers sont mobilisés sur de nombreux fronts, notamment en Gironde, mais aussi dans des incendies de moindre ampleur dans le Maine-et-Loire, l'Aveyron, la Drôme, l'Isère ou les Pyrénées-Orientales, avec à chaque fois des renforts venus d'autres départements.
cor-ap-iw/rhl
Incendies: Borne jeudi en Gironde pour marquer la mobilisation "totale" du gouvernement #
La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé qu'elle se rendrait jeudi sur le front des incendies en Gironde (sud-ouest) avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, soulignant que la mobilisation du gouvernement était "totale".
"Sur plusieurs fronts, nos sapeurs-pompiers font face à des incendies particulièrement violents", a-t-elle relevé mercredi sur son compte Twitter. "La mobilisation du Gouvernement et des services de l'Etat, aux côtés des élus locaux, des bénévoles et des habitants, est totale", a-t-elle ajouté.
ib-vl/vk
France: reprise d'un incendie dans le Sud-Ouest, 6.000 hectares brûlés et des milliers d'évacués #
Un mois après le début d'un gigantesque incendie dans le sud-ouest de la France, le feu a repris avec vigueur et avait déjà dévoré mercredi 6.000 hectares de forêt, provoquant l'évacuation de 8.000 personnes.
La France est actuellement touchée par un nouvel épisode de canicule aggravant chaque jour une sécheresse historique. Il fait globalement moins chaud que durant la canicule de mi-juillet, quand nombre de records avaient été battus avec des thermomètres dépassant 40°Celsius dans plusieurs régions.
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu, qui s'est déclaré mardi après-midi à Saint-Magne, dans le département de la Gironde, a consumé 6.000 hectares de forêts sur ce secteur ainsi qu'à Hostens et Belin-Béliet, non loin du département voisin des Landes également rattrapé par les flammes.
"Très vigoureux", selon Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde, il a progressé toute la nuit, au sud-est de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet.
En déplacement dans le département de l'Aveyron (sud), sur un autre front d'incendies, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a exprimé mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris soit le fait d'incendiaires".
"Ce matin, il y a eu huit feux, entre 08H00 et 09H00, qui ont démarré à quelques centaines de mètres d'intervalle, alors que c'est tout à fait inhabituel", a précisé le ministre, rappelant que "neuf feux sur dix sont d'origine (humaine) criminelle ou involontaire".
De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires". Pour la seule journée de mardi, "il y a eu 40 départs de feu en Gironde", dont une partie sont d'"origine criminelle", a expliqué M. Guespereau.
Le ministre a annoncé le renforcement des moyens avec l'engagement de "plus de 1.000 sapeurs-pompiers, neuf avions et deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Les épaisses fumées ont obscurci le ciel jusqu'à nuire à la visibilité de l'autoroute A63 qui relie Bordeaux à Bayonne, à la frontière avec l'Espagne, poussant les autorités à la couper localement dans les deux sens.
Selon la préfecture de la Gironde, l'évacuation préventive de Beliet, un bourg d'environ 2.500 personnes, était "en cours" mercredi après-midi, portant "à près de 8.000" le nombre d'évacués dans le sud de la Gironde et dans les Landes depuis mardi. Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour les accueillir.
"La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", confie Vincent Ichard, maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués. "Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse".
Le préfet délégué de la Gironde a également évoqué "des situations très difficiles pour des personnes" déja évacuées en juillet "qui retrouvent cette situation angoissante".
Le feu de Landiras, qui avait ravagé en juillet quelque 14.000 hectares de forêt, sans faire de victime, n'avait "jamais été déclaré éteint" et était toujours sous étroite surveillance.
Mais selon la préfecture, il a repris mardi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) Il s'était enterré".
"Dans ce type de forêt qui n'est pas encore éclaircie", avec des "pins d'entre 5 à 10 ans, très nombreux et tous collés", "le feu va très vite et il a un très fort potentiel calorifique", a expliqué le lieutenant-colonel des pompiers Arnaud Mendousse.
Seize maisons ont jusqu'ici été détruites, selon les pompiers qui ont pu sauver "un certain nombre" d'autres habitations.
La Gironde avait été frappée mi-juillet par deux incendies "hors normes", celui de Landiras (40 km au sud de Bordeaux), et un second à la Teste-de-Buch, sur le bassin d'Arcachon, qui avaient dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
bla-nal-cas-tls/ff/rhl/mba/sg
Une centaine d'hectares de forêts et de brousailles partis en fumée dans le Jura #
Plusieurs incendies ont ravagé mercredi près de 110 hectares de végétation dans le Jura, placé au niveau "crise" sécheresse depuis le 1er août, une trentaine d'habitants d'un hameau devant être évacués, a annoncé la préfecture dans un communiqué.
Dans le secteur de la commune de Vescles, 70 hectares de broussaille et de forêt étaient déjà partis en fumée en milieu d'après-midi. Le feu "continue sa course vers le Nord, propageant une impressionnante fumée sur la vallée", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"Une centaine d'hectares sont menacés" mais "le feu se situe dans une zone peu accessible et ne menace pas de zone d'habitation", a-t-elle ajouté, précisant que deux routes départementales ont été "coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers" et que "des coupures d'électricité pourraient également se produire dans le secteur".
En fin de matinée, un autre sinistre s'est déclaré sur les communes de Vosbles-Valfin et de Cornod, à une vingtaine de kilomètres plus à l'ouest. Quelques 40 hectares de végétation ont brûlé et une trentaine d'habitants d'un hameau ont été évacués "par mesure de prévention", selon la préfecture.
Un troisième départ de feu a rapidement été maîtrisé à Plaisia.
Des pompiers de huit départements de l'est de la France ont été mobilisés en renfort devant porter à 150 le nombre de soldats du feu "sur place d'ici la fin de journée", toujours selon la préfecture du Jura qui a activé son centre opérationnel départemental.
mby/ha/rhl
Dans les Landes, la sécheresse est un "coup de massue" pour les producteurs de maïs #
Dans le sud des Landes, en Chalosse, où il n'a "pas plu depuis le 28 juin" Michel Larrère ne met plus un pied dans ses champs de maïs pour ne pas "aller voir la misère", qualifiant la sécheresse actuelle de "coup de massue" pour la profession.
"Je suis du genre optimiste mais quand tu subis le Covid, puis une quatrième pandémie d'influenza aviaire, puis quatre épisodes de canicule et une sécheresse, c'est dur", commente cet agriculteur de 56 ans, installé dans le petit village de Montaut depuis 25 ans.
Sur son exploitation de 98 hectares, 55 hectares sont consacrés au maïs, le reste aux légumes, tournesol et élevage de poulets.
L'irrigation est interdite et les plantes sont desséchées. Cette semaine encore, les températures grimperont jusqu'à 39 degrés.
La succession des vagues de chaleur depuis juin a condamné 60% de son rendement annuel, affirme Michel Larrère. "Six plantes sur dix n'ont pas d'épis", explique l'agriculteur en écartant les feuilles des tiges.
Les rares épis qui ont poussé, sont pour certains rachitiques. Alors qu'il prévoit une récolte dans les prochains jours, un mois en avance, l'exploitant table sur une perte de 70.000 euros, "soit deux-tiers de ma culture et trois fois mon revenu annuel". D'hypothétiques pluies dans les jours ou semaines à venir n'y changeraient pas grand chose, estime l'agriculteur.
Le quinquagénaire, par ailleurs secrétaire départemental du syndicat agricole FNSEA, ne met plus un pied dans ses champs, à l'image de beaucoup de ses voisins, "j'évite d'aller voir la misère".
Selon lui, le moment de la récolte et des "remorques qui ne vont pas se remplir" sera un "coup de massue" pour nombre d'entre eux, "on a beau s'en douter, c'est toujours pire que ce à quoi on avait pensé".
Depuis sa terrasse, il peut voir ses champs de tournesol, très précoces et moins productifs, et un champ vierge. "Celui-là, je ne l'avais pas ressemé cette année et j'ai bien fait sinon, tous les soirs, j'aurais mangé avec vue sur un champ en souffrance."
Michel Larrère souhaiterait que cet été 2022, "encore plus fort que la canicule de 2003", mène à la création de retenues d'eau.
Selon des données du ministère de l'Agriculture, la région Nouvelle-Aquitaine est le premier producteur de maïs en France, avec 54% de sa production assuré par les Landes. Le maïs est une part essentielle de l'économie du département et notamment de Chalosse, pour nourrir les canards et plus largement pour l'élevage. "Sans eau, notre zone agricole va disparaître", résume l'agriculteur.
Il dénonce des projets "dans les tuyaux depuis 15 ans" mais bloqués pour "des raisons environnementales, des études d'impact ou la découverte d'écrevisses à patte blanche", ironise-t-il.
"Aucun politique ne veut se lancer, ça n'avance pas", regrette-t-il, citant en exemple le projet abandonné du barrage de Sivens, en 2015, dans le Tarn.
"Il fait de plus en plus chaud et on est en train de réfléchir à comment diviser une même bouteille d'eau alors qu'il nous en faut une deuxième", résume le Landais, un peu désabusé. "S'il se met à pleuvoir, dans deux mois, tout le monde aura oublié l'été qu'on vient de passer."
cas/ff/rhl
Un mois après, le feu reprend près de Landiras : 6.000 ha brûlés et des milliers d'évacuations #
Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), le feu a repris avec vigueur depuis mardi après-midi dévorant sur son passage 6.000 hectares de forêt et forçant l'évacuation de 8.000 personnes dans ce secteur des Landes de Gascogne.
En 24 heures, à un rythme galopant, le feu qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi a déjà dévoré 6.000 hectares de forêts sur ce secteur ainsi qu'à Hostens et Belin-Béliet, non loin du département des Landes également rattrapé par les flammes.
"Très vigoureux", selon Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde, il a progressé toute la nuit, au sud-est de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet.
En déplacement dans l'Aveyron, sur un autre front d'incendies, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris (en Gironde), soit le fait d'incendiaires".
"Ce matin, il y a eu huit feux, entre 8H00 et 9H00, qui ont démarré à quelques centaines de mètres d'intervalle, alors que c'est tout à fait inhabituel", a précisé le ministre, rappelant que "neuf feux sur dix sont d'origine (humaine soit) criminelle ou involontaire".
De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires" alors que pour la seule journée de mardi, "il y a eu 40 départs de feu en Gironde qu'il a fallu mater dans l'oeuf", dont une partie sont d'"origine criminelle" a commenté par ailleurs Martin Guespereau.
Le ministre a annoncé le renforcement des moyens avec l'engagement de "plus de 1.000 sapeurs-pompiers (soit le double, ndlr), 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau".
Les épaisses fumées du brasier ont obscurci le ciel jusqu'à faire craindre pour la "visibilité" de l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne, qui a été coupée par les autorités dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme.
Selon la préfecture de la Gironde, l'évacuation préventive du bourg de Beliet (environ 2500 personnes) était "en cours" mercredi après-midi, portant "à près de 8.000 le nombre de personnes évacuées" dans le sud de la Gironde et le département voisin des Landes depuis la veille au soir.
Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour recueillir les habitants qui ont dû quitter leur logement. Avec une certaine lassitude. "La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
"Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse", ajoute l'édile.
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à coté avait pris et qui retrouvent cette situation angoissante", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras qui a avalé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était toujours placé sous étroite surveillance.
Mais selon la préfecture, il a repris mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) il s'était enterré", a expliqué le préfet.
"Dans ce type de forêt qui n'est pas encore éclaircie", avec des "pins d'entre 5 à 10 ans, très nombreux et tous collés", "le feu va très vite et il a un très fort potentiel calorifique", a expliqué le lieutenant-colonel des pompiers Arnaud Mendousse.
Malgré le combat de toute une nuit, 16 maisons ont été détruites mais "un certain nombre" ont pu être sauvées, a relevé le directeur départemental des pompiers de la Gironde Marc Vermeulen.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, n'avait été que fixé le 25 juillet.
La France et particulièrement le sud-ouest, est actuellement à nouveau touchée par un épisode de canicule aggravant chaque jour davantage une sécheresse historique.
bla-nal-cas-tls/ff/rhl
Vendée: deux réserves d'eau vandalisées #
Deux réserves d'eau pour l'agriculture ont été endommagées volontairement, sans perte d'eau, en Vendée dans la nuit de lundi à mardi, a dénoncé mercredi le syndicat mixte Vendée-Sèvres-Autizes (SMVSA), collectivité propriétaire des installations.
Ces deux réserves, situées sur les communes de Pouillé et Nalliers, au sud-est de la Roche-sur-Yon, ont fait l'objet "d'actes de malveillance", accuse le syndicat mixte dans un communiqué en annonçant sa volonté de porter plainte.
Interrogé par l'AFP, le syndicat a précisé qu'il n'y avait "pas de perte d'eau" mais que des bâches entourant les retenues "avaient été coupées".
"Les dégâts occasionnés sont actuellement en cours d'estimation mais il est évident que l'unité de mesure sera le million d'euros", poursuit le communiqué.
De leur côté, dans un communiqué, les ministres de l'Agriculture Marc Fesneau et de la Transition écologique Christophe Béchu ont condamné "avec fermeté ces faits de vandalisme".
"Au-delà des suites judiciaires qui seront réservées, ces dégradations sont inacceptables dans une période de sécheresse historique qui touche l'ensemble du territoire métropolitain", ont souligné les ministres, dénonçant "ces agissements irresponsables".
Les ministres font également savoir que, dès mardi soir, "la surveillance a été renforcée autour des autres réserves du secteur".
Le SMVSA demande "la fermeté de la justice" face à des actes qui "ne sont pas signés".
En mai dernier, cinq "bassines", des retenues d'eau similaires qui font l'objet de nombreuses manifestations en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres, ont été interdites par la justice administrative en appel à Bordeaux en raison d'études d'impact insuffisantes.
mcl/mb/mpm
La canicule moins sévère qu'en juillet mais plus longue #
La vague de chaleur gagnait comme prévu du terrain mercredi avec des températures entre 33 et 37 degrés dans le sud-ouest de la France et désormais 18 départements en alerte, alors que plusieurs incendies brûlent dans le pays et notamment en Gironde.
Il fait globalement moins chaud que lors de la canicule de mi-juillet quand nombre de records ont été battus avec des thermomètres dépassant 40°C dans plusieurs régions, dont Nantes qui avait subi 42°C - il avait alors pour la première fois fait plus de 40°C au Royaume-Uni.
Mais l'épisode actuel est "plus durable à l'échelle du territoire national", dit Météo-France: il a démarré le 31 juillet et après une accalmie la semaine dernière, est reparti, avec des journées brûlantes et des nuits chaudes, ce qui est la définition des canicules et explique leur danger pour les personnes vulnérables, puisqu'on parvient plus difficilement à refroidir son corps la nuit.
Le Morbihan et le Finistère ont été ajoutés mercredi en fin d'après-midi à la liste des 16 départements où les citoyens doivent être "très vigilants" face à la chaleur, a annoncé l'institut météorologique. Il fera jeudi entre 33 et 36 degrés en Bretagne, et de 36 à 40 degrés plus au sud.
Au cran inférieur, 36 départements au total sont placés en vigilance jaune ("soyez attentif"), avec l'ajout de Paris et de plusieurs en Ile-de-France (Yvelines, Seine-et-Marne, Essonne), du Nord ou encore de l'Isère.
Les pouvoirs publics alertent des risques pour la santé et Météo-France a invité toute la population, "même les sujets en bonne santé" à continuer les gestes de précaution: boire, manger "comme d'habitude", ne pas sortir pendant les heures chaudes (11h-21h).
A Villelongue-de-la-Salanque près de Perpignan, Sonia Gara raconte ne pas sortir "aux heures chaudes", et s'hydrater davantage. "Il n'y a pas de vent. Le soir, ça rafraîchit très peu", résume cette professeure des écoles de 41 ans.
Les fortes chaleurs vont gagner progressivement les régions plus au nord avec 35 degrés attendus dès vendredi sur la région parisienne, a par ailleurs indiqué Météo-France.
La canicule devrait prendre fin dimanche avec des orages attendus dans toute la France.
Mercredi, deux incendies en particulier faisaient rage dans le Maine-et-Loire, et surtout en Gironde, déjà théâtre d'un gigantesque feu il y a un mois dans la même zone, près de Landiras. 16 maisons ont été détruites, un millier de personnes évacuées.
Comme Christian Fostitchenko, 61 ans, évacué avec sa compagne de leur domicile de Saint-Magne, pour la deuxième fois.
"Cette fois, on a vraiment eu peur. Le feu était à moins de 100 mètres de la maison", dit l'homme.
Selon le ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin, il y a "de grandes suspicions" que cette reprise soit "le fait d'incendiaires" à en juger les "quelques centaines de mètres d'intervalle" des départs de feu, un phénomène "inhabituel", a-t-il jugé.
Dans la forêt du Maine-et-Loire, entre Angers et Le Mans, 1.200 hectares ont déjà brûlé malgré la présence de 400 sapeurs pompiers.
Face au "risque très élevé d'incendies", le préfet des Pyrénées-Atlantiques a, de son côté, décidé dans l'après-midi de la "fermeture exceptionnelle" du massif de la Rhune jusqu'à vendredi.
La canicule a accentué la sécheresse historique que traverse la France cet été, et fait chuter les débits des cours d'eau dans de nombreuses régions, multipliant les mesures de restriction d'eau.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Mercredi, 21 départements étaient en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 69 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.
Dans plus d'une centaine de petites communes en France, les canalisations sont vides et doivent être approvisionnées en eau potable par des camions-citernes.
Dans la ville médiévale de Pernes-Les-Fontaines dans le Vaucluse, les vasques qui font sa renommée sont désormais vides.
lep-laf-rbj/ico/vk
France: reprises d'incendies dans le sud-ouest, 6.000 hectares brûlés et des milliers d'évacués #
Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie dans le sud-ouest de la France, en Gironde, le feu a repris avec vigueur depuis mardi après-midi dévorant sur son passage 6.000 hectares de forêt et forçant l'évacuation de 6.000 personnes.
C'est un feu "très vigoureux" qui a progressé "toute cette nuit sur le sud-est" de Landiras, en Gironde, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet, a résumé devant la presse Martin Guespereau, préfet délégué du département.
Mardi soir, 1000 hectares de forêts étaient brûlés. Puis en quelques heures dans la nuit, un front de feu galopant en a dévoré 5.000 sur différents secteurs entre la Gironde et les Landes, département plus au sud sur la côte atlantique. Un "feu majeur", "beaucoup plus virulent et rapide" cette nuit qu'en juillet, a décrit à son tour le contrôleur général des sapeurs-pompiers locaux, Marc Vermeulen.
En déplacement dans le Sud, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part mercredi de "grandes suspicions que le feu" dans le Sud-Ouest "soit le fait d'incendiaires".
Les fumées épaisses posant des "problèmes de visibilité", la préfecture a décidé de couper dans les deux sens l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne.
L'avancée des flammes ont entraîné dès la soirée de mardi l'évacuation préventive de 6.000 personnes entre les deux départements "et il est probable que le chiffre s'alourdisse", a prévenu Martin Guespereau.
Comme en juillet, des salles communales ont recueilli les habitants qui ont du quitter leur domicile. Avec une certaine lassitude. "La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey, commune des Landes dans le Sud-Ouest du pays, dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
"Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse", ajoute l'édile.
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à-coté avait pris", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, qui a ravagé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était placé sous une surveillance constante.
Il a repris de plus belle mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable" causée "par les canicules, sécheresse de l'air, sécheresse de la végétation", entre autres, a expliqué le préfet.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons, sans faire de blessé, sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours.
"Plus de 1.000 sapeurs-pompiers (soit le double, Ndlr), 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau" vont être engagés pour lutter contre l'incendie, a annoncé M. Darmanin dans un tweet.
La France, et particulièrement l'Ouest, est de nouveau touchée mercredi par un épisode de canicule, dont le pic est attendu en fin de semaine, selon le prévisionniste Météo-France.
Juillet 2022 a été le mois des tristes records en France: le deuxième mois le plus sec jamais enregistré dans le pays, après mars 1961, et celui des surfaces incendiées.
bla-nal-cas/ff/abl/bat
Darmanin appelle les employeurs à libérer les pompiers volontaires en août #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a appelé mercredi les collectivités et les entreprises à libérer de leurs fonctions les pompiers volontaires qu'ils emploient, pour renforcer le dispositif de lutte contre les incendies exceptionnels de l'été.
"Je lance un appel solennel aux employeurs pour qu'ils libèrent leurs salariés qui sont des sapeurs pompiers volontaires, pour qu'ils puissent rejoindre leurs collègues sapeurs pompiers, partout sur le territoire national", a déclaré le ministre lors d'un déplacement dans l'Aveyron.
"C'est un message civique extrêmement important", a-t-il ajouté lors d'un point-presse dans le village de Mostuéjouls, évacué dans la nuit de lundi à mardi en raison de la proximité d'un incendie qui a ravagé 700 hectares en Lozère et en Aveyron, et mobilisé 600 pompiers.
Les incendies exceptionnels qui se sont déclarés en France depuis le début de l'été ont mis à rude épreuve les pompiers, professionnels et volontaires, qui ont été mobilisé parfois jusqu'à l'épuisement.
Alors que les moyens aériens de lutte contre les incendies sont insuffisants, la France a demandé l'aide de pays européens.
"Les Suédois nous prêtent à partir de (jeudi) des avions, les Italiens sans doute dans les prochaines heures (...) Ce mécanisme européen nous permet en tout cas dans les prochaines heures de pouvoir concentrer d'autres moyens aériens", a-t-il annoncé.
Les pompiers sont mobilisés sur de nombreux fronts, notamment en Gironde, mais aussi dans des incendies de moindre ampleur dans le Maine-et-Loire, l'Aveyron, la Drôme, l'Isère ou les Pyrénées-Orientales, avec à chaque fois des renforts venus d'autres départements.
cor-ap/rhl
Canicule: 18 départements en vigilance orange, annonce Météo-France #
Le troisième épisode caniculaire de l'été se poursuit en France métropolitaine avec le placement du Morbihan et du Finistère en vigilance orange canicule, portant le nombre de départements à 18, principalement dans l'Ouest, avant un pic attendu en fin de semaine, a annoncé mercredi Météo-France.
Le niveau orange de l'alerte canicule intime aux citoyens d'être "très vigilants" face à la chaleur, forte de jour ainsi que de nuit, ce qui implique des risques pour la santé.
Au cran inférieur, une trentaine de départements ont été placés en vigilance jaune ("soyez attentif"), avec l'ajout de Paris et de plusieurs en Ile-de-France (Yvelines, Seine-et-Marne, Essonne), du Nord ou encore de l'Isère.
La canicule regagnait du terrain mercredi dans le Sud-Ouest avec des températures maximales prévues jusqu'à 40 degrés localement.
"D'ici la fin de l'après-midi, les températures peuvent encore gagner 1 à 2 degrés de manière générale", a averti Météo-France dans son bulletin de 16H.
Ensuite, "les fortes chaleurs vont gagner progressivement les régions plus au nord avec 35 degrés attendus dès vendredi sur la région parisienne", a par ailleurs indiqué la même source.
La canicule devrait prendre fin dimanche avec des orages attendus dans toute la France, provoquant une "baisse nette des températures".
rbj/ico/vk
Canicule: 18 départements en vigilance orange, annonce Météo-France #
Le troisième épisode caniculaire de l'été se poursuit en France métropolitaine avec le placement du Morbihan et du Finistère en vigilance orange canicule, portant le nombre de départements à 18, principalement dans l'Ouest, avant un pic attendu en fin de semaine, a annoncé mercredi Météo-France.
Le niveau orange de l'alerte canicule intime aux citoyens d'être "très vigilants" face à la chaleur, forte de jour ainsi que de nuit, ce qui implique des risques pour la santé.
rbj/cdu/vk
Un mois après, le feu reprend près de Landiras : 6.000 ha brûlés et des milliers d'évacuations #
Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie de Landiras (Gironde), le feu a repris avec vigueur depuis mardi après-midi dévorant sur son passage 6.000 hectares de forêt et forçant l'évacuation de 6.000 personnes dans ce secteur des Landes de Gascogne.
C'est un feu "très vigoureux" qui a progressé "toute cette nuit sur le sud-est" de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie à partir du 12 juillet, a résumé devant la presse Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde.
Mardi soir, 1000 hectares de forêts étaient brûlés. Puis en quelques heures dans la nuit, un front de feu galopant en a dévoré 5.000 sur les secteurs de Hostens, Saint-Magne, Belin-Béliet, non loin du département des Landes également touché. Un "feu majeur", "beaucoup plus virulent et rapide" qu'à ses débuts il y a un mois, presque jour pour jour, a constaté à son tour Marc Vermeulen, directeur départemental du Service Départemental d'Incendie et de Secours (Sdis) de la Gironde.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mercredi un renforcement des moyens: "plus de 1.000 sapeurs-pompiers (soit le double, ndlr), 9 avions et de deux hélicoptères bombardiers d'eau sont engagés contre les flammes", a tweeté le ministre.
Les épaisses fumées du brasier ont obscurci le ciel jusqu'à faire craindre pour la "visibilité" de l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne, qui a été coupée par les autorités dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme.
L'avancée des flammes ont entraîné dès la soirée de mardi l'évacuation préventive de 6.000 personnes entre les deux départements "et il est probable que le chiffre s'alourdisse", a prévenu Martin Guespereau, en évoquant une "journée de très grand risque".
Comme en juillet, des salles communales ont recueilli les habitants qui ont du quitter leur domicile. Avec une certaine lassitude. "La population est inquiète mais disciplinée. Il y a toutefois un ras-le-bol, trop c'est trop", a confié à l'AFP Vincent Ichard, le maire de Moustey (Landes), dont 250 des 680 habitants ont été évacués.
"Etre encerclé par les flammes, on n'avait jamais vu ça, ça nous dépasse", ajoute l'édile.
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à coté avait pris et qui retrouvent cette situation angoissante", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras qui a avalé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était toujours placé sous étroite surveillance.
Mais il a repris de plus belle mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable, par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) il s'était enterré", a expliqué le préfet.
"Des actions de brûlage tactiques vont être mises en oeuvre pour limiter sa progression", selon le Sdis.
Malgré le combat de toute une nuit, 16 maisons ont été endommagées, mais "un certain nombre" ont pu être sauvées, a relevé le patron des pompiers, qui déplore de son côté "six camions brûlés". Selon la préfecture des Landes, deux sapeurs-pompiers ont été blessés, un blessé léger lors d'un incident avec un camion et un brûlé aux mollets.
De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires" alors que pour la seule journée de mardi, "il y a eu 40 départs de feu en Gironde qu'il a fallu mater dans l'oeuf", dont une partie sont d'"origine criminelle" selon Martin Guespereau.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, n'avait été que fixé le 25 juillet.
La France et particulièrement le sud-ouest, est actuellement à nouveau touchée par un épisode de canicule aggravant chaque jour davantage une sécheresse historique.
bla-nal-cas/ff/abl
Gironde: "grandes suspicions" que les reprises de feu soient "le fait d'incendiaires" , selon Darmanin #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait part mercredi "de grandes suspicions que le feu qui a repris (en Gironde), soit le fait d'incendiaires", lors d'un déplacement dans l'Aveyron.
"Ce matin, il y a eu huit feux, entre 8H00 et 9H00, qui ont démarré à quelques centaines de mètres d'intervalle, alors que c'est tout à fait inhabituel", a précisé le ministre.
ap/dmc/vk
Avec la sécheresse, la guerre de l'eau a commencé en France #
Des vols d'eau, des champs irrigués en dépit d'interdictions, des piscines privées difficiles à contrôler... Le manque d'eau, longtemps vue comme une ressource inépuisable en France, exacerbe les tensions.
A l'instar de nombreux pays d'Europe, la France est touchée cet été par des vagues de chaleur à répétition et par une sécheresse exceptionnelle.
"Cette année est vraiment exceptionnelle", relève un spécialiste du secteur de l'eau ayant requis l'anonymat. Dans le sud-est de la France, où il est installé, les conflits autour de l'eau ne datent pas d'hier, mais "aujourd'hui, c'est exacerbé".
Mi-juillet, 400 m3 d'eau destinée à la lutte contre les incendies étaient volés dans un bassin de rétention en Ardèche, un département du sud en "vigilance renforcée" sécheresse.
Le coupable? Un club de moto-cross voisin, venu la pomper "pour alimenter (sa) réserve à incendie et la sécurité du parking dans le cadre de l'organisation d'un festival", a expliqué à l'AFP son vice-président, Roger Kappel.
"Cette eau pour moi est un bien public", justifie-t-il. "Nous reconnaissons que nous n'avions pas vraiment le droit de le faire" et l'eau a été restituée.
"C'est la première fois que ça nous arrive", assure le président de la Communauté de communes du Bassin d'Aubenas, en Ardèche, Max Tourvieilhe.
"C'est dangereux (...) il n'y a pas une goutte d'eau qui est tombée depuis des mois, le préfet nous demande de réduire la consommation d'eau (...) et à côté de ça, on se permet de récupérer 400 m3 d'eau pour une utilisation privée? Non, ça n'est pas possible!", tonne-t-il.
Dans l'ouest, dans le département de Charente-Maritime, sur la façade atlantique, certains agriculteurs irriguent leurs cultures, faisant fi des limitations, s'insurge l'ONG France Nature Environnement (FNE).
"Une minorité d'agriculteurs enfreint les arrêtés d'interdiction d'irrigation et met en danger une ressource précieuse, un bien commun, l'eau", dénonce-t-elle.
La France métropolitaine connaît une sécheresse historique, signe du changement climatique. Il n'est tombé que 9,7 millimètres de pluie en juillet, un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020, selon le prévisionniste Météo-France.
"On découvre que cette eau, qu'on pensait inépuisable, est rare. Elle va devenir de plus en plus rare à certaines périodes de l'année et il va falloir la partager", commente Thierry Burlot, président du Comité de bassin Loire-Bretagne (ouest), interrogé par la radio France Culture.
Actuellement, la totalité des départements métropolitains sont en vigilance sécheresse, avec 22 départements en alerte renforcée et 68 en crise.
Dans ce niveau d'alerte le plus élevé, l'arrosage des pelouses, des véhicules ou encore l'irrigation des cultures sont interdits, tout comme le remplissage des plans d'eau. Des restrictions valables pour tous, particuliers, agriculteurs ou industriels.
Il faut "maintenir suffisamment d'eau pour les usages les plus importants" (eau potable, salubrité, santé, sécurité), explique à l'AFP Agnès Ducharne, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Mais "on est à l'os en termes de ressources en eau: le gâteau se réduisant, les conflits s'aiguisent et donc ça pose la question de la légitimité des usages, (...) de l'équité de traitement entre les groupes sociaux", analyse Sylvain Barone, chargé de recherches et spécialiste du secteur de l'eau, sur France Culture.
Concrètement, "comment expliquer à une personne âgée qu'elle ne peut pas arroser son potager vivrier en journée, quand une partie des golfs et des terrains de foot le sont ?", s'interroge-t-il.
Il cite aussi les piscines privées de riches résidences sur le littoral méditerranéen de la Côte d'Azur (sud-est), difficiles à contrôler et dont les propriétaires "se fichent de la facture d'eau", ou des municipalités touristiques en bord de mer, attachées à leurs plates-bandes fleuries, quand des petits villages de l'arrière pays "jouent le jeu".
"Il faut faire en sorte que les plus gros consommateurs fassent les plus gros efforts", plaide-t-il.
Face à une eau devenue plus rare, "ceci va nécessiter des compromis", ainsi qu'une gestion de l'eau "tout au long de l'année" et plus seulement l'été pendant les pénuries, fait valoir Thierry Burlot.
bur-anr-laf/kd/swi/bat/sg
France: reprises d'incendies dans le sud-ouest, 6.000 hectares brûlés et des milliers d'évacués #
Des reprises de feu dans le sud-ouest de la France, en Gironde, théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de 6.000 personnes.
C'est un feu "très vigoureux" qui a progressé "toute cette nuit sur le sud-est" de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, a résumé devant la presse Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde.
De 400 ha de surface brûlée mardi soir, le bilan a grimpé à 6.000 ha dans la nuit. Un "feu majeur", "beaucoup plus virulent et rapide" cette nuit qu'en juillet, a décrit à son tour le contrôleur général des sapeurs-pompiers locaux, Marc Vermeulen.
Les fumées épaisses posant des "problèmes de visibilité", la préfecture a décidé de couper dans les deux sens l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne.
Face à la progression des flammes, 3.600 personnes ont été évacuées mardi dans la nuit des communes de Saint-Magne, Belin-Béliet et Hostens, 2.000 sont "en cours d'évacuation" et 200 dans les Landes "et il est probable que le chiffre s'alourdisse durant la journée", a souligné Martin Guespereau.
Dans la nuit, les autorités locales avaient indiqué, dans un communiqué, que le feu "très virulent" s'était "étendu au département des Landes (plus au sud sur la côte atlantique, Ndlr).
"Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon ce communiqué. Ces communes se trouvent au coeur de la forêt des Landes de Gascogne.
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à-coté avait pris", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, qui a ravagé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était placé sous une surveillance constante.
Il a repris de plus belle mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable" causée "par les canicule, sécheresse de l'air, sécheresse de la végétation", entre autres, a expliqué le préfet.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons, sans faire de blessé, sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours.
Quelque 500 sapeurs-pompiers sont sur place, appuyés par des bombardiers d'eau de la sécurité civile.
La France, et particulièrement le Sud-Ouest, est de nouveau touchée mercredi par un épisode de canicule.
Juillet 2022 a été le mois des tristes records en France: le deuxième mois le plus sec jamais enregistré dans le pays, après mars 1961, et celui des surfaces incendiées. Ainsi, plus de 50.000 hectares ont déjà été brûlés depuis janvier, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
ff-bla-nal/it/bat
Nouveau pic de canicule mercredi dans le sud-ouest touché par des incendies #
La canicule regagnait du terrain mercredi dans le sud-ouest avec des températures maximales prévues jusqu'à 40 degrés, lors d'un épisode de forte chaleur associée à des incendies massifs dans le Maine-et-Loire, en Gironde et en Averyon, et des canalisations à sec dans certaines villes.
A Villelongue-de-la-Salanque près de Perpignan, Sonia Gara raconte ne pas sortir "aux heures chaudes", et s'hydrater davantage. "Il n'y a pas de vent. Le soir, ça rafraîchit très peu", résume cette professeure des écoles de 41 ans.
Météo-France a alerté mercredi des risques de la canicule pour la santé et a invité toute la population, "même les sujets en bonne santé" à continuer les gestes de précaution: boire, manger "comme d'habitude", ne pas sortir pendant les heures chaudes (11h-21h).
"Le 3e épisode caniculaire de l'été 2022, qui a commencé le 31 juillet au niveau national, et a principalement concerné les régions méditerranéennes ces derniers jours, s'étend à partir de ce milieu de semaine sur le sud-ouest en remontant le long de la façade atlantique", a averti Météo-France dans un bulletin mardi soir.
Au total, 16 départements sont placés en vigilance orange canicule ("Soyez très vigilant"), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées.
"Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le sud et une grande partie ouest du pays, en s'étendant progressivement vers le nord-ouest et vers le nord", a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France.
Ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dans tout le pays, prévoit Météo-France.
La canicule a entraîné une forte sécheresse et fait chuter les débits des cours d'eau dans de nombreuses régions, multipliant les mesures de restriction d'eau et inquiétant le monde agricole notamment pour la culture du maïs.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Depuis mardi, 22 départements sont en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.
Dans plus d'une centaine de petites communes en France, les canalisations sont vides et doivent être approvisionnées en eau potable par des camions-citernes.
Dans la ville médiévale de Pernes-Les-Fontaines dans le Vaucluse, les vasques qui font sa renommée sont vides.
"Les restrictions d'eau ont débuté en avril mais on avait jusqu'ici conservé l'autorisation de faire couler de l'eau à débit réduit dans quelques fontaines. Depuis fin juillet, c'est l'arrêt complet, la préfecture nous a placé en situation de crise pour la sécheresse", a explique à l'AFP Guilhem Millet, responsable de l'office de tourisme de cette ville de 9.000 habitants.
La sécheresse a également provoqué des incendies inédits. Mercredi, deux incendies faisait toujours rage dans le Maine-et-Loire, ainsi qu'en Gironde.
Dans la forêt du Maine-et-Loire, entre Angers et Le Mans, 1.200 hectares ont déjà brûlé malgré la présence de 400 sapeurs pompiers.
En Gironde, le théâtre d'un gigantesque incendie en juillet près de Landiras, le feu a repris mardi, entraînant l'évacuation de milliers de personnes. L'incendie a détruit 16 maisons et s'est étendu au département des Landes.
Mardi soir, un incendie en Aveyron n'était toujours pas maîtrisé malgré 600 pompiers mobilisés pour l'arrêter.
Avec déjà plus de 50.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.
L'été 2022 est un record sur le nombre de jours de vagues de chaleurs, et devrait atteindre 34 jours, contre 23 jours sur l'été 1983 ou 22 jours sur l'été 2003.
Mais ce n'est pas un record de sévérité, a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, lors du point presse.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées en France.
Mais "sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes", selon Météo-France, signe du changement climatique.
lep-laf/jbo/abl
Reprise "très virulente" du feu de Landiras (Gironde): 6.000 hectares brûlés et des milliers d'évacuations #
Un feu qui "s'était enterré" depuis la mi-juillet dans le secteur de Landiras (Gironde) a repris avec vigueur depuis mardi après-midi dévorant sur son passage 6.000 hectares de forêt et forçant l'évacuation de 6.000 personnes dans ce secteur des Landes de Gascogne.
C'est un feu "très vigoureux" qui a progressé "toute cette nuit sur le sud-est" de Landiras, théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, a résumé devant la presse Martin Guespereau, préfet délégué de la Gironde.
De 400 ha de surface brûlée mardi soir, le bilan a grimpé à 6.000 ha dans la nuit. Un "feu majeur", "beaucoup plus virulent et rapide" cette nuit qu'en juillet, a décrit à son tour le contrôleur général Marc Vermeulen du corps des sapeurs-pompiers du SDIS 33.
Les fumées épaisses posant des "problèmes de visibilité", la préfecture a décidé de couper dans les deux sens l'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne.
Face à la progression des flammes, 3.600 personnes ont été évacuées mardi dans la nuit des communes de Saint-Magne, Belin-Béliet et Hostens, 2.000 sont "en cours d'évacuation" et 200 dans les Landes "et il est probable que le chiffre s'alourdisse durant la journée", a souligné Martin Guespereau.
Dans la nuit, la préfecture des Landes voisine avait annoncé que l'incendie girondin avait "progressé défavorablement pour atteindre le département (...) en milieu de nuit".
"Ce sont des situations très difficiles pour des personnes qui ont déjà été évacuées en juillet au moment où le feu d'à-coté avait pris et qui retrouvent cette situation angoissante", a souligné le préfet délégué de la Gironde.
Ce feu de Landiras qui a ravagé en juillet près de 14.000 hectares de forêt, sans faire de victimes, n'a "jamais été déclaré éteint" et était depuis toujours placé sous une surveillance constante.
Mais il a repris de plus belle mardi après-midi à la faveur d'une "météo extrêmement défavorable par la canicule, par la sécheresse de l'air, par le record historique de la sécheresse de la végétation et par le fait que nous avons ici beaucoup de tourbe (dans le sol), ce qui fait que le feu de juillet ne s'était pas arrêté, (...) il s'était enterré", a expliqué le préfet, en évoquant une journée de "très grand risque".
Quelque 500 sapeurs-pompiers sont engagés sur ce "chantier", appuyés par des moyens aériens (deux canadairs, un dash et trois hélicoptères à venir) et des renforts venus du sud sont attendus.
"Des actions de brûlage tactiques vont être mises en oeuvre pour limiter sa progression, le contrarier au maximum", a indiqué le contrôleur général Marc Vermeulen du corps des sapeurs-pompiers du SDIS 33.
Malgré le combat de toute une nuit, 16 maisons ont été endommagées dans la nuit, "mais on a pu en protéger un certain nombre", a relevé le patron des pompiers, qui déplore de son côté "six camions brûlés".
De son côté, la gendarmerie a annoncé renforcer "la lutte contre les incendiaires".
Pour la seule journée de mardi, les pompiers ont eu à traiter pas moins d'une quarantaine d'autres départs de feu. "Aucun n'a dérapé mais à chaque fois, ça monopolise l'action des pompiers", a souligné Marc Vermeulen du SDIS 33.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, toujours également très surveillé par les pompiers, n'avait été que fixé le 25 juillet.
La France et particulièrement le sud-ouest, est actuellement à nouveau touchée par un épisode de canicule aggravant chaque jour davantage une sécheresse historique.
ff-bla-nal/it
Les épisodes caniculaires répétés éprouvent le corps et l'esprit #
Les pics de chaleur affectent la santé physique des individus. Mais la succession des vagues de température hors norme cet été aggrave le phénomène et pèse sur le mental d'une population confrontée quotidiennement à des images d'incendie, de rivière asséchée et d'arbres dépouillés de leurs feuilles.
Alors que la canicule regagne du terrain mercredi dans le Sud-Ouest avant de s'étendre au reste du territoire, l'agence sanitaire publique Santé publique France (SpF) alerte sur les risques de ces "répétitions rapprochées de vagues de chaleur" enregistrées depuis mai.
"Les gens sont fatigués", rapporte Jean-Paul Hamon, médecin généraliste à Clamart (Ile-de-France). En raison de la chaleur, "ils dorment mal" et ne parviennent pas à récupérer des efforts fournis par leur organisme pour maintenir le corps à une température interne fonctionnelle.
Cette fatigue peut même relever de "l'épuisement chez les personnes âgées ou celles qui prennent des diurétiques ou des neuroleptiques, car leur système de thermorégulation fonctionne mal", explique-t-il.
Pour autant, difficile de déterminer les risques d'une telle situation, tant elle est inédite, relève Isabelle Bonmarin, médecin en charge de la prévention canicule chez SpF. "C'est la première fois que ça survient en France. En 2003, ça a duré longtemps mais ce n'était qu'une vague. Puis on a eu des années avec plusieurs vagues, mais espacées".
Les données de SpF font état d'"une légère augmentation" des recours aux urgences, notamment pour les personnes de plus de 75 ans. Les chiffres sur une mortalité éventuelle ne sont pas encore connus.
Les professionnels de santé observent une diminution des coups de chaleur, liés selon eux à une entrée dans les usages des recommandations sanitaires, à savoir s'hydrater et rester au frais. "J'ai même un patient qui met son oreiller au congélateur", sourit Jean-Paul Hamon.
A l'échelle du CHU de Nice, "on n'a pas vu une surmortalité massive", indique Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie, qui appelle toutefois à rester prudent. "On sait que l'intensité de la chaleur et la durée de la vague jouent. Mais pour la succession des épisodes, on ne sait pas vraiment".
Les personnes très âgées pourraient souffrir ensuite d'une "perte d'autonomie", avance Pierre Hausfater, chef de service des urgences de la Pitié Salpêtrière à Paris, qui rapporte par exemple une augmentation ces dernières semaines de prises en charge pour chute à domicile.
Toutefois, l'urgentiste veut croire à "une acclimatation" possible des corps pour les moins âgés. "Quand vous débarquez dans un pays très chaud, vous allez énormément transpirer les premiers jours, et au bout de quelques semaines moins, parce que vos cellules vont s'adapter", dit-il.
Mais au-delà de la fragilisation physique, des médecins observent un accroissement de la fatigue mentale. Claude Bronner, médecin généraliste à Strasbourg, l'assure: "Le problème principal, il est psychologique".
"Il y a une angoisse qui monte face à une situation qui s'aggrave de plus en plus", précise le Dr Bronner, vice-président de l'Union Généraliste, une branche de la fédération des médecins de France. Il pointe l'effet anxiogène du traitement médiatique de la canicule. "On est sur un mode très catastrophique", estime-t-il.
Benoît Maydat, psychologue à Montélimar (Drôme), où des records de température ont été battus ces dernières semaines, observe lui aussi la place centrale qu'a pris la météo hors norme dans ses consultations. Ces phénomènes météo affectent plus particulièrement les personnes souffrants de troubles anxieux et dépressifs, note-t-il.
"Un patient disait en consultation : +ça tape sur le système+", rapporte-t-il. "Après le covid et la guerre en Ukraine, cela met l'appareil psychique dans le rouge".
Les incendies, nombreux dans sa région, et la sècheresse qui a causé des pénuries d'eau dans des villages ont "ravivé de peurs primaires comme la peur de manquer", explique le psychologue.
Pour Morgane, 29 ans, une habitante de Nice, l'enchaînement des vagues reste "vivable". Mais "on ne trouve pas ça chouette de crever de chaud de mai à octobre", déclare-t-elle. "Je me rends bien compte que ce n'est pas normal, et j'ai l'impression que la plupart des gens ne réalisent pas encore".
cha/fmp/abl
France: reprises d'incendies dans le sud-ouest, 6.000 hectares brûlés et des milliers d'évacués #
Des reprises de feu dans le sud-ouest de la France, en Gironde, théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de milliers de personnes.
Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes (plus au sud, Ndlr). Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon un communiqué de la préfecture locale. Ces communes se trouvent au coeur de la forêt des Landes de Gascogne, dans le sud de la côte atlantique française.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours. "Aucun blessé n'est à déplorer", selon la préfecture.
Quelque 500 sapeurs-pompiers sont sur place, appuyés par des bombardiers d'eau de la sécurité civile.
Par ailleurs, la préfecture signale que "le front de l'incendie se dirige vers l'A63 (Autoroute du sud-ouest, sens Bayonne-Bordeaux). Le "gestionnaire de l'autoroute ne constate pas de gêne à la visibilité mais dans l'immédiat, un abaissement de la vitesse à 90 km/h et une réduction à deux voies de circulation sur trois dans le sens Bayonne-Bordeaux ont été décidés". En fonction de l'évolution du feu, une coupure de l'autoroute est envisagée, selon la même source.
Dans la nuit, la préfecture des Landes voisine avait annoncé que l'incendie girondin avait "progressé défavorablement pour atteindre le département", entraînant l'évacuation de 215 personnes, dans le nord du département.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le très touristique bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, toujours également très surveillé par les pompiers, n'avait été que fixé le 25 juillet.
ff-nal/it/bat
Un village touristique du sud de la France, célèbre pour ses fontaines, a perdu son eau #
"On n'entend plus ce doux clapotis à chaque coin de rue": à Pernes-Les-Fontaines, ville médiévale du sud-est de la France réputée pour ses 41 fontaines, les vasques sont vides mais les touristes restent compréhensifs devant une sècheresse exceptionnelle.
Deux-tiers de la France métropolitaine ont été déclarés en situation de crise de sécheresse cet été.
"Les restrictions d'eau ont débuté en avril mais on avait jusqu'ici conservé l'autorisation de faire couler de l'eau à débit réduit dans quelques fontaines. Depuis fin juillet, c'est l'arrêt complet, la préfecture nous a placé en situation de crise pour la sécheresse", explique à l'AFP Guilhem Millet, responsable de l'office de tourisme de cette ville de 9.000 habitants.
Surnommée "La Perle du Comtat" pour son glorieux passé de capitale du Comtat Venaissin, un ancien état pontifical au Moyen-âge, Pernes-les-Fontaines compte 41 fontaines à l'intérieur de ses anciens remparts.
Habituellement, cela donne à chaque coin de rue une atmosphère bucolique et apaisante qui attire les touristes. D'autant qu'aux fontaines publiques s'ajoutent autant de fontaines privées dans d'anciens hôtels particuliers.
"Ces fontaines sont clairement un atout pour la ville. Mais les touristes, majoritairement français et européens, ne sont pas surpris qu'elles ne coulent plus cet été (...) compte-tenu de la sécheresse qui ne touche pas uniquement la France" mais nombre de pays d'Europe occidentale, explique M. Millet.
"Ces fontaines à vide, ça fend le coeur, mais on comprend tout à fait ce genre de restrictions", abonde Christine Mercel, une touriste de l'Ain (entre-est de la France) qui était venue avec son mari et sa fille à Pernes justement pour ses fontaines.
C'est au XVe siècle que les premières fontaines du village ont été construites. Mais c'est en 1936, que le conseil municipal a voté la transformation du nom du village de "Pernes" à "Pernes-Les-Fontaines". On en comptait 36 à l'époque.
Depuis lors, le village s'est habitué aux restrictions d'eau.
"Chaque été, on coupe les fontaines, alimentées par les canalisations d'eau courante à cause de la sécheresse. D'habitude, cela dure trois ou quatre jours, une semaine au maximum. Il y a toujours un orage, une pluie pour rétablir l'équilibre", explique le responsable de l'office du tourisme.
"Ce qui est particulier cette année, c'est la durée. Les météorologues locaux disent que depuis les premiers relevés de pluviométrie dans le Vaucluse en 1871, le niveau n'a jamais été aussi bas. Il n'est tombé que 93 mm d'eau dans le département depuis le début de l'année alors qu'il en faudrait 270 mm pour avoir un niveau correct", dit-il.
"La tradition dit que boire l'eau de nos fontaines rend amoureux. Une anecdote qui pousse habituellement les touristes à les utiliser", mais cet été, ils en sont privés.
pr-fan/iw/it/bat
Un village touristique du Sud de la France célèbre pour ses fontaines a perdu son eau #
"On n'entend plus ce doux clapotis à chaque coin de rue": A Pernes-Les-Fontaines, ville médiévale du Sud-Est de la France réputée pour ses 41 fontaines, les vasques sont vides mais les touristes restent compréhensifs devant une sècheresse exceptionnelle.
Deux-tiers de la France métropolitaine ont été déclarés en situation de crise sécheresse cet été.
"Les restrictions d'eau ont débuté en avril mais on avait jusqu'ici conservé l'autorisation de faire couler de l'eau à débit réduit dans quelques fontaines. Depuis fin juillet, c'est l'arrêt complet, la préfecture nous a placé en situation de crise pour la sécheresse", explique à l'AFP Guilhem Millet, responsable de l'office de tourisme de cette ville de 9.000 habitants.
Surnommée "La Perle du Comtat" pour son glorieux passé de capitale du Comtat Venaissin, un ancien état pontifical au Moyen-âge, Pernes-les-Fontaines compte 41 fontaines à l'intérieur de ses anciens remparts.
Habituellement, cela donne à chaque coin de rue une atmosphère bucolique et apaisante qui attire les touristes. D'autant qu'aux fontaines publiques s'ajoutent autant de fontaines privées dans d'anciens hôtels particuliers.
"Ces fontaines sont clairement un atout pour la ville. Mais les touristes, majoritairement français et européens, ne sont pas surpris qu'elles ne coulent plus cet été (...)compte-tenu de la sécheresse qui ne touche pas uniquement la France", explique M. Millet.
"Ces fontaines à vide, ça fend le coeur, mais on comprend tout à fait ce genre de restrictions, il faut que tout le monde joue le jeu", confirme Christine Mercel, une touriste de l'Ain qui était venue avec son mari et sa fille à Pernes justement pour ses fontaines.
C'est au XVe siècle que les premières fontaines du village ont été construites. Mais c'est en 1936, que le conseil municipal a voté la transformation du nom du village de "Pernes" à "Pernes-Les-Fontaines". On en comptait 36 à l'époque.
Depuis lors, le village s'est habitué aux restrictions d'eau.
"Chaque été, on coupe les fontaines, alimentées par les canalisations d'eau courante à cause de la sécheresse. D'habitude, cela dure trois ou quatre jours, une semaine au maximum. Il y a toujours un orage, une pluie pour rétablir l'équilibre", explique le responsable de l'office du tourisme.
"Ce qui est particulier cette année, c'est la durée. Les météorologues locaux disent que depuis les premiers relevés de pluviométrie dans le Vaucluse en 1871, le niveau n'a jamais été aussi bas. Il n'est tombé que 93 mm d'eau dans le département depuis le début de l'année alors qu'il en faudrait 270 mm pour avoir un niveau correct", dit-il.
"La tradition dit que boire l'eau de nos fontaines rend amoureux. Une anecdote qui pousse habituellement les touristes à les utiliser", mais cet été ils en sont privés.
pr-fan/iw/it
Reprises d'incendies en Gironde: 6.000 hectares brûlés, des milliers d'évacués #
Des reprises de feu près de Landiras (Gironde), théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de milliers de personnes.
Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes. Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon un communiqué de la préfecture de la Gironde. Ces communes se trouvent au coeur de la forêt des Landes de Gascogne.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours. "Aucun blessé n'est à déplorer", selon la préfecture.
Quelque 500 sapeurs-pompiers dont des pompiers venus en renfort d'autres départements, sont sur place, appuyés par des bombardiers d'eau de la sécurité civile.
Par ailleurs, la préfecture signale que "le front de l'incendie se dirige vers l'A63 (Autoroute sens Bayonne-Bordeaux). Le "gestionnaire de l'autoroute ne constate pas de gêne à la visibilité mais dans l'immédiat, un abaissement de la vitesse à 90 km/h et une réduction à deux voies de circulation sur trois dans le sens Bayonne-Bordeaux ont été décidés". En fonction de l'évolution du feu, une coupure de l'autoroute est envisagée, selon la même source.
Dans la nuit, la préfecture des Landes voisine avait annoncé que l'incendie girondin avait "progressé défavorablement pour atteindre le département (...) en milieu de nuit", entraînant l'évacuation de 215 personnes.
Les personnes évacuées résidaient dans des hameaux autour des communes de Mano et Moustey, dans le nord du département.
Un accueil a été organisé à la salle des fêtes de la mairie de Moustey où se sont retrouvées 48 personnes, les autres partant chez des proches.
"À ce stade, aucune habitation n'est touchée par les flammes", souligne la préfecture des Landes selon qui deux sapeurs-pompiers ont été blessés, un blessé léger lors d'un incident avec un camion et un brûlé aux mollets.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, toujours également très surveillé par les pompiers, n'avait été que fixé le 25 juillet.
ff-nal/it
Plus de 1.200 hectares brûlés dans le Maine-et-Loire #
L'incendie, qui ravage la forêt du Maine-et-Loire depuis lundi, a brûlé plus de 1.200 hectares, nécessitant la présence de près de 400 sapeurs pompiers, a indiqué mercredi matin le codis du département.
Le feu, situé dans une zone entre Angers et Le Mans (Sarthe), "a pris une ampleur importante, on est à 1.240 hectares de brûlés. Nous ne sommes toujours pas maîtres du feu", a déclaré à l'AFP le codis du département, alors qu'il va faire "très chaud" dans la journée et qu'un "renforcement du vent" est craint.
Le feu a débuté lundi "sur le secteur de la commune de Baugé-en-Anjou, un secteur un peu particulier, car c'est une zone d'exclusion: ce qui veut dire que ni la population ni les secours ne peuvent entrer car il y a du stockage de munitions de la IIe guerre mondiale", a précisé le Codis.
Désormais, très exactement 377 sapeurs pompiers, dont 200 venus d'autres départements, sont sur place pour combattre les flammes.
"On procède à la protection de 22 points sensibles, dont un centre d'hébergement pour personnes handicapés". Environ 70 personnes ont été évacuées, selon la même source.
"Pour l'instant toutes les actions des sapeurs pompiers ont été efficaces en ce qui concerne la protection des points sensibles puisqu'on a aucun point sensible qui a été impacté par le sinistre. Par contre on n'a pas encore réussi à prendre la maitrise de ce sinistre", ont expliqué les pompiers.
L'incendie qui ravage la forêt du Pugle, massif forestier, compte beaucoup d'herbacés dont des fougères qui aident à propager le feu.
"On a des sautes de feu improbables: on suspecte très fortement des allumages volontaires d'incendie", a dit le Codis.
Par ailleurs, toujours dans le même département, un incendie sur le secteur de Beaulieu-sur-Layon a ravagé 80 hectares. "Ce feu est fixé et on est maitre du feu", a expliqué le Codis. "On a défendu trois points sensibles, dont un centre équestre et un château".
mas/it
Incendie dans le Maine-et-Loire: plus de 1.200 hectares brûlés (pompiers) #
L'incendie qui ravage la forêt du Maine-et-Loire depuis lundi, a brûlé plus de 1.200 hectares, nécessitant la présence de près de 400 sapeurs pompiers, a indiqué mercredi matin le codis du département.
Le feu, situé entre Angers et Le Mans (Sarthe), "a pris une ampleur importante, on est à 1.240 hectares de brûlés. Nous ne sommes toujours pas maîtres du feu", a déclaré à l'AFP le codis du département.
mas/et/dch
Reprises d'incendies près de Landiras (Gironde): 6.000 hectares brûlés #
Des reprises de feu près de Landiras (Gironde), théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de milliers de personnes.
Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes. Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon un communiqué de la préfecture de la Gironde. Ces communes se trouvent au coeur de la forêt des Landes de Gascogne.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours. "Aucun blessé n'est à déplorer", selon la préfecture.
Quelque 500 sapeurs-pompiers dont des pompiers venus en renfort d'autres départements, sont sur place, appuyés par des bombardiers d'eau de la sécurité civile.
Par ailleurs, la préfecture signale que "le front de l'incendie se dirige vers l'A63 (Autoroute sens Bayonne-Bordeaux). Le "gestionnaire de l'autoroute ne constate pas de gêne à la visibilité mais dans l'immédiat, un abaissement de la vitesse à 90 km/h et une réduction à deux voies de circulation sur trois dans le sens Bayonne-Bordeaux ont été décidés". En fonction de l'évolution du feu, une coupure de l'autoroute est envisagée, selon la même source.
Dans la nuit, la préfecture des Landes voisine avait annoncé que l'incendie girondin avait "progressé défavorablement pour atteindre le département (...) en milieu de nuit", entraînant l'évacuation de 215 personnes.
Les personnes évacuées résidaient dans des hameaux autour des communes de Mano et Moustey, dans le nord du département.
Un accueil a été organisé à la salle des fêtes de la mairie de Moustey où se sont retrouvées 48 personnes, les autres partant chez des proches.
"À ce stade, aucune habitation n'est touchée par les flammes", souligne la préfecture des Landes selon qui deux sapeurs-pompiers ont été blessés, un blessé léger lors d'un incident avec un camion et un brûlé aux mollets.
La Gironde a été frappée à la mi-juillet par deux incendies "hors normes", l'un à Landiras, à 40 km au sud de Bordeaux, le second à la Teste-de-Buch sur le bassin d'Arcachon, qui ont dévoré 20.800 hectares de forêt, entraînant l'évacuation de plus de 36.000 personnes.
Le feu sur le bassin d'Arcachon, près de la Dune du Pilat, a été maîtrisé le 29 juillet mais celui de Landiras, toujours également très surveillé par les pompiers, n'avait été que fixé le 25 juillet.
ff-nal/it
Incendie dans la Drôme: 286 hectares brûlés, le feu pas encore maîtrisé #
Le feu de forêt et de végétation qui s'est déclaré vendredi soir dans la Drôme a progressé dans la nuit de mardi à mercredi et la surface brûlée s'élève désormais à 286 hectares, ont annoncé mercredi matin à l'AFP les sapeurs-pompiers.
Situé sur le massif du Diois dans la commune de Romeyer, le feu "n'est toujours pas maîtrisé, pas fixé et il progresse toujours", a affirmé auprès de l'AFP le lieutenant-colonel Ramon Navarro, officier supérieur de direction du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) de la Drôme.
Mardi à 18H00, 220 hectares de forêt avaient été parcourus, "en terme de surface brûlée, nous sommes à 286 hectares ce (mercredi) matin", a déroulé l'officier, indiquant que leur mission du jour va consister "à ceinturer le feu", "faire le tour", pour "ne pas qu'il atteigne les communes et hameaux alentours".
Les quelque 205 sapeurs-pompiers encore mobilisés "attendent l'incendie à la descente du massif" et "surveillent avec attention le nord et l'est pour éviter qu'avec le vent, il se propage sur une autre vallée", a expliqué le lieutenant-colonel.
Des feux tactiques ont été pratiqués pour faire butter l'incendie sur un sol déjà brûlé afin d'éviter sa propagation et un hélicoptère lourd, qui a fait mardi 90 largage de 4.000 litres d'eau, sera à l'oeuvre mercredi.
Lundi soir, un pompier gardois venu en renfort a été brûlé au visage. Deux autres soldats du feu, un du Gard également, ainsi qu'un Drômois, ont inhalé des fumées. "Tous trois ont pu quitter l'hôpital" mardi, avait assuré le préfet de la Drôme dans un communiqué mardi soir.
Bien que les conditions météorologiques laissent présager une "journée compliquée" pour les pompiers, notamment à cause de la hausse des températures et d'orages prévus dans les Alpes dans l'après-midi qui pourraient amener plus de vent, il n'est toujours pas envisagé de procéder à l'évacuation d'habitations.
La RD 742 est toujours bloquée par la gendarmerie.
anr/dch
Reprises d'incendies près de Landiras (Gironde): 6.000 hectares brûlés #
Les reprises d'incendies près de Landiras (Gironde), théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de milliers de personnes, a annoncé mercredi matin la préfecture de Gironde.
Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes. Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon un communiqué.
Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2.000 personnes était en cours. "Aucun blessé n'est à déplorer", selon la préfecture.
Par ailleurs, la préfecture signale que "le front de l'incendie se dirige vers l'A63 (Autoroute sens Bayonne-Bordeaux). Le "gestionnaire de l'autoroute ne constate pas de gêne à la visibilité mais dans l'immédiat, un abaissement de la vitesse à 90 km/h et une réduction à deux voies de circulation sur trois dans le sens Bayonne-Bordeaux ont été décidés". En fonction de l'évolution du feu, une coupure de l'autoroute est envisagée.
ff/nal/dch
Reprises d'incendies près de Landiras (Gironde): 6.000 hectares brûlés #
Les reprises d'incendies près de Landiras (Gironde), théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6.000 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, a annoncé mercredi matin la préfecture de Gironde.
Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes. Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3.800 personnes, selon un communiqué.
ff/nal/dch
Regain de la canicule mercredi en France #
La canicule regagne du terrain mercredi dans le sud-ouest avec des températures maximales prévues jusqu'à 40 degrés localement, mais devrait prendre fin dimanche avec des orages attendus dans toute la France.
"Le 3ème épisode caniculaire de l'été 2022, qui a commencé le 31 juillet au niveau national, et a principalement concerné les régions méditerranéennes ces derniers jours, s'étend à partir de ce milieu de semaine sur le sud-ouest en remontant le long de la façade atlantique", a averti Météo-France dans un bulletin mardi soir.
Les températures maximales atteindront "34 à 37°C des Pays-de-Loire à Poitou-Charentes, et 36 à 38°C de façon généralisée sur le sud-ouest avec localement des pointes à 39 ou 40°C".
Au total, 16 départements sont placés en vigilance orange canicule ("Soyez très vigilant"), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées.
"Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le sud et une grande partie ouest du pays, en s'étendant progressivement vers le nord-ouest et vers le nord", a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse.
Mais ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dans toute le pays, prévoit Météo-France.
Ces orages devraient permettre "de revenir la semaine prochaine à des températures en nette baisse qui devraient se rapprocher des normales de saison", a poursuivi Christine Lac.
"Cet épisode caniculaire présente une intensité inférieure à ceux de juin et juillet derniers, mais une durée supérieure à l'échelle du territoire", a ajouté Météo-France.
La France a en effet déjà connu deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, quand la quasi-totalité de l'Hexagone a été en alerte canicule.
La canicule a entraîné une forte sécheresse et fait chuter les débits des cours d'eau dans de nombreuses régions, multipliant les mesures de restriction d'eau, inquitétant le monde agricole notamment pour la culture du maïs dont la production s'annonce déjà très touchée par les aléas climatiques.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Depuis mardi, 22 départements sont en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.
Dans plus d'une centaine de petites communes en France, les canalisations sont vides et doivent être approvisionnées en eau potable par des camions.
La sécheresse a également provoqué des incendies inédits dans certaines régions françaises comme en Bretagne. Mardi soir, un incendie en Aveyron n'était toujours pas maîtrisé malgré 600 pompiers mobilisés pour l'arrêter.
Avec déjà plus de 50.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.
L'été 2022 est un record sur le nombre de jours de vagues de chaleurs, et devrait atteindre 34 jours, contre 23 jours sur l'été 1983 ou 22 jours sur l'été 2003.
Mais ce n'est pas un record de sévérité, a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, lors du point presse.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées en France.
Mais "sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes", selon Météo-France, signe du changement climatique.
lep-laf/kd/adc/adc
Avec la sécheresse, la guerre de l'eau a commencé #
Des vols d'eau, des champs irrigués en dépit d'interdictions, des piscines privées difficiles à contrôler... Le manque d'eau, longtemps vue comme une ressource inépuisable en France, exacerbe les tensions.
"Cette année est vraiment exceptionnelle", relève un spécialiste du secteur de l'eau ayant requis l'anonymat. Dans le sud-est de la France où il est implanté, les conflits autour de l'eau ne datent pas d'hier. Mais "aujourd'hui, c'est exacerbé", assure-t-il.
Mi-juillet, 400 m3 d'eau destinée à la lutte contre les incendies étaient volés dans un bassin de rétention en Ardèche, département en "vigilance renforcée" sécheresse.
Le coupable? Un club de moto-cross voisin, venu la pomper "pour alimenter (sa) réserve à incendie et la sécurité du parking dans le cadre de l'organisation d'un festival", a expliqué à l'AFP son vice-président, Roger Kappel.
"Cette eau pour moi est un bien public", justifie-t-il. "Nous reconnaissons que nous n'avions pas vraiment le droit de le faire" et l'eau a été restituée.
"C'est la première fois que ça nous arrive", assure le président de la Communauté de communes du Bassin d'Aubenas, Max Tourvieilhe. "C'est dangereux (...) il n'y a pas une goutte d'eau qui est tombée depuis des mois, le préfet nous demande de réduire la consommation d'eau (...) et à côté de ça on se permet de récupérer 400 m3 d'eau pour une utilisation privée? Non, ça n'est pas possible!", tonne-t-il.
En Charente-Maritime, certains agriculteurs irriguent leurs cultures, faisant fi des limitations, s'insurge l'ONG France Nature Environnement (FNE).
"Une minorité d'agriculteurs enfreint les arrêtés d'interdiction d'irrigation et met en danger une ressource précieuse, un bien commun, l'eau", dénonce-t-elle, s'appuyant sur un courrier de l'association des irrigants de Poitou-Charentes.
La France métropolitaine connaît une sécheresse historique, signe du changement climatique. Il n'est tombé que 9,7 millimètres de pluie en juillet, un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020, selon Météo-France.
"On découvre que cette eau qu'on pensait inépuisable est rare, elle va devenir de plus en plus rare à certaines périodes de l'année et il va falloir la partager", commente Thierry Burlot, président du Comité de bassin Loire-Bretagne, sur France Culture.
La totalité des départements de France métropolitaine est en vigilance sécheresse, avec 22 départements en alerte renforcée et 68 en crise.
En cas de pénuries d'eau, quatre niveaux existent: vigilance, alerte, alerte renforcée, crise, avec des restrictions de plus en plus fortes, qui touchent aussi bien les particuliers, les agriculteurs que les industriels.
"On veut réduire les prélèvements pour qu'il y ait moins de pression par les activités humaines et maintenir suffisamment d'eau pour les usages les plus importants" (eau potable, salubrité, santé, sécurité), explique à l'AFP Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.
Mais "on est à l'os en termes de ressources en eau: le gâteau se réduisant, les conflits s'aiguisent et donc ça pose la question de la légitimité des usages, (...) de l'équité de traitement entre les groupes sociaux", analyse Sylvain Barone, chargé de recherches à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), sur France Culture.
Concrètement, comment expliquer à une personne âgée qu'elle ne peut pas arroser son potager vivrier en journée, quand une partie des golfs et des terrains de foot le sont? s'interroge le spécialiste du secteur de l'eau.
Il cite aussi les piscines privées de riches résidences sur le littoral de Provence-Alpes-Côte d'Azur, difficiles à contrôler et dont les propriétaires "se fichent de la facture d'eau", ou des municipalités touristiques en bord de mer, attachées à leurs plates-bandes fleuries, quand des petits villages de l'arrière pays "jouent le jeu".
"Il faut faire en sorte que les plus gros consommateurs fassent les plus gros efforts", plaide-t-il.
Face à une eau devenue denrée plus rare, "ceci va nécessiter des compromis", ainsi qu'une gestion de l'eau "tout au long de l'année" et plus seulement l'été pendant les pénuries, fait valoir Thierry Burlot.
bur-anr-laf/kd/swi
Avec la sécheresse, la guerre de l'eau a commencé #
Des vols d'eau, des champs irrigués en dépit d'interdictions, des piscines privées difficiles à contrôler... Le manque d'eau, longtemps vue comme une ressource inépuisable en France, exacerbe les tensions.
"Cette année est vraiment exceptionnelle", relève un spécialiste du secteur de l'eau ayant requis l'anonymat. Dans le sud-est de la France où il est implanté, les conflits autour de l'eau ne datent pas d'hier. Mais "aujourd'hui, c'est exacerbé", assure-t-il.
Mi-juillet, 400 m3 d'eau destinée à la lutte contre les incendies étaient volés dans un bassin de rétention en Ardèche, département en "vigilance renforcée" sécheresse.
Le coupable? Un club de moto-cross voisin, venu la pomper "pour alimenter (sa) réserve à incendie et la sécurité du parking dans le cadre de l'organisation d'un festival", a expliqué à l'AFP son vice-président, Roger Kappel.
"Cette eau pour moi est un bien public", justifie-t-il. "Nous reconnaissons que nous n'avions pas vraiment le droit de le faire" et l'eau a été restituée.
"C'est la première fois que ça nous arrive", assure le président de la Communauté de communes du Bassin d'Aubenas, Max Tourvieilhe. "C'est dangereux (...) il n'y a pas une goutte d'eau qui est tombée depuis des mois, le préfet nous demande de réduire la consommation d'eau (...) et à côté de ça on se permet de récupérer 400 m3 d'eau pour une utilisation privée? Non, ça n'est pas possible!", tonne-t-il.
En Charente-Maritime, certains agriculteurs irriguent leurs cultures, faisant fi des limitations, s'insurge l'ONG France Nature Environnement (FNE).
"Une minorité d'agriculteurs enfreint les arrêtés d'interdiction d'irrigation et met en danger une ressource précieuse, un bien commun, l'eau", dénonce-t-elle, s'appuyant sur un courrier de l'association des irrigants de Poitou-Charentes.
La France métropolitaine connaît une sécheresse historique, signe du changement climatique. Il n'est tombé que 9,7 millimètres de pluie en juillet, un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020, selon Météo-France.
"On découvre que cette eau qu'on pensait inépuisable est rare, elle va devenir de plus en plus rare à certaines périodes de l'année et il va falloir la partager", commente Thierry Burlot, président du Comité de bassin Loire-Bretagne, sur France Culture.
La totalité des départements de France métropolitaine est en vigilance sécheresse, avec 22 départements en alerte renforcée et 68 en crise.
En cas de pénuries d'eau, quatre niveaux existent: vigilance, alerte, alerte renforcée, crise, avec des restrictions de plus en plus fortes, qui touchent aussi bien les particuliers, les agriculteurs que les industriels.
"On veut réduire les prélèvements pour qu'il y ait moins de pression par les activités humaines et maintenir suffisamment d'eau pour les usages les plus importants" (eau potable, salubrité, santé, sécurité), explique à l'AFP Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.
Mais "on est à l'os en termes de ressources en eau: le gâteau se réduisant, les conflits s'aiguisent et donc ça pose la question de la légitimité des usages, (...) de l'équité de traitement entre les groupes sociaux", analyse Sylvain Barone, chargé de recherches à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), sur France Culture.
Concrètement, comment expliquer à une personne âgée qu'elle ne peut pas arroser son potager vivrier en journée, quand une partie des golfs et des terrains de foot le sont? s'interroge le spécialiste du secteur de l'eau.
Il cite aussi les piscines privées de riches résidences sur le littoral de Provence-Alpes-Côte d'Azur, difficiles à contrôler et dont les propriétaires "se fichent de la facture d'eau", ou des municipalités touristiques en bord de mer, attachées à leurs plates-bandes fleuries, quand des petits villages de l'arrière pays "jouent le jeu".
"Il faut faire en sorte que les plus gros consommateurs fassent les plus gros efforts", plaide-t-il.
Face à une eau devenue denrée plus rare, "ceci va nécessiter des compromis", ainsi qu'une gestion de l'eau "tout au long de l'année" et plus seulement l'été pendant les pénuries, fait valoir Thierry Burlot.
bur-anr-laf/kd/swi
Regain de la canicule mercredi en France #
La canicule regagne du terrain mercredi dans le sud-ouest avec des températures maximales prévues jusqu'à 40 degrés localement, mais devrait prendre fin dimanche avec des orages attendus dans toute la France.
"Le 3ème épisode caniculaire de l'été 2022, qui a commencé le 31 juillet au niveau national, et a principalement concerné les régions méditerranéennes ces derniers jours, s'étend à partir de ce milieu de semaine sur le sud-ouest en remontant le long de la façade atlantique", a averti Météo-France dans un bulletin mardi soir.
Les températures maximales atteindront "34 à 37°C des Pays-de-Loire à Poitou-Charentes, et 36 à 38°C de façon généralisée sur le sud-ouest avec localement des pointes à 39 ou 40°C".
Au total, 16 départements sont placés en vigilance orange canicule ("Soyez très vigilant"), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées.
"Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le sud et une grande partie ouest du pays, en s'étendant progressivement vers le nord-ouest et vers le nord", a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse.
Mais ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dans toute le pays, prévoit Météo-France.
Ces orages devraient permettre "de revenir la semaine prochaine à des températures en nette baisse qui devraient se rapprocher des normales de saison", a poursuivi Christine Lac.
"Cet épisode caniculaire présente une intensité inférieure à ceux de juin et juillet derniers, mais une durée supérieure à l'échelle du territoire", a ajouté Météo-France.
La France a en effet déjà connu deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, quand la quasi-totalité de l'Hexagone a été en alerte canicule.
La canicule a entraîné une forte sécheresse et fait chuter les débits des cours d'eau dans de nombreuses régions, multipliant les mesures de restriction d'eau, inquitétant le monde agricole notamment pour la culture du maïs dont la production s'annonce déjà très touchée par les aléas climatiques.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Depuis mardi, 22 départements sont en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.
Dans plus d'une centaine de petites communes en France, les canalisations sont vides et doivent être approvisionnées en eau potable par des camions.
La sécheresse a également provoqué des incendies inédits dans certaines régions françaises comme en Bretagne. Mardi soir, un incendie en Aveyron n'était toujours pas maîtrisé malgré 600 pompiers mobilisés pour l'arrêter.
Avec déjà plus de 50.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.
L'été 2022 est un record sur le nombre de jours de vagues de chaleurs, et devrait atteindre 34 jours, contre 23 jours sur l'été 1983 ou 22 jours sur l'été 2003.
Mais ce n'est pas un record de sévérité, a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, lors du point presse.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées en France.
Mais "sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes", selon Météo-France, signe du changement climatique.
lep-laf/kd/adc/adc
Regain de la canicule mercredi en France #
La canicule regagne du terrain mercredi dans le sud-ouest avec des températures maximales prévues jusqu'à 40 degrés localement, mais devrait prendre fin dimanche avec des orages attendus dans toute la France.
"Le 3ème épisode caniculaire de l'été 2022, qui a commencé le 31 juillet au niveau national, et a principalement concerné les régions méditerranéennes ces derniers jours, s'étend à partir de ce milieu de semaine sur le sud-ouest en remontant le long de la façade atlantique", a averti Météo-France dans un bulletin mardi soir.
Les températures maximales atteindront "34 à 37°C des Pays-de-Loire à Poitou-Charentes, et 36 à 38°C de façon généralisée sur le sud-ouest avec localement des pointes à 39 ou 40°C".
Au total, 18 départements sont placés en vigilance orange canicule ("Soyez très vigilant"), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées, ainsi que le Gard ou encore le Vaucluse.
"Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le sud et une grande partie ouest du pays, en s'étendant progressivement vers le nord-ouest et vers le nord", a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse.
Mais ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dans toute le pays, prévoit Météo-France.
Ces orages devraient permettre "de revenir la semaine prochaine à des températures en nette baisse qui devraient se rapprocher des normales de saison", a poursuivi Christine Lac.
"Cet épisode caniculaire présente une intensité inférieure à ceux de juin et juillet derniers, mais une durée supérieure à l'échelle du territoire", a ajouté Météo-France.
La France a en effet déjà connu deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, quand la quasi-totalité de l'Hexagone a été en alerte canicule.
La canicule a entraîné une forte sécheresse et fait chuter les débits des cours d'eau dans de nombreuses régions, multipliant les mesures de restriction d'eau, inquitétant le monde agricole notamment pour la culture du maïs dont la production s'annonce déjà très touchée par les aléas climatiques.
93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Depuis mardi, 22 départements sont en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.
Dans plus d'une centaine de petites communes en France, les canalisations sont vides et doivent être approvisionnées en eau potable par des camions.
La sécheresse a également provoqué des incendies inédits dans certaines régions françaises comme en Bretagne. Mardi soir, un incendie en Aveyron n'était toujours pas maîtrisé malgré 600 pompiers mobilisés pour l'arrêter.
Avec déjà plus de 50.000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.
Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.
L'été 2022 est un record sur le nombre de jours de vagues de chaleurs, et devrait atteindre 34 jours, contre 23 jours sur l'été 1983 ou 22 jours sur l'été 2003.
Mais ce n'est pas un record de sévérité, a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, lors du point presse.
Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées en France.
Mais "sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes", selon Météo-France, signe du changement climatique.
lep-laf/kd/adc
En France, des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses #
La France, touchée par trois canicules successives depuis la mi-juin, subit ces dernières années des vagues de chaleur à la fois plus fréquentes et plus intenses, sous l'effet du changement climatique.
Ces vagues, qui s'observaient en moyenne une fois tous les cinq ans avant 1989, interviennent depuis 2000 tous les ans, indique Météo France.
Et "les trois vagues de chaleur les plus longues et trois des quatre plus intenses se sont produites après 1981", souligne l'agence nationale.
Une vague de chaleur correspond à des températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs. On parle de canicule dès lors qu'un épisode de températures élevées dure au moins trois jours, de jour comme de nuit.
Rappel des principales canicules observées en France depuis l'épisode mémorable de 2003:
Début août 2003, les records de chaleur tombent. A Toulouse, Bordeaux, Limoges ou Montauban, le mercure dépasse les 40° le 4 août.
C'est l'été le plus chaud depuis la mise en place d'un réseau d'observation en France et le plus meurtrier avec 15.200 morts (Santé publique France).
La canicule de 2003 "reste à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France", selon Météo France, dépassant en intensité les canicules pourtant mémorables de 1976 et de 1983.
Cet épisode met en évidence des dysfonctionnements dans les services de santé et l'isolement des personnes âgées, principales victimes de la chaleur.
Critiqué pour n'avoir pas pris la mesure de la crise, le ministre de la Santé Jean-François Mattei est remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy, qui élabore un "plan canicule".
Une vague de chaleur frappe l'ensemble de la France pendant 21 jours en juillet: la basse vallée du Rhône est la plus affectée, la mer atteint 30° à Marseille.
Ce coup de chaud provoque la mort de plus de 1.000 personnes (Santé publique France).
Depuis 2015, tous les étés sont marqués par des "canicules conséquentes" avec pour résultat plusieurs milliers de "décès en excès", selon Santé publique France. En 2015, quatre épisodes caniculaires provoquent un total estimé de 1.700 morts.
En 2015 et 2017, les vagues de chaleur sont remarquables par leur précocité, fin juin et début juillet, tandis que 2016 se distingue par le caractère tardif du pic à la fin août.
La France connaît une vague de chaleur du 24 juillet au 8 août. L'été 2018 se classe parmi les plus chauds de l'histoire du pays, selon Météo-France. Cette canicule provoque environ 1.500 morts (chiffre ministère de la Santé).
L'été 2019 est marqué par deux vagues de chaleur. La première, particulièrement précoce, démarre dès le 24 juin et établit un nouveau record absolu de chaleur pour la France: 46°C enregistré le 28 juin à Vérargues dans l'Hérault.
Des records locaux tombent également fin juillet, lors d'une seconde vague. A Paris, une température de 42,6°C est relevée le 25 juillet, ce qui fait tomber le vieux record parisien de 40,4°C enregistré en 1947.
En août 2020, une semaine de canicule concentrée sur un large cadran nord-est ne fait tomber aucun record mais se classe parmi les cinq épisodes de chaleur les plus intenses jamais relevés dans le pays.
A la mi-juin 2022, la France connaît une vague de chaleur "exceptionnelle et précoce", avec 40°C atteints dès le 16 juin dans l'Hérault, ce qui n'était jamais arrivé si tôt en France (hors Corse). Durant cet épisode, le mercure atteint un pic de 43°C, le 18 juin, à Arcachon (Gironde).
Quatre semaines plus tard, la France étouffe à nouveau, du 12 au 25 juillet. Le 18 juillet, 64 records locaux de températures tombent dans la moitié ouest, avec par exemple 42,6°C à Biscarrosse (Landes).
Cet épisode s'accompagne en Gironde de deux grands incendies qui dévastent plus de 20.000 hectares de forêt.
L'épisode en cours, le troisième, devrait se poursuivre jusqu'à samedi selon Météo-France.
ot/cds/kd/adc