Un an de Covid, le secteur aéronautique un genou à terre #
Il y a un an, le secteur aéronautique pensait continuer à grimper jusqu'au ciel et produire toujours plus d'avions, mais le Covid-19 a ébranlé la filière, mise sous perfusion par l'État pour limiter les suppressions d'emplois et lui permettre de rebondir.
Premier et rare secteur excédentaire pour la balance commerciale française (+29,6 milliards d'euros en 2019), l'aéronautique a été emportée dans l'effondrement du trafic aérien mondial qui a durablement saigné les finances des compagnies aériennes.
"Le secteur n'avait pas connu de crise depuis plusieurs décennies. Même en 2008, on cherchait à recruter et à se robotiser pour faire face aux montées en cadence, on pensait que cela allait continuer de monter au ciel", résume Johnny Favre, secrétaire national de la CFDT Métallurgie.
Envolées, les augmentations de production prévues par Airbus, chef de file de toute la filière, qui a réduit sa production dès avril de près de 40% et annoncé la suppression de 15.000 emplois, dont 5.000 en France.
Or l'avionneur, comme son concurrent Boeing, a recours pour fabriquer les pièces de ses avions à une multitude de sous-traitants, souvent des PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI). Ces sociétés aux reins moins solides ont vu du jour au lendemain disparaître près de la moitié de leur activité.
Lauak, Mecachrome, AAA, Daher... les plans sociaux se sont multipliés.
Dès le mois de septembre, les services de l'État recensaient 27 plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) dans l'aéronautique pour la seule région Occitanie, où sont implantés Airbus et nombre d'entreprises du secteur.
Sur les neuf premiers mois de 2020, 5.800 emplois -hors intérim- ont été supprimés dans le Grand Sud-Ouest dans l'aéronautique, selon l'Insee.
La filière en France représente 300.000 emplois directs et indirects dans 1.300 entreprises industrielles, selon Bercy.
Comme pour l'ensemble de l'économie, l'État a sorti la grosse artillerie pour soutenir le secteur, à coups de prêts garantis (PGE), de chômage partiel et 15 milliards d'euros -dont 7 milliards au profit d'Air France - pour un plan de soutien de la filière.
Tous les acteurs s'accordent à dire que cette action a pour l'instant permis de "limiter la casse".
"On avait à peu près 60.000 emplois menacés sur 2020-2021 et nous pensons que nous avons déjà pu en sauver la moitié, c'est-à-dire 30.000 personnes", selon le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) Eric Trappier.
Plusieurs plans sociaux ont ainsi pu être revus à la baisse, notamment à la faveur du dispositif d'allocation partielle de longue durée (APLD), note Edwin Liard, chargé de l'aéronautique au sein du syndicat Force Ouvrière.
Le motoriste et équipementier Safran a réussi à maintenir ses 44.000 effectifs en France (hors intérim), l'équipementier Latécoère va supprimer moitié moins de postes que prévu (246 sur 1.500), Figeac Aero un tiers de moins.
Même à Airbus, les syndicats pensent pouvoir éviter tout licenciement sec.
Mais avec la poursuite de la crise sanitaire et des restrictions de déplacement, "on est plutôt sur un scénario catastrophe, il va certainement y avoir encore d'autres PSE", pronostique Johnny Favre.
"Le temps passe, la situation est difficile, les aides de l'État ne vont pas être éternelles, elles ne suffisent pas à vivre sous cloche éternellement", note Bertrand Mouly-Aigrot, du cabinet Archery consulting.
Pour autant, "avec les restructurations et le redimensionnement qui ont été faits, avec la consolidation qui doit s'opérer en 2021, l'industrie est suffisamment forte pour s'en sortir, si l'on croit à l'hypothèse optimiste d'une sortie progressive du mode crise à partir de l'été", explique-t-il à l'AFP.
L'un des enjeux pour rebondir, c'est une probable union des forces: si elles ont pu préserver les compétences, de nombreuses entreprises trop petites et désormais fragilisées doivent se regrouper pour pouvoir affronter la concurrence et les enjeux industriels de l'aviation décarbonée.
"Sur les activités mécaniques par exemple, il y a un nombre d'acteurs incalculable", renchérit Edwin Liard, qui s'attend lui aussi à une consolidation.
Un fonds abondé notamment par l'État et les grands industriels, doté à terme d'un milliard d'euros, doit favoriser les regroupements.
Au risque, selon Edwin Liard, de "se faire absorber par des acteurs américains ou chinois".
mra/tq/ak/LyS/ahe
Le gestionnaire des aéroports parisiens a perdu plus d'un milliard d'euros en 2020 #
Le gestionnaire des aéroports parisiens Groupe ADP a subi une perte financière de 1,17 milliard d'euros en 2020, après avoir été touché comme l'ensemble du secteur aérien par la crise du Covid-19, selon des résultats publiés mercredi.
ADP, qui gère les aéroports de Roissy, Orly, mais aussi une vingtaine d'autres équipements aéroportuaires dans le monde, du Chili à la Jordanie en passant par l'Inde et la Turquie, a perdu 60% de ses passagers l'année dernière par rapport à 2019.
Face à cette crise qui accable l'ensemble du secteur aérien mondial, ADP économise tous azimuts, fermant temporairement des terminaux et réduisant ses coûts. Le groupe, dont l'État français est l'actionnaire majoritaire, a engagé en particulier un plan de départs qui va réduire ses effectifs de 11%.
Pour 2021, malgré les campagnes de vaccination qui pourraient mener les gouvernements à alléger les restrictions de déplacements, ADP a révisé à la baisse ses prévisions de trafic dans les aéroports parisiens: il estime que le trafic passagers n'atteindra qu'entre 35% et 45% du niveau de 2019, dernière année pleine avant le début de la pandémie.
Au niveau mondial, le chemin sera long: ADP pense ne retrouver le trafic de 2019 dans ses aéroports qu'"entre 2023 et 2027".
tq/soe/LyS/lpt
Le gestionnaire des aéroports parisiens a perdu plus d'un milliard d'euros en 2020 #
Le gestionnaire des aéroports parisiens Groupe ADP a subi une perte financière de 1,17 milliard d'euros en 2020, après avoir été touché comme l'ensemble du secteur aérien par la crise du Covid-19, selon des résultats publiés mercredi.
ADP, qui gère Roissy, Orly, mais aussi une vingtaine d'autres équipements aéroportuaires dans le monde, du Chili à la Jordanie en passant par l'Inde et la Turquie, a perdu 60% de ses passagers l'année dernière par rapport à 2019.
Face à cette crise qui accable l'ensemble du secteur aérien mondial, ADP économise tous azimuts, fermant temporairement des terminaux et réduisant ses coûts. Le groupe, dont l'État français est l'actionnaire majoritaire, a engagé en particulier un plan de départs qui va réduire ses effectifs de 11%.
Pour 2021, malgré les campagnes de vaccination qui pourraient mener les gouvernements à alléger les restrictions de déplacements, ADP a révisé à la baisse ses prévisions de trafic dans les aéroports parisiens: il estime que le trafic passagers n'atteindra qu'entre 35% et 45% du niveau de 2019, dernière année pleine avant le début de la pandémie.
Au niveau mondial, le chemin sera long: ADP pense ne retrouver le trafic de 2019 dans ses aéroports qu'"entre 2023 et 2027".
tq/soe/LyS
Sésame contaminé: des parlementaires veulent durcir les contrôles à l'importation #
Chocolat, purée, houmous... De nombreux produits à base de graines de sésame en provenance d'Inde sont retirés des rayons car ils contiennent de l'oxyde d'éthylène, classé cancérogène. Une "alerte qui doit servir de leçon", selon des parlementaires, qui appellent à durcir les contrôles à l'importation.
"On est sur une ampleur (...) inédite puisque plus de 100 pays sont concernés dans le monde et 20 pays au niveau européen", a dénoncé Laurent Duplomb, sénateur LR de la Haute-Loire et auteur d'un rapport sur le sujet, lors d'une conférence de presse.
L'affaire remonte au 9 septembre 2020, quand "un opérateur italien détecte que des graines de sésame importées d'Inde comportent des résidus d'oxyde d'éthylène, une substance active" interdite pour les usages alimentaires dans l'Union européenne depuis 1991, détaille le rapport du sénateur.
Une fois l'alerte lancée, des contrôles effectués sur ces résidus font état de teneurs "très largement supérieures" à la limite maximale de résidus (LMR) de 0,05mg/kg autorisée au niveau européen, allant jusqu'à 186 mg/kg, détaille le document. C'est 3.700 fois plus que le plafond autorisé, insiste Laurent Duplomb, assurant toutefois qu'aucun cas d'intoxication n'a été relayé à ce jour.
Comment expliquer la présence de cette molécule dans les graines de sésame? Le rapport évoque plusieurs hypothèses, comme celle "d'un traitement préventif par fumigation" afin de réduire d'autres risques tels la présence de salmonelles. Ou encore l'usage du produit en tant que pesticide durant la production.
Biscuits, houmous, baguettes, salades, burger, farine, huiles, purée, biscottes ou encore chocolat... A ce jour, quelque 1.040 références de produits grand public -conventionnels ou bio- ont été rappelés, explique un porte-parole de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à l'AFP.
"En France, on contrôle la totalité des lots de graine de sésame qui viennent d'Inde pour vérifier qu'elles ne sont pas contaminées à l'oxyde d'éthylène, et dès qu'elles le sont, les lots ne circulent pas sur le marché", affirme-t-il.
Ce travail de traçabilité "prend un peu de temps", ce qui explique qu'"on a des retraits et rappels qui peuvent s'échelonner dans le temps, et on en a encore tous les jours", selon lui.
"Pourquoi les fabricants qui s'approvisionnaient chez des fournisseurs en Inde n'ont pas décidé simplement de retirer tout ce qu'ils avaient sur le marché par principe de précaution, en attendant de pouvoir faire des contrôles?" s'interroge auprès de l'AFP Fabienne Loiseau, journaliste au magazine 60 millions de consommateurs qui a enquêté sur le sujet.
"C'est un scandale par l'ampleur du phénomène, c'est plusieurs centaines de tonnes qui sont concernées", affirme-t-elle.
"On est sur une vraie forme de naïveté au niveau européen et au niveau français" vis-à-vis de nos partenaires commerciaux, regrette pour sa part le sénateur Duplomb.
Pour diminuer les risques d'importer des produits potentiellement dangereux, le sénateur recommande notamment de durcir les contrôles européens, "avec peut-être la création d'une DGCRRF européenne" pour augmenter les contrôles aléatoires.
Autres propositions: renforcer les contrôles nationaux, en augmentant par exemple les moyens de la DGCCRF, ou encore privilégier les approvisionnements européens.
Aujourd'hui, le problème n'est pas limité aux seules graines de sésame. "On a commencé à voir arriver il y a quelques semaines des rappels de produits qui ne contenaient pas de sésame mais qui pourtant étaient testés positifs à l'oxyde d'éthylène", affirme Fabienne Loiseau.
"On a commencé à voir apparaître du psyllium, qui est du plantin, dans des compléments alimentaires ou encore dans des farines sans gluten", énumère-t-elle.
Mais aussi dans de l'amarante issue de l'agriculture biologique, des mélanges d'épices indiens ou encore des échalotes séchées, précise le rapport parlementaire, laissant craindre des alertes à venir sur d'autres produits "comme les herbes et épices".
Pour Laurent Duplomb, "ce n'est pas tout d'interdire (...) Plus on est voué à des importations, plus on se doit de contrôler si on veut continuer d'interdire aussi fortement certaines molécules ou certaines formes de production".
as/soe/it
Suez-Veolia: pas de contre-OPA, toujours l'espoir du dialogue #
Aucune contre-OPA ne s'annonce dans l'immédiat face à l'offre de Veolia sur Suez, qui compte sur la justice et espère toujours une solution négociée pour échapper à son concurrent.
Le fonds Ardian s'est dit prêt mercredi à soutenir l'entreprise assiégée en vue d'un projet alternatif à la fusion avec Veolia.
Pour autant, "nous ne travaillons pas, aujourd'hui, sur un projet de contre-OPA", a déclaré au Sénat la présidente d'Ardian, Dominique Senequier, qui revendique la place de premier fonds européen et 5e mondial avec 90 milliards d'euros d'actifs sous gestion.
Elle a appelé à un accord entre les deux groupes, ne "croyant pas en un capitalisme hostile".
Veolia a déposé le 8 février son OPA -hostile- auprès de l'Autorité des marchés financiers, malgré une ordonnance de la justice saisie par Suez lui enjoignant de suspendre sa démarche pour cause d'"inamicalité".
"Nous serions très heureux qu'il y ait la nomination d'un médiateur. Quand une situation devient aussi difficile, cela peut être positif", a estimé Mme Senequier devant le groupe du Sénat chargé d'étudier les conséquences du projet de fusion.
L'Assemblée nationale a déjà appelé à une médiation par "un acteur industriel", et Suez a abondé, sans suites pour l'instant.
Ardian, associé au fonds américain GIP, propose une reprise de Suez qui permette le maintien de deux groupes "puissants", Suez et Veolia, après que ceux-ci se soient accordés sur leurs périmètres futurs.
Veolia détient déjà depuis octobre 29,9% du capital de Suez, vendus par Engie, et a récemment listé les actifs de Suez qu'il considère comme stratégiques et pour lesquels il s'opposerait à toute cession.
Ces actifs stratégiques "représentent seulement 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires de Suez, environ 30%. A quoi bon une telle opération hostile sur 100% du capital s'il n'y a que 30% de l'activité qui intéresse Veolia?", a argumenté la patronne d'Ardian. "Il y a des désirs des deux côtés, et à un moment il faut que les deux côtés arrivent à trouver un accord".
Aux sénateurs inquiets du sort de Suez, numéro un de la distribution et du traitement de l'eau, Mme Senequier a rappelé que sa société investissait régulièrement sur des temps longs, jusqu'à 25 ans. Le fonds "Meridiam n'a pas le monopole des investissements de long terme!"
Veolia prévoit en effet de céder à Meridiam l'activité Suez Eau France, qu'il ne pourra pas conserver du fait des règles de la concurrence.
Thierry Déau, le patron de Meridiam qui était aussi entendu par le Sénat, a redit de son côté que l'emploi serait préservé au moins cinq ans, et un "observatoire" créé pour piloter les parcours avec les syndicats.
Évoquant "un projet français porté par une épargne française", il a promis "la transparence pour les collectivités" et "la construction d'un acteur international" grâce à la recherche et la présence de Meridiam dans 26 pays. Il a aussi assuré que cette entité aurait "tous les moyens nécessaires pour faire concurrence à Veolia le jour venu".
Mais face au projet de Veolia, direction et syndicats de Suez crient au démantèlement et à la casse sociale, estimant que jusqu'à 70% des activités France devraient être cédées (eau mais aussi déchets).
Dans un rapport réalisé pour Suez, la société de conseil Altermind et l'économiste Patrice Geoffron (Paris-Dauphine) estiment que, "passé une certaine taille", un groupe subit "des économies d'échelle" et "un niveau d'endettement susceptible de nuire à sa capacité d'investissement et d'innovation".
"Gare au syndrome Kodak: on s'endort parce qu'on est trop gros", prophétise-t-on de source proche du dossier, en comptant sur "un retour à la raison".
Du côté de Veolia on se dit "serein" avec un bouclage de l'OPA anticipé d'ici la mi-2022, le temps que les autorités de la concurrence donnent leur aval. L'autorité canadienne a déjà rendu son approbation, selon Veolia.
Mais plusieurs recours sont encore devant les tribunaux, et plusieurs décisions attendues la semaine prochaine. Selon une décision mise en ligne mercredi, la Commission européenne a rejeté une demande de Suez qui voulait faire sanctionner le rachat des 29,9% opéré sans feu vert préalable.
cho/soe/LyS
La protection des salariés en cas de faillite pas menacée, assurent les administrateurs judiciaires #
La protection des salariés en cas de faillite n'est pas menacée par le projet d'ordonnance du gouvernement sur la restructuration des entreprises, a estimé mercredi Christophe Basse, le président du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires Judiciaires (CNAJMJ).
Ce texte, qui vise à transposer la directive européenne +restructuration et insolvabilité+, "ne touche en rien le droit des salariés" et "garantit le super-privilège dont ils bénéficient", a affirmé Christophe Basse dans un entretien à l'AFP.
Il "clarifie" seulement un "ordre de répartition des créances extrêmement complexe" actuellement dans le droit français, a-t-il justifié, réfutant ainsi les critiques du Medef de la CFDT et de FO.
Ces organisations ont en effet dénoncé un projet qui menacerait à terme le système actuel de paiement des salaires lors des procédures collectives.
Lors d'une telle procédure, le paiement des salaires d'une entreprise insolvable est assuré par le régime de garantie des salaires, l'AGS, géré par les organisations patronales.
Ses ressources financières proviennent d'une part de cotisations des entreprises, et d'autre part des sommes récupérées à l'issue des procédures par la réalisation des actifs des sociétés en liquidation, c'est-à-dire leur cession.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance classe explicitement le remboursement des avances de salaires à l'AGS après le versement des honoraires des administrateurs et mandataires judiciaires.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, mettant en avant le risque sur l'équilibre financier du régime, et à terme sur sa survie.
"Il n'est pas nouveau que les administrateurs et mandataires judiciaires se payent avant l'AGS", répond Christophe Basse, qui insiste sur le fait que le paiement des salaires reste un super-privilège.
"Je veux rassurer les salariés. Demain, ils continueront à être payés", assure-t-il.
Plus largement, il estime que "le texte actuel est trop complexe et a été réglé dans le temps surtout par des décisions de la Cour de cassation, donc il faut clarifier ce système-là", ce que fait le projet d'ordonnance.
Il regrette aussi une "polémique peu responsable" au moment où de nombreuses entreprises sont fortement fragilisées par la crise sanitaire et économique.
"Depuis deux ans, on sent un peu un rétropédalage de l'AGS dans un certain nombre de dossiers. Ils rechignent à jouer leur rôle d'assureur", accuse-t-il par ailleurs.
Du côté du ministère de la Justice, on estime aussi que le texte en projet "ne remet pas en cause le droit des salariés, qui est défini dans le code du travail", ni "l'équilibre de l'AGS".
mhc/tsq/eb
Véhicules sans borne: publication d'un cahier de recommandations #
Le gouvernement a publié mercredi un cahier de recommandations destiné aux collectivités et aux opérateurs de véhicules en libre-service sans stations d'amarrage ("free-floating"), pour "proposer des lignes directrices et des exemples à suivre".
"Les outils existent. L'enjeu est désormais de faciliter leur prise en main; d'accélérer le déploiement de ces solutions de mobilité, en proposant des lignes directrices et des exemples à suivre", relève le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dans ce document.
Le cahier de recommandations "a pour ambition de permettre une harmonisation des réglementations sur l'ensemble du territoire national", résume-t-il.
Ce fascicule explique notamment la règlementation et fait le point sur certains détails pratiques, comme la transmission d'informations de l'opérateur, le nombre de véhicules déployés, les conditions spatiales de leur déploiement, la publicité, etc.
Les opérateurs de services de mobilités en libre-service, représentants de collectivités locales et services de l'Etat ont participé à son écriture, a précisé le ministère des Transports dans un communiqué.
M. Djebbari a parallèlement chargé le vice-président du Conseil général de l'environnement et du développement durable, Pierre-Alain Roche, d'"une mission de réflexion globale sur l'évolution récente des nouveaux services de mobilités partagées".
Les conclusions sont attendues en juillet, selon le communiqué.
liu/mch/bow
Sésame contaminé: des parlementaires veulent durcir les contrôles à l'importation #
Un sénateur a proposé mercredi de durcir les contrôles de denrées alimentaires, après que de l'oxyde d'éthylène, un agent classé cancérogène interdit, a été retrouvé dans de nombreux produits contenant des graines de sésame.
"On est sur une vraie forme de naïveté au niveau européen et au niveau français" vis-à-vis des partenaires commerciaux, a regretté Laurent Duplomb, sénateur LR de la Haute-Loire, lors d'une conférence de presse, et auteur du rapport sur le sujet.
"Ce n'est pas tout d'interdire (...) Plus on est voué à des importations, plus on se doit de contrôler si on veut continuer d'interdire aussi fortement certaines molécules ou certaines formes de production", a-t-il poursuivi.
Biscuits, houmous, baguettes, salades, burger, farine, huiles, purée, biscottes ou encore chocolat... au total, quelque 1.040 références de produits grand public ont été rappelées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), a-t-elle indiqué à l'AFP.
"On est sur une ampleur (...) inédite puisqu'on a plus de 100 pays concernés dans le monde et 20 pays au niveau européen", a souligné M. Duplomb, assurant qu'aucun cas d'intoxication n'a été relayé à ce jour.
L'origine de cette découverte remonte au 9 septembre 2020, lorsqu'"un opérateur italien détecte que des graines de sésame importées d'Inde comportent des résidus d'oxyde d'éthylène, une substance active" classée notamment cancérogène et interdite pour les usages alimentaires dans l'Union européenne depuis 1991, détaille le rapport du sénateur.
Comment expliquer la présence de cette molécule dans des produits indiens? Plusieurs hypothèses ont été émises, selon le rapport, comme celle "d'un traitement préventif par fumigation" afin de réduire d'autres risques, comme la présence de salmonelles. Ou encore celle d'usage du produit en tant que pesticide au stade de la production.
Pour diminuer les risques d'importer des produits potentiellement dangereux, le sénateur recommande notamment de durcir les contrôles européens, "avec peut-être la création d'une DGCRRF européenne" pour augmenter les contrôles aléatoires.
Autres propositions: renforcer les contrôles nationaux, en augmentant par exemple les moyens de la DGCCRF, ou encore privilégier les approvisionnements européens.
as/ngu/eb
General Electric assigné en justice pour avoir licencié au lieu d'embaucher #
Plusieurs dizaines de salariés de General Electric (GE) à Villeurbanne, près de Lyon, ont décidé d'assigner la maison-mère américaine devant la justice française pour ne pas avoir respecté ses engagements en termes de créations d'emplois.
Selon leur avocat Fiodor Rilov, environ 70 employés interviennent dans cette "action en responsabilité", procédure civile lancée devant le tribunal judiciaire de Lyon, que l'avocat est venu détailler mercredi sur le site villeurbannais.
En octobre 2019, les mêmes avaient lancé une plainte en nom collectif ("class action") aux États-Unis. Elle s'est heurtée à des problèmes de compétence du juge saisi, soulevés par la défense de GE, ainsi qu'à des lenteurs engendrées par la crise du Covid-19.
En agissant en France, les plaignants espèrent pouvoir débattre du fond de l'affaire devant un tribunal: "le non-respect des promesses faites par GE" lors du rachat du pôle énergie d'Alstom en 2014, affirme Me Rilov.
"GE déplore cette action judiciaire qui ne lui a pas été notifiée. L'entreprise n'est de ce fait pas en mesure de commenter pour le moment", a réagi la direction.
À l'origine, le groupe s'était engagé à créer 1.000 emplois nets en France avant la fin 2018. "Or, non seulement ils n'en ont pas créé depuis, mais en plus ils en ont détruit", déplore l'avocat en rappelant les restructurations annoncées depuis deux ans à Villeurbanne et Belfort notamment.
En novembre dernier, le syndicat CFE-CGC avait évoqué la suppression de 3.000 postes au total sur cinq ans, chiffre démenti par la direction.
Selon elle, depuis l'acquisition de la branche énergie d'Alstom en 2015, "date à laquelle l'entreprise comptait 16.000 emplois industriels en France (hors GE Capital), plus de 2.000 salariés ont quitté les effectifs du groupe dans le cadre de cessions d'actifs", GE employant aujourd'hui "plus de 13.000 salariés" sur 17 sites.
Le non-respect de ses promesses d'embauches a valu à l'entreprise de devoir abonder un fonds de réindustrialisation à hauteur de 50 millions d'euros. Reste qu'a minima, il aurait dû ne pas supprimer de postes, estime Me Rilov, pour qui "les différents PSE annoncés depuis violent l'engagement pris en 2014".
C'est l'objet de la procédure qu'il mène au nom des salariés, "tous lésés" à ses yeux dans le Rhône et ailleurs. "GE a piétiné ses engagements et l'État n'a rien fait pour l'en empêcher, il a plutôt couvert ce comportement inacceptable", critique l'avocat.
"Cette action est menée à titre individuel, ce n'est pas une action syndicale", souligne de son côté Serge Paolozzi, délégué syndical central CGT chez Grid Solutions, la branche dont fait partie l'établissement de Villeurbanne.
"Elle est inédite, on verra ce que ça donne mais on la soutient car les engagements pris par GE n'ont pas été respectés. Et parce qu'elle met un peu de pression sur les négociations du dernier PSE en cours, cela tombe plutôt bien", ajoute le syndicaliste.
Ce plan prévoit la suppression de 579 postes en France chez Grid Solutions, dont 145 seraient préservés au final, les discussions devant s'achever en mars.
ppy/ag/or
La protection des salariés en cas de faillite pas menacée, assurent les administrateurs judiciaires #
La protection des salariés en cas de faillite n'est pas menacée par le projet d'ordonnance du gouvernement sur la restructuration des entreprises, a estimé mercredi Christophe Brasse, le président du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires Judiciaires (CNAJMJ).
Ce texte, qui vise à transposer la directive européenne +restructuration et insolvabilité+, "ne touche en rien le droit des salariés" et "garantit le super-privilège dont ils bénéficient", a affirmé Christophe Basse dans un entretien à l'AFP.
Il "clarifie" seulement un "ordre de répartition des créances extrêmement complexe" actuellement dans le droit français, a-t-il justifié, réfutant ainsi les critiques du Medef de la CFDT et de FO.
Ces organisations ont en effet dénoncé un projet qui menacerait à terme le système actuel de paiement des salaires lors des procédures collectives.
Lors d'une telle procédure, le paiement des salaires d'une entreprise insolvable est assuré par le régime de garantie des salaires, l'AGS, géré par les organisations patronales.
Ses ressources financières proviennent d'une part de cotisations des entreprises, et d'autre part des sommes récupérées à l'issue des procédures par la réalisation des actifs des sociétés en liquidation, c'est-à-dire leur cession.
Dans le cadre de cette réalisation, le projet d'ordonnance classe explicitement le remboursement des avances de salaires à l'AGS après le versement des honoraires des administrateurs et mandataires judiciaires.
"On est très demandeurs que le super-privilège de l'AGS ne soit pas rétrogradé", a déclaré vendredi à l'AFP le président délégué du Medef Patrick Martin, mettant en avant le risque sur l'équilibre financier du régime, et à terme sur sa survie.
"Il n'est pas nouveau que les administrateurs et mandataires judiciaires se payent avant l'AGS", répond Christophe Basse, qui insiste sur le fait que le paiement des salaires reste un super-privilège.
"Je veux rassurer les salariés. Demain, ils continueront à être payés", assure-t-il.
Plus largement, il estime que "le texte actuel est trop complexe et a été réglé dans le temps surtout par des décisions de la Cour de cassation, donc il faut clarifier ce système-là", ce que fait le projet d'ordonnance.
Il regrette aussi une "polémique peu responsable" au moment où de nombreuses entreprises sont fortement fragilisées par la crise sanitaire et économique.
"Depuis deux ans, on sent un peu un rétropédalage de l'AGS dans un certain nombre de dossiers. Ils rechignent à jouer leur rôle d'assureur", accuse-t-il par ailleurs.
mhc/mch/LyS
Suez-Veolia: Ardian ne "travaille pas aujourd'hui sur un projet de contre-OPA" #
Le fonds Ardian, prêt à soutenir Suez dans un projet alternatif à la fusion avec Veolia, ne travaille pas pour autant "aujourd'hui sur un projet de contre-OPA", a indiqué mercredi sa présidente.
"Nous ne travaillons pas, aujourd'hui, sur un projet de contre-OPA" face à l'offre déposée par Veolia, a déclaré devant le Sénat la présidente d'Ardian, Dominique Senequier, appelant de ses voeux un accord entre les deux groupes.
Veolia a déposé le 8 février une OPA - hostile - auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Le PDG de Veolia "M. Frérot m'a appelée le 2 février en me demandant mon soutien pour que Suez et lui aient des discussions amicales (...). Il a rencontré M. Camus le 5 (le directeur général de Suez, ndlr), donc on a été plus que surpris du dépôt d'offre le lundi 8 (...) parce que j'ai bien cru qu'il souhaitait une solution amicale", a commenté Mme Senequier.
"Nous serions très heureux qu'il y ait la nomination d'un médiateur. Quand une situation devient aussi difficile, cela peut être positif", a-t-elle estimé.
Ardian, associé au fonds américain GIP, s'est dit prêt à soutenir une reprise de Suez permettant le maintien de deux groupes distincts, Suez et Veolia, après que ceux-ci se soient accordés sur leurs périmètres respectifs futurs.
Veolia détient depuis octobre 29,9% du capital de Suez, vendus par Engie. Il a récemment listé les actifs de Suez qu'il considère comme stratégiques et pour lesquels il s'opposerait à toute cession.
Ces actifs "représentent seulement 4,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour Suez, environ 30%. A quoi bon une telle opération hostile sur 100% du capital s'il n'y a que 30% de l'activité qui intéresse Veolia?", a argumenté la patronne d'Ardian. "Il y a des désirs des deux côtés, et à un moment il faut que les deux côtés arrivent à trouver un accord".
Aux sénateurs, elle a aussi assuré que sa société investissait régulièrement sur des temps longs, de plus de 15 ans voire 25 ans, notamment quand il s'agit de services essentiels.
cho/ak/abx/nth
Le groupe agricole Axéréal confirme la suppression de 220 emplois #
Le groupe agricole coopératif Axéréal, basé à Olivet (Loiret), a validé son plan de restructuration qui prévoit la suppression de 220 postes et la fermeture d'une centaine de silos, a-t-on appris mercredi auprès de l'intersyndicale.
Le projet, qui avait été présenté aux organisations syndicales en novembre 2020, a reçu l'aval de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) le 11 février, au terme de trois mois de négociations, précise l'intersyndicale dans un communiqué.
"Les premières mesures vont s'appliquer dès ce printemps avec la suppression d'un peu plus d'une centaine de postes d'ici fin juin 2021 et la fermeture d'une soixantaine de sites sur la même période. Une autre vague de suppressions de postes et de fermetures de sites interviendra au printemps 2022", précise l'intersyndicale, qui réunit la CFDT FGA, SDACOOPA Solidaires et Unsa 2A.
Ces suppressions d'emploi toucheront pour moitié le siège, situé dans l'agglomération orléanaise, et pour moitié les différents sites dans la zone de collecte du groupe, qui s'étend sur seize départements, du sud de l'Ile-de-France au nord de l'Auvergne.
L'impact social pourrait toutefois être atténué par des départs volontaires et des reclassements, selon la CFDT FGA. Selon le syndicat, une centaine de salariés ont manifesté leur intérêt dans le cadre d'un plan de départ volontaire.
Axéréal, qui figure parmi les plus gros groupes coopératifs français, a justifié ce plan d'économies par la nécessité d'une "réforme du modèle économique de la coopérative". Le groupe entend favoriser "la structuration des filières les plus rémunératrices pour les producteurs, la montée en puissance de la digitalisation des activités et une évolution des sites de collecte et de transformation cohérentes avec les nouvelles attentes du marché".
Axéréal emploie 4.000 personnes en France et à l'étranger pour un chiffre d'affaires annuel de 3 milliards d'euros. Il collecte environ 5 millions de tonnes de grains auprès de 12.700 agriculteurs.
chb-mam/db/abx
Suez-Veolia: Ardian ne "travaille pas aujourd'hui sur un projet de contre-OPA" #
Le fonds Ardian, prêt à soutenir Suez dans un projet alternatif à la fusion avec Veolia, ne travaille pas pour autant "aujourd'hui sur un projet de contre-OPA", a indiqué mercredi sa présidente.
"Nous ne travaillons pas aujourd'hui sur un projet de contre-OPA" face à l'offre déposée par Veolia, a déclaré devant le Sénat la présidente d'Ardian, Dominique Senequier, qui appelle à un accord entre les deux groupes.
cho/ak/nth
La RATP achète de l'électricité éolienne à EDF #
La RATP va acheter à EDF Renouvelables la production de cinq parcs éoliens pendant trois ans, ce qui lui fournira 4% de sa consommation électrique, ont annoncé les deux entreprises mercredi dans un communiqué.
Les parcs éoliens de Freyssenet Saint Martin des Besaces (Calvados), Oupia (Hérault), Vanault (Marne), Longue Epine et Fonds de Fresne (Somme) doivent produire, d'ici 2023, 170 GWh d'électricité, ce qui représente la consommation des sept lignes de tramways exploitées par la Régie, est-il précisé.
Aucun montant n'a été communiqué.
Ce contrat, le premier du genre, "témoigne de la volonté du groupe RATP de réaliser des actions concrètes en faveur de la réduction de ses émissions de CO2, avec l'ambition d'élargir la part d'énergies renouvelables à 10% de sa consommation d'électricité globale d'ici 2025", notent les deux groupes.
La RATP s'est donnée pour objectif de réduire de 50% sa consommation de CO2 d'ici 2025, un effort qui passe en particulier par le remplacement --financé par Ile-de-France Mobilités-- de ses bus diesel.
liu/kd/bow
Mauvaise année pour Gucci, le groupe Kering plonge en bourse #
Le titre du groupe de luxe français Kering qui détient les marques Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta, a plongé mercredi matin en Bourse après la publication de performances 2020 en berne pour sa marque-phare Gucci
Le cours a dévissé dès l'ouverture de la Bourse à Paris, perdant jusqu'à 8,70%.
"Le début de l'année (2021) est très très encourageant pour Gucci", a tenté de rassurer le PDG François-Henri Pinault lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.
Locomotive du groupe de luxe, Gucci avait frôlé les dix milliards d'euros de ventes en 2019, mais l'an dernier, en pleine pandémie, son chiffre d'affaires s'est replié à 7,4 milliards d'euros.
Et sur le seul quatrième trimestre, ses ventes sont restées en retrait de -10,3%, alors que les deux autres principales marques du groupe, Bottega Veneta et Yves Saint Laurent, ont amorcé leur reprise et profité d'un rebond du marché du luxe en Asie Pacifique et en Amérique du Nord.
"En Chine, au quatrième trimestre, la croissance de Gucci a été très forte et comparable aux autres marques, rien à voir avec ce que nous avions observé au troisième trimestre", a affirmé Jean-Marc Duplaix, directeur financier du groupe, alors que la griffe italienne a connu une explosion de ses ventes ces dernières années, notamment en 2017 (+37%) et 2018 (+44%).
Pour François-Henri Pinault, l'ensemble du groupe "a fait preuve d'une grande résilience et d'une remarquable agilité dans une année de bouleversements. Nous sortons renforcés de la crise et prêts à tirer parti de la reprise", a-t-il estimé lors de la publication des résultats annuels.
Le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 13,1 milliards d'euros, en chute de 17,5% sur l'année, une baisse similaire à celle subie par le géant mondial LVMH. Au total, Kering a maintenu un bénéfice en 2020, à 2,15 milliards d'euros.
Après un début d'année marqué par les fermetures de magasins et l'arrêt des flux touristiques, "les tendances se sont améliorées au second semestre" en raison "d'une bonne dynamique en Asie-Pacifique et en Amérique du Nord" et également "d'une très forte accélération du e-commerce de près de 70%", a salué le directeur financier Jean-Marc Duplaix lors d'une conférence téléphonique.
La maison Bottega Veneta est l'une de rares à connaître la croissance sur l'année avec une augmentation de 3,7% de ses ventes, à 1,2 milliards d'euros.
kap-kd/ico/abx
Crise et stylos: Bic promet un redressement partiel en 2021 #
La crise plombe les ventes de stylos et rasoirs: après une année 2020 ardue, le français Bic prévoit certes de redresser des revenus en nette baisse, mais sans qu'ils retrouvent dans l'immédiat leur niveau pré-Covid.
"On rentre dans l'année de manière prudente mais optimiste", a déclaré mercredi lors d'une conférence téléphonique Sophie Palliez-Capian, directrice des relations institutionnelles de Bic, à l'occasion des résultats annuels.
L'an dernier, le groupe a subi une baisse de 16,5% de son chiffre d'affaires, à 1,63 milliard d'euros. Son bénéfice net a quasiment été divisé par deux à 93,7 millions d'euros.
"Dans l'ensemble, les résultats du groupe ont été fortement affectés par la Covid-19", résume Bic dans un communiqué, notant que les tendances sont "restées faibles" dans toutes ses grandes activités.
Bic signait déjà des performances moroses avant la crise du virus, mais celle-ci a empiré les choses à cause des multiples épisodes de confinement à travers le monde.
Ainsi, les fermetures d'écoles ont plombé sa branche papeterie, qui comprend notamment les stylos, même si le groupe se félicite d'un regain d'intérêt pour ses produits de coloriage.
Les rasoirs, eux, ont pâti de la généralisation du télétravail: coincés chez eux, les hommes se sont moins rasés.
Face à ces revenus en baisse, le groupe a insisté sur le fait que le déclin était général sur ces principaux marchés et fait remarquer qu'il avait bien défendu ses positions par rapport à ses concurrents.
"Dans des situations comme le Covid, l'important pour une entreprise, c'est de garder le contrôle des choses qu'on peut contrôler (...) en maintenant voir en accroissant son poids sur le marché", a assuré Mme Palliez-Capian. "C'est ce qui s'est passé."
Désormais, le groupe, qui a annoncé fin 2020 un plan stratégique prévoyant de réduire ses coûts de fonctionnement mais de multiplier les acquisitions ciblées, compte redresser ses revenus.
Mais ils n'effaceront pas en 2021 la crise. Bic compte faire rebondir son chiffre d'affaires de 5% à 7% - à taux de changes constants -, ce qui le placera sous son niveau de 2019 et même d'avant.
Bic, qui prévoit de profiter du lancement de nouveaux produits, veut aussi insister sur le commerce en ligne.
Avec la crise, "on a eu une très très forte progression de notre chiffre d'affaires internet", s'est félicitée Mme Palliez-Capian.
jdy/ico/oaa
Kering, "prêt pour la reprise", a limité la baisse de ses ventes en 2020 #
Le groupe de luxe français Kering qui détient les marques Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta, a limité la baisse de ses ventes et de sa rentabilité en 2020, grâce à une reprise de l'activité en Asie et en Amérique du Nord.
"Dans une année de bouleversements, Kering a fait preuve d'une grande résilience et d'une remarquable agilité. Nous sortons renforcés de la crise et prêts à tirer parti de la reprise", a estimé le PDG du groupe, François-Henri Pinault, cité dans un communiqué publié mercredi.
Le chiffre d'affaires du groupe s'est élevé à 13,1 milliards d'euros, en chute de 17,5% sur l'année, une baisse similaire à celle subie par le géant mondial LVMH. Au total, Kering a maintenu un bénéfice en 2020, à 2,15 milliards d'euros.
Après un début d'année marqué par les fermetures de magasins et l'arrêt des flux touristiques, "les tendances se sont améliorées au second semestre" en raison "d'une bonne dynamique en Asie-Pacifique et en Amérique du Nord" et également "d'une très forte accélération du e-commerce de près de 70%", a salué le directeur financier Jean-Marc Duplaix lors d'une conférence téléphonique.
Si le groupe de luxe ne donne pas de perspectives chiffrées pour 2021, il estime que "si le contexte actuel reste encore marqué par de nombreuses incertitudes, la crise n'a pas remis en cause les moteurs structurels de la croissance du marché mondial du luxe, et a pleinement confirmé la pertinence de sa stratégie".
Sa marque phare Gucci qui avait frôlé les 10 milliards d'euros de vente en 2019, a vu son activité baisser de 22,7% à 7,4 milliards.
La plus petite Yves Saint Laurent (1,7 milliard d'euros de ventes, -14,9%) a connu un retour de la croissance au second semestre notamment grâce aux marchés en Asie-Pacifique, Amérique du Nord et Japon.
La maison Bottega Veneta est l'une de rares à connaître la croissance sur l'année avec une augmentation de 3,7% de ses ventes, à 1,2 milliards d'euros.
kap-kd/ico/abx
Automobile: les ventes se sont effondrées en Europe en janvier #
Les ventes d'automobiles se sont effondrées en Europe au mois de janvier, accusant un recul de 24% sur un an, selon les chiffres publiés mercredi par les constructeurs.
Ces chiffres font suite à une chute sans précédent des ventes de voitures sur l'année 2020, marquée par la pandémie de Covid-19, avec un marché annuel tombé à moins de dix millions de véhicules, soit 3 millions de moins qu'en 2019, avaient indiqué les constructeurs mi-janvier.
En janvier, presque tous les marchés de l'Union européenne ont accusé des reculs à deux chiffres "alors que les restrictions liées au Covid continuent de peser fortement sur les ventes", a précisé l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) dans un communiqué mercredi.
726.491 véhicules ont été vendus en janvier 2021 contre 956.447 en janvier 2020, soit un retour au niveau très bas de l'année 2013.
L'Espagne accuse notamment un recul de 51,5%, l'Allemagne de 31,1%, la Belgique de 27,2%, la Pologne de 18,3%, les Pays-Bas de 20% et l'Italie de 14%. La France affiche une baisse plus légère, de 5,8%, tandis que la Suède enregistre une croissance de 22,5% en janvier.
Près de l'Union, le Royaume-Uni voit les ventes d'automobiles plonger de 39,5%, soit le pire début d'année depuis 1970, tandis que la Suisse affiche un recul de 19,5%.
En Allemagne, premier marché européen, les ventes de véhicules ont nettement rechuté avec la fin du taux réduit de TVA et la fermeture de concessionnaires en raison de la pandémie.
L'Espagne a enregistré son pire mois de janvier depuis la création de l'indicateur en 1989. Le secteur estime notamment que les nouvelles normes de pollution entrées ne vigueur en janvier ont poussé les automobilistes à anticiper leur achat.
Le leader européen Volkswagen est fortement touché avec une baisse de 26,8% au niveau du groupe. Stellantis (le nouveau groupe Peugeot-Fiat) chute de 26,1%, avec notamment un fort recul de Citroën et d'Opel. Renault perd lui 21,6%.
Les groupes premium s'en sortent mieux, BMW et Daimler affichant chacun un recul de 14,2%. Hyundai perd 23,4%, Toyota 17,3% et Ford 19%.
tsz/ak/clp/
M6 sera "le pivot de la consolidation" des médias en France, assure Nicolas de Tavernost #
M6 sera "le pivot de la consolidation" des médias en France, a déclaré mardi son patron au Figaro, alors que le groupe de télévisions et de radios, dont l'actionnaire RTL Group est prêt à se séparer, fait l'objet de toutes les convoitises.
"L'analyse, que nous partageons avec notre actionnaire, est qu'il faut être fort soit au niveau mondial soit au niveau local. (...) Si le marché français ne se consolide pas à brève échéance, il sera bientôt laminé par les plateformes comme Netflix ou Amazon", a ajouté le président du directoire dans un entretien au quotidien.
"M6, par sa taille et ses succès, sera le pivot de la consolidation en France. Que cette opération se fasse maintenant, ou plus tard d'ailleurs", a-t-il ajouté.
M. de Tavernost s'est en revanche déclaré "farouchement opposé" à un démantèlement du groupe, propriétaire des chaînes de télévision M6, W9, 6ter et Gulli et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio, alors que plusieurs poids lourds des médias et des télécoms (TF1, Vivendi, Altice) pourraient être intéressés par un partage des actifs.
Le groupe M6 a, en outre, publié mardi un chiffre d'affaires annuel en baisse de 12,5% en 2020, à l'issue d'un exercice marqué par de fortes audiences pour la télévision mais des recettes publicitaires en recul (-11,5%).
Il a cependant dégagé un bénéfice net en hausse de 61% à 277 millions d'euros, dont 123 millions d'euros de plus-values liées à des cessions d'actifs (ouverture du capital de sa filiale technologique Bedrock, activité opérationnelle du téléachat, e-commerce).
En télévision, le groupe dit avoir compensé la quasi-totalité de la chute d'activité grâce à de nombreuses économies (baisse du nombre de programmes inédits, des coûts de fonctionnement, du recours à l'intermittence...)
"En 2020, nos résultats sont très proches de ceux de 2019 qui étaient déjà à un niveau historique. Cela démontre que le modèle M6 délivre de façon constante de bons résultats, crise ou pas crise !", a commenté M. De Tavernost, qui prévoit toutefois un premier trimestre 2021 "difficile".
M6 va proposer lors de son assemblée générale de relever le dividende à 1,5 euros (au lieu de 1 euro avant la crise sanitaire), pour compenser son annulation l'année dernière.
jub/mch/rhl
Entre Suez et Veolia, la guérilla judiciaire bat son plein #
Deux audiences au tribunal se sont tenues pour la seule journée de mardi dans l'affaire de l'OPA de Veolia sur Suez, émaillée de nombreux recours, la bataille industrielle et boursière ayant viré à la guérilla juridique.
Aucun de ces recours n'a jusqu'ici remis en cause le projet de fusion.
In fine, Veolia a déposé le 8 février son OPA auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), malgré une ordonnance du tribunal de commerce de Nanterre saisi par Suez et lui enjoignant de suspendre sa démarche pour cause d'"inamicalité".
Au terme d'une audience mardi, le tribunal a annoncé qu'il se prononcerait le 23 février notamment sur sa compétence, contestée par Veolia.
Il a aussi étudié une demande d'astreinte de 50 millions d'euros par jour que Suez souhaite voir imposer à Veolia tant que celui-ci n'aura pas retiré son OPA.
Ce petit monde se retrouvera jeudi au même endroit, pour une procédure au fond, visant à trancher la question des précédents engagements d'"amicalité" de Veolia. Le processus, fait d'échanges écrits, devrait prendre un à trois mois.
D'autres rendez-vous sont encore prévus, tels qu'un appel sur l'information-consultation des représentants du personnel de Suez.
L'accumulation des procédures "illustre bien la complexité du dossier, et la nécessité d'en sortir par une solution négociée", souligne une source proche de Suez.
"On attend sereinement", dit-on chez Veolia. "Décision judiciaire après décision judiciaire, le terrain s'éclaircit. On espère toujours pouvoir s'asseoir avec Suez, et sinon, on leur donne rendez-vous à l'assemblée générale", où les actionnaires trancheront.
Suez tente d'échapper à Veolia, qui en a déjà acquis 29,9% auprès d'Engie en octobre et se dit déterminé à aller au bout de son projet de création d'un "champion" des services à l'environnement.
Le groupe assiégé, qui crie au démantèlement et prône "un projet alternatif", a obtenu le soutien de deux fonds, GIP et Ardian, qui n'ont cependant pas déposé d'offre formelle, privilégiant un cadre amical et concerté avec Veolia.
La présidente d'Ardian, Dominique Senequier, doit être auditionnée mercredi au Sénat par le groupe de travail chargé d'étudier les conséquences de l'affaire.
cho/ak/rhl
Le plan de départs chez Hop! retoqué par l'administration #
Le plan de départs prévoyant la suppression de 1.007 postes au sein de la compagnie aérienne Hop!, filiale d'Air France, a été retoqué par l'administration du travail en raison de propositions de reclassements insuffisantes, a-t-on appris de sources concordantes.
La Direccte (direction régionale du travail) des Pays de la Loire "dit clairement que les propositions de reclassement négociées correspondent à des conditions de recrutement externes, or on ne reclasse pas des salariés d'un groupe à l'autre comme on recrute à l'extérieur", a précisé Emelyne Fronteau, présidente du SNPL (syndicat de pilotes) chez Hop!, confirmant une information de plusieurs médias.
Les populations les plus touchées par ces conditions de reclassement jugées désavantageuses sont les chefs de cabine et les commandants de bord. Ils pourraient passer chez Air France mais sans récupérer leur ancienneté, à un poste non équivalent et sans conserver leur salaire.
Dans ces conditions, "un copilote rentré il y a deux ans chez Air France serait plus prioritaire qu'un commandant de bord (de Hop!) avec vingt ans d'expérience", a indiqué Emelyne Fronteau.
Un comité social et économique (CSE) est prévu mercredi à Nantes, siège de la filiale. La direction de Hop! a la possibilité de présenter un nouveau projet de licenciement collectif tenant compte des motifs de refus mentionnés par la Direccte.
Cette décision de l'administration "n'empêchera pas les fermetures déjà programmées (...), donc ça reste une catastrophe", a déploré Joël Rondel, secrétaire CGT du CSE.
Le plan de départs volontaires (PDV) - plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Hop! prévoit la suppression de 1.007 postes (en équivalent temps plein) au sein de la filiale régionale d'Air France, dont 317 pilotes, 286 personnels navigants commerciaux et 404 personnels au sol, sur un effectif de 2.421 emplois en ETP.
Au total, 8.500 emplois en ETP doivent être supprimés d'ici 2022 au sein des compagnies Air France et Hop! dans le cadre du plan de transformation du groupe.
Sur le réseau court-courrier, en partie assuré par Hop!, Air France perdait environ 200 millions d'euros par an en 2019.
Le schéma de transformation d'Air France, lancé avant la crise du Covid-19 et accéléré avec l'effondrement du trafic dû à la pandémie, prévoit une "rationalisation du réseau et une montée en puissance de Transavia", la compagnie low-cost du groupe jusqu'ici positionnée sur le moyen-courrier, sur les liaisons intérieures.
tq-agu/bfa/pb
La truffe blanche d'Italie désormais produite en France #
La prestigieuse et très chère truffe blanche d'Italie peut désormais être produite en France grâce à une "première mondiale": le développement contrôlé en plantation de cette variété jusqu'à présent récoltée essentiellement dans la nature.
Une poignée de ces champignons gastronomiques a été récoltée ces deux dernières années dans une plantation du Sud-Ouest de la France, dans laquelle avaient été plantés des arbres mycorhizés (porteurs sur leurs racines du mycélium du champignon) à Tuber magnatum, la truffe blanche d'Italie.
"C'est la première fois que des Tuber magnatum sont récoltées dans une plantation en dehors de l'aire de répartition géographique de cette truffe", a annoncé mardi lors d'une conférence de presse en ligne Bruno Robin, président des Pépinières Robin, à l'origine de cette innovation avec l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Jusqu'à présent, la production française de truffes se limitait à deux variétés principales: la truffe noire, essentiellement produite en plantation, et la truffe de Bourgogne.
La truffe blanche, jusqu'à cinq fois plus chère, était essentiellement trouvée en Italie et en Europe centrale mais, à l'inverse de la noire, elle n'était presque pas récoltée en plantation, ce qui participait à sa très grande rareté.
Une étude publiée ce mardi dans la revue Mycorrhiza "démontre que la culture de la truffe blanche est possible", a résumé Claude Murat, directeur de recherches à l'Inrae.
"C'est pour nous une grande avancée", a estimé lors de la conférence de presse Michel Tournayre, président de la Fédération française des trufficulteurs. "Ca donne des perspectives plus importantes du développement de la trufficulture en France".
Sans garantie de réussite, les Pépinières Robin vendaient depuis 2008 des arbres mycorhizés avec la truffe blanche d'Alba ou du Piémont, ses autres noms. Ce sont quelques-uns de ces pieds qui sont à l'origine de l'annonce de mardi.
La réussite de cette mycorhization, beaucoup plus difficile à réaliser qu'avec la truffe noire, permet, selon ses promoteurs, de pouvoir désormais produire la truffe d'Italie en France de manière contrôlée, comme une culture.
Cette innovation agronomique "assez extraordinaire (...) est à même de sauver la truffe, qui est menacée par le réchauffement climatique", s'est félicité Joël Giraud, secrétaire d'État français à la Ruralité lors de la conférence de presse.
Les Pépinières Robin espèrent vendre cette année "quelques milliers" de ces plants d'arbres qui pourront, dans quelques années, donner la truffe blanche.
Celle-ci se vend actuellement entre 1.500 et 5.000 euros le kg, contre 500 à 1.000 euros pour la truffe noire, selon la fédération des trufficulteurs. La France produit environ 30 tonnes de truffes par an.
ube/ppy/tes/lch
La truffe blanche d'Italie désormais produite en France #
La prestigieuse et très chère truffe blanche d'Italie peut désormais être produite en France grâce à une "première mondiale": le développement contrôlé en plantation de cette variété jusqu'à présent récoltée essentiellement dans la nature.
Une poignée de ces champignons gastronomiques a été récoltée ces deux dernières années dans une plantation du sud-ouest de la France, dans laquelle avaient été plantés des arbres mycorhizés (porteurs sur leurs racines du mycélium du champignon) à Tuber magnatum, la truffe blanche d'Italie.
"C'est la première fois que des Tuber magnatum sont récoltées dans une plantation en dehors de l'ère de répartition géographique de cette truffe", a annoncé mardi lors d'une conférence de presse en ligne Bruno Robin, président des pépinières Robin, à l'origine de cette innovation avec l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Jusqu'à présent, la production française de truffes se limitait à deux variétés principales: la truffe noire, essentiellement produite en plantation, et la truffe de Bourgogne.
La truffe blanche, jusqu'à cinq fois plus chère, était essentiellement trouvée en Italie et en Europe centrale mais, à l'inverse de la noire, elle n'était presque pas récoltée en plantation, ce qui participait à sa très grande rareté.
Une étude publiée ce mardi dans la revue Mycorrhiza "démontre que la culture de la truffe blanche est possible", a résumé Claude Murat, directeur de recherches à l'Inrae.
"C'est pour nous une grande avancée", a estimé lors de la conférence de presse Michel Tournayre, président de la Fédération française des trufficulteurs. "Ca donne des perspectives plus importantes du développement de la trufficulture en France".
Sans garantie de réussite, les pépinières Robin vendaient depuis 2008 des arbres mycorhizés avec la truffe blanche d'Alba ou du Piémont, ses autres noms. Ce sont quelques-uns de ces pieds qui sont à l'origine de l'annonce de mardi.
La réussite de cette mycorhization, beaucoup plus difficile à réaliser qu'avec la truffe noire, permet, selon ses promoteurs, de pouvoir désormais produire la truffe d'Italie en France de manière contrôlée, comme une culture.
Cette innovation agronomique "assez extraordinaire (...) est à même de sauver la truffe, qui est menacée par le réchauffement climatique", s'est félicité Joël Giraud, secrétaire d'État à la Ruralité et ex-député des Hautes-Alpes, lors de la conférence de presse.
Les pépinières Robin espèrent vendre cette année "quelques milliers" de ces plants d'arbres qui pourront, dans quelques années, donner la truffe blanche.
Celle-ci se vend actuellement entre 1.500 et 5.000 euros le kg, contre 500 à 1.000 euros pour la truffe noire, selon la fédération des trufficulteurs. La France produit environ 30 tonnes de truffes par an.
ube/ppy/tes
Défense: la société d'investissement HLD va racheter Photonis (communiqué à l'AFP) #
La société d'investissement HLD va racheter au fonds Ardian l'entreprise Photonis, spécialisée dans la photodétection et dont l'Etat avait bloqué la vente à l'américain Teledyne en raison de son caractère stratégique, ont annoncé lundi les trois entreprises dans un communiqué transmis à l'AFP.
Cette transaction s'élève à environ 370 millions d'euros, selon une source proche du dossier confirmant une information des Echos. Elle doit encore être formellement avalisée par les autorités, HLD, bien que fondé en France avec des investisseurs français, étant juridiquement établie au Luxembourg.
Ce rachat met fin à un long feuilleton au cours duquel les ministères de l'Economie et des Armées avaient cherché à trouver à Photonis un repreneur français afin de "protéger et garantir la souveraineté économique et industrielle française de défense".
Ils ont mis en décembre leur veto à l'offre de Teledyne car "les conditions de reprise (...) ne répondaient pas à ces impératifs", avait alors expliqué le cabinet de Florence Parly.
"Avec l'appui de son nouvel actionnaire, Photonis pourra poursuivre sa démarche d'innovation technologique et de développement de nouvelles applications à la fois de façon organique et à travers des acquisitions", affirment les trois entreprises dans leur communiqué commun.
"Pour tous les salariés qui oeuvrent depuis plusieurs années au renouveau de Photonis, c'est l'aboutissement d'un long processus et un nouvel élan", s'est réjoui son président Jérôme Cerisier, cité dans le communiqué.
Basée à Mérignac, près de Bordeaux, Photonis compte près de 1.000 salariés et possède des sites de production en France, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis. Elle a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 150 millions d'euros en 2020.
Elle est spécialisée dans les technologies optroniques. Elle produit notamment des éléments d'intensification de lumière utilisés dans les jumelles de vision nocturne qui équipent plusieurs armées dans le monde, dont la française, et des instruments utilisés par le Laser mégajoule, sur un site du Commissariat à l'énergie atomique destiné à tester par simulation des explosions nucléaires.
La société d'investissement HLD, crée en 2010 et qui compte parmi ses investisseurs Norbert Dentressangle, Jean-Claude Decaux et Claude Bébéar, rassemble déjà 13 entreprises (Tessi Kiloutou, Coyote) et a fait un premier pas dans le secteur de la défense en acquérant en 2018 l'équipementier Rafaut.
mra/ico/oaa
Danone: deux syndicats et l'ex-patron de l'OMC au secours de Faber #
Deux syndicats de salariés et l'ex-directeur général de l'OMC Pascal Lamy ont apporté lundi leur soutien à la gouvernance et aux engagements extra-financiers du PDG de Danone Emmanuel Faber, poussé vers la sortie par des actionnaires sur fond de performances décevantes.
"Alerte pour les salariés chez Danone! Des fonds activistes tentent d'imposer au groupe Danone leur modèle basé sur les seuls profits financiers à court terme avec des risques de répercussions imminentes et graves sur l'emploi, voire un démantèlement du groupe", affirme le syndicat FGTA-FO dans un communiqué.
Jeudi dernier, la société américaine de gestion d'actifs Artisan Partners a demandé un "changement urgent" à la tête du géant agroalimentaire français. Le fonds d'investissement, entré au capital en 2020, en est désormais le 3e actionnaire avec environ 3% du capital.
Ce coup de semonce intervient quelques semaines après qu'un petit fonds activiste londonien, Bluebell Capital, a demandé en des termes plus directs le départ du PDG.
Les deux fonds veulent que le groupe dissocie les fonctions de président et de directeur général, occupées par Emmanuel Faber.
Ce dernier - qui a récemment annoncé une réorganisation prévoyant notamment 2.000 suppressions de postes (sur les 100.000 que compte Danone dans le monde) - doit présenter vendredi les résultats annuels du groupe, attendus en berne.
"Cette remise en cause de l'actuelle gouvernance de Danone (...) viendrait mettre à mal un fleuron industriel français dont la stratégie est basée sur la croissance et la responsabilité sociale et environnementale", affirme la FGTA-FO.
L'organisation "en appelle aux pouvoirs publics pour sauvegarder la souveraineté économique française, défendre l'emploi chez Danone et, en toile de fond, notre modèle social face aux attaques de fonds prédateurs qui se multiplient avec la crise".
De son côté, le syndicat FGA-CFDT considère que "la gouvernance actuelle est la meilleure".
Le syndicat estime que "les attaques de ces fonds d'investissement, motivés par leur seule rémunération, sont des actes de déstabilisation inacceptables pour les salariés qui chaque jour contribuent à la réussite et à la réputation de Danone, et contredisent l'engagement des actionnaires ayant voté l'évolution de Danone pour une entreprise à mission".
En juin dernier, les actionnaires ont plébiscité l'adoption par Danone d'un statut d'entreprise à mission, lui enjoignant d'aller au-delà de la recherche de rentabilité en poursuivant des "objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux".
Un comité de mission indépendant, chargé d'évaluer la mise en oeuvre de ces objectifs, a été mis en place, présidé par l'ex-directeur général de l'OMC, Pascal Lamy.
Manifestement soucieux à l'idée qu'Emmanuel Faber perde la confiance du conseil d'administration, ce dernier a indiqué lundi à l'AFP qu'il démissionnerait de sa fonction "si le conseil de Danone considère que Danone est allé trop loin dans la poursuite d'engagements environnementaux et sociaux".
"S'il s'agit de faire rentrer Danone dans le rang, si c'est ça que veut le conseil de Danone qui représente les actionnaires de Danone, il est naturel que je rende mon tablier", a-t-il dit.
myl/ngu/vac/rhl
Bataille judiciaire entre les actionnaires du Monde #
Nouvelle illustration des tensions entre les co-actionnaires du Monde : Xavier Niel et Matthieu Pigasse, et le veuf de Pierre Bergé Madison Cox s'affrontent désormais sur le terrain judiciaire, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant des informations du magazine Capital.
Ce double contentieux porte d'une part sur des paiements à Madison Cox qui n'ont pas été effectués, et d'autre part sur le rachat de ses parts dans Le Monde par MM. Niel et Pigasse.
Sur le premier point, une source proche du dossier a confirmé à l'AFP que le tribunal de commerce de Paris avait ordonné à M. Pigasse d'effectuer un versement de 2,5 millions d'euros qu'il aurait dû faire en décembre 2019, une décision confirmée en appel début février. M. Cox reste par ailleurs en attente de deux autres paiements, soit 5 millions d'euros au total, dûs par MM. Niel et Pigasse en décembre 2020.
Parallèlement, les actionnaires continuent de s'affronter autour des 27% de la société Le Monde Libre (qui détient elle-même 75% du capital du journal Le Monde), dont Madison Cox a hérité au décès de Pierre Bergé.
Le fondateur de Free, Xavier Niel, et le financier Matthieu Pigasse souhaitent racheter ces parts pour 26 millions d'euros, en vertu d'un pacte d'associés signé en 2016.
Mais Madison Cox estime que cet accord est caduc.
Pour obtenir gain de cause, MM. Niel et Pigasse ont attaqué Madison Cox devant le tribunal de commerce de Paris, fin décembre, précise Capital, et le veuf de Pierre Bergé a contre-attaqué peu après devant la même instance.
Une audience est prévue à ce sujet jeudi, a précisé la source proche du dossier à l'AFP.
Si la justice donne raison sur ce second point à Madison Cox, il pourrait tenter d'obtenir une somme plus élevée pour ses parts, en s'appuyant sur le prix auquel M. Pigasse a vendu 49% de sa propre participation dans Le Monde Libre au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky en 2019 (40 millions d'euros).
Ce contentieux a éclaté au grand jour en novembre, lorsque M. Cox avait écrit à Xavier Niel et Matthieu Pigasse pour dénoncer des "intrigues" dans l'actionnariat du Monde et les prévenir qu'il ne les laisserait pas "s'approprier à moindre frais les titres de Pierre Bergé".
fpo/ac/fmp/ide
Deux syndicats au secours de la gouvernance de Danone, contestée par des fonds d'investissement #
Deux syndicats de salariés défendent lundi le modèle de gouvernance du groupe Danone contestée par des fonds d'investissement qui tentent de pousser le PDG Emmanuel Faber vers la sortie, sur fond de performances décevantes.
"Alerte pour les salariés chez Danone ! Des fonds activistes tentent d'imposer au groupe Danone leur modèle basé sur les seuls profits financiers à court terme avec des risques de répercussions imminentes et graves sur l'emploi, voire un démantèlement du groupe", affirme le syndicat FGTA-FO dans un communiqué.
Jeudi dernier, la société américaine de gestion d'actifs Artisan Partners a demandé un "changement urgent" à la tête de ce fleuron français. Le fonds d'investissement, entré au capital en 2020, en est désormais le 3e actionnaire avec environ 3% du capital.
Ce coup de semonce intervient quelques semaines après qu'un petit fonds activiste londonien, Bluebell Capital, a demandé en des termes plus directs le départ du PDG.
Les deux fonds veulent que le groupe dissocie les fonctions de président et de directeur général, occupées par Emmanuel Faber.
Ce dernier - qui a récemment annoncé une réorganisation prévoyant notamment 2.000 suppressions de postes (sur les 100.000 que compte Danone dans le monde) - doit présenter vendredi les résultats annuels du groupe, attendus en berne.
"Cette remise en cause de l'actuelle gouvernance de Danone (...) viendrait mettre à mal un fleuron industriel français dont la stratégie est basée sur la croissance et la responsabilité sociale et environnementale", affirme la FGTA-FO.
L'organisation "en appelle aux pouvoirs publics pour sauvegarder la souveraineté économique française, défendre l'emploi chez Danone et, en toile de fond, notre modèle social face aux attaques de fonds prédateurs qui se multiplient avec la crise".
De son côté, le syndicat FGA-CFDT considère que "la gouvernance actuelle est la meilleure".
Le syndicat estime que "les attaques de ces fonds d'investissement, motivés par leur seule rémunération, sont des actes de déstabilisation inacceptables pour les salariés qui chaque jour contribuent à la réussite et à la réputation de Danone, et contredisent l'engagement des actionnaires ayant voté l'évolution de Danone pour une entreprise à mission".
En juin dernier, les actionnaires ont plébiscité l'adoption par Danone d'un statut d'"entreprise à mission", lui enjoignant d'aller au-delà de la recherche de rentabilité en poursuivant des "objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux".
myl/ngu/kd/rhl
Air France-KLM, alliance de deux fleurons nationaux fragilisée par la crise et la concurrence #
Héritier de deux compagnies aériennes emblématiques de la France et des Pays-Bas, le groupe Air France-KLM perd des milliards d'euros à cause du Covid-19, mais subissait déjà auparavant une concurrence effrénée et des crises à répétition.
Tant KLM, acronyme de "Compagnie royale aérienne néerlandaise", fondée en 1919, qu'Air France, née en 1933 du regroupement de cinq compagnies pionnières, dont la légendaire Aéropostale, sont d'anciennes entreprises d'État et restent les prestigieux porte-drapeaux de leur pays dans le monde.
Avec 104 millions de passagers transportés en 2019, avant que la crise sanitaire ne bouleverse le secteur, l'alliance franco-néerlandaise pointait à la quatrième place européenne, derrière Ryanair, Lufthansa et IAG (maison mère de British Airways et Iberia). Ce chiffre la plaçait toutefois en dehors du "Top 10" mondial, dominé par les compagnies américaines.
C'est en 2003-2004 qu'Air France et KLM se rapprochent, fortes notamment de lignes complémentaires. Une holding coiffe les deux entreprises, dont l'État français détient aujourd'hui encore 14,3% et l'Etat néerlandais 14%. Les compagnies américaine Delta et chinoise China Eastern en contrôlent chacune 8,8%.
Outre KLM et Air France, le groupe, qui exploite actuellement 530 appareils, inclut la "low cost" Transavia, un des moteurs espérés de son développement.
Air France-KLM, qui publie jeudi ses résultats financiers annuels, revendiquait avant la tourmente du Covid-19 la desserte de plus de 250 destinations pour les passagers, avec ses deux plates-formes de correspondances de Paris-Charles-de-Gaulle et Amsterdam-Schiphol, et de près de 400 pour le fret. Elle fait partie du programme de fidélité SkyTeam rassemblant 19 compagnies au total.
En 2019, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 27,2 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 290 millions d'euros.
Fermeture de frontières, coup d'arrêt au tourisme international: l'année 2020 devrait se traduire par un trou béant dans les comptes, avec une perte nette prévue de plus de 7 milliards d'euros sur un chiffre d'affaires qui aura dégringolé de 60% à quelque 11 milliards, selon les consensus d'analystes.
Air France-KLM a bénéficié dès le début de la crise d'une aide d'urgence des États français et néerlandais, plus de 10 milliards d'euros au total, sous forme de prêts directs ou garantis.
Mais avant ce cataclysme, l'entreprise, sensible à la conjoncture et vulnérable aux évolutions des changes et des prix des carburants, avait déjà traversé de nombreuses turbulences.
L'une des plus spectaculaires: le départ de son PDG Jean-Marc Janaillac en mai 2018 après un rejet d'un accord de revalorisation salariale dans la foulée d'une série de grèves à Air France.
D'autres mouvements sociaux ou épisodes houleux ont marqué l'histoire récente, comme en France celui de la "chemise arrachée" du directeur des ressources humaines pendant une manifestation en 2015. Par ailleurs, la cohabitation des cultures des entreprises française et néerlandaise sous le même toit ne se fait pas toujours sans heurts.
C'est un transfuge d'Air Canada, Benjamin Smith, qui prend la direction opérationnelle du groupe à l'été 2018 avec comme feuille de route le rétablissement de la compétitivité face à une concurrence exacerbée.
Les "low cost" comme EasyJet ou Vueling, outre le géant Ryanair, taillent des croupières à l'entreprise, en particulier à Air France qui est moins rentable que KLM. Et sur le long-courrier, il lui faut notamment ferrailler avec les compagnies du Golfe, soutenues par les pétrodollars, et les transporteurs basés en Asie où se concentre l'essentiel de la croissance du trafic.
Quant au marché hexagonal, qu'Air France exploite jusqu'ici principalement sous la marque Hop! en attendant une montée en puissance de Transavia, il est déficitaire et concurrencé par les liaisons ferroviaires à grande vitesse. D'autant que le gouvernement bannit l'avion de destinations intérieures pouvant être reliées en train en moins de deux heures et demie, au nom de la transition écologique.
Après une série de plans de départs volontaires, touchant très majoritairement les effectifs au sol, Air France-KLM comptait 83.000 salariés fin 2019, une chute de 20% en huit ans. D'autres importantes réductions d'effectif, concernant des milliers d'employés, sont en cours.
bur-tq/mra/soe/LyS
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