Décès de Benjamin Orenstein, l'un des derniers survivants de la Shoah #
Benjamin Orenstein, l'un des derniers survivants de la Shoah, qui avait consacré une grande partie de sa vie à témoigner, est décédé mercredi à Lyon à l'âge de 94 ans, a annoncé le Crif Auvergne-Rhône-Alpes.
"Après s'être tu des années, sidéré par ce qu'il avait vécu", Benjamin Orenstein n'avait cessé depuis le procès de Klaus Barbie en 1987 - "un électrochoc" pour lui - de témoigner dans les collèges et lycées sur ce passé et d'en porter sans relâche l'histoire, souligne le Conseil représentatif des institutions juives de France régional dans un communiqué.
Né le 4 août 1926 à Annopol dans un famille juive polonaise, déporté à Auschwitz à l'âge de 18 ans (matricule "B4416"), il était jusqu'à peu président de l'Amicale des rescapés d'Auschwitz, précise le Crif, confirmant des informations de la presse régionale. Il avait reçu des mains du président du Consistoire de Lyon Marcel Dreyfuss en 2015 les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur.
Il s'était installé à Lyon après la deuxième guerre mondiale.
"Sa disparition laisse un très grand vide que seuls, peut-être, pourront combler tous les jeunes qui auront eu le très grand privilège de l'entendre", souligne la présidente du Crif Auvergne-Rhône-Alpes Nicole Bornstein, citée dans le communiqué.
Une pièce de théâtre, créée pour commérer les 70 ans de la libération d'Auschwitz, et un livre, "Ces mots pour sépulture", relatent sa vie et son engagement.
Le Crif Auvergne-Rhône-Alpes annonce par ailleurs le décès mardi à Lyon d'un autre militant de la mémoire de la Shoah et de la lutte contre l'antisémitisme, Pierre Lévy.
mb-cha/fga/dch
Macron reçoit son homologue burkinabé pour préparer le sommet du G5 Sahel #
Emmanuel Macron a reçu mercredi à déjeuner le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré pour préparer le sommet du G5 Sahel de N'Djamena destiné à consolider la lutte antiterroriste, a indiqué la présidence française.
Arrivé de Bruxelles, M. Kaboré a été le dernier des cinq présidents des pays du G5 Sahel à être reçu par le chef de l'Etat qui, depuis le début de l'année, s'est successivement entretenu avec ses homologues de Mauritanie, Niger, Tchad et Mali.
Emmanuel Macron doit les retrouver lundi à N'Djamena pour faire le point, un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France) sur la situation sécuritaire au Sahel face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux, notamment au Mali.
jri/ib/thm
Macron reçoit son homologue burkinabé pour préparer le sommet du G5 Sahel #
Emmanuel Macron a reçu mercredi à déjeuner le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré pour préparer le sommet du G5 Sahel de N'Djamena destiné à consolider la lutte antiterroriste, a indiqué l'Elysée.
Arrivé de Bruxelles, M. Kaboré a été le dernier des cinq présidents des pays du G5 Sahel à être reçu par le chef de l'Etat qui, depuis le début de l'année, s'est successivement entretenu avec ses homologues de Mauritanie, Niger, Tchad et Mali.
Emmanuel Macron doit les retrouver lundi à N'Djamena pour faire le point, un an après le sommet de Pau (sud de la France) sur la situation sécuritaire au Sahel face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux, notamment au Mali.
jri/ib/bma
Mineurs non accompagnés : à Bordeaux, un procès "emblématique" d'un réseau de receleurs #
Les mineurs drogués aux psychotropes étaient obligés de voler contre un toit et un peu d'argent : six personnes viennent d'être condamnées à Bordeaux lors d'un procès "emblématique" impliquant des MNA (mineurs non-accompagnés) dont la présence grandissante inquiète les autorités de l'agglomération.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné mardi soir six personnes à des peines de quatre mois à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs et recel "en bande organisée" de médicaments, bijoux, téléphones portables et vélos volés par de jeunes mineurs isolés, pour des faits commis entre janvier 2017 et février 2020.
En janvier 2020, des écoutes téléphoniques permettent d'identifier un trafic de psychotropes entre Aziz L. et une ancienne commerçante du marché des Capucins à Bordeaux, surnommée la "dame aux médicaments".
Aziz L., 37 ans, est déjà connu des services de police. Il est soupçonné d'être la "tête de réseau" d'un recel d'objets volés sur l'agglomération bordelaise par des MNA, par la suite revendus en Algérie en passant par Marseille.
L'enquête a permis d'établir que le trafiquant se fournissait en psychotropes auprès de la "dame aux médicaments" et de son mari, aujourd'hui retraité.
Le couple, "acculé par les dettes" selon son avocate, revendait à Aziz L. pour quelques centaines d'euros par mois du Rivotril et du Lyrica, volés par le mari, responsable logistique d'un grossiste en médicaments de la région, directement sur son lieu de travail.
Ces médicaments, deux antiépileptiques dont le risque de dépendance est "très élevé", procurent un "sentiment de toute puissance" et favorisent "le passage à l'acte violent", a indiqué le procureur de la République, Guillaume Puygrenier lors du procès.
Via Facebook et la mise sur écoute, les enquêteurs identifient trois autres complices, dont le frère aîné de l'homme à la tête du réseau, soupçonnés d'avoir servi d'"intermédiaires" et de "rabatteurs" entre les MNA et Aziz L.
A l'issue d'un mois et demi d'écoutes téléphoniques, cinq hommes et une femme, âgés de 21 à 60 ans, sont interpellés en février 2020. Quelques bijoux et des enveloppes d'un montant global d'une dizaine de milliers d'euros ont été retrouvés.
Ce dossier est "emblématique de la problématique locale de l'augmentation des faits de vols multiples avec violence sur la ville", a souligné le représentant du ministère public en requérant des peines allant jusqu'à sept ans de prison, après avoir accusé le réseau "d'exploiter la misère humaine".
"Les MNA sous l'effet de ces psychotropes sont en réalité des jeunes majeurs ingérables", a-t-il précisé, pointant du doigt les "problèmes de santé et d'ordre public" récurrents commis sur l'agglomération bordelaise.
Dans sa plaidoirie, l'avocat d'Aziz L. a dénoncé une "peine symbolique pour faire de l'effet", une "enquête bâclée" et la "faiblesse juridique" du dossier.
A l'issue d'une audience de douze heures, Aziz L. a été condamné à cinq ans de prison ferme avec maintien en détention. Les cinq autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de quatre mois à trois ans de prison, sans mandat de dépôt.
Fin janvier, à l'occasion du bilan de la sécurité 2020, le patron des policiers de Gironde Patrick Mairesse avait indiqué que de 80 à 150 MNA "tournent" à Bordeaux.
"Ils commettent les cambriolages, les agressions dans l'hyper-centre de Bordeaux et le secteur de Bègles" au sud, même s'ils "commencent à aller un peu plus loin dans l'agglomération voire d'autres départements", avait-il dit.
700 faits concernant les MNA ont été recensés en 2020. Un groupe MNA de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a été créé en septembre 2019 pour lutter contre ce facteur de troubles à l'ordre public.
leo/ff/ide
Mineurs non accompagnés : à Bordeaux, un procès "emblématique" d'un réseau de receleurs #
Les mineurs drogués aux psychotropes étaient obligés de voler contre un toit et un peu d'argent : six personnes viennent d'être condamnées à Bordeaux lors d'un procès "emblématique" impliquant des MNA (mineurs non-accompagnés) dont la présence grandissante inquiète les autorités de l'agglomération.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné mardi soir six personnes à des peines de quatre mois à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs et recel "en bande organisée" de médicaments, bijoux, téléphones portables et vélos volés par de jeunes mineurs isolés, pour des faits commis entre janvier 2018 et février 2020.
En janvier 2020, des écoutes téléphoniques permettent d'identifier un trafic de psychotropes entre Aziz L. et une ancienne commerçante du marché des Capucins à Bordeaux, surnommée la "dame aux médicaments".
Aziz L., 37 ans, est déjà connu des services de police. Il est soupçonné d'être la "tête de réseau" d'un recel d'objets volés sur l'agglomération bordelaise par des MNA, par la suite revendus en Algérie en passant par Marseille.
L'enquête a permis d'établir que le trafiquant se fournissait en psychotropes auprès de la "dame aux médicaments" et de son mari, aujourd'hui retraité.
Le couple, "acculé par les dettes" selon son avocate, revendait à Aziz L. pour quelques centaines d'euros par mois du Rivotril et du Lyrica, volés par le mari, responsable logistique d'un grossiste en médicaments de la région, directement sur son lieu de travail.
Ces médicaments, deux antiépileptiques dont le risque de dépendance est "très élevé", procurent un "sentiment de toute puissance" et favorisent "le passage à l'acte violent", a indiqué le procureur de la République, Guillaume Puygrenier lors du procès.
Via Facebook et la mise sur écoute, les enquêteurs identifient trois autres complices, dont le frère aîné de l'homme à la tête du réseau, soupçonnés d'avoir servi d'"intermédiaires" et de "rabatteurs" entre les MNA et Aziz L.
A l'issue d'un mois et demi d'écoutes téléphoniques, cinq hommes et une femme, âgés de 21 à 60 ans, sont interpellés en février 2020. Quelques bijoux et des enveloppes d'un montant global d'une dizaine de milliers d'euros ont été retrouvés.
Ce dossier est "emblématique de la problématique locale de l'augmentation des faits de vols multiples avec violence sur la ville", a souligné le représentant du ministère public en requérant des peines allant jusqu'à sept ans de prison, après avoir accusé le réseau "d'exploiter la misère humaine".
"Les MNA sous l'effet de ces psychotropes sont en réalité des jeunes majeurs ingérables", a-t-il précisé, pointant du doigt les "problèmes de santé et d'ordre public" récurrents commis sur l'agglomération bordelaise.
Dans sa plaidoirie, l'avocat d'Aziz L. a dénoncé une "peine symbolique pour faire de l'effet", une "enquête bâclée" et la "faiblesse juridique" du dossier.
A l'issue d'une audience de douze heures, Aziz L. a été condamné à cinq ans de prison ferme avec maintien en détention. Les cinq autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de quatre mois à trois ans de prison, sans mandat de dépôt.
Fin janvier, à l'occasion du bilan de la sécurité 2020, le patron des policiers de Gironde Patrick Mairesse avait indiqué que de 80 à 150 MNA "tournent" à Bordeaux.
"Ils commettent les cambriolages, les agressions dans l'hyper-centre de Bordeaux et le secteur de Bègles" au sud, même s'ils "commencent à aller un peu plus loin dans l'agglomération voire d'autres départements", avait-il dit.
700 faits concernant les MNA ont été recensés en 2020. Un groupe MNA de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) a été créé en septembre 2019 pour lutter contre ce facteur de troubles à l'ordre public.
leo/ff/ide
France: à Calais, des migrants entre besoin de chaleur, méfiance et rage de passer en Angleterre #
A Calais, dans le Nord de la France, la boue des campements de migrants gèle dans un air glacial, mais certains préfèrent malgré tout y dormir plutôt que de profiter des "mises à l'abri" proposées par l'Etat, par défiance ou pour ne pas rater une occasion de passer en Angleterre.
"J'aimerais bien qu'il n'y en ait plus un dehors cette nuit", commente le préfet Louis Le Franc qui représente l'Etat dans le département du Pas-de-Calais, en visitant mardi deux hangars loués temporairement par les autorités, dans une zone industrielle de Calais, pour permettre à 300 migrants de dormir au chaud.
Des barnums délimitent des espaces comprenant six ou douze lits, garnis de sacs de couchage. Des migrants - des hommes uniquement, d'autres dispositifs étant prévus pour les familles et les mineurs - lavent leurs vêtements dans les sanitaires ou les font sécher devant une source de chaleur. Une table leur propose soupes en sachets et tongs.
En moyenne les nuits précédentes, 200 places sur les 300 ont été occupées, selon Nathalie Chomette, directrice départementale de la cohésion sociale.
Elle indique que 450 personnes sont également hébergées "hors de Calais", jusque dans le département de l'Oise plus proche de Paris, pour 600 places disponibles. Des hébergements permettant de rester au chaud pendant la journée mais jugés trop éloignés par de nombreux migrants.
"Ici c'est bien, les gens sont gentils", sourit un Egyptien, écharpe Arsenal au cou, en montrant les agents de sécurité. "Mais l'après-midi, il fait froid aussi", se plaint un autre, soulevant une à une ses six couches de vêtements.
Mercredi, les températures ne doivent pas dépasser 0°C à Calais. Quand les migrants doivent quitter les hangars, le matin à 9H00, il fait -5°C.
"On est dans une logique de mise à l'abri, pas d'hébergement jour et nuit. Le danger c'est surtout la nuit, avec des températures aussi basses on peut ne pas se réveiller si on dort sous tente", assume le préfet, conformément à la volonté de l'Etat d'éviter de nouveaux "points de fixation" sur le littoral.
"S'il faut les garder toute la journée, on le fera", ajoute-t-il toutefois, soulignant que le matin, "on leur propose d'être hébergés en dehors du département", dans des centres d'accueil.
Pendant la journée, des associations mandatées par l'Etat font le tour des campements pour tenter de convaincre les migrants de se mettre à l'abri. Ce mardi, sous un pont du centre-ville où des tentes sont dangereusement suspendues au ras de l'eau, un membre de l'association "Audasse" s'accroupit pour discuter en arabe avec un homme allongé dans une tente.
"Il y a des enjeux qu'on ne peut pas maîtriser, des tentatives de passage, des passeurs, de la pression, plein de choses qui font que certains refusent la mise à l'abri", constate Julie Piedbois, d'Audasse.
Si les horaires des maraudes ont été étendus jusqu'à 22H00 (21H00 GMT), des associations réclament qu'elles aient lieu aussi la nuit, racontant que des migrants retournent dormir dehors, trempés, après avoir fait naufrage.
"On fait du feu, on cuisine. Là-bas il y a trop de monde, des cris, j'ai peur de me faire prendre mon argent", explique un Soudanais.
"On n'a pas confiance et on est là pour tenter (la traversée, ndlr), on ne veut pas perdre de temps", témoigne Babaladé, Somalien de 31 ans.
Pourtant, "on vit un enfer", reconnaît-il, montrant le terrain où il dort avec quelques autres. Le robinet est bouché et il a dû déchirer sa tente, gelée, pour en sortir.
"On nous fait croire à grands coups de communication à des dispositifs que les migrants ne veulent pas prendre car ils sont trop éloignés", s'énerve Yann Manzi, cofondateur de l'association Utopia56.
Les centres d'accueil "sont faits pour les personnes qui veulent demander l'asile mais pour tous ceux qui sont +dublinés+ (déjà enregistrés dans un autre pays européen, ndlr) ou veulent aller en Angleterre, ces solutions n'en sont pas", dit-il en demandant "un accueil 24 heures sur 24 sans vérification administrative" près des lieux de vie.
Nathalie Chomette assure, elle, d'un "accueil inconditionnel" dans les centres, "le temps que les choses se calment sur le plan météo".
bj/rl/mpm/lch
A Calais, des migrants entre besoin vital de chaleur, méfiance et rage de passer en Angleterre #
A Calais, la boue des campements de migrants gèle dans un air glacial, mais certains préfèrent malgré tout y dormir plutôt que de profiter des "mises à l'abri" proposées par l'Etat, par défiance ou pour ne pas rater une occasion de passer en Angleterre.
"J'aimerais bien qu'il n'y en ait plus un dehors cette nuit", commente le préfet du Pas-de-Calais Louis Le Franc en visitant mardi les deux hangars loués temporairement par l'Etat dans une zone industrielle de Calais, pour permettre à 300 migrants de dormir au chaud.
Des barnums délimitent des espaces comprenant 6 ou 12 lits, garnis de sacs de couchage. Des migrants - des hommes uniquement, d'autres dispositifs étant prévus pour les familles et les mineurs - lavent leurs vêtements dans les sanitaires ou les font sécher devant une source de chaleur. Une table leur propose soupes en sachets et tongs.
En moyenne les nuits précédentes, 200 places sur les 300 ont été occupées, selon Nathalie Chomette, directrice départementale de la cohésion sociale.
Elle indique que 450 personnes sont également hébergées "hors de Calais", jusque dans l'Oise, pour 600 places disponibles. Des hébergements permettant de rester au chaud pendant la journée mais jugés trop éloignés par de nombreux migrants.
"Ici c'est bien, les gens sont gentils", sourit un Egyptien, écharpe Arsenal au cou, en montrant les agents de sécurité. "Mais l'après-midi, il fait froid aussi", se plaint un autre, soulevant une à une ses six couches de vêtements.
Mercredi, les températures ne doivent pas dépasser 0°C à Calais. A 09H00, heure à laquelle les migrants doivent quitter les hangars, il fait -5°C.
"On est dans une logique de mise à l'abri, pas d'hébergement jour et nuit. Le danger c'est surtout la nuit, avec des températures aussi basses on peut ne pas se réveiller si on dort sous tente", assume le préfet, conformément à la volonté de l'Etat d'éviter de nouveaux "points de fixation" sur le littoral.
"S'il faut les garder toute la journée, on le fera", ajoute-t-il toutefois, soulignant que le matin, "on leur propose d'être hébergés en dehors du département", dans les centres d'accueil et d'examen de la situation (CAES).
Pendant la journée, des associations mandatées par l'Etat font le tour des campements pour tenter de convaincre les migrants de se mettre à l'abri. Ce mardi, sous un pont du centre-ville où des tentes sont dangereusement suspendues au ras de l'eau, un membre de l'association "Audasse" s'accroupit pour discuter en arabe avec un homme allongé dans une tente.
"Il y a des enjeux qu'on ne peut pas maîtriser, des tentatives de passage, des passeurs, de la pression, plein de choses qui font que certains refusent la mise à l'abri", constate Julie Piedbois, d'Audasse.
Si les horaires des maraudes ont été étendus jusqu'à 22H00, des associations réclament qu'elles aient lieu aussi la nuit, racontant que des migrants retournent dormir dehors, trempés, après avoir fait naufrage.
"On fait du feu, on cuisine. Là-bas il y a trop de monde, des cris, j'ai peur de me faire prendre mon argent", explique un Soudanais.
"On n'a pas confiance et on est là pour tenter (la traversée, ndlr), on ne veut pas perdre de temps", témoigne Babaladé, Somalien de 31 ans.
Pourtant, "on vit un enfer", reconnaît-il, montrant le terrain où il dort avec quelques autres. Le robinet est bouché et il a dû déchirer sa tente, gelée, pour en sortir.
"On nous fait croire à grands coups de communication à des dispositifs que les migrants ne veulent pas prendre car ils sont trop éloignés", s'énerve Yann Manzi, cofondateur de l'association Utopia56. "Les CAES sont faits pour les personnes qui veulent demander l'asile mais pour tous ceux qui sont Dublinés ou veulent aller en Angleterre, ces solutions n'en sont pas".
Il demande "un accueil 24 heures sur 24 sans vérification administrative", près des lieux de vie.
Nathalie Chomette assure, elle, d'un "accueil inconditionnel dans les CAES, le temps que les choses se calment sur le plan météo".
bj/rl/mpm
Au Sahel, la France en difficulté aussi sur la "guerre informationnelle" #
Il y a l'action et la communication, le bien faire et le bien dire. Au Sahel, où la France est engagée militairement depuis 2013, se joue aussi une bataille informationnelle dont l'issue lui est actuellement plutôt défavorable.
Entre une opinion sahélienne sensible aux discours anti-coloniaux, la communication active des jihadistes et la désinformation orchestrée par des grandes puissances - Moscou en tête-, le combat est vif sur les réseaux sociaux.
"Lutter contre le terrorisme", reconnaît la ministre des Armées Florence Parly, "implique (...) de se protéger des guerres d'influence et de désinformation auprès des populations, qui jouent avec les perceptions".
Les observateurs consultés par l'AFP confirment ce champ majeur de conflictualité.
"L'image de (la force antijihadiste) Barkhane est cruciale, plus importante que la vérité", tranche Michael Shurkin, analyste de la Rand Corporation, institut américain de stratégie militaire. Les Français "ont été lents à s'engager dans la guerre informationnelle", constate-t-il. "Faire de la +propagande+ les rend nerveux. Je perçois une préférence pour le silence".
Dernier exemple en date, deux récits s'affrontent depuis le 3 janvier sur une frappe aérienne de Barkhane dans le nord du Mali. L'armée affirme avoir tué des "terroristes", mais dans cette zone où les jihadistes sont fortement implantés, les villageois parlent de mariage et de victimes civiles.
Les journalistes n'ont pas accès à cette zone extrêmement dangereuse. Seule une enquête de la mission des Nations unies (Minusma) pourra donc apporter des réponses.
Une polémique désastreuse. "Que ces allégations soient justes ou pas, ce sera toujours perçu comme une victoire de la propagande jihadiste", estime Colin Clarke, directeur de recherche au think-tank américain Soufan Center.
"La France n'est certainement pas en train de gagner cette guerre de la propagande", assure-t-il, citant un "vieil adage" selon lequel "les insurgés gagnent simplement en ne perdant pas".
En décembre, Facebook a supprimé trois réseaux de "trolls" gérés depuis la Russie et la France, dont l'un avait des liens avec des personnes associées à l'armée française.
Tous étaient accusés de mener des opérations d'interférence en Afrique. Comme souvent lorsqu'elle est pointée du doigt, Paris a d'abord refusé de commenter, avant d'indiquer ne "pas être en mesure d'attribuer d'éventuelles responsabilités".
Mais Moscou, quoiqu'elle s'en défende, est ouvertement accusée par la France de jouer la carte de la déstabilisation en Afrique.
Alexandre Papaemmanuel, spécialiste du renseignement et enseignant à l'Institut des études politiques (IEP), voit en tout cas dans l'épisode Facebook le signe que Paris a identifié l'enjeu.
Certains militaires se réjouissent selon lui que Paris réponde enfin aux agressions. Pour autant, "est-ce que pour s'endurcir, la démocratie doit s'inspirer de régimes autoritaires (...) ? Le terrain est très glissant", admet-il.
"Le nouvel espace de confrontation après l'air, la terre, la mer, c'est l'individu et ses croyances. Et là, nous avons encore des progrès à faire", admet-il, jugeant indispensable de "poser une doctrine sur cette politique d'action et d'influence".
L'issue du combat est incertaine. Si le Mali a réclamé l'intervention de Paris, les braises anti-françaises restent rouges et faciles à enflammer. Et la multiplication des attaques des jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique fragilise l'image de Barkhane dont "les résultats ne sont pas perceptibles pour le Malien lambda", constate Denis Tull, de l'Institut allemand pour les relations internationales et la sécurité (SWP).
Ce spécialiste du Mali dénonce "l'arrogance" de la France. "Toute critique malienne est perçue comme de l'ingratitude et suscite de l'irritation", relève-t-il, estimant que Paris "est en train de perdre, un peu partout en Afrique francophone, la bataille de l'opinion publique".
La semaine prochaine, un sommet réunira à N'Djamena la France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad). Ils devraient renouveler leur confiance à Barkhane, dont Paris aimerait réduire l'empreinte sur le terrain.
Mais il lui faudra reconquérir les opinions en s'assurant que "la lutte contre la désinformation ne devienne pas une lutte contre la pensée critique", avertit Julie Owono, directrice de l'ONG Internet sans frontière.
"Quand le venin de l'incertitude et du manque d'informations a pénétré les esprits, ça devient beaucoup plus compliqué. Qui croire ?", admet-elle.
Pour autant, "ça n'apporte rien au débat de jouer le jeu de la désinformation. On n'éteint pas le feu par le feu", assure-t-elle, plaidant pour "des messages positifs, en faveur de la bonne gouvernance, la démocratie, la transparence".
dla/fz/mm/ybl
Sahel: Paris appelle au "sursaut diplomatique et politique" #
Convertir les progrès militaires en succès politiques et accélérer le retour de l'Etat dans les zones délaissées du Sahel: Paris a appelé mardi ses partenaires sahéliens à un "sursaut diplomatique et politique", à quelques jours d'un sommet à N'Djamena consacré à la sécurité dans la région.
La France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) doivent se retrouver les 15 et 16 février, un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), alors que la force antijihadiste Barkhane (5.100 militaires) revendique des succès tactiques, sans pour autant que les franchises d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique perdent leurs capacités d'actions sur l'ensemble de la zone.
"Le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire. Celui de N'Djamena sera celui du sursaut diplomatique, politique et du développement afin de consolider les résultats des derniers mois", a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant le Sénat, lors d'un débat sur l'engagement français au Sahel.
Interrogé avec la ministre des Armées Florence Parly sur l'avenir de Barkhane, le chef de la diplomatie a par ailleurs souligné la nécessité de "renforcer la coordination entre les pays du G5 Sahel et les pays riverains du Golfe de Guinée, afin d'enrayer l'extension de la menace terroriste vers leurs territoires", et suggéré aussi une plus forte coopération avec l'Algérie et le Maroc, et la prise en compte de la question libyenne.
Sur l'aspect politique, M. Le Drian a souligné son attachement aux accords d'Alger de 2015 sur la paix au Mali. "Le problème, c'est que jamais il n'y a eu derrière de volonté politique de le faire aboutir", a-t-il regretté.
"Maintenant il faut passer aux actes", a-t-il martelé, insistant sur la "distinction politique claire entre groupes signataires et groupes terroristes (...). Les premiers acceptent d'inscrire leur actions dans le cadre de l'Etat malien, les seconds sont des terroristes (...). On ne négocie pas avec des terroristes, on les combat".
Paris n'a pas caché ces derniers mois une certaine impatience face à l'incapacité des Etats sahéliens de reprendre le contrôle politique et administratif de vastes zones désertiques, livrées aux mains des jihadistes. Un échec qui permet à ces derniers de profiter du chaos pour accroître leur emprise, s'étendre géographiquement et proposer des substituts aux services de l'Etat.
Réouverture des écoles et des administrations, désarmement des groupes armés, retour du judiciaire, restauration des services de base sont autant de tâches dont seuls les Etats sahéliens peuvent s'acquitter, relève-t-on à Paris.
"On a beaucoup d'engagements mais on n'est pas encore satisfaits de la traduction concrète, matérielle dans les projets sur le terrain", admettait récemment un haut responsable gouvernemental. Il ajoutait: "le retour de l'Etat n'a pas avancé du tout, en particulier dans la zone des trois frontières", aux confins du Mali, du Niger et du Burkina, où se concentre l'effort militaire contre les jihadistes.
"Notre enjeu est de réussir à transformer les gains et les victoires tactiques en progrès politiques et sociaux (...). Ce sera tout l'objet du sommet de N'Djamena", a également insisté Mme Parly au Sénat.
La ministre n'a donné aucune précision sur le possible "ajustement" de Barkhane, évoqué récemment par le président Emmanuel Macron mais dont l'ampleur semblait toujours faire l'objet d'arbitrages complexes au sommet de l'Etat.
Mais Mme Parly a exclu un désengagement massif. "A court terme, nous allons rester, ce qui n'exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent", a-t-elle expliqué aux sénateurs. "Les résultats obtenus nous permettent d'accentuer la stratégie d'accompagnement des armées locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain".
Conernant l'aide américaine, elle "est très importante pour nous" et "je n'ai pas le sentiment qu'elle sera remise en cause" après de premières discussions avec l'administration Biden, a déclaré M. Le Drian.
Les sénateurs ont de leur côté souligné le coût financier élevé de la mission Barkhane (1 milliard d'euros par an) et son coût en vies humaines (plus de 50 Français morts au combat depuis 2013).
"Nous ne pensons pas qu'un retrait brutal soit la bonne réponse. Nos choix doivent consolider les acquis de Barkhane, non les sacrifier", a ainsi réclamé le sénateur Christian Cambon, président de la commission Défense du sénat. "Mais nous sommes en droit d'attendre des progrès sur la voie de la réconciliation".
dla-dab/fz/hba
France: 260 saisonniers marocains vont participer aux récoltes #
Plus de 250 travailleurs saisonniers marocains vont gagner mardi trois départements français pour participer aux récoltes, à la demande d'exploitants agricoles en pénurie de main d'oeuvre sur fond de pandémie, a-t-on appris lundi auprès des autorités.
Il s'agit de la troisième opération du genre prévue pour des travailleurs saisonniers marocains depuis le début de la crise du Covid-19, qui a entraîné la fermeture des frontières extérieures de l'Union européenne, alors que la main d'oeuvre originaire du Maghreb représente une part essentielle des saisonniers en France.
Durant quatre à six mois, les saisonniers participeront aux récoltes, notamment de clémentines, en Haute-Corse et dans le sud-est de la France, au terme d'un "protocole sanitaires très strict avant, pendant et après leur arrivée demain (mardi)", a annoncé à l'AFP Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), en charge de l'opération.
Ces 260 Marocains ont fait un test PCR dans les locaux de l'OFII à Casablanca, ils subiront un test antigénique à l'aéroport d'arrivée en France puis un "autoconfinement de sept jours chez l'employeur, avant un nouveau test", a détaillé le patron de l'OFII.
"Contrairement à ce qu'on pense, ce sont des métiers très techniques. Les travailleurs saisonniers que nous avons sont des gens qui viennent en France depuis des années et sont indispensables à notre agriculture. On ne peut pas les remplacer au pied levé. En réalité, ce sont des travailleurs qualifiés dans l'agriculture", a défendu Didier Leschi.
En décembre dernier, 300 saisonniers marocains étaient déjà arrivés dans le sud de la France lors d'une opération similaire, deux mois après l'organisation d'un premier pont aérien, en octobre, pour plus de 900 Marocains venus récolter les clémentines en Corse.
sha/els/swi/cls
Agriculture: 260 saisonniers marocains acheminés vers trois départements français #
Plus de 250 travailleurs saisonniers marocains vont être acheminés mardi vers trois départements français pour participer dans les prochains mois aux récoltes, à la demande d'exploitants agricoles en pénurie de main d'oeuvre sur fond de pandémie, a-t-on appris lundi auprès des autorités.
Au total 35 saisonniers participeront aux récoltes de clémentines en Haute-Corse, 90 seront envoyés dans les Bouches-du-Rhône et 35 en Haute-Corse pour diverses récoltes au terme d'un "protocole sanitaires très strict avant, pendant et après leur arrivée demain (mardi)", a annoncé à l'AFP Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), en charge de l'opération.
Il s'agit de la troisième opération du genre prévue pour des travailleurs saisonniers marocains depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, qui a causé depuis 2020 la fermeture des frontières extérieures de l'Union européenne, alors que la main d'oeuvre originaire du Maghreb représente une part essentielle des saisonniers en France.
Ces 260 Marocains ont fait un test PCR dans les locaux de l'OFII à Casablanca, ils subiront un test antigénique à l'aéroport d'arrivée en France puis un "autoconfinement de sept jours chez l'employeur, avant un nouveau test", a détaillé le patron de l'OFII.
"Ils seront là pour quatre à six mois", à la demande des agriculteurs, a-t-il précisé.
"Contrairement à ce qu'on pense, ce sont des métiers très techniques. Les travailleurs saisonniers que nous avons sont des gens qui viennent en France depuis des années et sont indispensables à notre agriculture. On ne peut pas les remplacer au pied levé. En réalité, ce sont des travailleurs qualifiés dans l'agriculture", a défendu Didier Leschi.
En décembre dernier, 300 saisonniers marocains étaient déjà arrivés dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse lors d'une opération similaire, deux mois après l'organisation d'un premier pont aérien, en octobre, pour plus de 900 Marocains venus récolter les clémentines en Corse.
sha/els/swi
Sahel: Paris appelle au "sursaut diplomatique et politique" #
La France a émis mardi le voeu d'un "sursaut diplomatique et politique" au Sahel pour consolider les résultats militaires de ces derniers mois, à quelques jours d'un sommet à N'Djamena consacré à la sécurité dans la région.
La France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) doivent se retrouver les 15 et 16 février, un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), alors que la force antijihadiste Barkhane revendique des succès tactiques mais que les attaques se multiplient dans la région.
"Le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire. Celui de N'Djamena sera celui du sursaut diplomatique, politique et du développement afin de consolider les résultats des dernier mois", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant le Sénat, lors d'un débat sur l'engagement français au Sahel.
Interrogé avec la ministre des Armées Florence Parly sur l'avenir de Barkhane (5.100 hommes), le chef de la diplomatie a souligné la nécessité de "renforcer la coordination entre les pays du G5 Sahel et les pays riverains du golfe de Guinée, afin d'enrayer l'extension de la menace terroriste vers leurs territoires".
Il a également suggéré une plus forte coopération avec l'Algérie et le Maroc et la prise en compte de la question libyenne.
Sur le plan politique, M. Le Drian a souligné l'attachement de la France à l'accord de paix au Mali de 2015. Le texte négocié à Alger a "permis le cadre politique dans lequel on peut avancer maintenant. Le problème, c'est que jamais il n'y a eu derrière de volonté politique de le faire aboutir", a regretté le ministre.
"Maintenant il faut passer aux actes", a-t-il martelé. "Cet accord est fondamental aussi car il trace une distinction politique claire entre groupes signataires et groupes terroristes", a-t-il ajouté. "Les premiers acceptent d'inscrire leur action dans le cadre de l'Etat malien, les seconds sont des terroristes dont l'objectif déclaré est de mettre à bas l'Etat malien. On ne négocie pas avec des terroristes, on les combat".
Intervenant à son tour, Mme Parly n'a donné aucune précision sur le possible redimensionnement de Barkhane évoqué récemment par le président Emmanuel Macron. Mais elle a exclu un désengagement brutal.
"A court terme, nous allons rester, ce qui n'exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent", a-t-elle expliqué aux sénateurs. "Les résultats obtenus nous permettent d'accentuer la stratégie d'accompagnement des armées locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain", a-t-elle ajouté.
"Notre enjeu est de réussir à transformer les gains et les victoires tactiques en progrès politiques, et sociaux en adaptant sans cesse notre engagement. Ce sera tout l'objet du sommet de N'Djamena", a-t-elle conclu.
dla-dab/sst
Nigériane morte dans les Alpes françaises: non-lieu confirmé #
La justice française a confirmé mardi le non-lieu prononcé après la mort en 2018 d'une jeune Nigériane dans les Hautes-Alpes lors d'un contrôle de gendarmerie, balayant ainsi les espoirs de reprise d'enquête de l'association Tous migrants.
Blessing Matthew, 21 ans, avait été retrouvée noyée à Saint-Martin-de-Queyrières le 9 mai 2018, peu après avoir franchi la frontière en provenance de l'Italie.
Sa soeur avait alors porté plainte en accusant les gendarmes d'avoir tendu un "véritable guet-apens" au groupe dans lequel la jeune femme figurait.
La cour d'appel de Grenoble (est) a estimé qu'aucun élément objectif permettant d'étayer les faits d'homicide involontaire, de mise en danger de la vie d'autrui et de non-assistance à personne en danger reprochés aux gendarmes, n'a été recueilli durant l'enquête.
"C'est une décision hautement critiquable car la justice n'a pas cherché à aller au bout des investigations. Elle vient de fermer la porte à la manifestation de la vérité dans ce dossier", a réagi Me Vincent Brengarth, l'un des avocats de Tous Migrants.
L'association estime que le dossier n'a "jamais été instruit" et pointe des "incohérences et des contractions" dans les déclarations des gendarmes sur le déroulement des faits. Ses avocats avaient notamment déploré que la seule enquête réalisée l'avait été "sous le contrôle du procureur de Gap" qui n'est, assuraient-il, "pas indépendant".
L'affaire avait d'abord été classée sans suite par le procureur. Après un plainte de l'association, un juge avait rendu une ordonnance de non-lieu en juin 2020. Les avocats de l'association avaient alors interjeté appel de la décision.
L'enquête avait déterminé que les gendarmes mobiles "s'étaient identifiés à haute voix" avant un contrôle, provoquant la fuite de la jeune femme et de ses deux compagnons.
Selon le parquet de Gap, "les circonstances précises dans lesquelles (elle) aurait chuté dans la Durance demeurent inconnues en l'absence de témoignage direct".
La section de recherches de Marseille avait finalement "conclu à l'absence d'infraction susceptible d'être retenue à l'encontre des gendarmes mobiles", avait relevé le parquet.
bp/mb/caz/cls/hba
Yémen : Paris appelle les Houthis à cesser leurs "actions déstabilisatrices" #
La France s'est dite "très préoccupée" mardi par l'offensive des rebelles Houthis au Yémen vers la ville de Marib et les a appelés à mettre un terme à leurs "actions déstabilisatrices" dans la région.
"L'escalade en cours, tant au Yémen qu'à l'encontre de l'Arabie saoudite, doit cesser immédiatement", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Le conflit au Yémen oppose depuis plus de six ans les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Le territoire saoudien est aussi régulièrement la cible d'attaques aériennes, notamment à l'aide de drones, qui ne sont pas toujours attribuées mais dont les Houthis sont régulièrement soupçonnés.
"La France condamne fermement les tentatives d'attaques aériennes dirigées contre l'Arabie saoudite les 7 et 8 février", a relevé la porte-parole, Agnès von der Mühll.
Elle appelle les Houthis à "mettre un terme à leur offensive au Yémen, ainsi qu'à leurs actions régionales déstabilisatrices, et à s'engager de façon constructive dans un processus politique de sortie de crise au Yémen", a-t-elle ajouté.
Les rebelles Houthis ont repris leur offensive vers la ville de Marib, bastion du gouvernement à l'est de Sanaa, capitale du Yémen en guerre sous contrôle rebelle, ont affirmé lundi des responsables loyalistes, faisant état de dizaines de morts dans les deux camps.
Cette nouvelle offensive intervient au moment où l'administration du nouveau président américain Joe Biden revoit sa politique au Yémen, avec l'arrêt du soutien aux opérations militaires de l'Arabie saoudite et le retrait des rebelles de la liste des "organisations terroristes", qui menaçait la distribution de l'aide humanitaire, selon des ONG.
vl/fz/sst
Migrante retrouvée morte dans les Hautes-Alpes: non-lieu confirmé en appel #
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble a confirmé mardi le non-lieu prononcé après la mort en 2018 d'une jeune Nigériane dans les Hautes-Alpes lors d'un contrôle de gendarmerie, balayant ainsi les espoirs de reprise d'enquête de l'association Tous migrants.
Dans son arrêt, la juridiction iséroise a estimé qu'aucun élément objectif permettant d'étayer les faits d'homicide involontaire, de mise en danger de la vie d'autrui et de non-assistance à personne en danger reprochés aux gendarmes n'a été recueilli durant l'enquête.
"C'est une décision hautement critiquable car la justice n'a pas cherché à aller au bout des investigations. Elle vient de fermer la porte à la manifestation de la vérité dans ce dossier", a réagi Me Vincent Brengarth, l'un des avocats de Tous Migrants.
Ils réfléchissent à la possibilité de se pourvoir en cassation.
L'association avait déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction de Gap en mai 2019 après le classement sans suite de l'affaire par le procureur, espérant l'ouverture d'une information judiciaire.
Mais le juge d'instruction en charge de l'affaire n'avait pas accédé à sa demande et avait rendu une ordonnance de non-lieu en juin 2020.
Les avocats de l'association avaient interjeté appel de la décision, jugeant que le dossier n'a "jamais été instruit".
Pointant des "incohérences et des contractions" dans les déclarations des gendarmes sur le déroulement des faits, ils avaient déploré que la seule enquête réalisée l'avait été "sous le contrôle du procureur de Gap" qui n'est, assuraient-il, "pas indépendant".
Blessing Matthew, une Nigériane de 21 ans, avait été retrouvée noyée à Saint-Martin-de-Queyrières le 9 mai 2018, peu après avoir franchi la frontière en provenance de l'Italie.
Sa soeur avait alors porté plainte en accusant les gendarmes d'avoir tendu un "véritable guet-apens" au groupe dans lequel la jeune femme figurait.
L'enquête avait déterminé que les gendarmes mobiles "s'étaient identifiés à haute voix" avant un contrôle, provoquant la fuite de la jeune femme et de ses deux compagnons.
Selon le parquet de Gap, "les circonstances précises dans lesquelles (elle) aurait chuté dans la Durance demeurent inconnues en l'absence de témoignage direct".
La section de recherches de Marseille avait finalement "conclu à l'absence d'infraction susceptible d'être retenue à l'encontre des gendarmes mobiles", avait relevé le parquet.
bp/mb/caz
Le Pen et Darmanin, un débat en forme de rodage pour 2022 #
Marine Le Pen et Gérald Darmanin s'affrontent jeudi dans un débat télévisé très attendu, qui aura un parfum de joute présidentielle à 15 mois du scrutin, entre une candidate d'extrême droite en quête de crédibilité et un poids lourd de la majorité accusé d'aller sur le terrain du RN.
Personne ne veut dévoiler ses cartouches mais les deux responsables politiques se préparent à cet échange dans l'émission politique de France 2 "Vous avez la parole", qui doit durer trois quarts d'heure et porter sur des sujets régaliens, laïcité/islamisme, immigration et sécurité.
La candidate à la présidentielle, donnée au second tour face à Emmanuel Macron selon de récents sondages, affûte ses arguments avec le mystérieux groupe de hauts fonctionnaires des Horaces, son numéro deux Jordan Bardella, son conseiller Philippe Olivier, ou encore l'eurodéputé Jean-Paul Garraud, principal auteur de sa contre-proposition sur les séparatismes, et ses communicants.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on ne veut pas révéler "ce qui se passe au vestiaire" avant le match. Mais on souligne que Gérald Darmanin est "à fond dans ses missions" qui "touchent aux sujets du débat", que ce soit pour défendre le projet de loi sur les séparatismes (dit "confortant le respect des principes de la République"), actuellement en discussion à l'Assemblée, ou pour animer le "Beauvau de la sécurité", concertation inédite sur la police.
Ce face-à-face constitue un galop d'essai pour la candidate à l'Elysée, qui admet avoir "raté" - parce que "trop offensive" - son débat face à Emmanuel Macron dans l'entre-deux tours de la présidentielle en 2017.
Marine Le Pen vient cette fois avec une contre-proposition sur les séparatismes, où elle cible précisément les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
La dirigeante d'extrême droite fustige la "concession sémantique" d'un gouvernement qui "renonce à dénoncer l'ennemi" islamiste, et assume la "brutalité" de sa proposition de loi, considérant qu'il faut lutter contre l'islamisme - "idéologie totalitaire" pour le RN - "de la même manière" que contre le nazisme.
Et peu importe si sa contre-proposition est jugée anticonstitutionnelle ou inapplicable "dans le système actuel puisque Marine Le Pen propose de changer de système", note le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
Marine Le Pen ne manquera pas non plus d'attaquer le gouvernement sur l'immigration qui, pour elle, "est le terreau du communautarisme qui lui-même est le terreau du fondamentalisme islamiste".
Pour Gérald Darmanin, "on mentirait si on disait aux Français que si on stoppait l'immigration on stopperait le terrorisme", étant donné que "trois quarts" des auteurs des attentats en France "sont Français".
En disant cela, le ministre fait un "cadeau" à Marine Le Pen pour son débat, a estimé sa nièce Marion Maréchal mardi sur CNews.
Marine Le Pen et Gérald Darmanin, qui ont déjà débattu à la télévision en octobre 2017, se sont aussi donné la réplique à l'Assemblée.
Quand la députée du Pas-de-Calais dénonce la "reculade" du gouvernement face à "l'hydre islamiste", Gérald Darmanin fustige le "grand méchant flou" de ses propositions.
Jeudi, le ministre entend faire valoir que, sur le régalien, "des réponses républicaines fortes peuvent être apportées, sans pour autant faire fi de l'Etat de droit comme le propose Marine Le Pen".
Le débat est aussi un test pour la majorité, qui se prépare à 2022 et reste tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
L'ancien maire de Tourcoing (Nord) se défend de marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite. "Toute sa vie politique a été construite dans le combat au Front national" (devenu RN), insiste son entourage.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal assure que Gérald Darmanin "saura démonter les fantasmes, les mensonges de Marine Le Pen".
Pour un ministre, cette joute "c'est le populaire contre le populisme". "Gérald Darmanin se rêve en Bernard Tapie du système", selon lui.
are-tll/jk/sp
France: l'OAS reste un marqueur pour l'ultradroite #
L'OAS, organisation armée clandestine des ultras de l'Algérie française, joue encore un rôle en France dans la violence de l'ultradroite après l'indépendance de l'Algérie, jusqu'à inspirer des petits groupuscules radicaux démantelés récemment.
Beaucoup d'anciens combattants de l'OAS trouvent après l'indépendance algérienne refuge au parti Front national mais d'autres continuent le combat ou forment les auteurs d'attentats terroristes d'extrême droite dans les années 1970.
Le groupuscule nationaliste Jeune Nation (JN), fondé en 1949 par Pierre Sidos, fils d'un haut cadre de la milice, est interdit en 1958, et son successeur le Parti nationaliste dissous l'année suivante.
Mais "dans les faits le réseau reste actif et ses membres participent aux activités de l'OAS" fondée en février 1961, rappelle l'historien Nicolas Lebourg, auteur d'une étude sur la radicalisation de l'extrême droite en France ("Extreme right terrorist radicalization in France since November 13, 2015") pour la George Washington University, où il explique comment l'OAS reste un marqueur pour l'ultradroite.
Pour la seule année 1961, département de la Seine (incluant Paris) exclu, les nationalistes français --OAS comprise-- auraient été responsables de 404 attentats en métropole.
En novembre 1962, JN rompt avec l'OAS puis Pierre Sidos part fonder en 1968 l'Oeuvre française, qui intégrera le FN dans les années 1990 jusqu'en 2011.
Mais la violence de l'ultradroite se poursuit dans les années 1970 notamment à Marseille (Sud-Est).
En 1973, après qu'un Algérien déséquilibré a égorgé un chauffeur de bus, une vague de violences déferle: des Maghrébins sont tués à la hache, par balles, noyés (16 morts et autant de blessés).
Elle culmine dans le plasticage du consulat d'Algérie à Marseille, qui fait quatre morts et 23 blessés. "Les auteurs sont pour l'essentiel des anciens de l'OAS", affirme M. Lebourg.
Pour les auteurs de l'attentat contre le consulat, il s'agit de répondre à la "colonisation algérienne de la France", selon leur tract de revendication.
Les poseurs de bombes néonazis de 50 attentats en 1979-80 sont, eux, formés par d'anciens commandos Delta, les escadrons de la mort de l'OAS.
En 1983, la CIA estime que depuis 1958 l'État français a combattu sur son sol 41 organisations terroristes, dont 16 d'extrême droite, 13 d'extrême gauche et 12 séparatistes.
L'ultradroite est moins active dans les années 1990 même si la violence ressurgit épisodiquement comme en 1995 à Marseille avec le meurtre d'Ibrahim Ali, 17 ans, par des colleurs d'affiches du FN.
Mais la tentation violente affleure depuis les attentats jihadistes de 2015. Deux groupuscules, nommés OAS et AFO, démantelés en 2017 et 2018, assimilent le jihadisme à la poursuite du conflit algérien.
are/fz/mpm/lch
Avoir 17 ans dans l'OAS, le combat perdu pour l'Algérie française #
"L'attentat qui m'a le plus marqué, ça a été au Cirque Monte-Carlo en septembre 1960. Là vous réagissez de manière brutale et bestiale". Peu de temps après, Régis Guillem rejoignait l'Organisation armée secrète (OAS) qui allait à son tour ensanglanter l'Algérie.
Soixante ans après la création de l'OAS, le 11 février 1961, ces trois lettres restent associées aux pages les plus noires de la Guerre d'Algérie, entre insurrection pro-Algérie française et coups de force d'ultras de l'extrême droite qui débordèrent en métropole.
Pour Régis Guillem, jeune aide-comptable de Mostaganem (Ouest de l'Algérie), l'OAS devient alors l'ultime rempart contre le Front de libération nationale (FLN) qui mène lui-même une lutte sans merci pour l'indépendance de l'Algérie depuis 1954.
"A l'âge de 12 ans, j'avais déjà vu des têtes décapitées le long d'une voie ferrée. C'était des garde-barrière, le mari et la femme", raconte-t-il.
Mais le "déclic" qui le conduit à prendre les armes, ce sera l'attentat du Cirque Monte-Carlo à Mostaganem, qui fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.
La voix de Régis Guillem, aujourd'hui âgé de 76 ans et directeur commercial à la retraite à Royan (Ouest de la France), se brise encore au souvenir de cette soirée-là.
"Quand mon ami a pris sa fiancée, qui était là, elle n'avait plus de jambes. La bombe était tombée sur elle", dit-il.
"Je me suis dit +maintenant ce sera oeil pour oeil, dent pour dent+", ajoute le futur combattant de l'OAS, d'abord passé par Jeune Nation, un mouvement nationaliste révolutionnaire né en métropole qui s'implanta en Algérie à la fin de l'année 1956.
"A partir de ce moment-là, avec des amis, on a commencé à faire ce qu'on appelait du contre-terrorisme. Ensuite, l'OAS est arrivée, j'ai été recruté parce que j'avais déjà un petit commando", relate Régis Guillem.
"Récupération" de véhicules, d'armes, hold-up pour collecter des fonds: le jeune combattant de l'Algérie française participe d'abord à la logistique inhérente à toute organisation clandestine.
Passé de Mostaganem à la grande métropole voisine d'Oran, où la guérilla urbaine fait rage, il se retrouve aux prises avec les gardes mobiles, parfois dans de véritables combats de rue.
Mais il va aussi être associé à des opérations beaucoup plus musclées au coeur même de l'ADN de l'organisation: le "ciblage" et l'élimination des "adversaires" de l'Algérie française.
Avocats de militants FLN, commerçants suspectés d'alimenter l'organisation, fellaghas, communistes, policiers et militaires traquant l'OAS ... au moins 2.200 personnes seront tuées en Algérie ou en métropole, victimes de plasticages, d'exécutions sommaires ou d'attentats collectifs.
S'il dit ne "rien regretter", Régis Guillem reste peu disert sur les homicides volontaires qui lui seront reprochés quelques années plus tard par la justice française. Des accusations auxquelles il échappera en s'engageant dans la Légion étrangère.
"J'avais un travail à faire, je le faisais", esquive-t-il. "Notre mission au départ était d'interdire l'accès de Mostaganem à toute femme voilée. Les gens du FLN utilisaient ce stratagème pour entrer et jeter des grenades", concède-t-il tout au plus, laissant entendre que certains contrôles ont pu alors être fatals.
Accusés d'assassinats et de terrorisme par leurs détracteurs, Régis Guillem et ses compagnons préfèrent se définir comme des "résistants" au service de l'Algérie française.
"L'OAS, ça a été l'ultime recours pour sauvegarder le drapeau tricolore en Algérie. On a perdu. L'Histoire donne toujours raison aux vainqueurs", lance-t-il.
Un constat qui fait bondir Jean-Philippe Ould Aoudia, 79 ans, fils d'un des six dirigeants de Centres sociaux éducatifs tués par l'OAS le 15 mars 1962 à Alger, juste avant les accords d'Evian qui allaient acter l'indépendance de l'Algérie.
"Ils étaient résistants contre quoi? Contre la France? C'étaient des nationalistes contre la Nation! ", réplique le fils Ould Aoudia, aujourd'hui médecin à la retraite à Clamart, près de Paris.
"Ce n'est pas en assassinant de sang-froid et de dos, par traîtrise, des individus dans la rue, qui n'ont rien à voir, qu'on va ennoblir la cause qu'on prétend défendre", juge-t-il.
Chez lui aussi, un attentat allait bousculer toute une vie. Un commando OAS, composé en partie de militaires, pénétra dans le bâtiment où les six dirigeants des Centres sociaux, dont l'écrivain Mouloud Feraoun, tenaient une réunion de travail.
Les six responsables, d'anciens instituteurs soupçonnés de sympathie pour la cause algérienne, furent conduits à l'extérieur, dos au mur, et abattus de sang-froid au fusil-mitrailleur.
"Les tueurs ont tiré d'abord dans les jambes pour que les corps s'écroulent et que le supplice dure quelques secondes de plus", raconte Jean-Philippe Ould Aoudia.
"Ils ont tiré 103 balles (..) J'ai eu du mal à reconnaître le visage de mon père qui avait été défiguré par deux coups de grâce de 11,43", se souvient Jean-Philippe Ould Aoudia.
Pour lui, le combat de l'OAS était sans issue. "Je comprends qu'ils continuent à ne pas accepter d'être un cul-de-sac de l'Histoire. Si leur but, c'était de rester en Algérie (...) ils s'y sont pris de la pire des manières", assène-t-il.
vl/fz/cal/lch
Il y a 60 ans, l'OAS et ses sanglants attentats pour l'Algérie française #
L'Organisation armée secrète (OAS), créée il y a 60 ans, a été le bras armé clandestin et meurtrier des ultras de l'Algérie française dans les derniers épisodes de la guerre, entre février 1961 et l'indépendance en juillet 1962.
Selon des estimations d'historiens, l'OAS, qui regroupait environ un millier d'activistes, a tué en Algérie au moins 2.200 personnes dans près de 13.000 explosions au plastic, 2.546 attentats individuels et 510 attentats collectifs. En métropole, le nombre total de ses victimes est estimé à 71 morts et 394 blessés.
L'OAS est créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l'Espagne franquiste, face au souhait désormais manifeste du gouvernement français et du général Charles de Gaulle de se désengager en Algérie, scellé le mois précédent par un référendum sur l'autodétermination.
Ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l'extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan.
L'assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d'Evian au bord du lac Léman dans l'Est de la France, où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le Front de libération nationale (FLN) algérien, est imputé à l'OAS.
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe et André Zeller, décidés à sauver par tous les moyens "l'Algérie française", lancent le "putsch des généraux". Après leur échec le 25 avril, Salan et Jouhaud passent à la clandestinité, tandis que Challe et Zeller se rendent.
Salan et Jouhaud prennent la tête de l'OAS, qui "frappe où elle veut, quand elle veut" selon son slogan. L'organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d'Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des "nuits bleues", avec des centaines d'explosions.
Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en métropole à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes.
Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961.
Le 15 mars 1962, l'OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l'écrivain Mouloud Feraoun.
Après la signature le 18 mars 1962 des accords d'Evian qui scellent l'indépendance, Salan lance "la guerre totale", marquée par de sanglants combats entre l'armée et l'OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d'Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.
En mars-avril 1962, l'arrestation de ses responsables décapite l'OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis gracié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l'OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.
L'OAS poursuit une politique de la "terre brûlée", par exemple l'incendie spectaculaire des citernes du port d'Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l'Algérie début juillet, à la veille de l'indépendance, mais l'OAS fomente encore dans l'hexagone deux attentats contre le général de Gaulle auxquels échappe le président français.
L'instigateur de celui du Petit-Clamart en banlieue parisienne, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l'origine de l'attentat du 28 août 1964 à Toulon (Sud-Est), Susini est condamné à mort par contumace et gracié dans l'amnistie de 1968.
doc-jba/ber/fz/sp/lch
Le Front national de Jean-Marie Le Pen, refuge des anciens de l'OAS #
Le Front national est sous la présidence de Jean-Marie Le Pen le refuge politique des anciens combattants de l'OAS, qui lui lègue des électeurs autant qu'une culture "coloniale" mais dont l'influence s'estompe, surtout après l'arrivée de Marine Le Pen à sa tête.
Le paradoxe reste que l'ancien patron du FN, qui combat en Algérie en 1956, est contacté par l'OAS à plusieurs reprises mais refuse d'en faire partie, se méfiant d'une "organisation secrète" remplie d'indicateurs.
Après les accords d'Evian de 1962 qui mettent fin à la guerre d'Algérie, des membres de cette organisation armée clandestine des ultras de l'Algérie française se lancent en politique, mais c'est "une cascade d'échecs", rappelle l'historien Olivier Dard, auteur de "Voyage au coeur de l'OAS" (Perrin, 2005).
L'élection présidentielle de 1965 notamment est une "formidable désillusion" pour les partisans du candidat Jean-Louis Tixier-Vignancourt --avocat du général putschiste et chef de l'OAS Raoul Salan-- dont la campagne est alors conduite par Jean-Marie Le Pen. Au lieu des 10% des voix espérés, ils finissent à 5,2%.
C'est finalement Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front national en 1972, qui agrège les partisans de l'Algérie française à son petit parti composite, réunissant plusieurs tendances de l'extrême droite, allant des catholiques intégristes jusqu'aux néofascistes.
L'OAS expérimente elle-même ce "compromis nationaliste" en 1961-62 dans "une quasi union sacrée" des différents courants, et l'historien spécialiste de l'extrême droite Nicolas Lebourg se demande "si on aurait pu faire le FN sans l'OAS".
L'ancien officier de l'OAS Jean-François Collin, 81 ans, ex élu FN à Hyères, a purgé 5 ans de prison pour un attentat en métropole. Il explique à l'AFP avoir adhéré au FN parce que De Gaulle a "trahi sa parole et amputé la France de 15 départements". Aujourd'hui il regrette encore de "ne pas s'être occupé personnellement" du général.
Ancien conjuré de l'attentat du Petit-Clamart, Louis de Condé rallie le FN en 1982 par crainte d'une "France algérienne". Il est encore candidat FN aux municipales de 2014 dans l'Allier.
La composante OAS reste importante au FN jusqu'au milieu des années 80. Un de ses anciens chefs Pierre Sergent est élu député en 1986. L'ancien parachutiste Roger Holeindre s'y occupe des jeunes et des anciens combattants. Jean-Marie Le Pen et sa petite-fille Marion Maréchal assistent à ses obsèques le 6 février 2020.
Mais quand le FN investit en 1985-86 des jeunes candidats, plus identitaires, comme Bruno Mégret, les partisans de l'Algérie française y voient une trahison. "Une autre génération militante va privilégier la question de l'immigration quand l'obsession pour la première était l'anticommunisme", explique Olivier Dard.
L'OAS défend un nationalisme d'assimilation, plus "Empire colonial" qu'ethno-différentialiste (qui préfère "chacun chez soi", NDLR). "Roger Holeindre était dans la communion avec les harkis, l'armée d'Afrique, l'Indochine, loin de l'approche ethnique", souligne M. Dard.
"Algérie française", "FLN terroriste", scandent encore les militants dans un meeting de Jean-Marie Le Pen le 2 avril 1987 quand ce dernier s'adresse aux "beurs arrogants" pour leur dire "que certains des leurs sont morts pour leur donner une patrie, et non pas pour qu'ils viennent dans la nôtre".
Mais l'influence de l'OAS au FN s'estompe avec les années, et davantage encore quand Marine Le Pen reprend le flambeau du FN en 2011 et veut le "dédiaboliser".
Elle exclut alors les militants du mouvement pétainiste et antisémite l'Oeuvre française, successeur de Jeune Nation, dont les partisans ont participé aux attentats de l'OAS en métropole.
Certes les électeurs pied-noirs du sud de la France continuent à voter davantage pour le FN, comme à Perpignan, remportée en 2020 par l'ex numéro deux d'origine pied-noir Louis Aliot.
Mais la cheffe du RN (ex-FN) assume désormais une "continuité" avec De Gaulle et va même lui rendre hommage sur l'île de Sein en juin 2020. Faisant s'étrangler Jean-François Collin, qui votait FN depuis toujours, mais ne votera plus pour elle en 2022.
"C'est une trahison et une bêtise: les gaullistes ne vont pas se rallier à elle, ils ne lui pardonneront jamais le passé", estime l'ancien officier.
are/fz/caz
Avoir 17 ans dans l'OAS, le combat perdu pour l'Algérie française #
"L'attentat qui m'a le plus marqué, ça a été au Cirque Monte-Carlo en septembre 1960. Là vous réagissez de manière brutale et bestiale". Peu de temps après, Régis Guillem rejoignait l'Organisation armée secrète (OAS) qui allait à son tour ensanglanter l'Algérie.
Soixante ans après la création de l'OAS, le 11 février 1961, ces trois lettres restent associées aux pages les plus noires de la Guerre d'Algérie, entre insurrection pro-Algérie française et coups de force d'ultras de l'extrême droite qui débordèrent en métropole.
Pour Régis Guillem, jeune aide-comptable de Mostaganem (ouest), l'OAS devient alors l'ultime rempart contre le Front de libération nationale (FLN) qui mène lui-même une lutte sans merci pour l'indépendance de l'Algérie depuis 1954.
"A l'âge de 12 ans, j'avais déjà vu des têtes décapitées le long d'une voie ferrée. C'était des garde-barrière, le mari et la femme", raconte-t-il.
Mais le "déclic" qui le conduit à prendre les armes, ce sera l'attentat du Cirque Monte-Carlo à Mostaganem, qui fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.
La voix de Régis Guillem, aujourd'hui âgé de 76 ans et directeur commercial à la retraite à Royan (ouest de la France), se brise encore au souvenir de cette soirée-là.
"Quand mon ami a pris sa fiancée, qui était là, elle n'avait plus de jambes. La bombe était tombée sur elle", dit-il.
"Je me suis dit +maintenant ce sera oeil pour oeil, dent pour dent+", ajoute le futur combattant de l'OAS, d'abord passé par Jeune Nation, un mouvement nationaliste révolutionnaire né en métropole qui s'implanta en Algérie à la fin de l'année 1956.
"A partir de ce moment-là, avec des amis, on a commencé à faire ce qu'on appelait du contre-terrorisme. Ensuite, l'OAS est arrivée, j'ai été recruté parce que j'avais déjà un petit commando", relate Régis Guillem.
"Récupération" de véhicules, d'armes, hold-up pour collecter des fonds: le jeune combattant de l'Algérie française participe d'abord à la logistique inhérente à toute organisation clandestine.
Passé de Mostaganem à la grande métropole voisine d'Oran, où la guérilla urbaine fait rage, il se retrouve aux prises avec les gardes mobiles, parfois dans de véritables combats de rue.
Mais il va aussi être associé à des opérations beaucoup plus musclées au coeur même de l'ADN de l'organisation: le "ciblage" et l'élimination des "adversaires" de l'Algérie française.
Avocats de militants FLN, commerçants suspectés d'alimenter l'organisation, fellaghas, communistes, policiers et militaires traquant l'OAS ... au moins 2.200 personnes seront tuées en Algérie ou en métropole, victimes de plasticages, d'exécutions sommaires ou d'attentats collectifs.
S'il dit ne "rien regretter", Régis Guillem reste peu disert sur les homicides volontaires qui lui seront reprochés quelques années plus tard par la justice française. Des accusations auxquelles il échappera en s'engageant dans la Légion étrangère.
"J'avais un travail à faire, je le faisais", esquive-t-il. "Notre mission au départ était d'interdire l'accès de Mostaganem à toute femme voilée. Les gens du FLN utilisaient ce stratagème pour entrer et jeter des grenades", concède-t-il tout au plus, laissant entendre que certains contrôles ont pu alors être fatals.
Accusés d'assassinats et de terrorisme par leurs détracteurs, Régis Guillem et ses compagnons préfèrent se définir comme des "résistants" au service de l'Algérie française.
"L'OAS, ça a été l'ultime recours pour sauvegarder le drapeau tricolore en Algérie. On a perdu. L'Histoire donne toujours raison aux vainqueurs", lance-t-il.
Un constat qui fait bondir Jean-Philippe Ould Aoudia, 79 ans, fils d'un des six dirigeants des Centres sociaux éducatifs tués par l'OAS le 15 mars 1962 à Alger, quatre jours avant les accords d'Evian qui allaient acter l'indépendance de l'Algérie.
"Ils étaient résistants contre quoi? Contre la France? C'étaient des nationalistes contre la Nation! ", réplique le fils Ould Aoudia, aujourd'hui médecin à la retraite à Clamart, près de Paris.
"Ce n'est pas en assassinant de sang-froid et de dos, par traîtrise, des individus dans la rue, qui n'ont rien à voir, qu'on va ennoblir la cause qu'on prétend défendre", juge-t-il.
Chez lui aussi, un attentat allait bousculer toute une vie. Un commando OAS, composé en partie de militaires, pénétra dans le bâtiment où les six dirigeants des Centres sociaux, dont l'écrivain Mouloud Feraoun, tenaient une réunion de travail.
Les six responsables, d'anciens instituteurs soupçonnés de sympathie pour la cause algérienne, furent conduits à l'extérieur, dos au mur, et abattus de sang-froid au fusil-mitrailleur.
"Les tueurs ont tiré d'abord dans les jambes pour que les corps s'écroulent et que le supplice dure quelques secondes de plus", raconte Jean-Philippe Ould Aoudia.
"Ils ont tiré 103 balles (..) J'ai eu du mal à reconnaître le visage de mon père qui avait été défiguré par deux coups de grâce de 11,43", se souvient Jean-Philippe Ould Aoudia.
Pour lui, le combat de l'OAS était sans issue. "Je comprends qu'ils continuent à ne pas accepter d'être un cul-de-sac de l'Histoire. Si leur but, c'était de rester en Algérie (...) ils s'y sont pris de la pire des manières", assène-t-il.
vl/fz/cal
L'OAS reste un marqueur pour l'ultradroite #
L'OAS, organisation armée clandestine des ultras de l'Algérie française, joue encore un rôle dans la violence de l'ultradroite après l'indépendance de l'Algérie, jusqu'à inspirer des petits groupuscules radicaux démantelés récemment.
Beaucoup d'anciens combattants de l'OAS trouvent refuge au Front national mais d'autres continuent le combat ou forment les auteurs d'attentats terroristes d'extrême droite dans les années 70.
Le groupuscule nationaliste Jeune Nation (JN), fondé en 1949 par Pierre Sidos, fils d'un haut cadre de la milice, est interdit en 1958, et son successeur le Parti nationaliste dissous l'année suivante.
Mais "dans les faits le réseau reste actif et ses membres participent aux activités de l'OAS" fondée en février 1961, rappelle l'historien Nicolas Lebourg, auteur de "Extreme right terrorist radicalization in France since November 13, 2015", pour la George Washington University, où il explique comment l'OAS reste marqueur pour l'ultradroite.
Pour la seule année 1961, département de la Seine (incluant Paris) exclu, les nationalistes français --OAS comprise-- auraient été responsables de 404 attentats en métropole.
En novembre 1962, JN rompt avec l'OAS puis Pierre Sidos part fonder en 1968 l'Oeuvre française, qui intégrera le FN dans les annes 90 jusqu'en 2011.
Mais la violence de l'ultradroite se poursuit dans les années 70 notamment à Marseille.
En 1973, après qu'un Algérien déséquilibré a égorgé un chauffeur de bus, une vague de violences déferle: des Maghrébins sont tués à la hache, par balles, noyés (16 morts et autant de blessés). Elle culmine dans le plasticage du consulat d'Algérie, qui fait 4 morts et 23 blessés. "Les auteurs sont pour l'essentiel des anciens de l'OAS", affirme M. Lebourg.
Pour les auteurs de l'attentat contre le consulat, il s'agit de répondre à la "colonisation algérienne de la France", selon leur tract de revendication.
Les poseurs de bombes néonazis de 50 attentats en 1979-80 sont eux formés par d'anciens commandos Delta, les escadrons de la mort de l'OAS.
En 1983, la CIA estime que depuis 1958 l'État français a combattu sur son sol 41 organisations terroristes, dont 16 d'extrême droite, 13 d'extrême gauche et 12 séparatistes.
L'ultradroite est moins active dans les années 90 même si la violence ressurgit épisodiquement comme en 1995 à Marseille avec le meurtre d'Ibrahim Ali, 17 ans, par des colleurs d'affiches du FN.
Mais la tentation violente affleure depuis les attentats de 2015. Deux groupuscules, nommés OAS et AFO, démantelés en 2017 et 2018, assimilent le jihadisme à la poursuite du conflit algérien.
are/fz/mpm
Grand froid: les migrants de Calais et Grande-Synthe en situation "d'extrême urgence", alertent des associations #
Un millier de migrants "survivent toujours à la rue" sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais, placés en vigilance orange "grand froid" par Météo France, alertent lundi neuf associations, réclamant un dispositif d'hébergement "adapté à la situation d'extrême urgence".
"Plus de 1.000 femmes, hommes, enfants et mineurs isolés survivent toujours à rue, dans la forêt. Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais annoncent l'ouverture de places d'hébergement mais le dispositif n'est toujours pas adapté à la situation d'extrême urgence. Il est impératif de pouvoir accéder à ces lieux 24 h/24, au risque de retrouver des dizaines de personnes en situation d'hypothermie et d'extrême urgence vitale", plaident ces associations, dont Salam, Utopia 56 et l'Auberge des migrants, dans un communiqué commun lundi soir.
Alors que Météo France prévoit des températures de -5°C à -7°C cette semaine dans ces départements, avec un ressenti entre -14°C et -16°C, les autorités ont annoncé avoir ouvert ce week-end deux hangars à Calais pour les hommes seuls, ainsi que "d'autres hébergements" pour les femmes, familles et mineurs isolés.
A Grande-Synthe, outre les places d'hébergement habituellement dédiées à l'accueil des personnes migrantes en hiver, "les campements font l'objet d'une attention accrue avec le renforcement des maraudes et des propositions d'hébergement" et "177 personnes ont accepté ce week-end et aujourd'hui d'être prises en charge", assure la préfecture du Nord dans un communiqué.
Mais pour les associations, le dispositif est insuffisant. "Juste ce weekend, les équipes d'Utopia 56 ont été appelées pour 8 naufrages en pleine nuit. Une majorité des personnes rencontrées sont retournées dormir à la rue, trempées, faute de solutions de mise à l'abri disponibles en urgence. C'est pourquoi nous demandons la mise en place de maraudes de la protection civile pouvant à tout moment prendre en charge les personnes en détresse", écrivent-elles.
"Compte tenu de l'urgence de la situation, nous demandons la mise en place d'un dispositif exceptionnel et immédiat sur le littoral permettant la mise à l'abri des populations exposées à ces conditions climatiques dangereuses", concluent les associations, accompagnant le communiqué de photographies de tentes et de bâches alignées dans la neige, le long des grillages installés autour de terrains boisés.
eva/rl/sp
A Paris, une école mobilisée contre l'expulsion programmée de Fatimate #
Une centaine de militants, d'enseignants et d'élus se sont rassemblés lundi devant une école parisienne pour dénoncer la procédure d'expulsion visant une écolière ivoirienne de CM2, Fatimate, et ses parents demandeurs d'asile, victimes selon eux de l'"absurdité" des textes européens.
L'enfant de 10 ans, scolarisée depuis octobre dans l'école Fernand-Labori dans le XVIIIe arrondissement de Paris, fait l'objet depuis quelques semaines d'un arrêté de transfert vers l'Italie. Parce que ses parents y avaient d'abord sollicité le statut de réfugié avant de demander l'asile en France, ils en dépendent administrativement en vertu du règlement européen de "Dublin".
Sauf annulation de cette décision par le tribunal administratif de Paris, où les parents ont déposé un recours, l'expulsion pourrait être exécutée jeudi.
"On fait bloc, parce que c'est inhumain comme situation. Elle est bien à l'école, en quatre mois elle a fait de très grands progrès. Elle est lancée et une expulsion briserait tout ça", s'est indigné Renaud Heinich, son instituteur, à l'origine de la mobilisation qui fédère désormais de nombreux élus.
"Elle a eu la force de demander de l'aide", poursuit-il sous la banderole "Non à l'expulsion de nos élèves", affichée sur l'établissement. "Un soir en sortant de l'école, elle m'a arrêté et m'a dit: +Mes parents ont reçu une lettre de la police disant qu'on doit aller en Italie+", se souvient l'enseignant.
"Elle nous a dit qu'elle préférait rester ici seule plutôt que de partir en Italie. Elle se sent à l'aise ici, on parle français, pas italien", explique à l'AFP le père de Fatimate, Ibrahim Sangare, qui redoute d'être renvoyé en Côte d'Ivoire, qu'il affirme avoir fui pour que sa fille échappe à l'excision.
Il assure garder "espoir", surtout grâce à la détermination de sa fille: "On met plus d'une heure pour venir à l'école, mais elle ne s'est jamais découragée. Elle se réveille à 6H00 pour nous dire de l'emmener", explique-t-Il.
Face à l'imminence de l'expulsion, de nombreux élus ont écrit à la préfecture de police de Paris ou encore au ministère de l'Intérieur, pour demander une annulation de la mesure.
Cette affaire montre "l'absurdité de ces règlements qui ne tiennent pas compte de la vie des gens", a dénoncé sur place Ian Brossat, élu du XVIIIe arrondissement et adjoint de la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés.
La communauté éducative de l'école, elle, assure qu'elle fera "tout ce qui est possible" pour conserver son écolière.
sha/dar/sp
Marseille s'engage auprès de SOS Méditerranée au grand dam de l'opposition de droite #
"Solidarité indispensable" avec les migrants en danger ou "appel d'air irresponsable": les élus marseillais de gauche et de droite se sont affrontés lundi en conseil municipal sur le soutien de la ville à l'association de sauvetage en mer "SOS Méditerranée".
La majorité de gauche de Marseille a voté, contre les voix de la droite, l'adhésion de la ville à la plateforme de soutien à SOS Méditerranée à laquelle participent déjà une trentaine de collectivités en France.
Cette plateforme vise à apporter un soutien logistique, financier et humain à l'ONG basée à Marseille, et à son navire-ambulance l'Océan Viking.
Les villes signataires affirment leur adhésion au principe d'assistance à personnes en danger et leur volonté d'accompagner la mobilisation de la société civile sur ce sujet.
La ville de Marseille a également attribué une subvention de 30.000 euros à SOS Méditerranée pour 2020 et 2021 et voté son adhésion à l'association des villes et territoires accueillants, pour "favoriser une mutualisation des bonnes pratiques".
Les élus marseillais se sont enfin engagés à passer un contrat avec l'État pour établir un diagnostic territorial sur l'accueil à Marseille et procéder à des appels à projets pour l'apprentissage de la langue française, l'accès à la formation, à l'emploi, au logement ou pour améliorer l'accès aux soins des réfugiés présents sur la commune.
"Par cette délibération, notre ville fait honneur à son histoire, celle d'une ville où chacun sait qu'il pourra construire un port d'attache pour y construire une nouvelle vie", a salué l'ajointe à la solidarité Audrey Garino.
Un message critiqué par la droite qui a dénoncé "l'irresponsabilité" de ceux qui prétendent accueillir des migrants sans en avoir les moyens.
"Je crois qu'aujourd'hui, se parer des habits de la vertu et du coeur pour ensuite ne pas pouvoir accueillir dignement toutes ces personnes, ce n'est pas rendre service ni aux migrants, ni à ceux qui les accueillent", a lancé la conseillère municipale LR Valérie Boyer.
Pourquoi faire croire "que la France est un Eldorado, pourquoi créer cet appel d'air", a ajouté la députée.
"Vous faites un chantage à l'émotion pour empêcher tout réflexe naturel de refus de la submersion", a lancé le sénateur RN Stéphane Ravier dénonçant "une offensive immigrationniste".
"Cette délibération vise à satisfaire votre électorat, vous instrumentalisez la question migratoire à des fins politiques", a accusé le conseiller LR Lionel Royer-Perreaut annonçant son intention de déférer la délibération devant le tribunal administratif pour annulation.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Les navires des ONG, tels l'Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés par leurs détracteurs depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs.
pr/est/swi
France: un enseignant en grève de la faim pour la régularisation d'un jeune Malien #
Un enseignant français a entamé lundi son dixième jour de grève de la faim pour obtenir la régularisation d'un jeune Malien tout juste majeur placé chez lui en famille d'accueil depuis deux ans.
"Je ne m'alimente plus, je bois des tisanes, pour avoir quelque chose de chaud. Je suis fatigué mais hyper motivé à aller jusqu'au bout pour Madama", témoigne auprès de l'AFP Éric Durupt, enseignant dans un lycée du Puy-en-Velay (centre), suivi médicalement.
"C'est notre dernier recours, je ne lâcherai rien", ajoute l'enseignant qui dit avoir perdu six kilos depuis qu'il a entamé sa grève, le 30 janvier.
En décembre 2018, Madama Diawara, 16 ans, arrivé du Mali quelques mois plus tôt après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes, a été accueilli par M. Durupt et sa compagne, également enseignante.
Le jeune homme a été scolarisé, puis inscrit dans un établissement pour obtenir un diplôme d'ouvrier agricole. Il a effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs en juin 2020 puis s'est vu proposer un contrat d'apprentissage.
"C'est un gamin qui veut s'intégrer, l'élevage l'intéresse, il a toujours eu un cursus scolaire régulier et il est motivé", témoigne Martine Vigouroux, éleveuse de moutons, qui souhaite le prendre comme apprenti.
Mais la préfecture refuse de délivrer l'autorisation de travail nécessaire au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, affirmant que Madama Diawara avait présenté de "faux papiers d'identité" et mettant également en doute sa minorité à son arrivée en France.
Des élèves du lycée où enseigne M. Durupt ont organisé un sit-in vendredi dans la cour du lycée en soutien à sa démarche.
Au début de l'année, un boulanger de l'est de la France s'était mis en grève de la faim pour obtenir la régularisation de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré, sur le point d'être expulsé.
Une pétition en faveur du jeune Guinéen, lancée par son patron, avait recueilli plus de 242.000 signatures, et des personnalités du monde politique, syndical, artistique ou littéraire dont Omar Sy, Nicolas Hulot et Marion Cotillard avaient appelé le président français Emmanuel Macron à "aider le boulanger de Besançon en grève de la faim". L'apprenti boulanger a été régularisé mi-janvier.
cca/cha/caz/cls/sba
Paris demande aux Comores de faire plus contre l'immigration clandestine #
La France a réaffirmé lundi son soutien aux Comores face à la pandémie de Covid-19 mais a convié l'archipel à faire plus pour lutter contre l'immigration clandestine vers le département français voisin de Mayotte.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rappelé, lors d'un entretien avec son homologue Dhoihir Dhoulkamal, "le soutien et la mobilisation de la France pour apporter une aide matérielle afin d'aider les Comores à faire face à cette nouvelle vague épidémique".
Mais il a aussi "souligné l'importance de renforcer la gestion concertée entre la France et les Comores des flux de circulation de personnes et de poursuivre les efforts pour démanteler les réseaux de trafics d'êtres humains", a ajouté la porte-parole de la diplomatie française.
Depuis des années, des milliers de personnes, principalement des Comoriens, mais aussi des ressortissants de l'Afrique des Grands Lacs, quittent l'île d'Anjouan voisine pour rentrer clandestinement à Mayotte.
Ces arrivées rencontrent une attitude de plus en plus hostile des Mahorais, qui considèrent qu'elles contribuent à surcharger les services publics du département, déjà en difficulté.
Quatre parlementaires ainsi que le président du Conseil départemental de Mayotte ont ainsi décliné une invitation de Jean-Yves Le Drian à faire le point lundi sur les enjeux liés aux Comores avant l'entretien entre les deux ministres.
"La situation sécuritaire liée à l'immigration clandestine à Mayotte empire (...). Ces arrivées sont même encouragées publiquement par la classe politique dirigeante de l'île autonome d'Anjouan", ont déploré les élus dans un courrier au ministre.
La France et l'Union des Comores ont signé en 2019 un accord-cadre dans lequel l'archipel s'est engagé à lutter contre les départs clandestins vers Mayotte, en contrepartie d'une aide française de 150 millions d'euros sur trois ans.
Les élus de Mayotte considèrent pour leur part "opportun, au regard de la dégradation sécuritaire", d'envoyer des bâtiments de la Marine nationale dans la zone, de "tirer un premier bilan" de l'accord et de "rétablir une forme d'autorité" face aux Comores.
vl/dla/sba
Un enseignant en grève de la faim pour la régularisation d'un jeune Malien #
Un enseignant a entamé lundi son dixième jour de grève de la faim en Haute-Loire pour obtenir la régularisation d'un jeune Malien tout juste majeur placé chez lui en famille d'accueil depuis deux ans.
"Je ne m'alimente plus, je bois des tisanes, pour avoir quelque chose de chaud. Je suis fatigué mais hyper motivé à aller jusqu'au bout pour Madama", témoigne auprès de l'AFP Éric Durupt, enseignant dans un lycée du Puy-en-Velay, suivi médicalement.
"C'est notre dernier recours, je ne lâcherai rien", ajoute l'enseignant qui dit avoir perdu six kilos depuis qu'il a entamé sa grève, le 30 janvier.
En décembre 2018, Madama Diawara, 16 ans, arrivé du Mali quelques mois plus tôt après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, est accueilli en Haute-Loire par M. Durupt et sa compagne, Véronique de Marconnay, également enseignante.
"Nous l'avons hébergé pour dépanner et ça s'est tellement bien passé que nous avons demandé à un juge pour enfants d'être son tuteur et sa tutrice jusqu'à sa majorité", raconte Mme de Marconnay.
Le jeune homme est scolarisé, puis inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole. Il effectue un premier stage chez un couple d'éleveurs en juin 2020 puis se voit proposer un contrat d'apprentissage.
"C'est un gamin qui veut s'intégrer, l'élevage l'intéresse, il a toujours eu un cursus scolaire régulier et il est motivé", témoigne Martine Vigouroux, éleveuse de moutons, qui souhaite le prendre comme apprenti.
Mais la préfecture refuse de délivrer l'autorisation de travail nécessaire au jeune homme, majeur depuis janvier 2020.
"Nous avons fourni de nombreux documents, y compris l'acte de naissance demandé mais on nous dit que c'est un faux", explique Mme de Marconnay.
La préfecture a indiqué dans un communiqué le 29 janvier que "le préfet de la Haute-Loire ne régularise pas, à ce jour, la situation de M. Diawara qui a présenté des faux papiers d'identité à La préfecture".
Elle s'appuie également sur une évaluation de l'Aide sociale à l'enfance du Conseil départemental de la Haute-Loire qui n'avait pas reconnu la minorité de Madama à son arrivée.
"Le juge des enfants a confié M. Diawara à des tiers jusqu'à sa majorité alléguée, sans toutefois se prononcer sur l'authenticité des documents d'état civil censés confirmer l'âge de l'intéressé", soutient la préfecture.
Des élèves du lycée où enseigne M. Durupt ont organisé un sit-in vendredi dans la cour du lycée en soutien à sa démarche.
Mardi, un rassemblement est prévu devant la préfecture du Puy à 14H00, avec le soutien de RESF (Réseau éducation sans frontière) et Sud-Éducation.
cca/cha/caz
Dans un théâtre parisien, le vertige du départ en exil #
A quel moment décide-t-on de quitter son pays ? De la répression politique à l'oppression homophobe, une pièce de théâtre met en scène ce "point de bascule", à la fois intime et universel, qui témoigne d'un exil bien souvent inéluctable.
Une comédienne s'installe devant un petit groupe de spectateurs. Elle tient une tablette, sur laquelle apparaît Mirshekari Hura, l'une des sept membres de l'Atelier des artistes en exil, auxquels des acteurs donnent une voix, à la Maison des métallos, qui accueille la représentation destinée aux professionnels du milieu, dans le cadre de la résidence d'artiste octroyée dans ce théâtre parisien en février.
Pour cette peintre iranienne de 35 ans, l'exil s'est imposé quand elle a réalisé à quel point il était "difficile d'être une femme artiste et de s'exprimer en Iran".
Pendant un séjour à l'étranger avec son mari, les autorités trouvent lors d'une perquisition des textes satiriques "sur les mollahs" ou encore des nus, "qui auraient suffi à nous condamner à mort". Cela entérine la décision.
"Depuis que je suis en France, je me suis remise à peindre, je suis libre de penser. Une artiste a besoin de liberté", se félicite-t-elle.
A l'origine de la pièce, intitulée "Je passe 4", la metteuse en scène Judith Depaule, qui dirige l'Atelier des artistes en exil, a posé la même question à ses nouvelles recrues: "Se souvenir du moment exact où ils ont décidé de partir. Quel a été ce fameux point de bascule ?"
"Faire entendre ces récits, c'était la meilleure façon de faire comprendre aux personnes que l'exil, c'était pas une partie de plaisir. Partir, tout laisser derrière soi, parfois ne même pas avoir le temps de dire au revoir à ceux qu'on aime, c'est quelque chose de vraiment lourd", explique-t-elle à l'AFP.
"L'idée, c'était de faire changer les regards. On voit le décalage entre leurs histoires (...) et ce pour quoi ils sont faits, l'art", juge Judith Depaule, qui assume une mise en scène minimaliste au service du récit, parfois vertigineux.
Les comédiens se déplacent devant l'assistance pour déclamer, chacun, sept fois la même histoire, simultanément. Celle d'une queer iranienne, d'un compositeur congolais, d'un vidéaste amateur guinéen...
"C'est pour dire qu'il n'y a pas une histoire de la crise migratoire, c'est plein d'histoires. C'est comme si vous défiliez dans la rue et que vous entendiez toutes les pensées des personnes", reprend Judith Depaule. "Toutes ces personnes ont quelque chose à vous dire. Tout d'un coup, votre oreille en retient une."
Celle de Dighya Mohammed Salem, par exemple. La chanteuse de 48 ans, originaire du territoire disputé du Sahara occidental, revendiqué par Rabat, a "toujours été une réfugiée".
Sa terre natale, elle ne s'en souvient même pas: ses parents ont fui "la violence et la peur" quand elle était enfant, avant de grandir dans des camps de migrants en Algérie.
"Je suis entièrement une lettre artistique et politique. C'est une catastrophe au Sahara occidental, il faut en parler: 130 ans sous occupation espagnole, maintenant le Maroc depuis 47 ans. Et il ne se passe rien. J'ai passé toute ma vie sans me construire", jusqu'à l'exil en France il y a deux ans, raconte-t-elle à l'AFP, émue aux larmes d'être aujourd'hui l'objet d'une pièce de théâtre.
"Notre rôle, en tant qu'acteur, actrice, c'est de passer la parole, pas l'interpréter, pas la jouer, mais vraiment se faire messager de ces paroles d'exil", confie Zelie Gillet, 24 ans, qui a donné sa voix à la chanteuse Sahraouie.
En entendant les autres récits, Dighya Mohammed Salem a "senti une solidarité" se dégager.
"J'ai le sentiment d'avoir vécu la même chose, même si je crois que leurs vies sont plus dures que la mienne", affirme-t-elle, le visage encadré d'un voile bleu. "Il y a un lien entre nos histoires."
sha/pga/tes
L'Ocean Viking et ses 422 migrants secourus en mer attendus en Sicile #
Face aux conditions météo qui se dégradent, l'Ocean Viking va pouvoir accoster dans le port sicilien d'Augusta et y débarquer les 422 migrants qu'il a recueillis en mer au large de la Libye, a-t-on appris dimanche auprès de SOS Méditerranée, l'affréteur du navire.
Selon cette ONG basée à Marseille (sud de la France), son navire-ambulance devrait arriver à Augusta dans la soirée.
Le feu vert de autorités italiennes est arrivé quelques heures après un communiqué de SOS Méditerranée relayant l'appel au secours de Luisa Albera, coordinatrice des opérations de recherche et de secours sur le navire.
"Les 422 personnes à bord, dont des bébés, des enfants, des femmes enceintes et des mineurs isolés, ont les mêmes droits que toute personne secourue en mer. Ils doivent en toute urgence débarquer dans un port sûr", affirmait-elle dans ce texte.
"Les conditions météo sont en train de se dégrader et l'arrivée possible de la pluie et de forts vents vont encore aggraver la situation", insistait Mme Albera.
Selon Luisa Albera, plusieurs personnes à bord "sont dans un état de santé précaire et sous observation permanente": huit passagers ont notamment été testés positifs au Covid-19 et isolés, "afin d'enrayer la propagation du Covid à bord".
Depuis qu'il a repris la mer à la mi-janvier à Marseille, après plusieurs mois bloqué à quai en Italie, l'Ocean Viking a recueilli 798 personnes au total. Les 21 et 22 janvier, ce sont d'abord 374 migrants qui ont été secourus en mer, au large de la Libye, avant d'être débarqués en Italie, déjà dans le port sicilien d'Augusta.
Puis ce sont 424 personnes qui ont été récupérées à bord du navire, cette semaine, jeudi et vendredi. Deux d'entre elles, une femme enceinte et son compagnon, ont été évacuées par hélicoptère vendredi, vers Malte.
Les candidats à l'exil de l'Afrique partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Les navires des ONG, tels l'Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs. L'Union européenne s'est divisée sur la manière de gérer le problème depuis que la crise des migrants clandestins a débuté en 2015.
ol/cal/avz/cls
L'Ocean Viking et ses 422 migrants secourus en mer attendus en Sicile #
Face aux conditions météo qui se dégradent, l'Ocean Viking va pouvoir accoster dans le port sicilien d'Augusta et y débarquer les 422 migrants qu'il a recueillis en mer au large de la Libye, a-t-on appris dimanche auprès de SOS Méditerranée, l'affréteur du navire.
Selon cette ONG basée à Marseille (sud de la France), son navire-ambulance devrait arriver à Augusta dans la soirée.
Le feu vert de autorités italiennes est arrivé quelques heures après un communiqué de SOS Méditerranée relayant l'appel au secours de Luisa Albera, coordinatrice des opérations de recherche et de secours sur le navire.
"Les 422 personnes à bord, dont des bébés, des enfants, des femmes enceintes et des mineurs isolés, ont les mêmes droits que toute personne secourue en mer. Ils doivent en toute urgence débarquer dans un port sûr", affirmait-elle dans ce texte.
"Les conditions météo sont en train de se dégrader et l'arrivée possible de la pluie et de forts vents vont encore aggraver la situation", insistait Mme Albera.
Selon Luisa Albera, plusieurs personnes à bord "sont dans un état de santé précaire et sous observation permanente": huit passagers ont notamment été testés positifs au Covid-19 et isolés, "afin d'enrayer la propagation du Covid à bord".
Depuis qu'il a repris la mer à la mi-janvier à Marseille, après plusieurs mois bloqué à quai en Italie, l'Ocean Viking a recueilli 798 personnes au total. Les 21 et 22 janvier, ce sont d'abord 374 migrants qui ont été secourus en mer, au large de la Libye, avant d'être débarqués en Italie, déjà dans le port sicilien d'Augusta.
Puis ce sont 424 personnes qui ont été récupérées à bord du navire, cette semaine, jeudi et vendredi. Deux d'entre elles, une femme enceinte et son compagnon, ont été évacuées par hélicoptère vendredi, vers Malte.
Les candidats à l'exil de l'Afrique partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Les navires des ONG, tels l'Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs. L'Union européenne s'est divisée sur la manière de gérer le problème depuis que la crise des migrants clandestins a débuté en 2015.
ol/cal/avz/cls
L'Ocean Viking et ses 422 migrants secourus en mer attendus en Sicile #
Face aux conditions météo qui se dégradent, l'Ocean Viking va pouvoir accoster dans le port sicilien d'Augusta et y débarquer les 422 migrants qu'il a recueillis en mer au large de la Libye, a-t-on appris dimanche auprès de SOS Méditerranée, l'affréteur du navire.
Selon cette ONG basée à Marseille, son navire-ambulance devait arriver à Augusta dans la soirée.
Le feu vert des autorités italiennes est arrivé quelques heures après un communiqué de SOS Méditerranée relayant l'appel au secours de Luisa Albera, coordinatrice des opérations de recherche et de secours sur le navire.
"Les 422 personnes à bord, dont des bébés, des enfants, des femmes enceintes et des mineurs isolés, ont les mêmes droits que toute personne secourue en mer. Ils doivent en toute urgence débarquer dans un port sûr", affirmait-elle dans ce texte.
"Les conditions météo sont en train de se dégrader et l'arrivée possible de la pluie et de forts vents vont encore aggraver la situation", insistait Mme Albera, en soulignant qu'il n'était pas possible de mettre toutes les personnes recueillies à l'abri des intempéries, certaines d'entre elles étant contraintes de rester sur le pont arrière du navire.
Selon Luisa Albera, plusieurs personnes à bord "sont dans un état de santé précaire et sous observation permanente": huit passagers ont notamment été testés positifs au Covid-19 et isolés, "afin d'enrayer la propagation du Covid à bord".
Depuis qu'il a repris la mer à la mi-janvier à Marseille, après plusieurs mois bloqué à quai en Italie, l'Ocean Viking a recueilli 798 personnes au total. Les 21 et 22 janvier, ce sont d'abord 374 migrants qui ont été secourus en mer, au large de la Libye, avant d'être débarqués en Italie, déjà dans le port sicilien d'Augusta.
Puis ce sont 424 personnes qui ont été récupérées à bord du navire, cette semaine, jeudi et vendredi. Deux d'entre elles, une femme enceinte et son compagnon, ont été évacuées par hélicoptère vendredi, vers Malte.
Les candidats à l'exil de l'Afrique partent pour l'essentiel de Tunisie et de Libye pour rejoindre l'Europe via l'Italie, dont les côtes sont les plus proches.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale, selon l'Organisation internationale pour les migrations.
Les navires des ONG, tels l'Ocean Viking, sauvent des vies mais sont aussi accusés depuis plusieurs années de faire le jeu des passeurs. L'Union européenne s'est divisée sur la manière de gérer le problème depuis que la crise des migrants clandestins a débuté en 2015, lorsque plus d'un million d'entre eux sont arrivés sur les côtes européennes.
ol/cbn
Des hébergements d'urgence pour les migrants en prévision du "grand froid" à Calais et Grande-Synthe #
La préfecture du Nord a annoncé dimanche 170 places d'hébergement "supplémentaires" pour les migrants installés à Grande-Synthe qui le souhaitent, tandis qu'à Calais l'Etat a ouvert deux hangars, en prévision d'une possible alerte orange "grand froid" à partir de lundi.
"Ce week-end, 170 places d'hébergement supplémentaires sont proposées et 78 personnes ont d'ores et déjà accepté cette mise à l'abri", peut-on lire dans un communiqué de la préfecture.
Les services de l'Etat devaient à nouveau aller sur place dans l'après-midi et demain lundi pour "s'assurer que l'ensemble des personnes sans domicile fixe volontaires puissent bénéficier d'une prise en charge."
Il est tombé dimanche quelques centimètres de neige sur le littoral, où les températures ont été légèrement négatives.
A Calais, la préfecture du Pas-de-Calais a indiqué avoir ouvert samedi deux hangars pour les hommes seuls et "d'autres hébergements" pour les femmes seules, les familles et les mineurs. Samedi soir, 253 personnes dont 75 mineures ont été prises en charge.
"Les opérations de mises à l'abri inconditionnelles seront poursuivies toute la semaine dans le département", ajoute la préfecture du Nord, tout en estimant que "ces décisions d'urgence ne constituent pas une solution durable" et incite les migrants à déposer une demande d'asile.
"Ca ne correspond pas à leurs besoins, ils n'ont aucun espoir de se stabiliser en France", a réagi Claire Millot, de l'association Salam qui distribue des repas au bois du Puythouck, à Grande-Synthe. "Ils savent qu'ils sont +dublinés+, que s'ils redonnent leurs empreintes pour l'asile, ils auront une obligation de quitter le territoire français ou seront renvoyés dans le pays de l'Union européenne où ils ont déposé leurs empreintes en premier".
"La situation est désolante à Grande-Synthe", déplore-t-elle encore, assurant que les services de l'Etat, accompagnés d'une entreprise de nettoyage, sont venus deux fois dans la semaine leur prendre leurs affaires.
Rien qu'à Grande-Synthe, entre 200 et 300 migrants vivent dans des tentes, en espérant réussir à passer en Angleterre.
jpa/rl/cal
Macron fait part de sa "disponibilité pour soutenir" le nouvel exécutif libyen #
Emmanuel Macron a fait part dimanche de "sa disponibilité pour soutenir" les actions du nouvel exécutif libyen lors d'un entretien avec Abdel Hamid Dbeibah, élu Premier ministre par intérim, et Mohammed Younes el-Menfi, président du Conseil présidentiel, a indiqué l'Elysée.
"Le Président de la République les a tous deux félicités pour leur élection" et "a rappelé l'attention qu'il portait à la crise libyenne et à sa résolution", a souligné la présidence française. Emmanuel Macron "a de nouveau fait part des attentes de la France et de la communauté internationale et, dans ce cadre, indiqué sa disponibilité pour soutenir leurs actions", a ajouté l'Elysée.
La Libye a entamé samedi une nouvelle phase de transition au lendemain de l'élection d'un exécutif intérimaire qui aura comme défis de former un gouvernement, préparer le scrutin national prévu en décembre et mettre fin à une décennie de chaos.
Abdel Hamid Dbeibah et Mohammed Younes el-Menfi, épaulé par deux vice-présidents, devront tenter de réunifier les institutions d'un Etat miné par les divisions, avec deux autorités rivales basées dans l'Ouest et dans l'Est qui se disputent le pouvoir.
Dans le cadre d'un processus lancé en novembre par l'ONU, les 75 membres du Forum de dialogue politique ont voté vendredi près de Genève pour cette équipe, une élection largement saluée à l'étranger.
L'Allemagne, l'Italie, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont toutefois prévenu dès vendredi qu'un "long chemin" restait à parcourir.
Le nouveau Premier ministre est loin de faire l'unanimité, notamment parce qu'il a occupé des fonctions importantes sous le régime de Mouammar Kadhafi, tombé en 2011 après 42 ans au pouvoir.
En novembre, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et plusieurs autres ministres avaient reçu le ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, dont le nom était alors souvent cité parmi les successeurs possibles du Premier ministre de l'époque, Fayez al-Sarraj.
La France a été régulièrement accusée de parti pris en Libye, notamment pour avoir longtemps soutenu l'homme fort de l'Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.
leb-jk/cbn
Nord: 170 places d'hébergement pour les migrants en prévision du "grand froid" #
La préfecture du Nord a annoncé dimanche qu'elle allait proposer 170 places d'hébergement "supplémentaires", pour les migrants installés à Grande-Synthe qui le souhaitent, en prévision d'une possible alerte orange "grand froid" de Météo France à partir de lundi.
"Ce week-end, 170 places d'hébergement supplémentaires sont proposées et 78 personnes ont d'ores-et-déjà accepté cette mise à l'abri", peut-on lire dans un communiqué de la préfecture.
Les services de l'Etat doivent à nouveau aller sur place dans l'après-midi et demain pour "s'assurer que l'ensemble des personnes sans domicile fixe volontaires puissent bénéficier d'une prise en charge."
Il est tombé dimanche quelques centimètres de neige sur le littoral, où les températures ont été légèrement négatives.
"Les opérations de mises à l'abri inconditionnelles seront poursuivies toute la semaine dans le département", ajoute la préfecture, tout en estimant que "ces décisions d'urgence ne constituent pas une solution durable" et appelle les migrants à déposer une demande d'asile.
Selon la préfecture du Nord, environ 200 migrants vivent actuellement à Grande-Synthe.
jpa/rl/pb