Le Rassemblement national, en difficulté financière, licencie des salariés #
Le Rassemblement national, qui accuse un fort endettement et accumule les pertes, a informé quatre salariés de leur prochain licenciement économique et n'a pas remplacé deux départs à la retraite anticipée, a indiqué à l'AFP le parti, confirmant des informations du Figaro.
Quatre personnes du service de communication ont reçu leur convocation à un entretien préalable pour licenciement "économique", la direction du parti ayant "décidé d'externaliser ce service", selon le RN.
Deux autres salariés ont été mis à la retraite anticipée et ne seront pas remplacés.
Le parti a déjà procédé à un licenciement cet été, selon Le Figaro.
Le RN cherche en outre à déménager son siège, situé à Nanterre (Hauts-de-Seine), pour se rapprocher du centre de Paris mais faire aussi des économies avec un local plus petit.
Le parti, présidé depuis 2011 par Marine Le Pen, a subi une nouvelle perte en 2018 de 2,4 millions d'euros, selon les derniers comptes publiés du parti.
Les charges du personnel (salaires et charges sociales) ont notamment représenté 3,5 millions d'euros en 2018, pour 53 salariés.
L'endettement fin 2018 atteignait 24,4 millions d'euros, dont 15 millions à échéance de moins d'un an.
En 2020, le RN a reçu environ 5,5 millions d'euros de subvention publique.
Mais le RN a dû rembourser sur cette aide 4,4 millions d'euros au microparti Cotelec du cofondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, emprunt contracté pour la campagne présidentielle de 2017.
Il a ensuite trouvé en juin un accord de rééchelonnement avec son créancier russe, qui le poursuivait en justice pour le non-remboursement d'un prêt, souscrit en 2014, d'environ neuf millions d'euros.
Pour se financer, le parti a déjà lancé plusieurs emprunts auprès de ses militants. Il doit encore trouver 30 millions d'euros pour ses prochaines campagnes électorales (départementales, régionales, présidentielle, législatives), selon son trésorier Wallerand de Saint-Just, qui déplore que les banques refusent de lui prêter de l'argent.
are/pab/bat
France/Karachi: accusations "mensongères", dénonce l'ex Premier ministre Balladur #
Une affaire fondée sur des "rumeurs" et des accusations "mensongères": l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur a longuement clamé son innocence mercredi, au deuxième jour de son procès pour des soupçons de financement occulte de sa campagne à la présidentielle de 1995.
"Dans cette affaire hors du commun, il n'est jamais question que de rumeurs", a affirmé M. Balladur, 91 ans. Costume sombre et cravate pourpre, il s'est lentement avancé vers le pupitre et a lu ses notes face à la Cour de justice de la République (CJR) pendant près d'une demi-heure.
La CJR est compétente pour juger des membres de gouvernements dans l'exercice de leurs fonctions.
"Ce dossier est fondé sur des approximations, des rapprochements, des coïncidences, des suppositions que rien n'atteste. Avec de tels procédés, on pourrait condamner n'importe qui", a-t-il soutenu.
M. Balladur comparaît au côté de son ministre de la Défense d'alors, François Léotard, 78 ans, pour avoir, selon l'accusation, mis en place pendant ses deux années comme Premier ministre un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à alimenter en partie ses comptes de campagne.
Les deux hommes, qui nient toute infraction, sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre de droite étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.
"Cette affaire est une affaire hors du commun", a déclaré M. Balladur. Par sa durée - "voilà plus de vingt-cinq ans que mon procès est ouvert dans l'opinion publique", et par sa "violence" : "Rien ne m'aura été épargné", a-t-il dit.
Dans les contrats d'armement, "mon seul rôle était de décider si leur signature était compatible avec l'intérêt national et la politique étrangère que nous menions", en lien avec le président de l'époque, le socialiste François Mitterrand.
Dans un dossier mené par des juges d'instruction à "l'incompétence avérée", "on dit que je ne pouvais pas ne pas savoir (...) Aurais-je l'obligation de tout savoir et d'intervenir partout ?"
Il est aussi revenu sur l'attentat de Karachi au Pakistan en 2002, point de départ de cette tentaculaire affaire aux multiples ramifications: c'est au cours de l'enquête sur cet attentat, dans lequel 11 Français travaillant à la construction de sous-marins sont morts, qu'avaient émergé les soupçons de rétrocomissions.
"Plus personne ne doute de ma responsabilité", "c'est devenu une vérité historique", a regretté M. Balladur. "Vingt ans après cet attentat, la justice n'en sait toujours pas davantage sur ses causes et ses auteurs. C'est dramatique".
"Le financement de ma campagne n'a aucun lien avec l'attentat de Karachi", a-t-il affirmé, disant avoir confiance en "la vérité", et "la justice".
mdh/jt/fka/lpt
La gauche sociale-démocrate en train de "revenir", selon Kanner (PS) #
La gauche sociale-démocrate, laminée lors de la présidentielle de 2017, est en train de "revenir", a assuré mercredi le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner, en plaidant également pour une réforme en profondeur du PS.
"La gauche socialiste que l'on prédisait morte est en train de revenir", a assuré le sénateur du Nord devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).
"La galaxie sociale-démocrate est en train de rebâtir son projet", a-t-il ajouté, en se référant notamment à l'association Engageons-nous de l'ancien directeur de Libération Laurent Joffrin, ou au réseau Nouvelle Société lancé en septembre par Jean-Christophe Cambadélis.
Mais, outre un temps compté avant la présidentielle de 2022, le Parti socialiste doit aussi profondément revoir son fonctionnement, a estimé M. Kanner.
"Le parti d'Epinay ne répond plus dans son fonctionnement et son corpus idéologique au monde d'aujourd'hui", a-t-il déclaré en référence au congrès qui vit la renaissance du Parti socialiste sous la direction de François Mitterrand en 1971. "Les choses ont changé et je souhaite que mon parti change" car "nos statuts ne sont plus adaptés".
Interrogé pour savoir si Anne Hidalgo pourrait mener la bataille présidentielle au nom de cette gauche, M. Kanner a affirmé que la maire de Paris "faisait partie de la solution, comme d'autres également".
"Je ne sais pas si elle en a l'envie, mais elle en a très certainement les compétences", a-t-il ajouté.
Le sénateur a également souhaité que gauche et droite de gouvernement présentent chacune un "bon candidat" en 2022, afin d'éviter une réédition du duel Macron-Le Pen au second tour, dont "à ce stade je ne sais pas qui serait le gagnant".
cr/reb/pab/dch
Karachi: que des "rumeurs" et des accusations "mensongères", dénonce Balladur #
Une affaire fondée sur des "rumeurs" et des accusations "mensongères": l'ex-Premier ministre Edouard Balladur a longuement clamé son innocence mercredi, au deuxième jour de son procès pour des soupçons de financement occulte de sa campagne à la présidentielle de 1995.
"Dans cette affaire hors du commun, il n'est jamais questions que de rumeurs", a affirmé M. Balladur, 91 ans, dans une longue déclaration liminaire. Costume sombre et cravate pourpre, il s'est lentement avancé vers le pupitre et a lu ses notes face à la Cour de justice de la République pendant près d'une demi-heure.
"Ce dossier est fondé sur des approximations, des rapprochements, des coïncidences, des suppositions que rien n'atteste. Avec de tels procédés, on pourrait condamner n'importe qui", a-t-il soutenu.
M. Balladur comparaît au côté de son ministre de la Défense d'alors, François Léotard, 78 ans, pour avoir, selon l'accusation, mis en place pendant ses deux années à Matignon un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à alimenter en partie ses comptes de campagne.
Les deux hommes, qui nient toute infraction, sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.
"Cette affaire est une affaire hors du commun", a déclaré M. Balladur. Par sa durée - "voilà plus de vingt-cinq ans que mon procès est ouvert dans l'opinion publique", et par sa "violence" : "Rien ne m'aura été épargné", a-t-il dit.
Dans les contrats d'armement, "mon seul rôle était de décider si leur signature était compatible avec l'intérêt national et la politique étrangère que nous menions", en lien le président de la République, François Mitterrand.
Dans un dossier mené par des juges d'instruction à "l'incompétence avérée", "on dit que je ne pouvais pas ne pas savoir (...) Aurais-je l'obligation de tout savoir et d'intervenir partout ?"
Il est aussi revenu sur l'attentat de Karachi au Pakistan en 2002, point de départ de cette tentaculaire affaire aux multiples ramifications: c'est au cours de l'enquête sur cet attentat, dans lequel 11 Français travaillant à la construction de sous-marins sont morts, qu'avaient émergé les soupçons de rétrocomissions.
"Plus personne ne doute de ma responsabilité", "c'est devenu une vérité historique", a regretté M. Balladur. "Vingt ans après cet attentat, la justice n'en sait toujours pas davantage sur ses causes et ses auteurs. C'est dramatique".
"Le financement de ma campagne n'a aucun lien avec l'attentat de Karachi", a-t-il affirmé, disant avoir confiance en "la vérité", et "la justice".
L'audience se poursuit avec l'interrogatoire de M. Léotard.
mdh/jt/ide
Le climat dans la Constitution française: un premier pas vers un référendum #
Promis par Emmanuel Macron, le projet de loi intégrant la protection de l'environnement dans la Constitution a été adopté mercredi en Conseil des ministres en France, première étape avant un référendum à risque pour le président français.
Demande répétée des écologistes, ce projet de loi prévoit d'inscrire dans l'article 1 de la Constitution que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique".
Preuve de l'importance de ce texte pour le président Macron qui a annoncé le 14 décembre vouloir le soumettre à référendum, il en a lui-même validé les termes, confie une source gouvernementale à l'AFP.
"C'est un engagement fort (...), c'est une affirmation au sommet de notre pyramide des normes de notre volonté de protéger l'environnement, c'est une avancée que le président de la République a qualifié ce matin de structurante pour nos politiques publiques", a vanté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal au sortir du Conseil des ministres.
Mais l'organisation d'une telle consultation avant la présidentielle de mai 2022 reste incertaine car le texte, qui arrive début mars à l'Assemblée nationale française, doit auparavant être adopté en des termes identiques par les députés et les sénateurs.
Or Gérard Larcher, président du Sénat dominé par l'opposition de droite, a déjà mis en garde ce week-end contre toute tentation de "faire un coup".
Il faut selon lui mentionner la lutte pour la préservation de l'environnement "dans un article au même niveau que d'autres libertés fondamentales, l'égalité entre l'homme et la femme, la liberté d'entreprendre", et privilégier le verbe "agir" à "garantir".
A l'Assemblée, les oppositions sont également très réticentes: le chef de file des députés Les Républicains (droite) Damien Abad a dénoncé une "instrumentalisation de l'écologie à des fins politiques" et Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche radicale) a déjà annoncé qu'il voterait "non" au référendum qu'il assimile à une "manipulation".
Majorité et opposition jouent gros à un peu plus d'un an de la présidentielle, conscients que la question climatique occupe un rôle de premier plan.
Les écologistes craignent, eux, un jeu purement politicien.
"La grande cause de ce siècle mérite autre chose que des petits calculs politiciens destinés à semer la zizanie à droite et à gauche", commente Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques pour Greenpeace France.
Processus long et complexe, le référendum n'est pas sans risque pour Emmanuel Macron.
S'il se tenait, ce référendum serait le premier à être organisé en France depuis 2005, et la victoire du Non à la Constitution européenne, et le premier sur l'écologie.
mep-jmt-abd-ib/ggy-jmt/ib/sg
Le climat dans la Constitution: un premier pas vers un référendum #
Promis par Emmanuel Macron, le projet de loi intégrant la protection de l'environnement dans la Constitution a été adopté mercredi en Conseil des ministres, première étape avant un référendum à risque pour le chef de l'Etat.
Demande répétée des écologistes, ce projet de loi prévoit d'inscrire dans l'article 1 de la Constitution que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique".
Preuve de l'importance de ce texte pour Emmanuel Macron qui a annoncé le 14 décembre vouloir le soumettre à référendum, il en a lui-même validé les termes, confie une source gouvernementale à l'AFP.
"C'est un engagement fort (...), c'est une affirmation au sommet de notre pyramide des normes de notre volonté de protéger l'environnement, c'est une avancée que le président de la République a qualifié ce matin de structurante pour nos politiques publiques", a vanté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal au sortir du Conseil des ministres.
Mais l'organisation d'une telle consultation avant la présidentielle de mai 2022 reste incertaine car le texte, qui arrive début mars à l'Assemblée, doit auparavant être adopté en des termes identiques par les députés et les sénateurs.
Or Gérard Larcher, président du Sénat dominé par l'opposition de droite, a déjà mis en garde ce week-end contre toute tentation de "faire un coup".
Il faut selon lui mentionner la lutte pour la préservation de l'environnement "dans un article au même niveau que d'autres libertés fondamentales, l'égalité entre l'homme et la femme, la liberté d'entreprendre", et privilégier le verbe "agir" à "garantir".
A l'Assemblée, les oppositions sont également très réticentes: le chef de file des députés LR Damien Abad a dénoncé une "instrumentalisation de l'écologie à des fins politiques" et Jean-Luc Mélenchon (LFI) a déjà annoncé qu'il voterait "non" au référendum qu'il assimile à une "manipulation".
La majorité craint aussi de multiples amendements de l'opposition qui ralentiraient encore le processus.
Au final, le référendum aurait lieu "à l'automne forcément", selon une source gouvernementale.
Majorité et opposition jouent gros à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle, conscients que la question climatique occupe un rôle de premier plan même si le Covid-19 brouille les perspectives.
Les écologistes craignent, eux, un jeu purement politicien.
"La grande cause de ce siècle mérite autre chose que des petits calculs politiciens destinés à semer la zizanie à droite et à gauche", commente Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques pour Greenpeace France.
Pour son organisation, le référendum est "un chiffon vert" et "une diversion" pour "détourner les regards d'un projet de loi climat par ailleurs vide de mesures structurantes".
Cet autre texte, issu des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, doit également arriver fin février à l'Assemblée et mi-juin au Sénat.
"C'est sûrement pour le moment l'arbre qui cache la forêt", reconnaît Grégoire Fraty, co-président de l'association "Les 150", qui rassemble la majorité des participants à la Convention climat. Mais "un oui franc et massif et très puissant lors d'un référendum donnerait peut-être le déclic qui manque à nos politiques aujourd'hui".
Processus long et complexe, le référendum n'est pas sans risque pour Emmanuel Macron.
"C'est une sorte de vote qu'espère M. Macron pour préparer sa campagne présidentielle. Il prend un risque énorme car il peut avoir un refus", commente le patron des sénateurs PS Patrick Kanner.
"C'est vrai que lors d'un référendum c'est souvent plus une réponse à l'émetteur qu'à la question", reconnaît un proche du chef de l'État. "Après, le sujet est suffisamment éloigné du plébiscite personnel pour que les électeurs n'aient pas le sentiment de faire un chèque à Macron en votant pour", veut-il croire.
Pour éviter ces écueils, le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin a plaidé dans un courrier au chef de l'Etat pour que la révision constitutionnelle ne soit pas soumise à référendum mais à un vote du Parlement réuni en Congrès "avant l'été, loin des prochaines échéances électorales de 2022".
S'il se tenait, le référendum serait le premier à être organisé en France depuis 2005, et la victoire du Non à la Constitution européenne, et le premier sur l'écologie.
mep-jmt-abd-ib/ggy-jmt/ib/dch
"Il y a eu des fraudes" à la présidentielle américaine, affirme Marion Maréchal #
L'ancienne députée FN Marion Maréchal a assuré mercredi qu'il y avait "eu des fraudes" à l'élection présidentielle américaine, comme l'affirme sans preuves le président sortant Donald Trump, mais qu'elle ne "savait pas dans quelle mesure" elles auraient influencé le scrutin.
"Il y a eu des fraudes, c'est manifeste. Est-ce qu'elles ont été suffisantes pour remettre en cause l'élection, je ne suis pas en mesure de vous le dire et je n'en sais rien", a déclaré sur BFMTV la nièce de Marine Le Pen, qui a quitté la politique électorale en 2017 mais n'exclut pas d'y revenir un jour.
Donald Trump s'est dit victime de fraudes, dont il n'a jamais apporté la preuve, et a refusé de concéder sa défaite, semant le doute dans l'esprit de ses partisans, dont les plus ardents se sont lancés à l'assaut du Capitole le 6 janvier.
Pour autant, l'ancienne élue d'extrême droite ne veut "pas remettre en cause la présidence de Joe Biden", qui sera investi mercredi.
"Je vous dis juste qu'il y a des doutes et qu'il y a un débat" et "que Donald Trump va peser probablement un certain temps", a affirmé Marion Maréchal, qui avait repris un slogan de Donald Trump devant le camp conservateur américain en 2018 en souhaitant "rendre à la France sa grandeur".
Mme Maréchal a en outre jugé "pas très élégant" que M. Trump gracie 73 personnes, dont son ancien conseiller Steve Bannon, accusé de détournements de fonds et ancien invité vedette du congrès du FN en 2018.
Elle a aussi critiqué sa "manière abrupte" mais assuré qu'il n'avait pas "appelé à envahir le Capitole", refusant de qualifier cet assaut d'"insurrection" ou de "coup d'Etat". Pour Marion Maréchal, "on a un débordement, une espèce de truc tragi-comique".
are/ggy/caz
Régionales: les sénateurs veulent garantir la tenue du scrutin en juin #
Les sénateurs ont adopté mercredi en commission le projet de loi reportant de mars à juin les élections régionales et départementales, en raison de l'épidémie de Covid-19, mais ont "sécurisé" sa rédaction pour garantir la tenue du scrutin en juin et éviter un nouveau report.
Le texte sera examiné mardi prochain en première lecture dans l'hémicycle du Sénat, avant d'aller à l'Assemblée nationale.
Pour le président de la commission des Lois, François-Noël Buffet (LR), "ce report des élections régionales et départementales est acceptable car il est limité à trois mois. Tout nouveau report soulèverait davantage de difficultés, y compris sur le plan constitutionnel".
"Juridiquement, il n'est pas possible d'organiser les élections régionales et départementales après l'élection présidentielle de 2022", a-t-il averti, alors que l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré s'était inquiété le 13 janvier d'un nouveau report.
Les sénateurs ont adopté en commission 11 amendements relatifs au déroulement des campagnes électorales dans un contexte de crise sanitaire et à la protection de la santé des électeurs et des bénévoles des bureaux de vote.
Selon le rapporteur Philippe Bas (LR) le report de trois mois "doit être mis à profit pour prendre de nouvelles précautions, organiser une campagne officielle radio-télévisée pour les élections régionales, faciliter les procurations des personnes malades ou vulnérables et améliorer la sécurité sanitaire du vote".
Un amendement du rapporteur verrouille la clause de revoyure prévue par le texte.
L'article 2 du projet de loi prévoit en effet que le comité de scientifiques remette, avant le 1er avril 2021, un rapport au Parlement se prononçant sur l'état de l'épidémie de Covid-19 et sur les risques sanitaires attachés à la tenue des élections en juin.
L'amendement recentre le contenu du rapport sur "les mesures particulières à mettre en oeuvre pour garantir la sécurité sanitaire" des élections et de la campagne électorale.
Pour M. Bas, "tout doit, en effet, être mis en oeuvre pour organiser ces scrutins en juin".
"La démocratie ne peut être mise entre parenthèses, elle ne peut être confinée", insiste-t-il.
vm/cs/caz
Le climat intégré dans la Constitution: un premier pas vers un référendum #
Promis par Emmanuel Macron, le projet de loi intégrant la protection de l'environnement dans la Constitution arrive mercredi en Conseil des ministres, première étape avant un référendum à risque pour le chef de l'Etat.
Demande répétée des écologistes, ce projet de loi prévoit d'inscrire dans l'article 1 de la Constitution que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique".
Preuve de l'importance de ce texte pour Emmanuel Macron qui a annoncé le 14 décembre vouloir le soumettre à référendum, il en a lui-même validé les termes, confie une source gouvernementale à l'AFP.
Mais l'organisation d'une telle consultation avant la présidentielle de mai 2022 reste incertaine car le texte, qui arrive début mars à l'Assemblée, doit auparavant être adopté en des termes identiques par les députés et les sénateurs.
Or Gérard Larcher, président du Sénat dominé par l'opposition de droite, a déjà mis en garde ce week-end contre toute tentation de "faire un coup".
Pour lui, pas question d'inscrire, comme le souhaitent les membres de la Convention citoyenne pour le climat, la lutte contre le dérèglement climatique dans le préambule de la Constitution ni d'écrire que la République "doit garantir" cette lutte: il faut selon lui la mentionner "dans un article au même niveau que d'autres libertés fondamentales, l'égalité entre l'homme et la femme, la liberté d'entreprendre", et privilégier le verbe "agir" à "garantir".
A l'Assemblée, les oppositions sont également très réticentes: le chef de file des députés LR Damien Abad a dénoncé une "instrumentalisation de l'écologie à des fins politiques" et Jean-Luc Mélenchon (LFI) a déjà annoncé qu'il voterait "non" au référendum qu'il assimile à une "manipulation".
La majorité craint aussi de multiples amendements de l'opposition qui ralentiraient encore le processus.
Au final, le référendum aurait lieu "à l'automne forcément", selon une source gouvernementale.
Majorité et opposition jouent gros à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle, conscients que la question climatique occupe un rôle de premier plan même si le Covid-19 brouille les perspectives.
Les écologistes craignent, eux, un jeu purement politicien.
"La grande cause de ce siècle mérite autre chose que des petits calculs politiciens destinés à semer la zizanie à droite et à gauche", commente Clément Sénéchal, chargé de campagne politiques climatiques pour Greenpeace France.
Pour son organisation, le référendum est "un chiffon vert" et "une diversion" pour "détourner les regards d'un projet de loi climat par ailleurs vide de mesures structurantes".
Cet autre texte, issu des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, doit également arriver fin février à l'Assemblée et mi-juin au Sénat.
"C'est sûrement pour le moment l'arbre qui cache la forêt", reconnaît Grégoire Fraty, co-président de l'association "Les 150", qui rassemble la majorité des participants à la Convention climat. Mais "un oui franc et massif et très puissant lors d'un référendum donnerait peut-être le déclic qui manque à nos politiques aujourd'hui".
Processus long et complexe, le référendum n'est pas sans risque pour Emmanuel Macron.
"C'est une sorte de vote qu'espère M. Macron pour préparer sa campagne présidentielle. Il prend un risque énorme car il peut avoir un refus", commente le patron des sénateurs PS Patrick Kanner.
"C'est vrai que lors d'un référendum c'est souvent plus une réponse à l'émetteur qu'à la question", reconnaît un proche du chef de l'État. "Après, le sujet est suffisamment éloigné du plébiscite personnel pour que les électeurs n'aient pas le sentiment de faire un chèque à Macron en votant pour", veut croire ce ténor de la majorité.
Pour éviter ces écueils, le député écologiste ex-LREM Matthieu Orphelin a plaidé dans un courrier au chef de l'Etat pour que la révision constitutionnelle ne soit pas soumise à référendum mais à un vote du Parlement réuni en Congrès "avant l'été, loin des prochaines échéances électorales de 2022".
S'il se tenait, le référendum serait le premier à être organisé en France depuis 2005, et la victoire du Non à la Constitution européenne, et le premier sur l'écologie.
mep-jmt-abd-ib/ggy/cs/caz
Kanner (PS) accuse Macron de vouloir "enjamber" les régionales #
Le sénateur PS Patrick Kanner s'est inquiété mercredi des "intentions" du gouvernement sur un éventuel report des régionales après la présidentielle de 2022 et pense qu'Emmanuel Macron veut "enjamber" un scrutin qui risque de lui être défavorable.
Le parlementaire, candidat aux régionales dans les Hauts-de-France, "souhaite" la tenue de ces élections régionales en juin pour ne pas "mettre sous éteignoir un rendez-vous démocratique" mais "le gouvernement ne fait pas beaucoup d'efforts pour qu'elles soient organisées" à cette date malgré la pandémie de Covid-19, a-t-il estimé sur Sud radio.
Selon lui, ces élections sont "une étape à enjamber" pour Emmanuel Macron qui "n'a pas envie" que ce scrutin ait lieu avant la présidentielle car "il a vu le résultat catastrophique pour lui des municipales et il sait qu'il n'y aura aucun président de département ou de région qui serait de sa sensibilité politique".
M. Kanner réclame pour ces élections le vote par correspondance ou le vote anticipé comme aux Etats-Unis.
Le Sénat doit se pencher fin janvier sur le projet de loi qui prévoit le report des élections de mars à juin, comme l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré l'avait recommandé dans un rapport remis au gouvernement à la mi-novembre.
M. Debré s'était lui aussi inquiété le 13 janvier d'un nouveau report après la présidentielle de 2022.
"Je crains que si jamais (...) la décision de reporter à après les présidentielles les élections départementales et régionales était prise, vous ne puissiez pas endiguer une autre pandémie qui est la pandémie politique", avait-il prévenu.
L'eurodéputée Karima Delli, tête de liste écologiste aux régionales dans les Hauts-de-France, a également mis en garde mercredi contre la "manoeuvre politicienne" d'un nouveau report et a appelé le gouvernement à "siffler la fin de la récréation".
"La démocratie ne peut pas être confinée. Si on peut prendre des transports, si on peut aller travailler, on peut aller voter", a-t-elle estimé sur Public Sénat, en demandant "plus de bureaux de vote" et un étalement des plages horaires pour voter.
Le patron du PCF Fabien Roussel s'était par contre dit dimanche favorable, si "on est en pleine pandémie", à un report de ces élections après la présidentielle de 2022.
el/ggy/shu
Centrafrique: Paris prend note de la réélection du président Touadéra #
Paris a pris "note" mardi de la réélection du président centrafricain Faustin Archange Touadéra et l'a appelé à "instaurer rapidement un dialogue" avec l'opposition en vue d'une "réconciliation et d'une paix durables".
"La France prend note des résultats définitifs de l'élection présidentielle en République centrafricaine, proclamés par la Cour constitutionnelle le 18 janvier", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
"Elle encourage les autorités centrafricaines à instaurer rapidement un dialogue avec l'ensemble des acteurs de la classe politique du pays, notamment avec l'appui du médiateur de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, afin de retrouver la voie d'une réconciliation et d'une paix durables", a ajouté Agnès von der Mühll.
Une coalition de 15 partis d'opposition a rejeté mardi la réélection du président Touadéra, dénonçant d'"innombrables fraudes" et une participation extrêmement faible dans ce pays en guerre civile et théâtre d'une nouvelle offensive rebelle.
Le chef de l'Etat a été réélu avec 53,16% des voix mais une participation de 35,25% seulement lors du scrutin du 27 décembre, car deux électeurs inscrits sur trois n'ont pas voté essentiellement en raison de l'insécurité.
La France "condamne" par ailleurs "avec la plus grande fermeté toute action déstabilisatrice, en particulier celle des groupes armés soutenus par l'ancien président François Bozizé, et appelle à la cessation des hostilités".
Six des plus puissants groupes armés qui contrôlent deux tiers du territoire depuis le début de la guerre civile en 2013 ont lancé une nouvelle offensive une semaine avant le scrutin.
Le président Touadéra a appelé lundi à la réconciliation nationale et déclaré tendre la main à l'opposition démocratique. Il a en revanche fermement condamné l'offensive rebelle déclenchée huit jours avant la présidentielle.
vl/thm
L'Assemblée retouche les modalités de la présidentielle de 2022 #
Ajuster les règles de la présidentielle de 2022 plus d'un an à l'avance: l'Assemblée nationale a adopté mardi une série de retouches techniques pour cette élection après avoir rejeté l'idée de modifications d'ampleur.
Les quatre articles du projet de loi organique "relatif à l'élection du président de la République" ont été adoptés en première lecture à main levée en début de soirée.
Principales nouveautés: le vote par correspondance pour les détenus, des procurations "déterritorialisées" et un délai de dix semaines au moins pour recueillir les parrainages.
Une tentative de La France insoumise de donner plus d'ampleur à ce texte avait été retoquée en commission la semaine dernière. LFI proposait notamment de faciliter le financement des campagnes par des prêts de citoyens ou d'ouvrir le parrainage des candidats par 150.000 personnes et non plus seulement aux élus.
Cette mise à jour des dispositions électorales en amont de chaque élection du chef de l'Etat constitue une "actualisation de portée technique", a déclaré la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Il s'agit toutefois "d'un texte important car il touche à l'élection la plus structurante de nos institutions", a-t-elle ajouté. Mme Schiappa a appelé les députés à être "vigilants" face à toute "innovation" qui pourrait favoriser la fraude.
Le rapporteur Alain Tourret (LREM) a lui aussi mis en garde contre toute modification des règles qui "pourrait soulever des interrogations des citoyens" sur la "sincérité du scrutin".
Le texte prévoit que les procurations pourront être "déterritorialisées": il sera possible pour un mandant de choisir un mandataire inscrit dans une autre commune que la sienne.
Le décret de convocation de la présidentielle doit être publié au moins dix semaines avant le premier tour, un délai jugé suffisant pour garantir le temps nécessaire pour recueillir les parrainages.
Une autre disposition impose aux candidats de déposer leurs comptes de campagne par voie électronique auprès de la Commission nationale chargée de les examiner.
Le texte prévoit aussi un système de vote par correspondance pour les personnes détenues, déjà expérimenté aux dernières élections européennes.
Diverses dispositions techniques sont également prévues pour le vote des Français expatriés, avec notamment la suppression de l'obligation d'attester sur l'honneur de son impossibilité de se rendre aux urnes pour pouvoir voter par procuration.
Plusieurs députés ont appelé de leurs voeux une réforme électorale ambitieuse pour contrer la montée de l'abstention et le désintérêt pour la vie publique dans l'électorat.
Marietta Karamanli (PS) a ainsi souhaité "un travail de fond débouchant sur des réformes inmportantes". Blandine Brocard (Modem) a suggéré qu'un autre texte puisse ouvrir des "pistes" de réforme, notamment une "extension" du vote par correspondance. Bastien Lachaud (LFI) a réclamé la fin du "monarque présidentiel" conformément à la "VIe République" que réclame sa formation.
cr/arz/or/dch
L'Assemblée retouche les modalités de la présidentielle de 2022 #
Ajuster les règles de la présidentielle de 2022 plus d'un an à l'avance: l'Assemblée nationale a adopté mardi une série de retouches techniques pour cette élection après avoir rejeté l'idée de modifications d'ampleur.
Les quatre articles du projet de loi organique "relatif à l'élection du président de la République" ont été adoptés à main levée en début de soirée.
Principales nouveautés: le vote par correspondance pour les détenus, des procurations "déterritorialisées" et un délai de dix semaines au moins pour recueillir les parrainages.
Une tentative de La France insoumise de donner plus d'ampleur à ce texte avait été retoquée en commission la semaine dernière. LFI proposait notamment de faciliter le financement des campagnes par des prêts de citoyens ou d'ouvrir le parrainage des candidats par 150.000 personnes et non plus seulement aux élus.
Cette mise à jour des dispositions électorales en amont de chaque élection du chef de l'Etat constitue une "actualisation de portée technique", a déclaré la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Il s'agit toutefois "d'un texte important car il touche à l'élection la plus structurante de nos institutions", a-t-elle ajouté. Mme Schiappa a appelé les députés à être "vigilants" face à toute "innovation" qui pourrait favoriser la fraude.
Le rapporteur Alain Tourret (LREM) a lui aussi mis en garde contre toute modification des règles qui "pourrait soulever des interrogations des citoyens" sur la "sincérité du scrutin".
Le texte prévoit que les procurations pourront être "déterritorialisées": il sera possible pour un mandant de choisir un mandataire inscrit dans une autre commune que la sienne.
Le décret de convocation de la présidentielle doit être publié au moins dix semaines avant le premier tour, un délai jugé suffisant pour garantir le temps nécessaire pour recueillir les parrainages.
Une autre disposition impose aux candidats de déposer leurs comptes de campagne par voie électronique auprès de la Commission nationale chargée de les examiner.
Le texte prévoit aussi un système de vote par correspondance pour les personnes détenues, déjà expérimenté aux dernières élections européennes.
Diverses dispositions techniques sont également prévues pour le vote des Français expatriés, avec notamment la suppression de l'obligation d'attester sur l'honneur de son impossibilité de se rendre aux urnes pour pouvoir voter par procuration.
Plusieurs députés ont appelé de leurs voeux une réforme électorale ambitieuse pour contrer la montée de l'abstention et le désintérêt pour la vie publique dans l'électorat.
Marietta Karamanli (PS) a ainsi souhaité "un travail de fond débouchant sur des réformes inmportantes". Blandine Brocard (Modem) a suggéré qu'un autre texte puisse ouvrir des "pistes" de réforme, notamment une "extension" du vote par correspondance. Bastien Lachaud (LFI) a réclamé la fin du "monarque présidentiel" conformément à la "VIe République" que réclame sa formation.
cr/arz/or
Le souverainisme titille la droite #
L'idée souverainiste titille la droite, où certains caressent le rêve de rapprocher les "républicains des deux rives" dans un arc unissant Xavier Bertrand à Arnaud Montebourg, malgré des différences idéologiques que beaucoup jugent irréductibles.
Le numéro 2 de LR Guillaume Peltier a relevé début janvier "des points communs" avec Arnaud Montebourg, sur "la souveraineté face à la mondialisation", "les relocalisations industrielles" ou "le patriotisme économique" notamment.
"Je sais qu'on a des divergences sur les questions régaliennes" mais ces convergences "doivent nous permettent d'envisager une volonté commune de tourner la page de 40 années d'échec", a ajouté M. Peltier, qui ne cache pas sa proximité avec M. Bertrand.
Le président ex-LR de la région Hauts-de-France, qui espère représenter la droite en 2022 sur une ligne sociale, "échange" en effet avec l'ancien ministre socialiste, assure-t-on dans son entourage, en évoquant plusieurs points de convergence: transition écologique axée sur la "croissance verte", intervention de l'Etat pour la reprise de l'outil industriel...
Ainsi qu'une "convergence majeure" sur les intérêts des milieux populaires, car "il faut résoudre les fractures révélées par le soulèvement des Gilets Jaunes", ajoute-t-on.
Le souverainisme est depuis longtemps le cheval de bataille d'élus de droite tels que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, mais aussi défendu par certains à gauche, dans le sillage de Jean-Pierre Chevènement qui avait popularisé cette idée de "républicains des deux rives".
Pour le député LR souverainiste Julien Aubert, qui déclarait l'an dernier déjà qu'"avant Montebourg, Séguin et Chevènement ont eu raison trop tôt", un rapprochement des souverainistes est "possible" et "c'est la seule stratégie". Mais "le bon candidat sera celui qui saura s'extirper des deux camps", selon lui.
Arnaud Montebourg avait lui-même déclaré au Point début janvier que "la droite post-gaulliste qui défend notre pays et n'est pas favorable à la mondialisation me paraît tout aussi proche de moi que de nombreuses personnalités de gauche".
Une idée tempérée dans son entourage: "La droite sociale, séguiniste, souverainiste est en train de se reformer avec Xavier Bertrand. Mais +souverainiste+ est un vocable de droite, avec un côté culturel qu'il n'y a pas chez nous", affirme un responsable de l'Engagement, le mouvement lancé par M. Montebourg début janvier.
Ainsi "la laïcité et la question identitaire ne font pas partie de nos thèmes" et "l'objectif est l'émancipation humaine avec une priorité donnée au social et au sociétal", ajoute-t-on.
A droite, aussi, certains tiquent. "La démonstration de la proximité idéologique avec Arnaud Montebourg ne m'est pas apparue", commente laconiquement le président de LR Christian Jacob, tandis que le patron des députés LR Damien Abad estime qu'il faut certes "bousculer les codes" mais "sans perdre notre ADN".
Arnaud Montebourg "a vu juste sur bien des combats qu'il a menés, notamment la défense de l'industrie française" mais "le clivage gauche-droite n'a pas disparu", souligne l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. "Reconstruire une base industrielle suppose que la France arrête de s'imposer des freins insurmontables", en matière de fiscalité notamment, ajoute l'eurodéputé qui ne voit pas "comment il serait possible de trouver une ligne commune".
Et "je suis pas sûr que ça réussisse à Bertrand", pronostique un cadre du parti. "Macron a eu un coup de génie en disant +on va dépasser les clivages gauche-droite+, mais ça a marché une fois, et on voit le résultat: c'est un fiasco total".
"Au prétexte de vouloir faire un coup de communication, il ne faudrait pas qu'on mette la charrue avant les boeufs", ajoute le numéro 3 de LR Aurélien Pradié.
Certes, "les grandes réformes ont été faites en dépassant certains clivages", comme après-guerre lorsque "gaullistes et communistes ont pu s'associer derrière l'idée de sécurité sociale".
Mais il y a là "des désaccords profonds qui ne sont pas dépassables" et "pour un chiraquien, Montebourg c'est compliqué" ajoute M. Pradié, en allusion à la mise en accusation de Jacques Chirac demandée par l'ancien ministre socialiste.
cg-bap/arz/dch
Affaire Karachi: Balladur devant la CJR, 25 ans après sa campagne malheureuse à la présidentielle #
Plus de vingt-cinq ans après, l'ancien Premier ministre Edouard Balladur a commencé à faire face à ses juges: son procès pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle en 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi, a débuté mardi devant la Cour de justice de la République.
M. Balladur, 91 ans, a pris place dans la salle d'audience du palais de justice de Paris peu après son ancien ministre de la Défense François Léotard, 78 ans, avec lequel il comparaît devant cette juridiction mi-judiciaire mi-politique, la seule habilitée à juger d'anciens ministres pour des infractions commises pendant leurs mandats.
Entre les deux hommes, qui profitent d'une suspension pour échanger quelques mots, le contraste est notable.
D'un côté, un ex-Premier ministre vêtu d'un chic costume gris foncé et d'une cravate rouge bordeaux, assis devant ses trois avocats, et qui sort parfois un stylo-plume de sa veste pour prendre des notes.
Assis près de lui, M. Léotard, entré discrètement avec un bob de pluie sur la tête, porte lui un pull en polaire et un jean noir. Au président de la CJR qui lui demande s'il a un avocat, il répond: "Il s'agit de mon honneur, je me défendrai moi-même".
A l'issue d'un long résumé de ce "volumineux" dossier, en fin de journée, la Cour tente d'entendre une première fois M. Balladur. Mais ce dernier fait "non" de l'index: "Je reviendrai demain si vous le voulez bien et j'aurai beaucoup de choses à dire sur ce que j'ai entendu".
Et d'ajouter: "Dans une affaire si compliquée, je suggérerais que l'usage du conditionnel soit plus souvent utilisé". Les avocats de l'ex-locataire de Matignon rappellent que ses médecins lui ont recommandé "de ne pas rester plus de deux heures à l'audience".
MM. Balladur et Léotard sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.
Pour l'accusation, Edouard Balladur a mis en place pendant ses deux années à Matignon, avec François Léotard, un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan destinées à alimenter en partie ses comptes de campagne.
Les deux prévenus, qui nient toute infraction, ont promis de "répondre aux questions" des trois magistrats professionnels et des douze parlementaires composant la Cour.
Ce procès se tient sept mois après les sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire de six autres protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres.
Cités comme témoins devant la CJR, deux d'entre eux, Nicolas Bazire, à l'époque directeur de la campagne Balladur, et Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy et également impliqué dans la campagne, ont fait savoir qu'ils ne viendraient pas, ayant fait appel de leurs condamnations prononcées en juin par le tribunal correctionnel de Paris.
Renaud Donnedieu de Vabres, un ancien proche collaborateur de François Léotard qui doit aussi être rejugé après sa condamnation en première instance, devrait lui venir à la barre si son état de santé le permet.
L'enquête s'est surtout intéressée au versement de 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d'euros), en une seule fois et en liquide, le 26 avril 1995, trois jours après la défaite de M. Balladur au premier tour.
La défense de l'ancien Premier ministre soutient que cette somme provenait de la collecte de dons et de ventes de gadgets ou tee-shirts lors de meetings.
Pour l'accusation, elle correspond en tous points aux millions retirés quelques jours plus tôt à Genève, où M. Takieddine a fait plusieurs voyages, des espèces qui auraient "opportunément" permis de renflouer les comptes de campagne du candidat.
Balayant cette "thèse", les avocats de M. Balladur, qui plaideront la relaxe et la prescription des faits, ont demandé mardi un supplément d'information, afin de "faire la lumière" sur des "lacunes colossales" du dossier, qui compte pourtant environ "100.000 pages", a relevé Me Félix de Belloy.
La Cour a décidé de "joindre l'incident au fond" et se prononcera donc sur cette demande lors du délibéré.
Les soupçons de rétrocommissions n'ont émergé que des années plus tard, au fil de l'enquête sur un attentat commis à Karachi, le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais.
L'enquête avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis s'en était ensuite éloignée pour explorer les possibles liens - non étayés à ce jour - entre l'attaque et l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac. Cette enquête est toujours en cours.
asl-mdh/tib/nm
L'Assemblée retouche les modalités de la présidentielle de 2022 #
Ajuster les règles de la présidentielle de 2022 plus d'un an à l'avance: l'Assemblée nationale devait adopter mardi une série de retouches techniques pour cette élection après avoir rejeté l'idée de modifications d'ampleur.
L'examen des quatre articles du projet de loi organique "relatif à l'élection du président de la République" a débuté en première lecture en fin d'après-midi pour un vote prévu plus tard dans la journée.
Principales nouveautés: le vote par correspondance pour les détenus, des procurations "déterritorialisées" et un délai de dix semaines au moins pour recueillir les parrainages.
Une tentative de La France insoumise de donner plus d'ampleur à ce texte a été retoquée en commission la semaine dernière. LFI proposait notamment de faciliter le financement des campagnes par des prêts de citoyens ou d'ouvrir les parrainages des candidats à 150.000 personnes et non plus seulement aux élus.
Plusieurs amendements de l'opposition de gauche vont tenter mardi de donner une nouvelle chance au financement par des prêts de citoyens ou de faire passer de une à deux le nombre de procurations confiées à un électeur.
Cette mise à jour des dispositions électorales en amont de chaque élection du chef de l'Etat constitue une "actualisation de portée technique", a déclaré la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Il s'agit toutefois "d'un texte important car il touche à l'élection la plus structurante de nos institutions", a-t-elle ajouté. Mme Schiappa a appelé les députés à être "vigilants" face à toute "innovation" qui pourrait favoriser la fraude.
Le rapporteur Alain Tourret (LREM) a lui aussi mis en garde contre toute modification des règles qui "pourrait soulever des interrogations des citoyens" sur la "sincérité du scrutin".
Le texte prévoit que les procurations pourront être "déterritorialisées": il sera possible pour un mandant de choisir un mandataire inscrit dans une autre commune que la sienne.
Le décret de convocation de la présidentielle doit être publié au moins dix semaines avant le premier tour, un délai jugé suffisant pour garantir le temps nécessaire pour recueillir les parrainages.
Une autre disposition impose aux candidats de déposer leurs comptes de campagne par voie électronique auprès de la Commission nationale chargée de les examiner.
Le texte prévoit aussi un système de vote par correspondance pour les personnes détenues, déjà expérimenté aux dernières élections européennes.
Diverses dispositions techniques sont également prévues pour le vote des Français expatriés, avec notamment la suppression de l'obligation d'attester sur l'honneur de son impossibilité de se rendre aux urnes pour pouvoir voter par procuration.
cr/reb/arz/or
Hulot, Philippe et Bachelot restent les politiques préférés des Français (sondage) #
L'ancien ministre de l'Ecologie, Nicolas Hulot, l'ex-chef du gouvernement Edouard Philippe et l'actuelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, sont les trois personnalités politiques préférées des Français, le président Emmanuel Macron gagnant trois points dans ce classement diffusé mardi par Ifop-Fiducial.
Avec 69% d'opinions favorables, M. Hulot reprend la première place de ce classement à M. Philippe qui cède deux points à 67%, souligne ce "tableau de bord des personnalités" réalisé pour Paris-Match et Sud Radio.
Pour sa part, Mme Bachelot se maintient sur la troisième marche du podium, malgré la perte de trois points en un mois à 62%, à peine touchée par la fermeture des cinémas, théâtres et musées depuis début novembre pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.
La ministre de la Culture garde une confortable avance de dix points sur son collègue du gouvernement, le ministre des Finances Bruno Le Maire, qui perd quatre points et se retrouve ex-aequo à 52% d'opinions favorable à la quatrième place avec la première femme de gauche de ce classement, la maire de Lille (PS) Martine Aubry.
Le président Emmanuel Macron, qui se classe juste derrière eux à 49% (+3) semble profiter du déconfinement amorcé début décembre, malgré la polémique sur la lenteur de la campagne de vaccination contre le coronavirus.
Il est au coude à coude avec l'ancien président Nicolas Sarkozy qui gagne lui aussi trois points pour se hisser à 49%.
A droite, les autres personnalités cèdent toutes du terrain: le maire de Troyes, François Baroin, perd deux points à 46% d'opinions favorables, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, 5 points à 44% et la présidente d'Ile-de-France Valérie Pécresse, 3 points à 42%.
Même tendance à gauche en général : l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve cède un point à 48%, la maire de Paris Anne Hidalgo 2 à 46%. Mais l'ancien président François Hollande gagne 3 points à 42%.
Du côté de la majorité, le Premier ministre Jean Castex reste stable à 45%, derrière le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian, qui perd deux points à 47%, et celui de la Santé Olivier Véran, qui cède un point à 46%, alors qu'il se trouve en première ligne de la lutte contre le coronavirus.
Ce sondage a été réalisé par téléphone du 13 au 14 janvier auprès de 1.005 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus.
arz/cs/dch
Le souverainisme titille la droite #
L'idée souverainiste titille la droite, où certains caressent le rêve de rapprocher les "républicains des deux rives" dans un arc unissant Xavier Bertrand à Arnaud Montebourg, malgré des différences idéologiques que beaucoup jugent irréductibles.
Le numéro 2 de LR Guillaume Peltier a relevé début janvier "des points communs" avec Arnaud Montebourg, sur "la souveraineté face à la mondialisation", "les relocalisations industrielles" ou "le patriotisme économique" notamment.
"Je sais qu'on a des divergences sur les questions régaliennes" mais ces convergences "doivent nous permettent d'envisager une volonté commune de tourner la page de 40 années d'échec", a ajouté M. Peltier, qui ne cache pas sa proximité avec M. Bertrand.
Le président ex-LR de la région Hauts-de-France, qui espère représenter la droite en 2022 sur une ligne sociale, "échange" en effet avec l'ancien ministre socialiste, assure-t-on dans son entourage, en évoquant plusieurs points de convergence: transition écologique axée sur la "croissance verte", intervention de l'Etat pour la reprise de l'outil industriel, nécessité d'une "union sacrée" sur la souveraineté industrielle et l'emploi...
Ainsi qu'une "convergence majeure" sur les intérets des milieux populaires, car "il faut résoudre les fractures révélées par le soulèvement des Gilets Jaunes", ajoute-t-on.
Le souverainisme est depuis longtemps le cheval de bataille d'élus de droite tels que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, mais aussi défendu par certains à gauche, dans le sillage de Jean-Pierre Chevènement qui avait popularisé cette idée de "républicains des deux rives".
Pour le député LR souverainiste Julien Aubert, qui déclarait l'an dernier déjà qu'"avant Montebourg, Séguin et Chevènement ont eu raison trop tôt", un rapprochement des souverainistes est "possible" et "c'est la seule stratégie". Mais "le bon candidat sera celui qui saura s'extirper des deux camps", selon lui.
Arnaud Montebourg avait lui-même déclaré au Point début janvier que "la droite post-gaulliste qui défend notre pays et n'est pas favorable à la mondialisation me paraît tout aussi proche de moi que de nombreuses personnalités de gauche".
Une idée tempérée dans son entourage: "La droite sociale, séguiniste, souverainiste avait disparu avec l'élection de Sarkozy, et est en train de se reformer avec Xavier Bertrand. Mais +souverainiste+ est un vocable de droite, avec un côté culturel qu'il n'y a pas chez nous", affirme un responsable de l'Engagement, le mouvement lancé par M. Montebourg début janvier.
Ainsi "la laïcité et la question identitaire ne font pas partie de nos thèmes" et "l'objectif est l'émancipation humaine avec une priorité donnée au social et au sociétal", ajoute-t-on.
A droite, aussi, certains tiquent. "La démonstration de la proximité idéologique avec Arnaud Montebourg ne m'est pas apparue", commente laconiquement le président de LR Christian Jacob.
Arnaud Montebourg "a vu juste sur bien des combats qu'il a menés, notamment la défense de l'industrie française" mais "le clivage gauche-droite n'a pas disparu", souligne l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. "Reconstruire une base industrielle suppose que la France arrête de s'imposer des freins insurmontables", en matière de fiscalité notamment, ajoute l'eurodéputé qui ne voit pas "comment il serait possible de trouver une ligne commune" au vu du discours et du bilan de la gauche.
Et "je suis pas sûr que ça réussisse à Bertrand", pronostique un cadre du parti. "Macron a eu un coup de génie en disant +on va dépasser les clivages gauche-droite+, mais ça a marché une fois, et on voit le résultat: c'est un fiasco total".
"Au prétexte de vouloir faire un coup de communication, il ne faudrait pas qu'on mette la charrue avant les boeufs", ajoute le numéro 3 de LR Aurélien Pradié.
Certes, "les grandes réformes ont été faites en dépassant certains clivages", comme après-guerre lorsque "gaullistes et communistes ont pu s'associer derrière l'idée de sécurité sociale".
Mais il y a là "des désaccords profonds qui ne sont pas dépassables" et "pour un chiraquien, Montebourg c'est compliqué" ajoute M. Pradié, en allusion à la mise en accusation de Jacques Chirac demandée par l'ancien ministre socialiste.
cg-bap/cs/dch
Marseille: la justice se penchera en février sur les résultats des municipales dans deux secteurs #
Les recours intentés contre les résultats des municipales dans deux secteurs de Marseille seront débattus en février au tribunal administratif, ouvrant peut-être la porte à un retour aux urnes des électeurs de 4 arrondissements de la ville, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Ces éventuels nouveaux scrutins ne devraient toutefois pas menacer la nouvelle municipalité de gauche qui a mis fin début juillet à 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR) à la tête de la deuxième ville de France, le principal secteur concerné ayant été remporté cet été par l'opposition.
Les trois recours déposés contre le résultat de l'élection dans le 6e secteur (11e et 12e arrondissements), finalement remportée par le maire sortant LR Julien Ravier, seront examinés le 19 février, a précisé à l'AFP le tribunal administratif de Marseille, confirmant une information du média local Marsactu.
Ces recours ont été déposés par Yannick Ohanessian, tête de liste de l'alliance de gauche du Printemps Marseillais dans le secteur, devancé de 352 voix seulement au second tour (35,37% contre 34,10%), à l'issue d'une quadrangulaire, ainsi que par deux candidats éliminés au premier tour, Pascal Chamassian (LREM, 7,48%) et François de Cambiaire (DVG, 3,57%).
Le recours de M. Ohanessian était notamment basé sur "le climat délétère incompatible avec l'ordre public" constaté lors d'un scrutin entaché notamment de soupçons de fausses procurations. Dans le volet pénal de ce dossier, les enquêteurs creusent la piste d'une maison de retraite du 12e arrondissement où une cinquantaine de procurations ont été établies pour des résidents, certains séniles, et ce à leur insu, selon plusieurs familles.
Deux semaines plus tôt, le 2 février, le tribunal administratif étudiera le recours de Jean-Philippe Agresti, tête de liste LR dans le 3e secteur (4e et 5e arrondissements), remporté au second tour par le Printemps marseillais. Le doyen de la faculté de droit d'Aix-en-Provence avait été éliminé dès le premier tour, faute d'avoir pu franchir la barre des 10% nécessaires (9,69%).
Un dernier recours, déposé par le sénateur RN Stéphane Ravier pourrait quant à lui entraîner l'annulation de l'élection dans un 3e secteur de la ville, le 7e, finalement décroché par la liste LR menée par l'ex-général de gendarmerie David Galtier. Aucune date n'a encore été fixée dans ce dossier qui pourrait permettre à l'ex-maire RN du secteur de reconquérir ces 13e et 14e arrondissements du nord de la ville qu'il avait conquis en 2014.
Devancé de 387 voix au second tour (50,97% contre 49,03%), M. Ravier met notamment en cause les signatures différentes entre les deux tours pour quelque 450 bulletins, ainsi que le très grand nombre de bulletins déclarés nuls dans certains bureaux de vote.
ol/mdm/pb
France: l'ex-Premier ministre Edouard Balladur jugé pour financement occulte en 1995 #
L'ancien Premier ministre français Edouard Balladur (1993-1995) fait face à la justice mardi pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de l'affaire Karachi.
Son procès s'est ouvert mardi après-midi devant la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger les membres et anciens membres du gouvernement pour des infractions commises au cours de leur mandat.
Arrivé peu avant 14H00 (13H00 GMT) au palais de justice de Paris, M. Balladur, 91 ans, a pris un instant pour observer la nuée de caméras, avant d'entrer d'un pas lent dans la salle d'audience, où il a pris place au côté de son ancien ministre de la Défense François Léotard, 78 ans.
Tous deux doivent être jugés jusqu'au 11 février pour ces faits vieux de plus de vingt-cinq ans. Après avoir échoué à faire reconnaître leur prescription, l'ex-Premier ministre est jugé pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux. M. Léotard est lui renvoyé pour "complicité", ce qu'il nie aussi.
Âgé aujourd'hui de 91 ans, Edouard Balladur est accusé d'être derrière un système de rétrocommissions illégales, c'est-à-dire d'avoir offert à ses intermédiaires un pourcentage plus élevé que nécessaire sur une opération financière, pour en récupérer une partie et renflouer ses comptes de campagne.
L'affaire Karachi tient son nom de la ville pakistanaise dans laquelle quinze personnes dont onze Français de la Direction des constructions navales (DCN) ont trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée le 8 mai 2002. Ils venaient visiter un chantier où devait être construit un sous-marin vendu par la France au Pakistan.
L'enquête avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis s'en était éloignée pour explorer les possibles liens - non confirmés à ce jour - entre l'attaque et l'arrêt du versement des commissions après l'élection de 1995. Avant de privilégier à nouveau la piste islamiste, selon une note des renseignements de fin 2019. Cette enquête est toujours en cours.
C'est donc autour de deux contrats d'armements signés en 1994 par le gouvernement Balladur, pour la vente au Pakistan de trois sous-marins et pour deux frégates militaires à l'Arabie saoudite, que va s'articuler le procès.
Pour la justice, une partie des pots-de-vin touchés par l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir, endossant les rôles d'intermédiaires, devait contribuer au financement de la campagne d'Edouard Balladur pour l'élection présidentielle de 1995.
Le dossier arrive devant la CJR sept mois après les sévères condamnations de six autres protagonistes, dont Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres, dans un autre volet de la même affaire.
C'est sur un versement surtout que l'ex-Premier ministre est interrogé: 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d'euros), en une seule fois et en liquide, juste après sa défaite au premier tour.
Le dépôt de l'argent est concomitant avec des allers-retours de M. Takieddine à Genève, qui avait affirmé avoir remis des espèces à un membre du cabinet du ministre du Budget sur demande du directeur de la campagne Balladur, avant de se rétracter.
En 1995, les comptes de campagne de M. Balladur avaient été vérifiés et validés.
La défense, qui va plaider la relaxe, rejette la thèse du financement occulte et estime que les faits sont prescrits.
bur-anr/pid/jg/fio
Affaire Karachi: le procès de Balladur s'est ouvert devant la CJR #
Plus de vingt-cinq ans après, l'ancien Premier ministre Edouard Balladur va enfin s'expliquer: son procès pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle en 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi, s'est ouvert mardi devant la Cour de justice de la République.
En costume gris foncé et cravate rouge, M. Balladur est arrivé peu avant 14H00 au palais de justice de Paris. Il s'est arrêté un instant pour observer la nuée de journalistes, avant de rentrer dans la salle d'audience d'un pas lent, sans faire de déclaration.
Il doit comparaître jusqu'au 11 février au côté de son ancien ministre de la Défense François Léotard devant la CJR, une juridiction mi-judiciaire mi-politique, et seule habilitée à juger d'anciens membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions.
M. Léotard, 78 ans, qui avait dans un premier temps fait savoir qu'il ne pourrait venir étant malade, était bien présent à l'ouverture de l'audience. En veste polaire, blouson en cuir posé sur son dossier de chaise, il s'est assis à gauche de son ancien chef de gouvernement et lisait ostensiblement un livre avant l'arrivée de la cour.
Dans cette affaire, la Cour va se replonger dans le passé: après son succès aux législatives de 1993 sous François Mitterrand, la droite dirige un gouvernement de cohabitation, avec à sa tête Edouard Balladur, "ami de trente ans" de Jacques Chirac, avant leur lutte fratricide à la présidentielle de 1995.
Pour l'accusation, Edouard Balladur a mis en place pendant ses deux années à Matignon, avec François Léotard, un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan destinées à alimenter en partie ses comptes de campagne.
Après avoir échoué à faire reconnaître la prescription des faits, l'ex-Premier ministre est jugé pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux. M. Léotard est lui renvoyé pour "complicité", ce qu'il nie aussi.
Ce dossier arrive devant la CJR sept mois après les sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire de six autres protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres.
Les proches d'Edouard Balladur ne pouvaient ignorer "l'origine douteuse" des fonds versés sur les comptes de la campagne, avait estimé le tribunal correctionnel de Paris en juin.
Un versement surtout, interroge : 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d'euros), en une seule fois et en liquide, juste après sa défaite au premier tour.
Le dépôt de l'argent - une majorité de billets de 500 francs - est concomitant avec des allers-retours de M. Takieddine à Genève. Ce dernier avait affirmé, avant de se rétracter, avoir remis des espèces à Thierry Gaubert (alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et impliqué dans la campagne), sur demande de Nicolas Bazire, directeur de la campagne Balladur. Condamnés à des peines de deux à cinq ans de prison ferme en juin, ils ont fait appel.
La défense de l'ancien Premier ministre, qui va plaider la relaxe, a toujours rejeté la "thèse" d'un financement occulte, soutenant que cette somme provenait de la collecte de dons et de ventes de gadgets ou tee-shirts lors de meetings.
Devant les enquêteurs, Edouard Balladur a lui répété qu'il ne s'occupait pas de la logistique, tout en rappelant que ses comptes avaient été validés - in extremis- par le Conseil constitutionnel en 1995.
L'accusation estime que le pouvoir politique a imposé, avant la présidentielle, à deux entités détenues par l'Etat qui vendaient sous-marins et frégates - la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI) et la Sofresa - un réseau d'intermédiaires "inutiles" dans ces contrats quasiment finalisés : le "réseau K", pour King en référence au roi d'Arabie Saoudite.
Et ce afin qu'ils reversent ensuite illégalement sur les comptes de campagne une partie de l'argent perçu.
Ces soupçons de rétrocommissions n'ont émergé que des années plus tard, au fil de l'enquête sur un attentat commis à Karachi, le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins pour la DCNI dans le port pakistanais.
L'enquête avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis s'en était ensuite éloignée pour explorer les possibles liens - non confirmés à ce jour - entre l'attaque et l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac. Avant de privilégier à nouveau la piste islamiste, selon une note des renseignements de fin 2019. Cette enquête est toujours en cours.
Composée de trois magistrats et de douze parlementaires, la CJR se réunit pour la huitième fois seulement en vingt-huit ans d'existence. Au total, elle a prononcé trois relaxes, deux dispenses de peine et trois condamnations à du sursis.
asl-mdh/tib/swi
Affaire Karachi: le procès d'Edouard Balladur s'est ouvert devant la CJR #
Le procès de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi, s'est ouvert mardi après-midi devant la Cour de justice de la République.
Arrivé peu avant 14H00 au palais de justice de Paris, M. Balladur, 91 ans, a pris un instant pour observer la nuée de caméras, avant d'entrer d'un pas lent dans la salle d'audience, où il a pris place au côté de son ancien ministre de la Défense François Léotard. Tous deux doivent être jugés jusqu'au 11 février pour ces faits vieux de plus de vingt-cinq ans.
asl-mdh/tib/swi
France : l'ex-Premier ministre Edouard Balladur devant la justice pour financement occulte en 1995 #
L'ancien Premier ministre français Edouard Balladur (1993-1995) fait face à la justice mardi pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de l'affaire Karachi.
Âgé aujourd'hui de 91 ans, il est accusé d'être derrière un système de rétrocommissions illégales, c'est-à-dire d'avoir offert à ses intermédiaires un pourcentage plus élevé que nécessaire sur une opération financière, pour en récupérer une partie ensuite et renflouer ses comptes de campagne.
M. Balladur comparaît devant la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises au cours de leur mandat, avec son ex-ministre de la Défense, François Léotard, 78 ans, pour "complicité d'abus de biens sociaux".
L'ex-Premier ministre comparaît également pour "recel" de ce délit.
L'affaire Karachi tient son nom de la ville pakistanaise dans laquelle onze Français de la Direction des constructions navales (DCN) ont trouvé la mort dans un attentat à la voiture piégée le 8 mai 2002. Ils venaient visiter un chantier où devait être construit un sous-marin vendu par la France au Pakistan.
L'enquête avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis s'en était ensuite éloignée pour explorer les possibles liens - non confirmés à ce jour - entre l'attaque et l'arrêt du versement des commissions après l'élection de 1995. Avant de privilégier à nouveau la piste islamiste, selon une note des renseignements de fin 2019. Cette enquête est toujours en cours.
C'est donc autour de deux contrats d'armements signés en 1994 par le gouvernement Balladur, pour la vente au Pakistan de trois sous-marins et pour deux frégates militaires à l'Arabie saoudite, que va s'articuler le procès.
Pour la justice, une partie des pots-de-vin touchés par l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir, endossant les rôles d'intermédiaires, devait contribuer au financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.
Le dossier arrive devant la CJR sept mois après les sévères condamnations de six autres protagonistes, dont Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres, dans un autre volet de la même affaire.
C'est sur un versement surtout que l'ex-Premier ministre est interrogé : 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d'euros), en une seule fois et en liquide, juste après sa défaite au premier tour.
Le dépôt de l'argent est concomitant avec des allers-retours de M. Takieddine à Genève, qui avait affirmé avoir remis des espèces à un membre du cabinet du ministre du Budget sur demande du directeur de la campagne Balladur, avant de se rétracter.
En 1995, les comptes de campagne de M. Balladur avaient été vérifiés et validés.
La défense va plaider la relaxe et rejette la thèse du financement occulte et estime que les faits sont prescrits.
bur-anr/pid/fz/pz
Affaire Karachi: Balladur devant la justice pour le financement de sa campagne de 1995 #
Y a-t-il eu financement occulte de la campagne malheureuse d'Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 ? Plus de vingt-cinq ans après, l'ancien Premier ministre fait face mardi à la justice, dans ce volet de la tentaculaire affaire Karachi.
L'ancien locataire de Matignon (1993-95) est accusé d'avoir été derrière un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan destinées à renflouer ses comptes de campagne dans une élection marquée par la guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
Il doit être jugé jusqu'au 11 février devant la Cour de justice de la République (CJR) au côté de son ancien ministre de la défense François Léotard pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ex-Premier ministre comparaissant également pour "recel" de ce délit.
M. Balladur, 91 ans, sera présent à l'ouverture du procès, a assuré à l'AFP l'un de ses avocats, Félix de Belloy. "Il veut faire face à ses juges et répondre à leurs questions". M. Léotard, 78 ans, qui a un temps fait savoir qu'il était malade, devrait finalement venir et "se défendre lui-même", ont indiqué des sources judiciaires.
Le dossier arrive devant la CJR, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises pendant leur mandat, sept mois après les sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire de six autres protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres.
Les proches d'Edouard Balladur ne pouvaient ignorer "l'origine douteuse" des fonds versés sur les comptes de la campagne de 1995, avait estimé le tribunal correctionnel de Paris en juin.
C'est donc maintenant à l'ancien Premier ministre de s'expliquer. Un versement surtout, interroge : 10,25 millions de francs (environ 1,5 million d'euros), en une seule fois et en liquide, juste après sa défaite au premier tour.
Le dépôt de l'argent - une majorité de billets de 500 francs - est concomitant avec des allers-retours de M. Takieddine à Genève. Ce dernier avait affirmé, avant de se rétracter, avoir remis des espèces à Thierry Gaubert (alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, et impliqué dans la campagne), sur demande de Nicolas Bazire, directeur de la campagne Balladur. Condamnés à des peines de deux à cinq ans de prison ferme en juin, ils ont fait appel.
La défense de l'ancien Premier ministre, qui va plaider la relaxe et estime par ailleurs que les faits sont prescrits, a toujours rejeté la "thèse" d'un financement occulte, soutenant que cette somme provenait de la collecte de dons et de ventes de gadgets ou tee-shirts lors de meetings.
Devant les enquêteurs, Edouard Balladur a lui répété qu'il ne s'occupait pas de la logistique. "On ne me tenait pas informé de la dimension des sacs", avait-il balayé, rappelant que ses comptes avaient été validés - in extremis- par le Conseil constitutionnel en 1995.
L'accusation estime que le pouvoir politique a imposé, avant la présidentielle, à deux entités détenues par l'Etat qui vendaient sous-marins et frégates - la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI) et la Sofresa - un réseau d'intermédiaires "inutiles" dans ces contrats quasiment finalisés : le "réseau K", pour King en référence au roi d'Arabie Saoudite.
Et ce afin qu'ils reversent ensuite illégalement sur les comptes de campagne une partie de l'argent perçu.
Ces soupçons de rétrocommissions n'ont émergé que des années plus tard, au fil de l'enquête sur un attentat commis à Karachi, le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins pour la DCNI dans le port pakistanais.
L'enquête avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis s'en était ensuite éloignée pour explorer les possibles liens - non confirmés à ce jour - entre l'attaque et l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac. Avant de privilégier à nouveau la piste islamiste, selon une note des renseignements de fin 2019. Cette enquête est toujours en cours.
Composée de trois magistrats et de douze parlementaires, la CJR se réunit pour la huitième fois seulement en vingt-huit ans d'existence. Au total, elle a prononcé trois relaxes, deux dispenses de peine et trois condamnations à du sursis.
asl-mdh/pga/shu
Pièces jaunes : Brigitte Macron en visite dans un hôpital pour enfants des Yvelines #
Brigitte Macron s'est rendue lundi à l'hôpital pédiatrique de Bullion (Yvelines) pour promouvoir l'opération Pièces jaunes, en compagnie du sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, une visite en tout petit comité en raison de l'épidémie de coronavirus.
Alors que l'an dernier, leur visite pour lancer l'opération Pièces jaunes 2020 à Orléans avait été l'occasion d'un véritable bain de foule, cette fois la présidente de la Fondation hôpitaux de Paris-hôpitaux de France a rencontré les enfants malades et les soignants par petits groupes, avec une délégation réduite au minimum.
Les jeunes malades ont pu écouter par roulement des mini-concerts du violoncelliste Gautier Capuçon, auquel l'épouse du chef de l'Etat avait demandé de participer au lancement de l'opération.
Brigitte Macron a également distribué des cartes dédicacées de Didier Deschamps, champion du monde 1998 et très sollicité par les jeunes fans de foot.
Elle a visité une nouvelle maison de famille qui accueille les parents d'enfants hospitalisés, ainsi que des équipements de loisirs (médiathèque, aire de jeux) financée par la Fondation.
Elle a terminé sa visite en se rendant dans les chambres des enfants qui ne peuvent pas se déplacer.
Au total l'hôpital pédiatrique de Bullion a reçu 1,2 million d'euros de la fondation ces dernières années pour financer plusieurs dizaines de projets.
En marge de sa visite, Brigitte Macron a expliqué qu'elle souhaitait que la Fondation finance dans les hôpitaux des équipes de trois personnes, chargées de détecter les enfants maltraités, la nouvelle mission qu'elle veut lui assigner.
"Il faudrait des équipes de trois personnes, un pédopsychiatre, une assistante sociale et une infirmière, des équipes volantes qui circulent dans plusieurs hôpitaux. Dans l'idéal, il faudrait une équipe par département", a-t-elle dit.
La Fondation espère lancer des opérations tests dans des hôpitaux à Paris, en banlieue et en région.
"Nous sommes persuadés que ça va marcher, si on prouve que ça marche et après ça va ouvrir" à une généralisation sur tout le territoire, a-t-elle souhaité.
leb/mep/pb
Régionales: la majorité présidentielle construit son état-major #
Quelle stratégie, quelles alliances, quelles lignes rouges et quelles têtes de listes? La majorité tente de peaufiner sa ligne pour les élections régionales prévues a priori fin juin, avec de maigres espoirs de conquête mais de nombreux risques politiques.
Un problème nommé Xavier Bertrand: dans les Hauts-de-France, le président sortant, réputé favori, a fait de sa réélection à la tête de la région une condition autant qu'un tremplin à une candidature à la présidentielle de 2022 face à Emmanuel Macron.
La République en marche s'est donc résolue à monter une liste mais hésite toujours sur sa locomotive: si les pontes de la majorité penchent pour le secrétaire d'Etat chargé des retraites Laurent Pietraszewski, il est contesté en interne par le député Christophe Di Pompeo.
Reste à déterminer la stratégie de l'entre-deux-tours, face à Xavier Bertrand mais également à un risque de victoire du Rassemblement national.
Le patron du parti, Stanislas Guerini, a toujours plaidé pour un barrage absolu au RN. Quitte à se retirer? "Plutôt l'obliger à fusionner avec notre liste, pour enfermer Bertrand dans ses contradictions", souffle un marcheur de la première heure, d'autant que le MoDem siège aujourd'hui dans la majorité régionale.
La situation est similaire en Île-de-France où la sortante Valérie Pécresse est, elle-aussi, candidate putative à la présidentielle.
Dès lors, pour le premier tour, Jean-Michel Blanquer "sera tête de liste... à condition qu'il ait envie d'y aller", se désespère un cadre de LREM qui note que le ministre de l'Education nationale "redoute d'avoir une étiquette de perdant en cas de score vraiment mauvais". L'hypothèse d'une fusion avec Mme Pécresse pour le second tour est là-encore l'hypothèse privilégiée.
Des candidats de la majorité présidentielle au premier tour dans toutes les régions? Rien n'est moins sûr en Provence-Alpes-Côte-d'Azur où l'hypothèse d'un soutien au sortant LR Renaud Muselier "tient toujours la route", soupire un historique de LREM, issu de la gauche. "Ca dépend à quel point on est capable de s'auto-flageller", poursuit cette même source, alors que M. Muselier a multiplié les piques contre le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire.
En revanche, l'idée de soutenir le sortant LR Jean Rottner dans le Grand Est dès le premier tour a fait long feu, tant sa sortie sur le "scandale d'Etat", à propos des débuts poussifs de la campagne de vaccination, a irrité la majorité. La secrétaire d'Etat Bérangère Abba est désormais la mieux placée pour conduire une liste macroniste.
Si en Normandie LREM reste dans le brouillard, la situation se décante en Occitanie: Vincent Terrail-Novès, le maire (ex-LR) de Balma, dans la banlieue de Toulouse, est pressenti pour mener la bataille.
Pressés par le chef de l'Etat de se lancer dans la course, peu de membres du gouvernement devraient finalement être têtes de listes régionales.
Les exceptions viennent du MoDem: le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau doit conduire la liste en Centre-Val-de-Loire, tandis que sa collègue Geneviève Darrieussecq (Anciens combattants) s'est imposée pour prendre la tête en Nouvelle Aquitaine.
En revanche, en Auvergne-Rhône-Alpes, ni Olivier Véran (Santé), ni Olivier Dussopt (Budget) ne conduiront de listes régionales. Si la députée Olga Givernet est sur les rangs, c'est surtout le nom de sa collègue Célia de Lavergne qui revient chez les marcheurs pour tenter d'affronter le sortant LR Laurent Wauquiez d'une part et l'ex-ministre PS Najat Vallaud-Belkacem d'autre part, probable candidate de la gauche.
En Bretagne, après que le successeur de Jean-Yves Le Drian à la tête de la région Loïg Chesnais-Girard a indiqué ne pas soutenir Emmanuel Macron, les marcheurs ont tourné leur regard vers le vice-président du Conseil régional Thierry Burlot pour représenter la majorité présidentielle.
Dans les Pays-de-la-Loire, c'est l'ex-ministre François de Rugy qui doit porter les couleurs macronistes.
Après les ratés des municipales où des partenaires de la majorité sont partis en ordre dispersés, la macronie doit encore trancher en Bourgogne-Franche-Comté où le maire de Nevers LREM, Denis Thuriot, dispute l'investiture à son homologue de Vesoul Alain Chrétien, membre fondateur du parti de centre droit Agir.
pab/jmt/ib/or
Génocide arménien : la diaspora en France réclame des sanctions contre les négationnistes #
Vingt ans après la reconnaissance par la France du génocide arménien par les Turcs en 1915, la diaspora arménienne estime qu'il est encore trop facile de tenir des propos négationnistes et réclame des sanctions pour leurs auteurs.
"Je ne boude pas le plaisir de cette reconnaissance mais au nom de la liberté d'expression, la France autorise à dire +un crime a été commis mais vous pouvez le nier+", estime auprès de l'AFP Jacques Ouloussian, 77 ans, fils de rescapés du génocide et président de l'association pour la recherche et l'archivage de la mémoire arménienne (ARAM).
"Article 1 : la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915".
Si ces quelques mots, votés par l'Assemblée nationale française le 18 janvier 2001 et promulgués onze jours plus tard, sont sans ambiguïté, la pénalisation des contrevenants est en revanche moins évidente.
Le Conseil Constitutionnel en France a ainsi, au nom de la liberté d'expression, jugé inconstitutionnel une loi adoptée par le Parlement en janvier 2012 dont l'objectif était la lutte contre le racisme et la répression de la contestation de l'existence du génocide arménien.
"C'est ça qui reste un peu en travers de la gorge", admet Sevane Mardirossian, présidente de la Croix Bleue des Arméniens de France.
1,5 million d'Arméniens chrétiens ont trouvé la mort entre 1915 et 1916 sous l'Empire ottoman, dirigé par des Turcs musulmans. Des survivants ont trouvé refuge en France où la diaspora compte désormais près de 600.000 personnes.
"La Turquie reconnaît formellement les souffrances que les Arméniens vécurent", ont déclaré à l'AFP les autorités turques à Paris. "Ce que la Turquie conteste est la qualification de +génocide+ (...). Rien ne permet d'affirmer que le gouvernement ottoman ait organisé l'extermination des Arméniens".
Toutefois, de nombreux historiens et universitaires ont conclu que la déportation et le massacre des Arméniens pendant la Première Guerre mondiale répondait à la définition juridique du génocide.
Le génocide est reconnu par une trentaine de pays dont les Etats-Unis, depuis décembre 2019.
Aujourd'hui, si le président français Emmanuel Macron a récemment instauré le 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide, jour symbolique marquant le lancement de celui-ci par l'état-major turc, la France est toutefois "attendue sur d'autres terrains bien plus graves (comme) la pénalisation de la négation du génocide des Arméniens", insiste Hayk Keshishian, élève-avocat.
Dans le viseur de la diaspora, les propos négationnistes et appels à la haine tenus notamment par les groupe ultra-nationaliste turc des "Loups Gris", dissous en novembre par le gouvernement français.
Plusieurs affrontements ont eu lieu cette année entre ce groupe et des membres de la communauté arménienne, notamment vers Décines-Charpieu, dans l'Est de la France où des lieux de mémoires arméniens ont été vandalisés.
Pour l'ambassade turque à Paris, "les événements de 1915 font (...) l'objet d'un +débat historique+ appelant la protection de la liberté d'expression".
"Le négationnisme auquel nous sommes confrontés aujourd'hui n'est rien d'autre que la conséquence de cette idéologie nationaliste extrême", assure Hovhannès Guevorkian, représentant en France de la république autoproclamée du Nagorny Karabakh, peuplée d'Arméniens, théâtre fin 2020 d'un conflit de plusieurs semaines avec l'Azerbaïdjan, fidèle allié d'Ankara.
Plusieurs associations arméniennes ont dit craindre sur ce territoire un "deuxième génocide".
Les affrontements se sont soldés par une défaite du Nagorny Karabakh, contraint de céder d'importants territoires à l'issue d'un cessez-le-feu signé sous le parrainage de Moscou.
Et du côté de la diaspora, on déplore que la France ne se soit pas davantage mobilisée.
"Je fais partie d'une génération qui a entendu année après année des présidents français (...) déclarer que l'histoire du génocide arménien exigeait (...) une vigilance absolue pour que ce qui s'est produit en 1915 ne se renouvelle plus (...). Et qu'avons nous constaté ? Un plan d'épuration des Arméniens du Haut-Karabakh", fustige Jules Boyadjian, président du Comité de défense de la cause arménienne (CDCA).
La France, co-présidente du "groupe de Minsk" chargé de longue date de chercher une solution au conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, a proclamé sa neutralité dans le conflit pour préserver son rôle de médiateur, mais les parlementaires ont eux voté des résolutions favorables à la reconnaissance du Haut-Karabakh.
anr/pid/lp/fz/mm
Robert Ménard se démarque du RN et songe aux régionales #
Le maire de Béziers Robert Ménard s'est prononcé lundi en faveur d'un passeport vaccinal, et juge que le couvre-feu à 18H00 est une "bonne mesure", se démarquant sur ces deux points du Rassemblement national, qui l'avait soutenu pour son élection en 2014.
"On ferme les frontières" et "il faut un passeport vaccinal qui permette de donner à un certain nombre de gens la possibilité d'aller à un certain nombre d'endroits s'ils sont vaccinés", a affirmé lundi sur BFMTV le maire de Béziers. "Je mets mon billet que dans 15 jours le gouvernement aura changé d'avis là-dessus", a-t-il ajouté.
La présidente du RN Marine Le Pen s'est dite dimanche "extrêmement contre" un passeport vaccinal, mesure qui pour elle "attente aux libertés individuelles".
Robert Ménard avait aussi qualifié la semaine dernière sur CNews de "première bonne mesure" l'avancement du couvre-feu à 18H00, s'y disant favorable dans sa ville. Marine Le Pen avait émis pour sa part des doutes sur l'efficacité d'un avancement.
Robert Ménard, qui considère que Marine Le Pen n'est "pas en position de gagner" en 2022, semble hésiter à se présenter aux élections régionales en Occitanie.
Ce partisan de l'union des droites juge "encourageant" un sondage Ifop réalisé fin décembre, qui le créditait de 14% s'il se présentait à ce scrutin avec la maire LR de Montauban Brigitte Barèges.
Ce score le plaçait juste derrière une liste RN conduite par l'ex-LR Jean-Claude Garraud (16%) et la liste de la présidente de région sortante PS Carole Delga (25%).
Interrogé sur BFMTV la semaine dernière pour savoir s'il allait se présenter, il avait répondu: "On va voir, je vais d'abord discuter avec les uns et les autres".
are/cs/shu
Mélenchon critique "l'ouverture à la droite" de Montebourg #
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle de 2022, a critiqué lundi "l'ouverture à la droite" prônée par l'ancien ministre et potentiel rival Arnaud Montebourg, même s'il note aussi de nombreuses "convergences".
Le chef de file Insoumis liste sur son blog les thèmes qui rapprochent les deux hommes: annulation de la dette liée au Covid, confrontation avec le cadre européen, principe général d'une VIe République...
Permettant de faire "essaimer" les idées insoumises, la présence d'Arnaud Montebourg dans le débat "peut être très utile et même profitable pour nous", estime M. Mélenchon.
Mais il note aussi des divergences, par exemple sur le nucléaire dont lui souhaite la sortie, et sur une alliance avec la Turquie qu'il juge "impossible".
Pourtant "pourquoi ne pourrait-on pas se comprendre? Tout cela est gérable", affirme-t-il.
Sauf sur un point, "l'ouverture à la droite politique que recommande Montebourg". "Les compliments du numéro deux de LR (Guillaume Peltier) et ceux de Xavier Bertrand attestent d'un dialogue qui ne nous convient pas", écrit le patron des députés insoumis.
Arnaud Montebourg avait notamment déclaré au Point en janvier: "La droite post-gaulliste qui défend notre pays et n'est pas favorable à la mondialisation me paraît tout aussi proche de moi que de nombreuses personnalités de gauche".
"Je ne crois pas que puisse exister une convergence réelle entre parti de droite et formations de gauche politique dès que nous venons sur le terrain fondamental de la question sociale", assène Jean-Luc Mélenchon.
Selon lui, "la conquête de la souveraineté n'est pas une fin en soi. Elle est bien le moyen de servir une politique particulière".
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a émis une critique similaire dimanche sur France Inter: "Je veux être souverain mais pour pouvoir décider par exemple d'un impôt sur la fortune, ils (à droite) sont contre, je veux être souverain parce que je veux aussi qu'on réduise les inégalités".
La question de la souveraineté "ne suppose pas d'aller avec des gens qui ne partagent rien de nos idées sur d'autres questions", a ajouté M. Faure.
bap/el/tes
Covid-19: Brigitte Macron dit partager "l'impatience" des Français #
L'impatience des Français dans la lutte contre le Covid-19, "je la comprends très bien et je la partage, mais on n'est pas mauvais", a estimé dimanche Brigitte Macron, alors que son mari est critiqué sur la lenteur de la vaccination.
"Les choses vont aller mieux mais on ne peut pas dire quand, et ça, c'est extrêmement difficile parce que vous ne pouvez pas vous projeter très clairement dans un avenir", a dit l'épouse du président, venue sur TF1 promouvoir l'opération Pièces Jaunes qui aide les jeunes hospitalisés.
Elle a décrit la difficulté de la gestion de la crise avec "des chiffres qui arrivent, des choses assez contradictoires ou paradoxales. Parfois il me montre". "Ce qu'ont les présidents, les dirigeants, à gérer, pour moi, c'est immense et quasiment dantesque. C'est d'une complexité folle", a-t-elle lancé.
L'ex-prof de français a aussi défendu le maintien des écoles ouvertes, "parce que plus que jamais, les enfants ont besoin d'aller à l'école".
Brigitte Macron, qui a contracté le Covid-19 à Noël, juste après son époux, a raconté avoir eu une "forme médiane"" avec "perte de goût, perte d'odorat, fatigue, migraines".
Interrogée sur la volonté ou non d'Emmanuel Macron de se représenter en 2022, elle a répondu que "ce n'est pas sa préoccupation immédiate, en tout cas, il ne m'en parle pas". "Son obsession est de sortir la France au mieux" de la crise", a-t-elle ajouté.
Mais sur ce point, "j'ai pas mon mot à dire et je ne le dirai certainement pas". "C'est un décision solitaire, qu'on ne peut pas prendre à deux tellement elle est lourde. Car il faut être capable de gérer la suite. Si on ne sent pas appelé, si on ne se sent pas investi de quelque chose, c'est mission impossible. Je pense que tous les présidents l'ont su", a-t-elle conclu.
leb/ib/dlm