Régionales: Pradié (LR) s'inquiète d'un possible report #
Le numéro 3 de LR Aurélien Pradié, candidat en Occitanie, a mis en garde mercredi contre la tentation d'un report des élections régionales et départementales, prévues en juin, en raison d'une "situation de dangerosité sanitaire".
"Il n'est pas exclu que, comme pour les municipales, le gouvernement nous dise que le rendez-vous démocratique des départementales et des régionales est secondaire par rapport à l'urgence sanitaire", s'est inquiété le député du Lot au micro de Sud Radio, au moment où Emmanuel Macron doit trancher sur un confinement de l'Ile-de-France mercredi face à la "troisième vague" de l'épidémie.
"J'ai un doute et une inquiétude pour deux raisons", a précisé le secrétaire général de LR. "La première, c'est que je ne fais pas confiance au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour se préoccuper d'abord de l'intérêt général avant de se préoccuper des petits intérêts électoraux de la République en marche", a-t-il accusé.
"La deuxième raison de mon inquiétude, c'est que je vois bien que progressivement on est en train d'installer une situation à nouveau de peur et de dangerosité sanitaire dans notre pays", a ajouté M. Pradié.
"Je ne conçois pas qu'on puisse reporter une échéance démocratique", a-t-il averti.
Et d'insister: "auquel cas on pourrait faire la même chose pour les prochaines présidentielles après tout en se disant qu'il y a une urgence sanitaire et que la démocratie attendra. La démocratie, ça n'attend pas".
Après le report de trois mois pour des raisons sanitaires, les dates des régionales et départementales sont désormais fixées au 13 juin pour le premier tour et au 20 juin pour le second.
Le décret officiel a été publié, mais une clause de revoyure, début avril, pourrait autoriser un nouveau report si les conditions sanitaires ne permettent pas le bon déroulement de la campagne électorale.
el/cg/shu
Nicolas Sarkozy de retour au tribunal, cette fois pour Bygmalion #
De retour au tribunal, cette fois pour le dossier Bygmalion: deux semaines après sa condamnation dans l'affaire dite "des écoutes", l'ancien président Nicolas Sarkozy est jugé à partir de mercredi pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
Le procès, qui s'ouvrira à 13H30, pourrait cependant être très vite interrompu: Jérôme Lavrilleux, à l'époque directeur adjoint de la campagne, a fait une demande de renvoi car son avocat est atteint du Covid-19 et hospitalisé.
Les avocats des 14 prévenus au total - anciens cadres de Bygmalion et de l'UMP, experts-comptables - se sont associés à cette demande et le parquet ne devrait pas s'y opposer. Le procès, audiencé sur un mois, pourrait débuter véritablement au mois de mai.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.
Il encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale" dans le dossier Bygmalion, une affaire qui avait entraîné des déflagrations en chaîne à droite au fur et à mesure des révélations.
Même s'il "ne se dérobera pas", M. Sarkozy a fait savoir qu'il n'assisterait qu'aux audiences le concernant.
Contrairement à ses co-prévenus renvoyés notamment pour escroquerie ou complicité, il n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures, imaginé pour masquer les dépenses excessives de sa campagne, qu'avait révélé Jérôme Lavrilleux dans une surprenante confession télévisée en 2014.
Mais selon l'accusation, Nicolas Sarkozy a laissé filé les dépenses malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement de plafond et il a "incontestablement" bénéficié de la fraude qui lui a permis de disposer de "moyens bien supérieurs" à ce qu'autorisait la loi: au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque (22,5 millions d'euros).
L'enquête décrit une campagne qui se voulait d'abord "éclair" pour le président sortant - seuls une quinzaine de meetings prévus, dont trois ou quatre grands rassemblements. Mais la machine s'emballe: "moyens techniques les plus en pointe" pour la scène, le son et l'éclairage, "mise en scène grandiose et millimétrée" pour les grands meetings... les prix n'en finissent plus de grimper.
Et alors que les premières alertes de risques de dépassement tombent, le candidat demande au contraire qu'on accélère le rythme. Il y aura au total plus de 40 meetings.
Une campagne "d'une rare densité", marquée par une succession "très rapide" des meetings et une "totale improvisation" des donneurs d'ordre, dit aussi l'accusation.
Pour éviter au candidat de devoir reconnaître publiquement que ses dépenses avaient dérivé "de manière spectaculaire", "avec les conséquences politiques et financières" qui s'en seraient suivies, il a été décidé de "purger" le compte de campagne, soutient l'accusation.
Grâce à un système de double facturation, le prix des meetings est drastiquement réduit et le reste est facturé à l'UMP, au nom de conventions fictives du parti.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Jérôme Lavrilleux (à l'époque également directeur de cabinet du patron de l'UMP Jean-François Copé) est le seul au parti - devenu Les Républicains - à avoir reconnu les faits.
Il avait d'abord été accusé d'avoir constitué un "trésor de guerre" au profit de l'avenir politique de son patron.
Jamais mis en cause, Jean-François Copé sera entendu au procès comme simple témoin.
Renvoyé pour escroquerie, le directeur de la campagne, Guillaume Lambert, assure lui que le système a été mise en place à son insu. Pour lui, "rien" dans le dossier ne montrerait d'ailleurs un lien avec la campagne - il privilégie la thèse de l'enrichissement personnel de dirigeants de Bygmalion.
"Je continue à me demander où est passé l'argent", avait aussi de son côté dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs, estimant que le prix moyen de ses meetings était "en ligne" avec ceux de son opposant François Hollande.
mdh-aje/tib/or
Castex: une victoire de Marine Le Pen en 2022 serait "une catastrophe pour le pays" #
Une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022 serait "une catastrophe pour le pays", a estimé mardi Jean Castex en jugeant que la dirigeante du Rassemblement national n'avait "pas les compétences nécessaires pour gérer" la France.
"Je me battrai de toutes mes forces pour que ça n'arrive pas", a encore assuré le Premier ministre sur BFMTV, en soulignant que "ce ne serait pas l'intérêt du pays".
"La perspective que Mme Le Pen se rapproche du pouvoir est extrêmement inquiétante", a insisté M. Castex, en fustigeant sa "stratégie électorale" consistant à se "revêtir d'atours un peu plus sympathiques" alors que "le fond idéologique n'a pas changé".
M. Castex s'en est également pris aux oppositions, coupables selon lui de renvoyer dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
"Quand j'entends dire +entre M. Macron et Mme Le Pen c'est la même chose, on ne choisira pas+, c'est tout à fait scandaleux", a tempêté M. Castex, confimant faire allusion notamment au chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
"C'est extrêmement choquant, cette gauche qui ne choisirait pas entre entre Emmanuel Macron et Mme Le Pen (...). Je pense qu'une limite inacceptable a été franchie en disant ça", a-t-il ajouté.
Plusieurs voix dans la majorité présidentielle ont estimé, à l'instar du délégué général de LREM Stanislas Guerini, que Jean-Luc Mélenchon avait fait "exploser au bazooka le front républicain" en 2017 en n'appelant pas à voter Emmanuel Macron pour contrer Marine Le Pen. Une position que le leader de LFI a réitérée récemment pour l'échéance de 2022 car, selon lui, "les consignes n'ont aucun poids aujourd'hui".
jmt/ib/or
Régionales: Bayou appelle au rassemblement de la gauche et des écologistes "dès le 1er tour" #
Julien Bayou, tête de liste des écologistes en Ile-de-France pour les régionales, s'est dit "prêt à discuter" en vue du rassemblement de la gauche et des Verts dès le premier tour du scrutin de juin, mardi, lors de son premier meeting de campagne, sur internet.
"Je rencontre souvent Clémentine Autain (tête de liste LFI) dans les manifestations et Audrey Pulvar (tête de la liste soutenue par les socialistes) parle beaucoup d'écologie. Pourquoi ne pas explorer les conditions d'un rassemblement dès le premier tour? Je suis prêt à discuter", a affirmé M. Bayou, également secrétaire national d'EELV.
Avec le PS et LFI, "nos valeurs de rassemblement sont déjà là. L'écologie doit être la matrice et la locomotive pour l'avenir", mais "ça ne veut pas dire" qu'il faille s'aligner "sur le plus petit dénominateur commun. Nous ne retrancherons rien à ce que nous sommes", a-t-il prévenu.
Il a assuré vouloir "demain, mettre la jeunesse au pouvoir" en Ile-de-France, où il a dénoncé les problèmes d'"insécurité" et accusé la présidente sortante, Valérie Pécresse (Libres !), d'être "la mauvaise élève en tout".
Benoît Hamon, ex-candidat à la présidentielle et fondateur de Générations, rallié à la liste de M. Bayou, a appelé à "aller encore plus loin" dans le rassemblement, et Corinne Lepage, co-présidente de Cap écologie, à faire de l'Ile-de-France une "région écologiste".
Delphine Batho, ex-ministre de François Hollande et présidente de Génération Ecologie, a estimé qu'il fallait "un changement radical" dans une région où "la pollution de l'air aggrave encore les problèmes de santé liés à la pandémie".
Lors de ce meeting, les huit têtes de liste départementales ont été présentées: Ghislaine Senée (Yvelines), Kader Chibane (Seine-Saint-Denis), Roberto Moréno (Hauts-de-Seine), Carine Pélegrin (Val-d'Oise), Laurence Abeille (numéro deux à Paris derrière M. Bayou), Hella Kribi (Essonne), Annie Lahner (Val-de-Marne) et Jacques Huleux (Seine-et-Marne).
Lundi sur LCP, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, avait fustigé ceux qui disent "oui au rassemblement mais à condition que ce soit derrière" eux.
"Ce serait assez logique de dire: en Ile-de-France, prenons Audrey Pulvar (comme tête d'une liste de rassemblement) parce qu'elle est la mieux placée pour l'emporter", a-t-il affirmé.
npk/pab/or
Présidentielle 2007: Takieddine assure à nouveau que Sarkozy a été financé par les Libyens #
Ziad Takieddine, versatile intermédiaire qui avait retiré en novembre ses accusations contre Nicolas Sarkozy sur un présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, a de nouveau incriminé l'ancien président le 14 janvier devant les juges qui enquêtent sur ces soupçons.
"Je ne suis pas pour l'absolution de Nicolas Sarkozy. Je suis son pire ennemi (...). Je ne peux pas confirmer qu'il n'y a pas eu de financement. Cela a pu être fait par d'autres moyens que par moi, ce qui est certainement le cas", a assuré l'homme d'affaires devant les juges français, lors d'un interrogatoire dont l'AFP a eu connaissance mardi.
Ceux-ci se sont rendus à Beyrouth où le septuagénaire franco-libanais s'est enfui l'été dernier, après sa condamnation en juin dans le volet financier de l'affaire Karachi.
L'audition avait notamment pour but d'éclaircir les raisons pour lesquelles l'ancien intermédiaire, mis en examen dans cette enquête confiée à des juges depuis 2013, avait déclaré dans des interviews diffusées le 11 novembre par Paris Match et BFM TV : "M. Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais".
L'ex-chef de l'État, mis en examen dans ce dossier depuis mars 2018 pour "recel de détournement de fonds publics", "corruption passive" et "financement illégal de campagne électorale", et depuis mi-octobre pour "association de malfaiteurs", avait triomphé: "La vérité éclate enfin".
Mais la volte-face a été de courte durée: tout en confirmant le verbatim issu des rushs des vidéos, M. Takieddine a prétendu en janvier devant les magistrats que ses propos de novembre avaient été "déformés" par Paris Match...
M. Takieddine est revenu à sa version, exprimée de longue date hormis en novembre, selon laquelle la campagne présidentielle 2007 de M. Sarkozy avait reçu l'apport de fonds libyens.
Il a aussi assuré, dans des explications confuses, pouvoir "livrer dans les 15 jours" un document original "compromettant l'équipe Sarkozy dans sa totalité" et qui mentionnerait une somme de "25 millions" d'euros, différent du "document libyen" révélé en 2012 par Mediapart, devenu un élément à charge de l'enquête.
Mais l'intermédiaire insiste sur un point : lui n'y est pour rien. L'ex-chef de l'État "n'a rien touché venant de moi" ou "par mon intermédiaire".
L'avocate de M. Takieddine, Me Elise Arfi, n'a pas souhaité commenter. L'entourage de l'ancien président, qui conteste les faits, n'avait pas répondu à l'AFP mardi en milieu d'après-midi.
Dans son interrogatoire, l'homme change de version sur un autre point, reconnaissant que ni Serge Tournaire, ni Renaud Van Ruymbeke, anciens juges d'instruction chargés du dossier, ne lui "ont demandé d'incriminer Nicolas Sarkozy ou qui que ce soit" dans l'affaire libyenne en échange d'une supposée mansuétude dans le dossier Karachi, contrairement à ce qu'il avait affirmé à l'automne.
C'est d'ailleurs Ziad Takieddine qui a proposé un "deal"aux juges Aude Buresi et Marc Sommerer, désormais chargés du dossier: qu'ils fassent lever un mandat d'arrêt le visant. Le tribunal correctionnel de Paris a délivré un mandat d'arrêt en juin après sa condamnation dans l'affaire Karachi.
L'intermédiaire confirme en revanche sa nouvelle version sur les cinq millions d'euros libyens, qu'il prétendait jusqu'à l'interview de l'automne avoir apportés à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy en 2006 et 2007 pour le financement de la présidentielle.
Ce seraient en réalité cinq millions de dollars, uniquement versés à Claude Guéant, en 2005, et destinés exclusivement à un contrat pour "l'entraînement des forces de sécurité libyenne", "le contrat Amesys".
L'homme est connu pour sa versatilité, y compris par les magistrats, qui se sont ainsi demandé au cours de l'audition si M. Takieddine ne cherchait pas "uniquement" à "ôter définitivement tout crédit" à ses affirmations, "quelles qu'elles soient".
"Ziad Takieddine prétend depuis 2012 fournir des preuves : il n'en a jamais fourni, ni en 2012, ni après son audition du 14 janvier 2021. Personne de bonne foi ne peut accorder le moindre crédit à un tel individu", a balayé Me Philippe Bouchez El Ghozi, avocat de Claude Guéant.
En novembre, le procureur national financier Jean-François Bohnert avait affirmé que les charges contre Nicolas Sarkozy "ne se limitent pas aux déclarations" fluctuantes de Takieddine.
bl-edy-gd/mk/pga/swi
Présidentielle 2007: Takieddine assure à nouveau que Sarkozy a été financé par les Libyens, sans son intermédiaire #
Le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine, qui avait retiré en novembre ses accusations contre Nicolas Sarkozy sur un présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, a de nouveau incriminé l'ancien président lors d'un interrogatoire en janvier dont l'AFP a eu connaissance mardi.
"Je ne peux pas confirmer qu'il n'y a pas eu de financement. Cela a pu être fait par d'autres moyens que par moi, ce qui est certainement le cas", a assuré en effet l'homme d'affaires franco-libanais devant les juges français venus l'entendre à Beyrouth le 14 janvier.
L'audition s'est déroulée au Liban, où M. Takieddine, 70 ans, s'est enfui l'été dernier après avoir été condamné en juin en France dans le volet financier de l'affaire Karachi.
Elle avait notamment pour but d'éclaircir les raisons pour lesquelles l'homme d'affaires, mis en examen dans cette enquête, avait déclaré dans des entretiens diffusés le 11 novembre par Paris-Match et BFMTV: "M. Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais".
L'ex-chef de l'Etat, mis en examen dans ce dossier en mars 2018 pour "recel de détournement de fonds publics", "corruption passive" et "financement illégal de campagne électorale", puis à la mi-octobre dernier pour "association de malfaiteurs", avait triomphé: "La vérité éclate enfin".
Mais la volte-face a été de courte durée: tout en confirmant le verbatim issu des rushes des vidéos, M. Takieddine a prétendu en janvier devant les magistrats que ses propos de novembre avaient été "déformés" par Paris-Match...
Connu pour sa versatilité, M. Takieddine a également répété sa conviction que la campagne présidentielle 2007 de M. Sarkozy avait reçu l'apport de fonds libyens.
Il a aussi assuré, dans des explications confuses, pouvoir "livrer dans les 15 jours" un document original "compromettant l'équipe Sarkozy dans sa totalité" et qui mentionnerait une somme de "25 millions" d'euros, différent du "document libyen" publié en 2012 par Mediapart et devenu un élément à charge de l'enquête.
Mais l'intermédiaire a insisté sur un point: lui n'y est pour rien. L'ex-chef de l'État "n'a rien touché venant de moi" ou "par mon intermédiaire", a-t-il insisté.
Contacté par l'AFP, l'entourage de Nicolas Sarkozy n'avait pas répondu mardi en milieu de journée.
bl-edy-gd/mk/pa/swi
Auvergne-Rhône-Alpes: la candidate Verte refuse de se ranger derrière Najat Vallaud-Belkacem #
La tête de liste EELV pour les prochaines régionales en Auvergne-Rhône-Alpes Fabienne Grébert "ne voit pas de raison" de se ranger derrière la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, qui vient d'officialiser sa candidature.
"Pourquoi devrais-je me ranger derrière Najat Vallaud-Belkacem?", s'est interrogée Mme Grébert devant la presse mardi en marge de la présentation d'un projet de plan d'urgence pour la jeunesse de la région.
"Est-ce que la notoriété d'un candidat ou d'une candidate suffit à se ranger derrière lui ? Nous ne sommes pas dans la politique spectacle", a-t-elle martelé.
L'ancienne ministre socialiste, qui a officialisé samedi sa candidature à la présidence de la région dirigée depuis 2016 par Laurent Wauquiez (LR), ambitionnait de faire de ces régionales "le laboratoire de l'union de la gauche", mais les discussions avec les écologistes n'ont pas abouti en vue du premier tour.
Les écologistes d'Auvergne-Rhône-Alpes ont récemment proposé que Mme Vallaud-Belkacem soit tête de liste d'une gauche rassemblée sur la métropole de Lyon, mais les Verts tiennent à ce qu'au niveau régional ce rassemblement se fasse derrière Fabienne Grébert, leur candidate investie.
De son côté, le PS s'est dit prêt à se ranger derrière une tête de liste écologiste, mais à condition de peser d'un poids suffisant dans le futur exécutif. Sans résultat pour l'heure.
L'électorat de gauche sera convoité par une troisième liste, le Parti communiste et la France insoumise partant pour l'heure de leur côté à la bataille.
À défaut de s'entendre avec EELV, le PS a scellé un accord avec Cap21 et l'Alliance écologiste indépendante (AEI) pour le premier tour du scrutin en Auvergne-Rhône-Alpes, alors que ces mouvements font cause commune avec EELV dans d'autres régions, comme en Nouvelle-Aquitaine par exemple.
Delphine Batho, présidente de Génération Ecologie, est en revanche venue soutenir Fabienne Grébert fin février à Lyon, et l'ex-ministre Benoit Hamon (Génération.s.) lui a emboité le pas cette semaine.
"J'ai été celle qui a ouvert la porte à des discussions au mois de décembre. La porte est toujours ouverte; nos propositions de programme sont sur la table, libre aux autres acteurs de nous rejoindre et de nous soumettre leurs propositions", a affirmé Mme Grébert.
Dans la presse régionale samedi, la candidate PS avait aussi laissé la porte ouverte à un rassemblement "avant le premier tour". Sinon, "il y aura toujours le soir du premier tour", avait-elle ajouté.
En vue des régionales, la gauche est parvenue dans les Hauts-de-France à sceller un accord comprenant écologistes, socialistes, communistes et la France insoumise, mais cette alliance demeure une exception à l'échelle nationale.
Lundi, LFI a dénoncé le "sectarisme" et la "volonté de dominer" de la part d'EELV dans le Grand Est, après le refus des Verts d'ouvrir des discussions pour une liste de rassemblement.
ag/fga/nm
2022: Jean Lassalle candidat à la présidentielle #
L'iconoclaste député béarnais Jean Lassalle a annoncé mardi être à nouveau candidat à la présidentielle en 2022, avec l'intention, s'il réunit les parrainages nécessaires, d'incarner "la joie" malgré la crise.
A la tête de son mouvement baptisé "Résistons", il s'était déjà présenté en 2017, récoltant 1,21% des voix.
Avec des crises comme celle du Covid-19, "le ciel s'assombrit, tout n'est que tristesse, stress, angoisse. Souvent, ça débouche sur des rivières de sang qui emportent nos jeunes". Face à cela, "nous devons être porteurs de joie, toucher au coeur des gens qui sont totalement hagards, comme après le passage d'un tsunami", estime auprès de l'AFP le député des Pyrénées-Atlantiques, confirmant sa candidature annoncée par LCI.
"Pour moi, la politique est un art. Malheureusement il n'y a plus tellement d'artistes", poursuit l'ancien berger, âgé de 65 ans.
"Il faut parler aux gens à hauteur d'homme, que ce soit l'heure d'un nouveau printemps basé sur une joie: ces grands moments de joie qu'on retrouve en 98 quand on est champions du monde, qu'on retrouve à la Libération, et qui permettent de rouvrir toutes les portes archi verrouillées", ajoute-t-il.
Celui qui avait arboré un gilet jaune dans l'hémicycle en novembre 2018 pour soutenir le mouvement du même nom espère que certains d'entre eux "voteront" pour lui: "j'en serais très honoré, car ils sont la dernière inspiration révolutionnaire d'un pays très révolutionnaire".
Pour récolter les 500 parrainages de maires nécessaires, "je sais que ce sera difficile, mais j'y étais arrivé la dernière fois", relève le député du groupe Libertés et Territoires.
Durant la campagne 2017, il s'était notamment illustré par ses déclarations surprenantes, parfois difficilement compréhensibles.
L'ancien élu du MoDem avait par exemple affirmé qu'il ne craignait ni le président américain de l'époque Donald Trump, ni son homologue russe Vladimir Poutine car il avait "eu affaire aux ours et aux loups" dans ses montagnes pyrénéennes.
En 2017, après la présidentielle, le député avait par ailleurs fait l'objet d'accusations de sexisme et d'agression sexuelle qu'il récuse catégoriquement. "Je n'ai aucun problème ni avec les femmes, ni avec les hommes d'ailleurs. Je crois que j'ai une attitude normale", a-t-il répété mardi à l'AFP.
adc/reb/el/bow
Face au Covid, Macron met à jour son logiciel en vue de 2022 #
Des accents libéraux du début au "quoi qu'il en coûte", la crise du Covid a bouleversé le quinquennat Emmanuel Macron, qui doit, en vue de 2022, concilier ses nouvelles orientations et ses promesses réformatrices initiales.
Comme un virus dans le logiciel: un an après avoir ordonné un confinement historique du territoire, le chef de l'Etat a dû infléchir en profondeur son agenda politique. Peut-être une chance de se "réinventer" pour celui qui n'a jamais su réellement convaincre l'opinion de sa capacité à "protéger" autant que "libérer", selon le mantra de sa campagne de 2017.
Voilà les mannes de l'Etat-providence réhabilitées par un président qui avait professé la rigueur budgétaire à son arrivée à l'Elysée, tout en enclenchant des mesures polémiques (réforme de l'ISF, baisse annoncée des aides au logement) qui avaient encodé le quinquennat à droite.
Mais "la perception de Macron +président des riches+ s'est écroulée" à la faveur de la crise, assure un de ses proches. "Et c'est le 'quoi qu'il en coûte' qui a changé ça", veut croire le même, en référence aux dizaines de milliards d'aides en tout genre injectés pour circonscrire les dégâts économiques et sociaux de la crise.
Désormais au volant d'un plan de relance de 100 milliards, observant du coin de l'oeil le compteur de la dette défiler à grande vitesse, M. Macron s'est également mué en chantre de la souveraineté nationale - et plus seulement européenne comme il le vantait jusqu'ici.
Une manière de renouer avec ses premières amours politiques, pour celui qui vota en 2002 pour le souverainiste de gauche Jean-Pierre Chevènement et a affirmé dans L'Express à Noël que les Français avaient la "volonté farouche, absolue" de "reprendre le contrôle (...) de la France comme nation".
Masques, vaccins, médicaments... La crise a effectivement projeté une lumière crue sur la dépendance de la France, une faille que M. Macron ne compte pas laisser à ses concurrents en vue de la prochaine élection présidentielle.
"La crise a ramené le collectif sur le dessus de la pile", analyse le patron de La République en marche Stanislas Guerini.
"En 2017, la volonté était de donner à chacun les moyens de réussir sa vie", en se focalisant sur l'émancipation individuelle. "Aujourd'hui, la dynamique c'est de prendre en main notre destin collectif et dire où l'on va en tant que nation", poursuit-il.
À un an d'une nouvelle échéance présidentielle, comment M. Macron va-t-il articuler ce nouvel +en même temps+ pour tenir tous les bouts de son électorat, alliant par exemple largesses et sérieux budgétaires, et ce sans choc fiscal ?
"Il y a un discours de raison à porter. Si on n'avait pas fait des efforts ces trois dernières années, on n'aurait pas pu s'endetter par tonneaux", avance ainsi le député LREM Roland Lescure, président de la Commission des affaires économiques, tout en appelant à "un certain nombre de règles, de la discipline sur les dépenses de fonctionnement dans le quinquennat suivant".
Élu en 2017 sur une promesse de transformation, M. Macron doit aussi trouver un débouché pour ses grandes réformes (retraites, dépendance, assurance chômage) suspendues ou rabotées par la crise du Covid et dont on ne sait si elles seront ranimées avant 2022.
La question se pose aussi de la place de l'Europe dans son discours. Marqueur fort de sa campagne 2017, la coopération européenne a montré autant de forces pour établir un plan de relance commun que de limites sur la vaccination. En ce sens, peut-il réellement compter sur la présidence française de l'UE à partir du 1er janvier 2022 pour insuffler une dynamique à sa campagne ?
Enfin, reste la dimension régalienne, sur laquelle M. Macron peine à être identifié. Un créneau toujours préempté par la droite ou l'extrême droite et pour lequel l'entourage du chef de l'Etat prône "un ressaisissement" à venir, en s'appuyant sur les textes sécuritaires de 2021 qui devraient imprégner l'opinion.
jmt/cs/shu
Bygmalion: la droite veut tourner la page des déchirements fratricides #
Déterminée à tourner la page, la droite attend avec fatalisme l'ouverture du procès Bygmalion, qui risque de remettre en lumière des déchirements fratricides dont elle paie encore le prix.
Nicolas Sarkozy doit être jugé à nouveau à partir de mercredi à Paris pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. Le procès a toutefois de fortes chances d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne.
C'est Jérôme Lavrilleux qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Une affaire qui avait, au fil des révélations, entraîné des déflagrations en chaîne au sein de la droite, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé, ancien patron de l'UMP, se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Le procès risque-t-il de rallumer les vieilles rancoeurs ?
"Certains vont peut être vouloir utiliser cette opportunité pour ressasser", soupire une élue. "Ca ne doit pas retenir plus que cela l'attention".
"Personne ne bouge, personne n'a envie de se prendre une balle gratuite", ajoute une autre, en soulignant que "toute une génération est assez liée dans cette histoire".
Mais cette génération n'est plus au premier plan depuis son échec aux élections présidentielles de 2012 et 2017 -- cette dernière ayant été la première de la Ve République où la droite, emmenée par François Fillon, était absente du second tour.
Nicolas Sarkozy, qui faisait pour certains figure de recours pour la présidentielle de 2022, vient d'être condamné à trois ans de prison (dont un ferme) dans l'affaire des "écoutes".
Jérôme Lavrilleux, le premier à lever le voile, a ouvert des gîtes dans le Périgord.
Quant à Jean-François Copé, qui a bénéficié d'un non-lieu, il a quitté l'Assemblée nationale, ne gardant que son mandat de maire de Meaux.
Redoute-t-il un grand déballage? "On a un peu fait le tour du truc. La droite ces dix dernières années, c'est quand même la chronique d'un effondrement général", dit-il.
L'ancien ministre a toutefois prévenu, selon L'Opinion, qu'il poursuivrait en diffamation quiconque le mettrait en cause. "Un warning amical", explique-t-il à l'AFP, "comme il m'est revenu aux oreilles, avant le procès, que certains entourages avaient des velléités de continuer à mal se comporter".
Chargé de l'organisation d'une grande parti des meetings, Frank Attal, un des responsables d'une filiale de Bygmalion, a fait citer l'ancien patron de l'UMP à la barre: "j'ai besoin de comprendre comment un président de parti peut ne pas être au courant d'un montage de ce niveau-là", a affirmé à France Télévisions M. Attal, l'un des accusés au procès.
A force de déchirements et de contre-attaques, cette affaire était "devenue un poison violent où chacun essaie d'instiller la drogue mortelle à d'autres", soupire l'actuelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot, à l'époque ministre des Solidarités de Nicolas Sarkozy, dans un documentaire diffusé par France 2.
La droite, affaiblie par ces affaires, sonnée par plusieurs revers électoraux, tente aujourd'hui de se reconstruire, consciente du risque d'être laminée si elle échoue de nouveau à la présidentielle.
"Je suis de la nouvelle génération de politiques à droite. On est beaucoup de femmes et d'hommes qui n'ont jamais été en responsabilité au pouvoir. Et on a envie de tourner cette page des affaires", affirmait le patron des députés Damien Abad début mars, en espérant que le procès ne verrait pas les vieilles rancoeurs ressortir.
"Beaucoup de temps est passé depuis. Je vois pas ma famille politique étaler au grand jour des règlements de compte. Je pense qu'il faut de la sérénité, de la sobriété, qu'il faut respecter les institutions de notre pays. Il faut que tout le monde garde la tête froide", ajoutait-t-il.
cg/jk/caz
Régionales: LFI dénonce la "sectarisme" d'EELV dans le Grand Est #
LFI a dénoncé lundi le "sectarisme" et la "volonté de dominer" de la part d'EELV dans le Grand Est, après le refus des Verts d'ouvrir des discussions en vue de la composition d'une liste de rassemblement pour les régionales.
"Comme partout, EELV fixe un préalable: le ralliement de tous à sa tête de liste", regrettent les insoumis dans un communiqué, au lendemain d'un vote des adhérents du pôle écologiste, appelés à se prononcer sur l'ouverture de discussion pour une liste commune de la gauche.
Un appel pour ouvrir de telles discussions avait été lancé par trois personnalités, la députée LFI Caroline Fiat, la conseillère régionale PS Pernelle Richardot et l'ancienne ministre ex-PS Aurélie Filippetti. Malgré une large majorité de réponses positives (71% selon LFI), EELV refuse d'ouvrir les discussions.
"Nous appelons EELV à revenir à la raison et à faire passer l'intérêt des habitants du Grand Est avant sa volonté de dominer", écrivent Martine Billard et Paul Vannier, responsables de l'espace élections de La France insoumise.
Concernant par ailleurs la Normandie, Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a apporté lundi dans un autre communiqué son "soutien" au député communiste Sébastien Jumel, candidat pour conduire une liste de rassemblement de gauche et écologiste.
Pierre Lacaze, chargé des élections au PCF, a précisé à l'AFP que M. Jumel avait déclaré officiellement sa candidature lundi mais que LFI le soutenait depuis "trois semaines". "Des discussions se déroulent également avec le PS et EELV", a-t-il ajouté.
npk/grd/caz
2022: LFI organise une "votation citoyenne sur l'eau" #
La France insoumise (LFI) organisera du 22 mars au 13 avril une "votation citoyenne sur l'eau", "pour défendre l'eau en tant que "bien commun qui ne peut être marchandisé au profit des multinationales", a-t-elle annoncé lundi.
"Le résultat de cette votation n'aura pas de valeur juridique mais permettra d'accroître le rapport de forces avec les multinationales" de l'eau, a affirmé la députée Mathilde Panot, présidente de la "commission d'enquête parlementaire sur la mainmise des intérêts privés sur la ressource en eau et ses conséquences", lors d'une conférence de presse.
La votation, co-organisée par LFI et plusieurs autres partis (Génération.s, Ensemble, Nouvelle Donne, Gauche démocratique et sociale) et associations (PEPS, Réseau Homme et nature...) se déroulera sur le site dédié www.eau.vote. Des points de votation seront également installés dans différents endroits.
Les votants répondront à la question: "Etes-vous favorable à l'inscription dans la Constitution française du droit à l'eau et à l'assainissement, à protéger l'eau et à interdire son accaparement par les multinationales?".
Dans le deuxième cahier de "L'avenir en commun", programme présidentiel de son candidat Jean-Luc Mélenchon, publié début mars et consacré à la planification écologique, LFI affirme qu'"il est temps de considérer l'eau comme un bien commun".
"Sa gestion doit être publique et collective", ajoute ce parti, déplorant que l'eau fasse au contraire "l'objet d'une appropriation privée par une poignée de multinationales".
"L'eau est désormais introduite à la bourse de New York. Alors que le droit à l'eau n'est toujours pas reconnue en Europe, le risque que des financiers spéculent sur la valeur de l'eau et des écosystèmes est de plus en plus grand", ajoutent-ils.
Si elle arrive au pouvoir, LFI envisage, outre d'"inscrire l'eau comme bien commun ainsi que la protection de l'ensemble de son cycle dans la Constitution", de "créer un ministère ou un commissariat à l'eau", ainsi qu'une "fonction publique de l'eau, rassemblant l'ensemble des métiers de l'eau".
npk/grd/rhl
Régionales: Hamon propose le rassemblement de toute la gauche derrière Bayou en IDF #
Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à l'élection présidentielle, propose au PS et à LFI d'ouvrir des "discussions" pour les régionales en Ile-de-France en vue d'un rassemblement dès le premier tour derrière Julien Bayou, tête de liste des écologistes, a-t-il indiqué lundi à l'AFP.
"J'engage à l'unité" de la gauche pour ces régionales, avait-il préalablement affirmé sur Public Sénat. Fondateur de Générations, M. Hamon a lui-même rejoint M. Bayou, secrétaire national d'EELV, pour le scrutin de juin.
"Je propose, sur le modèle de ce qui a marché dans les Hauts-de-France, que s'ouvrent des discussions avec Audrey Pulvar (tête de liste en IdF soutenue par le PS) et Clémentine Autain (tête de liste LFI). Bayou est celui qui propose le rassemblement le plus large", a-t-il insisté, en rappelant que six formations de gauche avaient déjà rejoint EELV (Générations, Génération Ecologie ou Cap21).
"Je vais laisser les états-majors le temps d'apprécier ma proposition. Rien ne fait obstacle à ce que la discussion ait lieu", a-t-il ajouté, relevant "la faiblesse de la gauche quand elle est divisée, sa force quand elle est unie".
Le candidat socialiste à la présidentielle de 2017 a décidé en février de figurer sur la liste écologiste de M. Bayou, en deuxième position dans les Yvelines.
"Même si j'ai beaucoup de respect pour Clémentine Autain et Audrey Pulvar, c'est Julien Bayou, qui (...) incarne le mieux le niveau d'exigence et d'urgence écologique et sociale auquel j'aspire pour notre région", affirmait-il.
Dans les Hauts-de-France, PS, PCF, LFI et Génération.s ont tous rejoint la liste menée par l'eurodéputée écologiste Karima Delli, pour tenter d'arracher la région au président sortant Xavier Bertrand (ex-LR).
npk/jk/dch
Affaire Bygmalion: Nicolas Sarkozy à nouveau devant les juges #
Quinze jours après avoir été condamné dans l'affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy est jugé à nouveau à partir de mercredi à Paris, cette fois pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, dans le dossier Bygmalion.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy a été le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme: trois ans dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.
Dans l'affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Il est soupçonné d'avoir laissé filer ses comptes de campagnes au-delà de leur plafond légal malgré les avertissements des experts-comptables.
Même s'il "ne se dérobera pas", M. Sarkozy a fait savoir qu'il n'assisterait qu'aux audiences le concernant.
Mais le procès, prévu jusqu'au 15 avril, a de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy.
C'est Jérôme Lavrilleux qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le tribunal examinera, dès l'ouverture de l'audience mercredi à 13H30, la demande de renvoi de M. Lavrilleux, à laquelle s'associent tous les avocats de la défense. Le parquet ne devrait pas s'y opposer.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Au total, 14 personnes doivent être jugées. Il s'agit d'anciens cadres de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, devenue Les Républicains, partie civile au procès), des responsables de la campagne de 2012 et des dirigeants de Bygmalion, la société d'événementiel chargée d'organiser les meetings du candidat Sarkozy via sa filiale Event & Cie.
Ils comparaissent pour faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie et financement illégal de campagne électorale, et complicité ou recel de ces délits.
Selon l'accusation, l'ancien président "a incontestablement bénéficié" du système de fausses factures, qui lui a permis de disposer pour la campagne de moyens "bien supérieurs à ce que la loi autorisait".
L'enquête n'a toutefois pas établi que le chef de l'Etat avait décidé de la mise en place du système, ni qu'il y avait participé ou même en avait été informé.
Il est reproché au candidat Sarkozy de ne pas avoir tenu compte de deux alertes alarmantes des experts-comptables pendant sa campagne, en mars et avril 2012.
Jean-François Copé, ancien patron de l'UMP et actuel maire de Meaux, a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire. Il sera entendu comme témoin pendant le procès et "répondra à l'ensemble des questions", a-t-il fait savoir par la voix de son avocat, Hervé Temime. "Je poursuivrai immédiatement en diffamation quiconque au sein du parti me mettra en cause", a averti M. Copé dans L'Opinion.
Les proches de Jean-François Copé n'ont toujours pas digéré un long article du Point, publié en février 2014, qui accusait l'ex-secrétaire général de l'UMP d'"avoir organisé un détournement de fond à son profit" au détriment du parti, grâce à la "puissante machine de guerre" qu'était Bygmalion. M. Copé a obtenu la condamnation du magazine pour cet article et ses partisans voient toujours la main des sarkozystes dans les "révélations" du journal.
Toujours proche de M. Copé, Jérôme Lavrilleux est aujourd'hui retiré de la politique - il gère des gîtes en Dordogne.
Également sur le banc des prévenus, Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a assuré dans l'émission "Complément d'enquête" sur France 2 avoir directement prévenu l'ex-candidat sur les dépassements des frais. "Je lui ai indiqué la nécessité de faire des économies dans la campagne, de réduire un certain nombre de postes de dépense", a-t-il dit.
Au total, selon l'accusation, les dépenses de la campagne du candidat Sarkozy se sont élevées à "au moins 42,8 millions d'euros", bien au-delà du plafond légal autorisé. En 2012, ce plafond était de 16,8 millions d'euros pour le premier tour et de 22,5 millions d'euros pour le second.
En juillet 2013, le Conseil constitutionnel, présidé alors par Jean-Louis Debré, avait rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, en estimant qu'ils avaient dépassé le plafond autorisé de plus de 300.000 euros.
aje-mdh/lbx/dlm
France: avec l'affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy à nouveau devant les juges #
Quinze jours après avoir été condamné dans l'affaire dite "des écoutes", l'ancien président français Nicolas Sarkozy, est jugé à nouveau à partir de mercredi à Paris, cette fois pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, dans le dossier Bygmalion.
Vu par certains à droite comme un possible candidat pour la présidentielle de 2022, Nicolas Sarkozy a été le 1er mars le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme: trois ans dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.
Dans l'affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Il est soupçonné d'avoir laissé filer ses comptes de campagnes au-delà de leur plafond légal malgré les avertissements des experts-comptables.
Un an avant la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, retiré de la politique depuis 2016, reste très populaire et très écouté à droite, où aucune figure ne s'impose pour représenter le parti conservateur Les républicains au scrutin.
Le procès, prévu jusqu'au 15 avril, a toutefois de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy.
C'est Jérôme Lavrilleux qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le tribunal examinera, dès l'ouverture de l'audience mercredi à 13H30, la demande de renvoi de M. Lavrilleux, à laquelle s'associent tous les avocats de la défense. Le parquet ne devrait pas s'y opposer.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française: le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé, ex-patron de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, droite), se rejettent mutuellement la responsabilité de la fraude.
Au total, 14 personnes doivent être jugées: d'anciens cadres de l'UMP (devenue Les Républicains, partie civile au procès), des responsables de la campagne de 2012 et des dirigeants de Bygmalion, la société d'événementiel chargée d'organiser les meetings du candidat Sarkozy via sa filiale Event & Cie.
Ils comparaissent pour faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie et financement illégal de campagne électorale, et complicité ou recel de ces délits.
Selon l'accusation, l'ancien président "a incontestablement bénéficié" du système de fausses factures, qui lui a permis de disposer pour la campagne de moyens "bien supérieurs à ce que la loi autorisait".
L'enquête n'a toutefois pas établi que l'ex-chef de l'Etat avait décidé de la mise en place du système, ni qu'il y avait participé ou même en avait été informé.
Il est reproché au candidat Sarkozy de ne pas avoir tenu compte de deux alertes alarmantes des experts-comptables pendant sa campagne, en mars et avril 2012.
Jean-François Copé, actuel maire de Meaux, a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire.
Au total, selon l'accusation, les dépenses de la campagne du candidat Sarkozy se sont élevées à "au moins 42,8 millions d'euros", au-delà du plafond légal autorisé.
M. Sarkozy a fait appel de sa condamnation début mars à un an de prison ferme dans l'affaire dite des "écoutes", n'excluant pas d'aller devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) s'il n'obtenait pas gain de cause.
"J'ai ressenti l'injustice profonde, choquante, des procédures lancées contre moi depuis dix ans", a affirmé l'ex-président, qui est poursuivi dans de nombreux dossiers et a bénéficié d'un non-lieu pour certains.
Parlant d'"acharnement judiciaire", la droite a mis en cause le fonctionnement de la justice et notamment le Parquet national financier qu'elle accuse d'avoir joué un rôle politique dans ce dossier.
Quelques mois avant l'élection présidentielle de 2017, ce parquet créé en 2013 avait ouvert une enquête sur des emplois fictifs de l'épouse du candidat conservateur François Fillon, qui a fait voler en éclats sa campagne. Il a été depuis condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour détournement de fonds publics dans cette affaire.
aje-mdh/lbx/dlm/cac
Présidentielle 2022: LFI est "prêt à s'entendre avec tout le monde", assure Mélenchon #
Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI, a expliqué lundi que son mouvement était "prêt" à une candidature commune avec le reste de la gauche et les écologistes pour la présidentielle de 2022 s'ils s'accordent tous sur un programme.
Prenant l'exemple de la région Hauts-de-France pour les régionales de juin, où une alliance Verts-PCF-LFI-PS derrière l'écologiste Karima Delli a été scellée, il a expliqué sur France Inter que cela a été "rendu possible" car "nous sommes d'accord sur le programme".
Donc "si nous sommes d'accord sur le programme pour l'élection présidentielle, nous sommes prêts à nous entendre avec tout le monde", a-t-il assuré.
Interrogé sur les dissensions sur le fond, à l'échelle nationale, entre LFI et la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo ou l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, possibles candidats à la présidentielle, M. Mélenchon a estimé que celles-ci ne figurent "pas dans un programme - ils n'en ont pas -, pas dans un texte - il n'y en a pas". "Ils ne supportent pas un seul instant d'imaginer que je sois en état de présider l'Etat et ce pays", en a-t-il déduit.
Mais face à ceux qui l'accusent de vouloir faire cavalier seul et être candidat quoi qu'il arrive, il a assuré n'avoir "jamais cru être un homme providentiel".
"J'ai toujours dit que je ne veux pas être Jean-Luc Mélenchon, je veux être le programme L'avenir en commun, je suis d'abord un programme et c'est seulement le programme qui créera un enthousiasme", a-t-il défendu.
"Si vous croyez qu'il suffit de mettre vos chers sigles côte à côte en faisant une jolie guirlande avec des phi (lettre grecque emblème de LFI°, des tournesols (pour les écologistes), des faucilles et des marteaux (pour le PCF), ça ne suffira pas: nous devons entraîner, convaincre, donner un grand idéal", a-t-il plaidé.
Il a ainsi critiqué les écologistes qui, pour les élections régionales, croient avoir "13 hommes providentiels": "Dans toutes les régions du pays, ils refusent une discussion nationale pour les régionales et (...) nous disent : +nous voulons faire une liste mais c'est nous la tête de liste+", tandis que LFI, "d'accord pour ne pas avoir la tête de liste", est "le seul" mouvement à vouloir "partout faire des listes d'union".
ggy/el/tes
Nicolas Sarkozy, ancien président rattrapé par les affaires judiciaires #
L'ancien président Nicolas Sarkozy, qui doit comparaître à partir de mercredi pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, deux semaines après avoir été condamné à une peine de prison ferme dans l'affaire dite des "écoutes", vit sa retraite politique sous pression judiciaire.
Nicolas Sarkozy a été condamné le 1er mars 2021 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.
Il a été reconnu coupable d'avoir tenté, avec son avocat Thierry Herzog, d'obtenir d'un haut magistrat, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret dans une procédure judiciaire. En échange: la promesse d'un soutien pour un poste à Monaco.
Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont été condamnés à la même peine, avec en sus cinq ans d'interdiction professionnelle pour le premier. Les trois prévenus ont fait appel.
Nicolas Sarkozy doit être jugé à partir de mercredi à Paris, pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dans le cadre de l'affaire Bygmalion.
Il n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures au coeur de la fraude mais pour avoir dépassé le seuil légal de dépenses électorales de plus de 20 millions d'euros.
Au-delà de l'ex-chef de l'Etat, le juge d'instruction Serge Tournaire a ordonné en 2017 le renvoi en correctionnelle de treize autres personnes.
Leurs différents recours ont été rejetés par la cour d'appel en 2018, puis par le Conseil constitutionnel et la Cour de cassation en 2019.
Des juges enquêtent depuis 2013 sur des accusations de financements libyens de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007, formulées par l'intermédiaire Ziad Takieddine et d'anciens dignitaires libyens.
Le 11 novembre 2020, dans une spectaculaire volte-face, M. Takieddine est revenu sur ses accusations. Le parquet national financier (PNF) a rétorqué que les charges contre l'ancien président "ne se limitent pas aux déclarations" de l'intermédiaire.
L'ancien locataire de l'Elysée a été mis en examen le 21 mars 2018 pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, puis le 12 octobre 2020 pour association de malfaiteurs.
Parmi les autres mis en examen figurent l'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, l'ancien trésorier de la campagne Eric Woerth et l'ancien ministre Brice Hortefeux.
Le PNF a confirmé le 15 janvier 2021 avoir ouvert une enquête pour trafic d'influence et blanchiment de crime ou délit visant des activités de conseil de M. Sarkozy en Russie.
Selon Mediapart, cette enquête a été ouverte à l'été 2020. Elle vise à déterminer si l'ancien chef de l'Etat "se serait adonné à des activités de lobbying potentiellement délictuelles" pour le compte d'oligarques russes.
L'ex-président a bénéficié d'un non-lieu dans plusieurs dossiers: ses voyages en jet privé facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit ; ses pénalités réglées par l'UMP pour le dépassement des dépenses de campagne en 2012 ou encore l'affaire des dons octroyés à l'UMP par la richissime héritière du groupe L'Oréal Liliane Bettencourt (décédée en 2017).
Dans l'affaire des sondages surfacturés commandés par l'Elysée, Claude Guéant et d'ex-proches de Nicolas Sarkozy doivent être jugés en correctionnelle, l'ancien président étant couvert par son immunité présidentielle.
doc-paj/ber/alv/it/cb
Affaire Bygmalion: Nicolas Sarkozy à nouveau devant les juges #
Quinze jours après avoir été condamné dans l'affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy est jugé à nouveau à partir de mercredi à Paris, cette fois pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, dans le dossier Bygmalion.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy a été le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme: trois ans dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.
Dans l'affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Il est soupçonné d'avoir laissé filer ses comptes de campagnes au-delà de leur plafond légal malgré les avertissements des experts-comptables.
Même s'il "ne se dérobera pas", M. Sarkozy a fait savoir qu'il n'assisterait qu'aux audiences le concernant.
Mais le procès, prévu jusqu'au 15 avril, a de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy.
C'est Jérôme Lavrilleux qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le tribunal examinera, dès l'ouverture de l'audience mercredi à 13H30, la demande de renvoi de M. Lavrilleux, à laquelle s'associent tous les avocats de la défense. Le parquet ne devrait pas s'y opposer.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Au total, 14 personnes doivent être jugées. Il s'agit d'anciens cadres de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, devenue Les Républicains, partie civile au procès), des responsables de la campagne de 2012 et des dirigeants de Bygmalion, la société d'événementiel chargée d'organiser les meetings du candidat Sarkozy via sa filiale Event & Cie.
Ils comparaissent pour faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie et financement illégal de campagne électorale, et complicité ou recel de ces délits.
Selon l'accusation, l'ancien président "a incontestablement bénéficié" du système de fausses factures, qui lui a permis de disposer pour la campagne de moyens "bien supérieurs à ce que la loi autorisait".
L'enquête n'a toutefois pas établi que le chef de l'Etat avait décidé de la mise en place du système, ni qu'il y avait participé ou même en avait été informé.
Il est reproché au candidat Sarkozy de ne pas avoir tenu compte de deux alertes alarmantes des experts-comptables pendant sa campagne, en mars et avril 2012.
Jean-François Copé, ancien patron de l'UMP et actuel maire de Meaux, a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire. Il sera entendu comme témoin pendant le procès et "répondra à l'ensemble des questions", a-t-il fait savoir par la voix de son avocat, Hervé Temime. "Je poursuivrai immédiatement en diffamation quiconque au sein du parti me mettra en cause", a averti M. Copé dans L'Opinion.
Les proches de Jean-François Copé n'ont toujours pas digéré un long article du Point, publié en février 2014, qui accusait l'ex-secrétaire général de l'UMP d'"avoir organisé un détournement de fond à son profit" au détriment du parti, grâce à la "puissante machine de guerre" qu'était Bygmalion. M. Copé a obtenu la condamnation du magazine pour cet article et ses partisans voient toujours la main des sarkozystes dans les "révélations" du journal.
Toujours proche de M. Copé, Jérôme Lavrilleux est aujourd'hui retiré de la politique - il gère des gîtes en Dordogne.
Également sur le banc des prévenus, Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a assuré dans l'émission "Complément d'enquête" sur France 2 avoir directement prévenu l'ex-candidat sur les dépassements des frais. "Je lui ai indiqué la nécessité de faire des économies dans la campagne, de réduire un certain nombre de postes de dépense", a-t-il dit.
Au total, selon l'accusation, les dépenses de la campagne du candidat Sarkozy se sont élevées à "au moins 42,8 millions d'euros", bien au-delà du plafond légal autorisé. En 2012, ce plafond était de 16,8 millions d'euros pour le premier tour et de 22,5 millions d'euros pour le second.
En juillet 2013, le Conseil constitutionnel, présidé alors par Jean-Louis Debré, avait rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, en estimant qu'ils avaient dépassé le plafond autorisé de plus de 300.000 euros.
aje-mdh/lbx/dlm
Bygmalion: de la politique à l'hôtellerie, Lavrilleux tente de reconstruire sa vie #
De la politique à la gestion de gîtes, Jérôme Lavrilleux, 51 ans, ancien directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy reconverti dans l'hôtellerie, est l'un des 13 prévenus au procès de l'affaire Bygmalion, au côté de l'ex-président.
Il tente de reconstruire sa vie en faisant ce qu'il a toujours fait, dit-il: "le ménage pour les autres".
Mercredi doit s'ouvrir à Paris le procès de la tentaculaire affaire qui concerne le dépassement des comptes de campagne en 2012 de l'ancien président.
Le jeune quinquagénaire quitte donc pour quelques temps les deux gîtes cinq étoiles d'Abjat-sur-Bandiat (Dordogne), qu'il loue désormais aux amoureux du Périgord vert.
Le report du procès a toutefois été demandé car l'avocat de M. Lavrilleux a été hospitalisé pour cause de Covid. "Sans avocat, je vais à l'abattoir", lâche-t-il auprès de l'AFP
"J'assume de payer pour ce que j'ai fait, pas pour ce que je n'ai pas fait", affirme-t-il. "Je n'ai pas pris un euro, il n'y a eu aucun détournement d'argent. Ca ne fait pas de moi un ange, pas un monstre non plus. J'ai fait des choses qui n'étaient pas bien, pas des choses que j'estime immorales".
"Ma seule erreur fut de ne pas avoir dit +non+ quand on est venu me voir, en mars 2012, pour me dire: +les comptes sont dépassés, il faut que le parti (l'UMP devenue LR) paye+. J'aurais dû refuser".
Il assure n'avoir aucune "nostalgie" du passé. "Quand je fais le ménage dans mes gites, je ne me dis pas +avant, tu étais en jet privé avec Nicolas Sarkozy et Didier Barbelivien en train de chanter+"...
La vie de Jérôme Lavrilleux, du moins sa vie publique, ressemble à un roman: politique, argent, amitiés, coups bas s'y mêlent inextricablement. Son issue est encore incertaine, la justice tranchera. "Ca fait quatre ans que j'attends le procès et je sais que j'en ai encore pour trois ou quatre ans, en tenant compte d'un éventuel appel, renvoi en cassation", dit-il avec fatalisme.
L'opinion a découvert cet homme élancé au physique juvénile, accentué par de fines lunettes rectangulaires, un soir de mai 2014, en regardant BFMTV. C'est là qu'il lâche la petite bombe sur la falsification des comptes de campagne, prémices de "l'affaire Bygmalion". Les yeux embués par les larmes, Lavrilleux apparaît cassé.
"C'était mon arrêt de mort politique", dira-t-il plus tard.
Son amitié - qui perdure aujourd'hui - pour Jean-François Copé, ex-président de l'UMP, l'avait décidé à s'exprimer. Pour ne pas, dira-t-il, que celui-ci paie pour ce qu'il n'a "pas fait" et "jamais su". M. Copé est appelé au procès comme simple témoin.
Au plus fort de la bataille qui avait opposé son mentor à François Fillon pour la présidence de l'UMP, fin 2012, Lavrilleux tient une semaine entière, avec "six heures de sommeil" en tout, face aux fillonistes. Un médecin était même venu de nuit, en cachette, au siège de l'UMP, examiner l'homme terrassé par la fatigue. Au soir de la révélation du "Pénélopegate", qui devait coûter cher à Fillon en 2017, Lavrilleux enverra un SMS à Copé: "comme quoi, Dieu existe"...
Ce fils de garagiste, divorcé et sans enfants, est entré en politique par admiration pour Jacques Chirac.
Titulaire d'un simple BTS de commerce, il aime souligner qu'il n'a fait "ni l'ENA ni les grandes écoles", un peu comme le faisait Nicolas Sarkozy, qui l'a distingué de l'Ordre national du Mérite.
Avant de rejoindre Copé puis Sarkozy, M. Lavrilleux a été neuf ans directeur de cabinet à la mairie de Saint-Quentin et conseiller général. Elu au parlement européen en 2014, il siègera cinq ans comme membre du PPE (Parti populaire européen), bien qu'ayant démissionné dès 2014 de l'UMP.
L'an dernier, il a créé une petite entreprise en "conseils de communication citoyenne", la PACAP, dont il est l'unique actionnaire. Parmi ses rares "clients, figure la mairie de Rilleux-la-Pape - dont le maire, Alexandre Vincendet, est un proche de... Jean-François Copé.
npk/ib/lbx/dlm
Le financement des partis politiques et des campagnes électorales #
Au coeur du procès de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion, le financement des campagnes électorales fait l'objet de règles très strictes en France, dont un plafond de dépenses qu'il est reproché à l'ancien président d'avoir largement dépassé lors de sa tentative ratée de réélection en 2012.
Le financement des activités politiques a longtemps relevé du non-dit, de la débrouille et des arrangements avec la loi, jusqu'à ce qu'une série de scandales retentissants - dont l'affaire Urba à la fin des années 1980 - contraignent les gouvernements à y mettre un peu d'ordre.
Première d'une longue série, la loi du 11 mars 1988 pose le principe du financement public des partis représentés au Parlement, ainsi que des scrutins présidentiel et législatifs (Assemblée nationale et Sénat). Elle met aussi en place un plafonnement des dépenses de campagne et impose à tous les candidats des déclarations de patrimoine.
Celle du 15 janvier 1990 étend le financement public à toutes les élections et tous les partis et les autorise à bénéficier de fonds privés - particuliers ou entreprises - mais limités. Elle instaure aussi une Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
Depuis ces deux textes fondateurs, les modalités des dons et leur contrôle ont été amendés à plusieurs reprises. Toujours sous la pression des affaires, des lois de 2013 et 2016 ont également imposé la publicité des déclarations de patrimoine des ministres, élus et candidats.
Cet arsenal de plus en plus complet n'est toutefois pas parvenu à éviter les scandales, comme l'affaire Bygmalion ou les soupçons de financement de l'ex-Front national devenu Rassemblement national par des banques russes, ni supprimé les difficultés de financement de nombreux partis.
En arrivant en 2017 au ministère de la Justice, François Bayrou a proposé de nouvelles règles et la création d'une "banque de la démocratie". Son projet n'a pas survécu à son départ précipité de la Chancellerie quelques semaines plus tard... à cause de soupçons d'emplois fictifs visant son parti le MoDem.
Le plafond des dépenses autorisées est de 22,509 millions d'euros pour chacun des deux candidats en lice au second tour et de 16,851 millions pour chacun des autres prétendants.
Les dons et aides matérielles des personnes morales, notamment des entreprises, sont strictement interdits. Ceux des particuliers sont autorisés mais dans une stricte limite: un citoyen peut donner 4.600 euros maximum, quel que soit le nombre de candidats qu'il soutient.
En plus de ces dons, le candidat peut recourir à des fonds personnels, des aides de partis ou à des emprunts bancaires.
Les dépenses sont remboursées par l'Etat à hauteur de 47,5% du plafond pour les candidats ayant obtenu plus de 5% des voix, et de 4,75% pour les autres.
Chacun d'entre eux reçoit une avance forfaitaire à partir du moment où il a réuni les 500 parrainages requis. Tout juste adopté au Parlement, un toilettage de la loi fait passer cette avance à 200.000 euros pour 2022, contre 153.000 auparavant. Les comptes de la campagne présidentielle à venir seront aussi publiés en "open data" (libre accès en ligne), comme c'est la règle pour les autres élections.
L'Etat prend en outre en charge les frais de la campagne officielle à la télévision et à la radio, les frais d'impression et de distribution des professions de foi, les frais d'impression et d'apposition des affiches sur les panneaux officiels.
Chaque candidat doit nommer un mandataire financier, personne physique ou association, qui est "l'intermédiaire obligatoire entre le candidat" et ceux qui le financent.
Le compte de campagne recense toutes les recettes et les dépenses, présentées ensuite à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CCNCFP), composée de neuf hauts magistrats nommés pour cinq ans renouvelables par décret du Premier ministre.
Cette commission approuve ou rejette les comptes, avec des conséquences financières lourdes: un rejet prive le candidat du remboursement public. S'il est prononcé pour dépassement du plafond, il entraîne une amende équivalente à ce dépassement.
doc-pa/alv/lbx/it
Nicolas Sarkozy, ancien président rattrapé par les affaires judiciaires #
L'ancien président Nicolas Sarkozy, qui doit comparaître à partir de mercredi pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, deux semaines après avoir été condamné à de la prison ferme dans l'affaire dite des "écoutes", vit sa retraite politique sous pression judiciaire.
Nicolas Sarkozy a été condamné le 1er mars 2021 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.
Il a été reconnu coupable d'avoir tenté, avec son avocat Thierry Herzog, d'obtenir d'un haut magistrat, Gilbert Azibert, des informations couvertes par le secret dans une procédure judiciaire. En échange: la promesse d'un soutien pour un poste à Monaco.
Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont été condamnés à la même peine, avec en sus cinq ans d'interdiction professionnelle pour le premier. Les trois prévenus ont fait appel.
Nicolas Sarkozy doit être jugé à partir de mercredi à Paris, pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012, dans le cadre de l'affaire Bygmalion.
Il n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures au coeur de la fraude mais pour avoir dépassé le seuil légal de dépenses électorales de plus de 20 millions d'euros.
Au-delà de l'ex-chef de l'Etat, le juge d'instruction Serge Tournaire a ordonné en 2017 le renvoi en correctionnelle de treize autres personnes.
Leurs différents recours ont été rejetés par la cour d'appel en 2018, puis par le Conseil constitutionnel et la Cour de cassation en 2019.
Des juges enquêtent depuis 2013 sur des accusations de financement libyens de la campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007, formulées par l'intermédiaire Ziad Takieddine et d'anciens dignitaires libyens.
Le 11 novembre 2020, dans une spectaculaire volte-face, M. Takieddine est revenu sur ses accusations. Le parquet national financier (PNF) a rétorqué que les charges contre l'ancien président "ne se limitent pas aux déclarations" de ce dernier.
L'ancien locataire de l'Elysée a été mis en examen le 21 mars 2018 pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, puis le 12 octobre 2020 pour association de malfaiteurs.
Parmi les autres mis en examen figurent l'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, l'ancien trésorier de la campagne Eric Woerth et l'ancien ministre Brice Hortefeux.
Le PNF a confirmé le 15 janvier 2021 avoir ouvert une enquête pour trafic d'influence et blanchiment de crime ou délit visant des activités de conseil de M. Sarkozy en Russie.
Selon Mediapart, cette enquête a été ouverte à l'été 2020. Elle vise à déterminer si l'ancien chef de l'Etat "se serait adonné à des activités de lobbying potentiellement délictuelles" pour le compte d'oligarques russes.
L'ex-président a bénéficié d'un non-lieu dans plusieurs dossiers: ses voyages en jet privé facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit ; ses pénalités réglées par l'UMP pour le dépassement des dépenses de campagne en 2012 ou encore l'affaire des dons octroyés à l'UMP par la richissime héritière du groupe L'Oréal Liliane Bettencourt (décédée en 2017).
Dans l'affaire des sondages surfacturés commandés par l'Elysée, Claude Guéant et d'ex-proches de Nicolas Sarkozy doivent être jugés en correctionnelle, l'ancien président étant couvert par son immunité présidentielle.
doc-paj/ber/alv/it
Les principales dates de l'affaire Bygmalion #
L'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy doit être jugé à partir de mercredi pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012: voici les principales dates de l'affaire Bygmalion.
Le 27 février 2014, Le Point affirme qu'Event and Cie, filiale de la société de communication Bygmalion fondée par deux proches du président de l'UMP, Jean-François Copé, aurait surfacturé au parti des prestations pendant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, empochant "au moins 8 millions d'euros" hors appel d'offres.
Le 5 mars, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire.
Le 26 mai, par la voix de son avocat, Me Patrick Maisonneuve, Bygmalion admet avoir "indûment" facturé à l'UMP des prestations qui auraient dû être imputées aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. L'avocat évoque un système créé "à la demande de l'UMP" pour "éviter des dépassements" probables des comptes de campagne du président-candidat.
Parlant de "fausses factures" puis de "vraies fausses factures", il estime à "plus de dix millions d'euros" les sommes litigieuses.
L'ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, Jérôme Lavrilleux, reconnaît sur BFMTV que des prestations fournies par Bygmalion ont été indûment facturées à l'UMP.
Le 27 juin, l'enquête est confiée aux juges d'instruction Serge Tournaire et Renaud van Ruymbeke.
Le 21 septembre, Nicolas Sarkozy, qui fait son retour en politique après sa défaite de 2012, affirme qu'il a "appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle".
Le 1er octobre, trois anciens dirigeants de Bygmalion, dont ses fondateurs Guy Alvès et Bastien Millot, sont mis en examen. Devant le juge, Guy Alvès a confirmé sa participation à une vaste fraude permettant de maquiller les comptes de campagne.
Le 15 juin 2015, Jérôme Lavrilleux est mis en examen, notamment pour complicité de financement illégal de campagne électorale.
Le 4 septembre 2015, Nicolas Sarkozy, désormais président des Républicains (ex-UMP), est entendu par la police. Selon une source proche du dossier, il qualifie de "farce" l'idée d'un dérapage financier de sa campagne présidentielle. Il "ne (met) pas en doute l'existence d'un système de fausses factures" entre l'UMP et Bygmalion, mais affirme que ni lui ni ses collaborateurs "n'(ont) pu en être informés".
Le 14 octobre, Jérôme Lavrilleux déclare que les comptes de campagne de M. Sarkozy ont "débordé de tous les côtés" et reproche à l'ancien président de ne pas "assumer" ses responsabilités dans le système de fausses factures.
Le 16 février 2016, Nicolas Sarkozy est mis en examen.
Le 3 février 2017, le juge Serge Tournaire renvoie M. Sarkozy en correctionnelle pour financement illégal de campagne électorale.
L'ex-chef de l'Etat ne sera pas jugé pour le système de fausses factures au coeur de la fraude, mais pour avoir dépassé le seuil légal de dépenses électorales de plus de 20 millions d'euros.
Treize autres mis en examen (cadres de l'ex-UMP, responsables de l'équipe de campagne, anciens dirigeants de Bygmalion) sont également renvoyés devant le tribunal.
Le 25 octobre 2018, la cour d'appel de Paris confirme le renvoi de M. Sarkozy en correctionnelle. Des recours sont rejetés par le Conseil constitutionnel, puis par la Cour de cassation en 2019.
Le procès doit s'ouvrir mercredi et durer jusqu'au 15 avril devant le tribunal correctionnel de Paris. L'un des prévenus, Jérôme Lavrilleux, a toutefois demandé un renvoi car son principal avocat, atteint du Covid-19, ne pourra pas être présent.
doc-paj/ber/alv/lbx/dlm
Bygmalion, ex-UMP, experts-comptables... les 13 prévenus renvoyés au côté de Sarkozy #
Treize personnes comparaissent à partir de mercredi dans l'affaire Bygmalion au côté de Nicolas Sarkozy. Anciens responsables de Bygmalion, de la campagne présidentielle et de l'ex-UMP, experts-comptables... ils sont notamment renvoyés pour escroquerie ou complicité, et complicité de financement illégal de campagne.
Ils encourent jusqu'à cinq ans de prison.
Directeur adjoint de la campagne pour la présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, Jérôme Lavrilleux est celui qui a révélé, les larmes aux yeux dans une étonnante confession télévisée, la pratique de "ventilation" des dépenses excessives via un système de fausses factures attribuant à l'UMP des frais de la campagne.
Proche de Jean-François Copé (secrétaire général du parti à l'époque) dont il était aussi le directeur de cabinet, il a d'abord été accusé d'avoir constitué une "caisse noire" au profit de l'avenir politique de son patron.
Dans la campagne, il avait pour mission d'organiser les meetings. S'il est le seul à l'UMP à avoir reconnu la fraude, il soutient qu'il n'a pas fait partie des décideurs, et qu'il n'en a été informé qu'après le second tour de la présidentielle, en mai 2012.
Sont également renvoyés : Eric Cesari, directeur général de l'UMP et fidèle de Nicolas Sarkozy (qui était considéré comme "l'oeil de l'Elysée" au parti), Fabienne Liadzé, directrice des ressources, et Pierre Chassat, directeur de la communication de la formation.
Tous très impliqués dans la campagne, ils n'ont rien vu, affirment-ils. Ils étaient pourtant selon l'accusation parfaitement informés des problèmes de dépenses liées à l'organisation des meetings. Ils ont aussi tous signé des engagements de dépense pour des dizaines de conventions thématiques du parti, qui se sont avérées fictives - ce qu'ils pouvaient difficilement ignorer, estiment aussi les enquêteurs.
Directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy après avoir été son chef de cabinet à l'Elysée, Guillaume Lambert était chargé des questions logistiques. Cet ancien préfet assure avoir tout ignoré du système de fausse facturation, qui aurait été mis en place à son insu. Pour lui, "rien" dans le dossier ne montrerait d'ailleurs un lien avec la campagne - il privilégie la thèse de l'enrichissement personnel de dirigeants de Bygmalion.
Averti par les experts-comptables des risques de dépassement des plafonds autorisés, il affirme avoir pris les mesures adéquates : "Tous ont été témoins de mon attachement permanent à faire baisser les coûts". Il dit aussi avoir transmis les alertes au président et insisté sur la nécessité de réduire la voilure.
Il soutient avoir demandé à Bygmalion - imposé selon lui par M. Lavrilleux - de baisser ses tarifs "exorbitants" après les premiers meetings, même si selon l'accusation, "aucune trace d'une quelconque négociation" n'a été retrouvée.
M. Lavrilleux déclare que c'est bien M. Lambert qui a pris la décision de la fraude, pendant une réunion avec Eric Cesari et Fabienne Liadzé.
Guy Alvès, directeur général de l'agence de communication Bygmalion, son adjoint Sébastien Borivent et Franck Attal, directeur adjoint de la filiale événementielle de Bygmalion, Event & Cie, qui a organisé les meetings, ont reconnu leur participation à la fraude, demandée selon eux par l'équipe de campagne.
"Placés devant le fait accompli", ils n'ont pu que "se soumettre aux exigences de l'UMP", sous peine de débâcle financière, plaident-ils.
Pour l'accusation cependant, la fraude ayant bien commencé en cours de campagne, ils auraient pu refuser - mais se seraient ainsi privés de très juteux contrats.
Au total, près de 80 % de la facturation d'Event & Cie - soit environ 16 millions d'euros sur un montant total de plus de 20 millions - a disparu des comptes de campagne.
Fondateur et patron de Bygmalion, Bastien Millot (un très proche de M. Copé dont il a été l'élève à Sciences Po, et de M. Lavrilleux) a maintenu qu'il n'avait pas été mis au courant de la fraude.
Sébastien Borivent et Guy Alvès (autre ancien "Copé boy") ont au contraire toujours soutenu qu'il en avait été pleinement informé, voire qu'il avait participé à la prise de décision d'accepter. "On voit mal pourquoi" en effet ils auraient choisi "d'assumer seuls une décision aussi lourde", estiment les enquêteurs.
Les membres de l'association de financement, son président Philippe Briand (député à l'époque) et son trésorier Philippe Blanchetier (avocat habituel de l'UMP), et les experts-comptables de la campagne Pierre Godet et Marc Leblanc, "ont parfaitement perçu le risque financier qu'entraînaient le coût prohibitif des meetings" estiment les enquêteurs.
Les experts comptables (d'un cabinet externe), chargés d'établir et de présenter le compte de campagne, ont envoyé deux notes, dont une directement adressée à Nicolas Sarkozy, pour alerter des risques de dépassement.
Une troisième note, en juin, présentait un compte de campagne dans les clous, avec une marge de près d'un million d'euros. Selon l'accusation, le seuil légal des dépenses était en réalité dépassé de plus de 20 millions d'euros.
mdh-aje/lbx/it
Affaire Bygmalion: Nicolas Sarkozy à nouveau devant les juges #
Quinze jours après avoir été condamné dans l'affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy est jugé à nouveau à partir de mercredi à Paris, cette fois pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012, dans le dossier Bygmalion.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy a été le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme: trois ans dont deux avec sursis, pour corruption et trafic d'influence.
Dans l'affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Il est soupçonné d'avoir laissé filer ses comptes de campagnes au-delà de leur plafond légal malgré les avertissements des experts-comptables.
Même s'il "ne se dérobera pas", M. Sarkozy a fait savoir qu'il n'assisterait qu'aux audiences le concernant.
Mais le procès, prévu jusqu'au 15 avril, a de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012 de Nicolas Sarkozy.
C'est Jérôme Lavrilleux qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le tribunal examinera, dès l'ouverture de l'audience mercredi à 13H30, la demande de renvoi de M. Lavrilleux, à laquelle s'associent tous les avocats de la défense. Le parquet ne devrait pas s'y opposer.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Au total, 14 personnes doivent être jugées. Il s'agit d'anciens cadres de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, devenue Les Républicains, partie civile au procès), des responsables de la campagne de 2012 et des dirigeants de Bygmalion, la société d'événementiel chargée d'organiser les meetings du candidat Sarkozy via sa filiale Event & Cie.
Ils comparaissent pour faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie et financement illégal de campagne électorale, et complicité ou recel de ces délits.
Selon l'accusation, l'ancien président "a incontestablement bénéficié" du système de fausses factures, qui lui a permis de disposer pour la campagne de moyens "bien supérieurs à ce que la loi autorisait".
L'enquête n'a toutefois pas établi que le chef de l'Etat avait décidé de la mise en place du système, ni qu'il y avait participé ou même en avait été informé.
Il est reproché au candidat Sarkozy de ne pas avoir tenu compte de deux alertes alarmantes des experts-comptables pendant sa campagne, en mars et avril 2012.
Jean-François Copé, ancien patron de l'UMP et actuel maire de Meaux, a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire. Il sera entendu comme témoin pendant le procès et "répondra à l'ensemble des questions", a-t-il fait savoir par la voix de son avocat, Hervé Temime. "Je poursuivrai immédiatement en diffamation quiconque au sein du parti me mettra en cause", a averti M. Copé dans L'Opinion.
Les proches de Jean-François Copé n'ont toujours pas digéré un long article du Point, publié en février 2014, qui accusait l'ex-secrétaire général de l'UMP d'"avoir organisé un détournement de fond à son profit" au détriment du parti, grâce à la "puissante machine de guerre" qu'était Bygmalion. M. Copé a obtenu la condamnation du magazine pour cet article et ses partisans voient toujours la main des sarkozystes dans les "révélations" du journal.
Toujours proche de M. Copé, Jérôme Lavrilleux est aujourd'hui retiré de la politique - il gère des gîtes en Dordogne.
Également sur le banc des prévenus, Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, a assuré dans l'émission "Complément d'enquête" sur France 2 avoir directement prévenu l'ex-candidat sur les dépassements des frais. "Je lui ai indiqué la nécessité de faire des économies dans la campagne, de réduire un certain nombre de postes de dépense", a-t-il dit.
Au total, selon l'accusation, les dépenses de la campagne du candidat Sarkozy se sont élevées à "au moins 42,8 millions d'euros", bien au-delà du plafond légal autorisé. En 2012, ce plafond était de 16,8 millions d'euros pour le premier tour et de 22,5 millions d'euros pour le second.
En juillet 2013, le Conseil constitutionnel, présidé alors par Jean-Louis Debré, avait rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, en estimant qu'ils avaient dépassé le plafond autorisé de plus de 300.000 euros.
aje-mdh/lbx/dlm
Régionales: des listes communes de la majorité dans toutes les régions (Guerini) #
La majorité présidentielle LREM-MoDem-Agir se présentera unie dans toutes les régions avec des listes communes en portant l'ambition de "booster la relance", a assuré dimanche le patron de LREM Stanislas Guerini.
"Je peux vous l'annoncer aujourd'hui, nous avons décidé de nous mettre d'accord avec nos partenaires de la majorité présidentielle pour, dans toutes les régions, conduire des listes de façon unitaire", a expliqué sur France 3 le délégué général d'En Marche, en citant ses alliés du MoDem et d'Agir, mais sans donner de noms de têtes de liste.
"Il y a beaucoup de clarté dans cette élection, nous avons beaucoup de choses à porter dans l'élection régionale, elle sera essentielle pour la relance du pays, moi je souhaite que les régions soient des boosters de relance", a-t-il argumenté.
"Que certaines individualités fassent des choix différents, contraires à la volonté de leur formation politique, c'est une autre histoire, c'est beaucoup plus négligeable", a-t-il estimé.
En Ile-de-France, sept conseillers sortants du MoDem sur 13 ont choisi de soutenir la candidate (Libre!, ex-LR) Valérie Pécresse au premier tour des élections régionales de juin, contrairement aux consignes du parti qui soutient LREM, ont-il indiqué dans un communiqué diffusé mardi.
el/ib/nm
Jospin sur un marché parisien pour soutenir la candidate PS à la législative partielle #
L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin a effectué dimanche une rare apparition publique sur un marché de l'est parisien pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate PS à la législative partielle dans le XXe arrondissement les 4 et 11 avril.
Mme El Aaraje, conseillère de Paris âgée de 34 ans, "est la mieux placée, à mon sens, pour rassembler la gauche dans cette circonscription", a déclaré l'ancien chef du gouvernement (1997-2002), interpellé par une habitante sur la désunion de la gauche dans le contexte politique actuel.
"J'ai incarné la gauche plurielle, c'est-à-dire le rassemblement des forces écologiques et de gauche, et je sais que la seule chance de gagner, dans toutes les élections, c'est de se rassembler", a répondu M. Jospin, interrogé par l'AFP sur les quatre candidatures à gauche pour cette législative partielle.
Organisé en raison de la nomination de la députée PS George Pau-Langevin comme adjointe à la Défenseure des droits Claire Hédon, le scrutin fait face à un risque de très forte abstention, en pleine crise sanitaire et deux mois avant les élections régionales.
Dans une circonscription ancrée à gauche, la seule conservée par le PS à Paris lors des législatives de 2017, Antoinette Guhl (EELV et Génération.s), Danielle Simonnet (LFI) et Thomas Roger (PCF) seront autant d'adversaires à gauche pour Mme El Aaraje. A droite, François-Marie Didier (LR) aura lui le champ libre, ni LREM ni le RN ne proposant de candidat à un an du renouvellement de l'Assemblée nationale.
Les apparitions publiques de Lionel Jospin, âgé de 83 ans et en retrait de la vie politique depuis sa défaite à la présidentielle de 2002, sont rares, même pour soutenir des candidats socialistes. Sa venue à Marseille en 2012 pour soutenir Marie-Arlette Carlotti avait été à ce titre remarquée.
"Il y a 25 ans, j'étais sur le marché de la Réunion pour soutenir George Pau-Langevin. Quand Lamia El Aaraje a été candidate, je trouvais naturel de la soutenir parce que les valeurs qu'elle incarne renvoient à ce que j'ai essayé de faire quand je gouvernais: efficacité économique, justice sociale et maintenant, préoccupation écologique", a expliqué l'ancien Premier ministre.
"Elle fera sans doute partie, je l'espère en tout cas, des nouvelles personnalités qui feront à nouveau avancer les questions sociales, écologiques et démocratiques dont le pays a bien besoin aujourd'hui compte tenu de la politique du pouvoir actuel et des propositions encore plus dures formulées par la droite", a estimé M. Jospin.
pyv/el/nm
Proportionnelle: Bayrou veut un référendum au moment des régionales #
Le chef du MoDem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, a de nouveau défendu dimanche la mise en place de la proportionnelle aux législatives par référendum, estimant qu'il pourrait être organisé en même temps que les régionales prévues en juin.
"Il y a une question qui empoisonne le débat public depuis longtemps - les +gilets jaunes+ en ont beaucoup parlé dans leur cahier de doléances - et ils ont dit très souvent qu'ils n'étaient pas représentés", a-t-il argumenté dans l'émission de France Inter/franceinfo/Le monde.
"Si on fait ce constat, alors on se tourne vers notre histoire et nos institutions et on dit aux Français: Il va falloir que vous tranchiez", a-t-il poursuivi en prônant de nouveau un référendum. Pour lui "ce serait pas mal de le faire en même temps que les régionales" et donc "dès juin si elles ont lieu en juin".
Les élections régionales prévues en mars ont été reportées en juin en raison de la crise du Covid-19.
Il répète qu'il n'a "jamais cru qu'on pouvait y arriver par la voie parlementaire".
Car, selon lui, "ce à quoi nous sommes confrontés, c'est le conservatisme éternel des forces politiques qui veulent garder le pouvoir pour elles, des forces politiques majoritaires qui croient qu'elles vont le rester".
"J'ai proposé un référendum le jour du 2e tour des élections législatives pour que ça soit réglé, on m'a dit +c'est trop tôt", et maintenant +c'est trop tard+"
François Bayrou a ironisé sur le président LR du Sénat Gérard Larcher, opposé à cette réforme. "Ca fait rire parce que Gérard Larcher, il est élu comme sénateur à la proportionnelle. Depuis toujours, les trois quarts des sénateurs sont élus à la proportionnelle", a-t-il taclé.
Il a toutefois dit être "l'un des très rares hommes politiques qui croient que les promesses engagent", faisant référence à l'engagement de campagne d'Emmanuel Macron en 2017 d'introduire une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif.
Mais LREM et l'exécutif se montrent très prudents. Favorable à une "dose de proportionnelle", le délégué général du parti présidentiel, Stanislas Guerini, a reconnu dimanche sur France 3 une "différence de calendrier politique" avec le MoDem. Il préfère "l'inscrire dans le programme présidentiel" de 2022, "en baissant aussi le nombre de parlementaires".
Selon le patron des députés LREM Christophe Castaner, le mode d'élection des députés n'est sans doute pas "la priorité absolue" des Français en pleine crise sanitaire.
Le 10 février, Emmanuel Macron avait estimé que ce débat "important" sur la proportionnelle devait se "poursuivre".
ib/el/nm
Régionales en Hauts-de-France: Xavier Bertrand se dit le seul "à pouvoir éviter la victoire des extrêmes" #
Le président sortant du Conseil régional de Hauts-de-France Xavier Bertrand a présenté dimanche sur France 3 la liste qu'il conduira aux régionales de juin comme la seule à pouvoir éviter la victoire des extrêmes et du RN, quelques jours après l'annonce d'une union des forces de gauche.
"Avec mon équipe, nous sommes les seuls à pouvoir éviter la victoire des extrêmes et la victoire du Front national", a assuré M. Bertrand, dans l'émission Dimanche en politique sur France 3 Hauts-de-France, soulignant que sa priorité depuis le début de son engagement politique était de "tout faire pour empêcher le FN de l'emporter, de gagner dans ma région et de gagner dans notre pays".
Alors que le Rassemblement national (RN) constitue la seule opposition à sa majorité au Conseil régional depuis les dernières régionales, où le PS s'était retiré pour éviter la victoire de la liste de Marine Le Pen, M. Bertrand a dit avoir constaté que le parti pratiquait "le mensonge comme ligne de conduite et surtout l'absence de propositions".
Interrogé sur la liste unissant EELV, insoumis, communistes et socialistes, qui sera menée par l'écologiste Karima Delli, après un accord trouvé jeudi, "c'est une liste de gauche mais ce sont les amis de M. Mélenchon qui tirent les ficelles", a-t-il pointé.
Sa propre liste, qui sera aussi opposée à celles menées par Sébastien Chenu pour le RN et par le secrétaire d'Etat chargé des retraites Laurent Pietraszewski pour la majorité présidentielle, sera "une liste de très large rassemblement", qui ne sera pas composée par "les états-majors parisiens", a insisté celui qui n'est plus membre de LR.
"Je suis un homme de droite - de droite sociale, pas sectaire - et je l'assume. Mais il y aura (sur la liste) des gens qui ne voteront pas forcément pour moi à l'élection présidentielle mais des gens qui ont du coeur et ont envie de se battre pour la région", a-t-il poursuivi, faisant toujours moins mystère de ses ambitions présidentielles.
M. Bertrand a également défendu son bilan en matière d'emploi et d'industrie, indiquant que sa région est depuis quatre ans celle "qui attire le plus d'investissements industriels internationaux, aussi parce qu'on met les moyens sur la table et que les gens savent que nous, l'industrie, on prend".
Très offensif contre les éoliennes, il a annoncé que la région allait financer des associations anti-éolien "pour qu'elles engagent des actions en justice pour retarder et empêcher (des) projets".
bj/rl/sp
Benjamin Netanyahu, "défenseur" d'Israël et maître de la survie politique #
Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, Benjamin Netanyahu est passé maître dans l'art de la survie politique, jouant la carte de la "défense" d'Israël pour y parvenir malgré les accusations de corruption qui le visent.
De quoi Netanyahu est-il le nom? Ses opposants en Israël voient en lui un "Crime minister" et non un "Prime minister", allusion à ses démêlés avec la justice qui l'accuse de corruption, malversation et abus de confiance dans une série d'affaires.
Ses admirateurs voient au contraire en "Bibi" l'incarnation du nouveau "Roi d'Israël" pour sa défense arc-boutée du pays face à l'Iran et à son programme nucléaire, perçu comme le nouvel "Amalek" --l'ennemi mortel des Hébreux dans la Bible.
Parmi ces partisans, ce statut de grand protecteur a été renforcé par sa gestion de la menace Covid-19. Celle-ci, concentrée ces derniers mois sur l'intense campagne de vaccination, n'a toutefois pas empêché Israël de connaître d'importants pics de contamination, ni de susciter de vives critiques de la rue, qui reproche au Premier ministre de ne pas avoir suffisamment aidé les travailleurs ayant perdu leur emploi.
Et, après plus d'une trentaine de semaines de contestation hebdomadaire --les samedis d'après-shabbat--, ses détracteurs promettent de lui faire mordre enfin la poussière électorale, lors des élections législatives du 23 mars.
Voix rauque de ténor, cheveux argentés inamovibles, souvent vêtu d'un complet-cravate bleu sur chemise blanche, Benjamin Netanyahu, à ce jour seul Premier ministre né après la création d'Israël en 1948, est profondément marqué par l'héritage de la droite israélienne.
Né à Tel-Aviv le 21 octobre 1949, il tient ce bagage idéologique musclé de son père Benzion, ancien assistant personnel de Zeev Jabotinsky, leader de la tendance sioniste dite "révisionniste", favorable au "Grand Israël".
A l'opposé du processus de paix israélo-palestinien d'Oslo, qu'il a contribué à enterrer, M. Netanyahu prône une vision d'Israël comme "Etat juif" avec des frontières s'étendant au nord-est jusqu'à la Jordanie, d'où ses déclarations en faveur de l'annexion de pans de la Cisjordanie occupée et ses mesures ayant favorisé un boom des colonies.
Au tournant des années 1970, dans l'après-guerre des Six-Jours, le jeune Benjamin effectue son service militaire dans un commando d'élite. Mais c'est surtout son frère aîné, Yoni, qui se fait remarquer dans les rangs de l'armée, creuset national.
En 1976, le glas sonne. Yoni, commandant de l'unité chargée de libérer les otages d'un vol Tel-Aviv/Paris en Ouganda, est tué pendant l'assaut israélien.
Ce décès ébranle profondément Benjamin Netanyahu, qui fera de la "lutte contre le terrorisme", qu'il associe souvent aux Palestiniens ou aux Iraniens, l'un des fils conducteurs de sa carrière.
Il a "bâti son personnage politique autour d'une image de force et de l'idée selon laquelle les Juifs ne pouvaient se satisfaire d'une foi tiède et devaient se montrer aussi durs que la région dans laquelle ils vivent", écrit dans ses mémoires l'ex-président américain Barack Obama.
Et de s'interroger si Benjamin Netanyahu, qui a "hérité du zèle de son père à défendre Israël", a aussi "hérité de l'hostilité paternelle décomplexée envers les Arabes".
S'il maintient des propos durs à l'endroit du leadership palestinien, M. Netanyahu a aussi défendu la normalisation récente des relations avec des pays arabes (Emirats, Bahreïn, Soudan, Maroc), et rêve de l'étendre à l'Arabie saoudite.
Orateur né, pugnace, Benjamin Netanyahu est aussi diplomate de carrière, en poste aux Etats-Unis, pays où il a étudié, puis ambassadeur à l'ONU dans les années 1980.
De retour en Israël, il est élu sous la bannière du Likoud (droite), dont il devient, avec son style à l'américaine, l'étoile montante.
En 1996, à 47 ans, M. Netanyahu triomphe du doyen Shimon Peres et devient le plus jeune Premier ministre de l'histoire d'Israël. Mais son règne est de courte durée: trois ans.
Il finit toutefois par revenir à sa passion, la politique, et reprend la tête du Likoud, jusqu'à redevenir Premier ministre en 2009. Depuis, Israël n'a plus connu d'autre chef de gouvernement que lui.
"C'est le gardien de but de la nation et il ne laisse aucun ballon entrer. C'est pourquoi il est toujours au pouvoir", affirme Colin Shindler, professeur à la School of oriental and asian studies de Londres.
Si, élections après élections, une partie de l'électorat lui témoigne de sa confiance, lui ne semble l'accorder qu'à un cercle restreint de collaborateurs.
Aujourd'hui, plusieurs de ses rivaux sont d'anciens ministres. "Et je ne crois pas que ce soit une coïncidence. Il ne fait confiance à personne" et sa "valeur fondamentale" est d'assurer lui-même sa "survie, alors il utilise des gens, puis les écarte", ajoute M. Shindler.
Après les élections, il y a néanmoins une chose que M. Netanyahu pourrait avoir du mal à écarter: son procès, qui doit reprendre en avril.
bs-gl/gk/elm
Régionales: Najat Vallaud-Belkacem officialise sa candidature en Auvergne-Rhône-Alpes #
L'ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem a officialisé samedi sa candidature à la présidence d'Auvergne-Rhône-Alpes, région dirigée par Laurent Wauquiez (LR).
L'ex-ministre de l'Education nationale de François Hollande, dont la décision ne faisait guère de doute, annonce sa candidature aux régionales de juin dans une interview aux trois grands quotidiens de la région, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré et La Montagne.
Mme Vallaud-Belkacem dit dans cette interview vouloir incarner "une alternative" à la politique et à la gouvernance de Laurent Wauquiez, qui s'était emparé de la région en 2016 et qu'elle taxe de "clientélisme" et de "court-termisme".
Outre le PS, sa liste rassemble le PRG, Cap écologie et la Gauche républicaine et sociale.
Selon cet entretien, les discussions avec les autres forces de gauche, en particulier les écologistes, n'ont pas abouti, tandis que Mme Vallaud-Belkacem ambitionnait de faire des élections régionales "le laboratoire de l'union de la gauche", en proie à une division "suicidaire".
L'ancienne élue de Lyon et candidate malheureuse à la députation à Villeurbanne laisse encore la porte ouverte à un rassemblement "avant le premier tour". Sinon, "il y aura toujours le soir du premier tour", ajoute-t-elle.
"La balle est plus que jamais dans le camp des écologistes", a déclaré à l'AFP le chef de file du groupe socialiste à la région, Jean-François Debat, jugeant la dernière rencontre avec les Verts vendredi "extrêmement décevante".
"Alors que nous souhaitions un rassemblement équilibré, ils exigent un ralliement sec", a-t-il fustigé, en ajoutant que les discussions n'étaient "jamais bloquées".
Mardi, dans un entretien accordé à l'AFP et au Progrès, le président EELV de la métropole de Lyon Bruno Bernard avait estimé que Najat Vallaud-Belkacem serait "une vraie plus-value pour une campagne commune" et souhaité que l'ancienne ministre soit "tête de liste sur la métropole de Lyon".
Il avait toutefois affirmé qu'au niveau régional, le rassemblement ne pouvait se faire que derrière Fabienne Grebert, la candidate investie par les Verts.
Les élections régionales se disputent via des listes départementales, la métropole de Lyon ayant le statut de département.
mb/fga/dlm/sp