Patrick Balkany placé en garde à vue dans le cadre d'une nouvelle affaire judiciaire #
Patrick Balkany a été placé en garde à vue mercredi dans une affaire de détournement de biens d'un dépôt public, d'abus de biens sociaux et de prise illégale d'intérêts, pour laquelle plusieurs membres de son entourage sont également entendus, a indiqué jeudi le parquet de Nanterre à l'AFP.
Placé en garde à vue mercredi dans la matinée, l'ancien maire de Levallois-Perret a été remis en liberté dans la soirée mais il n'est pas exclu qu'il soit de nouveau convoqué devant le juge instructeur, a précisé une source proche de l'affaire, confirmant une information de L'Obs.
L'ancien élu est visé dans une affaire de "détournement de biens d'un dépôt public". Entre 2008 et 2015, un local situé à Levallois-Perret et n'étant pas censé être exploité a été loué à diverses sociétés, a précisé le parquet de Nanterre à l'AFP.
La fille de Patrick Balkany, à qui appartenaient des entreprises ayant bénéficié de ce local, est également visée par la procédure et a été placée en garde à vue. Le gendre de l'ancien maire tout comme son directeur de cabinet ont eux aussi été placés en garde à vue, ainsi que d'autres personnes, selon le parquet.
Les gardes à vue se poursuivaient jeudi dans la soirée.
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a encore déclaré le parquet de Nanterre.
Les époux Balkany ont été condamnés en appel en mars pour fraude fiscale et en mai pour blanchiment. Ils ont formé un pourvoi en cassation contre cette dernière condamnation.
En juillet dernier, l'ex-maire de Levallois-Perret a été mis en examen, soupçonné d'avoir utilisé des agents municipaux à des fins personnelles alors qu'il était maire.
ola/tib/cbn
Séquestration et viol d'une jeune fille dans l'Oise: cinq personnes mises en examen #
Cinq personnes, nées entre 1977 et 2004, ont été mises en examen jeudi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour la séquestration et le viol d'une jeune fille de 19 ans dans un appartement de Creil (Oise), selon le parquet de Senlis.
La "majorité" des suspects, trois hommes nés en 1996 et 2001, et deux femmes nées en 1977 et 2004, étaient "déjà connus de la justice", a précisé à la presse le procureur de la République à Senlis, Jean-Baptiste Bladier.
Il y a parmi les mis en cause deux frères et leur mère.
La jeune fille, née en 2001, a "été victime de menaces, de violences et de viols au sein d'un domicile où elle avait été accueillie la veille au soir, à raison de relations amicales communes aux occupants" du logement, a rapporté le magistrat.
Après avoir été retenue toute la nuit de lundi à mardi au domicile de ses agresseurs, elle s'est réfugiée mardi dans un bar, où la police l'a trouvée.
Une information judiciaire a été ouverte pour séquestration sans libération volontaire, viols, violences volontaires aggravées (en réunion, avec arme et état d'ivresse manifeste), menaces de mort, extorsion et vol aggravé.
Les quatre jeunes suspects ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
jpa/cbn
Il avait sorti son arme face à un détenu: un policier condamné à 10 mois avec sursis #
Il avait sorti son arme pour menacer un détenu qui l'avait poussé à bout: un policier marseillais a échappé à la prison ferme requise par le parquet et a finalement été condamné, jeudi, à dix mois de prison avec sursis, sans interdiction professionnelle.
Le procureur avait requis contre le trentenaire huit mois de prison ferme et une interdiction temporaire d'exercer son activité pour quatorze mois.
Affecté aux geôles du palais de justice de Marseille, le fonctionnaire avait, le 22 septembre, à son arrivée à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes où étaient reconduits trois détenus après une audience à Marseille, sorti son arme contre celui qui l'avait copieusement insulté, menacé de mort et lui avait craché dessus à de nombreuses reprises.
Les injures du détenu contre ce policier avaient redoublé lorsqu'il l'avait fait monter dans le fourgon cellulaire. Selon un autre prisonnier qui était transporté, le policier, qui pratique la boxe, avait alors ouvert la porte de la mini-cellule du camion et décoché deux coups de poing. Le prévenu assure qu'il repoussait le détenu qui avait réussi à entrebâiller la porte.
A plusieurs reprises des menaces de mort ont fusé contre le fonctionnaire: "je vais te kalacher, te couper en deux, même si je prends vingt ans".
En partant du palais de justice, le policier avait demandé à son collègue qui conduisait le fourgon de "rouler comme un enculé". Selon l'accusation, le chauffeur avait donné des coups de frein intempestifs dans le but, selon l'accusation, de blesser les détenus transportés à l'arrière. "Mon objectif était de rouler vite pour en finir avec ce calvaire, pas pour blesser les occupants du fourgon d'autant qu'il y avait aussi mon collègue", s'est défendu le policier. Il a été relaxé.
A leur arrivée à Luynes, le personnel pénitentiaire avait observé avec "sidération" le prévenu sortir son arme lorsque le détenu lui avait lancé: "Tu as une arme, tu n'as pas les couilles de la sortir".
Entré dans la police six ans plus tôt, considéré comme "un bon flic" selon son avocat Me Cyril Lubrano-Lavadera, le policier a reconnu une erreur "d'une seconde et deux dixièmes", le temps durant lequel il avait exhibé son arme avant de la rengainer.
Pour le procureur adjoint André Ribes, "les faits sont gravissimes: peut-on tolérer que quelqu'un qui porte les armes de la République se permette de braquer quelqu'un enfermé dans une geôle ?" Le tribunal a justifié sa décision par un "manque de prise en compte" de sa situation par la hiérarchie du policier.
ll/jp/pb
Seine-Saint-Denis: quatre suspects mis en examen après un meurtre à Saint-Ouen #
Quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans la mort violente d'un jeune homme dimanche soir à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ont été mises en examen pour meurtre en bande organisée, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Bobigny.
Au terme de quatre jours de garde à vue, les quatre suspects, âgés de 22 à 28 ans, ont été déférés "devant le juge d'instruction et mis en examen des chefs de meurtre en bande organisée et tentative de meurtre en bande organisée", a indiqué le parquet.
L'un d'eux a été placé en détention provisoire, a ajouté cette source, précisant que le sort des trois autres, pour lesquels l'incarcération a également été requise, était en cours d'étude jeudi soir par le juge des libertés et de la détention.
Trois d'entre eux sont déjà connus de la justice, condamnés pour des infractions liées au trafic de stupéfiants.
Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une expédition punitive menée dans un autre quartier, la cité Cordon, aussi connue pour être un haut lieu du trafic de drogue à Saint-Ouen.
Vers 22H00 dimanche, un groupe d'une quinzaine de personnes s'en était pris à plusieurs personnes à proximité d'un point de deal, ciblant en particulier et avec grande violence la victime, un jeune homme de 26 ans, avait relaté une source policière.
La victime est décédée après avoir reçu des coups de couteau et de batte de base-ball, selon une source proche de l'enquête, estimant que l'hypothèse d'un règlement de compte était privilégiée.
D'après les premiers éléments de l'autopsie, le décès a vraisemblablement été provoqué par la section d'une artère fémorale.
La scène avait été filmée par des caméras de surveillance, permettant ainsi aux forces de l'ordre d'interpeller rapidement plusieurs auteurs présumés.
fan/tib/pb
Affaire Duhamel: appels à la démission du directeur de Sciences Po, informé de soupçons depuis 2019 #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a été visé jeudi par des appels à la démission après avoir admis qu'il avait été alerté dès 2019 d'accusations d'inceste contre Olivier Duhamel, ex-président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or le Monde a révélé jeudi que M. Mion était au courant de ces accusations depuis deux ans.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
"Il est lui-même extrêmement choqué. Il est complètement effondré et il découvre ça à ce moment-là, et il me dit qu'il va évidemment agir, qu'il va en faire quelque chose, qu'il ne peut pas ne pas agir" a raconté Mme Filipetti jeudi sur RTL. Elle a précisé ne "pas avoir de doute sur la crédibilité de ces témoignages" reçus "de deux personnes différentes", dont une enseignante à Sciences Po, "à deux moments différents".
Dans un message interne, M. Mion a tenu à s'expliquer jeudi après-midi: "Sans preuve tangible, sans éléments précis, j'avais peine à imaginer que cette rumeur puisse avoir le moindre fondement".
"Je me suis tourné vers un proche d'Olivier Duhamel, qui m'a indiqué avec fermeté que cette rumeur était sans fondement", a-t-il poursuivi. "Je me suis par ailleurs assuré, au plan interne, qu'aucun agissement délictueux n'avait fait l'objet d'un signalement au cours des années où Olivier Duhamel avait enseigné dans notre maison", écrit encore M. Mion.
Affirmant avoir appris dimanche soir par Olivier Duhamel lui-même qu'un livre le mettant en cause serait publié dans le courant de la semaine, il assure n'avoir découvert la "réalité du crime" qui lui est reproché que le lendemain, "en lisant la presse".
Des révélations qui ont été "un choc violent": "Ma stupeur à l'énoncé des faits révélés n'était pas feinte", assure le directeur de Sciences Po.
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint-Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Dans une lettre ouverte, un collectif "Mion démission" écrit que "l'impunité doit cesser et passera par la démission de tout.te.s celles et ceux qui la garantissent, à commencer par Frédéric Mion".
"Nous demandons à la direction d'apporter toute la lumière sur cette affaire qui nous scandalise et éclabousse notre maison encore une fois", a également réagi la CFTC de Sciences Po.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito-nk/tib/cbn
Violences policières: Reporters sans frontières dépose une troisième plainte contre Lallement #
Reporters sans frontières a porté plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, pour la troisième fois en deux mois, pour "violences volontaires aggravées contre une photojournaliste indépendante" lors de la "Marche des libertés" du 5 décembre, a annoncé l'ONG jeudi.
Outre M. Lallement, RSF a également porté plainte contre X, comme la journaliste blessée, "qui collabore régulièrement avec une agence de presse française" et préfère rester anonyme "par peur des représailles de la police", indique l'ONG, qui a transmis un certificat de dépôt de plainte à l'AFP.
Selon RSF, la photoreporter a été "agressée par les forces de l'ordre" alors qu'elle couvrait la manifestation parisienne contre la proposition de loi sécurité globale et son très controversé article 24 pénalisant la diffusion malveillante d'images des policiers.
"La journaliste s'est déplacée dans le sens de la foule pour laisser place à une charge de police", rapporte RSF. "Malgré cette précaution et son brassard presse bien visible, une grenade de désencerclement a atterri à ses pieds, puis une balle de LBD tirée à moins de dix mètres a touché son avant-bras droit, provoquant un large hématome et une paresthésie de la main (trouble du toucher: ndlr)" et nécessitant "un suivi médical", ajoute l'ONG.
"Déjà victime de deux autres tirs de LBD ces deux dernières années", la journaliste "a fait un signalement" auprès de l'IGPN, précise RSF.
"La récurrence des violences contre les journalistes couvrant les manifestations en France et la quasi routinisation de ces atteintes à la liberté de la presse ont de quoi inquiéter", a déclaré le responsable du bureau UE/Balkans de RSF, Pavol Szalai, cité dans le communiqué.
Les précédentes plaintes de RSF à l'encontre du préfet "remontent au 7 décembre, à la suite de l'agression (du photographe indépendant syrien) Ameer Al Halbi par les forces de l'ordre, et au 27 novembre après les violences subies par trois journalistes lors de l'évacuation" d'un camp de migrants place de la République à Paris, indique l'organisation.
De nouvelles manifestations sont prévues les 16 et 30 janvier par la coordination contre la loi "sécurité globale" et l'article 24, qui rassemble notamment des syndicats journalistes.
Dans une tribune publiée sur le site du Monde, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, et le bâtonnier du barreau de Paris, Olivier Cousi, se sont inquiétés de voir cet article 24 "malheureusement inclus" dans l'article 18 du projet de loi contre les séparatismes.
S'il vise à lutter contre la haine en ligne, cet article 18, en laissant "une place trop grande à l'interprétation", risque selon eux de conduire à des "arrestations +en flagrance+ abusives de journalistes par les forces de l'ordre".
Cette disposition pourrait "s'avérer pire pour les journalistes que l'article 24 parce qu'elle ne s'inscrirait pas dans la loi de 1881" sur la liberté de la presse, estiment-ils, appelant "le gouvernement et le législateur" à "envisager d'autres voies pour" protéger la population.
Ils suggèrent notamment de "compléter les articles de la loi de 1881 sur l'incitation et la provocation, en y ajoutant +la diffusion d'informations avec exhortation expresse à commettre des crimes et délits+".
La France occupe la 34e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.
ac/fmp/cbn
Tué par un mortier d'artifice: ouverture d'une information pour "homicide involontaire" #
Une information judiciaire pour "homicide et blessures involontaires" a été ouverte à l'encontre de deux hommes soupçonnés d'avoir vendu à un jeune Alsacien le mortier qui lui a "arraché" la tête, la nuit du Nouvel An, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Strasbourg.
Interpellés mercredi matin près de Boofzheim (Bas-Rhin), village où le drame a eu lieu, les deux suspects, âgés de 25 et 30 ans, ont été déférés jeudi, a indiqué cette même source, selon laquelle ils ont exprimé des "regrets".
Ils sont soupçonnés d'avoir vendu à la victime, un jeune de 25 ans, le mortier qui lui a emporté la tête lors du réveillon de la Saint-Sylvestre.
"Une cinquantaine de mortiers" ont été saisis au domicile de l'un d'eux, selon le parquet de Strasbourg.
Le parquet va demander leur mise en examen pour "homicide et blessures involontaires par manquement délibéré à une obligation de sécurité" ainsi que leur placement sous contrôle judiciaire, a-t-on ajouté de même source.
La victime et l'un de ses amis étaient dans une rue de Boofzheim en train de manipuler le mortier quand l'accident s'est produit, la nuit du Réveillon de la Saint-Sylvestre.
Le jeune de 25 ans a eu "la tête arrachée" tandis que son ami, âgé de 24 ans, a eu le "visage abîmé" et a dû être hospitalisé, selon la préfecture du Bas-Rhin.
Interrogé par l'AFP, Eric Klethi, le maire de Boofzheim, avait évoqué un probable "retard d'allumage" du mortier : "il voulait contrôler le dispositif et la fusée est partie à ce moment-là".
En Alsace, tout comme dans l'Allemagne voisine, pétards et feux d'artifice résonnent traditionnellement avec force le soir de la Saint-Sylvestre, entraînant régulièrement des blessures graves, voire des décès.
Cette année, les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont interdit la vente et l'achat de feux d'artifice pendant tout le mois de décembre, face aux risques sanitaires et à la menace terroriste.
dsa/ha/bma
Violences policières: Reporters sans frontières dépose une troisième plainte contre Lallement #
Reporters sans frontières a porté plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, pour la troisième fois en deux mois, pour "violences volontaires aggravées contre une photojournaliste indépendante" lors de la "Marche des libertés" du 5 décembre, a annoncé l'ONG jeudi.
Outre M. Lallement, RSF a également porté plainte contre X, comme la journaliste blessée, "qui collabore régulièrement avec une agence de presse française" et préfère rester anonyme "par peur des représailles de la police", indique l'ONG, qui a transmis un certificat de dépôt de plainte à l'AFP.
Selon elle, la photoreporter a été "agressée par les forces de l'ordre" alors qu'elle couvrait la manifestation parisienne contre la proposition de loi sécurité globale et son très controversé article 24 pénalisant la diffusion malveillante d'images des policiers.
"La journaliste s'est déplacée dans le sens de la foule pour laisser place à une charge de police", rapporte RSF. "Malgré cette précaution et son brassard presse bien visible, une grenade de désencerclement a atterri à ses pieds, puis une balle de LBD tirée à moins de dix mètres a touché son avant-bras droit, provoquant un large hématome et une paresthésie de la main (trouble du toucher: ndlr)" et nécessitant "un suivi médical", ajoute l'ONG.
"Déjà victime de deux autres tirs de LBD ces deux dernières années", la journaliste "a fait un signalement" auprès de l'IGPN, précise RSF.
"La récurrence des violences contre les journalistes couvrant les manifestations en France et la quasi routinisation de ces atteintes à la liberté de la presse ont de quoi inquiéter", a déclaré le responsable du bureau UE/Balkans de RSF, Pavol Szalai, cité dans le communiqué.
Les précédentes plaintes de RSF à l'encontre du préfet "remontent au 7 décembre, à la suite de l'agression (du photographe indépendant syrien Ameer Al Halbi par les forces de l'ordre, et au 27 novembre après les violences subies par trois journalistes lors de l'évacuation" d'un camp de migrants place de la République à Paris, indique l'association.
La France occupe la 34e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.
ac/fmp/pb
Belfort: une ex-aide soignante reconnait avoir drogué ses collègues #
Une ancienne aide soignante entendue dans le cadre d'une enquête pour empoisonnement au sein de l'hôpital Nord Franche-Comté de Belfort a reconnu avoir mis un "produit pharmaceutique" dans les boissons de ses collègues, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Lors de son audition, "elle a admis qu'elle n'avait pas administré de l'eau bénite" à ses collègues, comme elle le soutenait au début de l'enquête, mais "a reconnu avoir mis un produit pharmaceutique" dans leurs boissons, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Belfort, Eric Plantier, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
Les investigations se poursuivent dans le cadre de l'enquête pour "administration de substance nuisible" ouverte en 2019 et confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Belfort, après la plainte de plusieurs de soignants de l'hôpital Nord Franche-Comté.
Les plaignants accusent cette ancienne aide-soignante de 57 ans d'avoir injecté un produit nocif dans leurs boissons pour les empoisonner, avait précisé en septembre dernier une source syndicale au sein de l'hôpital.
Les victimes se sentaient mal et affaiblis mais aucune n'est décédée. Pour en avoir le coeur net, l'équipe de soignants avait installé un téléphone portable pour filmer le réfrigérateur où se trouvaient leurs boissons, avait révélé le quotidien régional L'Est Républicain.
Ils avaient ainsi filmé une aide-soignante de leur équipe en train de verser un liquide à l'aide d'une seringue dans leurs bouteilles. Elle avait été exclue par la direction de l'hôpital qui avait déposé plainte.
as/dsa/vk
Doubs: un ostéopathe mis en examen pour viol et agression sexuelle #
Un ostéopathe de Pontarlier (Doubs) a été mis en examen pour des faits de viol ou d'agression sexuelle sur trois patientes et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué jeudi le procureur de la République de Besançon.
L'homme de 29 ans "admet avoir placé sa main sur la zone pelvienne et sur celle du périnée pour des actes thérapeutiques - sans aucun recueil de consentement éclairé auprès des patientes -, mais il conteste formellement tout acte de pénétration sexuelle sur ces trois femmes", a précisé Etienne Manteaux lors d'une conférence de presse.
Ce professionnel qui exerçait depuis quatre ans dans un cabinet de Pontarlier a été mis en examen mercredi pour viol et agression sexuelle par personne ayant autorité.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son activité pendant l'instruction du dossier.
Les trois victimes âgées de 29 à 53 ans, dont deux dénoncent des faits de pénétration avec les doigts et une des faits d'agression sexuelle, "faisaient confiance à ce praticien", selon le magistrat.
"Elle se sont retrouvées dans la même situation de sidération : chez un professionnel de santé, on n'est pas dans un rapport d'égal à égal", a-t-il souligné.
Les policiers en charge de l'enquête recherchent d'éventuelles autres victimes.
Le parquet de Besançon et le commandant du commissariat de Pontarlier, Armand Trousseau, appellent les "personnes qui auraient à se plaindre d'actes qu'elles considèrent comme ayant dérapé à se manifester auprès du commissariat de Pontarlier (03.81.38.51.10)".
as/dsa/vk
Militaires renversés à Levallois en 2017: le parquet antiterroriste demande les assises pour le conducteur #
Le parquet national antiterroriste (Pnat) réclame un procès aux assises pour l'homme qui avait renversé des militaires avec sa voiture en 2017 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a appris l'AFP jeudi de source judiciaire.
Dans son réquisitoire du 29 décembre, le parquet demande qu'Hamou Benlatreche soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", a précisé cette source.
Le 9 août 2003, cet Algérien alors âgé de 36 ans avait blessé six militaires de l'opération Sentinelle, dont trois sérieusement, en fonçant sur eux au volant de sa BMW devant leur local de Levallois-Perret.
A l'issue de la chasse à l'homme engagée, le véhicule avait été intercepté quelques heures plus tard sur l'autoroute vers Calais.
Hamou Benlatreche, qui était au volant, avait été grièvement blessé par balles alors qu'il refusait d'obtempérer.
"Les investigations (...) viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste", avait déclaré le procureur de Paris François Molins, lors d'un point-presse deux semaines après cette attaque.
Selon le magistrat, Hamou Benlatreche avait effectué des repérages sur les lieux trois jours avant l'attaque, et le contenu de ses deux téléphones suggérait un intérêt pour le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des velléités de départ pour la Syrie.
Mais "on n'a pas aujourd'hui d'éléments qui permettent d'affirmer qu'il aurait eu des connexions" avec l'EI, qui a revendiqué plusieurs des attaques de la vague d'attentats islamistes qui ont fait plus de 250 morts en France depuis janvier 2015, avait ajouté le procureur.
Six mois plus tôt, une autre patrouille Sentinelle avait été attaquée au Carrousel du Louvre à Paris, par un homme radicalisé armé de machettes. Il avait blessé légèrement un militaire et doit être jugé en 2021 aux assises.
Titulaire d'un titre de séjour récent, Hamou Benlatreche, qui habitait Bezons (Val-d'Oise), était auparavant "inconnu des services spécialisés" et s'était seulement signalé dans des affaires de droit commun, sans jamais être condamné.
Au cours de l'instruction, cet homme, seul mis en examen dans ce dossier et toujours détenu, a contesté avoir voulu s'en prendre aux militaires, en affirmant qu'un problème de santé l'avait empêché de freiner à temps, selon des sources proches du dossier.
bl/gd/nk/bma
Militaires renversés à Levallois en 2017: le parquet antiterroriste demande les assises pour le conducteur #
Le parquet national antiterroriste (Pnat) réclame un procès aux assises pour l'homme qui avait renversé des militaires avec sa voiture en 2017 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a appris l'AFP jeudi de source judiciaire.
Le 9 août 2003, Hamou Benlatreche, un Algérien de 36 ans, avait blessé six militaires de l'opération Sentinelle, dont trois sérieusement, en fonçant sur eux au volant de sa BMW devant leur local de Levallois-Perret.
A l'issue de la chasse à l'homme engagée, le véhicule avait été intercepté quelques heures plus tard sur l'autoroute vers Calais.
Hamou Benlatreche, qui était au volant, avait été grièvement blessé par balles alors qu'il refusait d'obtempérer.
"Les investigations (...) viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste", avait déclaré le procureur de Paris François Molins, lors d'un point-presse deux semaines après cette attaque.
Selon le magistrat, Hamou Benlatreche avait effectué des repérages sur les lieux trois jours avant l'attaque, et le contenu de ses deux téléphones suggérait un intérêt pour le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des velléités de départ pour la Syrie.
Mais "on n'a pas aujourd'hui d'éléments qui permettent d'affirmer qu'il aurait eu des connexions" avec l'EI, qui a revendiqué plusieurs des attaques de la vague d'attentats islamistes qui ont fait plus de 250 morts en France depuis janvier 2015, avait ajouté le procureur.
Six mois plus tôt, une autre patrouille Sentinelle avait été attaquée au Carrousel du Louvre à Paris, par un homme radicalisé armé de machettes. Il avait blessé légèrement un militaire et doit être jugé en 2021 aux assises.
Titulaire d'un titre de séjour récent, Hamou Benlatreche, qui habitait Bezons (Val-d'Oise), était auparavant "inconnu des services spécialisés" et s'était seulement signalé dans des affaires de droit commun, sans jamais être condamné.
Au cours de l'instruction, cet homme, seul mis en examen dans ce dossier, a contesté avoir voulu s'en prendre aux militaires, en affirmant qu'un problème de santé l'avait empêché de freiner à temps, selon des sources proches du dossier.
bl/gd/nk/bma
Au procès du rapt d'une hôtelière à Nice, des balises et des téléphones qui accusent #
Trahis par leur matériel "high-tech" et un appel d'à peine 3 secondes: les enquêteurs ont détaillé jeudi au procès du rapt d'une riche hôtelière niçoise comment la découverte de balises GPS et de lignes téléphoniques dédiées avait permis de confondre les 13 accusés.
Victime de la vengeance et de l'appât du gain d'un ex-restaurateur italien selon l'accusation, séquestrée deux jours et deux nuits au fond d'un Renault Kangoo, Mme Veyrac, 80 ans, a dû son salut à sa force de caractère et à l'aide d'un passant, qui a fini par l'aider à sortir du véhicule.
Pour les enquêteurs, un trio est au coeur de l'organisation du rapt de l'octogénaire, dont la déposition, prévue jeudi, a été décalée à vendredi: le "cerveau" de l'affaire, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé quelques années avant les faits d'un de ses restaurants par Mme Veyrac, et qui nie les faits; un ex-militaire britannique quinquagénaire, Philip Dutton, soupçonné d'avoir enjolivé ses états de service en évoquant des missions à risques; enfin, Enrico Fontanella, 67 ans, un ami de longue date de Giuseppe Serena dont le cas a été disjoint pour raisons de santé.
"Toute l'enquête repose sur la découverte des balises" sous le Toyota 4x4 gris de Mme Veyrac, résume jeudi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes un enquêteur de la police judiciaire.
Equipées de cartes SIM, elles sont trouvées par les policiers niçois dès le lendemain du rapt: "Ca nous a été soufflé par nos collègues de Marseille (...) on aurait pu passer à côté", remercie l'enquêteur.
Très vite, ces trackers permettent de remonter jusqu'à un ex-pararazzi niçois devenu détective privé, Luc Goursolas. Il est mis sur écoute et sa surveillance conduit les enquêteurs aux principaux protagonistes du dossier: Philip Dutton, qui rencontre Luc Goursolas sur une plage privée où ce dernier est gardien de nuit, et Giuseppe Serena.
Impossible pour M. Goursolas de nier la pose des balises: elles sont à son nom, son téléphone est paramétré pour être informé de leurs déplacements et son ADN a été retrouvé sur l'une d'elles. L'ancien photographe de 50 ans n'a cessé de se justifier en expliquant avoir été "engagé pour une filature du fiancé de M. Serena", sans rien savoir de Mme Veyrac.
Une version inventée, selon la police, qui estime que les balises devaient servir à suivre la voiture de Mme Veyrac lors du versement de la rançon et que M. Goursolas, fort de ses entrées au commissariat, devait s'assurer que la police n'était pas sur leur piste.
"Il a toujours été +borderline+, pas toujours dans les clous (...). Le rôle de M. Goursolas était de s'assurer que tout allait bien côté policier", tranche l'enquêteur. "Pourquoi aurait-il été assez stupide pour poser des balises à son nom, sans gant ?", objecte l'avocat de M. Goursolas, Me Adrien Verrier.
Une fois sur la piste de M. Serena, les enquêteurs se sont lancés dans un travail de fourmi et épluché 3,6 millions de lignes de communication à l'aide d'un logiciel pour comprendre le rôle de chacun et les déplacements des hommes de main accusés du rapt.
La chance leur sourit quand ils examinent la fadette --le relevé d'appels-- de M. Fontanella. Le jour des faits, le 24 octobre 2016 à 17h14, un nouveau correspondant s'affiche. L'appel dure trois secondes et provient d'un téléphone dédié fonctionnant avec carte prépayée reliée à une identité imaginaire que les enquêteurs n'auraient jamais dû découvrir.
"Avec ces lignes dédiées, si tout est respecté, un malfaiteur peut espérer une impunité quasi-totale. L'erreur a duré 3 secondes et la personne qui a commis cette erreur, c'est M. Serena", raconte l'enquêteur. Le même numéro lui a servi à écrire deux sms au fils de la victime selon les enquêteurs: "On croise l'ensemble, et là, bingo, on a nos trois lignes dédiées !".
Après sa démonstration, les avocats vont se succéder à la barre pour tenter de prouver que la téléphonie ne prouve rien, parlant d'"extrapolations", d'"hypothèses", d'"incohérences" ou de "déduction un peu facile". A l'exception de M. Dutton, aucun des accusés ne reconnaît les faits qui leur sont reprochés.
clr/mdm/pb
Au procès du rapt d'une hôtelière à Nice, des balises et des téléphones qui accusent #
Trahis par leur matériel "high-tech" et un appel d'à peine 3 secondes: les enquêteurs ont détaillé jeudi au procès du rapt d'une riche hôtelière niçoise comment la découverte de balises GPS et de lignes téléphoniques dédiées avait permis de confondre les 13 accusés.
Victime de la vengeance et de l'appât du gain d'un ex-restaurateur italien selon l'accusation, séquestrée deux jours et deux nuits au fond d'un Renault Kangoo, Mme Veyrac, 80 ans, a dû son salut à sa force de caractère et à l'aide d'un passant, qui a fini par l'aider à sortir du véhicule.
Pour les enquêteurs, un trio est au coeur de l'organisation du rapt de l'octogénaire, dont la déposition, prévue jeudi, a été décalée à vendredi: le "cerveau" de l'affaire, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé quelques années avant les faits d'un de ses restaurants par Mme Veyrac, et qui nie les faits; un ex-militaire britannique quinquagénaire, Philip Dutton, soupçonné d'avoir enjolivé ses états de service en évoquant des missions à risques; enfin, Enrico Fontanella, 67 ans, un ami de longue date de Giuseppe Serena dont le cas a été disjoint pour raisons de santé.
"Toute l'enquête repose sur la découverte des balises" sous le Toyota 4x4 gris de Mme Veyrac, résume jeudi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes un enquêteur de la police judiciaire.
Equipées de cartes SIM, elles sont trouvées par les policiers niçois dès le lendemain du rapt: "Ca nous a été soufflé par nos collègues de Marseille (...) on aurait pu passer à côté", remercie l'enquêteur.
Très vite, ces trackers permettent de remonter jusqu'à un ex-pararazzi niçois devenu détective privé, Luc Goursolas. Il est mis sur écoute et sa surveillance conduit les enquêteurs aux principaux protagonistes du dossier, Philip Dutton, alors gardien de nuit sur une plage privée, et Giuseppe Serena.
Impossible pour M. Goursolas de nier la pose des balises: elles sont à son nom, son téléphone est paramétré pour être informé de leurs déplacements et son ADN a été retrouvé sur l'une d'elles. L'ancien photographe de 50 ans n'a cessé de se justifier en expliquant avoir été "engagé pour une filature du fiancé de M. Serena", sans rien savoir de Mme Veyrac.
Une version inventée, selon la police, qui estime que les balises devaient servir à suivre la voiture de Mme Veyrac lors du versement de la rançon et que M. Goursolas, fort de ses entrées au commissariat, devait s'assurer que la police n'était pas sur leur piste.
"Il a toujours été +borderline+, pas toujours dans les clous (...). Le rôle de M. Goursolas était de s'assurer que tout allait bien côté policier", tranche l'enquêteur. "Pourquoi aurait-il été assez stupide pour poser des balises à son nom, sans gant ?", objecte l'avocat de M. Goursolas, Me Adrien Verrier.
Une fois sur la piste de M. Serena, les enquêteurs se sont lancés dans un travail de fourmi et épluché 3,6 millions de lignes de communication à l'aide d'un logiciel pour comprendre le rôle de chacun et les déplacements des hommes de main accusés du rapt.
La chance leur sourit quand ils examinent la fadette --le relevé d'appels-- de M. Fontanella. Le jour des faits, le 24 octobre 2016 à 17h14, un nouveau correspondant s'affiche. L'appel dure trois secondes et provient d'un téléphone dédié fonctionnant avec carte prépayée reliée à une identité imaginaire que les enquêteurs n'auraient jamais dû découvrir.
"Avec ces lignes dédiées, si tout est respecté, un malfaiteur peut espérer une impunité quasi-totale. L'erreur a duré 3 secondes et la personne qui a commis cette erreur, c'est M. Serena", raconte l'enquêteur. Le même numéro lui a servi à écrire deux sms au fils de la victime selon les enquêteurs: "On croise l'ensemble, et là, bingo, on a nos trois lignes dédiées !".
Après sa démonstration, les avocats vont se succéder à la barre pour tenter de prouver que la téléphonie ne prouve rien, parlant d'"extrapolations", d'"hypothèses", d'"incohérences" ou de "déduction un peu facile". A l'exception de M. Dutton, aucun des accusés ne reconnaît les faits qui leur sont reprochés.
clr/mdm
Manifestation du 12 décembre: une dizaine d'interpellés portent plainte contre Lallement #
Au moins huit personnes interpellées lors de la manifestation du 12 décembre à Paris contre la très controversée proposition de loi Sécurité globale ont porté plainte jeudi contre le préfet de police Didier Lallement, a appris l'AFP auprès de leur avocat Me Arié Alimi.
Plusieurs associations, syndicats et élus avaient dénoncé des "arrestations arbitraires" à la suite de l'interpellation de 150 manifestants, parmi lesquels au moins deux journalistes.
Parmi les 124 personnes qui avaient fait l'objet d'une garde à vue, près de cent avaient vu la procédure les visant classée sans suite, dont près de la moitié après un rappel à la loi.
Dans leurs plaintes, dont l'AFP a eu copie, ces manifestants estiment que "le caractère systématique des interpellations sans raison dans le cadre de bonds offensifs (effectués par les forces de l'ordre, qui fondent ainsi sur des manifestants, NDLR), eux-mêmes non légitimes, permet de penser que l'utilisation de cette technique résulte d'ordres donnés par l'autorité civile de commandement en complicité avec le procureur de la République" de Paris.
Ils portent donc plainte auprès de ce même procureur contre X et contre le préfet de police Paris Didier Lallement pour diverses infractions parmi lesquelles "entrave à la liberté de manifestation", "violences volontaires" par personne dépositaire de l'autorité publique, "dénonciation calomnieuse" ou encore "faux en écriture publique".
Ils rappellent que la manifestation, déclarée, avait fait l'objet d'un dispositif policier de grande ampleur, annoncé comme visant à interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un "bloc".
Mais pour les plaignants, les forces de l'ordre "chargeaient le cortège et procédaient à des interpellations au hasard", "accompagnées d'actes de violences injustifiées" et revêtant un caractère d'autant plus "abusif" qu'"aucune infraction n'était commise".
Pour eux, les placements en garde à vue qui ont suivi sont "arbitraires" car des "procès-verbaux rédigés par des fonctionnaires de police (leur) imputaient la commission d'infractions" alors même "qu'aucune suite judiciaire n'(était) donnée à (leur) procédure".
Parmi ces huit interpellés plaignants, âgés de 21 à 50 ans et provenant de toute la France, sept affirment avoir été relâchés sans poursuites. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé le dernier des poursuites.
Au moins sept autres plaintes de manifestants doivent être déposées prochainement, selon Me Alimi.
Le décalage entre le nombre d'interpellations et les poursuites effectivement engagées fait régulièrement l'objet de critiques de la part des défenseurs des libertés publiques comme de policiers, mais pour des raisons opposées.
Le procureur de Paris Rémy Heitz avait indiqué devant l'Assemblée nationale le 25 novembre que pendant les manifestations des "gilets jaunes" de fin 2018 à fin 2019, 27% des gardes à vue avaient débouché sur des poursuites.
gd/bl/nk/dch
Fusillade mortelle à Bordeaux: 4 des 5 suspects déférés en vue de mises en examen (parquet) #
Quatre des cinq suspects en garde à vue depuis quatre jours pour une fusillade mortelle dans un quartier populaire de Bordeaux, ont été déférés jeudi au parquet et devaient être présentés à un juge en vue de mises en examen pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, avec une détention provisoire requise, a indiqué le parquet.
Cinq jeunes de 18 à 21 avaient été interpellés après la fusillade à l'arme automatique, qui a fait un mort samedi soir, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, sur fond de rivalités entre cités.
Les cinq mis en cause ont contesté toute implication dans la fusillade lors de leurs auditions en garde à vue, a précisé le parquet.
Toutefois, l'enquête de la police judiciaire de Bordeaux et des analyses techniques "ont permis de réunir des éléments graves et concordants" contre quatre d'entre eux.
Le cinquième individu "a été remis en liberté faute d'élément probant", a précisé le parquet, qui requiert le placement en détention provisoire des quatre personnes déférées.
Outre les chefs de meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, l'ouverture de l'information judiciaire doit également porter sur le chef de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Samedi vers 22H50, un groupe de jeunes qui se trouvait sur une placette au coeur des Aubiers, quartier d'environ 3.500 habitants dans le nord de Bordeaux, avait été la cible de tirs en rafale à l'arme automatique depuis un véhicule passant à leur hauteur.
Les pompiers avaient secouru un adolescent de 16 ans grièvement blessé, qui est décédé peu après au CHU de Bordeaux. Trois adolescents de 13 à 16 ans et un homme de 35 ans avaient été blessés et hospitalisés.
Selon l'avocat des parents de la jeune victime, l'adolescent tué était "un enfant qui n'avait absolument pas de problèmes", "scolarisé en seconde professionnelle", "un ado comme les autres, avec sa passion du football, avec des copains, parfois la console, et rien de plus".
"Ce n'est pas quelqu'un qui avait tendance à être oisif ou à rester dans les cages d'escalier", a-t-il expliqué à l'AFP, "et son seul petit plaisir dernièrement, funeste plaisir, c'était de se réunir au bas de son immeuble avec ses copains, notamment Guyllain, qui tenait un petit stand de pâtisseries et de boissons."
pbl-bpe/ff/cbn
Fusillade mortelle à Bordeaux: 4 des 5 suspects déférés en vue de mises en examen (parquet) #
Quatre des cinq suspects en garde à vue depuis quatre jours pour une fusillade mortelle dans un quartier populaire de Bordeaux ont été déférés jeudi au parquet, et devaient être présentés à un juge en vue de mises en examen pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, avec une détention provisoire requise, a indiqué le parquet.
Cinq jeunes de 18 à 21 avaient été interpellés après la fusillade à l'arme automatique, qui a fait un mort samedi soir, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, sur fond de rivalités intercités. Les cinq ont contesté leur implication, a précisé le parquet dans un communiqué, mais des éléments "graves et concordants" ont été réunis contre quatre d'entre eux. Un cinquième a été remis en liberté faute d'élément probant.
pbl/pjl/cbn
Affaire Duhamel: appels à la démission du directeur de Sciences Po, informé de soupçons depuis 2019 #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a été visé jeudi par des appels à la démission après avoir admis qu'il avait été alerté dès 2019 d'accusations d'inceste contre Olivier Duhamel, ex-président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or le Monde a révélé jeudi que M. Mion était au courant de ces accusations depuis deux ans.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
Dans un message interne, M. Mion a tenu à s'expliquer jeudi après-midi: "Sans preuve tangible, sans éléments précis, j'avais peine à imaginer que cette rumeur puisse avoir le moindre fondement".
"Je me suis tourné vers un proche d'Olivier Duhamel, qui m'a indiqué avec fermeté que cette rumeur était sans fondement", a-t-il poursuivi. "Je me suis par ailleurs assuré, au plan interne, qu'aucun agissement délictueux n'avait fait l'objet d'un signalement au cours des années où Olivier Duhamel avait enseigné dans notre maison", écrit encore M. Mion.
Affirmant avoir appris dimanche soir par Olivier Duhamel lui-même qu'un livre le mettant en cause serait publié dans le courant de la semaine, il assure n'avoir découvert la "réalité du crime" qui lui est reproché que le lendemain, "en lisant la presse".
Des révélations qui ont été "un choc violent": "Ma stupeur à l'énoncé des faits révélés n'était pas feinte", assure le directeur de Sciences Po.
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint-Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Dans une lettre ouverte, un collectif "Mion démission" écrit que "l'impunité doit cesser et passera par la démission de tout.te.s celles et ceux qui la garantissent, à commencer par Frédéric Mion".
"Nous demandons à la direction d'apporter toute la lumière sur cette affaire qui nous scandalise et éclabousse notre maison encore une fois", a également réagi la CFTC de Sciences Po.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito/jt/vk
Strasbourg: enquête après l'octroi douteux de 30 M EUR de prêts par une agence bancaire #
Une enquête pour escroqueries en bande organisée a été ouverte après qu'une agence du Crédit Mutuel de Strasbourg a octroyé 30 millions d'euros de prêts frauduleux à des ressortissants roumains, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
L'enquête préliminaire a été ouverte à la suite de "nombreux crédits (...) accordés par la Caisse locale du Crédit Mutuel Strasbourg-Gutenberg à plusieurs dizaines de sociétés civiles créées par des membres de (...) familles d'origine étrangère, en vue de l'acquisition de biens immobiliers", indique dans un communiqué la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy, confirmant des informations du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).
L'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg, devra notamment déterminer "si de faux documents ou des manoeuvres frauduleuses ont été utilisées pour permettre l'octroi de ces prêts par l'établissement bancaire", ajoute la Jirs.
Le Crédit Mutuel "a déposé plainte contre X au mois de novembre", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'établissement mutualiste. Le groupe bancaire "ne fait pas d'autres commentaires en raison de l'enquête en cours".
C'est lors d'une enquête interne à la banque que "des flux anormaux" ont été décelés, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Selon cette même source, les prêts litigieux octroyés par l'agence s'élèvent à 30 millions d'euros.
L'enquête interne a notamment permis de déterminer que plusieurs individus qui avaient obtenu des crédits étaient en réalité liés par "une communauté d'intérêts", évoquant un possible "réseau de blanchiment d'argent", selon cette même source.
L'agence strasbourgeoise mise en cause aurait ainsi "accordé 80 crédits sur la base de documents frauduleux via un intermédiaire strasbourgeois", écrivent les DNA, journal par ailleurs détenu par le Crédit Mutuel.
Tous les clients qui ont obtenu ces prêts venaient de ce "même porteur d'affaire", sorte de courtier qui apportait les dossiers de demandes de prêt "clé en main" et qui "avait contractualisé avec la caisse" mise en cause, a confirmé la source proche du dossier.
L'enquête interne a ainsi mis en évidence que des ressortissants roumains d'une même famille "installés en France (...) auraient utilisé des faux documents pour monter" des dossiers de crédit portant "sur des projets immobiliers, notamment en région parisienne", écrivent encore les DNA, selon lesquelles des "poursuites disciplinaires" ont été diligentées "à l'encontre du directeur et des administrateurs de la caisse".
La gouvernance de la caisse incriminée a depuis été entièrement "renouvelée", selon la source proche du dossier.
dsa/bdx/pb
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques jihadistes contre Charlie Hebdo et une supérette Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, Président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise", l'hymne national français.
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblé dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient assassiné 11 personnes.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en région parisienne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et mourra dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/jg/ia
France: un plaignant britannique coincé en Angleterre, le procès de trois policiers renvoyé #
Le procès à Boulogne-sur-Mer (nord) de trois policiers, poursuivis pour faux et l'un d'eux pour violences sur un bénévole britannique venant en aide aux migrants à Calais, a été renvoyé jeudi au 22 juin, le plaignant étant coincé en Angleterre à cause du confinement.
Les trois agents, notamment sur la foi de vidéos tournées au smartphone, sont tous soupçonnés de faux en écriture et l'un d'entre eux de violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
L'affaire remonte à juillet 2018, lorsque trois policiers font partir des migrants de sous un pont à Calais, point de passage vers l'Angleterre, pour que les services de la ville puissent nettoyer.
Selon les agents, des bénévoles anglais "véhéments" à leur encontre s'en mêlent. Parmi eux, Tom Ciotkowski, 31 ans, qui aurait "repoussé fermement au niveau de la poitrine" un brigadier tout en l'insultant. Le brigadier l'aurait repoussé en retour, selon son procès-verbal. Dans l'altercation les deux hommes seraient tombés.
Mais cette version est démentie par les témoignages du groupe de bénévoles britanniques.
Lors du procès de M. Ciotkowski en 2019, soupçonné d'outrage et de violences, avaient été visionnées des vidéos qui montraient les policiers cherchant à faire partir les bénévoles, notamment en assénant un coup de pied.
On entend alors Tom Ciotkowski dire "do not hit women" ("ne frappez pas les femmes", ndlr) et prononcer un numéro de matricule. Puis Tom Ciotkowski, qui filme, est bousculé par le brigadier-chef et tombe seul sur la route au moment où passe un camion, par dessus une glissière de sécurité. Il est ensuite interpellé et placé en garde à vue.
Le tribunal l'avait finalement relaxé, estimant que "les vidéos discréditent les déclarations" des policiers et que des "constations médicales" ne plaident pas en faveur de la version policière. Il avait en retour porté plainte contre eux.
Jeudi, il n'a pas pu se déplacer au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à cause du troisième confinement imposé en Angleterre depuis mercredi et a donc sollicité et obtenu le renvoi de l'audience.
cor-jpa/rl/cf/lpt
Le plaignant britannique coincé en Angleterre, le procès de trois CRS poursuivis pour faux renvoyé #
Le procès à Boulogne-sur-Mer de trois CRS, poursuivis pour faux et l'un d'eux pour violences sur un bénévole britannique venant en aide aux migrants à Calais, a été renvoyé jeudi au 22 juin, le plaignant étant coincé en Angleterre à cause du confinement.
Les trois agents, accablés par des vidéos tournées au smartphone, sont tous soupçonnés de faux en écriture et l'un d'entre eux de violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
L'affaire remonte à juillet 2018, lorsque trois policiers font partir des migrants sous un pont à Calais, point de passage vers l'Angleterre, pour que les services de la ville puissent nettoyer.
Selon les agents, des bénévoles anglais "véhéments" à leur encontre s'en mêlent. Parmi eux, Tom Ciotkowski, 31 ans, qui aurait "repoussé fermement au niveau de la poitrine" un brigadier tout en l'insultant. Le brigadier l'aurait repoussé en retour, selon son procès-verbal. Dans l'altercation les deux hommes seraient tombés.
Mais cette version est démentie par les témoignages du groupe de bénévoles britanniques.
Lors du procès de M. Ciotkowski en 2019, soupçonné d'outrage et de violences, avaient été visionnées des vidéos qui montraient les policiers cherchant à faire partir les bénévoles, notamment en assénant un coup de pied.
On entend alors Tom Ciotkowski dire "do not hit women" ("ne frappez pas les femmes", ndlr) et prononcer un numéro de matricule. Puis Tom Ciotkowski, qui filme, est bousculé par le brigadier-chef et tombe seul sur la route au moment où passe un camion, par dessus une glissière de sécurité. Il est ensuite interpellé et placé en garde à vue.
Le tribunal l'avait finalement relaxé, estimant que "les vidéos discréditent les déclarations" des policiers et que des "constations médicales" ne plaident pas en faveur de la version policière. Il avait en retour porté plainte contre eux.
Jeudi, il n'a pas pu se déplacer au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à cause du troisième confinement imposé en Angleterre depuis mercredi et a donc sollicité et obtenu le renvoi de l'audience.
cor-jpa/rl/dch
Fête sauvage en Bretagne: quatre placements en garde à vue, selon le parquet #
Quatre personnes ont été interpellées mercredi et placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la fête sauvage organisée pour le Nouvel An à Lieuron, au sud de Rennes, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
"Quatre personnes ont été interpellées et se trouvent actuellement en garde à vue", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc.
"Une opération de police judiciaire a été conduite hier (mercredi) sous l'autorité des deux juges d'instruction en charge de l'enquête afin de rechercher les autres organisateurs de la Free Party", avait fait savoir plus tôt dans la journée le magistrat à l'AFP.
Parallèlement, plusieurs perquisitions ont été menées, avait-on ajouté de même source, en précisant qu'un communiqué serait publié vendredi sur cette enquête.
Sans antécédent judiciaire, un jeune homme de 22 ans, présenté par la justice comme l'un des organisateurs de cette fête sauvage qui a réuni 2.400 personnes du soir du 31 décembre au samedi 2 janvier au matin, a été mis en examen lundi, notamment pour organisation illicite de cette manifestation et mise en danger de la vie d'autrui. Il a été placé en détention lundi dans le cadre de cette affaire.
Plusieurs comités de soutien ont appelé mercredi à un rassemblement samedi à Rennes pour demander la "libération immédiate" de cet homme et "défendre le droit à la fête".
"Après une année particulièrement difficile pour toutes et tous, des milliers de personnes ont exprimé un besoin de vie, le temps d'un réveillon", ont-ils expliqué.
Évoquant dans un communiqué reçu par l'AFP jeudi le prévenu incarcéré ainsi que les nouvelles interpellations, le "comité de soutien à la Maskarade de Rennes et des environ" affirme qu'ils "sont présentés comme des criminels irresponsables". "Bien pratique pour masquer l'incurie du gouvernement dans la gestion de cette crise (sanitaire) et mater toutes velléités de vie sociale et culturelle alternative", assure le comité.
"Il est inconcevable d'aller en prison ou en garde à vue pour avoir fait danser des femmes et des hommes!", selon le comité, en exigeant "la libération immédiate des inculpés et l'arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices".
jfg-mcl/gvy/dlm
Explosion de la rue de Trévise: des victimes vont assigner GRDF pour être indemnisées #
Plus d'une centaine de victimes de l'explosion de gaz mortelle de la rue de Trévise en janvier 2019 vont assigner l'entreprise de distribution de gaz GRDF en justice pour qu'elle les indemnise, a annoncé jeudi un collectif d'avocats.
Au matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion, provoquée par une fuite de gaz, avait soufflé cette rue du IXe arrondissement, tuant quatre personnes, dont deux pompiers, blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.
Deux ans plus tard, la majorité des victimes attendent toujours d'être indemnisées.
En septembre, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l'immeuble ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires" et "destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie".
"Le processus d'identification judiciaire des responsables fautifs ne doit pas entraver la mise en oeuvre des mécanismes de responsabilité civile destinés à garantir le droit à réparation des victimes", estime dans un communiqué le collectif regroupant une vingtaine d'avocats.
"Des victimes de la catastrophe ont d'ores et déjà donné instruction à leurs avocats d'assigner GRDF en référé afin que soit constaté leur droit à réparation intégrale", ajoute-t-il.
"Tout le monde est en train de se renvoyer la balle", a expliqué à l'AFP Me Olivier Morice, qui défend 17 parties civiles dans ce dossier. "GRDF a une responsabilité civile susceptible d'être retenue, quitte à ce qu'elle se retourne ensuite contre les responsables", a-t-il observé.
Dans un premier rapport, les experts mandatés par la justice avaient conclu que l'explosion avait été provoquée par "une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF nourrie par "la rupture d'une canalisation de gaz" principalement causée par un affaissement du trottoir. Ils avaient notamment relevé des "manquements" du service de voirie de la ville, mais pas du côté de GRDF.
Dans leur rapport définitif rendu le 30 mai, ils avaient de nouveau souligné un "défaut de vigilance" de la ville de Paris et mis aussi en cause le syndic de copropriété de l'immeuble ainsi que Fayolle, l'entreprise de BTP chargée en novembre 2016 d'effectuer des travaux sur le trottoir.
Cette dernière a pour sa part été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté par les juges d'instruction chargés de l'enquête.
edy/bl/emd/caz
Affaire Duhamel: le directeur de Sciences Po admet avoir été alerté des accusations d'inceste #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a admis auprès du Monde avoir été alerté en 2019 des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel, ex président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or d'après les informations du Monde, M. Mion était au courant des accusations d'inceste depuis deux ans déjà.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
"Je vais trouver à son cabinet Jean Veil, avocat dont Olivier Duhamel est l'associé", a expliqué M. Mion au Monde mercredi soir. "Il m'assure qu'Il ne s'agit que de rumeurs. Je me suis laissé berner", a-t-Il ajouté.
"C'est vrai, je n'ai pas réagi après avoir été contacté par cette enseignante", a aussi convenu le directeur de Sciences Po, affirmant avoir "manqué de discernement" et se disant "prêt à en subir les conséquences".
Le directeur de Sciences Po "a souhaité être transparent", "il assume le fait d'avoir été au courant de ces rumeurs", a-t-on précisé dans son entourage. Il était "persuadé qu'elles étaient infondées".
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito/asm/emd/sp
L'homme qui a attaqué des militaires au Louvre en 2017 renvoyé aux assises #
L'homme qui a attaqué des militaires en 2017 au Carrousel du Louvre à Paris a été renvoyé aux assises par un juge antiterroriste, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
Le 3 février 2017 Abdallah El-Hamahmy s'était précipité, armé de machettes et criant "Allah Akbar", vers quatre militaires du dispositif Sentinelle en patrouille dans la galerie marchande du Louvre. Cet Egyptien, alors âgé de 29 ans, avait été grièvement blessé au ventre par des tirs de riposte tandis qu'un militaire était légèrement atteint au cuir chevelu.
Au terme de l'enquête, un juge antiterroriste parisien a ordonné, le 15 décembre, qu'il soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste (Pnat), a précisé la source judiciaire.
Le procès de cet homme, en détention provisoire, pourrait se tenir avant l'été, selon une source proche du dossier.
Seul suspect poursuivi dans ce dossier, Abdallah El-Hamahmy était légalement entré comme touriste en France le 26 janvier 2017 en provenance de Dubaï, avant de séjourner dans un logement de location à la semaine proche des Champs-Elysées. Ce voyage avait été préparé de longue date: l'appartement, réglé 1.700 euros, avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre.
Les images de vidéosurveillance montraient en outre qu'il était déjà venu le matin du 29 janvier, soit cinq jours avant son attaque, au Carrousel puis dans le musée, où il avait suivi une visite guidée.
Aucune revendication n'était intervenue et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'avait été découverte. Les enquêteurs avaient toutefois retrouvé un de ses tweets reprenant un extrait d'un discours d'Abou Mohammed al-Adnani, un ancien porte-parole de l'organisation Etat islamique tué en Syrie et qui appelait régulièrement à cibler des policiers ou des soldats lors des attaques.
"Je ne crois pas qu'on puisse déduire du dossier qu'il avait l'intention de s'en prendre spécifiquement à des militaires", fait toutefois valoir son avocat, Me François Gagey, estimant que "l'information judiciaire n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes".
Cette attaque solitaire s'est inscrite dans la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a frappé la France depuis janvier 2015 et fait plus de 250 morts.
En 2021, selon la source judiciaire, neuf dossiers liés au terrorisme islamiste sont d'ores et déjà prévus en première instance devant la cour d'assises spécialement composée, dont celui des attentats du 13 novembre 2015.
bl/emd/sp
L'agresseur de militaires au Louvre en 2017 renvoyé aux assises #
L'agresseur de militaires en 2017 au Carrousel du Louvre à Paris a été renvoyé aux assises par un juge antiterroriste, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
Le 3 février 2017 Abdallah El-Hamahmy s'était précipité, armé de machettes et criant "Allah Akbar", vers quatre militaires en patrouille dans la galerie marchande du Louvre. Cet Égyptien, alors âgé de 29 ans, avait été grièvement blessé au ventre par des tirs de riposte tandis qu'un militaire était légèrement atteint au cuir chevelu.
Au terme de l'enquête, un juge antiterroriste parisien a ordonné, le 15 décembre, qu'il soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste (Pnat), a précisé la source judiciaire.
Le procès de cet homme, en détention provisoire, pourrait se tenir avant l'été, selon une source proche du dossier.
Seul suspect poursuivi dans ce dossier, Abdallah El-Hamahmy était légalement entré comme touriste en France le 26 janvier 2017 en provenance de Dubaï, et séjournait dans un logement de location à la semaine. Ce voyage avait été préparé de longue date: l'appartement, réglé 1.700 euros, avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre.
Les images de vidéosurveillance montraient en outre qu'il s'était rendu le 29 janvier, soit cinq jours avant son attaque, au Carrousel puis dans le musée, où il avait suivi une visite guidée.
Aucune revendication n'était intervenue et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'avait été découverte. Les enquêteurs avaient toutefois retrouvé un de ses tweets reprenant un extrait d'un discours d'Abou Mohammed al-Adnani, un ancien porte-parole de l'organisation État islamique tué en Syrie et qui appelait régulièrement à cibler des policiers ou des soldats lors des attaques.
"Je ne crois pas qu'on puisse déduire du dossier qu'il avait l'intention de s'en prendre spécifiquement à des militaires", fait toutefois valoir son avocat François Gagey, estimant que "l'information judiciaire n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes".
Cette attaque solitaire s'est inscrite dans la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a frappé la France depuis janvier 2015 et fait plus de 250 morts.
En 2021, selon la source judiciaire, neuf dossiers liés au terrorisme islamiste sont d'ores et déjà prévus en première instance devant la cour d'assises spécialement composée, dont celui des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et près de Paris).
bl/emd/jg
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques jihadistes contre Charlie Hebdo et une supérette Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, Président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise", l'hymen national français.
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblé dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient assassiné 11 personnes.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en région parisienne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et mourra dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/jg/ia
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise".
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblée vers 11H00 rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient froidement abattu 11 personnes, dont des figures emblématiques du journal comme le directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'économiste Bernard Maris ou la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en Seine-et-Marne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et sera abattu dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/dch
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise".
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblée vers 11H00 rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient froidement abattu 11 personnes, dont des figures emblématiques du journal comme le directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'économiste Bernard Maris ou la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en Seine-et-Marne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et sera abattu dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/dch
Affaire Narumi: l'instruction sur le point d'être clôturée #
Le dossier d'instruction de l'assassinat de l'étudiante japonaise Narumi Kurosaki, en 2016 à Besançon, dont l'ancien petit ami chilien Nicolas Zepeda est l'unique suspect, a été transmis au procureur de Besançon en vue de la clôture de l'information judiciaire, a-t-on appris jeudi.
"Le magistrat instructeur a estimé que tous les actes nécessaires avaient été faits à son niveau et a transmis le dossier au parquet à fin de règlement", a déclaré à l'AFP le procureur de Besançon Etienne Manteaux, qui a un mois pour décider des suites qu'il entend donner au dossier et rendre son réquisitoire définitif.
A partir de ce moment, le procès devra se tenir dans un délai d'un an, laissant augurer un procès au dernier trimestre 2021, a-t-il précisé.
Les derniers actes importants portés au dossier d'instruction sont deux expertises psychiatrique et psychologique du suspect chilien de 29 ans, qui a toujours formellement nié être impliqué dans la disparition de la jeune femme.
Ces expertises "ne relèvent pas de pathologie mentale chez monsieur Zepeda", dont l'intelligence est jugée "supérieure à la moyenne de la population", note le procureur. Elles soulignent "un narcissisme très marqué" et "un problème d'empathie avec les autres", ainsi qu'une "propension possible à la manipulation".
Nicolas Zepeda avait formulé une demande de remise en liberté, examinée mercredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon, qui s'y est opposée, a indiqué le procureur, confirmant une information de l'Est Républicain.
Cette demande était fondée sur les mêmes arguments que lors de son premier passage devant le juge des libertés et de la détention, en juillet lors de son extradition du Chili.
Etudiante japonaise issue d'une famille modeste, Narumi Kurosaki a disparu en décembre 2016. Son ancien petit ami chilien, Nicolas Zepeda, a reconnu avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la chambre du campus de Besançon où elle résidait, mais il affirme qu'il l'a quittée en parfaite santé.
Cette nuit-là, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris", mais personne n'a prévenu la police. Plus personne n'a revu Narumi, dont le corps n'a jamais été retrouvé malgré d'importantes recherches compliquées par l'arrivée d'un hiver froid et neigeux.
as/bdx/tes
Fête sauvage en Bretagne: plusieurs interpellations, selon le parquet #
Plusieurs personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur la fête sauvage organisée pour le Nouvel An à Lieuron, au sud de Rennes, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
"Une opération de police judiciaire a été conduite hier (mercredi) sous l'autorité des deux juges d'instruction afin de rechercher les autres organisateurs de la Free Party. Plusieurs personnes ont été interpellées", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.
Parallèlement, plusieurs perquisitions ont été menées, a-t-on ajouté de même source.
Sans antécédent judiciaire, un jeune homme de 22 ans, présenté par la justice comme l'un des organisateurs de cette fête sauvage qui a réuni 2.400 personnes du soir du 31 décembre au samedi 2 janvier au matin, a été mis en examen lundi, notamment pour organisation illicite de cette manifestation et mise en danger de la vie d'autrui. Il a été placé en détention lundi dans le cadre de cette affaire.
Plusieurs comités de soutien ont appelé mercredi à un rassemblement samedi à Rennes pour demander la "libération immédiate" de cet homme et "défendre le droit à la fête".
"Après une année particulièrement difficile pour toutes et tous, des milliers de personnes ont exprimé un besoin de vie, le temps d'un réveillon", ont-il expliqué.
Évoquant dans un communiqué reçu par l'AFP jeudi le prévenu incarcéré ainsi que les nouvelles interpellations, le "comité de soutien à la Maskarade de Rennes et des environ" affirme qu'ils "sont présentés comme des criminels irresponsables". "Bien pratique pour masquer l'incurie du gouvernement dans la gestion de cette crise (sanitaire) et mater toutes velléités de vie sociale et culturelle alternative", assure le comité.
"Il est inconcevable d'aller en prison ou en garde à vue pour avoir fait danser des femmes et des hommes!", selon le comité, en exigeant "la libération immédiate des inculpés et l'arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices".
jfg-mcl/gvy/tes
Prison ferme pour des tirs de mortier contre des policiers à Grenoble #
Un homme de 22 ans a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Grenoble à un an de prison ferme dont 4 mois avec sursis probatoire pour des tirs de mortier contre des policiers, a annoncé le procureur.
Le jeune homme, qui avait réclamé un délai lors de sa comparution immédiate le 2 décembre devant le tribunal, a été maintenu en détention, a précisé dans son tweet le procureur de Grenoble Eric Vaillant.
Il lui était reproché d'avoir participé alors qu'il circulait avec un autre individu sur un scooter le 31 octobre dans le quartier sensible de La Villeneuve, à des tirs de mortier contre des policiers.
Le passager arrière du scooter avait pu être désarmé par un tir de lanceur de balle de défense, qui faisait tomber son mortier sans le toucher.
Six fonctionnaires, qui n'avaient pas été blessés, avaient déposé plainte.
Le jeune homme, SDF et déjà connu de la justice, avait pu être identifié notamment grâce aux empreintes retrouvées sur le mortier tombé à terre.
Se sachant recherché par la police, il avait été placé en garde à vue après s'être présenté au commissariat.
mb/dlm
Six mois avec susris requis contre un policier pour violences #
Six mois de prison avec sursis ont été requis mercredi contre un motard de la police nationale, jugé en correctionnelle à Angers pour des violences sur trois automobilistes.
Âgé de 51 ans, ce policier angevin de la formation motocycliste urbaine (FMU), aux états de services exemplaires, était poursuivi pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
En novembre 2019, mai 2020 et juin 2020, les motards de la police nationale, dont le prévenu, ont procédé au contrôle de conducteurs ayant commis une infraction routière. Ces interventions ont dégénéré et mené à des violences policières, selon l'accusation et les plaignants.
Les trois victimes ont expliqué aux enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie des trois enquêtes, avoir reçu des coups injustifiés.
Le procureur de la République d'Angers, Éric Bouillard, a requis une peine de six mois de prison avec sursis.
Le magistrat a considéré que le fonctionnaire de police avait, dans chaque cas, fait un usage illégitime et disproportionné de la force.
Pointant les similitudes entre les trois dossiers, M. Bouillard a requis une peine de six mois de prison avec sursis. "Vous avez très largement dépassé les limites du raisonnable", a lancé le procureur en s'adressant au policier.
En défense, Me Pascal Rouiller a estimé que son client avait usé de la force de manière "adaptée" et "justifiée" dans des situations décrites comme "dangereuses" et face à des attitudes "belliqueuses".
Deux des interventions litigieuses ont eu lieu dans des quartiers dits sensibles d'Angers. Insistant sur la carrière "exceptionnelle" de son client, l'avocat a souligné que dans deux des trois procédures, l'IGPN a conclu à un usage légitime de la force. Me Rouiller a plaidé la relaxe du policier.
Le tribunal rendra sa décision le 3 mars prochain.
cor-aag/dlm
Oise: 5 personnes en garde à vue après la séquestration et le viol d'une jeune femme #
Cinq personnes dont deux mineurs étaient en garde à vue mercredi et devaient être présentées devant un juge d'instruction jeudi dans le cadre d'une enquête sur la séquestration d'une jeune femme, violée et poignardée dans le dos à Creil (Oise), a-t-on appris auprès du parquet de Senlis.
La victime, née en 2001, "s'est retrouvée dans l'appartement de certains des mis en cause en raison de liens amicaux entre certains d'entre eux et une de ses amies" a expliqué à l'AFP le procureur de la République à Senlis, Jean-Baptiste Bladier, confirmant une information du journal Le Parisien.
"Par la suite au cours de la nuit, elle aurait subi plusieurs viols, outre de nombreuses violences, ainsi qu'un coup de couteau dans le dos", a ajouté M. Bladier.
Le parquet a prévu de requérir le placement en détention provisoire d'au moins trois des personnes déférées.
bj/rl/dlm
Corse: habilitation suspendue pour les numéros 2 et 3 de la police judiciaire #
Après le numéro 1 de la police judiciaire de Corse, les numéros 2 et 3 ont été sanctionnés par le procureur général qui a suspendu leur habilitation d'officier de police judiciaire (OPJ) pour quatre mois, a-t-on appris mercredi.
"Il a été décidé quatre mois de retrait pour chacun", a indiqué à l'AFP Jean-Jacques Fagni, procureur général près la cour d'appel de Bastia qui a initié cette procédure disciplinaire.
Ces sanctions, prises pour la gestion jugée défaillante par ces responsables d'un dossier de grand banditisme, sont effectives depuis mi-décembre, a-t-il précisé.
Depuis fin septembre, la PJ de Corse est en pleine tourmente: elle a été dessaisie de l'enquête sur la tentative d'assassinat de Guy Orsoni poursuivi dans différentes affaires de banditisme. Lors d'un coup de filet visant à interpeller des suspects de cette tentative d'assassinat, trois membres présumés de la bande criminelle du "Petit Bar" avaient échappé aux policiers le 28 septembre à Ajaccio, du fait vraisemblablement de fuites.
Des problèmes de procédure ont également été constatés et concerneraient à la fois la PJ insulaire et l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) basé en région parisienne, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.
Une enquête judiciaire pour "violation du secret de l'enquête" et une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale ont été ouvertes et sont en cours.
Début décembre, le patron de la PJ Lucien Arleri s'était vu suspendre pour un an son habilitation OPJ par M. Fagni. M. Arleri a quitté ses fonctions en Corse et débuté le 1er décembre son nouveau poste de chargé de mission à la Direction générale de la police nationale.
Il a été remplacé dans l'Ile de Beauté par Thierry de Maria, qui était directeur régional de la PJ à Limoges depuis mai 2020.
mc/est/pb
Procès pour les frères Bogdanoff, accusés d'"escroquerie" envers un millionnaire bipolaire #
Igor et Grichka Bogdanoff ont-ils tenté de spolier un millionnaire bipolaire pour régler leurs déboires financiers et relancer "Temps X", l'émission de science-fiction qui les a rendus célèbres dans les années 80 ? Les jumeaux devront répondre au tribunal de ces accusations qu'ils contestent.
Les deux frères de 70 ans, connus pour leur transformation physique atypique et leurs ouvrages scientifiques controversés, devront comparaître à Paris, mais pas avant plusieurs mois, lors de ce procès en correctionnelle pour "escroquerie sur personne vulnérable", aux côtés de quatre autres prévenus.
Outre le fils d'un diplomate franco-congolais en fuite, proche des jumeaux, le magistrat a également renvoyé devant le tribunal un producteur de cinéma, sa fille et un avocat parisien, tous trois accusés d'avoir entraîné la victime à dilapider sa fortune dans un film aux conditions de production douteuses, "le Fruit de l'espoir".
La victime, Cyrille P., un ancien hôtelier fortuné de 53 ans souffrant de troubles bipolaires depuis plusieurs années, s'est suicidée le 31 août 2018, au plus fort de l'enquête, depuis les falaises d'Étretat (Seine-Maritime).
"Je suis en grande souffrance, trop c'est trop. (...) Ils m'ont fait croire monts et merveilles", écrivait-il aux policiers peu avant son geste.
Deux mois plus tôt, Igor et Grichka Bogdanoff, qu'il surnommait "Frère premier" et "Frère absent", avaient été mis en examen dans ce dossier, moins d'un an après avoir fait sa connaissance.
Le fils de diplomate, Tanguy Ifoku, surnommé "Frère sombre", complétait le trio que le juge tient responsable d'une "véritable machination" pour faire "miroiter des investissements extraordinaires" au millionnaire : une tentative inconsistante de relance de "Temps X", un vague projet de film promotionnel de la République démocratique du Congo ou encore l'achat d'un hélicoptère Gazelle, uniquement pilotable par Igor.
Pour le magistrat, les trois hommes ont à l'époque conscience de manipuler Cyrille P.: "J'ai parlé avec lui hier pour le maintenir dans cet état (...) ce serait une bonne façon de le réinitialiser", raconte Grischka à son frère, selon une écoute versée au dossier.
En difficultés financières, Igor convainc leur nouvel ami de lui racheter pour 750.000 euros la moitié de sa villa parisienne, en indivision et sans pouvoir s'y installer.
Cyrille P., qui se présente à des amis comme "le troisième Bogdanoff", consent à tout: il remet notamment 160.000 euros en liquide et signe pour 1,5 million d'euros de chèques durant l'hiver 2017-2018.
Mais aucun n'est encaissé : la banque, qui vient de signaler à la justice un premier cercle de profiteurs potentiels, bloque les versements.
Depuis l'été précédent, Cyrille P. a en effet cessé de prendre ses médicaments, devenant "exagérément sociable, dépensier" et influençable, au cours d'"épisode maniaques", selon ses proches et les experts médicaux.
Via l'avocat parisien Jean-Luc Chetboun, il fait à cette époque la connaissance d'un autoproclamé "hypnotiseur des stars" qui lui présente le producteur Alain Williams, ex-manager de la figure de téléréalité Loana, puis les frères Bogdanoff.
Pour l'avocat, le producteur et sa fille, le parquet avait toutefois requis d'abandonner les poursuites, puisque le film, dans lequel les jumeaux et Robert Hossein jouaient de petits rôles, avait réellement été produit et diffusé.
Mais pour le juge, les mis en examen, qui ont obtenu 600.000 euros de la victime pour un film "qui n'en vaut pas plus de 50.000" selon un protagoniste du tournage, ont "produit le film coûte que coûte pour tenter de masquer leurs agissements".
Contestant ce renvoi, "les frères Bogdanoff se réjouissent" toutefois "que la qualification d'abus de faiblesse à l'encontre de leur ami ait été enfin abandonnée", ont réagi leurs avocats Mes Edouard de Lamaze et Éric Morain. "Ils n'ont en effet bénéficié d'aucun enrichissement personnel", assure la défense.
bl/pga/dch
Une association alerte sur l'exposition des enfants à la pornographie sur TikTok #
Pornographie, cyber-pédocriminalité: l'association Les effronté-e-s alerte mercredi sur "l'exposition des mineurs à des contenus pornographiques" sur TikTok, demandant à ce réseau social très prisé des jeunes d'améliorer le contrôle parental et la modération de ses contenus.
"D'un côté, TikTok diffuse des vidéos sexy d'adolescentes, voire d'enfants, parfois frôlant la pédopornographie, auxquelles les pédocriminels peuvent avoir accès, et d'un autre côté, la plateforme expose ces jeunes à des contenus pornographiques", dénonce Les effronté-e-s dans un communiqué.
Sollicité par l'AFP, TikTok France n'avait pas donné suite en début de soirée.
Cette association féministe se fonde sur l'enquête d'un youtubeur, baptisé le Roi des rats, "connu pour ses vidéos de sensibilisation et de prévention des risques liés aux réseaux sociaux".
Dans cette vidéo publiée fin décembre, consultée par l'AFP, cet utilisateur accuse l'algorithme de la plateforme de favoriser l'accès à des vidéos sexualisées (danses sexy, positions suggestives, mises en scène de pratiques sexuelles), et montre qu'il est facile, peu importe l'âge, d'avoir accès à des contenus illicites, citant notamment la zoophilie ou la scatophilie.
En outre, les paramètres prévus par TikTok tels que le signalement de publications inappropriées et le contrôle parental "échouent dans leur mission de restreindre l'accès à ces contenus", estime-t-il.
"Ce constat doit amener à plus de vigilance, de la part des parents, mais surtout du gouvernement et de la plateforme elle-même", demande ainsi l'association dans son communiqué.
Dans une pétition lancée mercredi sur le site change.org, elle réclame à TikTok de réviser son algorithme, de rendre ses paramètres de contrôle parental plus efficaces et d'accroître ses moyens dédiés à la modération des contenus.
Elle demande en outre au gouvernement un "vrai plan de prévention" pour protéger les mineurs devant l'accès à la pornographie.
Récemment, le site pornographique Pornhub a retiré près de la moitié de ses vidéos après des accusations d'hébergement de contenus pédopornographiques.
jlo/bfa/pb
France: les frères Bogdanoff seront jugés pour "escroquerie" envers un millionnaire bipolaire #
Les célèbres animateurs français Igor et Grichka Bogdanoff seront jugés pour "escroquerie" envers un millionnaire souffrant de troubles bipolaires, notamment pour l'avoir impliqué dans le projet avorté de relancer une émission de science-fiction "Temps X", a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.
Après trois ans d'enquête, un juge d'instruction parisien a ordonné ce procès pour "escroquerie sur personne vulnérable" contre les jumeaux et cinq autres personnes.
"Tous avaient manifestement trouvé en cet homme +la poule aux oeufs d'or+ à même de leur procurer des fonds sous couvert de projets totalement ou partiellement chimériques", conclut le magistrat dans son ordonnance du 17 décembre consultée par l'AFP.
Cyrille P., ancien hôtelier de 53 ans malade depuis plusieurs années, s'était suicidé au cours de l'enquête, le 31 août 2018, depuis les falaises d'Etretat, en Normandie.
Deux mois plus tôt, Igor et Grichka Bogdanoff, qu'il surnommait "Frère premier" et "Frère absent", avaient été inculpés dans ce dossier.
Les jumeaux, connus pour leur transformation physique atypique et leurs ouvrages scientifiques controversés, contestent toute escroquerie et mettent en cause un ancien proche, un fils de diplomate franco-congolais surnommé "Frère sombre", lui aussi renvoyé devant le tribunal.
Le juge estime que Cyrille P. a été victime d'une "véritable machination" du trio, qui lui a fait "miroiter des investissements extraordinaires": une tentative inconsistante de relance de l'émission de télévision "Temps X", un vague projet de film promotionnel de la République démocratique du Congo ou encore l'achat d'un hélicoptère Gazelle, pilotable uniquement par Igor.
Ce dernier, en difficultés financières, avait aussi convaincu Cyrille P. de lui racheter pour 750.000 euros la moitié de sa villa parisienne, en indivision et sans pouvoir s'y installer.
Cyrille P. consent à tous ces investissements suspects et signe notamment plusieurs chèques pour 1,5 million d'euros.
Tous seront bloqués par la banque qui venait de signaler au parquet de Paris un premier cercle de profiteurs potentiels poussant son client à dilapider sa fortune.
Cet autre cercle, qui comprend un avocat, un producteur et sa fille, est lui aussi renvoyé devant le tribunal, accusé principalement d'avoir abusé de Cyrille P. pour qu'il dilapide sa fortune dans la production d'un film, intitulé "le Fruit de l'espoir".
Pour eux, le parquet avait toutefois requis d'abandonner les poursuites, puisque le film, aux conditions de production douteuses, avait réellement été produit et diffusé. Les frères Bogdanoff complétaient le casting.
Contestant ce renvoi, "les frères Bogdanoff se réjouissent" toutefois "que la qualification d'abus de faiblesse à l'encontre de leur ami ait été enfin abandonnée". "Ils n'ont en effet bénéficié d'aucun enrichissement personnel", ont réagi leurs avocats Mes Edouard de Lamaze et Éric Morain.
bl/mk/pga/pid/slb
Les frères Bogdanoff seront jugés pour "escroquerie" envers un millionnaire bipolaire #
Les frères Bogdanoff sont renvoyés en correctionnelle pour "escroquerie" envers un millionnaire souffrant de troubles bipolaires, notamment pour l'avoir impliqué dans le projet avorté de relancer leur célèbre émission de science-fiction "Temps X", a appris mercredi l'AFP de sources concordantes.
Après trois ans d'enquête, un juge d'instruction parisien a ordonné ce procès pour "escroquerie sur personne vulnérable" contre les jumeaux et quatre autres personnes. "Tous avaient manifestement trouvé en cet homme +la poule aux oeufs d'or+ à même de leur procurer des fonds sous couvert de projets totalement ou partiellement chimériques", conclut le magistrat dans son ordonnance du 17 décembre consultée par l'AFP.
Cyrille P., ancien hôtelier de 53 ans malade depuis plusieurs années, s'était suicidé au cours de l'enquête, le 31 août 2018, depuis les falaises d'Etretat (Seine-Maritime).
Deux mois plus tôt, Igor et Grichka Bogdanoff, qu'il surnommait "Frère premier" et "Frère absent", avaient été mis en examen dans ce dossier.
Les jumeaux, connus pour leur transformation physique atypique et leurs ouvrages scientifiques controversés, contestent toute escroquerie et mettent en cause un ancien proche, un fils de diplomate franco-congolais surnommé "Frère sombre", lui aussi renvoyé devant le tribunal.
Le juge estime que Cyrille P. a été victime d'une "véritable machination" du trio, qui lui a fait "miroiter des investissements extraordinaires": une tentative inconsistante de relance de "Temps X", un vague projet de film promotionnel de la République démocratique du Congo ou encore l'achat d'un hélicoptère Gazelle, pilotable uniquement par Igor.
Ce dernier, en difficultés financières, avait aussi convaincu Cyrille P. de lui racheter pour 750.000 euros la moitié de sa villa parisienne, en indivision et sans pouvoir s'y installer.
A l'époque, Cyrille P. consent à tout, remet 160.000 euros en liquide et signe pour 1,5 million d'euros de chèques durant l'hiver 2017-2018.
Mais la banque, qui vient de signaler à la justice un premier cercle de profiteurs potentiels, bloque les versements.
Cet autre cercle, qui comprend un avocat, un producteur et sa fille, est lui aussi renvoyé devant le tribunal, accusé principalement d'avoir abusé de Cyrille P. pour qu'il dilapide sa fortune dans la production d'un film, intitulé "le Fruit de l'espoir".
Pour eux, le parquet avait toutefois requis d'abandonner les poursuites, puisque le film, aux conditions de production douteuses, avait réellement été produit et diffusé. Les frères Bogdanoff complétaient le casting.
Contestant ce renvoi, "les frères Bogdanoff se réjouissent" toutefois "que la qualification d'abus de faiblesse à l'encontre de leur ami ait été enfin abandonnée". "Ils n'ont en effet bénéficié d'aucun enrichissement personnel", ont réagi leurs avocats Mes Edouard de Lamaze et Éric Morain.
bl/mk/pga/it
Infirmière disparue: recherches dans la maison, mari "convoqué" par la gendarmerie (avocat) #
La maison de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans portée disparue dans le Tarn depuis le 16 décembre, a de nouveau été fouillée mercredi et son mari "convoqué" par les gendarmes dans le cadre de ces recherches, a indiqué à l'AFP l'avocat de l'époux.
"Il y a des recherches à l'intérieur de la maison (du couple, à Cagnac-les-Mines), mon client a été convoqué par la gendarmerie mais ce n'est pas pour être auditionné" dans le cadre d'une garde à vue, a déclaré Me Jean-Baptiste Alary, qui défend le mari de l'infirmière disparue Cédric Jubillar.
"A partir du moment où les gendarmes sont dans la maison et font des investigations, il est logique que le propriétaire soit présent. S'il y avait une garde à vue, j'aurais été informé", a ajouté l'avocat.
Peu après 18h00, les recherches entamées en début de matinée se poursuivaient à l'intérieur du domicile mais aussi, avec une équipe cynophile, dans les alentours boisés de la maison, a constaté un correspondant de l'AFP. Les gendarmes ont établi un large périmètre de sécurité autour du domicile.
"Je n'ai aucune information autre que, à priori, les recherches sont toujours en cours. Je n'ai pas eu contact avec mon client", a indiqué Me Alary vers 18h30.
"Je ne sais pas pourquoi ces recherches sont aussi longues, peut-être à cause d'appareils particulièrement pointus. Ce sont des investigations extrêmement techniques. Je suis dans l'attente", a-t-il conclu.
Une perquisition avait déjà eu lieu le 24 décembre dans la maison sous l'autorité d'un juge d'instruction toulousain, en présence du mari. Mais "aucune découverte intéressante n'a été faite", avait alors indiqué la procureure adjointe de Toulouse Alix Cabot-Chaumeton. La maison avait alors été placée sous scellés.
La piste criminelle est désormais privilégiée dans cette affaire après l'ouverture d'une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration".
"Rien n'indique" que la disparition de cette mère de famille de 33 ans, en instance de divorce, Delphine Jubillar, "a pu être volontaire", avait indiqué le 23 décembre le procureur de Toulouse Dominique Alzeari, après une journée de battue citoyenne encadrée par la gendarmerie et ayant rassemblé plus d'un millier de volontaires.
Initialement ouverte pour "disparition inquiétante" par le parquet d'Albi, l'enquête est désormais entre les mains de deux juges d'instruction toulousains "au vu de l'importance et de la complexité de l'affaire".
C'est le mari qui avait signalé aux gendarmes la disparition de son épouse, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre.
cpy-cor/it
Appel à rassemblement après la fête sauvage du Nouvel An en Bretagne #
Des comités de soutien à la Rave Party illégale du Nouvel An, qui a réuni 2.400 teufeurs en Bretagne, ont réclamé "la libération immédiate" de l'homme de 22 ans incarcéré dans le cadre de l'enquête et appelé à un rassemblement samedi à Rennes, selon un communiqué de presse.
"Aujourd'hui une personne se retrouve incarcérée au fond d'un cachot, accusée de 16 chefs d'inculpation prétendument associés à l'organisation de cette fête libre, risquant ainsi de lourdes peines (...) il est présenté comme la figure du criminel irresponsable", écrivent mercredi les comités de soutien de Rennes, Nantes, Paris et Toulouse ainsi qu'une "Coordination Nationale des Sons".
Le jeune homme de 22 ans, vivant dans un camion et arrêté samedi à Iffendic (Ille-et-Vilaine), a été mis en examen et écroué lundi, notamment pour organisation illicite d'un rassemblement festif et mise en danger de la vie d'autrui. Son avocat a assuré qu'il n'était pas un organisateur, se disant "choqué" par l'incarcération de son client au casier judiciaire vierge.
"Qu'importe si cette personne est réellement en lien avec l'organisation, ce que nous savons c'est qu'il est inconcevable d'aller en prison pour avoir fait danser des femmes et des hommes! Nous exigeons la libération immédiate de l'inculpé et l'arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices", ajoutent les comités de soutien en appelant à un "rassemblement de soutien à la personne incarcérée", à Rennes samedi 9 janvier.
Se présentant comme les organisateurs de cette fête sauvage à Lieuron, au sud de Rennes, les signataires d'une tribune publiée mardi sur le site de Libération affirment avoir "répondu à l'appel de celles et ceux qui ne se satisfont pas d'une existence rythmée uniquement existence rythmée uniquement par le travail, la consommation et les écrans, seul·e·s chez eux le soir".
"Notre geste est politique, nous avons offert gratuitement une soupape de décompression. Se retrouver un instant, ensemble, en vie", écrivent-ils. "En ces temps si troubles, nous sommes fièr·e·s d'avoir pu redonner le sourire à quelques milliers de personnes, ne serait-ce que l'instant d'un +raveillon+ de nouvel an!"
jfg-aag/db/it
ETA : la justice française accepte une nouvelle fois de remettre Ternera à l'Espagne #
La cour d'appel de Paris a accepté une nouvelle fois de remettre à l'Espagne l'ex-dirigeant de l'ETA Josu Ternera, visé par une demande d'extradition de Madrid, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
"La chambre de l'instruction a donné un avis favorable à la demande d'extradition", a indiqué cette source à l'AFP.
Cette requête portait sur l'assassinat le 25 juin 1980 d'un cadre du géant du pneumatique Michelin à Vitoria (nord de l'Espagne), où se trouve une usine du groupe.
"Nous faisons un pourvoi en cassation", a réagi Me Laurent Pasquet-Marinacce, l'avocat de Josu Ternera.
La Cour de cassation avait déjà accepté en novembre à deux reprises le principe d'une remise à l'Espagne de Josu Ternera.
Il était visé par une demande d'extradition pour son implication présumée dans un attentat contre une caserne de la Garde civile espagnole qui avait fait 11 morts en 1987 à Saragosse (nord) et par un mandat d'arrêt européen concernant des faits "d'appartenance à une organisation terroriste" dans les années 2000 et 2001.
La cour d'appel a en revanche refusé en juillet un autre mandat d'arrêt européen, concernant cette fois des "crimes contre l'humanité" dont la justice espagnole accusait Josu Ternera.
Après plus de seize ans de cavale, l'ancien dirigeant basque a été arrêté en mai 2019 sur le parking d'un hôpital français des Alpes où il se rendait pour être soigné.
A partir de la fin des années 70, il a été le chef de l'appareil politique de l'ETA.
Son éventuelle remise aux autorités espagnoles ne devrait pas intervenir avant des mois, voire des années: il doit être rejugé deux fois en France dans des dossiers de terrorisme pour son rôle présumé au sein de l'organisation séparatiste basque entre 2002 et 2005 ainsi qu'entre 2010 et 2013.
Le premier procès se tiendra en février devant la cour d'appel de Paris, le second en juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
gd/edy/pa/pid/avz
ETA : la justice française accepte une nouvelle fois de remettre Ternera à l'Espagne #
La cour d'appel de Paris a accepté une nouvelle fois de remettre à l'Espagne l'ex-dirigeant de l'ETA Josu Ternera, visé par une demande d'extradition de Madrid, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
"La chambre de l'instruction a donné un avis favorable à la demande d'extradition", a indiqué cette source à l'AFP.
Cette requête portait sur l'assassinat le 25 juin 1980 d'un cadre du géant du pneumatique Michelin à Vitoria (nord du pays), où se trouve une usine du groupe.
"Nous faisons un pourvoi en cassation", a réagi Me Laurent Pasquet-Marinacce, l'avocat de Josu Ternera.
La Cour de cassation a déjà accepté en novembre à deux reprises le principe d'une remise à l'Espagne de Josu Ternera.
Il était visé par une demande d'extradition pour son implication présumée dans un attentat contre une caserne de la Garde civile espagnole qui avait fait 11 morts en 1987 à Saragosse (nord) et par un mandat d'arrêt européen concernant des faits "d'appartenance à une organisation terroriste" dans les années 2000 et 2001.
La cour d'appel a en revanche refusé en juillet un autre mandat d'arrêt européen, concernant cette fois des "crimes contre l'humanité" dont la justice espagnole accusait Josu Ternera.
Après plus de seize ans de cavale, l'ancien dirigeant basque a été arrêté en mai 2019 sur le parking d'un hôpital français des Alpes où il se rendait pour être soigné.
A partir de la fin des années 70, il a été le chef de l'appareil politique de l'ETA.
Son éventuelle remise aux autorités espagnoles ne devrait pas intervenir avant des mois, voire des années: il doit être rejugé deux fois en France dans des dossiers de terrorisme pour son rôle présumé au sein de l'organisation séparatiste basque entre 2002 et 2005 ainsi qu'entre 2010 et 2013.
Le premier procès se tiendra en février devant la cour d'appel de Paris, le second en juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
gd/edy/pa/it
Il harcèle son ex avec plus de 3.500 sms et appels, il est interpellé #
Un homme de 26 ans a été interpellé à Villeurbanne, près de Lyon, après l'envoi en novembre de plus de 3.500 sms et appels malveillants à son ancienne compagne, a indiqué mercredi la police.
Son interpellation, lundi matin, faisait suite à une plainte de la jeune femme, harcelée et menacée de mort depuis le 19 novembre par quelque "3.565 sms et appels émis en 10 jours", précise-t-on de même source.
Le jeune homme, déjà connu de la justice, a reconnu les faits lors de sa garde à vue. Il a été laissé libre mardi à l'issue de sa présentation devant un juge, dans l'attente de la tenue de son procès.
dfa/mb/dch
Le siège du Parti socialiste cambriolé à Ivry-sur-Seine #
Le siège du Parti socialiste, situé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a été cambriolé samedi dernier, le ou les cambrioleurs étant repartis avec "quelques ordinateurs ne contenant rien de sensible", a-t-on appris auprès du PS mercredi, confirmant une information du Canard Enchaîné.
"Quelques ordinateurs ont été emportés. Ils ne contenaient rien de sensible" et "nos serveurs sont très sécurisés", a-t-on indiqué de même source. "Des carnets appartenant au chef de cabinet du premier secrétaire Olivier Faure ont également été consultés".
Selon un dirigeant du PS cité par l'hebdomadaire satirique dans son édition du 6 janvier, "c'est très curieux. Seuls certains bureaux ont été fouillés, dont celui du premier secrétaire. De même, alors qu'il y avait un tas de matériels informatiques accessibles, le ou les voleurs se sont emparés d'ordinateurs très précis. C'est comme s'ils savaient ce qu'ils cherchaient".
Le PS a précisé qu'une enquête de police avait été ouverte.
npk/jk/caz
Toulouse: un blessé par balles dans un quartier proche du centre-ville #
Un homme a été blessé par balles mercredi matin à Toulouse non loin du centre-ville, a-t-on appris auprès du procureur.
Il aurait été la cible de tirs vers 10H30 boulevard Jean Brunhes, le ou les tireurs cagoulés ont pris la fuite à bord d'une voiture, a indiqué le procureur de Toulouse Dominique Alzéari.
Avant cette tentative d'homicide, des règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants ont fait dans la Ville rose cinq morts et plusieurs blessés en 2020, notamment dans le quartier des Izards, une cité du nord de la ville.
hj/cpy/tes
Marseille: un corps calciné retrouvé dans le coffre d'une voiture #
Un corps calciné a été retrouvé mercredi par les marins-pompiers de Marseille dans le coffre d'un véhicule en feu, quelques jours seulement après la découverte de deux autres cadavres dans une voiture incendiée près de la cité phocéenne.
Le cadavre a été découvert vers 11H00, ont précisé à l'AFP les marins-pompiers, qui avaient été appelés sur les lieux après que des riverains ont signalé un véhicule en feu, chemin de Bizet, dans le quartier de l'Estaque (16e arrondissement), dans le nord de la ville.
Il pourrait s'agir une nouvelle fois de ce que les enquêteurs qualifient de "barbecue marseillais", un mode opératoire destiné à la fois à marquer les esprits et à effacer les traces des criminels.
Le dernier dans le département des Bouches-du-Rhône remontait au 29 décembre seulement, avec la découverte de deux corps carbonisés dans un véhicule sur la commune des Pennes-Mirabeau.
Ces deux derniers morts de 2020 ont porté à 12 le nombre de victimes de règlements de comptes sur l'année dans l'ensemble du département, selon les derniers chiffres de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône auprès de l'AFP.
ol/mdm/sp
Infirmière disparue: recherches dans la maison, mari "convoqué" par la gendarmerie (avocat) #
La maison de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans portée disparue dans le Tarn depuis le 16 décembre, était de nouveau fouillée mercredi et son mari "convoqué" par les gendarmes dans le cadre de ces recherches, a indiqué à l'AFP l'avocat de l'époux.
"Il y a des recherches à l'intérieur de la maison (du couple, à Cagnac-les-Mines), mon client a été convoqué par la gendarmerie mais ce n'est pas pour être auditionné" dans le cadre d'une garde à vue, a déclaré Me Jean-Baptiste Alary, qui défend le mari de l'infirmière disparue Cédric Jubillar.
"A partir du moment où les gendarmes sont dans la maison et font des investigations, il est logique que le propriétaire soit présent. S'il y avait une garde à vue, j'aurais été informé. A priori, on ne peut pas imaginer qu'il s'agisse d'une garde à vue", a ajouté l'avocat.
Une perquisition avait déjà eu lieu le 24 décembre dans la maison sous l'autorité d'un juge d'instruction toulousain, en présence du mari. Mais "aucune découverte intéressante n'a été faite", avait alors indiqué la procureure adjointe de Toulouse Alix Cabot-Chaumeton. La maison avait alors été placée sous scellés.
La piste criminelle est désormais privilégiée dans cette affaire après l'ouverture d'une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration".
"Rien n'indique" que la disparition de cette mère de famille de 33 ans, en instance de divorce, Delphine Jubillar, "a pu être volontaire", avait indiqué le 23 décembre le procureur de Toulouse Dominique Alzeari, après une journée de battue citoyenne encadrée par la gendarmerie et ayant rassemblé plus d'un millier de volontaires.
Initialement ouverte pour "disparition inquiétante" par le parquet d'Albi, l'enquête est désormais entre les mains de deux juges d'instruction toulousains "au vu de l'importance et de la complexité de l'affaire".
C'est le mari qui avait signalé aux gendarmes la disparition de son épouse, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre. Le couple était en instance de divorce.
cpy/tes
Grève à retardement à Lyon après une altercation parent-prof sur la laïcité #
Il y a deux mois à Lyon, une altercation opposait un professeur à un parent d'élève qui l'accusait d'être islamophobe. Affaire rapidement classée par la justice mais dont les suites ont conduit à une grève depuis lundi dans le collège concerné.
Les cours doivent y reprendre mercredi, selon une enseignante interrogée mardi soir au sortir d'une réunion au rectorat destinée à déminer la situation.
"La gestion des incidents, ayant conduit au départ de notre collègue, nous révolte et ne nous permet pas d'exercer notre mission dans des conditions sereines", avaient expliqué les grévistes plus tôt dans la journée.
C'est le départ de leur collègue, annoncé à la veille des vacances de Noël et interprété comme la conséquence d'un manque de soutien de l'administration, qui a déclenché la grève à la rentrée.
Les faits eux-mêmes remontent au 9 novembre. Ce jour-là, un parent s'en est pris verbalement à un collègue en public devant l'établissement.
Il remettait en question un aspect du programme en lien avec la laïcité, dans un contexte déjà tendu suite à l'assassinat de Samuel Paty" mi-octobre, relatent les enseignants des Battières, collège du 5e arrondissement où le hasard veut que la victime de Conflans-Saint-Honorine a débuté sa carrière.
"Notre collègue n'a jamais tenu les propos qui lui sont reprochés (avoir assimilé les musulmans à des terroristes, d'après les enfants du parent d'élève concerné, ndlr) et a entamé une procédure judiciaire pour diffamation", ajoutent les enseignants.
Cette plainte a été déposée le 13 novembre, selon le parquet de Lyon.
Entendu le même jour, le père de famille a confirmé s'être rendu au collège "pour avoir des explications du professeur au sujet de ce qui lui avait été rapporté par ses enfants". Il a contesté "avoir agressé ou tenu des propos injurieux ou diffamatoires à l'égard de l'enseignant, même s'il admettait que le ton était monté, ce qu'il regrettait", a précisé le parquet à l'AFP.
Devant les enquêteurs, l'enseignant n'a pas fait état non plus de menaces ou d'injures, ni de violences, ce que l'audition d'un témoin direct de la scène a confirmé. L'affaire a été classée sans suite le 15 novembre.
"Nous attendions une réponse forte de l'institution qui n'est pas venue", considèrent aujourd'hui ses collègues. Le rectorat assure du contraire. Selon lui, l'enseignant a été reçu par la direction du collège "tout de suite après l'altercation".
"Le jour même, le rectorat a été informé des faits et a déclenché le protocole d'accompagnement et de suivi pour les personnels victimes d'agression", ont indiqué mardi les services académiques, ajoutant que "le recteur a adressé personnellement un courrier de soutien à l'enseignant".
Lors d'un entretien le 10 décembre, la possibilité d'un changement d'affectation a été évoquée avec le professeur et cette solution a depuis été mise en place "à sa demande". Il pourrait aussi bénéficier d'un accompagnement en vue d'une reconversion.
ppy/ag/dlm
Accusé d'inceste, Olivier Duhamel visé par une enquête pour "viols et agressions sexuelles" #
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête après les accusations de Camille Kouchner, qui dénonce dans un livre les agressions incestueuses qu'aurait imposées son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, à son frère jumeau quand il était adolescent à la fin des années 1980.
L'enquête a été ouverte pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans", a annoncé dans un communiqué le procureur de Paris Rémy Heitz.
Dans un livre à paraître jeudi, "La Familia grande" (Ed. Seuil), Camille Kouchner raconte que son frère jumeau, "Victor", lui a révélé, quand ils étaient âgés de 14 ans, subir des attouchements de leur beau-père, politologue de renom, ancien eurodéputé et chroniqueur dans plusieurs médias.
Selon elle, les agressions auraient duré "un an" ou "des années". "Deux ou trois. Je ne sais pas", écrit dans ce récit autobiographique de 200 pages la fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui s'était remariée avec Olivier Duhamel.
En 2011, une "précédente procédure" sur ces faits avait déjà été ouverte, a précisé M. Heitz.
Selon le récit de Camille Kouchner, son frère aurait alors été entendu par les enquêteurs. Après leur avoir raconté "dans les détails" les agressions sexuelles que lui aurait imposées son beau-père, "Victor" aurait toutefois refusé de déposer plainte. "Non. Je ne souhaite pas porter plainte. Cette histoire ne vous regarde pas", dit-il aux enquêteurs, selon sa soeur.
Cette enquête a été "classée sans suite", a précisé le procureur de Paris, sans donner les raisons de l'abandon de la procédure.
A l'époque, déjà, les faits semblaient prescrits.
Au moment où se sont déroulées les agressions que "Victor" dit avoir subies à la fin des années 1980, la loi prévoyait qu'une victime mineure pouvait porter plainte pour "viol par ascendant" pendant dix ans à compter de sa majorité. Deux lois, depuis, ont allongé ce délai de prescription, à vingt ans en 2004 puis trente ans en 2018, mais elles ne sont pas applicables aux faits déjà prescrits.
Dans le cas de "Victor", il est possible que les faits aient été prescrits dans sa 28e année, soit en 2003, selon des juristes.
La nouvelle enquête ouverte mardi, confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), "s'attachera à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique", a ajouté le procureur. La prescription semble à nouveau probable.
Dans les entretiens donnés par Camille Kouchner au Monde et à L'Obs, qui ont publié lundi des extraits de son livre, la juriste avance elle-même que "les faits sont prescrits".
Sollicité par Le Monde et L'Obs, Olivier Duhamel, 70 ans, a, lui, indiqué n'avoir "rien à dire" et n'a pas souhaité réagir à ces accusations. Il n'avait pu être joint par l'AFP lundi soir.
Il a démissionné de toutes ses fonctions lundi: président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), et intervenant ou animateur sur la chaîne LCI et la radio Europe 1.
Dans son livre, Camille Kouchner évoque la lente propagation dans la famille du secret, d'abord gardé par "Victor", puis révélé peu à peu pour protéger d'autres enfants afin qu'ils ne se retrouvent pas avec le "beau-père".
Selon sa belle-fille, Olivier Duhamel a été "protégé" par une forme d'omerta familiale et par sa femme, Evelyne Pisier.
"Très vite, le microcosme des gens de pouvoir, Saint-Germain-des-Prés, a été informé. Beaucoup savaient et la plupart ont fait comme si de rien n'était", accuse ainsi Camille Kouchner.
Elisabeth Guigou, présidente de la toute nouvelle commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, figure parmi les noms cités de l'entourage du politologue.
"Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé", a-t-elle déclaré, affirmant avoir découvert l'histoire dans la presse. "Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir", a ajouté Mme Guigou.
"Un lourd secret qui pesait sur nous depuis trop longtemps a été heureusement levé", avait réagi Bernard Kouchner lundi soir dans un communiqué transmis à l'AFP par son avocate Maryline Lugosi.
"En 2011, M. Bernard Kouchner s'est tu sur ce drame de l'inceste à la demande expresse de son fils et de sa fille qui ne voulaient pas qu'il rende cette affaire publique", a précisé mardi Me Lugosi.
bur-mk-edy/tib/dlm
Un homme condamné à 400 euros d'amende pour avoir appelé sur FB à "cramer la mosquée" de Béziers #
Un habitant de La Baule (Loire-Atlantique) a été condamné mardi à 400 euros d'amende et à un stage de citoyenneté par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour avoir appelé sur Facebook en octobre dernier à "cramer la mosquée" de Béziers (Hérault), a constaté une journaliste de l'AFP.
Le ministère public avait requis 600 euros d'amende et l'obligation de suivre, à ses frais, un stage de citoyenneté concernant cet homme âgé de 50 ans. Reconnu coupable de "provocation non suivie d'effet au crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique", il avait lancé cet appel au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty.
L'homme, inconnu des services de police et de la justice, avait écrit sur Facebook le 17 octobre, sous son identité: "Vous voulez lui rendre hommage?? Allez cramer la mosquée de Béziers question faire passer le message qu'il y en a marre".
"Il reconnaît tout à fait la stupidité de ce message", a expliqué son avocat Me Fabien Bourdon. Ce dernier avait demandé en vain que l'audience se tienne à huis clos au motif que son client, qui n'était pas présent au tribunal, craignait "pour sa sécurité".
L'assassinat de Samuel Paty, "il l'a ressenti au plus profond de lui", a indiqué Me Bourdon, indiquant que cet auto-entrepreneur, qui "a servi pendant plusieurs années sous les drapeaux", se trouvait aujourd'hui "en grande précarité économique et personnelle".
Dans sa plaidoirie, il a demandé à ce que l'amende requise par le ministère public soit réduite à 400 euros et a expliqué qu'il ne s'opposait pas au stage de citoyenneté pour son client.
Avec ce stage, qui lui coûtera "environ 250 euros", et avec l'amende, le tribunal à pour intention de "lui faire prendre conscience de la vie en société et de ses règles", a détaillé la présidente lors du délibéré.
Une plainte avait été déposée le 20 octobre par l'association culturelle des Français musulmans de Béziers (ACFMB). Puis le parquet de Béziers s'était dessaisi le 22 octobre au profit de Saint-Nazaire.
"C'est une personne qui a habité longtemps à Béziers et vit depuis peu de temps à La Baule. Les conséquences de ses propos l'ont semble-t-il dépassé, il a reconnu les faits et s'est expliqué très vite", avait précisé à l'AFP la vice-procureure du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, Michèle Pierson.
faa/mcl/dlm
Booba/Kaaris: l'affaire de la fusillade classée sans suite #
L'affaire de la fusillade sur le tournage d'un clip du rappeur Booba en 2019, qui soupçonnait son éternel rival Kaaris d'être à l'initiative des coups de feu ayant fait plusieurs blessés, a été classée sans suite, a indiqué mardi le parquet de Bobigny.
"La procédure a été classée sans suite, la fusillade n'a pas été reliée à un quelconque différend opposant les rappeurs en question", a déclaré le parquet, confirmant une information du Parisien.
Sauf si un élément nouveau venait à être porté à la connaissance du parquet, plus aucune investigation n'est donc en cours dans cette affaire, qui était venue s'ajouter à la liste des incidents entre les meilleurs ennemis du rap français.
Dans la nuit du 20 au 21 août 2019 vers minuit, une quinzaine de personnes munies de battes de base-ball et d'armes à feu avaient surgi sur le tournage d'un clip de Booba dans une zone industrielle d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Plusieurs personnes de l'équipe de tournage avaient été blessées durant l'attaque, victimes de coups de pied, de battes, et une personne avait été touchée par balles à la cuisse.
Le "Duc de Boulogne", 42 ans à l'époque, n'était pas sur place aux moments des faits, mais avait réagi sur Instagram, dans une vidéo où il mentionnait "Armand", le vrai nom de Kaaris.
Booba, qui vit à Miami, est un habitué des "clash" avec d'autres stars du rap et Kaaris, originaire de Sevran, est l'un de ses principaux rivaux.
En août 2018, une violente rixe avait éclaté entre les deux hommes dans l'aéroport d'Orly, sous les yeux de passagers éberlués. Ils avaient été condamnés à 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour cette bagarre.
Les deux rappeurs s'étaient donné rendez-vous un an plus tard en Suisse pour un combat d'arts martiaux mixtes (MMA) censé régler leurs différends, mais la rencontre avait finalement été annulée.
fan/cbo/dlm
Inceste: "Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir", se défend Guigou #
Elisabeth Guigou, présidente de la toute nouvelle commission sur l'inceste et citée parmi les proches d'Olivier Duhamel, accusé d'inceste par sa belle-fille Camille Kouchner, s'est défendue mardi d'avoir eu connaissance de ces accusations, estimant que "nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir".
"Je ne fais pas exception à la règle", a déclaré à L'Obs l'ancienne garde des sceaux socialiste. "Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé", a-t-elle dit.
Dans "La Familia grande", à paraître jeudi aux éditions du Seuil, Camille Kouchner, fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner, révèle que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.
Mme Guigou, qui affirme avoir "découvert cette histoire dans la presse cette semaine", était une des proches de la famille.
"A titre personnel mais également en tant que présidente de la commission sur l'inceste, je m'interroge sur le rôle que chacun doit jouer pour que les enfants ne soient pas seuls face à leur agresseur, sans recours, sans que leur voix soit entendue, sans qu'une réponse ne leur soit donnée au bon moment", ajoute cette figure du PS.
Depuis le 10 décembre, Mme Guigou est à la tête d'une commission indépendante sur l'inceste et toutes violences sexuelles faites aux enfants, calquée sur le modèle de la Commission Sauvé sur les abus sexuels dans l'église.
Cette instance, dont la mission est prévue pour durer deux ans, doit permettre "que notre société avance sur ce sujet, ses travaux doivent permettre ce changement", conclut-elle.
Dans une vidéo publiée mardi soir par le média en ligne Loopsider, Mme Guigou estime qu'"il faut saluer le courage de Camille Kouchner". "Ce n'est pas facile" des années après "d'exprimer ça (...) surtout quand le silence a été là pendant si longtemps".
"Je lui ai envoyé tout de suite un message hier (lundi) soir pour lui dire +J'imagine votre souffrance, celle de votre famille et si vous souhaitez vous exprimer devant la commission, dites-le moi+", indique Mme Guigou, qui connaissait "cette famille depuis la fin des années 90".
Quand elle a "découvert ça hier en lisant les extraits (du livre) dans la presse", la "première pensée" de l'ancienne ministre "a été pour ces enfants, ces trois enfants", confie-t-elle. "C'est un crime. Voilà, c'est un crime", poursuit-elle.
"Il faut qu'on arrive à parler" de l'inceste, "c'est l'objet de la commission", car "c'est la condition pour que les victimes puissent se reconstruire, pour qu'elles puissent partager leur fardeau épouvantable" et "pour qu'on puisse prendre en charge les auteurs pour ne pas qu'ils recommencent", explique Mme Guigou.
"Reconnaissante" envers les "mouvements féministes" qui "ont dit +on ne peut plus se taire là-dessus, on ne peut plus avoir la moindre indulgence+", elle "espère qu'avec cette commission" pourra se "créer une dynamique de la parole libérée, de l'interrogation de l'ensemble des institutions, de la société, des individus", afin d'"empêcher" que "ces tragédies" se produisent.
jlo-er/cel/rhl
Meurtre d'une septuagénaire sur la voie publique près de Cholet #
Une septuagénaire, découverte morte lundi matin sur la voie publique à Monfaucon-Montigné, près de Cholet (Maine-et-Loire), a été victime d'homicide, a-t-on appris mardi auprès du parquet.
Agée de 73 ans et habitante de la commune, la femme avait été découverte lundi peu avant 8H00 à proximité d'une école, dans des escaliers publics, faisant penser dans un premier temps à un décès provoqué par une chute.
Mais l'examen du corps de la victime a fait apparaître plusieurs plaies causées par arme blanche, probablement un couteau, lors de l'autopsie pratiquée mardi, a-t-on indiqué de même source. L'heure du décès a été établie entre 7H et 7h45 lundi matin, soit peu avant la découverte du corps.
Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire et confiée à la section de recherche d'Angers.
cor-mcl/pb
Fusillade mortelle à Bordeaux: gardes à vue prolongées pour les cinq suspects #
La garde à vue de cinq jeunes majeurs, interpellés entre dimanche soir et lundi matin, après une fusillade mortelle samedi soir dans un quartier populaire de Bordeaux, a été prolongée mardi de 48 heures, a-t-on appris auprès du parquet de Bordeaux.
Les cinq suspects, âgés de 18 à 21 ans, avaient été placés en garde à vue pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, après la fusillade à l'arme automatique qui avait fait un mort, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, dont trois jeunes de 13 à 16 ans, dans la cité des Aubiers au nord de Bordeaux.
La prolongation des gardes à vue a été sollicitée mardi par le parquet, aux termes du régime dérogatoire qui permet une telle prolongation au-delà de 48 heures, s'agissant de certains types d'affaires graves, en l'occurrence meurtre et tentatives de meurtres en bande organisée. Elle a été prononcée par le juge des libertés et de la détention.
Le parquet n'a pas souhaité communiquer davantage sur l'état de l'enquête de police judiciaire en cours.
Vers 22H50 samedi, un groupe de jeunes qui se trouvaient sur une placette au coeur des Aubiers, une cité de plus de 3.500 habitants du nord de Bordeaux, avait été la cible de tirs en rafale à l'arme automatique, depuis un véhicule passé à leur hauteur.
La fusillade intervenait, selon le parquet et des élus locaux, dans un contexte d'"escalade des tensions constatées entre quartiers depuis plusieurs semaines". Le quartier des Aubiers a sporadiquement été associé à des rixes, ou rivalités, avec notamment deux autres quartiers du nord de Bordeaux.
pbl/it
Saône-et-Loire: course poursuite entre gendarmes et voleurs de grands crus #
Des malfaiteurs qui étaient parvenus à faire main basse sur quelque 350.000 euros de grands crus dans la cave d'un Relais Château de Saône-et-Loire ont dû abandonner leur butin mardi près de Lyon après une course-poursuite mouvementée avec des gendarmes.
Le matin vers 5h15, plusieurs individus arrivés à bord d'un fourgon ont fracturé les portes de l'établissement de Saint-Jean-de-Trézy, et dérobé des centaines de bouteilles avant de repartir vers le sud par l'autoroute, en direction de Lyon, ont rapporté les gendarmes à l'AFP.
Réveillé par l'alerte incendie, le propriétaire a réussi à rattraper le fourgon pour le suivre à bonne distance et a prévenu la gendarmerie, permettant à une patrouille de Chagny (Saône-et-Loire) de prendre les malfaiteurs en chasse.
Pendant la course poursuite, ces derniers ont tenté à plusieurs reprises de jeter des bouteilles sur leurs poursuivants, mais sans faire de blessés, aucune n'ayant percuté le pare-brise des gendarmes.
Le fourgon a heurté une barrière de péage de Villefranche-sur-Saône, puis ses occupants, ne parvenant pas à semer les gendarmes, ont fini par abandonner le véhicule à hauteur de Bron (Rhône) avant de prendre la fuite.
Au moins trois suspects sont recherchés et le parquet de Chalon-sur-Saône a ouvert une enquête, confiée aux Brigades de recherche de Chalon-sur-Saône, Beaune et Bron.
Un autre cambriolage avait déjà été commis la veille, lundi, également à l'aube, dans ce même Relais Château, se soldant par la disparition de 200.000 euros de bouteilles mais sans que le propriétaire ne soit réveillé. On ne sait pas pour l'heure si les auteurs sont les mêmes.
ag/swi
Seine-et-Marne: l'auteur présumé de nombreuses croix gammées interpellé #
Un homme de 41 ans, soupçonné d'avoir tagué des croix gammées et des inscriptions sibyllines dans divers endroits de Seine-et-Marne a été arrêté et placé en garde à vue, a-t-on appris mardi de source policière.
Cet homme est soupçonné d'avoir réalisé quatorze dégradations entre fin octobre et début janvier, sur des surfaces multiples et variées: des bâtiments publics à Melun, un radar de vitesse sur l'autoroute A5, une soixantaine de tombes du cimetière municipal de Fontainebleau, le mur de la mairie de Vaux-le-Pénil ou encore les églises des villages des Ecrennes et Echouboulains.
Toujours de couleur rose, les croix gammées étaient accompagnés d'inscriptions nébuleuses telles que "Biobananas", "Charles", "free party", suscitant l'émoi et l'incompréhension des habitants et pouvoirs publics.
Le suspect a été arrêté en bas de son domicile au Mée-sur-Seine lundi vers 22H00, alors qu'il "sortait de chez lui avec des bombes de peinture de mêmes caractéristiques que celles utilisées" pour les tags, a indiqué une source policière.
Il a été repéré notamment grâce à des images de vidéosurveillance transmises par la gendarmerie, qui a apporté son concours à l'enquête pilotée par le commissariat de Melun.
Inconnu des services de police, le quadragénaire était toujours en garde à vue mardi soir.
"C'est un individu manifestement fragile psychologiquement, qui indique avoir eu des différends il y a de nombreuses années avec des membres du collectif de musique techno Biobananas, qui organisait des rave party", a indiqué à l'AFP le parquet de Melun.
"L'auteur est manifestement animé d'un sentiment de persécution, il a voulu attirer l'attention (...) et ne ciblait pas de religion précise ou d'institutions particulières", a ajouté le parquet, précisant qu'il "devrait être déféré demain" en vue d'éventuelles poursuites.
fan/cbo/pb
Migrants: deux journalistes qui se plaignaient d'être entravés dans leur travail déboutés #
Deux journalistes qui dénonçaient une entrave à la liberté d'informer après avoir été tenus à distance de l'évacuation de camps de migrants dans le Nord et le Pas-de-Calais ont été déboutés mardi par le tribunal administratif de Lille, leurs avocats dénonçant un "blanc-seing" donné à l'opacité.
Saisi d'un recours en référé-liberté par ces journalistes indépendants, soutenus par le Syndicat national des journalistes (SNJ), le tribunal a estimé que l'urgence à agir n'était pas caractérisée, les évacuations de campements étant "terminées".
La décision, consultée par l'AFP, souligne que les journalistes, qui se plaignaient de ne pas avoir pu pénétrer, à cinq reprises les 29 et 30 décembre, dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d'évacuation à Calais, Grande-Synthe et Coquelles, "ne font état d'aucune nouvelle intervention d'évacuation en cours à la présente date ou à venir, à laquelle ils envisageraient d'assister et qu'au surplus, il est indiqué en défense que les évacuations sont terminées".
"Cette décision évacue assez intelligemment la question du fond qui aurait pu faire jurisprudence", a réagi auprès de l'AFP l'un des requérants, Louis Witter - le pseudonyme de ce jeune photojournaliste.
Le photographe avait diffusé sur son compte Twitter des photos, devenues virales, montrant à Grande-Synthe une personne en combinaison lacérant une tente de migrant. Des photos prises selon lui en profitant d'un moment d'inattention des policiers.
Pour les avocats de M. Witter et de son collègue Simon Hamy, ainsi que du SNJ, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, le tribunal a "trouvé une parade parce qu'il y avait manifestement un embarras sur le fond du dossier".
Ils ont déploré "un blanc-seing donné à une situation d'opacité", intervenant "dans une période marquée par une dérive autoritaire (...) où l'on attend du juge qu'il joue le rôle de garde-fou".
Les avocats, pour qui ce recours serait une première en France, disent réfléchir à un recours devant le Conseil d'État.
A l'audience, les représentants des préfectures avaient estimé que les dispositifs déployés assuraient l'équilibre entre sécurité et liberté de la presse. Pour le sous-préfet de Dunkerque Hervé Tourmente, l'enjeu principal du périmètre de sécurité était d'"éviter tout suraccident", alors que des armes pouvaient être présentes sur les campements.
Interrogé par la présidente sur la probabilité de nouvelles évacuations, le sous-préfet de Calais Michel Tournaire avait répondu que des opérations en flagrance pour occupation illicite avaient lieu "toutes les 48 heures".
"Les opérations d'évacuation des campements présents dans le Dunkerquois sont toujours fondées sur des ordonnances du tribunal judiciaire de Dunkerque", a réagi dans un communiqué la préfecture du Nord, assurant que "l'Etat agit au bénéfice des personnes migrantes, afin de les mettre à l'abri" et "de les soustraire aux réseaux mafieux de passeurs".
"Ce n'est pas du tout la première fois que des journalistes sont écartés du périmètre d'intervention, c'est habituellement le cas, comme d'ailleurs depuis des mois et des années pour nos équipes de Human rights observers", un réseau d'observateurs du respect des droits des exilés, a souligné auprès de l'AFP François Guennoc de l'Auberge des migrants.
Selon les associations, environ un millier de migrants sont actuellement entre Calais et Grande-Synthe, exposés à des expulsions quasi quotidiennes de leurs campements de fortune.
Une autre décision de justice est attendue mercredi après que des exilés et associations ont assigné le préfet du Pas-de-Calais devant le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer pour le démantèlement fin septembre d'un vaste campement à Calais, qu'ils estiment "illégal".
bj-cmk/cab
Accusé d'inceste, Olivier Duhamel visé par une enquête pour "viols et agressions sexuelles" #
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête après les accusations de Camille Kouchner, qui dénonce dans un livre les agressions incestueuses qu'aurait imposées son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, à son frère jumeau quand il était adolescent à la fin des années 1980.
L'enquête a été ouverte pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans", a annoncé dans un communiqué le procureur de Paris Rémy Heitz.
Dans un livre à paraître jeudi, "La Familia grande" (Ed. Seuil), Camille Kouchner raconte que son frère jumeau, "Victor", lui a révélé, quand ils étaient âgés de 14 ans, subir des attouchements de leur beau-père, politologue de renom, ancien eurodéputé et chroniqueur dans plusieurs médias.
Selon elle, les agressions auraient duré "un an" ou "des années". "Deux ou trois. Je ne sais pas", écrit dans ce récit autobiographique de 200 pages la fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui s'était remariée avec Olivier Duhamel.
En 2011, une "précédente procédure" sur ces faits avait déjà été ouverte, a précisé M. Heitz.
Selon le récit de Camille Kouchner, son frère aurait alors été entendu par les enquêteurs. Après leur avoir raconté "dans les détails" les agressions sexuelles que lui aurait imposées son beau-père, "Victor" aurait toutefois refusé de déposer plainte. "Non. Je ne souhaite pas porter plainte. Cette histoire ne vous regarde pas", dit-il aux enquêteurs, selon sa soeur.
Cette enquête a été "classée sans suite", a précisé le procureur de Paris, sans donner les raisons de l'abandon de la procédure.
A l'époque, déjà, les faits semblaient prescrits.
Au moment où se sont déroulées les agressions que "Victor" dit avoir subies à la fin des années 1980, la loi prévoyait qu'une victime mineure pouvait porter plainte pour "viol par ascendant" pendant dix ans à compter de sa majorité. Deux lois, depuis, ont allongé ce délai de prescription, à vingt ans en 2004 puis trente ans en 2018, mais elles ne sont pas applicables aux faits déjà prescrits.
Dans le cas de "Victor", il est possible que les faits aient été prescrits dans sa 28e année, soit en 2003, selon des juristes.
La nouvelle enquête ouverte mardi, confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), "s'attachera à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique", a ajouté le procureur. La prescription semble à nouveau probable.
Dans les entretiens donnés par Camille Kouchner au Monde et à L'Obs, qui ont publié lundi des extraits de son livre, la juriste avance elle-même que "les faits sont prescrits".
Sollicité par Le Monde et L'Obs, Olivier Duhamel, 70 ans, a, lui, indiqué n'avoir "rien à dire" et n'a pas souhaité réagir à ces accusations. Il n'avait pu être joint par l'AFP lundi soir.
Il a démissionné de toutes ses fonctions lundi: président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), et intervenant ou animateur sur la chaîne LCI et la radio Europe 1.
Dans son livre, Camille Kouchner évoque la lente propagation dans la famille du secret, d'abord gardé par "Victor", puis révélé peu à peu pour protéger d'autres enfants afin qu'ils ne se retrouvent pas avec le "beau-père".
Selon sa belle-fille, Olivier Duhamel a été "protégé" par une forme d'omerta familiale et par sa femme, Evelyne Pisier.
"Très vite, le microcosme des gens de pouvoir, Saint-Germain-des-Prés, a été informé. Beaucoup savaient et la plupart ont fait comme si de rien n'était", accuse ainsi Camille Kouchner.
Elisabeth Guigou, présidente de la toute nouvelle commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, figure parmi les noms cités de l'entourage du politologue.
"Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé", a-t-elle déclaré, affirmant avoir découvert l'histoire dans la presse. "Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir", a ajouté Mme Guigou.
"Un lourd secret qui pesait sur nous depuis trop longtemps a été heureusement levé", avait réagi Bernard Kouchner lundi soir.
bur-mk/gd/jt/swi
Affaire Duhamel: le livre-témoignage, briseur de tabous #
Un an après le livre de Vanessa Springora qui révélait au grand jour ce qui allait devenir l'affaire Matzneff, c'est de nouveau un récit en librairie qui brise un tabou, celui de l'inceste, par la voix de Camille Kouchner.
La fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner et l'universitaire Evelyne Pisier fait paraître jeudi "La Familia grande" (Seuil), titre en espagnol qui reprend le surnom que se donnait une bande d'amis fascinés par la révolution cubaine.
L'homme accusé est une figure politique et médiatique: Olivier Duhamel, 70 ans, ancien député européen. Lui qui a immédiatement mis fin à toutes les fonctions qu'il occupait est visé par une enquête judiciaire.
Tout au long du récit, l'autrice de 45 ans ne lui donne qu'un nom: "mon beau-père". Elle modifie le prénom de la victime, son frère, fils de Bernard Kouchner âgé de 14 ans quand commencent les faits, pour l'appeler "Victor".
Ce témoignage a été tenu secret jusqu'à trois jours avant sa publication. L'exclusivité a été réservée au Monde et à L'Obs lundi.
Si cette histoire remontant à la fin des années 1980 est portée à la connaissance du grand public, elle n'était pas complètement ignorée. "Je ne révèle rien dans ce livre. Tout le monde sait" au sein de cette famille, a affirmé l'autrice au Monde.
"Tu verras, ils me croiront mais ils s'en foutront complètement", prédisait le frère de Camille Kouchner, quand il a commencé à faire connaître son histoire pour protéger d'autres enfants de son beau-père. "Il avait raison", constate-t-elle.
Le silence qui semble avoir protégé Olivier Duhamel, si les faits sont avérés, rappelle fortement celui que décrivait Vanessa Springora, un an auparavant, dans "Le Consentement", sur sa relation avec l'écrivain Gabriel Matzneff, 49 ans quand elle en avait 14.
Que le livre de Vanessa Springora ait été bien reçu lors de sa parution en janvier 2020, "cela m'a fait un bien fou, oui", a confié Camille Kouchner à L'Obs. "L'écho public, ce n'est pas ce que je souhaitais, mais il m'a paru nécessaire pour donner de la visibilité aux incestes qu'on cache, qu'on tait".
D'autres livres de célébrités avaient déjà brisé ce tabou de l'inceste.
L'actrice Catherine Allégret, en 2004, juste après le premier procès de l'affaire d'Outreau, avait raconté dans "Un monde à l'envers" les attouchements, enfant, et la tentative de viol, adulte, de son beau-père "abusif" Yves Montand. Le livre est largement oublié, et on avait beaucoup reproché à son autrice d'accuser un mort qui ne pouvait se défendre.
Claude Ponti, auteur de livres jeunesse, avait évoqué sous forme de fiction, dans "Les Pieds bleus" en 1995, les sévices sexuels qu'il avait subis enfant. Il ne nommait pas de coupable mais a désigné ensuite son grand-père.
Enfin Christine Angot avait fait des viols commis par son père le sujet de deux romans très controversés, "L'Inceste" (1999) et "Un amour impossible" (2015).
"Il faut lire Camille Kouchner. Il faut la lire parce que c'est la seule consolation possible de ce qui ne se consolera jamais", a écrit sur Twitter la romancière et journaliste Tristane Banon, qui a dénoncé pendant des années, sans être entendue, une agression sexuelle d'un autre homme célèbre, Dominique Strauss-Kahn.
L'inceste lui-même dure peu dans ce témoignage autobiographique, une dizaine de pages sur 200. Il surgit brusquement vers le milieu du livre, quand Victor dit: "Il m'a caressé et puis tu sais..." Et sa soeur de déplorer: "En ne désignant pas ce qui arrivait, j'ai participé à l'inceste".
hh/rh/dlm
Seine-et-Marne: l'auteur présumé de nombreuses croix gammées interpellé #
Un homme de 41 ans, soupçonné d'avoir tagué des croix gammées et autres inscriptions sibyllines dans divers endroits de Seine-et-Marne, a été arrêté et placé en garde à vue, a-t-on appris mardi de source policière.
Cet homme est soupçonné d'avoir réalisé quatorze dégradations entre fin octobre et début janvier, sur des surfaces multiples et variées: des bâtiments publics à Melun, un radar de vitesse sur l'autoroute A5, une soixantaine de tombes du cimetière municipal de Fontainebleau, le mur de la mairie de Vaux-le-Pénil ou encore les églises des villages d'Ecrennes et Echouboulains.
Le suspect a été arrêté en bas de son domicile au Mée-sur-Seine lundi vers 22H00, alors qu'il "sortait de chez lui avec des bombes de peinture de mêmes caractéristiques que celles utilisées" pour les tags, a indiqué une source policière.
Il a été repéré notamment grâce à des images de vidéosurveillance transmises par la gendarmerie, qui a apporté son concours à l'enquête pilotée par le commissariat de Melun.
Inconnu des services de police, le quadragénaire était toujours en garde à vue mardi soir.
Plusieurs pistes subsistent quant à ses motivations, mais "le caractère antisémite, raciste, est exclu", a souligné cette source policière, précisant que le suspect présentait un profil psychologique "fragile".
Toujours de couleur rose, les croix gammées étaient accompagnés d'inscriptions nébuleuses telles que "Biobananas", "Charles", "free party", suscitant l'émoi et l'incompréhension des habitants et pouvoirs publics.
fan/pga/pb
L'inceste, un fléau encore trop peu visible en France #
L'inceste, au coeur des révélations de Camille Kouchner dans un livre à paraître jeudi, reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu'il serait massif en France avec près d'une personne sur dix potentiellement touchée.
"C'est une porte qui s'ouvre pour toutes les victimes": pour Isabelle Aubry, présidente de l'association Face à l'inceste, le témoignage de la fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner, qui accuse d'inceste sur son jumeau son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, pourrait "enfin faire bouger les choses".
Dans "La familia grande", à paraître aux éditions du Seuil, Camille Kouchner, juriste, brise ce "tabou" familial pour, dit-elle, "ne pas rester emprisonnée dans le silence".
Tabou dans notre société, l'inceste représente environ 80% des faits de violences sexuelles commis sur les enfants. L'effet dévastateur des violences est alors aggravé par le fait qu'elles se déroulent au sein de la famille, avec des victimes prises dans un "conflit de loyauté".
"La famille est une institution et on fait tout pour la protéger", explique à l'AFP Isabelle Aubry. "Or, l'inceste jette l'opprobre sur le nom de famille, il en affecte tous les membres. Comme on veut protéger son nom, on ne veut pas le voir, en parler. Et tout cela au détriment de la victime, bien sûr".
Selon une récente étude menée par son association, près de 6,7 millions de Français en auraient été victimes, soit près d'un sur dix, une proportion similaire à celle établie par d'autres pays, notamment les Etats-Unis ou les Pays-Bas.
"L'inceste est bien plus répandu qu'on ne le pense et il touche toutes les couches de la société", ajoute Mme Aubry, dénonçant "le retard français dans sa prise en charge, sa compréhension et sa pénalisation".
Il faut en effet attendre 2016 pour que l'inceste soit spécifiquement inscrit dans le Code pénal.
Les viols et agressions sexuelles sont incestueux lorsqu'ils sont commis par un ascendant, un frère, une soeur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce, ou par le conjoint/concubin de ces personnes s'ils ont sur la victime une autorité.
Pour la psychiatre Muriel Salmona, ces violences sont "très particulières car elles s'exercent dans un milieu fermé, avec la possibilité d'une domination totale sur l'enfant, qui n'a aucun moyen d'y échapper".
Les victimes doivent créer "des systèmes de survie hors-norme", analyse cette spécialiste des violences sur mineurs, insistant sur "les fréquentes amnésies traumatiques" provoquées par l'inceste "pour se sortir de l'horreur".
Pour elle, le "déni sociétal est encore très important car l'impunité des agresseurs est quasi-totale". "Les puissants et les privilégiés se protègent entre eux", dénonce la présidente de Mémoire traumatique et victimologie.
Le sujet commence toutefois à sortir de l'ombre depuis plusieurs années, aidé par l'effet #Metoo.
En décembre, une commission indépendante sur l'inceste et toutes violences sexuelles faites aux enfants, présidée pour deux ans par l'ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou, a été installée.
"Trop tard", juge Muriel Salmona. "On a tous les éléments, on a des choses fortes à faire et on va encore demander aux victimes de témoigner...", poursuit-elle, faisant référence à l'appel à témoignage qui doit être lancé dans les prochains mois.
"Les enfants parlent déjà, avec des mots et des maux", souligne Isabelle Aubry. "S'il a un tiers de confiance, c'est prouvé que l'enfant va davantage parler et plus rapidement. Ce qu'il faut c'est une politique publique efficace pour mieux les repérer et les aider".
Les associations réclament en outre depuis plusieurs années des modifications législatives.
"Il faut rendre imprescriptibles les crimes sexuels sur les mineurs et qu'on arrête de questionner le consentement d'un enfant", résume Mme Aubry, elle-même violée par son père dans son enfance et qui n'a "pas compris" quand le juge lui a demandé si elle était consentante.
Comme celle de Vanessa Springora, qui avait lancé il y a un an l'affaire Matzneff en décrivant sa relation, alors qu'elle était adolescente, avec l'écrivain pédophile revendiqué, la voix de Camille Kouchner "est puissante pour faire avancer la cause", dit Muriel Salmona. "Elle porte cette masse immense de personnes qui ont subi ça et qui ont été sommées de se taire".
jlo/cel/mm
Au procès du rapt d'une hôtelière à Nice, l'accusé n°1 continue de nier #
"Je n'ai rien à voir avec cette mascarade": accusé d'avoir commandité en 2016 le rapt de Jacqueline Veyrac, riche veuve de la Riviera qui l'avait évincé d'un établissement, un ex-restaurateur italien à court d'argent a maintenu ses dénégations mardi devant les assises, à Nice.
Incarcéré depuis quatre ans, Giuseppe Serena, 67 ans, enfant de Salassa, un village près de Turin où il a grandi et fait un peu de politique, encourt la perpétuité à l'issue de ce procès prévu pour durer jusqu'au 29 janvier, où il est jugé avec 12 co-accusés.
Parmi ces derniers, un ancien des forces spéciales britanniques, Philip Dutton, 52 ans, débarqué de Jersey, est lui aussi passible de la perpétuité. En revanche, le cas du troisième principal protagoniste du dossier selon les enquêteurs, Enrico Fontanella, 67 ans, vieil ami italien de M. Serena, a été disjoint en raison de son état de santé.
Selon l'accusation, le trio avait déjà tenté une première fois d'enlever Mme Veyrac près de chez elle en 2013. Mardi, M. Dutton a reconnu cette tentative de rapt - son ADN a été trouvé sous les ongles de la vieille dame - comme sa participation à l'enlèvement de 2016.
Le kidnapping avait été cette fois délégué à des hommes de main issus du quartier sensible niçois des Moulins, mais M. Dutton a notamment reconnu avoir appelé le fils de la victime avec le téléphone de sa mère, tout en restant évasif à propos de la rançon.
Ligotée deux jours et deux nuits dans un Renault Kangoo stationné dans une rue isolée, Mme Veyrac doit son salut à un passant et à sa ténacité. Agée aujourd'hui de 80 ans, elle doit venir témoigner jeudi.
"Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de commettre ces faits?", demande le président Patrick Véron à M. Dutton. Une interprète traduit en anglais. L'accusé répond sans ciller: "M. Serena".
Interrogé avant lui, ce dernier vient pourtant de dire le contraire: "Je n'ai absolument rien à voir avec cette organisation ou mascarade. Je suis totalement innocent et je continue à le dire depuis quatre ans".
L'homme à l'imposante carrure d'aubergiste s'essouffle. Amputé d'un poumon après un cancer, il porte un pacemaker, souffre d'un diabète. Le magistrat le ménage puis relance: "Pourquoi dans ce dossier trouve-t-on tant d'accusateurs contre vous?".
"Fontanella a mûri et étudié ce projet criminel et l'a organisé avec Dutton. Il a très bien compris qu'en cas d'issue négative, le coupable idéal serait M. Serena. Il a gagné que je suis considéré comme le responsable n°1, c'est facile pour eux, c'est classique !", clame M. Serena.
De ses relations avec MM. Dutton et Fontanella, il affirme qu'elle sont "exclusivement professionnelles". il brosse alors le tableau d'un projet de reprise d'un hôtel-restaurant à l'enseigne du Masque de fer sur une île en face de Cannes, évoque le curriculum prestigieux de M. Fontanella, ancien majordome, sa conviction qu'à Jersey, ce dernier pouvait lui trouver "une société d'investissement qui puisse être intéressée".
En fait d'investisseur, M. Fontanella ne va rencontrer personne sur l'île anglo-normande, sauf M. Dutton, avec lequel il travaille sur un chantier et qui loge dans un foyer pour sans-abris.
"Il ne m'a jamais dit être dans une mauvaise passe. Il m'a dit que Dutton devait coopérer avec sa société", rétorque M. Serena. Pourtant si M. Dutton a bien eu une vie riche en rebondissements qui l'a mené aux quatre coins du monde, avec l'armée, des missions en zones dangereuses, des jobs dans le bâtiment, une épouse bulgare, "au grand jamais, de ma vie entière, je n'ai été dans la finance", dit-Il au tribunal.
Les débats ne font que commencer et l'absence de M. Fontanella, l'"ami de 40 ans" de M. Serena, né à deux pas de chez lui, se fait déjà cruellement sentir.
C'est lui qui a présenté la plupart des accusés à M. Serena, sauf Luc Goursolas, paparazzi niçois devenu détective privé et contacté par M. Dutton pour poser des balises GPS sous la voiture de Mme Veyrac.
"Jamais lors du rendez-vous, on ne me parle de l'enlèvement d'une vieille dame", affirme-t-il, ajoutant avoir tout découvert sur BFM. "Je suis jamais passé du mauvais côté (...) sinon j'aurais monté un +chantier+ pour les +niquer+".
clr/mdm/or
Un an après l'affaire Matzneff, nouveau séisme dans l'intelligentsia française #
Pédophilie, inceste, silence. Un an après l'écrivain Gabriel Matzneff, une autre figure du tout Paris intellectuel, Olivier Duhamel, est déboulonné par un livre coup de poing l'accusant d'inceste et dénonçant la complaisance de la grande "famille" de l'intelligentsia française.
Dans un livre à paraître jeudi, Camille Kouchner, fille du fondateur des "French doctors" et ancien chef de la diplomatie Bernard Kouchner, accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau à l'adolescence. Des faits qui auraient eu lieu à la fin des années 80, dans le silence de "La Familia grande", titre du livre et surnom que se donnait cette bande d'amis, intellectuels et artistes de gauche, fascinés par la révolution cubaine.
Avant même la sortie de l'ouvrage (chez Seuil), dont les bonnes feuilles ont été publiées dans la presse, M. Duhamel, 70 ans, a démissionné de toutes ses fonctions. Et cet habitué des plateaux télé, ex président de la prestigieuse Fondation nationale des sciences politiques, est désormais visé par une enquête pour "viols et agressions sexuelles".
Camille Kouchner, 45 ans aujourd'hui, s'est d'abord tue, à la demande de son frère victime, avant de commencer à parler à son entourage, dont sa mère Evelyne Pisier -soeur de l'actrice Marie-France Pisier-, qui n'a jamais lâché son mari. "Très vite, le microcosme des gens de pouvoir, Saint-Germain-des-Prés, a été informé. Beaucoup savaient et la plupart ont fait comme si de rien n'était", écrit Mme Kouchner.
Des mécanismes qui rappellent cruellement l'affaire Matzneff. Il y a un an, dans son livre "Le Consentement", Vanessa Springora décrivait l'emprise exercée sur elle par l'écrivain pédophile, avec qui, adolescente, elle a eu une relation.
Elle exposait ce que le milieu littéraire parisien avait toujours su et vu, sans jamais le condamner: la pédophilie assumée et revendiquée de l'écrivain, aujourd'hui visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans.
L'affaire, qui a eu un écho international, a aussi révélé une certaine complaisance française, celle d'"une autre époque", avant Metoo, et celle d'une autre génération, les post soixante-huitards marqués par la libération des moeurs, de la sexualité, de la société.
"Une autre époque ?" Tristane Banon, qui dans les années 2000 a été une des premières à raconter avoir été victime d'une agression de la part de Dominique Strauss Kahn, réfute l'argument. Quatre ans avant l'affaire du Sofitel, son témoignage -qui a donné lieu à une plainte classée sans suite- avait été accueilli dans l'indifférence ou le sarcasme.
"Quelle que soit la période dont on parle, c'est le même schéma, d'une constance ahurissante, qui se reproduit, et qui rend dingue", dit-elle à l'AFP.
Relevant le "courage" de Camille Kouchner, qui brise le silence "de la famille, de la famille élargie, puis de la famille politique", Mme Banon souligne "l'entre-soi" et "la consanguinité" de tous ces milieux.
"Une affaire de pédophilie incestueuse mettant en scène des personnalités qui appartiennent aux élites sociales françaises: on est dans la lignée de ce qui s'est passé avec Matzneff", estime pour sa part Pierre Verdrager, sociologue spécialiste de la pédophilie.
Les violences sexuelles touchent tous les milieux sociaux, insistent cependant les spécialistes, et près d'une personne sur 10 aurait été victime d'inceste, selon les estimations.
"Quel que soit le milieu social, les mécanismes à l'oeuvre sont les mêmes: abus de confiance, chantage affectif, pouvoir de l'adulte sur l'enfant. Et le silence. C'est le propre de l'inceste, il en est constitutif", explique à l'AFP la spécialiste des violences sexuelles, Alice Debauche.
"Les gens préfèrent ne pas savoir, car reconnaître la réalité de l'inceste, c'est accepter de voir une partie de son monde s'écrouler. On commence à accepter qu'il y a des victimes. Mais on a du mal à reconnaître qu'il y a des agresseurs", ajoute-t-elle.
Le silence apparait donc d'autant plus assourdissant lorsqu'il est brisé au sein d'un milieu favorisé, et donc médiatisé.
"Un seul scandale ne peut pas détruire tout l'édifice. Mais je crois qu'on est dans une séquence historique", estime M. Verdrager.
Pour autant, "le chemin est encore très long", estime Mme Banon. "Il est très difficile de bousculer l'ordre établi".
cf/fz/cls
Braconnage: un lynx boréal tué par arme à feu en France #
Un lynx boréal a été tué par arme à feu dans l'est de la France et une enquête pour destruction illégale d'espèce protégée a été ouverte, a-t-on appris mardi auprès des autorités de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Un lynx mort a été retrouvé le 31 décembre dans le massif du Jura, dans le département du Doubs, et une "autopsie a permis de constater que l'animal a été tué par une arme à feu", a indiqué la Direction régionale de l'environnement dans un communiqué.
Ce nouveau cas de braconnage d'un lynx "porte une atteinte grave à la population de lynx en France", où l'espèce est considérée comme menacée, a-t-elle estimé. "Au cours de l'année 2020, c'est en effet la troisième destruction illégale de lynx avérée".
Une enquête judiciaire a été ouverte pour identifier le ou les responsables de ce délit, puni d'une peine maximale de trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Ces félins sont particulièrement mal vus par les chasseurs, car ils prélèvent bon nombre de proies.
Reconnaissable à son pelage beige et à ses grandes oreilles pointues, le lynx boréal est le seul grand félin sauvage présent en France.
Les deux tiers de la population de lynx en France, qui s'élève à 150 individus environ, sont situés dans le massif du Jura. L'animal est également présent toujours dans l'est, dans les Alpes et, de manière sporadique, dans le massif des Vosges.
Les services de l'État préparent depuis 2019 un Plan national d'actions qui a pour objectif de "rétablir la population française de lynx boréal dans un état de conservation favorable" et "la lutte contre les destructions illégales est une de ses priorités", assure la Direction de l'environnement.
as/bdx/jg/ube/sg
Affaire Duhamel: faut-il mettre un terme à la prescription pour l'inceste? #
Les accusations d'inceste visant le politologue Olivier Duhamel relancent le débat: alors que le délai de prescription pour les crimes sexuels sur les mineurs a été allongé en 2018 à 30 ans, des voix s'élèvent pour demander leur imprescriptibilité, en particulier pour l'inceste.
La loi d'août 2018 contre les violences sexuelles a allongé de 20 à 30 ans le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs, à compter de leur majorité, afin de faciliter la répression de ces actes. Elle n'est toutefois pas applicable aux faits déjà prescrits.
L'association Face à l'inceste réclame depuis des années l'imprescriptibilité des crimes commis sur les mineurs. "La prescription c'est un passeport pour le viol", dit Isabelle Aubry, présidente de l'association.
Pour Céline Piques, d'Osez le féminisme, "il y a des systèmes d'omerta, de verrouillage du secret, surtout au sein des familles. Puis le secret finit par exploser mais c'est souvent trop tard: il y a prescription".
Dans le livre "La Familia grande" (Ed. Seuil), à paraître jeudi, Camille Kouchner accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau lorsqu'il était adolescent à la fin des années 80. Ces faits pourraient toutefois être prescrits.
Dans une interview à l'Obs, Camille Kouchner, qui est elle-même juriste, demande de "faire de l'inceste une infraction spécifique". "Pour la prescription, notamment : qu'on mette plus de temps à parler des siens que d'un inconnu, c'est quand même normal".
"Mon frère et moi avons 45 ans. On devrait pouvoir déposer plainte, mais on ne peut pas, parce que cette modification de la loi n'est pas rétroactive. Elle exonère ainsi les gens qui ont l'âge de mon beau-père, la génération de ceux qui ont réfléchi à la pédophilie dans des termes beaucoup trop souples... Donc, la justice ne leur imposera pas d'assumer leurs actes".
Et d'ajouter: "Aujourd'hui, ce n'est pas à moi d'actionner la justice. C'est le travail du procureur". Le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "viols et agressions sexuelles".
Le magistrat honoraire Jacques Calmettes a co-présidé une mission sur le délai de prescription, qui a rendu ses conclusions en 2017 et s'était prononcée pour l'allongement à 30 ans.
"Des associations étaient favorables à la suppression de la prescription", se souvient-il, alors qu'il n'y était pas favorable. "Plus le temps s'écoule après la commission des faits, plus les éléments de preuve s'amenuisent voire disparaissent", souligne M. Calmettes. L'imprescriptibilité s'applique aujourd'hui uniquement aux crimes contre l'humanité, "qui méritent une exception à la règle commune".
Le viol commis sur un mineur par un ascendant est puni de 20 ans de réclusion.
Selon l'avocate Marie Grimaud, qui défend notamment l'association "Innocence en danger", le débat dépasse la seule question de la prescription.
"Mettre de l'imprescriptibilité ne viendra pas résoudre la question du tabou car là c'est d'un tabou dont on parle. De toute une emprise familiale qui va amener une personne à faire le choix de ne pas déposer plainte ou ne pas engager un processus judiciaire. La question de la prescription ne le résoudra pas", affirme-t-elle, estimant que l'accent, dans cette affaire devait plutôt être mis sur la "non-dénonciation" par les proches de la victime.
D'après un article du Monde paru mardi sur l'affaire Duhamel, un grand nombre de personnes, au sein de la famille mais aussi dans le cercle d'amis, était au courant des accusations d'inceste.
"On peut porter la prescription à l'infini, mais elle ne fera que résoudre le problème en surface. La question de la prescription vient faire porter sur les épaules de la victime l'entière responsabilité de la non action judiciaire, ce qui est injuste", considère Me Grimaud.
ctx-jlo-aco/jt/swi
Affaire Duhamel: faut-il mettre un terme à la prescription pour l'inceste #
Les accusations d'inceste visant le politologue Olivier Duhamel relancent le débat: alors que le délai de prescription pour les crimes sexuels sur les mineurs a été allongé en 2018 à 30 ans, des voix s'élèvent pour demander leur imprescriptibilité, en particulier pour l'inceste.
La loi d'août 2018 contre les violences sexuelles a allongé de 20 à 30 ans le délai de prescription pour les crimes sexuels sur mineurs, à compter de leur majorité, afin de faciliter la répression de ces actes. Elle n'est toutefois pas applicable aux faits déjà prescrits.
L'association Face à l'inceste réclame depuis des années l'imprescriptibilité des crimes commis sur les mineurs. "La prescription c'est un passeport pour le viol", dit Isabelle Aubry, présidente de l'association.
Pour Céline Piques, d'Osez le féminisme, "il y a des systèmes d'omerta, de verrouillage du secret, surtout au sein des familles. Puis le secret finit par exploser mais c'est souvent trop tard: il y a prescription".
Dans le livre "La Familia grande" (Ed. Seuil), à paraître jeudi, Camille Kouchner accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau lorsqu'il était adolescent à la fin des années 80. Ces faits pourraient toutefois être prescrits.
Dans une interview à l'Obs, Camille Kouchner, qui est elle-même juriste, demande de "faire de l'inceste une infraction spécifique". "Pour la prescription, notamment : qu'on mette plus de temps à parler des siens que d'un inconnu, c'est quand même normal".
"Mon frère et moi avons 45 ans. On devrait pouvoir déposer plainte, mais on ne peut pas, parce que cette modification de la loi n'est pas rétroactive. Elle exonère ainsi les gens qui ont l'âge de mon beau-père, la génération de ceux qui ont réfléchi à la pédophilie dans des termes beaucoup trop souples... Donc, la justice ne leur imposera pas d'assumer leurs actes".
Et d'ajouter: "Aujourd'hui, ce n'est pas à moi d'actionner la justice. C'est le travail du procureur". Le parquet de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "viols et agressions sexuelles".
Le magistrat honoraire Jacques Calmettes a co-présidé une mission sur le délai de prescription, qui a rendu ses conclusions en 2017 et s'était prononcée pour l'allongement à 30 ans.
"Des associations étaient favorables à la suppression de la prescription", se souvient-il, alors qu'il n'y était pas favorable. "Plus le temps s'écoule après la commission des faits, plus les éléments de preuve s'amenuisent voire disparaissent", souligne M. Calmettes. L'imprescriptibilité s'applique aujourd'hui uniquement aux crimes contre l'humanité, "qui méritent une exception à la règle commune".
Le viol commis sur un mineur par un ascendant est puni de 20 ans de réclusion.
Selon l'avocate Marie Grimaud, qui défend notamment l'association "Innocence en danger", le débat dépasse la seule question de la prescription.
"Mettre de l'imprescriptibilité ne viendra pas résoudre la question du tabou car là c'est d'un tabou dont on parle. De toute une emprise familiale qui va amener une personne à faire le choix de ne pas déposer plainte ou ne pas engager un processus judiciaire. La question de la prescription ne le résoudra pas", affirme-t-elle, estimant que l'accent, dans cette affaire devait plutôt être mis sur la "non-dénonciation" par les proches de la victime.
D'après un article du Monde paru mardi sur l'affaire Duhamel, un grand nombre de personnes, au sein de la famille mais aussi dans le cercle d'amis, était au courant des accusations d'inceste.
"On peut porter la prescription à l'infini, mais elle ne fera que résoudre le problème en surface. La question de la prescription vient faire porter sur les épaules de la victime l'entière responsabilité de la non action judiciaire, ce qui est injuste", considère Me Grimaud.
ctx-jlo-aco/jt/swi
Infirmière disparue: nouvelles recherches, mari et proches parties civiles #
Le mari et des proches de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans portée disparue dans le Tarn depuis le 16 décembre, se sont constitués partie civile alors que de nouvelles recherches ont été menées mardi devant sa maison.
Des gendarmes de la cellule d'investigation criminelle ont mené une opération de ratissage sur un terrain situé en contrebas de la maison des Jubillar, de l'autre côté de la rue, dans la localité de Cagnac-les-Mines, une ancienne cité minière de 3.000 habitants située près d'Albi, a constaté un correspondant de l'AFP.
Ils recherchent un éventuel bijou où un autre objet qui pourrait constituer un indice, selon une source proche de l'enquête.
Les enquêteurs privilégient la piste criminelle. Une information judiciaire pour "enlèvement, détention ou séquestration" a été ouverte.
Cédric Jubillar, le mari de l'infirmière et père de leurs deux enfants, de 6 ans et un an et demi, "se constitue partie civile pour lui-même et les enfants mineurs", a par ailleurs précisé son avocat Me Jean-Baptiste Alary.
"C'est la seule manière de connaître l'évolution de la procédure, la plus grosse difficulté partagée par les proches, c'est qu'on ne sait rien, c'est terrible de ne rien savoir", selon lui.
Cette annonce de constitution de partie civile intervient quelques heures après celle d'un groupe de proches, deux cousins et trois amis de Delphine Jubillar. "Ils font partie du premier cercle, ils sont très choqués par cette disparition, qu'ils considèrent inexplicable", a déclaré à l'AFP Me Philippe Pressecq.
"Ils veulent croire qu'elle va réapparaitre, ils imaginent tout et rien, ils n'excluent aucune hypothèse. il leur est apparu logique de se constituer en partie civile pour pouvoir accéder au dossier, à l'enquête, voir quelles sont les pistes exploitées", a-t-il ajouté.
Selon cet avocat, les gendarmes de la section de recherche de Toulouse mènent "des investigations sérieuses et exhaustives et n'écartent aucune piste".
Ces deux constitutions de partie civile, séparées, ne sont pas dues à un malaise dans l'entourage de Delphine Jubillar, assure l'avocat du mari.
"Il n'y a aucune tension au sein de la famille, ils sont comme nous à la recherche de légitimes réponses. Le dépôt de partie civile, c'est la suite normale et logique de la procédure".
Les enquêteurs ont sondé lacs et rivière, mené des battues dans les champs et les bois autour du village de Cagnac-les-Mines où la jeune femme habitait une maison aux briques encore apparentes, avec son mari et ses deux garçons.
La maison a été perquisitionnée, passée au Bluestar, un produit permettant de révéler des tâches de sang invisibles à l'oeil nu. Elle est désormais sous scellés.
Des spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale(IRCGN) pourraient venir en renfort pour de nouvelles recherches dans les jours à venir.
Le mari et les deux enfants ont passé les fêtes chez des proches, à l'abri des regards. Le couple était en instance de divorce.
C'est le mari qui a signalé aux gendarmes la disparition de son épouse, dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre.
ap-cor/cpy/or
Inceste: "Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir", se défend Guigou #
Elisabeth Guigou, présidente de la toute nouvelle commission sur l'inceste et citée parmi les proches d'Olivier Duhamel, accusé d'inceste par sa belle-fille Camille Kouchner, s'est défendue mardi d'avoir eu connaissance de ces accusations, estimant que "nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir".
"Je ne fais pas exception à la règle", a déclaré à l'Obs l'ancienne garde des sceaux socialiste. "Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé".
Dans "La familia grande", à paraître jeudi aux éditions du Seuil, Camille Kouchner, fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner, révèle que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.
Elisabeth Guigou, qui affirme avoir "découvert cette histoire dans la presse cette semaine", était une des proches de la famille.
"A titre personnel mais également en tant que présidente de la commission sur l'inceste, je m'interroge sur le rôle que chacun doit jouer pour que les enfants ne soient pas seuls face à leur agresseur, sans recours, sans que leur voix soit entendue, sans qu'une réponse ne leur soit donnée au bon moment", ajoute cette figure du PS.
Depuis le 10 décembre, Mme Guigou est à la tête d'une commission indépendante sur l'inceste et toutes violences sexuelles faites aux enfants, calquée sur le modèle de la Commission Sauvé sur les abus sexuels dans l'église.
Cette instance, dont la mission est prévue pour durer deux ans, doit permettre "que notre société avance sur ce sujet, ses travaux doivent permettre ce changement", conclut-elle.
jlo/cel/swi
Infirmière disparue: nouvelles recherches, mari et proches parties civiles #
Le mari et des proches de Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans portée disparue dans le Tarn depuis le 16 décembre, se sont constitués partie civile alors que de nouvelles recherches ont été menées mardi devant sa maison.
Des gendarmes de la cellule d'investigation criminelle ont mené une opération de ratissage sur un terrain situé en contrebas de la maison des Jubillar, de l'autre côté de la rue, dans la localité de Cagnac-les-Mines, une ancienne cité minière de 3.000 habitants située près d'Albi.
Ils recherchent un éventuel bijou où un autre objet qui pourrait constituer un indice, selon une source proche de l'enquête.
Les enquêteurs privilégient la piste criminelle. Une information judiciaire pour "enlèvement, détention ou séquestration" a été ouverte.
Cédric Jubillar, le mari de l'infirmière et père de leurs deux enfants, de 6 ans et un an et demi, "se constitue partie civile pour lui-même et les enfants mineurs, a par ailleurs précisé son avocat Me Jean-Baptiste Alary. C'est la seule manière de connaître l'évolution de la procédure, la plus grosse difficulté partagée par les proches, c'est qu'on ne sait rien, c'est terrible de ne rien savoir".
Cette annonce de constitution de partie civile intervient quelques heures après celle d'un groupe de proches, deux cousins et trois amis de Delphine Jubillar. "Ils font partie du premier cercle, ils sont très choqués par cette disparition, qu'ils considèrent inexplicable", a déclaré à l'AFP Me Philippe Pressecq.
ap-cor/cpy/or
Inceste: "Nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir", se défend Guigou #
Elisabeth Guigou, présidente de la toute nouvelle commission sur l'inceste et citée parmi les proches d'Olivier Duhamel, accusé d'inceste par sa belle-fille Camille Kouchner, s'est défendue mardi d'avoir eu connaissance de ces accusations, estimant que "nous côtoyons tous des victimes et des agresseurs sans le savoir".
"Je ne fais pas exception à la règle", a déclaré à l'Obs l'ancienne garde des sceaux socialiste. "Le silence pendant des années de cette famille, que je connais, nous montre combien il faut être courageux pour que ce tabou puisse être levé".
Dans "La grande familia", à paraître jeudi aux éditions du Seuil, Camille Kouchner, fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner, révèle que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.
Elisabeth Guigou, qui affirme avoir "découvert cette histoire dans la presse cette semaine", était une des proches de la famille.
"A titre personnel mais également en tant que présidente de la commission sur l'inceste, je m'interroge sur le rôle que chacun doit jouer pour que les enfants ne soient pas seuls face à leur agresseur, sans recours, sans que leur voix soit entendue, sans qu'une réponse ne leur soit donnée au bon moment", ajoute cette figure du PS.
Depuis le 10 décembre, Mme Guigou est à la tête d'une commission indépendante sur l'inceste et toutes violences sexuelles faites aux enfants, calquée sur le modèle de la Commission Sauvé sur les abus sexuels dans l'église.
Cette instance, dont la mission est prévue pour durer deux ans, doit permettre "que notre société avance sur ce sujet, ses travaux doivent permettre ce changement", conclut-elle.
jlo/cel/swi
Migrants: deux journalistes qui se plaignaient d'être entravés dans leur travail déboutés #
Deux journalistes qui dénonçaient une entrave à la liberté d'informer après avoir été tenus à distance de l'évacuation de camps de migrants dans le Nord et le Pas-de-Calais ont été déboutés mardi par le tribunal administratif de Lille, leurs avocats dénonçant un "blanc-seing" donné à l'opacité.
Saisi d'un recours en référé-liberté par ces journalistes indépendants, soutenus par le Syndicat national des journalistes (SNJ), le tribunal a estimé que l'urgence à agir n'était pas caractérisée, les évacuations de campements étant "terminées".
La décision, consultée par l'AFP, souligne que les journalistes, qui se plaignaient de ne pas avoir pu pénétrer, à cinq reprises les 29 et 30 décembre, dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d'évacuation à Calais, Grande-Synthe et Coquelles, "ne font état d'aucune nouvelle intervention d'évacuation en cours à la présente date ou à venir, à laquelle ils envisageraient d'assister et qu'au surplus, il est indiqué en défense que les évacuations sont terminées".
"Cette décision évacue assez intelligemment la question du fond qui aurait pu faire jurisprudence", a réagi auprès de l'AFP l'un des requérants, Louis Witter - le pseudonyme de ce jeune photojournaliste.
Le photographe avait diffusé sur son compte Twitter des photos, devenues virales, montrant à Grande-Synthe une personne en combinaison lacérant une tente de migrant. Des photos prises selon lui en profitant d'un moment d'inattention des policiers.
Pour les avocats de M. Witter et de son collègue Simon Hamy, ainsi que du SNJ, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, le tribunal a "trouvé une parade parce qu'il y avait manifestement un embarras sur le fond du dossier".
Déplorant "un blanc-seing donné à une situation d'opacité", ils jugent "la déception d'autant plus forte dans une période marquée par une dérive autoritaire et une constante augmentation du pouvoir des forces de l'ordre, où l'on attend du juge qu'il joue le rôle de garde-fou".
Les avocats, pour qui ce recours serait une première en France, disent réfléchir à un recours devant le Conseil d'État.
A l'audience, les représentants des préfectures avaient estimé que les dispositifs déployés assuraient l'équilibre entre sécurité et liberté de la presse, et souligné que des articles et des photos de ces évacuations avaient été diffusés.
"Un périmètre de sécurité, c'est quelque chose de tout à fait classique", avait insisté le sous-préfet de Dunkerque Hervé Tourmente, pour qui l'enjeu principal était d'"éviter tout suraccident", alors que des armes pouvaient être présentes sur les campements.
Interrogé par la présidente sur la probabilité de nouvelles évacuations, le sous-préfet de Calais Michel Tournaire avait répondu que des opérations en flagrance pour occupation illicite avaient lieu "toutes les 48 heures".
"Ce n'est pas du tout la première fois que des journalistes sont écartés du périmètre d'intervention, c'est habituellement le cas, comme d'ailleurs depuis des mois et des années pour nos équipes de Human rights observers", un réseau d'observateurs du respect des droits des exilés, a souligné auprès de l'AFP François Guennoc de l'Auberge des migrants.
M. Witter indique avoir été prévenu par des militants associatifs avant son reportage que Calais serait devenu une "zone d'exception" pour les forces de l'ordre.
Selon les associations, environ un millier de migrants sont actuellement entre Calais et Grande-Synthe, exposés à des expulsions quasi quotidiennes de leurs campements de fortune.
Une autre décision de justice liée aux expulsions est attendue mercredi. Des exilés et associations ont assigné le préfet du Pas-de-Calais devant le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer pour le démantèlement fin septembre d'un vaste campement à Calais, qu'ils estiment "illégal".
bj/cab/mm
France: enquête ouverte sur les accusations d'inceste de la part d'un politologue de renom #
La justice française s'est saisie mardi d'une affaire d'inceste révélée la veille, mettant sur la sellette un politologue de renom soupçonné d'agressions dans les années 80 sur un beau-fils - lui-même fils de l'ancien "French doctor" Bernard Kouchner.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "viols et agressions sexuelles" après la publication d'extraits du livre de la juriste Camille Kouchner accusant son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau adolescent à la fin des années 1980, a annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz.
"A la suite de la publication des différents articles de presse le 4 janvier mettant en cause Olivier Duhamel, le parquet de Paris a ouvert ce jour une enquête des chefs de viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans", c'est à dire un enfant de moins de quinze ans, a précisé le procureur.
Dans son "La Familia grande", à paraître jeudi, Camille Kouchner raconte que son frère jumeau lui a révélé avoir été victime, quand ils étaient âgés de 14 ans, des attouchements de leur beau-père. Contactés par les journaux Le Monde et L'Obs, M. Duhamel s'est refusé à tout commentaire.
Une "précédente procédure" sur ces faits avait été classée sans suite en 2011, a révélé M. Heitz dans son communiqué.
"Les nouvelles investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs de la direction régionale de la police judiciaire, s'attacheront à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique", a ajouté le procureur.
Camille Kouchner, maîtresse de conférences en droit de 45 ans, et son frère, sont les enfants de l'ex-ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (décédée en 2017), qui avait ensuite épousé le politologue Olivier Duhamel.
Ce dernier a annoncé lundi sur Twitter démissionner de l'ensemble de ses fonctions, dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
"Étant l'objet d'attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, je mets fin à mes fonctions", a écrit sur Twitter le politologue.
La radio Europe 1, où il animait une émission, et la chaîne de télévision LCI, où il était chroniqueur, ont indiqué qu'il ne serait plus présent à l'antenne.
mk/gd/jt/jg/hba
Migrants: deux journalistes qui se plaignaient d'être entravés dans leur travail déboutés #
Deux journalistes qui dénonçaient une entrave à la liberté d'informer après avoir été tenus à distance de l'évacuation de camps de migrants dans le Nord et le Pas-de-Calais ont été déboutés mardi par le tribunal administratif de Lille, leurs avocats dénonçant un "blanc-seing" donné à l'opacité.
Saisi d'un recours en référé-liberté par ces journalistes indépendants, soutenus par le Syndicat national des journalistes (SNJ), le tribunal a estimé que l'urgence à agir n'était pas caractérisée, les évacuations de campements étant "terminées".
La décision, dont l'AFP a consulté une copie, souligne que les deux journalistes, qui se plaignaient de ne pas avoir pu pénétrer, à cinq reprises les 29 et 30 décembre, dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d'évacuation à Calais, Grande-Synthe et Coquelles, "ne font état d'aucune nouvelle intervention d'évacuation en cours à la présente date ou à venir, à laquelle ils envisageraient d'assister et qu'au surplus, il est indiqué en défense que les évacuations sont terminées".
"Cette décision évacue assez intelligemment la question du fond qui aurait pu faire jurisprudence", a réagi auprès de l'AFP l'un des requérants, Louis Witter - le pseudonyme de ce jeune photojournaliste.
Il avait diffusé sur son compte twitter des photos, devenues virales, montrant à Grande-Synthe une personne en combinaison lacérant une tente de migrant.
Pour les avocats de M. Witter et de son collègue Simon Hamy, ainsi que du SNJ, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, le tribunal a "trouvé une parade parce qu'il y avait manifestement un embarras sur le fond du dossier".
Déplorant "un blanc-seing donné à une situation d'opacité", ils jugent "la déception d'autant plus forte dans une période marquée par une dérive autoritaire et une constante augmentation du pouvoir des forces de l'ordre, où l'on attend du juge qu'il joue le rôle de garde-fou".
Les avocats, pour qui ce recours serait une première en France, disent réfléchir à un recours devant le Conseil d'État.
"Un périmètre de sécurité, c'est quelque chose de tout à fait classique", avait insisté lundi lors de l'audience le sous-préfet de Dunkerque Hervé Tourmente, estimant que l'enjeu principal était d'"éviter tout suraccident", alors que des armes peuvent être présentes.
Interrogé par la présidente sur la probabilité de nouvelles évacuations, le sous-préfet de Calais Michel Tournaire avait répondu que des opérations en flagrance pour occupation illicite avaient lieu "toutes les 48 heures".
bj/cab/mm
Olivier Duhamel accusé d'inceste: enquête pour "viols et agressions sexuelles" #
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête pour "viols et agressions sexuelles" après la publication d'extraits du livre de la juriste Camille Kouchner accusant son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau adolescent à la fin des années 1980, a annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz.
"A la suite de la publication des différents articles de presse le 4 janvier mettant en cause Olivier Duhamel, le parquet de Paris a ouvert ce jour une enquête des chefs de viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans", a précisé dans un communiqué le procureur.
Dans un livre à paraître jeudi, "La Familia grande" (Ed. Seuil), Camille Kouchner raconte que son frère jumeau lui a révélé avoir été victime, quand ils étaient âgés de 14 ans, des attouchements de leur beau-père. Contactés par le Monde et L'Obs, M. Duhamel s'est refusé à tout commentaire.
Une "précédente procédure" sur ces faits avait été classée sans suite en 2011, a révélé M. Heitz dans son communiqué.
"Les nouvelles investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), s'attacheront à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique", a ajouté le procureur.
Camille Kouchner, maîtresse de conférences en droit de 45 ans, et son frère sont les enfants de l'ex-ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui avait ensuite épousé le politologue Olivier Duhamel.
Ce dernier a annoncé lundi sur Twitter mettre fin à l'ensemble de ses fonctions, dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).
"Étant l'objet d'attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j'y mets fin à mes fonctions", a écrit sur Twitter le politologue.
Europe 1, où il animait une émission, et LCI, où il était chroniqueur, ont indiqué qu'il ne serait plus présent à l'antenne.
mk/gd/jt/dch
Braconnage: un lynx boréal tué par arme à feu dans le Doubs #
Un lynx boréal a été tué par arme à feu dans le Doubs et une enquête pour destruction illégale d'espèce protégée a été ouverte, a-t-on appris mardi auprès de la Dreal de Bourgogne-Franche-Comté.
Un lynx mort a été retrouvé le 31 décembre dans le massif du Jura, dans le canton de Quingey (Doubs) et une "autopsie a permis de constater que l'animal a été tué par une arme à feu", a indiqué la Dreal (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) dans un communiqué.
Ce nouveau cas de braconnage d'un lynx "porte une atteinte grave à la population de lynx en France", où l'espèce est considérée comme menacée, a-t-elle estimé. "Au cours de l'année 2020, c'est en effet la troisième destruction illégale de lynx avérée après celles survenues au début de l'année dans les départements du Haut-Rhin et du Jura".
Une enquête judiciaire a été ouverte sous la direction du parquet de Besançon pour identifier le ou les responsables de ce délit, puni d'une peine maximale de trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Ces félins sont particulièrement mal vus par les chasseurs, car ils prélèvent bon nombre de proies.
La découverte de la dépouille a été signalée aux services de l'Etat par le centre de défense des animaux Athénas, basé à l'Etoile dans le Jura et spécialisé dans la protection du lynx. Des inspecteurs de l'environnement de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) se sont rendus sur place pour réaliser les premières constatations.
Reconnaissable à son pelage beige et à ses grandes oreilles pointues, le lynx boréal est le seul grand félin sauvage présent en France.
Les deux-tiers de la population de lynx en France, qui s'élève à 150 individus environ, sont situés dans le massif du Jura. L'animal est également présent dans les Alpes et de manière sporadique dans le massif des Vosges.
Les services de l'État préparent depuis 2019 un Plan National d'Actions (PNA) qui a pour objectif de "rétablir la population française de lynx boréal dans un état de conservation favorable" et "la lutte contre les destructions illégales est une de ses priorités", assure la Dreal.
as/bdx/vk
Un an après l'affaire Matzneff, Camille Kouchner brise le tabou d'un inceste #
Camille Kouchner, fille de l'ancien ministre Bernard Kouchner et de l'universitaire Evelyne Pisier, brise le tabou d'un inceste, en révélant, dans un livre à paraître jeudi, un an après l'affaire Matzneff, celui dont a été victime son jumeau.
C'est le politiste Olivier Duhamel, 70 ans, qui se retrouve accusé dans "La Familia grande" (Seuil), titre en espagnol qui reprend le surnom que se donnait une bande d'amis fascinés par la révolution cubaine.
Le procureur de Paris a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité".
Tout au long du récit, Camille Kouchner ne donne à cet homme qu'un nom: "mon beau-père". Elle modifie le prénom de sa victime, son frère, le fils de Bernard Kouchner, âgé de 14 ans quand commencent les faits, pour l'appeler "Victor".
Olivier Duhamel a démissionné de toutes ses fonctions lundi, dès que Le Monde et L'Obs ont révélé la teneur du livre: président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), et intervenant ou animateur sur la chaîne LCI et la radio Europe 1.
L'ombre de celui dans lequel l'autrice voit "un mélange de Michel Berger et d'Eddy Mitchell" plane tout au long de ce récit, où il est relativement peu présent.
Une citation de lui dit, à propos des enfants d'Evelyne Pisier: "Vous êtes ma vie, ma nouvelle vie, celle que j'attendais, celle que je voulais. Vous êtes mes enfants, et mieux encore".
L'inceste lui-même dure peu dans ce témoignage autobiographique, une dizaine de pages sur 200. Il surgit brusquement vers le milieu du livre, quand Victor dit: "Il m'a caressé et puis tu sais..."
"Mon cerveau se ferme. Je ne comprends rien. C'est vrai qu'il est gentil, mon beau-père adoré", raconte l'autrice de 45 ans, dans une confession au style nerveux.
Avant cela, elle expose une adolescence ravagée par le suicide successif de ses deux grands-parents maternels, surtout celui de sa grand-mère en 1988. Cette mort plonge sa mère dans l'alcoolisme, et ce sont deux adolescents sans défense qui se retrouvent l'un victime, l'autre témoin de cet inceste.
Après, le livre évoque la lente propagation du secret, d'abord gardé par "Victor", puis révélé peu à peu pour protéger d'autres enfants qui ne doivent pas se retrouver avec le "beau-père".
Le dilemme pour Camille Kouchner est de savoir si elle doit outrepasser l'interdiction de son frère de parler. Avec le recul, elle en ressent une forte culpabilité: "En ne désignant pas ce qui arrivait, j'ai participé à l'inceste".
Olivier Duhamel, si les faits sont avérés, semble avoir été protégé par une forme d'omerta. Elle rappelle fortement celle que décrivait Vanessa Springora, un an auparavant, dans "Le Consentement", sur sa relation avec l'écrivain Gabriel Matzneff, 49 ans, quand elle en avait 14.
"Très vite, le microcosme des gens de pouvoir, Saint-Germain-des-Prés, a été informé. Beaucoup savaient et la plupart ont fait comme si de rien n'était", écrit ainsi Camille Kouchner.
Evelyne Pisier est aussi accusée de complaisance, étant restée, jusqu'à sa mort en 2017, en couple avec Olivier Duhamel. "Il regrette, tu sais", déclare-t-elle dans le récit.
Quant à Bernard Kouchner, il n'apprend que tardivement, menace de corriger l'agresseur de son fils, et n'en fait rien parce que sa fille l'en dissuade. "Un lourd secret qui pesait sur nous depuis trop longtemps a été heureusement levé", a-t-il affirmé dans un communiqué transmis lundi à l'AFP par son avocate Maryline Lugosi.
La victime, le frère de Camille Kouchner, a seulement écrit au Monde: "Je vous confirme que ce que ma soeur a écrit à propos des agissements d'Olivier Duhamel à mon égard est exact".
D'autres livres avaient déjà brisé ce tabou de l'inceste.
L'actrice Catherine Allégret, en 2004, juste après le premier procès de l'affaire d'Outreau, avait raconté dans "Un monde à l'envers" les attouchements, enfant, et la tentative de viol, adulte, de son beau-père "abusif" Yves Montand. Le livre est largement oublié, et on avait beaucoup reproché à son autrice d'accuser un mort qui ne pouvait se défendre.
Claude Ponti, auteur de livres jeunesse, avait évoqué sous forme de fiction, dans "Les Pieds bleus" en 1995, les sévices sexuels qu'il avait subis enfant. Il ne nommait pas de coupable mais a désigné ensuite son grand-père.
Enfin Christine Angot avait fait des viols commis par son père le sujet de deux romans très controversés, "L'Inceste" (1999) et "Un amour impossible" (2015).
hh/fmp/dch
Olivier Duhamel accusé d'inceste: enquête ouverte pour "viols et agressions sexuelles" (procureur) #
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête pour "viols et agressions sexuelles" après la publication d'extraits du livre de la juriste Camille Kouchner accusant son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau adolescent à la fin des années 1980, a annoncé le procureur de Paris Rémy Heitz.
"A la suite de la publication des différents articles de presse le 4 janvier mettant en cause Olivier Duhamel, le parquet de Paris a ouvert ce jour une enquête des chefs de viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans", a précisé dans un communiqué le procureur.
mk/gd/jt/swi
Une antenne-relais incendiée dans le Rhône #
Une antenne-relais a été dégradée par un incendie lundi à Saint-Pierre-la-Palud (Rhône), perturbant le système d'alerte des pompiers aux alentours, a-t-on appris mardi auprès des pompiers et de la gendarmerie.
L'incendie, qui s'est déclaré en fin d'après-midi, a touché la base de l'antenne.
En attendant que cette antenne-relais soit de nouveau opérationnelle, le système d'alerte des pompiers des "sept ou huit casernes" environnantes est perturbé, ont ajouté les pompiers.
Le câble situé entre le pylône et le local technique a pris feu, a déclaré la gendarmerie, en ajoutant que cet acte n'avait pas été revendiqué.
Cette antenne-relais était "assez isolée", a déclaré une autre source de la gendarmerie.
Une enquête pour "incendie volontaire" a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de L'Arbresle.
En 2020, les autorités ont recensé une centaine de dégradations volontaires de pylônes de téléphonie sur l'ensemble du territoire. Une partie de ces actions a été revendiquée par l'ultragauche.
tll-mb/fga/vk
Corse: des tirs de chevrotine touchent le domicile d'un conseiller municipal #
Des tirs de chevrotine ont touché le garage du domicile d'un conseiller municipal d'Olivese, un village de Corse-du-Sud, dans la nuit de dimanche à lundi sans faire de blessé, a-t-on appris mardi auprès du parquet d'Ajaccio.
Ce retraité "a entendu dimanche soir vers 23H00 deux détonations. Le lendemain matin, il a constaté qu'il y avait des impacts au-dessus de son garage", a indiqué à l'AFP la procureure d'Ajaccio Carine Greff.
Ces impacts de chevrotine ont été découverts sur le portail d'accès de l'habitation, sur le garage et sur un cumulus situé dans le garage, a précisé une source proche de l'enquête.
L'élu dit n'avoir jamais été la cible de menaces dans l'exercice de ses fonctions, a ajouté cette source.
La procureure a confirmé qu'il n'avait "pas de soupçons particuliers" et ne se connaissait pas d'ennemi.
Une enquête a été ouverte pour "dégradation par moyen dangereux" et confiée à la brigade de gendarmerie de Petreto-Bicchisano.
Si aucune piste n'est pour l'heure privilégiée dans cette affaire, nombre d'élus en Corse ont vu leur mairie ou leur domicile visé par des tirs. C'est notamment le cas de l'ancien maire de Centuri, David Brugioni qui a essuyé en septembre 2017 et en août 2018 des tirs sur sa maison puis sur la mairie.
A Linguizetta (Haute-Corse), le maire Séverin Medori avait vu plusieurs de ses vaches tuées par balles et à Tavera (Corse-du-Sud) la mairie avait été en partie détruite dans un incendie criminel en 2016. Sur la chaussée, une inscription avait mis en cause le maire de l'époque, Paul-François Raffalli.
En novembre 2017, Patrick Julien, conseiller municipal de Soccia (Corse-du-Sud) a été tué par balles. Le procès d'Antoine Pietri, un berger de la commune poursuivi pour cet assassinat, s'est soldé le 19 décembre dernier par un acquittement.
tll-mc/mdm/vk
N-Calédonie: six interpellations pour des violences contre l'usine Vale #
Six personnes, dont un mineur, ont été interpellées en Nouvelle-Calédonie après de récentes exactions contre l'usine de nickel du brésilien Vale dont la reprise soulève la polémique, a indiqué mardi le parquet de Nouméa.
Ces interpellations ont eu lieu dans le cadre "d'une enquête en flagrance suite aux multiples atteintes à l'intégrité physique des forces de l'ordre assurant la sécurité des lieux ainsi que des destructions volontaires" commises entre le 1er et le 4 janvier, a indiqué le procureur Yves Dupas dans un communiqué.
Il a précisé que ces faits relevaient "d'une organisation structurée" et que sur place les enquêteurs avaient entre autres saisi "5 cocktails Molotov, un sac de clous de 25 centimètres, une hache, 5 lance-pierres, 4 couteaux et 3 marteaux".
Le 23 décembre, un homme de 37 ans avait écopé de 10 mois de prison pour avoir tiré, sans les blesser, sur des gendarmes sécurisant ce site industriel, au sud de l'archipel.
Depuis plusieurs semaines, il est la cible permanente d'incendies, de destructions et d'intrusions commis par des opposants à sa reprise par un consortium calédonien et international, au sein duquel figure le négociant en matières premières suisse, Trafigura.
Ils sont réunis au sein du collectif "usine du sud: usine pays" et de l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN), avec le soutien des indépendantistes du FLNKS, qui condamnent cependant les violences.
L'usine, classée Seveso 2, est à l'arrêt depuis le 10 décembre après avoir été prise d'assaut par des émeutiers en camions. Elle est depuis sous la surveillance des forces de l'ordre et seuls 400 des 1.250 employés sont sur place pour assurer la maintenance.
"Les manoeuvres d'intimidation et d'insultes depuis l'extérieur se poursuivent quotidiennement envers les employés", a également indiqué dans un communiqué la direction de Vale-NC alors que de nouveaux sabotages ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.
"Les Loyalistes", coalition non-indépendantiste majoritaire, ont "fermement condamné ces agissements et ont demandé à l'Etat de maintenir les effectifs nécessaires afin de rétablir l'ordre".
Fin décembre, à l'instar du parti de centre-droit Calédonie Ensemble, le FLNKS a demandé à l'Etat "de prendre provisoirement le contrôle" de l'usine, adossée au riche gisement de Goro, "afin de donner du temps pour trouver un consensus".
Cette option aurait été écartée par l'Etat mais les échanges avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, devraient se poursuivre cette semaine.
cw/etr/vk