Le GSIM, lié à Al-Qaïda, épouvantail du Sahel #
Il sait conquérir le soutien des populations, est efficace au combat et la paix au Mali ne se fera pas sans son accord, ou son éradication. Le GSIM, groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, est un acteur incontournable du conflit au Sahel.
En janvier 2020, le sommet de Pau (sud de la France) réunissant Paris et le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso) désignait l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS) comme l'ennemi numéro un. Un an plus tard, notamment sous l'effet du harcèlement des armées françaises et locales, les attaques revendiquées par l'EIGS se sont réduites.
Et le danger le plus prégnant vient de son ennemi fratricide, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, Jnim en arabe), qui a récemment revendiqué deux attaques ayant coûté la vie à cinq soldats de la force française Barkhane, en moins d'une semaine.
Le groupe "a gagné en influence et en maîtrise territoriale ces derniers mois. Il est beaucoup plus combattant, plus structuré", affirme à l'AFP un haut gradé français sous couvert de l'anonymat.
"C'est à ce jour l'ennemi le plus dangereux pour la Force Barkhane, pour les forces internationales et pour le Mali", convenait en novembre devant l'Assemblée nationale le général Marc Conruyt, commandant de la force Barkhane.
Né en 2017 de l'aggrégation de plusieurs groupes jihadistes sous l'autorité de Iyad Ag Ghali, un charismatique chef touareg omniprésent au Mali depuis le début des années 90, le GSIM a prêté allégeance à Al-Qaïda. Jusqu'à en devenir une des filiales les plus actives.
"Sur la base de ce qu'il a accompli, en continuant de s'étendre et d'exister malgré les agressives opérations de contre-terrorisme, Ag Ghaly fait partie des chefs d'Al-Qaïda les plus respectés" dans le monde, assure Rida Lyammouri, chercheur à l'institut néerlandais Clingendael.
Un respect qui lui a même permis de facto de placer le GSIM au dessus d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Car lorsque la France a revendiqué en juin dernier l'exécution du chef d'Aqmi, Abdelmalek Droukdal, figure emblématique du jihad algérien depuis 20 ans, l'évènement "a confirmé l'ascendance définitive du GSIM sur Al-Qaïda dans la région. C'est l'épilogue d'un processus qui avait commencé il y a plusieurs années", explique à l'AFP Djallil Lounnas, chercheur à l'université marocaine d'Al Akhawayn.
Aujourd'hui, "c'est une organisation extrêmement puissante, structurée, organisée. il n'y pas une région du Sahel qui soit épargnée" par son emprise, ajoute-t-il. Ses leaders sont en grande majorité sahéliens, et non plus arabes, forts de réseaux d'informateurs fiables et de cellules aussi loyales qu'entraînées.
Dans une étude qui lui est consacrée, l'Africa center for strategic studies évoque, citant des experts, des revenus annuels évalués à "entre 18 et 25 millions de dollars, principalement via l'extortion sur les routes qu'ils contrôlent" et "dans une moindre mesure les kidnappings pour des rançons".
Le groupe, dont le nombre de combattants est estimé autour du millier voire au delà, soit bien plus que l'EIGS, est par ailleurs extrêmement résilient. Il a perdu en novembre son "chef militaire", Bah Ag Moussa, abattu par la France. Un vrai coup dur, mais qui a permis de constater que le groupe savait anticiper le remplacement de ses cadres.
Deux mois plus tôt, le GSIM avait fait libérer quelque 200 prisonniers contre deux otages italiens, le principal opposant malien Soumaïla Cissé (décédé depuis du Covid-19) et la Française Sophie Pétronin.
Une opération à laquelle Paris affirme n'avoir pas été associée et qui a fait grincer certains soldats français, furieux de voir élargis des combattants arrêtés par leurs soins quelques mois plus tôt.
Un "coup de maître" signé Ag Ghaly, assure Djallil Lounnas. Avec en filigrane une loyauté des combattants renforcée et le message que si d'autres sont arrêtés, "le groupe fera tout pour les libérer", confirme Rida Lyammouri.
La capacité d'action du groupe semble donc aussi solide que pérenne. Depuis des mois, des combats violents l'ont opposé à l'EIGS dont il est sorti vainqueur, selon les experts et militaires consultés par l'AFP.
Les deux opérations meurtrières récemment menées contre Barkhane avec des "engins explosifs improvisés" interviennent alors que Paris songe à réduire ses effectifs (plus de 5.000). Elle compte notamment sur la montée en puissance des armées locales et des partenaires européens, priés de partager le fardeau de la lutte anti-terroriste au sud de l'espace communautaire.
Et si Paris admet ne plus s'opposer à des négociations entre les États sahéliens et certains éléments jihadistes aux agendas purement locaux, elle en exclut évidemment les cadres supérieurs, dont Ag Ghaly.
La clé résiderait-elle dans une volonté de viser militairement les têtes du groupe, tout en essayant de le diviser entre combattants soucieux de répondre aux revendications locales et chefs idéologiquement liés à Al-Qaïda ?
"Le groupe est très uni", assure Rida Lyammouri. "Ce serait quasiment mission impossible" d'espérer une division en son sein.
dla-dab/fz/sba
Couvre-feu en Haute-Marne: un mariage dispersé par la préfecture #
Une fête de mariage, réunissant environ 65 personnes et organisée sous un chapiteau par la communauté des gens du voyage à Langres (Haute-Marne) en dépit du couvre-feu prévu à 18H00 a été dispersée samedi soir par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès du préfet.
Cette fête "était prévue dans un chapiteau, (...) sur un terrain municipal occupé illégalement dans la commune de Langres", alors que "nous sommes en état d'urgence sanitaire avec un couvre-feu qui s'impose tous les jours à 18H00", a expliqué à l'AFP le préfet Joseph Zimet.
Les autorités, appuyées par par le groupement de gendarmerie départementale et un escadron de gendarmerie mobile, ont donc "pris les mesures nécessaires pour éviter ce mariage et faire en sorte que le couvre-feu soit respecté".
Alors que les festivités avaient commencé vers 15H00 selon la gendarmerie, "nous avons d'abord mis un ultimatum, en demandant une dispersion des participants à 18H00 au plus tard", a détaillé M. Zimet.
Après l'arrivée de l'escadron de gendarmerie mobile "un peu après 18H00 (...) nous avons pu pacifiquement et sans heurts saisir des éléments de la bâche et le matériel de sonorisation, avec le concours du procureur de la République" et "mettre fin à ce rassemblement", a-t-il raconté.
Les participants "ont été invités à rejoindre leur lieu de vie, ou leurs chambres d'hôtel dans la région", sans qu'aucun trouble collatéral ne soit constaté à ce stade, s'est réjoui le préfet, assurant rester "vigilant".
"il y aura des suites judiciaires" pour les organisateurs et des verbalisations parmi les participants, a-t-il ajouté, renvoyant vers le parquet pour un bilan détaillé. Selon la gendarmerie, des organisateurs présumés sont convoqués la semaine prochaine.
eva-alh/rl/swi
Violences conjugales: +60% des signalements pendant le deuxième confinement (Schiappa) #
La plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a enregistré une hausse de 60% des appels de victimes pendant le deuxième confinement par rapport à la normale, a annoncé samedi Marlène Schiappa.
"Même si (le deuxième confinement) a été moins rigoureux que le premier, on constate paradoxalement qu'il a enregistré plus de signalements", a déclaré la ministre déléguée à la Citoyenneté dans un entretien mis en ligne sur le site du Parisien.
"Cette hausse était de 40% au printemps dernier", lors du premier confinement, a rappelé Mme Schiappa.
La ministre explique cette différence par "la crise économique et sociale qui se profile" et "un niveau de tension extrêmement fort depuis cet automne avec moins de soupapes de décompression pour les gens qui devaient rester chez eux".
Lancée à l'automne 2018, la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, constituée d'un site police à Guyancourt (Yvelines) et d'un site gendarmerie à Rennes, a traité "plus de 20.000 chats" en deux ans, avait indiqué Marlène Schiappa en novembre dernier.
Ces agents, à l'écoute des victimes qui peuvent garder l'anonymat, peuvent les orienter vers un commissariat ou une brigade de gendarmerie pour un dépôt de plainte ou, en cas de refus, vers des associations spécialisées. Si une menace immédiate pèse sur la personne, une patrouille de police peut être envoyée pour intervenir sur place.
En matière de violences conjugales, il existe également une ligne téléphonique dédiée, le 3919, gérée par la Fédération nationale Solidarités femmes (FNSF).
alh/pa/pb
Bayonne: une chaîne humaine de 2.000 personnes pour les prisonniers basques #
Environ 2.000 personnes se sont réunies samedi à Bayonne à la nuit tombée pour une "chaîne humaine lumineuse" de deux kilomètres, en soutien aux prisonniers basques, a constaté une correspondante de l'AFP.
Parapluies blancs lumineux à la main, scandant le slogan "Euskal presoak etxera" en basque ("les prisonniers basques à la maison"), les manifestants, rejoints par des élus locaux et représentants syndicaux et associatifs, se sont déployés le long des rives de la Nive, qui coupe la ville en deux, répondant à l'appel du collectif pacifiste Bake Bidea.
Cette chaîne humaine, en lieu et place de la traditionnelle manifestation annuelle qui parcourt la ville, était un "moyen de maintenir le sujet des prisonniers basques sur la table et de montrer qu'on sera attentifs aux décisions futures", indiquaient les organisateurs à la veille de cette mobilisation, adaptée en raison de la crise sanitaire. Le défilé avait compté entre 7.000 et 10.000 personnes, le 11 janvier 2020.
L'obtention, fin octobre, d'une mesure de détention à domicile avant une libération conditionnelle pour Frédéric "Xistor" Haramboure, 66 ans, ex-membre d'un commando d'ETA, après plus de 30 ans de réclusion, "était un espoir", a déclaré Michel Berhocoirigoin, membre des "Artisans de la paix" qui oeuvrent à la réalisation d'un processus de paix au Pays basque. "Mais aujourd'hui, c'est la douche froide avec la décision, tombée jeudi, d'incarcérer à nouveau Mikel Barrios", a ajouté le militant.
Incarcéré après sa condamnation en juin, cet Espagnol de 32 ans avait été remis en liberté en octobre dans l'attente d'être rejugé. Jeudi, la cour d'appel de Paris a confirmé sa condamnation en première instance à 5 ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste ETA.
Après l'ouverture des négociations avec le gouvernement français, mais surtout le désarmement de l'organisation le 8 avril 2017, puis l'annonce de sa dissolution un an plus tard après 60 années d'existence, les militants veulent aujourd'hui "régler la question des prisonniers" pour passer aux étapes suivantes, dont "la mémoire collective" du conflit et le "vivre ensemble". Ils réclament la libération immédiate des détenus incarcérés depuis 30 ans ou gravement malades, à l'instar de Jakes Esnal, Ion Kepa Parot ou Ibon Fernandez Iradi.
"Un processus de paix, c'est le plus beau projet que nous puissions offrir à ce pays", a lancé à son tour Anaiz Funosas, porte-parole de Bake Bidea. À ce jour, 32 anciens membres d'ETA sont encore incarcérés dans les prisons françaises.
Ce samedi, simultanément au Pays basque espagnol, plus de 200 rassemblements étaient organisés par le collectif "Sare", qui milite pour la libération des 200 anciens membres d'ETA incarcérés en Espagne.
cas-nal/swi
Bayonne: une chaîne humaine de 2.000 personnes pour les prisonniers basques #
Environ 2.000 personnes se sont réunies samedi à Bayonne à la nuit tombée pour une "chaîne humaine lumineuse" de deux kilomètres, en soutien aux prisonniers basques, a constaté une correspondante de l'AFP.
Parapluies blancs lumineux à la main, scandant le slogan "Euskal presoak etxera" en basque ("les prisonniers basques à la maison"), les manifestants, rejoints par des élus locaux et représentants syndicaux et associatifs, se sont déployés le long des rives de la Nive, qui coupe la ville en deux, répondant à l'appel du collectif pacifiste Bake Bidea.
Cette chaîne humaine, en lieu et place de la traditionnelle manifestation annuelle qui parcourt la ville, était un "moyen de maintenir le sujet des prisonniers basques sur la table et de montrer qu'on sera attentifs aux décisions futures", indiquaient les organisateurs à la veille de cette mobilisation, adaptée en raison de la crise sanitaire. Le défilé avait compté entre 7.000 et 10.000 personnes, le 11 janvier 2020.
L'obtention, fin octobre, d'une mesure de détention à domicile avant une libération conditionnelle pour Frédéric "Xistor" Haramboure, 66 ans, ex-membre d'un commando d'ETA, après plus de 30 ans de réclusion, "était un espoir", a déclaré Michel Berhocoirigoin, membre des "Artisans de la paix" qui oeuvrent à la réalisation d'un processus de paix au Pays basque. "Mais aujourd'hui, c'est la douche froide avec la décision, tombée jeudi, d'incarcérer à nouveau Mikel Barrios", a ajouté le militant.
Incarcéré après sa condamnation en juin, cet Espagnol de 32 ans avait été remis en liberté en octobre dans l'attente d'être rejugé. Jeudi, la cour d'appel de Paris a confirmé sa condamnation en première instance à 5 ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste ETA.
Après l'ouverture des négociations avec le gouvernement français, mais surtout le désarmement de l'organisation le 8 avril 2017, puis l'annonce de sa dissolution un an plus tard après 60 années d'existence, les militants veulent aujourd'hui "régler la question des prisonniers" pour passer aux étapes suivantes, dont "la mémoire collective" du conflit et le "vivre ensemble". Ils réclament la libération immédiate des détenus incarcérés depuis 30 ans ou gravement malades, à l'instar de Jakes Esnal, Ion Kepa Parot ou Ibon Fernandez Iradi.
"Un processus de paix, c'est le plus beau projet que nous puissions offrir à ce pays", a lancé à son tour Anaiz Funosas, porte-parole de Bake Bidea. À ce jour, 32 anciens membres d'ETA sont encore incarcérés dans les prisons françaises.
Ce samedi, simultanément au Pays basque espagnol, plus de 200 rassemblements étaient organisés par le collectif "Sare", qui milite pour la libération des 200 anciens membres d'ETA incarcérés en Espagne.
cas-nal/swi
France: chaîne humaine de 2000 personnes pour les prisonniers basques #
Environ 2.000 personnes se sont réunies samedi soir à Bayonne (sud-ouest de la France) pour une "chaîne humaine lumineuse" de deux kilomètres, en soutien aux prisonniers basques, a constaté une correspondante de l'AFP.
Parapluies blancs lumineux à la main, scandant le slogan "Euskal presoak etxera" en basque ("les prisonniers basques à la maison"), les manifestants se sont déployés le long des rives de La Nive, qui coupe la ville en deux, répondant à l'appel du collectif pacifiste Bake Bidea.
Cette chaîne humaine a remplacé pour cause de crise sanitaire la traditionnelle manifestation annuelle qui parcourt la ville. C'est un "moyen de maintenir le sujet des prisonniers basques sur la table et de montrer qu'on sera attentifs aux décisions futures", indiquaient les organisateurs à la veille de cette mobilisation.
Le défilé avait compté entre 7.000 et 10 000 personnes, le 11 janvier 2020.
L'obtention, fin octobre, d'une mesure de détention à domicile avant une libération conditionnelle pour Frédéric "Xistor" Haramboure, 66 ans, ex-membre d'un commando d'ETA, après plus de 30 ans de réclusion, "était un espoir", a déclaré Michel Berhocoirigoin, membre des "Artisans de la paix" qui oeuvrent à la réalisation d'un processus de paix au Pays basque. "Mais aujourd'hui, c'est la douche froide avec la décision, tombée jeudi, d'incarcérer à nouveau Mikel Barrios", a ajouté le militant.
Incarcéré après sa condamnation en juin, cet Espagnol de 32 ans avait été remis en liberté en octobre dans l'attente d'être rejugé. Jeudi, la cour d'appel de Paris a confirmé sa condamnation en première instance à 5 ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste ETA.
Après l'ouverture des négociations avec le gouvernement français, mais surtout le désarmement de l'organisation le 8 avril 2017, puis l'annonce de sa dissolution un an plus tard après 60 années d'existence, les militants réclament la libération immédiate des détenus incarcérés depuis 30 ans ou gravement malades, à l'instar de Jakes Esnal, Ion Kepa Parot ou Ibon Fernandez Iradi.
À ce jour, 32 anciens membres d'ETA sont encore incarcérés dans les prisons françaises.
Ce samedi, simultanément au Pays basque espagnol, plus de 200 rassemblements étaient organisés par le collectif "Sare", qui milite pour la libération des 200 anciens membres d'ETA incarcérés en Espagne.
cas-nal/avz
"Fête sauvage" de Lieuron: deux garde à vue et 17 interpellations #
Deux personnes ont été placées en garde à vue et dix-sept autres interpellées samedi, pour s'être rassemblées là où devait se tenir une manifestation de soutien aux organisateurs de la rave party illégale organisée à Lieuron (Ille-et-Vilaine) à l'occasion du Nouvel An, a indiqué la préfecture de Bretagne.
Deux journalistes de l'AFP n'ont constaté aucun rassemblement place de la République où la manifestation devait initialement avoir lieu entre 14H00 et 16H00. Interdite par la préfecture, celle-ci avait été annulée vendredi soir par les organisateurs face "aux menaces de sanctions pénales".
Selon la préfecture, "une centaine de personnes" se sont toutefois présentées sur cette place ou à ses abords. "Les forces de sûreté intérieure ont procédé à l'interpellation et la conduite au poste de 17 individus pour vérification d'identité. Sont également à signaler une personne placée en garde à vue pour port d'arme et une autre pour détention de stupéfiants", a-t-on indiqué de même source.
Par ailleurs, une vingtaine de verbalisations ont été dressées pour participation à une manifestation interdite et rassemblement de plus de six personnes.
La semaine dernière, quatre personnes ont été mises en examen dont un jeune homme de 22 ans qui a été écroué après la rave party qui avait réuni 2.400 personnes pour le réveillon, à Lieuron, commune située à une quarantaine de km au sud de Rennes.
hdu/db/swi
Environ 500 manifestants à Strasbourg et à Lille contre la loi "Sécurité globale" #
Quelque 400 personnes, selon la préfecture, ont manifesté dans le calme samedi à Strasbourg contre la proposition de loi "Sécurité globale", ainsi qu'une centaine à Lille.
A Strasbourg, le cortège s'est mis en route aux alentours de 14H00 derrière une banderole sur laquelle était écrit "Intensification des gestes barricades", a constaté une journaliste de l'AFP.
Cette manifestation, dont les premières éditions fin novembre et en décembre avaient rassemblé plusieurs milliers de personnes, était organisée à l'appel d'un collectif d'associations, partis politiques et syndicats réclamant le "retrait total de la loi Sécurité globale", mais peu de drapeaux étaient visibles dans le cortège.
Les manifestants, dont certains se revendiquaient du mouvement des "gilets jaunes", ont marché pendant environ deux heures, en contournant l'hyper-centre de la ville dont l'accès avait été interdit par la préfecture. Des pétards, des feux d'artifice et des fumigènes ont été tirés pendant la manifestation, qui est restée calme malgré quelques tentatives de certains manifestants de passer les barrages de forces de l'ordre bloquant l'accès au centre-ville, puis à l'hôtel de police.
A Lille, une manifestation a également réuni quelque 120 personnes samedi après-midi, selon la préfecture. Elles protestaient contre la proposition de loi "Sécurité globale" mais aussi contre les inégalités, une partie se revendiquant des "gilets jaunes".
A Paris, aucune manifestation contre la proposition de loi n'était organisée ce samedi. Un appel a en revanche été lancé pour le 16 janvier "partout en France avant un grand rassemblement samedi 30 janvier à Paris".
maj-eva/bdx/swi
L'ex-gendre de Balkany mis en examen, sa fille placée comme témoin assisté #
L'ancien gendre de Patrick Balkany a été mis en examen pour recel, abus de biens sociaux et blanchiment aggravé dans l'enquête concernant la société Semarelp, tandis que sa fille a été placée sous le statut de témoin assisté, a indiqué samedi le parquet de Nanterre à l'AFP.
L'ancien gendre a été placé sous contrôle judiciaire. Sa mise en examen s'ajoute à celles de deux anciens dirigeants de cette société qui agissait pour le compte de la ville de Levallois, et qui fut un temps présidé par Patrick Balkany.
C'est aussi dans le cadre de cette enquête que Patrick Balkany lui-même avait été placé en garde à vue mercredi, avant d'être remis en liberté. Il n'est pas exclu qu'il soit de nouveau convoqué devant le juge instructeur, selon une source proche de l'enquête.
Selon cette même source, les deux anciens dirigeants de la Semarelp mis en examen sont Jean-Marc Smadja, cousin d'Isabelle Balkany, et Jean-Pierre Aubry, qui lui a succédé et a dirigé la Semarelp de 2008 à 2014.
Jean-Pierre Aubry, ancien président du club de basket-ball de Levallois, est aussi l'ancien directeur de cabinet de Patrick Balkany, condamné en 2019 à trois ans de prison avec sursis pour blanchiment de fraude fiscale.
L'ancien gendre est Dan Oiknine, marié en 2008 à Vanessa Balkany.
Entre 2008 et 2015, des locaux de la société Semarelp, n'étant pas censés être exploités, ont été loués à diverses sociétés, a expliqué le parquet de Nanterre à l'AFP.
L'enquête a abouti le 20 novembre 2019 à une ouverture d'information judiciaire pour abus de biens sociaux, recel, faux et usage de faux, détournement de biens d'un dépôt public, blanchiment aggravé entre 2008 et 2017.
Vanessa Balkany a été entendue car des entreprises ayant bénéficié de ce local lui appartenaient. Elle a été placée sous statut de témoin assisté pour recel et blanchiment, un statut intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple.
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a indiqué le parquet de Nanterre.
Les époux Balkany ont été condamnés en appel en mars pour fraude fiscale et en mai pour blanchiment. Ils ont formé un pourvoi en cassation contre cette dernière condamnation.
En juillet dernier, l'ex-maire de Levallois-Perret a été mis en examen, soupçonné d'avoir utilisé des agents municipaux à des fins personnelles alors qu'il était maire.
ali-clw/aje/nm
Environ 400 manifestants à Strasbourg contre la loi "Sécurité globale" #
Quelque 400 personnes, selon la préfecture, ont manifesté dans le calme samedi à Strasbourg contre la proposition de loi "Sécurité globale".
Le cortège s'est mis en route aux alentours de 14H00 derrière une banderole sur laquelle était écrit "Intensification des gestes barricades", a constaté une journaliste de l'AFP.
Cette manifestation, dont les premières éditions fin novembre et en décembre avaient rassemblé plusieurs milliers de personnes, était organisée à l'appel d'un collectif d'associations, partis politiques et syndicats réclamant le "retrait total de la loi Sécurité globale", mais peu de drapeaux étaient visibles dans le cortège.
Les manifestants, dont certains se revendiquaient du mouvement des "gilets jaunes", ont marché pendant environ deux heures, en contournant l'hyper-centre de la ville dont l'accès avait été interdit par la préfecture. Des pétards, des feux d'artifice et des fumigènes ont été tirés pendant la manifestation, qui est restée calme malgré quelques tentatives de certains manifestants de passer les barrages de forces de l'ordre bloquant l'accès au centre-ville, puis à l'hôtel de police.
A Paris, aucune manifestation contre la proposition de loi n'était organisée ce samedi. Un appel a en revanche été lancé pour le 16 janvier "partout en France avant un grand rassemblement samedi 30 janvier à Paris".
maj/bdx/swi
France: nouvelle marche pour Estelle Mouzin, 18 ans après sa disparition #
Pour la 18ème année consécutive, ses proches ont déroulé samedi la banderole frappée du visage d'Estelle Mouzin, 9 ans, et marché en silence en région parisienne pour "ne pas oublier" la fillette, dont le corps reste introuvable malgré les aveux du tueur en série Michel Fourniret.
Au pied du cerisier planté en mémoire d'Estelle à Guermantes, ville pavillonnaire de Seine-et-Marne, son père Eric Mouzin, qui se bat sans relâche depuis sa disparition le 9 janvier 2003, a estimé devant une centaine de personnes que "les pièces du puzzle s'assemblaient petit à petit".
Avant de déplorer une nouvelle fois "le manque de réactivité des enquêteurs et de la justice", responsables selon lui "en grande partie du fait que le corps d'Estelle reste introuvable".
Il a notamment rappelé que, dès 2007, Michel Fourniret "avait demandé à être entendu" pour la disparition de la fillette aux yeux verts, visage devenu familier d'un des plus énigmatiques "cold cases" français, mais "que, pour des raisons de facilité, aucune suite n'avait été donnée".
C'est la juge d'instruction parisienne Sabine Kheris, huitième magistrate en charge de l'enquête et première à obtenir des avancées depuis qu'elle en pris la tête en 2019, qui a rouvert cette piste plusieurs fois écartée par les enquêteurs.
Michel Fourniret, 78 ans, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a fini par avouer sa responsabilité dans la disparition d'Estelle Mouzin en mars 2020, après avoir été mis en cause par son ex-épouse et complice Monique Olivier.
Début décembre, les fouilles d'envergure menées dans une ancienne propriété du tueur en série pour retrouver le corps de la victime sont restées sans résultats.
"D'autres fouilles auront lieu", a affirmé samedi l'avocat de la famille Mouzin, Didier Seban, estimant qu'"on n'a jamais été aussi près de découvrir où est Estelle".
Au-delà du seul cas d'Estelle Mouzin, l'association qui porte son nom dénonce "des dysfonctionnements inacceptables" dans le traitement judiciaire des disparitions d'enfants.
Elle réclame la création d'un "corps de juges spécialisés dans les dossiers de disparitions d'enfants".
sab/pa/STB
Seine-et-Marne : nouvelle marche pour Estelle Mouzin, 18 ans après sa disparition #
Pour la 18ème année consécutive, ses proches ont déroulé samedi la banderole frappée du visage d'Estelle Mouzin, 9 ans, et marché en silence dans les rues de Guermantes pour "ne pas oublier" la fillette, dont le corps reste introuvable malgré les aveux du tueur en série Michel Fourniret.
Au pied du cerisier planté en mémoire d'Estelle dans cette ville pavillonnaire de Seine-et-Marne, son père Eric Mouzin, qui se bat sans relâche depuis sa disparition le 9 janvier 2003, a estimé devant une centaine de personnes que "les pièces du puzzle s'assemblaient petit à petit".
Avant de déplorer une nouvelle fois "le manque de réactivité des enquêteurs et de la justice", responsables selon lui "en grande partie du fait que le corps d'Estelle reste introuvable".
Il a notamment rappelé que, dès 2007, Michel Fourniret "avait demandé à être entendu" pour la disparition de la fillette aux yeux verts, visage devenu familier d'un des plus énigmatiques "cold cases" français, mais "que, pour des raisons de facilité, aucune suite n'avait été donnée".
C'est la juge d'instruction parisienne Sabine Kheris, huitième magistrate en charge de l'enquête et première à obtenir des avancées depuis qu'elle en pris la tête en 2019, qui a rouvert cette piste plusieurs fois écartée par les enquêteurs.
Michel Fourniret, 78 ans, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a fini par avouer sa responsabilité dans la disparition d'Estelle Mouzin en mars 2020 , après avoir été mis en cause par son ex-épouse et complice Monique Olivier.
Début décembre, les fouilles d'envergure menées dans une ancienne propriété du tueur en série pour retrouver le corps de la victime sont restées sans résultats.
"D'autres fouilles auront lieu", a affirmé samedi l'avocat de la famille Mouzin, Didier Seban, estimant qu'"on n'a jamais été aussi près de découvrir où est Estelle". L'avocat a regretté qu'il ait fallu "aller trois fois devant la Cour de cassation, saisir la Cour européenne des droits de l'Homme et engager la faute lourde de l'Etat pour que cette enquête soit menée normalement".
Au-delà du seul cas d'Estelle Mouzin, l'association qui porte son nom dénonce "des dysfonctionnements inacceptables" dans le traitement judiciaire des disparitions d'enfants.
Elle réclame la création d'un "corps de juges spécialisés dans les dossiers de disparitions d'enfants".
sab/pa/nm
France: un policier écarté pour une carte de voeux aux relents racistes #
Un policier français a été suspendu pour avoir envoyé une carte de voeux avec un dessin sur lequel un policier demande à un homme noir de se rapprocher de son pistolet à impulsion électrique taser.
Quelques semaines après le passage à tabac d'un homme noir par plusieurs policiers dans Paris et des accusations récurrentes sur le racisme de la police française, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé samedi avoir suspendu ce commissaire de police d'une petite ville à l'ouest de Paris.
Sur la carte de voeux diffusée figure le dessin d'un policier blanc près de sa voiture s'adressant à un homme noir et disant: "Rapprochez-vous un peu. Mon taser recharge sur l'allume-cigare", dessin accompagné de la légende suiante: "Le commissaire et les policiers" de la zone "vous souhaitent une bonne année 2021".
Le ministre de l'Intérieur, "dès (qu'il a) eu connaissance de cette +carte de voeux+", a saisi la police des polices, qui a déjà entendu ce responsable, et l'a suspendu temporairement de ses fonctions.
Ce dessin "a choqué beaucoup de monde pour sa connotation raciste", a commenté l'entourage du ministre de l'Intérieur.
Selon une source syndicale au sein de la police locale, la carte de voeux a provoqué "un tollé en interne" au sein du commissariat, avec des fonctionnaires de police choqués d'être associés à cette carte.
"C'est l'incompréhension. Ça jette le discrédit sur l'ensemble du commissariat", a ajouté cette source à l'AFP.
Contacté, le commissaire n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.
La police française a été secouée ces derniers mois par plusieurs affaires mêlant violences policières et accusations de racisme, dont le tabassage du producteur de musique noir Michel Zecler et l'évacuation violente d'un camp de migrants sur une grande place de Paris.
alh-clw/pa/ube/stb
Un presque centenaire jugé lundi pour corruption dans l'affaire de la "chaufferie de la Défense" #
"Juger un homme de 99 ans, c'est ahurissant !", s'indigne Me Olivier Baratelli: son client Jean Bonnefont, un des plus vieux prévenus de France, comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Nanterre dans l'affaire de corruption de "la chaufferie de la Défense", après vingt ans de procédure.
"Etes-vous capable de vous souvenir de ce que vous avez fait, il y a vingt ans, avec une précision suffisante pour que cela fasse l'objet d'un procès ?", interroge l'avocat. "La défense est annihilée par le temps".
Ancien dirigeant des ex-Charbonnages de France, M. Bonnefont est poursuivi avec quatre autres chefs d'entreprises pour avoir faussé entre 1999 et 2003 l'attribution du juteux marché du chauffage et de la climatisation du premier quartier d'affaires européen, estimé à plusieurs centaines de millions d'euros.
L'affaire débute en 1998, lorsque le Syndicat mixte de chauffage urbain de La Défense (Sicudef) lance le renouvellement du marché que détenait depuis trente ans la société Climadef, filiale de Charbonnages de France.
Trois ans plus tard, il l'attribue à un groupement d'entreprises baptisé Enertherm.
Mais les services de répression des fraudes repèrent des anomalies dans le processus. Dès juin 2002, une enquête est ouverte pour "corruption" et "trafic d'influence", une autre l'est en janvier suivant pour "abus de biens sociaux".
Elle met en cause, outre Jean Bonnefont, l'ex-numéro 3 de la Compagnie générale des Eaux-Vivendi Bernard Forterre, 82 ans aujourd'hui, et l'homme d'affaires Antoine Benetti, 68 ans.
Le trio est accusé d'avoir faussé le marché pour assurer son attribution à Enertherm, dont les actionnaires étaient en réalité les mêmes que ceux de Climadef, l'ancien concessionnaire.
Au centre de l'entente présumée figurait Charles Ceccaldi-Raynaud, le président "omnipotent" du Sicudef selon des témoignages de l'époque, mis en examen pour avoir perçu une commission de 5 millions de francs (760.000 euros).
Un protagoniste du montage financier, Laurent Gimel, a affirmé durant l'instruction avoir remis des sacoches de billets à un proche de M. Ceccaldi-Raynaud. Des pots-de-vin destinés, selon lui, à arroser les membres du Sicudef.
M. Ceccaldi-Raynaud sera le grand absent du procès. L'ex-sénateur-maire de Puteaux est décédé en juillet 2019 à 94 ans, quelques jours avant que le parquet ne prenne ses réquisitions.
Pour l'association anticorruption Anticor, partie civile, c'est la démonstration d'une "justice complice" qui aurait, selon elle, attendu la disparition du sénateur-maire pour prononcer son ordonnance de renvoi. Cette affaire "fait partie de ces dossiers mis dans un placard pour protéger des personnalités de premier plan politique", a déploré Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
Lui aussi regrette les conditions du procès: du fait de leur âge, les prévenus "pourraient être susceptibles de faire pitié, alors qu'ils se sont enrichis largement", a-t-il affirmé.
"La durée de cette procédure n'est satisfaisante pour personne", lui répond la procureure de Nanterre Catherine Denis. Le parquet "ne s'est jamais départi de l'indépendance qu'il doit à tout justiciable (...) quelles que soient les personnalités en cause", assure-t-elle à l'AFP.
La durée de la procédure pour ce dossier "particulièrement complexe" illustre plutôt "l'insuffisance de moyens accordés à la justice économique et financière", juge la magistrate. La procédure a pâti "de multiples demandes d'entraide internationale en direction de pays peu coopérants", de "changements de juges d'instruction" et de "nombreux et tardifs recours de la défense".
Renvoyés notamment pour "corruption", "complicité de corruption" ou "abus de biens sociaux", les principaux prévenus contestent les faits.
Ils risquent jusqu'à dix ans de prison et un million d'euros d'amende.
Lundi, leurs conseils entendent plaider en préambule le non-respect du droit à être jugé dans un délai raisonnable.
La défense du trio dénonce aussi une insuffisance de charges. "S'il y avait eu des preuves irréfutables, il aurait fallu quelques mois pour sortir le dossier" au lieu de vingt ans, considère Me Baratelli.
L'instruction tentaculaire, sur laquelle se sont penchés successivement huit juges, a permis de découvrir d'importantes sommes sur des comptes ouverts au Luxembourg par la famille Ceccaldi-Raynaud.
Charles Ceccaldi-Raynaud avait alors accusé sa propre fille Joëlle, qui lui a succédé à la mairie de Puteaux, d'avoir reçu ces pots-de-vin, en se défendant personnellement de toute infraction.
L'élue LR, tout comme l'opticien Alain Afflelou qui apparaît aussi dans le dossier, ont été entendus comme témoins assistés et finalement mis hors de cause.
Le procès, ajourné en septembre pour cause de crise sanitaire, doit durer jusqu'à vendredi.
cal-clw/pa/pb
Un commissaire de police suspendu après une carte de voeux polémique #
Gérald Darmanin a annoncé samedi avoir suspendu le commissaire de police de la circonscription de Plaisir (Yvelines) après l'envoi d'une carte de voeux polémique.
Sur cette carte figure le dessin d'un policier près de sa voiture s'adressant à un homme noir, "rapprochez-vous un peu. Mon taser recharge sur l'allume-cigare", et une légende: "le commissaire et les policiers de la circonscription de sécurité publique de Plaisir vous souhaite une bonne année 2021".
"Dès que j'ai eu connaissance de cette +carte de voeux+, l'Inspection générale de la police nationale a été saisie et a déjà entendu ce commissaire (vendredi). Je l'ai suspendu à titre conservatoire", a tweeté le ministre de l'Intérieur.
Ce dessin "a choqué beaucoup de monde pour sa connotation raciste", a commenté l'entourage du ministre de l'Intérieur.
Selon une source syndicale des Yvelines, la carte de voeux a provoqué "un tollé en interne" au sein du commissariat de Plaisir, avec des fonctionnaires choqués d'être associés à cette carte. "C'est l'incompréhension. Ça jette le discrédit sur l'ensemble du commissariat", a ajouté cette source à l'AFP.
Contacté, le commissaire n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.
La police a été secouée ces derniers mois par plusieurs affaires mêlant violences policières et accusations de racisme, dont le tabassage du producteur de musique noir Michel Zecler et l'évacuation controversée d'un camp de migrants place de la République à Paris.
alh-clw/pa/pb
Bordeaux "la belle endormie" confrontée à la hausse de la violence #
Rixes avec arme blanche, vols brutaux, tirs d'arme à feu: depuis deux-trois ans, Bordeaux, longtemps surnommée "la belle endormie", voit monter une violence qui l'épargnait jusqu'ici avec en point d'orgue la mort par balle la semaine dernière d'un adolescent de 16 ans.
"La première évolution de la question de la sécurité vient d'une augmentation de la démographie. On a une ville qui était une petite ville de province tranquille et qui est devenue une métropole donc forcément on rattrape les problématiques qu'ont toutes les grandes villes de France", explique à l'AFP Amine Smihi, adjoint au maire chargé de la tranquillité publique, de la sécurité et de la médiation.
Bordeaux, désormais à deux heures de train de Paris, gagne 15.000 habitants par an et "prend la mesure de son statut. Et donc des problématiques qui y sont liées, avec un dispositif de sécurité police nationale et encore plus police municipale sous dimensionné", ajoute l'élu.
Parmi les problèmes qui se posent désormais à la ville, celui des "mineurs non accompagnés" venus du Maroc ou d'Algérie et livrés à eux-même, sources de troubles publics, "des flux migratoires qui transitaient très rarement par Bordeaux et étaient plutôt installés sur Toulouse ou Nantes", selon Amine Smihi.
"Ils sont entre 80 et 150 sur Bordeaux", confirme Patrick Mairesse, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) qui a augmenté ses effectifs spécialisés dans leur prise en charge.
Amine Smihi note aussi que plus généralement la délinquance, les incivilités et les trafics de stupéfiants sont "sortis de leurs zones historiques, les quartiers populaires", désenclavés grâce au tramway.
"La seule case que nous n'avions pas cochée était celle des violences urbaines", souligne M. Mairesse, "depuis le 31 décembre, c'est fait".
A la Saint-Sylvestre, un bureau de poste a été brûlé, des arrêts de bus et tramway détruits et les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de mortier dans un quartier populaire de la ville. Le même quartier où, deux jours plus tard, un jeune de seize ans est mort, victime d'une fusillade.
"C'est un drame qu'on craignait tous, on a vu depuis deux ans des querelles entre quartiers qui ont commencé par des rixes avec des bâtons, des battes de base-ball et qui sont montées en gamme progressivement avec depuis quelques temps des usages parfois d'arme à feu", reconnaît le DDSP.
"Cette affaire, ça montre que Bordeaux est en train de dériver", confirme une source policière, "on monte crescendo, on est passé de l'arme blanche à l'arme à feu et les délinquants ont accès à un armement qui monte en puissance". "Il faut quand même relativiser", tempère cet enquêteur, "on n'est pas à des niveaux comme Marseille ou Toulouse".
À la mairie dirigée par l'écologiste Pierre Hurmic, on a donc décidé d'augmenter le nombre de policiers municipaux. "Si je veux avoir le taux moyen de policiers municipaux par habitant de la plupart des grandes villes de même caractéristique, il faut que je double mes effectifs sur le mandat", explique Amine Smihi.
"On veut assumer de regarder le problème, sur la prévention de la délinquance comme sur la tranquillité publique au sens large en traitant les deux problèmes: le social et la sécurité", ajoute-il.
A la direction de la sécurité publique, "on s'est réorganisé en faisant en sorte de renforcer les brigades anti-criminalité (BAC) et les brigades d'intervention, en créant des groupes chargés de la lutte contre les stupéfiants et en toilettant les horaires pour être plus présents sur la voie publique", complète Patrick Mairesse.
Suite à plusieurs agressions dans le quartier Saint-Michel cet été, une demi-compagnie de CRS a été déployée et un groupe local de traitement de la délinquance (GLTD) associant les services de la préfecture, du procureur de la République, de la mairie, les bailleurs sociaux ou encore les associations locales a été créé.
"C'est exactement le genre de choses qu'il faut développer parce que ça marche", selon Amine Smihi.
kap/pjl/shu
Loire-Atlantique: un décès lors d'une rixe entre voisins #
Un homme de 21 ans est décédé et deux autres ont été blessés dans la nuit de vendredi à samedi à Issé (Loire-Atlantique) lors d'une rixe à domicile due à un conflit de voisinage, et l'agresseur a été interpellé, a-t-on appris auprès des pompiers.
Les pompiers ont été appelés peu avant minuit pour une rixe dans un domicile à Issé, au nord de Nantes, due à un conflit de voisinage, ont indiqué à l'AFP le Codis de Loire-Atlantique et le parquet de Nantes.
Le bilan fait état d'un homme de 21 ans décédé suite à une blessure à l'arme blanche, un homme de 39 ans blessé gravement suite à une éventration, un homme de 19 ans blessé légèrement.
Les deux blessés ont été conduits au CHU de Nantes et au centre hospitalier de Châteaubriant. Deux femmes choquées psychologiquement ont également été transportées à l'hôpital de Châteaubriant.
L'agresseur, qui "s'était retranché à son domicile", a été interpellé par la gendarmerie, selon les sapeurs-pompiers.
Une enquête a été ouverte.
hdu/nth
Rodez: un marginal jugé pour l'assassinat d'un policier #
La cour d'assises de l'Aveyron va juger à partir de lundi un marginal de 41 ans pour l'assassinat du patron de la police municipale de Rodez qu'il tenait pour responsable de la saisie de son molosse.
Le 27 septembre 2018 en fin de matinée, Alexandre Dainotti avait poignardé le directeur général adjoint des services de Rodez, Pascal Filoé, père de trois enfants. Il lui avait assené une dizaine de coups de couteau sur l'esplanade de la mairie, devant les yeux ébahis d'une dizaine de témoins.
Arrivé à Rodez courant 2017, le marginal possédait un chien de catégorie 2, de type Rottweiller, soumis à une autorisation administrative de détention.
Il avait été contrôlé à plusieurs reprises par les agents municipaux, alors que l'animal n'avait ni laisse, ni muselière, comme l'exige la loi.
"La mairie lui a demandé de déposer un dossier de détention de chien dangereux", explique l'avocat de la ville de Rodez, Me Maxime Bessière, soulignant que la mairie avait tout fait pour régler l'affaire à l'amiable.
Comme il avait coutume de faire, Pascal Filoé avait pris ce dossier en main "pour arrondir les angles et ne pas exposer ses agents", précise l'avocat.
"La municipalité a attendu plus d'un an et demi" avant de procéder à la saisie du chien, selon la même source.
Car le casier judiciaire d'Alexandre Dainotti - plusieurs condamnations pour des violences, des vols, l'usage de stupéfiants, et déjà en 2010 une condamnation pour la détention de chien dangereux sans autorisation- lui interdisait de posséder un tel animal.
"Son intolérance à la loi et à l'autorité est bien illustrée par le choix qu'il va faire d'avoir un chien (dangereux, Ndlr) en sachant que cela lui est interdit", analyse l'un des experts psychiatre de ce dossier.
Au fil des rendez-vous, la mairie lui avait notamment proposé de faire adopter le molosse par un ami, une procédure qui était d'ailleurs en cours d'instruction au moment du meurtre.
Au cours de l'enquête judiciaire, plusieurs fonctionnaires de la mairie de Rodez ont témoigné des menaces de mort régulièrement proférées par l'accusé à l'encontre de Pascal Filoé.
Et l'expert d'expliquer, "son contentieux va assez naturellement se cristalliser sur le représentant de l'autorité".
De son côté, la victime ne souhaitait pas dans un premier temps porter plainte "pour ne pas compliquer le traitement" du dossier, ne prenant pas les menaces au sérieux.
Cependant, juste avant de trouver la mort, le fonctionnaire avait changé de position lorsque les menaces s'étaient étendues à ses proches.
Plusieurs expertises psychiatriques ont relevé "le profil psychopathique" de l'accusé, "des symptômes paranoïaques" ainsi qu'une absence de remord et de culpabilité.
Le crime avait suscité un grand émoi à Rodez, tant ce fonctionnaire "de terrain", selon ses collègues, était personnellement impliqué dans les affaires traitées par ses services.
Lors de ses funérailles nationales à Rodez, le Premier ministre Édouard Philippe, avait fait le déplacement, et salué "le professionnalisme, le courage" d'un homme, tué pour avoir "voulu, simplement, faire respecter la loi".
Pour les enquêteurs, la préméditation est avérée.
Le jour du meurtre, Alexandre Dainotti s'était préalablement posté à la terrasse d'un café armé d'un couteau qu'il avait acheté la veille, attendant de croiser la route de celui qu'il allait tuer.
Après l'agression, il s'était enfui, ensanglanté, pour trouver refuge dans un magasin de vêtements.
C'est là que des policiers municipaux ont pu procéder à son arrestation. Il devait leur avouer qu'il avait "la haine" et voulait "lui faire mal".
Rapidement évacué par les secours, Pascal Filoé, 45 ans n'a pas survécu à ses blessures.
Alexandre Dainotti encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.
hj/ap/rhl
"S'attaquer aux racines" de la délinquance: la justice mise sur le suivi psychosocial #
Kévin (prénom modifié), en récidive, avait toutes les chances de finir en prison, mais y a échappé grâce à un "suivi judiciaire renforcé" jusqu'à son procès. Dans la Somme, la justice a parié sur ce dispositif récent pour "s'attaquer aux racines" de la délinquance.
Le 12 juillet, dans un PMU près d'Amiens, le jeune artisan de 28 ans "s'alcoolise très rapidement", raconte-t-il. Il violente dans l'après-midi sa compagne, puis le gérant de l'établissement qui essaie de l'empêcher de partir sans payer.
Avec une condamnation à du sursis dix jours plus tôt pour des violences similaires, et le retrait récent de son permis pour conduite en état d'ivresse, il est bon pour la comparution immédiate, et, selon toute vraisemblance, pour de la prison ferme.
Mais à l'issue de la garde à vue, le parquet lui propose un "suivi judiciaire renforcé" de six mois, jusqu'à l'audience.
Sans minimiser la gravité des délits visés, "il s'agit de s'attaquer aux racines du passage à l'acte, que sont les addictions, la marginalité, la désertisation sociale avec pour objectif de sortir des gens de la spirale infernale de la délinquance au quotidien", expose le procureur de la République d'Amiens, Alexandre de Bosschère.
En maniant "la carotte" - éviter la prison ferme - et le "bâton" - l'incarcération en cas de manquements ou récidive.
Dans les Hauts-de-France, le dispositif est expérimenté dans quelques ressorts, financé par des fonds interministériels et les collectivités locales.
Pour en bénéficier, le prévenu, majeur, doit reconnaître les faits, être poursuivi pour des délits en récidive liés directement ou indirectement à l'alcoolisme ou l'addiction à d'autres drogues, et être prêt à respecter un contrôle judiciaire lourd.
"C'est un changement de paradigme dans la prise en charge, avec une phase d'évaluation très importante des facteurs de risques de récidive" qui s'inspire des méthodes québecoises, relève Anthony Peleman, directeur général de l'association socio-judiciaire d'enquête et de médiation (AEM).
"C'est une nouvelle réponse pénale. Pour certains, la prison n'aboutirait à rien", explique Damien Renaud, contrôleur judiciaire de l'AEM et référent de Kévin durant tout son parcours.
"Si j'étais allé en prison, j'aurais énormément de haine (...) A la sortie, je me serais vengé", abonde Kévin.
En 2019, il découvre des vidéos d'adultère de sa compagne et "perd pied". "J'étais détruit psychologiquement. Je me suis mis dans l'alcool, seul moyen de ne pas y penser", décrit-il.
Alors que tout roulait pour son entreprise de BTP, il arrête de répondre au téléphone, d'ouvrir ses courriers. S'ensuivent les impayés, le retour chez sa mère, la faillite de sa société.
Pendant le suivi judiciaire renforcé de six mois, des rendez-vous réguliers avec une magistrate, une psychologue, un médecin et son contrôleur judiciaire ont rythmé ses semaines, pour remettre de l'ordre dans ses papiers et dans sa vie.
A chaque point d'étape, la magistrate vérifie son implication et le respect de ses obligations - comme les analyses d'alcool.
Quant au contrôleur judiciaire, au centre de l'accompagnement, il tisse des liens avec l'entourage de chacun des prévenus, se déplace à leur domicile, devient presque leur confident.
Avec Kévin, il vérifie qu'il a avancé dans les démarches administratives - récupérer sa carte d'identité, déclarer ses impôts, purger ses dettes - s'enquiert de sa consommation d'alcool, passe du temps à discuter de son état de santé, physique et moral.
"Le problème ne vient pas de l'alcool (...) C'était vraiment psychologique", estime Kévin, désireux de continuer les séances après sa condamnation, début janvier, à trois mois de sursis.
Dans la Somme, 15 prévenus sont actuellement engagés dans ce suivi lancé en 2020, soupçonnés essentiellement de violences conjugales ou envers des policiers, le reste étant des violences aggravées, de l'usage de stupéfiants, ou encore outrage, alcool au volant et vol.
Six des neuf prévenus qui ont terminé le suivi l'ont respecté, trois ont récidivé ou ont été écroués. Un taux d'échec "pas négligeable mais normal vu le caractère complexe des profils et l'ampleur des contraintes imposées", selon M. De Bosschère.
jpa/cab/rhl/shu
Un presque centenaire jugé lundi pour corruption dans l'affaire de la "chaufferie de la Défense" #
"Juger un homme de 99 ans, c'est ahurissant !", s'indigne Me Olivier Baratelli: son client Jean Bonnefont, un des plus vieux prévenus de France, comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Nanterre dans l'affaire de corruption de "la chaufferie de la Défense", après vingt ans de procédure.
"Etes-vous capable de vous souvenir de ce que vous avez fait, il y a vingt ans, avec une précision suffisante pour que cela fasse l'objet d'un procès ?", interroge l'avocat. "La défense est annihilée par le temps".
Ancien dirigeant des ex-Charbonnages de France, M. Bonnefont est poursuivi avec quatre autres chefs d'entreprises pour avoir faussé entre 1999 et 2003 l'attribution du juteux marché du chauffage et de la climatisation du premier quartier d'affaires européen, estimé à plusieurs centaines de millions d'euros.
L'affaire débute en 1998, lorsque le Syndicat mixte de chauffage urbain de La Défense (Sicudef) lance le renouvellement du marché que détenait depuis trente ans la société Climadef, filiale de Charbonnages de France.
Trois ans plus tard, il l'attribue à un groupement d'entreprises baptisé Enertherm.
Mais les services de répression des fraudes repèrent des anomalies dans le processus. Dès juin 2002, une première information judiciaire est ouverte pour "corruption" et "trafic d'influence", puis une autre l'est en janvier suivant pour "abus de biens sociaux".
L'enquête met en cause, outre Jean Bonnefont, l'ex-numéro 3 de la Compagnie générale des Eaux-Vivendi Bernard Forterre, 82 ans aujourd'hui, et l'homme d'affaires Antoine Benetti, 68 ans.
Le trio est accusé d'avoir faussé le marché pour assurer son attribution à Enertherm, dont les actionnaires étaient en réalité les mêmes que ceux de Climadef, l'ancien concessionnaire.
L'accusation assure que l'appel d'offres a été présenté de manière à écarter les candidats indésirables et que les dossiers déposés par la société allemande RWE et l'ex-concessionnaire étaient des offres "de couverture" censées simuler une concurrence.
Au centre de l'entente présumée figurait Charles Ceccaldi-Raynaud, le président "omnipotent" du Sicudef selon des témoignages de l'époque, mis en examen pour avoir perçu une commission de 5 millions de francs (760.000 euros).
Un protagoniste du montage financier, Laurent Gimel, a affirmé durant l'instruction avoir remis des sacoches de billets à un proche de M. Ceccaldi-Raynaud. Des pots-de-vin destinés, selon ses propos, à arroser les membres du Sicudef.
M. Ceccaldi-Raynaud sera le grand absent du procès. L'ex-sénateur-maire de Puteaux est décédé en juillet 2019 à 94 ans, quelques jours à peine avant que le parquet ne prenne ses réquisitions.
Pour l'association anticorruption Anticor, partie civile, c'est la démonstration d'une "justice complice" qui aurait, selon elle, attendu la disparition du sénateur-maire pour prononcer son ordonnance de renvoi. Cette affaire "fait partie de ces dossiers mis dans un placard pour protéger des personnalités de premier plan politique", a déploré Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
Lui aussi regrette les conditions du procès: du fait de leur âge, les prévenus "pourraient être susceptibles de faire pitié, alors qu'ils se sont enrichis largement", a-t-il affirmé.
Le parquet n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Renvoyés notamment pour "corruption", "complicité de corruption" ou "abus de biens sociaux", les principaux prévenus contestent les faits.
Ils risquent jusqu'à dix ans de prison et un million d'euros d'amende.
Lundi, leurs conseils entendent plaider en préambule le non-respect du droit à être jugé dans un délai raisonnable.
La défense du trio dénonce aussi une insuffisance de charges. "S'il y avait eu des preuves irréfutables, il aurait fallu quelques mois pour sortir le dossier" au lieu de vingt ans, considère Me Baratelli.
L'instruction tentaculaire, sur laquelle se sont penchés successivement huit juges, a permis de découvrir d'importantes sommes sur des comptes ouverts au Luxembourg par la famille Ceccaldi-Raynaud.
Charles Ceccaldi-Raynaud avait alors accusé sa propre fille Joëlle, qui lui a succédé à la mairie de Puteaux, d'avoir reçu ces pots-de-vin, en se défendant personnellement de toute infraction.
L'élue LR, tout comme l'opticien Alain Afflelou qui apparaît aussi dans le dossier, ont été entendus comme témoins assistés et finalement mis hors de cause.
Le procès, ajourné en septembre en raison de la crise sanitaire, doit durer jusqu'à vendredi.
cal-clw/pa/ces
Renvoi du procès d'un avocat soupçonné de voyeurisme sur trois stagiaires #
Le procès d'un avocat associé d'un grand cabinet d'affaires parisien, soupçonné d'avoir capturé avec son téléphone des images sous les jupes de trois stagiaires en 2014 et 2019, a été interrompu vendredi et renvoyé au 1er juillet afin que de nouvelles investigations soient menées.
Après huit heures de débats denses, le tribunal correctionnel a ordonné contre toute attente un supplément d'information afin qu'une nouvelle expertise informatique et des expertises psychologiques du prévenu et des parties civiles soient réalisées.
Une enquête avait été ouverte après la plainte en août 2019 d'une jeune femme, stagiaire au sein d'une autre équipe, qui avait rapporté avoir été invitée lors d'un rendez-vous avec cet avocat de 58 ans, spécialisé en droit social, à faire le tour du bureau pour entrer une information sur son ordinateur.
Alors qu'elle se tenait debout devant lui, elle a expliqué avoir entendu le son caractéristique de la mise en route d'une vidéo puis avoir aperçu le téléphone portable de l'avocat entre ses jambes.
"J'ai été complètement sonnée et le temps de reprendre mes esprits, j'ai appuyé sur la première suggestion Google et je me suis mise en retrait", a-t-elle expliqué vendredi à la barre.
A partir du signalement d'une avocate, deux autres anciennes stagiaires avaient ensuite été contactées par les enquêteurs et avaient raconté des faits similaires datant du printemps et de l'été 2014, expliquant qu'elles étaient elles aussi derrière l'ordinateur à la demande de l'avocat, l'une avait aperçu des "flash", l'autre le téléphone allumé non loin derrière elle.
"J'ai une vérité qui n'a pas bougé d'un fil, on ne m'a pas cru", a déclaré cette dernière à l'audience. "Je suis là pour dire la vérité et pour que ça ne se reproduise pas". Les deux femmes avaient rapidement quitté le cabinet après les faits qu'elles dénoncent.
Au cours de l'enquête, certaines collègues ont raconté que l'avocat pouvait faire des "remarques déplacées" sur le physique de collaboratrices féminines, mais cinq autres, actuelles ou anciennes collaboratrices citées par la défense, ont assuré à la barre qu'il n'avait jamais eu de gestes ou de propos de ce type.
"Je conteste les faits reprochés de façon la plus vive qui soit", s'est défendu le prévenu. "Je suis en colère (...) parce que dans cette affaire, évidemment, je suis totalement innocent et je dis, et nous le démontrerons, que les trois plaignantes sont dans le mensonge", a-t-il poursuivi.
La défense a notamment soutenu que ces accusations avaient pour origine des "rumeurs" et "calomnies" liées à un conflit interne au sein du cabinet.
L'avocat encourt jusqu'à un an d'emprisonnement.
alv/pa/cbn
Rennes: trois nouvelles mises en examen après la fête sauvage du Nouvel An #
Trois organisateurs présumés de la rave party illégale du Nouvel An en Bretagne, interpellés ces derniers jours dans l'ouest de la France, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, a annoncé vendredi le parquet de Rennes.
Un premier organisateur présumé, un jeune homme de 22 ans, avait été mis en examen et écroué lundi.
Au total "quatre hommes âgés de 26 à 31 ans", ont été interpellés mercredi en Loire-Atlantique pour trois d'entre eux et pour le quatrième en Indre-et-Loire, a indiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué.
Présentés vendredi aux juges d'instruction en charge de l'enquête "trois d'entre eux ont été mis en examen des chefs d'organisation sans déclaration préalable d'un rassemblement festif à caractère musical dans un espace non aménagé", souligne M. Astruc.
Parmi les autres chefs de mise en examen: "dégradation ou détérioration du bien d'autrui avec entrée par effraction, mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence", également "ouverture sans déclaration préalable d'un débit de boisson", "travail dissimulé", "aide à l'usage par autrui de stupéfiants".
Selon le procureur, ces trois mis en cause "ont été placés, sur réquisitions conformes du parquet, sous contrôle judiciaire" et "une quatrième personne a été placée sous le statut de témoin assisté".
Selon Philippe Astruc, ces personnes qui vivent en colocation "sont connues de la justice" pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et "déclarent avoir été présentes à la free party de Lieuron", au sud de Rennes, mais "nient en revanche avoir participé à l'organisation de l'événement".
"Un des gardés à vue reconnaît toutefois avoir aidé à l'organisation du parking en début de soirée le 31 décembre 2020", selon le procureur rennais.
Selon M. Astruc, du "matériel professionnel pouvant servir à l'organisation de soirées" et du numéraire - plusieurs milliers euros dont une grande partie en pièces de monnaie - ont été saisis lors de perquisitions à leur domicile.
Interdit par le préfet, un rassemblement de "soutien aux inculpés" prévu samedi à Rennes a été annulé vendredi par les comités de soutiens "face aux menaces de sanctions pénales".
Environ 2.400 personnes avaient rejoint Lieuron, au sud de Rennes, jeudi soir pour une rave party dans deux grands hangars, alors que le couvre-feu en cette soirée de Nouvel An avait démarré à 20H00 partout en France. Les fêtards avaient quitté les lieux samedi matin.
lg/db/cbn
Conflits d'intérêts: le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti bientôt visé par une enquête #
La Cour de justice de la République (CJR) va enquêter sur le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, visé par des plaintes de l'association Anticor et de trois syndicats de magistrats qui l'accusent de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocats.
Le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a annoncé vendredi dans un communiqué qu'il ouvrirait bientôt une information judiciaire pour "prises illégales d'intérêt", confiée à la commission d'instruction de la CJR, qui agit comme juge d'instruction dans cette affaire impliquant un ministre.
Depuis sa nomination au gouvernement en juillet, accueillie par les syndicats comme une "déclaration de guerre à la magistrature", le ministre de la Justice est confronté à des accusations de conflits d'intérêts qu'il récuse.
Deux plaintes et trois signalements ont en particulier été adressés depuis fin septembre à la CJR, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour les actions menées dans l'exercice de leur fonction.
Au coeur des accusations, les poursuites administratives ordonnées par Eric Dupond-Moretti contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.
Pendant ces investigations, des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs avocats, dont celle du futur ministre, avaient été examinées.
Une de ces plaintes reproche également au ministre d'avoir ouvert une autre enquête administrative à l'encontre du juge Edouard Levrault qui avait dénoncé, après la fin de ses fonctions comme juge d'instruction à Monaco, avoir subi des pressions.
Avant de devenir ministre, Eric Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un des policiers mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.
Après examen, la commission des requêtes de la CJR, composée de hauts magistrats et qui fait office de filtre, a jugé recevables les plaintes d'Anticor et de l'Union syndicale des magistrats, du Syndicat de la magistrature et d'Unité magistrats SNM FO, selon le communiqué du procureur général.
Ce dernier est désormais tenu d'ouvrir une information judiciaire.
La commission a en revanche jugé irrecevables deux signalements de l'ancien maire-adjoint de Grenoble Raymond Avrillier et du député LFI Ugo Bernalicis, estimant que ceux-ci n'avaient pas été "lésés par le délit imputé au ministre".
Elle a par ailleurs estimé que le décret du 23 octobre, qui prévoit que les dossiers impliquant des parties dont M. Dupond-Moretti a été l'avocat ou dans lesquelles il a été impliqué soient gérés par le Premier ministre Jean Castex, était "sans incidence" sur les plaintes examinées par la CJR "dès lors qu'il était postérieur aux faits dénoncés".
Interrogé jeudi soir sur France 2 sur la plainte des syndicats de magistrats, le garde des Sceaux avait indiqué : "Je ne sais pas quel sort lui sera réservé, mais sachez bien que le moment venu, je m'expliquerai, vous pourrez compter sur moi pour dire tout ce que j'ai à dire".
Sollicité vendredi par l'AFP, l'entourage du ministre n'a pas souhaité faire plus de commentaires.
"L'ouverture d'information judiciaire était nécessaire, il faut qu'une enquête ait lieu, il y a manifestement un problème", a réagi pour sa part Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
"On attend la suite, savoir si ça va prospérer au fond", a indiqué à l'AFP Céline Parisot, la présidente de l'USM. "Il s'agit d'une première étape (...) notre requête est jugée suffisamment sérieuse pour aboutir à une enquête. On attend la suite et que la CJR nous dise ce qu'il en est en droit", a déclaré à l'AFP son homologue du SM, Katia Dubreuil.
Selon la magistrate, la plainte des syndicats a été déposée après de multiples démarches auprès du Premier ministre, du président de la République et du ministre de la Justice lui-même pour que "cesse" cette situation de conflit d'intérêts. Ces démarches n'avaient "abouti à rien", a-t-elle souligné.
Plusieurs autres ministres ou ex-ministres d'Emmanuel Macron, parmi lesquels Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran, sont déjà visés depuis le 7 juillet par une autre information judiciaire confiée à la commission d'instruction de la CJR, cette fois concernant la gestion de la crise du coronavirus.
gd-edy-asl/pa/cbn
Procès d'un avocat soupçonné de voyeurisme sur trois stagiaires #
Un avocat en droit social de 58 ans a comparu vendredi à Paris, soupçonné d'avoir capturé avec son téléphone des images sous les jupes de trois stagiaires du grand cabinet d'affaires où il travaillait, en 2014 et 2019, ce qu'il a vivement contesté.
Une enquête avait été ouverte après la plainte en août 2019 d'une jeune femme, stagiaire au sein d'une autre équipe, qui avait raconté avoir été invitée lors d'un rendez-vous avec cet avocat à faire le tour du bureau pour entrer une information sur son ordinateur.
Alors qu'elle se tenait debout devant lui, elle a déclaré avoir entendu le son caractéristique de la mise en route d'une vidéo puis avoir aperçu le téléphone portable de l'avocat entre ses jambes.
"J'ai été complètement sonnée et le temps de reprendre mes esprits, j'ai appuyé sur la première suggestion Google et je me suis mise en retrait", a-t-elle rapporté vendredi à la barre.
A partir du signalement d'une avocate, deux autres anciennes stagiaires avaient ensuite été contactées par les enquêteurs et elles avaient raconté des faits similaires datant du printemps et de l'été 2014, l'une expliquant avoir vu un "flash", l'autre le téléphone allumé non loin d'elle face au plafond.
"J'ai une vérité qui n'a pas bougé d'un fil, on ne m'a pas cru", a déclaré cette dernière à l'audience. "Je suis là pour dire la vérité et pour que ça ne se reproduise pas", a-t-elle ajouté.
Au cours de l'enquête, certaines collègues ont rapporté qu'il pouvait faire des "remarques déplacées" sur le physique de collaboratrices féminines, mais cinq autres, actuelles ou anciennes collaboratrices citées par la défense, ont assuré à la barre qu'il n'avait jamais eu de gestes ou de propos de ce type.
"Je conteste les faits reprochés de façon la plus vive qui soit", s'est défendu le prévenu. "Je suis en colère (...) parce que dans cette affaire, évidemment, je suis totalement innocent et je dis, et nous le démontrerons, que les trois plaignantes sont dans le mensonge", a-t-il poursuivi.
La défense a notamment soutenu que ces accusations étaient des "calomnies" liées à un conflit interne au sein du cabinet entre deux équipes de droit social.
Les réquisitions du parquet et les plaidoiries doivent se dérouler dans la soirée. L'avocat encourt jusqu'à un an d'emprisonnement.
alv/ctx/dch
Une enquête visant l'ex-patronne du PNF classée sans suite #
L'enquête visant l'ancienne cheffe du parquet national financier (PNF) pour "violation du secret de l'instruction et trafic d'influence" a été classée sans suite par le parquet de Nanterre, a indiqué à l'AFP la procureure Catherine Denis.
"L'infraction a été non caractérisée", a précisé Catherine Denis, confirmant une information du magazine Marianne.
Des écoutes réalisées entre mai et juin 2019 dans le cadre d'une information judiciaire à Paris sur de possibles emplois fictifs à la mairie de Marseille ont révélé qu'un avocat marseillais se vantait d'être "ami" avec la procureure anticorruption.
Dans ces écoutes dévoilées par Mediapart en juin dernier, Me Jean-Jacques Campana affirmait auprès d'un cadre de la mairie de Marseille avoir rencontré Eliane Houlette puis avoir obtenu des informations sur les enquêtes en cours.
Elles ont entraîné l'ouverture d'une enquête judiciaire visant Mme Houlette, qui a quitté ses fonctions l'été 2019, par le parquet de Paris le 5 septembre 2019. La procédure a été dépaysée deux semaines plus tard à Nanterre.
"Mme Houlette est satisfaite qu'après une enquête approfondie son honneur soit sauf", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, se réjouissant que "se trouve validé le principe de relations que peuvent avoir magistrats et avocats".
Dans un courrier adressé à Mediapart en juin, Eliane Houlette avait confirmé avoir reçu l'avocat, "qui est aussi une relation amicale", avec son épouse dans son bureau au tribunal de Paris le 17 mai 2019.
"Imaginer que j'ai pu vouloir contrecarrer de quelconque manière ces procédures est une parfaite absurdité", avait également affirmé Mme Houlette.
La révélation du contenu de ces écoutes intervenait en pleine controverse sur la gestion par le PNF de plusieurs affaires politiques sensibles : Fillon, Kohler, les "écoutes" de Sarkozy.
ali/ctx/dch
Rennes: les soutiens à la rave du Nouvel An renoncent à manifester samedi #
Les comités de soutien aux organisateurs de la rave party illégale qui a réuni 2.400 teufeurs au Nouvel An en Bretagne, ont annoncé vendredi l'annulation de leur rassemblement prévu samedi à Rennes face aux "menaces de sanctions pénales".
En soutien à un jeune homme de 22 ans présenté comme un des organisateurs de la soirée de Lieuron (Ille-et-Vilaine), mis en examen et écroué depuis lundi, le rassemblement était prévu samedi à 14H00 dans la capitale bretonne.
Elle avait été interdite par le préfet d'Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier. Préfecture et police ont indiqué à l'AFP le déploiement d'un "dispositif adapté" sans autre détail. Des renforts de gendarmes mobiles étaient notamment prévus.
"Face aux menaces de sanctions pénales et financières de la Préfecture (...) Nous nous voyons contraints de reporter notre rassemblement de soutien", écrivent vendredi dans un communiqué les "comités de soutiens aux inculpés de la Maskarade, de Rennes, Nantes, Toulouse, Paris et IDF, Auvergne et Rhône-Alpes", et la Coordination nationale des sons.
"Trop de nos camarades ou enfants sont derrière des barreaux ou croulent sous les amendes pour avoir dansé ou manifesté", soulignent les comités et la coordination qui appellent à "créer des comités de soutien et prévoir de nombreuses actions dans les semaines à venir".
Les comités donnent rendez-vous le 16 janvier à Paris, à une manifestation pour le droit à la culture, "Culture 4 Liberty" qui "sera dédiée aux inculpés de la Maskarade", appelant également à rejoindre l'ensemble des manifestations du 16 janvier contre le projet de loi sécurité globale.
"Enfin, le 23 janvier, si des personnes arrêtées cette semaine dans le cadre de la Maskarade sont toujours enfermées ou menacées de sentences disproportionnées, nous appellerons de nouveau à une grande manifestation unitaire dans les rues de Rennes pour les soutenir", soulignent-ils.
lg/db/cbn
Conflits d'intérêts: le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti bientôt visé par une enquête #
La Cour de justice de la République (CJR) va enquêter sur le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, visé par des plaintes de l'association Anticor et de trois syndicats de magistrats qui l'accusent de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocats.
Le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a annoncé vendredi dans un communiqué qu'il ouvrirait bientôt une information judiciaire pour "prises illégales d'intérêt", confiée à la commission d'instruction de la CJR, qui agit comme juge d'instruction dans cette affaire impliquant un ministre.
Depuis sa nomination au gouvernement en juillet, accueillie par les syndicats comme une "déclaration de guerre à la magistrature", le ministre de la Justice est confronté à des accusations de conflits d'intérêts qu'il récuse.
Deux plaintes et trois signalements ont en particulier été adressés depuis fin septembre à la CJR, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour les actions menées dans l'exercice de leur fonction.
Au coeur des accusations, les poursuites administratives ordonnées par Eric Dupond-Moretti contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête préliminaire visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.
Pendant ces investigations, des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs avocats, dont celle du futur ministre, avaient été examinées.
Une de ces plaintes reproche également au ministre d'avoir ouvert une autre enquête administrative à l'encontre du juge Edouard Levrault qui avait dénoncé, après la fin de ses fonctions comme juge d'instruction à Monaco, avoir subi des pressions.
Avant de devenir ministre, Eric Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un des policiers mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.
Après examen, la commission des requêtes de la CJR, composée de hauts magistrats et qui fait office de filtre, a jugé recevables les plaintes d'Anticor et de l'Union syndicale des magistrats, du Syndicat de la magistrature et d'Unité magistrats SNM FO, et approuvé la demande de M. Molins de saisir la commission d'instruction, selon le communiqué du procureur général.
Ce dernier est désormais tenu d'ouvrir une information judiciaire.
La commission a en revanche jugé irrecevables deux signalements de l'ancien maire-adjoint de Grenoble Raymond Avrillier et du député LFI Ugo Bernalicis, estimant que ceux-ci n'avaient pas été "lésés par le délit imputé au ministre".
Elle a par ailleurs estimé que le décret du 23 octobre, qui prévoit que les dossiers impliquant des parties dont M. Dupond-Moretti a été l'avocat ou dans lesquelles il a été impliqué soient gérés par le Premier ministre Jean Castex, était "sans incidence" sur les plaintes examinées par la CJR "dès lors qu'il était postérieur aux faits dénoncés".
Interrogé jeudi soir sur France 2 sur la plainte des syndicats de magistrats, le garde des Sceaux avait indiqué : "Je ne sais pas quel sort lui sera réservé, mais sachez bien que le moment venu, je m'expliquerai, vous pourrez compter sur moi pour dire tout ce que j'ai à dire".
Sollicité vendredi par l'AFP, l'entourage du ministre n'a pas souhaité faire plus de commentaires.
"L'ouverture d'information judiciaire était nécessaire, il faut qu'une enquête ait lieu, il y a manifestement un problème", a réagi pour sa part Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
"Il s'agit d'une première étape (...) notre requête est jugée suffisamment sérieuse pour aboutir à une enquête. On attend la suite et que la CJR nous dise ce qu'il en est en droit", a déclaré pour sa part Katia Dubreuil, présidente du SM, à l'AFP.
Selon la magistrate, la plainte des syndicats a été déposée après de multiples démarches auprès du Premier ministre, du président de la République et du ministre de la Justice lui-même pour que "cesse" cette situation de conflit d'intérêts. Ces démarches n'avaient "abouti à rien", a-t-elle souligné.
Plusieurs autres ministres ou ex-ministres d'Emmanuel Macron, parmi lesquels Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran, sont déjà visés depuis le 7 juillet par une autre information judiciaire confiée à la commission d'instruction de la CJR, cette fois concernant la gestion de la crise du coronavirus.
gd-edy-asl/pa/bma
Tué par un mortier d'artifice en Alsace: deux hommes mis en examen #
Deux hommes de 25 et 30 ans soupçonnés d'avoir vendu à un jeune Alsacien le mortier d'artifice qui lui avait arraché la tête le soir du Nouvel An ont été mis en examen, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Strasbourg.
Les deux hommes "ont été déférés devant un magistrat instructeur et mis en examen du chef d'homicide involontaire", selon une porte-parole du parquet de Strasbourg.
Ils ont été également mis en examen pour "blessures volontaires" et placés sous contrôle judiciaire, selon le parquet.
Les deux suspects avaient été interpellés mercredi près de Boofzheim (Bas-Rhin), la commune où a eu lieu le drame, puis déférés jeudi.
Ils sont soupçonnés d'avoir vendu à la victime, un jeune de 25 ans, le mortier qui lui a emporté la tête lors de la soirée du Nouvel An.
"Une cinquantaine de mortiers" avaient par ailleurs été saisis au domicile de l'un d'eux, avait indiqué jeudi le parquet de Strasbourg.
Le soir de la Saint-Sylvestre, la victime et l'un de ses amis étaient dans une rue de Boofzheim en train de manipuler le mortier quand l'accident s'est produit.
Le jeune de 25 ans avait eu "la tête arrachée" tandis que son ami, âgé de 24 ans, avait eu le "visage abîmé" et avait dû être hospitalisé, selon la préfecture du Bas-Rhin.
Interrogé par l'AFP, Eric Klethi, le maire de Boofzheim, avait évoqué un probable "retard d'allumage" du mortier: "il voulait contrôler le dispositif et la fusée est partie à ce moment-là".
En Alsace, tout comme dans l'Allemagne voisine, pétards et feux d'artifice résonnent traditionnellement avec force le soir de la Saint-Sylvestre, entraînant régulièrement des blessures graves, voire des décès.
Mais cette année, les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin avaient interdit la vente et l'achat de feux d'artifice pendant tout le mois de décembre, face aux risques sanitaires et à la menace terroriste.
dsa-maj/bdx/cbn
Disparition de Lydie Logé en 1993: l'ex-femme de Fourniret à son tour mise en examen #
L'ex-femme de Michel Fourniret, Monique Olivier, a été mise en examen vendredi pour "complicité" dans l'enquête sur la disparition de Lydie Logé en 1993 dans l'Orne, dans laquelle est soupçonné le tueur en série, a-t-on appris de sources concordantes.
Monique Olivier était convoquée dans le bureau de la juge d'instruction Sabine Khéris, chargée depuis juin 2020 de la disparition de Lydie Logé le 18 décembre 1993, à Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne), a-t-on appris auprès de son avocat, Me Richard Delgenes, qui confirmait une information de 20Minutes.
Le corps de la jeune femme de 29 ans n'a jamais été retrouvé.
Elle a été mise en examen pour "complicité d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de mort", a confirmé une source judiciaire à l'AFP.
"Elle a fait une déclaration spontanée pour indiquer qu'elle souhaitait répondre aux questions plus tard après avoir pu prendre connaissance du dossier avec son avocat", a précisé à l'AFP Me Delgenes.
Michel Fourniret avait été mis en examen le 22 décembre dans cette affaire pour "enlèvement et séquestration suivis de mort".
Alors que deux enquêtes de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l'ADN de la mère de Lydie Logé.
En novembre 2019, les deux anciens époux, qui purgent des peines de réclusion criminelle, avaient été placés en garde à vue dans cette affaire.
Ces gardes à vue avaient permis d'établir "un possible cheminement de Michel Fourniret dans l'Orne qu'il ne conteste pas", avait souligné le parquet de Caen. Selon une source proche du dossier, le fils de l'"Ogre des Ardennes" vivait dans la région à cette époque.
Confiée à un juge d'instruction, l'enquête avait finalement été dépaysée à Paris pour être jointe au dossier d'instruction visant le septuagénaire, dont la santé décline.
Cette instruction, conduite par la juge Khéris, concerne les enlèvements et les meurtres dans l'Yonne de Marie-Angèle Domece, 19 ans, en 1998 et Joanna Parrish, 20 ans, en 1990 et d'Estelle Mouzin, 9 ans, en 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne).
Fourniret a avoué ces trois meurtres pour lesquels il est mis en examen.
Le tueur en série a été condamné à la perpétuité incompressible en 2008 pour la mort de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Il a été à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux.
Âgé de 78 ans, il a été hospitalisé plus d'un mois après un malaise le 20 novembre dans sa cellule. Il a intégré le 29 décembre l'établissement public de santé national de Fresnes (Val-de-Marne), selon une source proche du dossier.
edy-mk-mdh/tib/cbn
France: une information judiciaire va être ouverte contre le ministre de la justice #
Une information judiciaire va bientôt être ouverte à l'encontre du ministre français de la Justice Éric Dupond-Moretti pour "prises illégales d'intérêt", a annoncé vendredi dans un communiqué le procureur général près la cour de Cassation, François Molins.
La commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR, compétente pour les actes accomplis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions) a jugé recevables des plaintes de l'association de lutte contre la corruption Anticor et de trois syndicats de magistrats contre le ministre de la Justice, a ajouté M. Molins dans un communiqué.
Ces derniers reprochent à M. Dupond-Moretti d'avoir lancé en septembre des poursuites administratives contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête visant à identifier la taupe qui aurait informé l'ancien président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.
Lors de ces investigations, des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs avocats, dont celle du futur ministre, avaient été examinées.
Ces plaintes reprochent également au ministre d'avoir ouvert une autre enquête administrative à l'encontre du juge Édouard Levrault qui avait dénoncé, après la fin de ses fonctions comme juge d'instruction à Monaco, avoir subi des pressions.
Avant de devenir ministre, Éric Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un des policiers mis en examen (inculpé) par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.
A la suite de ces plaintes, la commission des requêtes de la CJR a approuvé la demande de M. Molins de saisir la commission d'instruction de cette même CJR.
Cette commission d'instruction agit comme un juge d'instruction concernant les actes accomplis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions, et va donc enquêter sur le garde des Sceaux une fois que l'information judiciaire aura été effectivement ouverte par M. Molins.
Interrogé jeudi soir sur la chaîne publique France 2 sur la plainte des syndicats de magistrats, le ministre de la Justice avait indiqué: "Je ne sais pas quel sort lui sera réservé, mais sachez bien que le moment venu, je m'expliquerai, vous pourrez compter sur moi pour dire tout ce que j'ai à dire".
"L'ouverture d'information judiciaire était nécessaire, il faut qu'une enquête ait lieu, il y a manifestement un problème", a réagi pour sa part Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
Plusieurs autres ministres ou ex-ministres sous la présidence d'Emmanuel Macron, parmi lesquels l'ancien chef du gouvernement Édouard Philippe, sont déjà visés depuis juillet par une autre information judiciaire confiée à la commission d'instruction de la CJR, cette fois concernant la gestion de la crise du coronavirus.
gd-edy/pa/jg/avz
Sept ans requis à Marseille contre un "apporteur d'affaires" soupçonné d'extorsion #
"On vous reproche de faire peur aux gens": sept ans de prison ont été requis vendredi à Marseille contre un "apporteur d'affaires" soupçonné d'avoir racketté bars, restaurants ou entreprises de sécurité, des faits qu'il nie, évoquant "des gens qui extrapolent".
Aucun des établissements présentés comme victimes ne s'est constitué partie civile, leurs responsables évoquant des liens d'amitié avec le principal mis en cause ou ses 4 co-prévenus, ou des dédommagements pour des services rendus. Le juge d'instruction y avait vu "une omerta et une crainte de représailles".
Placé sur écoute dans le cadre d'une enquête visant le marché de la sécurité d'un important centre commercial marseillais, le principal prévenu, âgé de 47 ans et connu pour ses exploits en boxe thaï, laissait apparaitre un train de vie en disproportion totale avec son activité officielle d'apporteur d'affaires.
Et l'enquête révélait que des enveloppes lui étaient remises ou à deux de ses proches, dont l'un a été condamné, en 1990, à dix ans de réclusion pour tentative de meurtre.
"On vous reproche de faire peur aux gens, d'utiliser votre réputation", l'a questionné la présidente du tribunal Céline Ballérini, au fil de la lecture d'écoutes téléphoniques le campant comme un homme potentiellement violent et dangereux sous un vernis de respectabilité.
"Des rumeurs, des gens qui extrapolent", a balayé celui qui se présente comme apporteur d'affaires, de marchés, ou encore médiateur de conflits: "Pour me remercier, on me donne une enveloppe".
Le lendemain de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, en novembre 2018, on le voit dîner avec des invités dans l'un des restaurants les plus courus de Marseille, en laissant l'addition non réglée. Le juge d'instruction avait vu dans cette apparition publique "une volonté de faire passer le message de son retour aux affaires".
Dans son réquisitoire, le procureur Xavier Léonetti a qualifié les prévenus de "charognards de l'économie souterraine qui parasitent le travail des autres, ceux de l'économie réelle".
Il a requis sept ans de prison et 100.000 euros d'amende contre le principal prévenu, cinq et six ans de prison et une amende de 60.000 euros contre deux co-prévenus présentés comme ses "lieutenants". Et des peines inférieures à trois ans contre deux autres.
La défense des cinq prévenus a de son côté réclamé leur relaxe dénonçant "un dossier d'ambiance profondément carencé en termes de preuves", et ironisant sur "une affaire d'extorsion où on ne trouve aucune trace de violences, de menaces, de pressions avec de potentielles victimes qui disent qu'elles n'ont pas été rackettées".
Le jugement sera rendu le 13 janvier.
ll/san/mdm/cbn
Conflits d'intérêts: une information judiciaire va être ouverte contre Dupond-Moretti #
Une information judiciaire va bientôt être ouverte à l'encontre du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour "prises illégales d'intérêt", a annoncé vendredi le procureur général près la Cour de cassation, François Molins.
Après examen, la commission des requêtes de la CJR, composée de hauts magistrats et qui fait office de filtre, a jugé recevables des plaintes de l'association Anticor et de trois syndicats de magistrats (Union syndicale des magistrats, Syndicat de la magistrature et Unité magistrats SNM FO) contre le ministre de la Justice, a ajouté M. Molins dans un communiqué.
Ces plaintes reprochent à M. Dupond-Moretti d'avoir lancé en septembre des poursuites administratives contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) qui avaient participé à une enquête visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.
Lors de ces investigations, des facturations téléphoniques détaillées de plusieurs avocats, dont celle du futur ministre, avaient été examinées.
Ces plaintes reprochent également au ministre d'avoir ouvert une autre enquête administrative à l'encontre du juge Edouard Levrault qui avait dénoncé, après la fin de ses fonctions comme juge d'instruction à Monaco, avoir subi des pressions.
Avant de devenir ministre, Eric Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un des policiers mis en examen par ce magistrat et avait critiqué les méthodes du juge.
Suite à ces plaintes, la commission des requêtes de la CJR a approuvé la demande de M. Molins de saisir la commission d'instruction de cette même CJR.
Cette commission d'instruction agit comme un juge d'instruction concernant les actes accomplis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions, et va donc enquêter sur le garde des Sceaux une fois que l'information judiciaire aura été effectivement ouverte par M. Molins.
Interrogé jeudi soir sur France 2 sur la plainte des syndicats de magistrats, le garde des Sceaux avait indiqué: "Je ne sais pas quel sort lui sera réservé, mais sachez bien que le moment venu, je m'expliquerai, vous pourrez compter sur moi pour dire tout ce que j'ai à dire".
"L'ouverture d'information judiciaire était nécessaire, il faut qu'une enquête ait lieu, il y a manifestement un problème", a réagi pour sa part Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor.
Plusieurs autres ministres ou ex-ministres d'Emmanuel Macron, parmi lesquels Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran, Sibeth Ndiaye, sont déjà visés depuis le 7 juillet par une autre information judiciaire confiée à la commission d'instruction de la CJR, cette fois concernant la gestion de la crise du coronavirus.
gd-edy/pa/cbn
Olivier Duhamel, politologue de renom et homme d'influence #
Politiste de renom et homme d'influence: avant d'être rattrapé par des accusations d'inceste, Olivier Duhamel s'est fait une place dans l'élite politico-médiatique, notamment à Sciences Po dont il a été un influent dirigeant et au sein du prestigieux club du Siècle.
Les diverses institutions dans lesquelles il jouait un rôle, parfois de premier plan, ont fait part de leur "stupeur" après la publication du livre de sa belle-fille, la juriste Camille Kouchner, qui a accusé ce constitutionnaliste de 70 ans d'avoir agressé sexuellement son jumeau adolescent à la fin des années 1980.
Figure des lieux de pouvoir parisiens depuis des années, il entre à Sciences Po en 1974 comme maître de conférence et y devient une pièce maîtresse.
"Sous l'ère de l'ancien directeur Richard Descoing, il a assuré le cours d'institutions politiques en première année qui a marqué des générations d'étudiants", raconte une professeure titulaire au sein du prestigieux institut.
En 2016, il devient président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po.
Pour minimiser son rôle, M. Duhamel avait depuis coutume de demander, lors du discours solennel de rentrée des étudiants de première année, lesquels parmi eux connaissaient le président de l'Allemagne, aux pouvoirs très limités. Peu d'élèves avaient la réponse. "Eh bien, je suis le Frank-Walter Steinmeier de Sciences Po !", leur lançait-il dans une boutade.
Depuis l'arrivée de Frédéric Mion à la direction de l'IEP en 2013, il "ne comptait plus vraiment dans la vie étudiante et enseignante et incarnait plutôt un +vieux Sciences Po+" sans influencer la stratégie de recherche et de formation de l'établissement, juge une membre du conseil d'administration de la Fondation.
Le président de la FNSP, poste auquel ne peuvent prétendre que des figures de renom de l'institution, exerce quand même un rôle de représentation.
"Brillant, excellent spécialiste du droit constitutionnel, Olivier Duhamel est surtout un homme de réseaux, avec beaucoup d'entregent, un +soft power+ qui lui vaut d'être consulté sur de nombreux sujets, bien au-delà de Sciences Po", estime aussi un fin connaisseur de l'institution. Au point de devenir au fil des ans "plus connu dans le monde journalistique que dans les amphis..."
Lundi, après la révélation des accusations d'inceste, M. Duhamel, qui animait une émission sur Europe 1 et était chroniqueur sur LCI, a annoncé qu'il mettait fin à l'ensemble de ses fonctions.
Il a aussi démissionné de la présidence de la revue "Pouvoirs", qu'il avait fondée en 1977.
"Il se servait du tremplin universitaire pour graviter dans les milieux politiques et para-universitaires", raille un ancien collègue professeur de Paris 1.
"Il est l'incarnation d'un homme proche de la bourgeoisie parisienne et des réseaux des intellectuels de gauche", affirme aussi un professeur de Sciences Po.
Familier des cercles du pouvoir, il a coécrit des livres avec Martine Aubry ou Daniel Cohn-Bendit.
En 2012, il publie une tribune dans Libération pour dénoncer "les chiens" de la "machine médiatique" qui révèlent les "détails des comportements sexuels de Dominique Strauss-Kahn".
Le 23 avril 2017, il est invité à la Rotonde pour célébrer la victoire d'Emmanuel Macron.
Olivier Duhamel était aussi membre de nombreux clubs auxquels participent les décideurs, comme le "club des juristes", présidé par l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, ou l'Institut Montaigne, groupe de réflexion libéral.
Il présidait aussi depuis le 1er janvier 2020 le "Siècle", un important cercle d'influence parisien, qui rassemble des responsables politiques, syndicaux, des dirigeants de grosses entreprises ou des journalistes.
"C'est un lieu de circulation des élites où s'échangent des idées mais où aucune décision n'est prise", raconte Laurent Joffrin, qui a participé à des dîners du Siècle il y a une quinzaine d'années en tant que patron de presse (L'Obs et Libé).
En février 2020, Olivier Duhamel expliquait à Mediapart qui s'étonnait de voir réunie toute l'élite parisienne en pleine pandémie: "Moi qui ne suis pas mondain, c'est la seule mondanité que je m'autorise car elle est utile: j'y vais à la manière d'un journaliste qui fait un reportage".
bur-ito/pa/dch
Disparition de Lydie Logé en 1993: l'ex-femme de Fourniret mise en examen pour "complicité" (avocat) #
L'ex-femme de Michel Fourniret, Monique Olivier, a été mise en examen vendredi pour "complicité" dans l'enquête sur la disparition de Lydie Logé en 1993 dans l'Orne, dans laquelle est soupçonné le tueur en série, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Richard Delgenes.
Monique Olivier était convoquée dans le bureau de la juge d'instruction Sabine Khéris, chargée depuis juin 2020 de la disparition de Lydie Logé le 18 décembre 1993, à Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne). Le corps de la jeune femme de 29 ans n'a jamais été retrouvé.
edy-mk/pa/cbn
Interpellation au Maroc d'un des plus gros trafiquants de cannabis en France #
Reda Abakrim, l'un des plus gros trafiquants de cannabis de la région de Paris, a été interpellé fin décembre au Maroc, après avoir échappé de justesse à Dubai aux enquêteurs qui l'y avaient localisé, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
"Objectif prioritaire" de l'Ofast, l'Office de lutte contre les trafics de stupéfiants, Reda Abakrim était en fuite depuis plus de 13 ans, date de l'assassinat dans une cité de Poissy (Yvelines, région parisienne) de Brahim Hajaji, pour lequel il est soupçonné, a-t-on ajouté de même source confirmant une information du quotidien Le Parisien.
Dans cette affaire, il a été condamné, en son absence, en juin dernier, à 21 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Versailles, près de Paris.
Fin décembre, les enquêteurs de l'Ofast, l'ayant localisé à Dubaï, se rendent sur place. Mais, Reda Abakrim, averti, leur échappe en prenant un avion pour le Maroc. Et c'est à son arrivée le 22 décembre à l'aéroport de Casablanca qu'il est interpellé par la police locale, prévenue par ses collègues français.
Âgé de 38 ans, Reda Abakrim est considéré par les enquêteurs comme l'un des plus gros exportateurs de cannabis du Maroc vers la France.
Il s'est lancé jeune dans les "go fast", ces voitures capables d'acheminer en temps record la drogue vers la France. Cela lui vaudra son surnom de "Turbo".
De nationalité marocaine, Reda Abakrim a été incarcéré, selon Le Parisien, pour usage de faux passeport. Pour être jugé en France, il faudrait que le Maroc accepte de l'extrader.
sm/ctx/jg/lpt
France: une information judiciaire va être ouverte contre le ministre de la justice #
Une information judiciaire va bientôt être ouverte à l'encontre du ministre français de la Justice Éric Dupond-Moretti pour "prises illégales d'intérêt", a annoncé vendredi dans un communiqué le procureur général près la cour de Cassation, François Molins.
La commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR), compétente concernant les actes accomplis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions, va enquêter sur le garde des Sceaux. L'association Anticor et trois syndicats de magistrats ont porté plainte contre M. Dupond-Moretti, l'accusant de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocat.
gd-edy/tib/jg/lpt
Conflits d'intérêts: une information judiciaire va être ouverte contre Dupond-Moretti (procureur général) #
Une information judiciaire va bientôt être ouverte à l'encontre du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour "prises illégales d'intérêt", a annoncé vendredi dans un communiqué le procureur général près la cour de Cassation, François Molins.
La commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR), compétente concernant les actes accomplis par les ministres dans l'exercice de leurs fonctions, va enquêter sur le garde des Sceaux. L'association Anticor et trois syndicats de magistrats avaient porté plainte contre M. Dupond-Moretti, l'accusant de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocat.
gd-edy/tib/cbn
Interpellation au Maroc de "Turbo", l'un des plus gros trafiquants de cannabis d'IDF #
Surnommé "Turbo", Reda Abakrim, l'un des plus gros trafiquants de cannabis d'Ile-de-France, a été interpellé fin décembre au Maroc, après avoir échappé de justesse à Dubai aux enquêteurs de l'Ofast qui l'y avaient localisé, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
"Objectif prioritaire" de l'Ofast, l'Office français de lutte contre les trafics de stupéfiants, Reda Abakrim était en fuite depuis plus de 13 ans, date de l'assassinat dans une cité de Poissy (Yvelines) de Brahim Hajaji, pour lequel il est soupçonné, a-t-on ajouté de même source confirmant une information du Parisien.
Dans cette affaire, il a été condamné, en son absence, en juin dernier, à 21 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Versailles.
Fin décembre, les enquêteurs de l'Ofast, l'ayant localisé à Dubaï, se rendent sur place. Mais, Reda Abakrim, averti, leur échappe en prenant "en urgence" un avion, direction le Maroc. Et c'est à son arrivée le 22 décembre à l'aéroport de Casablanca qu'il est interpellé par la police locale, prévenue par leurs collègues français.
Agé de 38 ans, Reda Abakrim est considéré par les enquêteurs comme l'un des plus gros exporteurs de cannabis du Maroc vers la France.
Celui, qui a grandi à Poissy, s'est lancé jeune dans les "go fast", ces voitures capables d'acheminer en temps record la drogue vers la France. Ce qui lui vaudra son surnom de "Turbo".
De nationalité marocaine, Reda Abakrim a été incarcéré, selon Le parisien, pour usage de faux passeport. Pour être jugé en France, il faudrait que le Maroc accepte de l'extrader.
sm/ctx/pb
L'ombre du suicide d'un plaignant victime de viol aux assises du Pas-de-Calais #
Le suicide d'une partie civile a pesé vendredi sur les débats au procès en appel pour viol, devant les assises du Pas-de-Calais, d'un ex-animateur de centre de loisirs, un geste imputé par son avocat à sa volonté de ne pas affronter de nouveau une telle épreuve.
"Mickael angoissait énormément pour cette nouvelle audience. Tout le monde pensait qu'il avait réussi à tourner la page mais en fait il n'en était rien, il a laissé une lettre d'adieux dans laquelle il dit qu'il souffrait en silence et, à l'approche de l'audience, il a mis fin à ses jours", a déclaré Me David Brouwer, au 2e jour du procès devant la cour d'assises d'appel à Saint-Omer.
Mickael L. s'est pendu en octobre 2020 à 35 ans dans le garage automobile qu'il avait ouvert à Moûtiers (Savoie), où il avait déménagé avec sa famille. C'est lui qui, par une plainte en 2015, était à l'origine des poursuites contre Sylvain Dubois, ancien animateur d'un centre de loisirs de Bourbourg (Nord). Il en était "toujours toutefois l'amant", lors de cette plainte, selon Me Brouwer.
L'animateur avait été condamné en septembre 2019 à 19 ans de réclusion par la cour d'assises du Nord à Douai.
Agé alors de 52 ans, il avait été reconnu coupables de nombreux "viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et attentats de la pudeur aggravés" commis sur sept jeunes garçons, répétés régulièrement pour certains pendant toute leur adolescence et parfois poursuivis jusqu'après leur majorité, entre 1990 et 2015.
La veuve de Mickaël a confirmé vendredi à la barre les raisons du geste de son mari: "Lorsqu'il a reçu une convocation d'un psychologue pour préparer le second procès, il ne voulait plus être confronté à tout cela... Quand il a eu connaissance de la date du procès, c'est là qu'il a décidé de tout arrêter".
S'adressant à l'accusé, l'avocat général Jean-François Créon est lui aussi revenu sur ce drame: "Quand on interroge votre mère, vous fondez en larmes. Quand on évoque le suicide de votre amant, vous restez froid et impassible...".
Eclatant en sanglots lorsque sa mère est venue parler de son enfance lundi, Sylvain Dubois a assumé entièrement son homosexualité mais n'a pas reconnu les faits de viols: "Ce qui est terrible, c'est d'être considéré comme un monstre (...) il n'y a pas eu de relations imposées", a-t-il dit.
cor-rl/eva/swi
Affaire Legay: un fonctionnaire menacé d'un an d'exclusion pour avoir parlé à la presse #
Une exclusion de deux ans dont un ferme a été proposée vendredi contre un fonctionnaire qui a dénoncé à la presse un conflit d'intérêts dans l'affaire Geneviève Legay, gravement blessée à Nice en 2019 lors d'une manifestation des "gilets jaunes", a appris l'AFP de sources proches du dossier.
Cette recommandation a été émise par le conseil de discipline du ministère de l'Intérieur auquel est rattaché l'agent. La décision finale doit être prise, dans un délai usuel d'un mois, par le ministre Gérald Darmanin qui n'est pas tenu de suivre cet avis.
Ludovic F., adjoint administratif au commissariat de Nice, avait dénoncé à la presse le fait que le procureur Jean-Michel Prêtre - depuis muté à Lyon - ait d'abord confié l'enquête à un service dirigé par la compagne du commissaire Rabah Souchi, qui commandait les opérations sur le terrain ce jour-là.
Le fonctionnaire, à qui il est notamment reproché un manquement à l'obligation de discrétion professionnelle, fait l'objet depuis d'une mesure conservatoire de suspension de fonctions. Il continue de percevoir son traitement sans ses primes, selon les sources proches du dossier.
Sollicité par l'AFP, son avocat Maxime Cessieux a indiqué que son client ne souhaitait pas réagir avant la sanction définitive.
"Je n'ai pas pu faire autrement car ma hiérarchie et l'ex-procureur de Nice étaient acteurs de ce conflits d'intérêts", a-t-il déclaré mercredi à Mediapart pour justifier de ne pas avoir eu recours à l'article 40, qui oblige tout fonctionnaire à dénoncer à la justice des crimes et délits dont il a connaissance.
"Ludovic a fait preuve de courage, son action a permis d'éclairer la justice mais il demeure victime de son sens du devoir républicain. Cette situation confirme à quel point le statut de lanceur d'alerte doit être consolidé", a réagi dans un communiqué le syndicat CGT-Intérieur Police.
Le 23 mars 2019, Geneviève Legay, une militante d'Attac âgée de 73 ans, avait eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne, lors d'une charge de policiers pour disperser une manifestation interdite de "gilets jaunes".
Le commissaire Rabah Souchi a été mis en examen début novembre pour complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, dans le cadre d'une information judiciaire dépaysée à Lyon par la Cour de cassation.
Un récent rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargé de l'enquête, a estimé que "la stratégie adoptée et les ordres donnés" par le commissaire se sont caractérisés "par un manque de clarté et un aspect directif".
alh/ctx/caz
Affaire Troadec: le procès prévu du 21 juin au 9 juillet #
Le procès de "l'affaire Troadec", un quadruple assassinat en 2017 à Orvault (Loire-Atlantique), se tiendra sur trois semaines du 21 juin au 9 juillet à Nantes, a annoncé vendredi le premier président de la cour d'appel de Rennes.
Deux présidents de cour d'assises siégeront afin de permettre un remplacement en cas de maladie, a précisé le magistrat Xavier Ronsin.
Hubert Caouissin, 50 ans, ancien ouvrier d'État de l'arsenal de Brest sans antécédent judiciaire, sera jugé par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime, et atteinte à l'intégrité de cadavres.
Sa compagne, Lydie Troadec, 51 ans, sera jugée pour recel de cadavres et modification des preuves d'un crime.
M. Caouissin a reconnu en mars 2017 les meurtres de son beau-frère Pascal Troadec et de l'épouse de ce dernier Brigitte, 49 ans, et de leurs deux enfants, âgés de 20 et 18 ans dans leur maison, tués à coups de pied de biche.
Il a affirmé aux enquêteurs avoir voulu récupérer des lingots d'or prétendument volés par Pascal Troadec mais dont l'existence n'a jamais été démontrée.
M. Caouissin a avoué avoir démembré ses victimes puis avoir fait disparaître les corps, en les brûlant dans sa chaudière ou en dispersant leurs cadavres dans sa ferme de Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), où il vivait avec son fils et sa compagne Lydie Troadec.
Des restes humains -mais pas les crânes-, ont été retrouvés dans cette propriété vaste et isolée, permettant d'identifier les quatre victimes.
Hubert Caouissin avait été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire. L'enquête n'a finalement pas permis d'apporter la preuve de la préméditation des meurtres, les juges d'instruction décrivant plutôt un "délire avéré de persécution et de conviction d'une spoliation familiale".
Sa compagne Lydie Troadec avait été mise en examen pour "modification de l'état des lieux d'un crime" et "recel de cadavres", et placée sous contrôle judiciaire.
Les juges d'instruction nantais ont ordonné leur mise en accusation devant la cour d'assises le 8 septembre 2020.
gvy-faa-aag/lg/tes
France: "Ca a été très rapide", témoigne une riche hôtelière devant ses ravisseurs présumés #
"Je revenais de la pharmacie, ça a été très rapide": d'une voix posée, Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de la Côte d'Azur de 80 ans a raconté vendredi son enlèvement en 2016, pour lequel 13 hommes, dont un restaurateur italien, sont jugés à Nice, dans le sud de la France.
"Jetée" à l'arrière d'un Renault Kangoo blanc, bâillonnée et ligotée, l'octogénaire réussira au bout de deux jours à échapper à ses ravisseurs en appelant à l'aide dans la rue peu fréquentée où le véhicule avait été stationné, parvenant à déscotcher la couverture masquant l'arrière et à faire des signes sans crier.
Le pas assuré malgré une légère claudication, en pantalon écossais et veste de laine marron, elle témoigne assise, décrivant avec un calme impressionnant ses 48 heures de séquestration.
Dans le box, l'ancien restaurateur italien Giuseppe Serena, principal accusé motivé, selon l'accusation, par l'appât du gain et la volonté de se venger après avoir perdu La Réserve, un restaurant que Mme Veyrac lui avait confié en location-gérance, regarde ailleurs.
Il encourt la perpétuité tout comme Philip Dutton, un Britannique, le seul à reconnaître sa participation au rapt et à une première tentative d'enlèvement en 2013. Comme M. Serena, lui aussi poursuivi pour les faits de 2013, les présumés hommes de main qui comparaissent devant les assises avec eux nient toute implication.
"Je revenais de la pharmacie, j'avais fait des courses, il était midi, midi et demi, ça a été très rapide. Ils m'ont prise dans le Kangoo. Tout de suite, ils m'ont poussé et jetée, même un peu fort", narre la très discrète propriétaire du Grand Hôtel de Cannes, sa grande fierté.
En 2013, elle avait tendu ses jambes pour empêcher ses ravisseurs de fermer le coffre de leur véhicule et s'enfuir. Mais avec un Kangoo, un véhicule utilitaire, ce fut impossible.
Les ravisseurs, masqués et gantés, lui prennent son sac, son téléphone: "Ils ne parlaient pas très bien, +Tais toi+, +Ta gueule ou je te bute+".
Mme Veyrac obtient toutefois qu'on lui lie les mains devant et non dans le dos, mais pour sortir et aller aux toilettes, c'est "non", et elle refuse de boire ou de s'alimenter. Les heures passent, elle crie, tente d'alerter de promeneurs, se fait rabrouer, se détache, est rattachée, entend le son d'un clocher, le bruit des pommes de pin qui chutent sur le toit de la voiture.
"Le baron Empain, c'était pire, j'ai de la chance, j'ai une bonne aura", parvient-elle à relativiser, évoquant l'enlèvement en 1978 à Paris d'un chef d'entreprise séquestré plus de deux mois et à qui ses ravisseurs avaient notamment coupé une phalange.
Son fils Gérard apparaît plus secoué: "Elle a été traitée comme un meuble", témoigne-t-il, la gorge nouée.
Après les événements, Jacqueline Veyrac a fait des contrôles médicaux, pris des calmants pour dormir et repris le cours de sa vie: "Je ne suis pas quelqu'un de mou, plutôt de vif", dit-elle avant de tempérer: "Ma vie a changé (...) Je ne sors presque plus le soir et j'évite les endroits trop déserts. J'ai toujours de l'appréhension".
Sa déposition touche à sa fin. Giuseppe Serena demande alors la parole et s'exprime dans un français teinté d'accent italien.
Il salue Mme Veyrac: "J'ai pensé à vous durant ces quatre années de prison, en pensant que ma mère aurait pu être à votre place, je suis désolé. Je vous prie de pardonner moi et toutes ces personnes qui pourraient vous avoir fait du mal (...) Je m'excuse et vous embrasse, merci tante Jacqueline, c'est comme ça que je vous appelais".
Surprise dans la salle d'audience. L'avocate générale Annie Brunet-Fuster se lève et lui demande si c'est un aveu.
"Le coupable n'est pas ici!", tonne M. Serena. "J'ai trop parlé, ça a toujours été mon défaut, je ne reconnais pas ma culpabilité".
A nouveau, sans le nommer, c'est son vieil ami italien Enrico Fontanella, 67 ans, au courant de ses déboires à La Réserve qu'il accuse de tout. Ce dernier est absent au procès. Son cas a été disjoint pour raisons de santé.
clr/mdm/fka/fio
"Ca a été très rapide": Jacqueline Veyrac témoigne face à ses ravisseurs présumés #
"Je revenais de la pharmacie, ça a été très rapide": d'une voix posée, Jacqueline Veyrac, une riche hôtelière de la Côte d'Azur de 80 ans, a raconté vendredi son enlèvement en 2016, pour lequel 13 hommes sont jugés devant les assises à Nice.
"Jetée" à l'arrière d'un Renault Kangoo blanc, bâillonnée et ligotée, la vieille dame réussira au bout de deux jours à échapper à ses ravisseurs en appelant à l'aide dans la rue peu fréquentée où le véhicule avait été stationné, parvenant à déscotcher la couverture masquant l'arrière et à faire des signes sans crier.
Le pas assuré malgré une légère claudication, en pantalon écossais et veste de laine marron, elle témoigne assise, décrivant avec un calme impressionnant ses 48 heures de séquestration.
Dans le box, l'ancien restaurateur italien Giuseppe Serena, accusé n°1 motivé selon l'accusation par l'appât du gain et la volonté de se venger après avoir perdu La Réserve, un restaurant que Mme Veyrac lui avait confié en location-gérance, regarde ailleurs.
Il encourt la perpétuité tout comme Philip Dutton, un Britannique, le seul à reconnaître sa participation au rapt et à une première tentative d'enlèvement commise en 2013. Comme M. Serena, lui aussi poursuivi pour les faits de 2013, les présumés hommes de main qui comparaissent avec eux nient toute implication.
"Je revenais de la pharmacie, j'avais fait des courses, il était midi, midi et demi, ça a été très rapide. Ils m'ont prise dans le Kangoo. Tout de suite, ils m'ont poussé et jetée, même un peu fort", narre devant la cour la très discrète propriétaire du Grand Hôtel de Cannes --sa grande fierté.
En 2013, elle avait tendu ses jambes pour empêcher ses ravisseurs de fermer le coffre de leur véhicule et s'enfuir. Mais avec un Kangoo, un véhicule utilitaire, impossible de faire la même chose.
Les ravisseurs, masqués et gantés, lui prennent son sac, son téléphone: "Ils ne parlaient pas très bien, +Tais toi+, +Ta gueule ou je te bute+".
Mme Veyrac obtient toutefois qu'on lui lie les mains devant et non dans le dos, mais pour sortir et aller aux toilettes, c'est "non", et elle refuse de boire ou de s'alimenter. Les heures passent, à plusieurs reprises, elle crie, tente d'alerter de promeneurs, se fait rabrouer, se détache, est rattachée, entend le son d'un clocher, le bruit des pommes de pin qui chutent sur le toit de la voiture.
"Le baron Empain, c'était pire, j'ai de la chance, j'ai une bonne aura", parvient-elle à relativiser, évoquant l'enlèvement en 1978 à Paris d'un chef d'entreprise séquestré plus de deux mois et à qui ses ravisseurs avaient notamment coupé une phalange.
Son fils Gérard apparaît, lui, plus secoué: "Elle a été traitée comme un meuble", témoigne-t-il, la gorge nouée.
Après les événements, Jacqueline Veyrac a fait des contrôles médicaux, pris des calmants pour dormir et repris le cours de sa vie: "Je ne suis pas quelqu'un de mou, plutôt quelqu'un de vif", dit-elle avant de tempérer: "Ma vie a changé (...) Je ne sors presque plus le soir et j'évite les endroits trop déserts. J'ai toujours de l'appréhension".
Sa déposition touche à sa fin. Giuseppe Serena demande alors la parole, et s'exprime dans un français teinté d'accent italien.
Il salue Mme Veyrac: "J'ai pensé à vous durant ces quatre années de prison, en pensant que ma mère aurait pu être à votre place, je suis désolé. Je vous prie de pardonner moi et toutes ces personnes qui pourraient vous avoir fait du mal (...) Je m'excuse et vous embrasse, merci tante Jacqueline, c'est comme ça que je vous appelais".
Surprise dans la salle d'audience. L'avocate générale Annie Brunet-Fuster se lève et lui demande si c'est un aveu.
"Le coupable n'est pas ici!", tonne M. Serena. "J'ai trop parlé, ça a toujours été mon défaut, je ne reconnais pas ma culpabilité": à nouveau, sans le nommer, c'est son vieil ami italien Enrico Fontanella, 67 ans, au courant de ses déboires à La Réserve, qu'il accuse de tout. Ce dernier est absent au procès. Son cas a été disjoint pour raisons de santé.
clr/mdm/dlm
Le Havre: une employée de McDonald's licenciée après avoir dénoncé un harcèlement sexuel #
Une salariée d'un McDonald's du Havre (Seine-Maritime), qui avait dénoncé des faits de harcèlement et d'agression sexuels, avant d'être licenciée, va saisir les prud'hommes, a-t-on appris vendredi auprès de l'intéressée.
Mathilde, 21 ans, affirme avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d'un salarié, aujourd'hui délégué du personnel. "Il me disait : +t'as un beau petit cul+ quand je passais en cuisine, posait des questions sur ma vie sexuelle (...)", raconte-t-elle à l'AFP.
La jeune femme se plaint auprès du directeur adjoint et le harcèlement cesse. Quand d'autres salariées se plaignent à leur tour en 2019, il est mis à pied pendant huit jours, mais selon Mathilde "son comportement ne cesse pas".
Un encadrant du même restaurant, depuis licencié, est également accusé de harcèlement et d'attouchements sexuels.
Le 24 octobre, la jeune femme se met en grève avec quinze autres collègues pour protester contre ces agissements.
Interrogée, la direction du restaurant, qui rappelle sa "détermination à lutter contre toutes les formes de harcèlement", a indiqué avoir lancé une enquête interne qui a "confirmé un certain nombre de comportements relevant du harcèlement sexuel" et que "des procédures disciplinaires ont immédiatement été engagées".
"Un licenciement a d'ores et déjà été prononcé et une seconde procédure est en attente d'autorisation par l'inspection du travail", explique-t-elle dans un communiqué.
Mathilde reçoit le 19 décembre une lettre de licenciement sans préavis et sans indemnité pour "faute grave". Dans ce courrier consulté par l'AFP, le gérant lui reproche d'avoir exprimé son accord en "likant" sur Facebook le commentaire d'un internaute "étape 2, brûlez votre hiérarchie", "like" ensuite retiré.
Il lui reproche aussi d'avoir déclaré, lors d'une conversation privée sur Messenger, que le directeur adjoint du magasin était "raciste, homophobe, sexiste". "De tels agissements sont totalement contraires aux valeurs de l'entreprise de respect mutuel", selon la lettre.
Selon la direction, ce licenciement est "sans aucune relation avec les événements du 24 octobre" et "a été menée conformément au droit du travail, consécutivement à des faits graves d'insultes répétées envers des managers et d'incitation à la violence sur les réseaux sociaux".
Selon Loïc Roldan, secrétaire général CGT/restauration rapide, une dizaine de salariés se disent victimes de harcèlement et d'agression sexuelle dans l'établissement. "C'est dramatique de voir que c'est la lanceuse d'alerte qui a été licenciée et que McDo flique les salariés dans leurs conversations privées", dénonce-t-il.
cor-hdu/gvy/tes
Un Espagnol condamné en appel en France pour son appartenance à l'ETA #
Un Espagnol de 32 ans, Mikel Barrios, a été condamné à Paris en appel à cinq ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste basque ETA entre 2012 et 2015, a-t-on appris vendredi de source judiciaire et auprès de son avocate.
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le jugement de première instance sur la peine, en reconnaissant le prévenu coupable d'association de malfaiteurs terroriste, mais elle n'a pas prononcé d'interdiction définitive du territoire français, comme l'avait fait le tribunal en juin.
L'avocate du prévenu a salué ce dernier point mais regretté "la confirmation du jugement sur le quantum de la peine", qui signifie sa réincarcération.
"C'est difficilement compréhensible tant au niveau du contexte politique au Pays basque que du parcours judiciaire de M. Barrios, qui a été remis en liberté à deux reprises et a respecté à chaque fois scrupuleusement ses obligations", a estimé Me Xantiana Cachenaut.
Mikel Barrios, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, a été interpellé en 2017 en Allemagne, selon sa défense. Remis à la France, il a effectué dix mois de détention provisoire, avant d'être placé sous surveillance électronique puis contrôle judiciaire.
Incarcéré après sa condamnation en première instance en juin, il a été remis en liberté en octobre dans l'attente de son procès en appel.
Le prévenu a reconnu des liens avec ETA à partir de 2012 mais pour aider au processus de pacification, a affirmé sa défense.
Après avoir décrété un cessez-le-feu en 2011, l'ETA - Euskadi ta Askatasuna, "Pays basque et liberté" - s'est auto-dissoute en 2018, après plus de quarante ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque.
Actuellement, 197 anciens membres de l'organisation, tenue responsable de la mort de 853 personnes, sont incarcérés en Espagne. Les prisons françaises comptent une trentaine de prisonniers d'ETA.
alv/pa/tes
Un Espagnol condamné en appel en France pour son appartenance à l'ETA #
Un Espagnol de 32 ans, Mikel Barrios, a été condamné à Paris en appel à cinq ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation séparatiste basque ETA entre 2012 et 2015, a-t-on appris vendredi auprès de son avocate.
La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi le jugement de première instance sur la peine, en reconnaissant le prévenu coupable d'association de malfaiteurs terroriste, mais elle n'a pas prononcé d'interdiction définitive du territoire français, comme l'avait fait le tribunal en juin.
L'avocate du prévenu a salué ce dernier point mais regretté "la confirmation du jugement sur le quantum de la peine", qui signifie sa réincarcération.
"C'est difficilement compréhensible tant au niveau du contexte politique au Pays basque que du parcours judiciaire de M. Barrios, qui a été remis en liberté à deux reprises et a respecté à chaque fois scrupuleusement ses obligations", a estimé Me Xantiana Cachenaut.
Mikel Barrios, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, a été interpellé en 2017 en Allemagne, selon sa défense. Remis à la France, il a effectué dix mois de détention provisoire, avant d'être placé sous surveillance électronique puis contrôle judiciaire.
Incarcéré après sa condamnation en première instance en juin, il a été remis en liberté en octobre dans l'attente de son procès en appel.
Le prévenu a reconnu des liens avec ETA à partir de 2012 mais pour aider au processus de pacification, a affirmé sa défense.
Après avoir décrété un cessez-le-feu en 2011, l'ETA - Euskadi ta Askatasuna, "Pays basque et liberté" - s'est auto-dissoute en 2018, après plus de quarante ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque.
Actuellement, 197 anciens membres de l'organisation, tenue responsable de la mort de 853 personnes, sont incarcérés en Espagne. Les prisons françaises comptent, elles, une trentaine de prisonniers d'ETA.
alv/pa/cf/pz
Cinq mois avec sursis pour l'agresseur d'un responsable associatif LGBT #
Un homme de 47 ans a été condamné vendredi à cinq mois de prison avec sursis probatoire pour avoir agressé en pleine rue le secrétaire général de l'association Stop Homophobie en 2019 à Paris.
Le tribunal correctionnel a reconnu cet homme coupable de violences en raison de l'orientation sexuelle et d'injures homophobes, mais l'a relaxé pour l'infraction d'outrage sexiste.
Le prévenu avait comparu le 4 décembre pour avoir pris à partie Terrence Katchadourian en avril 2019 alors qu'il promenait son chien avec un ami dans le XVe arrondissement de Paris, le traitant de "tarlouze" et de "PD", avant de lui asséner un coup de poing au visage.
Il était aussi poursuivi pour avoir, en septembre 2019 et dans le même quartier, à nouveau injurié la victime en utilisant des termes homophobes, paraissant "ivre" selon un témoin.
Cet homme, voisin des locaux de l'association, croisait régulièrement le responsable associatif. Il aurait changé de comportement après la diffusion d'un reportage d'Envoyé Spécial dans lequel la victime était filmée dans son rôle de responsable associatif LGBT.
Le prévenu avait reconnu des insultes homophobes pendant son audition avant de changer de version et de nier toute violence. Dans les deux dossiers, des témoins ont corroboré les accusations du plaignant.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet sur la peine, associant le sursis probatoire à une obligation de soins, de travail et d'une interdiction de paraître à l'adresse de l'association.
Son avocate a indiqué se réserver la possibilité de faire appel.
"La justice a compris un des enjeux de ce procès qui est que, dans le cas d'une homophobie de voisinage, il est important d'avoir une injonction de ne pas s'approcher de la victime", a réagi l'avocat du militant, Me Etienne Deshoulières.
A l'époque des faits, plusieurs personnalités politiques dont Marlène Schiappa, alors secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, la maire de Paris Anne Hidalgo et le député LREM de Paris Benjamin Griveaux avaient apporté leur "soutien" face à cette "agression homophobe".
alv/jt/caz
Patrick Balkany placé en garde à vue dans le cadre d'une nouvelle affaire judiciaire #
Patrick Balkany a été placé en garde à vue mercredi dans une affaire de détournement de biens d'un dépôt public, d'abus de biens sociaux et de prise illégale d'intérêts, pour laquelle plusieurs membres de son entourage sont également entendus, a indiqué jeudi le parquet de Nanterre à l'AFP.
Placé en garde à vue mercredi dans la matinée, l'ancien maire de Levallois-Perret a été remis en liberté dans la soirée mais il n'est pas exclu qu'il soit de nouveau convoqué devant le juge instructeur, a précisé une source proche de l'affaire, confirmant une information de L'Obs.
L'ancien élu est visé dans une affaire de "détournement de biens d'un dépôt public". Entre 2008 et 2015, un local situé à Levallois-Perret et n'étant pas censé être exploité a été loué à diverses sociétés, a précisé le parquet de Nanterre à l'AFP.
La fille de Patrick Balkany, à qui appartenaient des entreprises ayant bénéficié de ce local, est également visée par la procédure et a été placée en garde à vue. Le gendre de l'ancien maire tout comme son directeur de cabinet ont eux aussi été placés en garde à vue, ainsi que d'autres personnes, selon le parquet.
Les gardes à vue se poursuivaient jeudi dans la soirée.
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a encore déclaré le parquet de Nanterre.
Les époux Balkany ont été condamnés en appel en mars pour fraude fiscale et en mai pour blanchiment. Ils ont formé un pourvoi en cassation contre cette dernière condamnation.
En juillet dernier, l'ex-maire de Levallois-Perret a été mis en examen, soupçonné d'avoir utilisé des agents municipaux à des fins personnelles alors qu'il était maire.
ola/tib/cbn
Séquestration et viol d'une jeune fille dans l'Oise: cinq personnes mises en examen #
Cinq personnes, nées entre 1977 et 2004, ont été mises en examen jeudi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour la séquestration et le viol d'une jeune fille de 19 ans dans un appartement de Creil (Oise), selon le parquet de Senlis.
La "majorité" des suspects, trois hommes nés en 1996 et 2001, et deux femmes nées en 1977 et 2004, étaient "déjà connus de la justice", a précisé à la presse le procureur de la République à Senlis, Jean-Baptiste Bladier.
Il y a parmi les mis en cause deux frères et leur mère.
La jeune fille, née en 2001, a "été victime de menaces, de violences et de viols au sein d'un domicile où elle avait été accueillie la veille au soir, à raison de relations amicales communes aux occupants" du logement, a rapporté le magistrat.
Après avoir été retenue toute la nuit de lundi à mardi au domicile de ses agresseurs, elle s'est réfugiée mardi dans un bar, où la police l'a trouvée.
Une information judiciaire a été ouverte pour séquestration sans libération volontaire, viols, violences volontaires aggravées (en réunion, avec arme et état d'ivresse manifeste), menaces de mort, extorsion et vol aggravé.
Les quatre jeunes suspects ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
jpa/cbn
Il avait sorti son arme face à un détenu: un policier condamné à 10 mois avec sursis #
Il avait sorti son arme pour menacer un détenu qui l'avait poussé à bout: un policier marseillais a échappé à la prison ferme requise par le parquet et a finalement été condamné, jeudi, à dix mois de prison avec sursis, sans interdiction professionnelle.
Le procureur avait requis contre le trentenaire huit mois de prison ferme et une interdiction temporaire d'exercer son activité pour quatorze mois.
Affecté aux geôles du palais de justice de Marseille, le fonctionnaire avait, le 22 septembre, à son arrivée à la maison d'arrêt d'Aix-Luynes où étaient reconduits trois détenus après une audience à Marseille, sorti son arme contre celui qui l'avait copieusement insulté, menacé de mort et lui avait craché dessus à de nombreuses reprises.
Les injures du détenu contre ce policier avaient redoublé lorsqu'il l'avait fait monter dans le fourgon cellulaire. Selon un autre prisonnier qui était transporté, le policier, qui pratique la boxe, avait alors ouvert la porte de la mini-cellule du camion et décoché deux coups de poing. Le prévenu assure qu'il repoussait le détenu qui avait réussi à entrebâiller la porte.
A plusieurs reprises des menaces de mort ont fusé contre le fonctionnaire: "je vais te kalacher, te couper en deux, même si je prends vingt ans".
En partant du palais de justice, le policier avait demandé à son collègue qui conduisait le fourgon de "rouler comme un enculé". Selon l'accusation, le chauffeur avait donné des coups de frein intempestifs dans le but, selon l'accusation, de blesser les détenus transportés à l'arrière. "Mon objectif était de rouler vite pour en finir avec ce calvaire, pas pour blesser les occupants du fourgon d'autant qu'il y avait aussi mon collègue", s'est défendu le policier. Il a été relaxé.
A leur arrivée à Luynes, le personnel pénitentiaire avait observé avec "sidération" le prévenu sortir son arme lorsque le détenu lui avait lancé: "Tu as une arme, tu n'as pas les couilles de la sortir".
Entré dans la police six ans plus tôt, considéré comme "un bon flic" selon son avocat Me Cyril Lubrano-Lavadera, le policier a reconnu une erreur "d'une seconde et deux dixièmes", le temps durant lequel il avait exhibé son arme avant de la rengainer.
Pour le procureur adjoint André Ribes, "les faits sont gravissimes: peut-on tolérer que quelqu'un qui porte les armes de la République se permette de braquer quelqu'un enfermé dans une geôle ?" Le tribunal a justifié sa décision par un "manque de prise en compte" de sa situation par la hiérarchie du policier.
ll/jp/pb
Seine-Saint-Denis: quatre suspects mis en examen après un meurtre à Saint-Ouen #
Quatre personnes soupçonnées d'être impliquées dans la mort violente d'un jeune homme dimanche soir à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ont été mises en examen pour meurtre en bande organisée, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Bobigny.
Au terme de quatre jours de garde à vue, les quatre suspects, âgés de 22 à 28 ans, ont été déférés "devant le juge d'instruction et mis en examen des chefs de meurtre en bande organisée et tentative de meurtre en bande organisée", a indiqué le parquet.
L'un d'eux a été placé en détention provisoire, a ajouté cette source, précisant que le sort des trois autres, pour lesquels l'incarcération a également été requise, était en cours d'étude jeudi soir par le juge des libertés et de la détention.
Trois d'entre eux sont déjà connus de la justice, condamnés pour des infractions liées au trafic de stupéfiants.
Ils sont soupçonnés d'avoir participé à une expédition punitive menée dans un autre quartier, la cité Cordon, aussi connue pour être un haut lieu du trafic de drogue à Saint-Ouen.
Vers 22H00 dimanche, un groupe d'une quinzaine de personnes s'en était pris à plusieurs personnes à proximité d'un point de deal, ciblant en particulier et avec grande violence la victime, un jeune homme de 26 ans, avait relaté une source policière.
La victime est décédée après avoir reçu des coups de couteau et de batte de base-ball, selon une source proche de l'enquête, estimant que l'hypothèse d'un règlement de compte était privilégiée.
D'après les premiers éléments de l'autopsie, le décès a vraisemblablement été provoqué par la section d'une artère fémorale.
La scène avait été filmée par des caméras de surveillance, permettant ainsi aux forces de l'ordre d'interpeller rapidement plusieurs auteurs présumés.
fan/tib/pb
Affaire Duhamel: appels à la démission du directeur de Sciences Po, informé de soupçons depuis 2019 #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a été visé jeudi par des appels à la démission après avoir admis qu'il avait été alerté dès 2019 d'accusations d'inceste contre Olivier Duhamel, ex-président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or le Monde a révélé jeudi que M. Mion était au courant de ces accusations depuis deux ans.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
"Il est lui-même extrêmement choqué. Il est complètement effondré et il découvre ça à ce moment-là, et il me dit qu'il va évidemment agir, qu'il va en faire quelque chose, qu'il ne peut pas ne pas agir" a raconté Mme Filipetti jeudi sur RTL. Elle a précisé ne "pas avoir de doute sur la crédibilité de ces témoignages" reçus "de deux personnes différentes", dont une enseignante à Sciences Po, "à deux moments différents".
Dans un message interne, M. Mion a tenu à s'expliquer jeudi après-midi: "Sans preuve tangible, sans éléments précis, j'avais peine à imaginer que cette rumeur puisse avoir le moindre fondement".
"Je me suis tourné vers un proche d'Olivier Duhamel, qui m'a indiqué avec fermeté que cette rumeur était sans fondement", a-t-il poursuivi. "Je me suis par ailleurs assuré, au plan interne, qu'aucun agissement délictueux n'avait fait l'objet d'un signalement au cours des années où Olivier Duhamel avait enseigné dans notre maison", écrit encore M. Mion.
Affirmant avoir appris dimanche soir par Olivier Duhamel lui-même qu'un livre le mettant en cause serait publié dans le courant de la semaine, il assure n'avoir découvert la "réalité du crime" qui lui est reproché que le lendemain, "en lisant la presse".
Des révélations qui ont été "un choc violent": "Ma stupeur à l'énoncé des faits révélés n'était pas feinte", assure le directeur de Sciences Po.
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint-Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Dans une lettre ouverte, un collectif "Mion démission" écrit que "l'impunité doit cesser et passera par la démission de tout.te.s celles et ceux qui la garantissent, à commencer par Frédéric Mion".
"Nous demandons à la direction d'apporter toute la lumière sur cette affaire qui nous scandalise et éclabousse notre maison encore une fois", a également réagi la CFTC de Sciences Po.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito-nk/tib/cbn
Violences policières: Reporters sans frontières dépose une troisième plainte contre Lallement #
Reporters sans frontières a porté plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, pour la troisième fois en deux mois, pour "violences volontaires aggravées contre une photojournaliste indépendante" lors de la "Marche des libertés" du 5 décembre, a annoncé l'ONG jeudi.
Outre M. Lallement, RSF a également porté plainte contre X, comme la journaliste blessée, "qui collabore régulièrement avec une agence de presse française" et préfère rester anonyme "par peur des représailles de la police", indique l'ONG, qui a transmis un certificat de dépôt de plainte à l'AFP.
Selon RSF, la photoreporter a été "agressée par les forces de l'ordre" alors qu'elle couvrait la manifestation parisienne contre la proposition de loi sécurité globale et son très controversé article 24 pénalisant la diffusion malveillante d'images des policiers.
"La journaliste s'est déplacée dans le sens de la foule pour laisser place à une charge de police", rapporte RSF. "Malgré cette précaution et son brassard presse bien visible, une grenade de désencerclement a atterri à ses pieds, puis une balle de LBD tirée à moins de dix mètres a touché son avant-bras droit, provoquant un large hématome et une paresthésie de la main (trouble du toucher: ndlr)" et nécessitant "un suivi médical", ajoute l'ONG.
"Déjà victime de deux autres tirs de LBD ces deux dernières années", la journaliste "a fait un signalement" auprès de l'IGPN, précise RSF.
"La récurrence des violences contre les journalistes couvrant les manifestations en France et la quasi routinisation de ces atteintes à la liberté de la presse ont de quoi inquiéter", a déclaré le responsable du bureau UE/Balkans de RSF, Pavol Szalai, cité dans le communiqué.
Les précédentes plaintes de RSF à l'encontre du préfet "remontent au 7 décembre, à la suite de l'agression (du photographe indépendant syrien) Ameer Al Halbi par les forces de l'ordre, et au 27 novembre après les violences subies par trois journalistes lors de l'évacuation" d'un camp de migrants place de la République à Paris, indique l'organisation.
De nouvelles manifestations sont prévues les 16 et 30 janvier par la coordination contre la loi "sécurité globale" et l'article 24, qui rassemble notamment des syndicats journalistes.
Dans une tribune publiée sur le site du Monde, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, et le bâtonnier du barreau de Paris, Olivier Cousi, se sont inquiétés de voir cet article 24 "malheureusement inclus" dans l'article 18 du projet de loi contre les séparatismes.
S'il vise à lutter contre la haine en ligne, cet article 18, en laissant "une place trop grande à l'interprétation", risque selon eux de conduire à des "arrestations +en flagrance+ abusives de journalistes par les forces de l'ordre".
Cette disposition pourrait "s'avérer pire pour les journalistes que l'article 24 parce qu'elle ne s'inscrirait pas dans la loi de 1881" sur la liberté de la presse, estiment-ils, appelant "le gouvernement et le législateur" à "envisager d'autres voies pour" protéger la population.
Ils suggèrent notamment de "compléter les articles de la loi de 1881 sur l'incitation et la provocation, en y ajoutant +la diffusion d'informations avec exhortation expresse à commettre des crimes et délits+".
La France occupe la 34e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.
ac/fmp/cbn
Tué par un mortier d'artifice: ouverture d'une information pour "homicide involontaire" #
Une information judiciaire pour "homicide et blessures involontaires" a été ouverte à l'encontre de deux hommes soupçonnés d'avoir vendu à un jeune Alsacien le mortier qui lui a "arraché" la tête, la nuit du Nouvel An, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Strasbourg.
Interpellés mercredi matin près de Boofzheim (Bas-Rhin), village où le drame a eu lieu, les deux suspects, âgés de 25 et 30 ans, ont été déférés jeudi, a indiqué cette même source, selon laquelle ils ont exprimé des "regrets".
Ils sont soupçonnés d'avoir vendu à la victime, un jeune de 25 ans, le mortier qui lui a emporté la tête lors du réveillon de la Saint-Sylvestre.
"Une cinquantaine de mortiers" ont été saisis au domicile de l'un d'eux, selon le parquet de Strasbourg.
Le parquet va demander leur mise en examen pour "homicide et blessures involontaires par manquement délibéré à une obligation de sécurité" ainsi que leur placement sous contrôle judiciaire, a-t-on ajouté de même source.
La victime et l'un de ses amis étaient dans une rue de Boofzheim en train de manipuler le mortier quand l'accident s'est produit, la nuit du Réveillon de la Saint-Sylvestre.
Le jeune de 25 ans a eu "la tête arrachée" tandis que son ami, âgé de 24 ans, a eu le "visage abîmé" et a dû être hospitalisé, selon la préfecture du Bas-Rhin.
Interrogé par l'AFP, Eric Klethi, le maire de Boofzheim, avait évoqué un probable "retard d'allumage" du mortier : "il voulait contrôler le dispositif et la fusée est partie à ce moment-là".
En Alsace, tout comme dans l'Allemagne voisine, pétards et feux d'artifice résonnent traditionnellement avec force le soir de la Saint-Sylvestre, entraînant régulièrement des blessures graves, voire des décès.
Cette année, les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont interdit la vente et l'achat de feux d'artifice pendant tout le mois de décembre, face aux risques sanitaires et à la menace terroriste.
dsa/ha/bma
Violences policières: Reporters sans frontières dépose une troisième plainte contre Lallement #
Reporters sans frontières a porté plainte contre le préfet de police de Paris, Didier Lallement, pour la troisième fois en deux mois, pour "violences volontaires aggravées contre une photojournaliste indépendante" lors de la "Marche des libertés" du 5 décembre, a annoncé l'ONG jeudi.
Outre M. Lallement, RSF a également porté plainte contre X, comme la journaliste blessée, "qui collabore régulièrement avec une agence de presse française" et préfère rester anonyme "par peur des représailles de la police", indique l'ONG, qui a transmis un certificat de dépôt de plainte à l'AFP.
Selon elle, la photoreporter a été "agressée par les forces de l'ordre" alors qu'elle couvrait la manifestation parisienne contre la proposition de loi sécurité globale et son très controversé article 24 pénalisant la diffusion malveillante d'images des policiers.
"La journaliste s'est déplacée dans le sens de la foule pour laisser place à une charge de police", rapporte RSF. "Malgré cette précaution et son brassard presse bien visible, une grenade de désencerclement a atterri à ses pieds, puis une balle de LBD tirée à moins de dix mètres a touché son avant-bras droit, provoquant un large hématome et une paresthésie de la main (trouble du toucher: ndlr)" et nécessitant "un suivi médical", ajoute l'ONG.
"Déjà victime de deux autres tirs de LBD ces deux dernières années", la journaliste "a fait un signalement" auprès de l'IGPN, précise RSF.
"La récurrence des violences contre les journalistes couvrant les manifestations en France et la quasi routinisation de ces atteintes à la liberté de la presse ont de quoi inquiéter", a déclaré le responsable du bureau UE/Balkans de RSF, Pavol Szalai, cité dans le communiqué.
Les précédentes plaintes de RSF à l'encontre du préfet "remontent au 7 décembre, à la suite de l'agression (du photographe indépendant syrien Ameer Al Halbi par les forces de l'ordre, et au 27 novembre après les violences subies par trois journalistes lors de l'évacuation" d'un camp de migrants place de la République à Paris, indique l'association.
La France occupe la 34e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.
ac/fmp/pb
Belfort: une ex-aide soignante reconnait avoir drogué ses collègues #
Une ancienne aide soignante entendue dans le cadre d'une enquête pour empoisonnement au sein de l'hôpital Nord Franche-Comté de Belfort a reconnu avoir mis un "produit pharmaceutique" dans les boissons de ses collègues, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Lors de son audition, "elle a admis qu'elle n'avait pas administré de l'eau bénite" à ses collègues, comme elle le soutenait au début de l'enquête, mais "a reconnu avoir mis un produit pharmaceutique" dans leurs boissons, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Belfort, Eric Plantier, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
Les investigations se poursuivent dans le cadre de l'enquête pour "administration de substance nuisible" ouverte en 2019 et confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Belfort, après la plainte de plusieurs de soignants de l'hôpital Nord Franche-Comté.
Les plaignants accusent cette ancienne aide-soignante de 57 ans d'avoir injecté un produit nocif dans leurs boissons pour les empoisonner, avait précisé en septembre dernier une source syndicale au sein de l'hôpital.
Les victimes se sentaient mal et affaiblis mais aucune n'est décédée. Pour en avoir le coeur net, l'équipe de soignants avait installé un téléphone portable pour filmer le réfrigérateur où se trouvaient leurs boissons, avait révélé le quotidien régional L'Est Républicain.
Ils avaient ainsi filmé une aide-soignante de leur équipe en train de verser un liquide à l'aide d'une seringue dans leurs bouteilles. Elle avait été exclue par la direction de l'hôpital qui avait déposé plainte.
as/dsa/vk
Doubs: un ostéopathe mis en examen pour viol et agression sexuelle #
Un ostéopathe de Pontarlier (Doubs) a été mis en examen pour des faits de viol ou d'agression sexuelle sur trois patientes et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué jeudi le procureur de la République de Besançon.
L'homme de 29 ans "admet avoir placé sa main sur la zone pelvienne et sur celle du périnée pour des actes thérapeutiques - sans aucun recueil de consentement éclairé auprès des patientes -, mais il conteste formellement tout acte de pénétration sexuelle sur ces trois femmes", a précisé Etienne Manteaux lors d'une conférence de presse.
Ce professionnel qui exerçait depuis quatre ans dans un cabinet de Pontarlier a été mis en examen mercredi pour viol et agression sexuelle par personne ayant autorité.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer son activité pendant l'instruction du dossier.
Les trois victimes âgées de 29 à 53 ans, dont deux dénoncent des faits de pénétration avec les doigts et une des faits d'agression sexuelle, "faisaient confiance à ce praticien", selon le magistrat.
"Elle se sont retrouvées dans la même situation de sidération : chez un professionnel de santé, on n'est pas dans un rapport d'égal à égal", a-t-il souligné.
Les policiers en charge de l'enquête recherchent d'éventuelles autres victimes.
Le parquet de Besançon et le commandant du commissariat de Pontarlier, Armand Trousseau, appellent les "personnes qui auraient à se plaindre d'actes qu'elles considèrent comme ayant dérapé à se manifester auprès du commissariat de Pontarlier (03.81.38.51.10)".
as/dsa/vk
Militaires renversés à Levallois en 2017: le parquet antiterroriste demande les assises pour le conducteur #
Le parquet national antiterroriste (Pnat) réclame un procès aux assises pour l'homme qui avait renversé des militaires avec sa voiture en 2017 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a appris l'AFP jeudi de source judiciaire.
Dans son réquisitoire du 29 décembre, le parquet demande qu'Hamou Benlatreche soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", a précisé cette source.
Le 9 août 2003, cet Algérien alors âgé de 36 ans avait blessé six militaires de l'opération Sentinelle, dont trois sérieusement, en fonçant sur eux au volant de sa BMW devant leur local de Levallois-Perret.
A l'issue de la chasse à l'homme engagée, le véhicule avait été intercepté quelques heures plus tard sur l'autoroute vers Calais.
Hamou Benlatreche, qui était au volant, avait été grièvement blessé par balles alors qu'il refusait d'obtempérer.
"Les investigations (...) viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste", avait déclaré le procureur de Paris François Molins, lors d'un point-presse deux semaines après cette attaque.
Selon le magistrat, Hamou Benlatreche avait effectué des repérages sur les lieux trois jours avant l'attaque, et le contenu de ses deux téléphones suggérait un intérêt pour le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des velléités de départ pour la Syrie.
Mais "on n'a pas aujourd'hui d'éléments qui permettent d'affirmer qu'il aurait eu des connexions" avec l'EI, qui a revendiqué plusieurs des attaques de la vague d'attentats islamistes qui ont fait plus de 250 morts en France depuis janvier 2015, avait ajouté le procureur.
Six mois plus tôt, une autre patrouille Sentinelle avait été attaquée au Carrousel du Louvre à Paris, par un homme radicalisé armé de machettes. Il avait blessé légèrement un militaire et doit être jugé en 2021 aux assises.
Titulaire d'un titre de séjour récent, Hamou Benlatreche, qui habitait Bezons (Val-d'Oise), était auparavant "inconnu des services spécialisés" et s'était seulement signalé dans des affaires de droit commun, sans jamais être condamné.
Au cours de l'instruction, cet homme, seul mis en examen dans ce dossier et toujours détenu, a contesté avoir voulu s'en prendre aux militaires, en affirmant qu'un problème de santé l'avait empêché de freiner à temps, selon des sources proches du dossier.
bl/gd/nk/bma
Militaires renversés à Levallois en 2017: le parquet antiterroriste demande les assises pour le conducteur #
Le parquet national antiterroriste (Pnat) réclame un procès aux assises pour l'homme qui avait renversé des militaires avec sa voiture en 2017 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), a appris l'AFP jeudi de source judiciaire.
Le 9 août 2003, Hamou Benlatreche, un Algérien de 36 ans, avait blessé six militaires de l'opération Sentinelle, dont trois sérieusement, en fonçant sur eux au volant de sa BMW devant leur local de Levallois-Perret.
A l'issue de la chasse à l'homme engagée, le véhicule avait été intercepté quelques heures plus tard sur l'autoroute vers Calais.
Hamou Benlatreche, qui était au volant, avait été grièvement blessé par balles alors qu'il refusait d'obtempérer.
"Les investigations (...) viennent non seulement étayer le caractère prémédité de cette attaque, mais également son caractère terroriste", avait déclaré le procureur de Paris François Molins, lors d'un point-presse deux semaines après cette attaque.
Selon le magistrat, Hamou Benlatreche avait effectué des repérages sur les lieux trois jours avant l'attaque, et le contenu de ses deux téléphones suggérait un intérêt pour le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et des velléités de départ pour la Syrie.
Mais "on n'a pas aujourd'hui d'éléments qui permettent d'affirmer qu'il aurait eu des connexions" avec l'EI, qui a revendiqué plusieurs des attaques de la vague d'attentats islamistes qui ont fait plus de 250 morts en France depuis janvier 2015, avait ajouté le procureur.
Six mois plus tôt, une autre patrouille Sentinelle avait été attaquée au Carrousel du Louvre à Paris, par un homme radicalisé armé de machettes. Il avait blessé légèrement un militaire et doit être jugé en 2021 aux assises.
Titulaire d'un titre de séjour récent, Hamou Benlatreche, qui habitait Bezons (Val-d'Oise), était auparavant "inconnu des services spécialisés" et s'était seulement signalé dans des affaires de droit commun, sans jamais être condamné.
Au cours de l'instruction, cet homme, seul mis en examen dans ce dossier, a contesté avoir voulu s'en prendre aux militaires, en affirmant qu'un problème de santé l'avait empêché de freiner à temps, selon des sources proches du dossier.
bl/gd/nk/bma
Au procès du rapt d'une hôtelière à Nice, des balises et des téléphones qui accusent #
Trahis par leur matériel "high-tech" et un appel d'à peine 3 secondes: les enquêteurs ont détaillé jeudi au procès du rapt d'une riche hôtelière niçoise comment la découverte de balises GPS et de lignes téléphoniques dédiées avait permis de confondre les 13 accusés.
Victime de la vengeance et de l'appât du gain d'un ex-restaurateur italien selon l'accusation, séquestrée deux jours et deux nuits au fond d'un Renault Kangoo, Mme Veyrac, 80 ans, a dû son salut à sa force de caractère et à l'aide d'un passant, qui a fini par l'aider à sortir du véhicule.
Pour les enquêteurs, un trio est au coeur de l'organisation du rapt de l'octogénaire, dont la déposition, prévue jeudi, a été décalée à vendredi: le "cerveau" de l'affaire, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé quelques années avant les faits d'un de ses restaurants par Mme Veyrac, et qui nie les faits; un ex-militaire britannique quinquagénaire, Philip Dutton, soupçonné d'avoir enjolivé ses états de service en évoquant des missions à risques; enfin, Enrico Fontanella, 67 ans, un ami de longue date de Giuseppe Serena dont le cas a été disjoint pour raisons de santé.
"Toute l'enquête repose sur la découverte des balises" sous le Toyota 4x4 gris de Mme Veyrac, résume jeudi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes un enquêteur de la police judiciaire.
Equipées de cartes SIM, elles sont trouvées par les policiers niçois dès le lendemain du rapt: "Ca nous a été soufflé par nos collègues de Marseille (...) on aurait pu passer à côté", remercie l'enquêteur.
Très vite, ces trackers permettent de remonter jusqu'à un ex-pararazzi niçois devenu détective privé, Luc Goursolas. Il est mis sur écoute et sa surveillance conduit les enquêteurs aux principaux protagonistes du dossier: Philip Dutton, qui rencontre Luc Goursolas sur une plage privée où ce dernier est gardien de nuit, et Giuseppe Serena.
Impossible pour M. Goursolas de nier la pose des balises: elles sont à son nom, son téléphone est paramétré pour être informé de leurs déplacements et son ADN a été retrouvé sur l'une d'elles. L'ancien photographe de 50 ans n'a cessé de se justifier en expliquant avoir été "engagé pour une filature du fiancé de M. Serena", sans rien savoir de Mme Veyrac.
Une version inventée, selon la police, qui estime que les balises devaient servir à suivre la voiture de Mme Veyrac lors du versement de la rançon et que M. Goursolas, fort de ses entrées au commissariat, devait s'assurer que la police n'était pas sur leur piste.
"Il a toujours été +borderline+, pas toujours dans les clous (...). Le rôle de M. Goursolas était de s'assurer que tout allait bien côté policier", tranche l'enquêteur. "Pourquoi aurait-il été assez stupide pour poser des balises à son nom, sans gant ?", objecte l'avocat de M. Goursolas, Me Adrien Verrier.
Une fois sur la piste de M. Serena, les enquêteurs se sont lancés dans un travail de fourmi et épluché 3,6 millions de lignes de communication à l'aide d'un logiciel pour comprendre le rôle de chacun et les déplacements des hommes de main accusés du rapt.
La chance leur sourit quand ils examinent la fadette --le relevé d'appels-- de M. Fontanella. Le jour des faits, le 24 octobre 2016 à 17h14, un nouveau correspondant s'affiche. L'appel dure trois secondes et provient d'un téléphone dédié fonctionnant avec carte prépayée reliée à une identité imaginaire que les enquêteurs n'auraient jamais dû découvrir.
"Avec ces lignes dédiées, si tout est respecté, un malfaiteur peut espérer une impunité quasi-totale. L'erreur a duré 3 secondes et la personne qui a commis cette erreur, c'est M. Serena", raconte l'enquêteur. Le même numéro lui a servi à écrire deux sms au fils de la victime selon les enquêteurs: "On croise l'ensemble, et là, bingo, on a nos trois lignes dédiées !".
Après sa démonstration, les avocats vont se succéder à la barre pour tenter de prouver que la téléphonie ne prouve rien, parlant d'"extrapolations", d'"hypothèses", d'"incohérences" ou de "déduction un peu facile". A l'exception de M. Dutton, aucun des accusés ne reconnaît les faits qui leur sont reprochés.
clr/mdm/pb
Au procès du rapt d'une hôtelière à Nice, des balises et des téléphones qui accusent #
Trahis par leur matériel "high-tech" et un appel d'à peine 3 secondes: les enquêteurs ont détaillé jeudi au procès du rapt d'une riche hôtelière niçoise comment la découverte de balises GPS et de lignes téléphoniques dédiées avait permis de confondre les 13 accusés.
Victime de la vengeance et de l'appât du gain d'un ex-restaurateur italien selon l'accusation, séquestrée deux jours et deux nuits au fond d'un Renault Kangoo, Mme Veyrac, 80 ans, a dû son salut à sa force de caractère et à l'aide d'un passant, qui a fini par l'aider à sortir du véhicule.
Pour les enquêteurs, un trio est au coeur de l'organisation du rapt de l'octogénaire, dont la déposition, prévue jeudi, a été décalée à vendredi: le "cerveau" de l'affaire, Giuseppe Serena, 67 ans, évincé quelques années avant les faits d'un de ses restaurants par Mme Veyrac, et qui nie les faits; un ex-militaire britannique quinquagénaire, Philip Dutton, soupçonné d'avoir enjolivé ses états de service en évoquant des missions à risques; enfin, Enrico Fontanella, 67 ans, un ami de longue date de Giuseppe Serena dont le cas a été disjoint pour raisons de santé.
"Toute l'enquête repose sur la découverte des balises" sous le Toyota 4x4 gris de Mme Veyrac, résume jeudi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes un enquêteur de la police judiciaire.
Equipées de cartes SIM, elles sont trouvées par les policiers niçois dès le lendemain du rapt: "Ca nous a été soufflé par nos collègues de Marseille (...) on aurait pu passer à côté", remercie l'enquêteur.
Très vite, ces trackers permettent de remonter jusqu'à un ex-pararazzi niçois devenu détective privé, Luc Goursolas. Il est mis sur écoute et sa surveillance conduit les enquêteurs aux principaux protagonistes du dossier, Philip Dutton, alors gardien de nuit sur une plage privée, et Giuseppe Serena.
Impossible pour M. Goursolas de nier la pose des balises: elles sont à son nom, son téléphone est paramétré pour être informé de leurs déplacements et son ADN a été retrouvé sur l'une d'elles. L'ancien photographe de 50 ans n'a cessé de se justifier en expliquant avoir été "engagé pour une filature du fiancé de M. Serena", sans rien savoir de Mme Veyrac.
Une version inventée, selon la police, qui estime que les balises devaient servir à suivre la voiture de Mme Veyrac lors du versement de la rançon et que M. Goursolas, fort de ses entrées au commissariat, devait s'assurer que la police n'était pas sur leur piste.
"Il a toujours été +borderline+, pas toujours dans les clous (...). Le rôle de M. Goursolas était de s'assurer que tout allait bien côté policier", tranche l'enquêteur. "Pourquoi aurait-il été assez stupide pour poser des balises à son nom, sans gant ?", objecte l'avocat de M. Goursolas, Me Adrien Verrier.
Une fois sur la piste de M. Serena, les enquêteurs se sont lancés dans un travail de fourmi et épluché 3,6 millions de lignes de communication à l'aide d'un logiciel pour comprendre le rôle de chacun et les déplacements des hommes de main accusés du rapt.
La chance leur sourit quand ils examinent la fadette --le relevé d'appels-- de M. Fontanella. Le jour des faits, le 24 octobre 2016 à 17h14, un nouveau correspondant s'affiche. L'appel dure trois secondes et provient d'un téléphone dédié fonctionnant avec carte prépayée reliée à une identité imaginaire que les enquêteurs n'auraient jamais dû découvrir.
"Avec ces lignes dédiées, si tout est respecté, un malfaiteur peut espérer une impunité quasi-totale. L'erreur a duré 3 secondes et la personne qui a commis cette erreur, c'est M. Serena", raconte l'enquêteur. Le même numéro lui a servi à écrire deux sms au fils de la victime selon les enquêteurs: "On croise l'ensemble, et là, bingo, on a nos trois lignes dédiées !".
Après sa démonstration, les avocats vont se succéder à la barre pour tenter de prouver que la téléphonie ne prouve rien, parlant d'"extrapolations", d'"hypothèses", d'"incohérences" ou de "déduction un peu facile". A l'exception de M. Dutton, aucun des accusés ne reconnaît les faits qui leur sont reprochés.
clr/mdm
Manifestation du 12 décembre: une dizaine d'interpellés portent plainte contre Lallement #
Au moins huit personnes interpellées lors de la manifestation du 12 décembre à Paris contre la très controversée proposition de loi Sécurité globale ont porté plainte jeudi contre le préfet de police Didier Lallement, a appris l'AFP auprès de leur avocat Me Arié Alimi.
Plusieurs associations, syndicats et élus avaient dénoncé des "arrestations arbitraires" à la suite de l'interpellation de 150 manifestants, parmi lesquels au moins deux journalistes.
Parmi les 124 personnes qui avaient fait l'objet d'une garde à vue, près de cent avaient vu la procédure les visant classée sans suite, dont près de la moitié après un rappel à la loi.
Dans leurs plaintes, dont l'AFP a eu copie, ces manifestants estiment que "le caractère systématique des interpellations sans raison dans le cadre de bonds offensifs (effectués par les forces de l'ordre, qui fondent ainsi sur des manifestants, NDLR), eux-mêmes non légitimes, permet de penser que l'utilisation de cette technique résulte d'ordres donnés par l'autorité civile de commandement en complicité avec le procureur de la République" de Paris.
Ils portent donc plainte auprès de ce même procureur contre X et contre le préfet de police Paris Didier Lallement pour diverses infractions parmi lesquelles "entrave à la liberté de manifestation", "violences volontaires" par personne dépositaire de l'autorité publique, "dénonciation calomnieuse" ou encore "faux en écriture publique".
Ils rappellent que la manifestation, déclarée, avait fait l'objet d'un dispositif policier de grande ampleur, annoncé comme visant à interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un "bloc".
Mais pour les plaignants, les forces de l'ordre "chargeaient le cortège et procédaient à des interpellations au hasard", "accompagnées d'actes de violences injustifiées" et revêtant un caractère d'autant plus "abusif" qu'"aucune infraction n'était commise".
Pour eux, les placements en garde à vue qui ont suivi sont "arbitraires" car des "procès-verbaux rédigés par des fonctionnaires de police (leur) imputaient la commission d'infractions" alors même "qu'aucune suite judiciaire n'(était) donnée à (leur) procédure".
Parmi ces huit interpellés plaignants, âgés de 21 à 50 ans et provenant de toute la France, sept affirment avoir été relâchés sans poursuites. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé le dernier des poursuites.
Au moins sept autres plaintes de manifestants doivent être déposées prochainement, selon Me Alimi.
Le décalage entre le nombre d'interpellations et les poursuites effectivement engagées fait régulièrement l'objet de critiques de la part des défenseurs des libertés publiques comme de policiers, mais pour des raisons opposées.
Le procureur de Paris Rémy Heitz avait indiqué devant l'Assemblée nationale le 25 novembre que pendant les manifestations des "gilets jaunes" de fin 2018 à fin 2019, 27% des gardes à vue avaient débouché sur des poursuites.
gd/bl/nk/dch
Fusillade mortelle à Bordeaux: 4 des 5 suspects déférés en vue de mises en examen (parquet) #
Quatre des cinq suspects en garde à vue depuis quatre jours pour une fusillade mortelle dans un quartier populaire de Bordeaux, ont été déférés jeudi au parquet et devaient être présentés à un juge en vue de mises en examen pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, avec une détention provisoire requise, a indiqué le parquet.
Cinq jeunes de 18 à 21 avaient été interpellés après la fusillade à l'arme automatique, qui a fait un mort samedi soir, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, sur fond de rivalités entre cités.
Les cinq mis en cause ont contesté toute implication dans la fusillade lors de leurs auditions en garde à vue, a précisé le parquet.
Toutefois, l'enquête de la police judiciaire de Bordeaux et des analyses techniques "ont permis de réunir des éléments graves et concordants" contre quatre d'entre eux.
Le cinquième individu "a été remis en liberté faute d'élément probant", a précisé le parquet, qui requiert le placement en détention provisoire des quatre personnes déférées.
Outre les chefs de meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, l'ouverture de l'information judiciaire doit également porter sur le chef de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Samedi vers 22H50, un groupe de jeunes qui se trouvait sur une placette au coeur des Aubiers, quartier d'environ 3.500 habitants dans le nord de Bordeaux, avait été la cible de tirs en rafale à l'arme automatique depuis un véhicule passant à leur hauteur.
Les pompiers avaient secouru un adolescent de 16 ans grièvement blessé, qui est décédé peu après au CHU de Bordeaux. Trois adolescents de 13 à 16 ans et un homme de 35 ans avaient été blessés et hospitalisés.
Selon l'avocat des parents de la jeune victime, l'adolescent tué était "un enfant qui n'avait absolument pas de problèmes", "scolarisé en seconde professionnelle", "un ado comme les autres, avec sa passion du football, avec des copains, parfois la console, et rien de plus".
"Ce n'est pas quelqu'un qui avait tendance à être oisif ou à rester dans les cages d'escalier", a-t-il expliqué à l'AFP, "et son seul petit plaisir dernièrement, funeste plaisir, c'était de se réunir au bas de son immeuble avec ses copains, notamment Guyllain, qui tenait un petit stand de pâtisseries et de boissons."
pbl-bpe/ff/cbn
Fusillade mortelle à Bordeaux: 4 des 5 suspects déférés en vue de mises en examen (parquet) #
Quatre des cinq suspects en garde à vue depuis quatre jours pour une fusillade mortelle dans un quartier populaire de Bordeaux ont été déférés jeudi au parquet, et devaient être présentés à un juge en vue de mises en examen pour meurtre et tentatives de meurtre en bande organisée, avec une détention provisoire requise, a indiqué le parquet.
Cinq jeunes de 18 à 21 avaient été interpellés après la fusillade à l'arme automatique, qui a fait un mort samedi soir, un adolescent de 16 ans, et quatre blessés, sur fond de rivalités intercités. Les cinq ont contesté leur implication, a précisé le parquet dans un communiqué, mais des éléments "graves et concordants" ont été réunis contre quatre d'entre eux. Un cinquième a été remis en liberté faute d'élément probant.
pbl/pjl/cbn
Affaire Duhamel: appels à la démission du directeur de Sciences Po, informé de soupçons depuis 2019 #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a été visé jeudi par des appels à la démission après avoir admis qu'il avait été alerté dès 2019 d'accusations d'inceste contre Olivier Duhamel, ex-président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or le Monde a révélé jeudi que M. Mion était au courant de ces accusations depuis deux ans.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
Dans un message interne, M. Mion a tenu à s'expliquer jeudi après-midi: "Sans preuve tangible, sans éléments précis, j'avais peine à imaginer que cette rumeur puisse avoir le moindre fondement".
"Je me suis tourné vers un proche d'Olivier Duhamel, qui m'a indiqué avec fermeté que cette rumeur était sans fondement", a-t-il poursuivi. "Je me suis par ailleurs assuré, au plan interne, qu'aucun agissement délictueux n'avait fait l'objet d'un signalement au cours des années où Olivier Duhamel avait enseigné dans notre maison", écrit encore M. Mion.
Affirmant avoir appris dimanche soir par Olivier Duhamel lui-même qu'un livre le mettant en cause serait publié dans le courant de la semaine, il assure n'avoir découvert la "réalité du crime" qui lui est reproché que le lendemain, "en lisant la presse".
Des révélations qui ont été "un choc violent": "Ma stupeur à l'énoncé des faits révélés n'était pas feinte", assure le directeur de Sciences Po.
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint-Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Dans une lettre ouverte, un collectif "Mion démission" écrit que "l'impunité doit cesser et passera par la démission de tout.te.s celles et ceux qui la garantissent, à commencer par Frédéric Mion".
"Nous demandons à la direction d'apporter toute la lumière sur cette affaire qui nous scandalise et éclabousse notre maison encore une fois", a également réagi la CFTC de Sciences Po.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito/jt/vk
Strasbourg: enquête après l'octroi douteux de 30 M EUR de prêts par une agence bancaire #
Une enquête pour escroqueries en bande organisée a été ouverte après qu'une agence du Crédit Mutuel de Strasbourg a octroyé 30 millions d'euros de prêts frauduleux à des ressortissants roumains, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
L'enquête préliminaire a été ouverte à la suite de "nombreux crédits (...) accordés par la Caisse locale du Crédit Mutuel Strasbourg-Gutenberg à plusieurs dizaines de sociétés civiles créées par des membres de (...) familles d'origine étrangère, en vue de l'acquisition de biens immobiliers", indique dans un communiqué la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy, confirmant des informations du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).
L'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg, devra notamment déterminer "si de faux documents ou des manoeuvres frauduleuses ont été utilisées pour permettre l'octroi de ces prêts par l'établissement bancaire", ajoute la Jirs.
Le Crédit Mutuel "a déposé plainte contre X au mois de novembre", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'établissement mutualiste. Le groupe bancaire "ne fait pas d'autres commentaires en raison de l'enquête en cours".
C'est lors d'une enquête interne à la banque que "des flux anormaux" ont été décelés, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Selon cette même source, les prêts litigieux octroyés par l'agence s'élèvent à 30 millions d'euros.
L'enquête interne a notamment permis de déterminer que plusieurs individus qui avaient obtenu des crédits étaient en réalité liés par "une communauté d'intérêts", évoquant un possible "réseau de blanchiment d'argent", selon cette même source.
L'agence strasbourgeoise mise en cause aurait ainsi "accordé 80 crédits sur la base de documents frauduleux via un intermédiaire strasbourgeois", écrivent les DNA, journal par ailleurs détenu par le Crédit Mutuel.
Tous les clients qui ont obtenu ces prêts venaient de ce "même porteur d'affaire", sorte de courtier qui apportait les dossiers de demandes de prêt "clé en main" et qui "avait contractualisé avec la caisse" mise en cause, a confirmé la source proche du dossier.
L'enquête interne a ainsi mis en évidence que des ressortissants roumains d'une même famille "installés en France (...) auraient utilisé des faux documents pour monter" des dossiers de crédit portant "sur des projets immobiliers, notamment en région parisienne", écrivent encore les DNA, selon lesquelles des "poursuites disciplinaires" ont été diligentées "à l'encontre du directeur et des administrateurs de la caisse".
La gouvernance de la caisse incriminée a depuis été entièrement "renouvelée", selon la source proche du dossier.
dsa/bdx/pb
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques jihadistes contre Charlie Hebdo et une supérette Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, Président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise", l'hymne national français.
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblé dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient assassiné 11 personnes.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en région parisienne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et mourra dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/jg/ia
France: un plaignant britannique coincé en Angleterre, le procès de trois policiers renvoyé #
Le procès à Boulogne-sur-Mer (nord) de trois policiers, poursuivis pour faux et l'un d'eux pour violences sur un bénévole britannique venant en aide aux migrants à Calais, a été renvoyé jeudi au 22 juin, le plaignant étant coincé en Angleterre à cause du confinement.
Les trois agents, notamment sur la foi de vidéos tournées au smartphone, sont tous soupçonnés de faux en écriture et l'un d'entre eux de violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
L'affaire remonte à juillet 2018, lorsque trois policiers font partir des migrants de sous un pont à Calais, point de passage vers l'Angleterre, pour que les services de la ville puissent nettoyer.
Selon les agents, des bénévoles anglais "véhéments" à leur encontre s'en mêlent. Parmi eux, Tom Ciotkowski, 31 ans, qui aurait "repoussé fermement au niveau de la poitrine" un brigadier tout en l'insultant. Le brigadier l'aurait repoussé en retour, selon son procès-verbal. Dans l'altercation les deux hommes seraient tombés.
Mais cette version est démentie par les témoignages du groupe de bénévoles britanniques.
Lors du procès de M. Ciotkowski en 2019, soupçonné d'outrage et de violences, avaient été visionnées des vidéos qui montraient les policiers cherchant à faire partir les bénévoles, notamment en assénant un coup de pied.
On entend alors Tom Ciotkowski dire "do not hit women" ("ne frappez pas les femmes", ndlr) et prononcer un numéro de matricule. Puis Tom Ciotkowski, qui filme, est bousculé par le brigadier-chef et tombe seul sur la route au moment où passe un camion, par dessus une glissière de sécurité. Il est ensuite interpellé et placé en garde à vue.
Le tribunal l'avait finalement relaxé, estimant que "les vidéos discréditent les déclarations" des policiers et que des "constations médicales" ne plaident pas en faveur de la version policière. Il avait en retour porté plainte contre eux.
Jeudi, il n'a pas pu se déplacer au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à cause du troisième confinement imposé en Angleterre depuis mercredi et a donc sollicité et obtenu le renvoi de l'audience.
cor-jpa/rl/cf/lpt
Le plaignant britannique coincé en Angleterre, le procès de trois CRS poursuivis pour faux renvoyé #
Le procès à Boulogne-sur-Mer de trois CRS, poursuivis pour faux et l'un d'eux pour violences sur un bénévole britannique venant en aide aux migrants à Calais, a été renvoyé jeudi au 22 juin, le plaignant étant coincé en Angleterre à cause du confinement.
Les trois agents, accablés par des vidéos tournées au smartphone, sont tous soupçonnés de faux en écriture et l'un d'entre eux de violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
L'affaire remonte à juillet 2018, lorsque trois policiers font partir des migrants sous un pont à Calais, point de passage vers l'Angleterre, pour que les services de la ville puissent nettoyer.
Selon les agents, des bénévoles anglais "véhéments" à leur encontre s'en mêlent. Parmi eux, Tom Ciotkowski, 31 ans, qui aurait "repoussé fermement au niveau de la poitrine" un brigadier tout en l'insultant. Le brigadier l'aurait repoussé en retour, selon son procès-verbal. Dans l'altercation les deux hommes seraient tombés.
Mais cette version est démentie par les témoignages du groupe de bénévoles britanniques.
Lors du procès de M. Ciotkowski en 2019, soupçonné d'outrage et de violences, avaient été visionnées des vidéos qui montraient les policiers cherchant à faire partir les bénévoles, notamment en assénant un coup de pied.
On entend alors Tom Ciotkowski dire "do not hit women" ("ne frappez pas les femmes", ndlr) et prononcer un numéro de matricule. Puis Tom Ciotkowski, qui filme, est bousculé par le brigadier-chef et tombe seul sur la route au moment où passe un camion, par dessus une glissière de sécurité. Il est ensuite interpellé et placé en garde à vue.
Le tribunal l'avait finalement relaxé, estimant que "les vidéos discréditent les déclarations" des policiers et que des "constations médicales" ne plaident pas en faveur de la version policière. Il avait en retour porté plainte contre eux.
Jeudi, il n'a pas pu se déplacer au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer à cause du troisième confinement imposé en Angleterre depuis mercredi et a donc sollicité et obtenu le renvoi de l'audience.
cor-jpa/rl/dch
Fête sauvage en Bretagne: quatre placements en garde à vue, selon le parquet #
Quatre personnes ont été interpellées mercredi et placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la fête sauvage organisée pour le Nouvel An à Lieuron, au sud de Rennes, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
"Quatre personnes ont été interpellées et se trouvent actuellement en garde à vue", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc.
"Une opération de police judiciaire a été conduite hier (mercredi) sous l'autorité des deux juges d'instruction en charge de l'enquête afin de rechercher les autres organisateurs de la Free Party", avait fait savoir plus tôt dans la journée le magistrat à l'AFP.
Parallèlement, plusieurs perquisitions ont été menées, avait-on ajouté de même source, en précisant qu'un communiqué serait publié vendredi sur cette enquête.
Sans antécédent judiciaire, un jeune homme de 22 ans, présenté par la justice comme l'un des organisateurs de cette fête sauvage qui a réuni 2.400 personnes du soir du 31 décembre au samedi 2 janvier au matin, a été mis en examen lundi, notamment pour organisation illicite de cette manifestation et mise en danger de la vie d'autrui. Il a été placé en détention lundi dans le cadre de cette affaire.
Plusieurs comités de soutien ont appelé mercredi à un rassemblement samedi à Rennes pour demander la "libération immédiate" de cet homme et "défendre le droit à la fête".
"Après une année particulièrement difficile pour toutes et tous, des milliers de personnes ont exprimé un besoin de vie, le temps d'un réveillon", ont-ils expliqué.
Évoquant dans un communiqué reçu par l'AFP jeudi le prévenu incarcéré ainsi que les nouvelles interpellations, le "comité de soutien à la Maskarade de Rennes et des environ" affirme qu'ils "sont présentés comme des criminels irresponsables". "Bien pratique pour masquer l'incurie du gouvernement dans la gestion de cette crise (sanitaire) et mater toutes velléités de vie sociale et culturelle alternative", assure le comité.
"Il est inconcevable d'aller en prison ou en garde à vue pour avoir fait danser des femmes et des hommes!", selon le comité, en exigeant "la libération immédiate des inculpés et l'arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices".
jfg-mcl/gvy/dlm
Explosion de la rue de Trévise: des victimes vont assigner GRDF pour être indemnisées #
Plus d'une centaine de victimes de l'explosion de gaz mortelle de la rue de Trévise en janvier 2019 vont assigner l'entreprise de distribution de gaz GRDF en justice pour qu'elle les indemnise, a annoncé jeudi un collectif d'avocats.
Au matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion, provoquée par une fuite de gaz, avait soufflé cette rue du IXe arrondissement, tuant quatre personnes, dont deux pompiers, blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.
Deux ans plus tard, la majorité des victimes attendent toujours d'être indemnisées.
En septembre, la mairie de Paris et le syndic de copropriété de l'immeuble ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires" et "destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie".
"Le processus d'identification judiciaire des responsables fautifs ne doit pas entraver la mise en oeuvre des mécanismes de responsabilité civile destinés à garantir le droit à réparation des victimes", estime dans un communiqué le collectif regroupant une vingtaine d'avocats.
"Des victimes de la catastrophe ont d'ores et déjà donné instruction à leurs avocats d'assigner GRDF en référé afin que soit constaté leur droit à réparation intégrale", ajoute-t-il.
"Tout le monde est en train de se renvoyer la balle", a expliqué à l'AFP Me Olivier Morice, qui défend 17 parties civiles dans ce dossier. "GRDF a une responsabilité civile susceptible d'être retenue, quitte à ce qu'elle se retourne ensuite contre les responsables", a-t-il observé.
Dans un premier rapport, les experts mandatés par la justice avaient conclu que l'explosion avait été provoquée par "une accumulation de gaz naturel du réseau GRDF nourrie par "la rupture d'une canalisation de gaz" principalement causée par un affaissement du trottoir. Ils avaient notamment relevé des "manquements" du service de voirie de la ville, mais pas du côté de GRDF.
Dans leur rapport définitif rendu le 30 mai, ils avaient de nouveau souligné un "défaut de vigilance" de la ville de Paris et mis aussi en cause le syndic de copropriété de l'immeuble ainsi que Fayolle, l'entreprise de BTP chargée en novembre 2016 d'effectuer des travaux sur le trottoir.
Cette dernière a pour sa part été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté par les juges d'instruction chargés de l'enquête.
edy/bl/emd/caz
Affaire Duhamel: le directeur de Sciences Po admet avoir été alerté des accusations d'inceste #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a admis auprès du Monde avoir été alerté en 2019 des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel, ex président de l'instance qui chapeaute l'institut d'études politiques parisien.
Lundi, quand ces accusations ont été révélées, le directeur de Sciences Po Paris s'était dit "sous le choc". Il avait ensuite fait part de sa "stupeur" en découvrant "par des articles de presse, des faits très graves reprochés à l'ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques".
Or d'après les informations du Monde, M. Mion était au courant des accusations d'inceste depuis deux ans déjà.
En 2019, l'ancienne ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po Paris, apprend par deux proches d'Olivier Duhamel que ce dernier, professeur honoraire de Sciences Po, est accusé d'abus sexuels sur son beau-fils à la fin des années 1980, rapporte le quotidien. Elle décide alors d'en informer Frédéric Mion.
"Je vais trouver à son cabinet Jean Veil, avocat dont Olivier Duhamel est l'associé", a expliqué M. Mion au Monde mercredi soir. "Il m'assure qu'Il ne s'agit que de rumeurs. Je me suis laissé berner", a-t-Il ajouté.
"C'est vrai, je n'ai pas réagi après avoir été contacté par cette enseignante", a aussi convenu le directeur de Sciences Po, affirmant avoir "manqué de discernement" et se disant "prêt à en subir les conséquences".
Le directeur de Sciences Po "a souhaité être transparent", "il assume le fait d'avoir été au courant de ces rumeurs", a-t-on précisé dans son entourage. Il était "persuadé qu'elles étaient infondées".
Jeudi matin, une dizaine d'étudiants se sont installés devant l'Institut de la rue Saint Guillaume pour réclamer sa démission. Ils n'étaient qu'une poignée en fin de matinée selon l'AFP, mais devaient se relayer toute la journée.
En dernière année de Sciences Po, Luka qui a appelé à ce rassemblement sur Facebook s'offusque que M. Mion ait "menti" à ses étudiants. "Plus généralement, nous voulons dénoncer un climat d'omerta qui gangrène notre école, et l'impunité généralisée face aux violences sexistes et sexuelles", explique-t-il.
Interrogé sur une éventuelle démission de Frédéric Mion, son entourage a indiqué à l'AFP que "pour l'instant il travaille à assurer la continuité de l'établissement".
ito/asm/emd/sp
L'homme qui a attaqué des militaires au Louvre en 2017 renvoyé aux assises #
L'homme qui a attaqué des militaires en 2017 au Carrousel du Louvre à Paris a été renvoyé aux assises par un juge antiterroriste, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
Le 3 février 2017 Abdallah El-Hamahmy s'était précipité, armé de machettes et criant "Allah Akbar", vers quatre militaires du dispositif Sentinelle en patrouille dans la galerie marchande du Louvre. Cet Egyptien, alors âgé de 29 ans, avait été grièvement blessé au ventre par des tirs de riposte tandis qu'un militaire était légèrement atteint au cuir chevelu.
Au terme de l'enquête, un juge antiterroriste parisien a ordonné, le 15 décembre, qu'il soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste (Pnat), a précisé la source judiciaire.
Le procès de cet homme, en détention provisoire, pourrait se tenir avant l'été, selon une source proche du dossier.
Seul suspect poursuivi dans ce dossier, Abdallah El-Hamahmy était légalement entré comme touriste en France le 26 janvier 2017 en provenance de Dubaï, avant de séjourner dans un logement de location à la semaine proche des Champs-Elysées. Ce voyage avait été préparé de longue date: l'appartement, réglé 1.700 euros, avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre.
Les images de vidéosurveillance montraient en outre qu'il était déjà venu le matin du 29 janvier, soit cinq jours avant son attaque, au Carrousel puis dans le musée, où il avait suivi une visite guidée.
Aucune revendication n'était intervenue et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'avait été découverte. Les enquêteurs avaient toutefois retrouvé un de ses tweets reprenant un extrait d'un discours d'Abou Mohammed al-Adnani, un ancien porte-parole de l'organisation Etat islamique tué en Syrie et qui appelait régulièrement à cibler des policiers ou des soldats lors des attaques.
"Je ne crois pas qu'on puisse déduire du dossier qu'il avait l'intention de s'en prendre spécifiquement à des militaires", fait toutefois valoir son avocat, Me François Gagey, estimant que "l'information judiciaire n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes".
Cette attaque solitaire s'est inscrite dans la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a frappé la France depuis janvier 2015 et fait plus de 250 morts.
En 2021, selon la source judiciaire, neuf dossiers liés au terrorisme islamiste sont d'ores et déjà prévus en première instance devant la cour d'assises spécialement composée, dont celui des attentats du 13 novembre 2015.
bl/emd/sp
L'agresseur de militaires au Louvre en 2017 renvoyé aux assises #
L'agresseur de militaires en 2017 au Carrousel du Louvre à Paris a été renvoyé aux assises par un juge antiterroriste, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
Le 3 février 2017 Abdallah El-Hamahmy s'était précipité, armé de machettes et criant "Allah Akbar", vers quatre militaires en patrouille dans la galerie marchande du Louvre. Cet Égyptien, alors âgé de 29 ans, avait été grièvement blessé au ventre par des tirs de riposte tandis qu'un militaire était légèrement atteint au cuir chevelu.
Au terme de l'enquête, un juge antiterroriste parisien a ordonné, le 15 décembre, qu'il soit jugé devant une cour d'assises spécialement composée pour "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", conformément aux réquisitions du parquet antiterroriste (Pnat), a précisé la source judiciaire.
Le procès de cet homme, en détention provisoire, pourrait se tenir avant l'été, selon une source proche du dossier.
Seul suspect poursuivi dans ce dossier, Abdallah El-Hamahmy était légalement entré comme touriste en France le 26 janvier 2017 en provenance de Dubaï, et séjournait dans un logement de location à la semaine. Ce voyage avait été préparé de longue date: l'appartement, réglé 1.700 euros, avait été réservé en ligne en juin, bien avant la demande de visa touristique déposée fin octobre.
Les images de vidéosurveillance montraient en outre qu'il s'était rendu le 29 janvier, soit cinq jours avant son attaque, au Carrousel puis dans le musée, où il avait suivi une visite guidée.
Aucune revendication n'était intervenue et aucune allégeance à un groupe jihadiste n'avait été découverte. Les enquêteurs avaient toutefois retrouvé un de ses tweets reprenant un extrait d'un discours d'Abou Mohammed al-Adnani, un ancien porte-parole de l'organisation État islamique tué en Syrie et qui appelait régulièrement à cibler des policiers ou des soldats lors des attaques.
"Je ne crois pas qu'on puisse déduire du dossier qu'il avait l'intention de s'en prendre spécifiquement à des militaires", fait toutefois valoir son avocat François Gagey, estimant que "l'information judiciaire n'a pas permis de faire toute la lumière sur ses intentions exactes".
Cette attaque solitaire s'est inscrite dans la vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a frappé la France depuis janvier 2015 et fait plus de 250 morts.
En 2021, selon la source judiciaire, neuf dossiers liés au terrorisme islamiste sont d'ores et déjà prévus en première instance devant la cour d'assises spécialement composée, dont celui des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et près de Paris).
bl/emd/jg
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques jihadistes contre Charlie Hebdo et une supérette Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, Président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise", l'hymen national français.
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblé dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient assassiné 11 personnes.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en région parisienne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et mourra dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/jg/ia
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise".
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblée vers 11H00 rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient froidement abattu 11 personnes, dont des figures emblématiques du journal comme le directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'économiste Bernard Maris ou la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en Seine-et-Marne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et sera abattu dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/dch
Six ans après, hommages sobres et restreints aux victimes des attentats de janvier 2015 #
Six ans après, des hommages sobres et en comité restreint ont été rendus jeudi matin à Paris aux victimes des attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, point de départ d'une vague d'attentats jihadistes en France, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Il s'agit de la première cérémonie de commémoration des attaques de janvier 2015 depuis le verdict rendu par la cour d'assises spéciale de Paris mi-décembre, qui a prononcé des peines de quatre ans de prison à la perpétuité contre treize personnes reconnues coupables d'avoir assisté les auteurs.
Une vingtaine de personnalités, dont le directeur de Charlie Hebdo, Riss, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la maire de Paris Anne Hidalgo, François Hollande, président au moment des attentats, et des représentants des cultes ont pris part à ces courts hommages marqués par des minutes de silence et dépôts de gerbes, et ponctués de "Marseillaise".
Le cortège, restreint en raison notamment de l'épidémie de Covid-19 et protégé par un important dispositif policier, s'est d'abord rassemblée vers 11H00 rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo où, à la même heure et six ans plus tôt jour pour jour, les frères Saïd et Cherif Kouachi avaient froidement abattu 11 personnes, dont des figures emblématiques du journal comme le directeur et dessinateur Charb, les caricaturistes Cabu, Wolinksi, Honoré, Tignous, l'économiste Bernard Maris ou la chroniqueuse et médecin psychiatre Elsa Cayat.
Le cortège s'est ensuite recueilli un peu plus loin, boulevard Richard-Lenoir, où les deux assaillants, venus "venger le prophète" Mahomet qui avait été caricaturé dans Charlie Hebdo, ont tué leur 12e victime, un policier, Ahmed Merabet, avant de prendre la fuite. Ils seront abattus deux jours plus tard par les forces de l'ordre en Seine-et-Marne.
Les hommages se sont achevés peu avant midi au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où ont été égrenés les noms des quatre victimes - un employé et trois clients - tuées le 9 janvier par Amédy Coulibaly, qui était en lien avec les Kouachi et sera abattu dans l'assaut des forces de l'ordre.
"Le temps passe, l'émotion reste intacte. Hommage aux victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, tombées sous les tirs de la barbarie islamiste. Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté, pour la France: n'oublions jamais", a tweeté Gérald Darmanin.
aco-vid-emd/pga/dch
Affaire Narumi: l'instruction sur le point d'être clôturée #
Le dossier d'instruction de l'assassinat de l'étudiante japonaise Narumi Kurosaki, en 2016 à Besançon, dont l'ancien petit ami chilien Nicolas Zepeda est l'unique suspect, a été transmis au procureur de Besançon en vue de la clôture de l'information judiciaire, a-t-on appris jeudi.
"Le magistrat instructeur a estimé que tous les actes nécessaires avaient été faits à son niveau et a transmis le dossier au parquet à fin de règlement", a déclaré à l'AFP le procureur de Besançon Etienne Manteaux, qui a un mois pour décider des suites qu'il entend donner au dossier et rendre son réquisitoire définitif.
A partir de ce moment, le procès devra se tenir dans un délai d'un an, laissant augurer un procès au dernier trimestre 2021, a-t-il précisé.
Les derniers actes importants portés au dossier d'instruction sont deux expertises psychiatrique et psychologique du suspect chilien de 29 ans, qui a toujours formellement nié être impliqué dans la disparition de la jeune femme.
Ces expertises "ne relèvent pas de pathologie mentale chez monsieur Zepeda", dont l'intelligence est jugée "supérieure à la moyenne de la population", note le procureur. Elles soulignent "un narcissisme très marqué" et "un problème d'empathie avec les autres", ainsi qu'une "propension possible à la manipulation".
Nicolas Zepeda avait formulé une demande de remise en liberté, examinée mercredi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon, qui s'y est opposée, a indiqué le procureur, confirmant une information de l'Est Républicain.
Cette demande était fondée sur les mêmes arguments que lors de son premier passage devant le juge des libertés et de la détention, en juillet lors de son extradition du Chili.
Etudiante japonaise issue d'une famille modeste, Narumi Kurosaki a disparu en décembre 2016. Son ancien petit ami chilien, Nicolas Zepeda, a reconnu avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la chambre du campus de Besançon où elle résidait, mais il affirme qu'il l'a quittée en parfaite santé.
Cette nuit-là, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris", mais personne n'a prévenu la police. Plus personne n'a revu Narumi, dont le corps n'a jamais été retrouvé malgré d'importantes recherches compliquées par l'arrivée d'un hiver froid et neigeux.
as/bdx/tes
Fête sauvage en Bretagne: plusieurs interpellations, selon le parquet #
Plusieurs personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur la fête sauvage organisée pour le Nouvel An à Lieuron, au sud de Rennes, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
"Une opération de police judiciaire a été conduite hier (mercredi) sous l'autorité des deux juges d'instruction afin de rechercher les autres organisateurs de la Free Party. Plusieurs personnes ont été interpellées", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.
Parallèlement, plusieurs perquisitions ont été menées, a-t-on ajouté de même source.
Sans antécédent judiciaire, un jeune homme de 22 ans, présenté par la justice comme l'un des organisateurs de cette fête sauvage qui a réuni 2.400 personnes du soir du 31 décembre au samedi 2 janvier au matin, a été mis en examen lundi, notamment pour organisation illicite de cette manifestation et mise en danger de la vie d'autrui. Il a été placé en détention lundi dans le cadre de cette affaire.
Plusieurs comités de soutien ont appelé mercredi à un rassemblement samedi à Rennes pour demander la "libération immédiate" de cet homme et "défendre le droit à la fête".
"Après une année particulièrement difficile pour toutes et tous, des milliers de personnes ont exprimé un besoin de vie, le temps d'un réveillon", ont-il expliqué.
Évoquant dans un communiqué reçu par l'AFP jeudi le prévenu incarcéré ainsi que les nouvelles interpellations, le "comité de soutien à la Maskarade de Rennes et des environ" affirme qu'ils "sont présentés comme des criminels irresponsables". "Bien pratique pour masquer l'incurie du gouvernement dans la gestion de cette crise (sanitaire) et mater toutes velléités de vie sociale et culturelle alternative", assure le comité.
"Il est inconcevable d'aller en prison ou en garde à vue pour avoir fait danser des femmes et des hommes!", selon le comité, en exigeant "la libération immédiate des inculpés et l'arrêt des poursuites démesurées contre les organisateurs et organisatrices".
jfg-mcl/gvy/tes