Sécurité globale: 10 mois ferme pour un manifestant qui avait frappé des policiers #
Un homme de 32 ans a été condamné mercredi à 18 mois de prison dont 8 avec sursis pour avoir frappé des policiers lors d'une manifestation contre la proposition de loi sur la sécurité globale à Paris le 28 novembre.
Le tribunal correctionnel de Paris est allé en deçà des réquisitions du parquet qui, lors du procès le 25 janvier, avait dénoncé une "attaque en règle" et réclamé trois ans de prison dont deux avec sursis.
Le jeune homme, originaire de Paris, a également été condamné à verser un total de 7.000 euros de dommages et intérêts aux victimes. Déjà en détention provisoire, il restera emprisonné jusqu'à la fin de sa peine ferme, a précisé le tribunal.
Me Jérôme Andrei, avocat des policiers, a dit à l'AFP sa "déception" à l'énoncé du jugement: "On s'attendait à des peines plus lourdes, notamment sur la prison ferme au vu de la violences des faits qui méritent une réponse judiciaire plus importante".
L'avocat du prévenu, Me Juan Branco, a indiqué que son client ne ferait pas appel. "Les gens qui nous gouvernent utilisent les forces de l'ordre pour faire peur à la population, ce qui provoque des situations comme celle-ci" lors des manifestations, a-t-il déploré auprès de l'AFP.
Lors de son procès, le manifestant avait reconnu les violences qui lui étaient reprochées, expliquant s'être "laissé gagner par la colère" à la fin de la marche du 28 novembre, marquée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
Sur plusieurs vidéos de la manifestation diffusées à l'audience, on le voyait d'abord mettre un coup de pied à un policier pour le mettre à terre puis porter plus tard des coups à d'autres fonctionnaires sur la place de la Bastille.
Identifié par les enquêteurs, il avait été interpellé à Cachan (Val-de-Marne) dans une gendarmerie désaffectée où il vivait avec des amis proches de la mouvance écologiste.
A l'audience, il avait fait part, ému, de sa "honte" devant les quatre policiers à qui il avait porté des coups, une semaine après le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler par d'autres policiers.
Me Branco avait plaidé la clémence du tribunal en insistant sur l'indignation suscitée par cette affaire, tout comme le démantèlement musclé quelques jours plus tôt par les forces de l'ordre d'un camp de migrants place de la République, où le prévenu se trouvait en tant que bénévole d'une association.
emd/asl/mep/tes
Accusations de pédocriminalité: l'onde de choc déferle en France, le gouvernement veut agir #
Secouée par une vague d'accusations de pédocriminalité en cascade, dont l'onde de choc a poussé à la démission mardi le directeur de la prestigieuse école de Sciences Po, la France écoute la parole libérée des victimes et les autorités disent vouloir agir "vite" pour changer la loi punissant les crimes sexuels sur mineurs.
Le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, 51 ans, qui a présenté mardi soir sa démission, était sur la sellette depuis le déclenchement de l'"affaire Duhamel" début janvier.
Plus largement, le monde intellectuel et artistique français est ébranlé par des accusations en série contre ses figures de proue, que ce soit pour des faits de pédocriminalité ou de viols, dans la lignée des mouvements #metoo ou #metoogay.
Le politologue Olivier Duhamel, président démissionnaire de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP) qui chapeaute Sciences Po, est accusé par sa belle-fille d'avoir violé son frère jumeau quand il était adolescent.
Camille Kouchner, fille de l'ancien "French doctor" Bernard Kouchner, a dénoncé ces agressions dans un livre, "La Familia Grande", paru le 7 janvier.
Les étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) ont reproché à leur directeur d'avoir nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel. Après avoir fait part de sa stupeur au moment de ces révélations, M. Mion avait admis avoir été alerté en 2018 par une ex-ministre de la Culture des accusations d'inceste visant M. Duhamel, provoquant des appels à démission.
"Je ressens beaucoup de soulagement après six semaines de mobilisation et de découverte des dessous de l'affaire +Mion-Duhamel+", a réagi auprès de l'AFP Luka, membre du collectif "Mion démission".
Le livre de Camille Kouchner a libéré la parole sur l'inceste - sujet profondément tabou- et suscité de nombreux témoignages, notamment sur les réseaux sociaux via le mot-dièse #Metooinceste.
Et depuis le début de l'année, les accusations de viol ou agression sexuelle concernant des personnalités se succèdent en France, suscitant l'ouverture d'enquêtes judiciaires.
Une semaine après la publication de "La Familia grande", on apprenait que l'artiste Claude Lévêque était accusé par un autre artiste d'agressions sexuelles à la même époque, sur lui (lorsqu'il avait entre 10 et 17 ans) et ses deux frères. Le plasticien dénonce "des propos diffamatoires et calomnieux".
L'acteur Richard Berry a été visé fin janvier par une plainte de sa fille Coline pour "viols et agressions sexuelles", remontant également aux années 1980. Le comédien dément formellement.
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier. Le couple dément "fermement les accusations opportunistes".
Mercredi, Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), a été placé en garde à vue après une plainte pour agression sexuelle et tentative de viol de son filleul, majeur.
En janvier 2020, dans son livre "Le Consentement", l'éditrice et écrivaine Vanessa Springora avait décrit l'emprise exercée sur elle par l'écrivain pédophile Gabriel Matzneff, avec qui, adolescente, elle a eu une relation.
Ce livre avait déjà provoqué un débat de société sur les violences sexuelles envers les mineurs et la complaisance dont a bénéficié M. Matzneff, depuis visé par une enquête pour viols sur mineurs, dans le milieu littéraire parisien.
Ces dernières semaines, le président français Emmanuel Macron a déclaré vouloir "adapter" le droit pour protéger les enfants victimes de violences sexuelles.
Fin janvier, il a posté une vidéo sur les réseaux sociaux, suivie de tweets, en s'adressant aux victimes: "Vous ne serez plus jamais seules", a-t-il assuré.
"On est là. On vous écoute. On vous croit", a-t-il dit. "Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose", a-t-il ajouté.
Le gouvernement français a affiché cette semaine sa volonté d'agir "vite" pour changer la loi punissant les crimes sexuels sur mineurs.
Mardi, le gouvernement s'est dit "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
C'est le "tournant" de la société sur ces questions qui "nous conduit à changer le droit", a déclaré mardi sur la chaîne France 2 le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti. "On est en train de fissurer cette espèce de chape de plomb, notamment idéologique, qui interdisait à la parole des victimes de se libérer", a-t-il relevé.
burs-lp/fz/cls
Macron reçoit son homologue burkinabé pour préparer le sommet du G5 Sahel #
Emmanuel Macron a reçu mercredi à déjeuner le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré pour préparer le sommet du G5 Sahel de N'Djamena destiné à consolider la lutte antiterroriste, a indiqué l'Elysée.
Arrivé de Bruxelles, M. Kaboré a été le dernier des cinq présidents des pays du G5 Sahel à être reçu par le chef de l'Etat qui, depuis le début de l'année, s'est successivement entretenu avec ses homologues de Mauritanie, Niger, Tchad et Mali.
Emmanuel Macron doit les retrouver lundi à N'Djamena pour faire le point, un an après le sommet de Pau (sud de la France) sur la situation sécuritaire au Sahel face aux groupes jihadistes, un possible redimensionnement de la force française Barkhane et l'aspect politique de la crise régionale.
La France mobilise plus de 5.000 militaires pour Barkhane, mais cherche à réduire sa présence. Elle souhaite notamment un engagement croissant de ses alliés européens et un relais politique plus efficace des Etats africains sur le terrain.
En dépit de la mort récente de cinq soldats français, Paris estime avoir obtenu d'importants résultats sur le plan militaire et attend une reprise en main politique de vastes zones délaissées par les pouvoirs centraux, notamment au Mali.
jri/ib/bma
Affaire "Julie": la Cour de cassation rendra son arrêt le 17 mars #
La Cour de cassation a examiné mercredi le pourvoi de "Julie", demandant que ses agresseurs présumés, trois pompiers actuellement poursuivis pour "atteintes sexuelles", soient jugés pour viol, un dossier dans lequel la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire rendra son arrêt le 17 mars.
Agée de 13 à 15 ans lors des faits, Julie (prénom d'emprunt) suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
En 2010, elle a accusé un sapeur-pompier, avec lequel elle avait "une relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction, de lui avoir imposé des rapports sexuels, notamment à une occasion en présence de deux collègues.
Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion, une infraction passible des assises. Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.
Un délit qui leur fait encourir à tous les trois une peine de 10 ans d'emprisonnement.
Au cours de l'instruction, Julie a exprimé de "façon réitérée son absence de consentement", selon l'ordonnance. Les trois pompiers ont eux "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence".
La famille de Julie accuse au total une vingtaine de pompiers de viols. "Les 17 autres pompiers n'ont jamais été mis en examen", a dénoncé sa mère dans une pétition en ligne.
La jeune femme et sa famille ont dans un premier temps demandé une requalification des faits en viol à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, une demande rejetée le 12 novembre. Elle a ensuite formé un pourvoi en cassation.
A l'audience mercredi, l'avocate générale a préconisé la cassation de l'arrêt de Versailles: "la notion de discernement" n'a pas assez été étudiée, a-t-elle déclaré, or "on peut avoir consenti sans avoir le discernement pour".
L'avocat de Julie à la Cour, Me Bertrand Colin, a lu des extraits de la décision de Versailles, qui avait, selon lui, balayé la question de la contrainte morale: "Son comportement aguicheur, provocateur, entreprenant envers ses partenaires pompiers ne permet pas de déduire la contrainte morale", écrivaient les magistrats.
"La chambre d'instruction assimile l'absence de refus à un consentement" mais "le silence ne vaut pas acceptation", a plaidé Me Colin.
Pour Me Guillaume Valdelièvre, avocat de deux des trois pompiers à la Cour, "la qualification de viol n'a pas été retenue car la contrainte et la surprise n'ont pas été caractérisés par la chambre d'instruction". "Ici on juge du droit", a-t-il ajouté.
Présents à l'audience mercredi, Julie et sa famille n'ont pas souhaité s'exprimer.
Dimanche, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en soutien à Julie dans différentes villes de France dont 300 personnes à Paris.
ali/alv/tib/tes
France: huit policiers en garde à vue pour "violences" et "détention de stupéfiants" #
Huit policiers de Pantin, banlieue au Nord-Est de Paris, ont été placés mercredi en garde à vue notamment pour violences volontaires et détention de stupéfiants, a-t-on appris de sources concordantes.
Les fonctionnaires ont été placés en garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Ils sont soupçonnés de "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique, faux en écritures publiques, arrestation arbitraire, et détention de stupéfiants", a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny, compétent pour Pantin, confirmant une information de la télévision M6.
Ils doivent répondre de "faits qui sont survenus tout au long de 2020", a ajouté une source proche du dossier.
Leur audition s'inscrit dans une enquête préliminaire ouverte en avril 2020 et confiée à l'IGPN.
Les faits ont été "portés à la connaissance de l'autorité judiciaire" par la Préfecture de police de Paris, a indiqué cette institution.
Cette nouvelle affaire intervient alors que la police du département de Seine-Saint-Denis, où sont situées Pantin et Bobigny, a été touchée cet été par un scandale concernant la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), visée par une quinzaine d'enquêtes pour des faits de vol, de violences, de détention de drogue et de faux en écriture publique.
Quatre policiers de la CSI de Seine-Saint-Denis avaient été mis en examen en juillet 2020, mais au total une vingtaine de fonctionnaires sont mis en cause.
fan-tll/pga/nm/lch
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (Libres!) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse, que des militants occupent depuis dimanche, pour s'opposer à l'urbanisation du site autour d'une future gare du Grand Paris Express.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué. Elle a souligné que les habitants de ce territoire pauvre "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
Ce chiffre est très éloigné du comptage effectué par le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), qui a indiqué à l'AFP ne pas être à l'origine de l'occupation mais "soutenir" cette action.
Une "dizaine" de militants se relaient sur le site, a indiqué le CPTG à l'AFP mardi soir. "Nous, on demande l'abandon de la gare : si la gare est abandonnée, tout le monde partira", a affirmé Bernard Loup, le président du collectif.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles, voisines de l'aéroport de Roissy-CDG, avait échappé à l'artificialisation par une décision Emmanuel Macron. Le président avait en effet abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity, en novembre 2019.
Les militants, installés depuis le 7 février sur une partie d'un terrain, propriété de l'établissement public foncier d'Île-de-France (EPFIF), défendent un projet agricole alternatif, au lieu de la future gare.
"Ces militants extrémistes ont une conception très limitée du débat démocratique et du respect de l'autorité dans notre pays", a dénoncé Marie-Christine Cavecchi, la présidente (LR) du département du Val-d'Oise. Elle aussi demande "à l'Etat de faire évacuer immédiatement ces terrains".
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy-CDG en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy-fan/mep/bma
Photos d'exactions de l'EI sur Twitter: Le Pen dénonce un "procès politique" #
Marine Le Pen a dénoncé un "procès politique" en arrivant mercredi au tribunal correctionnel de Nanterre où elle est jugée avec l'eurodéputé RN Gilbert Collard pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI) sur les réseaux sociaux en 2015, photos qu'elle "republierait" aujourd'hui.
"C'est un procès politique parce que c'est le ministre" de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, "qui l'a souhaité" et a cherché "à condamner quelqu'un sans même avoir de base juridique", a déclaré la présidente du RN à la presse avant l'audience.
"C'est une atteinte extrêmement grave à la liberté d'expression de la cheffe du mouvement politique d'opposition" et "une instrumentalisation de la justice par un pouvoir politique qui est aux abois", a ajouté la candidate à la présidentielle de 2022.
Interrogée pour savoir si elle rediffuserait aujourd'hui les photos d'exactions de Daesh, Marine Le Pen a répondu : "oui je les republierais".
La cheffe du RN s'est dite "profondément indignée d'être poursuivie pour (s') être élevée contre un amalgame effectué sur un plateau de télévision entre le RN et Daesh. Faire cet amalgame c'est minorer, banaliser les exactions épouvantables de ce groupement terroriste et barbare".
"C'est la raison pour laquelle, pour répondre à cette banalisation, j'avais diffusé ces photos d'exactions de Daesh pour dire Daesh c'est ça", a-t-elle fait valoir. "On ne peut pas évidemment confondre ou vouloir confondre Daesh avec un mouvement démocratique qui depuis 45 ans se présente à l'ensemble des élections".
Elle a qualifié de "signe du ciel" le fait que cette audience ait lieu au moment "où on débat à l'Assemblée nationale de la loi +confortant les principes républicains+" sur le séparatisme. "On débat à l'Assemblée d'une loi contre le séparatisme et c'est moi la présidente du premier parti d'opposition qui me retrouve aujourd'hui devant un tribunal correctionnel pour me défendre d'accusations qui sont profondément scandaleuses", a-t-elle souligné.
La leader d'extrême droite, finaliste à la présidentielle de 2017, est poursuivie pour des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Mme Le Pen et M. Collard sont jugés pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur, une infraction passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.
are/clw/mep/mpm
Seine-Saint-Denis: huit policiers en garde à vue pour "violences" et "détention de stupéfiants" (parquet) #
Huit policiers appartenant à la brigade territoriale de contact de Pantin (Seine-Saint-Denis) ont été placés mercredi en garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), notamment pour violences volontaires et détention de stupéfiants, a-t-on appris de sources concordantes.
Les fonctionnaires sont soupçonnés de "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique, faux en écritures publiques, arrestation arbitraire, et détention de stupéfiants", a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny, confirmant une information de M6.
Ils doivent répondre de "faits qui sont survenus tout au long de 2020", a ajouté une source proche du dossier.
Leur audition s'inscrit dans une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Bobigny en avril 2020 et confiée à l'IGPN.
Les faits ont été "portés à la connaissance de l'autorité judiciaire" par la Préfecture de police de Paris, a indiqué cette institution.
Cette nouvelle affaire intervient alors que le département de Seine-Saint-Denis a été frappé par le scandale de la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI). Cette unité controversée est visée par une quinzaine d'enquêtes pour des faits de vol, de violences, de détention de drogue et de faux en écriture publique.
Quatre policiers ont été mis en examen en juillet 2020, mais au total une vingtaine de fonctionnaires sont mis en cause.
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait annoncé la dissolution de la CSI 93, finalement réorganisée et replacée sous l'autorité de la CSI de Paris.
fan-tll/pga/nm
Seine-Saint-Denis: huit policiers en garde à vue pour "violences" et "détention de stupéfiants" (parquet) #
Huit policiers appartenant à la brigade territoriale de contact de Pantin (Seine-Saint-Denis) ont été placés mercredi en garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), notamment pour violences volontaires et détention de stupéfiants, a-t-on appris de sources concordantes.
Les fonctionnaires sont soupçonnés de "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique, faux en écritures publiques, arrestation arbitraire, et détention de stupéfiants", a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny, confirmant une information de M6.
fan-tll/pga/sp
France: le patron du Centre national du cinéma en garde à vue pour soupçons d'agression sexuelle #
Le président du Centre national du cinéma français (CNC), Dominique Boutonnat, a été placé en garde à vue mercredi pour soupçons d'agression sexuelle et tentative de viol, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information de la chaîne BFM TV.
C'est son filleul âgé de 22 ans qui a déposé plainte le 7 octobre pour des faits datant d'août 2020, a précisé à l'AFP le parquet de Nanterre, ville de banlieue parisienne où l'enquête a été confiée à la police judiciaire. Ce filleul n'a pas de lien familial avec M. Boutonnat, selon le parquet qui n'a "pas connaissance d'autres plaintes" concernant ce dernier à ce stade.
"Dominique Boutonnat conteste avoir commis quelque infraction que ce soit, il est tout à fait serein sur l'issue de cette procédure", a déclaré à l'AFP son avocat Emmanuel Marsigny.
Dominique Boutonnat, 51 ans, a été nommé président du CNC le 24 juillet 2019, après une longue carrière de producteur.
Depuis le début de l'année, les affaires de viol ou agressions sexuelles concernant des personnalités du monde de la culture ou de la politique se sont succédé en France, suscitant l'ouverture d'enquêtes judiciaires.
Le politiste Olivier Duhamel a été accusé début janvier par sa belle-fille, Camille Kouchner, dans le livre "La Familia grande", d'avoir violé dans les années 1980 son beau-fils adolescent, jumeau de l'autrice.
Une semaine après, on apprenait que l'artiste Claude Lévêque était accusé par un autre artiste d'agressions sexuelles à la même époque, sur lui (lorsqu'il avait entre 10 et 17 ans) et ses deux frères. Le plasticien dénonce "des propos diffamatoires et calomnieux".
L'acteur Richard Berry a été visé fin janvier par une plainte de sa fille Coline pour "viols et agressions sexuelles", également dans les années 1980. Le comédien dément formellement.
Le président du petit parti souverainiste URR (Union populaire républicaine) François Asselineau a été inculpé début février pour harcèlement moral et agressions sexuelles. Il conteste "catégoriquement".
Et une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi. Le couple dément "fermement les accusations opportunistes".
Après avoir débuté chez l'assureur Axa, Dominique Boutonnat avait rejoint en 2005 le monde du cinéma, introduit par son frère Laurent, réalisateur et auteur-compositeur connu pour ses chansons interprétées par Mylène Farmer.
D'après le CNC, il a contribué entre 2007 et 2019 au financement d'environ 250 oeuvres dont "Polisse" et "Intouchables" (2011) ou "Le Chant du Loup" (2019).
A sa nomination, le milieu du cinéma français s'était inquiété de voir s'imposer une logique fondée sur la rentabilité, Dominique Boutonnat étant l'auteur en mai 2019 d'un rapport controversé sur le financement du cinéma, commandé par le gouvernement. Selon le quotidien Le Figaro, il avait été l'un des premiers soutiens à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017.
Le CNC, fondé en 1946 pour soutenir la filière cinématographique en France, est un établissement public sous la tutelle du ministère français de la Culture.
clw/pga/tes/lch
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se sont remobilisés mercredi contre le projet de scission d'EDF, alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B" et qu'un rassemblement est prévu dans l'après-midi autour de l'Assemblée nationale, pendant l'audition du patron de l'électricien.
Il s'agit de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
La journée a commencé avec une banderole "Hercule-Clamadieu (le patron d'Engie, ndlr), stop à l'enfumage" tendue devant les sièges d'EDF puis celui de GRDF tandis qu'un peu moins de 200 électriciens et gaziers, auxquels s'était jointe la députée LFI Sabine Rubin, ont bombardé les façades de fumigènes rouges et de pétards.
D'autres actions éparses comme des barrages filtrants ou des baisses de charge dans les centrales nucléaires sont attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu à partir de 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Devant les sénateurs, M. Lévy a plaidé dans la matinée pour une réforme "nécessaire". "Le groupe EDF doit rester un groupe public intégré. C'est un point essentiel, incontournable", a-t-il néanmoins ajouté, alors que les activités de son groupe vont actuellement de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Les sénateurs ont eux "déploré le manque de transparence sur un projet de réforme pourtant très structurant pour l'avenir de la souveraineté et de la transition énergétiques du pays", selon un communiqué de la commission des affaires économiques de la haute assemblée.
Première à se présenter devant l'Assemblée nationale, la ministre de la Transition écologique avait expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France, qui discute avec la Commission européenne pour augmenter le prix de vente de l'électricité nucléaire à ses concurrents, ne s'accordait pas avec Bruxelles.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", avait ajouté Barbara Pompili.
M. Lévy a qualifié de "poison" le dispositif Arenh, qui a fixé les prix il y a dix ans et provoqué le surendettement du groupe.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont venus grossir le mouvement: 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité, donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il.
Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard en raison des échanges compliqués entre Paris et Bruxelles.
Après l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, auteur d'une tribune vendredi dans Le Monde pour demander le retrait d'Hercule, un collectif de cinquante personnalités, dont d'anciens dirigeants d'EDF, Laurent Berger (CFDT) et Eric Piolle (EELV), ont également pris la plume dans le même journal paru mercredi.
"Nous (...) appelons le président de la République à renoncer au projet Hercule, et le Parlement à dresser le bilan de vingt ans de libéralisation afin de reprendre la maîtrise publique du secteur de l'énergie", écrivent-ils. "Socialiser les dettes, privatiser les profits, c'est un grand classique des logiques de privatisation. L'Etat assumerait les financements onéreux, les investisseurs privés en tireraient les bénéfices".
"L'Etat doit, comme en 1946, reprendre la main sur l'énergie. Hier pour reconstruire le pays, aujourd'hui pour sauver le climat", concluent les signataires.
cd-jmi/bfa/mpm
Cinéma: le patron du CNC en garde à vue, accusé d'agression sexuelle #
Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), a été placé en garde à vue mercredi à Nanterre après une plainte pour agression sexuelle et tentative de viol de son filleul.
La garde a vue a démarré dans la matinée, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information de BFM TV.
La plainte, déposée le 7 octobre, émane d'un filleul de 22 ans, pour des faits datant d'août 2020, a précisé le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP. Ce filleul n'a pas de lien familial avec M. Boutonnat, a ajouté le parquet.
"Dominique Boutonnat conteste avoir commis quelque infraction que ce soit, il est tout à fait serein sur l'issue de cette procédure", a déclaré à l'AFP son avocat Maître Emmanuel Marsigny.
Le parquet a indiqué n'avoir "pas connaissance d'autres plaintes" le concernant à ce stade. L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Nanterre.
Dominique Boutonnat, 51 ans, a été nommé président du CNC le 24 juillet 2019, après une longue carrière dans le financement de la création cinématographique et audiovisuelle.
Depuis le début de l'année, les affaires de viol ou agression sexuelle concernant des personnalités du monde de la culture ou de la politique se sont succédé, suscitant l'ouverture d'enquêtes judiciaires.
C'est d'abord le politiste Olivier Duhamel qui a été accusé par sa belle-fille, Camille Kouchner, dans le livre "La Familia grande" paru début janvier, d'avoir violé son beau-fils adolescent, le jumeau de l'autrice, dans les années 1980.
Une semaine plus tard, on apprenait que l'artiste Claude Lévêque était accusé par un autre artiste d'agressions sexuelles à la même époque, sur lui (lorsqu'il avait entre 10 et 17 ans) et ses deux frères. Le plasticien dénonce "des propos diffamatoires et calomnieux".
L'acteur Richard Berry a été visé fin janvier par une plainte de sa fille Coline pour "viols et agressions sexuelles", remontant également aux années 1980. Le comédien dément formellement.
Le président du parti UPR François Asselineau a été mis en examen début février pour harcèlement moral et agressions sexuelles. Il conteste "catégoriquement".
Et une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris. Le couple dément "fermement les accusations opportunistes".
Après avoir commencé sa carrière professionnelle chez l'assureur Axa, Dominique Boutonnat avait rejoint le monde du cinéma à 35 ans, en 2005. C'est son frère Laurent, réalisateur et auteur-compositeur connu pour ses chansons interprétées par Mylène Farmer, qui l'y avait introduit.
D'après le CNC, il a contribué entre 2007 et 2019 au financement d'environ 250 oeuvres telles que "Cleveland contre Wall Street" (2010), "Polisse" et "Intouchables" (2011), "La Belle Saison" (2015) ou encore "Le Chant du Loup" (2019).
Sa nomination à la tête de l'établissement public, à l'été 2019, avait suscité des remous. Le milieu du cinéma s'était à l'époque inquiété de voir s'imposer une logique fondée sur la rentabilité, le candidat retenu étant notamment l'auteur d'un rapport sur le financement du cinéma français qui venait d'être remis à Bercy et au ministère de la Culture. Il y plaidait pour une plus grande mobilisation des ressources privées, en offrant les conditions de films systématiquement bénéficiaires.
Cet ancien condisciple d'Edouard Philippe à Sciences Po Paris avait été, selon Le Figaro, l'un des premiers soutiens à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017.
clw-hh/fmp/pga/rhl
Triangle de Gonesse: Pécresse réclame l'évacuation de la ZAD #
Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France, a réclamé mercredi l'évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse que des militants occupent de manière "illégale" pour s'opposer au projet de gare du Grand Paris Express et d'un quartier d'affaires.
"Le sujet est simple: c'est une occupation illégale du domaine public qui bloque la réalisation d'un métro qui est attendu par 1,5 million d'habitants dans le Val-d'Oise", a-t-elle fait valoir sur Cnews.
Elle a réclamé "qu'on fasse respecter la loi, qu'on évacue cette ZAD et surtout qu'on fasse cette ligne 17, la seule ligne du Grand Paris Express du Val-d'Oise".
L'occupation par, "à ce stade, une centaine" de militants, "bloque l'intégralité de la construction" de cette ligne car elle empêche un tunnelier de descendre dans un puits pour creuser, a-t-elle expliqué.
Et de souligner que les habitants de ce territoire, qui englobe "Villiers-le-Bel, Garges, Gonesse, Sarcelles, des villes extrêmement pauvres", "attendent ces transports en commun pour aller travailler".
"Priver ces habitants de la ligne 17, c'est tout à fait inacceptable, injustifiable et scandaleux", a-t-elle insisté.
Cette zone de 280 hectares de terres agricoles avait été sauvée de l'artificialisation par Emmanuel Macron, qui avait abandonné le projet de méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019.
Les militants qui s'y sont installés le 7 février réclament l'abandon du projet de gare qui demeure et de zone d'activité commerciale (ZAC), et défendent à la place un projet agricole alternatif.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait initialement desservir Europacity.
ggy/el/sp
Crimes sexuels sur mineurs: Jadot réclame l'imprescriptibilité #
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle, a salué mercredi une "avancée" du gouvernement dans la lutte contre les crimes sexuels sur mineurs mais a réclamé leur imprescriptibilité.
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
"C'est une avancée que je salue parce qu'on est face à des violences qui ont été trop longtemps minorées dans notre société, il est temps qu'on sanctionne à la hauteur des traumatismes qui sont créés, à la hauteur des vies ravagées", s'est félicité M. Jadot.
L'écologiste estime en revanche que le gouvernement commet une "erreur" en proposant une "prescription glissante" plutôt que l'imprescriptibilité.
"Dans la tête des coupables, dans la tête des violeurs, il faut qu'il y ait cette idée d'imprescriptibilité, c'est-à-dire que si je me rends coupable de cet acte abominable, eh bien ça peut me poursuivre toute la vie", a estimé l'eurodéputé EELV.
Concernant la prescription, certaines associations de défense des enfants demandent que les crimes sexuels sur les mineurs deviennent imprescriptibles - ils sont actuellement prescrits 30 ans après la majorité de la victime.
"Il faut quand même faire attention" car ce n'est "pas toujours évident pour la justice d'établir des faits 30 ans après, 40 ans après, donc il faut trouver le bon équilibre", a mis en garde sur Public Sénat le député LREM François de Rugy. Il a jugé "extrêmement important" la proposition du gouvernement que ce soit la prescription par rapport à la dernière victime connue qui puisse enclencher des enquêtes sur toutes les victimes potentielles précédentes.
C'est le "tournant" de la société sur ces questions qui "nous conduit à changer le droit", a souligné sur France 2 le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui avec son collègue chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, avait été missionné par Emmanuel Macron pour "élaborer des propositions" sur ces sujets.
Pour faire adopter ces dispositions, le gouvernement compte agir "très vite", en soutenant soit la proposition de loi récemment adoptée en première lecture au Sénat, soit une autre proposition similaire qui doit être débattue la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
"J'ai le sentiment que ces premières propositions du garde des Sceaux vont dans le bon sens", a approuvé sur Sud Radio le député RN Sébastien Chenu.
el/jk/rhl
France: le patron du Centre national du cinéma en garde à vue pour soupçons d'agression sexuelle #
Le président du Centre national du cinéma français (CNC), Dominique Boutonnat, a été placé en garde à vue mercredi pour soupçons d'agression sexuelle et tentative de viol, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information de la chaîne BFM TV.
C'est son filleul âgé de 22 ans qui a déposé plainte le 7 octobre, pour des faits datant d'août 2020, a précisé à l'AFP le parquet de Nanterre, ville de banlieue parisienne où l'enquête a été confiée à la police judiciaire. Ce filleul n'a pas de lien familial avec M. Boutonnat, a ajouté le parquet.
Selon la chaine d'information en continu, M. Boutonnat conteste ces accusations. Le parquet a indiqué n'avoir "pas connaissance d'autres plaintes" le concernant à ce stade.
Dominique Boutonnat, 51 ans, a été nommé président du CNC le 24 juillet 2019, après une longue carrière de producteur d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles.
D'après le CNC, il a contribué entre 2007 et 2019 au financement d'environ 250 oeuvres telles que "Cleveland contre Wall Street" (2010), "Polisse" et "Intouchables" (2011), "La Belle Saison" (2015) ou encore "Le Chant du Loup" (2019).
Lors de sa nomination, le milieu du cinéma français s'était inquiété de voir s'imposer une logique fondée sur la rentabilité, Dominique Boutonnat étant l'auteur d'un rapport controversé sur le financement du cinéma, commandé par le gouvernement et remis en mai 2019.
Le CNC, fondé en 1946 pour soutenir la filière cinématographique en France, est un établissement public placé sous la tutelle du ministère français de la Culture.
clw/pga/tes/lch
Cinéma: Dominique Boutonnat, patron du CNC, en garde à vue pour soupçons d'agression sexuelle #
Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), a été placé en garde à vue mercredi matin à Nanterre pour soupçons d'agression sexuelle et tentative de viol, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information de BFM TV.
C'est son filleul de 22 ans, qui a déposé plainte le 7 octobre, pour des faits datant d'août 2020, a précisé le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP. Ce filleul n'a pas de lien familial avec M. Boutonnat, a ajouté le parquet.
Selon la chaine d'information en continu, M. Boutonnat conteste ces accusations. Le parquet a indiqué n'avoir "pas connaissance d'autres plaintes" le concernant à ce stade.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Nanterre.
Dominique Boutonnat, 51 ans, a été nommé président du CNC le 24 juillet 2019, après une longue carrière dans le financement de la création cinématographique et audiovisuelle.
D'après le CNC, il a contribué entre 2007 et 2019 au financement d'environ 250 oeuvres telles que "Cleveland contre Wall Street" (2010), "Polisse" et "Intouchables" (2011), "La Belle Saison" (2015) ou encore "Le Chant du Loup" (2019).
Sa nomination était mal passée en juillet 2019: le milieu du cinéma s'était à l'époque inquiété de voir s'imposer une logique fondée sur la rentabilité, Dominique Boutonnat étant notamment l'auteur d'un rapport commandé par Bercy et le ministère de la Culture sur le financement du cinéma, et remis en mai 2019.
clw/pga/tes
Cinéma: Dominique Boutonnat, patron du CNC, en garde à vue pour soupçons d'agression sexuelle (source policière) #
Dominique Boutonnat, président du Centre national du cinéma (CNC), a été placé en garde à vue mercredi matin pour soupçons d'agression sexuelle et tentative de viol, a indiqué une source policière à l'AFP, confirmant une information de BFM TV.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Nanterre. Le plaignant est son filleul, âgé de 22 ans, a précisé le parquet de Nanterre à l'AFP.
clw/pga/sp
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
Au Sahel, la France en difficulté aussi sur la "guerre informationnelle" #
Il y a l'action et la communication, le bien faire et le bien dire. Au Sahel, où la France est engagée militairement depuis 2013, se joue aussi une bataille informationnelle dont l'issue lui est actuellement plutôt défavorable.
Entre une opinion sahélienne sensible aux discours anti-coloniaux, la communication active des jihadistes et la désinformation orchestrée par des grandes puissances - Moscou en tête-, le combat est vif sur les réseaux sociaux.
"Lutter contre le terrorisme", reconnaît la ministre des Armées Florence Parly, "implique (...) de se protéger des guerres d'influence et de désinformation auprès des populations, qui jouent avec les perceptions".
Les observateurs consultés par l'AFP confirment ce champ majeur de conflictualité.
"L'image de (la force antijihadiste) Barkhane est cruciale, plus importante que la vérité", tranche Michael Shurkin, analyste de la Rand Corporation, institut américain de stratégie militaire. Les Français "ont été lents à s'engager dans la guerre informationnelle", constate-t-il. "Faire de la +propagande+ les rend nerveux. Je perçois une préférence pour le silence".
Dernier exemple en date, deux récits s'affrontent depuis le 3 janvier sur une frappe aérienne de Barkhane dans le nord du Mali. L'armée affirme avoir tué des "terroristes", mais dans cette zone où les jihadistes sont fortement implantés, les villageois parlent de mariage et de victimes civiles.
Les journalistes n'ont pas accès à cette zone extrêmement dangereuse. Seule une enquête de la mission des Nations unies (Minusma) pourra donc apporter des réponses.
Une polémique désastreuse. "Que ces allégations soient justes ou pas, ce sera toujours perçu comme une victoire de la propagande jihadiste", estime Colin Clarke, directeur de recherche au think-tank américain Soufan Center.
"La France n'est certainement pas en train de gagner cette guerre de la propagande", assure-t-il, citant un "vieil adage" selon lequel "les insurgés gagnent simplement en ne perdant pas".
En décembre, Facebook a supprimé trois réseaux de "trolls" gérés depuis la Russie et la France, dont l'un avait des liens avec des personnes associées à l'armée française.
Tous étaient accusés de mener des opérations d'interférence en Afrique. Comme souvent lorsqu'elle est pointée du doigt, Paris a d'abord refusé de commenter, avant d'indiquer ne "pas être en mesure d'attribuer d'éventuelles responsabilités".
Mais Moscou, quoiqu'elle s'en défende, est ouvertement accusée par la France de jouer la carte de la déstabilisation en Afrique.
Alexandre Papaemmanuel, spécialiste du renseignement et enseignant à l'Institut des études politiques (IEP), voit en tout cas dans l'épisode Facebook le signe que Paris a identifié l'enjeu.
Certains militaires se réjouissent selon lui que Paris réponde enfin aux agressions. Pour autant, "est-ce que pour s'endurcir, la démocratie doit s'inspirer de régimes autoritaires (...) ? Le terrain est très glissant", admet-il.
"Le nouvel espace de confrontation après l'air, la terre, la mer, c'est l'individu et ses croyances. Et là, nous avons encore des progrès à faire", admet-il, jugeant indispensable de "poser une doctrine sur cette politique d'action et d'influence".
L'issue du combat est incertaine. Si le Mali a réclamé l'intervention de Paris, les braises anti-françaises restent rouges et faciles à enflammer. Et la multiplication des attaques des jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique fragilise l'image de Barkhane dont "les résultats ne sont pas perceptibles pour le Malien lambda", constate Denis Tull, de l'Institut allemand pour les relations internationales et la sécurité (SWP).
Ce spécialiste du Mali dénonce "l'arrogance" de la France. "Toute critique malienne est perçue comme de l'ingratitude et suscite de l'irritation", relève-t-il, estimant que Paris "est en train de perdre, un peu partout en Afrique francophone, la bataille de l'opinion publique".
La semaine prochaine, un sommet réunira à N'Djamena la France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad). Ils devraient renouveler leur confiance à Barkhane, dont Paris aimerait réduire l'empreinte sur le terrain.
Mais il lui faudra reconquérir les opinions en s'assurant que "la lutte contre la désinformation ne devienne pas une lutte contre la pensée critique", avertit Julie Owono, directrice de l'ONG Internet sans frontière.
"Quand le venin de l'incertitude et du manque d'informations a pénétré les esprits, ça devient beaucoup plus compliqué. Qui croire ?", admet-elle.
Pour autant, "ça n'apporte rien au débat de jouer le jeu de la désinformation. On n'éteint pas le feu par le feu", assure-t-elle, plaidant pour "des messages positifs, en faveur de la bonne gouvernance, la démocratie, la transparence".
dla/fz/mm/ybl
EDF: la mobilisation contre Hercule fait étape devant l'Assemblée nationale #
Hercule fragilisé? Les syndicats se remobilisent mercredi contre le projet de scission d'EDF, avec notamment un rassemblement autour de l'Assemblée nationale pendant l'audition du patron de l'électricien et alors que le gouvernement a entrouvert la porte à un "plan B".
Il s'agira de la 5e journée de grève à l'appel de l'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO depuis le 26 novembre, la 2e en 2021. A chaque fois, la direction, qui se refuse à tout commentaire, a considéré comme gréviste plus d'un agent sur quatre.
Selon les syndicats, plusieurs actions éparses pourraient avoir lieu, comme des barrages filtrants par exemple à la centrale nucléaire de Penly. Des baisses de charges dans les centres de production et les centrales sont également attendues.
Mais le plus gros rassemblement est prévu dès 14H00 autour de l'Assemblée nationale, où doivent être justement auditionnés sur le projet le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui aura également été entendu le matin par les sénateurs, ainsi que le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Première à se présenter devant ces mêmes députés, la ministre de la Transition écologique a expliqué jeudi qu'il faudrait "trouver un plan B" si la France ne s'entendait pas avec la Commission européenne sur l'avenir d'EDF.
"A ce jour nous n'avons pas même la certitude de parvenir à un accord", a ajouté Barbara Pompili pendant qu'une centaine d'agents et cinq parlementaires protestaient dehors contre le projet.
Depuis la dernière grève du 19 janvier, les élus nationaux, après les collectivités locales, sont effectivement venu grossir le mouvement. 80 députés de gauche comme de droite ont ainsi cosigné une lettre de protestation et demandé au gouvernement de recevoir des représentants de l'intersyndicale d'EDF.
"On a gagné la bataille des idées, estime Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie. On se doute qu'il y a un souci quelque part. Les négociations se font dans la plus complète opacité donc il est difficile de savoir d'où viennent les blocages".
"On considère qu'on n'a jamais été aussi près d'obtenir le retrait du projet, c'est important de rester mobilisés", ajoute-t-il en dénonçant le flou qui l'entoure.
Si l'action s'est intensifiée ces derniers mois, les syndicats affichent effectivement leur franche opposition depuis la présentation du projet en juin 2019.
Ils redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'Etat: une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.
Les syndicats appellent à conserver à EDF sa qualité de "groupe intégré", dont les activités vont de la production d'électricité à la gestion du réseau et à sa distribution aux foyers.
Le projet, qui devait initialement être présenté fin 2019, a pris du retard car il est conditionné à l'avancée de discussions entre la France et Bruxelles. Néanmoins, la menace du recours aux ordonnances pour faire passer cette réforme semble s'être dissipée.
Vendredi, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a rassuré les protestataires en déclarant dans Le Monde que ce "projet risquait de faire porter aux contribuables les surcoûts faramineux du nucléaire et de privatiser totalement les opportunités et bénéfices économiques des énergies renouvelables".
Comme les opposants, il demande de "surseoir" à Hercule et d'initier un vrai débat sur l'avenir d'EDF, confronté au défi de sa modernisation alors que ses dettes l'étouffent.
"On ne peut pas se contenter du statu quo, on est face à l'urgence climatique, appelle Anne Debrégeas, ingénieur EDF et porte-parole SUD Energie.
"Quel que soit le choix qui sera pris sur l'énergie, il faut des investissements massifs et seul un outil public peut le faire de façon efficace et sans être trop coûteux. Mais ce gouvernement ne veut pas pousser l'investissement public et préfère faire la place au privé", regrette-t-elle.
cd/cel/ahe
France: Marine Le Pen devant la justice mercredi pour diffusion d'images d'exactions de l'EI #
La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen va devoir s'expliquer devant la justice pour des tweets datant de 2015: elle comparaît mercredi devant un tribunal correctionnel pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Ces soucis judiciaires interviennent à 15 mois de l'élection présidentielle en France, pour laquelle Marine Le Pen est candidate. Déjà finaliste face à Emmanuel Macron en 2017, elle figure en tête au coude-à-coude avec ce dernier selon certains sondages.
La présidente du Rassemblement national (RN) est jugée pour avoir diffusé des photos issues de la propagande de l'Etat islamique sur les réseaux sociaux le 16 décembre 2015.
Ce procès, qui a le "parfum de la persécution" pour Marine Le Pen, était initialement programmé en 2019 mais a été repoussé deux fois, à la demande de la défense puis en raison de la pandémie de Covid-19.
En réponse au journaliste français Jean-Jacques Bourdin, qu'elle accusait d'avoir "fait un parallèle" entre l'EI et le Front national (renommé depuis Rassemblement national) au cours d'une émission, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe jihadiste en y ajoutant les mots: "Daech, c'est ça!".
Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et le corps décapité du journaliste américain James Foley, la tête posée sur le dos.
Ces publications, quelques semaines après les attentats jihadistes de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015 (130 morts et des centaines de blessés), avaient immédiatement soulevé un tollé au sein de la gauche -- alors au gouvernement -- comme de la droite, et au-delà du monde politique.
L'eurodéputé français du RN Gilbert Collard, proche de Mme Le Pen, avait relayé le même jour la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos!"
Le parquet avait le jour même lancé deux procédures distinctes après un signalement de ces clichés par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve.
Après trois ans d'instruction, les deux responsables politiques sont poursuivis sur la base d'un article du Code pénal français punissant la diffusion de messages violents susceptibles d'être vus par un mineur: une infraction passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Après s'être vu retirer son immunité parlementaire, en tant qu'eurodéputée puis en tant que députée, Mme Le Pen avait été inculpée en mars 2018, deux mois après M. Collard.
En septembre 2018, elle s'était élevée contre une expertise psychiatrique ordonnée par l'instruction - un examen cependant prévu par la procédure pénale. Dénonçant une "méthode" utilisée "dans les régimes totalitaires", elle avait déclaré qu'elle ne s'y rendrait pas.
"Marine Le Pen n'a jamais eu l'intention, ni même la conscience, de mettre en péril quelque mineur que ce soit. Elle a répondu à une attaque, une provocation d'un journaliste", a déclaré à l'AFP son avocat, Me David Dassa-Le Deist, dénonçant une "discrimination à l'encontre d'un leader politique".
En 2019, la défense de Mme Le Pen avait dénoncé une tentative de "limiter sa liberté d'expression", assurant que le texte de loi invoqué par l'accusation n'avait été jusque-là appliqué que "pour protéger les mineurs de pervers".
"C'est un procès politique", a affirmé de son côté Me Jean-Marc Descoubes, conseil de Gilbert Collard. "Il faut se rappeler qu'à l'époque on était à un an de la présidentielle, le contexte était extrêmement tendu", a-t-il souligné.
bq-clw/pid/ybl
Un étudiant, qui a accusé un élu parisien de viol, retrouvé mort #
Un étudiant, qui avait accusé un élu PCF du Conseil de Paris de viol, a été retrouvé mort mardi dans sa chambre universitaire sur le campus de l'université Paris-Nanterre, a-t-on appris du parquet de Nanterre, confirmant une information du Parisien.
Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte, a précisé le parquet.
Aucun lien n'était établi mardi soir entre les accusations de viol et la mort de l'étudiant, retrouvé pendu dans sa chambre universitaire, selon les premiers éléments de l'enquête.
Contactée par l'AFP mardi dans la soirée, l'université Paris-Nanterre n'a pas répondu dans l'immédiat.
Le 21 janvier dernier, Guillaume T., âgé de 20 ans, sous le pseudo Prunille sur Twitter, avait accusé un élu de viol: "Après plus de deux ans, sans savoir mettre les mots sur ce qui m'est arrivé, je me rends compte que j'ai été violé par Maxime Cochard, conseiller de Paris et son compagnon [...] en octobre 2018 alors que je n'avais que 18 ans et étais particulièrement vulnérable".
"Je considère qu'ils ont profité de ma jeunesse, de ma naïveté, du fait qu'en raison de problèmes familiaux je n'avais pas vraiment d'endroit où dormir, de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec moi", avait-t-il écrit.
Maxime Cochard avait rapidement réagi dans un communiqué, également publié sur Twitter, dans lequel il dénonçait "une accusation totalement fausse".
Le Parti communiste lui avait demandé de se mettre en retrait de ses responsabilités au sein du PCF.
L'avocate de l'élu, Fanny Colin, avait confirmé que les faits de viol étaient "formellement contestés" par son client et qu'une démarche pour diffamation avait été engagée.
Quelques jours après cette accusation, des milliers de gays ont témoigné sous le hashtag "metoogay" des violences sexuelles qu'ils ont subies, dans la lignée des mouvements #Metoo.
ali/pga/swi
Affaire Duhamel: Frédéric Mion démissionne de Sciences Po Paris #
Il était sur la sellette depuis le déclenchement de l'affaire Duhamel début janvier: le directeur de Sciences Po Paris, Frédéric Mion, a présenté mardi soir sa démission, après une série de révélations qui ont accru la défiance à son encontre au sein de la prestigieuse institution.
Cette démission intervient alors que les étudiants de l'Institut d'études politiques (IEP) de la rue Saint-Guillaume (7e) ont reproché à leur directeur d'avoir nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel, président démissionnaire de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP) qui chapeaute Sciences Po. Le politologue est accusé par sa belle-fille Camille Kouchner d'avoir violé son frère jumeau quand il était adolescent.
Après avoir fait part de sa stupeur au moment de ces révélations, Frédéric Mion avait ensuite admis auprès du Monde avoir été alerté en 2018 par l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel, provoquant des appels à démission.
Il a ensuite expliqué avoir contacté un proche de M. Duhamel qui lui aurait certifié que les rumeurs étaient sans fondement.
Le ministère de l'Enseignement supérieur avait annoncé mi-janvier le lancement d'une inspection pour établir les "responsabilités" et d'"éventuelles failles" au sein de l'école sur cette affaire.
Si le rapport provisoire "confirme qu'aucun système de silence concerté ou de complaisance n'a existé au sein de notre établissement", il "pointe toutefois de ma part des erreurs de jugement dans le traitement des allégations dont j'avais eu communication en 2018, ainsi que des incohérences dans la manière dont je me suis exprimé sur le déroulement de cette affaire après qu'elle a éclaté", écrit Frédéric Mion dans un message adressé mardi soir à la communauté éducative et aux étudiants de Sciences Po.
De nouvelles révélations ont peut-être précipité sa décision.
En janvier, le préfet d'Ile-de-France Marc Guillaume avait aussi annoncé démissionner des fonctions occupées dans "des établissements" où il avait "travaillé avec Olivier Duhamel", dont Sciences Po, tout en assurant qu'il ignorait "totalement" les accusations d'inceste visant le constitutionnaliste.
Mardi, des articles de presse ont indiqué que M. Guillaume, interrogé en début de semaine dernière par les enquêteurs de la mission d'inspection, avait bien été alerté par Frédéric Mion d'accusations à l'encontre du politologue, ce que niait le directeur de Sciences Po.
Courant janvier, Frédéric Mion faisait comprendre à des journalistes qu'il prendrait la décision de démissionner seulement si le rapport d'enquête le mettait directement en cause.
Selon son entourage, il aurait initialement songé à partir dès que les accusations d'inceste sont sorties dans la presse, mais il en aurait été dissuadé par plusieurs membres de son équipe de direction, qui selon des éléments recueillis par l'AFP lui a alors soufflé: "impossible de laisser la maison sans directeur dans cette conjoncture-là".
S'il se sentait plutôt soutenu en interne, depuis le début de l'affaire des centaines d'étudiants, professeurs et salariés de Sciences-Po réclamaient sa démission, après ses différents "mensonges".
"Je ressens beaucoup de soulagement après six semaines de mobilisation et de découverte des dessous de l'affaire +Mion-Duhamel+", a réagi auprès de l'AFP Luka, un membre du collectif "Mion démission". "Sciences Po va pouvoir devenir un espace plus +safe+ pour la libération de la parole des victimes de violence sexuelle".
Cette démission intervient au moment où des messages d'étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs autres IEP de France se multiplient sous le mot-dièse #sciencesporcs.
Une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg.
A 51 ans, Frédéric Mion était directeur de Sciences-Po Paris depuis 2013. Il avait été reconduit en 2018 à la tête de l'institution pour un nouveau mandat de cinq ans.
Sorti major de l'École nationale d'administration (ENA), il est, comme son prédécesseur Richard Descoings, issu du Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative française.
Depuis son arrivée à la tête de l'IEP parisien, il avait engagé plusieurs réformes, dont une récemment du concours d'entrée visant à diversifier les profils des candidats.
ito/pga/swi
Enquête contre des magistrats du PNF: l'Inspection a remis son rapport à Matignon #
L'Inspection générale de la justice, saisie d'une enquête administrative contre trois magistrats du parquet national financier (PNF) ayant valu au garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti des accusations de conflit d'intérêts, a remis ses conclusions au Premier ministre, a indiqué mardi Matignon.
Après des semaines de polémique à l'automne, dans une affaire où il était soupçonné d'être juge et partie, Eric Dupond-Moretti avait annoncé qu'il laisserait Jean Castex décider des suites à donner à cette enquête administrative, lancée le 18 septembre à l'encontre de ces magistrats du parquet anticorruption, dont son ancienne cheffe Eliane Houlette.
Et le ministre de la Justice avait été officiellement écarté de cette enquête et de toutes les affaires en lien avec ses anciennes activités d'avocat, en vertu d'un décret de "déport" paru le 24 octobre au Journal officiel.
"Le Premier ministre recevra la mission d'inspection dans le cadre d'une réunion de restitution le 15 février prochain, pour échanger sur ses conclusions", a annoncé Matignon dans un communiqué.
Jean Castex "prendra dans les jours suivants sa décision sur les suites à donner, décision qu'il portera à la connaissance de chaque magistrat concerné, avant de la rendre publique", poursuit le communiqué.
L'enquête administrative avait été ouverte trois jours après la remise d'un rapport sur une enquête sujette à polémique du PNF, qui a épluché les relevés téléphoniques de plusieurs ténors du barreau, dont Eric Dupond-Moretti, pour tenter d'identifier la "taupe" ayant pu informer Nicolas Sarkozy et son avocat qu'ils étaient sur écoute, dans une affaire de corruption présumée.
Vilipendant alors des "méthodes de barbouzes", Eric Dupond-Moretti avait porté plainte, plainte retirée le soir de sa nomination comme garde des Sceaux.
Le rapport de l'IGJ, commandé par sa prédécesseure Nicole Belloubet, dédouane globalement le PNF mais relève des dysfonctionnements de procédure.
Eric Dupond-Moretti avait justifié sa décision d'ouvrir une enquête administrative, le ministère ayant estimé que les faits reprochés aux magistrats étaient "susceptibles d'être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté".
Cette enquête, et la publication des noms des trois magistrats mis en cause, a provoqué un tollé au sein de la magistrature et une fronde dans une centaine de juridictions pour dénoncer un "conflit d'intérêts".
Les tensions entre le garde des Sceaux et les syndicats de magistrats n'ont fait depuis que s'accentuer, jusqu'à une plainte déposée par ces derniers devant la Cour de justice de la République (CJR), seule instance habilitée à juger des ministres pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions.
La CJR a ouvert mi-janvier une information judiciaire pour "prise illégale d'intérêts" à l'encontre d'Eric Dupond-Moretti, qui a estimé n'avoir "rien à craindre".
jmt-asl-mdh/pga/swi
Crimes sexuels sur mineurs: le gouvernement veut agir "vite" pour changer la loi #
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
Cet avis de l'exécutif intervient au moment où le Parlement débat de plusieurs propositions de loi en ce sens.
C'est le "tournant" de la société sur ces questions qui "nous conduit à changer le droit", a souligné sur France 2 le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui avec son collègue chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, avait été missionné en janvier par Emmanuel Macron pour "élaborer des propositions" sur ces sujets.
"On est en train de fissurer cette espèce de chape de plomb, notamment idéologique, qui interdisait à la parole des victimes de se libérer", a relevé le garde des Sceaux.
En conséquence, le gouvernement est "favorable à ce que soit défini un nouveau crime, c'est-à-dire que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de 15 ans est un crime", a indiqué Adrien Taquet sur Europe 1.
Il s'agit d'assurer "une égalité de traitement de toutes les victimes mineures" et de supprimer la notion de "contrainte exercée par l'agresseur, qui constitue aujourd'hui un frein", a précisé son cabinet dans un communiqué.
Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle suppose que les juges démontrent l'absence de consentement à travers les notions de "violence, menace, contrainte ou surprise".
Le gouvernement souhaite toutefois introduire une exception au cas où les deux protagonistes ont une faible différence d'âge, car "le jeune homme de 17 ans et demi qui a une relation avec une jeune fille de 14 ans et demi ne peut pas devenir un criminel quand il a 18 ans et un jour", a expliqué le garde des Sceaux.
Il faudra également que "l'on puisse démontrer que l'auteur connaissait l'âge de la victime", a-t-il ajouté.
Le gouvernement souhaite par ailleurs faire adopter un nouveau mécanisme juridique, dit de "prescription glissante", afin de faire en sorte que toutes les victimes d'un même auteur puissent bénéficier d'un procès, ont indiqué les deux ministres.
Avec la loi actuelle, il arrive fréquemment que seule la dernière en date des victimes d'un même auteur puisse déposer en tant que partie civile à la barre d'un tribunal, tandis que "les autres sont là uniquement comme témoins", car les faits les concernant sont prescrits, ce qui n'est "pas supportable", selon M. Taquet.
Avec le nouveau dispositif juridique proposé, "au deuxième crime commis sur un mineur par un même auteur, le délai de prescription du premier est interrompu et tous les crimes pourront ainsi être jugés", a expliqué son cabinet.
Pour faire adopter ces dispositions, le gouvernement compte agir "très vite", en soutenant soit la proposition de loi récemment adoptée en première lecture au Sénat, soit une autre proposition similaire qui doit être débattue la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
Concernant la prescription, certaines associations de défense des enfants demandaient que la loi aille encore plus loin et que les crimes sexuels sur les mineurs deviennent imprescriptibles - ils sont actuellement prescrits 30 ans après la majorité de la victime.
Une telle suggestion est "à prendre avec de grandes précautions", a estimé M. Taquet, relevant que les associations étaient "divisées" sur ce point, et qu'"un certain nombre de victimes parlent une fois que la prescription est passée", car "c'est ça qui a un effet déclencheur chez elles".
Pour autant, même lorsque les faits sont prescrits, le garde des Sceaux a annoncé qu'il allait demander aux parquets d'ouvrir systématiquement une enquête lorsque des soupçons d'atteintes sexuelles sur mineurs sont portés à leur connaissance, et ce afin que "la victime puisse exprimer un certain nombre de choses".
L'exécutif n'a en revanche pas arrêté sa position quant à une possible pénalisation spécifique de l'inceste - un point, là aussi, que réclament certaines associations de défense des victimes, mais qui ne fait pas consensus.
jlo-ab/cel/bow
Fréjus: un septuagénaire mis en examen pour le meurtre de sa compagne #
Un septuagénaire, interpellé dimanche après avoir tué de plusieurs coups de couteau sa compagne de 43 ans devant leurs enfants, à Fréjus (Var), a été mis en examen et écroué mardi pour meurtre aggravé, a indiqué le parquet de Draguignan.
Les faits s'étaient produits dimanche en début d'après-midi, au domicile de ce couple de ressortissants portugais, nés tous les deux à Sao Tomé-et-Principe et non au Cap-Vert comme indiqué par erreur lors des premières constatations des enquêteurs.
La police, prévenue par des voisins, avait découvert la femme gisant au sol, tandis que le mari, âgé de 71 ans, avait tenté de s'enfuir avant d'être interpellé.
En garde à vue, le mis en cause a expliqué qu'une dispute avait éclaté entre eux et que ce n'est qu'en réplique à une agression de sa compagne qu'il lui avait porté des coups de couteau.
Les enfants, présents lors de la scène et âgés de 6 et 12 ans, ont été placés dans un foyer de l'aide sociale à l'enfance.
En août, le parquet de Draguignan avait classé sans suite une procédure dans laquelle l'auteur présumé des coups de couteau mortels de dimanche apparaissait plutôt comme une victime. Blessé à la tête, il avait refusé de porter plainte, expliquant s'être coupé avec du verre, alors que sa compagne était soupçonnée de lui avoir donné un coup de couteau.
Le 2 février, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé que 90 cas de meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint avaient été recensés en 2020 en France, soit un plus bas depuis la mise en place de statistiques sur ce type de faits il y a quinze ans.
En 2019, 146 femmes avaient été tuées, 25 de plus que l'année précédente.
vxm/ol/bow
Patrick Balkany mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" et "abus de biens sociaux" #
Patrick Balkany a été mis en examen mardi pour "abus de biens sociaux", "prise illégale d'intérêts" et "détournements de fonds publics" dans l'enquête sur des soupçons d'utilisation frauduleuse de locaux appartenant à la ville de Levallois (Hauts-de-Seine), a indiqué à l'AFP le parquet de Nanterre, confirmant une information de l'Obs.
Placé en garde à vue en janvier, l'ancien député-maire de Levallois-Perret, âgé de 72 ans, est visé dans une affaire de "détournement de biens d'un dépôt public". Entre 2008 et 2015, un local situé à Levallois-Perret et qui n'était pas censé être exploité, avait été loué à diverses sociétés. Plusieurs personnes de son entourage ont été mises en examen dans cette affaire.
Son ancien gendre Dan Oiknine avait été mis en examen en janvier et placé sous contrôle judiciaire pour recel, abus de biens sociaux et blanchiment aggravé, tandis que sa fille Vanessa avait été placée sous le statut de témoin assisté.
Cette mise en examen s'ajoutait déjà à celles de deux anciens dirigeants de la société Semarelp qui agissait pour le compte de la ville de Levallois, et qui fut un temps présidée par Patrick Balkany.
Les deux anciens dirigeants de cette société, qui avaient également été mis en examen, sont Jean-Marc Smadja, cousin d'Isabelle Balkany, et Jean-Pierre Aubry, qui lui a succédé et a dirigé la Semarelp de 2008 à 2014.
Jean-Pierre Aubry, ancien président du club de basket-ball de Levallois, est aussi l'ancien directeur de cabinet de Patrick Balkany, condamné en 2019 à trois ans de prison avec sursis pour blanchiment de fraude fiscale.
Entre 2008 et 2015, des locaux de la société Semarelp, n'étant pas censés être exploités, ont été loués à diverses sociétés, selon le parquet de Nanterre.
L'enquête a abouti le 20 novembre 2019 à une ouverture d'information judiciaire pour abus de biens sociaux, recel, faux et usage de faux, détournement de biens d'un dépôt public et blanchiment aggravé entre 2008 et 2017.
Vanessa Balkany a été entendue car des entreprises ayant bénéficié de ce local lui appartenaient. Elle a été placée sous statut de témoin assisté pour recel et blanchiment, un statut intermédiaire entre la mise en examen et le statut de témoin simple.
L'enquête avait été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Fin mai, Patrick et Isabelle Balkany ont été condamnés en appel respectivement à 5 et 4 ans de prison ferme pour blanchiment de fraude fiscale, sans incarcération immédiate du fait de leur état de santé. L'ancien maire s'était également vu infliger dix ans d'inéligibilité, avec exécution provisoire de cette peine complémentaire. Ils ont formé un pourvoi en cassation contre cette dernière condamnation.
Quelques mois avant, en mars, ils avaient été condamnés en appel à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale.
En première instance, l'ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) avait été condamné à quatre ans ferme, peine assortie d'un mandat de dépôt, et avait été immédiatement incarcéré à la prison de la Santé où il était resté cinq mois avant d'être libéré, le 12 février 2020, pour raison de santé.
Patrick Balkany a été élu pour la première fois à Levallois en 1983. Avec son épouse Isabelle, ils ont fait de cette commune de l'ancienne banlieue rouge tenue par les communistes une ville résidentielle aisée où les friches industrielles ont laissé la place aux résidences de standing.
ali/pga/swi
Affaire Duhamel: le directeur de Sciences Po Frédéric Mion démissionne #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a présenté mardi soir sa démission dans une lettre adressée à la communauté éducative et aux étudiants, dans la foulée de l'affaire Duhamel qui a donné lieu au lancement d'une inspection pour établir les "responsabilités" et d'"éventuelles failles" au sein de la prestigieuse école.
Cette démission intervient alors que les étudiants de Sciences Po ont reproché à leur directeur d'avoir nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel, président démissionnaire de la Fondation nationale des Sciences politique qui chapeaute l'école
Celui-ci est accusé par sa belle-fille, Camille Kouchner, d'avoir violé son frère jumeau quand il était adolescent.
Le ministère de l'Enseignement supérieur avait annoncé mi-janvier le lancement d'une inspection pour établir les "responsabilités" et d'"éventuelles failles" au sein de l'école sur l'affaire.
Si le rapport provisoire "confirme qu'aucun système de silence concerté ou de complaisance n'a existé au sein de notre établissement", il "pointe toutefois de ma part des erreurs de jugement dans le traitement des allégations dont j'avais eu communication en 2018, ainsi que des incohérences dans la manière dont je me suis exprimé sur le déroulement de cette affaire après qu'elle a éclaté", écrit Frédéric Mion dans son message.
"Notre maison traverse, depuis la révélation des graves accusations portées contre Olivier Duhamel, une période très douloureuse", poursuit-il. "Depuis ce jour, toutes mes décisions ont été guidées par la volonté de préserver notre établissement, ses salariés, ses enseignants, ses chercheurs et sa communauté étudiante de cette affaire à laquelle ils n'avaient aucune part".
Au moment des révélations, Frédéric Mion avait fait part de sa stupeur avant d'admettre, auprès du quotidien Le Monde, avoir été alerté en 2018 par l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel, provoquant de premiers appels à démission.
Il a ensuite expliqué avoir contacté un proche d'Olivier Duhamel qui lui aurait certifié que les rumeurs étaient sans fondement.
Mardi, des articles de presse ont fait état de nouvelles révélations dans cette affaire: le préfet d'Ile-de-France Marc Guillaume, qui avait démissionné mi-janvier des fonctions occupées dans "des établissements" où il avait "travaillé avec Olivier Duhamel", dont Sciences Po, aurait bien été alerté des accusations d'inceste à l'encontre d'Olivier Duhamel par Frédéric Mion, ce que celui-ci niait jusqu'alors.
ito/pga/swi
Crimes sexuels sur mineurs: le gouvernement veut agir "vite" pour changer la loi #
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à ce que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans constitue désormais automatiquement un crime, sans qu'il soit possible d'interroger le consentement de la victime.
Cet avis du gouvernement intervient au moment où le Parlement débat de plusieurs propositions de loi en ce sens.
"Après avoir consulté, nous sommes favorables à ce que soit défini un nouveau crime, c'est-à-dire que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de 15 ans est un crime", a déclaré sur Europe 1 le secrétaire d'Etat à l'Enfance et aux Familles, Adrien Taquet.
Il s'agit d'assurer "une égalité de traitement de toutes les victimes mineures" et de supprimer la notion de "contrainte exercée par l'agresseur, qui constitue aujourd'hui un frein", a indiqué son cabinet dans un communiqué.
Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle suppose que les juges démontrent l'absence de consentement à travers les notions de "violence, menace, contrainte ou surprise".
M. Taquet et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avaient été missionnés il y a deux semaines par Emmanuel Macron pour "élaborer des propositions" dans un contexte de libération de la parole, notamment au sujet de l'inceste.
Avec ce nouveau crime, "c'est l'âge de la victime qui sera la première chose qu'on interrogera, et non pas de savoir si la victime était consentante ou pas", a souligné le secrétaire d'Etat.
Le gouvernement souhaite toutefois introduire une exception au cas où les deux protagonistes ont moins de cinq ans de différence d'âge, afin de "ne pas criminaliser une relation adolescente consentie qui se poursuit après la majorité du plus âgé".
Par ailleurs, le gouvernement souhaite faire adopter un nouveau mécanisme juridique, dit de "prescription glissante", afin de faire en sorte que toutes les victimes d'un même auteur puissent bénéficier d'un procès, a indiqué M. Taquet.
Avec la loi actuelle, il arrive fréquemment que seule la dernière en date des victimes d'un même auteur puisse déposer en tant que partie civile à la barre d'un tribunal, tandis que "les autres sont là uniquement comme témoins", car les faits les concernant sont prescrits, ce qui n'est "pas supportable", selon le secrétaire d'Etat.
Avec le nouveau dispositif juridique proposé, "au deuxième crime commis sur un mineur par un même auteur, le délai de prescription du premier est interrompu et tous les crimes pourront ainsi être jugés", a expliqué son cabinet.
Pour faire adopter ces dispositions, "nous allons aller très vite", a assuré M. Taquet, soulignant que le gouvernement soutiendrait soit la proposition de loi récemment adoptée en première lecture au Sénat, soit une autre proposition similaire qui doit être débattue la semaine prochaine à l'Assemblée nationale.
Concernant la prescription, certaines associations de défense des enfants demandaient que la loi aille encore plus loin et que les crimes sexuels sur les mineurs deviennent imprescriptibles - ils sont actuellement prescrits 30 ans après la majorité de la victime.
Une telle suggestion est "à prendre avec de grandes précautions", a estimé M. Taquet, relevant que les associations étaient "divisées" sur ce point, et qu'"un certain nombre de victimes parlent une fois que la prescription est passée", car "c'est ça qui a un effet déclencheur chez elles".
Par ailleurs, le gouvernement n'a pas arrêté sa position quant à une possible pénalisation spécifique de l'inceste - un point, là aussi, que réclament certaines associations de défense des victimes.
"D'ores et déjà aujourd'hui le Code pénal nomme l'inceste, et nous réfléchissons à des solutions juridiques pour mieux le réprimer", a dit M. Taquet, soulignant que sur cette question également, les positions divergeaient.
Certaines associations "souhaiteraient effectivement que ce soit une infraction spécifique, d'autres estiment qu'on doit continuer à parler de viol, qu'il faut nommer les choses, qu'un viol c'est un viol", a-t-il souligné.
jlo-ab/cel/swi
Affaire Duhamel: le directeur de Sciences Po Frédéric Mion démissionne #
Le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a présenté mardi soir sa démission dans une lettre adressée à la communauté éducative et aux étudiants, dans la foulée de l'affaire Duhamel qui a donné lieu au lancement d'une inspection pour établir les "responsabilités" et d'"éventuelles failles" au sein de l'école.
Cette démission intervient alors que les étudiants de la prestigieuse école ont reproché à leur directeur d'avoir nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel, président démissionnaire de la Fondation nationale des Sciences politique qui chapeaute Sciences Po. Olivier Duhamel est accusé par sa belle-fille Camille Kouchner d'avoir violé son frère jumeau quand il était adolescent.
ito/pga/swi
Dénonciations de violences sexuelles dans les IEP, enquête pour viol à Toulouse #
Les prestigieux Instituts d'études politiques (IEP) ont été touchés mardi par de nombreux témoignages d'étudiantes faisant état de violences sexuelles: une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à la justice à Strasbourg.
Ces étudiantes se disant victimes ou témoins de violences sexuelles, y compris de viols, ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #sciencesporcs qui s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, une affaire qui a favorisé la libération de la parole.
A ce jour, la seule enquête préliminaire pour viol est instruite à Toulouse après le dépôt d'une plainte le 6 février.
"À ce stade, il est prématuré d'avancer que d'autres faits similaires en lien avec cette affaire auraient pu être portés à la connaissance des enquêteurs, qui vont s'attacher sans délai à finaliser leurs investigations", a précisé à l'AFP le procureur Dominique Alzeari.
Olivier Brossard, directeur de l'IEP de Toulouse, a donné mardi des détails: "Les faits remontent à septembre 2018, dans le contexte d'une soirée +d'intégration+, censée être festive et bienveillante où les nouvelles générations sont prises en charge par les plus anciennes".
"Je ne connais pas le lieu, mais ce n'était pas dans les bâtiments de l'IEP à ma connaissance", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Dans un premier temps la jeune femme de 20 ans a souhaité rester anonyme. Fin décembre, la victime est venue voir le responsable de Sciences Po Toulouse et a donné son identité. Elle a alors été prise en charge et "nous l'avons incitée à nous donner le nom de l'agresseur et un témoignage écrit".
Mais "ce n'est que hier (lundi) que j'ai appris l'identité de l'agresseur présumé. Des mesures de protection, l'interdiction d'accès au bâtiment, ont été déclenchées" dans la foulée.
Selon lui, "aucune autre dénonciation, concernant des victimes ou des agresseurs présumés, ne nous a été signalée à ce jour".
Le directeur a toutefois indiqué "avoir de sérieuses préoccupations autour des CRIT (rendez-vous sportifs annuels des différents IEP). Il y a déjà eu des débordements -chants avec des propos inadmissibles, beaucoup d'alcoolisation..."
"L'IEP n'en est pas l'organisateur, on subventionne seulement les associations qui les organisent et cette année j'ai décidé que l'IEP de Toulouse ne le subventionnerait pas", a ajouté M. Brossard.
A Grenoble, le procureur Eric Vaillant a pour sa part indiqué avoir reçu "deux signalements d'agression sexuelle par la direction de Sciences Po Grenoble les 25 janvier et 8 février". Des enquêtes ont été immédiatement ouvertes.
"Nous ne nions pas ces agissements, mais bien souvent nous ne les connaissons pas", a de son côté souligné Jean Philippe Heurtin, directeur de l'IEP de Strasbourg.
Depuis la rentrée, deux cas ont été portés à sa connaissance. Dans le premier, après enquête interne "il s'est avéré qu'il n'y avait pas matière à une qualification de violences sexistes ou sexuelles. Le deuxième cas a occasionné un signalement au procureur pour des faits qui pourraient s'apparenter à un crime", a-t-il ajouté.
A la suite de la publication de nombreux témoignages dans un groupe Facebook, la direction de l'IEP Bordeaux a "salué le courage" de celles et ceux qui ont témoigné mais relevé qu'une "cellule de veille et d'écoute" mise en place courant 2018 avait reçu sur cette période 20 signalements de tous ordres dont quatre pour violences sexistes et sexuelles.
Sur ces 4 cas, un seul a eu lieu dans le cadre même de Sciences Po: un cas de harcèlement par sexto. L'auteur, qui ne faisait pas partie du personnel permanent de l'IEP, a été licencié par son employeur.
Plusieurs responsables politiques ont apporté leur soutien à cette vague de dénonciations sur les réseaux sociaux. La ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a invité les victimes à "signaler ces crimes" sur la plateforme du gouvernement contre les violences sexistes et sexuelles (arretonslesviolences.gouv.fr).
bur-cpy/mer/sp
Corse: un suspect dans une enquête pour assassinat tué par un "tir de riposte" de la police #
Un homme soupçonné dans une enquête sur un assassinat commis en juin 2020 à Ajaccio a été tué mardi lors de son arrestation à son domicile au col Saint-Georges (Corse-du-Sud), par un "tir de riposte" de la police selon la procureure d'Ajaccio à l'AFP.
La Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire d'Ajaccio est intervenue au petit matin, à 06H00, pour interpeller François-Xavier Salini-Ricci, 39 ans, à son domicile, dans le cadre d'une enquête de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli le 18 juin à Ajaccio, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.
"La police judiciaire et la BRI se sont présentées au domicile de cette personne, BRI en tête, en colonne, derrière le bouclier pare-balles. Ils sont entrés et immédiatement la personne a fait feu sur la BRI", a déclaré à l'AFP Carine Greff, procureure de la République d'Ajaccio.
"La déflagration a projeté le bouclier au sol et il y a eu, du coup, un tir de riposte de la BRI (...) qui a grièvement blessé au flanc la personne. Elle est décédée dans le quart d'heure qui a suivi", a-t-elle ajouté.
Deux policiers ont été "blessés par le blast de l'arme à feu de gros calibre qui a projeté le bouclier sur eux", a-t-elle également indiqué.
Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherche de la gendarmerie pour déterminer "les circonstances du décès" de M. Salini-Ricci ainsi que "les circonstances de la tentative d'homicide" de celui-ci sur les policiers venus l'interpeller, a indiqué Carine Greff.
"Il semble que l'on soit devant une bavure d'une gravité extrême", a rétorqué l'avocat de la victime, Me Stéphane Recchi, auprès de l'AFP, assurant que son client n'était pas recherché et qu'il se serait présenté sans difficulté à une convocation de la justice.
L'avocat, qui représente désormais la famille de M. Salini-Ricci, réclame l'ouverture d'une information judiciaire et la saisie d'un juge d'instruction. Il a rappelé que son client, qui vivait avec sa femme et sa petite fille de quelques mois, s'était porté partie civile dans l'enquête sur la tentative d'assassinat dont il avait été victime le 7 juin en périphérie d'Ajaccio.
François-Xavier Salini-Ricci avait été blessé par un tireur casqué qui avait fait feu sur la terrasse de la brasserie l'Aktuel, en périphérie d'Ajaccio. Ces tirs avaient tué Jacques Baranovsky, inconnu des services de police et de justice. Selon une source proche de l'enquête, M. Salini-Ricci était bien la cible du tireur.
"Théoriquement, quand la police vient vous chercher, ce n'est pas pour vous tuer. Il a dû être surpris par ces hommes cagoulés qui se sont introduits chez lui et penser qu'il avait affaire à des délinquants qui venaient achever leur première mission qui avait avorté", a indiqué Me Recchi.
M. Salini-Ricci était soupçonné d'être impliqué dans une riposte à cette attaque du 7 juin, riposte qui s'était soldée, onze jours plus tard, par la mort d'Alexandre Giacopelli, 28 ans, à la terrasse d'un snack du centre-ville d'Ajaccio, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
En 2017, M. Salini-Ricci avait été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis dans une affaire de racket dans laquelle Alexandre Giacopelli avait également été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis.
Dans l'enquête sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli, quatre personnes ont déjà été mises en examen, dont deux liées aux tirs mortels sur la brasserie l'Aktuel.
mc/ol/pb
Patrick Balkany mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" et "abus de biens sociaux" (parquet) #
Patrick Balkany a été mis en examen mardi pour "abus de biens sociaux", "prise illégale d'intérêts" et "détournements de fonds publics" dans l'enquête sur des soupçons d'utilisation frauduleuse de locaux appartenant à la ville de Levallois (Hauts-de-Seine), a indiqué à l'AFP le parquet de Nanterre, confirmant une information de l'Obs.
Placé en garde à vue en janvier, l'ancien député-maire de Levallois-Perret est visé dans une affaire de "détournement de biens d'un dépôt public". Entre 2008 et 2015, un local situé à Levallois-Perret et qui n'était pas censé être exploité, avait été loué à diverses sociétés. Plusieurs personnes de son entourage ont été mises en examen dans cette affaire.
ali/pga/swi
Procès de trois jihadistes présumés en France: le "routard" de l'Etat islamique #
"Je n'ai rien à voir avec tout ça"... Le Marocain Hicham El-Hanafi, jugé avec deux autres co-accusés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour un projet d'attentat en France en 2016, a nié tout en bloc mardi alors que son parcours dessine le profil d'un organisateur des activités de l'Etat islamique.
"Sur ce que je n'ai pas fait, je ne peux pas avoir d'explications", se défend l'accusé, les cheveux bruns coupés courts et l'allure sportive. Tandis que le président de la cour détaille son parcours qui le rapproche d'un "routard" du jihad, déjà aguerri alors qu'il n'a que 30 ans, Hicham El-Hanafi, dont les propos en arabe passent par un traducteur, ne voit que l'oeuvre du "hasard".
C'est le "hasard" qui a fait qu'on le photographie dans la forêt de Montmorency en région parisienne, le 14 novembre 2016, à 200 m de l'endroit où la Direction générale de la sécurité intérieur (DGSI), à l'occasion d'une opération de cyberinfiltration de l'Etat islamique (EI), avait caché des armes. Encore le "hasard" si un bon samaritain, qu'il appelle "Momo", lui a conseillé d'aller à Marseille (sud) pour trouver du boulot et lui a laissé ses coordonnées sur la messagerie Telegram.
Le CV de l'accusé est impressionnant. Originaire de Fès, ce Marocain est un grand voyageur. Après un bref passage en Syrie en 2014, le temps de recevoir un entraînement militaire, selon le parquet national anti-terroriste (PNAT), Hicham El-Hanafi joue le globe-trotter.
On trouve sa trace dans 24 pays, en Europe, en Afrique mais aussi au Brésil où, en juin 2016, il passe quinze jours "de vacances" à Rio, deux mois avant les Jeux olympiques, une cible potentielle de l'EI.
Dans une photo retrouvée sur son téléphone, on le voit poser devant la tour Eiffel l'index levé vers le ciel. "Pourquoi?" interroge le président. "J'aime prendre cette pose", répond simplement l'accusé. L'index levé vers le ciel est un des signes d'allégeance à l'EI.
Pour voyager, il utilise des faux papiers, ouvre des comptes sous des noms d'emprunt pour bénéficier de prêts bancaires. L'accusé concède avoir commis de multiples escroqueries.
Mais, à l'opposé de l'escroc habituel, ce n'est pas par appât du gain ou goût du luxe qu'il agissait ainsi. Pour l'accusation, l'argent était destiné à financer des cellules dormantes de l'EI en Europe.
Que venait-il faire en France en novembre 2016? Benjamin Chambre, l'avocat général, n'a aucun doute: à Montmorency, Hicham El-Hanoufi cherchait les armes cachées par la DGSI. "Je cherchais un endroit où dormir mais j'ai eu peur des bêtes sauvages", explique l'accusé. "Dormir à la belle étoile en novembre?", feint de s'étonner M. Chambre.
Bredouille, Hicham El-Hanafi se rend à Trappes, à l'ouest de Paris. "Pour quoi faire?", s'étonne l'avocat général. "Pour trouver un logement et du boulot", raconte l'accusé. En fait, Hicham El-Hanafi est venu récupérer 4.100 euros auprès de sympathisants de l'EI.
Cet argent devait servir à acheter des armes puisque celles qui étaient cachées à Montmorency n'avaient pas été découvertes, dit l'accusation.
Le lendemain de l'expédition à Trappes, El-Hanafi prend le TGV pour Marseille... sur les conseils de "Momo".
En fait, affirme l'accusation, ce "Momo" serait en réalité son commanditaire basé en Syrie.
Hasard encore une fois mais du côté de la police cette fois. Un cyberpatrouilleur de la DGSI surnommé "Franck" est justement en contact avec "Momo", un "émir" de l'EI connu sous l'alias "JMAJFTZS". Ignorant que "Franck" est un policier infiltré, "Momo/JMA..." lui demande de trouver un hébergement à Marseille pour un jihadiste prêt à passer à l'action.
Le cyberpatrouilleur s'empresse de donner le numéro d'un contact à Marseille, en réalité un autre policier infiltré, à charge pour "Momo/JMA..." de le communiquer à l'inconnu en route pour Marseille.
Sauf qu'Hicham El-Hanafi recopie mal le numéro de téléphone communiqué par son commanditaire. Il ne parvient pas à joindre le faux marchand de sommeil et vrai policier et trouve refuge chez un Afghan.
Fin de l'histoire et chou blanc pour la police? Non car dans la soirée "Momo/JMA..." contacte de nouveau Hicham El-Hanafi. "Éloigne-toi de cet Afghan, recommande l'"émir", on ne sait pas à qui on a affaire"... Obéissant, Hicham contacte sans le savoir la police qui n'aura plus qu'à le cueillir.
aje/pga/sp/cls
Saisie record de cocaïne: les enquêteurs face à la sophistication des réseaux criminels #
Au procès du cargo bourré de cocaïne "Carib Palm", les enquêteurs, dépendants de la bonne volonté des pays étrangers, ont raconté mardi comment ils ont tenté de remonter la filière, malgré "l'ingénierie juridique" du réseau criminel aux "capacités financières illimitées".
Qui a investi 75 millions d'euros pour faire importer en Europe les 2,3 tonnes de cocaïne ? Qui étaient les différents clients ? Pourquoi l'un des principaux accusés a-t-il été arrêté en Colombie puis libéré trois heures plus tard ? Autant de questions auxquelles les enquêteurs français n'ont pas pu répondre, devant la cour d'assises spéciale du Nord.
"C'est un exemple de ce qu'est le trafic international de cocaïne, avec derrière des organisations criminelles aux capacités financières illimitées, une logistique conséquente et l'ingénierie juridique nécessaire", a résumé le commissaire de police Guillaume Barbagli.
Mi-décembre 2015, il supervisait les interrogatoires des douze marins arrêtés sur le "Carib Palm", arraisonné dans les eaux du Pas-de-Calais.
Ce n'est qu'après 12 heures de recherches qu'un agent des douanes a découvert la drogue, intrigué par la peinture fraiche d'une cloison métallique en salle des machines, qui détonait "avec le reste du navire", en "très mauvais état". Derrière: un puits naturel objet de "travaux de soudure conséquents", dissimulés sous de la mousse. Le chien n'avait rien senti.
En exploitant notamment sources publiques sur internet, téléphones des suspects, système de géolocalisation du navire, photos facebook, quelques recoupements avec des services étrangers, les enquêteurs de la police judiciaire de Lille réussissent à reconstituer le trajet du navire. Et arrivent tant bien que mal à détricoter une partie de l'organisation criminelle.
"On a beau avoir identifié ces personnes, on n'a pas été en capacité de les interpeller, on a essayé de faire de la coopération. Malheureusement, toutes les personnes ne sont pas là", a reconnu Lilian Bresson, qui a dirigé les investigations le temps de l'instruction de la JIRS de Lille, alors que six accusés sont sous mandat d'arrêt.
S'ils retrouvent le nom du bateau de pêche qui devait réceptionner la drogue dans l'archipel de la Frise, les enquêteurs n'obtiennent que "peu" d'informations des autorités néerlandaises.
De ce qu'ils découvrent dans les affaires du capitaine, suggérant qu'il devait y avoir 128 ballots de drogue et non 80, la PJ s'interroge: y-a-t-il eu un autre transbordement dans l'Atlantique? Mystère.
Par la DEA américaine, ils apprendront que le principal accusé jugé en son absence et soupçonné d'avoir acheté le rafiot et organisé la traversée, est interdit de territoire américain. Mais sans savoir pourquoi. C'est lui qui a payé des appartements luxueux à une partie de l'équipage au Shakey Hotel à Saint-Domingue, avant que le bateau "fantôme" ne quitte l'île, pour la Colombie.
En Ukraine, ils entendront l'un des entremetteurs qui a démarché des marins ukrainiens à la recherche d'emploi. Mais il gardera le silence, et ne sera jamais extradé.
Quant au broker panaméen, qui affichait publiquement des photos compromettantes sur facebook, il a été arrêté à l'aéroport de Carthagène à la suite d'une notice rouge d'Interpol. Mais trois heures après, il prenait un avion en sens inverse pour retourner au Panama.
"Ca démontre qu'ils ont moyens financiers mais aussi de moyens qui leur permettent d'avoir des relations qui permettent" aux principaux accusés "de vaquer à leurs occupations et de voyager", a déclaré l'enquêteur, se gardant de prononcer le mot "corruption".
De leurs déplacements en Moldavie et Géorgie, les enquêteurs n'apprennent pas grand chose. Les Turcs, eux, n'ont jamais répondu. Après un contact téléphonique, les Iles Marshall, où était domiciliée la société écran, n'ont plus répondu.
"Il y a un système de sociétés très opaques", a souligné l'avocat général Antoine Berthelot, "un système de poupée russe des sociétés".
Jusqu'en février 2020, il s'agissait de la plus grosse saisie de cocaïne en France métropolitaine.
jpa/rl/pb
Le gouvernement veut un "nouveau crime" pour pénaliser toute pénétration sexuelle sur mineur de 15 ans #
Le gouvernement s'est dit mardi "favorable" à la définition d'un "nouveau crime" qui pénaliserait "toute pénétration sexuelle" commise par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans, alors que plusieurs propositions de loi sont sur la table pour mieux punir les violences sexuelles sur les plus jeunes.
"Après avoir consulté, nous sommes favorables à ce que soit défini un nouveau crime, c'est-à-dire que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de 15 ans est un crime, sans qu'il ne soit plus question de consentement", a déclaré sur Europe 1 le secrétaire d'Etat à l'Enfance et aux Familles, Adrien Taquet.
M. Taquet et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avaient été missionnés il y a deux semaines par Emmanuel Macron pour "élaborer des propositions" dans un contexte de la libération de la parole, notamment au sujet de l'inceste.
Selon un communiqué du gouvernement, ce "nouveau crime" permettrait "d'assurer une égalité de traitement de toutes les victimes mineures et de supprimer la notion de contrainte exercée par l'agresseur qui constitue aujourd'hui un frein".
Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle suppose que les juges démontrent l'absence de consentement à travers les notions de "violence, menace, contrainte ou surprise".
Pour "éviter de criminaliser une relation adolescente consentie qui se poursuit après la majorité du plus âgé", le gouvernement souhaite toutefois introduire "un écart d'âge de 5 ans", est-il précisé dans le communiqué.
Plusieurs propositions de loi sur ces sujets sont sur la table. Le Sénat a adopté à l'unanimité le 21 janvier, en première lecture, une proposition de loi de la centriste Annick Billon visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de 13 ans, un seuil d'âge jugé insuffisant par les associations de protection de l'enfance.
Une proposition de loi de la députée socialiste du Val-de-Marne Isabelle Santiago, visant à réprimer spécifiquement l'inceste, sera elle au menu de l'Assemblée nationale le 18 février.
"Tout est ouvert, ce que je peux vous dire c'est que nous allons aller très vite désormais", a ajouté M. Taquet.
ab-jlo/cel/sp
Procès de trois jihadistes présumés: pleins feux sur un "routard" de l'Etat islamique #
"Je n'ai rien à voir avec tout ça"... Le Marocain Hicham El-Hanafi, jugé avec deux autres co-accusés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour un projet d'attentat en France en 2016, a nié tout en bloc mardi alors que son parcours dessine le profil d'un organisateur des activités de l'Etat islamique.
"Sur ce que je n'ai pas fait, je ne peux pas avoir d'explications", se défend l'accusé, les cheveux bruns coupés courts et l'allure sportive. Tandis que le président de la cour détaille son parcours qui le rapproche d'un "routard" du jihad, déjà aguerri alors qu'il n'a que 30 ans, Hicham El-Hanafi, dont les propos en arabe passent par un traducteur, ne voit que l'oeuvre du "hasard".
C'est le "hasard" qui a fait qu'on le photographie dans la forêt de Montmorency (Val-d'Oise), le 14 novembre 2016, à 200 m de l'endroit où la DGSI, à l'occasion d'une opération de cyberinfiltration de l'Etat islamique (EI), avait caché des armes. Encore le "hasard" si un bon samaritain, qu'il appelle "Momo", lui a conseillé d'aller à Marseille pour trouver du boulot et lui a laissé ses coordonnées sur la messagerie Telegram.
Le CV de l'accusé est impressionnant. Originaire de Fès, ce Marocain est un grand voyageur. Après un bref passage en Syrie en 2014, le temps de recevoir un entraînement militaire, selon le parquet national anti-terroriste (PNAT), Hicham El-Hanafi joue le globe-trotter.
On trouve sa trace dans 24 pays, en Europe, en Afrique mais aussi au Brésil où, en juin 2016, il passe quinze jours "de vacances" à Rio, deux mois avant les Jeux olympiques, une cible potentielle de l'EI.
Dans une photo retrouvée sur son téléphone, on le voit poser devant la tour Eiffel l'index levé vers le ciel. "Pourquoi?" interroge le président. "J'aime prendre cette pose", répond simplement l'accusé. L'index levé vers le ciel est un des signes d'allégeance à l'EI.
Pour voyager, il utilise des faux papiers, ouvre des comptes sous des noms d'emprunt pour bénéficier de prêts bancaires. L'accusé concède avoir commis de multiples escroqueries.
Mais, à l'opposé de l'escroc habituel, ce n'est pas par appât du gain ou goût du luxe qu'il agissait ainsi. Pour l'accusation, l'argent était destiné à financer des cellules dormantes de l'EI en Europe.
Que venait-il faire en France en novembre 2016? Benjamin Chambre, l'avocat général, n'a aucun doute: à Montmorency, Hicham El-Hanoufi cherchait les armes cachées par la DGSI. "Je cherchais un endroit où dormir mais j'ai eu peur des bêtes sauvages", explique l'accusé. "Dormir à la belle étoile en novembre?", feint de s'étonner M. Chambre.
Bredouille, Hicham El-Hanafi se rend à Trappes (Yvelines). "Pour quoi faire?", s'étonne l'avocat général. "Pour trouver un logement et du boulot", raconte l'accusé. En fait, Hicham El-Hanafi est venu récupérer 4.100 euros auprès de sympathisants de l'EI.
Cet argent devait servir à acheter des armes puisque celles qui étaient cachées à Montmorency n'avaient pas été découvertes, dit l'accusation.
Le lendemain de l'expédition à Trappes, El-Hanafi prend le TGV pour Marseille... sur les conseils de "Momo".
En fait, affirme l'accusation, ce "Momo" serait en réalité son commanditaire basé en Syrie.
Hasard encore une fois mais du côté de la police cette fois. Un cyberpatrouilleur de la DGSI surnommé "Franck" est justement en contact avec "Momo", un "émir" de l'EI connu sous l'alias "JMAJFTZS". Ignorant que "Franck" est un policier infiltré, "Momo/JMA..." lui demande de trouver un hébergement à Marseille pour un jihadiste prêt à passer à l'action.
Le cyberpatrouilleur s'empresse de donner le numéro d'un contact à Marseille, en réalité un autre policier infiltré, à charge pour "Momo/JMA..." de le communiquer à l'inconnu en route pour Marseille.
Sauf qu'Hicham El-Hanafi recopie mal le numéro de téléphone communiqué par son commanditaire. Il ne parvient pas à joindre le faux marchand de sommeil et vrai policier et trouve refuge chez un Afghan.
Fin de l'histoire et chou blanc pour la police? Non car dans la soirée "Momo/JMA..." contacte de nouveau Hicham El-Hanafi. "Éloigne-toi de cet Afghan, recommande l'"émir", on ne sait pas à qui on a affaire"... Obéissant, Hicham contacte sans le savoir la police qui n'aura plus qu'à le cueillir.
aje/pga/sp
Le producteur français Gérard Louvin et son mari visés par une enquête pour "viols sur mineurs" #
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision français Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris.
Deux autres plaintes émanant de deux autres personnes le 28 janvier, dénonçant respectivement des faits de viol sur mineur de 15 ans et d'agression sexuelle, ont été depuis jointes à l'enquête initiale, également ouverte pour "corruption de mineurs", selon cette source.
Olivier A. a par ailleurs déposé le 3 février un complément de plainte dénonçant des faits d'agression sexuelle, également joint à la procédure.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.
L'information avait été révélée par le quotidien Le Monde, quelque temps après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
Selon l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, les révélations sur le couple Louvin ont encouragé d'autres personnes à saisir la justice.
Quatre nouvelles plaintes ont ainsi été déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple, a-t-il affirmé mardi matin à l'AFP, confirmant une information du Monde.
D'autres plaintes seraient à venir.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de "viols", a indiqué son avocat Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a toutefois reconnu l'avocat.
En réaction aux nouvelles accusations dont ils font l'objet, MM. Louvin et Moyne ont annoncé mardi une "plainte pour le chantage dont ils sont victimes" auprès du parquet de Paris.
Selon leurs avocats Christophe Ayela et Céline Bekerman, "ils démentent fermement les accusations opportunistes" et "déplorent un imbroglio confus sous couvert d'anonymat, où sont entremêlés des contre-vérités, des poncifs sur le show business et des relents homophobes qui n'échapperont à personne".
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
Le couple avait déjà fait l'objet d'investigations judiciaires qui, selon Le Monde, faisaient suite "à un signalement concernant (leur) fils adoptif".
Deux enquêtes avaient été closes sans poursuites en 2015 et 2016, la première sur un signalement concernant leur fils adoptif, la seconde, pour cause de prescription, sur les faits, déjà dénoncés à l'époque, concernant Olivier A.
edy-gd/pga/sp/cls
Le gouvernement veut un "nouveau crime" pour pénaliser toute pénétration sexuelle sur mineur de 15 ans #
Le gouvernement a plaidé mardi pour que soit défini un "nouveau crime" qui pénaliserait "toute pénétration sexuelle" sur un mineur de moins de 15 ans, alors que plusieurs propositions de loi sont sur la table pour mieux punir les violences sexuelles commises sur les plus jeunes.
"Après avoir consulté, nous sommes favorable à ce que soit défini un nouveau crime, c'est-à-dire que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un mineur de 15 ans serait un crime, sans qu'il ne soit plus question de consentement", a déclaré sur Europe 1 le secrétaire d'Etat à l'Enfance et aux Familles, Adrien Taquet, missionné il y a deux semaines par Emmanuel Macron après la libération de la parole au sujet de l'inceste.
ab-jlo/cel/swi
Le producteur Gérard Louvin et son mari visés depuis fin janvier par une enquête pour "viols sur mineurs" #
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris.
Deux autres plaintes émanant de deux autres personnes le 28 janvier, dénonçant respectivement des faits de viol sur mineur de 15 ans et d'agression sexuelle, ont été depuis jointes à l'enquête initiale, également ouverte pour "corruption de mineurs", selon cette source.
Olivier A. a par ailleurs déposé le 3 février un complément de plainte dénonçant des faits d'agression sexuelle, également joint à la procédure.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.
L'information avait été révélée par le quotidien Le Monde, quelque temps après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
Selon l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, les révélations sur le couple Louvin ont encouragé d'autres personnes à saisir la justice.
Quatre nouvelles plaintes ont ainsi été déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple, a-t-il affirmé mardi matin à l'AFP, confirmant une information du Monde.
D'autres plaintes seraient à venir.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de "viols", a indiqué son avocat Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a toutefois reconnu l'avocat.
En réaction aux nouvelles accusations dont ils font l'objet, MM. Louvin et Moyne ont annoncé mardi une "plainte pour le chantage dont ils sont victimes" auprès du parquet de Paris.
Selon leurs avocats Christophe Ayela et Céline Bekerman, "ils démentent fermement les accusations opportunistes" et "déplorent un imbroglio confus sous couvert d'anonymat, où sont entremêlés des contre-vérités, des poncifs sur le show business et des relents homophobes qui n'échapperont à personne".
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
Le couple avait déjà fait l'objet d'investigations judiciaires qui, selon Le Monde, faisaient suite "à un signalement concernant (leur) fils adoptif".
Deux enquêtes avaient été closes sans poursuites en 2015 et 2016, la première sur un signalement concernant leur fils adoptif, la seconde, pour cause de prescription, sur les faits, déjà dénoncés à l'époque, concernant Olivier A.
edy-gd/pga/sp
Le producteur Gérard Louvin et son mari visés depuis fin janvier par une enquête pour "viols sur mineurs" #
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris.
Deux autres plaintes émanant de deux autres personnes le 28 janvier, dénonçant respectivement des faits de viol sur mineur de 15 ans et d'agression sexuelle, ont été depuis jointes à l'enquête initiale, également ouverte pour "corruption de mineurs", selon cette source.
Olivier A. a par ailleurs déposé le 3 février un complément de plainte dénonçant des faits d'agression sexuelle, également joint à la procédure.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, avait porté plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par son mari, Daniel Moyne.
L'information avait été révélée par le quotidien Le Monde, quelque temps après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
Selon l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, les révélations sur le couple Louvin ont encouragé d'autres personnes à saisir la justice.
Quatre nouvelles plaintes ont ainsi été déposées à Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple, a-t-il affirmé mardi matin à l'AFP, confirmant une information du Monde.
D'autres plaintes seraient à venir.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse cette fois-ci M. Louvin lui-même de "viols", a indiqué son avocat Me Debuisson. Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a toutefois reconnu l'avocat.
En réaction aux nouvelles accusations dont ils font l'objet, MM. Louvin et Moyne ont annoncé mardi une "plainte pour le chantage dont ils sont victimes" auprès du parquet de Paris.
Selon leurs avocats Christophe Ayela et Céline Bekerman, "ils démentent fermement les accusations opportunistes" et "déplorent un imbroglio confus sous couvert d'anonymat, où sont entremêlés des contre-vérités, des poncifs sur le show business et des relents homophobes qui n'échapperont à personne".
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française. Il en a produit plusieurs émissions phares et est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
Le couple avait déjà fait l'objet d'investigations judiciaires qui, selon Le Monde, faisaient suite "à un signalement concernant (leur) fils adoptif".
Deux enquêtes avaient été closes sans poursuites en 2015 et 2016, la première sur un signalement concernant leur fils adoptif, la seconde, pour cause de prescription, sur les faits, déjà dénoncés à l'époque, concernant Olivier A.
edy-gd/pga/sp
Démantèlement d'un réseau criminel franco-belge qui cambriolait les poids-lourds #
Treize personnes ont été interpellées début février dans la métropole lilloise (nord de la France) et en Belgique, dans le cadre d'une enquête conjointe autour d'un réseau criminel qui cambriolait des poids-lourds, pour un préjudice de plus d'un million d'euros, annonce mardi la police judiciaire.
Coordonnée entre la police judiciaire française et son homologue belge, l'opération "constitue le dénouement d'une enquête initiée en octobre (...), suite au constat de la recrudescence des vols commis dans des camions de marchandises stationnés sur les aires d'autoroute situées le long de la frontière", explique la police judiciaire du Nord dans un communiqué.
Localisés en Belgique, les commanditaires "se rendaient régulièrement sur les aires de repos transfrontalières et effectuaient des repérages", avant de solliciter "une équipe d'une dizaine de voleurs", détaille la PJ.
"Les marchandises volées étaient ensuite rapidement évacuées dans des véhicules utilitaires volés et maquillés", précise-t-elle.
"Les profits générés par ces vols, supérieurs au million d'euros", poursuit la PJ.
Suite à un dernier vol sur l'aire d'autoroute de Saint-Aybert (Nord) dans la nuit du 2 au 3 février, sept personnes ont finalement été interpellées dans la métropole lilloise, par la PJ et la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Lille.
Simultanément, quatre autres personnes, soupçonnées d'être les commanditaires, étaient interpellées à Charleroi (Belgique) par la Police judiciaire fédérale de Mons-Tournai.
Immédiatement après, "le receleur et le logisticien présumés de l'organisation" ont également été interpellés dans la banlieue lilloise, ajoute la PJ.
Lors de perquisitions, les enquêteurs ont découvert "de nombreuses palettes d'aliments, d'électro-ménager, de produits cosmétiques, de chaussures, de vélos et de trottinettes électriques".
Samedi, les neuf personnes interpellées dans le Nord, âgées de 26 à 42 ans, ont été présentées au parquet, mises en examen et placées en détention provisoire. "Les 4 commanditaires présumés, interpellés à Charleroi, ont également été placés en détention en Belgique", précise la PJ.
"Il s'agit d'un phénomène suffisamment rare pour être souligné", a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête, rappelant l"importance de la collaboration" entre les policiers français et belges.
tll-eva-cmk/rl/pb/cls
Démantèlement d'un réseau criminel franco-belge qui cambriolait les poids-lourds #
Treize personnes ont été interpellées début février dans la métropole lilloise et en Belgique, dans le cadre d'une enquête conjointe autour d'un réseau criminel qui cambriolait des poids-lourds, pour un préjudice de plus d'un million d'euros, annonce mardi la police judiciaire.
Coordonnée entre la police judiciaire française et son homologue belge, l'opération "constitue le dénouement d'une enquête initiée en octobre sous l'égide du parquet de Lille, suite au constat de la recrudescence des vols commis dans des camions de marchandises stationnés sur les aires d'autoroute situées le long de la frontière", explique la police judiciaire du Nord dans un communiqué.
"Les investigations réalisées avaient permis de mettre au jour un réseau structuré": localisés en Belgique, les commanditaires "se rendaient régulièrement sur les aires de repos transfrontalières et effectuaient des repérages", avant de solliciter "une équipe d'une dizaine de voleurs", détaille la PJ.
"Les marchandises volées étaient ensuite rapidement évacuées dans des véhicules utilitaires volés et maquillés", précise-t-elle.
"Les profits générés par ces vols, supérieurs au million d'euros" ont conduit la PJ "à associer le Groupe Interministériel de Recherche (GIR) de Lille afin d'identifier les avoirs criminels générés".
Suite à un dernier vol sur l'aire d'autoroute de Saint-Aybert (Nord) dans la nuit du 2 au 3 février, sept personnes ont finalement été interpellées dans la métropole lilloise, par la PJ et la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Lille.
Simultanément, quatre autres personnes, soupçonnées d'être les commanditaires, étaient interpellées à Charleroi (Belgique) par la Police judiciaire fédérale de Mons-Tournai.
Immédiatement après, "le receleur et le logisticien présumés de l'organisation" ont également été interpellés dans la banlieue lilloise, ajoute la PJ.
Lors de perquisitions, les enquêteurs ont découvert "de nombreuses palettes d'aliments, d'électro-ménager, de produits cosmétiques, de chaussures, de vélos et de trottinettes électriques".
Samedi, les neuf personnes interpellées dans le Nord, âgées de 26 à 42 ans, ont été présentées au parquet, mises en examen et placées en détention provisoire. "Les 4 commanditaires présumés, interpellés à Charleroi, ont également été placés en détention en Belgique", précise la PJ.
"Il s'agit d'un phénomène suffisamment rare pour être souligné", a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête, rappelant l"importance de la collaboration" entre les policiers français et belges.
tll-eva-cmk/rl/pb
Sahel: Paris appelle au "sursaut diplomatique et politique" #
Convertir les progrès militaires en succès politiques et accélérer le retour de l'Etat dans les zones délaissées du Sahel: Paris a appelé mardi ses partenaires sahéliens à un "sursaut diplomatique et politique", à quelques jours d'un sommet à N'Djamena consacré à la sécurité dans la région.
La France et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) doivent se retrouver les 15 et 16 février, un an après le sommet de Pau (sud-ouest de la France), alors que la force antijihadiste Barkhane (5.100 militaires) revendique des succès tactiques, sans pour autant que les franchises d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique perdent leurs capacités d'actions sur l'ensemble de la zone.
"Le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire. Celui de N'Djamena sera celui du sursaut diplomatique, politique et du développement afin de consolider les résultats des derniers mois", a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant le Sénat, lors d'un débat sur l'engagement français au Sahel.
Interrogé avec la ministre des Armées Florence Parly sur l'avenir de Barkhane, le chef de la diplomatie a par ailleurs souligné la nécessité de "renforcer la coordination entre les pays du G5 Sahel et les pays riverains du Golfe de Guinée, afin d'enrayer l'extension de la menace terroriste vers leurs territoires", et suggéré aussi une plus forte coopération avec l'Algérie et le Maroc, et la prise en compte de la question libyenne.
Sur l'aspect politique, M. Le Drian a souligné son attachement aux accords d'Alger de 2015 sur la paix au Mali. "Le problème, c'est que jamais il n'y a eu derrière de volonté politique de le faire aboutir", a-t-il regretté.
"Maintenant il faut passer aux actes", a-t-il martelé, insistant sur la "distinction politique claire entre groupes signataires et groupes terroristes (...). Les premiers acceptent d'inscrire leur actions dans le cadre de l'Etat malien, les seconds sont des terroristes (...). On ne négocie pas avec des terroristes, on les combat".
Paris n'a pas caché ces derniers mois une certaine impatience face à l'incapacité des Etats sahéliens de reprendre le contrôle politique et administratif de vastes zones désertiques, livrées aux mains des jihadistes. Un échec qui permet à ces derniers de profiter du chaos pour accroître leur emprise, s'étendre géographiquement et proposer des substituts aux services de l'Etat.
Réouverture des écoles et des administrations, désarmement des groupes armés, retour du judiciaire, restauration des services de base sont autant de tâches dont seuls les Etats sahéliens peuvent s'acquitter, relève-t-on à Paris.
"On a beaucoup d'engagements mais on n'est pas encore satisfaits de la traduction concrète, matérielle dans les projets sur le terrain", admettait récemment un haut responsable gouvernemental. Il ajoutait: "le retour de l'Etat n'a pas avancé du tout, en particulier dans la zone des trois frontières", aux confins du Mali, du Niger et du Burkina, où se concentre l'effort militaire contre les jihadistes.
"Notre enjeu est de réussir à transformer les gains et les victoires tactiques en progrès politiques et sociaux (...). Ce sera tout l'objet du sommet de N'Djamena", a également insisté Mme Parly au Sénat.
La ministre n'a donné aucune précision sur le possible "ajustement" de Barkhane, évoqué récemment par le président Emmanuel Macron mais dont l'ampleur semblait toujours faire l'objet d'arbitrages complexes au sommet de l'Etat.
Mais Mme Parly a exclu un désengagement massif. "A court terme, nous allons rester, ce qui n'exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent", a-t-elle expliqué aux sénateurs. "Les résultats obtenus nous permettent d'accentuer la stratégie d'accompagnement des armées locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain".
Conernant l'aide américaine, elle "est très importante pour nous" et "je n'ai pas le sentiment qu'elle sera remise en cause" après de premières discussions avec l'administration Biden, a déclaré M. Le Drian.
Les sénateurs ont de leur côté souligné le coût financier élevé de la mission Barkhane (1 milliard d'euros par an) et son coût en vies humaines (plus de 50 Français morts au combat depuis 2013).
"Nous ne pensons pas qu'un retrait brutal soit la bonne réponse. Nos choix doivent consolider les acquis de Barkhane, non les sacrifier", a ainsi réclamé le sénateur Christian Cambon, président de la commission Défense du sénat. "Mais nous sommes en droit d'attendre des progrès sur la voie de la réconciliation".
dla-dab/fz/hba
Enquête pour viols sur mineurs contre le producteur Gérard Louvin et son mari (parquet de Paris) #
Une enquête pour "viols sur mineurs" et "complicité de viols sur mineurs" a été ouverte le 21 janvier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son mari après le dépôt d'une plainte par le neveu du premier, Olivier A., a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris.
Deux autres plaintes émanant de deux autres personnes le 28 janvier, dénonçant respectivement des faits de viol sur mineur de 15 ans et d'agression sexuelle, ont été depuis jointes à l'enquête initiale, selon cette source.
edy-gd/pga/swi
Martinique: "coup de tonnerre" après les accusations de pédocriminalité contre Marc Pulvar #
"Coup de tonnerre", "image cassée": de nombreux Martiniquais sont sous le choc après les accusations de pédophilie portées contre Marc Pulvar, grande figure du syndicalisme de l'île décédé en 2008, par trois femmes de sa famille.
"Pour moi, Marc Pulvar n'existe plus", affirme à l'AFP Mireille, une militante syndicale qui se dit "abasourdie" après la tribune publiée par la conseillère territoriale Karine Mousseau avec ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd.
"J'ai eu mal. Je n'ai pas compris comment une personne avec l'aura de Marc Pulvar, sa notoriété, a pu commettre de tels actes", ajoute-t-elle, au sujet du père d'Audrey Pulvar, ex-journaliste et adjointe à la mairie de Paris.
L'émoi va bien au-delà du monde syndical: "Cela a choqué, ému et dégoûté beaucoup de personnes", explique à l'AFP la présidente de l'Union des Femmes de la Martinique, Rita Bonheur.
A ses yeux, il s'agit "d'un coup de tonnerre au niveau de la société martiniquaise parce qu'on sait que (M. Pulvar) était une personne connue et reconnue dans le champ social martiniquais, mais aussi dans le champ politique", rappelle-t-elle.
Les témoignages se multiplient en France sur des cas d'inceste depuis la publication du livre de Camille Kouchner, "La Familia Grande", dans lequel l'auteure accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu'il était adolescent.
Certains se posent toutefois des questions sur le timing des accusations contre M. Pulvar, comme Félix Soquet, 79 ans, qui était son adjoint à Centrale Syndicale des Travailleurs Martiniquais (CSTM), dont Marc Pulvar, a été le fondateur et le secrétaire général.
"Cela fait 13 ans qu'on a enterré le gars, pourquoi c'est maintenant? Est-ce parce qu'il y a la politique qui vient en face?", s'interroge-t-il.
Tête de liste en Ile-de-France aux élections régionales prévues en juin, Audrey Pulvar a expliqué samedi à l'AFP avoir "été mise au courant des crimes commis" par son père "il y a une vingtaine d'années" par ses cousines qu'elle a dit soutenir "pleinement" et dont elle a salué "le courage".
"Cela a été un choc très profond pour mes proches et moi. Tant qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer publiquement, ce n'était pas à nous, à moi, de nous substituer à leur parole de victimes", a-t-elle estimé.
Professeur de mathématiques, son père a aussi marqué la vie politique martiniquaise en co-fondant le mouvement "La Parole au Peuple", qui deviendra par la suite le Mouvement indépendantiste martiniquais. Il est décédé en 2008 à l'âge de 71 ans.
Karine Mousseau, l'une des signataires de la lettre est une femme politique de premier plan en Martinique. Elue territoriale, présidente du Comité Martiniquais du Tourisme, elle a été par deux fois candidate à la mairie du François.
Ses cousines, co-signataires de ce courrier, sont Barbara Glissant, la fille de l'écrivain et poète martiniquais Edouard Glissant, et Valérie Fallourd. A 51 ans, cette dernière ne peut effacer les attouchements dont elle était victime alors qu'elle avait dix ans.
"Je me souviens très bien de toutes les scènes chez mes parents, chez ma grand-mère et sur la plage du Cap Chevallier où il m'épiait, me harcelait parce qu'il était très ami avec un oncle à moi qui faisait du camping", affirme-t-elle sur une radio locale RCI.
"Mais j'avais tout gardé en moi parce que je pensais que j'étais la seule. Barbara Glissant croyait aussi qu'elle était toute seule", confie-t-elle.
"Ça a été très difficile parce que j'ai eu peur. Ce qui m'a motivé, c'est le fait de voir sur Google que ce type-là était adulé, qu'il est parti en laissant aux Martiniquais le souvenir d'un homme intègre et dévoué". "Donc je voulais casser cette belle image que les gens avaient de lui", commente-t-elle.
En 2002, six ans avant la mort de Marc Pulvar, Valérie Fallourd et Karine Mousseau avaient saisi la justice. Mais les faits étaient déjà prescrits.
Pour Rita Bonheur, ce qui compte c'est la parole libératoire: "D'ailleurs les victimes le disent: une fois qu'elles ont parlé, elles se sont senties soulagées de savoir qu'elles avaient pu éclairer la société martiniquaise sur la nature véritable de cette personne", affirme-t-elle.
mep-FAM-arz/ib/bow
Affaire Mila: cinq personnes en garde à vue pour menaces de mort et cyberharcèlement #
Cinq personnes ont été interpellées mardi à travers la France dans le cadre de l'enquête sur les menaces de mort à l'encontre de l'adolescente iséroise Mila, après la publication en novembre par cette dernière d'une vidéo polémique sur l'islam.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans, ont été arrêtées en Loire-Atlantique, Moselle, dans le Calvados, la Marne et les Hauts-de-Seine, et placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort", a annoncé à l'AFP le parquet de Paris.
Parmi les interpellés, des "étudiants", "pas politisés", dont certains disent "n'avoir pas conscience de la gravité de leurs propos et de leurs messages", a dit à l'AFP une source proche du dossier.
L'enquête avait été ouverte initialement mi-novembre par le parquet de Vienne (Isère) après les réactions suscitées par la nouvelle publication sur le réseau social TikTok de la jeune fille, qui fêtera bientôt ses 18 ans.
Mais ce parquet s'était dessaisi début décembre au profit du tout nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne, destiné à centraliser les investigations à mener dans différentes régions de France.
Ce sont les services de police et de gendarmerie locaux qui ont procédé aux interpellations, sous la coordination opérationnelle de la division de lutte contre les crimes de haine de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes de haine (OCLCH).
"La création du pôle nous facilite le travail avec les plateformes qui vont nous aider à identifier les auteurs des messages", a expliqué à l'AFP le général Jean-Philippe Reiland, chef de l'OCLCH.
Ce type d'opération coordonnée a aussi pour intérêt d'avoir "valeur d'exemple" auprès des internautes susceptibles de commettre des actes de cyberharcèlement, en apportant une réponse judiciaire "harmonisée" et "à la hauteur des atteintes graves commises", précise le général.
"Depuis Twitter, et pour certains, menacer de mort est devenu chose commune", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Mila, Richard Malka.
"Il est grand temps que chaque personne qui menace de mort sache qu'il peut finir en garde à vue puis devant un tribunal correctionnel et avec un casier judiciaire", a poursuivi Me Malka. "La peur doit changer de camp et doit être éprouvée par ces lâches qui harcèlent et menacent sous anonymat."
"L'Etat agit pour protéger #Mila", s'est pour sa part félicité sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les auteurs de menaces de mort encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
La vie de la jeune fille a basculé en janvier 2020, quand elle a publié une vidéo devenue virale dans laquelle elle proférait de virulentes critiques sur l'islam. "Le Coran il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam c'est de la merde", disait-elle dans cette vidéo, initialement diffusée dans une discussion personnelle.
Ses propos ont déclenché un déferlement de menaces, la contraignant à quitter son lycée de Villefontaine (Isère). Mais elle a aussi reçu beaucoup de soutiens, notamment sur la toile via le hashtag #JesuisMila. Des politiques et des personnalités ont pris parti pour Mila, au nom de la liberté d'expression et du droit de critiquer une religion même de manière outrageante.
"La loi est claire: nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions", était lui-même intervenu Emmanuel Macron.
En novembre, dans une nouvelle vidéo publiée sur TikTok, la jeune fille s'en est pris vertement à ses détracteurs: "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".
Une nouvelle salve de menaces a suivi. Sur Twitter, l'adolescente a partagé des captures d'écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l'assassinat du professeur Samuel Paty.
En décembre, la jeune fille a été écartée de l'internat du lycée militaire qu'elle avait intégré dans le plus grand secret, après avoir donné le nom de l'établissement lors d'une discussion sur un réseau social avec une vingtaine de personnes.
Deux personnes ont déjà été condamnées l'an dernier à des peines de prison pour des menaces de mort envers Mila. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier 2020 et la diffusion de ses coordonnées.
Cette vague d'interpellations intervient alors que les députés examinent le projet de loi sur le "séparatisme", qui doit renforcer l'arsenal contre l'islam radical notamment en réprimant plus sévèrement la haine en ligne.
bur-edy-mk-tll/pga/sp
Affaire libyenne: Takieddine à nouveau condamné pour diffamation #
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été condamné mardi à 3.000 euros d'amende pour diffamation à l'encontre de l'ancien secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, pour des déclarations sur les soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
M. Takieddine, en fuite au Liban, était poursuivi par M. Guéant pour sept extraits d'un entretien le 22 avril 2013 sur BFMTV.
Il y avait accusé l'ancien secrétaire général de l'Elysée et ministre de l'Intérieur "d'avoir convoyé des fonds en provenance des autorités libyennes pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy" et "d'avoir conservé à son profit une somme d'argent en provenance du Qatar, destinée à faciliter la libération des +infirmières bulgares+ retenues en Libye".
Le tribunal a estimé que ces propos étaient bien diffamatoires et condamné M. Takieddine à 3.000 euros d'amende, ainsi qu'à payer 3.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros pour frais de justice.
Son avocate n'a pas souhaité réagir.
L'intermédiaire avait déjà été condamné dans deux jugements séparés en février 2020 à une amende de 8.000 euros, pour avoir affirmé en 2016 avoir remis 5 millions d'euros d'argent libyen à M. Guéant et M. Sarkozy lui-même.
M. Takieddine avait fait appel de cette condamnation, mais s'est depuis désisté.
Les accusations de l'homme d'affaires sont au coeur des investigations conduites depuis 2013 par des juges d'instruction parisiens sur un éventuel financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye.
L'ex-chef de l'Etat et M. Guéant ont été mis en examen (inculpés)dans ce dossier, notamment pour "corruption passive" et "association de malfaiteurs". Tous deux nient farouchement toute implication.
Le 11 novembre dernier, M. Takieddine, condamné en France à cinq ans de prison ferme dans le cadre de l'affaire Karachi, a retiré ses accusations contre M. Sarkozy. Il a toutefois maintenu avoir remis des fonds à M. Guéant, destinés à un contrat de formation de personnels libyens.
alv/pa/cal/clcs
Nigériane morte dans les Alpes françaises: non-lieu confirmé #
La justice française a confirmé mardi le non-lieu prononcé après la mort en 2018 d'une jeune Nigériane dans les Hautes-Alpes lors d'un contrôle de gendarmerie, balayant ainsi les espoirs de reprise d'enquête de l'association Tous migrants.
Blessing Matthew, 21 ans, avait été retrouvée noyée à Saint-Martin-de-Queyrières le 9 mai 2018, peu après avoir franchi la frontière en provenance de l'Italie.
Sa soeur avait alors porté plainte en accusant les gendarmes d'avoir tendu un "véritable guet-apens" au groupe dans lequel la jeune femme figurait.
La cour d'appel de Grenoble (est) a estimé qu'aucun élément objectif permettant d'étayer les faits d'homicide involontaire, de mise en danger de la vie d'autrui et de non-assistance à personne en danger reprochés aux gendarmes, n'a été recueilli durant l'enquête.
"C'est une décision hautement critiquable car la justice n'a pas cherché à aller au bout des investigations. Elle vient de fermer la porte à la manifestation de la vérité dans ce dossier", a réagi Me Vincent Brengarth, l'un des avocats de Tous Migrants.
L'association estime que le dossier n'a "jamais été instruit" et pointe des "incohérences et des contractions" dans les déclarations des gendarmes sur le déroulement des faits. Ses avocats avaient notamment déploré que la seule enquête réalisée l'avait été "sous le contrôle du procureur de Gap" qui n'est, assuraient-il, "pas indépendant".
L'affaire avait d'abord été classée sans suite par le procureur. Après un plainte de l'association, un juge avait rendu une ordonnance de non-lieu en juin 2020. Les avocats de l'association avaient alors interjeté appel de la décision.
L'enquête avait déterminé que les gendarmes mobiles "s'étaient identifiés à haute voix" avant un contrôle, provoquant la fuite de la jeune femme et de ses deux compagnons.
Selon le parquet de Gap, "les circonstances précises dans lesquelles (elle) aurait chuté dans la Durance demeurent inconnues en l'absence de témoignage direct".
La section de recherches de Marseille avait finalement "conclu à l'absence d'infraction susceptible d'être retenue à l'encontre des gendarmes mobiles", avait relevé le parquet.
bp/mb/caz/cls/hba
Affaire libyenne: Takieddine à nouveau condamné pour diffamation envers Guéant #
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a été condamné mardi à 3.000 euros d'amende pour diffamation à l'encontre de Claude Guéant, pour des déclarations datant de 2013 sur les soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
M. Takieddine, en fuite au Liban, était poursuivi par M. Guéant pour sept extraits d'un entretien le 22 avril 2013 avec Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV.
Il y avait accusé l'ancien secrétaire général de l'Elysée et ministre de l'Intérieur "d'avoir convoyé des fonds en provenance des autorités libyennes pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy" et "d'avoir conservé à son profit une somme d'argent en provenance du Qatar, destinée à faciliter la libération des +infirmières bulgares+ retenues en Libye".
Le tribunal a estimé que ces propos étaient bien diffamatoires et condamné M. Takieddine à 3.000 euros d'amende, ainsi qu'à payer 3.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros pour frais de justice.
Son avocate n'a pas souhaité réagir.
La justice a "une nouvelle fois sanctionné Ziad Takieddine pour les propos grossièrement mensongers qu'il a proférés contre Claude Guéant depuis 2013", a réagi l'avocat de Claude Guéant, Me Philippe Bouchez El Ghozi.
L'intermédiaire avait déjà été condamné dans deux jugements séparés en février 2020 à une amende de 8.000 euros, pour avoir affirmé en 2016 avoir remis 5 millions d'euros d'argent libyen à M. Guéant et M. Sarkozy lui-même.
M. Takieddine avait fait appel de cette condamnation, mais s'est depuis désisté.
Les accusations de l'homme d'affaires sont au coeur des investigations conduites depuis 2013 par des juges d'instruction parisiens sur un éventuel financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye.
L'ex-chef de l'Etat et M. Guéant ont été mis en examen dans ce dossier, notamment pour "corruption passive" et "association de malfaiteurs". Tous deux nient farouchement toute implication.
Le 11 novembre dernier, M. Takieddine, condamné en France à cinq ans de prison ferme dans le cadre de l'affaire Karachi, a retiré ses accusations contre M. Sarkozy. Il a toutefois maintenu avoir remis des fonds à M. Guéant, destinés à un contrat de formation de personnels libyens.
alv/pa/cal
La reprise porteuse de risques politiques et sociaux, notamment en France (Coface) #
La reprise économique qui devrait avoir lieu en 2021 est porteuse de risques politiques et sociaux, a mis en garde mardi la Coface, qui souligne que la France est particulièrement vulnérable.
La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) a adapté la méthodologie de son index annuel des risques à la pandémie, en s'appuyant notamment sur des sondages pour tenter de "quantifier la frustration de l'opinion publique" face aux mesures de prophylaxie mais aussi sur d'autres indicateurs, comme la fréquence des manifestations.
Il en ressort que, parmi les économies avancées, les plus à risque sont les Etats-Unis et l'Espagne, suivis de la France et du Royaume-Uni, quatre pays où le taux de satisfaction de l'opinion à l'égard de la gestion par les autorités de la pandémie est égal ou inférieur à 40%. La Suède et le Japon complètent le tableau.
Dans les pays émergents, les pays d'Amérique latine sont les plus exposés, ainsi que l'Arabie saoudite, le Maroc, la Chine et la Russie.
"Les recherches académiques ont montré que les pandémies ont toujours entraîné une augmentation des inégalités (...) et qu'en moyenne, un an après, cela se traduit par des troubles sociaux", a commenté Julien Marcilly, économiste en chef de la Coface, lors d'une conférence de presse.
En effet, "ce n'est pas au coeur de la crise que s'exprime la frustration" mais "c'est quand on est dans un processus de reprise que les frustrations apparaissent", car les individus ont tendance à comparer leur sort à celui des autres, a-t-il expliqué.
Une tendance exacerbée par la ruée mondiale sur les vaccins. "Cette année, on se compare entre pays et bientôt on va se comparer au sein des pays pour voir qui y a accès et qui n'y a pas accès", a-t-il prédit.
En outre, "le fait qu'il y ait une crise très différenciée avec de grands écarts par secteur et par pays, c'est cela qui est potentiellement problématique en termes de cohésion sociale et de risque politique", a ajouté le chef économiste de l'assureur crédit.
Alors que la France vit dans la hantise d'une réédition de la crise des "gilets jaunes" à l'automne 2018, plusieurs pays, à l'instar de la Suède ou d'Israël ont connu des mouvements de protestation contre les restrictions sanitaires, qui parfois ont dégénéré en émeutes comme aux Pays-Bas ou au Liban.
evs/kd/zl
Le parquet de Paris demande un procès pour Benalla pour les violences du 1er-Mai #
Un collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestants : deux ans et demi après le scandale, le parquet de Paris demande un procès en correctionnelle pour Alexandre Benalla dans l'emblématique affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale.
Le 18 juillet 2018, le quotidien Le Monde identifie le collaborateur du chef de l'Etat dans une vidéo tournée et diffusée le 1er mai par Taha Bouhafs, militant de La France insoumise devenu depuis journaliste.
Dans ce document, Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, s'en prend à un jeune homme à terre, sur la place de la Contrescarpe à Paris.
En quelques heures, l'affaire se transforme en scandale politique et crée une crise sans précédent pendant la mandature d'Emmanuel Macron.
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire le 19 juillet sur les faits de "violences".
Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance dont sont soupçonnés de hauts responsables policiers, cette affaire très sensible est confiée trois jours plus tard à des juges d'instruction.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet de Paris demande un procès en correctionnelle pour quatre des cinq mis en cause dans l'enquête, dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans.
L'ex-chargé de mission, depuis reconverti dans le privé, est accusé notamment de "violences volontaires", d'"immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore de "port d'arme" non-autorisé.
Contactée, son avocate, Me Jacqueline Laffont, n'a pas répondu à l'AFP.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants en marge du défilé du 1er Mai, non seulement place de la Contrescarpe à Paris mais aussi, depuis d'autres révélations d'août 2018, au Jardin des plantes.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Un troisième volet dans cette enquête concerne le selfie que M. Benalla a pris, en exhibant une arme, durant la campagne présidentielle de 2017.
En février 2019, MM. Benalla et Crase ont passé une semaine en détention provisoire dans ce dossier, après que Mediapart avait dévoilé des enregistrements clandestins d'une conversation entre eux - datée du 26 juillet 2018, quatre jours après leur mise en examen - prouvant qu'ils avaient enfreint leur contrôle judiciaire et l'interdiction de se parler.
Deux anciens hauts gradés de la Préfecture de police de Paris, impliqués dans la remise des images des incidents de la place de la Contrescarpe à M. Benalla, font également l'objet de réquisitions de renvoi, notamment pour "violation du secret professionnel".
Il s'agit de Laurent Simonin, alors chef d'état-major adjoint de la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police, et de Maxence Creusat, commissaire de police de cette même DOPC.
Le parquet de Paris demande en revanche un non-lieu pour un troisième fonctionnaire de police.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
L'affaire Benalla, lancée par ce dossier de violences emblématique, vaut à l'ex-chargé de mission quatre autres procédures.
Il devra déjà affronter un procès en correctionnelle pour l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques et de service.
Il est également visé par une enquête du parquet national financier sur des soupçons de "corruption" après un contrat passé entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un oligarque russe.
Un juge d'instruction enquête également depuis novembre 2019 pour savoir si M. Benalla a dissimulé des preuves, notamment des coffres-forts ou leur contenu, dans le cadre de l'enquête initiale sur les violences du 1er Mai.
Enfin, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons de "faux témoignage devant le Sénat".
Une procédure pour "manquement aux obligations déclaratives à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique)" a elle été classée sans suite en février 2020.
gd/edy/lbx/bow
Yémen : Paris appelle les Houthis à cesser leurs "actions déstabilisatrices" #
La France s'est dite "très préoccupée" mardi par l'offensive des rebelles Houthis au Yémen vers la ville de Marib et les a appelés à mettre un terme à leurs "actions déstabilisatrices" dans la région.
"L'escalade en cours, tant au Yémen qu'à l'encontre de l'Arabie saoudite, doit cesser immédiatement", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Le conflit au Yémen oppose depuis plus de six ans les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
Le territoire saoudien est aussi régulièrement la cible d'attaques aériennes, notamment à l'aide de drones, qui ne sont pas toujours attribuées mais dont les Houthis sont régulièrement soupçonnés.
"La France condamne fermement les tentatives d'attaques aériennes dirigées contre l'Arabie saoudite les 7 et 8 février", a relevé la porte-parole, Agnès von der Mühll.
Elle appelle les Houthis à "mettre un terme à leur offensive au Yémen, ainsi qu'à leurs actions régionales déstabilisatrices, et à s'engager de façon constructive dans un processus politique de sortie de crise au Yémen", a-t-elle ajouté.
Les rebelles Houthis ont repris leur offensive vers la ville de Marib, bastion du gouvernement à l'est de Sanaa, capitale du Yémen en guerre sous contrôle rebelle, ont affirmé lundi des responsables loyalistes, faisant état de dizaines de morts dans les deux camps.
Cette nouvelle offensive intervient au moment où l'administration du nouveau président américain Joe Biden revoit sa politique au Yémen, avec l'arrêt du soutien aux opérations militaires de l'Arabie saoudite et le retrait des rebelles de la liste des "organisations terroristes", qui menaçait la distribution de l'aide humanitaire, selon des ONG.
vl/fz/sst
Migrante retrouvée morte dans les Hautes-Alpes: non-lieu confirmé en appel #
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble a confirmé mardi le non-lieu prononcé après la mort en 2018 d'une jeune Nigériane dans les Hautes-Alpes lors d'un contrôle de gendarmerie, balayant ainsi les espoirs de reprise d'enquête de l'association Tous migrants.
Dans son arrêt, la juridiction iséroise a estimé qu'aucun élément objectif permettant d'étayer les faits d'homicide involontaire, de mise en danger de la vie d'autrui et de non-assistance à personne en danger reprochés aux gendarmes n'a été recueilli durant l'enquête.
"C'est une décision hautement critiquable car la justice n'a pas cherché à aller au bout des investigations. Elle vient de fermer la porte à la manifestation de la vérité dans ce dossier", a réagi Me Vincent Brengarth, l'un des avocats de Tous Migrants.
Ils réfléchissent à la possibilité de se pourvoir en cassation.
L'association avait déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction de Gap en mai 2019 après le classement sans suite de l'affaire par le procureur, espérant l'ouverture d'une information judiciaire.
Mais le juge d'instruction en charge de l'affaire n'avait pas accédé à sa demande et avait rendu une ordonnance de non-lieu en juin 2020.
Les avocats de l'association avaient interjeté appel de la décision, jugeant que le dossier n'a "jamais été instruit".
Pointant des "incohérences et des contractions" dans les déclarations des gendarmes sur le déroulement des faits, ils avaient déploré que la seule enquête réalisée l'avait été "sous le contrôle du procureur de Gap" qui n'est, assuraient-il, "pas indépendant".
Blessing Matthew, une Nigériane de 21 ans, avait été retrouvée noyée à Saint-Martin-de-Queyrières le 9 mai 2018, peu après avoir franchi la frontière en provenance de l'Italie.
Sa soeur avait alors porté plainte en accusant les gendarmes d'avoir tendu un "véritable guet-apens" au groupe dans lequel la jeune femme figurait.
L'enquête avait déterminé que les gendarmes mobiles "s'étaient identifiés à haute voix" avant un contrôle, provoquant la fuite de la jeune femme et de ses deux compagnons.
Selon le parquet de Gap, "les circonstances précises dans lesquelles (elle) aurait chuté dans la Durance demeurent inconnues en l'absence de témoignage direct".
La section de recherches de Marseille avait finalement "conclu à l'absence d'infraction susceptible d'être retenue à l'encontre des gendarmes mobiles", avait relevé le parquet.
bp/mb/caz
Les fonds de garantie des victimes menacés de déficit (Cour des comptes) #
Le fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) et celui pour les victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) connaissent une situation financière "dégradée" et risquent d'être en déficit dans les prochaines années, a averti la Cour des comptes dans un référé rendu public mardi.
"Si la trésorerie des deux fonds a toujours été jusqu'à présent excédentaire et devrait le rester à court terme, le FGAO et le FGTI ont connu une nette détérioration de leur situation financière au cours des dix dernières années", relève l'institution dans un rapport adressé le 25 novembre 2020 à Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et à Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice.
"Cette situation doit être redressée en réexaminant les missions des fonds et les contributions qui les alimentent afin de sécuriser, dans la durée, l'indemnisation des victimes", poursuit-elle.
Selon les calculs de la Cour des comptes, la trésorerie nette du FGAO, destiné à indemniser les victimes d'un accident de la circulation causé par un conducteur non assuré, pourrait devenir négative en 2025.
Quant à celle prévue pour venir en aide aux victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions, elle pourrait devenir négative à partir de 2033 ou de 2042, "selon les différentes hypothèses retenues par le fonds".
En 2019, le FGAO et le FGTI ont versé respectivement 155 et 444,9 millions d'euros aux victimes, des sommes "largement couvertes" par les contributions reçues (205,7 et 560 millions d'euros).
ktr/kd/oaa
Le producteur français Gérard Louvin visé par une plainte pour "viol" #
Le producteur français Gérard Louvin, accusé fin janvier par son neveu d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis par son mari dans les années 1980, est désormais lui-même accusé de "viol" par un autre homme qui a porté plainte, apprend-on mardi de sources concordantes.
Quatre nouvelles plaintes ont été déposées auprès du parquet de Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple formé par Gérard Louvin et Daniel Moyne, également producteur, a déclaré à l'AFP l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, confirmant une information du journal Le Monde.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse M. Louvin de "viols", a précisé l'avocat, qui affirme avoir été contacté "par une dizaine de victimes" et que d'autres plaintes suivront.
Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a-t-il reconnu.
Gérard Louvin est une figure familière de la télévision française, dont il a produit plusieurs de ses émissions phares, et où il est apparu également à plusieurs reprises en tant que juré ou chroniqueur. Il a produit également de très nombreux spectacles et pièces de théâtre.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, a déposé plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par Daniel Moyne.
Cette plainte a été révélée peu après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
En réaction aux nouvelles accusations dont il font l'objet, MM. Louvin et Moyne ont annoncé mardi une "plainte pour le chantage dont ils sont victimes" auprès du parquet de Paris.
Selon leurs avocats Christophe Ayela et Céline Bekerman, "ils démentent fermement les accusations opportunistes" et "déplorent un imbroglio confus sous couvert d'anonymat, où sont entremêlés des contre-vérités, des poncifs sur le show business et des relents homophobes qui n'échapperont à personne".
gd/pa/tes/cls
France: le parquet demande un procès pour un ex-collaborateur de Macron #
Le parquet de Paris a confirmé mardi avoir requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, scandale qui a empoisonné le gouvernement pendant plusieurs mois.
Chargé de mission à l'Elysée, il avait été identifié sur une vidéo en train de participer ce jour-là à l'interpellation violente d'un manifestant.
L'affaire, révélée par le quotidien Le Monde, avait plongé la majorité dans une tourmente politique, au fil des révélations et des rebondissements. Alexandre Benalla, chargé de la sécurité du candidat Macron durant la campagne de 2017, était considéré comme faisant partie du premier cercle du chef de l'Etat et s'occupait notamment de ses déplacements.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, pour plusieurs infractions, notamment "violences volontaires", "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore "port d'arme" non-autorisé, a appris l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
La décision finale sur un procès revient aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, le mouvement politique d'Emmanuel Macron.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants sur la place de la Contrescarpe dans le centre de Paris, ainsi qu'au Jardin des plantes en marge du défilé du 1er mai.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
Le couple de manifestants a été condamné en février 2019 à 500 euros d'amende pour des jets de projectiles sur les policiers le jour des faits.
Outre ce dossier emblématique, Alexandre Benalla est visé par quatre autres procédures.
Il lui est notamment reproché l'usage illégal de deux passeports diplomatiques et d'avoir produit un faux pour obtenir un passeport de service. Dans ce volet, il a été renvoyé fin janvier en correctionnelle.
gd-edy/lbx/nm/cls/sg
Le Pen et Darmanin, un débat en forme de rodage pour 2022 #
Marine Le Pen et Gérald Darmanin s'affrontent jeudi dans un débat télévisé très attendu, qui aura un parfum de joute présidentielle à 15 mois du scrutin, entre une candidate d'extrême droite en quête de crédibilité et un poids lourd de la majorité accusé d'aller sur le terrain du RN.
Personne ne veut dévoiler ses cartouches mais les deux responsables politiques se préparent à cet échange dans l'émission politique de France 2 "Vous avez la parole", qui doit durer trois quarts d'heure et porter sur des sujets régaliens, laïcité/islamisme, immigration et sécurité.
La candidate à la présidentielle, donnée au second tour face à Emmanuel Macron selon de récents sondages, affûte ses arguments avec le mystérieux groupe de hauts fonctionnaires des Horaces, son numéro deux Jordan Bardella, son conseiller Philippe Olivier, ou encore l'eurodéputé Jean-Paul Garraud, principal auteur de sa contre-proposition sur les séparatismes, et ses communicants.
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on ne veut pas révéler "ce qui se passe au vestiaire" avant le match. Mais on souligne que Gérald Darmanin est "à fond dans ses missions" qui "touchent aux sujets du débat", que ce soit pour défendre le projet de loi sur les séparatismes (dit "confortant le respect des principes de la République"), actuellement en discussion à l'Assemblée, ou pour animer le "Beauvau de la sécurité", concertation inédite sur la police.
Ce face-à-face constitue un galop d'essai pour la candidate à l'Elysée, qui admet avoir "raté" - parce que "trop offensive" - son débat face à Emmanuel Macron dans l'entre-deux tours de la présidentielle en 2017.
Marine Le Pen vient cette fois avec une contre-proposition sur les séparatismes, où elle cible précisément les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.
La dirigeante d'extrême droite fustige la "concession sémantique" d'un gouvernement qui "renonce à dénoncer l'ennemi" islamiste, et assume la "brutalité" de sa proposition de loi, considérant qu'il faut lutter contre l'islamisme - "idéologie totalitaire" pour le RN - "de la même manière" que contre le nazisme.
Et peu importe si sa contre-proposition est jugée anticonstitutionnelle ou inapplicable "dans le système actuel puisque Marine Le Pen propose de changer de système", note le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus.
Marine Le Pen ne manquera pas non plus d'attaquer le gouvernement sur l'immigration qui, pour elle, "est le terreau du communautarisme qui lui-même est le terreau du fondamentalisme islamiste".
Pour Gérald Darmanin, "on mentirait si on disait aux Français que si on stoppait l'immigration on stopperait le terrorisme", étant donné que "trois quarts" des auteurs des attentats en France "sont Français".
En disant cela, le ministre fait un "cadeau" à Marine Le Pen pour son débat, a estimé sa nièce Marion Maréchal mardi sur CNews.
Marine Le Pen et Gérald Darmanin, qui ont déjà débattu à la télévision en octobre 2017, se sont aussi donné la réplique à l'Assemblée.
Quand la députée du Pas-de-Calais dénonce la "reculade" du gouvernement face à "l'hydre islamiste", Gérald Darmanin fustige le "grand méchant flou" de ses propositions.
Jeudi, le ministre entend faire valoir que, sur le régalien, "des réponses républicaines fortes peuvent être apportées, sans pour autant faire fi de l'Etat de droit comme le propose Marine Le Pen".
Le débat est aussi un test pour la majorité, qui se prépare à 2022 et reste tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux qui ne veulent pas stigmatiser l'islam.
L'ancien maire de Tourcoing (Nord) se défend de marcher sur les plates-bandes de l'extrême droite. "Toute sa vie politique a été construite dans le combat au Front national" (devenu RN), insiste son entourage.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal assure que Gérald Darmanin "saura démonter les fantasmes, les mensonges de Marine Le Pen".
Pour un ministre, cette joute "c'est le populaire contre le populisme". "Gérald Darmanin se rêve en Bernard Tapie du système", selon lui.
are-tll/jk/sp
Haute-Loire: des agriculteurs bloquent des grandes surfaces #
Des agriculteurs en colère ont bloqué mardi sept grandes surfaces du Puy-en-Velay et ont manifesté devant la préfecture de Haute-Loire où ils ont déversé du fumier pour réclamer une meilleure rémunération, a indiqué une responsable syndicale.
"La loi Egalim (loi alimentation) devait nous permettre d'être mieux rémunérés, or ce n'est pas le cas. Ce sont les intermédiaires qui en profitent et l'État ne joue pas son rôle de police en faisant appliquer la loi", a dénoncé auprès de l'AFP Laurine Rousset, présidente des Jeunes agriculteurs (JA) de Haute-Loire.
A l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) et des JA 43, des agriculteurs ont bloqué sept grandes surfaces de l'agglomération à partir de 10H00, empêchant l'accès aux magasins jusqu'en début d'après-midi et distribuant des tracts.
Environ 150 agriculteurs selon les organisateurs, accompagnés d'une cinquantaine de tracteurs, se sont ensuite rassemblés devant la préfecture du Puy-en-Velay mardi après-midi, déversant des bennes de fumier et de terre.
Ils ont déployé une banderole noire sur laquelle était écrit: "Denormandie tu nous a menti, Macron tu nous prends pour des cons".
"Nous avons demandé un entretien avec le préfet mais nous avons seulement pu rencontrer sa directrice de cabinet qui n'a pas prêté attention à ce que nous avions à dire", a expliqué Laurine Rousset, disant espérer un nouvel entretien "d'ici une dizaine de jours".
Promulguée en 2018, la loi Alimentation (Egalim) était censée protéger les revenus des producteurs mais le gouvernement a reconnu en septembre qu'elle n'avait pas atteint ses objectifs. Depuis, les relations restent très tendues entre les différents acteurs.
Des négociations commerciales annuelles entre producteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs sont en cours. Elles doivent s'achever le 1er mars.
cca/cha/bow
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon (France), ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise", a déclaré à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ, principal syndicat de journalistes en France).
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés en matinée devant le siège de la chaîne à l'appel de l'intersyndicale rassemblant le SNJ et trois autres organisations (CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT) "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
En début d'après-midi, Euronews recensait "13% de grévistes".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux syndicats un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise" une fois les procédures légales terminées, a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
Selon lui, la chaîne "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour le développement du numérique et "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Mme Petrongari a dénoncé "un plan purement économique". Depuis le début des négociations entre direction et syndicats, "aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT (Confédération générale du travail, deuxième syndicat de salariés en France).
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service n'est pas concerné par le plan de départs mais il est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit, lui, passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
En juillet 2020, Eurnonews a rapatrié en France la production de sa déclinaison africaine Africanews pour faire des économies.
Lancée en 1993 par une vingtaine de télévisions européennes, Euronews est aujourd'hui détenue par le magnat égyptien Naguib Sawiris dont la holding MGN a porté sa participation à 88% en avril 2020 à la faveur du désengagement de la chaîne d'informations américaine NBC News (groupe Comcast).
cha/fga/tes/lch/cls
Violences du 1er mai 2018: le parquet demande un procès pour Benalla #
Le parquet de Paris a requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
Dans son réquisitoire définitif du 2 février, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, accusé notamment d'avoir commis des "violences volontaires", dans ce dossier qui a empoisonné la première partie de la présidence d'Emmanuel Macron.
La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
Dans le volet du 1er-Mai, point de départ du scandale Benalla révélé par Le Monde, cinq personnes avaient été mises en examen dans cette enquête ouverte le 19 juillet 2018 pour des faits de violences. Rapidement élargie à des faits de détournements d'images de vidéo-surveillance, elle avait été confiée à des juges d'instruction trois jours plus tard.
Le parquet de Paris demande un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée pour plusieurs infractions, notamment "violences volontaires", "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique" ou encore "port d'arme" non-autorisé.
Le parquet demande également un procès pour ces mêmes infractions pour son acolyte Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche.
Les deux sont accusés d'avoir molesté des manifestants place de la Contrescarpe à Paris ainsi qu'au Jardin des plantes en marge du défilé du 1er-Mai.
MM. Benalla et Crase contestent les violences, estimant avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles.
Deux anciens hauts gradés de la Préfecture de police de Paris, impliqués dans la remise des images des incidents de la place de la Contrescarpe à Alexandre Benalla, font également l'objet de réquisitions de renvoi, notamment pour "violation du secret professionnel".
Il s'agit de Laurent Simonin, alors chef d'état-major adjoint de la puissante Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police, et de Maxence Creusat, commissaire de police de cette même DOPC.
Le parquet de Paris demande en revanche un non-lieu pour un troisième fonctionnaire de police.
Cinq manifestants se sont portés parties civiles dans ce dossier, dont un couple interpellé place de la Contrescarpe par MM. Benalla et Crase.
Le couple de manifestants a été condamné en février 2019 à 500 euros d'amende pour des jets de projectiles sur les policiers le jour des faits.
Outre ce dossier emblématique, Alexandre Benalla est visé par quatre autres procédures.
Dans celui de l'utilisation frauduleuse de ses passeports diplomatiques et de service, M. Benalla a déjà été renvoyé fin janvier en correctionnelle.
gd-edy/lbx/nm
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
En début d'après-midi, Euronews recensait "13% de grévistes".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
Affaire #sciencesporcs: enquête ouverte pour viol à Toulouse (procureur) #
Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte pour viol d'une étudiante de l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse, a indiqué mardi à l'AFP le procureur Dominique Alzeari.
Ces investigations interviennent alors que les messages d'étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France se sont multipliés sous le mot-dièse #sciencesporcs.
"La victime des agissements diffusés sur les réseaux sociaux (...) a formalisé une plainte reçue au commissariat de Toulouse à la date du 6 février 2021", a ajouté le magistrat qui a "immédiatement fait diligenter une enquête préliminaire, confiée à la brigade de la famille et des mineurs" de Toulouse. Les faits remonteraient à 2018.
"À ce stade il est prématuré d'avancer le fait que d'autres faits similaires en lien avec cette affaire auraient pu être portés à ma connaissance et à celle des enquêteurs, qui vont s'attacher sans délai à finaliser leurs investigations", a-t-il conclu.
Plusieurs responsables politiques, dont la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, ont apporté mardi leur soutien à la vague de dénonciations des violences sexistes dans les Instituts d'études politiques qui grandit sur les réseaux sociaux.
Ces témoignages reprochent aux directions de ces établissements qui forment l'élite de la fonction publique leur silence et l'impunité dont bénéficieraient les auteurs de ces actes, étudiants ou professeurs.
"Plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #SciencesPorcs", a tweeté mardi Marlène Schiappa, en invitant les victimes à "signaler ces crimes" sur la plateforme du gouvernement contre les violences sexistes et sexuelles (arretonslesviolences.gouv.fr).
La mobilisation est notamment partie de l'IEP de Bordeaux, où une page Facebook d'étudiants a rassemblé depuis fin janvier près de 150 témoignages dénonçant des violences sexistes et sexuelles, y compris des viols, conduisant la direction de l'école à annoncer la mise en place d'un groupe de travail pour mieux les prévenir, selon les médias locaux.
De nombreux autres récits similaires concernant d'autres IEP de France, notamment celui de Toulouse, ont depuis afflué sur les réseaux sociaux.
Le mot-clé #sciencesporcs s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, accusé de multiples viols, et qui a favorisé une libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles dans de nombreux pays.
cpy/nm
Violences du 1er mai 2018: le parquet demande un procès pour Benalla (source proche du dossier) #
Le parquet de Paris a requis un procès pour l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Alexandre Benalla, dans l'affaire des violences du 1er mai 2018 dans la capitale, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, ce qu'a confirmé le parquet.
Dans son réquisitoire définitif, le parquet demande un procès en correctionnelle pour quatre personnes dont M. Benalla, âgé aujourd'hui de 29 ans, accusé notamment d'avoir commis des "violences volontaires", dans ce dossier qui a empoisonné la première partie de la présidence d'Emmanuel Macron. La décision finale sur un procès revient désormais aux juges d'instruction chargés de ces investigations.
gd-mk-bl-edy/lbx/nm
France: cinq gardes à vue dans l'affaire d'une lycéenne menacée de mort pour ses charges contre l'islam #
Cinq personnes ont été placées en garde à vue mardi en France dans l'enquête sur les menaces de mort à l'encontre d'une adolescente, Mila, après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique critiquant violemment l'islam, a annoncé le parquet de Paris à l'AFP.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans selon la même source, ont été interpellées dans plusieurs régions du pays et placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort" dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris et qui a pris en charge l'enquête qu'avait ouverte mi-novembre la justice française.
Dans sa nouvelle vidéo, publiée sur Tik Tok, Mila qui fêtera bientôt ses 18 ans s'en prenait à ses détracteurs en déclarant: "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".
Elle avait déjà reçu un déferlement de menaces, mais aussi de soutiens au nom de la liberté d'expression, pour une vidéo devenue virale publiée en janvier 2020 dans laquelle elle proférait de virulentes critiques sur l'islam. Placée sous protection policière, elle avait dû quitter son lycée dans l'Isère (Sud-Est).
Une nouvelle salve de menaces a suivi sa nouvelle vidéo. L'adolescente a partagé sur Twitter des captures d'écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l'assassinat du professeur Samuel Paty. En décembre, elle a été écartée de l'internat d'un lycée militaire qu'elle avait intégré dans le plus grand secret après avoir donné le nom de l'établissement en discutant avec une vingtaine de personnes sur un réseau social.
"Depuis Twitter, et pour certains, menacer de mort est devenu chose commune", a réagi mardi auprès de l'AFP l'avocat de Mila, Richard Malka. "Il est grand temps que chaque personne qui menace de mort sache qu'il peut finir en garde à vue puis devant un tribunal correctionnel et avec un casier judiciaire", a-t-il ajouté. "La peur doit changer de camp".
"L'Etat agit pour protéger #Mila", a tweeté le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.
L'adolescente revendique son droit au blasphème, le même que celui qui permettait à l'hebdomadaire Charlie Hebdo, cible en 2015 d'un sanglant attentat jihadiste au retentissement mondial, d'étriller les religions y compris l'islam.
"La loi est claire: nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions", était lui-même intervenu en février 2020 le président français Emmanuel Macron. "L'ordre républicain n'est pas l'ordre moral. Ce qui est interdit, c'est l'appel à la haine, l'atteinte à la dignité".
Les auteurs de menaces de mort encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Deux personnes ont déjà été condamnées l'an dernier à des peines de prison pour des menaces de mort envers la jeune fille. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier et la diffusion de ses coordonnées.
Ces interpellations surviennent alors que les députés français examinent un projet de loi sur le "séparatisme" qui veut renforcer l'arsenal contre l'islam radical notamment en réprimant plus sévèrement la haine en ligne.
edy/pa/shu/lch
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
Le producteur Gérard Louvin visé par une plainte pour "viol" #
Le producteur de télévision Gérard Louvin, accusé fin janvier par son neveu d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis par son mari dans les années 1980, est désormais lui-même accusé de "viol" par un autre homme qui a porté plainte, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Quatre nouvelles plaintes ont été déposées auprès du parquet de Paris entre fin janvier et début février pour des "viols" et "agressions sexuelles" visant le couple formé par Gérard Louvin et Daniel Moyne, également producteur, a déclaré à l'AFP l'avocat des plaignants, Me Pierre Debuisson, confirmant une information du journal Le Monde.
L'un de ces plaignants, Grégory C., 46 ans, accuse M. Louvin de "viols", a précisé l'avocat, qui affirme avoir été contacté "par une dizaine de victimes" et que d'autres plaintes suivront.
Les faits dénoncés, qui se seraient produits dans les années 1980 et 1990, "semblent prescrits", a-t-il reconnu.
Début janvier, Olivier A., 48 ans, a déposé plainte pour "complicité de viol par ascendant sur mineur de 15 ans" contre son oncle Gérard Louvin, l'accusant d'avoir "favorisé" des viols incestueux commis sur lui par Daniel Moyne.
Cette plainte a été révélée peu après la publication par la juriste Camille Kouchner d'un livre dans lequel elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir violé son frère jumeau.
En réaction aux nouvelles accusations dont il font l'objet, MM. Louvin et Moyne ont annoncé mardi une "plainte pour le chantage dont ils sont victimes" auprès du parquet de Paris.
Selon leurs avocats Christophe Ayela et Céline Bekerman, "ils démentent fermement les accusations opportunistes" et "déplorent un imbroglio confus sous couvert d'anonymat, où sont entremêlés des contre-vérités, des poncifs sur le show business et des relents homophobes qui n'échapperont à personne".
"Ces délations sont indécentes pour les vraies victimes d'agressions sexuelles", assurent MM. Louvin et Moyne dans un communiqué.
Selon le parquet de Paris, une enquête préliminaire concernant les faits dénoncés par Olivier A. avait été ouverte avant d'être classée sans suite en 2016 pour cause de prescription.
Le couple avait auparavant fait l'objet d'investigations faisant suite "à un signalement concernant (leur) fils adoptif". Selon une source judiciaire, une information judiciaire avait été ouverte concernant ces allégations en juillet 2013, avant d'aboutir à une ordonnance de non-lieu en juillet 2015.
gd/pa/tes
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon (France), ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ, principal syndicat de journalistes en France).
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés en matinée devant le siège de la chaîne à l'appel de l'intersyndicale rassemblant le SNJ et trois autres organisations (CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT) "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux syndicats un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise" une fois les procédures légales terminées, a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
Selon lui, la chaîne "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour le développement du numérique et "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Mme Petrongari a dénoncé "un plan purement économique". Depuis le début des négociations entre direction et syndicats, "aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT (Confédération générale du travail, deuxième syndicat de salariés en France).
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service n'est pas concerné par le plan de départs mais il est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit, lui, passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
En juillet 2020, Eurnonews a rapatrié en France la production de sa déclinaison africaine Africanews pour faire des économies.
Lancée en 1993 par une vingtaine de télévisions européennes, Euronews est aujourd'hui détenue par le magnat égyptien Naguib Sawiris dont la holding MGN a porté sa participation à 88% en avril 2020 à la faveur du désengagement de la chaîne d'informations américaine NBC News (groupe Comcast).
cha/fga/tes/lch
Soutiens politiques à #sciencesporcs contre les violences sexuelles dans les IEP #
Plusieurs responsables politiques, dont la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, ont apporté mardi leur soutien à la vague de dénonciations des violences sexistes dans les Instituts d'études politiques (IEP) qui grandit sur les réseaux sociaux.
Ces derniers jours, les messages d'étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France se sont multipliés sous le mot-dièse #sciencesporcs.
Ces témoignages reprochent aux directions de ces établissements qui forment l'élite de la fonction publique leur silence et l'impunité dont bénéficieraient les auteurs de ces actes, étudiants ou professeurs.
"Plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #SciencesPorcs", a tweeté mardi Marlène Schiappa, en invitant les victimes à "signaler ces crimes" sur la plateforme du gouvernement contre les violences sexistes et sexuelles (arretonslesviolences.gouv.fr).
"A toutes les victimes. On vous lit. On vous écoute. On vous croit. Force et honneur à vous", a posté la députée LFI de Paris Danièle Obono.
"Courage à vous. On vous croit. On vous respecte. Et nous sommes là pour accompagner aussi si besoin", a tweeté Sandrine Rousseau, candidate écologiste déclarée à la présidentielle de 2022 et vice-présidente de l'université de Lille.
"Nous vous croyons. Vous n'y êtes pour rien. Vous êtes courageuses et courageux. Nous sommes à vos côtés. #sciencesporcs", a renchéri Caroline de Haas, cofondatrice du collectif féministe #Noustoutes, sur Twitter.
La mobilisation est notamment partie de l'IEP de Bordeaux, où une page Facebook d'étudiants a rassemblé depuis fin janvier près de 150 témoignages dénonçant des violences sexistes et sexuelles, y compris des viols, conduisant la direction de l'école à annoncer la mise en place d'un groupe de travail pour mieux les prévenir, selon les médias locaux.
De nombreux autres récits similaires concernant d'autres IEP de France ont depuis afflué sur les réseaux sociaux.
Cette mobilisation intervient quelques semaines après la démission choc d'Olivier Duhamel de la présidence de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSPF, qui chapeaute l'IEP de Paris), accusé d'inceste sur son beau-fils.
M. Duhamel n'a fait aucun commentaire sur ces accusations.
Le mot-clé #sciencesporcs s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, accusé de multiples viols, et qui a favorisé une libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles dans de nombreux pays.
emd-nk/pa/tes
Affaire Mila: cinq personnes en garde à vue pour menaces de mort et cyberharcèlement #
Cinq personnes ont été interpellées mardi à travers la France dans le cadre de l'enquête sur les menaces de mort à l'encontre de l'adolescente iséroise Mila, après la publication en novembre par cette dernière d'une vidéo polémique sur l'islam.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans, ont été arrêtées en Loire-Atlantique, Moselle, dans le Calvados, la Marne et les Hauts-de-Seine, et placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort", a annoncé à l'AFP le parquet de Paris.
L'enquête a été ouverte initialement mi-novembre par le parquet de Vienne (Isère) après les réactions suscitées par la nouvelle publication sur le réseau social TikTok de la jeune fille, qui fêtera bientôt ses 18 ans.
Mais ce parquet s'était dessaisi début décembre au profit du tout nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne, destiné à centraliser les investigations à mener dans différentes régions de France.
Ce sont les services de police et de gendarmerie locaux qui ont procédé aux interpellations, sous la coordination opérationnelle de la division de lutte contre les crimes de haine de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes de haine (OCLCH).
"Depuis Twitter, et pour certains, menacer de mort est devenu chose commune", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Mila, Richard Malka.
"Il est grand temps que chaque personne qui menace de mort sache qu'il peut finir en garde à vue puis devant un tribunal correctionnel et avec un casier judiciaire", a poursuivi Me Malka. "La peur doit changer de camp et doit être éprouvée par ces lâches qui harcèlent et menacent sous anonymat."
"L'Etat agit pour protéger #Mila", s'est pour sa part félicité sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les auteurs de menaces de mort encourent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
La vie de la jeune fille a basculé en janvier 2020, quand elle a publié une vidéo devenue virale dans laquelle elle proférait de virulentes critiques sur l'islam. "Le Coran il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam c'est de la merde", disait-elle dans cette vidéo, initialement diffusée dans une discussion personnelle.
Ses propos ont déclenché un déferlement de menaces, la contraignant à quitter son lycée de Villefontaine (Isère). Mais elle a aussi reçu beaucoup de soutiens, notamment sur la toile via le hashtag #JesuisMila. Des politiques et des personnalités ont pris parti pour Mila, au nom de la liberté d'expression et du droit de critiquer une religion même de manière outrageante.
"La loi est claire: nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions", était lui-même intervenu Emmanuel Macron. "L'ordre républicain n'est pas l'ordre moral. Ce qui est interdit, c'est l'appel à la haine, l'atteinte à la dignité".
En novembre, dans une nouvelle vidéo publiée sur TikTok, la jeune fille s'en est pris vertement à ses détracteurs: "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".
Une nouvelle salve de menaces a suivi. Sur Twitter, l'adolescente a partagé des captures d'écran des menaces de mort reçues, certaines évoquant l'assassinat du professeur Samuel Paty.
En décembre, la jeune fille a été écartée de l'internat du lycée militaire qu'elle avait intégré dans le plus grand secret, après avoir donné le nom de l'établissement lors d'une discussion sur un réseau social avec une vingtaine de personnes.
Deux personnes ont déjà été condamnées l'an dernier à des peines de prison pour des menaces de mort envers Mila. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier 2020 et la diffusion de ses coordonnées.
Cette vague d'interpellations intervient alors que les députés examinent le projet de loi sur le "séparatisme", qui doit renforcer l'arsenal contre l'islam radical notamment en réprimant plus sévèrement la haine en ligne.
bur-edy-mk/pa/nm
Euronews: grève de 24 heures de salariés de la chaîne européenne #
Des salariés de la chaîne télévisée européenne Euronews, dont le siège est à Lyon, ont débuté mardi une grève de 24 heures pour dénoncer les suppressions d'emplois annoncées en novembre, a-t-on appris de sources syndicales.
"C'est la première grève intersyndicale dans l'entreprise et il y a une belle mobilisation dans tous les services", a précisé à l'AFP Christelle Petrongari, journaliste déléguée SNJ.
Une cinquantaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la chaîne dans la matinée à l'appel de l'intersyndicale SNJ, CFE-CGC, SNRT-CGT, SNJ-CGT "pour protester contre les suppressions d'emplois et les restrictions budgétaires".
Le président du directoire, Michael Peters, avait présenté mi-novembre aux organisations syndicales un plan de redéploiement des effectifs face à une perte de revenus publicitaires liée à la crise sanitaire du Covid-19.
"Il est prévu qu'environ 30 à 40 personnes quitteront l'entreprise, une fois le processus du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) terminé", a précisé mardi un porte-parole d'Euronews.
La chaîne d'information privée "emploie actuellement environ 500 collaborateurs permanents. De nouveaux emplois sont par ailleurs créés" pour accompagner le développement du numérique, a-t-il ajouté.
Ces emplois "sont proposés en priorité aux membres du personnel dont les postes actuels sont concernés par le plan de départs".
Pour Mme Petrongari, "c'est un plan purement économique (...). Depuis le début des négociations du PSE, aucune proposition syndicale n'a été retenue", a-t-elle déploré. "On ne veut pas de licenciements ou alors en nombre très limité".
"Nous n'avons pas à Euronews la culture de la grève mais la situation est alarmante. On nous demande de faire plus avec beaucoup moins", a souligné de son côté Cécile Marion, déléguée CGT.
Le SNJ Euronews se dit aussi "inquiet de la disparition du service en langue turque, l'un des rares médias turcophones libres". Ce service, non concerné par le PSE, est menacé faute de financements externes.
Le service en langue italienne doit passer au tout numérique.
"Nous sommes une entreprise multilingue, une tour de Babel, et on veut rester une référence dans le paysage médiatique européen", insiste la journaliste déléguée SNJ.
En 2017, la chaîne internationale avait déjà abandonné son traditionnel multiplex pour proposer douze chaînes linguistiques avec chacune sa logique rédactionnelle propre. Le groupe avait à cette occasion enregistré 90 départs.
cha/fga/tes
CEDH: La Turquie condamnée pour défaillance de protection d'un mineur exploité sexuellement #
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour les "lacunes de la procédure pénale" à l'encontre de suspects de faits de prostitution d'une enfant de 13 ans qui ont entrainé "des cas graves de victimisation secondaire".
La Cour a mis en avant une longue liste de fautes commises par les autorités turques au cours de la procédure instaurée après la plainte de la jeune fille, en janvier 2003, et les "énormes efforts" déployés pour éviter l'application de textes prévoyant des peines plus lourdes que celles prononcées.
La procédure avait abouti en septembre 2010, après 35 audiences de cour d'assises, par l'acquittement des trois accusés de viol sur mineur. Les faits d'"acte sexuel sur mineur de moins de 15 ans" donnèrent lieu à des "peines minimales", la cour d'assises estimant qu'il n'y avait "pas une absence totale de volonté" de la part de l'enfant.
Enfin, les faits de séquestration avaient pour leur part été requalifiés et abandonnés, la cour d'assises jugeant la jeune fille consentante, et notant que le délai de prescription pour "séquestration consentante" était dépassé.
Devant la CEDH, la jeune fille s'est plainte de ne pas avoir "bénéficié d'un soutien professionnel durant la procédure" judiciaire menée en Turquie, "d'avoir fait l'objet d'humiliation face aux accusés" et d'avoir été "menacée par eux au vu et au su des autorités judiciaires".
Elle a également dénoncé la prescription de certains faits et l'atténuation des peines pour bonne conduite contre certains accusés.
A l'unanimité, les juges de la CEDH ont estimé que cette procédure avait été menée en violation de la Convention européenne des droits de l'Homme et des disposition garantissant l'interdiction des traitements inhumains ou dégradants et le droit au respect de la vie privée.
"L'absence d'assistance à la requérante, le manquement à sa protection face aux accusés, la reconstitution inutile des viols, les examens médicaux répétitifs (à dix reprises), le manque de sérénité et de sécurité durant les audiences, l'évaluation du consentement de la victime, la durée excessive de la procédure, et enfin, la prescription pénale de deux chefs d'accusation ont constitué des cas graves de victimisation secondaire de la requérante", a conclu la Cour, selon un communiqué rédigé par la CEDH.
Concernant l'évaluation du consentement de la victime, les juges ont souligné que "l'attribution d'un poids équivalent au consentement d'un mineur de moins de quinze ans à celui d'un adulte ne peut en aucun cas être admissible dans le cadre d'une affaire d'exploitation et d'abus sexuels".
La Turquie a été condamnée à verser 25.000 euros à la jeune fille pour "dommage moral".
apz/dsa/ial/
France: cinq gardes à vue dans l'affaire d'une lycéenne menacée de mort pour ses charges contre l'islam #
Cinq personnes ont été placées en garde à vue mardi en France dans l'enquête sur les menaces de mort à l'encontre d'une adolescente, Mila, après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo critiquant violemment l'islam, a annoncé le parquet de Paris à l'AFP.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans selon la même source, ont été interpellées dans plusieurs régions du pays et placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort" dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris.
Ce pôle a pris en charge début décembre l'enquête ouverte mi-novembre par la justice française après les réactions suscitées par une nouvelle publication de la jeune fille sur le réseau social TikTok.
Dans sa nouvelle vidéo, Mila, déjà menacée de mort pour avoir publié en janvier 2020 une vidéo devenue virale dans laquelle elle proférait de virulentes critiques sur l'islam, s'en prenait à ses détracteurs en déclarant: "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".
Après sa vidéo de l'année dernière, la lycéenne a reçu un déferlement de menaces, mais aussi de soutiens. Placée sous protection policière, elle a dû quitter son lycée dans l'Isère (Sud-Est).
L'adolescente revendique son droit au blasphème et veut situer le débat sur le terrain sensible de la laïcité. C'est ce même droit au blasphème qui permettait à l'hebdomadaire Charlie Hebdo, cible en 2015 d'un sanglant attentat jihadiste au retentissement mondial, d'étriller les religions y compris l'islam.
Deux personnes ont déjà été condamnées à des peines de prison pour des menaces de mort envers la jeune fille. D'autres sont mises en examen dans l'enquête sur les menaces de mort de janvier et la diffusion de ses coordonnées.
edy/pa/shu/lch
Levée de boucliers contre les tee-shirts sexistes de Brut Butcher #
Des salariés de l'enseigne stéphanoise de restauration rapide Brut Butcher dénoncent les tee-shirts aux inscriptions sexistes, jugées dégradantes, que la direction leur impose de porter, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Face au refus de la direction de mettre fin à cette pratique en place depuis plus de trois ans dans la vingtaine de restaurants Brut Butcher en France, une manifestation est prévue samedi à Saint-Etienne devant l'un des établissements.
L'enseigne (propriété de l'industriel de la viande Despi) fonctionne actuellement en mode commande à emporter et livraison à domicile en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
Parmi les inscription sur ces vêtements de travail figurent "Un restau très cochon", "Il est cho Rizo", ou "À poêle les dindes"...
"Les salariés subissent régulièrement des remarques obscènes et salaces de la part de certains clients", explique Frédéric Leschiera, responsable régional commerce et services du syndicat Sud. Une employée contactée par l'AFP témoigne en avoir été victime alors qu'elle arborait un tee-shirt "Il faut se la farcir".
Depuis l'an dernier, ces restaurants de burgers proposent aussi un wrap baptisé "La cagole".
En août, l'inspection du travail de la Loire avait indiqué avoir constaté la présence "d'inscriptions qui peuvent avoir un caractère sexiste" et ajoutait attendre "une réponse adaptée à la gravité de la situation de la part de l'employeur", lui rappelant son obligation de ne "pas porter atteinte à la dignité, ou créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant".
Dans un courrier adressé fin janvier au Conseil des Prud'hommes de Saint-Etienne, l'avocat de l'enseigne avait répondu que "pas un seul des 200 salariés ne s'était plaint des slogans humoristiques apposés sur les tee-shirts (...) ni fait remonter à sa direction avoir été l'objet de remarques salaces".
DM/cha/tes
Menaces de mort contre Mila: cinq personnes en garde à vue #
Cinq personnes ont été placées en garde à vue mardi dans l'enquête sur les menaces de mort proférées à l'encontre de l'adolescente iséroise Mila après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique sur l'islam, a annoncé le parquet de Paris à l'AFP.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans, ont été interpellées en Loire-Atlantique, en Moselle, dans le Calvados, la Marne et les Hauts-de-Seine, selon cette source.
Elles ont placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort" dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris.
Une enquête avait été ouverte mi-novembre par le parquet de Vienne (Isère) après les réactions suscitées par une nouvelle publication de la jeune fille sur le réseau social TikTok.
Mais ce dernier s'était dessaisi début décembre au profit du pôle national de lutte contre la haine en ligne, afin de permettre la centralisation des investigations à mener dans différentes régions de France.
C'est la division de lutte contre les crimes de haine de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes de haine (OCLCH), saisie par le parquet, qui a procédé aux interpellations.
Dans sa nouvelle vidéo, Mila, déjà menacée de mort pour avoir publié en janvier 2020 une vidéo devenue virale dans laquelle elle proférait de virulentes critiques sur l'islam, s'en prenait à ses détracteurs en déclarant: "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".
edy/pa/shu
France: l'OAS reste un marqueur pour l'ultradroite #
L'OAS, organisation armée clandestine des ultras de l'Algérie française, joue encore un rôle en France dans la violence de l'ultradroite après l'indépendance de l'Algérie, jusqu'à inspirer des petits groupuscules radicaux démantelés récemment.
Beaucoup d'anciens combattants de l'OAS trouvent après l'indépendance algérienne refuge au parti Front national mais d'autres continuent le combat ou forment les auteurs d'attentats terroristes d'extrême droite dans les années 1970.
Le groupuscule nationaliste Jeune Nation (JN), fondé en 1949 par Pierre Sidos, fils d'un haut cadre de la milice, est interdit en 1958, et son successeur le Parti nationaliste dissous l'année suivante.
Mais "dans les faits le réseau reste actif et ses membres participent aux activités de l'OAS" fondée en février 1961, rappelle l'historien Nicolas Lebourg, auteur d'une étude sur la radicalisation de l'extrême droite en France ("Extreme right terrorist radicalization in France since November 13, 2015") pour la George Washington University, où il explique comment l'OAS reste un marqueur pour l'ultradroite.
Pour la seule année 1961, département de la Seine (incluant Paris) exclu, les nationalistes français --OAS comprise-- auraient été responsables de 404 attentats en métropole.
En novembre 1962, JN rompt avec l'OAS puis Pierre Sidos part fonder en 1968 l'Oeuvre française, qui intégrera le FN dans les années 1990 jusqu'en 2011.
Mais la violence de l'ultradroite se poursuit dans les années 1970 notamment à Marseille (Sud-Est).
En 1973, après qu'un Algérien déséquilibré a égorgé un chauffeur de bus, une vague de violences déferle: des Maghrébins sont tués à la hache, par balles, noyés (16 morts et autant de blessés).
Elle culmine dans le plasticage du consulat d'Algérie à Marseille, qui fait quatre morts et 23 blessés. "Les auteurs sont pour l'essentiel des anciens de l'OAS", affirme M. Lebourg.
Pour les auteurs de l'attentat contre le consulat, il s'agit de répondre à la "colonisation algérienne de la France", selon leur tract de revendication.
Les poseurs de bombes néonazis de 50 attentats en 1979-80 sont, eux, formés par d'anciens commandos Delta, les escadrons de la mort de l'OAS.
En 1983, la CIA estime que depuis 1958 l'État français a combattu sur son sol 41 organisations terroristes, dont 16 d'extrême droite, 13 d'extrême gauche et 12 séparatistes.
L'ultradroite est moins active dans les années 1990 même si la violence ressurgit épisodiquement comme en 1995 à Marseille avec le meurtre d'Ibrahim Ali, 17 ans, par des colleurs d'affiches du FN.
Mais la tentation violente affleure depuis les attentats jihadistes de 2015. Deux groupuscules, nommés OAS et AFO, démantelés en 2017 et 2018, assimilent le jihadisme à la poursuite du conflit algérien.
are/fz/mpm/lch
Avoir 17 ans dans l'OAS, le combat perdu pour l'Algérie française #
"L'attentat qui m'a le plus marqué, ça a été au Cirque Monte-Carlo en septembre 1960. Là vous réagissez de manière brutale et bestiale". Peu de temps après, Régis Guillem rejoignait l'Organisation armée secrète (OAS) qui allait à son tour ensanglanter l'Algérie.
Soixante ans après la création de l'OAS, le 11 février 1961, ces trois lettres restent associées aux pages les plus noires de la Guerre d'Algérie, entre insurrection pro-Algérie française et coups de force d'ultras de l'extrême droite qui débordèrent en métropole.
Pour Régis Guillem, jeune aide-comptable de Mostaganem (Ouest de l'Algérie), l'OAS devient alors l'ultime rempart contre le Front de libération nationale (FLN) qui mène lui-même une lutte sans merci pour l'indépendance de l'Algérie depuis 1954.
"A l'âge de 12 ans, j'avais déjà vu des têtes décapitées le long d'une voie ferrée. C'était des garde-barrière, le mari et la femme", raconte-t-il.
Mais le "déclic" qui le conduit à prendre les armes, ce sera l'attentat du Cirque Monte-Carlo à Mostaganem, qui fait cinq morts et une cinquantaine de blessés.
La voix de Régis Guillem, aujourd'hui âgé de 76 ans et directeur commercial à la retraite à Royan (Ouest de la France), se brise encore au souvenir de cette soirée-là.
"Quand mon ami a pris sa fiancée, qui était là, elle n'avait plus de jambes. La bombe était tombée sur elle", dit-il.
"Je me suis dit +maintenant ce sera oeil pour oeil, dent pour dent+", ajoute le futur combattant de l'OAS, d'abord passé par Jeune Nation, un mouvement nationaliste révolutionnaire né en métropole qui s'implanta en Algérie à la fin de l'année 1956.
"A partir de ce moment-là, avec des amis, on a commencé à faire ce qu'on appelait du contre-terrorisme. Ensuite, l'OAS est arrivée, j'ai été recruté parce que j'avais déjà un petit commando", relate Régis Guillem.
"Récupération" de véhicules, d'armes, hold-up pour collecter des fonds: le jeune combattant de l'Algérie française participe d'abord à la logistique inhérente à toute organisation clandestine.
Passé de Mostaganem à la grande métropole voisine d'Oran, où la guérilla urbaine fait rage, il se retrouve aux prises avec les gardes mobiles, parfois dans de véritables combats de rue.
Mais il va aussi être associé à des opérations beaucoup plus musclées au coeur même de l'ADN de l'organisation: le "ciblage" et l'élimination des "adversaires" de l'Algérie française.
Avocats de militants FLN, commerçants suspectés d'alimenter l'organisation, fellaghas, communistes, policiers et militaires traquant l'OAS ... au moins 2.200 personnes seront tuées en Algérie ou en métropole, victimes de plasticages, d'exécutions sommaires ou d'attentats collectifs.
S'il dit ne "rien regretter", Régis Guillem reste peu disert sur les homicides volontaires qui lui seront reprochés quelques années plus tard par la justice française. Des accusations auxquelles il échappera en s'engageant dans la Légion étrangère.
"J'avais un travail à faire, je le faisais", esquive-t-il. "Notre mission au départ était d'interdire l'accès de Mostaganem à toute femme voilée. Les gens du FLN utilisaient ce stratagème pour entrer et jeter des grenades", concède-t-il tout au plus, laissant entendre que certains contrôles ont pu alors être fatals.
Accusés d'assassinats et de terrorisme par leurs détracteurs, Régis Guillem et ses compagnons préfèrent se définir comme des "résistants" au service de l'Algérie française.
"L'OAS, ça a été l'ultime recours pour sauvegarder le drapeau tricolore en Algérie. On a perdu. L'Histoire donne toujours raison aux vainqueurs", lance-t-il.
Un constat qui fait bondir Jean-Philippe Ould Aoudia, 79 ans, fils d'un des six dirigeants de Centres sociaux éducatifs tués par l'OAS le 15 mars 1962 à Alger, juste avant les accords d'Evian qui allaient acter l'indépendance de l'Algérie.
"Ils étaient résistants contre quoi? Contre la France? C'étaient des nationalistes contre la Nation! ", réplique le fils Ould Aoudia, aujourd'hui médecin à la retraite à Clamart, près de Paris.
"Ce n'est pas en assassinant de sang-froid et de dos, par traîtrise, des individus dans la rue, qui n'ont rien à voir, qu'on va ennoblir la cause qu'on prétend défendre", juge-t-il.
Chez lui aussi, un attentat allait bousculer toute une vie. Un commando OAS, composé en partie de militaires, pénétra dans le bâtiment où les six dirigeants des Centres sociaux, dont l'écrivain Mouloud Feraoun, tenaient une réunion de travail.
Les six responsables, d'anciens instituteurs soupçonnés de sympathie pour la cause algérienne, furent conduits à l'extérieur, dos au mur, et abattus de sang-froid au fusil-mitrailleur.
"Les tueurs ont tiré d'abord dans les jambes pour que les corps s'écroulent et que le supplice dure quelques secondes de plus", raconte Jean-Philippe Ould Aoudia.
"Ils ont tiré 103 balles (..) J'ai eu du mal à reconnaître le visage de mon père qui avait été défiguré par deux coups de grâce de 11,43", se souvient Jean-Philippe Ould Aoudia.
Pour lui, le combat de l'OAS était sans issue. "Je comprends qu'ils continuent à ne pas accepter d'être un cul-de-sac de l'Histoire. Si leur but, c'était de rester en Algérie (...) ils s'y sont pris de la pire des manières", assène-t-il.
vl/fz/cal/lch
Il y a 60 ans, l'OAS et ses sanglants attentats pour l'Algérie française #
L'Organisation armée secrète (OAS), créée il y a 60 ans, a été le bras armé clandestin et meurtrier des ultras de l'Algérie française dans les derniers épisodes de la guerre, entre février 1961 et l'indépendance en juillet 1962.
Selon des estimations d'historiens, l'OAS, qui regroupait environ un millier d'activistes, a tué en Algérie au moins 2.200 personnes dans près de 13.000 explosions au plastic, 2.546 attentats individuels et 510 attentats collectifs. En métropole, le nombre total de ses victimes est estimé à 71 morts et 394 blessés.
L'OAS est créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l'Espagne franquiste, face au souhait désormais manifeste du gouvernement français et du général Charles de Gaulle de se désengager en Algérie, scellé le mois précédent par un référendum sur l'autodétermination.
Ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l'extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan.
L'assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d'Evian au bord du lac Léman dans l'Est de la France, où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le Front de libération nationale (FLN) algérien, est imputé à l'OAS.
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe et André Zeller, décidés à sauver par tous les moyens "l'Algérie française", lancent le "putsch des généraux". Après leur échec le 25 avril, Salan et Jouhaud passent à la clandestinité, tandis que Challe et Zeller se rendent.
Salan et Jouhaud prennent la tête de l'OAS, qui "frappe où elle veut, quand elle veut" selon son slogan. L'organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d'Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des "nuits bleues", avec des centaines d'explosions.
Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en métropole à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes.
Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961.
Le 15 mars 1962, l'OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l'écrivain Mouloud Feraoun.
Après la signature le 18 mars 1962 des accords d'Evian qui scellent l'indépendance, Salan lance "la guerre totale", marquée par de sanglants combats entre l'armée et l'OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d'Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.
En mars-avril 1962, l'arrestation de ses responsables décapite l'OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis gracié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l'OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.
L'OAS poursuit une politique de la "terre brûlée", par exemple l'incendie spectaculaire des citernes du port d'Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l'Algérie début juillet, à la veille de l'indépendance, mais l'OAS fomente encore dans l'hexagone deux attentats contre le général de Gaulle auxquels échappe le président français.
L'instigateur de celui du Petit-Clamart en banlieue parisienne, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l'origine de l'attentat du 28 août 1964 à Toulon (Sud-Est), Susini est condamné à mort par contumace et gracié dans l'amnistie de 1968.
doc-jba/ber/fz/sp/lch
Corse: un suspect dans une enquête pour assassinat tué par un "tir de riposte" de la police #
Un homme recherché dans une enquête sur un assassinat commis en juin 2020 à Ajaccio a été tué mardi lors de son arrestation à son domicile au col Saint-Georges (Corse-du-Sud) par un "tir de riposte" de la police, a indiqué à l'AFP la procureure d'Ajaccio.
La Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire d'Ajaccio est intervenue au petit matin, à 06H00, pour interpeller à son domicile François-Xavier Salini-Ricci, 39 ans, dans le cadre d'une enquête de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli, commis le 18 juin 2020 à la mi-journée à la terrasse d'un snack du centre-ville d'Ajaccio, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.
"La police judiciaire et la BRI se sont présentées au domicile de cette personne, BRI en tête, en colonne derrière le bouclier pare-balles. Ils sont entrés dans le domicile et immédiatement, la personne a fait feu sur la BRI", a précisé à l'AFP Carine Greff, procureure de la République d'Ajaccio.
"La déflagration a projeté le bouclier au sol et il y a eu, du coup, un tir de riposte de la BRI (...) qui a grièvement blessé au flanc la personne. Elle est décédée dans le quart d'heure qui a suivi", a-t-elle ajouté.
Deux policiers ont été "blessés par le blast de l'arme à feu de gros calibre qui a projeté le bouclier sur eux", a-t-elle également indiqué.
"Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherche de la gendarmerie pour déterminer les circonstances de la tentative d'homicide sur les personnes dépositaires de l'autorité publique et sur les circonstances du décès de la personne que l'on souhaitait interpeller", a indiqué Carine Greff.
M. Salini-Ricci avait été blessé le 7 juin par un tireur casqué qui avait fait feu sur la terrasse de la brasserie l'Aktuel, en périphérie d'Ajaccio, tuant Jacques Baranovsky, inconnu des services de police et de justice. Selon une source proche de l'enquête, M. Salini-Ricci était la cible du tireur.
M. Salini-Ricci était soupçonné d'être impliqué dans une riposte qui s'était soldée, 11 jours plus tard, par la mort d'Alexandre Giacopelli, 28 ans, tué à la terrasse d'un snack du centre-ville d'Ajaccio, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
En 2017, M. Salini-Ricci avait été condamné à deux ans de prison dont un assorti d'un sursis avec mise à l'épreuve de trois ans dans une affaire de racket dans laquelle Alexandre Giacopelli avait également été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis.
Dans l'enquête sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli, quatre personnes ont été mises en examen dont deux liées à l'assassinat de la brasserie l'Aktuel.
mc/mdm/dlm
Mozambique: le PDG de Total estime que le projet gazier est "sur les rails" #
Le projet gazier Mozambique LNG "est sur les rails" pour produire en 2024 malgré la suspension des travaux à terre en raison de la proximité de groupes armés jihadistes, a estimé mardi le PDG de Total.
"Ce n'est pas parce qu'on s'arrête pendant deux ou trois mois que ne nous ne pourrons pas atteindre l'objectif de 2024, donc le projet est sur les rails", a indiqué Patrick Pouyanné lors d'une conférence de presse.
"Jusqu'à présent sur la partie ingénierie il est plutôt en avance, les travaux offshore ont pu continuer. Les travaux à terre, eux, sont suspendus", a-t-il expliqué.
Le chantier compte ainsi "moins de 1.000 personnes" actuellement contre 5 à 10.000 normalement, a détaillé M. Pouyanné.
Le groupe français, qui est l'opérateur du projet de gaz naturel liquéfié (GNL), avait évacué début janvier des employés du site encore en construction, après une série d'attaques jihadistes à seulement quelques kilomètres.
La province du Cabo Delgado dans le nord, stratégique pour l'exploitation du gaz naturel, est en proie à une sanglante insurrection islamiste depuis plus de trois ans.
"La situation sécuritaire pose problème puisque les groupes jihadistes se sont approchés à moins de 10km du site", a souligné M. Pouyanné.
Le PDG avait rencontré en janvier le président mozambicain Filipe Nyusi. A l'issue de cette rencontre, le Mozambique s'est à nouveau engagé à sécuriser l'installation.
"Nous nous sommes mis d'accord pour dire qu'il fallait qu'il y ait une zone d'au moins 25 km autour de ce site qui soit contrôlée, préservée", ce "qui relève des autorités gouvernementales", a indiqué M. Pouyanné.
Le projet Mozambique LNG représente un investissement total de 20 milliards de dollars. Total est l'opérateur du projet et en détient 26,5%.
jmi/kd/spi
Menaces de mort contre Mila: cinq personnes en garde à vue #
Cinq personnes ont été placées en garde à vue mardi dans l'enquête sur les menaces de mort proférées à l'encontre de l'adolescente iséroise Mila après la publication en novembre par cette dernière d'une nouvelle vidéo polémique sur l'islam, a annoncé le parquet de Paris à l'AFP.
Ces cinq personnes, âgées de 18 à 29 ans, ont été interpellées dans différentes régions de France et placées en garde à vue pour "cyberharcèlement" et "menaces de mort" dans le cadre des investigations menées par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, récemment créé au sein du parquet de Paris.
edy/pa/shu
Il y a 60 ans, l'OAS et son sanglant combat #
L'Organisation armée secrète (OAS), créée il y a 60 ans, a été le bras armé clandestin et meurtrier des ultras de l'"Algérie française" dans les derniers épisodes de la guerre, entre février 1961 et l'indépendance en juillet 1962.
Selon des estimations d'historiens, l'OAS, qui regroupait environ un millier d'activistes, a tué en Algérie au moins 2.200 personnes dans près de 13.000 explosions au plastic, 2.546 attentats individuels et 510 attentats collectifs. En métropole, le nombre total de ses victimes est estimé à 71 morts et 394 blessés.
Face au souhait désormais manifeste du gouvernement français et du général Charles de Gaulle de se désengager en Algérie, scellé le mois précédent par un référendum sur l'autodéterminantion, l'OAS est créée le 11 février 1961 à Madrid, dans l'Espagne franquiste.
Ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l'extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan.
L'assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d'Evian où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le FLN, est imputé à l'OAS.
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, les généraux Salan, Edmond Jouhaud, Maurice Challe et André Zeller, décidés à sauver par tous les moyens "l'Algérie française", lancent le "putsch des généraux". Après leur échec le 25 avril, Salan et Jouhaud passent à la clandestinité, tandis que Challe et Zeller se rendent.
Salan et Jouhaud prennent la tête de l'OAS, qui "frappe où elle veut, quand elle veut" selon son slogan. L'organisation assassine le 31 mai 1961 le commissaire principal d'Alger Roger Gavoury. Outre les assassinats de personnalités, notamment communistes, elle organise des "nuits bleues", avec des centaines d'explosions.
Roger Degueldre fonde les commandos Delta qui sèment la terreur en Algérie et en France à partir de juin 1961, frappant même à Alger des passants anonymes.
Elle est dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961.
Le 15 mars 1962, l'OAS tue encore six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l'écrivain Mouloud Feraoun.
Après la signature le 18 mars 1962 des accords d'Evian qui scellent l'indépendance, Salan lance "la guerre totale", marquée par de sanglants combats entre l'armée et l'OAS dans le quartier de Bab-el-Oued à Alger. Le 26 mars, la fusillade de la rue d'Isly fait 46 à 61 morts dans les rangs des Européens.
En mars-avril 1962, l'arrestation de ses responsables décapite l'OAS mais les derniers extrémistes redoublent de violence. Salan est condamné à la détention à perpétuité, Jouhaud condamné à mort puis grâcié. Sa peine est commuée en détention à perpétuité. Ils seront amnistiés comme les autres dirigeants de l'OAS par le général de Gaulle en 1968. Degueldre sera fusillé en juillet 1962.
L'OAS poursuit une politique de la "terre brûlée", par exemple l'incendie spectaculaire des citernes du port d'Oran en juin 1962. Les derniers commandos quittent l'Algérie début juillet, à la veille de l'indépendance, mais l'OAS fomente encore dans l'hexagone deux attentats auxquels échappe le général de Gaulle.
Instigateur de celui du Petit-Clamart, le 22 août 1962, le colonel Bastien-Thiry est fusillé le 11 mars 1963. A l'origine de l'attentat du 28 août 1964 à Toulon, Susini est condamné à mort par contumace et grâcié dans l'amnistie de 1968.
doc-jba/ber/fz/sp
Corse: un suspect dans une enquête pour assassinat décède lors de son arrestation #
Un homme recherché dans une enquête sur un assassinat commis en juin 2020 à Ajaccio est mort mardi lors de son arrestation, marquée par un échange de tirs avec la police, au Col St Georges (Corse-du-Sud), a-t-on appris de sources concordantes.
La Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire d'Ajaccio est intervenue au petit matin au Col St Georges pour interpeller François-Xavier Salini-Ricci, dans le cadre de l'enquête de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli, commis le 18 juin 2020 à la mi-journée à la terrasse d'un snack du centre-ville d'Ajaccio.
L'homme recherché a ouvert le feu à l'arme de chasse sur les policiers qui ont également fait usage de leurs armes, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.
L'homme, en arrêt cardiaque, est décédé sans que les circonstances précises ne soient pour l'heure établies, a précisé l'une de ces sources.
Deux policiers ont été blessés par des impacts de projectile qui ont ricoché sur leurs boucliers, a également indiqué à l'AFP l'une de ces sources.
Les gendarmes étaient sur place pour faire les constatations ainsi que la procureure de la République d'Ajaccio, Carine Greff.
Contactée par l'AFP, la procureure n'était pas immédiatement joignable pour confirmer ces éléments.
M. Salini-Ricci avait été blessé le 7 juin par un tireur casqué qui avait fait feu sur la terrasse de la brasserie l'Aktuel, en périphérie d'Ajaccio, tuant Jacques Baranovski, inconnu des services de police et de justice. Selon une source proche de l'enquête, il était la cible du tireur.
En 2017, il avait été condamnée à deux ans de prison dont un assorti d'un sursis avec mise à l'épreuve de trois ans dans une affaire de racket dans laquelle Alexandre Giacopelli avait été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis.
Dans l'enquête sur l'assassinat d'Alexandre Giacopelli, quatre personnes ont été mises en examen dont deux liées à l'assassinat de la brasserie l'Aktuel, qui a eu lieu 11 jours avant celui d'Alexandre Giacopelli, âgé de 28 ans.
Enquêteurs et magistrats s'étaient très tôt interrogés sur un possible lien entre les deux homicides, celui de la brasserie l'Aktuel, le 7 juin, et celui du 18 juin.
mc/est/dlm
Yvelines: des aides municipales supprimées "pour responsabiliser les familles des délinquants" #
Le maire divers droite de Poissy (Yvelines), Karl Olive, a fait voter lundi soir en conseil municipal la suspension voire la suppression de certaines aides municipales pour "responsabiliser les familles des délinquants", selon la délibération consultée par l'AFP.
Adoptée par 36 voix sur 39, cette décision fait suite à des "actes de violences répétés" ces six derniers mois, selon ce document : caillassages de bus, rixes entre jeunes, jets de mortier d'artifice sur les forces de l'ordre ou encore attaque à la voiture bélier et incendie d'un local associatif.
Se disant "très à cheval sur la réciprocité entre droits et devoirs", le maire de Poissy Karl Olive vise "la tranche d'âge entre 12 et 17 ans, très virulente", a-t-il expliqué à l'AFP.
Dans un premier temps, dès le premier rappel à la loi, les aides municipales d'accès aux loisirs seront suspendues voire supprimées en cas de récidive, a précisé l'élu. Certaines bourses accordées aux collégiens et lycéens - entre 100 et 400 euros mensuels par élève - sont également concernées par la décision.
En revanche, ces sanctions ne concernent pas la cantine scolaire, les activités périscolaires et les allocations familiales, pour ne pas "remettre en cause le quotidien vital" des familles, a nuancé le maire, également président de l'association Génération terrain.
Karl Olive espère par cette décision "provoquer une rencontre avec les parents", à l'instar du maire d'Etampes, Franck Marlin, qui a été parmi les premiers à prendre ce type de mesures, en 1998.
"A l'époque, ça a fait polémique", reconnaît le maire divers droite qui se félicite toutefois des "50% de réussite" de ce disposif en place depuis plus de vingt ans dans sa commune et qui lui permet d'être en lien chaque mois avec les familles concernées.
Les maires LR de Rillieux-la-Pape (métropole de Lyon) et de Valence avaient pris de telles dispositions respectivement en 2018 et en décembre dernier.
En 2005, le député-maire LR de Draveil (Essonne) Georges Tron avait décidé de suspendre les aides municipales aux familles de jeunes auteurs de violences, au moment où Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait relancé le débat sur la suppression des allocations familiales pour les familles de jeunes délinquants.
ola/dar/sp
A Paris, une école mobilisée contre l'expulsion programmée de Fatimate #
Une centaine de militants, d'enseignants et d'élus se sont rassemblés lundi devant une école parisienne pour dénoncer la procédure d'expulsion visant une écolière ivoirienne de CM2, Fatimate, et ses parents demandeurs d'asile, victimes selon eux de l'"absurdité" des textes européens.
L'enfant de 10 ans, scolarisée depuis octobre dans l'école Fernand-Labori dans le XVIIIe arrondissement de Paris, fait l'objet depuis quelques semaines d'un arrêté de transfert vers l'Italie. Parce que ses parents y avaient d'abord sollicité le statut de réfugié avant de demander l'asile en France, ils en dépendent administrativement en vertu du règlement européen de "Dublin".
Sauf annulation de cette décision par le tribunal administratif de Paris, où les parents ont déposé un recours, l'expulsion pourrait être exécutée jeudi.
"On fait bloc, parce que c'est inhumain comme situation. Elle est bien à l'école, en quatre mois elle a fait de très grands progrès. Elle est lancée et une expulsion briserait tout ça", s'est indigné Renaud Heinich, son instituteur, à l'origine de la mobilisation qui fédère désormais de nombreux élus.
"Elle a eu la force de demander de l'aide", poursuit-il sous la banderole "Non à l'expulsion de nos élèves", affichée sur l'établissement. "Un soir en sortant de l'école, elle m'a arrêté et m'a dit: +Mes parents ont reçu une lettre de la police disant qu'on doit aller en Italie+", se souvient l'enseignant.
"Elle nous a dit qu'elle préférait rester ici seule plutôt que de partir en Italie. Elle se sent à l'aise ici, on parle français, pas italien", explique à l'AFP le père de Fatimate, Ibrahim Sangare, qui redoute d'être renvoyé en Côte d'Ivoire, qu'il affirme avoir fui pour que sa fille échappe à l'excision.
Il assure garder "espoir", surtout grâce à la détermination de sa fille: "On met plus d'une heure pour venir à l'école, mais elle ne s'est jamais découragée. Elle se réveille à 6H00 pour nous dire de l'emmener", explique-t-il.
Face à l'imminence de l'expulsion, de nombreux élus ont écrit à la préfecture de police de Paris ou encore au ministère de l'Intérieur, pour demander une annulation de la mesure.
Cette affaire montre "l'absurdité de ces règlements qui ne tiennent pas compte de la vie des gens", a dénoncé sur place Ian Brossat, élu du XVIIIe arrondissement et adjoint de la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés.
La communauté éducative de l'école, elle, assure qu'elle fera "tout ce qui est possible" pour conserver son écolière.
sha/dar/sp
Rassemblements en soutien à "Julie" qui accuse des pompiers de l'avoir violée #
Plus de 300 personnes se sont réunies dimanche place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" sur une mineure en 2009, pour lesquels des pompiers sont mis en examen.
Ce rassemblement, à quelques rues du Palais de justice, a été organisé avant l'examen mercredi par la Cour de cassation du pourvoi de Julie (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour viol.
Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles.
L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans".
Emu, le père de la jeune femme s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ca nous va droit au coeur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisés", a-t-il dit à l'AFP. "Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend plus la parole des victimes".
Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol".
"Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans.
D'autres rassemblements ont été organisés en France, notamment devant le tribunal de Versailles, à l'appel du collectif NousToutes. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".
Agée de 13 à 15 ans lors des faits, Julie suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
En 2010, elle a accusé un sapeur-pompier, avec lequel elle avait "une relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction, de lui avoir imposé des rapports sexuels, notamment à une occasion en présence de deux collègues.
Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion, une infraction passible des assises. Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.
Au cours de l'instruction, Julie a exprimé de "façon réitérée son absence de consentement", selon l'ordonnance. Les trois pompiers ont eux "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence".
La famille de Julie accuse au total une vingtaine de pompiers de viols. "Les 17 autres pompiers n'ont jamais été mis en examen", a dénoncé sa mère dans une pétition en ligne.
clw-maj/pa/swi
Rassemblements en soutien à "Julie" qui accuse des pompiers de l'avoir violée #
Plus de 300 personnes se sont réunies dimanche place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" sur une mineure en 2009, pour lesquels des pompiers sont mis en examen.
Ce rassemblement, à quelques rues du Palais de justice, a été organisé avant l'examen mercredi par la Cour de cassation du pourvoi de Julie (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour viol.
Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles.
L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans".
Emu, le père de la jeune femme s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ca nous va droit au coeur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisés", a-t-il dit à l'AFP. "Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend plus la parole des victimes".
Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol".
"Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans.
D'autres rassemblements ont été organisés en France, notamment devant le tribunal de Versailles, à l'appel du collectif NousToutes. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".
Agée de 13 à 15 ans lors des faits, Julie suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
En 2010, elle a accusé un sapeur-pompier, avec lequel elle avait "une relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction, de lui avoir imposé des rapports sexuels, notamment à une occasion en présence de deux collègues.
Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion, une infraction passible des assises. Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.
Au cours de l'instruction, Julie a exprimé de "façon réitérée son absence de consentement", selon l'ordonnance. Les trois pompiers ont eux "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence".
La famille de Julie accuse au total une vingtaine de pompiers de viols. "Les 17 autres pompiers n'ont jamais été mis en examen", a dénoncé sa mère dans une pétition en ligne.
clw-maj/pa/swi
"C'était suicidaire de porter plainte": au procès Tron, une accusatrice abîmée #
Dix ans d'"enfer": l'une des femmes accusant Georges Tron de viols et agressions sexuelles a relaté lundi à la barre de la cour d'assises de Paris "l'enfer" subi depuis sa plainte contre l'ancien secrétaire d'Etat.
Timbre rauque de fumeuse, mèches blanches éclaircissant ses cheveux bruns, Eva Loubrieu est l'une des deux ex-employées de la commune de Draveil (Essonne) qui accusent le maire LR et son ex-adjointe Brigitte Gruel de leur avoir imposé attouchements et pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sous couvert de séances de réflexologie plantaire.
M. Tron et Mme Gruel ont été acquittés en première instance.
Porter plainte en 2011 contre Georges Tron, "avec le recul, je me rends compte que c'était une grande inconscience", estime la quadragénaire à la barre de la cour, qui juge l'élu en appel. "Jamais on n'aurait pu imaginer ce qu'a été la suite. Ça a été une double peine, l'enfer de ces dix années."
Injures, ostracisme, tracts distribués dans toute la circonscription du député-maire: la plaignante dépeint le "torrent d'ignominies et de calomnies" qui s'est abattu sur elle et ses proches.
"Je récupérais mon fils à l'école en pleurs, parce qu'on lui avait dit que sa mère était une grosse salope. Il était en CP", témoigne Eva Loubrieu, la voix brisée.
Dans un récit à la chronologie assez vague, elle décrit plusieurs jeux sexuels que lui aurait imposés Georges Tron, qu'elle rencontre en 2006 alors qu'elle est en recherche d'emploi. La mairie de Draveil l'embauche quelques mois plus tard.
Au sein de l'administration municipale, Eva Loubrieu dit avoir dû participer à plusieurs scènes de triolisme impliquant aussi Brigitte Gruel, qui comparaît aux côtés de M. Tron pour complicité. "J'étais dans une bulle (...) Dans cette bulle, je suis comme un objet, une poupée" dédiée au plaisir des accusés, analyse-t-elle.
Georges Tron et Brigitte Gruel nient toute relation sexuelle avec leurs accusatrices. Ils mettent la démarche d'Eva Loubrieu sur le compte d'une "vengeance" pour son licenciement de la mairie de Draveil, survenu en 2009.
La présidente de la cour demande à Mme Loubrieu si elle n'a jamais été consentante, un enjeu crucial pour l'issue de l'affaire. Elle lui fait remarquer que sa position sur ce point-clé a évolué au fil de la procédure et la confronte à des textos au ton affectueux envoyés au maire.
Au début, "je suis consentante", "je suis charmée", finit par concéder Eva Loubrieu, contredisant par là ses propres propos tenus quelques minutes auparavant. Elle indique avoir espéré une relation avec Georges Tron mais avoir rapidement déchanté.
En 2018, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait jugé crédible l'existence de scènes sexuelles mais écarté l'existence d'une situation de contrainte entre l'élu et les deux femmes. Les parties civiles espèrent prouver une "emprise" du maire.
Les mains souvent crispées sur les bords du pupitre comme pour s'y agripper, la plaignante narre sa détérioration progressive depuis son embauche à Draveil: spirale de l'alcool, pulsions suicidaires, plusieurs passages en hôpital psychiatrique, incapacité à avoir des relations sexuelles...
La cour diffuse des photos d'elle prises à l'époque des faits. La jeune femme est si différente de la personne qui témoigne devant les assises qu'elles semblent être deux personnes distinctes.
"C'est quinze ans de ma vie complètement foutus. Je suis passée de 30 à 45 ans. Et de 30 à 45 ans, il n'y a eu que de l'horreur, que de la souffrance."
Vivant aujourd'hui loin de Draveil, Eva Loubrieu dit se reconstruire autour de son travail de relieuse de livres et de son fils de 16 ans.
Lors du précédent procès, l'avocat général "a dit qu'il fallait un peu d'inconscience et de folie pour porter plainte" contre un responsable politique comme Georges Tron, rapporte-t-elle. "J'irais plus loin: c'était suicidaire en fait de porter plainte."
Le verdict est attendu en milieu de semaine prochaine.
amd/pa/bow
France: nouvelle expertise sur la mort d'un jeune noir en 2016 #
Le débat autour de l'affaire Adama Traoré, devenue symbole des violences policières en France, est relancé: une nouvelle expertise judiciaire conclut que le jeune homme noir est décédé en 2016 d'un "coup de chaleur", qui n'aurait "probablement" pas été mortel sans l'interpellation des gendarmes.
Pour l'avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, cette expertise est un "tournant" et justifie une mise en examen des trois militaires impliqués, dont les avocats ont au contraire défendu lundi la légitimité des "gestes réglementaires" de leurs clients.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, est mort en région parisienne, près de deux heures après son arrestation au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C. Son décès a été suivi de plusieurs nuits de violences dans la ville dont il était originaire et les communes voisines.
Ce rapport médical, dévoilé lundi par l'hebdomadaire L'Obs et consulté par l'AFP, a été commandé en juillet dernier par les juges d'instruction parisiens, dans l'impasse après quatre ans de bataille d'expertises contradictoires.
Plusieurs collèges d'experts de la justice ont écarté la responsabilité des gendarmes sans s'accorder sur les causes du décès, tandis que la famille et ses médecins accusent les militaires d'avoir pratiqué un "plaquage ventral" qui a causé une "asphyxie positionnelle" fatale de la victime.
S'ils rejettent cette dernière piste, les auteurs belges de la nouvelle expertise estiment que "l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée".
Les gendarmes, seuls témoins de la scène dans l'appartement où Adama Traoré s'était caché après avoir fui une première interpellation, ont raconté avoir menotté le jeune homme, qui se débattait allongé sur le ventre, en s'y mettant à trois, l'un d'eux appuyant ses genoux sur son dos.
"La procédure d'immobilisation ne semble pas particulièrement agressive mais n'est pas particulièrement prudente non plus d'autant que le sujet semblait un instant auparavant, selon un témoin, déjà en situation de difficulté respiratoire", écrivent les médecins.
Les experts concluent que "M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur" après une course poursuite "relativement brève mais intense", sous adrénaline et en pleine canicule. Deux heures après le décès, la température de son corps était de 39,2 °C.
Pour expliquer l'aggravation de son état de santé "inhabituellement rapide", les médecins évoquent deux possibles facteurs: les "manoeuvres momentanées de contrainte" des gendarmes et, "dans une plus faible mesure", les "états pathologiques sous-jacents" du jeune homme.
Adama Traoré souffrait d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose.
Au terme de leur rapport d'une centaine de pages signé le 13 janvier, les médecins belges concluent que "cette évolution" fatale du coup de chaleur "n'aurait probablement pas eu lieu sans l'intervention de ces facteurs aggravants".
"Les gestes règlementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré", ont réaffirmé lundi leurs avocats Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, ajoutant que leurs clients "étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme".
"Cette expertise médicale est un tournant car pour la première fois des experts nommés par les juges affirment que les gestes des gendarmes ont causé la mort d'Adama Traoré. Jusqu'alors, seuls les médecins mandatés par les parties civiles l'avaient affirmé", s'est félicité Me Bouzrou.
edy-bl/gd/pga/nm/cls
Adama Traoré: le décès attribué à un "coup de chaleur" aggravé par la "contrainte" des gendarmes #
Le débat autour de l'affaire Adama Traoré, devenue symbole des violences policières, est relancé: une nouvelle expertise judiciaire conclut que le jeune homme est décédé il y a près de quatre ans d'un "coup de chaleur", qui n'aurait "probablement" pas été mortel sans l'interpellation des gendarmes.
Pour l'avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, cette expertise est un "tournant" et justifie une mise en examen des trois militaires impliqués, dont les avocats ont au contraire défendu lundi la légitimité des "gestes réglementaires" de leurs clients.
Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans, est décédé le 19 juillet 2016 dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C.
Ce rapport médical, dévoilé lundi par L'Obs et consulté par l'AFP, a été commandé en juillet dernier par les juges d'instruction parisiens, dans l'impasse après quatre ans de bataille d'expertises contradictoires.
Plusieurs collèges d'experts de la justice ont écarté la responsabilité des gendarmes sans s'accorder sur les causes du décès, tandis que la famille et ses médecins accusent les militaires d'avoir pratiqué un "plaquage ventral" qui a causé une "asphyxie positionnelle" fatale de la victime.
S'ils rejettent cette dernière piste, les auteurs belges de la nouvelle expertise estiment que "l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée".
Les gendarmes, seuls témoins de la scène dans l'appartement où Adama Traoré s'était caché après avoir fui une première interpellation, ont raconté avoir menotté le jeune homme, qui se débattait allongé sur le ventre, en s'y mettant à trois, l'un d'eux appuyant ses genoux sur son dos.
"La procédure d'immobilisation ne semble pas particulièrement agressive mais n'est pas particulièrement prudente non plus d'autant que le sujet semblait un instant auparavant, selon un témoin, déjà en situation de difficulté respiratoire", écrivent les médecins.
Les experts concluent que "M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur" après une course poursuite "relativement brève mais intense", sous adrénaline et en pleine canicule. Deux heures après le décès, la température de son corps était de 39,2 °C.
Pour expliquer l'aggravation de son état de santé "inhabituellement rapide", les médecins évoquent deux possibles facteurs: les "manoeuvres momentanées de contrainte" des gendarmes et, "dans une plus faible mesure", les "états pathologiques sous-jacents" du jeune homme
Adama Traoré souffrait d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose. En 2018, un premier collège d'experts, aux conclusions balayées par les médecins de la famille, avait retenu ces maladies parmi les causes principales du décès.
Au terme de leur rapport d'une centaine de pages signé le 13 janvier, les médecins belges concluent que "cette évolution" fatale du coup de chaleur "n'aurait probablement pas eu lieu sans l'intervention de ces facteurs aggravants".
En outre, les médecins affirment avoir un "doute sérieux" sur la possibilité qu'Adama Traoré ait pu se relever et marcher jusqu'au véhicule des gendarmes, comme l'ont affirmé ces derniers.
Pour leurs avocats, "les gestes réglementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré". "Ces trois agents étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme et de ce qui pouvait s'être produit physiologiquement pour lui" avant leur arrivée, poursuivent Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.
"Cette expertise médicale est un tournant car pour la première fois des experts nommés par les juges affirment que les gestes des gendarmes ont causé la mort d'Adama Traoré. Jusqu'alors, seuls les médecins mandatés par les parties civiles l'avaient affirmé", s'est félicité Me Bouzrou.
Le premier rapport commandé par la famille auprès de quatre médecins avait été rendu en mars 2019 alors que l'enquête, terminée sans mise en examen des gendarmes, s'orientait vers un non-lieu. En réponse, les juges avaient missionné un nouveau collège d'experts, qui avaient attribué en mai 2020 le décès à un "oedème cardiogénique", "dans un contexte de stress intense et d'effort physique".
Pour protester contre leurs conclusions, Me Bouzrou avait immédiatement remis un deuxième rapport rédigé par un des co-auteurs du premier.
Le 2 juin, le comité "La vérité pour Adama", incarné par sa soeur Assa Traoré, avait réuni 20.000 manifestants devant le tribunal de Paris pour réclamer un procès contre les trois militaires et dénoncer les violences policières.
edy-gd-bl/pa/sp
Mort d'Adama Traoré: les différentes expertises depuis quatre ans et demi #
Quatre ans et demi après la mort d'Adama Traoré, cette affaire, érigée en symbole des violences policières, est devenue une bataille médicale entre experts de la justice qui dédouanent les gendarmes et docteurs choisis par la famille qui pointent leur responsabilité.
Une ultime expertise judiciaire, confiée à des médecins belges et dévoilée lundi, attribue le décès à un "coup de chaleur", qui n'aurait toutefois "probablement pas" été mortel sans l'interpellation des gendarmes et, dans "une plus faible mesure", les antécédents médicaux défavorables du jeune homme.
Le 19 juillet 2016, jour de canicule, Adama Traoré est décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans un appartement où il s'était caché dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), après une course-poursuite.
Le légiste n'identifie pas la "cause immédiate du décès" : il relève un "syndrome asphyxique" et des "lésions d'allure infectieuse" sur des organes.
"Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser, mais il a pris le poids de notre corps à tous", explique l'un des gendarmes aux enquêteurs.
A l'époque, le procureur de Pontoise évoque "une infection très grave", "touchant plusieurs organes", mais ne mentionne pas l'asphyxie.
Une semaine après, une contre-autopsie balaye cette piste infectieuse et confirme celle d'un "syndrome asphyxique" dont la cause reste à déterminer.
Le procureur est accusé d'avoir délibérément menti et l'affaire est dépaysée à Paris.
En septembre 2016, un examen des organes avance l'hypothèse d'une cardiomyopathie "exposant M. Traoré au risque de mort subite".
Le 3 juillet 2017, une contre-expertise de ces organes conclut que "la mort est secondaire (consécutive, ndlr) à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation - à l'occasion d'un épisode d'effort et de stress - d'un état antérieur plurifactoriel".
Les médecins évoquent notamment une hypertrophie cardiaque et une maladie inflammatoire, sans trancher la question de la responsabilité des gendarmes.
Le 14 septembre 2018, une première expertise de synthèse écarte la responsabilité des gendarmes : elle conclut que "le pronostic vital" du jeune homme était "engagé de façon irréversible" avant son arrestation.
Selon ses quatre auteurs, c'est une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose, qui a entraîné une asphyxie lors d'un épisode de stress et d'effort.
Les médecins s'appuient notamment sur le témoignage du particulier chez qui Adama Traoré s'était caché. Selon lui, le jeune homme était épuisé au pied de sa porte et lui aurait dit "je vais mourir".
Les juges clôturent leurs investigations fin 2018 sans mettre en examen les gendarmes, ouvrant la voie à un non-lieu.
Mais le 11 mars 2019, la famille dévoile un rapport médical : quatre professeurs balayent les "spéculations théoriques" de leurs confrères et invitent à "se poser la question de l'asphyxie positionnelle ou mécanique", autrement dit la responsabilité des gestes des gendarmes.
Les juges ne considèrent pas valable procéduralement ce rapport médical, mais ordonnent une nouvelle expertise de synthèse.
Trois médecins concluent le 24 mars 2020 qu'"Adama Traoré n'est pas décédé +d'asphyxie positionnelle+, mais d'un oedème cardiogénique". Ils pointent la contribution probable des antécédents médicaux de M. Traoré "dans un contexte de stress intense et d'effort physique".
La famille Traoré verse immédiatement un nouveau rapport privé, rédigé par un co-auteur du précédent. Il pointe à nouveau "une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral".
Le 1er décembre, l'expertise de synthèse judiciaire est toutefois annulée pour raisons procédurales.
Face aux contradictions des experts français, les juges missionnent quatre médecins belges. Leur expertise, signée mi-janvier et dévoilée début février, attribue le décès à un "coup de chaleur", causé par le stress, la course et la canicule. Mais ils soulignent que son issue fatale "n'aurait probablement pas eu lieu sans l'intervention de ces facteurs aggravants": la "contrainte physique" même brève des gendarmes et, dans une "plus faible mesure", les antécédents médicaux.
gd-bl/pga/sp
ZAD du Triangle de Gonesse: les travaux ne concernent pas la gare (SGP) #
Les travaux que veulent empêcher des militants hostiles à l'urbanisation du Triangle de Gonesse (Val d'Oise) ne concernent pas une future gare du métro du Grand Paris, mais les voies du métro lui-même, a indiqué lundi la Société du Grand Paris (SGP).
Après une phase de reconnaissance géothermique, doivent débuter au printemps les travaux du puits de départ du tunnelier qui va creuser vers le sud et de la tranchée accueillant les voies de la ligne 17 --lesquelles seront aériennes plus au nord--, a expliqué la SGP, l'organisme public chargé de construire le supermétro autour de Paris.
"Ces travaux sont nécessaires à la réalisation de la ligne. Ils ne concernent pas la réalisation de la gare, dont les travaux seraient à engager après le creusement du tunnel", a-t-elle précisé.
La conception de la gare dépendra des décisions que prendra l'Etat sur l'aménagement du secteur, a précisé la SGP, qui précise n'avoir "pas compétence pour décider la création ou la suppression de gares inscrites dans le schéma d'ensemble" du métro du Grand Paris, inscrit dans la loi.
La ligne 17 doit relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'aéroport de Roissy en 2030, en passant par le Triangle de Gonesse, où elle devait desservir le complexe immobilier Europacity.
S'il a renoncé à Europacity, le gouvernement n'a pas encore annoncé quel aménagement il a retenu pour ces 280 hectares de terres agricoles, et la gare est toujours prévue à l'horizon 2028.
Une poignée de militants sont venus y installer une "zone à défendre" dimanche, pour s'opposer au projet de gare, qui selon eux entraînerait fatalement l'urbanisation du secteur.
"Nous revendiquons l'abandon du projet de gare et de ZAC, pour que le projet agricole alternatif que nous portons puisse commencer", a expliqué à l'AFP Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).
Le terrain actuellement occupé est la propriété de l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF), selon la SGP.
Interrogé par l'AFP, le ministère des Transports n'a pas réagi dans l'immédiat.
liu/soe/esp
France: nouvelle expertise sur la mort d'un jeune noir en 2016 #
Une nouvelle expertise sur la mort d'un jeune homme noir en France en 2016, devenue le symbole du débat sur les violences policières, conclut qu'Adama Traoré a succombé après un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres d'immobilisation et de menottage des gendarmes.
Sa mort a été causée, dans une "plus faible mesure", par ses antécédents médicaux, poursuit le rapport, établi par quatre médecins belges et dévoilé par l'hebdomadaire L'Obs, que l'AFP a consulté lundi.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, est mort en région parisienne, près de deux heures après son arrestation au terme d'une course-poursuite. Son décès a été suivi de plusieurs nuits de violences dans la ville dont il était originaire et les communes voisines.
Depuis, un comité "Vérité et Justice pour Adama" se bat pour faire reconnaître la responsabilité des trois gendarmes qui l'ont interpellé.
Cette nouvelle expertise judiciaire avait été commandée après le dépôt par la famille du jeune homme de rapports médicaux contredisant les experts de la justice qui mettaient hors de cause les forces de l'ordre.
La famille d'Adama Traoré accuse les gendarmes d'avoir causé la mort du jeune homme par une "asphyxie positionnelle", en ayant fait peser sur lui leur corps par un "plaquage ventral".
Pour les médecins belges, toutefois, "les éléments du dossier ne répondent pas aux critères médico-légaux reconnus d'une asphyxie positionnelle".
"En revanche l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée", écrivent les experts, évoquant ainsi les gestes d'interpellation des gendarmes.
"Notre opinion est en définitive que M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur (....)", concluent les médecins.
"L'évolution péjorative" de cet état "a été inhabituellement rapide mais reste plausible en raison notamment de la contribution à une hypoxie (manque d'oxygène dans le sang, ndlr) de manoeuvres momentanées de contrainte et dans une plus faible mesure d'états pathologiques sous-jacents".
Adama Traoré souffrait d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose.
"Les gestes règlementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré", ont réaffirmé lundi leurs avocats Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, ajoutant que leurs clients "étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme".
"C'est donc la troisième expertise médicale qui met en cause les gendarmes. Combien en faut-il pour avoir un procès ?", a réagi pour sa part sur Twitter l'avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, estimant a contrario que cette expertise conforte les deux rapports de la famille.
edy-bl/gd/pga/nm/cls
Adama Traoré: le décès attribué à un "coup de chaleur" aggravé par la "contrainte" des gendarmes #
Le débat autour de l'affaire Adama Traoré, devenue symbole des violences policières, est relancé: selon une expertise judiciaire, menée par quatre médecins belges, le jeune homme est décédé d'un "coup de chaleur", qui n'aurait "probablement" pas été mortel sans l'interpellation des gendarmes et, dans "une plus faible mesure", de ses antécédents médicaux défavorables.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C.
Ce rapport médical très attendu, dévoilé lundi par L'Obs et consulté par l'AFP, avait été commandé en juillet par les juges d'instruction parisiens, dans l'impasse après quatre ans de bataille d'expertises contradictoires: d'un côté, plusieurs collèges d'experts de la justice ont écarté la responsabilité des gendarmes sans s'accorder sur les causes du décès ; de l'autre, la famille et ses médecins accusent les trois militaires d'avoir pratiqué un "plaquage ventral" sur le jeune homme, causant une "asphyxie positionnelle" fatale.
Tout en rejetant la piste de l'"asphyxie positionnelle", les professeurs de médecine belges estiment que "l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée", pointant ainsi les gestes des gendarmes.
Ces derniers, seuls témoins de la scène dans l'appartement où Adama Traoré s'était caché après avoir fui une première interpellation, ont raconté avoir menotté le jeune homme, qui se débattait allongé sur le ventre, en s'y mettant à trois, l'un d'eux appuyant ses genoux sur son dos.
"La procédure d'immobilisation ne semble pas particulièrement agressive mais n'est pas particulièrement prudente non plus d'autant que le sujet semblait un instant auparavant, selon un témoin, déjà en situation de difficulté respiratoire", écrivent les médecins.
"Notre opinion est en définitive que M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur en situation d'activité physique relativement brève mais intense dans des circonstances de stress adrénergique et de chaleur atmosphérique", concluent les médecins. Deux heures après le décès, la température de son corps était de 39,2 °C.
"L'évolution péjorative a été inhabituellement rapide mais reste plausible en raison notamment de la contribution à une hypoxie (manque d'oxygène dans le sang, ndlr) de manoeuvres momentanées de contrainte et dans une plus faible mesure d'états pathologiques sous-jacents".
Adama Traoré souffrait en effet d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose. En 2018, un premier collège d'experts, aux conclusions balayées par les médecins de la famille, avait retenu ces maladies parmi les causes principales du décès.
Au terme de leur rapport d'une centaine de pages, signé le 13 janvier, les médecins concluent que "cette évolution" du coup de chaleur, dont la létalité en général ne dépasserait pas 10 à 15%, "n'aurait probablement pas eu lieu sans l'intervention de ces facteurs aggravants".
Pour les avocats des militaires, "les gestes réglementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré". "Ces trois agents étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme et de ce qui pouvait s'être produit physiologiquement pour lui" avant leur arrivée, poursuivent Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik dans leur communiqué.
"C'est donc la troisième expertise médicale qui met en cause les gendarmes. Combien en faut-il pour avoir un procès ?", a réagi pour sa part sur Twitter l'avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, estimant a contrario que cette expertise conforte les deux rapports de la famille.
Le premier avait été déposé en mars 2019 alors que l'enquête, terminée sans mise en examen des gendarmes, s'orientait vers un non-lieu. En réponse, les juges avaient missionné un nouveau collège d'experts, qui avaient conclu en mars 2020 à un décès lié un "oedème cardiogénique", "dans un contexte de stress intense et d'effort physique".
Pour protester contre ces conclusions, dévoilées fin mai 2020, le comité "La vérité pour Adama", incarné par sa soeur Assa Traoré, avait réuni 20.000 manifestants devant le tribunal de Paris pour réclamer un procès et dénoncer les violences policières.
edy-gd-bl/pga/sp
Adama Traoré: le décès attribué à un "coup de chaleur" aggravé par la "contrainte" des gendarmes #
Le débat autour de l'affaire Adama Traoré, devenue symbole des violences policières, est relancé: selon une expertise judiciaire, menée par quatre médecins belges, le jeune homme est décédé d'un "coup de chaleur", qui n'aurait "probablement" pas été mortel sans l'interpellation des gendarmes et, dans "une plus faible mesure", de ses antécédents médicaux défavorables.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C.
Ce rapport médical très attendu, dévoilé lundi par L'Obs et consulté par l'AFP, avait été commandé en juillet par les juges d'instruction parisiens, dans l'impasse après quatre ans de bataille d'expertises contradictoires: d'un côté, plusieurs collèges d'experts de la justice ont écarté la responsabilité des gendarmes sans s'accorder sur les causes du décès ; de l'autre, la famille et ses médecins accusent les trois militaires d'avoir pratiqué un "plaquage ventral" sur le jeune homme, causant une "asphyxie positionnelle" fatale.
Tout en rejetant la piste de l'"asphyxie positionnelle", les professeurs de médecine belges estiment que "l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée", pointant ainsi les gestes des gendarmes.
Ces derniers, seuls témoins de la scène dans l'appartement où Adama Traoré s'était caché après avoir fui une première interpellation, ont raconté avoir menotté le jeune homme, qui se débattait allongé sur le ventre, en s'y mettant à trois, l'un d'eux appuyant ses genoux sur son dos.
"La procédure d'immobilisation ne semble pas particulièrement agressive mais n'est pas particulièrement prudente non plus d'autant que le sujet semblait un instant auparavant, selon un témoin, déjà en situation de difficulté respiratoire", écrivent les médecins.
"Notre opinion est en définitive que M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur en situation d'activité physique relativement brève mais intense dans des circonstances de stress adrénergique et de chaleur atmosphérique", concluent les médecins. Deux heures après le décès, la température de son corps était de 39,2 °C.
"L'évolution péjorative a été inhabituellement rapide mais reste plausible en raison notamment de la contribution à une hypoxie (manque d'oxygène dans le sang, ndlr) de manoeuvres momentanées de contrainte et dans une plus faible mesure d'états pathologiques sous-jacents".
Adama Traoré souffrait en effet d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose. En 2018, un premier collège d'experts, aux conclusions balayées par les médecins de la famille, avait retenu ces maladies parmi les causes principales du décès.
Au terme de leur rapport d'une centaine de pages, signé le 13 janvier, les médecins concluent que "cette évolution" du coup de chaleur, dont la létalité en général ne dépasserait pas 10 à 15%, "n'aurait probablement pas eu lieu sans l'intervention de ces facteurs aggravants".
Pour les avocats des militaires, "les gestes réglementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré". "Ces trois agents étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme et de ce qui pouvait s'être produit physiologiquement pour lui" avant leur arrivée, poursuivent Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik dans leur communiqué.
"C'est donc la troisième expertise médicale qui met en cause les gendarmes. Combien en faut-il pour avoir un procès ?", a réagi pour sa part sur Twitter l'avocat de la famille Traoré, Me Yassine Bouzrou, estimant a contrario que cette expertise conforte les deux rapports de la famille.
Le premier avait été déposé en mars 2019 alors que l'enquête, terminée sans mise en examen des gendarmes, s'orientait vers un non-lieu. En réponse, les juges avaient missionné un nouveau collège d'experts, qui avaient conclu en mars 2020 à un décès lié un "oedème cardiogénique", "dans un contexte de stress intense et d'effort physique".
Pour protester contre ces conclusions, dévoilées fin mai 2020, le comité "La vérité pour Adama", incarné par sa soeur Assa Traoré, avait réuni 20.000 manifestants devant le tribunal de Paris pour réclamer un procès et dénoncer les violences policières.
edy-gd-bl/pga/sp
La jeune Jordanienne retrouvée pendue au Havre voulait changer de sexe #
La jeune Jordanienne retrouvée pendue dimanche dans son logement au Havre était dans une "souffrance psychologique" liée à sa volonté de changer de sexe, a-t-on appris lundi auprès du parquet qui privilégie la thèse du suicide.
"Il semble que ce geste soit lié à la souffrance psychologique engendrée par sa situation personnelle liée à sa volonté de changer de sexe", a déclaré le procureur de la République du Havre Bruno Dieudonné à un correspondant de l'AFP.
"Il semble que ce soit ce mobile qui explique son geste. Un courrier, pas forcément très explicite, a été retrouvé dans sa chambre. Il n'y a pas de suspicion de l'intervention d'un tiers dans ce décès", a ajouté le magistrat.
La "jeune femme de 25, 26 ans" était assistante de langue et vivait "en colocation dans une résidence étudiante", a précisé M. Dieudonné.
L'enquête ouverte pour rechercher les causes de la mort "devrait être classée assez rapidement après quelques vérifications", a indiqué le procureur. Un examen du corps est prévu mardi.
"Un contact a été établi avec l'ambassade de Jordanie pour qu'elle informe la famille", a aussi précisé le magistrat.
Selon une source policière, la jeune femme intervenait en tant qu'assistante de langue au lycée Claude Monet.
"D'après mes informations elle était étudiante et salariée du rectorat pour être assistante de langue", a indiqué cette source. Le parquet n'avait lui pas d'élément permettant de confirmer que la jeune femme était étudiante.
Selon le rectorat, elle était assistante de langue mais "pas étudiante".
Selon la source policière, la jeune femme "était en voie d'effectuer une opération pour changer de sexe. Elle consultait un psychiatre. Elle avait aussi des idées noires", a ajouté la source policière.
cor-clc/db/sp
Quatre personnes renvoyées aux assises après la mort d'un champion de boxe thaï (parquet) #
Quatre personnes devront comparaître devant une cour d'assises pour "assassinat" après la mort d'un ancien champion de boxe thaï, Amadou Ba, tué par balles en 2018, a indiqué lundi à l'AFP le parquet de Créteil (Val-de-Marne), confirmant des informations du Parisien.
Le 3 avril 2018, Amadou Ba, 39 ans, seul au volant de sa voiture, est tué, touché par six balles, dans une zone commerciale de la petite couronne parisienne, à la frontière entre Créteil et Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne)
L'un des quatre agresseurs tire sur l'ancien champion de boxe thaï pendant que les autres cassent les fenêtres. Ils le traînent hors de l'habitacle et le frappent à coups de battes, avant de fuir. Touché par six balles, le boxeur décèdera à l'hôpital.
Trois frères, les jumeaux Nacer et Djamel K. ainsi que Yazid K. seront jugés pour assassinat, tout comme, Karim A.
Selon le Parisien, Nacer, Djamel et Yazid K. sont les frères de l'ex-compagne de la victime.
"Mon client a hâte de pouvoir s'exprimer devant les juges car il n'était absolument pas au courant de ce qui allait se passer par la suite", a déclaré à l'AFP Me Karine Bourdié, avocate de l'un des frères, Nacer K, qui a reconnu être dans la voiture.
Pour Me Anne-Laure Compoint, conseil de Karim A, qui n'a "pas reconnu avoir porté des coups de battes", son client "reste très en périphérie de cette affaire".
A l'époque, près de 400 personnes avaient marché à Créteil quelques jours après la mort du boxeur.
ali/leo/pga/ide
Escroquerie à la Sécu du Val-d'Oise : un oncologue et deux infirmières relaxés en appel #
Un oncologue et deux infirmières, condamnés en avril 2019 à de la prison avec sursis pour leur implication dans une vaste escroquerie à la Sécurité sociale du Val-d'Oise, ont finalement été relaxés par la Cour d'appel de Versailles, selon un arrêt consulté lundi par l'AFP.
"C'est la fin d'un cauchemar pour mon client, qui a enfin la perspective de reprendre une vie normale", a réagi l'avocat du médecin, Renan Budet.
La Cour d'appel de Versailles, dans cet arrêt rendu le 29 janvier, a en revanche confirmé la culpabilité d'une infirmière, considérée comme la "cheffe d'orchestre" de ce trafic, et de son compagnon, dirigeant d'une entreprise de fourniture de matériel médical, "Medical Home".
Le couple, condamné à 24 et 18 mois de prison avec sursis et 1,6 million d'euros de dommages et intérêts, était accusé d'avoir mis en place, entre 2015 et 2018, un système de facturation de soins fictifs à des patients présentant des pathologies lourdes, ou des malades en fin de vie.
Le préjudice subi par la Sécurité sociale avait été estimé à trois millions d'euros. Mais les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Val-d'Oise y avaient ajouté 1,8 million d'euros d'abus de biens sociaux.
Au départ de l'affaire, une lettre anonyme et des signalements de patients, étonnés de voir apparaître sur leurs décomptes des remboursements d'actes médicaux jamais réalisés. Ils avaient alerté la Caisse primaire d'assurance maladie, qui avait porté plainte.
Hormis ces deux protagonistes, la Cour d'appel de Versailles a finalement jugé que les autres personnes soupçonnées, notamment un oncologue et deux infirmières, n'avaient pas pris part à l'escroquerie.
Concernant l'oncologue, un praticien hospitalier reconnu, fondateur du service oncologie de l'hôpital de Gonesse, la Cour a relevé que, "submergé par son travail", il avait "fait confiance" à l'infirmière tête pensante de cette fraude, "à qui il arrivait de signer des ordonnances à la place du médecin".
Elle a aussi relevé que "l'étude de ses comptes bancaires n'avaient montré aucun versement suspect".
"Mon client s'occupait de ses patients. Il s'est retrouvé mêlé à un abus de confiance, il n'imaginait pas qu'il puisse se faire commerce autour des soins palliatifs", a commenté son avocat.
L'oncologue avait été condamné en première instance à 12 mois de prison avec sursis, et à verser plus d'1,6 million d'euros de dommages et intérêt à la CPAM du Val-d'Oise.
sab/dar/caz
France: enquête ouverte pour menaces sur un professeur ayant défendu Samuel Paty #
Une enquête a été ouverte en France sur des menaces reçues par un professeur de philosophie d'un lycée en région parisienne après des interventions dans les médias pour dénoncer la montée de l'islamisme radical à l'école, dans la foulée de l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty.
"On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées", a indiqué lundi à l'AFP le parquet de Versailles, précisant que "les faits ont été portés à notre connaissance par un tiers".
L'enquête a été ouverte le 26 janvier dernier pour "menaces sur personne chargée de mission de service public".
Ces derniers jours, l'enseignant de philosophie, Didier Lemaire, a indiqué dans plusieurs médias qu'il faisait l'objet de menaces après la publication d'une lettre ouverte dans l'hebdomadaire l'Obs, début novembre, et qu'il bénéficiait d'une "protection policière".
Une source policière a confirmé la mise en place d'un dispositif de sécurisation non permanent, notamment aux abords de l'établissement.
Le service de la protection (SDLP), une unité notamment dédiée à la protection de personnes menacées, "n'a pas été chargé d'assurer sa sécurité", a précisé une autre source policière.
Quelques semaines après l'assassinat de Samuel Paty décapité en pleine rue pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Charlie Hebdo, un attentat qui avait fortement marqué la France, la lettre ouverte de M. Lemaire dénonçait "la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte sur les consciences et sur les corps", chez ses élèves à Trappes.
"Aucune action efficace n'a été entreprise pour enrayer ce phénomène. Il y a actuellement à Trappes 400 fichés S de catégorie +radicalisation+ qui se promènent librement, sans compter les fichés pour terrorisme", ajoutait-il en référence aux individus identifés par les services de renseignement, en l'occurence radicalisés islamistes.
Plusieurs enseignants avaient à la même époque fait part de leurs difficultés et de leur solitude face à des situations tendues sur des questions de laïcité face à certains élèves.
Après avoir été reçu lundi à l'académie de Versailles, il a été décidé que le professeur continuerait d'enseigner dans l'établissement, a indiqué à l'AFP le rectorat dans un communiqué, "conformément à sa volonté".
"La situation a été prise très au sérieux et un signalement a été immédiatement effectué auprès du commissariat de Trappes ainsi que de la préfecture des Yvelines", explique également le communiqué.
Le maire Génération.s (gauche) de Trappes, Ali Rabeh, estime lui que M. Lemaire "n'a jamais fait l'objet d'une menace sérieuse". Il a toutefois indiqué à l'AFP avoir demandé que "ses inquiétudes soient prises au sérieux".
ali-leo-alh/pid/fz/cls
France: nouvelle expertise sur la mort d'un jeune noir en 2016 #
Une nouvelle expertise sur la mort d'un jeune homme noir en France en 2016, devenue le symbole du débat sur les violences policières, conclut qu'Adama Traoré a succombé après un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres d'immobilisation et de menottage des gendarmes.
Sa mort a été causée, dans une "plus faible mesure", par ses antécédents médicaux, poursuit le rapport, établi par quatre médecins belges et dévoilé par l'hebdomadaire L'Obs, que l'AFP a consulté lundi.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, est mort en région parisienne, près de deux heures après son arrestation au terme d'une course-poursuite. Son décès a été suivi de plusieurs nuits de violences dans la ville dont il était originaire et les communes voisines.
Depuis, un comité "Vérité et Justice pour Adama" se bat pour faire reconnaître la responsabilité des trois gendarmes qui l'ont interpellé.
Cette nouvelle expertise judiciaire avait été commandée après le dépôt par la famille du jeune homme de rapports médicaux contredisant les experts de la justice qui mettaient hors de cause les forces de l'ordre.
La famille d'Adama Traoré accuse les gendarmes d'avoir causé la mort du jeune homme par une "asphyxie positionnelle", en ayant fait peser sur lui leur corps par un "plaquage ventral".
Pour les médecins belges, toutefois, "les éléments du dossier ne répondent pas aux critères médico-légaux reconnus d'une asphyxie positionnelle".
"En revanche l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée", écrivent les experts, évoquant ainsi les gestes d'interpellation des gendarmes.
"Notre opinion est en définitive que M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur (....)", concluent les médecins.
"L'évolution péjorative" de cet état "a été inhabituellement rapide mais reste plausible en raison notamment de la contribution à une hypoxie (manque d'oxygène dans le sang, ndlr) de manoeuvres momentanées de contrainte et dans une plus faible mesure d'états pathologiques sous-jacents".
Adama Traoré souffrait d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose.
"Les gestes règlementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré", ont réaffirmé lundi leurs avocats Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, ajoutant que leurs clients "étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme".
L'avocat de la famille Traoré n'a pas souhaité réagir.
edy-bl/gd/pga/nm/cls/blb
Adama Traoré: décès dû à un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres des gendarmes (expertise) #
La mort en juillet 2016 d'Adama Traoré a été causée par un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres d'immobilisation et de menottage des gendarmes et, dans une "plus faible mesure", par ses antécédents médicaux, conclut une nouvelle expertise judiciaire consultée lundi par l'AFP.
Très attendu dans ce dossier devenu un symbole du débat sur les violences policières, ce rapport établi par quatre médecins belges et dévoilé par L'Obs, a été commandé en juillet par les juges d'instruction parisiens, après le dépôt par la famille du jeune homme de rapports médicaux contredisant les experts de la justice qui mettaient hors de cause les forces de l'ordre.
Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, 24 ans, était décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) au terme d'une course-poursuite et après avoir échappé à une première interpellation un jour de canicule.
Depuis lors, une bataille d'expertises oppose les médecins missionnés par la justice et ceux choisis par la famille. Celle-ci accuse les trois gendarmes d'avoir causé la mort d'Adama Traoré par une "asphyxie positionnelle", qu'ils auraient provoquée en ayant fait peser sur lui par un "plaquage ventral" leur corps lors de l'interpellation.
Pour les médecins belges, toutefois, "les éléments du dossier ne répondent pas aux critères médico-légaux reconnus d'une asphyxie positionnelle".
"En revanche l'intervention dans le processus létal d'une période d'asphyxie +par contrainte physique+ ne peut être écartée", écrivent les experts, évoquant ainsi les gestes d'interpellation des gendarmes.
"Notre opinion est en définitive que M. Adama Traoré a très vraisemblablement développé un coup de chaleur en situation d'activité physique relativement brève mais intense dans des circonstances de stress adrénergique et de chaleur atmosphérique", concluent les médecins.
"L'évolution péjorative" de cet état "a été inhabituellement rapide mais reste plausible en raison notamment de la contribution à une hypoxie (manque d'oxygène dans le sang, ndlr) de manoeuvres momentanées de contrainte et dans une plus faible mesure d'états pathologiques sous-jacents".
Adama Traoré souffrait en effet d'une maladie génétique, la drépanocytose, associée à une pathologie rare, la sarcoïdose. En 2018, un premier collège d'experts, aux conclusions balayées par les médecins de la famille, avait retenu ces maladies parmi les causes principales de l'asphyxie du jeune homme.
"Les gestes règlementaires opérés par les trois gendarmes l'ont été au regard de la rébellion d'Adama Traoré", ont réaffirmé lundi leurs avocats Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.
"Ces 3 agents étaient dans l'ignorance la plus complète des antécédents médicaux de cet homme et de ce qui pouvait s'être produit physiologiquement pour lui" avant leur arrivée sur les lieux, poursuit leur communiqué à l'AFP.
L'avocat de la famille Traoré, joint par l'AFP, n'a pas souhaité réagir.
edy-bl/gd/pga/nm
Trappes: enquête ouverte pour menaces sur un professeur ayant défendu Samuel Paty #
Une enquête a été ouverte pour "menaces sur personne chargée de mission de service public" après qu'un professeur de philosophie d'un lycée de Trappes (Yvelines) a reçu des menaces à la suite de plusieurs interventions médiatiques sur l'assassinat de Samuel Paty.
"On nous a signalé des inquiétudes vis-à-vis du professeur à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées", a indiqué à l'AFP le parquet de Versailles, précisant que "les faits ont été portés à notre connaissance par un tiers".
L'enquête a été confiée à la PJ de Versailles depuis le 26 janvier.
Ces derniers jours, un enseignant de philosophie, Didier Lemaire, a indiqué dans plusieurs médias qu'il faisait l'objet de menaces après la publication d'une lettre ouverte dans l'Obs, peu après l'assassinat de Samuel Paty, et qu'il bénéficiait d'une "protection policière".
Une source policière a confirmé la mise en place d'un dispositif de sécurisation non permanent, notamment aux abords de l'établissement.
Le service de la protection (SDLP), une unité notamment dédiée à la protection de personnes menacées, "n'a pas été chargé d'assurer sa sécurité", a précisé une autre source policière.
Après avoir été reçu lundi à l'académie de Versailles, il a été décidé que le professeur continuerait d'enseigner dans l'établissement, a indiqué à l'AFP le rectorat dans un communiqué.
"Conformément à sa volonté, l'académie assurera, en lien avec la préfecture des Yvelines, les conditions permettant son maintien dans l'établissement", a ajouté le rectorat.
"La situation a été prise très au sérieux et un signalement a été immédiatement effectué auprès du commissariat de Trappes ainsi que de la préfecture des Yvelines", explique également le communiqué.
Dans sa lettre intitulée "Lettre ouverte d'un prof de Trappes: Comment pallier l'absence de stratégie de l'État pour vaincre l'islamisme ?", M. Lemaire écrivait notamment le 1er novembre 2020: "Professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans, j'ai été témoin de la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte sur les consciences et sur les corps".
Pour le maire Génération.s de Trappes, Ali Rabeh, M. Lemaire "a librement parlé sans être inquiété par qui que ce soit mais j'ai demandé que ses inquiétudes soient prises au sérieux".
Didier Lemaire "n'a jamais fait l'objet d'une menace sérieuse", a-t-il assuré à l'AFP.
ali-leo-alh/dar/ide
Saisie record de cocaïne: les accusés contestent leur implication #
"Je ne suis personne" dans l'organisation criminelle: les quatre accusés de trafic international de drogue, dans l'enquête ayant conduit à la saisie en 2015 de 2,3 tonnes de cocaïne, ont contesté lundi leur implication, à l'ouverture du procès aux assises spéciales du Nord.
Le 10 décembre 2015, la douane française avait arraisonné le "Carib Palm" dans les eaux françaises du Pas-de-Calais. Elle y avait découvert, dans une cache aménagée en salle des machines, 80 ballots de cocaïne d'environ 30 kg chacun pour une valeur estimée à 75 millions d'euros. Voire au moins le double à la revente.
Le rafiot battant pavillon moldave et officiellement à destination de la Pologne, était parti de Saint-Domingue en octobre, avait fait escale en Colombie puis un arrêt d'une vingtaine de minutes au large du Venezuela, où la drogue avait été transbordée.
Parmi les douze marins arrêtés, trois hommes, Ukrainien, Géorgien et Turc, considérés par l'accusation comme ayant eu autorité sur le reste de l'équipage.
"Je ne suis pas venu en connaissance de cause. J'ai été forcé d'accepter à Saint-Domingue", a déclaré Huseyin Cakir, 58 ans, décrit comme le superviseur du vraquier qui aurait dû remettre la drogue à un bateau de pêche, au large des Pays-Bas près du Danemark.
"Je conteste, moi je ne suis personne" dans l'organisation criminelle, a lâché Ahmet Ogun Savci, 45 ans, accusé d'avoir eu un rôle prépondérant dans le recrutement de l'équipage.
Six accusés étrangers sous mandat d'arrêt, plus haut dans la hiérarchie et ayant eu un rôle central dans le transport, n'ont jamais été arrêtés. Ils sont jugés par défaut.
Parmi eux, un courtier panaméen de 34 ans, Diego Antonio Serrano Samudio, qui déroule par le menu son CV sur LinkedIn et y affiche des selfies devant le "Carib Palm", lunettes de soleil et cheveux gominés. Et cinq ressortissants turcs, dont Mehmet Murat Buldanlioglu, considéré comme la tête ayant organisé la traversée de l'Atlantique. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Les neuf membres de la marine marchande ukrainienne arrêtés le jour de la saisie, condamnés en correctionnelle en septembre 2019 à des peines de 5 à 8 ans de prison, sont censés être entendus comme témoins. Mais ils ont été libérés depuis. La cour attend toujours une réponse des autorités ukrainiennes.
"Les chances de les avoir sont quasi nulles", a regretté Me Quentin Lebas, conseil de Huseyin Cakir.
jpa/eva/rl/tes
Saint-Martin: un gendarme grièvement blessé en tentant d'arrêter un rodéo sauvage #
Un gendarme a été grièvement blessé dimanche par une motocross sur l'île de Saint-Martin, aux Antilles, alors qu'il effectuait une opération de contrôle pour lutter contre les vols à main armée et les rodéos sauvages, a indiqué la gendarmerie.
"Nous avons un gendarme blessé suite à une percussion par une motocross", a indiqué dimanche soir le capitaine de gendarmerie, Gérard Arnaud.
L'accident s'est produit alors que des motards effectuaient un rodéo sauvage, à Bellevue, un quartier proche de la frontière avec la partie hollandaise de l'île antillaise. Le militaire de la gendarmerie a été percuté par une moto, dans un rond-point, sur un dispositif de contrôle routier.
Pris en charge par les secours dans un état grave, il était, lundi matin, dans un état stable.
Le pilote du deux-roues qui a heurté le gendarme s'est enfui en direction de la partie hollandaise de l'île, rapportent des témoins.
Depuis la recrudescence des vols à main armée et des rodéos sauvages, la gendarmerie a mis en place un dispositif renforcé.
Le commandant de gendarmerie, basé en Guadeloupe, se déplace lundi à Saint-Martin dans le cadre de cet incident grave.
Il y a 15 ans, un gendarme avait été percuté dans les mêmes circonstances, lors d'un rodéo sauvage, et n'avait pas survécu à ses blessures.
krz/etr/jk/caz
Procès Tron: pour une accusatrice, "c'était suicidaire de porter plainte" #
Dix ans d'"enfer": l'une des femmes accusant Georges Tron de viol et agression sexuelle a relaté lundi à la barre de la cour d'assises de Paris la "double peine" que représente la procédure judiciaire qu'elle a initiée contre l'ex-secrétaire d'État.
Éva Loubrieu est l'une des deux anciennes employées de la commune de Draveil (Essonne) qui accusent le maire LR de leur avoir imposé des attouchements et pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sous couvert de séances de réflexologie plantaire.
Leur dépôt de plainte en 2011, "avec le recul, je me rends compte que c'était une grande inconscience", a estimé Éva Loubrieu lors de son audition par la cour lundi lors du procès en appel. "Jamais on n'aurait pu imaginer ce qu'a été la suite. Ça a été une double peine, l'enfer de ces dix années."
Injures, ostracisme, pressions, tracts contre elle distribués dans toute la circonscription du député-maire: à la barre, la plaignante a décrit "le torrent d'ignominies et de calomnies" qui s'est abattu sur elle et ses proches suite aux poursuites engagées contre Georges Tron. "Ça nous a tous brisés."
"Je récupérais mon fils à l'école en pleurs, parce qu'on lui avait dit que sa mère était une grosse salope. Il était en CP", a témoigné cette femme de 46 ans, la voix brisée, qui a fait part de pulsions suicidaires et de plusieurs passages en hôpital psychiatrique.
La procédure avait entraîné la démission en mai 2011 de Georges Tron du secrétariat d'État à la Fonction publique au sein du gouvernement Fillon. Ce scandale politico-sexuel, devenu public quelques jours seulement après l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York, avait rencontré un important écho médiatique à l'époque.
Georges Tron et son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel, poursuivie pour complicité, ont été acquittés en première instance en 2018. La cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait alors écarté l'existence d'une situation de contrainte entre l'élu local et ses deux détractrices.
"Lors du précédent procès, l'avocat général a dit qu'il fallait un peu d'inconscience et de folie pour porter plainte" contre un responsable politique comme Georges Tron, a rapporté Éva Loubrieu.
"J'irais plus loin: c'était suicidaire en fait de porter plainte", a-t-elle lancé.
Le verdict est attendu en milieu de semaine prochaine.
amd/pga/dlm
Adama Traoré: décès dû à un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres des gendarmes (expertise) #
La mort en juillet 2016 d'Adama Traoré a été causée par un "coup de chaleur", "aggravé" par les manoeuvres d'immobilisation et de menottage des gendarmes et, dans une "plus faible mesure", par ses antécédents médicaux, conclut une nouvelle expertise judiciaire consultée lundi par l'AFP.
Très attendu dans ce dossier devenu un symbole du débat sur les violences policières, ce rapport établi par quatre médecins belges, dévoilé par L'Obs, a été commandé en juillet par les juges d'instruction parisiens chargés de l'enquête après le dépôt par la famille du jeune homme de rapports médicaux contredisant les experts de la justice qui mettaient hors de cause les forces de l'ordre.
edy-gd-bl/pa/nm
France: accusée de complicité de crimes contre l'humanité en Syrie, Qosmos obtient un non-lieu #
Elle était accusée par des ONG de complicité de crimes contre l'humanité et d'actes de tortures pour avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime syrien de Bachar al-Assad: après plus de huit ans d'enquête, la société française Qosmos a bénéficié d'un non-lieu.
Dans une ordonnance rendue le 31 décembre, une juge d'instruction parisienne a estimé qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour tenir un procès contre cette entreprise basée à Paris, rachetée en 2016 par la société suédoise Enea, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
En juillet 2012, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) avaient porté plainte contre Qosmos en lui reprochant d'avoir fourni au régime syrien en 2011 des sondes équipées d'un logiciel permettant l'interception légale sur internet. Un outil qui pouvait être utilisé pour surveiller les opposants et, selon ces ONG, organiser la répression.
Après deux ans d'enquête préliminaire du parquet, les investigations avaient été confiées en avril 2014 à des juges d'instruction du pôle "crimes contre l'humanité".
Qosmos a toujours affirmé que le développement de ses équipements ou logiciels en Syrie avait été interrompu avant qu'ils ne deviennent opérationnels.
L'enquête a établi que la société avait accepté de travailler avec une firme allemande, sous-traitante d'une entreprise italienne en contrat avec les services de renseignements syriens, selon l'ordonnance de la juge consultée par l'AFP. Mais Qosmos avait annoncé se retirer du projet en octobre 2011, sept mois après le début des manifestations contre le pouvoir de Bachar al-Assad.
En janvier 2012, l'Union européenne a interdit toute exportation vers la Syrie de matériel informatique de surveillance pouvant servir à la répression des mouvements hostiles au dirigeant syrien.
"Cette procédure judiciaire a été engagée non pas sur des fondements juridiques, mais sur des fondements d'ordre moral", a critiqué auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, l'avocat de Qosmos.
"La justice a été instrumentalisée pendant près de dix ans. C'est un dossier où il y a eu un acharnement inacceptable de la FIDH et du parquet", a-t-il fustigé.
"Je ne considère vraiment pas que ce soit une victoire pour Qosmos", a pour sa part estimé Me Emmanuel Daoud, un des avocats de la FIDH.
"La juge souligne que la société Qosmos n'a pu qu'avoir conscience qu'elle prenait le risque évident d'apporter son aide à une politique répressive, mais que l'information judiciaire n'a pas permis de démontrer le lien de causalité entre les sondes vendues par Qosmos, qui étaient dysfonctionnelles, et les tortures et crimes contre l'humanité commis par le gouvernement syrien", a observé l'avocat.
La magistrate a justifié sa décision de non-lieu en indiquant qu'aucun élément n'avait permis d'établir à coup sûr que les crimes commis contre des opposants l'avaient été sur la base d'interceptions réalisées grâce au logiciel vendu par Qosmos, le régime syrien disposant d'autres moyens de surveillance des communications achetés à d'autres entreprises.
Au moins deux autres enquêtes visant des sociétés françaises soupçonnées de complicité de tortures ou de crimes contre l'humanité pour avoir vendu du matériel de surveillance à des régimes autoritaires sont toujours en cours au pôle crimes contre l'humanité.
L'une concerne l'entreprise Amesys, qui a vendu un logiciel de cybersurveillance au régime libyen de Mouammar Kadhafi, et l'autre Nexa Technologies, qui a vendu le même type de matériel en Egypte, au régime d'Abdel Fatah al-Sissi.
edy/pa/zl/cls
Tours: 800 euros d'amende pour avoir menacé Édouard Philippe #
Un sympathisant du mouvement des "gilets jaunes", poursuivi pour avoir menacé sur les réseaux sociaux Édouard Philippe quand il était Premier ministre, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Tours à 800 euros d'amende, dont 500 avec sursis.
En outre, le tribunal l'a condamné à suivre un stage de citoyenneté.
Jeudi dernier, le parquet de Tours avait requis 70 heures de travaux d'intérêt général.
"Quelqu'un te chopera tôt ou tard, c'est certain", avait écrit le prévenu sur Facebook le 29 février 2020, sous une vidéo de l'ancien Premier ministre qui annonçait le recours à l'article 49.3 pour faire passer le projet de loi sur la réforme des retraites.
L'homme, âgé de 42 ans, était poursuivi pour "menace de commettre un crime ou un délit à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique", après une plainte du cabinet du Premier ministre.
Ce sympathisant des "gilets jaunes", père de deux enfants, sans emploi, qui bénéficie d'une reconnaissance d'adulte handicapé, avait avoué être l'auteur de ce commentaire, évoquant "un ras-le-bol".
pvt-mas/db/mpm
Saint-Martin: un gendarme grièvement blessé en tenant d'arrêter un rodéo sauvage #
Un gendarme a été grièvement blessé dimanche par une motocross sur l'île de Saint-Martin, aux Antilles, alors qu'il effectuait une opération de contrôle pour lutter contre les vols à main armée et les rodéos sauvages, a indiqué la gendarmerie.
"Nous avons un gendarme blessé suite à une percussion par une motocross", a indiqué dimanche soir le capitaine de gendarmerie, Gérard Arnaud.
L'accident s'est produit alors que des motards effectuaient un rodéo sauvage, à Bellevue, un quartier proche de la frontière avec la partie hollandaise de l'île antillaise. Le militaire de la gendarmerie a été percuté par une moto, dans un rond-point, sur un dispositif de contrôle routier.
Pris en charge par les secours dans un état grave, il était, lundi matin, dans un état stable.
Le pilote du deux-roues qui a heurté le gendarme s'est enfui en direction de la partie hollandaise de l'île, rapportent des témoins.
Depuis la recrudescence des vols à main armée et des rodéos sauvages, la gendarmerie a mis en place un dispositif renforcé.
Le commandant de gendarmerie, basé en Guadeloupe, se déplace lundi à Saint-Martin dans le cadre de cet incident grave.
Il y a 15 ans, un gendarme avait été percuté dans les mêmes circonstances, lors d'un rodéo sauvage, et n'avait pas survécu à ses blessures.
krz/etr/jk/caz
Syrie: accusée de complicité de crimes contre l'humanité, la société Qosmos obtient un non-lieu #
Elle était accusée par des ONG de complicité de crimes contre l'humanité et d'actes de tortures pour avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime syrien de Bachar al-Assad: après plus de huit ans d'enquête, la société française Qosmos a bénéficié d'un non-lieu.
Dans une ordonnance rendue le 31 décembre, une juge d'instruction parisienne a estimé qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour tenir un procès contre cette entreprise basée à Paris, rachetée en 2016 par la société suédoise Enea, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
En juillet 2012, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) avaient porté plainte contre Qosmos en lui reprochant d'avoir fourni au régime syrien en 2011 des sondes équipées d'un logiciel permettant l'interception légale sur internet. Un outil qui pouvait être utilisé pour surveiller les opposants et, selon ces ONG, organiser la répression.
Après deux ans d'enquête préliminaire du parquet, les investigations avaient été confiées en avril 2014 à des juges d'instruction du pôle "crimes contre l'humanité".
Qosmos, placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté en avril 2015, a toujours affirmé que le développement de ses équipements ou logiciels en Syrie avait été interrompu avant qu'ils ne deviennent opérationnels.
L'enquête a établi que la société avait accepté de travailler avec une firme allemande, sous-traitante d'une entreprise italienne en contrat avec les services de renseignements syriens, selon l'ordonnance de la juge consultée par l'AFP. Mais Qosmos avait annoncé se retirer du projet en octobre 2011, sept mois après le début des manifestations contre le pouvoir de Bachar al-Assad.
En janvier 2012, l'Union européenne a interdit toute exportation vers la Syrie de matériel informatique de surveillance pouvant servir à la répression des mouvements hostiles au dirigeant syrien.
"Cette procédure judiciaire a été engagée non pas sur des fondements juridiques, mais sur des fondements d'ordre moral", a critiqué auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, l'avocat de Qosmos.
"La justice a été instrumentalisée pendant près de dix ans. C'est un dossier où il y a eu un acharnement inacceptable de la FIDH et du parquet", a-t-il fustigé.
"Je ne considère vraiment pas que ce soit une victoire pour Qosmos", a pour sa part estimé Me Emmanuel Daoud, un des avocats de la FIDH.
"La juge souligne que la société Qosmos n'a pu qu'avoir conscience qu'elle prenait le risque évident d'apporter son aide à une politique répressive, mais que l'information judiciaire n'a pas permis de démontrer le lien de causalité entre les sondes vendues par Qosmos, qui étaient dysfonctionnelles, et les tortures et crimes contre l'humanité commis par le gouvernement syrien", a observé l'avocat.
La magistrate a justifié sa décision de non-lieu en indiquant qu'aucun élément n'avait permis d'établir à coup sûr que les crimes commis contre des opposants l'avaient été sur la base d'interceptions réalisées grâce au logiciel vendu par Qosmos, le régime syrien disposant d'autres moyens de surveillance des communications achetés à d'autres entreprises.
Au moins deux autres enquêtes visant des sociétés françaises soupçonnées de complicité de tortures ou de crimes contre l'humanité pour avoir vendu du matériel de surveillance à des régimes autoritaires sont toujours en cours au pôle crimes contre l'humanité.
L'une concerne l'entreprise Amesys, qui a vendu un logiciel de cybersurveillance au régime libyen de Mouammar Kadhafi, et l'autre Nexa Technologies, qui a vendu le même type de matériel en Egypte, au régime d'Abdel Fatah al-Sissi.
edy/pa/zl
France: non-lieu dans une enquête pour surveillance informatique en Syrie #
L'enquête de juges français sur l'affaire Qosmos, une société française accusée de complicité de crimes contre l'humanité et d'actes de torture pour avoir vendu du matériel de surveillance au régime syrien, s'est conclue par un non-lieu, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
Plus de huit ans après le dépôt d'une plainte par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH), une juge d'instruction parisienne a estimé, dans une ordonnance rendue le 31 décembre, qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour un procès contre Qosmos.
En juillet 2012, les deux ONG avaient porté plainte, reprochant à la société basée à Paris d'avoir fourni en 2011 au régime de Bachar al-Assad des sondes équipées d'un logiciel permettant l'interception légale sur internet. Un outil qui pouvait être utilisé pour surveiller les opposants et organiser la répression.
Après deux ans d'enquête préliminaire du parquet de Paris, les investigations avaient été confiées en avril 2014 à des juges d'instruction du pôle "crimes contre l'humanité".
Qosmos, qui a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté en avril 2015, a toujours affirmé que le développement de ses équipements ou logiciels en Syrie a été interrompu avant qu'ils ne deviennent opérationnels.
L'enquête a établi que Qosmos avait accepté de travailler avec une société allemande, sous-traitante d'une société italienne en contrat avec les services de renseignements syriens, selon l'ordonnance consultée par l'AFP. Mais Qosmos avait annoncé se retirer du projet en octobre 2011, sept mois après le début des manifestations contre le pouvoir de Bachar al-Assad.
"Cette procédure judiciaire a été engagée non pas sur des fondements juridiques, mais sur des fondements d'ordre moral", a critiqué auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, avocat de Qosmos qui a été rachetée en 2016 par la société suédoise Enea.
"La justice a été instrumentalisée pendant près de dix ans. C'est un dossier où il y a eu un acharnement inacceptable de la FIDH et du parquet", a-t-il fustigé.
"Je ne considère vraiment pas que ce soit une victoire pour Qosmos", a pour sa part déclaré Me Emmanuel Daoud, avocat de la FIDH au côté de Me Patrick Baudouin.
"Dans son ordonnance, la juge souligne que la société Qosmos n'a pu qu'avoir conscience qu'elle prenait le risque évident d'apporter son aide à une politique répressive, mais que l'information judiciaire n'a pas permis de démontrer le lien de causalité entre les sondes vendues par Qosmos, qui étaient dysfonctionnelles, et les tortures et crimes contre l'humanité commis par le gouvernement syrien", a observé l'avocat.
edy/bl/ctx/nm/lch
Cybersurveillance en Syrie: non-lieu pour Qosmos, société accusée de complicité de crimes contre l'humanité #
L'enquête sur la société française Qosmos, accusée de complicité de crimes contre l'humanité et d'actes de tortures pour avoir vendu du matériel de surveillance au régime syrien de Bachar al-Assad, s'est conclue par un non-lieu, a appris lundi l'AFP de source judiciaire.
Plus de huit ans après le dépôt d'une plainte par La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH), une juge d'instruction parisienne a estimé, dans une ordonnance rendue le 31 décembre, qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour un procès contre Qosmos.
En juillet 2012, les deux ONG avaient porté plainte, reprochant à la société basée à Paris d'avoir fourni au régime syrien en 2011 des sondes équipées d'un logiciel permettant l'interception légale sur internet. Un outil qui pouvait être utilisé pour surveiller les opposants et organiser la répression.
Après deux ans d'enquête préliminaire du parquet de Paris, les investigations avaient été confiées en avril 2014 à des juges d'instruction du pôle "crimes contre l'humanité".
Qosmos, qui a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté en avril 2015, a toujours affirmé que le développement de ses équipements ou logiciels en Syrie a été interrompu avant qu'ils ne deviennent opérationnels.
L'enquête a établi que Qosmos avait accepté de travailler avec une société allemande, sous-traitante d'une société italienne en contrat avec les services de renseignements syriens, selon l'ordonnance consultée par l'AFP. Mais Qosmos avait annoncé se retirer du projet en octobre 2011, sept mois après le début des manifestations contre le pouvoir de Bachar al-Assad.
"Cette procédure judiciaire a été engagée non pas sur des fondements juridiques, mais sur des fondements d'ordre moral", a critiqué auprès de l'AFP Me Benoît Chabert, avocat de Qosmos, qui a été rachetée en 2016 par la société suédoise Enea.
"La justice a été instrumentalisée pendant près de dix ans. C'est un dossier où il y a eu un acharnement inacceptable de la FIDH et du parquet", a-t-il fustigé.
"Je ne considère vraiment pas que ce soit une victoire pour Qosmos", a pour sa part déclaré Me Emmanuel Daoud, avocat de la FIDH au côté de Me Patrick Baudouin.
"Dans son ordonnance, la juge souligne que la société Qosmos n'a pu qu'avoir conscience qu'elle prenait le risque évident d'apporter son aide à une politique répressive, mais que l'information judiciaire n'a pas permis de démontrer le lien de causalité entre les sondes vendues par Qosmos, qui étaient dysfonctionnelles, et les tortures et crimes contre l'humanité commis par le gouvernement syrien", a observé l'avocat.
edy/bl/ctx/nm
Les forces de l'ordre doivent "s'adapter à la société de l'image, selon Darmanin #
Les forces de l'ordre "doivent se moderniser" et notamment "s'adapter à la société de l'image", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lundi, lors de la première table ronde du "Beauvau de la Sécurité" consacrée aux relations entre la police et la population.
"Les forces de sécurité doivent se moderniser sans cesse", a dit le ministre, insistant sur la nécessité pour ces dernières de s'"améliorer" sur la communication.
"Nous devons absolument nous adapter à la société de l'image", a précisé M. Darmanin, qui souhaite "moderniser" les "outils législatifs" afin que la police puisse mieux communiquer sur les enquêtes et mieux "répondre aux attaques".
Le sondeur Jérome Fourquet, de l'institut IFOP, a rappelé que selon un sondage réalisé en début d'année, 6 français sur 10 ressentent "confiance ou sympathie" à l'égard de la police, un niveau stable depuis "juin 2012".
Mais il y a "des fluctuations en fonction d'un certain nombre d'affaires", a-t-il poursuivi, en citant notamment l'affaire Michel Zecler, du nom du producteur de musique noir, violemment frappé par des policiers en novembre. Après cette affaire, "l'institution a perdu 10 points" de confiance en décembre, selon M. Fourquet.
"27% de la population éprouve inquiétude ou hostilité" vis-à-vis de la police, "soit 10 millions de Français", a encore dit le sondeur.
"Une partie de la population est définitivement irréconciliable avec la police", a de son côté déclaré Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, pour qui "nous devons concentrer nos efforts vers cette partie de la population qui doute de notre action".
"Ce qu'on ne fait pas, c'est d'avoir un contact assez important avec les citoyens", a pour sa part regretté le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien policier. "La police et la gendarmerie sont des polices d'intervention essentiellement. La police de voisinage n'existe plus en France", a-t-il déploré.
"L'administration doit changer son logiciel", a encore plaidé M. Fauvergue. "Accepter peut-être un peu moins de résultats chiffrés, sur les arrestations", notamment. Il faut "se persuader que le contrôle d'identité n'est pas l'alpha et l'omega du travail de police", a-t-il dit, rappelant que ce dispositif était "largement décrié" par une partie de la population.
Concertation inédite sur la police, le "Beauvau de la sécurité" doit durer jusqu'au mois de mai, avec des débats tous les quinze jours. La prochaine table ronde, le 22 février, aura pour thème l'encadrement des jeunes policiers.
tll/pa/dlm
Les forces de l'ordre doivent "s'adapter à la société de l'image, selon Darmanin au "Beauvau de la sécurité" #
Les forces de l'ordre "doivent se moderniser" et notamment "s'adapter à la société de l'image", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lundi, lors de la première table ronde du "Beauvau de la Sécurité" consacrée aux relations entre la police et la population.
"Les forces de sécurité doivent se moderniser sans cesse", a dit le ministre, insistant sur la nécessité pour ces dernières de s'"améliorer" sur la communication.
"Nous devons absolument nous adapter à la société de l'image", a précisé M. Darmanin, qui souhaite "moderniser" les "outils législatifs" afin que la police puisse mieux communiquer sur les enquêtes et mieux "répondre aux attaques".
Le sondeur Jérome Fourquet, de l'institut IFOP, a rappelé que selon un sondage réalisé en début d'année, 6 français sur 10 ressentent "confiance ou sympathie" à l'égard de la police, un niveau stable depuis "juin 2012".
Mais il y a "des fluctuations en fonction d'un certain nombre d'affaires", a-t-il poursuivi, en citant notamment l'affaire Michel Zecler, du nom du producteur de musique noir, violemment frappé par des policiers en novembre. Après cette affaire, "l'institution a perdu 10 points" de confiance en décembre, selon M. Fourquet.
"27% de la population éprouve inquiétude ou hostilité" vis-à-vis de la police, "soit 10 millions de Français", a encore dit le sondeur.
"Une partie de la population est définitivement irréconciliable avec la police", a de son côté déclaré Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale, pour qui "nous devons concentrer nos efforts vers cette partie de la population qui doute de notre action".
Concertation inédite sur la police, le "Beauvau de la sécurité" doit durer jusqu'au mois de mai, avec des débats tous les quinze jours. La prochaine table ronde, le 22 février, aura pour thème l'encadrement des jeunes policiers.
tll/pa/dlm
Beauvau de la sécurité: Péchenard (LR) se dit "dubitatif" #
"Coup de communication" ou retour à la case départ après le livre blanc sur la sécurité intérieure, le Beauvau de la sécurité voulu par Emmanuel Macron laisse "dubitatif" l'ex-directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, a-t-il expliqué lundi.
Par ailleurs vice-président (LR) de la région Ile-de-France, il s'est dit sur Cnews "un peu dubitatif" et "étonné" par ce rendez-vous "qui finalement vient après le livre blanc" lancé par le précédent ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et qui a remis ses conclusions en novembre 2020.
Gérald Darmanin, successeur de M. Castaner, "s'en est saisi, il a lancé des expérimentations qui devaient commencer au 1er janvier, et tout d'un coup on dit +tout ça n'a servi à rien+ et on recommence+". Donc, "ou ce Beauvau de la sécurité est un coup de communication car le président de la République a voulu se rapprocher un peu des policiers après ses propos maladroits sur la police" dans un entretien avec le média en ligne Brut; "soit on estime que le travail fait pendant un an et demi sous l'autorité de M. Castaner était nul et il faut tout recommencer", a poursuivi M. Péchenard.
"Dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas très satisfaisant", et "on tourne en rond", car si le Beauvau va "jusqu'en mai, à moins d'un an de l'élection présidentielle", ça ne "débouchera sur rien du tout", a-t-il déploré.
Pourtant le sujet est "simple" selon lui: il s'agit de savoir "quelles missions" on veut donner à la police et la gendarmerie, "et en fonction de ces missions quels moyens humains et financiers" doivent être débloqués.
Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les "violences policières", le "Beauvau de la sécurité" a été officiellement lancé le 1er février par le Premier ministre Jean Castex, pour quatre mois, avec l'objectif de poser "les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon 2022".
Une première table ronde a lieu ce lundi sur le thème des relations entre police et population.
Avant cela, le livre blanc sur la sécurité intérieure et ses 200 propositions avait été présenté comme devant servir de cadre pour cette "LOPSI" à venir.
ggy/cg/dlm
"Je vis avec": les contrôles au faciès, carburant de la défiance envers la police #
A la sortie d'un bar, dans une gare, devant le lycée... Ils ont "arrêté de compter". Les contrôles au faciès, que certains ont intégré dans leur quotidien, nourrissent le ressentiment et la défiance d'une partie de la population vis-à-vis de la police.
Le premier contrôle d'identité ? "A 16 ans!", se souvient Aboubacar-Séga Kanouté, journaliste mode. "Nous sortions du lycée avec un ami qui me raccompagnait chez moi en banlieue parisienne", raconte le trentenaire aux souvenirs intacts.
"Le premier sentiment, c'est la crainte. Pas de bonjour, rien. Les lampes dans la figure, ils nous intimaient de sortir du véhicule", rembobine-t-il. Ensuite, "la crainte doublée d'un +garde ton calme, ne leur donne pas l'occasion de te coller une mandale+".
Depuis, il a "arrêté de les compter". Le dernier remonte à une semaine, à Paris. "Je n'ai pas confiance en la police je me sens en insécurité à leur contact", confie le chroniqueur radio.
"Les policiers ne sont pas tous racistes mais l'institution policière l'est", estime le journaliste.
Ces contrôles d'identité à répétition sont un point de crispation entre la police et une partie de la population - principalement issue de l'immigration. Nombreux le vivent comme une discrimination.
Leurs cadres légaux sont multiples avec des finalités différentes : contrôler aux abords des frontières, rechercher sur réquisition du procureur des infractions précises dans un lieu et pour une durée déterminés, interpeller une personne soupçonnée de commettre un délit ou, enfin, prévenir une atteinte à l'ordre public.
Ce dernier type de contrôle, dit "administratif" ou "préventif", "est totalement déconnecté du comportement de la personne", explique l'avocat Slim Ben Achour.
Cela pousse "les policiers à contrôler en fonction d'attributs racisés. Le contrôle d'identité à la française n'est pas lié à la délinquance mais à la nationalité, au fait de ne pas être légitimes car potentiellement délinquants", dénonce ce spécialiste des questions de discriminations.
"Si tu as un vol avec violence qui vient de se commettre et que sur les ondes on te transmet une description vestimentaire, une veste à capuche rouge par exemple, sans la couleur de peau, et que tu as sur le secteur un blanc et un noir avec le même haut rouge, instinctivement, tu iras vers le noir", témoigne un policier de la CSI 93.
"Pour prendre le moule, on vous apprend à chasser. Parfois c'est fait de manière intelligente, repérer des personnes qui sont susceptibles de commettre des infractions et parfois c'est à la gueule du client", abonde un autre policier de la région parisienne.
"Je vis avec les contrôles d'identité" depuis l'adolescence contrairement à "mes collègues blancs", confie Florent, 33 ans.
L'an dernier, cet avocat parisien est contrôlé par deux policiers à la sortie d'un supermarché. "Sans motif, ils me demandent mon téléphone. Je leur répond que +c'est une violation de la vie privée, qu'il faut une commission rogatoire au même titre que pour une perquisition+ et je leur demande de me vouvoyer", témoigne le pénaliste.
S'en suit, dit-il, une violente interpellation avec "étranglement" et coups au sol. Les policiers parviennent à récupérer ses téléphones, puis les jettent après vérification et repartent sans explication, rapporte l'avocat.
Outre le caractère discriminatoire des contrôles, se pose aussi la question de leur efficacité.
"Le taux de réussite est estimé entre 5 et 10%", selon Jacques de Maillard, directeur du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip) qui précise que la police française contrôle plus que "leurs équivalents des autres pays occidentaux".
"A New York, quand ils ont réduit drastiquement le nombre des contrôles, le taux de réussite a augmenté et la délinquance n'a pas augmenté avec la baisse des contrôles", explique M. Maillard.
Pour le chercheur, un cerce vicieux s'installe: "la multiplication des contrôles proactifs ne donnant rien sur le plan judiciaire est une source de tensions, alimentant la défiance... et rendant ensuite le travail policier plus difficile".
"Le contrôle préventif ne se justifie pas dans une démocratie. Il faut faire comme dans d'autres pays, réserver les contrôles d'identité à des raisons objectives", estime Me Ben Achour qui a obtenu en 2016 la condamnation de l'État pour des contrôles d'identité "au faciès", une première.
we-alh/tib/pb
Photos d'exactions de l'EI sur Twitter: Le Pen et Collard jugés mercredi #
La présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen et l'eurodéputé RN Gilbert Collard sont jugés mercredi à Nanterre pour avoir diffusé des photos d'exactions du groupe Etat islamique (EI) sur les réseaux sociaux en 2015.
Ce procès, qui a le "parfum de la persécution" pour Marine Le Pen, était initialement programmé en 2019 mais a été repoussé deux fois, à la demande de la défense puis en raison de la pandémie de Covid-19.
La leader d'extrême droite, finaliste à la présidentielle de 2017, est poursuivie pour des tweets publiés en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentats revendiqués par l'EI à Paris et en Seine-Saint-Denis.
En réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin, qu'elle accusait d'avoir "fait un parallèle" entre l'EI et le Front national (devenu RN), Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe jihadiste en y ajoutant les mots: "Daech, c'est ça!".
Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et le corps décapité du journaliste américain James Foley, la tête posée sur le dos.
Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos!".
Plus précisément, M. Bourdin avait déclaré le 16 décembre 2015, lors d'une émission avec le spécialiste du monde arabe Gilles Kepel: "Je voudrais revenir sur les liens... euh... entre Daech et le Front... enfin les liens, pas les liens directs entre Daech et le Front national, mais ce repli identitaire, qui finalement est une communauté... d'esprit, parce que l'idée pour Daech c'est de pousser la société française au repli identitaire".
Dans une France traumatisée par les attentats, la publication des images d'exactions avait soulevé un tollé: le parquet de Nanterre avait aussitôt lancé des procédures distinctes contre les deux responsables politiques, après un signalement des clichés par le ministre de l'Intérieur.
Après s'être vu retirer son immunité parlementaire, en tant qu'eurodéputée puis députée, Mme Le Pen avait été inculpée en mars 2018, deux mois après M. Collard.
En septembre 2018, un juge d'instruction avait ordonné une expertise psychiatrique de Mme Le Pen, tel que prévu par les textes. Mais la responsable politique avait refusé de s'y soumettre, dénonçant des "méthodes totalitaires".
En 2019, après près de trois ans d'instruction, Mme Le Pen et M. Collard avaient été renvoyés devant le tribunal judiciaire de Nanterre pour diffusion de messages violents ou portant gravement atteinte à la dignité humaine, susceptibles d'être vus par un mineur, une infraction passible de trois ans de prison et 75.000 euros d'amende.
"Marine Le Pen n'a jamais eu l'intention, ni même la conscience, de mettre en péril quelque mineur que ce soit. Elle a répondu à une attaque, une provocation d'un journaliste", a déclaré à l'AFP son avocat, Me David Dassa-Le Deist.
"Le parquet de Nanterre dénature la lettre et l'esprit d'un texte éminemment important, qui est fait pour protéger l'intégrité morale des mineurs contre des personnes dangereuses ou des pervers, pour porter atteinte à la liberté d'expression de Mme Le Pen", a-t-il affirmé, dénonçant une "discrimination à l'encontre d'un leader politique".
"C'est un procès politique", a affirmé de son côté Me Jean-Marc Descoubes, conseil de Gilbert Collard. "Il faut se rappeler qu'à l'époque on était à un an de la présidentielle, le contexte était extrêmement tendu", a-t-il souligné.
La justice française a retoqué les contestations de la levée de l'immunité parlementaire de M. Collard, qui compte désormais saisir la Cour européenne des droits de l'Homme.
clw/tib/pb
"Démotivés", "jugés": le blues des policiers de terrain #
CRS dans le Sud-Est, gardien de la paix en banlieue ou "bacqueux" la nuit à Paris: des policiers de terrain rencontrés par l'AFP se disent "démotivés", "jugés" lors d'interventions trop souvent "conflictuelles", et peu optimistes sur l'issue du "Beauvau de la sécurité", grande concertation qui doit durer jusqu'en mai.
Thomas, 26 ans, entré dans la police en 2013, à 18 ans, juste après son bac. Il est depuis quatre ans gardien de la paix en police secours à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).
"C'est peut-être un peu cliché mais je cherchais un métier qui me permettait d'aider les gens. Aujourd'hui, ce métier n'est plus en phase avec mes convictions. Chaque fois que j'interviens j'ai l'impression d'être jugé ou être mis en porte-à-faux.
La plupart de nos interpellations se font dans des cités avec des jeunes plutôt récalcitrants. On essaie d'aider les gens qui habitent là et vivent ces nuisances, mais on se fait critiquer par tout le monde, on nous reproche d'embêter les petits jeunes... J'ai l'impression de n'aider plus personne.
Peut-être que parfois des collègues ont mal agi, mais il y a une colère grandissante envers la police française et c'est vraiment navrant, ça démotive beaucoup d'entre nous.
En plus on est dans des locaux insalubres, où plus rien ne fonctionne, avec des voitures qu'il faut amener tous les jours au garage. La hiérarchie n'essaie pas du tout d'arranger tout ça".
A 49 ans, le major Franck Berger est à la tête de la Brigade spécialisée de terrain (BST) de Neuhof-Meinau, à Strasbourg, classé Quartier de reconquête républicaine (QRR).
"Dans les QRR, on a les moyens de faire correctement notre travail, et c'est ce qu'il faudrait développer partout. On est sectorisé. Ça nous amène une connaissance du terrain, de la délinquance, et de la population.
On est moins embêté pour intervenir, parce que tous les jours on est au contact de la population et des délinquants, donc à force on les connaît, on discute.
Mais le terrain c'est pas évident, ça a bien changé. Nous on a souvent des outrages, des rébellions, lors de contrôle, même si on les connaît. C'est conflictuel, tout le temps, c'est de la provocation, pour que ça dérape. Et les réseaux sociaux, les téléphones portables n'ont rien arrangé.
Les problématiques aujourd'hui, c'est le manque d'effectif. Hors QRR. Nous, sur certaines interventions, on compense les manques de certains services.
Ce que je trouve préoccupant, c'est que les jeunes saturent assez vite du métier. C'est alarmant pour la suite.
Pierre (prénom modifié), brigadier d'une quarantaine d'années et CRS depuis cinq ans, dans le Sud-Est
"Le Beauvau de la sécurité va réunir les hautes têtes pensantes de la police et ne pas changer la base: c'est la montagne qui va accoucher d'une souris. Il y a de plus en plus une cassure avec la hiérarchie, qui elle a vu dans la police un moyen d'élévation sociale, de faire carrière.
Avant un policier de base pouvait grimper les marches et devenir commissaire, aujourd'hui c'est de moins en moins le cas on voit des gestionnaires qui ne sont pas passés par le terrain et cela se ressent dans la communication, dans les ordres.
Les Français n'ont jamais aimé leur police, c'est pas nouveau, mais ce qui l'est ce sont les réseaux sociaux. Les gens qui postent des vidéos sont souvent partisans et montrent les extraits qui servent leur opinion, pas le reste, or la situation est souvent plus complexe. C'est bien que certaines affaires ressortent et que les fruits pourris soient sortis, mais il faut faire attention de ne pas juger trop vite."
Dimitri Kalinine, 44 ans, commissaire divisionnaire, chef de la "Bac 75 N", la Brigade anticriminalité de nuit de Paris.
"La nuit, nous avons à faire à un public particulier. La nuit, les tensions s'exacerbent. Ce n'est pas facile, on passe d'une problématique à une autre, et nous ne sommes jamais dans la routine.
C'est toujours exaltant de ne pas savoir ce qu'il va se passer quand on prend son service. Mais c'est également une unité qui vit des moments difficiles, des drames inhérents à son métier, comme en 2013 lorsque deux collègues ont trouvé la mort sur le périphérique percutés par un chauffard.
Mon équipe vit forcément mal les mises en cause des policiers pour violences, ainsi que l'effervescence et les jugements à l'emporte-pièce concernant telle ou telle intervention musclée. Rarement des actions positives, comme celles où l'on parvient à sauver des vies, font les gros titres.
Pour nous, attraper l'auteur d'une agression crapuleuse violente, ceux qui dérobent un ordinateur portable dans un appartement après avoir escaladé la façade, ou interpeller des dealers... c'est une grande satisfaction. On se dit qu'on sert à quelque chose lorsque l'on est avec la victime."
leo-apz-est-sm-tll/tib/cbn
Sécurité globale: Amnesty dénonce des "détentions arbitraires" lors d'une manifestation (rapport) #
Infractions "vagues", "charges" sans sommation et "atteinte aux droits": dans une étude publiée lundi portant sur 35 interpellations sans poursuite, Amnesty International dénonce des "détentions arbitraires" lors de la manifestation parisienne du 12 décembre contre la loi Sécurité globale.
Ce jour-là, parmi les 142 personnes interpellées - dont 124 gardes à vue - , "près de 80% n'ont finalement fait l'objet d'aucune poursuite", pointe Amnesty International France en préambule de son rapport consulté par l'AFP.
Cela soulève "des inquiétudes légitimes sur les risques qu'il y ait eu des arrestations arbitraires et d'autres violations des droits humains", estime l'ONG, membre de la coordination d'associations et syndicats mobilisés contre la loi Sécurité globale.
Cette proportion est comparable à celle de la période "gilets jaunes", révélée le 25 novembre par le procureur de la République Rémy Heitz: de fin 2018 à fin 2019, seuls 27% des personnes placées en garde à vue avaient été poursuivies en justice.
Le décalage entre le nombre d'interpellations et les poursuites effectivement engagées fait régulièrement l'objet de critiques de la part des défenseurs des libertés publiques comme de policiers, mais pour des raisons opposées.
"La judiciarisation des manifestations n'est pas nouvelle", concède auprès de l'AFP Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer "Libertés" chez Amnesty International France et autrice du rapport.
Mais le 12 décembre, "il n'y a pas eu de violences notables de la part des manifestants, de dégradations. Rien ne semble justifier ce qui s'est passé en termes d'arrestations ou de charges", souligne-t-elle.
Entretiens, certificats médicaux, pièces judiciaires : Amnesty s'est penché sur le cas de 35 personnes interpellées sans poursuite, "dont 33 gardes à vue et deux privations de liberté de près de cinq heures".
La manifestation s'était élancée ce jour-là de Châtelet pour rejoindre la place de la République, et avait été encadrée sur les côtés et à l'avant par de nombreux policiers et gendarmes, formant une sorte de "nasse mobile" de laquelle il n'était pas possible de sortir, avaient constaté des journalistes de l'AFP.
A partir de témoignages et de vidéos, Amnesty souligne que les interpellations ont eu lieu à l'occasion de "charges" qui n'ont pas été précédées de "sommation audible" et sans "désordres significatifs" dans le cortège.
"J'ai été surpris par la stratégie de maintien de l'ordre : à chaque intersection, les forces de l'ordre chargeaient sans motif ni sommation sur des manifestants non violents", témoigne à l'AFP Alexis Baudelin, avocat, interpellé sans être placé en garde à vue.
Tout au long du parcours, les forces de l'ordre avaient en effet multiplié les "bonds offensifs" pour interpeller et, selon la préfecture de police, "empêcher la constitution d'un groupe de black blocs violents", après deux week-ends consécutifs de violences à Paris.
La rapport pointe aussi des "détentions sur la base de lois vagues", notamment celle sanctionnant la "participation à un groupement en vue de la préparation de violences", reprochée dans 25 des cas étudiés.
Or, dans l'étude d'Amnesty, seuls deux personnes sur 35 ont été interpellées en possession d'objets (lunettes de plongés, gants et casque de moto) pouvant justifier un soupçon de participation à un groupement violent.
"C'est un délit fourre-tout, qu'on appelle en droit un délit-obstacle. On sanctionne un fait avant qu'il ne se produise", explique Mme Simpere. Cette disposition "manque de précision" et "contribue à ce que les autorités l'utilisent d'une façon qui porte indûment atteinte aux droits humains", écrit Amnesty.
"Ils m'ont dit qu'il faisait partie d'une bande malveillante. C'était incompréhensible (...) Mon fils est militant mais il n'est en aucun cas quelqu'un de violent", raconte à l'AFP Lara Bellini, dont le fils de 16 ans a passé 20 heures en garde à vue avant d'être libéré sans poursuite.
Enfin, au moins cinq cas étudiés par l'ONG ont vu leur rappel à la loi assorti d'une interdiction de paraître à Paris pour une durée pouvant aller jusqu'à six mois, une mesure rendue possible depuis une loi de mars 2019.
Cette restriction au droit de circuler est "une peine sans jugement" qui pose "d'autant plus de problèmes (...) que les personnes visées ne peuvent pas faire appel", dénonce Amnesty, appelant le Parlement à abroger cette disposition du code de procédure pénale.
ra-alh/tib/cbn
Triangle de Gonesse: une poignée de militants débutent "l'occupation de la ZAD" #
Une poignée de militants ont entamé dimanche une occupation de la ZAD (zone à défendre) du Triangle de Gonesse, des terres agricoles voisines de l'aéroport de Roissy, pour s'opposer au projet d'installation d'une gare du Grand Paris Express et d'un quartier d'affaires, a-t-on appris auprès du président du collectif.
Sauvés de l'artificialisation par Emmanuel Macron, qui a abandonné le méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019, le sort des 280 hectares de terres agricoles situées à une quinzaine de kilomètres de Paris reste encore incertain.
"Nous revendiquons l'abandon du projet de gare et de ZAC, pour que le projet agricole alternatif que nous portons puisse commencer", a dit à l'AFP Bernard Loup, le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).
Le militant associatif a expliqué qu'une douzaine de personnes, "des soutiens du collectif", ont décidé dimanche matin de "débuter l'occupation de la zone". Des tentes ont été installées, ainsi que l'eau et l'électricité, et "une douzaine de personnes vont dormir sur place", a-t-il précisé.
Pour l'heure, il est prévu que cette zone, interdite à l'habitat car coincée entre les aéroports Paris-Charles de Gaulle et du Bourget, accueille une gare de la ligne 17 du métro du Grand Paris Express d'ici 2027, et une ZAC avec bureaux.
De son côté le CPTG soutient le projet agricole de l'association Carma, qui comprendrait notamment l'installation d'activités maraîchères et horticoles dans une dynamique de circuits courts.
sab/tib/cbn
Marche blanche à Meaux pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu #
Plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à une marche blanche jusqu'à la prison de Meaux (Seine-et-Marne) pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu de 28 ans, des faits qui font l'objet de deux enquêtes, judiciaire et administrative.
Vêtus de T-shirts noirs frappés du slogan "Justice pour Jimony" et de menottes ensanglantées, les manifestants, parmi lesquels la militante anti-violences policières Assa Traoré, ont marché en silence dans le froid jusqu'à l'entrée du centre pénitentiaire, où ils ont scandé "On veut la vérité" et "Pas de justice, pas de paix".
Jimony Rousseau est décédé mardi à l'hôpital de Jossigny, huit jours après y avoir été transporté par le Samu en arrêt cardio-respiratoire.
Selon les premiers éléments de l'enquête, livrés mercredi par la procureure de Meaux Laureline Peyrefitte, le détenu aurait refusé, le 25 janvier, "de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif". "Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants".
Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été emmené à l'hôpital par le Samu, en arrêt cardiovasculaire.
L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon la procureure, qui a assuré que les "ecchymoses et contusions" retrouvées sur son corps n'avaient "pas eu d'incidence sur le processus mortel".
"Les causes plus précises du décès seront ainsi à rechercher dans des examens complémentaires approfondis qui vont être très prochainement effectués", a ajouté la procureure.
Dimanche, la soeur du jeune homme a lancé "un appel à témoins" à l'adresse des détenus, des surveillants et de la direction du centre pénitentiaire. "Mon frère était en bonne santé, on nous dit qu'il a fait une crise cardiaque, je n'y crois pas", a-t-elle lancé aux manifestants réunis devant l'entrée de la prison.
"Assa Traoré a dit que les Noirs et les Arabes n'étaient pas en sécurité dans ce pays, on en a la preuve", a ajouté la tante du jeune homme.
Après la manifestation, vers 15h15, une soixantaine des 800 détenus du centre pénitentiaire ont refusé de regagner leur cellule après la promenade, a indiqué à l'AFP l'administration pénitentiaire.
Les Eris (équipes régionales d'intervention et de sécurité) sont intervenues, et la direction de la prison est venue s'entretenir avec eux. Les détenus ont finalement regagné leur cellule vers 18H00.
Après le décès de Jimony Rousseau, le parquet a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort", confiée à la police judiciaire de Versailles.
Les enquêteurs ont commencé vendredi à entendre la hiérarchie de la prison, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a de son côté diligenté une inspection afin de "faire toute la lumière sur cette affaire".
Le détenu décédé était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" et rébellion.
sab-ito/pb
Fréjus: un septuagénaire tue sa compagne devant leurs deux enfants #
Un Cap-verdien âgé de 70 ans a tué sa compagne de 43 ans dimanche à Fréjus (Var), en lui portant plusieurs coups de couteau en présence de leurs deux enfants, âgés de 5 et 10 ans, a-t-on appris dimanche de source policière.
Les faits se sont produits dans un quartier pavillonnaire de la ville en début d'après-midi, a précisé cette source, confirmant une information du quotidien Nice-Matin.
L'homme, qui a tenté de s'enfuir, a été intercepté par des voisins avant de se constituer prisonnier. De nationalité cap-verdienne, comme sa compagne, il a été placé en garde à vue au commissariat de Fréjus, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Draguignan.
Les enfants ont été pris en charge par les services hospitaliers, de même qu'un voisin, en état de choc.
Mardi, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé que 90 cas de meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint avaient été recensés en 2020 en France, soit un plus bas depuis la mise en place de statistiques sur ce type de faits il y a quinze ans.
En 2019, 146 femmes avaient été tuées, 25 de plus que l'année précédente.
vxm/ol/cbn
Fréjus: un septuagénaire tue sa compagne devant leurs deux enfants #
Un Cap-verdien âgé de 70 ans a tué sa compagne de 43 ans dimanche à Fréjus (Var), en lui portant plusieurs coups de couteau en présence de leurs deux enfants, âgés de 5 et 10 ans, a-t-on appris dimanche de source policière.
Les faits se sont produits dans un quartier pavillonnaire de la ville en début d'après-midi, a précisé cette source, confirmant une information du quotidien Nice-Matin.
L'homme, qui a tenté de s'enfuir, a été intercepté par des voisins avant de se constituer prisonnier. De nationalité cap-verdienne, comme sa compagne, il a été placé en garde à vue au commissariat de Fréjus, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet de Draguignan.
Les enfants ont été pris en charge par les services hospitaliers, de même qu'un voisin, en état de choc.
Mardi, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé que 90 cas de meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint avaient été recensés en 2020 en France, soit un plus bas depuis la mise en place de statistiques sur ce type de faits il y a quinze ans.
En 2019, 146 femmes avaient été tuées, 25 de plus que l'année précédente.
vxm/ol/pb
Marche blanche à Meaux pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu #
Plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à une marche blanche jusqu'à la prison de Meaux (Seine-et-Marne) pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu de 28 ans, des faits qui font l'objet de deux enquêtes, judiciaire et administrative.
Vêtus de T-shirts noirs frappés du slogan "Justice pour Jimony" et de menottes ensanglantées, les manifestants, parmi lesquels la militante anti-violences policières Assa Traoré, ont marché en silence dans le froid jusqu'à l'entrée du centre pénitentiaire, où ils ont scandé "On veut la vérité" et "Pas de justice, pas de paix".
Jimony Rousseau est décédé mardi à l'hôpital de Jossigny, huit jours après y avoir été transporté par le Samu en arrêt cardio-respiratoire.
Selon les premiers éléments de l'enquête, livrés mercredi par la procureure de Meaux Laureline Peyrefitte, le détenu aurait refusé, le 25 janvier, "de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif". "Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants".
Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été emmené à l'hôpital par le Samu, en arrêt cardiovasculaire.
L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon la procureure, qui a assuré que les "ecchymoses et contusions" retrouvées sur son corps n'avaient "pas eu d'incidence sur le processus mortel".
"Les causes plus précises du décès seront ainsi à rechercher dans des examens complémentaires approfondis qui vont être très prochainement effectués", a ajouté la procureure.
Dimanche, la soeur du jeune homme a lancé "un appel à témoins" à l'adresse des détenus, des surveillants et de la direction du centre pénitentiaire. "Mon frère était en bonne santé, on nous dit qu'il a fait une crise cardiaque, je n'y crois pas", a-t-elle lancé aux manifestants réunis devant l'entrée de la prison.
"Assa Traoré a dit que les Noirs et les Arabes n'étaient pas en sécurité dans ce pays, on en a la preuve", a ajouté la tante du jeune homme.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort", confiée à la police judiciaire de Versailles.
Les enquêteurs ont commencé vendredi à entendre la hiérarchie de la prison, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a de son côté diligenté une inspection afin de "faire toute la lumière sur cette affaire".
Le détenu décédé était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" et rébellion.
sab/ito/pb
Rassemblements en soutien à "Julie" qui accuse des pompiers de l'avoir violée #
Plus de 300 personnes se sont réunies dimanche place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" commis par des pompiers sur une mineure en 2009.
Ce rassemblement, à quelques rues du Palais de justice, a été organisé avant l'examen mercredi par la Cour de cassation du pourvoi de Julie (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour viol. Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles.
L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans".
Emu, le père de Julie s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ca nous va droit au coeur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisé", a-t-il dit à l'AFP.
"Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend plus la parole des victimes", a-t-il ajouté.
Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol".
"Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans.
D'autres rassemblements ont été organisés en France, notamment devant le tribunal de Versailles, à l'appel du collectif NousToutes. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".
Agée de 14 ans au moment des faits, Julie suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
Elle avait alors eu des rapports sexuels avec environ vingt pompiers, tous âgés d'une vingtaine d'années, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Elle a entretenu une relation suivie avec l'un d'eux pendant près d'un an, mais a dénoncé des rapports non consentis, notamment un après-midi chez ce pompier qui se trouvait avec deux collègues.
Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viol sur mineure, une infraction passible des assises, mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteinte sexuelle" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.
clw-maj/ito/bat
Rassemblements en soutien à "Julie" qui accuse des pompiers de l'avoir violée #
Plus de 300 personnes se sont réunies dimanche place Saint-Michel à Paris pour demander à la Cour de cassation de requalifier en "viol" des faits présumés d'"atteinte sexuelle" commis par des pompiers sur une mineure en 2009.
Ce rassemblement, à quelques rues du Palais de justice, a été organisé avant l'examen mercredi par la Cour de cassation du pourvoi de Julie (prénom d'emprunt), qui demande que ses agresseurs présumés soient jugés pour viol. Sa demande avait été rejetée le 12 novembre par la cour d'appel de Versailles.
L'étape de mercredi est "quelque part le dernier espoir", a estimé Nelly Martin, manifestante de 69 ans, qui soutient Julie "depuis deux ans".
Emu, le père de Julie s'est dit "extrêmement touché" par ces soutiens. "Ca nous va droit au coeur, car quand on a déposé plainte il y a dix ans, on était méprisé", a-t-il à l'AFP.
"Les choses ont clairement bougé dans la société et même si certains juges sont réticents à cette évolution, aujourd'hui on entend plus la parole des victimes", a-t-il ajouté.
Plusieurs militantes féministes participaient au rassemblement, à l'instar de l'élue EELV parisienne Alice Coffin, pour qui cette affaire est le reflet d'"un système général, en l'occurrence ici de la justice, qui est complice de la culture du viol".
"Je ne comprends pas qu'on puisse parler du consentement d'une jeune fille de 14 ans", s'est pour sa part insurgée Cécile Jammet, manifestante de 28 ans.
D'autres rassemblements ont été organisés en France, notamment devant le tribunal de Versailles, à l'appel du collectif NousToutes. Ou encore à Strasbourg devant le tribunal judiciaire, où les manifestants scandaient "Violeurs partout, justice nulle part", "La victime c'est Julie" ou encore "Julie, on te croit".
Agée de 14 ans au moment des faits, Julie suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
Elle avait alors eu des rapports sexuels avec environ vingt pompiers, tous âgés d'une vingtaine d'années, pour la plupart en poste à la caserne de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Elle a entretenu une relation suivie avec l'un d'eux pendant près d'un an, mais a dénoncé des rapports non consentis, notamment un après-midi chez ce pompier qui se trouvait avec deux collègues.
Ces trois pompiers avaient été initialement mis en examen pour viol sur mineure, une infraction passible des assises, mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteinte sexuelle" et ordonné leur renvoi en correctionnelle.
clw-maj/ito/bat
Marche blanche à Meaux pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu #
Plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à une marche blanche jusqu'à la prison de Meaux (Seine-et-Marne) pour réclamer "la vérité" sur la mort d'un détenu de 28 ans, des faits qui font l'objet de deux enquêtes, judiciaire et administrative.
Vêtus de T-shirts noirs frappés du slogan "Justice pour Jimony" et de menottes ensanglantées, les manifestants, parmi lesquels la militante anti-violences policières Assa Traoré, ont marché en silence dans le froid jusqu'à l'entrée du centre pénitentiaire, où ils ont scandé "On veut la vérité" et "Pas de justice, pas de paix".
Jimony Rousseau est décédé mardi à l'hôpital de Jossigny, huit jours après y avoir été transporté par le Samu en arrêt cardio-respiratoire.
Selon les premiers éléments de l'enquête, livrés mercredi par la procureure de Meaux Laureline Peyrefitte, le détenu aurait refusé, le 25 janvier, "de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif". "Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants".
Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été emmené à l'hôpital par le Samu, en arrêt cardiovasculaire.
L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon la procureure, qui a assuré que les "ecchymoses et contusions" retrouvées sur son corps n'avaient "pas eu d'incidence sur le processus mortel".
"Les causes plus précises du décès seront ainsi à rechercher dans des examens complémentaires approfondis qui vont être très prochainement effectués", a ajouté la procureure.
Dimanche, la soeur du jeune homme a lancé "un appel à témoins" à l'adresse des détenus, des surveillants et de la direction du centre pénitentiaire. "Mon frère était en bonne santé, on nous dit qu'il a fait une crise cardiaque, je n'y crois pas", a-t-elle lancé aux manifestants réunis devant l'entrée de la prison.
"Assa Traoré a dit que les Noirs et les Arabes n'étaient pas en sécurité dans ce pays, on en a la preuve", a ajouté la tante du jeune homme.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort", confiée à la police judiciaire de Versailles.
Les enquêteurs ont commencé vendredi à entendre la hiérarchie de la prison, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a de son côté diligenté une inspection afin de "faire toute la lumière sur cette affaire".
Le détenu décédé était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" et rébellion.
sab/ito/pb