Présidentielle 2017: Mélenchon attaque en diffamation le rapporteur ayant dénoncé ses comptes #
L'affaire des comptes de la présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon s'est invitée vendredi au tribunal de Paris, lors d'un procès en diffamation opposant le leader de la France Insoumise au rapporteur qui avait dénoncé dans les médias des "irrégularités" dans ses comptes de campagne.
M. Mélenchon, candidat déclaré à la présidentielle 2022, attaquait en justice Jean-Guy de Chalvron, ex-rapporteur de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), chargée de valider les dépenses électorales avant leur remboursement par les finances publiques.
M. de Chalvron avait démissionné avec fracas de la CNCCFP le 22 novembre 2017, avant la fin de son travail sur les comptes de M. Mélenchon, au motif que la commission lui avait demandé de modifier sa "lettre de griefs", document dans lequel le rapporteur proposait 1,5 million d'euros de dépenses à rejeter.
Après son départ, la Commission avait validé les comptes du candidat LFI, retranchant 434.939 euros sur les 10,7 millions déclarés.
Mais elle avait fini par saisir la justice en mars 2018 pour des prestations possiblement surfacturées, provoquant l'ouverture d'une enquête, confiée depuis novembre 2018 aux juges d'instruction.
Pour Me Mathieu Davy, l'avocat de M. Mélenchon, "la commission a été poussée à ce signalement à cause de l'acharnement médiatique de M. de Chalvron".
Le leader de la France insoumise attaquait l'interview accordée par M. de Chalvron à BFMTV le 30 mai 2018, lors de la révélation de l'enquête judiciaire.
"Dans cette lettre des griefs, je disais attention il y a trois irrégularités : il y en a une d'ordre fiscal, il y en a une contraire à la législation sur les associations et une troisième pénale", avait déclaré l'ex-rapporteur sur le plateau télévisé.
"il y a peut-être 1.500 factures douteuses", avait-il aussi déclaré, sur environ 5.000 que son co-rapporteur et lui devaient examiner.
Comme exemples de dépenses illégitimes, car non destinées à recueillir des suffrages, le haut-fonctionnaire avait cité les "déjeuners de l'équipe de campagne" ou le fait de voyager pour rencontrer un chef d'Etat étranger.
A l'audience, M. de Chalvron a reconnu que ce dernier exemple ne concernait pas M. Mélenchon, mais que des déplacements de ce dernier à Berlin, pour rencontrer le parti Die Linke, et un autre à Genève, avaient été écartés comme il l'avait recommandé.
"Parler d'irrégularités, ça laisse entendre qu'il y a eu fraude", "c'est une mise en cause violente du candidat", a témoigné à la barre un des proches de M. Mélenchon, le conseiller d'Etat Bernard Pignerol, au fait du dossier.
C'est en effet les prestations fournies à la campagne par son association, "l'Ere du peuple", que les enquêteurs judiciaires passent au peigne fin depuis bientôt trois ans.
En sa qualité de président de l'association, il a été entendu le 19 février en vue d'une éventuelle mise en examen de cette structure. Mais l'interrogatoire a été suspendu et doit reprendre dans les prochaines semaines, a-t-il expliqué au tribunal.
L'avocat de M. de Chalvron, Me Pierre-Emmanuel Blard, a fait valoir que les interventions publiques de son client "ne visaient qu'à alerter sur les dysfonctionnements de la Commission".
Les propos attaqués ne visaient pas directement le candidat, qui "a en retour entrepris une longue campagne de dénigrement" de M. de Chalvron, a ajouté l'avocat, réclamant la condamnation de M. Mélenchon pour dénonciation abusive.
La procureure a estimé que les propos poursuivis étaient bien diffamatoires, mais elle s'en est remis au tribunal sur la question d'une éventuelle exonération au titre de la bonne foi.
La décision doit être rendue le 16 avril.
bl/tib/sp
Présidentielle 2017: Mélenchon attaque en diffamation le rapporteur ayant dénoncé ses comptes #
L'affaire des comptes de la présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon s'est invitée vendredi au tribunal de Paris, lors d'un procès en diffamation opposant le leader de la France Insoumise au rapporteur qui avait dénoncé dans les médias des "irrégularités" dans ses comptes de campagne.
M. Mélenchon, candidat déclaré à la présidentielle 2022, attaquait en justice Jean-Guy de Chalvron, ex-rapporteur de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), chargée de valider les dépenses électorales avant leur remboursement par les finances publiques.
M. de Chalvron avait démissionné avec fracas de la CNCCFP en novembre 2017, avant la fin de son travail sur les comptes de M. Mélenchon, au motif que la commission lui avait demandé de modifier sa "lettre de griefs", document dans lequel le rapporteur pointe les dépenses à rejeter.
Malgré cela, la Commission avait validé les comptes du candidat LFI, après avoir retranché 434.939 euros sur 10,7 millions déclarés.
Mais elle avait fini par saisir la justice en mars 2018 pour des prestations possiblement surfacturées, provoquant l'ouverture d'une enquête, confiée depuis novembre 2018 aux juges d'instructions.
Pour Me Mathieu Davy, l'avocat de M. Mélenchon, "la commission a été poussée à ce signalement à cause de l'acharnement médiatique de M. de Chalvron".
Le leader de la France insoumise attaquait l'interview accordée par M. de Chalvron à BFMTV le 30 mai 2018, lors de la révélation de l'enquête judiciaire.
"Dans cette lettre des griefs, je disais attention il y a trois irrégularités : il y en a une d'ordre fiscal, il y en a une contraire à la législation sur les associations et une troisième pénale", avait déclaré l'ex-rapporteur.
"il y a peut-être 1.500 factures douteuses", avait-il aussi déclaré, sur environ 5.000 que son co-rapporteur et lui devaient examiner.
Comme exemples de dépenses illégitimes, car non destinées à recueillir des suffrages, le haut-fonctionnaire avait cité les "déjeuners de l'équipe de campagne" ou le fait de voyager pour rencontrer un chef d'Etat étranger.
A l'audience, M. de Chalvron a reconnu que ce dernier exemple ne concernait pas M. Mélenchon, mais que des déplacements de ce dernier à Berlin, pour rencontrer le parti Die Linke, et un autre à Genève, avaient été écartés comme il l'avait recommandé.
La procureure a estimé que les propos poursuivis étaient bien diffamatoires, mais elle s'en est remis au tribunal sur le fait de savoir si le prévenu doit être exonéré au titre de la bonne foi.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 16 avril.
bl/aco/caz
Régionales: Taubira affiche son soutien à Pulvar en Ile-de-France #
L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira affiche son soutien à Audrey Pulvar, candidate des socialistes et des radicaux à l'élection régionale d'Ile-de-France, dans un tract de campagne distribué à partir de samedi et que l'AFP a pu consulter.
"Audrey Pulvar a le goût des choses bien faites et celui des choses utiles et justes. Quoi que cela demande comme effort et entraîne comme tracas", y déclare l'ancienne garde des Sceaux, qui avait porté le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels sous la présidence de François Hollande.
En retrait de la vie politique depuis sa démission du gouvernement Valls en 2016, Christiane Taubira avait toutefois apporté son soutien à Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle de 2017, puis à Raphaël Glucksmann, candidat du même parti aux européennes en Ile-de-France en 2019.
Investie par le PS, le PRG, Place publique, Ecolos solidaires et Allons Enfants, rassemblés dans la liste "Ile-de-France en commun", Audrey Pulvar a fait de la gratuité des transports publics la promesse phare de sa campagne.
L'ancienne journaliste, devenue en 2020 adjointe à la maire PS de Paris Anne Hidalgo en charge de l'alimentation durable, recueillerait 13% des voix au premier tour, selon un sondage Ifop publié mardi. Loin derrière la présidente sortante (ex-LR) Valérie Pécresse (33%) et légèrement devant les autres candidats de gauche, l'écologiste Julien Bayou (11%) et Clémentine Autain, candidate du Front de gauche (10%).
Initialement prévues en mars, les élections départementales et régionales ont été reportées aux dates des 13 et 20 juin pour cause d'épidémie de Covid-19.
pyv/jk/dch
Primaire écolo: pas un choix sur la ligne mais du "mieux placé pour gagner" en 2022, selon Bruno Bernard #
La primaire écologiste de septembre sera moins l'occasion de trancher sur une ligne entre des candidats proches idéologiquement que de choisir "le mieux placé pour gagner la présidentielle", a déclaré à l'AFP le président EELV de la métropole de Lyon Bruno Bernard.
Selon ce fin connaisseur du parti, ancien responsable des élections, "les probables candidats écologistes poursuivent les mêmes objectifs et défendent les mêmes priorités".
Ainsi, "faire de Jadot le candidat compatible avec le monde des entreprises et de Piolle celui du monde associatif et militant est une construction simpliste et assez éloignée de la réalité", a expliqué Bruno Bernard dans un entretien à l'AFP, à propos des deux favoris de la primaire.
L'ancienne numéro 2 des Verts Sandrine Rousseau concourra aussi - elle est d'ailleurs la seule candidate officiellement déclarée.
Le maire de Grenoble "Eric Piolle connaît très bien l'entreprise, c'est un ingénieur qui a travaillé pendant des années chez HP", a souligné Bruno Bernard, tandis que l'eurodéputé "Yannick Jadot est un militant depuis très longtemps, il a été activiste chez Greenpeace".
Le premier "a fait l'accord avec le Parti de gauche (de Jean-Luc Mélenchon, NDLR) à Grenoble en 2014, donc tout le monde considère que c'est la ligne de gauche. Mais aujourd'hui Jadot se dit favorable à une union à gauche", a ajouté M. Bernard, même si le second a admis que les Insoumis ne feraient pas partie de son éventuelle coalition.
Pour le président de la métropole de Lyon, "il ne faut donc pas chercher de ligne ou de courant, il faut chercher le vainqueur de 2022". "La différence ne se fera pas sur le corpus idéologique ou le programme", "nous choisirons le mieux placé pour gagner la présidentielle", a-t-il insisté.
Bruno Bernard a noté un avantage d'EELV par rapport aux précédentes présidentielles, aux scores modestes, "sans argent et avec peu de relais dans les villes": "Le candidat écolo pourra compter sur les élus dans les collectivités territoriales" après des municipales réussies et l'espoir de remporter des régions en juin prochain.
bap-jmt/grd/cal
Proportionnelle: Bayrou peu optimiste sur un soutien des parlementaires #
Le chef de file des députés MoDem Patrick Mignola tente encore d'obtenir un vote de l'Assemblée nationale pour instaurer la proportionnelle aux législatives de 2022, mais le leader centriste François Bayrou ne croit pas à un tel changement par "la voie parlementaire".
"Les députés ont été élus dans des circonscriptions au scrutin majoritaire et le réflexe naturel de beaucoup d'entre eux est de ne pas vouloir changer", assure en privé vendredi M. Bayrou, qui pense que la démarche de M. Mignola mettra "en évidence cette impossibilité" d'une évolution par ce biais.
"Je n'ai jamais cru qu'un changement si important pouvait être adopté par la voie parlementaire", ajoute le président du MoDem allié d'Emmanuel Macron.
M. Bayrou qui a lancé une offensive en faveur de la proportionnelle, souhaiterait plutôt consulter les Français par référendum, sur la base de l'article 11 de la Constitution.
M. Mignola a déposé récemment deux propositions de loi, l'une pour de la proportionnelle dans les départements les plus peuplés, l'autre pour une "proportionnelle intégrale".
Dans un courrier transmis mardi au patron des députés LREM Christophe Castaner et à son homologue Agir Olivier Becht, il propose un rendez-vous "pour déterminer ensemble si un consensus pourrait se dégager au sein de la majorité, et au-delà, pour franchir cette nouvelle étape démocratique".
"L'exécutif est, à l'évidence, peu allant ni pressé à engager cette réforme. Mais le président de la République a toujours indiqué que, pour ne pas y être favorable dans le moment actuel, il ne s'opposerait pas à une initiative parlementaire", relève M. Mignola dans ce courrier révélé par le quotidien L'Opinion et dont l'AFP a eu copie.
Les trois présidents de groupes politiques doivent se voir mercredi. Le responsable MoDem plaide pour une inscription d'une de ses propositions de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée la semaine du 10 mai.
L'introduction d'une dose de proportionnelle figurait parmi les engagements de campagne d'Emmanuel Macron en 2017. Mais LREM et l'exécutif se montrent très prudents.
Le délégué général du parti présidentiel, Stanislas Guerini, préfèrerait "qu'on porte cette mesure de façon plus ambitieuse à l'occasion de la prochaine élection présidentielle", avec "la réduction du nombre de parlementaires" notamment. Selon M. Castaner, le mode d'élection des députés n'est sans doute pas "la priorité absolue" des Français en pleine crise sanitaire.
Le 10 février, Emmanuel Macron avait estimé que ce débat "important" sur la proportionnelle devait se "poursuivre".
pab-reb/grd/caz
Régionales/Hauts-de-France: la gauche et les Verts rebattent leurs cartes face à Xavier Bertrand #
Après l'annonce d'un "pré-accord" Insoumis-Verts qui a rebattu les cartes, la gauche et les écologistes ont relancé leurs discussions dans les Hauts-de-France à la recherche d'un front uni pour les élections régionales face au président sortant Xavier Bertrand.
"Un premier échange entre Verts et PCF est prévu dans la soirée ou demain, l'objectif étant d'arriver à une réunion à quatre ce week-end", indiquait-on jeudi dans l'entourage de Fabien Roussel, numéro un du PCF et chef de file communiste pour les régionales.
La veille, le comité régional du PCF avait fait part de sa décision "d'engager dès maintenant de nouvelles discussions urgentes avec EELV, LFI et le PS", face au risque "d'une gauche potentiellement divisée entre deux listes".
Les communistes réagissaient à l'annonce mardi par les Insoumis d'un "pré-accord" avec Europe-Ecologie-Les-Verts plaçant en tête de liste la cheffe de file régionale des Verts, Karima Delli.
Cette annonce a été "une surprise" commentait-on jeudi dans l'entourage de Fabien Roussel, alors qu'"un accord de principe était acté avec le PS et LFI".
"Ma candidature n'est pas un préalable, mon objectif est de faire gagner la gauche aux régionales et aux départementales. Je suis toujours dans cet état d'esprit", avait auparavant affirmé Fabien Roussel à l'AFP.
Le "début d'union" LFI-Verts "n'est pas conditionné au ralliement ou non du PS et du PCF, mais l'idée est d'arriver au rassemblement le plus large", commentait-on jeudi dans l'entourage de Karima Delli.
La "dynamique" pour "l'union des écologistes & de la gauche (...) s'accélère", a tweeté cette dernière mercredi, réitérant son "appel à toutes les forces de gauche".
Côté LFI, l'objectif est "que les communistes fassent aussi partie de l'accord et qu'on ait le plus large rassemblement possible", a pour sa part affirmé à l'AFP Ugo Bernacilis, chef de file LFI.
"Ce n'est pas notre désir que d'aller chercher le Parti socialiste, mais si le PS voulait être de cet accord et qu'EELV le souhaite, on ne s'y opposera pas", avait-il-ajouté, alors qu'il n'avait pas caché cet automne ses réticences vis-à-vis de Patrick Kanner, ancien ministre de François Hollande, désigné chef de file par les militants socialistes de la région.
Des "négociations intenses sont en cours et avancent très bien", a pour sa part déclaré à l'AFP M. Kanner, précisant que sa "seule demande est que le poids effectif du PS soit reconnu et respecté".
"Si mon engagement" pour un rassemblement "se traduit par un retrait permettant à une nouvelle génération d'élus d'émerger, je me retirerais", a-t-il ajouté.
Il s'est réjoui que LFI "accepte aujourd'hui de dialoguer et travailler avec le PS" et que son parti "devienne indispensable pour parvenir à un accord gagnant-gagnant".
Aux régionales de 2015, le PS, arrivé en 3ème position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche. Cette fois, la liste du parti d'extrême-droite sera menée par le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu.
bj-cab/dch
Régionales: Garraud et Sanchez (RN) "soudés" pour "gagner l'Occitanie" #
La tête de liste du Rassemblement national (RN) pour les régionales en Occitanie, Jean-Paul Garraud, et son adversaire malheureux pour l'investiture, Julien Sanchez, maire RN de Beaucaire, ont assuré jeudi qu'ils allaient "travailler ensemble" pour "gagner l'Occitanie".
"Toute la fédération du Gard, les élus, les militants sont prêts à partir à la bataille" derrière M. Garraud, a lancé Julien Sanchez, 37 ans, lors d'une conférence de presse commune à Beaucaire (Gard) en se disant "très heureux de pouvoir accueillir cette première étape de campagne".
"Nous sommes prêts cher Jean-Paul et à ton service pour cette campagne", a ajouté le président du groupe RN au conseil régional d'Occitanie, relevant que l'actuelle présidente socialiste de la Région, Carole Delga n'avait elle "jamais trouvé le chemin de Beaucaire en six ans".
M. Garraud a souligné qu'il avait "réservé" son premier déplacement de campagne "à Beaucaire et à Julien Sanchez".
"Nous savons tous qu'il y avait deux candidats pour cette tête de liste régionale mais nous voulions ensemble montrer que nous partons soudés (...) et nous allons travailler ensemble pour gagner l'Occitanie", a affirmé le député européen, un ex-LR, qui a insisté sur le fait qu'il n'avait "actuellement pas sa carte du RN" et se revendiquait de la "droite populaire".
L'ancien magistrat âgé de 65 ans a assuré qu'il recevait "en privé beaucoup de coups de fil" d'élus LR souhaitant s'allier au RN. "il faut qu'ils se dévoilent", a-t-il estimé.
"Je ne me lance pas dans cette bataille pour faire de la figuration", a martelé l'ex-député LR de Gironde (2002-2012). "Ce que Louis (Aliot) a fait à Perpignan, Robert (Ménard) à Béziers et Julien (Sanchez) à Beaucaire, il faut le faire aujourd'hui à la région", a-t-il lancé.
M. Garraud a annoncé que sa seconde visite de campagne serait pour Martres-Tolosane (Haute-Garonne), commune dont sa famille est originaire et qui est également le fief politique de Mme Delga, candidate à sa réelection à la tête de la région Occitanie.
il/pr/dch
Régionales/Hauts-de-France: la gauche et les Verts rebattent leurs cartes face à Xavier Bertrand #
Après l'annonce d'un "pré-accord" Insoumis-Verts qui a rebattu les cartes, la gauche et les écologistes ont relancé leurs discussions dans les Hauts-de-France à la recherche d'un front uni pour les élections régionales face au président sortant Xavier Bertrand.
"Un premier échange entre Verts et PCF est prévu dans la soirée ou demain, l'objectif étant d'arriver à une réunion à quatre ce week-end", indiquait-on jeudi dans l'entourage de Fabien Roussel, numéro un du PCF et chef de file communiste pour les régionales.
La veille, le comité régional du PCF avait fait part de sa décision "d'engager dès maintenant de nouvelles discussions urgentes avec EELV, LFI et le PS", face au risque "d'une gauche potentiellement divisée entre deux listes".
Les communistes réagissaient à l'annonce mardi par les Insoumis d'un "pré-accord" avec Europe-Ecologie-Les-Verts plaçant en tête de liste la cheffe de file régionale des Verts, Karima Delli.
Cette annonce a été "une surprise" commentait-on jeudi dans l'entourage de Fabien Roussel, alors qu'"un accord de principe était acté avec le PS et LFI".
"Ma candidature n'est pas un préalable, mon objectif est de faire gagner la gauche aux régionales et aux départementales. Je suis toujours dans cet état d'esprit", avait auparavant affirmé Fabien Roussel à l'AFP.
Le "début d'union" LFI-Verts "n'est pas conditionné au ralliement ou non du PS et du PCF, mais l'idée est d'arriver au rassemblement le plus large", commentait-on jeudi dans l'entourage de Karima Delli.
La "dynamique" pour "l'union des écologistes & de la gauche (...) s'accélère", a tweeté cette dernière mercredi, réitérant son "appel à toutes les forces de gauche".
Côté LFI, l'objectif est "que les communistes fassent aussi partie de l'accord et qu'on ait le plus large rassemblement possible", a pour sa part affirmé à l'AFP Ugo Bernacilis, chef de file LFI.
"Ce n'est pas notre désir que d'aller chercher le Parti socialiste, mais si le PS voulait être de cet accord et qu'EELV le souhaite, on ne s'y opposera pas", avait-il-ajouté, alors qu'il n'avait pas caché cet automne ses réticences vis-à-vis de Patrick Kanner, ancien ministre de François Hollande, désigné chef de file par les militants socialistes de la région.
M. Kanner n'a pas pu être joint dans l'immédiat.
Aux régionales de 2015, le PS, arrivé en 3ème position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche.
bj-cab/nm
Le PS veut parvenir à "la première génération sans tabac" en dix ans #
Le Parti socialiste vise à parvenir en dix ans à "la première génération sans tabac", en continuant d'augmenter les prix des cigarettes et en interdisant de fumer dans les lieux publics extérieurs, selon des propositions pour un futur projet présidentiel présentées jeudi.
Toutes les propositions socialistes en matière de santé, présentées lors d'une visioconférence de presse par le député Boris Vallaud, porte-parole du parti, et le psychiatre Antoine Pelissolo, secrétaire national PS à la Santé, devaient faire l'objet dans la soirée d'un deuxième débat sur les réseaux sociaux du parti. Le premier, début février, avait porté sur le travail.
Le PS organise un tel "live" tous les premiers jeudis du mois pour débattre de son projet pour 2022, qui devrait être finalisé en août.
Les socialistes veulent "construire un plan de lutte contre le tabagisme avec l'objectif de parvenir en dix ans à la +première génération sans tabac+, en poursuivant la politique d'augmentation des prix, seule méthode éprouvée pour réduire les premières consommations des jeunes, et en étendant les interdictions de fumer aux lieux publics extérieurs".
Ils souhaitent également "interdire la publicité pour l'alcool sur Internet et dans les lieux de sport" ou encore "renforcer l'information sur les drogues, notamment des nouveaux produits de synthèse, dans les établissements scolaires et dans les médias utilisés par les jeunes".
Parmi les propositions du PS en matière de santé figurent aussi une augmentation de 10% du budget "psychiatrie publique". Il est actuellement de "8 milliards d'euros par an).
En matière de santé mentale, "l'offre de soins est insuffisante". Alors que la pandémie du Covid-19 génère de plus en plus de stress et d'angoisses, les professionnels de la psychiatrie estiment que la situation va "passer de grave à catastrophique", insiste M. Pelissolo.
Le PS va par ailleurs proposer le "100% sécu", sur "un panier de soins à déterminer", selon M. Vallaud. Tous les soins inclus dans ce panier sont entièrement remboursés par la sécurité sociale, sans conditions de ressources.
Autre proposition pour "combattre les déserts médicaux": pour les nouveaux étudiants, instaurer "une obligation d'installation aidée de cinq ans dans les territoires sous-dotés".
npk/jk/tes
Annecy: battu sur le fil, l'ancien maire débouté au tribunal fait appel #
L'ancien maire centriste d'Annecy Jean-Luc Rigaud, qui a été débouté en février par la justice dans sa contestation de l'élection municipale de juin dernier, perdue par 27 voix d'écart, a décidé jeudi de faire appel, a-t-on appris de la part de son avocat.
Battu par l'écologiste François Astorg, M. Rigaud avait demandé l'annulation de l'élection en raison notamment de problèmes de procurations, mais avait été débouté par le tribunal administratif de Grenoble le 4 février.
"Il fait appel devant le Conseil d'Etat," annonce à l'AFP son avocat, Me Jean-Claude Fabbian, indiquant que la plus haute juridiction administrative a six mois pour se prononcer.
Annecy, ancrée de longue date au centre-droit, a basculé en juin dernier vers la gauche et les écologistes avec la victoire très serrée du candidat EELV François Astorg aux dépens de M. Rigaut, que soutenait LREM.
M. Astorg, allié à la députée Frédérique Lardet (ex-LREM), a recueilli 44,74% des 28.305 suffrages exprimés dans cette triangulaire marquée par 64,35% d'abstention.
ube/ari/bow
Marine Le Pen multiplie les signaux en direction des Républicains #
Soutien à Sarkozy, dette: Marine Le Pen, candidate à l'Elysée, multiplie les signaux vers Les Républicains avec des revirements qui pourraient déboussoler son électorat, mais sans changer d'un iota ses priorités contre l'immigration et l'islamisme.
En quête de crédibilité après son échec à la présidentielle de 2017, la présidente du Rassemblement national s'était déjà résolue à ne plus réclamer une sortie de la France de l'Union européenne (Frexit) ni de l'euro.
Désormais, elle n'envisage plus de suspendre les accords de libre circulation de Schengen mais réfléchit à n'autoriser, dans cet espace de 26 Etats européens, que les "nationaux européens", qui restent à définir.
Sur la dette publique de la crise sanitaire, la cheffe du RN --elle-même à la tête d'un parti très endetté-- a signé une tribune dans L'Opinion le 21 février pour dire qu'une dette "doit être remboursée" et défendre une "maîtrise budgétaire dans la durée", alors que son programme économique en 2017, basé sur des hypothèses de croissance ambitieuses et de nombreuses dépenses, portait le risque de la faire exploser.
"Quand on a passé son temps à invectiver la Banque centrale européenne, la politique monétaire européenne, à préconiser une sortie de la monnaie unique, cela vous disqualifie en matière de gestion de la dette", lui a répondu dans le même journal le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle pointe lui une candidate, d'habitude prompte à critiquer le "mondialisme" et le libéralisme économique, qui "se soumet à l'empire ultralibéral".
Marine Le Pen cajole en outre les artisans et les commerçants, frappés de plein fouet par la crise sanitaire, qui représentent un électorat ancré à droite mais plus dispersé depuis 2017, en demandant la réouverture de leurs entreprises.
Surtout, la dirigeante d'extrême droite, dans un autre clin d'oeil à la droite classique, a apporté clairement son soutien à son ancien adversaire Nicolas Sarkozy après sa condamnation à trois ans de prison dont un ferme pour "corruption" dans l'affaire dite "des écoutes".
"Si Nicolas Sarkozy souhaite être candidat à la présidentielle, il doit l'être (...) malgré la condamnation", a déclaré sur Europe 1 Marine Le Pen, elle-même mise en examen pour des emplois présumés fictifs, refusant que la justice fasse "la primaire de la présidentielle".
Pour les régionales, le RN va aussi désigner deux têtes de liste issues de LR: Jean-Paul Garraud en Occitanie et probablement Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte d'Azur, bastion du RN.
"Cette idée d'une grande coalition populaire, populiste qui transcenderait les frontières de la gauche et de la droite, soutenue notamment par Florian Philippot (ancien numéro 2 du parti), a laissé la place à l'idée que le RN, pour devenir un parti majoritaire, doit labourer à droite", explique Gilles Ivaldi, chercheur sur le populisme au Cevipof, en rappelant que l'électorat de Jean-Luc Mélenchon n'a pas beaucoup voté pour Marine Le Pen au deuxième tour de 2017.
Cela reste toutefois un défi. Marine Le Pen "fait le pari que sa base est loyale et qu'elle va pouvoir élargir" en direction des électeurs âgés et de la classe moyenne, selon M. Ivaldi.
"Mais en essayant de transformer le RN en parti de gouvernement, elle perd en radicalité. Or Il y a des gens qui votent RN parce que c'est un parti anti-système, qui critique les élites" et "un électorat populaire qui a besoin qu'on lui parle petits salaires ou retraite à 60 ans", toujours défendue par le RN, souligne le chercheur.
Lors de son débat avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ce dernier avait ironisé sur la "mollesse" de Marine Le Pen en pleine "dédiabolisation".
Alors la présidente du RN donne quelques gages à sa base. A destination de son électorat populaire, elle désigne l'ancien LFI Andréa Kotarac pour les régionales en Auvergne-Rhône-Alpes.
En direction des plus radicaux, elle soutient le mouvement d'ultradroite dissout Génération identitaire, vivier de cadres pour son parti, avec lequel elle partage le même combat à ses yeux primordial contre l'immigration.
are/jk/caz
En cas de duel Macron-Le Pen en 2022, le "front républicain" incertain pour la gauche #
En 2022, la gauche viendra-t-elle au secours du président français Emmanuel Macron en cas de duel avec la cheffe de l'extrême droite ? Pas si sûr, selon divers indicateurs de l'état de l'opinion de cet électorat, à quatorze mois de l'élection présidentielle.
Les votes de la gauche ont permis à Emmanuel Macron de l'emporter en 2017 face à Marine Le Pen, la présidente du Front National devenu Rassemblement National (extrême droite) -- tout comme ils avaient aidé le conservateur Jacques Chirac en 2002 contre Jean-Marie Le Pen, son père.
Mais en 2022, la gauche, qui n'a pas remporté de victoire électorale depuis près de 10 ans et s'est retrouvée cantonnée au second rôle au fil des scrutins, pourrait ne pas s'aligner sur le "front républicain", un concept né dans les années 80 qui veut que les partis politiques de gouvernement s'unissent au second tour contre l'extrême droite.
Le journal de gauche Libération l'a affirmé sur la foi de témoignages de centaines de ses lecteurs: "J'ai déjà fait barrage (à l'extrême droite), cette fois c'est fini", titrait-il samedi, reprenant une de ces déclarations.
Selon des sondages, réalisés alors que le scrutin est encore lointain, l'élection de 2022 devrait une nouvelle fois se réduire, au second tour, à un affrontement Macron-Le Pen. Mais nettement plus resserré. La candidate battue en 2017 avec 33% des voix par Emmanuel Macron pourrait cette fois concéder la défaite avec 48% des voix, selon un sondage Harris Interactive non publié mais révélé par plusieurs journaux.
Éclatée en une foule de partis (de l'extrême gauche de La France insoumise, aux écologistes des Verts en passant par les socialistes), privée de chef apte à réaliser l'union, tiraillée par les querelles et toujours pas remise de l'impopularité du dernier président socialiste, François Hollande, la gauche risque une fois de plus de voter "par défaut" en 2022.
Si une partie de son électorat a pu être séduite en 2017 par le candidat Macron, qui se présentait alors comme "ni de droite ni de gauche", certains ont depuis déchanté.
Très vite après son entrée en fonction, certains l'ont surnommé le "président des riches", n'acceptant ni la suppression de l'impôt sur la fortune, ni ses attaques contre des droits sociaux, ni son traitement de la crise né d'un mouvement de protestation de citoyens, les "Gilets jaunes", en 2018-2019. Enfin la rhétorique de son gouvernement sur l'immigration et l'Islam radical a choqué une certaine partie de la gauche.
Depuis qu'il est aux manettes, le chef de l'État s'est en outre entouré de personnalités de droite et notamment de proches de l'ancien président Nicolas Sarkozy, tels que Gérald Darmanin et le Premier ministre Jean Castex.
Si la gauche radicale qui mène l'opposition au parlement est catégorique dans son rejet d'Emmanuel Macron, le président garde toutefois des soutiens au centre-gauche: selon un sondage Ifop publié mercredi selon lequel 42% des sondés de gauche approuvent l'action du président, nettement plus qu'à droite (34%).
"L'électorat de gauche est blessé; il est humilié. Il sent qu'on l'oblige à voter pour un candidat qui ne l'a pas du tout respecté", affirme à l'AFP Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l'Université de Lille.
Pour Gilles Finchelstein, directeur du groupe de réflexion Jean Jaurès, les électeurs de gauche en ont globalement "ras-le-bol" d'être invités à voter pour la droite ou le centre-droit.
Le concept de "front républicain", inventé par le Parti socialiste lors du début de l'ascension du Front national pour empêcher la droite traditionnelle de s'allier à l'extrême droite, pèse désormais sur la gauche et pourrait ne plus faire recette.
En 2002, la France s'était retrouvée sous le choc au soir du premier tour, lorsque Jean-Marie Le Pen avait gagné une place en finale face au candidat conservateur Jacques Chirac. La gauche s'était largement mobilisée et avait voté Chirac. Mais en 2017, le leader de LFI, Jean-Luc Melenchon, avait rompu avec la stratégie du "tout le monde contre Le Pen", refusant de soutenir Emmanuel Macron.
"Les gens ont l'impression, je crois à juste titre, que c'est du Le Pen sans Le Pen, qu'il recycle au fur et à mesure le programme du Rassemblement National. Très franchement si c'était à refaire je crois que j'aurais la même réaction que ces électeurs" ayant témoigné auprès de Libération, a déclaré à l'AFP Éric Coquerel, autre député du parti d'extrême-gauche.
cb-jg-fz/fio
Municipales à Lille: les recours des rivaux d'Aubry rejetés #
Première victoire judiciaire pour la maire socialiste de Lille, Martine Aubry: le tribunal administratif a rejeté jeudi les recours de ses deux rivaux, écologiste et LREM, contre sa réélection lors des dernières municipales pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance.
Le tribunal administratif de Lille a suivi l'avis du rapporteur public lors de l'audience le 18 février, qui concluait que "le résultat proclamé est conforme à la volonté des électeurs".
Au soir du second tour le 28 juin 2020, Martine Aubry avait été réélue pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly (39,4%). Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry passée en 2017 dans le camp macroniste, avait terminé troisième avec 20,6% des voix, sur fond d'abstention record (plus de 68%).
Ces deux opposants à la maire socialiste considéraient que la sincérité du scrutin avait été altérée, en raison des conditions de déroulement de la campagne électorale et des opérations de vote.
"Le tribunal a écarté l'ensemble des griefs relatifs à la méconnaissance des dispositions du code électoral prohibant l'utilisation à des fins de propagande électorale de procédés de publicité commerciale, les pressions sur les électeurs ainsi que le financement d'une campagne électorale par une personne morale", a indiqué sur son site internet la juridiction.
Il a également rejeté "de nombreux griefs concernant les opérations de vote", "irrecevables car soulevés après l'expiration du délai de recours" de cinq jours après les résultats.
Les deux candidats malheureux faisaient valoir un nombre important de signatures "radicalement différentes" selon eux d'un tour à l'autre. Ils affirmaient en avoir recensé plus de 350 sur 70 des 130 bureaux de vote, mais le tribunal a conclu qu'Ils ne les avaient pas signalés dans les temps.
Le tribunal n'a finalement "retenu comme irrégularités que le défaut de prise en compte de quatre suffrages regardés à tort comme nuls, la privation du droit de vote de deux électeurs en raison de l'acheminement tardif par l'administration postale de leurs procurations et 48 émargements irréguliers du fait de différences significatives entre les signatures", poursuit le communiqué.
Toutefois, le tribunal a conclu que "les rectifications devant découler de ces irrégularités n'étaient pas de nature à remettre en cause les résultats des opérations électorales, eu égard à l'écart de 227 voix ayant séparé les deux listes arrivées en tête au second tour".
Le tribunal "le dit avec clarté : nul ne peut de bonne foi prétendre que la sincérité de l'élection aurait été faussée ou le résultat altéré. Nous l'avons toujours affirmé sereinement: aucune fraude ou manipulation n'a été commise et n'est venue entacher la régularité des opérations de vote", ont réagi dans un communiqué Martine Aubry et les candidats de sa liste, faisant part de leur "satisfaction immense" pour la validation du résultat.
Les "discordances de signature", indépendamment de savoir à qui elles profitent, "sont à remettre dans un contexte où, sur recommandation du gouvernement (...) les listes d'émargement avaient été réimprimées pour inclure les nouveaux électeurs inscrits" entre les deux tours, les électeurs n'ayant "pas sous les yeux leur signature de premier tour", relèvent-ils notamment.
"C'est une déception, on continue de penser que l'addition d'irrégularités graves et des largesses prises avec les règles électorales auraient dû amener le TA à une autre décision", a pour sa part réagi auprès de l'AFP Mme Spillebout, annonçant qu'elle irait "en appel pour que le droit soit dit".
Le chef de file de l'opposition EELV, Stéphane Baly, s'est réservé "d'avoir l'argumentaire pour commenter" et se "prononcer sur un possible appel".
Lors de l'audience, le conseil de la liste Aubry, Me Philippe Bluteau, avait dénoncé "l'acharnement" des opposants "à multiplier le nombre de cas de signatures différentes entre les deux tours (...) alors qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient s'en prévaloir".
jpa-cab/shu
Barrage à l'extrême droite: sommée de se positionner, la gauche des partis tiraillée #
Barrage de principe pour certains, refus d'une attitude de "castors" chez d'autres: les responsables de gauche étalent leurs divergences sur un potentiel duel de second tour à la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Les remous suscités chez LREM le week-end dernier après la Une du journal Libération sur le refus croissant du "front républicain" chez les électeurs de gauche ont ricoché sur les oppositions cette semaine, sommées de se positionner.
Le chef des députés marcheurs Christophe Castaner leur a mis la pression mercredi en assurant qu'il participerait "sans aucun état d'âme" à un front républicain, estimant que ceux qui s'en détournent "font le lit" du Rassemblement national.
En réponse, Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a juré dans le journal Le Parisien qu'elle ferait "toujours barrage à l'extrême droite, quoi qu'il arrive", insistant sur le fait qu'elle souhaite proposer "un autre chemin" en vue de l'élection présidentielle de 2022.
Une position partagée par Fabien Roussel, le numéro un communiste: "Jamais je ne ferai en sorte que l'extrême droite gouverne et prenne la main sur la République", a déclaré le secrétaire national du PCF.
De son côté, Olivier Faure a préféré se concentrer sur ce que doit faire son camp pour éviter un tel second tour: "C'est au bloc social-écologique de se montrer à la hauteur de ses responsabilités et de bousculer ce scénario", avait dit le Premier secrétaire du Parti Socialiste dans Libération la semaine dernière, en accusant l'exécutif d'avoir "choisi Marine Le Pen comme faire-valoir".
LREM a aussi beaucoup visé Jean-Luc Mélenchon qui, selon son délégué général Stanislas Guerini, a "fait exploser au bazooka le front républicain" dans l'entre-deux tours en 2017 en ne "faisant pas de choix".
Le chef des insoumis n'avait pas appelé à voter Emmanuel Macron lors de l'entre deux tours en 2017, expliquant ne pas vouloir fracturer son camp. Mais il avait tout de même lancé: "Pas une voix à l'extrême droite !".
Dimanche sur son blog, M. Mélenchon a moqué "un affolement qui en dit long" chez LREM, usant de son concept satirique de "castors" pour décrire les partisans du "barrage".
"La macronie avait ouvert l'année avec un grand projet de drague de l'électorat d'extrême droite", a ajouté le député des Bouches-du-Rhône, se référant à une interview du Président donnée à l'hebdomadaire L'Express qui faisait selon lui "l'apologie de Pétain et Maurras". Il a dénoncé une "macronie" qui "gémit et pleurniche devant l'ampleur des dégâts qu'elle a déclenchés".
Même son de cloche chez la députée insoumise de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, qui a pointé du doigt les accointances idéologiques entre le Rassemblement national et LREM sur franceinfo mardi.
Elle a assuré avoir voté pour M. Macron, issu de la gauche, au second tour en 2017, mais en 2022 ? Ce serait "probablement non", a-t-elle répondu avant d'expliquer: "Je ne vois pas comment je remets un bulletin dans l'urne pour l'homme qui était censé être un rempart à l'extrême droite et qui est devenu une passerelle".
A droite, le numéro 2 de LR Guillaume Peltier a tenu un discours similaire sur France 2 en clamant qu'il ne s'était "pas engagé en politique pour faire barrage", rappelant qu'il avait voté blanc au second tour en 2017. Cet ancien du Front national a dénoncé un "duel mortifère qu'on tente de nous imposer" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
tg-bap/jk/tes
Les principales étapes de l'affaire Karachi #
Voici les principales étapes de l'affaire Karachi, dans laquelle l'ex-Premier ministre Edouard Balladur, accusé de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, a été relaxé jeudi par la Cour de justice de la République.
En 1994, plusieurs gros contrats d'armement sont conclus par le gouvernement d'Edouard Balladur: trois sous-marins sont vendus au Pakistan pour environ 830 millions d'euros, deux frégates à l'Arabie saoudite pour 3 milliards d'euros.
Jacques Chirac, élu président de la République en 1995 après avoir devancé Edouard Balladur au premier tour, fait stopper un an plus tard les versements de commissions à des responsables locaux. Celles-ci étaient légales jusqu'en 2000 mais des rétrocommissions en France, déjà illégales, étaient soupçonnées.
Le 8 mai 2002, un attentat fait 15 morts à Karachi (sud du Pakistan), dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant à la construction d'un sous-marin.
L'enquête antiterroriste suit initialement la piste d'Al-Qaïda. Mais le juge Marc Trévidic, sous l'impulsion des parties civiles, commence à explorer en 2009 la thèse de représailles pakistanaises après l'arrêt des versements de commissions. Un rapport des services de renseignement révélé en 2019 montrera toutefois que la piste islamiste restait privilégiée.
Après une plainte pour corruption des familles de victimes en 2010, des juges d'instruction sont chargés d'enquêter sur le volet financier de l'affaire.
En 2011 et 2012, l'intermédiaire Ziad Takieddine et Thierry Gaubert, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, sont mis en examen. Ils sont soupçonnés d'avoir, dans les années 1990, rapporté de l'étranger des valises d'argent remises à Nicolas Bazire, directeur de campagne d'Edouard Balladur.
Nicolas Bazire, Renaud Donnedieu de Vabres, ex-conseiller au ministère de la Défense, Dominique Castellan, ex-dirigeant de la branche internationale de la DCN, et l'intermédiaire Abdul Rahman El Assir sont également mis en examen.
En 2013, Ziad Takieddine déclare aux juges avoir oeuvré au financement occulte de la campagne présidentielle malheureuse d'Edouard Balladur, à la demande de MM. Bazire et Gaubert. Il se rétractera six ans plus tard.
En 2014, les juges d'instruction souhaitent que la Cour de justice de la République (CJR), seule compétente pour juger les ministres pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, enquête sur Edouard Balladur et François Léotard, ancien ministre de la Défense (1993-95).
Le 12 juin, MM. Takieddine, Gaubert, Donnedieu de Vabres et El Assir sont renvoyés en correctionnelle, ainsi que MM. Castellan et Bazire qui font appel.
Après plusieurs décisions de justice, le renvoi en correctionnelle des six prévenus est validé par la Cour de cassation en 2017.
Le 29 mai, Edouard Balladur est mis en examen par la CJR. François Léotard l'est à son tour le 4 juillet.
Le 30 septembre 2019, la CJR décide de juger MM. Balladur et Léotard pour "complicité d'abus de biens sociaux" ainsi que, pour l'ancien Premier ministre, recel de ce délit.
En octobre 2019, MM. Takieddine, Bazire, Gaubert, Donnedieu de Vabres, El Assir et Castellan sont de leur côté jugés en correctionnelle pour abus de biens sociaux, recel ou complicité.
Le 15 juin 2020, ils sont condamnés à des peines de deux à cinq ans de prison ferme et font appel.
Entretemps, le 13 mars 2020, la Cour de cassation a rejeté les pourvois déposés par Edouard Balladur.
Jugé avec François Léotard début 2021 par la CJR, l'ex-Premier ministre dénonce des accusations "mensongères". Le 4 mars, il est relaxé alors que l'accusation avait requis un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende.
François Léotard est condamné à deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende pour "complicité" d'abus de biens sociaux, conformément aux réquisitions.
doc-paj/ber/nm
Municipales à Lille: les recours des rivaux d'Aubry rejetés #
Première victoire judiciaire pour la maire socialiste de Lille, Martine Aubry: le tribunal administratif a rejeté jeudi les recours de ses deux rivaux, écologiste et LREM, contre sa réélection lors des dernières municipales pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance.
Le tribunal administratif de Lille a ainsi suivi l'avis du rapporteur public lors de l'audience le 18 février, qui concluait que "le résultat proclamé est conforme à la volonté des électeurs".
Au soir du second tour le 28 juin 2020, Martine Aubry avait été réélue pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly (39,4%). Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry passée en 2017 dans le camp macroniste, avait terminé troisième avec 20,6% des voix, sur fond d'abstention record (plus de 68%).
Ces deux opposants à la maire socialiste considéraient que la sincérité du scrutin avait été altérée, en raison des conditions de déroulement de la campagne électorale et des opérations de vote.
"Le tribunal a écarté l'ensemble des griefs relatifs à la méconnaissance des dispositions du code électoral prohibant l'utilisation à des fins de propagande électorale de procédés de publicité commerciale, les pressions sur les électeurs ainsi que le financement d'une campagne électorale par une personne morale", a indiqué sur son site internet la juridiction.
Il a également rejeté "de nombreux griefs concernant les opérations de vote", "irrecevables car soulevés après l'expiration du délai de recours" de cinq jours après les résultats.
Les deux candidats malheureux faisaient valoir un nombre important de signatures "radicalement différentes" selon eux d'un tour à l'autre. Ils affirmaient en avoir recensé plus de 350 sur 70 des 130 bureaux de vote, mais le tribunal a conclu qu'Ils ne les avaient pas signalés dans les temps.
"Les protestataires auraient pu soulever l'ensemble de ces griefs dans le délai de recours, avant de les développer après son expiration", note le communiqué.
Le tribunal n'a finalement "retenu comme irrégularités que le défaut de prise en compte de quatre suffrages regardés à tort comme nuls, la privation du droit de vote de deux électeurs en raison de l'acheminement tardif par l'administration postale de leurs procurations et 48 émargements irréguliers du fait de différences significatives entre les signatures", poursuit le communiqué.
Toutefois, le tribunal a conclu que "les rectifications devant découler de ces irrégularités n'étaient pas de nature à remettre en cause les résultats des opérations électorales, eu égard à l'écart de 227 voix ayant séparé les deux listes arrivées en tête au second tour".
"C'est une déception, on continue de penser que l'addition d'irrégularités graves et des largesses prises avec les règles électorales auraient dû amener le TA à une autre décision", a déclaré à l'AFP Mme Spillebout, annonçant qu'elle irait "en appel pour que le droit soit dit".
"Ce qui était un questionnement sur la régularité du vote s'est transformé au cours de l'instruction en suspicion et conviction profonde".
Le chef de file de l'opposition EELV, Stéphane Baly, a quant à lui indiqué à l'AFP "attendre d'avoir l'argumentaire pour commenter" et se "prononcer sur un possible appel".
La majorité municipale n'a pas non plus souhaité réagir pour l'heure, en attendant de recevoir le jugement écrit et de l'examiner.
Lors de l'audience, le conseil de la liste Aubry, Me Philippe Bluteau, avait dénoncé "l'acharnement" des opposants "à multiplier le nombre de cas de signatures différentes entre les deux tours (...) alors qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient s'en prévaloir".
jpa/cab/shu
Municipales à Lille: les recours des rivaux d'Aubry rejetés #
Première victoire judiciaire pour la maire socialiste de Lille, Martine Aubry: le tribunal administratif a rejeté jeudi les recours de ses deux rivaux, écologiste et LREM, contre sa réélection lors des dernières municipales pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance.
Le tribunal administratif de Lille a ainsi suivi l'avis du rapporteur public, Dominique Babski, lors de l'audience le 18 février, qui considérait que "le résultat proclamé est conforme à la volonté des électeurs".
Au soir du second tour le 28 juin 2020, Martine Aubry avait été réélue pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly (39,4%). Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry passée en 2017 dans le camp macroniste, avait terminé troisième avec 20,6% des voix, sur fond d'abstention record (plus de 68%).
Ces deux opposants à la maire socialiste considéraient que la sincérité du scrutin avait été altérée, notamment en raison d'un nombre important de signatures "radicalement différentes" selon eux d'un tour à l'autre. Ils affirmaient en avoir recensé plus de 350 sur 70 des 130 bureaux de vote.
Mais l'ensemble des recours ont été rejetés. Mme Spillebout a annoncé d'ores et déjà qu'elle irait "en appel pour que le droit soit dit".
"C'est une déception, on continue de penser que l'addition d'irrégularités graves et des largesses prises avec les règles électorales auraient dû amener le TA à une autre décision", a-t-elle déclaré. "Ce qui était un questionnement sur la régularité du vote s'est transformé au cours de l'instruction en suspicion et conviction profonde".
Le chef de file de l'opposition EELV, Stéphane Baly, a quant à lui indiqué à l'AFP "attendre d'avoir l'argumentaire pour commenter" et se "prononcer sur un possible appel".
Le rapporteur public avait estimé "irrecevables" les arguments de l'opposition portant sur les signatures, car "il aurait fallu pointer au moins une irrégularité précise dans chaque bureau de vote", dans le délai légal de recours de cinq jours.
Il avait cependant acté des "discordances significatives sur 62 signatures", parmi les 90 signalées par les Verts dans le délai légal imparti.
Mais "même en prenant en compte" ces irrégularités d'émargement et six autres liées à des problèmes de procuration et de bulletin jugés nuls, "cela ne change pas le résultat, car l'écart serait de 159 voix", avait-t-il relevé, excluant de demander une modification du résultat du scrutin.
"Éplucher les résultats de tous les bureaux en cinq jours", c'était "un travail titanesque, impossible!", avait répliqué l'avocate de la liste verte, Muriel Ruef, d'autant plus en raison des "circonstances exceptionnelles" de la crise sanitaire.
Conseil de la liste Aubry, Me Philippe Bluteau avait de son côté dénoncé "l'acharnement" des opposants "à multiplier le nombre de cas de signatures différentes entre les deux tours (...) alors qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient s'en prévaloir!".
Il y avait vu un procédé "insupportable", car "les règles de procédure ont un sens, c'est de protéger" la démocratie. "Le critère essentiel est la sincérité du vote et le respect scrupuleux des procédures ne doit pas aboutir à en dénaturer l'esprit", commentait jeudi Mme Spillebout.
Le rapporteur public avait également écarté des arguments sur l'utilisation des moyens de la Ville au profit de la campagne, et d'éventuelles tentatives d'influencer le vote.
jpa/cab/shu
Pour Guerini, Mélenchon a "fait exploser au bazooka le front républicain" en 2017 #
Le délégué général de la République en marche, Stanislas Guerini, a mis en garde jeudi une partie de la gauche qui mettrait "un signe égal entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron" en accusant Jean-Luc Mélenchon d'avoir "fait exploser au bazooka le front républicain" en 2017.
"C'est Jean-Luc Mélenchon le premier qui dans l'entre-deux-tours en 2017 a fait exploser au bazooka le front républicain en ne faisant pas de choix", a déclaré le numéro un de LREM sur Sud-Radio, soutenant qu'à l'Assemblée Nationale "les votes de l'extrême gauche et de l'extrême droite se rejoignent bien plus souvent".
Interrogé sur la position de Christophe Castaner qui avait déclaré qu'il "soutiendrait" Jean-Luc Mélenchon dans l'hypothèse d'un second tour qui opposerait le leader de la France Insoumise à Marine Le Pen, M. Guerini a toutefois indiqué être "parfaitement en ligne" avec le chef de file des députés LREM à l'Assemblée.
Il a lancé un appel à "ceux qui sont sensibles aux mesures sociales", égrenant des dispositions prises pendant le quinquennat: "le Ségur de la santé", le "13e mois aux salariés au SMIC". "Je ne pense pas que Marine Le Pen aurait fait la PMA pour toutes", a insisté le député de Paris.
Le numéro 2 de LR Guillaume Peltier a indiqué sur France 2 qu'il ne s'était "pas engagé en politique pour faire barrage", rappelant qu'il avait voté blanc au second tour en 2017 et soulignant qu'il refuse "ce duel mortifère qu'on tente de nous imposer", entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
tg-ggy/jk/shu
Municipales à Lille: les recours des rivaux d'Aubry rejetés #
Le tribunal administratif de Lille a rejeté jeudi les recours formés par les deux rivaux, écologiste et LREM, de Martine Aubry (PS) qui contestaient le résultat des dernières municipales de Lille l'ayant reconduite, a-t-on appris auprès de la majorité municipale et de l'avocate d'une requérante.
Le tribunal a ainsi suivi l'avis du rapporteur public, Dominique Babski, lors de l'audience le 18 février, qui considérait que "le résultat proclamé est conforme à la volonté des électeurs".
Les deux opposants à la maire socialiste, l'écologiste Stéphane Baly et la marcheuse Violette Spillebout, considéraient que la sincérité du scrutin, remporté de seulement 227 voix par Martine Aubry, avait été altéré, notamment en raison d'un nombre important de signatures "radicalement différentes" selon eux d'un tour à l'autre. Ils affirmaient en avoir recensé plus de 350 sur 70 des 130 bureaux de vote.
L'ensemble des recours ont été rejetés, a indiqué à l'AFP une source de la majorité municipale. Violette Spillebout a confirmé ce rejet à l'AFP.
Le rapporteur public avait estimé "irrecevables" les arguments de l'opposition portant sur les signatures, car "il aurait fallu pointer au moins une irrégularité précise dans chaque bureau de vote", dans le délai légal de recours de cinq jours.
Il avait cependant acté des "discordances significatives sur 62 signatures", parmi les 90 signalées par les Verts dans le délai légal imparti, mais exclu de demander une modification du résultat du scrutin incluant cet écart.
"Éplucher les résultats de tous les bureaux en cinq jours", c'était "un travail titanesque, impossible!", avait répliqué l'avocate de la liste verte, Muriel Ruef, d'autant plus en raison des "circonstances exceptionnelles" de la crise sanitaire.
Défenseur de la liste Aubry, Me Philippe Bluteau avait de son côté dénoncé "l'acharnement" des opposants "à multiplier le nombre de cas de signatures différentes entre les deux tours (...) alors qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient s'en prévaloir!".
Martine Aubry avait été réélue au soir du second tour le 28 juin 2020 pour un quatrième mandat, avec 227 voix d'avance sur son ex-allié écologiste, Stéphane Baly (39,4%). Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry passée en 2017 dans le camp macroniste, avait terminé troisième avec 20,6% des voix, sur fond d'abstention record (plus de 68%).
jpa-cab/shu
Municipales à Lille: les recours des rivaux d'Aubry rejetés (avocate et majorité) #
Le tribunal administratif de Lille a rejeté jeudi les recours formés par les deux rivaux Vert et LREM de Martine Aubry (PS) qui contestaient le résultat des dernières municipales de Lille l'ayant reconduite, a-t-on appris auprès de la majorité municipale et d'une avocate d'une requérante.
La tribunal a suivi l'avis du rapporteur public. Les deux opposants à la maire socialiste, le Vert Stéphane Baly et la marcheuse Violette Spillebout, considéraient que la sincérité du scrutin, remporté de seulement 227 voix par la maire sortante, avait été altéré, notamment en raison d'un nombre important de signatures "radicalement différentes" d'un tour à l'autre.
cab-jpa/spi
2022: Hidalgo fera "barrage à l'extrême droite, quoi qu'il arrive" #
La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, qui fera "toujours barrage à l'extrême droite, quoi qu'il arrive", veut proposer "un autre chemin" en vue de l'élection présidentielle pour laquelle elle se positionnera "à l'automne", a-t-elle déclaré dans un entretien au Parisien jeudi.
Pour "réparer les liens entre les Français", la maire de la capitale place deux thèmes en haut de son agenda politique: "rendre leur fierté à ceux qui sont toujours les oubliés, les classes moyennes et les catégories populaires, et mettre l'écologie au service du progrès économique et social. L'écologie doit être notre ossature et la solidarité notre boussole".
L'ancienne inspectrice du travail a reçu mercredi le prix de la Personnalité politique de l'année 2020 du Trombinoscope pour sa réélection à la tête de l'exécutif parisien.
Depuis plusieurs semaines, elle pose régulièrement des jalons en vue de la présidentielle de 2022. "Je vais me déplacer beaucoup dans les villes et les territoires ruraux et partout où on m'invitera pour écouter, discuter, échanger, comprendre", explique-t-elle avant de préciser son calendrier: "jusqu'à l'été, beaucoup de déplacements, et à l'automne on aura peut-être des choses à se dire."
Sur la crise sanitaire, la maire de Paris, qui a réitéré lundi son opposition au confinement de la capitale le week-end, se prononce dans une tribune simultanée publiée par Le Monde en faveur d'une stratégie "zéro Covid" qui "doit être menée au niveau de l'Union européenne".
"Nous avons huit semaines devant nous pour accélérer drastiquement la vaccination et notre immunité collective et engager une stratégie +zéro Covid+ en évitant des confinements. Travaillons en concertation et donnons-nous rendez-vous en mai pour préparer l'avenir. Les premiers résultats nous permettront alors de mettre en oeuvre une stratégie +zéro Covid+ pour reprendre le cours normal de nos vies", réclame l'élue socialiste.
Cette stratégie est entendue comme la volonté de réduire à zéro la circulation du coronavirus grâce à des mesures strictes prises dès que des cas apparaissent, combinées à un contrôle drastique des foyers d'infection (tester, tracer, isoler). Parallèlement, la vie normale peut se poursuivre dans les zones où le virus ne circule pas.
pyv/jk/shu
Les pays européens qui interdisent le voile intégral #
Les Suisses doivent se prononcer dimanche sur une interdiction de dissimuler son visage dans l'espace public, largement perçue comme visant le voile intégral. Voici un aperçu de mesures d'interdiction du niqab et de la burqa en vigueur en Europe.
- La FRANCE a été le premier pays européen à interdire le voile intégral dans l'espace public, avec une loi de 2010 "interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public". Sont ainsi concernés la rue, les commerces, les administrations mais aussi les transports en commun, les mairies ou les cinémas.
Validée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) en 2014, la loi prévoit en cas d'infraction jusqu'à 150 euros d'amende.
Concernant le port du simple voile islamique (ne couvrant pas le visage), les élèves des établissements scolaires publics ne peuvent arborer ni signes ou tenues manifestant "ostensiblement une appartenance religieuse", en vertu d'une loi de 2004. Mais cette interdiction ne concerne pas l'université.
Les agents de la fonction publique en général ont l'obligation de respecter une "stricte neutralité". Quant à la question du port du simple voile dans les entreprises, elle n'est pas tranchée sur le plan juridique.
- En AUTRICHE, une interdiction de toute dissimulation du visage dans l'espace public, visant le voile islamique intégral, est entrée en vigueur le 1er octobre 2017. Les infractions sont passibles d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros.
Concernant le voile simple, la Cour constitutionnelle autrichienne a retoqué fin 2020 une loi de 2019 interdisant aux fillettes de le porter dans les écoles maternelles et primaires.
- En BELGIQUE, le voile intégral est banni en public depuis 2011. Les contrevenantes sont passibles d'une condamnation allant jusqu'à 7 jours de prison et/ou d'une amende de 15 à 25 euros. La Cour européenne des droits de l'homme a validé cette interdiction en juillet 2017.
- En BULGARIE, une loi adoptée en 2016 "interdit le port sur les lieux publics de vêtements dissimulant partiellement ou complètement le visage", sauf pour raisons de santé ou professionnelles. Les sanctions prévues sont une amende de 200 leva (102 euros environ) pour une première infraction, et de 1.500 leva (767 euros) pour chaque infraction suivante.
- Au DANEMARK: une loi bannissant le port du voile intégral dans l'espace public est entrée en vigueur en août 2018. Toute infraction est sanctionnée d'une amende de 1.000 couronnes danoises (130 euros) qui peut être portée à 10.000 couronnes en cas de récidive.
- En ALLEMAGNE, depuis 2017, le port du voile intégral est interdit pour les fonctionnaires et les militaires qui doivent avoir le visage totalement découvert dans le cadre de leurs fonctions. Le voile intégral n'est en revanche pas interdit dans l'espace public mais la loi oblige les personnes dont le visage est dissimulé à se découvrir en cas de vérification d'identité.
Dans le domaine de l'enseignement, certains Länder ont interdit le port du voile intégral pour les élèves de l'enseignement public.
Quant au règlement sur le port du voile islamique simple (ne couvrant pas le visage) pour les enseignantes, il est également très différent d'un Etat régional à l'autre. En 2015, la Cour constitutionnelle allemande a restreint l'interdiction pour les enseignantes, en la limitant aux cas de menace avérée pour la bonne marche de l'école.
- Aux PAYS-BAS, depuis août 2019, la loi interdit le port du voile intégral dans les établissements d'enseignement, les institutions et les bâtiments publics, dans les hôpitaux et dans les transports en commun, sous peine d'une amende de 150 euros. Il reste toutefois autorisé dans la rue.
- La NORVEGE interdit le port du voile intégral depuis le 1er août 2018 dans tous les établissements éducatifs, publics et privés du royaume, y compris dans l'enseignement supérieur. Cette interdiction vaut aussi pour les employés dans les crèches.
- ITALIE: Deux régions italiennes, la Lombardie et la Vénétie, prohibent le voile intégral dans les hôpitaux et les bâtiments publics.
- SUEDE: les établissements scolaires peuvent depuis 2003 interdire le voile intégral s'il nuit à la communication entre élève et enseignant, s'il est dangereux (dans un laboratoire, un cours de sport) ou s'il contrevient aux règles d'hygiène. Partout ailleurs, il est autorisé.
doc-kd/cds/plh
Régionales: Andréa Kotarac conduira la liste du RN en Auvergne-Rhône-Alpes #
Le Rassemblement national a choisi l'ancien Insoumis passé dans son giron, Andréa Kotarac, pour conduire sa liste dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé le parti mercredi dans un communiqué.
Andréa Kotarac, ancien conseiller régional de La France insoumise et désormais co-animateur du "mouvement localiste" avec l'eurodéputé du RN Hervé Juvin, avait été candidat du parti pour la métropole de Lyon.
Avec Andréa Kotarac, l'ancien LR Jean-Paul Garraud candidat en Occitanie et probablement l'ancien sarkozyste Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte d'Azur, le RN joue la carte de l'ouverture à des candidats qui n'ont pas leur carte au parti.
Il a été choisi au détriment d'un autre candidat moins connu, Alexis Jolly, proche du député Bruno Bilde et délégué du RN dans l'Isère, qui avait remplacé en juillet un proche de Marion Maréchal, Thibaut Monnier.
C'est un autre proche de la nièce de Marine Le Pen, Antoine Mellies, qui avait présenté Andréa Kotarac à la patronne du RN.
M. Kotarac devrait affronter le président sortant de la région, Laurent Wauquiez (LR), donné vainqueur par un sondage à l'automne, mais qui n'a toujours pas officialisé sa candidature.
Andréa Kotarac, 32 ans, était donné deuxième à 20% des intentions de vote derrière Laurent Wauquiez (31%) selon un sondage Ifop réalisé fin novembre.
Bruno Bonnell, député de la circonscription de Villeurbanne, près de Lyon, sera la tête de liste pour LREM. Les écologistes, eux, ont investi la haut-savoyarde Fabienne Grébert. Le PS pourrait investir l'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem.
are/etr/bow
Régionales: dans le Sud-Est la question des alliances mobilise les partis #
Quelles alliances au premier tour pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur? La question mobilise les partis, bien qu'aucun camp n'ait encore de candidat officiel, dans une région où l'extrême droite reste forte mais sans partenaire.
En 2015, le candidat d'union de la droite, Christian Estrosi, l'avait emporté face à la frontiste Marion Maréchal Le Pen, arrivée largement en tête au premier tour. Une victoire obtenue grâce au retrait de la liste socialiste alors conduite par Christophe Castaner (passé depuis chez LREM).
Conséquence: la gauche été absente pendant six ans de l'hémicycle régional où le Front national, rebaptisé Rassemblement national (RN), a représenté seul l'opposition à la majorité de droite conduite par Renaud Muselier (LR) qui a succédé à Christian Estrosi, redevenu maire de Nice.
En juin, c'est l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu eurodéputé RN, qui est pressenti pour porter les couleurs du parti de Marine Le Pen. Contacté par l'AFP, il n'a pas souhaité s'exprimer.
Un sondage de l'institut Ifop pour La Tribune et la radio Europe1 publié fin décembre le plaçait en tête au premier tour devant Renaud Muselier (LR) avec 30% des suffrages, 10 points que moins que Marion Maréchal Le Pen en 2015 (40,55%).
Même avec le scenario d'une triangulaire avec la gauche, l'élu RN serait devancé au second tour par le président de région sortant (37% contre 40%), selon l'échantillon des 905 personnes interrogées.
"Le RN, toujours en tête mais moins fringant, conserve une possibilité de gagner la région. Renaud Muselier tient le choc, avec des incertitudes en cas de triangulaire ou de quadrangulaire, alors que la gauche, sans incarnation, est en vraie difficulté", résume à l'AFP le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi.
Renaud Muselier semble attendre le bon moment pour se déclarer. "Pour l'instant, je ne suis pas en campagne mais dans l'action", a-t-il lâché à des journalistes.
Le président de cette région de plus de cinq millions d'habitants a écarté tout accord d'appareil avant le second tour, notamment avec En marche, qui lui a tendu la main par la voix du patron des députés LREM, Christophe Castaner.
Mais "bien sûr, pour le second tour, pas de gestes barrières entre les républicains que nous sommes", a précisé l'élu au quotidien Le Figaro.
Le parti présidentiel, crédité de 12 à 13% au 1er tour dans plusieurs sondages, a désigné comme cheffe de file la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel. "Mais cheffe de file ne veut pas dire candidate", a-t-elle souligné au quotidien La Provence, reprenant la proposition d'alliance au premier tour avec Muselier.
"Une alliance avec En marche au 1er tour (...) présente le risque sérieux que des électeurs de droite se réfugient dans l'abstention ou le vote RN", souligne Frédéric Dabi.
A gauche, où l'on rêve de retrouver la dynamique victorieuse de la coalition du Printemps marseillais (PS, PCF, LFI, EELV) qui a conquis la mairie de Marseille, quelque 1.800 personnes, dont de nombreuses personnalités, ont signé en janvier un appel à l'union dès le 1er tour.
"Je ferai tout (...) pour qu'on fabrique une union la plus large possible", a assuré le maire de Marseille Benoit Payan (PS) en janvier.
Selon le sondage IFOP, aucune liste de gauche ne dépasserait la barre des 10% nécessaires pour se maintenir si elles partaient divisées.
Mais personne dans les partis traditionnels de gauche n'a publiquement manifesté son intérêt pour mener une liste d'union, à l'exception des écologistes.
Cinq mouvements, dont Europe Ecologie Les Verts (EELV), Génération Ecologie (GE) et Cap Ecologie (fusion de l'Alliance Ecologiste Indépendante et de Cap 21), ont annoncé mercredi s'être unis pour un projet commun autour duquel ils espèrent notamment fédérer le PS et le PCF.
"Le pôle qui s'est constitué est une priorité d'attelage", a prévenu mercredi Jean-Laurent Félizia, le nouveau chef de file d'EELV en PACA, après que l'ancien leader, Olivier Dubuquoy, a été suspendu pour avoir signé l'appel au rassemblement de janvier.
Face à ces remous internes, une vingtaine de figures écologistes dont José Bové, Yves Cochet, Noël Mamère ou Alain Lipietz avaient signé une tribune en février appelant à dépasser "les boutiques partisanes".
Aux municipales à Marseille, EELV avait fait cavalier seul au premier tour avant de rallier le Printemps marseillais.
pr/ol/pb
Proportionnelle: "pas trop tard" pour Bourlanges (MoDem) #
Il n'est "pas trop tard" pour l'instauration de la proportionnelle aux prochaines législatives, a insisté mercredi le député MoDem Jean-Louis Bourlanges, l'un des fers de lance de cette réforme du mode de scrutin.
"Toutes les modifications du mode de scrutin ont eu lieu dans les semaines ou les mois qui précèdent les scrutins", a affirmé le président de la commission des Affaires étrangères devant l'association des journalistes parlementaires, citant les exemples de Gaulle en 1946, Henri Queuille en 1951 ou François Mitterrand en 1985.
L'introduction d'une dose de proportionnelle figurait parmi les engagements de campagne d'Emmanuel Macron en 2017. C'est le cheval de bataille de son allié du MoDem François Bayrou, tandis que LREM et l'exécutif se montrent très prudents à ce sujet.
Malgré deux propositions de loi déposées par le Modem en février, la perspective d'une réforme du mode de scrutin semble s'éloigner avant les législatives de 2022, sauf coup de théâtre du gouvernement ou du groupe majoritaire.
M. Bourlanges avait relancé ce serpent de mer de la vie démocratique française dans une note révélée en août 2020 par le Canard Enchaîné.
"Ce n'est pas une question politicienne (...) Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans la situation où nous sommes", a insisté M. Bourlanges devant l'AJP.
"Un très grand parti, dont je n'approuve pas les orientations, est pratiquement banni d'une représentation significative à l'Assemblée nationale", a-t-il exposé en référence au RN. "La large majorité de l'Assemblée est composée de gens qui représentent 25% du corps électoral", a-t-il encore ajouté, ciblant le bloc centriste dont il fait partie.
"L'avantage donné à certains groupes par le scrutin majoritaire est devenu véritablement abusif et empêche la démocratie parlementaire de fonctionner", a-t-il encore souligné.
"Je ne crois pas que ça soit le mauvais moment" sauf à choisir un redécoupage général des circonscriptions. "Un scrutin qui passe par l'utilisation du scrutin de liste départementale, ça me parait tout à fait possible", a mis en avant M. Bourlanges.
Répondant aux arguments faisant de la proportionnelle un facteur d'instabilité politique, souvenir de la IVe République, M. Bourlanges a estimé que ce n'était pas ce mode de scrutin qui avait conduit à l'échec du précédent régime, mais l'absence de droit de dissolution donnée à l'exécutif: "les parlementaires pouvaient renverser le gouvernement sans la moindre sanction".
grd/adc/etr/bow
2022: Jadot appelle à voter pour un candidat ayant "un rapport sain à la démocratie" #
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat potentiel à la présidentielle, a appelé mercredi à voter en 2022 pour "un président qui a un rapport sain à la démocratie", excluant l'extrême droite et pointant du doigt les critiques de la droite contre la justice après la condamnation de Nicolas Sarkozy.
Après ce jugement, dont l'ex-président a fait appel, Les Républicains ont concentré leurs attaques sur le Parquet national financier (PNF), une de leurs bêtes noires, qu'ils accusent d'avoir joué un rôle politique dans le procès.
"C'est une faute politique très très lourde", a estimé Yannick Jadot sur LCI: "Dans ce moment de tension, où il y a l'instrumentalisation des paniques identitaires, beaucoup de polémiques, y compris lancées par le gouvernement, qui ne sont pas à la hauteur, dans la situation que vivent les Français, il faut respecter l'indépendance de la justice dans notre pays", a-t-il dit, en qualifiant le PNF de "belle innovation".
Dans ce contexte, en 2022, "il va falloir choisir un président qui a un rapport sain à la démocratie", a-t-il estimé, excluant d'office "l'extrême droite", représentée par le Rassemblement national, qui "a soutenu Donald Trump et quasiment l'envahissement du Capitole" à Washington, et a "un lien consubstantiel avec Génération identitaire", le groupe d'extrême droite dissous mercredi en Conseil des ministres.
Interrogé sur la nécessité de construire un front républicain pour empêcher le RN d'accéder au pouvoir, il a affirmé que son "seul état d'esprit c'est de faire gagner l'écologie en 2022 pour qu'on n'ait pas à se poser la question". Car le front républicain, "c'est une méthode qui a permis d'éviter le pire mais ne permet pas de s'attaquer à tout ce qui alimente l'extrême droite".
Interrogé sur les électeurs de gauche qui avaient voté Macron au second tour de 2017 pour faire barrage à Marine Le Pen mais excluraient de le refaire en 2022, il a seulement assuré qu'il "ne ferai(t) jamais" cette "équivalence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen".
A gauche, le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a dit sur franceinfo "comprendre" ces électeurs, jugeant que la "stratégie" d'Emmanuel Macron et la "séquence" actuelle, entre "hommage" du chef de l'Etat à Pétain et Maurras, débat sur le séparatisme et le voile, prises de position de la ministre Frédérique Vidal sur l'islamo-gauchisme, sont "en train de se retourner contre lui".
C'est pourquoi selon lui le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon est "bien mieux placé pour être une alternative" que M. Macron, "et face à Mme Le Pen, lui il la battrait".
ggy/adc/sp
Castaner attaque les "racines" du RN, "parfois raciste, parfois antisémite" #
Le patron des députés LREM Christophe Castaner a convoqué mercredi "l'histoire" du Rassemblement national, parti "parfois raciste, parfois antisémite", dans une nouvelle passe d'armes avec Marine Le Pen, et s'est dit prêt à voter Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle contre elle.
La veille, la présidente du RN avait demandé à l'ancien ministre de l'Intérieur de justifier les raisons pour lesquelles il l'avait qualifiée d'"ennemie de la République", accusant à son tour Christophe Castaner d'utiliser un "argument de feignasse".
"Le Front national, le Rassemblement national, Marine Le Pen, il ne faut pas oublier quelles sont les racines de ce parti politique, et l'histoire de ce parti parfois raciste, parfois antisémite, les soutiens, les mauvaises fréquentations, le soutien significatif de Marine Le Pen à Génération identitaire (que le gouvernement s'apprête à dissoudre, NDLR), c'est un parti qui remet en cause les droits des homosexuels", a-t-il énuméré sur Europe 1.
"Certes il n'y a pas de constance: ils sont en train de lisser le personnage de Marine Le Pen mais aussi leurs idées, mais la réalité, c'est que c'est un parti financé par l'étranger, c'est un parti qui n'est pas républicain (...), c'est le parti de l'étranger", a-t-il ajouté, en affirmant que "le Front national a été condamné par la justice russe".
En difficultés financières, le RN avait en réalité trouvé en juin un accord avec une société russe qui le poursuivait en justice pour le non-remboursement d'un prêt d'environ neuf millions d'euros, pour lequel il avait obtenu un rééchelonnement.
Marine Le Pen "surfe sur quelque chose qui est facile, les peurs, les mensonges (...), les fake news", a insisté M. Castaner en lui reprochant ses prises de position "sur les remèdes et les poudres de perlimpinpin" contre le Covid-19.
Interrogé pour savoir s'il ne faudrait pas alors dissoudre le RN comme Génération identitaire est en passe de l'être, il a dit être "un combattant politique, et le combat politique se mène dans les urnes, pas devant les tribunaux".
Il a ainsi assuré qu'il participerait "sans aucun état d'âme" à un front républicain pour lui faire barrage au second tour de la présidentielle, car "ceux qui abandonnent le front républicain font le lit Front national".
Et si le second tour était un duel Marine Le Pen/Jean-luc Mélenchon ? "Je soutiendrais à ce moment-là Jean-Luc Mélenchon", qui n'est "pas un ennemi de la République car il est un républicain", a souligné M. Castaner, même si M. Mélenchon n'a pas fait, lui "la différence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen" au soir du premier tour de la présidentielle de 2017, et même si cette "hypothèse est assez peu probable".
Interrogé enfin sur les conséquences politiques de la condamnation de Nicolas Sarkozy à de la prison ferme (jugement dont l'ex-président a fait appel), le patron de la majorité a dit "ne pas croire une seule seconde" qu'il se représentera à la présidentielle s'il obtient gain de cause, car "il sait très bien qu'il ne gagnerait pas vu sa situation politique".
ggy/ib/dch
Régionales: dans le Sud-Est la question des alliances mobilise les partis #
Quelles alliances au premier tour pour les régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur? La question mobilise les partis, bien qu'aucun camp n'ait encore de candidat officiel, dans une région où l'extrême droite reste forte mais sans partenaire.
En 2015, le candidat d'union de la droite, Christian Estrosi, l'avait emporté face à la frontiste Marion Maréchal Le Pen, arrivée largement en tête au premier tour. Une victoire obtenue grâce au retrait de la liste socialiste alors conduite par Christophe Castaner (passé depuis chez LREM).
Conséquence: la gauche été absente pendant six ans de l'hémicycle régional où le Front national, rebaptisé Rassemblement national (RN), a représenté seul l'opposition à la majorité de droite conduite par Renaud Muselier (LR) qui a succédé à Christian Estrosi, redevenu maire de Nice.
En juin, c'est l'ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu eurodéputé RN, qui est pressenti pour porter les couleurs du parti de Marine Le Pen. Contacté par l'AFP, il n'a pas souhaité s'exprimer.
Un sondage de l'institut Ifop pour La Tribune et la radio Europe1 publié fin décembre le plaçait en tête au premier tour devant Renaud Muselier (LR) avec 30% des suffrages quand Marion Maréchal Le Pen en avait récolté 40,55% en 2015.
L'élu RN serait toutefois devancé au second tour par le président de région sortant (37% contre 40%) dans le cadre d'une triangulaire avec la gauche, selon l'échantillon des 905 personnes interrogées.
"Le RN, toujours en tête mais moins fringant, conserve une possibilité de gagner la région. Renaud Muselier tient le choc avec des incertitudes en cas de triangulaire ou de quadrangulaire alors que la gauche, sans incarnation, est en vraie difficulté", résume à l'AFP le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi. Mais "la campagne n'a pas commencé et il reste encore beaucoup d'inconnues", souligne-t-il.
Renaud Muselier semble lui attendre le bon moment pour se déclarer. "Pour l'instant, je ne suis pas en campagne mais dans l'action. On verra après fin mars", a-t-il lâché à des journalistes.
Le président de cette région de plus de cinq millions d'habitants a écarté tout accord d'appareil avant le second tour, notamment avec En marche qui lui a tendu la main par la voix du patron des députés LREM, Christophe Castaner.
Mais "bien sûr, pour le second tour, pas de gestes barrières entre les républicains que nous sommes", a précisé l'élu au quotidien Le Figaro, n'écartant pas que d'ici là, des "individualités" le rejoignent.
Le parti présidentiel, crédité de 12 à 13% au 1er tour dans plusieurs sondages, a désigné comme cheffe de file la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel. "Mais cheffe de file ne veut pas dire candidate", a-t-elle souligné au quotidien La Provence reprenant la proposition d'alliance au premier tour avec Muselier.
"Une alliance avec En marche au 1er tour (...) présente le risque sérieux que des électeurs de droite mécontents se réfugient dans l'abstention ou le vote RN", souligne Frédéric Dabi.
A gauche, où l'on rêve de retrouver la dynamique victorieuse de la coalition du Printemps marseillais (PS, PCF, LFI, EELV) qui a conquis la mairie de Marseille, quelque 1.800 personnes dont de nombreuses personnalités ont signé depuis janvier un appel à l'union dès le 1er tour.
"Les compétences de la Région (...) sont trop importantes pour qu'on parte divisé. Je ferai tout (...) pour qu'on fabrique une union la plus large possible", déclarait le maire de Marseille Benoit Payan (PS) en janvier.
Selon le sondage IFOP, aucune liste de gauche ne dépasserait la barre des 10% nécessaires pour se maintenir si elles partaient divisées.
Mais personne dans les partis traditionnels de gauche n'a publiquement manifesté son intérêt pour mener une liste d'union.
Les militants d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) dans la région ont eux choisi de proposer à leurs partenaires de les rejoindre au premier tour sur un projet "écologiste, citoyen et solidaire" derrière leur nouveau chef de file, Jean-Claude Félizia, après avoir suspendu leur ancien leader, Olivier Dubuquoy, signataire de l'appel au rassemblement de la gauche.
En réponse, une vingtaine de figures écologistes dont José Bové, Yves Cochet, Noël Mamère ou Alain Lipietz ont co-signé en février une tribune appelant à dépasser "les boutiques partisanes".
Aux municipales à Marseille, EELV avait fait cavalier seul au premier tour avant de rallier le Printemps marseillais.
pr/iw/dch