Régionales: la droite veut conforter son ancrage avant la présidentielle #
Conforter l'ancrage territorial avant de passer à la présidentielle: les régionales s'annoncent comme un scrutin test pour la droite, qui verra plusieurs de ses ténors aux éventuelles ambitions nationales remettre leur poste en jeu.
La droite dirige sept régions, et a bon espoir de maintenir ses positions en juin: "je suis confiant", assure à l'AFP le président de LR Christian Jacob, selon qui "quand les Français veulent confier les clés d'une collectivité, ils se tournent majoritairement vers les Républicains".
LR en veut pour preuve le résultat des municipales de l'an dernier, remportées pour plus de 50% par la droite.
A l'heure de la crise du Covid, où les présidents de région ont largement communiqué sur leurs actions de terrain, "on assiste à une sorte de municipalisation des élections", souligne Frédéric Dabi de l'Ifop.
"Les motivations sont autour du triptyque bilan-projet-incarnation qui favorise les sortants, et comme la droite a beaucoup de sortants, elle devrait s'en tirer", ajoute-t-il.
Les sondages confirment cette tendance, même si les présidents sortants prennent soin de retarder leur annonce de candidature.
En Ile-de-France, Valérie Pécresse est donnée en tête au premier tour devant Jordan Bardella (RN) et Audrey Pulvar (PS), et gagnante au deuxième, quoique avec une avance plus réduite.
Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand domine également la course devant le RN, arrivé en tête du premier tour en 2015, et qui envoie son porte-parole Sébastien Chenu. Mais la gauche, qui s'était désistée en 2015 pour faire barrage à Marine Le Pen, avancera unie.
Jean Rottner dans le Grand Est, Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône-Alpes sont également favoris. En Normandie, l'allié centriste Hervé Morin jouit d'un taux d'opinions favorables élevé, même si les sondages donnent le RN de Nicolas Bay à un niveau conséquent.
Mais à l'heure où la question du "barrage républicain" agite les partis, le sujet des accords pourrait ressurgir -- même si la consigne nationale de LR est: pas d'alliance.
En PACA ainsi, le RN est donné en tête au premier tour. Le maire LR de Nice, Christian Estrosi, plaide ouvertement pour soutenir la réélection d'Emmanuel Macron en 2022. "Je veux être très clair: je ne souhaite aucun accord d'appareil ou de parti avant le premier tour", affirme le président LR sortant Renaud Muselier.
Ailleurs, la donne s'annonce parfois délicate: dans les Pays-de-la-Loire la présidente LR Christelle Morançais pourrait être menacée par les Verts.
La Nouvelle-Aquitaine, où la liste LR sera emmenée par l'ex-maire de Bordeaux Nicolas Florian, "paraît très compliquée sur le papier mais les divisions de la gauche et des Verts font que des choses peuvent se passer", assure M. Jacob, selon qui la Bourgogne-Franche-Comté "fait partie des régions qui restent jouables" avec Gilles Platret.
Dans les régions "de conquête" (Centre, Bretagne) la partie sera rude pour LR, qui a désigné son numéro 3 Aurélien Pradié en Occitanie.
L'élection sera également scrutée en raison des potentielles ambitions nationales de plusieurs présidents sortants à l'approche de la présidentielle: Xavier Bertrand le plus fréquemment cité, Valérie Pécresse qui reste en retrait mais rappelle que "rien n'est joué pour 2022", voire Laurent Wauquiez qui garde ses distances avec la scène nationale.
La direction de LR s'agace de voir établir un lien entre régionales et présidentielle.
Mais une victoire nette impulserait une dynamique qui compterait dans la désignation du candidat. D'autant que la direction de LR souhaite éviter une primaire, à laquelle ne seraient pas hostiles certains prétendants comme le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau...
Les électeurs hésiteront-ils, à l'inverse, à voter pour un candidat risquant de partir un an plus tard pour la présidentielle?
"Cela peut jouer à la marge", estime M. Dabi, qui rappelle que "les élections intermédiaires ont parfois joué le rôle de tremplin".
"Mais l'enjeu principal reste la mobilisation. L'abstention a été majoritaire lors des élections récentes", et avec la crise sanitaire "ces régionales se présentent dans un contexte de désintérêt jamais vu", ajoute-t-il.
cg/jk/caz
Départementales de juin: avantage aux sortants #
Dans l'ombre des régionales, les élections départementales auront également lieu les 13 et 20 juin, avec une probable prime aux sortants qui devrait favoriser la droite dans des territoires revenus en grâce pendant la crise sanitaire.
"Plus personne ne s'amuse aujourd'hui à contester la validité du département comme collectivité d'équilibre entre les communes et les régions", affirme à l'AFP le centriste Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements de France (AdF), et de la Charente-Maritime.
"Le président François Hollande, en faisant des régions XXL, parfois aussi grandes que certains Etats européens moyens, a redonné de la pertinence aux départements", ironise cet élu, qui ne briguera pas de nouveau mandat à la tête d'un département qu'il préside depuis 2008.
La crise sanitaire est passée par là. "Nous avons été en première ligne pour aider les communes et pallier certaines insuffisances de l'Etat", notamment pour fournir des masques au printemps, rappelle-t-il.
Dans ces conditions, "la prime aux sortants" devrait caractériser les élections du 13 et 20 juin et donc favoriser la droite qui dispose de 70 départements contre 33 pour la gauche, après avoir ravi la majorité lors du précédent scrutin en 2015.
Mais la prudence reste de mise, compte tenu du contexte sanitaire qui a provoqué un report des élections de trois mois, comme pour les régionales.
"Nous ne sentons pas de vent national qui souffle sur cette élection comme en 2015 lorsqu'il avait porté la droite contre le gouvernement socialiste à mi-mandat", tempère une source proche de LR.
"Reste aussi à savoir comment se comportera l'électorat âgé, qui a tendance à soutenir la droite, et qui pourrait rester chez lui de peur d'attraper le coronavirus", ajoute cette source à l'AFP.
Une douzaine de départements pourraient basculer, la victoire s'y étant joué de justesse il y a six ans. Pour la droite, l'enjeu consiste notamment à conserver l'Allier et le Vaucluse, alors que la gauche s'efforcera de garder les Alpes-de-Haute-Provence ou encore le Val-de-Marne, le dernier bastion communiste.
Pas de quoi remettre en cause la majorité, mais la droite redoute l'effet du "redécoupage des cantons sous le quinquennat de François Hollande qui était très défavorable à la droite".
Chez les écologistes, en revanche, une source estime que le découpage "favorise le rural" aux dépens des villes, avec une forte "implantation des sortants", deux gros obstacles pour les Verts face à LR et le PS, à l'ancrage territorial beaucoup plus fort.
Même situation pour La République en marche: s'il jure ne pas vouloir "enjamber" l'élection, le parti présidentiel se veut "humble" face au scrutin départemental et n'affiche pas d'ambitions chiffrées.
Chez les marcheurs, on ne se fait guère d'illusions quant à cette élection locale au scrutin binominal majoritaire, un an après de piteuses élections municipales qui ont mis en exergue le déficit d'implantation du parti présidentiel dans les "territoires".
LREM compte deux présidents d'exécutifs départementaux, dans le Puy-de-Dôme et en Seine-Maritime. Et, si le ministre Sébastien Lecornu doit être candidat à sa succession dans le canton de Vernon (Eure), il appartient à une majorité départementale DVD et non La République en marche.
La majorité présidentielle fait également face à une réalité fort différente de la situation à l'échelon national, avec notamment le MoDem qui participe dans les territoires à des majorités avec LR.
"Il est très difficile pour nous de décliner localement la +Maison commune+", admet une source proche la majorité présidentielle.
Il n'empêche que les départementales connaissent un regain d'attractivité pour les candidats, comme le constate M. Bussereau.
"J'observe que des nouveaux députés élus en 2017, qu'ils soient LREM, LR ou autres, se présentent aux départementales pour avoir un ancrage", explique-t-il.
Le président de l'AdF rappelle toutefois que l'appartenance politique joue un rôle secondaire lors des élections. "Personne ne vous demande votre carte politique lors des cantonales. C'est une affaire très locale", souligne-t-il.
arz/jk/dlm
Les régionales, galop d'essai pour le RN avant 2022 #
Les élections régionales sont un galop d'essai pour le Rassemblement national avant la présidentielle de 2022 sur sa capacité à accéder au pouvoir, à séduire la droite --qui refuse toute alliance-- et à fissurer les fronts républicains.
N'ayant remporté aucune région en 2015, échouant de peu en Bourgogne Franche-Comté ou en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marine Le Pen ne veut pas faire de pronostic de victoire au soir du 20 juin. "Ca dépend si on est en duel, en triangulaire ou en tête. Dans une triangulaire, on peut gagner avec 34%", assure-t-on au RN.
Mais "obtenir une région à quelques mois de la présidentielle serait un gage de crédibilité supplémentaire pour la conquête du pouvoir", admet auprès de l'AFP le directeur de campagne de ce scrutin et candidat en Ile-de-France, Jordan Bardella.
Outre ses espoirs dans les Hauts-de-France et Paca, le RN lorgne l'Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie et le Centre-Val de Loire.
Difficile cependant de faire des paris après des municipales décevantes en 2020, où le RN n'a pas gagné plus de villes qu'en 2014 (une dizaine) et a reculé en implantation avec la perte de près de la moitié de ses conseillers municipaux.
Le parti présente en outre moins de têtes d'affiche qu'en 2015 quand la présidente du parti était elle-même candidate dans les Hauts-de-France, son bras droit d'alors Florian Philippot dans le Grand Est et sa nièce Marion Maréchal en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Avec 2022 en ligne de mire, le RN fera campagne sur des thèmes nationaux comme la sécurité, même si ce n'est pas une compétence de la région, ou la "désertification", qu'il veut combattre par un "rééquilibrage des territoires" en faveur des campagnes, au nom du "localisme" et des "circuits courts".
Les régionales sont également un test sur la capacité du RN à attirer de nouveaux électeurs, notamment de la droite classique, à défaut de conclure des alliances avec Les Républicains, qui les ont bannies.
Le parti a ainsi investi des recrues de LR en Occitanie (Jean-Paul Garraud) et bientôt en Paca (Thierry Mariani). Il a aussi choisi pour l'Auvergne-Rhône-Alpes l'ancien LFI Andréa Kotarac, par ailleurs très ami avec des proches de Marion Maréchal.
Ces mêmes personnalités "d'ouverture", déjà désignées sur la liste du RN aux élections européennes en 2019, auront "vocation à travailler avec nous, dans le cadre d'un gouvernement et d'une majorité" en 2022, soutient Jordan Bardella.
Pour convaincre un maximum d'électeurs, y compris aux régionales, la candidate à l'Elysée s'efforce en outre de normaliser son discours. Après l'abandon de la sortie de l'UE et de l'euro, elle n'envisage plus de suspendre les accords de libre circulation de Schengen, promet que la dette sanitaire sera "remboursée", et soutient son ancien adversaire Nicolas Sarkozy face à la justice.
"La raison, l'équilibre, le bon sens" seront les "trois grandes valeurs" de sa campagne présidentielle, selon Jordan Bardella.
Une tempérance qui pourrait, au second tour des régionales, ébranler les "fronts républicains" d'opposition à l'extrême droite, qui s'étaient déjà lézardés par endroits aux municipales, comme à Perpignan.
"Ces anathèmes sont en train de se fracasser sur le mur du réel", estime Jordan Bardella. Or, le "discours souverainiste, national, populaire de patriotisme économique peut parler (...) à des électeurs de gauche", espère-t-il, quand une autre partie de la gauche "sombre dans l'islamo-gauchisme".
Le barrage républicain "a encore un peu d'efficacité mais moins qu'avant", se félicite un autre cadre, qui salue un fait nouveau pour le RN, lors des municipales, qui a été de pouvoir gagner "en duel".
La grande crainte du parti reste l'abstention, dans le contexte de la crise sanitaire, qui avait déjà pesé sur les municipales.
Face à un "gouvernement qui dépossède les Français de leur démocratie", "mon premier message électoral est simple: votez", soutient l'eurodéputé et candidat en Pays-de-Loire Hervé Juvin.
are/jk/dlm
Régionales: pour la majorité présidentielle, la quête des alliances #
Alliances, fusions et "front républicain": peu optimiste quant à ses chances d'arriver en tête au soir du premier tour des élections régionales, La République en marche et ses alliés tentent d'élaborer des stratégies pour "être présent dans le maximum d'exécutifs" régionaux.
Si les espoirs de victoire sont permis en Centre-Val-de-Loire, où le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau (MoDem) jouit d'un solide ancrage local, le principe de réalité - nourri par les sondages - oblige les marcheurs à "l'humilité".
"De manière générale, la majorité a peur de son ombre sur ces élections régionales, alors qu'il y a quelque chose à faire", veut pourtant croire un conseiller de l'exécutif, d'autant que "le gagnant peut facilement être en majorité relative et avoir besoin d'appoint. Et nous, on peut faire l'appoint".
Il s'agit donc d'"être dans les majorités régionales au deuxième tour", à la suite d'une alliance entre les deux tours, "ou au troisième tour", lorsque chaque assemblée régionale élue devra élire son président.
Premier exemple: en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où les marcheurs ont longuement tergiversé. La majorité présidentielle s'est finalement résolue à présenter une liste, conduite par la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées Sophie Cluzel, et donc à ne pas soutenir le sortant Renaud Muselier (LR) dès le premier tour.
Mais, a expliqué la candidate LREM à l'AFP, il n'y aura "aucune hésitation à ouvrir largement aux bonnes volontés", entre les deux tours, notamment "pour faire front au RN" - comprendre une alliance avec la majorité sortante.
Face au parti de Marine Le Pen, la même logique pourrait s'appliquer dans le Grand Est avec le sortant LR Jean Rottner. En Île-de-France, où le député LREM Laurent Saint-Martin conduira une liste au premier tour, un accord le moment venu avec la sortante ex-LR Valérie Pécresse est également envisagé par nombre de caciques de la macronie.
Des alliances toujours à droite? Pas forcément: en Bourgogne-Franche-Comté, la majorité présidentielle emmenée par le maire de Nevers Denis Thuriot (LREM et ex-PS) pourrait toper entre les deux tours avec la sortante Marie-Guite Dufay, étiquetée PS, mais qui avait voté Emmanuel Macron dès le premier tour en 2017.
S'allier plutôt que périr: les marcheurs entendent autant que possible se maintenir au second tour grâce à des fusions - possibles pour les listes qui ont recueilli au moins 10% des suffrages exprimés au premier tour le 13 juin.
Encore faut-il s'entendre. Dans les Hauts-de-France, l'équation provoque quelques remous: le sortant, Xavier Bertrand (ex-LR), est candidat à sa propre succession, mais veut surtout faire d'une réélection une rampe de lancement pour 2022.
Dans cette région où le Rassemblement national a déjà failli l'emporter il y a cinq ans, l'attitude à adopter divise La République en marche et ses alliés, dont la liste sera conduite par le secrétaire d'Etat chargé des Retraites, Laurent Pietraszewski.
Car, à la doxa originelle d'un barrage à l'extrême droite "quoi qu'il en coûte", des voix discordantes se font de plus en plus entendre.
"Certains militants ne sont pas d'accord pour qu'on se retire et qu'il n'y ait pas un seul de nos représentants pendant cinq ans au Conseil régional", relève une responsable du parti.
Un conseiller se fait davantage précis: "Vous ne pouvez pas faire un +front républicain+ pour Bertrand, alors qu'il tape sur nous au niveau national", explique ce macroniste historique, en prévenant que "si jamais Xavier Bertrand était dans une situation à nous demander un retrait sec, alors ce serait "non".
Cette théorisation de la fin du front républicain n'en serait pas moins une révolution stratégique, alors qu'Emmanuel Macron et LREM ont toujours fait de la lutte par tous les moyens contre le RN - et donc son accession au pouvoir, fut-il local - l'un de leurs marqueurs le plus fort.
Certains cadres croient toutefois que la question ne se posera pas: "Parce que rien ne garantit que notre tête de liste dépassera les 10% au premier tour", soufflent-ils à mi-voix.
pab/jmt/jk/dlm
En Normandie, rencontres paysannes et militantes pour Piolle (EELV) #
D'une pierre deux coups: le maire EELV de Grenoble Eric Piolle a effectué vendredi dans l'Eure l'un de ses déplacements hebdomadaires pour creuser le sillon de l'écologie à l'approche des régionales, et rencontrer les militants avant la primaire des Verts et la présidentielle.
S'engager à fond dans les élections régionales, où les écologistes veulent refaire le coup réussi des municipales de 2020, est un préalable pour qui, comme lui, souhaite être dans la course de la désignation interne de septembre pour la présidentielle.
Dans le train qui le mène en terres normandes pour deux jours, Eric Piolle affiche sa satisfaction après l'accord trouvé par les quatre principales forces de gauche en Hauts-de-France derrière une tête de liste EELV, Karima Delli. "C'est majeur: là où il y un grand risque que le RN gagne, il y a cette dignité de notre espace politique".
"Espace politique" et "arc humaniste" sont les maître-mots de la stratégie de cet écologiste qui veut lui aussi rassembler la gauche derrière lui, du PS à LFI.
Dans l'Eure, Eric Piolle a choisi de visiter deux fermes offrant un contre-modèle à l'agriculture intensive honnie par les écologistes: de taille modeste, bio, à la production diversifiée et vendue localement.
Il souhaite aussi contre-attaquer sur la possibilité de manger moins de viande, de meilleure qualité, quelques semaines après une polémique sur l'absence de viande dans les cantines de Lyon, ville conquise l'an dernier par un Vert.
L'édile grenoblois en est convaincu, l'écologie politique n'a qu'à se pencher pour cueillir une opinion publique prête à changer ses habitudes. De sa voix douce, sans envolée oratoire, il prône un discours moins porté sur "l'urgence" planétaire que ce que les écolos font parfois.
"En se référant à la peur on met certes en mouvement, mais un petit nombre de personnes seulement, pas la société entière", explique-t-il à l'AFP. Selon lui, les Verts doivent miser sur le "désir d'appartenance collective et la volonté d'épanouissement: manger moins de viande n'est pas une restriction de liberté mais le moyen d'être en meilleure santé, de favoriser l'économie locale et de faire quelque chose pour la planète".
Les visites à la ferme sont ponctuées d'échanges autour d'un cidre, d'un saucisson ou d'une tarte tatin. "Une vache, une bouteille: c'est un déplacement très chiraquien!", s'esclaffe Marine Tondelier, qui coordonne la campagne d'Eric Piolle.
L'occasion de rencontrer les militants, comme Thierry, venu de Gisors. L'eurodéputé Yannick Jadot, l'ex numéro 2 des Verts Sandrine Rousseau et Eric Piolle: les trois candidats probables à la primaire de septembre "sont tous très bons", selon ce militant chevronné.
"La différence se fera sur la personnalité et la radicalité du candidat", ajoute-t-il en confiant son penchant pour Eric Piolle, tandis que "Jadot est plus consensuel".
Si Yannick Jadot a demandé dans les médias à élargir la primaire à, pourquoi pas, les socialistes, Eric Piolle semble se satisfaire d'une désignation interne classique loin, pour l'instant, des feux de la rampe.
"Pour être heureux vivons cachés", plaisante Marine Tondelier, par ailleurs organisatrice des Journées d'été du parti. Elle avoue son "incompréhension" face à la demande de Yannick Jadot: "Les règles de la primaire ne se débattent pas dans la presse". "Chacun joue avec ses cartes, nous on est dans une politique de terrain pour voir les militants là où ils vivent", affirme Marine Tondelier.
Pour un ancien élu Vert, bon connaisseur des rouages du parti, "Piolle mène une stratégie éprouvée par le passé: quand le corps électoral d'une primaire est restreint, ce ne sont pas les sympathisants ou les journalistes qui font le vote mais les militants".
"Il fait une campagne sans faire de vagues, convaincu d'être au barycentre du parti", poursuit cette source, qui prévient cependant: "Il ne suscite pas non plus un enthousiasme énorme. Jadot quand il parle on retient quelque chose, Piolle c'est davantage une récitation".
bap/cs/mpm
Bygmalion: appelé à la barre comme témoin, Copé dénonce une "défense pitoyable" #
L'ancien patron de l'UMP, Jean-François Copé, a été appelé à la barre comme témoin au procès Bygmalion, prévu à partir de mercredi, et "répondra à l'ensemble des questions", a affirmé vendredi son avocat en dénonçant dans cette demande une "défense pitoyable".
"Monsieur Copé a été convoqué comme témoin devant le tribunal correctionnel, à la demande de monsieur Franck Attal", ancien responsable de la société Bygmalion, indique son avocat Me Hervé Temime dans un communiqué.
Le maire de Meaux "répondra à l'ensemble des questions qui lui seront posées, comme il l'a toujours fait durant cette procédure", ajoute l'avocat, qui rappelle qu'"après de très minutieuses investigations, aucun élément matériel ni aucun témoignage ne l'a mis en cause dans cette affaire".
M. Copé a bénéficié d'un non-lieu dans cette affaire de "financement illégal de campagne électorale" pour laquelle Nicolas Sarkozy comparaît à partir de mercredi devant le tribunal de Paris.
L'ancien ministre "n'a jamais été poursuivi et le magistrat instructeur a parfaitement détaillé, dans son ordonnance de renvoi, les raisons pour lesquelles il devait être mis hors de cause", ajoute son avocat.
Mais Franck Attal, qui était chargé de l'organisation d'une grande partie des meetings de Nicolas Sarkozy en tant que directeur général adjoint de la société Event & Cie (filiale événementielle de Bygmalion), a fait citer à comparaître le maire de Meaux.
"Je fais appeler Copé à la barre car j'ai besoin de comprendre comment un président de parti peut ne pas être au courant d'un montage de ce niveau-là", a déclaré France Attal à France Télévisions.
"Je ne m'attends pas à ce qu'il change de version. Je veux juste mettre en exergue publiquement l'absurdité de ses réponses", a-t-il ajouté.
L'avocat de M. Copé a dénoncé ces déclarations comme "d'autant plus inacceptables qu'il ne l'a lui-même informé de rien".
"Il est insupportable de mettre en cause un homme qui a été exonéré de manière très claire de toute responsabilité par une instruction judiciaire particulièrement complète. C'est une défense pitoyable à laquelle Monsieur Copé répondra dans le cadre de son audition", ajoute le communiqué.
Nicolas Sarkozy, soupçonné d'avoir laissé filer ses comptes de campagne de 2012 au-delà de leur plafond légal malgré les avertissements des experts-comptables, encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende. Au total 14 personnes doivent être jugées à partir de mercredi mais le procès risque d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation d'un des avocats.
cg/jk/tes
Marine Le Pen cherche à normaliser son discours pour "rassurer" les Français #
Marine Le Pen, candidate à l'Elysée, veut "rassurer" les Français sur sa capacité à exercer le pouvoir, en s'efforçant de normaliser toujours plus son discours, dont elle assume aussi les imprécisions.
"Décidément, que de témoignages de recentrage", s'est exclamé jeudi soir la présidente du Rassemblement national sur BFMTV, où elle a été interrogée pendant plus de deux heures.
Sur un ton mesuré, loin des outrances de 2017, la dirigeante d'extrême droite a défendu un projet, selon elle, "raisonnable" destiné à "rassurer" les Français qui ont "entendu beaucoup de (...) choses fausses" et "caricaturales" à son égard.
"La raison, l'équilibre, le bon sens" seront les "valeurs" qu'elle défendra dans sa campagne, relève son numéro deux Jordan Bardella. Campagne que Marine Le Pen aborde avec "combativité" face à Emmanuel Macron et une droite affaiblie, mais aussi "modestie".
Si les Français la trouvent --à 65% selon Elabe-- "arrogante", "cela doit être corrigé", assure la cheffe du RN.
"Je n'ai pas peur des étrangers", a affirmé aussi Mme Le Pen, qui revendique une "dédiabolisation" de son parti des accusations d'antisémitisme et de racisme depuis son arrivée à sa tête en 2011, et défend une politique hostile à l'immigration.
Mais en invoquant l'Outremer, où le RN est arrivé en tête aux européennes de 2019, pour justifier qu'elle n'était pas xénophobe, la dirigeante d'extrême droite s'est attiré les foudres de toute la macronie.
"Faut-il comprendre que Madame Le Pen considère les Ultramarins comme des étrangers ? Les Outremer, c'est bien la France. La couleur de peau de nos compatriotes n'y change rien", a tweeté le ministre des Outremer Sébastien Lecornu.
Accusée de manquer de personnel politique, la cheffe du RN a cité quelques ministres potentiels, comme l'ancien député LR Jean-Paul Garraud pour la Justice, ou l'ancien conseiller de Raymond Barre devenu le chantre au RN d'une écologie identitaire, Hervé Juvin, pour l'Ecologie. Les mêmes que Mme Le Pen avait investis sur la liste du RN arrivée en tête aux élections européennes et qu'elle a désignés comme têtes de liste aux régionales.
En quête de voix pour franchir la barre des 50%, alors que les sondages la portent aux rives de la majorité au second tour, Mme Le Pen a défendu l'idée de former, si elle était élue, un "gouvernement d'union nationale", n'excluant pas d'y intégrer sa nièce Marion Maréchal, qui plaide pour une "union des droites".
Mais en s'inscrivant déjà dans une victoire potentielle, la candidate risque de démobiliser son électorat traditionnel. Son père et ancien président du FN (devenu RN) Jean-Marie Pen l'a prévenue qu'elle ne devait "pas du tout céder à cette attraction centriste avant le deuxième tour", parce qu'au premier tour, "il faut rassembler tous les Français qui sont légitimement excédés".
En quête de crédibilité notamment sur l'économie, Mme Le Pen a redit jeudi qu'elle était désireuse de rembourser la dette Covid mais sans "austérité budgétaire" et a défendu une politique d'investissements financée par "un grand emprunt national".
La France insoumise a dénoncé son manque de "propositions sérieuses" en matière économique. "Dès qu'elle sort de son bac à sable +immigration-voile-délinquance+, il n'y a plus personne", a fustigé le député Adrien Quatennens.
Accusée d'incompétence face à M. Macron en 2017, Mme Le Pen a minimisé ses erreurs. "Que la langue d'un responsable politique fourche, les Français, ils s'en moquent".
Pour la candidate, "l'économie ce n'est pas tant des chiffres que du bon sens" et, à cet égard, un "gouvernement d'experts, c'est catastrophique".
Malgré ses imprécisions, Jean-Daniel Levy, directeur délégué d'Harris Interactive, relève que "les électeurs ont tendance à considérer de plus en plus qu'elle est crédible sur des sujets où elle ne l'était pas par le passé".
Aux élections européennes, elle a progressé auprès des populations âgées de 50 ans et plus qui ne votaient pas d'habitude pour elle à cause du Frexit (sortie de la France de l'UE), auquel elle a renoncé après la présidentielle de 2017, rappelle-t-il.
Et géographiquement, le vote RN s'est étendu vers l'Ouest "auprès de populations jusqu'à présent rétives à voter pour lui".
are/jk/tes
Régionales: Matthieu Orphelin conduira les écologistes en Pays de la Loire #
Le député Matthieu Orphelin (ex-LREM) conduira les listes du collectif "Pour une région Pays de la Loire écologique, citoyenne, solidaire" pour tenter de ravir la région à la droite lors des élections de juin, a annoncé le collectif vendredi.
Le collectif, soutenu par EELV, Génération Ecologie, Génération.s, Allons Enfants et Ensemble sur nos Territoires, propose "un milliard d'euros d'investissements supplémentaires dans la transition écologique", "50% de bio et 100% de viandes locales dans les cantines des lycées" ou encore un "chèque bien-manger" de 50 euros par mois pour les jeunes les plus précaires, peut-on lire dans leur dossier de présentation.
Il s'engage également sur une charte "pour l'égalité femmes-hommes" qui prévoit de "ne plus participer et intervenir à tout événement (plateau télévisé, radio, table ronde, jury...) dont les panels d'invités ne sont pas mixtes" ou encore "d'attribuer les présidences de commissions sectorielles et délégations sans stéréotype de genre".
Matthieu Orphelin, 48 ans, a été élu député du Maine-et-Loire en 2017, avant de quitter le groupe LREM en février 2019, en invoquant notamment des avancées insuffisantes sur les "enjeux climatiques, écologiques et sociaux".
Le collectif a indiqué être engagé dans un "dialogue avec les forces écologistes et de gauche pour réussir notre convergence", tandis que le PS a désigné le député de la Mayenne, Guillaume Garot, pour être tête de liste.
Le RN a investi en janvier l'eurodéputé Hervé Juvin. De son côté, LREM a désigné en décembre l'ancien président de l'Assemblée et ancien ministre de l'Ecologie François de Rugy comme "chef de file".
La région est actuellement présidée par la LR Christelle Morançais.
faa/db/sp
LFI pilonne la prestation de Marine Le Pen sur BFMTV #
La France insoumise a dénoncé dans une salve de tweets "les mensonges" de Marine Le Pen et son manque de "propositions sérieuses" en matière économique après son entretien jeudi soir sur BFMTV.
"En face de la droite ultra libérale macroniste, Mme Le Pen a pris avec succès l'habit de la droite conservatrice traditionnelle. Le Système peut compter sur elle", a dénoncé le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon jeudi soir.
"Dès qu'elle sort de son bac à sable +immigration-voile-délinquance+, il n'y a plus personne. 2h30 d'émission, pas un mot sur les 10 millions de pauvres en France. Seule idée neuve: rembourser la dette. Waouh!", a ironisé le numéro deux du mouvement et député du Nord Adrien Quatennens.
Pour le député de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud, elle n'a fait qu'"enfiler des perles plutôt que de répondre et de dire comment elle compte gouverner". "Eh oui, pas facile quand on n'a aucune proposition sérieuse et concrète et qu'on se contente de surfer sur le désespoir et la haine en trompant le peuple", a-t-il critiqué.
Sur le terrain économique, M. Mélenchon s'est inscrit en faux contre l'affirmation de la présidente du RN selon laquelle "plus personne ne parle" des critères de Maastricht qui imposent que le déficit public n'excède pas 3% du produit intérieur brut (PIB).
Et l'eurodéputée Manon Aubry a appelé BFMTV à proposer "au RN un débat économique sérieux".
"Économie: Immigration. Écologie: Immigration. Chômage: Immigration. Crise sociale: Immigration. Crise sanitaire: Immigration. Bref du Le Pen, depuis 40 ans", a résumé la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot.
Marine Le Pen a redit jeudi soir qu'elle rembourserait la dette Covid mais qu'elle ne voulait pas de politique "d'austérité budgétaire", jugeant que "c'est par la relance des investissements qu'on recréera de la croissance et de l'emploi".
Les députés de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain et Alexis Corbière l'ont de leur côté accusée de caricaturer le département, leur homologue Eric Coquerel dénonçant une "ignorance" et des "mensonges à la hauteur de son mépris de classe".
A droite, l'ex-ministre Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement, a estimé vendredi sur BFMTV que "l'installation médiatique et sondagière du duel Macron-Le Pen (pour la présidentielle de 2022, NDLR) ça un seul objectif: priver les Français de cette élection".
Le député ex-LREM Aurélien Taché a de son côté critiqué le "niveau de complaisance" de BFMTV: "Ils ne font pas que lui dégager la voie... ils la propulsent".
Le ministre MoDem des Relations avec le Parlement Marc Fesneau s'est lui borné sur RFI vendredi à appeler à travailler à "résoudre la crise" pour les Français, ce qui "permettra de lutter contre toutes les formes de populismes".
ggy/cg/or
Dans la famille écologiste, l'iconoclaste faiseur de rois Jean-Marc Governatori #
Ex-entrepreneur dans les meubles discount, candidat divers droite à de multiples élections et défenseur de nombreuses causes au fil des ans, le Niçois Jean-Marc Governatori détonne dans la galaxie écologiste, mais il pèse en vue des régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur et de la présidentielle.
"Pas milliardaire mais gros contribuable" et propriétaire immobilier dans les Alpes-Maritimes, dit-il sans donner de chiffres, il entre au conseil municipal de Nice en 2020 dans la foulée des européennes de 2019, pour lesquelles il a soutenu le candidat Europe Ecologie-Les Verts Yannick Jadot.
Elu avec EELV et près de 19,49% des voix, derrière le RN mais en excluant la gauche du conseil, il avance personnellement les 285.000 euros de la campagne, selon les comptes officiels.
Depuis, même s'il reste localement peu audible face à l'omniprésent maire LR Christian Estrosi, il est devenu un membre actif de l'équipe de préparation des primaires écologistes. En mars, son mouvement a fusionné avec celui de l'ancienne ministre Corinne Lepage, dans une nouvelle formation baptisée "Cap Ecologie".
Un nouveau statut en forme de consécration pour ce père de six enfants, 62 ans, divorcé deux fois, qui a été petit candidat à toutes les législatives de 1993 (sous l'étiquette "France Eclairée") à 2012 (Alliance Ecologiste Indépendante). En 2002, il se retire avant le 1er tour en faveur du candidat de droite et appelle à faire battre l'adversaire socialiste.
Ce parcours, jalonné de multiples livres publiés à compte d'auteur, de causes diverses (lutte contre la drogue ou l'insécurité, défense des petits commerçants ou des handicapés, protection des animaux), de nombreux sigles et mouvements (dont l'un baptisé "La France d'en bas"), et même d'une candidature déclarée à la présidentielle 2007 pour laquelle il ne parvient pas à réunir les 500 parrainages, lui aliène une partie des militants écologistes et de gauche à Marseille et Nice.
Aux européennes 2019, parallèlement au soutien à Yannick Jadot, il finance aussi le mouvement anti-système né de la crise des "Gilets jaunes" emmené par le chanteur Francis Lalanne, "L'Alliance Jaune - La révolte par le vote".
Si M. Governatori affirme aujourd'hui à l'AFP qu'il a voté Benoît Hamon en 2017 et rappelle sa brève adhésion à l'UDF en 2001, de vieux militants écologistes niçois le classent "de façon rédhibitoire à droite toute".
Certains lui en veulent en particulier d'avoir en 2012 approché Brigitte Bardot, icône de la protection animale et proche du Front national. "Il a le droit d'avoir évolué mais (...) je pense que les copains ont été séduits par les moyens mis à leur disposition", critique l'ancienne élue municipale niçoise EELV Marie-Luce Nicaise, 82 ans.
"Il a un CV atypique mais nul ne peut douter de son engagement écologiste, il est persévérant et l'important, c'est où l'on va ensemble", rétorque pour l'AFP le secrétaire national EELV Julien Bayou, qui voit en M. Governatori "un allié important pour construire un rassemblement des écologistes".
"Il a des moyens financiers indéniables", reprend Mme Lepage, mais "c'est la manière d'appréhender l'écologie, le nucléaire, la République, la laïcité, qui est à la base de notre rapprochement". "C'est un centriste" et un "iconoclaste car il vient du milieu économique et industriel et on n'a pas l'habitude de voir ce genre de profil qui défende l'environnement", poursuit-elle.
M. Governatori a 22 ans quand, raconte-t-il, jeune diplômé d'école de commerce mais déjà végétarien, son père menuisier lui prête 500.000 francs (environ 76.000 euros) pour créer en franchise un magasin Fly de meubles en kit: l'enseigne suédoise Ikea vient de débarquer en France, mais pas à Nice, où M. Governatori a le champ libre.
Fly, Basika, Planet Wood: "A partir de 1981, j'ai ouvert un magasin par an et j'ai vendu mes affaires en l'an 2000", retrace M. Governatori, qui en 1991 a aussi été le représentant de la candidature inaboutie d'une marque de jus de fruit belge à la reprise du club de foot OGC Nice, dont son oncle deviendra ensuite actionnaire.
"Les municipales 2020 ont créé une fracture et des vraies tensions avec des militants historiques d'EELV qui lui reprochent son passé d'homme de droite et capitaliste, et doutent que sa conversion à l'écologie soit sincère", reprend Laurent Lanquar-Castiel, co-secrétaire départemental d'EELV.
Le principal intéressé, lui, balaie ces critiques: "C'est le problème d'EELV en Paca. Ils ont toujours été divisés, entre une partie écologiste et une autre avec l'extrême gauche, PCF et LFI".
clr/mdm/cbn/shu
Régionales à gauche: jeu d'alliances et de rivalités en vue de 2022 #
Les partis de gauche et écologistes cherchent la formule gagnante pour les régionales de juin prochain, conscients que des unions comme en Hauts-de-France pourraient faciliter des victoires essentielles en vue de 2022, mais avides chacun de mener la danse.
Les socialistes, seuls à gauche à diriger des régions (Nouvelle Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Occitanie, Bretagne), veulent étendre leurs gains, les Verts confirmer leur dynamique des précédentes élections, les Insoumis aiguiller les rassemblements vers la radicalité. Avec, tous, la même arrière-pensée: être le parti autour duquel se focalisera la dynamique de rassemblement à la présidentielle.
Quant au PCF, à la tête d'un unique exécutif départemental, celui du Val-de-Marne, il cherche les meilleures alliances possibles pour conserver ses conseillers régionaux et départementaux, au sein de listes d'union.
Dans les Hauts-de-France, une des régions les plus emblématiques pour la gauche car elle s'y était retirée en 2015 au profit de la droite pour "faire barrage" au RN, PCF, PS, LFI, EELV et Générations ont coupé court aux longues palabres pour s'unir au sein d'une liste conduite par la députée européenne écologiste Karima Delli.
Les discussions se sont paradoxalement dénouées à la faveur de la rivalité entre insoumis et communistes, exacerbée par les ambitions présidentielles de leurs chefs respectifs, Jean-Luc Mélenchon pour LFI, déjà candidat, et Fabien Roussel pour le PCF, candidat à la candidature en attendant la décision de ses militants le 9 mai.
Disant à l'AFP avoir été snobée dans les tractations locales par le PCF, LFI a conclu un partenariat surprise avec les Verts, rendant caduques les discussions entre communistes et socialistes pour une candidature régionale de Fabien Roussel qui aurait fonctionné comme vitrine nationale.
Peu avant l'accord, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, avait exhorté rouges, roses et verts à sceller des accords dès le premier tour des régionales, se disant "en colère" contre ceux qui "jouent à cache-cache".
Cet accord n'aura pas forcément un "effet domino" immédiat mais son aspect "symbolique" pourrait envoyer un signal décisif en vue de la présidentielle, analyse Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, interrogé par l'AFP.
Pour les Verts, qui estiment leur tour venu, cet accord est une aubaine. "On a une stratégie qui ressemble à ce qui a été fait aux municipales: porter des programmes franchement écolo, et non pas, comme dans le passé dans nos alliances avec le PS, arracher quelques mesures intéressantes", résume Hélène Hardy, responsable chez EELV des élections et des relations avec les autres partis.
"Ce n'est pas qu'on veuille tirer la couverture à nous mais on dit +Il y a une ligne non négociable à laquelle vous adhérez ou pas+. De fait, le vote écolo a fortement grandi alors qu'il s'est rabougri à gauche", explique-t-elle.
Selon elle, "il faut distinguer les cinq régions socialistes et les autres. On ne peut pas se rallier par exemple aux socialistes en Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne, dont les présidents sont pour l'agriculture intensive!". Mais "les alliances se font dans les territoires où la droite et l'extrême droite menacent de gagner", note-t-elle.
"La stratégie autonomiste d'EELV est un non-sens. Elle peut fragiliser et effacer toute la gauche d'une région (...), ça nous affaiblirait en vue de 2022", met en garde Pierre Jouvet, porte-parole du PS et secrétaire national aux élections. Selon lui, le "risque RN" existe non seulement dans les Hauts-de-France et en PACA mais aussi "en Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Centre-Val-de-Loire".
De listes d'union partielle ou complète dès le premier tour, au vu des déclarations des uns et des autres, sont a priori possibles, en plus des Hauts-de-France, dans le Grand Est, en PACA et en Auvergne-Rhône-Alpes. En revanche, gauche et écologistes partiront sauf surprise désunis en Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne ou encore Centre-Val-de-Loire.
Tous s'accordent à dire que la période occasionne des jeux d'alliance particulièrement mouvants. "On y verra plus clair la semaine prochaine", assure-t-on au PCF et au PS, tandis que chez EELV, on observe que "cela bouge chaque semaine".
npk-bap/cs/pb
Le vademecum des régionales et des départementales de juin #
Voici l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur les élections régionales et départementales prévues en juin.
Après le report de trois mois pour des raisons sanitaires, les dates sont désormais fixées au 13 juin pour le premier tour et au 20 juin pour le second. Le décret officiel a été publié, mais une clause de revoyure pourrait autoriser un nouveau report si les conditions sanitaires ne permettent pas le bon déroulement de la campagne électorale.
Les régionales auront lieu en même temps que les départementales, au risque de leur faire de l'ombre. La gestion de la crise du Covid-19 a toutefois permis aux départements de retrouver un rôle crucial aux côtés des préfets, et les citoyens restent très identifiés à leur département.
En décembre 2015, 1.757 conseillers régionaux ont été élus. Près de 21.500 candidats se sont présentés, soit 900 de plus que lors des précédentes élections, lorsque les régions étaient encore au nombre de 22. En 2021, les électeurs de 15 régions vont voter (13 régions métropolitaines + la Guadeloupe et La Réunion), ainsi que les électeurs des collectivités de Corse, Guyane et Martinique, qui eux renouvelleront leurs assemblées territoriales.
Les conseillers régionaux sont élus pour six ans, mais le mandat actuel est raccourci de six mois pour retrouver le rythme normal des élections et éviter la collision avec la campagne de la présidentielle de mai 2022.
Les conseillers régionaux sont élus au scrutin proportionnel à deux tours avec prime majoritaire, la liste qui recueille le plus grand nombre de voix au second tour obtenant une prime de 25% des sièges à pourvoir dans l'objectif de dégager des majorités stables.
Le vote est ouvert aux Françaises et aux Français âgés de 18 ans et plus, inscrits sur les listes électorales. Contrairement aux municipales, il n'est pas ouvert aux ressortissants des autres pays membres de l'Union européenne.
Le scrutin est régional, mais les électeurs votent pour des listes départementales, en fonction de l'endroit où ils résident. Un électeur du Nord et un autre du Pas-de-Calais, deux départements d'une même région, voteront ainsi pour des candidats différents. Une tête de liste (candidate dans l'un des départements) est désignée pour l'ensemble de la région. Ces dispositions ont été prises pour garantir la représentation de l'ensemble des territoires. Les listes sont paritaires, composées alternativement d'un candidat et d'une candidate.
Deux régions, l'Ile-de-France - dont le périmètre n'a pas bougé en 2015 avec près de 12 millions d'habitants - et Auvergne-Rhône-Alpes, 7,5 millions, se détachent en terme de population. Suivent 5 régions intermédiaires, avec 5 à 6 millions d'habitants : Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais/Picardie), Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine/Limousin/Poitou-Charentes), Occitanie (Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées), Grand Est (Alsace/Champagne-Ardenne/Lorraine) et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cinq autres rassemblent 2 à 4 millions de personnes : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, Centre-Val de Loire et Bourgogne/France-Comté. Une seule région métropolitaine, la Corse, compte moins de deux millions d'habitants (300.000), tout comme La Réunion (860.000), la Guadeloupe (386.000), la Martinique (376.000) et la Guyane (290.000).
Derrière l'Ile-de-France, qui représente à elle seule 30% du PIB métropolitain, le poids économique des régions est renforcé, avec 11,4% du PIB national pour Auvergne/Rhône-Alpes et un groupe de cinq régions intermédiaires autour de 7% du PIB. Les conseils régionaux ont obtenu de nouvelles compétences. La loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire de la République) a consacré leur montée en puissance et leur rôle clé en matière de développement économique. Elles ont compétence sur le soutien aux entreprises, la formation professionnelle, l'aménagement du territoire ou les transports hors agglomérations. Mais elles ont perdu l'apprentissage depuis le début de l'année, une décision qui a tendu les relations entres les régions et l'Etat.
bur-arz/cs/caz
Trois régions à surveiller lors des régionales de juin #
Xavier Bertrand parviendra-t-il à rassembler face au RN dans les Hauts-de-France ? Renaud Muselier résistera-t-il dans le Sud et Audrey Pulvar lancera-t-elle, en Ile-de-France, Anne Hidalgo dans la course à l'Elysée ? Les résultats des élections dans ces trois régions sont à surveiller en juin.
L'ex-LR Xavier Bertrand, l'actuel président de région, attend de ces élections qu'elles le propulsent comme candidat de la droite à la présidentielle. Dans cette région, le PS, arrivé troisième au premier tour en 2015, s'était désisté pour empêcher la victoire de Marine Le Pen. Cette fois-ci, M. Bertrand aura face à lui Sébastien Chenu, le porte-parole du Rassemblement national. Mais le président sortant devra également affronter deux autres listes: celle menée par le secrétaire d'Etat chargé des retraites Laurent Pietraszewski (LREM), et la gauche qui présente un front uni.
Pour Gilles Finchelstein, directeur de la Fondation Jean-Jaurès, c'est la capacité d'unir face au RN au second tour qui constitue le principal enjeu pour M. Bertrand: "Cette question se pose pour lui comme une préfiguration d'une capacité de rassemblement à la présidentielle", commente-t-il.
Dans la Région Sud, la gauche s'était aussi retirée au second tour en 2015 au profit de la droite pour empêcher la victoire de Marion Maréchal Le Pen. Une décision prise par le socialiste Christophe Castaner, passé depuis chez LREM et qui a récemment tendu la main à Renaud Muselier, président sortant de cette région. Ce dernier a récemment refusé un accord avant le second tour.
Face au RN, M. Muselier se veut toutefois serein. "Par rapport à 2015, le Front est beaucoup moins haut. C'était 42-43% pour Marion Maréchal il y a six ans, aujourd'hui il est donné entre 29-30%. C'est une grosse chute", assure-t-il à l'AFP. Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Harris Interactive, est plus circonspect : "Dans le cadre d'un second tour, le RN se tient très bien et en cas d'une triangulaire, la chose n'est pas forcément gagnée pour Muselier".
L'enjeu du scrutin en Ile-de-France dépasse le cadre régional. La présidente sortante Valérie Pécresse (Libres ! ex-LR) pourrait, elle aussi, tirer profit d'une victoire pour se lancer dans la course à l'Elysée à droite. Selon un récent sondage, elle caracole en tête avec 33% des intentions de vote, loin devant ses adversaires. La liste de la majorité présidentielle emmenée par Laurent Saint-Martin obtiendrait 13% des voix, comme celle d'Audrey Pulvar, soutenue notamment par le PS et les Radicaux de gauche. Si la candidate de gauche obtient un bon résultat lors de ces élections, elle pourrait propulser la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, dans la campagne pour la présidentielle.
arz/cs/pb
Les élections régionales de juin, répétition générale avant 2022 #
Repoussées, parfois négligées, mais désormais attendues comme une répétition générale à moins d'un an de la présidentielle : les élections régionales de juin mettront à l'épreuve des urnes la solidité du "barrage au RN" qui s'effrite dans les sondages.
L'épidémie de coronavirus ayant bousculé le calendrier électoral, les régionales et les départementales, initialement prévues en mars, auront lieu les 13 et 20 juin, comme l'avait prôné l'ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, dans un rapport rendu au gouvernement à la mi-novembre.
A vrai dire, il n'y avait guère d'autre choix possible pour que ces scrutins n'empiètent pas sur la campagne de la présidentielle de mai 2022, à moins de les repousser à la fin de l'année prochaine comme l'avait un temps évoqué Emmanuel Macron, ce qui posait des problèmes de "constitutionnalité" soulignés par M. Debré.
La cause n'est toutefois pas entendue. "Elles peuvent très bien être encore reportées compte tenu du contexte sanitaire", affirme à l'AFP Renaud Muselier, président de Régions de France et de la région Paca, rappelant qu'une "clause de revoyure" permet encore de repousser les scrutins si les conditions sanitaires l'exigent.
Ces incertitudes jouent avec les nerfs des candidats et les partis d'opposition, qui trépignent d'impatience pour utiliser les régionales comme lampe de lancement vers l'Elysée.
A droite, les présidents Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Valérie Pécresse (Ile-de-France) ou encore Laurent Wauquiez (Rhône-Alpes-Auvergne) pourraient utiliser ces scrutins comme un tremplin pour la présidentielle.
A gauche, si Audrey Pulvar, investie notamment par le PS et le PRG, obtient un bon résultat en Ile-de-France, elle ouvrirait la voie à une candidature présidentielle de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo. Quant aux Verts, ils espèrent que la vague verte des municipales l'an dernier déferlera à son tour sur les régions.
Après la publication depuis le début de l'année de deux sondages de l'institut Harris Interactive qui révèlent une démobilisation des électeurs de gauche pour soutenir Emmanuel Macron au cas où il serait à nouveau opposé à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, le scrutin de juin permettra aussi de vérifier si le "front républicain" tient toujours le coup.
Lors des précédentes élections en 2015, la gauche s'était retirée au second tour dans les Hauts-de-France et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, afin d'empêcher respectivement Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal Le Pen de s'y imposer.
"Nous sommes dans une situation plus incertaine qu'en 2015, même si le retrait il y a six ans n'allait déjà pas de soi", affirme à l'AFP le politologue Gilles Finchelstein, directeur de la Fondation Jean-Jaurès.
"Difficile de nous demander de nous sacrifier deux fois de suite", murmure-t-on à gauche avant une élection qui permet de se maintenir avec plus de 10% des voix au premier, mais aussi de fusionner avec d'autres listes.
Pour Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Harris Interactive, il existe "un double mouvement. D'une part, une croissance de l'appétence à voir le RN exercer des responsabilités et, d'autre part, toute une partie de l'électorat qui dit +nous n'irons pas au second tour+".
Une "démobilisation" qui concerne essentiellement la gauche, même si à ses yeux "le phénomène n'est pas nouveau, mais a tendance à s'accélérer". Lors des municipales de l'an dernier, "des villes comme Perpignan ont vu la victoire du RN sans que cela suscite le moindre émoi", constate M. Lévy.
Du côté des politiques, à l'exception de Jean-Luc Mélenchon qui campe sur sa position de 2017 en assurant ne pas vouloir donner de consigne de vote en cas de duel Macron/Le Pen, le front républicain reste uni.
D'Anne Hidalgo au président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, en passant par l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot ou encore le patron des députés LREM Christophe Castaner, tous l'ont défendu cette semaine.
"Mais il est important de distinguer ce que disent les partis politiques de ce que font les électeurs", tempère M. Finchelstein.
Quant à M. Lévy, il n'estime "pas impossible" que le RN s'impose dans l'une des 13 grandes régions nées de la grande réforme menée sous le quinquennat de François Hollande.
arz/cs/ide
Marine Le Pen: "je n'ai pas peur des étrangers" #
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, parti très opposé à l'immigration, a contesté jeudi l'accusation de "xénophobie" et assuré qu'elle n'avait "pas peur des étrangers".
"Je n'ai pas de sentiment négatif à l'égard des étrangers, je n'ai aucune haine, je n'ai aucune peur d'ailleurs des étrangers", a affirmé la dirigeante d'extrême droite et candidate à l'Elysée sur BFMTV.
"Je n'ai pas peur" de l'immigration, "je considère juste que c'est néfaste pour mon pays. Je vois juste les effets négatifs d'une immigration clandestine, qui pèse sur nos finances publiques, qui est un des éléments de l'aggravation de l'insécurité dans notre pays, qui génère des troubles à l'ordre public, qu'on doit prendre en charge", a-t-elle ajouté.
"On retrouve chez un certain nombre de militants ou d'électeurs d'extrême gauche ce sentiment que lutter contre une immigration dérégulée, maîtriser les frontières, c'est un acte de xénophobie. Je conteste formellement cette accusation", a déclaré Marine Le Pen, qui revendique une "dédiabolisation" de son parti des accusations d'antisémitisme et de racisme depuis son arrivée à sa tête en 2011.
"Quand vous voyez que je suis arrivée en tête, y compris aux européennes, en Outremer, vous vous rendez compte que ces accusations de xénophobie n'ont aucun sens", a fait valoir la députée du Pas-de-Calais. "Les Français prennent conscience qu'on peut très bien vouloir maîtriser l'immigration sans avoir de sentiment négatif à l'égard de quiconque".
"Marine Le Pen, dans une démonstration embrouillée pour nous faire croire qu'elle n'est pas xénophobe, cite sa popularité outre-mer. Et nous apprend donc que pour elle, les ultramarins ne sont pas tout à fait des Français. Grosse fatigue", a critiqué sur Twitter la députée européenne et ancienne tête de liste d'En Marche Nathalie Loiseau.
are/cbn
Elue présidente, Le Pen formerait "un gouvernement d'union nationale" #
Marine Le Pen souhaite former, si elle est élue présidente en 2022, un "gouvernement d'union nationale", n'excluant pas d'y intégrer sa nièce Marion Maréchal, a-t-elle annoncé jeudi sur BFMTV, en assurant ne pas avoir "peur du pouvoir".
"Je souhaite un gouvernement d'union nationale. Parce que c'est ce qui permettra de présenter aux Français l'unité nécessaire autour d'un projet politique", a déclaré la présidente du Rassemblement national.
Interrogée sur l'éventuelle nomination dans ce gouvernement de sa nièce et ancienne députée Marion Maréchal, qui avait critiqué la stratégie de sa tante en septembre, Marine Le Pen a répondu "pourquoi pas".
"Marion est une jeune femme brillante, qui a été députée, qui est maintenant dans la société civile. Si elle souhaite revenir faire de la politique demain, si elle souhaite représenter la société civile, pourquoi pas", a affirmé la candidate à l'Elysée.
La dirigeante d'extrême droite a également cité comme éventuel ministre de la Justice le député européen Jean-Paul Garraud, ancien député UMP et actuel candidat du RN pour les régionales en Occitanie, et comme éventuel ministre de l'Environnement le député européen Hervé Juvin, ancien conseiller de Raymond Barre, et chantre d'une écologie civilisationnelle, protectionniste et identitaire, candidat du RN dans les Pays-de-Loire.
Marine Le Pen n'a pas donné de nom pour le poste de Premier ministre, ni pour celui de ministre de l'Economie mais a assuré que "ce ne sont pas les noms qui manquent pour ce ministère".
La cheffe du RN a souligné qu'elle n'avait "pas peur du pouvoir". "Je ne crains pas le pouvoir. Je ne recule pas devant l'obstacle".
Marine Le Pen a aussi dit qu'elle "n'envisageait pas le pouvoir comme l'envisage Emmanuel Macron" et qu'elle comptait "écouter et surtout donner la parole aux Français".
"Les Français ont tout essayé dans les 30 dernières années, la droite et la gauche, ils n'ont pas vu beaucoup de différences. Je viens leur proposer d'être en même temps le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche, et je leur dis: regardez ce qu'ont fait nos maires, et ne croyez pas ces procès en sorcellerie qui commencent à dater", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen a par ailleurs indiqué que, si elle était élue, sa première décision politique serait probablement d'"organiser un référendum sur l'immigration" et qu'elle était favorable à "un septennat non renouvelable".
are-jri/cbn
Marine Le Pen: "je n'ai pas peur des étrangers" #
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, parti très opposé à l'immigration, a contesté jeudi l'accusation de "xénophobie" et assuré qu'elle n'avait "pas peur des étrangers".
"Je n'ai pas de sentiment négatif à l'égard des étrangers, je n'ai aucune haine, je n'ai aucune peur d'ailleurs des étrangers", a affirmé la dirigeante d'extrême droite et candidate à l'Elysée sur BFMTV.
"Je n'ai pas peur" de l'immigration, "je considère juste que c'est néfaste pour mon pays. Je vois juste les effets négatifs d'une immigration clandestine, qui pèse sur nos finances publiques, qui est un des éléments de l'aggravation de l'insécurité dans notre pays, qui génère des troubles à l'ordre public, qu'on doit prendre en charge", a-t-elle ajouté.
"On retrouve chez un certain nombre de militants ou d'électeurs d'extrême gauche ce sentiment que lutter contre une immigration dérégulée, maîtriser les frontières, c'est un acte de xénophobie. Je conteste formellement cette accusation", a déclaré Marine Le Pen, qui revendique une "dédiabolisation" de son parti des accusations d'antisémitisme et de racisme depuis son arrivée à sa tête en 2011.
"Quand vous voyez que je suis arrivée en tête, y compris aux européennes, en Outremer, vous vous rendez compte que ces accusations de xénophobie n'ont aucun sens", a fait valoir la députée du Pas-de-Calais. "Les Français prennent conscience qu'on peut très bien vouloir maîtriser l'immigration sans avoir de sentiment négatif à l'égard de quiconque".
are/jri/cbn
Elections dans les TPE: les collaborateurs de députés n'étaient pas sur les listes #
Les quelque 2.000 collaborateurs de députés ne sont pour l'instant pas inscrits sur les listes permettant de participer à l'élection syndicale dans les TPE, mais ce "loupé" dénoncé par la CFTC est en passe d'être corrigé, selon la Direction générale du Travail (DGT) et l'Assemblée.
"La démocratie s'arrêterait-elle à la porte de l'Assemblée nationale ?", se demande la CFTC Paris dans un communiqué envoyé mardi.
"Les 2.000 salariés, collaborateurs de députés sont à ce jour privés d'élection en raison d'un problème administratif. Chaque député étant considéré comme une entreprise, les collaborateurs parlementaires ne peuvent exprimer leur choix syndical qu'à l'occasion des élections TPE. Or contrairement à 2016, ceux-ci ne sont pas inscrits sur les listes électorales", dénonce-t-elle.
L'élection syndicale dans les TPE (entreprises de moins de 11 personnes) doit s'ouvrir le 22 mars, jusqu'au 6 avril. Elle permet notamment aux salariés de ces entreprises de donner leur avis concernant le poids de chaque syndicat au niveau de la branche et au niveau national interprofessionnel.
Interrogée par l'AFP, la Direction générale du Travail a pointé la responsabilité de l'Assemblée nationale qui, dans la Déclaration sociale nominative (DSN), au lieu de déclarer les collaborateurs de député "avec un numéro propre à chaque parlementaire", aurait fait une "déclaration unique".
"Avec un seul numéro on retrouve l'ensemble des collaborateurs parlementaires attachés à cette déclaration. Ce qui fait que quand on passe les filtres sur la DSN ça n'apparaît pas comme une très petite entreprise", a expliqué cette source.
De son côté la questure de l'Assemblée nationale a évoqué une "erreur technique" des services de l'Etat qui auraient effectué leur extraction sur la seule base du numéro SIREN de l'Assemblée au lieu de le faire sur la base du numéro SIRET de chaque député employeur.
L'erreur est en train d'être corrigée, ont précisé ces sources.
Mais "au-delà du cas symbolique des collaborateurs parlementaires, ce sont de nombreux salariés de TPE qui découvrent avec étonnement qu'ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales, manquement qui peut remettre en cause la sincérité du scrutin", souligne la CFTC.
"Il faut quand même rappeler que nous avons tout un dispositif de recours possibles pour les salariés", a rétorqué la DGT.
sl/bfa/caz
Présidentielle 2022: le Parlement valide les modalités techniques #
Le Parlement a adopté définitivement jeudi soir, par un ultime vote du Sénat, le projet de loi organique toilettant les modalités techniques de l'élection présidentielle de 2022, après avoir prestement refermé la parenthèse d'un vote par anticipation.
Comme il est d'usage plus d'un an avant une échéance présidentielle, ce projet de loi organique "relatif à l'élection du président de la République" vise à réviser les conditions techniques du scrutin de 2022.
Principales nouveautés : le vote par correspondance pour les détenus, des procurations "déterritorialisées" et un délai de dix semaines au moins pour recueillir les parrainages, spécificité de la présidentielle.
Ce texte de "toilettage" avait pris subitement une dimension politique, avec le dépôt surprise d'un amendement du gouvernement, juste avant son examen en première lecture dans l'hémicycle du Sénat. Cet amendement devait permettre le vote par anticipation, sur machines à voter, pour la présidentielle de 2022.
Rejetée à une très large majorité par la chambre haute, la dispositions n'a pas été reprise par les parlementaires en commission mixte paritaire. L'amendement "surprise" a été réprouvé jusque dans les rangs de la majorité, le rapporteur Alain Tourret (LREM) déplorant "une proposition de dernière minute" sur laquelle les députés n'avaient "même pas été consultés".
Le texte sur lequel députés et sénateurs sont tombés d'accord a été voté par 317 voix pour et 27 abstentions (les groupes CRCE à majorité communiste et écologiste).
Il avait été largement approuvé mardi par l'Assemblée nationale, par 56 voix pour et 17 contre, avec le soutien notamment des députés PS et LR.
Alors que "notre pays connaît des moments difficiles liés à la crise de la pandémie de Covid", ce texte "nous invite (...) à nous projeter résolument vers l'avenir, vers une année 2022 où, le vaccin aidant, les mesures exceptionnelles seront largement, nous le souhaitons tous et toutes, derrière nous", a déclaré la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Parmi les modifications apportées par les sénateurs : la convocation des électeurs par décret simple et l'ouverture des parrainages aux présidents des conseils consulaires des Français de l'étranger et des conseils exécutifs de Corse et de Martinique.
La durée des comptes de campagne est raccourcie d'un an à neuf mois, soit à compter du 1er juillet 2021, dans l'objectif d'éviter un chevauchement avec les élections régionales et départementales, reportées en juin.
L'organisation Transparency International France a pointé dans un communiqué "un petit recul en catimini" et "une grande occasion manquée". "L'assouplissement des règles aurait pu se faire en instaurant un contrôle continu des comptes de campagne, en incluant les partis politiques dans le périmètre du contrôle et en permettant aux associations anticorruption de se porter partie civile dans les procès liés au financement de la vie politique", a-t-elle estimé.
Le Sénat a encore renforcé l'accessibilité de la propagande électorale aux personnes en situation de handicap.
vm-reb/cs/bow
Régionales en Hauts-de-France: "grand chelem" à gauche en vue d'un retour dans l'hémicycle #
Un "grand chelem" pour assurer le retour d'une gauche disparue de la région sous pression de l'extrême droite: EELV, le PCF, LFI et le PS ont annoncé jeudi s'unir dans les Hauts-de-France derrière l'eurodéputée verte Karima Delli, face au président sortant Xavier Bertrand.
"C'est fait ! Nous, Europe Écologie Les Verts, France Insoumise, Parti Socialiste et Parti Communiste Français, faisons union" pour les élections régionales ont annoncé ces partis dans un communique.
Négocié depuis des mois, cet accord "unique à cette heure en France", place Karima Delli comme tête de liste, précise le texte, signé de l'intéressée et des chefs de file communiste, insoumis et socialiste, le députés du Nord Fabien Roussel et Ugo Bernalicis et le sénateur socialiste du Nord, Patrick Kanner.
"Avec toi ma chère Karima pour porter nos valeurs, nos projets et notre union!", a tweeté la maire de Paris, Anne Hidalgo.
L'objectif "est de faire en sorte que l'histoire ne se répète pas" et "d'aller chercher une victoire exemplaire pour toute la France", a affirmé à l'AFP Mme Delli.
Le secrétaire général du PCF s'est également félicité d'un "grand chelem" pour "éviter la répétition de 2015", quand le PS, arrivé en troisième position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche.
Prévalidé par les instances nationales côté LFI, PS et EELV, et restant soumis au vote des militants communistes, l'accord vise à "rompre l'emprise suffocante que l'extrême droite exerce" sur la région et tente "d'étendre" à toute la France, soulignent ses artisans.
Face au patron ex-LR de la Région, ils dénoncent aussi "les effets dévastateurs de la politique d'une droite qui (...) a tenté pendant six ans de donner un visage respectable aux politiques de casse sociale, de recul industriel et de retard coupable dans la transition énergétique".
"C'est un bon point d'approche pour qu'à minima la gauche retrouve des couleurs dans l'hémicycle" régional, estime pour l'AFP Ugo Bernalicis.
En cas d'arrivée en 3ème position, "l'hypothèse de base est de se maintenir", a-t-il précisé, n'y voyant pas "un risque politique", face à la liste menée par le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu.
Pour Patrick Kanner, l'enjeu est "de figurer dans le trio de tête", avec "plus de 20% au minimum". Il se réjouit d'un "changement de doctrine de LFI avec la reconnaissance de ce que représente le PS".
Cet ancien ministre de François Hollande, à l'égard duquel M. Bernalicis n'avait pas caché ses réticences cet automne, ne figurera pas sur la liste.
Fabien Roussel non plus, a indiqué ce dernier, sur la ligne de départ pour mener un rassemblement avant qu'un "pré-accord" avec EELV annoncé par LFI la semaine dernière ne rebatte les cartes.
Coup d'arrêt donné par Jean-Luc Mélenchon en vue des présidentielles, jusqu'au boutisme Vert? Dans tous les cas, "Les Insoumis font un beau cadeau aux Verts", a relevé M. Roussel, "surpris" que LFI ait "préféré soutenir une tête de liste verte".
"LFI souhaitait un accord mais Fabien Roussel refusait depuis des mois d'engager la discussion sur la construction de la liste. Il avait pourtant fait le choix de l'avoir avec le PS, considérant que l'échange avec LFI viendrait plus tard", affirme Paul Vannier, en charge des élections régionales pour LFI,
"Les partis ont compris que la transition écologique était indispensable", explique pour sa part Mme Delli.
Malgré un appel lancé par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, M. Roussel juge peu probable que l'union soit dupliquée ailleurs en France.
"En aucun cas elle ne constitue une répétition générale pour la présidentielle", au vu des ambitions divergentes entre gauche et Verts, écarte pour sa part le bras droit de Xavier Bertrand, Christophe Coulon.
Marqué par une "déconfiture pour le PS et le PCF", cet "attelage incohérent" ne représente aucun risque pour Xavier Bertrand, selon lui.
M. Chenu a lui fustigé une "mascarade" qui "constitue une énième tambouille électorale", réunissant des partis "opposés sur des sujets vitaux pour la région".
cab/rl/pb
Elections dans les TPE: les collaborateurs de députés n'étaient pas sur les listes #
Les quelque 2.000 collaborateurs de députés ne sont pour l'instant pas inscrits sur les listes permettant de participer à l'élection syndicale dans les TPE, mais ce "loupé" du ministère du Travail dénoncé par la CFTC est en passe d'être corrigé, selon une source parlementaire.
"La démocratie s'arrêterait-elle à la porte de l'Assemblée nationale ?", se demande la CFTC Paris dans un communiqué envoyé mardi.
"Les 2.000 salariés, collaborateurs de députés sont à ce jour privés d'élection en raison d'un problème administratif. Chaque député étant considéré comme une entreprise, les collaborateurs parlementaires ne peuvent exprimer leur choix syndical qu'à l'occasion des élections TPE. Or contrairement à 2016, ceux-ci ne sont pas inscrits sur les listes électorales", dénonce-t-elle.
L'élection syndicale dans les TPE (entreprises de moins de 11 personnes) doit s'ouvrir le 22 mars, jusqu'au 6 avril. Elle permet notamment aux salariés de ces entreprises de donner leur avis concernant le poids de chaque syndicat au niveau de la branche et au niveau national interprofessionnel.
Interrogée par l'AFP, une source parlementaire a pointé une erreur technique des services de l'Etat, qui ont effectué une extraction informatique sur la base du seul numéro SIREN de l'Assemblée nationale, au lieu d'effectuer la sélection sur la base du seul numéro SIRET de chaque député-employeur.
Cela a conduit à identifier l'Assemblée comme l'employeur unique de 2.000 personnes, qui n'avaient par définition pas vocation à participer à l'élection TPE.
L'erreur est en train d'être corrigée, a précisé cette source.
Mais "au-delà du cas symbolique des collaborateurs parlementaires, ce sont de nombreux salariés de TPE qui découvrent avec étonnement qu'ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales, manquement qui peut remettre en cause la sincérité du scrutin", souligne la CFTC.
Interrogée par l'AFP, la Direction générale du travail n'avait pas réagi jeudi soir.
sl/bfa/bow
Régionales: Sophie Cluzel candidate de LREM en Provence-Alpes-Côte d'Azur #
Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, a annoncé jeudi à l'AFP être la candidate de la majorité présidentielle en Provence-Alpes-Côte d'Azur pour les élections régionales de juin.
"Oui, je serai candidate pour proposer d'ouvrir une nouvelle page", a expliqué Mme Cluzel, entrée au gouvernement en 2017 après avoir fondé et présidé plusieurs associations pour la scolarisation d'enfants handicapés. Elle se présente pour la première fois à des élections.
"Ma démarche est très simple. Comme celle d'Emmanuel Macron: réunir les meilleurs sur la même feuille de match et faire de la politique autrement", a développé celle qui rappelle avoir "travaillé avec toutes les collectivités locales, tous les courants possibles", lors de ses précédentes activités associatives.
La candidate macroniste, originaire de Marseille, entend mettre l'accent sur "un engagement de proximité" pour "faire vivre ensemble les gens". "Il faut qu'on fasse de cette crise une opportunité", ajoute-t-elle, en citant les secteurs économiques les plus touchés par la situation sanitaire, notamment la restauration et la culture.
La conduite de la liste de la majorité présidentielle en PACA par Mme Cluzel met un terme, au moins provisoire, aux spéculations quant à la stratégie à adopter pour la Macronie dans cette région-clé.
Un soutien dès le premier tour au président sortant, Renaud Muselier, toujours encarté LR mais jugé "Macron-compatible", avait été envisagé par certains pontes de La République en marche, notamment Christophe Castaner.
Ce dernier, ainsi que les ministres Frédérique Vidal ou Joël Giraud, dont les terres d'élection respectives se trouvent dans la région, ont-ils vocation à être candidats sur la liste de Mme Cluzel? L'intéressée ne répond pas mais jure qu'"au sein de la majorité, tout le monde est derrière (elle)".
Dans cette région, où les espoirs de conquête du Rassemblement national sont forts, Mme Cluzel explique qu'elle ne veut "pas se réveiller le lendemain du deuxième tour en voyant que la région est tombée dans les bras de la haine".
Lors des dernières élections régionales, en décembre 2015, la tête de liste PS - un certain Christophe Castaner - s'était retirée au soir du premier tour et avait appelé à voter LR pour empêcher la victoire de l'extrême droite, à l'époque représentée par Marion Maréchal Le Pen.
Une telle hypothèse est aujourd'hui rejetée par la secrétaire d'Etat, qui laisse en revanche ouverte la porte à une éventuelle fusion avec les listes de M. Muselier entre les deux tours: "Il faut absolument s'unir pour combattre le RN", plaide-t-elle, en faisant valoir qu'elle n'aura "aucune hésitation à ouvrir largement aux bonnes volontés pour faire front au RN".
pab/jk/mpm/caz
Le Gendre (LREM) lance un "think tank" sur la démocratie en vue de 2022 #
L'ex-patron des députés LREM Gilles Le Gendre a annoncé jeudi le lancement avec quatre autres élus de la majorité d'un groupe de réflexion sur le "défi démocratique", en vue de l'élection présidentielle.
Ce think tank "a pour ambition d'apporter des réponses concrètes à la crise de la démocratie qui secoue le monde occidental en général, la France en particulier", selon un communiqué. Il a vocation à "déboucher sur des propositions ambitieuses et sur une méthode et un calendrier précis des réformes qui pourraient inaugurer le prochain quinquennat", en soutien d'Emmanuel Macron.
M. Le Gendre s'est allié à Isabelle Florennes (MoDem) et Dimitri Houbron (Agir) notamment. "Quatre ans d'exercice du pouvoir ont forgé notre conviction : toute l'énergie du monde investie dans les réformes les plus pertinentes ne suffit plus. C'est la règle du jeu démocratique qu'il faut changer", ont-ils prôné dans une tribune publiée sur le site du Monde.
Le chef de file des députés LREM jusqu'en septembre dernier plaide ardemment pour l'instauration de la proportionnelle pour les prochaines législatives, sujet de débat avec le MoDem notamment.
reb/adc/jri/bow
Régionales en Hauts-de-France: "grand chelem" à gauche en vue d'un retour dans l'hémicycle #
Un "grand chelem" pour assurer le retour d'une gauche disparue de la région depuis 2015 sous pression de l'extrême droite: EELV, le PCF, LFI et le PS ont annoncé jeudi s'unir dans les Hauts-de-France derrière l'eurodéputée verte Karima Delli, face au président sortant Xavier Bertrand.
"C'est fait ! Nous, Europe Écologie Les Verts, France Insoumise, Parti Socialiste et Parti Communiste Français, faisons union pour les élections régionales des 13 et 20 juin prochains, dans les Hauts-de-France", ont annoncé les quatre partis dans un communiqué, se félicitant d'un accord "unique à cette heure en France".
L'alliance, négociée depuis des mois, place Karima Delli comme tête de liste, précise le texte, signé de l'intéressée et des chefs de file communiste, insoumis et socialiste, le députés du Nord Fabien Roussel et Ugo Bernalicis et le sénateur socialiste du nord, Patrick Kanner.
"Avec toi ma chère Karima pour porter nos valeurs, nos projets et notre union!", a tweeté la maire de Paris, Anne Hidalgo.
L'objectif "est de faire en sorte que l'histoire ne se répète pas" et "d'aller chercher une victoire exemplaire pour toute la France", a affirmé à l'AFP Mme Delli.
Le secrétaire général du PCF s'est également félicité d'un "grand chelem" pour "éviter la répétition de 2015", quand le PS, arrivé en troisième position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche.
Prévalidé par les instances nationales côté LFI, PS et EELV, et restant soumis au vote des militants communistes, l'accord vise à "rompre l'emprise suffocante que l'extrême droite exerce sur les Hauts-de-France et tente (...) d'étendre" à toute la France, soulignent ses artisans.
Face au patron ex-LR de la Région, ils dénoncent aussi "les effets dévastateurs de la politique d'une droite qui (...) a tenté pendant six ans de donner un visage respectable aux politiques de casse sociale, de recul industriel et de retard coupable dans la transition énergétique".
"C'est un bon point d'approche pour qu'à minima la gauche retrouve des couleurs dans l'hémicycle" régional, estime pour l'AFP Ugo Bernalicis.
En cas d'arrivée en 3ème position, "l'hypothèse de base est de se maintenir", a-t-il précisé. Avec une liste RN menée par le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu, il n'y voit pas "un risque politique" face à l'extrême droite.
Pour Patrick Kanner, l'enjeu est "de figurer dans le trio de tête", avec "plus de 20% au minimum". Il s'est félicité d'un "changement de doctrine de LFI avec la reconnaissance dans l'accord de ce que représente le PS".
Cet ancien ministre de François Hollande, à l'égard duquel M. Bernalicis n'avait pas caché ses réticences cet automne, a précisé qu'il ne figurerait pas sur la liste.
Fabien Roussel non plus, a indiqué ce dernier.
Pressenti au départ pour mener un rassemblement dans le cadre d'un "accord de principe" avec LFI et le PS, il a finalement cédé sa place après que LFI a a annoncé la semaine dernière un "pré-accord" avec EELV ouvert aux autres parties prenantes.
Coup d'arrêt donné par Jean-Luc Mélenchon dans la perspective des présidentielles, jusqu'au boutisme de Karima Delli? Dans tous les cas, "Les Insoumis font un beau cadeau aux Verts", a relevé M. Roussel, "surpris" que LFI ait "préféré soutenir une tête de liste verte".
"les partis ont compris que la transition écologique était indispensable", explique Mme Delli.
Malgré un appel en ce sens lancé par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, M. Roussel juge peu probable que l'union soit dupliquée hors des Hauts-de-France.
"En aucun cas elle ne constitue une répétition générale pour la présidentielle", au vu des ambitions divergentes au niveau national entre gauche et Verts, écarte pour sa part le bras droit de Xavier Bertrand, Christophe Coulon.
Il voit dans l'accord conclu une "déconfiture pour le PS et le PCF", les forces historiques de gauche dans la région, débouchant sur "un attelage incohérent".
Si cette union "signe le retour de la gauche dans l'hémicycle", elle ne représente en rien un risque pour Xavier Bertrand, juge-t-il.
cab/rl/caz
Présidentielle 2022: Jean-Marie Le Pen suggère à sa fille de "ne pas confondre 1er et 2e tour" #
L'ancien président du Front national (devenu Rassemblement national) Jean-Marie Le Pen a suggéré jeudi à sa fille Marine Le Pen, présidente du parti et candidate à l'Elysée, de ne pas "confondre" le premier et le deuxième tour de la présidentielle.
"Ce qui est essentiel pour Marine, c'est de ne pas confondre le premier et le deuxième tour", affirme celui qui a présidé le parti pendant près de 40 ans, dans son journal de bord vidéo.
"Marine ne doit pas du tout céder à cette attraction centriste avant le deuxième tour", estime Jean-Marie Le Pen, dans une allusion à des prises de position plus tempérées de sa fille sur certains sujets.
"Au premier tour, il faut rassembler tous les Français qui sont légitimement excédés de la décadence du pays, de son glissement vers le précipice, du danger mortel que représente une immigration qui n'est pas contrôlée, qui n'est pas interdite", ajoute-t-il.
Marine Le Pen, créditée au second tour du scrutin selon plusieurs sondages, mesure voire "normalise" son discours en vue de la présidentielle, en procédant à plusieurs revirements, au risque de déstabiliser son électorat friand de radicalité. Elle a notamment abandonné l'idée de sortir la France de l'UE et de l'euro (Frexit) et n'envisage plus de suspendre les accords de libre circulation de Schengen.
Jean-Marie Le Pen n'exclut pas de se rendre au congrès du RN prévu début juillet à Perpignan. "La situation est si grave (...) qu'elle nécessite la réunion de toutes les bonnes volontés", dit-il.
"Et on ne peut pas esquiver de prendre position quand on a été responsable et qu'on le demeure intellectuellement parlant", a ajouté le co-fondateur du parti d'extrême droite, exclu du parti en 2015 pour de nouveaux propos polémiques sur la Shoah.
Jean-Marie Le Pen avait menacé de venir au précédent congrès de Lille en mars 2018, avant de renoncer. Il avait perdu à ce congrès sa fonction de président d'honneur du mouvement, conformément à de nouveaux statuts.
are/jk/cal
L'union de la gauche en Hauts-de-France, un fort impact "symbolique", selon un politologue #
L'accord d'union de la gauche derrière Karima Delli (EELV) en Hauts-de-France annoncé jeudi n'aura pas forcément un "effet domino" immédiat mais son aspect "symbolique" pourrait envoyer un signal décisif en vue de la présidentielle, analyse Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, pour l'AFP.
QUESTION: Quel impact immédiat cet accord peut-il avoir sur un paysage à gauche par ailleurs fragmenté?
REPONSE: "Cela reste un accord circonscrit aux Hauts-de-France, ça n'indique pas forcément un effet domino, par la force de l'exemple. S'ils faisaient ensemble dans d'autres configurations, ailleurs en France, que les morceaux s'assemblent davantage qu'aux régionales de 2015, ça commencera à nous dire quelque chose.
C'est peut-être symboliquement que cet accord retient le plus l'attention, avec dans le même chapeau socialistes et insoumis. Aux municipales, la gauche a montré qu'elle n'était pas morte électoralement, que quand elle se rassemblait elle gagnait des villes, et pas des moindres (Paris, Lyon, Marseille...).
Historiquement l'union de la gauche a souvent été faite à partir de l'échelle locale. Par exemple, elle se fait aux municipales de 1971 puis aux législatives de 1973."
Q: Un tel accord peut-il convaincre les multiples candidats potentiels à l'élection présidentielle de se rallier à une unique figure?
R: "C'est un peu tôt pour le dire. Chaque élection a sa propre dynamique. Mais si au soir des régionales, on dit que la gauche a gagné des positions là où elle était la plus unie, cela peut mettre sur l'ensemble des potentiels candidats de gauche une pression, une attente sur laquelle ils devront se prononcer. Ce sera difficile d'expliquer aux électeurs qu'on peut s'unir pour piloter une région mais pas pour un piloter un pays.
Mais il y a un autre effet possible sur les potentiels désistements avant premier tour ou sur le report des voix si un candidat de gauche se qualifie pour le second tour. Ces cas-là doivent être bien vécus par les électorats respectifs, qui doivent y voir du sens et pas une manoeuvre improvisée. Cela aide de pouvoir dire qu'on est cohérent parce qu'on a envoyé des signes au préalable."
Q: Les tensions engendrées pendant les discussions en Hauts-de-France entre insoumis et communistes, mais aussi entre écologistes et socialistes, peuvent-elle laisser des traces?
R: "L'histoire de l'union de la gauche a toujours été faite de tensions et de réconciliations, dès le congrès de Tours en 1920, ou par exemple avec la rupture de 1977, puis le drame des législatives de 1978. Il y a même eu des tensions à l'élection de François Mitterrand et plus récemment, le Printemps marseillais ça n'a pas été simple!
Au fond, il ne peut en être autrement pour une gauche fragmentée dans sa conception des relations socio-économiques."
PROPOS receuillis par Baptiste BECQUART
bap/jk/tes
2022: près de la moitié des électeurs voient Marine Le Pen gagner, selon un sondage #
Près de la moitié des électeurs (48%) juge probable voire certaine une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022, perçue comme la mieux à même d'incarner une opposition à Emmanuel Macron, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié jeudi.
Si 36% des personnes interrogées estiment qu'aucun des grands partis n'est en mesure de porter cette opposition, 29% citent le RN et Marine Le Pen (+5 points en six mois), devant La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon (15%, -4 points), Les Républicains de Christian Jacob (7%, -1 point), EELV de Julien Bayou (4%, +1 point).
Un total de 32% (+1) pense qu'il est "probable" qu'il votera pour une liste RN aux élections régionales de juin, et 36% (+2) pour Marine Le Pen à la présidentielle.
Ainsi, 48% (+7) jugent "certaine ou probable" une victoire de Marine Le Pen au second tour du scrutin de 2022, contre 52% (-7) "peu probable ou impossible".
Le sondage confirme que le vote pour la présidente du RN est avant tout motivé par une adhésion à ses idées et la volonté d'exprimer un mécontentement.
58% (+5 points) disent être "de temps en temps, sur certains sujets", d'accord avec elle.
Mais 54% ne considèrent pas qu'elle a "de bonnes idées pour la France" et 59% ne sont pas d'accord pour dire qu'elle est "capable de réformer la France".
Si elle ferait mieux selon les sondés que le chef de l'Etat actuel sur les thèmes régaliens (immigration et sécurité), elle ne parvient toujours pas à convaincre sur la gestion de crise, l'économie, le social, l'environnement, et surtout l'international, relève l'institut.
La présidente du RN est vue comme "dynamique" (60%), "courageuse" (58%) et voulant "vraiment changer les choses" (58%), mais les traits qui lui sont le plus largement associés sont "autoritaire" (79%) et "arrogante" (65%), et 49% considèrent qu'Emmanuel Macron est "sympathique", contre 34% à Mme Le Pen.
Sondage réalisé les 9 et 10 mars auprès de 1.008 personnes âgées d'au moins 18 ans interrogées par internet, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.
ggy/el/ide
Régionales/Hauts-de-France: alliance Verts-PCF-LFI-PS derrière Karima Delli #
L'eurodéputée écologiste Karima Delli emmènera une liste unissant les Verts, LFI, le PCF et le PS aux régionales pour tenter d'arracher les Hauts-de-France au président sortant, Xavier Bertrand (ex-LR), ont annoncé jeudi ces quatre partis dans un communiqué commun.
"C'est fait ! Nous, Europe Écologie Les Verts, France Insoumise, Parti Socialiste et Parti Communiste Français, faisons union pour les élections régionales des 13 et 20 juin prochains, dans les Hauts-de-France", selon le communiqué, relevant que cet accord "unique à cette heure en France" doit encore être "approuvé par les instances et les militants de nos mouvements respectifs".
"Nous, faisons union avec Karima Delli comme tête de liste", selon le texte, signé de l'intéressée et des chefs de file communiste, insoumis et socialiste, le députés du Nord Fabien Roussel et Ugo Bernalicis et le sénateur socialiste du nord, Patrick Kanner.
Cette annonce intervient une semaine après l'annonce d'un "pré-accord" Insoumis-Verts.
Accueilli comme "une surprise" alors qu'"un accord de principe était acté avec le PS et LFI",dans l'entourage de Fabien Roussel, qui était pressenti pour mener une alliance, ce pas de deux avait relancé les discussions à la recherche d'un front uni face au risque d'une division de la gauche.
"C'est forts de nos valeurs communes et conscients de nos différences que nous faisons union pour la justice sociale et climatique, union pour la défense du service public et de l'emploi, union pour la transition écologique et la réinvention de notre modèle industriel, union pour la refondation de notre modèle démocratique", affirment les signataires jeudi.
"Nous faisons union pour rompre l'emprise suffocante que l'extrême droite exerce sur les Hauts-de- France et tente, depuis notre région, d'étendre à l'ensemble du territoire national", poursuivent-ils.
Les signataires soulignent aussi vouloir "soustraire les habitantes et habitants des effets dévastateurs de la politique d'une droite qui, disposant pourtant de tous les pouvoirs, a tenté pendant six ans de donner un visage respectable aux politiques de casse sociale, de recul industriel et de retard coupable dans la transition énergétique".
Quelques heures plus tôt, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait exhorté à ce que soient scellés pour les régionales "des accords indispensables entre la gauche et les écologistes, estimant qu'un accord dans les Hauts-de-France était "tout près".
Aux régionales de 2015, le PS, arrivé en troisième position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche. Cette fois, la liste du parti d'extrême droite sera menée par le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu.
Le secrétaire d'Etat chargé des retraites, Laurent Pietraszewski, a annoncé lundi qu'il serait tête de liste de la majorité présidentielle pour ce scrutin, raillant "l'ambition personnelle" de son actuel président Xavier Bertrand.
cab/cmk/tes
Régionales/Hauts-de-France: alliance Verts-PCF-LFI-PS derrière Karima Delli #
L'eurodéputée écologiste Karima Delli emmènera une liste unissant les Verts, LFI, le PCF et le PS aux régionales pour tenter d'arracher les Hauts-de-France au président sortant, Xavier Bertrand (ex-LR), ont annoncé jeudi ces quatre partis dans un communiqué commun.
"C'est fait ! Nous, Europe Écologie Les Verts, France Insoumise, Parti Socialiste et Parti Communiste Français, faisons union pour les élections régionales des 13 et 20 juin prochains, dans les Hauts-de-France", selon le communiqué, relevant que cet accord "unique à cette heure en France" doit encore être "approuvé par les instances et les militants de nos mouvements respectifs".
"Nous, faisons union avec Karima Delli comme tête de liste", selon le texte, signé de l'intéressée et des chefs de file communiste, insoumis et socialiste, le députés du Nord Fabien Roussel et Ugo Bernalicis et le sénateur socialiste du nord, Patrick Kanner.
"C'est forts de nos valeurs communes et conscients de nos différences que nous faisons union pour la justice sociale et climatique, union pour la défense du service public et de l'emploi, union pour la transition écologique et la réinvention de notre modèle industriel, union pour la refondation de notre modèle démocratique", affirment les signataires.
"Nous faisons union pour rompre l'emprise suffocante que l'extrême droite exerce sur les Hauts-de- France et tente, depuis notre région, d'étendre à l'ensemble du territoire national", poursuivent-ils.
Les signataires soulignent aussi vouloir "soustraire les habitantes et habitants des effets dévastateurs de la politique d'une droite qui, disposant pourtant de tous les pouvoirs, a tenté pendant six ans de donner un visage respectable aux politiques de casse sociale, de recul industriel et de retard coupable dans la transition énergétique".
Aux régionales de 2015, le PS, arrivé en troisième position, s'était retiré pour permettre à Xavier Bertrand de battre la liste de Marine Le Pen, laissant le Conseil régional sans opposition de gauche. Cette fois, la liste du parti d'extrême droite sera menée par le porte-parole du Rassemblement national, Sébastien Chenu.
Le secrétaire d'Etat chargé des retraites, Laurent Pietraszewski, a annoncé lundi qu'il serait tête de liste de la majorité présidentielle pour ce scrutin, raillant "l'ambition personnelle" de son actuel président Xavier Bertrand
cab/cmk/tes
Régionales: Faure exhorte à sceller des accords gauche/écologistes #
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a exhorté jeudi à sceller des accords indispensables entre la gauche et les écologistes pour des candidatures uniques au premier tour des régionales, se disant "en colère" contre ceux qui "jouent à cache-cache".
"A un moment, on ne peut pas rester des enfants toute notre vie, à un moment on doit être adulte, responsable", et agir "pour que les choses ne se passent pas comme on le craint", a-t-il alerté sur BFMTV et RMC.
"Je souhaite que dans les régions dans lesquelles il n'y a pas d'offre stabilisée nous puissions nous mettre d'accord (...), sans préalable à discuter avec nos partenaires", a ajouté le patron du PS, pour qui le parti peut si nécessaire se ranger derrière une tête de liste écologiste ou issue de la société civile.
Car "comment pourrait-on expliquer qu'en Paca, où il y a une menace directe du Rassemblement national, on ait encore des gens qui se regardent, qui jouent à cache-cache. C'est pas possible", a-t-il estimé, en relevant que le Printemps marseillais, qui rassemble différentes sensibilités et a remporté les municipales à Marseille, a "fait ses preuves".
Dans les Hauts-de-France, où un "pré-accord" Insoumis-Verts plaçant en tête de liste la cheffe de file régionale des Verts Karima Delli a été annoncé, l'accord est "tout près" selon M. Faure.
Quant à l'élection présidentielle de 2022, il a réitéré son souhait que les socialistes se rangent derrière "le ou la meilleure d'entre nous", y compris si ce candidat n'est pas issu du parti, critiquant au passage le secrétaire national d'EELV.
"Quand j'entends Julien Bayou dire +le plan A c'est un écologiste, il n'y a pas de plan B+, dans ce cas le vrai plan c'est le plan C, le plan Marine Le Pen et le plan Macron", a déploré M. Faure.
Si la gauche et les écologistes n'étaient pas présents au second tour de la présidentielle, ce serait "la troisième fois en 20 ans: c'est plus une exception, ça devient la règle", a-t-il mis en garde.
"il faut éviter cette catastrophe, qu'on ait cette gauche qui continue de s'éparpiller et ne comprend pas qu'elle pourrait être au second tour et fait tout pour ne pas y être", a-t-il insisté.
ggy/el/tes
Election du président de la République: ce qui va changer en 2022 #
Procurations "déterritorialisées", accessibilité de la campagne aux personnes handicapées, vote par correspondance pour les détenus... voici les principales nouvelles modalités techniques pour l'élection présidentielle de 2022 que le Parlement doit adopter définitivement jeudi soir par un ultime vote du Sénat.
Un petit tour et puis s'en va: tel est le sort de l'amendement surprise du gouvernement présenté en février au Sénat pour autoriser le vote par anticipation sur machine à voter. La mesure ne figure pas dans le projet de loi organique relatif à l'élection du président de la République tel que soumis au vote, après un accord députés-sénateurs.
Cette disposition très commentée, qui aurait constitué une première, a été rejetée à une très large majorité par la chambre haute, et n'est pas revenue devant l'Assemblée nationale.
Les électeurs seront convoqués "par un décret publié au moins dix semaines avant la date du premier tour de scrutin". Il s'agira d'un décret simple et non plus d'un décret en Conseil des ministres. La période de recueil des parrainages, spécificité de la candidature à la présidentielle, durerait ainsi quatre semaines et cinq jours.
La liste des "parrains" est actualisée pour tenir compte des récentes réformes territoriales. Les présidents des conseils exécutifs de Corse et de Martinique pourront ainsi parrainer un candidat, ainsi que les 152 présidents des conseils consulaires des Français de l'étranger. Le texte clarifie en outre les règles applicables à la Collectivité européenne d'Alsace et à la métropole de Lyon.
. La durée des comptes de campagne est raccourcie d'un an à neuf mois, afin qu'elle débute le 1er juillet 2021. L'objectif est d'éviter un chevauchement avec les élections régionales et départementales, reportées en juin prochain à cause de la crise sanitaire.
. L'avance versée à l'ensemble des candidats pour financer leur campagne passe de 153.000 à 200.000 euros.
. A titre expérimental, le compte de campagne des candidats est déposé "par voie dématérialisée au moyen d'un téléservice mis en oeuvre par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP)".
. Les comptes de campagne des candidats seront publiés en open data, comme c'est la règle pour les autres élections.
Une mesure essentiellement incitative prévoit que les candidats "veillent à l'accessibilité de leurs moyens de propagande électorale aux personnes en situation de handicap", en tenant compte des différentes formes de handicap.
"Ils peuvent consulter à cette fin le Conseil national consultatif des personnes handicapées".
La "déterritorialisation" des procurations prévue par la loi "Engagement et proximité" s'appliquera dès l'élection présidentielle de 2022.
Pour faciliter l'exercice du droit de vote, les électeurs isolés, qui ne connaissent personne dans leur commune à qui confier leur procuration, pourront ainsi la confier à un électeur inscrit sur la liste électorale d'une autre commune.
Le vote par correspondance sera ouvert aux détenus, en complément du vote par procuration et des permissions qu'ils peuvent éventuellement solliciter pour se rendre au bureau de vote.
Cela "dans des conditions permettant de respecter le caractère secret et personnel du vote", et "la sincérité du scrutin".
Sur un total d'environ 55.000 détenus ayant conservé leurs droits civiques, seuls 2% ont participé à l'élection présidentielle de 2017.
Le projet de loi impose aux instituts de sondage de publier leurs marges d'erreur lors de toute publication ou diffusion d'un sondage relatif à l'élection présidentielle.
vm/reb/jk/it
MoDem et LREM se regardent en chiens de faïence autour de la proportionnelle #
L'avant-garde des Marcheurs oscille entre perplexité et méfiance face à la volonté tenace de François Bayrou de mettre en place la proportionnelle aux législatives de 2022, en soupçonnant le patron du MoDem de faire grimper les enchères pour servir d'autres desseins.
A quoi joue vraiment M. Bayrou ? La question en suscite bien d'autres chez les fidèles d'Emmanuel Macron, avertis par l'expérience de la campagne de 2017.
A l'époque, M. Bayrou, faisant valoir à raison le poids décisif de son ralliement au candidat Macron, avait su manoeuvrer jusqu'au clash pour obtenir un contingent satisfaisant, et inédit, d'une quarantaine de députés MoDem.
Depuis, les partenaires LREM et MoDem ont cheminé de conserve malgré quelques regains de tension, jusqu'à ce que M. Bayrou engage un bras de fer autour de la proportionnelle, une conviction ancienne qu'il souhaite voir instaurée aux prochaines élections législatives.
Lettre à Emmanuel Macron, propositions de loi (PPL) déposées à l'Assemblée, appel au référendum, et même menace à peine voilée de reprendre sa "liberté", selon une phrase rapportée mercredi par Le Parisien... M. Bayrou ne ménage pas sa peine.
Mais il paraît boxer dans le vide, au vu de la tiédeur des Marcheurs et du mutisme du chef de l'Etat qui, selon un proche, a adopté la stratégie du "démerdez-vous" sur la question.
Encore mercredi, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a dit "craindre" qu'il ne soit "trop tard" pour cette réforme dans un calendrier législatif embouteillé. "Moi, quand je vais dans mon Finistère ou ailleurs, personne ne me parle de ça", a encore argué M. Ferrand.
"On fait oeuvre de procrastination sur un sujet dont tout le monde se fout", résume un cadre de la majorité, en attendant que les patrons des groupes de députés LREM, MoDem et Agir tentent de s'accorder, mercredi prochain, sur l'éventuelle inscription d'une PPL à l'ordre du jour parlementaire.
Mais les Marcheurs soulignent aussi que si M. Macron s'était bien engagé dans son programme sur l'introduction d'une "dose de proportionnelle" aux législatives, la proposition de M. Bayrou d'une proportionnelle intégrale allait donc au-delà des promesses.
Un mode de scrutin profitable au Modem, qui serait quoiqu'il arrive "un groupe charnière", assure un proche de M. Macron, et ce "quel que soit le candidat et le président", Emmanuel Macron comme "Xavier Bertrand", relève-t-il encore.
Observant l'embarras général, car "personne n'a envie de mettre une claque à François Bayrou", ce même proche note aussi que le MoDem pourrait se saisir du "prétexte" d'un refus pour "ruer dans les brancards juste avant les régionales".
Car dans certaines régions, le parti centriste est tenaillé entre la majorité sortante de droite - dont il est une composante (Ile-de-France, Grand Est, Hauts-de-France...) - et son accord national avec LREM, avec la crainte de lâcher la proie pour l'ombre en cas de fiasco de la majorité présidentielle aux élections de juin.
A ce titre, la défection mardi de 7 conseillers sortants du MoDem sur 13 en Ile-de-France, dont une figure historique du parti, Yann Wehrling, qui ont annoncé leur soutien à la sortante ex-LR Valérie Pécresse plutôt qu'à la liste LREM, interroge: se sont-ils totalement affranchis de l'assentiment de M. Bayrou ?
M. Macron a en tout cas fait savoir mercredi que "dans ce contexte de crise (...) toute division relève de la faute morale", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
S'interrogeant sur la "sincérité du combat" du MoDem, un autre fidèle du président théorise. "Cela pourrait être: +je construis une défaite en demandant un truc impossible pour obtenir quelque chose en retour+. Ca sent le coup de billard pour les régionales, voire les législatives de 2022", pressent-il.
L'offensive de M. Bayrou intervient aussi dans une période personnelle douloureuse, après le décès en janvier de l'ancienne ministre et députée Marielle de Sarnez, son "alter ego" politique.
"Il y a quelque chose de testamentaire", explique un cadre du MoDem, qui y voit une manière pour M. Bayrou de prouver à ses troupes qu'il est plus que jamais apte au combat. "Certains se sont dits : tiens, François va être affaibli après la mort de Marielle. Mais je leur déconseille de jouer avec ça", avertit le même.
jmt/jk/bma
Front républicain: Le Maire présente des excuses à Faure #
Bruno Le Maire, qui avait accusé à tort Olivier Faure de refuser le front républicain en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022, lui a téléphoné pour lui présenter ses excuses, a affirmé mercredi le premier secrétaire du PS à l'AFP, confirmant une information de Libération.
Le ministre de l'Economie avait jugé, mardi sur France 2, M. Faure "totalement égaré" pour refuser le front républicain. Or M. Faure a, au contraire, toujours plaidé pour "faire barrage" au Rassemblement national. Au PS, "c'est clair": le parti "n'a jamais fait défaut dans le rendez-vous du combat contre l'extrême droite", selon lui.
Le premier secrétaire du PS avait dès lors demandé des excuses à M. Le Maire sur Twitter. Ce que Bruno Le Maire a fait dans la foulée mardi.
"Le ministre a appelé Olivier Faure vers 17H00 hier, après les questions à l'Assemblée, pour lui présenter ses excuses de lui avoir prêté des propos qu'il n'a pas tenus", explique-t-on du côté de Bercy.
"Je confirme bien volontiers" l'appel téléphonique de M. Le Maire, a affirmé M. Faure.
Son entourage a précisé que le ministre lui avait dit "qu'il tenait à l'appeler personnellement et qu'il le redirait en public", ajoutant que c'était "une démarche honnête et appréciée" par M. Faure.
npk-boc/jk/dch
MoDem et LREM se regardent en chiens de faïence autour de la proportionnelle #
L'avant-garde des Marcheurs oscille entre perplexité et méfiance face à la volonté tenace de François Bayrou de mettre en place la proportionnelle aux législatives de 2022, en soupçonnant le patron du MoDem de faire grimper les enchères pour servir d'autres desseins.
A quoi joue vraiment M. Bayrou ? La question en suscite bien d'autres chez les fidèles d'Emmanuel Macron, avertis par l'expérience de la campagne de 2017.
A l'époque, M. Bayrou, faisant valoir à raison le poids décisif de son ralliement au candidat Macron, avait su manoeuvrer jusqu'au clash pour obtenir un contingent satisfaisant, et inédit, d'une quarantaine de députés MoDem.
Depuis, les partenaires LREM et MoDem ont cheminé de conserve malgré quelques regains de tension, jusqu'à ce que M. Bayrou engage un bras de fer autour de la proportionnelle, une conviction ancienne qu'il souhaite voir instaurée aux prochaines élections législatives.
Lettre à Emmanuel Macron, propositions de loi (PPL) déposées à l'Assemblée, appel au référendum, et même menace à peine voilée de reprendre sa "liberté", selon une phrase rapportée mercredi par Le Parisien... M. Bayrou ne ménage pas sa peine. Mais il paraît boxer dans le vide, au vu de la tiédeur des Marcheurs et du mutisme du chef de l'Etat qui, selon un proche, a adopté la stratégie du "démerdez-vous" sur la question.
Encore mercredi, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a dit "craindre" qu'il ne soit "trop tard" pour cette réforme dans un calendrier législatif embouteillé. "Moi, quand je vais dans mon Finistère ou ailleurs, personne ne me parle de ça", a encore argué M. Ferrand.
"On fait oeuvre de procrastination sur un sujet dont tout le monde se fout", résume encore un cadre de la majorité, en attendant que les patrons des groupes de députés LREM, MoDem et Agir tentent de s'accorder, mercredi prochain, sur l'éventuelle inscription d'une PPL à l'ordre du jour parlementaire.
Mais les Marcheurs soulignent aussi que si M. Macron s'était bien engagé dans son programme sur l'introduction d'une "dose de proportionnelle" aux législatives, la proposition de M. Bayrou d'une proportionnelle intégrale allait donc au-delà des promesses.
Un mode de scrutin profitable au Modem, qui serait quoiqu'il arrive "un groupe charnière", assure un proche de M. Macron. "C'est l'assurance vie d'être toujours au pouvoir quel que soit le candidat et le président : ça peut être Macron, ça peut être Bertrand", relève-t-il encore.
Observant l'embarras général, car "personne n'a envie de mettre une claque à François Bayrou", ce même proche note aussi le contexte politique inflammable, le MoDem pouvant se saisir du "prétexte" d'un refus pour "ruer dans les brancards juste avant les régionales".
Car dans certaines régions, le parti centriste est tenaillé entre la majorité sortante de droite - dont il est une composante (Ile-de-France, Grand Est, Hauts-de-France...) - et son accord national avec LREM, avec la crainte de lâcher la proie pour l'ombre en cas de fiasco de la majorité présidentielle aux élections de juin.
A ce titre, la défection mardi de 7 conseillers sortants du MoDem sur 13 en Ile-de-France, dont une figure historique du parti, Yann Wehrling, qui ont annoncé leur soutien à la sortante ex-LR Valérie Pécresse plutôt qu'à la liste LREM, interroge : se sont-ils totalement affranchis de l'assentiment de M. Bayrou ?
De quoi faire "douter un peu de la sincérité du combat" du MoDem sur la proportionnelle, s'interroge un autre fidèle d'Emmanuel Macron. "Cela pourrait être: +je construis une défaite en demandant un truc impossible pour obtenir quelque chose en retour+. Ca sent le coup de billard pour les régionales, voire les législatives de 2022", pressent-il.
L'offensive de M. Bayrou intervient aussi dans une période personnelle douloureuse, après le décès en janvier de l'ancienne ministre et députée Marielle de Sarnez, son "alter ego" politique.
"Il y a quelque chose de testamentaire", explique un cadre du MoDem, qui y voit une manière pour M. Bayrou de prouver à ses troupes qu'il est plus que jamais apte au combat. "Certains se sont dits : tiens, François va être affaibli après la mort de Marielle. Mais je leur déconseille de jouer avec ça", avertit le même.
jmt/cs/bma
Régionales: LR désigne son numéro 3 Aurélien Pradié pour l'Occitanie #
Les Républicains ont désigné mercredi leur numéro 3 Aurélien Pradié pour mener la bataille des régionales en Occitanie où il affrontera la présidente sortante Carole Delga (PS), donnée favorite, a annoncé Eric Ciotti, le président de la Commission nationale d'investiture.
"Avec Christian Jacob nous apportons un soutien total à sa candidature", a affirmé M. Ciotti sur Twitter.
Cette investiture était attendue, Aurélien Pradié ayant annoncé à La Dépêche du midi de lundi qu'il serait candidat après avoir "mûrement réfléchi", et pour représenter "une droite courageuse et populaire".
La tâche s'annonce compliquée pour la droite dans cette région "de conquête" où plusieurs sondages donnent la présidente sortante Carole Delga (PS) gagnante, devant la liste du Rassemblement national emmenée par l'ancien député LR Jean-Paul Garraud. Lundi un autre ex-LR, Vincent Terrail-Novès, a aussi annoncé sa candidature, probablement soutenue par LREM.
"La bataille sera difficile mais je ne suis pas un capitaine de temps calme", a affirmé à La Dépêche M. Pradié qui veut "tourner la page d'un quart de siècle de gestion socialiste".
"Nous devons dégager des moyens pour la sécurité, la santé, l'emploi" pour que la région "protège davantage les plus fragiles", a ajouté ce député du Lot.
M. Pradié, qui hésitait au départ à se présenter, a finalement pris sa décision: "Je refuse une position de confort, je ne peux pas en permanence rester planqué. C'est le moment pour moi d'adresser un message politique à ma famille et à ma région", a affirmé à l'AFP le secrétaire général du parti, connu pour son franc parler et ses prises de positions iconoclastes qui ont parfois fait grincer des dents chez LR.
Numéro 3 des Républicains, M. Pradié est le responsable le plus haut placé dans l'organigramme à se présenter comme tête de liste aux régionales, le numéro 2 Guillaume Peltier, un temps pressenti, ayant renoncé à briguer la région Centre-Val-de-Loire.
Assurant aborder cette élection avec "humilité", M. Pradié réfute à 34 ans toute ambition plus vaste mais l'assure: "c'est la seule campagne qui peut ressembler à une campagne nationale. C'est formateur".
"Cette région a beaucoup construit mes convictions, notamment sur les sujets sociaux", ajoute le député, défenseur d'une ligne de "droite sociale" qui l'a amenée à travailler sur la pauvreté ou le handicap, et à proposer le texte de loi sur le bracelet anti-rapprochement des conjoints violents.
Il s'agit aussi de "préparer la suite" dans cette région à laquelle "la droite est très attentive" car "elle a été celle de Dominique Baudis", ancien maire UDF de Toulouse, ajoute-t-il.
Mais la reconquête "ne se fera pas en une fois", estime-t-il, en promettant qu'il n'y aura "pas d'alliance" avec LREM, conformément à la ligne nationale du parti.
En 2015, la liste PS-EELV conduite par Carole Delga l'avait emporté avec 43,5% des voix lors d'une triangulaire, face aux listes FN de Louis Aliot (39,6%) et LR de Dominique Reynié (16,9%).
cg/reb/are/ide
Régionales: LR désigne son numéro 3 Aurélien Pradié en Occitanie #
Les Républicains ont désigné mercredi leur numéro 3 Aurélien Pradié pour mener la bataille des régionales en Occitanie où il affrontera la présidente sortante Carole Delga (PS), donnée favorite, a annoncé Eric Ciotti, le président de la Commission nationale d'investiture.
"Avec Christian Jacob nous apportons un soutien total à sa candidature", a affirmé M. Ciotti sur Twitter.
Cette investiture était attendue, Aurélien Pradié ayant annoncé à La Dépêche du midi de lundi qu'il serait candidat après avoir "mûrement réfléchi", et pour représenter "une droite courageuse et populaire".
La tâche s'annonce compliquée pour la droite dans cette région "de conquête" où plusieurs sondages donnent gagnante la présidente sortante Carole Delga (PS), devant la liste du Rassemblement national emmenée par l'ancien député LR Jean-Paul Garraud. Lundi un autre ex-LR, Vincent Terrail-Novès, a aussi annoncé sa candidature, probablement soutenue par LREM.
"La bataille sera difficile mais je ne suis pas un capitaine de temps calme", a affirmé à La Dépêche M. Pradié qui veut "tourner la page d'un quart de siècle de gestion socialiste".
"Nous devons dégager des moyens pour la sécurité, la santé, l'emploi" pour que la région "protège davantage les plus fragiles", a-t-il ajouté.
En 2015, la liste PS-EELV conduite par Carole Delga l'avait emporté avec 43,5% des voix lors d'une triangulaire, face aux listes FN de Louis Aliot (39,6%) et LR (Dominique Reynié, 16,9%).
cg/jk/caz
Proportionnelle: Richard Ferrand (LREM) "craint que ce soit trop tard" pour 2022 #
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) "craint" qu'il ne soit "trop tard" pour mettre en place la proportionnelle aux législatives 2022, a-t-il indiqué mercredi, alors que le MoDem fait pression au sein de la majorité.
"J'ai toujours indiqué que j'étais favorable" à une "dose de proportionnelle", mais "faut-il le faire maintenant ? Je pense que si on avait dû le faire, on aurait dû le faire un peu plus tôt", a-t-il estimé sur BFMTV et RMC.
"C'est le sentiment que j'ai. Le débat risque d'être très limité dans le temps. Moi, quand je vais dans mon Finistère ou ailleurs, personne ne me parle de ça", a ajouté l'élu breton.
"Est-ce que vous croyez que les Français se disent : +il serait temps que les députés réforment leur mode de scrutin+. Je n'ai pas le sentiment que ça les obsède", a poursuivi le titulaire du perchoir.
"Je crains que ce soit trop tard", mais "ce n'est pas moi qui décide, c'est encore possible", a nuancé Richard Ferrand, un proche du chef de l'Etat. "Il faut le décider un an avant juin 2022. Si ça doit être fait, c'est maintenant".
"C'était une promesse d'Emmanuel Macron, qui était un élément d'un ensemble (la réforme des institutions en 2018), lequel ensemble a été avorté", a-t-il rappelé.
Devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP), le député et porte-parole du Parti socialiste Boris Vallaud a estimé que le débat sur la proportionnelle n'était pas une question qui pouvait "être prise isolément".
"Ne la regardons pas indépendamment d'une réforme de fond de notre modèle institutionnel. Si c'est pour mettre de la proportionnelle dans un Parlement aussi faible que celui dans lequel nous avons à débattre, honnêtement ça sera rajouter de l'impuissance à l'impuissance", a jugé l'élu des Landes. "Je pense que la Ve République est à bout de souffle. On est incapable de construire des compromis républicains", a-t-il complété.
L'introduction de la proportionnelle est un des chevaux de bataille du président du MoDem François Bayrou, tandis que LREM et l'exécutif se montrent très prudents à ce sujet ces dernières semaines.
Le chef de file des députés MoDem Patrick Mignola a déposé coup sur coup deux propositions de loi en faveur de la proportionnelle.
Les trois présidents des groupes de la majorité, Christophe Castaner (LREM), Olivier Becht (Agir Ensemble) et Patrick Mignola doivent se rencontrer à ce sujet le 17 mars.
adc-el-grd/reb/jk/bma