Salariés espionnés: l'affaire Ikea loin d'être une première #
Espionner ou surveiller abusivement des salariés: l'affaire reprochée à la filiale française du géant suédois de l'ameublement Ikea, jugée à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles, n'est pas un cas isolé.
De nombreuses affaires de ce type sont portées chaque année devant la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), où elles ont représenté en 2019 un peu plus de 10% des plaintes reçues.
Rappel de quelques cas révélés ces dernières années en France et en Europe.
En juin 2019, la Cnil inflige une amende de 20.000 euros à une petite entreprise parisienne de traduction pour un système de vidéosurveillance intrusif et permanent: les six traducteurs étaient filmés "à leur poste de travail sans interruption".
La Cnil rappelle qu'une entreprise doit informer clairement ses salariés lorsqu'elle met en place des caméras et qu'elle ne peut les filmer en continu.
En févier 2014, la direction d'un centre commercial situé à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) est mis en demeure par la Cnil pour un "système de vidéosurveillance des salariés disproportionné".
L'autorité relève, lors d'une inspection, un total de 138 caméras sur le site, dont 39 installés dans des locaux non-accessibles au public ainsi qu'un dispositif biométrique pour contrôler les horaires des salariés.
Un employé de la Halle aux chaussures reçoit en décembre 2012 une lettre de licenciement pour des "pauses sauvages" détectées par le scanner qu'il porte à la main pour gérer le stock de son entrepôt.
La direction justifie ce licenciement par le fait que lorsque le dispositif n'envoie pas de signal, cela signifie que l'employé est inactif.
Le tribunal des prud'hommes de Châteauroux (Indre) sanctionne en février 2014 l'entreprise pour l'utilisation de ce système de surveillance non-déclaré.
En 2008 et 2009, deux scandales d'espionnage interne secouent le discounter allemand Lidl. Installation de caméras miniatures, embauche de détectives privés, collecte d'information sur la santé des salariés: le groupe reconnait les faits, présente ses excuses et accepte de payer de grosses amendes en Allemagne.
A la même époque, plusieurs autres affaires de surveillance interne éclatent dans ce pays: Deutsche Bahn, Deutsche Telekom et Airbus sont visés.
En 2011, Canal+ est relaxé mais plusieurs ex-employés sont condamnés pour l'espionnage quelques années auparavant de Bruno Gaccio, auteur de l'émission satirique "Les Guignols de l'Info".
Ce dernier, qui menait alors la contestation interne contre le licenciement du patron de la chaîne Pierre Lescure, avait été filé, filmé et la liste de ses appels épluchée par le service de sécurité de Canal.
Les juges ont estimé que malgré ces agissements, la responsabilité du groupe audiovisuel n'avait pas été engagée.
C'est la ténacité d'un ingénieur roumain, licencié en 2007 pour avoir utilisé l'internet de sa société à des fins personnelles, qui a abouti dix ans plus tard à un arrêt phare de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) établissant que les entreprises pouvaient, certes, surveiller leurs employés mais de manière raisonnable.
Pour prouver que le salarié avait commis une faute, son employeur avait présenté la transcription, sur 45 pages, de ses communications électroniques personnelles pendant une semaine.
Un mode de surveillance qui a violé, selon la CEDH, le "juste équilibre" nécessaire entre respect de la vie privée et droit de l'employeur de prendre des mesures pour le bon fonctionnement de sa société.
ot/cds/pa/dch
A Nice, un jeune au "profil atypique" soupçonné de trafic de drogue #
Tout l'attirail d'un trafic de drogue a été saisi à Nice chez un jeune de 25 ans au "profil atypique", sans antécédent judiciaire ni réseau, qui fournissait une clientèle aisée lors de fêtes clandestines qui prospèrent avec la crise sanitaire, a annoncé vendredi la police.
Interpellé lundi après deux mois et demi d'enquête, le jeune homme, inconnu des services de police, a "rapidement reconnu les faits", a précisé lors d'un point presse le commissaire Aurélien Froger. Il devait être mis en examen vendredi.
Décrit par la police comme un "profil atypique", animé par l'"idée fixe de gagner rapidement de l'argent", "un stakhanoviste", il travaillait dans "une logique d'entrepreneur" tenant ses comptes et soignant la qualité, réussissant à dégager plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois avec un rayonnement régional.
Identifié en remontant la piste d'un simple revendeur d'ecstasy, les enquêteurs ont saisi à son domicile: 189.000 euros en liquide, plus de 13 kilos d'ecstasy, 9 kg de cocaïne, 4 kg de MDMA, 2 kg de kétamine, des drogues dites "festives", mais aussi du cannabis qu'il avait fini par acheter et revendre en réponse à la demande.
Pour la simplicité, les cachets d'ecstasy étaient conditionnés et livrés dans des boîtes de bonbons Tic Tac et pour ne rien perdre, il employait une presse pour compacter la cocaïne. Il ne décrochait son téléphone qu'aux heures de vente.
Il n'est "pas méchant même si ce qu'il vend est très dangereux", "pas diplômé mais avec un vrai sens du commerce", a précisé le commissaire. En ajoutant: "Les soirées d'appartement ont facilité ce type de diffusion" car sans contrôles.
Loin des clichés entourant le trafic de drogue, le jeune homme, ancien tireur sportif, avait démarré son activité "isolé et sans réseau", contactant ses premiers fournisseurs sur le darknet au départ, avant de devenir un semi-grossiste.
Il vivait "seul, chichement, et était assez discret", a encore précisé M. Froger.
Deux autres suspects, un ami endetté, et un revendeur, ont également été interpellés et présentés à la justice.
clr/san/pb
Après un vol de 14.000 flacons de parfum, un réseau soupçonné de blanchiment démantelé #
L'enquête sur le vol de 14.000 flacons de parfum a permis à la gendarmerie d'identifier un réseau soupçonné de blanchiment d'argent issus du recel d'objets dérobés, pour lequel huit personnes ont été mises en examen, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
En janvier 2019, 14.000 flacons de parfums de la marque "Creed" sont volés dans un entrepôt de Seine-et-Marne, pour une valeur estimée à 4,7 millions d'euros.
Les investigations, menées par les gendarmes de la Section de recherches de Paris et du Groupe interministériel de recherches (GIR) du Loiret, permettront de mettre au jour un réseau professionnel, "dirigé par une fratrie" implantée en Île-de-France et en Centre Val-de-Loire, a expliqué la gendarmerie dans un communiqué.
Ce réseau est soupçonné de "commanditer des équipes de voleurs de fret", a précisé une source proche de l'enquête à l'AFP, et de "blanchir l'argent de ces vols", en "s'appuyant sur des sociétés écrans, réelles ou fictives, françaises ou européennes".
Les mis en cause sont accusés d'avoir "blanchi plus d'un million d'euros en quelques mois" et "d'avoir généré jusqu'à plusieurs milliers d'euros de bénéfice par jour", a précisé la gendarmerie dans son communiqué.
Le 14 mars, "la tête de réseau" présumée est interpellée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, alors qu'elle s'apprêtait à partir à l'étranger. Le lendemain, onze autres personnes sont interpellées.
Au total, huit personnes ont été mises en examen jeudi notamment pour "recel de vol et blanchiment en bande organisée" et, certains, pour "détention d'armes de catégorie B" également, a dit à l'AFP une source judiciaire. Trois ont été placées sous contrôle judiciaire et une en détention provisoire. Les quatre autres "ont été incarcérées dans l'attente du débat sur la mesure de sûreté", a précisé la source.
Lors des perquisitions, les gendarmes ont retrouvé des flacons de parfums Creed ainsi que du "matériel et accessoires utilisés pour les vols": des "détecteurs de balises, armes de poing, brassards +Police+".
Des saisies ont aussi été réalisées, dont "la maison du chef de réseau, sept véhicules dont trois haut de gamme, deux millions d'euros sur des comptes bancaires et 470.000 euros en numéraire", a détaillé la gendarmerie.
tll-mk/emd/bow
Bosch Rodez: Agnès Pannier-Runacher chahutée par les manifestants #
La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a été chahutée vendredi par des salariés de l'usine Bosch de Rodez, après une réunion consacrée à l'avenir du site où la direction veut supprimer 750 emplois.
"C'est quoi le putain de projet industriel en France? Il n'y en a aucun avec vous, aucun. Vous êtes à la rue, vous êtes un gouvernement de merde", a hurlé un manifestant face à la ministre.
"Vous n'apportez rien. Elle est où la relocalisation que vous promettez à tout le monde? Elle est où pour Michelin? Elle est où pour Renault? Que dalle!", a-t-il lâché.
"Je suis de votre côté, je veux vous parler les yeux dans les yeux", a lancé la ministre sans parvenir à calmer les sifflets et les protestations de 1.200 manifestants, selon les syndicats, 800 selon la police, venus exprimer leurs inquiétudes.
"Aujourd'hui, les engagements n'ont pas été satisfaisants", a-t-elle admis face à des salariés qui estiment que le gouvernement a lâché la filière diesel.
Le 5 mars, l'équipementier automobile allemand a annoncé qu'il allait supprimer d'ici à 2025 quelque 750 emplois dans son usine aveyronnaise qui produit des injecteurs pour moteur diesel. Le site ne conserverait ainsi que 500 salariés.
"Le projet qui est proposé n'est pas suffisamment étayé, pas suffisamment crédibilisé", a estimé la ministre après avoir rencontré la direction de Bosch et son PDG France, Heiko Carrie, en présence des représentants des salariés.
Selon Mme Pannier-Runacher, l'équipementier a exprimé "plusieurs pistes de diversification", la première en rapatriant "des éléments confiés à d'autres sites", la deuxième "en faisant de Rodez l'usine mère pour des procédés hydrogènes pour des solutions frigorifiques", ou encore en implantant "un incubateur pour d'autres industriels".
Elle a marqué sa volonté "de passer en mode commando" en organisant un suivi mensuel de la réorganisation de l'usine de la banlieue ruthénoise, s'engageant à revenir "dans les trois mois".
La ministre a également participé à une seconde réunion réunissant le comité de suivi avec la participation des élus locaux, notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Rodez, Christian Teyssèdre.
"La réunion a été très utile pour fixer un cap", a affirmé l'édile, regrettant cependant que la direction de Bosch n'ait pas répondu "depuis trois ans" aux souhaits de diversification voulus par les élus locaux.
Dans la soirée, l'équipementier a confirmé dans un communiqué "son souhait de confier au site de Rodez la responsabilité globale de l'industrialisation d'une solution hydrogène innovante pour les containers frigorifiques (...) en vue d'une potentielle production sur le site".
Sur le plan social, Bosch indique que "des discussions (vont être engagées) dans les prochaines semaines" et affirme vouloir "éviter les départs contraints" au moyen "d'un plan de départ en retraite anticipée et d'un programme de départs volontaires".
La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga souligne qu'elle restera "inflexible quant à des licenciements secs". "J'ai d'ailleurs demandé à la direction de formaliser cet engagement. La Région ne sera accompagnante que si tout licenciement contraint est exclu d'ici 2027", a-t-elle indiqué.
Carole Delga demande ainsi au groupe allemand de "préciser" son projet d'incubateur : "une telle initiative n'a de sens que si elle dispose d'un socle industriel qui permette d'essaimer des savoir-faire et créer de l'activité localement", assène-t-elle.
cor-hj/cpy
Fusillade à Montargis: les suspects présentés à un juge d'instruction #
Un homme de 28 ans et sa mère ont été présentés à un juge d'instruction vendredi après une fusillade qui a provoqué la mort d'un homme de 22 ans et blessé un autre de 20 ans mercredi à Montargis (Loiret), a annoncé la procureure d'Orléans.
La procureure Emmanuelle Bochenek-Puren a requis le placement des deux suspects en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour assassinat, tentative d'assassinat et complicité, selon un communiqué.
Les faits se sont produits mercredi vers 21H00 dans un immeuble du quartier de la Chaussée, "connu pour abriter un important trafic de stupéfiants", avait indiqué un peu plus tôt le procureur de Montargis Loïc Abrial, qui s'est dessaisi au profit du pôle criminel d'Orléans
Au moins trois coups de feu ont été entendus. Les blessés ont été déposés à l'hôpital par des particuliers.
Karim A, 28 ans, aperçu en train de remonter précipitamment les escaliers pour entrer dans un appartement, a été placé en garde à vue. Sa mère, née en 1967 et soupçonnée de complicité, a également été placée en garde à vue.
Le principal suspect a déjà été condamné pour trafic de stupéfiants et violences aggravées, et compte 19 mentions à son casier judiciaire. Il est mis en examen dans une autre affaire de trafic de stupéfiants pour laquelle il venait de sortir de détention provisoire.
"Nous avons pu rassembler suffisamment d'éléments pour établir qu'il a été délibérément chercher une arme en sachant qu'il allait être en présence de ses deux victimes", a précisé M. Abrial.
Les enquêteurs ont retrouvé une douille et des traces de sang devant l'entrée de l'appartement. Une arme à feu "pouvant correspondre à celle qui a été utilisée", ainsi que des munitions ont également été retrouvées.
Lors d'une première audition, le mis en cause a évoqué "un différend" avec les victimes, déclarant avoir pris peur quand elles se sont présentées à son adresse. "Il a reconnu avoir pointé une arme en leur direction mais vers les jambes, et nié toute intention d'homicide, expliquant que le coup de feu serait parti tout seul", a précisé Loïc Abrial.
L'homme tué dans la fusillade a été atteint au bras et à la cuisse. Il s'agit d'un habitant de Montargis connu pour usage de stupéfiants.
La seconde victime a été atteinte à l'abdomen. Elle est connue pour infraction aux législations sur les stupéfiants ainsi que pour des délits routiers. Ses jours ne sont plus en danger.
cor-hdu-aag/pb
Procès pour l'assassinat d'un mécanicien en Corse: les policiers sur la sellette #
Sonorisation défaillante, non intervention des enquêteurs en surveillance au moment des faits... Les policiers qui surveillaient pour un autre dossier certains des accusés jugés à Ajaccio pour l'assassinat d'un mécanicien en 2016 ont été bousculés vendredi par la défense.
Agé de 35 ans, Jean-Michel German, présenté comme "sans histoire et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane", a été atteint le 7 septembre 2016 de plusieurs projectiles de fusil de chasse devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio.
L'audience devant la cour d'assises de Corse-du-Sud a débuté vendredi par la confirmation que le chef de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police, qui a supervisé l'opération de surveillance de la voiture des assassins présumés le jour du meurtre, ne serait pas entendu comme témoin. L'homme a présenté un certificat médical indiquant qu'il souffrait de dépression.
"Ce témoin est essentiel, indispensable, incontournable", a fustigé Me Camille Romani, assurant la défense d'un des accusés, Sébastien Caussin, rejoint par l'ensemble des avocats de la défense.
Il devait être "le porte-parole" des policiers de la BRI présents en surveillance à proximité des lieux du crime qui ne seront pas entendus à la barre pour préserver leur anonymat.
La présidente de la cour a décidé d'attendre la fin de toutes les auditions pour demander ou non le témoignage du chef de la BRI.
S'il ne vient pas, la défense, unanime, a indiqué qu'elle demanderait le renvoi du procès, l'avocate générale dénonçant une "stratégie" pour faire libérer les accusés dont la détention provisoire prend définitivement fin le 7 avril.
C'est dans cette ambiance tendue qu'un autre policier, le commissaire Sébastien Filippi de la police judiciaire d'Ajaccio, est venu rappeler le déroulé de l'enquête.
Il a expliqué que le véhicule utilisé par les assassins de Jean-Michel German, une Citroën C4 retrouvée quelques minutes après incendiée non loin, avait surgi dans une enquête pour trafic de stupéfiants dans laquelle plusieurs des accusés étaient surveillés.
"La C4 apparaît dans les mains de cette équipe à compter du 26 juillet 2016 à Sagone" (Corse-du-Sud), explique le commissaire.
Ce véhicule volé était géolocalisé par une balise posée par la police depuis le 26 juillet et équipé de micros depuis le 2 septembre mais "toutes les données antérieures au 7 septembre à 08H04", soit le moment du meurtre, ont été "techniquement inexploitables", selon l'accusation.
La sonorisation se remet à fonctionner au moment de la fuite du véhicule puis de son embrasement. "J'émets l'hypothèse que le dispositif a parfaitement fonctionné et que les fonctionnaires ont entendu tous les propos tenus", a tranquillement asséné Me Romani.
En août et début septembre, des déplacements du véhicule permettent de l'associer à trois accusés: Sébastien Caussin, Ange-Marie Gaffory et Mickaël Sanna.
Le 7 septembre, jour de l'assassinat, la voiture bouge dans la nuit et vient stationner à 7H28 dans l'allée du meurtre, sous la surveillance de membres de la BRI "autour du lotissement".
"Rien ne nous laissait imaginer qu'un assassinat allait être commis", souligne le policier qui précise que le ou les occupants de la voiture n'ont pas été identifiés. A 8H00, deux salves de coups de feu sont entendues, y compris par les policiers. A 8H01 la voiture part "à vive allure".
Pourquoi n'a-t-elle pas été interceptée, demande Me Romani. "Ils n'ont jamais été en possibilité d'intercepter le véhicule", répond le commissaire. La question sera posée encore et encore.
"Il n'y a qu'une sortie du lotissement, pourquoi ne pas l'avoir bloquée", renchérit Me Cesari pour la défense d'un autre accusé, Mickaël Carboni. "Ca, c'est dans Mad Max que ça se passe", ironise le commissaire.
Sur les deux brefs extraits de sonorisation récupérés au moment de la fuite et de l'incendie du véhicule, le policier indique avoir "entendu ce son et reconnu la voix de M. Carboni".
La défense rappelle qu'un expert a conclu à l'impossibilité de comparer les voix avec les accusés.
Le procès doit durer 10 jours.
mc/iw/sp
Drôme: un an de prison ferme pour l'incendie d'installations télécoms #
Un homme de 52 ans a été condamné vendredi après-midi à Valence à trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis, pour avoir incendié en début d'année des installations de l'opérateur Orange dans la Drôme, a-t-on appris auprès du parquet.
Jugé en comparution immédiate, le prévenu a été déféré au tribunal après 48 heures de garde à vue pour "dégradations par incendies", a précisé à l'AFP Alex Perrin, le procureur de la République de Valence, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Il était soupçonné d'avoir incendié le 28 janvier et le 28 février derniers, une antenne-relais et une chambre de fibre optique d'Orange à Pierrelatte, occasionnant des dégâts d'un montant de 440.000 euros. Des faits que l'intéressé a toujours niés et un préjudice qu'il devra rembourser.
"Les prélèvements qui avaient été faits sur l'un des deux sinistres avaient permis de découvrir son empreinte ADN sur un morceau de bois, qui a été un élément accélérateur de l'incendie", a expliqué le procureur.
"C'est quelqu'un qui n'est pas dans le besoin (...), qui a du patrimoine, ce qui me rassure plutôt dans la perspective de pouvoir en toute partie indemniser les victimes", a-t-il poursuivi.
L'homme, "opposant farouche" à tout ce qui est "antennes, relais hertziens, émissions d'ondes hertziennes", avait été dénoncé par le "témoignage accablant" d'une connaissance devant laquelle il a revendiqué ses méfaits. Il exécutera sa peine d'un an de prison ferme sous bracelet électronique.
Les incendies que la justice lui reproche, visant des installations télécoms, s'inscrivent dans une longue série qui touche ces dernières semaines la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le dernier en date remonte à mercredi quand un feu volontaire a dégradé une antenne-relais utilisée par SFR et Bouygues Telecom en Ardèche, impactant plus de 500 clients.
Dans la nuit du 17 au 18 février, ainsi que dans celle du 19 au 20 février, l'entreprise Constructel, qui installe des réseaux de fibre optique, avait été visée sur deux de ses sites isérois.
Les sinistres avaient été par la suite revendiqués sur un site internet proche de l'ultra-gauche libertaire, qui a déjà clamé la responsabilité d'actes similaires près de Grenoble.
La veille du premier incendie, deux feux volontaires coup sur coup avaient endommagé des locaux techniques de l'opérateur Orange dans la Drôme, affectant des milliers d'utilisateurs pour l'internet et la téléphonie.
En 2020, les autorités avaient recensé une centaine de dégradations volontaires de pylônes de téléphonie sur l'ensemble du territoire. Une partie de ces actions a été revendiquée par l'ultragauche.
dfa-ari/bma
Tchétchène tué à Rennes: un suspect mis en examen #
Un homme de 21 ans, suspecté d'être l'auteur des coups de feu ayant coûté la vie à un jeune Tchétchène mercredi à Rennes, a été mis en examen pour "meurtre en bande organisée", a annoncé vendredi le parquet de Rennes.
Interpellé quelques minutes après les faits "en flagrant délit", l'homme a été déféré au parquet de Rennes vendredi après-midi, selon la même source.
"Une information judiciaire a été ouverte auprès d'un juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes", a précisé le procureur Philippe Astruc dans un communiqué.
Le suspect a été mis en examen pour "meurtre en bande organisée" sur la victime de 23 ans, "tentative de meurtre en bande organisée" sur le frère de la victime (blessé à la hanche) et les policiers, "association de malfaiteurs" et "acquisition et détention sans autorisation d'une ou plusieurs armes".
Déjà condamné pour port d'arme, violences et trafic de produits stupéfiants, il a été placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
"L'instruction se poursuit activement afin d'identifier et interpeller le co-auteur des faits", a ajouté M. Astruc.
Les tirs se sont déroulés mercredi à 13H40, dans le quartier de Cleunay à Rennes. Après "une courte altercation verbale", un homme avait tiré "deux coups de feu" en direction d'un des cinq jeunes réunis devant un magasin Carrefour City. Un des projectiles avait atteint la victime à la tête.
Au cours d'une "course poursuite", plusieurs nouveaux coups de feu avaient alors été tirés, dont l'un avait atteint le frère de la première victime à la hanche.
Le lieu où s'est déroulée la fusillade "est repéré comme étant un point de revente habituel de produits stupéfiants", selon le procureur, et deux autres agressions avaient été recensées "le soir précédent sur les mêmes lieux", "sans qu'un lien ne soit encore formellement établi à ce stade".
aag/sp
France: un entrepreneur soupçonné d'avoir détourné des millions d'euros en cryptomonnaie #
Soupçonné d'avoir détourné "plusieurs millions d'euros" en cryptomonnaie au préjudice de sa société, le dirigeant d'une entreprise immobilière en Alsace, dans l'Est de la France, a été inculpé et écroué, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, a été mis en examen (inculpé) "notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment", a expliqué à l'AFP le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée de Nancy (Jirs) chargée de lutter contre la délinquance financière et la criminalité organisée.
Selon un communiqué du parquet de la Jirs, la police judiciaire avait effectué lors d'une enquête préliminaire une saisie d'une valeur de 2,5 millions d'euros en USD Tether, une cryptomonnaie émise par la société Tether.
Les enquêteurs ont établi que "le détournement d'actif" portait sur "plusieurs millions d'euros" et a été commis au préjudice d'une société dont l'objet était la réalisation d'opérations dans le secteur immobilier.
"A l'occasion de l'une ces opérations, une partie de son actif a été détournée au profit d'une autre société et convertie en cryptomonnaie, notamment en USD Tether", selon le communiqué.
L'USD Tether est un actif numérique dont la valeur est liée à celle du dollar. "Contrairement à d'autres cryptomonnaies, son cours connaît des fluctuations limitées, assurant ainsi une relative sécurité à son détenteur", a ajouté la même source.
Le "recours aux cryptomonnaies dans d'aussi grandes quantités est rarement constaté dans les enquêtes économiques et financières portant sur des délits d'abus de biens sociaux de droit commun, sans lien avec la cybercriminalité", a souligné le parquet.
rz/bdx/mpm/lch
Sortie de Macron perturbée aux Bouffes du Nord: non-lieu pour Taha Bouhafs #
Le journaliste Taha Bouhafs, suspecté d'avoir incité des manifestants à investir en janvier 2020 le théâtre des Bouffes du Nord à Paris où Emmanuel Macron assistait à une représentation, a été mis hors de cause par la juge d'instruction.
Dans une ordonnance, signée jeudi et dont l'AFP a eu connaissance vendredi, la juge d'instruction a ordonné un non-lieu dans ce dossier, conformément aux réquisitions, le 21 janvier, du parquet de Paris.
Le vendredi 17 janvier 2020, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, le chef de l'État assiste en compagnie de son épouse Brigitte Macron à une représentation au théâtre parisien des Bouffes du Nord de "La Mouche", de Christian Hecq et Valérie Lesort.
Taha Bouhafs, connu pour sa couverture en images des conflits sociaux et par son engagement militant, est présent dans la salle.
A 20h58, le journaliste tweete une courte vidéo et ce message: "Je suis actuellement au théâtre des Bouffes du Nord 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appellent tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare... la soirée risque d'être mouvementée".
Vers 22H00, une trentaine de manifestants pénètrent dans le théâtre et perturbent la représentation avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.
Dans une ambiance "très tendue", selon les rapports de police, Emmanuel Macron est placé en sécurité au sous-sol.
D'après l'ordonnance, c'est sur "désignation" d'un membre du Groupe de sécurité de la présidence de la République que Taha Bouhafs est interpellé dans le théâtre après l'intrusion, puis placé en garde à vue, téléphone confisqué.
Le journaliste est présenté à un juge le lendemain qui ne le met pas en examen, comme le demandait à l'époque le parquet, mais le place sous le statut de témoin assisté.
Lors de l'interrogatoire, son avocat Me Arié Alimi présente en effet un tweet d'un autre compte, antérieur d'une dizaine de minutes à celui de son client, annonçant déjà la venue de M. Macron au théâtre et appelant à se rassembler sur place.
Deux autres tweets comparables ont été découverts depuis par les enquêteurs.
"Au regard de ces éléments et particulièrement des publications antérieures à celle de Taha Bouhafs sur les réseaux sociaux ainsi que du contenu du tweet publié par ce dernier, il n'existe pas de charges suffisantes à l'encontre de Taha Bouhafs d'avoir commis les infractions visées", estime la juge dans son ordonnance.
Élément central débattu au cours de l'enquête, le statut de journaliste de M. Bouhafs, jugé par une partie de la profession incompatible avec certains engagements militants de cet homme de 23 ans.
Suivi par plus de 100.000 personnes sur Twitter, cette nouvelle voix de l'antiracisme, co-organisateur d'une manifestation contre l'islamophobie en 2019, s'est aussi fait connaître en dénonçant des méthodes policières et pour plusieurs procédures judiciaires l'opposant aux forces de l'ordre.
La juge d'instruction a d'abord refusé de lui rendre son téléphone, "instrument" de l'éventuelle infraction, d'autant que "des investigations (étaient) en cours notamment aux fins de confirmer ou d'infirmer la qualité de journaliste" de M. Bouhafs. A l'époque des faits, il ne possédait pas de carte de presse, arguant devant la juge d'instruction d'une "phobie administrative". Il en est titulaire désormais.
Le téléphone, contenant selon M. Bouhafs "une vidéo terrible" pour Emmanuel et Brigitte Macron qui "prennent leurs jambes à leur cou" lors de l'intrusion de militants mais pas rendue publique à ce jour, lui a finalement été restitué.
Dans son ordonnance, la juge explique que "compte-tenu de la qualité de journaliste de Taha Bouhafs, les données extraites de (son) téléphone et placées sous scellés n'étaient pas exploitées". Mais celui-ci a au contraire dénoncé vendredi à l'AFP une "exploitation" de son téléphone portable et annoncé une plainte pour "violation du secret des sources".
Se félicitant d'être désormais "blanchi des accusations mensongères du palais présidentiel", il a annoncé en outre des plaintes "contre les services de l'Elysée pour la dénonciation calomnieuse qui a provoqué mon interpellation, mon placement en garde à vue et mon défèrement".
"C'est la liberté de la presse et de l'information qui sort victorieuse. L'Élysée va cependant devoir rendre des comptes", a ajouté son avocat, Me Arié Alimi.
gd/mk/pga/pb
Bosch: plusieurs centaines de manifestants à Rodez, Agnès Pannier-Runacher chahutée #
La ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a été chahutée vendredi par les salariés de l'usine Bosch de Rodez, après une réunion consacrée à l'avenir du site où la direction veut supprimer 750 emplois.
"Je suis de votre côté, je veux vous parler les yeux dans les yeux", a lancé la ministre sans parvenir à calmer les sifflets et les protestations de 1.200 manifestants, selon les syndicats, 800 selon la police, venus exprimer leurs inquiétudes.
"Aujourd'hui, les engagements n'ont pas été satisfaisants", a-t-elle admis face à des salariés qui estiment que le gouvernement a lâché la filière diesel.
Le 5 mars, l'équipementier automobile allemand a annoncé qu'il allait supprimer d'ici à 2025 quelque 750 emplois dans son usine aveyronnaise qui produit des injecteurs pour moteur diesel. Le site ne conserverait ainsi que 500 salariés.
"Le projet qui est proposé n'est pas suffisamment étayé, pas suffisamment crédibilisé", a estimé la ministre après avoir rencontré la direction de Bosch et son PDG France, Heiko Carrie, en présence des représentants des salariés.
Selon Mme Pannier-Runacher, l'équipementier a exprimé "plusieurs pistes de diversification", la première en rapatriant "des éléments confiés à d'autres sites", la deuxième "en faisant de Rodez l'usine mère pour des procédés hydrogènes pour des camions frigorifiques", ou encore en implantant "un incubateur pour d'autres industriels".
Elle a affirmé sa volonté "de passer en mode commando" en organisant un suivi mensuel de la réorganisation de l'usine de la banlieue ruthénoise, s'engageant à revenir "dans les trois mois".
La ministre a également participé à une seconde réunion réunissant le comité de suivi avec la participation des élus locaux, notamment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et le maire de Rodez, Christian Teyssèdre.
"La réunion a été très utile pour fixer un cap", a affirmé l'édile, regrettant cependant que la direction de Bosch n'ait pas répondu "depuis trois ans" aux souhaits de diversification voulus par les élus locaux.
cor-hj/cpy/esp
Travail dissimulé: 10 personnes interpellées, dont 5 responsables du transporteur Gefco #
Le transporteur français Gefco est suspecté d'avoir bénéficié d'un système illégal de "prêt de salariés" par des entreprises polonaises et slovaques, employés dans des "conditions indignes" et pour un préjudice de 800.000 euros, a indiqué vendredi le parquet de Vesoul.
Dix personnes, dont cinq cadres du spécialiste de la logistique Gefco, ont été interpellées depuis mardi dans le cadre de cette enquête pour "travail dissimulé" et "recours en bande organisée au service d'une personne exerçant un travail dissimulé", confiée à l'Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), a précisé le procureur Emmanuel Dupic lors d'une conférence de presse.
Cinq de ces suspects ont été mis en examen: trois cadres d'une entreprise basée en Alsace, soupçonnés d'avoir créé deux sociétés en Slovaquie et deux en Pologne, qui auraient fourni des chauffeurs routiers étrangers à Gefco de manière illégale, ainsi que deux responsables de ces entreprises étrangères.
"L'auteur principal de ce système, un responsable de l'entreprise alsacienne, a été écroué. C'est extrêmement rare dans ce type de dossier qu'il y ait une détention provisoire", a souligné le procureur. Les quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
Par ailleurs, quatre responsables de sites Gefco implantés à Paris, en Haute-Saône et en Alsace sont en garde à vue et seront présentés samedi à un juge d'instruction à Vesoul en vue de leur éventuelle mise en examen, selon M. Dupic. Un cinquième a été testé positif au Covid-19.
Les mis en examen encourent trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Les sociétés concernées risquent 225.000 euros d'amende.
Les investigations, lancées en 2017, ont mis en lumière un prêt de main d'oeuvre internationale, "mais c'était un prêt de main d'oeuvre irrégulier, car non déclaré", ont expliqué M. Dupic et le lieutenant-colonel Thierry Bertron, commandant adjoint de l'OCLTI.
"L'enjeu pour ces chefs d'entreprises, c'était d'échapper au paiement de leurs cotisations sociales en France pour un préjudice estimé par l'Urssaf à 800.000 euros entre 2015 et 2018", selon le procureur.
Lors des investigations, la gendarmerie a découvert 35 chauffeurs slovaques et polonais qui transitaient "dans des conditions indignes" sur une base logistique à Quincey (Haute-Saône), près de Vesoul, a souligné le procureur. M. Dupic a décrit des "bungalows extrêmement vétustes avec des infiltrations d'eau, des odeurs d'égouts et de la moisissure".
as/bdx/bma
Nouveau vendredi de manifs pour le climat à travers la France #
Plusieurs milliers de personnes, principalement jeunes, ont manifesté vendredi à travers la France pour réclamer des actions déterminées contre le changement climatique, dans le cadre du mouvement Fridays for Future, initié par la militante suédoise Greta Thunberg.
Des rassemblements et défilés, comptant de quelques dizaines à plusieurs milliers de personnes, ont eu lieu à Brest, Lille, Nantes, Lyon, Angers, Montpellier, Rouen, Valence, Toulouse, Annecy, Saint-Brieuc, Strasbourg, Grenoble ou encore Paris, selon des journalistes de l'AFP et des images postées sur les réseaux sociaux par "Youth for Climate France", le mouvement organisateur.
La précarité de la jeunesse causée par la crise sanitaire était également au centre des préoccupation, traduite sur de nombreuses pancartes mêlant les deux thématiques, comme un simple "Je veux un avenir" ou "Ma jeunesse sacrifiée. Mon avenir: +7 degrés".
"Nous devons arrêter de continuer à surproduire et à surconsommer comme nous le faisons, pour que notre génération et les prochaines puissent vivre comme il faut, sans tomber malade en respirant la pollution générée par nos modes de vie actuels", lançait Céleste, lycéenne de 17 ans, venue manifester avec ses amies à Besançon, où étaient rassemblées 350 personnes selon la police.
Comme elle, de nombreux lycéens assumaient de "sécher les cours, pas la planète," alors que des étudiants rappelaient qu'ils n'avaient pu mettre les pieds en cours depuis parfois un an.
"On en a marre qu'il fasse chaud, que tout disparaisse et que ce gouvernement ne fasse rien pour que ça s'arrête", lance Nejma, 16 ans, en classe de seconde et qui défile à Lyon (400 manifestants selon les organisateurs, 150 à 200 pour la préfecture).
A Nantes, les 1.500 manifestants, selon la police, ont rejoint le théâtre Graslin, occupé depuis une dizaine de jours dans le cadre du mouvement de protestation du monde de la culture, scandant "Travaille, consomme et ferme ta gueule" ou "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité".
A Paris, ils étaient 2.200 selon la préfecture, 10.000 selon les organisateurs, encadrés par un important dispositif policier. Et beaucoup promettaient de revenir dimanche 28 mars, quand de nombreuses organisations appellent à une manifestation pour une "vraie loi climat", avant l'examen à l'Assemblée nationale d'un projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat, jugé bien trop timide par des nombreux activistes.
burs-so/fmp/dch
Agression d'Alain Françon: "aucune piste ne se dégage" à ce stade #
"Pour l'instant aucune piste ne se dégage" dans l'affaire de l'agression mercredi du metteur en scène Alain Françon dans le centre historique de Montpellier, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche de l'enquête.
M. Françon, grièvement blessé au cou à l'arme blanche et pris en charge au CHU de Montpellier où il s'est vu délivrer 21 jours d'incapacité totale de travail (ITT), a été entendu par les enquêteurs de la police judiciaire, désormais saisie.
Mais l'homme de théâtre âgé de 76 ans, qui donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, n'a pas donné d'éléments probants sur l'auteur, les circonstances de l'agression ou un possible mobile.
Sollicité par l'AFP, le parquet de Montpellier n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade sur l'enquête qu'il dirige.
Cette affaire, survenue en plein jour dans un secteur piéton fréquenté du centre historique de la métropole languedocienne, a créé un vif émoi. Le maire socialiste de Montpellier Michaël Delafosse a qualifié l'agression "d'abominable" et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot de "terrible".
Né en 1945 à Saint-Etienne, Alain Françon, trois fois "moliérisé", grand amoureux de Tchekhov et défenseur d'auteurs contemporains, a monté plus de 100 pièces en plus d'un demi-siècle.
Directeur pendant près de 14 ans du prestigieux Théâtre de la Colline à Paris (1996-2010), il a mis en avant de nombreux auteurs contemporains français comme Michel Vinaver mais surtout le grand dramaturge britannique Edward Bond avec qui il a établi une longue collaboration.
Il avait auparavant cofondé et dirigé le Théâtre éclaté d'Annecy (1971-1989), puis le Centre dramatique national (CDN)-Théâtre du Huitième de Lyon (1989-1992) et le CDN de Savoie (1992-1996).
Après son départ de La Colline, il a fondé sa propre compagnie, le Théâtre des Nuages de Neige et met en scène des oeuvres de ses auteurs favoris: Thomas Bernhard, Anton Tchekhov ou Samuel Beckett.
il/iw/mpm
Sortie de Macron perturbée aux Bouffes du Nord: non-lieu pour Taha Bouhafs #
Le journaliste Taha Bouhafs, soupçonné d'avoir incité des manifestants à investir en janvier 2020 le théâtre parisien des Bouffes du Nord où Emmanuel Macron assistait à une représentation, a été mis hors de cause par la juge d'instruction, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier.
Dans une ordonnance rendue jeudi dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction a ordonné un non-lieu dans ce dossier, conformément aux réquisitions du parquet de Paris du 21 janvier.
Le vendredi 17 janvier 2020, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, le chef de l'État assiste en compagnie de son épouse Brigitte Macron à une représentation au théâtre parisien des Bouffes du Nord de "La Mouche", de Christian Hecq et Valérie Lesort.
Se trouvant dans la salle, le journaliste Taha Bouhafs, connu pour sa couverture en images des conflits sociaux et par son engagement militant, avait fait un tweet pour évoquer la présence d'Emmanuel Macron et le rassemblement à l'extérieur.
La représentation avait ensuite été brièvement interrompue par l'intrusion de manifestants.
Soupçonné d'avoir incité au rassemblement, Taha Bouhafs avait ensuite été interpellé, sur désignation d'un membre de la sécurité de la présidence, selon l'ordonnance.
Présenté à une juge d'instruction le lendemain, il avait été placé sous le statut de témoin assisté.
Lors de l'interrogatoire, son avocat Me Arié Alimi avait présenté en effet un tweet d'un autre compte, antérieur d'une dizaine de minutes à celui de son client, tendant à le disculper : il annonçait la venue de M. Macron au théâtre et appelait à se rassembler sur place.
"Au regard de ces éléments et particulièrement des publications antérieures à celle de Taha Bouhafs sur les réseaux sociaux ainsi que du contenu du tweet publié par ce dernier, il n'existe pas de charges suffisantes à l'encontre de Taha Bouhafs d'avoir commis les infractions visées", estime la juge.
"Je suis journaliste et j'ai été arrêté sur demande de l'Élysée pour la simple raison que mon travail ne plaît pas à M. Macron" a dénoncé le journaliste.
"Blanchi des accusations mensongères du palais présidentiel", il a annoncé à l'AFP une "plainte contre les services de l'Élysée pour la dénonciation calomnieuse qui a provoqué (son) interpellation, (son) placement en garde à vue et (son) déferrement".
"C'est la liberté de la presse et de l'information qui sort victorieuse. L'Élysée va cependant devoir rendre des comptes", a ajouté son avocat, Me Arié Alimi.
gd/emd/pb
Au procès des frères Guérini, Jean-Noël conteste avoir favorisé son frère Alexandre #
Jean-Noël Guérini a-t-il abusé de son pouvoir pour favoriser l'entreprise de son frère Alexandre? L'ex-président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône s'est dit "humilié qu'on remette en cause sa probité" vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"J'ai toujours séparé les intérêts privés de mon frère et l'intérêt général, je n'ai jamais mélangé les genres", a affirmé le sénateur, poursuivi pour "prise illégale d'intérêt".
Présent à la barre durant toute une longue matinée, l'ancien homme fort du PS des Bouches-du-Rhône s'est défendu pied à pied, documents étalés sur un pupitre devant lui, retrouvant la verve et l'emportement de ses meetings politiques.
"Inutile de regarder la salle, c'est le tribunal que vous devez convaincre", a glissé, amusée, la présidente Céline Ballerini.
Mais les témoignages d'anciens collaborateurs et la diffusion d'écoutes téléphoniques entre lui et son frère l'ont montré apparemment plus sensible aux sollicitations de son cadet qu'il ne l'affirme.
Evoquée dans la lettre anonyme à l'origine de l'enquête, la préemption puis la vente par le conseil général des Bouches-du-Rhône du terrain de la famille Semaire à la communauté d'agglomération Garlaban Huveaune Sainte-Baume (GHB) est à l'origine des poursuites contre l'élu et son frère.
Ce terrain de La Ciotat, mitoyen du centre d'enfouissement de déchets du "Mentaure" exploité par Alexandre Guérini, suscitait alors bien des convoitises, dont celle de l'entrepreneur qui devait accroître sa capacité de stockage pour répondre aux conditions de l'appel d'offre de GHB qu'il avait remporté.
A la barre, le beau-fils de l'ancien propriétaire du terrain a assuré que sa famille avait subi des pressions pour vendre, "coups de fil anonymes, perte d'une roue de l'un de ses camions sur l'autoroute".
C'est la ville de La Ciotat qui va déclencher les hostilités en annonçant son intention de préempter le terrain Semaire, alors occupé par une décharge sauvage, pour des raisons de sécurité et environnementales.
Furieux, Jean-Noël Guérini décide de faire jouer la prééminence du conseil général pour préempter le terrain.
"Il y avait trois raisons à cela, la plus importante était politique", a-t-il dit, évoquant son refus de voir La Ciotat tenue par la droite lui damer le pion. Il a également cité l'insécurité du site et la préservation d'une plante rare et protégée, le "liseron duveteux".
Curieusement, le même jour, une subvention sera votée par le département pour l'extension de la décharge du Mentaure.
Pour l'ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guerini, Rémy Barges, "tout le monde au cabinet et au conseil général" savait que c'était en réalité "pour aider son frère".
Alors que la préemption du terrain Semaire devait entraîner son gel pendant 10 ans, la préfecture de région ouvre la voie à son utilisation pour agrandir la décharge en publiant en mars 2006 une déclaration d'utilité publique (DUP) d'urgence. Dans la foulée, le conseil général revend le terrain à la communauté GHB avec laquelle travaille Alexandre Guérini.
"J'ai la conscience tranquille", a assuré Jean-Noël Guérini soulignant que c'était bien l'Etat et non lui qui avait changé la destination du terrain. "Je ne pouvais pas imaginer que cette décision serait prise", a-t-il affirmé.
En réalité, la préfecture avait déjà à plusieurs reprises manifesté son intention d'autoriser l'extension du Centre du Mentaure au terrain voisin, notamment dans un arrêté de novembre 2004.
Alors, Jean-Noël Guérini a-t-il sciemment manoeuvré pour favoriser son frère? "Jamais je ne me suis occupé de ses entreprises", a-t-il martelé même s'il a reconnu avoir souvent été sollicité par son cadet.
"Il avait la maladie du téléphone" mais "entre ce qu'il me disait de faire et ce que je faisais, il y avait la Méditerranée", a-t-il lancé.
Pourtant sur une écoute, on entend le sous-préfet d'Arles de l'époque, sollicité par l'élu pour un autre terrain convoité par Alexandre, lui expliquer: "Dites à votre frère qu'il prenne contact avec moi, j'arrangerai tout".
Onze prévenus, dont les deux frères Guérini, sont jugés depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille dans ce dossier tentaculaire de "système clientéliste", selon l'accusation. Le procès doit durer jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/mpm
Au procès des frères Guérini, Jean-Noël conteste avoir favorisé son frère Alexandre #
Jean-Noël Guérini a-t-il abusé de son pouvoir pour favoriser l'entreprise de son frère Alexandre? L'ex-président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône s'est dit "humilié qu'on remette en cause sa probité" vendredi devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"J'ai toujours séparé les intérêts privés de mon frère et l'intérêt général, je n'ai jamais mélangé les genres", a affirmé le sénateur, poursuivi pour "prise illégale d'intérêt".
Présent à la barre durant toute une longue matinée, l'ancien homme fort du PS des Bouches-du-Rhône s'est défendu pied à pied, documents étalés sur un pupitre devant lui, retrouvant la verve et l'emportement de ses meetings politiques.
"Inutile de regarder la salle, c'est le tribunal que vous devez convaincre", a glissé, amusée, la présidente Céline Ballerini.
Mais les témoignages d'anciens collaborateurs et la diffusion d'écoutes téléphoniques entre lui et son frère l'ont montré apparemment plus sensible aux sollicitations de son cadet qu'il ne l'affirme.
Evoquée dans la lettre anonyme à l'origine de l'enquête, la préemption puis la vente par le conseil général des Bouches-du-Rhône du terrain de la famille Semaire à la communauté d'agglomération Garlaban Huveaune Sainte-Baume (GHB) est à l'origine des poursuites contre l'élu et son frère.
Ce terrain de La Ciotat, mitoyen du centre d'enfouissement de déchets du "Mentaure" exploité par Alexandre Guérini, suscitait alors bien des convoitises, dont celle de l'entrepreneur qui devait accroître sa capacité de stockage pour répondre aux conditions de l'appel d'offre de GHB qu'il avait remporté.
A la barre, le beau-fils de l'ancien propriétaire du terrain a assuré que sa famille avait subi des pressions pour vendre, "coups de fil anonymes, perte d'une roue de l'un de ses camions sur l'autoroute".
C'est la ville de La Ciotat qui va déclencher les hostilités en annonçant son intention de préempter le terrain Semaire, alors occupé par une décharge sauvage, pour des raisons de sécurité et environnementales.
Furieux, Jean-Noël Guérini décide de faire jouer la prééminence du conseil général pour préempter le terrain.
"Il y avait trois raisons à cela, la plus importante était politique", a-t-il dit, évoquant son refus de voir La Ciotat tenue par la droite lui damer le pion. Il a également cité l'insécurité du site et la préservation d'une plante rare et protégée, le "liseron duveteux".
Curieusement, le même jour, une subvention sera votée par le département pour l'extension de la décharge du Mentaure.
Pour l'ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guerini, Rémy Barges, "tout le monde au cabinet et au conseil général" savait que c'était en réalité "pour aider son frère".
Alors que la préemption du terrain Semaire devait entraîner son gel pendant 10 ans, la préfecture de région ouvre la voie à son utilisation pour agrandir la décharge en publiant en mars 2006 une déclaration d'utilité publique (DUP) d'urgence. Dans la foulée, le conseil général revend le terrain à la communauté GHB avec laquelle travaille Alexandre Guérini.
"J'ai la conscience tranquille", a assuré Jean-Noël Guérini soulignant que c'était bien l'Etat et non lui qui avait changé la destination du terrain. "Je ne pouvais pas imaginer que cette décision serait prise", a-t-il affirmé.
En réalité, la préfecture avait déjà à plusieurs reprises manifesté son intention d'autoriser l'extension du Centre du Mentaure au terrain voisin, notamment dans un arrêté de novembre 2004.
Alors, Jean-Noël Guérini a-t-il sciemment manoeuvré pour favoriser son frère? "Jamais je ne me suis occupé de ses entreprises", a-t-il martelé même s'il a reconnu avoir souvent été sollicité par son cadet.
"Il avait la maladie du téléphone" mais "entre ce qu'il me disait de faire et ce que je faisais, il y avait la Méditerranée", a-t-il lancé.
Pourtant sur une écoute, on entend le sous-préfet d'Arles de l'époque, sollicité par l'élu pour un autre terrain convoité par Alexandre, lui expliquer: "Dites à votre frère qu'il prenne contact avec moi, j'arrangerai tout".
Onze prévenus, dont les deux frères Guérini, sont jugés depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille dans ce dossier tentaculaire de "système clientéliste", selon l'accusation. Le procès doit durer jusqu'au 9 avril.
pr/mdm/mpm
Alsace: un entrepreneur soupçonné d'avoir détourné des millions d'euros en cryptomonnaie #
Le dirigeant d'une entreprise immobilière alsacienne, soupçonné d'avoir détourné "plusieurs millions d'euros" en cryptomonnaie au préjudice de sa société, a été mis en examen et écroué, a annoncé vendredi le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée de Nancy (Jirs) dans un communiqué.
Dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte "pour des abus de biens sociaux et blanchiment du produit de biens sociaux", la police judiciaire de Mulhouse (Haut-Rhin) a effectué une saisie d'une valeur de 2,5 millions d'euros en USD Tether, une cryptomonnaie émise par la société Tether, a-t-on précisé de même source.
Les enquêteurs ont établi que "le détournement d'actif" portait sur "plusieurs millions d'euros" et a été commis au préjudice d'une société, dont l'objet était la réalisation d'opérations dans le secteur immobilier.
"A l'occasion de l'une ces opérations, une partie de son actif a été détournée au profit d'une autre société et convertie en cryptomonnaie, notamment en USD Tether", a précisé le parquet de la Jirs.
L'USD Tether est un actif numérique dont la valeur est liée à celle du dollar. "Contrairement à d'autres cryptomonnaies, son cours connaît des fluctuations limitées, assurant ainsi une relative sécurité à son détenteur", a ajouté la même source.
Le dirigeant d'entreprise, un homme d'une quarantaine d'années a été mis en examen, "notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment", a indiqué le parquet de la Jirs à l'AFP.
Celui-ci a souligné que le "recours aux cryptomonnaies dans d'aussi grandes quantités est rarement constaté dans les enquêtes économiques et financières portant sur des délits d'abus de biens sociaux de droit commun, sans lien avec la cybercriminalité".
rz/bdx/mpm
Metz: un syndicaliste policier entendu par l'IGPN après la diffusion d'une vidéo d'intervention #
Un syndicaliste policier a été entendu pendant plus d'une heure et demie vendredi à Metz par l'IGPN, la "police des polices", après la diffusion sur internet de la vidéo d'une intervention lors de laquelle un agent avait été traîné par le conducteur d'une voiture, a-t-on appris de source syndicale
Le policier auteur de la vidéo avait, lui, déjà été entendu par l'IGPN le 22 février, a-t-on précisé de même source.
Abdel Nahass, secrétaire départemental d'Unité SGP police FO en Meurthe-et-Moselle, était auditionné dans une enquête ouverte pour "violation du secret professionnel".
Il est sorti, accompagné de son avocat, sous les applaudissements d'une centaine de représentants de son syndicat venus de tout le Grand Est le soutenir, a constaté l'AFP.
"L'enquête vise la diffusion sur YouTube d'une vidéo extraite d'une procédure pénale. Elle ne vise personne en particulier", avait expliqué fin février le procureur de la République de Nancy, François Pérain, souhaitant "identifier les policiers qui ont remis à un syndicat un document couvert par le secret de l'enquête et le secret professionnel".
"Dans ce cadre, il ne m'apparaît pas anormal que l'IGPN interroge le représentant local du syndicat ayant réceptionné le matériel vidéo et qui peut détenir des informations quant à l'identité des policiers ayant commis cette infraction pénale", avait-il ajouté.
La vidéo à l'origine de la procédure "a été réalisée avec du matériel personnel", le film a été tourné "depuis la voie publique" et il n'y a "aucun élément personnel qui amène à reconnaître des gens", a répliqué Grégory Joron, secrétaire général délégué d'Unité.
Dans la nuit du 28 août 2020, à Chavigny (Meurthe-et-Moselle), le conducteur d'une voiture qui voulait fuir un contrôle avait traîné un policier sur 500 mètres, blessant légèrement l'agent.
Le conducteur a été condamné à cinq ans de prison ferme en appel le 15 février, selon Unité. En première instance, en octobre, il avait écopé de cinq ans d'emprisonnement, dont quatre ans ferme, selon la même source.
La scène a été filmée par la caméra "personnelle" d'un agent, placée sur le tableau de bord du véhicule de police. Unité l'a diffusée sur sa page Facebook nationale et sur YouTube le 28 août.
"Je pense que nous avons été professionnels. Nous sommes restés dans le cadre de l'exercice de notre syndicalisme et j'espère que le procureur va classer cette affaire-là et qu'on arrêtera là" la série des auditions, a ajouté M. Joron.
Pour Jérôme Moisant, secrétaire national Unité chargé des conditions de travail, l'action judiciaire du parquet a créé "un effet de sidération" chez ses collègues qui "sont contraints de s'équiper de moyens vidéo sur leurs deniers personnels" pour "établir l'absence de leur part de violences illégitimes" et prévenir "la violence dont ils sont victimes".
"On est à l'aube des groupes de travail sur les relations entre la police et la justice (dans le cadre du "Beauvau de la sécurité", ndlr). Quand on voit cette décision du procureur d'enquêter, on se dit qu'il reste encore beaucoup de travail à faire, que le chemin est long", a renchéri Stéphane Morisse, secrétaire national délégué d'Unité zone est.
M. Nahass n'a pas souhaité s'exprimer devant les médias. "Ils veulent faire taire la voix des policiers. Ce n'est pas gagné", a-t-il toutefois lancé à ses collègues.
rz/ha/sp
Confinement: Darmanin promet "compréhension" et "pédagogie" #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a promis vendredi que les forces de l'ordre feraient preuve de "compréhension" et de "pédagogie" pendant le nouveau confinement, tout en avertissant que ceux qui contreviendront "manifestement" aux règles seront sanctionnés.
"Il y aura de la compréhension et de la pédagogie parce que nous luttons contre une maladie qui tue, et qui tue beaucoup de gens", a déclaré à la presse le ministre, en visite au Service central de la police technique et scientifique, à Ecully, près de Lyon.
"Dans les prochaines heures, un décret va sortir, qui va permettre de bien cadrer tous les motifs d'exception, qui permettront aux Français de bien savoir ce qu'ils doivent ou ne doivent pas faire", a précisé M. Darmanin.
"Les policiers et les gendarmes, dans un souci de grande pédagogie mais aussi d'intervention, quand les choses ne seront pas au rendez-vous de la solidarité sanitaire - puisque chacun doit faire attention pour protéger l'autre - auront l'occasion de verbaliser", a-t-il poursuivi, en visant notamment "ceux qui manifestement n'ont pas envie d'appliquer les règles".
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi un nouveau confinement de quatre semaines à partir de vendredi pour seize départements, dont Paris et sa région, face à la progression de l'épidémie de Covid-19.
Dans le reste du pays, le couvre-feu est retardé à 19H00.
Pour le ministre de l'Intérieur, il s'agit de décisions "difficiles" mais le couvre-feu à 19H représente "un geste" notamment pour "ceux qui vivent avec de jeunes enfants ou dans des logements plus petits".
Auparavant, le ministre a échangé pendant près d'une heure avec des membres de la police scientifique dans le cadre du Beauvau de la sécurité.
"On vous doit un statut qui est meilleur que celui que vous avez aujourd'hui", a déclaré M. Darmanin, qui a dit "s'engager à améliorer la l'attractivité, la formation, la mobilité de la rémunération" de ces fonctionnaires.
"On doit faire un effort pour vous garder et vous faire sentir pleinement comme étant des policiers car vous êtes sur des scènes de crime, vous êtes marqués +police+, vous pouvez être menacés", a-t-il ajouté.
mb/fga/dch
Bas-Rhin: plainte de la préfète après une fête clandestine dans un nouveau centre commercial #
La préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a indiqué vendredi porter plainte auprès de la gendarmerie après une fête clandestine qui s'est déroulée mardi sur les lieux d'un nouveau centre commercial en plein air au nord de Strasbourg.
"La préfète a décidé de porter plainte ce 19 mars auprès des services de la gendarmerie pour mise en danger de la vie d'autrui. Ces comportements ne peuvent pas être tolérés, ces fêtes clandestines étant des vecteurs de contamination", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
"L'enquête menée par la gendarmerie se poursuit", a ajouté la préfecture, rappelant qu'il est "indispensable" de respecter "strictement les gestes barrières afin de casser les chaînes de transmission du virus" du Covid-19.
Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dévoilées par France 3 Grand Est, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées, sans masque, autour de DJs dans le nouveau centre commercial à ciel ouvert "Shopping Promenade" qui a ouvert ses portes mercredi.
"Nous n'étions absolument pas au courant. (...) Les ouvriers qui ont construit le site ont fait un apéro qui est devenu un peu trop festif, c'est très malheureux que cela ait pris cette ampleur", a indiqué à l'AFP la direction du groupe Frey, aménageur du centre commercial.
"Très dommageable, car cela n'avait pas lieu d'être", cette "fête", qui, selon les vidéos, a eu lieu sur une place en extérieur du centre commercial, n'a entraîné aucune dégradation, a indiqué la direction, prête à collaborer avec la gendarmerie pour "une fin rapide" de l'enquête.
maj/bdx/mpm
Police: la MDMA était en fait de la poudre de fraises Tagada #
De la poudre aux yeux: la prétendue MDMA, une drogue de synthèse, que la police avait annoncé mercredi avoir saisie à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), s'est révélée être finalement issue de bonbons fraises Tagada, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Mercredi, la préfecture de police de Paris annonçait sur son compte Twitter avoir "jugulé à Saint-Ouen un atelier de conditionnement de produits stupéfiants (MDMA, ecstasy) qui alimentait des soirées clandestines" et saisi pour un million d'euros de marchandise.
Le tweet était accompagné de deux photos montrant de la poudre rose et des sortes de petites pilules de la même couleur dans des sachets.
Mais il y a eu erreur sur la marchandise: les analyses toxicologiques effectuées jeudi soir ont conclu "que la poudre saisie dans l'appartement était une +poudre neutre+, ne relevant ni de produits stupéfiants ni de substance vénéneuse", a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny.
Il s'agissait de "fraises Tagada concassées", un célèbre bonbon, a précisé une source proche de l'enquête.
we-sab-nk/mep/or
Metz: un syndicaliste policier entendu par l'IGPN après la diffusion d'une vidéo d'intervention #
Un syndicaliste policier a été entendu pendant plus d'une heure et demie vendredi à Metz par l'IGPN, la "police des polices", après la diffusion sur internet de la vidéo d'une intervention lors de laquelle un agent avait été traîné par le conducteur d'une voiture, a-t-on appris de source syndicale
Le policier auteur de la vidéo avait, lui, déjà été entendu par l'IGPN le 22 février, a-t-on précisé de même source.
Abdel Nahass, secrétaire départemental d'Unité SGP police FO en Meurthe-et-Moselle, était auditionné dans une enquête ouverte pour "violation du secret professionnel".
Il est sorti, accompagné de son avocat, sous les applaudissements d'une centaine de représentants de son syndicat venus de tout le Grand Est en soutien de leur collègue, a constaté l'AFP.
"L'enquête vise la diffusion sur YouTube d'une vidéo extraite d'une procédure pénale. Elle ne vise personne en particulier", avait expliqué fin février le procureur de la République de Nancy, François Pérain, souhaitant "identifier les policiers qui ont remis à un syndicat un document couvert par le secret de l'enquête et le secret professionnel".
"Dans ce cadre, il ne m'apparaît pas anormal que l'IGPN interroge le représentant local du syndicat ayant réceptionné le matériel vidéo et qui peut détenir des informations quant à l'identité des policiers ayant commis cette infraction pénale", avait-il ajouté.
La vidéo à l'origine de la procédure "a été réalisée avec du matériel personnel", le film a été tourné "depuis la voie publique" et il n'y a "aucun élément personnel qui amène à reconnaître des gens", a répondu M. Grégory Joron, secrétaire général d'Unité.
Dans la nuit du 28 août 2020, à Chavigny (Meurthe-et-Moselle), le conducteur d'une voiture qui voulait fuir un contrôle avait traîné un policier sur 500 mètres, blessant légèrement l'agent.
Le conducteur a été condamné à cinq ans de prison ferme en appel en février, selon Unité.
La scène a été filmée par la caméra "personnelle" d'un agent, placée sur le tableau de bord du véhicule de police. Unité l'a diffusée sur sa page Facebook nationale et sur YouTube le 28 août.
"Je pense que nous avons été professionnels. Nous sommes restés dans le cadre de l'exercice de notre syndicalisme et j'espère que le procureur va classer cette affaire-là", a ajouté M. Joron.
M. Nahass n'a pas souhaité s'exprimer devant les médias. "Ils veulent faire taire la voix des policiers. Ce n'est pas gagné", a-t-il toutefois lancé à ses collègues.
rz/bdx/sp
Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #
La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "black blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux.
Une importante opération de police avait été menée peu avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre la fin 2018 et le début 2019, par de violents heurts.
Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux" : acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...
Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.
Présentés comme des "black blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres départements, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure désormais vidée de sa substance après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.
Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (sauf un PV) en jugeant la procédure illégale.
Cette décision est définitive puisque le parquet général de la cour d'appel a fait savoir à l'AFP qu'il ne formerait pas de pourvoi.
L'affaire était partie de la découverte, dans la nuit du 6 au 7 décembre, de tags "ACAB" ("All cops are Bastards"), tout frais, sur des murs du Bouscat. "Un rapprochement" avait alors été fait entre ces tags et "l'envoi depuis plusieurs jours de courriers anonymes (...) à des CRS menaçant la vie de ces policiers et leurs familles", expliquait à l'époque le parquet. Entre-temps, la police avait été informée de la réunion d'un groupe de "black blocs" au Bouscat, à 1,5 km des tags.
Cette "dénonciation anonyme", associée au contexte de menaces écrites, a amené la police à suspecter le groupe d'être "les auteurs des dégradations et outrages" nocturnes et "également" les "membres d'une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des exactions" lors de la manifestation, selon un PV policier cité par la cour d'appel. Sur la base de ces soupçons, une enquête de flagrance, qui donne des pouvoirs étendus à la police, avait alors été ouverte de ces chefs.
Mais pour la cour d'appel, cette procédure était illégale car elle reposait sur une "dénonciation anonyme" qui "ne saurait constituer un indice apparent d'un comportement délictueux" justifiant de mettre en oeuvre des "mesures coercitives" : la perquisition suivie des interpellations.
"C'est en réalité sur la foi d'un simple renseignement recueilli au cours d'une enquête d'environnement, dont l'origine n'a pas été commmuniquée et dont le contenu n'a pas été consigné", que l'enquête a été déclenchée, soulignent les magistrats.
Le lien, entre les tags et les occupants "dénoncés comme des black blocs", "n'a constitué qu'une simple conjecture", précisent-ils. Avant d'ajouter que le matériel découvert au Bouscat n'est pas "susceptible(s) de conférer a posteriori un caractère régulier à des mesures hautement coercitives".
"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.
nal-bl/pjl/bma
Fusillade à Montargis: information judiciaire ouverte pour assassinat #
Une information judiciaire a été ouverte pour assassinat et tentative d'assassinat après une fusillade qui a tué un homme de 22 ans et blessé un second de 20 ans mercredi à Montargis (Loiret), a annoncé vendredi le procureur de la République.
Les enquêteurs privilégient la piste d'un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.
Le principal suspect, Karim A, 28 ans, a déjà été condamné pour trafic de stupéfiants et violences aggravées, et compte 19 mentions à son casier judiciaire, a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur de Montargis Loïc Abrial, qui s'est dessaisi au profit du pôle criminel d'Orléans. Karim A. est mis en examen dans une autre affaire de trafic de stupéfiants pour laquelle il venait de sortir de détention provisoire.
"Nous avons pu rassembler suffisamment d'éléments pour établir qu'il a été délibérément chercher une arme en sachant qu'il allait être en présence de ses deux victimes", a précisé M. Abrial.
Les faits se sont produits mercredi vers 21H00 dans un immeuble du quartier de la Chaussée, "connu pour abriter un important trafic de stupéfiants", selon M. Abrial. Au moins trois coups de feu ont été entendus. Les blessés ont été déposés à l'hôpital par des particuliers.
Karim A, aperçu en train de remonter précipitamment les escaliers pour entrer dans un appartement, a été placé en garde à vue. Sa mère, née en 1967, soupçonnée de complicité, a également été placée en garde à vue.
Les enquêteurs ont retrouvé une douille et des traces de sang devant l'entrée de l'appartement. Une arme à feu "pouvant correspondre à celle qui a été utilisée", ainsi que des munitions ont également été retrouvées.
Lors d'une première audition, le mis en cause a évoqué "un différend" avec les victimes, déclarant avoir pris peur quand elles se sont présentées à son adresse. "Il a reconnu avoir pointé une arme en leur direction mais vers les jambes, et nié toute intention d'homicide, expliquant que le coup de feu serait parti tout seul", a précisé Loïc Abrial.
La victime décédée a été atteinte au bras et à la cuisse. Il s'agit d'un habitant de Montargis connu pour usage de stupéfiants. La seconde victime a été atteinte à l'abdomen. Elle est connue pour infraction aux législations sur les stupéfiants ainsi que pour des délits routiers. Ses jours ne sont plus en danger.
cor-hdu/gvy/caz
France: la MDMA était de la poudre de fraises Tagada #
De la poudre aux yeux: la poudre présentée lors de sa saisie par la police française comme de la MDMA, une drogue de synthèse, s'est révélée provenir de simples bonbons, des fraises Tagada, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Mercredi, la préfecture de police de Paris annonçait sur son compte Twitter avoir jugulé à Saint-Ouen, en banlieue Nord de Paris, "un atelier de conditionnement de produits stupéfiants (MDMA, ecstasy) qui alimentait des soirées clandestines" et saisi pour un million d'euros de marchandise.
Le tweet était accompagné de deux photos montrant de la poudre rose et des sortes de petites pilules de la même couleur dans des sachets.
Mais il y a eu erreur sur la marchandise: les analyses toxicologiques effectuées jeudi soir ont conclu "que la poudre saisie dans l'appartement était une +poudre neutre+, ne relevant ni de produits stupéfiants ni de substance vénéneuse", a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny.
Il s'agissait de "fraises Tagada concassées", un célèbre bonbon, a précisé une source proche de l'enquête.
we-sab-nk/mep/or/lch/dlm
Police: la MDMA était en fait de la poudre de fraises Tagada #
De la poudre aux yeux: la prétendue MDMA, une drogue de synthèse, que la police avait annoncé mercredi avoir saisi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), s'est révélée être finalement issue de bonbons fraises Tagada, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Mercredi, la préfecture de police de Paris annonçait sur son compte Twitter avoir "jugulé à Saint-Ouen un atelier de conditionnement de produits stupéfiants (MDMA, ecstasy) qui alimentait des soirées clandestines" et saisi pour un million d'euros de marchandise.
Le tweet était accompagné de deux photos montrant de la poudre rose et des sortes de petites pilules de la même couleur dans des sachets.
Mais il y a eu erreur sur la marchandise: les analyses toxicologiques effectuées jeudi soir ont conclu "que la poudre saisie dans l'appartement était une +poudre neutre+, ne relevant ni de produits stupéfiants ni de substance vénéneuse" a indiqué à l'AFP le parquet de Bobigny.
Il s'agissait de "fraises Tagada concassées", un célèbre bonbon, a précisé une source proche de l'enquête.
we-sab-nk/mep/or
Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #
La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "blacks blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux.
Une importante opération de police avait été menée peu avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre la fin 2018 et le début 2019, par de violents heurts.
Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux": acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...
Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.
Présentés comme des "blacks blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres départements, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure désormais vidée de sa substance après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel.
Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (sauf un PV) en jugeant la procédure illégale.
L'affaire était partie de la découverte, dans la nuit du 6 au 7 décembre, de tags "ACAB" ("All cops are Bastards"), tout frais, sur des murs du Bouscat. "Un rapprochement" avait alors été fait entre ces tags et "l'envoi depuis plusieurs jours de courriers anonymes (...) à des CRS menaçant la vie de ces policiers et leurs familles", expliquait à l'époque le parquet. Entretemps, la police avait été informée de la réunion d'un groupe de "black blocs" au Bouscat, à 1,5 km des tags.
Cette "dénonciation anonyme", associée au contexte de menaces écrites, devait amener la police à suspecter le groupe d'être "les auteurs des dégradations et outrages" nocturnes et "également" les "membres d'une association de malfaiteurs constituée en vue de commettre des exactions" lors de la manifestation, selon un PV policier cité par la cour d'appel. Sur la base de ces soupçons, une enquête de flagrance, qui donne des pouvoirs étendus à la police, avait alors été ouverte de ces chefs.
Problème pour la cour d'appel: cette procédure était illégale car elle reposait sur une "dénonciation anonyme" qui "ne saurait constituer un indice apparent d'un comportement délictueux" justifiant de mettre en oeuvre des "mesures coercitives" - la perquisition suivie des interpellations.
"C'est en réalité sur la foi d'un simple renseignement recueilli au cours d'une enquête d'environnement, dont l'origine n'a pas été commmuniquée et dont le contenu n'a pas été consigné", que l'enquête a été déclenchée, soulignent les magistrats.
Le lien, entre les tags et les occupants "dénoncés comme des blacks blocs", "n'a constitué qu'une simple conjecture", enfoncent-ils. Avant d'ajouter: le matériel découvert au Bouscat n'est pas "susceptible(s) de conférer a posteriori un caractère régulier à des mesures hautement coercitives".
"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.
nal-bl/pjl/or
Reims: piste criminelle privilégiée après un incendie mortel #
Le parquet de Reims (Marne) a ouvert lundi soir une enquête de flagrance criminelle à la suite d'un incendie dans un immeuble de Reims qui a fait un mort et quatre blessés, dont deux en état d'urgence absolue, a-t-il indiqué vendredi.
"J'ai ouvert cette enquête des chefs de destruction volontaire par moyens dangereux ayant entraîné la mort, des mutilations et des interruptions temporaires de travail (ITT) supérieures à huit jours", a indiqué à l'AFP le procureur de Reims Matthieu Bourrette.
"L'origine de l'incendie paraît criminelle selon les premiers éléments et aurait pris dans le hall de l'immeuble", situé dans le quartier populaire des Châtillons, poursuit-il.
L'incendie s'est déclaré lundi vers 20h00 et a nécessité l'évacuation de 23 habitants regroupés dans une école du quartier.
"L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Reims qui a effectuée les premières constatations avec une expert incendie", a précisé M. Bourrette.
chd/rl/caz
Meurtre de Maëlys: le parquet demande le renvoi de Lelandais devant la cour d'assises #
Le parquet de Grenoble a requis le renvoi de Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère pour le meurtre de la petite Maëlys en 2017, a-t-il annoncé vendredi.
Nordahl Lelandais est accusé du meurtre précédé de "l'enlèvement/séquestration de la mineure de (moins de) 15 ans" Maëlys de Araujo, d'agressions sexuelles sur deux de ses petites cousines mineures et d'enregistrement d'images pédopornographiques, précise le parquet, qui a rendu jeudi son réquisitoire définitif.
Après un délai de dix jours, les deux juges d'instruction chargés du dossier "rédigeront une ordonnance dans laquelle ils décideront des suites qu'ils estiment devoir donner" aux conclusions du parquet, indique Boris Duffau, adjoint au procureur de Grenoble.
M. Duffau ajoute que l'avocat de Nordahl Lelandais "a déposé une requête en nullité de la dernière expertise psychiatrique qui avait été accordée par la chambre de l'instruction" le 26 novembre.
En cause, la participation de l'un des experts cosaisis à une émission de "C dans l'air" (France 5) le 30 mars 2018, au lendemain d'une audition devant les juges d'instruction de Chambéry de Nordahl Lelandais au cours de laquelle il avait admis avoir accidentellement donné la mort au soldat Arthur Noyer.
L'expert près la Cour de cassation ne s'est pas récusé, alors qu'il était intervenu dans cette émission au titre orienté ("Nordahl Lelandais : les aveux d'un tueur en série ?"), ce qui peut laisser planer un doute sur son obligation de neutralité.
Une audience est fixée au 7 avril pour examiner cette demande en nullité.
Maëlys De Araujo, huit ans, avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d'un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, en Isère.
Rapidement suspecté, Nordahl Lelandais, ancien maître-chien militaire, avouera, six mois après sa mise en examen, avoir tué "involontairement" la petite fille.
Il est également accusé du meurtre du caporal Arthur Noyer, pour lequel un procès est prévu du 3 au 14 mai devant la cour d'assises de la Savoie.
ube-fh/mb/fga/shu
Mouvance "ultra-jaune" à Bordeaux: la justice annule une enquête pour irrégularité #
La cour d'appel de Bordeaux a annulé jeudi pour des irrégularités la quasi totalité de l'enquête visant 16 personnes présentées comme des "blacks blocs" soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en décembre 2019, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Les 16 personnes, aujourd'hui âgées de 21 à 46 ans, avaient été arrêtées le samedi 7 décembre 2019 dans une maison louée sur AirBnB au Bouscat, dans la banlieue cossue de Bordeaux. Une importante opération de police avait été menée moins de 2 heures avant une manifestation dans la capitale girondine, ancien bastion des "gilets jaunes" marqué, entre fin 2018 et début 2019, par de violents heurts.
Dans la maison, la police avait découvert du matériel destiné à confectionner des "projectiles et explosifs artisanaux": acide chlorhydrique, lacets pour faire des mèches, clous...
Les suspects avaient expliqué qu'ils voulaient bien se rendre à la manifestation mais avaient contesté toute intention violente.
Présentés comme des "blacks blocs" ou des "ultra-jaunes", pour la plupart venus d'autres régions, ils avaient été mis en examen pour "dégradations en réunion" et "association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Une procédure qui se retrouve désormais vidée de sa substance, après un revers infligé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux.
Dans cet arrêt dont a eu connaissance l'AFP, les magistrats saisis de recours de la défense ont ordonné la levée des contrôles judiciaires et "l'annulation de l'ensemble de la procédure" (à l'exception d'un PV), en jugeant la procédure illégale car légitimée par la police "en réalité sur la foi d'un simple renseignement" (anonyme) qui ne pouvait "constituer un indice apparent d'un comportement délictueux".
"Cet arrêt capital (...) vient sanctionner d'une certaine manière la volonté de toute-puissance de la police. Il vient rappeler que la police n'avait pas le droit, même avec l'accord du parquet, de procéder à une perquisition sur la base de soupçons non étayés et infondés. Ce qui s'est passé à Bordeaux avec cette perquisition est à l'image du traitement policier et judiciaire des +gilets jaunes+", a réagi Me Raphaël Kempf, l'un des avocats du dossier avec ses confrères Gabriel Lassort, Alice Becker et Xavier Sauvignet.
nal-bl/pjl/or
Meurtre de Maëlys: le parquet demande le renvoi de Lelandais devant la cour d'assises #
Le parquet de Grenoble a requis le renvoi de Nordahl Lelandais devant la cour d'assises de l'Isère pour le meurtre de la petite Maëlys en 2017, a-t-il annoncé vendredi.
Nordahl Lelandais est accusé du meurtre précédé de "l'enlèvement/séquestration de la mineure de (moins de) 15 ans" Maëlys de Araujo, d'agressions sexuelles sur deux de ses petites cousines mineures et d'enregistrement d'images pédopornographiques, précise le parquet, qui a rendu jeudi son réquisitoire définitif.
Après un délai de dix jours, les deux juges d'instruction chargés du dossier "rédigeront une ordonnance dans laquelle ils décideront des suites qu'ils estiment devoir donner", a précisé vendredi Boris Duffau, adjoint au procureur de Grenoble.
Il ajoute que l'avocat de Nordahl Lelandais "a déposé une requête en nullité de la dernière expertise psychiatrique qui avait été accordée par la chambre de l'instruction", et qu'une audience est fixée au 7 avril pour examiner cette demande.
Maëlys De Araujo, huit ans, avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d'un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, en Isère.
Rapidement suspecté, Nordahl Lelandais, ancien maître-chien militaire, avouera, six mois après sa mise en examen, avoir tué "involontairement" la petite fille.
Il est également accusé du meurtre du caporal Arthur Noyer, pour lequel un procès est prévu du 3 au 14 mai devant la cour d'assises de la Savoie.
ube/mb/shu
VIE PRATIQUE: un salarié peut faire l'objet d'une enquête secrète #
Dans certains cas, un employeur peut organiser dans l'entreprise une enquête sur un salarié, éventuellement confiée à un enquêteur extérieur, sans que ce salarié ne soit entendu pour se défendre ni même être informé de ce procédé, a admis la Cour de cassation.
A partir du moment où l'entreprise déclare agir pour vérifier une dénonciation de harcèlement moral, le résultat d'une telle enquête n'est pas une preuve déloyale issue d'un procédé clandestin de surveillance de l'activité du salarié, déclare la Cour.
Et en pareil cas, la loi selon laquelle "aucune information concernant personnellement un salarié ne peut être collectée par un dispositif qui n'a pas été porté préalablement à sa connaissance" peut être écartée, d'après la Cour.
Le dossier concernait un salarié que ses subordonnés accusaient de mal se comporter et auquel ils reprochaient de proférer des grossièretés ou des injures, de les surveiller en permanence et de créer une ambiance de stress et de conflits. L'entreprise, avec l'accord des délégués du personnel, avait chargé un intervenant extérieur de procéder à une enquête sans en informer le salarié visé et sans entendre son point de vue.
Il s'agit d'un procédé clandestin de surveillance, interdit par la loi, disait le salarié, licencié au vu du résultat de l'enquête, et il s'agit aussi d'un mode de preuve déloyal, donc interdit.
Dans un premier temps, ce salarié a obtenu gain de cause. La cour d'appel avait admis que son information préalable ait pu être évitée pour les besoins de l'efficacité de l'enquête, mais elle avait en revanche jugé impossible qu'une personne visée ne soit pas entendue par l'enquêteur pour présenter sa défense.
Cet arrêt a donc été cassé. Dès lors que l'entreprise invoque un éventuel harcèlement moral, elle peut organiser et confier à un tiers une enquête secrète et non-contradictoire, a jugé la Cour de cassation.
(Cass. Soc, 17.3.2021, V 18.25.597).
or/shu
"J'ai vécu ma vie comme une guerrière": ce jour où Eva Thomas a brisé le tabou de l'inceste #
Elle fut l'une des premières victimes d'inceste à témoigner à visage découvert à la télévision: Eva Thomas raconte à l'AFP son combat vers la paix intérieure, retrouvée après s'être battue "comme une guerrière" dans un "sursaut de survie".
En septembre 1986, les téléspectateurs d'Antenne 2 et des "Dossiers de l'écran" s'émeuvent en direct devant le récit du viol dont cette psychopédagogue a été victime trois décennies plus tôt. "J'ai témoigné comme on se jette dans le vide. Mais j'étais déterminée à briser le silence", souligne Eva Thomas, aujourd'hui octogénaire.
Dans son appartement niché sous les toits de Grenoble, elle explique avoir voulu "tendre la main" à toutes les victimes qui, comme elle, avaient expérimenté "la solitude la plus absolue". "Je n'ai pas vécu ma vie comme une victime, mais comme une guerrière".
Un soir d'été 1957, Eva Thomas est violée par son père alors qu'elle vient d'obtenir son brevet. Dès lors, elle s'emploie à fuir ce jardinier "doux et calme" qui n'avait jamais élevé la voix et endossé pour ses enfants le rôle "de la tendresse".
Pour préserver son noyau familial, elle choisit de se taire. "J'avais perdu mon père. C'était ça, le vrai traumatisme". Quand l'adolescente de 15 ans se confie au curé du village, persuadée d'avoir commis un "péché mortel", ce dernier lui conseille "d'oublier ça". "J'ai obéi car je voulais réaliser mes rêves".
Eva Thomas grandit en Normandie dans une famille catholique passant ses vacances au presbytère et dans laquelle baigne "l'idée du sacrifice". La petite fille se construit en "rébellion" face à des proches qui espèrent la voir marcher sur les traces de sa mère alors qu'elle a pour modèle sa tante, une institutrice laïque.
Malicieusement, la fillette de 10 ans confesse au prêtre son rêve d'institutrice, expliquant avoir été "appelée par Dieu". "Ça a marché: il a incité mes parents à me payer des études. J'avais pris ma vie en main. Quand c'est arrivé, j'étais construite. Cela a joué beaucoup dans mon histoire".
Après l'agression, elle souffre d'anorexie et arrête ses études pour retourner chez ses parents. "Quand le médecin a parlé d'hôpital, j'ai recommencé à manger pour reprendre mon projet. C'est en restant dans la réalité que j'ai réussi à tenir".
À 19 ans, elle réalise son rêve en devenant institutrice dans son village. Deux ans plus tard, elle quitte la France pour enseigner en Algérie et rencontre le père de sa fille, avec lequel elle s'établira au Tchad. En 1971, le couple revient en France.
Hantée par des cauchemars, Eva Thomas peint des nuits entières pour s'apaiser. Sur l'une des poupées momifiées qu'elle confectionne, elle commence à écrire son récit.
En 1980, elle rédige une lettre à son père, qui avoue et lui demande pardon. "Ça changeait tout. Cela a eu un pouvoir réparateur très puissant".
Révoltée que la parole d'une fillette violée par son père ne soit pas entendue, elle couche sur le papier, dans une "traversée douloureuse mais libératrice", ce qui deviendra "Le viol du silence", son premier livre publié en 1986 après son passage aux "Dossier de l'écran".
La déflagration médiatique de son témoignage propulse SOS Inceste, son association fondée en 1985 à Grenoble, aux avant-postes du débat. Très vite, la militante devient porte-parole "des autres". "J'étais en mission. On était des soeurs qui se sauvaient ensemble".
En 1989, le procès d'une victime poursuivie par son père pour diffamation vient briser cet élan. À la barre, Eva Thomas témoigne de l'importance de la "parole publique". Mais le procureur se range du côté de la loi. "J'étais dans une colère folle et ne savais plus à quoi me raccrocher".
"Obsédée" par le sentiment d'avoir été "foudroyée" par la justice, elle se met en tête d'obtenir réparation malgré la prescription et dépose auprès du tribunal un changement d'état civil. "Quand j'ai reçu la lettre d'acceptation, j'ai instantanément retrouvé toute ma santé physique et psychique".
Eva Thomas estime que la société n'était "pas prête", lorsqu'elle a parlé, à affronter l'inceste et qu'elle a cheminé durant 35 ans vers "l'écoute". Aujourd'hui, "elle a compris que l'inceste est un crime, une vraie destruction de l'identité".
bp/ag/swi/shu
Disparition de Magali Blandin: son mari en garde à vue, un "projet criminel" découvert #
Le mari de Magali Blandin, recherchée depuis le 12 février, a été placé en garde à vue jeudi après-midi, tandis que trois suspects d'origine géorgienne ont été mis en examen dont l'un pour "meurtre en bande organisée", a annoncé le parquet de Rennes jeudi soir.
"Les investigations ont permis de mettre à jour un projet criminel visant Magali Blandin élaboré à l'automne 2020. Il convient désormais de préciser les termes de ce projet criminel et le rôle de l'ensemble des protagonistes ayant pu y concourir", a précisé le procureur de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué.
Magali Blandin, éducatrice spécialisée de 42 ans et mère de quatre enfants, est recherchée depuis le 12 février au soir, alors qu'elle n'était pas allée chercher ses enfants à l'école. Sa disparition avait donné lieu à de vastes recherches autour de son domicile de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine), à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Rennes.
L'enquête avait rebondi dimanche dernier avec l'interpellation de quatre hommes et une femme, nés entre 1975 et 2003, suspectés de tentative d'extorsion en bande organisée. Le mari de Mme Blandin s'était en effet présenté fin février auprès du juge chargé de l'enquête pour l'informer qu'il était victime d'une "tentative d'extorsion d'une somme de 15.000 euros" et qu'il "se sentait menacé".
Au terme des gardes à vue, un homme né en 1990 en Géorgie a été mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et meurtre en bande organisée et placé en détention provisoire. Sa compagne, née en 1996 en Géorgie, a été mise en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et placée sous contrôle judiciaire.
Enfin, un autre homme, né en 1975 en Géorgie, "très connu de l'institution judiciaire, sorti de prison en début d'année", a également été mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée et placé en détention provisoire, selon le parquet.
"Les éléments recueillis attestent d'une tentative d'extorsion qu'ils disent cependant sans lien avec la disparition de Magali Blandin mais liée à une simple dette du mari de celle-ci", précise M. Astruc.
Par ailleurs, un homme né en 1980 en Géorgie, voisin du mari de Mme Blandin, interpellé mardi près de Cherbourg, est toujours en garde à vue ainsi que le mari de Magali Blandin.
Cette dernière avait déposé plainte pour violences conjugales le 3 septembre 2020 et avait déclaré "à cette occasion avoir pu elle-même se montrer violente", selon le parquet qui avait classé la plainte sans suite après l'audition de son mari en garde à vue.
L'enquête avait mis "en lumière un contexte de tension au sein du couple lié notamment à la gestion des ressources du ménage", selon la même source.
Les enfants du couple ont été placés.
aag/ahe
Un homme condamné à 8 ans de prison pour le viol d'une prostituée trans sans papier #
Un homme a été condamné jeudi soir par la cour d'assises de Paris à huit ans de prison pour le viol d'une prostituée transgenre en situation irrégulière au Bois de Boulogne en 2018.
Cet homme de 28 ans a été reconnu coupable de "viol commis sous la menace d'une arme", pour lequel il encourait 20 ans de réclusion, "vol" et "récidive de recours à la prostitution". Dès l'ouverture du procès mardi, il a reconnu avoir violé Cristina T., une Péruvienne de 39 ans, sous la menace d'un couteau.
La cour a également prononcé une peine de suivi socio-judiciaire de cinq ans, avec notamment l'obligation d'exercer une activité professionnelle ou de suivre une formation à sa sortie de prison.
"Je suis très heureux que Cristina ait eu cette écoute sensible pendant ces trois jours de procès. Elle a été écoutée par la justice française", a réagi l'avocat de la partie civile Julien Fournier.
Le parquet avait requis une peine de neuf ans de prison. Cristina T. "a vécu un viol avec violence, le couteau sur la figure, avec la peur de mourir", a résumé l'avocat général Olivier Auferil lors de ses réquisitions. Si elle n'avait pas avant ces faits "une vie enviable", elle a depuis "une vie brisée".
Les faits se sont déroulés une nuit de novembre 2018. "Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", a-t-elle raconté mercredi à la cour, en larmes. L'accusé a ensuite brandi son couteau et lui a imposé une fellation et un rapport anal non protégés. Il lui a également volé 150 euros.
Chose rare pour une personne prostituée en situation irrégulière, Cristina a déposé plainte. L'enquête a pu avancer rapidement car elle avait mémorisé la plaque d'immatriculation de l'accusé.
"Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent des proies faciles, des cibles privilégiées pour les agresseurs sexuels. Pour certains clients, les prostituées sont une espèce de marchandise dont on peut disposer à sa guise", a déclaré l'avocat général. Les prostituées sans papier "évitent les contacts avec la police. Les prédateurs sexuels le savent".
Le magistrat a cependant souligné que l'accusé, détenu depuis novembre 2018, avait entamé "une prise en charge psychologique", et affiché "une prise de conscience" de la gravité de ses actes.
"Il n'a pas eu une vie facile", a-t-il relevé, évoquant son "traumatisme" après avoir fui, enfant, la guerre civile au Congo.
"Peut-on imaginer que quand à 5 ans on a eu peur pour sa vie, ça n'a aucune conséquence sur la suite?", a questionné l'avocat de la défense, Antoine Aussedat, lors des plaidoiries. Il a mis en avant "l'évolution" de l'accusé en détention, "sa maturation porteuse d'espoir".
Il est suivi par un psychologue une fois par semaine en détention. "J'avais enfoui de la violence en moi", a-t-il expliqué à la cour.
ctx/bow
Lille: un homme retrouvé mort dans un hôpital psychiatrique, une patiente soupçonnée #
Le corps d'un homme, qu'une patiente d'une vingtaine d'années a dit avoir tué, a été découvert mercredi après-midi dans la chambre qu'il occupait à l'hôpital psychiatrique Fontan de Lille, a indiqué jeudi le parquet.
"Le corps d'un homme sans vie a été découvert dans la chambre qu'il occupait à l'hôpital Fontan hier dans l'après-midi. Une patiente avait averti le personnel médical et indiquait avoir tué la victime", a rapporté à l'AFP le parquet de Lille, sollicité après que la Voix du Nord a rapporté l'ouverture d'une enquête après un décès.
"Agée d'une vingtaine d'années, la jeune femme avait été admise dans l'établissement au début du mois de mars, alors qu'elle était placée en détention provisoire au centre pénitentiaire de Lille-Loos-Sequedin depuis le mois de janvier 2021 dans le cadre d'une information judiciaire pour homicide", a-t-il ajouté.
Selon le parquet, "il n'a pas été possible d'entendre la mise en cause pour le moment" et "des investigations médico-légales sont en cours afin de définir les causes exactes du décès".
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la sûreté urbaine de Lille.
L'hôpital Fontan fait partie du CHU de Lille. L'un de ses bâtiments est spécialisé dans la psychiatrie adulte et infanto-juvénile, et le second dans les conduites addictives et troubles du comportement associés, la psychogériatrie et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer.
jpa/rl/mpm
Vols de moteurs de bateaux: quatre personnes en garde à vue et incarcérées #
Quatre personnes, soupçonnées de vols de moteurs de bateaux au sein d'un groupe criminel organisé itinérant, ont été placées en garde à vue et incarcérées en France et en Roumanie, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie.
Des faits récurrents de vols de moteurs de bateau avaient été observés au cours du second semestre 2020 sur la façade Atlantique dans les départements de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.
L'enquête a permis d'établir que six épisodes de vols de moteurs avaient été commis en 2017 et en 2020, portant sur un total de 60 moteurs pour une somme de 610.000 euros.
Les quatre individus sont incarcérés et trois d'entre eux seront présentés au juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux.
lpb/ff/mpm
Un adjoint de sécurité avait accidentellement tué sa collègue: 2 ans avec sursis requis #
Deux ans d'emprisonnement avec sursis ont été requis jeudi à Paris à l'encontre d'un ancien adjoint de sécurité, jugé pour homicide involontaire après avoir accidentellement tué en 2019 une de ses collègues d'une balle dans la tête, en manipulant son arme.
Le prévenu de 29 ans formait un binôme avec la victime, une policière âgée de 28 ans, au sein de l'unité de surveillance et d'accueil du 36, rue du Bastion, siège de la police judiciaires parisienne.
Le 10 mars 2019, vers 18H30, ils viennent relever une autre équipe et alors que la jeune femme va déposer son sac, ses collègues discutent de la vitesse pour dégainer l'arme de service, selon que l'étui soit porté à la cuisse ou à la ceinture.
Ils décident de se lancer dans un "exercice de tir improvisé" en faisant des "sorties d'arme" comparées dans une salle à côté de l'accueil, avec un "décompte". Alors que la policière les a rejoints, un coup de feu part, la touchant à la tête.
Une reconstitution et des expertises balistiques ont montré que l'arme du prévenu n'avait pas été "mise en sécurité".
A la barre, il a demandé "pardon" aux parents de la victimes. "Ce qui s'est passé est inexcusable, il n'y a pas un jour où je ne pense pas à ce jour-là. Sachez que je me pardonnerai jamais", a déclaré cet homme, aujourd'hui éboueur.
Il a assuré ne "jamais" avoir "voulu viser personne et encore moins appuyer sur la détente", parlant d'un "geste vraiment pas contrôlé" lors d'une activité "stupide" et invoquant la "précipitation", la "fatigue", le "manque d'expérience".
Après le drame, le prévenu a été révoqué, comme l'adjoint de sécurité et le policier ayant participé, entendus en tant que témoins.
L'audience, emplie d'émotion, s'est tenue en présence de nombreux membres de la famille de la victime.
"On n'avait qu'une fille et on en était fiers, vous avez détruit notre vie en détruisant la vie de notre fille", a déclaré la mère de la victime, la voix brisée.
Evoquant les deux témoins, elle a regretté qu'ils ne soient pas "capable de dire exactement les faits. Pour moi et la famille c'est inadmissible qu'ils ne prennent pas conscience de la gravité de ce qu'ils ont fait".
Elle a notamment décrit sa fille comme "pleine de joie", "très active", qui aimait "partager" et qui avait choisi le métier de policier "depuis toute jeune".
Evoquant une "justice modeste et humble" face à "l'impensable", la procureure a demandé au tribunal d'assortir la peine d'une interdiction définitive d'exercer dans la fonction publique et de porter une arme.
alv/lbx/bow
Déboisement illégal en Ariège: enquête pour "vols avec dégradations" #
Entre 300 et 400 arbres, essentiellement des chênes et des sapins vieux de 30 ans, ont été coupés illégalement ces dernières semaines en Ariège, a indiqué jeudi le parquet qui a ouvert une enquête pour "vols avec dégradations et en réunion".
"Ces faits sont inadmissibles" et "portent atteinte tant à la propriété de ceux qui en sont victimes qu'au bien commun que représente une forêt veille de trente ans pour chacun de ceux qui ont plaisir à s'y promener", souligne le procureur de Foix dans un communiqué.
"Outre la flore, la faune sera aussi nécessairement impactée par ces faits", a insisté Laurent Dumaine, promettant une réponse judiciaire "aussi ferme que ce que la loi permet".
Sur la commune de Perles et Castelet, entre le 8 janvier et le 28 février, plusieurs particuliers ont constaté que leurs parcelles ont été déboisées sans leurs autorisations.
A ce jour, douze propriétaires victimes ont pu être identifiés et ont déposé plainte.
"Des rapprochements sont en cours avec d'autres faits survenus en d'autres points du département ou dans des départements voisins. Par ailleurs, les investigations s'orientent en direction d'une société dont les véhicules sérigraphies ont été aperçus à proximité du lieu des faits et dans un temps voisin de leur commission", selon le magistrat.
Compte tenu de l'impact environnemental des faits commis, le parquet de Foix a dédié à cette enquête des "moyens importants et susceptible d'être renforcés dans les jours à venir, notamment par la co-saisine d'un service d'enquête spécialisé".
cpy/swi
Mort d'un jeune Tchétchène blessé mercredi par arme à feu à Rennes #
Un homme de 23 ans d'origine tchétchène, grièvement blessé par balles mercredi après-midi à Rennes, est mort jeudi des suites de ses blessures, a indiqué le parquet de Rennes, en annonçant l'ouverture d'une information judiciaire pour "meurtre en bande organisée".
Le jeune homme, né en 1997, atteint à la tête, a été déclaré mort jeudi à 18H10, a annoncé le procureur de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué de presse.
"Le pronostic vital de la seconde victime, née en 1996", n'est "pas engagé", a-t-il ajouté.
Les faits se sont déroulés mercredi à 13H40, dans le quartier de Cleunay à Rennes. "Après une courte altercation verbale", un homme a tiré "deux coups de feu" en direction d'un des cinq jeunes hommes réunis devant un magasin Carrefour City. Un des projectiles a atteint la victime à la tête.
Au cours d'une "course poursuite", plusieurs nouveaux coups de feu ont alors été tirés, dont l'un a atteint le frère de la première victime à la hanche.
Un homme de 21 ans, suspecté d'être l'auteur des coups de feu et connu pour des affaires liées aux stupéfiants, a été interpellé quelques minutes après les faits. Il "a fait valoir son droit au silence durant la garde à vue", selon le parquet.
"Le lieu où se sont déroulés les faits est repéré comme étant un point de revente habituel de produits stupéfiants", a pointé le procureur, précisant que deux autres agressions avaient été recensées "le soir précédent sur les mêmes lieux", "sans qu'un lien ne soit encore formellement établi à ce stade".
La Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes (Jirs) s'est saisie de l'affaire, a annoncé M. Astruc précisant qu'une information judiciaire serait ouverte vendredi pour "meurtre en bande organisée, tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et détention d'armes de catégorie B".
"Ces faits, d'une exceptionnelle gravité, ne demeureront donc pas impunis et trouveront une réponse judiciaire d'une particulière fermeté", a-t-il ajouté.
De source proche de l'enquête, la victime la moins grièvement blessée avait été condamnée en juillet 2017 à 5 ans de prison ferme par la cour d'assises des mineurs de Rennes pour "coups mortels" sur un collégien de 13 ans en 2012. Le jeune homme, âgé de 16 ans au moment des faits, avait fait une clé d'étranglement à la victime, lors d'une bagarre dans la cour de récréation du collège de Cleunay.
aag/swi
"Sécurité globale": feu vert du Sénat à un texte largement réécrit #
Le Sénat à majorité de droite a adopté jeudi en première lecture la proposition de loi LREM controversée sur la "sécurité globale", après l'avoir largement réécrite, avec notamment un nouvel article 24 qui crée un délit de "provocation à l'identification" des policiers.
Renommée "pour un nouveau pacte de sécurité respectueux des libertés", elle a été votée par 238 voix pour et 98 contre.
"C'est un peu la signature du crime: vous êtes obligés d'écrire +libertés+ dans le titre tellement il est évident que cette loi leur porte atteinte", a lancé Pierre Laurent (CRCE à majorité communiste) à la majorité sénatoriale.
Députés et sénateurs vont tenter de s'accorder sur un texte commun. En cas d'échec, une nouvelle lecture sera organisée dans les deux chambres, le dernier mot revenant à l'Assemblée nationale.
La principale nouveauté apportée par la chambre haute est la réécriture de l'article 24 qui doit protéger les forces de l'ordre en opération, mais a cristallisé les critiques, provoquant une levée de boucliers chez les journalistes.
La version des sénateurs ne fait plus référence à la loi de 1881 sur la liberté de la presse, mais vise à créer dans le code pénal un nouveau délit de "provocation à l'identification".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réaffirmé que le gouvernement faisait "confiance" au Parlement pour la rédaction, tant que le but recherché, à savoir la protection des policiers et gendarmes en opération, était préservé.
La chambre haute a voté le dispositif visant à faciliter le recours aux caméras piétons des policiers, mais après avoir supprimé la possibilité pour les forces de l'ordre de diffuser les images de leurs interventions dans les médias ou sur les réseaux sociaux.
Toujours sur le volet consacré aux images, le Sénat a resserré l'encadrement juridique du recours aux drones, pour tenir compte des observations de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Il a aussi prévu l'élaboration par le ministère de l'Intérieur d'une "doctrine d'emploi des drones".
Il a adopté par ailleurs sans modification la disposition visant à autoriser le port d'armes par les policiers hors service dans les lieux accueillant du public, malgré l'opposition d'élus de tous bords.
Les sénateurs ont donné leur aval à l'élargissement, à titre expérimental pour cinq ans, des pouvoirs des agents de police municipale. Ils ont approuvé la création "historique" d'une police municipale à Paris.
La proposition de loi prévoit encore un encadrement de la sécurité privée, assoupli sur plusieurs points par les sénateurs.
La gauche a ferraillé toute la semaine contre le texte qui selon le ministre de l'Intérieur "améliorera très sensiblement le travail du continuum de la sécurité".
"Nous ne croyons pas sur le fond au continuum de sécurité. On aura à la fin une peau de léopard", a déclaré Jérôme Durain (PS), tandis que l'écologiste Esther Benbassa regrettait que "les pouvoirs publics s'engagent sur une voie toujours plus répressive".
Françoise Gattel (centriste) a au contraire défendu "la possibilité donnée d'exercer sa liberté dans la sécurité".
Le président LR de la commission des Lois François-Noël Buffet s'est félicité que le travail du Sénat ait permis de "ramener un peu de sérénité" après les débats houleux de novembre dernier.
vm/cg/caz
Retraites: l'intersyndicale appelle à une journée de manifestation le 31 mars #
Augmentation des pensions, prise en charge de la perte d'autonomie, vaccins pour tous: neuf organisations syndicales et associations de retraités appellent à "une journée nationale de rassemblements, d'actions et de manifestations dans tous les territoires" le 31 mars.
Face au blocage des pensions, à l'augmentation de la fiscalité et à l'explosion des prix, "l'augmentation des pensions pour vivre décemment est une urgence", déclarent CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, Ensemble et solidaires, FGR-FP et LSR dans un communiqué commun.
Ces organisations syndicales et associations réclament également "une vaccination de toutes et de tous" et "la levée de la propriété privée sur les brevets de vaccins". Ainsi que la reconnaissance dans la branche maladie de la Sécurité sociale - avec un financement par les cotisations sociales - de la prise en charge de la perte d'autonomie.
lc/bfa/caz
France: lourde amende pour la chaîne CNews pour "incitation à la haine" anti-migrants #
Le régulateur français de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'informations du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence", pour des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour, habitué des saillies racistes.
Le groupe Canal+, maison-mère de CNews, a "déploré" une décision contrevenant "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" consacré à la question des migrants mineurs isolés, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste", alors même que le polémiste venait d'être condamné pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard", justifie le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) dans un communiqué. "La maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification".
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste, alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à la chaine d'info LCI pour sa retransmission intégrale du discours en direct.
Cette sanction pécuniaire est une première pour une chaîne d'informations en France.
ac-cgu/may/vk/dlm/mba
Carrefour: amende de 425.000 euros pour avoir réalisé des promotions trop importantes #
Les hypermarchés Carrefour ont reçu une amende de 425.000 euros pour avoir enfreint la réglementation encadrant les promotions sur les produits alimentaires, a annoncé jeudi la Répression des fraudes.
Les promotions sur les denrées alimentaires sont plafonnées en valeur, à 34% du prix de vente au consommateur, en vertu d'une ordonnance de la loi Alimentation, adoptée fin 2018. Les catégories de produits n'ont pas été précisées.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) Hauts-de-France a prononcé la sanction "à l'encontre de la société Carrefour Hypermarchés pour des avantages promotionnels accordés au consommateur supérieurs à 34% du prix de vente", indique un communiqué de la Répression des fraudes (DGCCRF).
La Dirrecte a constaté ce manquement dans le cadre d'une enquête sur le respect des règles sur les promotions, lancée par la Répression des fraudes, précise le document.
Contacté par l'AFP, le groupe Carrefour a indiqué qu'il allait exercer un recours contre cette amende devant le tribunal administratif.
vac/ico/swi
Viol d'une prostituée trans sans papier: 9 ans de prison requis contre l'accusé #
Une peine de neuf ans de prison a été requise jeudi contre un homme jugé devant la cour d'assises de Paris pour le viol d'une prostituée transgenre en situation irrégulière au Bois de Boulogne en 2018.
Cristina T., une Péruvienne de 39 ans, "a vécu un viol avec violence, le couteau sur la figure, avec la peur de mourir", a résumé l'avocat général Olivier Auferil. Si elle n'avait pas avant ces faits "une vie enviable", elle a depuis "une vie brisée".
L'accusé, un homme de 28 ans, est jugé pour "viol commis sous la menace d'une arme", peine pour laquelle il encourt 20 ans de réclusion, "vol", "récidive de recours à la prostitution". Dès l'ouverture du procès mardi, il a reconnu avoir violé Cristina, sous la menace d'un couteau.
Cette femme transgenre se prostituait au Bois de Boulogne. Les faits se sont déroulées une nuit de novembre 2018. "Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", a-t-elle raconté mercredi à la cour, en larmes. L'accusé a ensuite brandi son couteau et lui a imposé une fellation et un rapport anal non protégés.
Chose rare pour une personne prostituée en situation irrégulière, Cristina a déposé plainte. L'enquête a pu avancer rapidement car elle avait mémorisé la plaque d'immatriculation de l'accusé.
"Les travailleurs et travailleuses du sexe constituent des proies faciles, des cibles privilégiées pour les agresseurs sexuels. Pour certains clients, les prostituées sont une espèce de marchandise dont on peut disposer à sa guise", a déclaré l'avocat général. Les prostituées sans papier "évitent les contacts avec la police. Les prédateurs sexuels le savent".
Le magistrat a cependant souligné que l'accusé, détenu depuis novembre 2018, avait entamé "une prise en charge psychologique", et affiché "une prise de conscience" de la gravité de ses actes.
"Il n'a pas eu une vie facile", a-t-il relevé, évoquant son "traumatisme" après avoir fui, enfant, la guerre civile au Congo.
"Peut-on imaginer que quand à 5 ans on a eu peur pour sa vie, ça n'a aucune conséquence sur la suite?", a questionné son avocat, Antoine Aussedat. Il a mis en avant "l'évolution" de l'accusé en détention, "sa maturation porteuse d'espoir".
L'accusé est suivi par un psychologue une fois par semaine en détention. "J'avais enfoui de la violence en moi", a-t-il expliqué à la cour.
Le verdict doit être rendu jeudi soir.
ctx/els/swi
"Sécurité globale": feu vert du Sénat à un texte largement réécrit #
Le Sénat à majorité de droite a adopté jeudi en première lecture la proposition de loi LREM controversée sur la "sécurité globale", après l'avoir largement réécrite, avec notamment un nouvel article 24 qui crée un délit de "provocation à l'identification" des policiers.
La proposition de loi, renommée "pour un nouveau pacte de sécurité respectueux des libertés", a été votée par 238 voix pour et 98 contre.
vm/cg/caz
Licenciement de Kerviel: le pourvoi de l'ex-trader rejeté par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Jérôme Kerviel, rendant définitive la décision de la cour d'appel qui avait jugé "fondé" son licenciement pour faute grave par la Société générale en 2008, selon un arrêt consulté jeudi par l'AFP.
Le conseil de prud'hommes avait estimé en 2016 que l'ex-trader avait été licencié "sans cause réelle ni sérieuse" et dans des conditions "vexatoires" par la banque, condamnée à lui payer quelque 455.000 euros.
Cette décision, qui avait signé le premier succès judiciaire de Jérôme Kerviel, avait été infirmée fin 2018, la cour d'appel de Paris jugeant que ce licenciement était bien "fondé sur une faute grave".
L'ancien trader avait alors formé un pourvoi en cassation rejeté mercredi par la chambre sociale de la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire.
L'affaire Kerviel reste l'un des plus gros scandales de la fiscalité internationale. Les batailles judiciaires entre la Société générale et son ancien trader se sont multipliées pendant plus d'une décennie, marquée par des coups d'éclats à répétition.
Elle avait explosé le 24 janvier 2008, quand la Société générale s'était déclarée victime d'une "fraude" de 4,9 milliards d'euros: elle accusait le trader d'avoir "dissimulé ses positions sur près 50 milliards d'euros, grâce à un montage élaboré de transactions fictives".
Jérôme Kerviel a été condamné en 2010 à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour abus de confiance, faux et usage de faux ainsi que pour manipulations informatiques. Le jugement a été confirmé en appel en 2012 et maintenu en 2014 dans ses dispositions pénales par la Cour de cassation. L'ex-trader est donc définitivement condamné au pénal.
En septembre 2016, Jérôme Kerviel a remporté une demi-victoire au civil: la justice a ramené de 4,9 milliards à un million d'euros le montant des dommages et intérêts qu'il devait à la Société générale.
Plus récemment, des juges ont été chargés, en 2019, d'enquêter pour "concussion" (l'octroi d'un avantage indu, NDLR) sur la ristourne fiscale de 2,2 milliards d'euros accordée à la banque à cause des pertes gigantesques causées par son ancien trader.
alv/els/caz
Entre trafic de drogue et filature policière, l'assassinat d'un mécanicien jugé à Ajaccio #
Trafic de stupéfiants, téléphones occultes, écoutes et... filature policière: cinq hommes, qui nient ces accusations, comparaissent depuis jeudi à Ajaccio pour l'assassinat en 2016 d'un mécanicien, des faits commis alors que certains d'entre eux étaient pourtant surveillés par des policiers.
Agé de 35 ans, Jean-Michel German, présenté comme "sans histoire et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane", a été victime le 7 septembre 2016 peu après 08H00 d'un guet-apens, atteint de plusieurs projectiles de fusil de chasse de calibre 12 et de revolver de calibre 38 devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio.
"Quelques minutes" après les faits, un véhicule incendié était retrouvé à proximité de la scène du crime avec ce type d'armes à bord.
Ce véhicule faisait pourtant l'objet d'une surveillance policière, via des micros et une équipe de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police, "placée à distance des faits", dans le cadre d'une autre enquête.
La voiture était sonorisée depuis le 2 septembre mais "toutes les données antérieures au 7 septembre à 08H04", soit le moment du meurtre, sont "techniquement inexploitables".
Deux brefs enregistrements "de mauvaise qualité" enregistrés juste après les faits correspondraient, selon les enquêteurs, aux voix de deux des accusés, Sébastien Caussin et Mickaël Carboni, mais ils ne permettent pas de faire une "comparaison de voix" avec les accusés, empêchant toute identification scientifique. "Arrachez les plaques. Donne-moi l'essence!", lance notamment un homme dans un de ces extraits.
Si ce dispositif de surveillance n'a pas permis aux enquêteurs d'empêcher le meurtre ou d'arrêter les auteurs en flagrant délit, il a conduit à l'arrestation, 12 heures après les faits, de quatre des accusés à Ajaccio et Cargèse.
"S'il n'est pas possible de déterminer avec certitude qui de Mickaël Carboni, Mickaël Sanna ou de Sébastien Caussin a tiré les coups de feu, il n'en demeure pas moins que les trois ont participé à l'action criminelle", affirme l'accusation.
Elle pointe un "contentieux ancien" opposant la victime à un autre des accusés, Ange-Marie Gaffory, qui l'aurait, selon un renseignement anonyme, obligé "à vendre des stupéfiants pour son compte", une obligation qui aurait donné lieu, quelques jours avant le meurtre, à "une altercation" dans un bar d'Ajaccio "entre la victime et Mickaël Carboni".
Les accusés, âgés de 28 à 36 ans, affichant tous de précédentes condamnations à leur casier judiciaire, sont présentés par l'accusation comme "ancrés dans la délinquance organisée" et accusés de s'être "entendus pour commettre plusieurs actes préparatoires" à ce meurtre. Tous nient les faits qui leur sont reprochés.
Mickaël Carboni, Mickaël Sanna et Sébastien Caussin sont jugés pour assassinat, association de malfaiteurs, destruction du bien d'autrui par moyen dangereux et usurpation de plaque d'immatriculation. Une détention et un transport non autorisés d'arme sont également reprochés à Mickaël Sanna. Ils risquent tous les trois la réclusion criminelle à perpétuité.
Mickaël Carboni, présenté par l'accusation comme "donneur d'ordre" avec Ange-Marie Gaffory, a évoqué à la barre de la cour d'assises de Corse-du-Sud l'absence, depuis ses 4 ans, de son père, Louis Carboni, condamné depuis 1976 à 18 reprises pour un total de 50 ans de prison.
"J'ai toujours été le fils de Louis Carboni. C'est cette étiquette que je veux à tout prix gommer parce que ce n'est pas moi", a dit celui qui compte lui-même deux condamnations à 1 an et 7 ans de prison pour violence aggravée et vol avec violences. Il n'a pas souhaité évoquer son frère, Tony Carboni, assassiné en août 2020, pendant qu'il était en détention.
Ange-Marie Gaffory, présent à son travail au moment du meurtre, est quant à lui poursuivi pour association de malfaiteurs, usurpation de plaque d'immatriculation et recel de bien provenant d'un vol. Le cinquième accusé, François Cay, est lui poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs. Tous les deux risquent une peine maximale de 10 ans de prison.
Le procès doit durer dix jours.
mc/mdm/mpm
Menaces de mort envoyées à 42 députés: un homme incarcéré dans l'attente de son procès en avril #
Un homme soupçonné d'avoir envoyé, début mars par mail, des menaces de mort à 42 députés de tous partis a été placé en détention provisoire jeudi par le tribunal correctionnel de Paris en attendant son procès prévu le 15 avril.
Le suspect âgé de 34 ans, qui devait être jugé en comparution immédiate à l'issue de sa garde à vue et qui conteste les faits, avait demandé un délai pour préparer sa défense.
Le tribunal a ordonné son placement en détention provisoire avant son procès "au regard du risque de réitération des faits et de l'insuffisance des garanties de représentation", conformément aux réquisitions du parquet.
Condamné en 2018 pour "menaces de mort réitérées", le prévenu, livreur de repas pour des applications mobiles, devra en outre se soumettre à une expertise psychiatrique.
Diplômé d'un master en management, il avait été interpellé mardi dans un hôtel social à Vincennes (Val-de-Marne) où il vit depuis plus d'un an.
Son avocat, Me Charles Ohlgusser, avait plaidé le placement sous contrôle judiciaire de son client, expulsé de son logement en 2018, deux ans après un burn out alors qu'il avait un bon poste dans une société de commerce.
L'homme, né au Cameroun et arrivé en France à l'âge de 5 ans, est soupçonné d'avoir envoyé entre le 5 et le 6 mars des menaces par mail à 42 députés de tous bords, dont André Chassaigne (PCF), Eric Ciotti (LR) ou Alexis Corbière (LFI). "Vous allez payer (...), les Français on va vous faire votre fête bande d'arrogants" était-il notamment écrit dans ces mails.
Seuls des élus dont les noms commencent par les lettres C ou M ont reçu ces courriels, avait indiqué à l'AFP une source parlementaire, évoquant l'acte "d'un déséquilibré manifestement".
Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui n'a pas été destinataire de ces menaces, avait signalé les faits au parquet de Paris en application de l'article 40 du code de procédure pénale, imposant à toute autorité ayant connaissance d'un crime ou d'un délit de le signaler à la justice.
Une enquête pour "menaces de mort ou d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes à l'encontre d'élus", confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), avait été ouverte le 9 mars.
mk/els/caz
Une amende de 200.000 euros pour CNews après des propos d'Eric Zemmour #
Carton rouge inédit pour une chaîne d'info: le CSA a sanctionné jeudi CNews d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos de son polémiste vedette Eric Zemmour, sur les migrants mineurs isolés.
Le Groupe Canal+, maison-mère de CNews, a dans la foulée "déploré" une décision contrevenant selon lui "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info", consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste"... peu après une condamnation du polémiste pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard" encourageant "des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée (...) en plateau", relève en outre l'instance dans sa décision datée du 17 mars.
Le Conseil estime que "la maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification", comme l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis du 22 octobre 2020, précise le communiqué.
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", tranche le régulateur, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de son pilier Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie, toujours dans "Face à l'info", émission animée par la journaliste Christine Kelly, ancienne conseillère du CSA.
Le comité d'éthique du groupe Canal+ avait de son côté recommandé à CNews de pré-enregistrer l'émission pour la diffuser avec un différé même léger, afin d'empêcher les dérapages en direct. Une mesure retenue par la chaîne, mais qui s'est révélée inefficace en septembre dernier.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à LCI pour sa retransmission intégrale en direct.
Depuis, les plaintes se sont multipliées à l'encontre de la chaîne d'info et du polémiste qui a dopé ses audiences, "Face à l'info" réunissant en moyenne 700.000 téléspectateurs.
Ces scandales à répétition n'empêchent pas une frange de l'extrême droite identitaire d'imaginer Eric Zemmour en potentiel candidat à l'élection présidentielle.
Le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a quant à lui déploré jeudi la sanction "très choquante" du CSA : "une amende administrative en matière de liberté d'expression, ça n'a jamais existé en France", a-t-il tweeté.
Cette sanction pécunière du CSA est une première pour une chaîne d'info mais pas pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, sanctionnant notamment en 2017 un canular jugé homophobe d'une amende de 3 millions d'euros.
Une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste" avait elle été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac-cgu/may/vk
Sécurité globale: feu vert du Sénat aux policiers armés hors service #
Le Sénat a adopté jeudi, sans modification par rapport au texte de l'Assemblée nationale, la disposition du texte "sécurité globale" visant à autoriser le port d'armes par les policiers hors service dans les lieux accueillant du public, malgré l'opposition d'élus de tous bords.
L'article prévoit que les policiers et gendarmes qui portent leurs armes en dehors de leurs heures de service ne peuvent se voir refuser l'accès aux établissements recevant du public (musées, théâtres, cinéma, centres commerciaux...). Adopté "conforme" par les deux chambres en première lecture, il ne pourra plus être modifié dans la suite de la navette.
Cet article de la proposition de loi "Sécurité globale" a été voté par 214 voix pour et 121 contre.
Une série d'amendements visant à sa suppression a été défendue sans succès par les groupes PS, CRCE à majorité communiste, et écologiste, des sénateurs du groupe RDSE à majorité radicale, ainsi que par le président centriste de la commission de la Culture Laurent Lafon et plus d'une vingtaine de cosignataires centristes, Les Républicains et Indépendants.
"Décider de porter une arme n'est pas anodin", a souligné M. Lafon. "Quel sentiment éprouvons-nous si dans une salle de spectacle nous voyons à côté de nous une personne en civil qui porte une arme ? est-ce que vous vous sentez rassuré, ou est-ce que vous vous sentez inquiet?"
"La dernière chose dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est la présence d'hommes armés, sans qu'on le sache, dans les festivals, les bars, les clubs ou tous les établissements recevant du public", a affirmé Thomas Dossus (groupe écologiste).
Cette disposition "soulève beaucoup de questions et pourrait même représenter un danger", a renchéri Sylvie Robert (PS) évoquant la possibilité d'un "accident", si une arme tombe ou est subtilisée.
"Un policier restera toujours un policier, mais j'ose imaginer que lorsqu'il est dans une salle de spectacle et qu'il est là hors service, c'est aussi pour se détendre et apprécier l'art", a déclaré Laure Darcos (LR).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a vigoureusement défendu la mesure, affirmant que si elle "existe, c'est aussi pour protéger les lieux de culture, les lieux de fête, qui sont des lieux visés par les terroristes".
"Il y a aujourd'hui plus de 30.000 policiers au moins qui rentrent chez eux ou qui vivent en dehors de leur service avec leurs armes", avec l'autorisation de leur hiérarchie, a-t-il ajouté, soulignant qu'"il n'y a pas aujourd'hui de cadre légal": "le gouvernement souhaite légaliser une pratique".
vm/cg/vk
Carrefour: amende de 425.000 euros pour avoir réalisé des promotions trop importantes #
Les hypermarchés Carrefour ont reçu une amende de 425.000 euros pour avoir enfreint la réglementation encadrant les promotions sur les produits alimentaires, a annoncé jeudi la Répression des fraudes.
Les promotions sur les denrées alimentaires sont plafonnées en valeur, à 34% du prix de vente au consommateur, en vertu d'une ordonnance de la loi Alimentation, adoptée fin 2018. Les catégories de produits n'ont pas été précisées.
La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) Hauts-de-France a prononcé la sanction "à l'encontre de la société Carrefour Hypermarchés pour des avantages promotionnels accordés au consommateur supérieurs à 34% du prix de vente", indique un communiqué de la Répression des fraudes (DGCCRF).
La Dirrecte a constaté ce manquement dans le cadre d'une enquête sur le respect des règles sur les promotions, lancée par la Répression des fraudes, précise le document.
Contacté par l'AFP, Carrefour n'a pas réagi dans l'immédiat.
vac/ico/mpm
Procès Guérini: débats autour d'un présumé emploi fictif familial #
Dans sa tentative de décortiquer le "système clientéliste" reproché à Alexandre Guérini et son frère Jean-Noël, ex-patron du PS marseillais, la justice s'est penchée jeudi sur l'emploi présumé fictif de Jeannie Peretti, l'ancienne compagne d'Alexandre, provoquant une querelle de couple à la barre.
"M. Guérini, par moments, il ferait mieux de faire attention à ne pas dire des bêtises", lâche Jeannie, 67 ans, s'attirant le sourire du tribunal.
L'ex-épouse n'a pas apprécié la petite phrase d'Alexandre devant les enquêteurs, selon laquelle elle travaillait souvent depuis son domicile, "ce qui n'était pas pour lui déplaire". Car ce sont ces quelques mots, entre autres éléments, qui l'ont amenée sur le banc du tribunal, pour recel d'abus de biens sociaux, aux côtés des 11 autres prévenus poursuivies dans ce dossier tentaculaire.
"C'était une plaisanterie, mais j'ai appris qu'il ne fallait pas plaisanter avec les représentants de la justice", s'excuse, penaud, Alexandre Guérini, 64 ans, loin du matamore menaçant entraperçu mardi via des écoutes téléphoniques où il mettait la pression sur le directeur général adjoint de Marseille Provence Métropole, pour récupérer un marché de gestion des déchets.
Petit bout de femme aux longs cheveux châtains, Jeannie Peretti connaît Alexandre depuis l'enfance. S'ils sont officiellement divorcés, ils sont restés proches et travaillent toujours ensemble aujourd'hui: pas question pour l'ancienne sténo-dactylo, passée par le secrétariat de Gaston Defferre, d'admettre un quelconque emploi fictif.
Alors certes, elle s'embrouille quand il lui faut détailler ses fonctions exactes au sein du maquis des entreprises dirigées directement ou non par le père de sa fille.
Secrétaire chez SMA Environnement, directrice-générale puis présidente de SMA Energie, directrice générale de SMA Financier? Commerciale, comme la qualifie le dirigeant officiel d'une de ces sociétés? "J'ai dit n'importe quoi, j'ai mélangé", concède-t-elle.
Pour M. Guérini, elle était "l'âme de l'entreprise", "la responsable syndicaliste permanente", "une femme exceptionnelle", avait-il expliqué aux enquêteurs.
Au-delà du travail exact effectué par Mme Peretti, la justice s'interroge sur les nombreux avantages dont celle-ci disposait, un 4X4 Mercedes, une carte bancaire pour payer l'essence, et une ligne téléphonique avec son abonnement. Et elle a des doutes sur sa "fulgurante ascension" professionnelle.
Jeannie Peretti, elle, ne doute pas: "C'est parce que j'étais capable de faire cette ascension. Vous me sous-estimez, je pourrais être capable de prendre votre place", avait-elle rétorqué au juge d'instruction, lors de l'enquête.
"C'était très maladroit de ma part d'avoir pu dire des énormités pareilles", concède-t-elle aujourd'hui, expliquant avoir été "impressionnée" par ce magistrat "méprisant".
Le procès doit durer jusqu'au 9 avril.
ol/mdm/caz
SNCF: rassemblement pour soutenir des agents de maintenance en grève #
Plusieurs dizaines de personnes, réunies à l'appel de SUD-Rail, sont venues jeudi devant la gare du Nord, à Paris, soutenir des agents de la SNCF, chargés de la maintenance des voies, en grève depuis deux mois, a constaté une journaliste de l'AFP.
Avec cette mobilisation débutée le 18 janvier, à raison d'une heure de débrayage nocturne, ces cheminots réclament une amélioration de leurs salaires et conditions de travail, réalisé essentiellement de nuit, a indiqué à l'AFP Anasse Kazib, de SUD-Rail.
Le mouvement concerne une quarantaine de cheminots, dont une trentaine actuellement en grève, chargés de "l'entretien des voies de la gare, de la maintenance et de la surveillance du réseau", un travail "important pour la sécurité ferroviaire", exécuté par des agents dont le salaire oscille "entre 1.600 et 1.900 euros net, avec les primes, au minimum 1.200 euros sans les primes", a souligné M. Kazib.
"Ils ont travaillé pendant le confinement, et même encore plus que d'habitude car il y avait moins de trains en circulation", ce qui a permis de "rattraper du travail" en retard sur les voies, a-t-il ajouté. Ces agents n'ont "pas d'évolution salariale", "travaillent dans des tunnels envahis par les rats", rapportent chez eux "des punaises, des cafards", et utilisent "du matériel obsolète", a-t-il énuméré.
Au micro devant les manifestants, le syndicaliste promet que "cette bataille-là va se solder par une victoire". "La grève continue, elle ne fait que commencer", assure-t-il.
Entré à la SNCF en 2017, Younes Barberrih, "technicien de la voie ferrée" de 25 ans, est gréviste depuis le début du mouvement. "Notre directeur d'établissement nous a promis une prime. Un an après, pas de nouvelles, rien n'a bougé. On a décidé de débrayer. Pour nos conditions de travail et une compensation financière qu'on mérite", raconte-t-il à l'AFP.
Le conflit s'est aussi déplacé devant le tribunal judiciaire de Bobigny, qui a donné raison en référé à SUD-Rail la semaine dernière. Le syndicat poursuivait la direction qui avait modifié les plannings des grévistes, les affectant en travail de jour et les remplaçant la nuit par une entreprise extérieure.
Le tribunal a ordonné à la SNCF de "réaffecter les agents" concernés "sur leurs horaires habituels de travail" et de "ne pas affecter de jour plus d'agents" que prévu dans le planning "initial", selon l'ordonnance de référé consultée par l'AFP.
er/bfa/mpm
Une amende de 200.000 euros pour CNews après des propos d'Eric Zemmour #
Carton rouge inédit pour une chaîne d'info: le CSA a sanctionné jeudi CNews d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos de son polémiste vedette Eric Zemmour, sur les migrants mineurs isolés.
Le Groupe Canal+, maison-mère de CNews, a dans la foulée "déploré" une décision contrevenant selon lui "au principe de liberté d'expression" et annoncé vouloir "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais".
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info", consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Cette diatribe avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris le 1er octobre pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste" ... alors qu'il venait de se voir infliger six jours auparavant d'une amende de 10.000 euros pour des motifs similaires.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard" encourageant "des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Aucune réaction suffisamment marquée n'a été apportée (...) en plateau", relève en outre l'instance dans sa décision datée du 17 mars.
Le Conseil estime que "la maîtrise de l'antenne n'(a) pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification", comme l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis du 22 octobre 2020, précise le communiqué.
La loi fixe des limites à la liberté de communication et "exige, en particulier, que les programmes mis à la disposition du public ne contiennent ni incitation à la haine ou à la violence fondée notamment sur les origines, la religion ou la nationalité", rappelle le CSA.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", tranche le régulateur, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de son pilier Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie, toujours dans "Face à l'info", émission animée par la journaliste Christine Kelly, ancienne conseillère du CSA.
Le comité d'éthique du groupe Canal+ avait de son côté recommandé à CNews de pré-enregistrer l'émission pour la diffuser avec un différé même léger, afin d'empêcher les dérapages en direct. Une mesure retenue par la chaîne, mais qui s'est révélée inefficace en septembre dernier.
CNews avait recruté en octobre 2019 l'écrivain et journaliste alors en pleine polémique après un violent discours anti-immigration et anti-islam prononcé lors d'un rassemblement politique. Celui-ci avait entraîné sa condamnation en septembre 2020 et une mise en garde ferme du CSA à LCI, qui l'avait intégralement retransmis en direct.
Depuis, les plaintes se sont multipliées à l'encontre du polémiste et de la chaîne d'info, qui a vu ses audiences bondir, particulièrement sur la case horaire occupée par "Face à l'info" (700.000 téléspectateurs en moyenne).
Ces scandales à répétition n'empêchent pas une frange de l'extrême droite identitaire d'imaginer Eric Zemmour en potentiel candidat à l'élection présidentielle.
Cette sanction financière du CSA est une première pour une chaîne d'info mais pas pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, sanctionnant notamment en 2017 un canular jugé homophobe d'une amende de 3 millions d'euros.
Une autre sanction, une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste", avait été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac-cgu/may/vk
Sécurité globale: le Sénat vote un nouvel article 24, la gauche toujours opposée #
Le Sénat dominé par l'opposition de droite a voté jeudi une nouvelle version du très controversé article 24 de la proposition de loi "sécurité globale", qui doit protéger les forces de l'ordre en opération, mais la gauche n'est toujours pas convaincue.
L'article réécrit a été adopté avec 248 voix pour et 97 contre.
Dans sa rédaction votée par l'Assemblée, qui a provoqué une levée de boucliers chez les journalistes, l'article 24 modifie la loi de 1881 sur la liberté de la presse pour réprimer la diffusion "malveillante" d'images des forces de l'ordre.
La version complètement réécrite par les sénateurs ne fait plus référence à la loi de 1881, mais vise à créer dans le code pénal un nouveau délit de "provocation à l'identification".
L'article ainsi réécrit stipule que "la provocation à l'identification" d'un policier ou d'un gendarme agissant dans le cadre d'une opération de police, ou de leur famille, "est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende", lorsqu'elle est réalisée "dans le but manifeste qu'il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique". Après quelques hésitations, le Sénat a ajouté les agents des douanes à la liste, à l'initiative de Jean-Pierre Grand (LR).
Le rapporteur LR Marc-Philippe Daubresse s'est dit "sûr" que cet article "pesé au trébuchet" respecte "les principes de nécessité et de proportionnalité". Il a rappelé que le Premier ministre Jean Castex saisirait le Conseil constitutionnel sur cet article.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réaffirmé que le gouvernement faisait "confiance au Sénat et à l'Assemblée nationale" tant que le but recherché, à savoir la protection des policiers et gendarmes en opération, était préservé.
"Cet article était mal né, mais l'objectif était nécessaire", a déclaré le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, pour qui le Sénat est parvenu "à trouver le bon point d'équilibre" entre protection des forces de l'ordre et liberté de la presse.
"La majorité a habilement reculé pour mieux sauter", a jugé de son côté la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Eliane Assassi, pour qui l'alternative est claire: l'abrogation" de la mesure. Les groupes PS et écologiste ont également plaidé sans succès pour la disparition de cet article.
"Bien sûr que nos forces de l'ordre qui font l'honneur de la République doivent être protégées!", a soutenu la président du groupe PS Patrick Kanner. Mais selon lui cet article est "inutile" et "ne fait qu'abîmer le lien de confiance entre le peuple et sa police".
Pour l'écologiste Esther Benbassa, même réécrit par les sénateurs, il "porte une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression".
A l'opposé, Jean-Pierre Grand a regretté qu'il permette "la diffusion sur toutes les chaînes de télévision du visage des membres de force de l'ordre sans floutage".
vm/jri/dch
Haute-Loire: relaxe pour un élu poursuivi pour complicité de proxénétisme #
Un conseiller départemental de Haute-Loire, poursuivi pour complicité de proxénétisme, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, et sa compagne a été condamnée à douze mois de prison avec sursis, ont indiqué leurs avocats.
Marc Boléa, 68 ans, a été "relaxé de toutes les infractions pour lesquelles il était poursuivi", ce qui confirme "ce que nous avons toujours dit, à savoir le caractère infondé des charges retenues et le surdimensionnement médiatique donné à cette affaire", a déclaré à l'AFP son avocat Me Antoine Vey.
"Nous espérons que ce jugement sera définitif, ce qui permettra à monsieur Boléa de retourner à la vie à laquelle il aspire, voire de poursuivre ses activités au service des citoyens", a-t-il ajouté.
A l'audience le 25 février, le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende à l'encontre de l'élu, déchu de tous ses mandats après son interpellation début décembre.
Le tribunal lui a toutefois infligé une amende de 250 euros pour recours à la prostitution.
Sa compagne, poursuivie pour proxénétisme, a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis, suivant les réquisitions du parquet, a indiqué son avocate Me Aurélie Chambon.
Elle devra s'acquitter d'une amende de 3.000 euros en tant que personne morale, à la tête d'une société de location immobilière.
L'un de ses deux biens, abritant les activités de prostitution, a été confisqué, a précisé son avocate, qui dit réfléchir à un "appel partiel".
L'homme et sa compagne avaient été interpellés début décembre après une enquête sur l'activité de prostituées dans un gîte et un immeuble, dont la femme était propriétaire.
Les surveillances effectuées avaient confirmé la présence habituelle d'une douzaine de prostituées et de transsexuels originaires d'Afrique et d'Amérique du Sud dans neuf chambres louées.
"Je n'ai jamais touché quoi que ce soit qui provienne de chez Marie-Line", avait assuré l'élu lors du procès, admettant avoir eu connaissance par la presse, quelques mois avant son interpellation, des activités de prostitution exercées par des femmes hébergées dans les gîtes de sa compagne: "je lui avais dit de faire attention", avait-il déclaré.
Sa compagne avait reconnu s'être laissée "déborder" par la situation: la prostitution, "je ne conteste pas que ça existait". "Mon établissement n'est pas le seul où il y a ce genre d'activité" mais "je n'ai jamais participé à quoi que ce soit qui (la) favorise", s'était-elle défendue.
"Nous ne sommes pas face à des gens qui ont prostitué à marche forcée des personnes" mais "qui ont toléré la prostitution", avait admis le parquet dans son réquisitoire.
cca/mb/caz
Un millier de salariés défilent à Roissy pour la défense de leurs emplois #
"Air France a eu sept milliards, tant mieux pour eux, mais nous aussi on a besoin d'aide". Un millier de bagagistes, agents d'entretiens et autres travailleurs de l'ombre de l'aéroport Roissy-Charles-De-Gaulle ont défilé jeudi sur la plateforme aéroportuaire, durement frappée par la crise du covid.
"C'est une bombe sociale qui s'annonce", insiste Abdelaziz Nacer, secrétaire général du syndicat des transports et des activités aéroportuaires sur les aéroports parisiens (Staaap).
Le 2 mars, invité de l'émission Quotidien, le PDG d'Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet avançait le chiffre de 30.000 destructions d'emploi probables à Roissy-CDG sur les 90.000 que compte la plateforme.
Outre les mastodontes Air France et ADP qui ont chacun mis en place des plans sociaux conséquents, une myriade de sous-traitants, hôtels, ou petits commerces commencent eux aussi à licencier pour faire face à la crise.
"La sous-traitance, c'est la partie immergée de l'iceberg, sans sous-traitants, l'aéroport ne tourne pas", explique Abdelaziz Nacer. Il affirme qu'il y a actuellement "plus de trente plans sociaux sur la table" et que 800 licenciements ont déjà eu lieu dans ces petites sociétés.
"Ce sont des salariés qui n'ont connu que ça, l'aérien, pendant 25 ou 30 ans", assure-t-il, précisant que beaucoup des personnes employées à Roissy vivent en Seine-Saint-Denis ou dans le Val d'Oise, des départements déjà très fragilisés sur le plan de l'emploi.
Dans le cortège, qui a défilé dans le froid depuis le terminal 2E à travers un aéroport déserté par ses passagers, des salariés de tous horizons.
Il y avait ceux de Servair, traiteur spécialisé dans la préparation de plateaux-repas et dont les salariés n'ont pas travaillé depuis un an; ceux du Hilton, dont l'établissement tourne à peine à 30% de ses capacités; ou encore de CBS, bagagiste en pleine déconfiture qui s'apprête à se séparer de près de la moitié de ses salariés.
"Au niveau bagagiste, ça va faire très mal", dit craindre Nicolas Huard, employé chez CBS. Sa société est en liquidation judiciaire et deux offres de reprise sont à l'étude, avec 195 voire 315 licenciements à la clef, sur 435.
"Chez Air France ou ADP, ils partent dans des conditions très avantageuse. Pour nous, ce sera les AGS (garantie des salaires) et le strict minimum", peste-t-il. "On est les premiers mais il y en aura d'autres après nous", prédit Nicolas Huard, annonçant "beaucoup de casse en 2021".
Chez Hilton, la direction veut supprimer 53 postes sur les 138 de l'hôtel. "C'est pas normal que l'État verse nos salaires et que derrière il y ait un PSE (plan de sauvegarde l'emploi)", s'indigne Mohamed Marni, élu CFDT au CSE et au chômage partiel avec 20% de salaire en moins depuis un an.
Il voit dans la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 "une aubaine" saisie par les patrons "pour dégraisser les effectifs et embaucher des personnes plus précaires et polyvalentes", afin de remplacer les anciens comme lui, qui travaille au Hilton depuis 20 ans.
Sur une banderole géante tendue devant la porte 17 du terminal 2E, la CGT de Servair interroge: "où vont les sept milliards d'euros ?", en référence aux aides de l'État accordées à Air France.
Nicolas Huard, dont la société CBS est sous contrat avec Air France jusqu'à novembre prochain, attend d'ailleurs un geste de la compagnie et un engagement sur le plus long terme.
Car malgré cette aide reçue, "Air France ne joue pas le jeu: ça fait 28 ans qu'on travaille pour eux et ils nous laissent tomber", lâche, dépité, le bagagiste.
agu/lum/dch
Les biens confisqués pour les démunis, une "bonne pratique" que la justice veut étendre #
Des biens confisqués donnés aux démunis, des ateliers de "coparentalité" pour séparations conflictuelles, des "placements extérieurs" de maris violents... le ministère de la Justice a lancé jeudi un site intranet, un "Google de bonnes pratiques", afin d'essaimer dans le pays des initiatives locales de juridictions qui ont prouvé qu'elles "marchent".
"En un clic, des magistrats peuvent savoir ce qui se fait de bien ailleurs. C'est un site nouveau, qui comporte aujourd'hui 114 bonnes pratiques, et a vocation a prospérer, aura j'espère 200, 300 voire plus de bonnes pratiques", a commenté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti en annonçant le lancement du site à Bordeaux.
"Avant d'être ministre j'ai vu ce qui dysfonctionnait dans la Justice mais aussi ce qu'elle pouvait faire de fantastique grâce à la bonne volonté et à l'ingéniosité de celles et ceux qui la servent", a-t-il déclaré. "Je veux que la base fasse remonter les bonnes pratiques (...) je veux étendre tout ce qui se fait de bien sur le territoire national".
Ces initiatives, diverses, portent sur ce qui se fait "dans un greffe, dans un bureau de juge d'instruction, chez un substitut de procureur", cela concerne aussi bien "l'administration pénitentiaire, la protection judiciaire de la jeunesse, le juridictionnel", a ajouté le ministre.
Sur le "moteur de recherche", accessible en interne, une bonne pratique "identifiée est décrite, commentée par des retours d'expérience et complétée par des outils d'aide à la mise en oeuvre".
M. Dupond-Moretti venait à Bordeaux illustrer une de ces initiatives récentes: le don à des associations caritatives d'objets et biens saisis par la justice, une pratique lancée à Reims, et qui a déjà essaimé dans une dizaine de tribunaux, dont Amiens et Bordeaux.
La Croix-Rouge de Gironde a ainsi reçu un premier lot de 2 m3, environ deux palettes, de vêtements, chaussures, linge, téléphonie, volés et neufs, qui étaient sous scellés. "Des cavernes d'Ali Baba qui regorgent d'objets destinés à la destruction, qui vont être directement donnés à des gens qui en ont besoin", a déclaré le garde des Sceaux.
"C'est du bon sens, pas de l'idée éthérée, c'est de la justice de proximité, ça parle aux gens", a-t-il estimé.
Entre autres "bonnes pratiques", le ministère a notamment évoqué l'usage de SMS pour convoquer les justiciables, une initiative née avec le Covid et qui permet "d'éviter l'absentéisme judiciaire. On sait que ça marche". Ou des ateliers de co-parentalité parents-enfants pour accompagner des séparations conflictuelles, un "guide de communication" pour l'accueil du justiciable, recensant le savoir-être, les mots à éviter ou privilégier, ou le placement-hébergement rapide de conjoints violents, afin d'éviter la récidive, risque majeur des premiers jours après une décision judiciaire.
pbl/pjl/nm
Gendarme ivre impliqué dans un accident mortel: une nouvelle mise en examen #
Un gendarme suspecté d'avoir laissé un de ses collègues ivre prendre la route avant d'être impliqué dans un carambolage mortel a été mis en examen mercredi, un peu plus d'un mois après trois autres militaires dans cette affaire, a indiqué jeudi le parquet de Grenoble.
Convoqué mercredi devant le juge d'instruction en charge du dossier, il a été mis en examen "pour abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité d'une personne", a précisé Éric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble.
Selon le magistrat, il n'a pas été placé sous contrôle judiciaire.
Il s'agit du quatrième militaire mis en examen dans cette affaire actuellement à l'instruction. Le 5 février, trois gendarmes avaient également été mis en examen des mêmes chefs d'accusation.
Le 26 février 2019 près de Bourgoin-Jallieu, un gendarme très fortement alcoolisé - 2,54 g d'alcool par litre de sang - avait causé un accident, tuant un couple de septuagénaires.
Le militaire au volant, en poste dans une brigade locale et qui n'était pas en service au moment de l'accident, avait été condamné à trois ans de prison - dont la moitié ferme - et écroué, moins de 48 heures après les faits.
Mais la famille des victimes avait déposé une plainte pour "homicide involontaire" et "non-empêchement d'un délit" contre quatre gendarmes présents ce jour-là aux côtés de l'auteur de l'accident, avec qui ils avaient bu au restaurant. Elle estime qu'ils auraient dû l'empêcher de prendre le volant dans cet état.
La plainte avait été déposée en avril 2019 à Grenoble, après que la procureure de Bourgoin-Jallieu eût rapidement estimé "qu'il n'y avait pas en l'état de responsabilité pénale" pour ces quatre militaires, entraînant l'ouverture d'une information judiciaire menée par un juge d'instruction.
bp/mb/nm
Marriott: 168 emplois menacés à l'hôtel Westin Vendôme #
Un plan de sauvegarde de l'emploi au sein du Westin Vendôme, prestigieux hôtel parisien de la galaxie Marriott, menace 168 des quelques 350 salariés, rassemblés pour le troisième jeudi d'affilée devant l'établissement pour manifester contre une direction accusée de faire la sourde oreille.
"Depuis l'annonce du PSE le 7 janvier, il n'y a aucune avancée. Nous n'avons eu aucune rencontre avec la direction", regrette David Kharoubi, délégué syndical suppléant (HCRCT-FO).
"C'est un hôtel administré par Marriott mais le propriétaire des murs c'est le fonds britannique Henderson Park depuis fin 2018, précise-t-il. Le nouveau propriétaire avait prévu de gros travaux nécessitant peut-être une fermeture totale temporaire mais c'est un hôtel qui fonctionne très bien sinon".
L'hôtel de 440 chambres a rouvert progressivement le 26 juin mais il est de nouveau fermé depuis le 18 novembre, le personnel étant en chômage partiel.
Ce jeudi, une cinquantaine de personnes se sont massées devant les portes de l'hôtel fermé, bombardées de confettis et recouvertes d'affiches, certaines tapant sur des casseroles.
"Henderson et Marriott main dans la main pour virer les salariés du jour au lendemain", était-il écrit sur l'une des affiches.
Les manifestants ont été rejoints par des salariés d'autres hôtels en difficultés comme le Méridien Etoile ou encore par une délégation de femmes de chambres de l'Ibis Batignolles, en grève depuis juillet 2019 pour obtenir leur intégration dans le groupe Accor.
"Tout le service d'hébergement va être licencié pour être confié à un sous-traitant. C'est inacceptable. Il faut se battre contre le bulldozer Marriott. Nous devons mener des actions communes pour faire reculer le patronat de l'hôtellerie", a déclaré Claude Levy, représentant de la CGT-HPE (Hôtels de prestige et économiques).
"Selon notre expert comptable qui s'est entretenu hier avec un représentant d'Henderson Park, le PSE n'est pas justifié. Derrière ce PSE se cache quelque chose d'autre. On propose d'aller jeudi prochain dans un hôtel ouvert de la chaîne pour se faire plus entendre", a prévenu Yamina Bellhamer, secrétaire adjointe du CSE.
Selon elle, le député (LREM) Sylvain Maillard, passé par hasard devant l'hôtel lors du premier jeudi, a proposé de recevoir une délégation à l'Assemblée nationale.
"Pour la direction, l'activité ne reprendra pas avant 2024 et cela justifie le licenciement de 168 salariés", conclut Iba Konté, membre CFDT du CSE.
Interrogée, la direction de l'hôtel a fait savoir qu'elle ne commentait pas un PSE en cours.
cd/cel/caz
Le CSA inflige à CNews 200.000 euros d'amende pour les propos de Zemmour sur les migrants mineurs #
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.
Cette sanction financière est une première à l'encontre d'une chaîne d'information, a précisé le CSA à l'AFP.
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" consacré à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
Une sortie qui avait suscité un tollé et l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste", peu après une condamnation du polémiste pour les mêmes motifs.
"Quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime (...), ils ont été de nature à inciter à la haine envers les mineurs étrangers isolés, et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires", justifie le CSA dans un communiqué.
"Par ailleurs, le Conseil a estimé que la maîtrise de l'antenne n'avait pas été assurée, d'autant plus que l'émission a été diffusée en différé et sans modification, ainsi que l'a souligné le comité d'éthique du groupe Canal+ dans son avis rendu le 22 octobre 2020", ajoute l'autorité audiovisuelle.
La chaîne a ainsi "manqué à ses obligations", estime le CSA, qui avait confié les saisines relatives à cette séquence à un rapporteur indépendant, CNews ayant déjà été mise en demeure pour des faits similaires fin 2019.
Le CSA avait à l'époque délivré un avertissement à la chaîne après des propos de sa vedette Eric Zemmour sur l'islam et la colonisation de l'Algérie.
La sanction de jeudi n'est pas une première pour le groupe Canal+: le régulateur a déjà condamné plusieurs fois C8 pour des séquences polémiques dans des émissions de Cyril Hanouna, avec notamment une amende de 3 millions d'euros en 2017 pour un canular jugé homophobe.
Une autre sanction, une privation de publicité d'une semaine pour l'émission "Touche pas à mon poste", avait été annulée par le Conseil d'Etat, obligeant le CSA à indemniser C8 à hauteur de 1,1 million d'euros.
ac/cgu/may/nm
Strasbourg: manifestation contre l'implantation de Huawei en Alsace #
Environ 150 personnes, selon les organisateurs et la préfecture, ont manifesté jeudi devant le conseil régional du Grand Est à Strasbourg contre l'implantation prévue en 2023 en Alsace d'une usine Huawei, dénonçant les liens entre le géant chinois des télécoms et Pékin.
Les manifestants avaient répondu à l'appel d'associations de défense des droits de l'homme en Chine contre l'implantation à Brumath (Bas-Rhin) du premier site de production d'équipements hors de Chine de Huawei, consacré notamment à la 5G, qui devrait permettre la création à terme de 500 emplois directs.
Ils se sont rassemblés face au conseil régional, brandissant des drapeaux tibétains ou des pancartes proclamant "Huawei = persécution des Ouïghours" ou encore "Pas d'usine Huawei en Alsace".
Les équipements liés à la 5G "vont nécessiter le pillage de beaucoup de ressources naturelles", s'est inquiétée Brigitte Guiraud, présidente de l'Association Initiative Citoyenne, organisatrice du rassemblement.
Elle a pointé de possibles risques pour la "sécurité nationale", alors que l'implantation du site est prévue à proximité de sites militaires de renseignement.
"Huawei n'est pas une entreprise indépendante" car derrière, "il y a le régime du Parti communiste chinois", a-t-elle dit à l'AFP, dénonçant la répression par Pékin de la minorité musulmane des "Ouïghours, des Tibétains, des Mongols" ou celle des membres du mouvement spirituel Falun Gong.
Les manifestants ont adressé une "lettre ouverte" à Jean Rottner, le président LR de la Région Grand Est qui a beaucoup oeuvré pour la venue du géant chinois en Alsace.
Dans sa réponse consultée par l'AFP, M. Rottner leur a assuré être lui "aussi préoccupé" par la situation des Ouïghours. Il a annoncé un "moratoire" de la Région sur les "coopérations à venir avec la Chine".
Huawei n'a bénéficié "d'aucun traitement de faveur", a assuré M. Rottner, rappelant que le versement de la subvention publique promise n'aura lieu que si Huawei réalise ses "investissements industriels" en Alsace.
Dans un communiqué, Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, a appelé "à la fin de la répression" des Ouïghours et "à la prise en compte" de cette répression "dans les décisions publiques". L'élue s'était montrée réticente à l'implantation de Huawei près de Strasbourg, un temps évoquée, avant que le choix ne se porte sur Brumath.
Les manifestants devaient ensuite se rendre devant l'Institut Confucius de Strasbourg, l'un des 17 en France, qu'ils pointent comme un "outil de propagande et d'infiltration" de Pékin.
dsa/bdx/dch
"Sécurité globale": le Sénat demande "une doctrine d'emploi" des drones #
Le Sénat à majorité de droite a voté jeudi un amendement prévoyant l'élaboration par le ministère de l'Intérieur d'une "doctrine d'emploi des drones", pour compléter le cadre juridique prévu par la proposition de loi "sécurité globale".
Le texte, examiné en première lecture par la chambre haute, encadre en particulier l'usage par les forces de l'ordre des drones lors de manifestations, en cas de craintes "de troubles à l'ordre public d'une particulière gravité", mais aussi pour la prévention des infractions pénales.
Les sénateurs ont restreint leur usage aux infractions graves ou aux lieux difficiles d'accès ou exposant les forces de l'ordre à des dangers particuliers, et ont réaffirmé l'interdiction de certaines techniques, dont la reconnaissance faciale et la captation des sons.
Ils ont aussi prévu, contre l'avis du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "un régime souple d'autorisation préalable", délivrée par le préfet ou le procureur, selon les cas.
Le Sénat a en outre adopté un amendement du corapporteur Loïc Hervé (centriste) visant à prévoir l'élaboration et la mise à jour régulière, par le ministère de l'Intérieur, d'une "véritable +doctrine d'emploi des drones+ pour préciser les aspects les plus techniques". Cet amendement, qui a reçu un avis de "sagesse" du ministre, répond à une suggestion de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).
La chambre haute a donné son feu vert à un amendement du gouvernement visant à permettre aux polices municipales d'utiliser des drones, mais à titre expérimental, pour cinq ans.
Le groupe CRCE à majorité communiste s'est fermement opposé aux dispositions autorisant l'usage des drones, considéré comme "outil +orwellien+ qui permettra demain en s'immisçant dans l'espace public une surveillance de masse".
"Le monde d'après sera sous surveillance", a appuyé le groupe écologiste, dénonçant dans un communiqué "le fait que le gouvernement et la majorité sénatoriale avancent main dans main pour imposer un régime de surveillance de masse qui nous rapproche chaque jour un peu plus de la dystopie orwellienne".
Le groupe écologiste a notamment proposé, sans succès, un moratoire de deux ans "pour suspendre toute application de techniques de reconnaissance faciale dans l'espace public".
vm/ggy/vk
CNews: 200.000 euros d'amende pour les propos de Zemmour sur les migrants mineurs (CSA) #
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a sanctionné jeudi CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+, d'une amende de 200.000 euros pour "incitation à la haine" et "à la violence" après des propos tenus en septembre par son polémiste vedette Eric Zemmour sur les migrants mineurs isolés.
Le 29 septembre, lors d'un débat de l'émission "Face à l'info" dédié à la question des mineurs isolés après l'attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour avait déclaré: "Ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".
ac/cgu/may/swi
Un assassinat sur fond de trafic de drogue devant les assises de Corse-du-Sud #
Trafic de stupéfiants, téléphones occultes, surveillance policière, écoutes: le procès de cinq hommes, accusés d'être impliqués à différents degrés dans l'assassinat en 2016 en périphérie d'Ajaccio d'un mécanicien de 35 ans, s'est ouvert jeudi devant les assises de Corse-du-Sud.
Agé de 35 ans, Jean-Michel German, présenté comme étant "sans histoire et ayant tourné le dos à son passé de toxicomane", a été victime le 7 septembre 2016 peu après 08H00 d'un guet-apens, atteint de plusieurs projectiles de fusil de chasse et de revolver devant la résidence de sa compagne à Alata, un village voisin d'Ajaccio.
"Quelques minutes" après les faits, un véhicule incendié avait été retrouvé à proximité de la scène du crime avec ce type d'armes à bord.
Ce véhicule faisait l'objet d'une surveillance policière, via des micros et une équipe de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police, "placée à distance des faits", dans le cadre d'une autre enquête, confiée à une juge d'instruction, pour trafic de stupéfiants.
Si ce dispositif n'a pas permis aux enquêteurs d'empêcher le meurtre, il a conduit à l'arrestation, 12 heures après les faits, de quatre personnes à Ajaccio et Cargèse.
"S'il n'est pas possible de déterminer avec certitude qui de Mickaël Carboni, Mickaël Sanna ou de Sébastien Caussin a tiré les coups de feu, il n'en demeure pas moins que les trois ont participé à l'action criminelle", affirme l'accusation.
Elle pointe un "contentieux ancien" opposant la victime à Ange-Marie Gaffory qui aurait, selon un renseignement anonyme, "obligé Jean-Michel German à vendre des stupéfiants pour son compte", une obligation qui aurait donné lieu, quelques jours avant le meurtre, à "une altercation" dans un bar d'Ajaccio "entre la victime et Mickaël Carboni".
Les accusés sont présentés comme "ancrés dans la délinquance organisée" et accusés de s'être "entendus pour commettre plusieurs actes préparatoires" à ce meurtre.
Mickaël Carboni, Mickaël Sanna et Sébastien Caussin sont jugés pour assassinat, association de malfaiteurs, destruction du bien d'autrui par moyen dangereux et usurpation de plaque d'immatriculation. Une détention et un transport non autorisés d'arme sont également reprochés à Mickaël Sanna.
Ange-Marie Gaffory, présent à son travail au moment du meurtre, est quant à lui poursuivi pour association de malfaiteurs, usurpation de plaque d'immatriculation et recel de bien provenant d'un vol.
Le cinquième accusé, François Cay, est lui poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs.
Tous nient les faits qui leurs sont reprochés.
mc/mdm/sp
Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé #
Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.
L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
Mercredi soir, pour éviter de nouvelles émeutes, un dispositif de maintien l'ordre exceptionnel avait été mis en place à Blois avec renforts de police, gendarmes mobiles, CRS.
"Il n'y a jamais eu de déploiement de cette ampleur. Pour l'instant, c'est calme. Nous avons des patrouilles permanentes", avait expliqué dans la soirée à l'AFP le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau. La nuit s'est finalement déroulée dans le calme.
Selon une source policière, le même dispositif sera de nouveau déployé jeudi soir.
mam-gvy/lg/nm
Hausse de 5% en 2020 des infractions à caractère raciste #
Le nombre d'infractions à caractère raciste a augmenté de 5% en 2020, moins que l'année précédente, dans un contexte "particulier" de pandémie, mais ces données ne représentent qu'une "faible partie" des faits dans la réalité, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Les forces de l'ordre ont enregistré l'an passé 11.338 infractions "commises en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la prétendue race ou la religion", contre 10.796 en 2019.
Il y en avait eu 9.328 en 2018: sur deux années, l'augmentation est de 21,5%, alors que le ministère de l'Intérieur précise que ces procédures enregistrées "ne représentent qu'une faible partie des faits +à caractère raciste.+"
Sur la période 2013-2018, "seule une victime de menaces ou violences physiques +racistes+ sur quatre et une victime d'injures +racistes+ sur vingt ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte", développe le ministère.
Les infractions enregistrées l'année dernière se répartissent à part quasi égales entre crimes et délits (5.511) et contraventions (5.827). Ces dernières ont augmenté de 12% par rapport à 2019, les premières baissé de 2%.
Près de 65% de ces crimes et délits sont des injures, provocations ou diffamations publiques, et elles diminuent de 7%.
La majorité (59%) de ces crimes et délits ont eu lieu dans une agglomération de 200.000 habitants ou plus, et 27% du total en région parisienne.
La plupart des victimes des crimes et délits (pas de donnée disponible pour les contraventions) sont des hommes (58%), âgés de 25 à 54 ans (71%).
Les étrangers sont surreprésentés parmi elles: ils comptent pour 19%, quasiment trois fois plus que leur part dans la population (7%). C'est encore plus significatif pour les ressortissants d'un pays d'Afrique, qui représentent 14% des victimes mais seulement 3% de la population.
Enfin, le ministère de l'Intérieur note que "les caractéristiques sociodémographiques des mis en cause" pour crime ou délit à caractère raciste "se distinguent nettement de celles de l'ensemble des mis en cause" pour tous types de crime ou délit.
La part des femmes y est ainsi plus élevée (30% contre 17% parmi l'ensemble des mis en cause), celles des plus de 55 ans beaucoup plus (27% contre 7%), et l'âge moyen est supérieur (43 ans contre 32).
Le communiqué précise que "les confinements ont fortement influencé les conditions de dépôt de plainte, pour les victimes et les forces de sécurité", alors que certaines formes de délinquance n'ont pas pu s'exercer (...) tandis que d'autres se sont renforcées."
"Les données présentées ici doivent donc être interprétées en gardant en tête ce contexte particulier" est-il ajouté.
nk/aco/shu
Emeutes à Blois: le mineur blessé grièvement dans l'accident mardi soir est décédé (parquet) #
Le jeune de 15 ans blessé grièvement mardi soir dans l'accident de voiture à l'origine de plusieurs heures d'émeutes dans les quartiers nord de Blois est décédé jeudi peu après 13h00, a confirmé à l'AFP le procureur de la République de la ville, Frédéric Chevallier.
L'accident avait été provoqué par un véhicule en fuite, à la suite d'un contrôle routier. Le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures. Ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, avaient été évacués en état d'urgence absolue. Lors des violences qui ont suivi, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
mam-gvy/lg/nm
Hausse de 5% en 2020 des infractions à caractère raciste #
Le nombre d'infractions à caractère raciste a augmenté de 5% en 2020, moins que l'année précédente, dans un contexte "particulier" de pandémie, mais ces données ne représentent qu'une "faible partie" des faits dans la réalité, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Les forces de l'ordre ont enregistré l'an passé 11.338 infractions "commises en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la prétendue race ou la religion", contre 10.796 en 2019.
Il y en avait eu 9.328 en 2018: sur deux années, l'augmentation est de 21,5%, alors que le ministère de l'Intérieur précise que ces procédures enregistrées "ne représentent qu'une faible partie des faits +à caractère raciste.+"
Sur la période 2013-2018, "seule une victime de menaces ou violences physiques +racistes+ sur quatre et une victime d'injures +racistes+ sur vingt ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte", développe le ministère.
Les infractions enregistrées l'année dernière se répartissent à part quasi égales entre crimes et délits (5.511) et contraventions (5.827). Ces dernières ont augmenté de 12% par rapport à 2019, les premières baissé de 2%.
Près de 65% de ces crimes et délits sont des injures, provocations ou diffamations publiques, et elles diminuent de 7%.
La majorité (59%) de ces crimes et délits ont eu lieu dans une agglomération de 200.000 habitants ou plus, et 27% du total en région parisienne.
La plupart des victimes des crimes et délits (pas de donnée disponible pour les contraventions) sont des hommes (58%), âgés de 25 à 54 ans (71%).
Les étrangers sont surreprésentés parmi elles: ils comptent pour 19%, quasiment trois fois plus que leur part dans la population (7%). C'est encore plus significatif pour les ressortissants d'un pays d'Afrique, qui représentent 14% des victimes mais seulement 3% de la population.
nk/aco/shu
Dix mois de prison requis contre le rappeur Moha la Squale #
Le parquet a requis jeudi dix mois de prison ferme, avec aménagement sous bracelet électronique, contre le rappeur Moha la Squale, jugé pour refus d'obtempérer, outrage et rébellion à l'occasion d'un contrôle routier de police un peu agité l'an dernier dans les rues de Paris.
La procureure a aussi réclamé une suspension de permis de conduire de six mois. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 15 avril.
Le rappeur parisien, âgé de 25 ans, était poursuivi à la suite d'une interpellation "un peu musclée", a rappelé à l'audience la présidente du tribunal.
Lors d'un contrôle routier de routine en juin, les policiers s'étaient aperçus que le rappeur (Mohamed Bellahmed pour l'état-civil) faisait l'objet d'un mandat de recherche pour refus d'obtempérer aggravé. Le mois précédent, il avait été surpris au cours d'un "rodéo" en moto dans les rues de la capitale mais avait réussi à échapper aux policiers.
Sur les vidéos de son interpellation, diffusées sur les réseaux sociaux et présentées au tribunal, on entend le prévenu, maintenu au sol par trois policiers, crier des injures alors que les agents tentent de lui passer les menottes.
Ces injures "n'étaient pas destinées aux policiers. Jamais j'ai parlé mal de la police", s'est défendu le jeune homme d'allure frêle, cheveux relevés en chignon en haut du crâne et la voix hésitante. "Je reconnais à peu près tout, mais pas d'avoir insulté les policiers".
"J'ai eu peur", a insisté Moha la Squale.
"Mais de quoi?", l'interroge la présidente.
"De la police. Je ne savais pas ce qui allait m'arriver", répond le rappeur en se malaxant les mains. "Je regrette d'avoir pris la fuite en moto et de ne pas avoir obtempéré la première fois avec les policiers. Je respecte les forces de l'ordre. Je suis désolé de tout ce qui s'est passé".
Quand la présidente évoque son casier judiciaire chargé, le jeune homme explique: "j'ai grandi, j'ai une vie, un travail maintenant".
La procureure a dénoncé "le sentiment de toute-puissance" du prévenu à l'égard de la société. Moha la Squale "a un certain talent", concède-t-elle mais "ce qui est déplorable c'est qu'il se sert de cette notoriété d'une façon préjudiciable". "Le fait d'être connu, de rouler dans une grosse voiture et de faire du rap, ça n'excuse rien. c'est un justiciable comme un autre", dit-elle.
Pour son avocate, Moha la Squale est "quelqu'un qui vient de très, très loin (...) Il ne fait pas du rap violent (...) Il a de quoi être fier".
Le rappeur a été l'une des grosses révélations de l'année 2018, auteur d'un premier album "Bendero" plébiscité par le public (disque d'or, plus de 50.000 exemplaires vendus) et par la critique. Nommé aux Victoires de la musique 2019, il a indiqué au tribunal qu'il préparait un nouvel album.
aje/pa/dch
Attaque de la mosquée de Bayonne en 2019: l'enquête s'achemine vers un non-lieu #
Un an et demi après l'attaque de la mosquée de Bayonne, sur fond de racisme anti-musulman, en octobre 2019, l'enquête s'oriente vers un non-lieu en raison de la mort de l'unique suspect octogénaire, a indiqué jeudi le parquet de Bayonne.
Le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, a pris des réquisitions définitives de non-lieu, a annoncé le parquet, confirmant une information de France bleu Pays basque.
La décision était attendue depuis le décès, en février 2020, de Claude Sinké, l'assaillant présumé de 84 ans qui avait ouvert le feu et blessé deux fidèles avant de tenter d'incendier la mosquée, le 28 octobre 2019. Sa mort avait mis un terme à la perspective d'un procès, et ce, d'autant que l'enquête n'a pas montré qu'il avait bénéficié de complicités.
La décision finale d'un non-lieu revient désormais au juge d'instruction.
Les victimes et leurs familles, comme l'ensemble de la communauté musulmane de Bayonne, avaient dès les premiers instants réclamé que l'attaque soit qualifiée d'acte terroriste. Leurs avocats avaient plaidé pour que le parquet national antiterroriste (Pnat) se saisisse du dossier, en vain.
"C'est une double peine pour les victimes. La première c'est que le Pnat aurait dû se saisir et la seconde c'est que finalement, il n'y aura pas de justice", a réagi Me Mehana Mouhou, l'avocat d'une victime, Amar Kariouh
L'avocat déplore que les investigations se soient "toujours limitées" à Claude Sinké, présenté en "loup solitaire". Il voit dans la décision du parquet national antiterroriste un "refus d'enquêter sur les milieux extrémistes".
A l'époque de sa mise en examen pour "tentatives d'assassinat", des experts avaient estimé que l'homme souffrait d'une "altération partielle de son discernement", ne remettant pas en cause sa responsabilité pénale.
Ses deux victimes, deux fidèles Marocains de 74 et 78 ans, avaient été grièvement blessés par balles et hospitalisés. Rapidement interpellé chez lui, dans les Landes, Claude Sinké avait brandi une arme en direction des policiers.
Aux enquêteurs, cet ancien candidat du Front national pour les élections départementales en 2015, écarté du parti par la suite, avait indiqué avoir voulu "venger l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris", qu'il attribuait "aux musulmans".
Il est décédé quatre mois après son incarcération provisoire, suite à une dégradation subite de son état de santé.
cas-nal/pjl/nm
La justice somme l'Etat de faire des travaux à la prison de Lorient-Ploemeur #
Le tribunal administratif de Rennes a sommé l'État de faire des travaux au Centre pénitentiaire de Ploemeur (Morbihan), dont la maison d'arrêt est en situation de surpopulation permanente, afin d'améliorer les conditions d'accueil des détenus jugées indignes, selon un jugement consulté jeudi par l'AFP.
Ouvert en 1982, le centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur comporte 227 places et présentait une densité carcérale de 168% en mars 2021 et de 200% en mars 2020.
Dans une requête déposée début mars, l'ordre des avocats du barreau de Nantes et l'Observatoire international des prisons (OIP) dénoncent, entre autres, un espace de vie "inférieur à 3 m2" ainsi que des conditions d'hygiène déplorables, pointant la "proximité dans les cellules entre les lieux de prise des repas et les sanitaires".
La requête fait également état de quantités de nourriture insuffisantes, d'absence d'activités ou encore de fouilles au corps sans motif légitime, autant d'éléments constitutifs selon eux d'"atteintes graves" aux libertés fondamentales et d'un traitement "inhumain et dégradant" des personnes détenues.
En réponse, le ministère de la Justice avait invoqué une baisse de la population carcérale accueillie dans l'établissement depuis un an, rappelant par ailleurs que certaines personnes placées en détention provisoire, qui avaient demandé leur libération en raison de conditions d'accueil jugées indignes, avaient vu leur demande rejetée.
Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes a en partie donné raison aux requérants, condamnant l'État à leur verser 1.500 euros. L'administration pénitentiaire est notamment sommée de cloisonner les toilettes du reste de la cellule et de s'assurer qu'aucun détenu ne dorme sur un matelas à même le sol dans le quartier de la maison d'arrêt.
Les installations électriques des cellules, jugées dangereuses car sous-dimensionnées, devront être également mises aux normes, et un système d'interphonie devra être installé dans chacune d'entre elles pour que les détenus puissent prévenir les gardiens en cas d'accident la nuit. Un diagnostic amiante devra en outre être réalisé dans l'ensemble des bâtiments.
Le tribunal a également ordonné à l'administration pénitentiaire d'améliorer la ventilation des cellules, qui devra être rénovée, et de veiller à ce que les détenus du quartier disciplinaire puissent prendre une douche si possible quotidiennement "dans des conditions respectueuses de l'hygiène et de l'intimité".
L'accès aux produits d'entretien des cellules ainsi qu'aux sacs poubelles et au papier hygiénique devra enfin être assuré, et les poubelles ramassées quotidiennement.
hdu/gvy/dch
150 ans après, l'héritage compliqué de la Commune de Paris #
Elle est pour la gauche un rêve de République sociale, la pionnière de la révolution ouvrière. Pour la droite, un moment d'égarement de la rue et un épisode de violences. La Commune de Paris secoua le monde pendant 72 jours et se finit dans le sang. Il y a 150 ans. Elle fait encore débat aujourd'hui.
Le 18 mars 1871, excédés et affamés par le siège prussien, les habitants des quartiers populaires du Nord et de l'Est de Paris se révoltent contre le gouvernement de la IIIe République. Ils instaurent la "Commune de Paris" et adoptent plusieurs mesures emblématiques comme l'égalité salariale hommes-femmes ou la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Après 9 semaines de lutte, l'expérience des "Communards" est liquidée par les autorités, les "Versaillais", lors de la "Semaine sanglante", pour laquelle les estimations sérieuses varient, pour l'historien Eric Fournier, entre 7.000 et 20.000 morts.
Est-ce un "triste moment de guerre civile" comme le dit la droite parisienne ou "72 jours exceptionnels" d'avancées sociales quand le peuple se libère et se fédère, comme le pense la gauche radicale ?
"La droite n'est pas fière des massacres de la Semaine sanglante. La gauche parlementaire ne sait trop que faire d'un gouvernement qui fit sécession de l'Assemblée nationale (...) Il n'y a qu'à l'extrême gauche que l'événement est salué", résume l'historien Pierre Vesperini dans "Philosophie magazine".
Jeudi commence un programme de commémorations organisé notamment par la Mairie de Paris, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo à la tête d'une coalition de gauche, au grand dam de la droite.
"Commémorer oui, célébrer non", dénonce l'élu de droite Rudolph Granier. "C'est quand même un moment où, dans Paris, des Parisiens ont été assassinés par d'autres Parisiens" estime un autre élu de droite, Antoine Beauquier à quelques jours du début des commémorations.
La gauche y voit elle le creuset de l'émancipation du prolétariat et "le premier modèle d'auto-organisation populaire", selon les mots du chef de file de l'extrême-gauche française, Jean-Luc Mélenchon.
"La Commune représente la plus importante présence dans l'histoire de France d'ouvriers dans une assemblée représentative", relève l'historienne Mathilde Larrère.
C'est cette prise en main par le prolétariat que loue la gauche révolutionnaire. "Le souvenir des combattants de la Commune n'est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l'est par le prolétariat du monde entier" écrivait Lénine en 1911. C'était "un danger mortel pour le vieux monde fondé sur l'asservissement et l'exploitation" selon lui.
La Commune, ce ne furent certes pas les "Dix jours qui ébranlèrent le monde", selon la célèbre formule de John Reed pour qualifier la Révolution russe d'octobre 1917. Mais elle n'en fut pas moins un évènement mondial sur lequel les yeux des cinq continents se sont rivés.
"Ainsi la Commune occupe 75% des mots qui circulent sur le réseau de l'agence Reuters la semaine du 18 mars, ce qui signifie que l'attention est immédiate et non seulement liée à la semaine sanglante. Elle est donc suivie heure par heure dans toute l'Europe, mais bien au-delà, jusqu'en Inde ou en Australie ou aussi au Mexique ou aux Etats-Unis", explique l'historien Quentin Deluermoz, auteur de "Commune(s)" chez Seuil.
Aujourd'hui, l'héritage est incertain, même s'il est encore revendiqué sur certaines banderoles dans les rassemblements d'extrême gauche ou récemment chez certains "gilets jaunes", ce mouvement de révolte populaire qui a secoué la France en 2018 et 2019, donnant lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
"Ce qui est assez drôle, c'est que beaucoup du programme de la Commune de 1871 est devenu totalement courant et banal", relève l'historienne Alice de Charentenay.
L'historien Pierre Nora estime que quand le président Pompidou s'est incliné en 1971 devant le "mur des fédérés", au cimetière du Père Lachaise, cela signifiait que "la mémoire ouvrière était morte dans son inspiration révolutionnaire propre et qu'elle ne menaçait plus rien".
Pour autant, "beaucoup de gens (...) utilisent encore aujourd'hui" le slogan "La Commune n'est pas morte", estime Mme de Charentenay.
"Les +gilets jaunes+ sont en effet les descendants directs des Parisiens de 1871. Ici comme alors, on a affaire à un soulèvement de la misère - on veut vivre dignement -, et à un soulèvement éthico-politique - on veut la démocratie", estime M. Vesperini.
En face, le préfet de police Didier Lallement, figure de proue de l'action policière contre les Gilets Jaunes s'est lui-même comparé à celui qui a réprimé la Commune. Selon le journal Le Monde, il aurait un jour déclaré "Il faut avoir son Galliffet", en référence au général Gaston de Galliffet, entré dans l'Histoire pour avoir dirigé la répression de la "semaine sanglante".
Pour autant, malgré ces débats, malgré cette portée mondiale, la Commune reste relativement méconnue des Français, peu mise en valeur dans les programmes scolaires. "La Commune est un objet difficile, compliqué" dont l'enseignement incomplet traduit une "volonté d'oubli" et une "gêne".
bur-fz/cf/ia
Les scandales de pédocriminalité dans l'Eglise catholique #
L'Eglise catholique à travers le monde est minée par une vague de scandales de pédocriminalité, qui ont donné lieu à de nombreuses enquêtes, comme celle dont des éléments ont été publiés jeudi en Allemagne.
Le pape François a défroqué en février 2019 l'ex-cardinal américain Theodore McCarrick, 88 ans, accusé d'agressions sexuelles il y a près d'un demi-siècle. C'était la première fois qu'un cardinal était "réduit à l'état laïc" pour de tels motifs.
En 2018, une enquête des services du procureur de Pennsylvanie a mis au jour des sévices sexuels, couverts par l'église catholique de ce seul Etat, perpétrés par plus de 300 "prêtres prédateurs" contre au moins mille enfants. Le scandale a forcé à la démission l'ancien archevêque de Pittsburgh, Donald Wuerl.
Dans les années 2000, selon une vaste enquête du Boston Globe, la hiérarchie de ce diocèse et en particulier l'ex-archevêque Bernard Law ont systématiquement couvert des sévices sexuels commis par quelque 90 prêtres, des décennies durant. Réfugié au Vatican après avoir démissionné de l'archevêché, Bernard Law est mort en 2017.
L'Eglise américaine a reçu entre 1950 et 2016 des plaintes de plus de 18.500 victimes de sévices sexuels commis par plus de 6.700 membres du clergé, selon le site bishop-accountability.org.
Lors de son voyage au Chili en janvier 2018, le pape François a maladroitement défendu l'évêque chilien Juan Barros, soupçonné d'avoir tu les crimes sexuels d'un vieux prêtre.
Il a ensuite fait machine arrière et invité à Rome certaines des victimes et convoqué l'ensemble des évêques chiliens. Ces derniers ont présenté leur démission en bloc après la rencontre. Une partie d'entre elles, dont celle de Mgr Barros et celle de l'archevêque de Santiago du Chili, le cardinal Ricardo Ezzati, accusé d'avoir couvert des prêtres, ont été acceptées.
En octobre 2018, la justice chilienne a ordonné à l'Eglise de verser des indemnités de 450 millions de pesos (671.000 dollars) à trois victimes.
Le cardinal George Pell a été condamné en 2019 à six ans d'incarcération pour des viols et agressions sexuelles sur deux enfants de choeur en 1996 et 1997 dans la cathédrale Saint-Patrick de Melbourne (sud-est), dont il était l'archevêque.
Sa condamnation, confirmée en appel, a été cassée par la Haute Cour d'Australie, qui l'a acquitté en 2020 au bénéfice du doute.
En mai 2018, l'archevêque australien Philip Wilson a été reconnu coupable d'avoir dissimulé des agressions commises dans les années 1970 par un prêtre. Sa condamnation a été annulée en appel en décembre 2018.
Depuis 2010, des centaines de cas de sévices sexuels subis par des mineurs dans des institutions religieuses ont été révélés, notamment dans le très huppé collège Canisius à Berlin.
En 2017, un rapport d'enquête a révélé qu'au moins 547 enfants du choeur catholique de Ratisbonne auraient été victimes de sévices, dont des viols, entre 1945 et le début des années 1990.
En 2018, une enquête d'un consortium de chercheurs universitaires a révélé qu'au moins 3.677 enfants ont été victimes de violences sexuelles entre 1946 et 2014 commises par 1.670 religieux. La plupart n'ont jamais été punis.
Jeudi, un rapport indépendant commandé par l'Eglise allemande a identifié 314 mineurs victimes de violences sexuelles par 202 membres du clergé ou des laïcs entre 1975 et 2018 dans le diocèse de Cologne.
Dans les années 2000, des allégations de sévices sexuels infligés depuis des décennies à 14.500 enfants ont mis en cause des institutions de l'Eglise. Plusieurs évêques et prêtres, accusés d'avoir couvert ces agissements, ont été sanctionnés.
Lors de son voyage en Irlande en 2018, le pape a notamment rencontré une victime du prêtre Tony Walsh, qui a fait subir des sévices sexuels à des enfants durant près de deux décennies avant d'être défroqué et emprisonné.
Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné en première instance, en 2019, à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par le prêtre Bernard Preynat, sur quelque 70 jeunes scouts entre 1986 et 1991. Il a été relaxé en appel en 2020. Le pape a néanmoins accepté sa démission.
Bernard Preynat a pour sa part été condamné en 2020 à cinq ans d'emprisonnement ferme.
Début mars, une commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise de France a estimé que le nombre de victimes pourrait atteindre "au moins 10.000" depuis les années 1950.
doc-ber/cds/ia
"Sécurité globale": le Sénat demande "une doctrine d'emploi" des drones #
Le Sénat à majorité de droite a voté jeudi un amendement prévoyant l'élaboration par le ministère de l'Intérieur d'une "doctrine d'emploi des drones", pour compléter le cadre juridique prévu par la proposition de loi "sécurité globale".
Le texte, examiné en première lecture par la chambre haute, encadre en particulier l'usage par les forces de l'ordre des drones lors de manifestations, en cas de craintes "de troubles à l'ordre public d'une particulière gravité", mais aussi pour la prévention des infractions pénales.
Les sénateurs ont restreint leur usage aux infractions graves ou aux lieux difficiles d'accès ou exposant les forces de l'ordre à des dangers particuliers, et ont réaffirmé l'interdiction de certaines techniques, dont la reconnaissance faciale et la captation des sons.
Ils ont aussi prévu, contre l'avis du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "un régime souple d'autorisation préalable", délivrée par le préfet ou le procureur, selon les cas.
Le Sénat a en outre adopté un amendement du corapporteur Loïc Hervé (centriste) visant à prévoir l'élaboration et la mise à jour régulière, par le ministère de l'Intérieur, d'une "véritable +doctrine d'emploi des drones+ pour préciser les aspects les plus techniques". Cet amendement, qui a reçu un avis de "sagesse" du ministre, répond à une suggestion de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).
La chambre haute a donné son feu vert à un amendement du gouvernement visant à permettre aux polices municipales d'utiliser des drones, mais à titre expérimental, pour cinq ans.
Le groupe CRCE à majorité communiste s'est fermement opposé aux dispositions autorisant l'usage des drones, considéré comme "outil +orwellien+ qui permettra demain en s'immisçant dans l'espace public une surveillance de masse".
vm/ggy/vk
Guadeloupe: 8 mises en examen dans le cadre d'un trafic international de stupéfiants #
Une vaste opération de police menée le 12 mars et portant sur un trafic international de stupéfiants entre la Dominique et la Guadeloupe a permis l'arrestation et la mise en examen de 8 personnes sur cette île française des Caraïbes, ont indiqué jeudi les autorités judiciaires.
Cette opération a permis de "porter un coup dur à ce réseau présumé de trafic de stupéfiants organisé au sein d'un quartier sensible de l'agglomération de Pointe-à-Pitre (capitale économique de la Guadeloupe), lequel a été le théâtre au cours des derniers mois de plusieurs évènements violents, dont un homicide le 5 mars dernier", a indiqué le procureur de la République de la Juridiction spécialisée de Fort-de-France, Renaud Gaudeul, dans un communiqué.
Dans le cadre d'une enquête menée sur ce réseau, l'opération "a été déclenchée en particulier car l'une des personnes ciblées s'avérait avoir été blessée au cours d'une fusillade survenue le week-end précédent, dans le quartier de Grand Baie au Gosier", situé au sud de Pointe-à-Pitre, selon le texte.
Cette vaste opération, qui a mobilisé 60 fonctionnaires de police, a permis l'interpellation de 8 personnes, "7 hommes et 1 femme plutôt jeunes", dont "certains étaient déjà bien connus des services de police et de la justice", poursuit le magistrat.
Ils ont tous les huit été mis en examen, "pour l'essentiel du chef de trafic de stupéfiants et blanchiment" et ils ont tous "été incarcérés à l'issue de leur mise en examen".
Du matériel a également été saisi, dont deux navires équipés de moteurs très puissants, de 9 véhicules "dont certains de forte valeur", de près de 10.000 euros en liquide, 18.000 euros sur différents comptes bancaires, des bijoux et autres articles de luxe, énumère le communiqué.
etr/el/dch/fio
Guadeloupe/stupéfiants : 8 personnes mises en examen après une vaste opération de police #
Une vaste opération de police judiciaire menée le 12 mars et portant sur un trafic international de stupéfiants entre la Dominique et la Guadeloupe a permis l'arrestation et la mise en examen de 8 personnes sur cette île française, a indiqué jeudi le procureur de la République.
Cette opération a permis de "porter un coup dur à ce réseau présumé de trafic de stupéfiants organisé au sein d'un quartier sensible de l'agglomération de Pointe-à-Pitre, lequel a été le théâtre au cours des derniers mois de plusieurs évènements violents, dont un homicide le 5 mars dernier", a indiqué le procureur de la République de la JIRS de Fort-de-France, Renaud Gaudeul, dans un communiqué.
Dans le cadre d'une enquête menée sur ce réseau, l'opération "a été déclenchée en particulier car l'une des personnes ciblées s'avérait avoir été blessée au cours d'une fusillade survenue le week-end précédent, dans le quartier de Grand Baie au Gosier (Guadeloupe)", selon le texte.
Cette vaste opération, qui a mobilisé 60 fonctionnaires de police, a permis l'interpellation de 8 personnes, "7 hommes et 1 femme plutôt jeunes", dont "certains étaient déjà bien connus des services de police et de la justice", poursuit le magistrat.
Ils ont tous les huit été mis en examen, "pour l'essentiel du chef de trafic de stupéfiants et blanchiment" et ils ont tous "été incarcérés à l'issue de leur mise en examen".
Du matériel a également été saisi, dont deux navires équipés de moteurs très puissants, de 9 véhicules "dont certains de forte valeur", de près de 10.000 euros en liquide, 18.000 euros sur différents comptes bancaires, des bijoux et autres articles de luxe, énumère le communiqué.
etr/el/dch
Six mois de prison avec sursis pour un intérimaire qui avait exhibé une arme #
Un homme de 32 ans qui avait exhibé un pistolet d'alarme dans une agence d'intérim de Saint-Etienne, après le non-renouvellement de son contrat a été condamné mercredi soir à six mois de prison avec sursis, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.
L'homme, qui a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne de menace de mort, violence aggravée et transport d'arme, affirme avoir simplement montré une boîte contenant le pistolet, le 8 février, à une employée de Manpower en lui expliquant qu'à cours d'argent pour manger il allait devoir le vendre.
"Cet ancien militaire conteste toutefois avoir proféré des menaces en faisant référence à l'assassinat d'une employée de Pôle Emploi à Valence fin janvier", soit quelques jours avant les faits, a déclaré à l'AFP son avocat, Me John Curioz.
Le représentant du parquet avait requis une peine de dix mois de prison avec sursis.
Quelques jours auparavant, il avait exprimé de la colère dans cette même agence car la mission d'intérim qu'il devait accomplir jusqu'à la fin de l'année dans une entreprise du bâtiment pour laquelle il avait démissionné d'un CDD, avait été interrompue au bout d'une semaine faute d'activité, précise-t-on de même source.
"Les faits ont été ramenés par le tribunal à de plus justes proportions, mais il est regrettable que mon client ait été placé en détention provisoire pendant cinq semaines pour en arriver là", a déploré Me Curioz.
DM/mb/dch
Haïti: la Secrétaire générale de la Francophonie "préoccupée" par la situation sécuritaire #
La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo a fait part jeudi de sa "vive préoccupation" sur la situation sécuritaire en Haïti après que des policiers ont été tués dans une opération anti-gang et que le pays est secoué par des manifestations contre le pouvoir.
"La Secrétaire générale s'inquiète des menaces qui pèsent sur l'Etat de droit et sur le fonctionnement régulier des institutions", déclare Mme Mushikiwabo dans un communiqué.
Quatre policiers ont été tués vendredi dernier lors d'une intervention dans le quartier pauvre de Village de Dieu.
Mercredi, des agents ont occupé un commissariat de la capitale pour exprimer leur colère à la suite de cette opération tragique et ont demandé la libération de certains collègues qu'ils estimaient injustement arrêtés et incarcérés.
Mme Mushikiwabo "présente ses condoléances aux familles des policiers victimes il y a quelques jours de la terrible attaque à Village de Dieu, et appelle à ce que les responsables de cet acte criminel ainsi que de tous les actes de séquestration soient poursuivis et condamnés".
Le pays, le plus pauvre des Amériques, est par ailleurs secoué par des manifestations depuis plusieurs semaines qui dénonce les vélléités dictatoriales du pouvoir en place selon eux.
Le président Jovenel Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne qui affirme que son mandat est arrivé à terme le 7 février dernier.
Ce désaccord de date tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020. Isolé, le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante au sein de la population. Il a annoncé l'organisation du premier tour des élections présidentielles et législatives en septembre.
Dans son communiqué Louise Mushikiwabo appelle les "responsables politiques et les organisations de la société civile haïtiens à rechercher, par le dialogue, et dans un esprit de compromis, les voies et moyens qui permettront la tenue d'élections inclusives, libres, fiables et transparentes".
pid/fz/pz
Inégalités, services publics, police: les mises en garde de la Défenseure des droits #
Précarité des personnes les plus vulnérables, hausse des réclamations visant les forces de l'ordre, recul des services publics: le rapport annuel de la Défenseure des droits dépeint une France frappée par une "aggravation des inégalités" liées aux conséquences de l'épidémie de Covid-19.
"La crise sanitaire n'a pas épargné le fonctionnement des services publics (...) Cet affaiblissement a contribué à accentuer le creusement des inégalités sociales, frappant d'abord les plus vulnérables, soulignant leur rôle essentiel dans la préservation de l'égalité", résume dans son rapport publié jeudi cette autorité indépendante chargée notamment de défendre les citoyens face à l'administration.
L'institution, dirigée depuis juillet par Claire Hédon, ex-présidente de l'ONG ATD-Quart Monde qui a succédé à Jacques Toubon, a reçu près de 97.000 réclamations en 2020, soit 6% de moins que l'année précédente.
Elles concernent majoritairement les relations avec les services publics; plus de 60.000 réclamations, en baisse de 1,6% sur un an.
"La population est épuisée par cette crise, notre devoir c'est de rétablir les personnes dans leurs droits, de les aider à faire face à une bureaucratie qui est parfois kafkaïenne", explique Mme Hédon à l'AFP, pointant du doigt une "déshumanisation" des services publics et les inégalités d'accès à internet.
La Défenseure des droits alerte par ailleurs sur les risques majeurs que représentent les mesures rognant les droits et libertés à long terme, comme la fermeture des guichets pour les demandeurs d'asile, la situation des mineurs non accompagnés ou l'accès aux visites pour les résidents en Ehpad.
S'il est "légitime" que l'Etat puisse se doter de moyens "nécessaires" pour faire face à l'urgence sanitaire, ce régime doit demeurer "temporaire, être strictement encadré et respecter les principes de notre Etat de droit: légalité, nécessité et proportionnalité", note Claire Hédon.
"Il ne faut pas qu'on s'habitue à des atteintes à nos libertés, je pense que c'est important de le rappeler", souligne-t-elle.
Comme les années précédentes, 2020 a été marquée par les questions de relations entre police et population: la Défenseure des droits a enregistré un bond de 10,5% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité", avec plus de 2.100 réclamations, dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre.
Selon Mme Hédon, cette hausse s'explique en partie par la hausse des dossiers mettant en cause les polices municipales, "particulièrement mobilisées" pendant cette crise.
"Le maintien de l'ordre est légitime mais il doit être absolument irréprochable. Il faut renforcer la confiance entre la population et la police et cela passe par l'exemplarité et par des sanctions quand il y a des dérapages et un usage de la force disproportionné", souligne Claire Hédon.
Dans son rapport, la Défenseure des droits rappelle que les saisines en matière de déontologie de la sécurité ont augmenté de près de 210% depuis 2014.
Si certaines de ses recommandations ont été retenues dans le nouveau Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO), ce n'est pas le cas de l'interdiction du LBD (lanceur de balles de défense) lors des manifestations ou le fait de confier la mission de maintien de l'ordre uniquement à des unités spécialisées.
aco/pga/ao
"Sécurité globale": les sénateurs ferraillent sur l'utilisation des images #
Caméras piétons, drones... Le Sénat dominé par l'opposition de droite a débattu âprement mercredi jusque dans la nuit sur le volet "vidéoprotection et captation d'images" du texte "sécurité globale", examiné en première lecture.
La chambre haute a voté le dispositif de la proposition de loi visant à faciliter le recours aux caméras piétons des policiers, mais après avoir supprimé la possibilité pour les forces de l'ordre de diffuser les images de leurs interventions dans les médias ou sur les réseaux sociaux.
Pour le rapporteur Loïc Hervé (centriste), il s'agit d'éviter d'alimenter une "guerre des images". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a indiqué "accepter bien volontiers" la suppression de cette disposition.
Le texte permet la transmission en direct des vidéos vers les centres de commandement en cas de danger et le visionnage immédiat des images pendant une intervention.
"La généralisation des caméras piétons au 1er juillet attend beaucoup de ce texte", a souligné le ministre.
A gauche, Esther Benbassa a dénoncé des "technologies hautement intrusives", assorties de "garanties lacunaires". Le groupe écologiste "s'oppose à toute forme de surveillance abusive des Français", a-t-elle déclaré.
Le Sénat a également voté plusieurs mesures visant à étendre les possibilités d'accès aux images de vidéosurveillance, auxquelles se sont systématiquement opposés les groupes PS et CRCE à majorité communiste.
La chambre haute a en revanche refusé l'élargissement des possibilités de transmission aux forces de sécurité des images de vidéoprotection des immeubles collectifs. Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau y était pourtant favorable, mais le président de la commission des Lois François-Noël Buffet a fait valoir que des mesures similaires "ont déjà été censurées par le Conseil constitutionnel".
Les sénateurs ont entamé en fin de séance le débat sur l'utilisation des drones, avec un échange tendu entre les deux côtés de l'hémicycle.
"Ce que vous voulez, ce sont des manifestations sans policiers, sans drones et sans caméras, mais ce n'est plus possible car il y a trop de violences du côté des manifestants ou des black blocs et la démocratie et la République doivent y répondre", a lancé Jean-Pierre Grand (LR) en direction des élus CRCE.
"Je ne peux pas accepter que certains de nos collègues assimilent les militants qui défendent leurs droits aux black blocs !", a répliqué la présidente du groupe, Eliane Assassi.
"Attention il y a des choses que l'on croit justes et qui à terme s'avèrent dangereuses", a-t-elle mis en garde.
Le Sénat doit achever jeudi l'examen de ce texte controversé.
vm/ao
Blois: après les violences, un début de nuit calme #
Aucun incident majeur n'a été constaté mercredi soir à Blois, au lendemain d'une nuit marquée par des violences urbaines, a-t-on appris de source policière.
Une interpellation a été effectuée et une voiture de la Brigade anticriminalité (Bac) a reçu de petits projectiles, selon cette même source.
Des policiers ont aussi saisi un bidon rempli d'essence dans une cave, a constaté un journaliste de l'AFP.
En lien avec le ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre avaient été déployées en grand nombre dans le quartier nord de Blois, afin d'éviter une deuxième nuit de violences.
"Il n'y a jamais eu de déploiement de cette ampleur. Pour l'instant, c'est calme. Nous avons des patrouilles permanentes", a expliqué à l'AFP le préfet du Loir-et-Cher, François Pesneau, dans la soirée.
Ainsi, plus de 200 hommes étaient sur le terrain dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué le directeur zonal Ouest de la sécurité publique, François Angelini. Un escadron de gendarmes mobiles, une compagnie de CRS, des policiers locaux, renforcées par des effectifs de l'Essonne, d'Orléans, Châteauroux et Le Mans, patrouillaient ainsi dans le nord de Blois mercredi soir.
Le quartier nord de Blois a connu plusieurs heures de violences urbaines dans la nuit de mardi à mercredi. Elles avaient été déclenchées après un accident provoqué par un véhicule en fuite, suite à un contrôle routier.
Si le conducteur du véhicule était parvenu à s'enfuir après avoir percuté deux autres voitures, ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, ont été évacués en état d'urgence absolue.
Le mineur, transféré au CHU Trousseau de Tours, était toujours en urgence absolue mercredi soir.
Lors des violences, un camion de livraison avait notamment été lancé contre les forces de l'ordre, sans faire de blessé.
mam/gvy/ao
Loiret: un homme tué et un autre gravement blessé dans une fusillade à Montargis #
Une fusillade a fait un mort et un blessé grave, dont "le pronostic vital est engagé", mercredi soir à Montargis (Loiret), a-t-on appris auprès du procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial.
Un suspect a été interpellé, mais les circonstances de la fusillade sont encore inconnues, a indiqué le magistrat.
La victime décédée était âgée de 22 ans. L'autre victime gravement blessée, âgée de 20 ans, est connue de la justice.
Le quartier de la Chaussée, où a eu lieu la fusillade, est "un quartier connu pour abriter un important trafic de stupéfiants", a précisé M. Abrial.
"Selon les premiers éléments, cela pourrait être en lien avec un règlement de compte", a déclaré le procureur à l'AFP.
L'enquête a été confiée à la direction territoriale de la PJ d'Orléans.
mam/gvy/ao
Darmanin demande de renforcer la sécurité autour des lieux de culte avant des fêtes religieuses #
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demande aux préfets de renforcer la sécurité autour des lieux de culte chrétien, juif et musulman à l'approche des fêtes religieuses et de la période du Ramadan, dans un télégramme consulté par l'AFP mercredi.
Dans un contexte de "persistance de la menace terroriste", M. Darmanin souhaite que leur attention "se porte tout particulièrement sur les rassemblements et offices qui concentrent traditionnellement des publics nombreux en certains lieux et à certaines heures et constituent par conséquent des cibles à la symbolique forte".
Pour les cultes chrétien et juif, qui célèbrent du 28 mars au 4 avril respectivement les Rameaux puis Pâques, et Pessah, M. Darmanin conseille aux préfets de veiller à une "limitation du nombre d'accès aux lieux de culte", porter "une attention particulière aux véhicules" stationnés à proximité des lieux de rassemblement, et renforcer la présence des forces de l'ordre aux heures d'arrivée et de départ des fidèles.
Il recommande également d'engager "sur les lieux et édifices les plus sensibles ou les plus emblématiques à l'heure des rassemblements et des célébrations" des militaires de l'opération Sentinelle, déployée depuis les attentats de janvier 2015 pour faire face à la menace terroriste.
Le 29 octobre, deux fidèles et le sacristain de la Basilique de Notre-Dame-de-l'Assomption à Nice avaient été tués au couteau par Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 21 ans.
Pour le culte musulman, avant le mois de Ramadan du 13 avril au 12 mai, le ministre demande "une attention particulière" au quotidien dès le coucher du soleil, moment de rupture du jeûne "potentiellement susceptible de générer des rassemblements importants de personnes sur la voie publique et aux abords des mosquées".
Il souhaite également "la mise en place de mesures de vigilance et de sécurisation renforcées" à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Fitr qui marque la fin du Ramadan, le 12 mai.
nk/lbx/dlm
Deux Tchétchènes blessés par arme à feu à Rennes, dont un entre la vie et la mort #
Deux hommes d'origine tchétchène ont été blessés par arme à feu mercredi après-midi à Rennes, l'un se trouvant entre la vie et la mort, dans ce qui pourrait être un règlement de comptes lié au trafic de drogue, a indiqué le parquet de Rennes.
Vers 13H45, "plusieurs coups de feu ont été tirés dans le quartier de Cleunay. Deux hommes d'origine tchétchène, âgés de 31 et 30 ans, ont été blessés par balle, le pronostic vital de ce dernier étant, à cette heure, fortement engagé", a déclaré le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué.
"Un troisième homme, âgé de 21 ans, a été interpellé quelques minutes après les faits et placé en garde à vue. Ce dernier est connu de la justice notamment pour des infractions à la législation sur les produits stupéfiants", a ajouté le procureur.
Selon le parquet, "les premiers éléments recueillis sont évocateurs de possibles +règlements de comptes+ sur fond de trafic de stupéfiants".
Le parquet de Rennes a ouvert une enquête criminelle flagrante confiée à la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes.
Une enquête confiée au même service a également été ouverte mardi à la suite de coups de feu tirés dans la soirée dans ce quartier, qui se trouve non loin du Roazhon Park où évolue le Stade Rennais. Une personne, âgée de 30 ans, s'est présentée mardi soir à l'hôpital sud de Rennes "avec une blessure par balle au niveau de la jambe", selon le parquet.
Dans un communiqué transmis mercredi soir à l'AFP, l'Assemblée des Tchétchènes d'Europe, basée à Strasbourg, demande d'"éviter toute forme de violence et apporter toute aide aux forces de l'ordre et à la justice pour que le coupable soit jugé et condamné".
"Une nouvelle fois notre communauté est frappée par la violence extrême des quartiers. A Rennes, dans le quartier de Cleunay, devant le Carrefour City un dealer de drogues a tiré sur les deux frères Labazanov, Souleiman, 24 ans et Hamzat, 22 ans. Hamzat, le plus jeune, a été touché à la tête et est actuellement à l'hôpital en état de mort cérébrale. Souleiman a reçu une blessure à la jambe", indique le communiqué.
"Dans cette situation tragique, nous appelons nos compatriotes à la solidarité et l'entraide qui doit rester strictement dans le cadre légal", ajoute l'Assemblée des Tchétchènes d'Europe, qui dit remarquer "que les personnes d'origine tchétchène sont de plus en plus victimes des agressions".
Dans un communiqué, la maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) a demandé que "ces actes intolérables" ne restent pas "impunis". "Ces faits d'une extrême gravité, qui interviennent sur fond de lutte entre trafiquants de stupéfiant, suscitent une intense émotion dans le quartier".
mas-nk-sm/gvy/db/dlm
Le metteur en scène Alain Françon blessé au cou dans une agression à Montpellier #
Le metteur en scène Alain Françon, un des plus prolifiques du théâtre français, a été grièvement blessé à l'arme blanche à Montpellier mercredi dans des circonstances floues, mais ses jours n'étaient plus en danger en fin de journée.
Agé de 76 ans, Alain Françon s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, le quartier de l'Ecusson, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché au cou, il a été évacué vers un hôpital par les pompiers vers 11H40, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
Sur place en début d'après-midi, aucune trace de l'agression n'était visible, a constaté un photographe de l'AFP. En fin de journée, il avait pu être opéré et son pronostic vital n'était plus engagé, selon la police.
Rien n'expliquait dans l'immédiat cette agression, et aucune interpellation n'avait eu lieu. Les enquêteurs n'ont pas découvert d'armes à ce stade, a ajouté la police.
Le metteur en scène donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier. Il travaillait avec la promotion 2022 autour de "Toujours la tempête" de Peter Handke.
"Mon cher Alain Françon a fait l'objet d'une terrible agression à Montpellier (...). Je remercie les secours et le personnel médical qui l'ont rapidement pris en charge. Mes pensées vont vers lui et ses proches", a réagi sur Twitter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Le maire de Montpellier, Mickaël Delafosse, a dénoncé "une abominable agression" dans un communiqué, saluant l'homme de théâtre "venu ici exercer son métier et transmettre sa passion auprès de jeunes passionnés et de futurs artistes".
Né en 1945 à Saint-Etienne, Alain Françon, trois fois "moliérisé", grand amoureux de Tchekhov et défenseur d'auteurs contemporains, a monté plus de 100 pièces en plus d'un demi-siècle.
Directeur pendant près de 14 ans du prestigieux Théâtre de la Colline à Paris (1996-2010), il a mis en avant de nombreux auteurs contemporains français comme Michel Vinaver mais surtout le grand dramaturge britannique Edward Bond avec qui il a établi une longue collaboration.
Il avait auparavant cofondé et dirigé le Théâtre éclaté d'Annecy (1971-1989), puis le Centre dramatique national (CDN)-Théâtre du Huitième de Lyon (1989-1992) et le CDN de Savoie (1992-1996).
A trois reprises, il reçoit le Molière du metteur en scène, en 1995, avec "Pièces de guerre" d'Edward Bond, en 2010 pour une de ses adaptations de "La Cerisaie" de Tchekhov et enfin en 2016 (metteur en scène d'un spectacle de théâtre privé) pour "Qui a peur de Virginia Woolf?" d'Edward Albee.
Après son départ de La Colline, il a fondé sa propre compagnie, le Théâtre des Nuages de Neige et met en scène des oeuvres de ses auteurs favoris: "Extinction" de Thomas Bernhard, "Les Trois Soeurs" d'Anton Tchekhov à la Comédie-Française (où il a également monté une version de la "Cerisaie"), "Du mariage au divorce" de Feydeau, "Fin de partie" de Beckett, "La Trilogie de la Villégiature" de Goldoni à la Comédie-Française, ou encore "Oncle Vania" de Tchekhov au Théâtre Nanterre Amandiers.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père "castrateur" de l'actrice et réalisatrice, qui avait une nouvelle fois puisé dans sa propre histoire pour son oeuvre.
hv-nk-jp-ram/dlm
Banksy volé au Bataclan: un septième membre du commando mis inculpé et écroué #
Un homme, soupçonné d'avoir participé au vol en 2019 de l'oeuvre attribuée à Banksy peinte sur une porte de la salle de spectacle parisienne du Bataclan en hommage aux victimes des attentats, a été inculpé et écroué, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
L'homme, né en 1987, était recherché et a été interpellé le 10 mars dans l'Isère (centre-est). Il a été "mis en examen (lundi) du chef de vol en bande organisée et placé en détention provisoire", selon cette source.
Selon le quotidien Le Parisien, cet homme est le dernier membre du commando soupçonné d'avoir volé l'oeuvre du célèbre street artiste britannique. Il a reconnu les faits, selon le journal.
Dans cette enquête, six autres personnes ont été mises en examen en juin 2020 - deux pour vol en bande organisée et quatre pour recel de vol en bande organisée - et incarcérées.
Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019 à 04H00 du matin, trois hommes, masque sur le visage, avaient découpé à la disqueuse la porte arrière du Bataclan en quelques minutes avant de prendre la fuite dans une fourgonnette aux plaques d'immatriculation dissimulées.
Sur cette porte métallique, le street artiste Banksy avait peint courant 2018 au pochoir et à la peinture blanche "the sad young girl" (la jeune fille triste) en hommage aux 90 personnes tuées dans l'attaque terroriste de la salle de spectacle le 13 novembre 2015.
L'oeuvre a été retrouvée en Italie un an et demi après son vol, en juin 2020, dans une fermette des Abruzzes, au cours d'une opération conjointe des policiers français et des carabiniers italiens. Remise à la France par les autorités italiennes, la porte a été placée sous scellé et sous haute surveillance dans les locaux de la police judiciaire parisienne.
Parmi les mis en cause figure Mehdi Meftah, créateur d'une marque de T-shirt de luxe appelée "BL1.D" dont la particularité est de coudre un véritable lingot d'or 18 carats sur l'encolure. Soupçonné d'être le commanditaire du vol, ce qu'il conteste, il aurait voulu, selon ses complices, "garder la porte pour une de ses maisons qu'il aménage", avait rapporté à l'AFP une source proche de l'enquête.
bur-sm-mk/els/nm/cls
Déambulation festive des intermittents du spectacle à Montreuil (Seine-Saint-Denis) #
Aux sons des trompettes et des djembés, des intermittents du spectacle, accompagnés du public, ont déambulé mercredi dans les rues de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour "exiger la réouverture de tous les lieux de culture", a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans une ambiance festive, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi sous la banderole "No culture, No future" pour marquer un "triste anniversaire", un an après le début du premier confinement.
Les pancartes: "Rends l'art Jean", "Un homme sans culture, c'est comme un zèbre sans rayures" ont accompagné cette déambulation musicale jusqu'au théâtre de Montreuil, occupé depuis mardi par des étudiants en art.
"C'est un cri de colère pour sauver les artistes trop longtemps emmurés", a expliqué à l'AFP Natascha Rudolf, metteuse en scène en résidence au théâtre de la Noue à Montreuil.
"On a beau faire des (réunions vidéo par) Zoom, continuer à garder des liens, il y a beaucoup de tristesse et de manque", a confié cette intermittente du spectacle, qui bénéficie jusqu'au 31 août d'une prise en charge par l'assurance chômage au titre de "l'année blanche".
Pour l'artiste de 55 ans, il est possible de faire du théâtre "sans courir de risques. On peut se voir avec des masques, on peut avoir des pratiques en les adaptant et sans se toucher".
Masques, costumes de carnaval, sculptures géantes en papier mâché, les artistes ont ravi les badauds amusés à Montreuil où résident de nombreux intermittents du spectacle.
Déguisé en Pierrot de fortune, Olivier, danseur et chorégraphe, a avoué son incompréhension. "Tous les magasins sont ouverts, les mètres cubes d'un métro ne sont pas très importants, tandis que ceux d'un théâtre sont beaucoup plus grands". "Cela fait un an que tout est arrêté, on est en train de mourir sans la culture", a assuré cet intermittent de 54 ans dont les trois spectacles ont été reportés.
Le mouvement d'occupation des salles de spectacles a débuté le 4 mars par le théâtre de l'Odéon à Paris, et s'est depuis répandu dans plus de 45 salles, selon la CGT-Spectacle lundi.
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, vivement critiquée par les manifestants, a jugé la semaine dernière "inutile" et "dangereuse" l'occupation des théâtres.
we/lbx/bma
En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #
Son "courage" a été salué par tous, y compris par l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis, sa vie en miettes.
Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle craignait de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.
"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.
C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne à Paris. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.
"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche.
"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.
Après le viol, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.
Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.
Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".
"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.
Puis la parole est donnée à l'accusé. "Je m'en veux énormément", dit-il à la cour. "Je ne suis pas indifférent face à ce que vit Cristina". Il a reconnu le viol et l'usage d'un couteau, mais il est confus dans ses explications. Quand Cristina a refusé un rapport non protégé, il est allé à l'avant de sa voiture, raconte-t-il. "Plutôt que de prendre mon porte-monnaie, j'ai pris le couteau" dans le vide-poche, assure-t-il.
Le lendemain, "quand les policiers arrivent chez moi, je me dis qu'il s'est peut-être passé quelque chose qui m'a échappé. (...) Je suis incertain sur certaines choses", explique l'accusé, arrivé en France à l'âge de dix ans environ, après avoir fui la guerre civile au Congo, son pays natal.
Sa mère a raconté plus tôt à la cour le traumatisme familial et en particulier de l'accusé, qui a été "témoin de massacres".
Deux ans et demi après les faits, Cristina continue de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.
Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papiers.
Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".
Le verdict est attendu jeudi.
ctx/tib/lbx/it
Banksy volé au Bataclan: un septième membre du commando mis en examen et écroué #
Un homme, soupçonné d'avoir participé au vol en 2019 de l'oeuvre attribuée à Banksy peinte sur une porte du Bataclan en hommage aux victimes des attentats, a été mis en examen lundi et placé en détention provisoire, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
L'homme, né en 1987, était recherché et a été interpellé le 10 mars dans l'Isère par les gendarmes agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, selon une source proche du dossier.
A l'issue de sa garde à vue, il a été "mis en examen (lundi) du chef de vol en bande organisée et placé en détention provisoire", a précisé la source judiciaire.
Selon Le Parisien, cet homme est le dernier membre du commando soupçonné d'avoir volé l'oeuvre du célèbre street artiste britannique. Il a reconnu les faits, selon le journal.
Dans cette enquête, six autres personnes ont été mises en examen en juin 2020 - deux pour vol en bande organisée et quatre pour recel de vol en bande organisée - et incarcérées.
Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019 à 04H00 du matin, trois hommes, masque sur le visage, avaient découpé à la disqueuse la porte arrière du Bataclan en quelques minutes avant de prendre la fuite dans une fourgonnette aux plaques d'immatriculation dissimulées.
Sur cette porte métallique, le street artiste Banksy avait peint courant 2018 au pochoir et à la peinture blanche "the sad young girl" (la jeune fille triste) en hommage aux 90 personnes tuées dans l'attaque terroriste de la salle de spectacle le 13 novembre 2015.
L'oeuvre a été retrouvée en Italie un an et demi après son vol, en juin 2020, dans une fermette des Abruzzes, au cours d'une opération conjointe des policiers français et des carabiniers italiens. Remise à la France par les autorités italiennes, la porte a été placée sous scellé et sous haute surveillance dans les locaux de la police judiciaire parisienne.
Parmi les mis en cause figure Mehdi Meftah, créateur d'une marque de T-shirt de luxe appelée "BL1.D" dont la particularité est de coudre un véritable lingot d'or 18 carats sur l'encolure. Soupçonné d'être le commanditaire du vol, ce qu'il conteste, il aurait voulu, selon ses complices, "garder la porte pour une de ses maisons qu'il aménage", avait rapporté à l'AFP une source proche de l'enquête.
bur-sm-mk/els/nm
Angers: un gérant de meilleurtaux.com mis en examen pour escroquerie #
Un quinquagénaire, ancien cadre bancaire et qui était gérant d'une agence meilleurstaux.com à Angers, a été mis en examen pour avoir escroqué une vingtaine de personnes dans des prêts frauduleux pour un préjudice avoisinant les 500.000 euros, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
"Cet homme, qui a ouvert son enseigne meilleurtaux.com à Angers, a profité de sa connaissance du milieu bancaire et a essayé de déjouer toutes les sécurités, de 2018 à septembre 2020", a indiqué cette source policière.
"Il utilisait les documents de ses clients pour obtenir des prêts pour lui, en insérant un RIB pour le versement du montant du prêt qui n'était pas le RIB du client mais le sien, et obtenait les prêts de l'organisme bancaire", a ajouté cette source.
Ce courtier en financement immobilier et exploitant d'une franchise meilleurtaux.com aurait ainsi obtenu 31 prêts à la consommation, sur 505 tentatives, pour un préjudice avoisinant les 500.000 euros. "Avec le prêt qu'il obtenait il remboursait un prêt qu'il avait déjà en cours. Les victimes sont surtout les banques auprès desquelles il contractait les prêts", a précisé cette source policière.
"La mise en examen porte sur des abus de confiance, des escroqueries et des tentatives d'escroqueries et des faux et usage de faux", a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Angers Éric Bouillard.
Le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire alors que le parquet avait sollicité son placement en détention provisoire, selon la même source.
nk-mas/gvy/swi
France: le metteur en scène Alain Françon blessé au cou dans une agression #
Le metteur en scène Alain Françon, un des plus prolifiques du théâtre français, a été grièvement blessé à l'arme blanche mercredi à Montpellier (sud), dans des circonstances floues, mais ses jours n'étaient plus en danger en fin de journée.
Agé de 76 ans, Alain Françon s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché au cou, il a été évacué vers un hôpital par les pompiers, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
En fin de journée, il avait pu être opéré et son pronostic vital n'était plus engagé, selon la police.
Rien n'expliquait dans l'immédiat cette agression, et aucune interpellation n'avait eu lieu. Les enquêteurs n'ont pas découvert d'armes à ce stade, a ajouté la police.
Le metteur en scène donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier. Il travaillait avec la promotion 2022 autour de "Toujours la tempête" de Peter Handke.
"Mon cher Alain Françon a fait l'objet d'une terrible agression à Montpellier (...). Je remercie les secours et le personnel médical qui l'ont rapidement pris en charge. Mes pensées vont vers lui et ses proches", a réagi sur Twitter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Né en 1945 à Saint-Etienne, Alain Françon, récompensé à trois reprises d'un Molière, la récompense du théâtre français, grand amoureux de Tchekhov et défenseur d'auteurs contemporains, a monté plus de 100 pièces en plus d'un demi-siècle.
Directeur pendant près de 14 ans du prestigieux Théâtre de la Colline à Paris (1996-2010), il a mis en avant de nombreux auteurs contemporains français comme Michel Vinaver mais surtout le grand dramaturge britannique Edward Bond avec qui il a établi une longue collaboration.
Il avait auparavant cofondé et dirigé le Théâtre éclaté d'Annecy (1971-1989), puis le Centre dramatique national (CDN)-Théâtre du Huitième de Lyon (1989-1992) et le CDN de Savoie (1992-1996).
A trois reprises, il reçoit le Molière du metteur en scène, en 1995, avec "Pièces de guerre" d'Edward Bond, en 2010 pour une de ses adaptations de "La Cerisaie" de Tchekhov et enfin en 2016 (metteur en scène d'un spectacle de théâtre privé) pour "Qui a peur de Virginia Woolf?" d'Edward Albee.
Après son départ de La Colline, il a fondé sa propre compagnie, le Théâtre des Nuages de Neige et met en scène des oeuvres de ses auteurs favoris: "Extinction" de Thomas Bernhard, "Les Trois Soeurs" d'Anton Tchekhov à la Comédie-Française (où il a également monté une version de la "Cerisaie"), "Du mariage au divorce" de Feydeau, "Fin de partie" de Beckett, "La Trilogie de la Villégiature" de Goldoni à la Comédie-Française, ou encore "Oncle Vania" de Tchekhov au Théâtre Nanterre Amandiers.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père de l'actrice et réalisatrice.
hv-nk-jp-ram/mdm/caz/swi/cls
Procès Guérini: quand Alexandre, "M. Frère", se dissimule derrière Henri Proglio #
Des prête-noms, un intermédiaire corrompu et Henri Proglio: accusé de trafic d'influence dans la vente d'une société Alexandre, le frère du baron marseillais du PS Jean-Noël Guérini, a tenté mercredi de se justifier en brandissant la figure tutélaire de l'ancien patron de Veolia.
"J'ai directement négocié la vente de ma société avec Henri Proglio", a affirmé l'entrepreneur devant le tribunal correctionnel de Marseille où il comparait depuis lundi avec son frère et dix autres prévenus dans un tentaculaire dossier politico-affairiste.
"A l'époque, j'étais loin de cette négociation. J'entretenais avec Alexandre Guérini une relation d'amitié que je qualifierais de distante. C'est son frère qui me l'avait présenté. Il m'envoyait régulièrement de la charcuterie corse et je n'ai plus eu de relation avec lui depuis 2011", a répondu le grand patron dans une déposition lue à l'audience.
L'entrepreneur marseillais, surnommé M. Frère pour ses liens avec l'ancien patron du département Jean-Noël Guérini, est soupçonné d'avoir abusé de son influence pour obtenir la majoration du prix de vente de sa société "SOMEDIS" de traitement des déchets en échange d'une intervention pour obtenir l'augmentation du volume de stockage d'une décharge.
Cette opération de vente à une filiale du groupe Veolia Environnement aurait été facilitée selon l'accusation par la corruption d'un employé de cette filiale de Veolia, Bruno Vincent.
La prix de vente de la SOMEDIS comprenait une partie fixe de 6,8 millions d'euros et une partie variable, fixée à 26,5 millions d'euros, qui dépendait de l'augmentation du volume de stockage du centre d'enfouissement de la Vautubière qui devait passer de 800.000 m3 à 2 millions de m3.
A la barre, Alexandre Guérini, qui a touché 21,5 millions d'euros au Luxembourg sur cette vente, a contesté les propos de Bruno Vincent, lui aussi poursuivi mais absent à l'audience, qui a reconnu avoir perçu une commission occulte pour avoir obtenu une majoration d'environ 10% du prix de vente pour chaque mètre cube supplémentaire obtenu.
Deux virements de 100.000 euros et 107.000 euros, avec lesquels il a acquis une maison au Maroc, lui ont été versés, dans la même banque luxembourgeoise qu'Alexandre Guérini.
Soupçonné d'être le grand manipulateur de cette vente, Alexandre Guérini n'était pourtant pas le dirigeant officiel de SOMEDIS ou même de la SMA, une autre de ses sociétés qui avait avalé la première, dirigées sur le papier par l'un de ses amis.
Un peu plus tôt, la présidente Ballérini avait déjà mis en lumière l'existence de nombreux prêtes-noms dans les sociétés dirigées en réalité par Alexandre Guérini. Ainsi, à sa création en 1990, la SOMEDIS était officiellement dirigée par... un marchand de poisson sans un sou.
pr/mdm/it
Le metteur en scène Alain Françon blessé au cou dans une agression à Montpellier #
Le metteur en scène Alain Françon, un des plus prolifiques du théâtre français, a été grièvement blessé à l'arme blanche à Montpellier mercredi dans des circonstances floues, mais ses jours n'étaient plus en danger en fin de journée.
Agé de 76 ans, Alain Françon s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, le quartier de l'Ecusson, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché au cou, il a été évacué vers un hôpital par les pompiers vers 11H40, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
Sur place en début d'après-midi, aucune trace de l'agression n'était visible, a constaté un photographe de l'AFP. En fin de journée, il avait pu être opéré et son pronostic vital n'était plus engagé, selon la police.
Rien n'expliquait dans l'immédiat cette agression, et aucune interpellation n'avait eu lieu. Les enquêteurs n'ont pas découvert d'armes à ce stade, a ajouté la police.
Le metteur en scène donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier. Il travaillait avec la promotion 2022 autour de "Toujours la tempête" de Peter Handke.
"Mon cher Alain Françon a fait l'objet d'une terrible agression à Montpellier (...). Je remercie les secours et le personnel médical qui l'ont rapidement pris en charge. Mes pensées vont vers lui et ses proches", a réagi sur Twitter la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.
Né en 1945 à Saint-Etienne, Alain Françon, trois fois "moliérisé", grand amoureux de Tchekhov et défenseur d'auteurs contemporains, a monté plus de 100 pièces en plus d'un demi-siècle.
Directeur pendant près de 14 ans du prestigieux Théâtre de la Colline à Paris (1996-2010), il a mis en avant de nombreux auteurs contemporains français comme Michel Vinaver mais surtout le grand dramaturge britannique Edward Bond avec qui il a établi une longue collaboration.
Il avait auparavant cofondé et dirigé le Théâtre éclaté d'Annecy (1971-1989), puis le Centre dramatique national (CDN)-Théâtre du Huitième de Lyon (1989-1992) et le CDN de Savoie (1992-1996).
A trois reprises, il reçoit le Molière du metteur en scène, en 1995, avec "Pièces de guerre" d'Edward Bond, en 2010 pour une de ses adaptations de "La Cerisaie" de Tchekhov et enfin en 2016 (metteur en scène d'un spectacle de théâtre privé) pour "Qui a peur de Virginia Woolf?" d'Edward Albee.
Après son départ de La Colline, il a fondé sa propre compagnie, le Théâtre des Nuages de Neige et met en scène des oeuvres de ses auteurs favoris: "Extinction" de Thomas Bernhard, "Les Trois Soeurs" d'Anton Tchekhov à la Comédie-Française (où il a également monté une version de la "Cerisaie"), "Du mariage au divorce" de Feydeau, "Fin de partie" de Beckett, "La Trilogie de la Villégiature" de Goldoni à la Comédie-Française, ou encore "Oncle Vania" de Tchekhov au Théâtre Nanterre Amandiers.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père "castrateur" de l'actrice et réalisatrice, qui avait une nouvelle fois puisé dans sa propre histoire pour son oeuvre.
hv-nk-jp-ram/mdm/caz/swi
Bygmalion: le procès de Nicolas Sarkozy renvoyé au 20 mai #
Le procès de l'affaire Bygmalion et des dépenses excessives de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a été renvoyé mercredi au 20 mai, en raison de l'hospitalisation de l'avocat d'un des prévenus.
Audiencé sur un mois, il se tiendra jusqu'au 22 juin, a décidé le tribunal après plus d'une heure trente de délibéré.
Le procès était initialement prévu du 17 mars au 15 avril.
Prévenu le plus attendu du procès, l'ancien président de la République ne s'est pas présenté à l'audience en raison de la demande de renvoi, a-t-il fait savoir.
A l'origine de la demande de renvoi, Jérôme Lavrilleux - à l'époque directeur adjoint de la campagne - a assuré à la barre qu'il aurait pourtant souhaité que ce procès se tienne au plus vite.
"J'attends ce procès, de pouvoir vous répondre, depuis février 2017", a-t-il déclaré au tribunal.
Son avocat Me Christian Saint-Palais est atteint du Covid-19 et hospitalisé.
"Je n'ai jamais, au cours de cette instruction, voulu la retarder par un recours. Mais là, je suis désemparé", a expliqué, la voix nouée, M. Lavrilleux.
Tous les avocats y compris ceux des parties civiles ainsi que le parquet ont donné leur aval au renvoi demandé par M. Lavrilleux.
Jérôme Lavrilleux est un protagoniste central de cette affaire qui a causé des déflagrations en cascade à droite, et le premier à avoir avoué sa participation à une vaste escroquerie à base de fausses factures, visant à attribuer au parti UMP (devenu depuis Les Républicains) les dépenses excessives de la campagne Sarkozy.
A l'audience, l'avocat historique de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a fait passer au tribunal un courrier expliquant que son client avait été "informé de la demande de renvoi" et, de ce fait, "n'entendait pas être présent".
C'est la seconde fois en quinze jours que l'ex-président se retrouve devant la justice.
Le 1er mars, il était devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.
Il encourt dans le dossier Bygmalion un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende.
Contrairement à ses 13 co-prévenus - anciens cadres de Bygmalion et de l'UMP, experts-comptables - renvoyés notamment pour escroquerie ou complicité, M. Sarkozy n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures imaginé pour masquer les dépenses excessives de sa campagne.
Mais, selon l'accusation, Nicolas Sarkozy a laissé filer les dépenses malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement de plafond et il a "incontestablement" bénéficié de la fraude qui lui a permis de disposer de "moyens bien supérieurs" à ce qu'autorisait la loi: au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque (22,5 millions d'euros).
L'enquête décrit une campagne qui se voulait d'abord "éclair" pour le président sortant - seuls une quinzaine de meetings prévus, dont trois ou quatre grands rassemblements.
Mais la machine s'emballe: "moyens techniques les plus en pointe" pour la scène, le son et l'éclairage, "mise en scène grandiose et millimétrée" pour les grands meetings... les prix n'en finissent plus de grimper.
Et alors que les premières alertes de risques de dépassement tombent, le candidat demande au contraire qu'on accélère le rythme. Il y aura au total plus de 40 meetings.
Pour éviter au candidat de devoir reconnaître publiquement que ses dépenses avaient dérivé "de manière spectaculaire", "avec les conséquences politiques et financières" qui s'en seraient suivies, il a été décidé de "purger" le compte de campagne, soutient l'accusation.
Grâce à un système de double facturation, le prix des meetings est drastiquement réduit et le reste est facturé à l'UMP, au nom de conventions fictives du parti.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Jérôme Lavrilleux (à l'époque également directeur de cabinet du patron de l'UMP Jean-François Copé) est le seul au parti à avoir reconnu les faits.
Il avait d'abord été accusé d'avoir constitué un "trésor de guerre" au profit de l'avenir politique de son patron.
Jamais mis en cause, Jean-François Copé sera entendu au procès comme simple témoin. Certains avocats dont celui de M. Sarkozy n'ont pas manqué mercredi de l'égratigner en laissant entendre que l'ancien secrétaire général de l'UMP était forcément au courant des comptes calamiteux de son parti.
"Je continue à me demander où est passé l'argent", avait dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs, estimant que le prix moyen de ses meetings était "en ligne" avec ceux de son opposant François Hollande.
mdh-aje/lbx/nm
Renault: les syndicats dénoncent un projet de "départs contraints" dans l'ingénierie #
Les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et SUD du centre technique de Renault à Lardy (Essonne) ont dénoncé mercredi un projet de "départs contraints" d'une "trentaine de salariés" de différents sites chargés de "la maintenance des moyens d'essais", que la direction veut "externaliser totalement", selon ces organisations.
"Cette fois, la ligne rouge est franchie!", protestent les quatre syndicats, opposés au "transfert" de ces salariés chez un sous-traitant. "L'ingénierie vend désormais ses salariés avec leur activité! Aujourd'hui, la maintenance et demain...?", s'inquiètent ces syndicats dans un tract commun.
Interrogée par l'AFP, la direction de Renault a répondu qu'elle ne ferait "pas de commentaire".
Les syndicats estiment de leur côté que Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie du constructeur automobile, "sort du bois et veut désormais imposer des départs contraints", alors qu'un accord de suppression de 2.500 postes dans l'ingénierie en France a été conclu en novembre, prévoyant des départs volontaires via des pré-retraites ou une rupture conventionnelle collective (RCC) ouverte jusqu'à l'automne prochain.
"Ce projet est un coup de couteau dans le dos", s'indignent les syndicats, en craignant que cette première externalisation ne soit "qu'un début".
Sur la trentaine de salariés évoqués dans le tract, "une vingtaine" travaillent au centre technique de Lardy et "une dizaine" dans celui d'Aubevoye (Eure), a précisé à l'AFP Guillaume Ribeyre, délégué syndical central CFE-CGC de Renault.
Si ce projet était confirmé, "on ne serait plus sur du départ volontaire mais sur du départ contraint. Ces salariés n'auraient pas le choix et ils ne bénéficieraient pas des mesures d'accompagnement de la RCC", a souligné M. Ribeyre, en ajoutant que ce dossier pourrait être "évoqué fin mars en CSE" (comité social et économique).
"Si les salariés désignés volontaires ne veulent pas partir, ils risquent le licenciement sans indemnités", alors que "le président de Renault Jean-Dominique Senard avait promis un plan +sans licenciements ni souffrance sociale+", a relevé Florent Grimaldi, responsable CGT à Lardy.
Pour dénoncer ce projet, les syndicats appellent les salariés à débrayer et à se rassembler à partir de 10H00 jeudi, à Lardy et Aubevoye.
Concernant la RCC, qui permet "1.900 départs maximum", actuellement "environ 300 départs ont été validés", soit un démarrage "encore un peu timide", a indiqué M. Ribeyre.
Fin mai 2020, Renault avait annoncé un plan de suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 au total en France.
er/cel/it
Deux Tchétchènes blessés par arme à feu à Rennes, dont un entre la vie et la mort #
Deux hommes d'origine tchétchène ont été blessés par arme à feu mercredi en début d'après-midi à Rennes, l'un se trouvant entre la vie et la mort, dans ce qui pourrait être un règlement de comptes lié au trafic de drogue, a indiqué le parquet de Rennes.
Vers 13H45, "plusieurs coups de feu ont été tirés dans le quartier de Cleunay. Deux hommes d'origine tchétchène, âgés de 31 et 30 ans, ont été blessés par balle, le pronostic vital de ce dernier étant, à cette heure, fortement engagé", a déclaré le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué.
"Un troisième homme, âgé de 21 ans, a été interpellé quelques minutes après les faits et placé en garde à vue. Ce dernier est connu de la justice notamment pour des infractions à la législation sur les produits stupéfiants", a ajouté le procureur.
Selon le parquet, "les premiers éléments recueillis sont évocateurs de possibles +règlements de comptes+ sur fond de trafic de stupéfiants".
Le parquet de Rennes a ouvert une enquête criminelle flagrante confiée à la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Rennes.
Une enquête confiée au même service a également été ouverte mardi à la suite de coups de feu tirés dans la soirée dans ce quartier, qui se trouve non loin du Roazhon Park où évolue le Stade Rennais. Une personne, âgée de 30 ans, s'est présentée mardi soir à l'hôpital sud de Rennes "avec une blessure par balle au niveau de la jambe", selon le parquet.
Mercredi après-midi, une vidéaste de l'AFP qui s'est rendue sur les lieux a constaté des traces de sang à proximité du supermarché et la présence de la police scientifique.
"On sait très bien que c'est un règlement (de comptes). C'est pour le point de deal qui est ici. C'est clair. Déjà hier soir à 21H00 il y a eu des coups de feu. Ça squatte dans les entrées d'immeuble, ça deale à tout va, même en pleine journée. Il n'y a jamais eu de blessés mais là maintenant on en est là. Ça devait arriver", a expliqué Nicolas, un habitant du quartier âgé de 53 ans.
mas-mh-nk/gvy/mpm
Il avait appelé 250 fois les gendarmes de la Vienne : 6 mois de prison avec sursis #
Un habitant d'Angoulême âgé de 45 ans a été condamné mercredi à 6 mois de sursis probatoire pour avoir passé 250 appels malveillants aux brigades de gendarmerie de Loudun et Châtellerault, dans la Vienne.
Les faits s'étaient déroulés entre mars et décembre 2020. Mi-décembre, il avait finalement été placé en garde à vue après avoir menacé de venir faire sauter les locaux de la gendarmerie de Loudun.
Jugé à la barre du tribunal correctionnel d'Angoulême, il a raconté qu'il en voulait à un gendarme de cette brigade qui l'avait contrôlé en état d'ivresse au volant en juillet 2012. Suite à ce contrôle, son permis avait été annulé, ce qui l'a empêché de trouver un emploi, a-t-il expliqué au tribunal. Depuis, il ruminait cet épisode, sur fond de problèmes d'alcool.
"Tout ça, c'est des idées noires", a-t-il répété. "Le seul moyen de calmer cette angoisse, c'est de passer ces coups de fil...", a appuyé son avocate Anabelle Bouttin. Le psychiatre a estimé qu'il était "accessible à une sanction pénale".
Déjà condamné à plusieurs reprises, il a écopé de 6 mois mois de sursis probatoire. Il doit également se soigner et verser 500EUR pour le préjudice moral au gendarme importuné.
anb-nal/pjl/dlm
Des associations saisissent la justice européenne contre une vision "archaïque" du "devoir conjugal" #
Une femme qui refuse des rapports sexuels à son mari ne doit pas être considérée par la justice comme "fautive" en cas de divorce, se sont insurgées mercredi deux associations féministes, qui ont saisi la justice européenne pour lui demander de proclamer que "le mariage n'est pas une servitude sexuelle".
Une condamnation de la France devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) permettrait de "tirer un trait définitif" sur une interprétation "archaïque" du droit civil, qui revient à justifier le viol conjugal, a expliqué à l'AFP Emmanuelle Piet, du Collectif féministe contre le viol (CFCV).
Le cas soumis à la Cour de Strasbourg est celui d'une sexagénaire dont le mari a obtenu le divorce pour "faute" de l'épouse, en arguant qu'elle refusait toute relation sexuelle avec lui depuis longtemps.
En première instance, en 2018, un juge aux affaires familiales de Versailles avait rejeté cet argument, mais uniquement en considérant que l'épouse "avait de bons motifs de refuser de coucher", en raison de ses problèmes de santé, a précisé à l'AFP l'avocate de la requérante, Me Lilia Mhissen.
En revanche, en 2019, la cour d'appel de Versailles a donné raison à l'époux, en retenant comme une "faute" de l'épouse son refus des "relations intimes avec son mari". Un raisonnement ensuite validé par la Cour de cassation.
Avec une telle décision, la justice "nie le droit des femmes de consentir ou non à des relations sexuelles", se sont alarmés le CFCV et la Fondation des femmes, soulignant qu'"il a fallu de nombreuses années de lutte pour en finir avec la zone de non-droit que représentait le lit conjugal, où l'on sait que se produisent la majorité des viols".
Rien dans la loi ne proclame un quelconque "devoir conjugal" sexuel, ont souligné les deux associations: l'obligation d'"obéissance" de l'épouse envers l'époux a été abolie en 1938, et la Cour de Cassation a proclamé en 1990 que les liens du mariage n'autorisent pas le mari à imposer des rapports sexuels à son épouse. Depuis 2006, le fait que le viol soit commis dans le cadre conjugal est en outre considéré comme une circonstance aggravante.
La décision de Versailles relève donc uniquement d'une "interprétation archaïque" des articles du Code civil imposant aux époux la "fidélité" et une "communauté de vie", selon Me Mhissen.
La requérante, soutenue par les associations, veut faire de ce dossier "une question de principe", d'autant qu'un divorce pour "faute" peut aussi avoir des conséquences dommageables: il peut priver l'un des époux de la prestation compensatoire à laquelle il aurait eu droit.
ab/cel/mpm
Dans l'affaire Julie, la Cour de cassation rejette la demande de requalification en viols #
La Cour de cassation a rejeté mercredi la demande de la famille de Julie, une jeune femme qui réclamait que trois pompiers, poursuivis pour atteintes sexuelles quand elle était adolescente, soient jugés pour viol.
Cette décison intervient en plein débat sur le consentement et discernement des mineurs.
Alors qu'elle était âgée 13 à 15 ans, Julie (prénom d'emprunt) suivait un traitement médicalement lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers à son domicile. En 2010, elle a accusé l'un d'eux, avec lequel elle a dit avoir eu une "relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction, de lui avoir imposé des relations sexuelles, dont une fois en présence de deux collègues.
Initialement, ces trois pompiers ont été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion et viols, qui aurait pu les conduire aux assises.
Mais en juillet 2019, le juge a requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi devant le tribunal correctionnel.
Dans cette affaire, la famille demande la mise en examen de dix-sept autres pompiers, qu'elle accuse également de viols.
Dans son ordonnance, le magistrat a relevé que Julie avait exprimé de "façon réitérée son absence de consentement" mais précisé que les trois pompiers avaient, eux, "constamment assuré" qu'elle "n'avait manifesté aucune réticence".
Saisie du dossier, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Versailles a refusé le 12 novembre dernier de requalifier ces faits en viols.
Dans leur arrêt, ses magistrats évoquaient notamment le "comportement aguicheur, provocateur, entreprenant" de Julie, ne permettant pas de déduire "la contrainte morale" et ont conclu "qu'en raison des déclarations fluctuantes de la plaignante (...) les agissements reprochés par [Julie] ne sont pas caractérisés".
La jeune femme et sa famille ont ensuite formé un pourvoi contre cet arrêt devant la Cour de cassation.
Dans sa décision rendue mercredi, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire, qui examine la conformité aux règles de droit et non le fond des dossiers, a estimé que la cour d'appel avait suffisamment motivé cet arrêt.
La Cour "ne peut substituer son appréciation des faits et des preuves à celle de la cour d'appel", a considéré la Cour de cassation. "C'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation des faits que la chambre de l'instruction a estimé que la victime disposait du discernement nécessaire et que la contrainte morale n'était pas établie", a-t-elle ajouté.
"La Cour de cassation a approuvé la chambre de l'instruction d'avoir retenu par une motivation, très circonstanciée, que l'absence de consentement ne pouvait être caractérisé", s'est félicité auprès de l'AFP Me Guillaume Valdelièvre, l'avocat de deux des trois pompiers à la Cour.
La Cour aurait pu "affirmer la nécessité de différencier l'appréciation du consentement de la victime lorsqu'il s'agit d'une mineure fragilisée, dans un état de grande détresse psychique", ont pour leur part regretté les deux avocates de la jeune femme et de sa famille dans un communiqué.
Elles ont annoncé qu'elles allaient porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
On ne "peut que constater que la Cour de Cassation est en rupture totale avec la volonté du peuple et les législateurs", a pour sa part précisé l'une des avocates, Me Lorraine Questiaux.
L'Assemblée nationale a adopté mardi une proposition de loi visant à renforcer la protection des mineurs face aux violences sexuelles, en fixant à 15 ans l'âge en-dessous duquel un enfant est considéré comme non-consentant pour un acte sexuel avec un adulte.
Dans son arrêt, la Cour de cassation a cependant partiellement cassé la décision de la cour d'appel de Versailles, qui avait confirmé un non-lieu pour l'infraction de corruption sur mineur aggravée par la minorité de 15 ans. Elle reproche notamment aux juges de "n'avoir pas recherché si les personnes incriminées avaient connaissance de ce que la victime était mineure".
ali-alv-clw/pa/lbx/bma
Luc Besson accusé de viol: la juge veut clore les investigations #
La juge chargée de l'enquête sur les accusations de viol portées par l'actrice Sand Van Roy contre le cinéaste et producteur français Luc Besson a annoncé son intention de clôturer les investigations, suscitant la "suprise" d'un des avocats de la plaignante.
Dans un courrier daté du 25 février, dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction au tribunal de Paris Marie-Claire Noiriel a annoncé aux parties vouloir clore l'enquête, les invitant à lui faire savoir, comme le prévoit la loi, si elles avaient des observations ou des demandes d'actes à faire.
Cette décision pourrait préfigurer une ordonnance de non-lieu de la juge, Luc Besson n'ayant pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier.
"C'est une décision totalement logique", a estimé Me Thierry Marembert, qui défend Luc Besson. Pour l'avocat, "beaucoup d'actes d'investigations ont été effectués pendant l'enquête préliminaire" et "tous les acteurs de l'institution judiciaire qui se sont penchés sur le dossier ont un avis concordant".
Dans sa réponse à la magistrate, un des avocats de l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy, Me Francis Szpiner, s'est dit "plus que surpris" que la juge n'ait pas cherché à entendre la plaignante avant de clore l'enquête. Il a estimé qu'"une confrontation eut été le minimum qu'une partie civile est en droit d'attendre de son juge".
Le cinéaste, qui conteste les accusations, et la comédienne avaient été confrontés en décembre 2018 dans les locaux de la police judiciaire, lors de l'enquête préliminaire. Mais ils ne l'ont jamais été depuis que l'enquête a été confiée à des juges d'instruction.
Selon Sand Van Roy, cette précédente confrontation n'a aucune valeur.
"On a à peine pu poser des questions, on n'a pas pu poser de questions sur mes blessures intimes, et aucune question difficile n'a été posée à M. Besson", a-t-elle déclaré à l'AFP.
La jeune femme, aujourd'hui âgée de 33 ans, a estimé que l'intention de la juge de clôturer l'enquête ne signifiait pas que c'était "fini".
Me Jade Dousselin, autre avocate de la comédienne, a pour sa part fustigé un "déni de justice". Elle a indiqué préparer des demandes d'audition et de confrontation.
Sand Van Roy avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français de 60 ans, au lendemain d'un rendez-vous avec lui au Bristol, un palace parisien.
Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec M. Besson.
Ces plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs".
L'actrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour "viols".
Huit autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur (de "Subway", "Le Grand Bleu", "Nikita" ou "Le Cinquième Elément") de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, dans des témoignages recueillis par le site d'information Mediapart, pour des faits en grande partie prescrits.
edy-gd/lbx/nm/cls
Guyane: Lecornu plaide pour une filière d'or légale pour contrer l'orpaillage illégal #
La lutte contre l'orpaillage illégal menée par l'Etat en Guyane et qui mobilise l'armée, les forces de l'ordre et la justice, pourrait bénéficier d'une meilleure structuration de la filière légale, a déclaré mercredi le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
"J'ai la faiblesse de penser que plus on structure la filière légale, mieux on lutte contre l'orpaillage illégal. Je vais aller plus loin, plus on structure une filière légale de petites exploitations à taille humaine, en clair le contraire des méga-mines type Montagne d'or, plus on peut lutter contre l'orpaillage illégal", a assuré le ministre lors de son audition par une commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage clandestin en Guyane, à l'Assemblée nationale.
"Entre 2018 et 2020, 75 millions d'euros d'avoirs criminels ont été saisis, soit 25 millions d'euros par an. Ce sont 387 kilos de mercure saisis et 28 kilos d'or, dont 6,9 en 2020". Au niveau pénal, "180 personnes ont été placées en garde à vue et 99 personnes ont fait l'objet d'une condamnation", a énuméré M. Lecornu.
"Pour une tonne d'or extraite légalement, vous avez 10 tonnes d'or extraites illégalement. On voit bien qu'il y a forcément une marge de progression positive pour le légal", a-t-il indiqué, dénonçant un chiffre "scandaleux".
Car "l'adversaire", le "garimpero" ou l'orpailleur clandestin, est "redoutablement professionnel", avec "une organisation robuste et qui s'appuie sur un modèle économique bien huilé, dans lequel les gains sont systématiquement plus importants que les pertes, y compris lorsque nous intervenons", a rappelé le ministre, estimant qu'il y aurait "des vertus à affecter ces saisies d'or à la lutte contre l'orpaillage illégal", au niveau "citoyen".
Interpellé par le député (GDR) de Guyane Gabriel Serville qui demandait, pour répondre à l'exaspération des Guyanais, à ce que la France se dote d'un arsenal législatif pour être en mesure de mener véritablement "une guerre" contre "des ennemis", le ministre a indiqué qu'on n'était pas "dans certains pays d'Amérique du Sud".
"Oui il faut des preuves pour poursuivre, oui, il y a la présomption d'innocence, oui, il y a du contradictoire devant le tribunal et oui, il faut la légitime défense pour que les forces de l'ordre puissent faire usage de leurs armes", a-t-il indiqué ajoutant être "plutôt fier que ça se passe comme ça se passe en France".
etr/jk/caz
Bygmalion: Sarkozy "n'a pas coûté un sou au contribuable", assure Hortefeux #
L'eurodéputé LR Brice Hortefeux a pris la défense de Nicolas Sarkozy mercredi sur LCI, assurant qu'il n'avait "pas coûté un sou au contribuable" pour sa campagne présidentielle de 2012 dont les dépenses sont au coeur du procès dont l'ouverture a eu lieu en début d'après-midi.
Dans cette affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Rappelant qu'un dépassement avait été constaté dans ces comptes de campagne, M. Hortefeux a souligné que Nicolas Sarkozy avait "payé de sa poche et organisé le +Sarkothon+ qui a rapporté 11 millions".
"Nicolas Sarkozy est le seul candidat qui n'a pas coûté un sou au contribuable parce qu'il n'a pas bénéficié du remboursement de l'Etat", a-t-il ajouté.
Le procès a de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012, et qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite "des écoutes".
Là aussi son ancien ministre a pris sa défense: "Nicolas Sarkozy a fait appel. Ca veut dire que les compteurs sont remis à zéro, il est présumé innocent. Ma conviction est que la vérité de l'innocence sera inéluctablement proclamée".
"J'ai été stupéfait, peiné et choqué par le jugement rendu alors que, comme beaucoup, j'espérais qu'il serait de nouveau engagé (en politique), car c'était à l'évidence le meilleur d'entre nous", a assuré M. Hortefeux.
Coupant court aux idées de "recours" que certains plaçaient en lui pour 2022, Nicolas Sarkozy avait répété dans une interview après le jugement qu'il ne serait "pas candidat à l'élection présidentielle".
Malgré tout "c'est un citoyen profondément attentif et soucieux de la situation de notre pays", a assuré Brice Hortefeux, qui, interrogé sur l'hypothèse d'un soutien de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, a répondu: "A ce stade ce n'est pas ce que je crois".
"La France a besoin d'une droite républicaine à coté du macronisme, de la gauche, du Rassemblement national", a-t-il ajouté.
cg/bap/nm
Luc Besson accusé de viol: la juge veut clore les investigations #
La juge chargée de l'enquête sur les accusations de viol portées par l'actrice Sand Van Roy contre le cinéaste et producteur Luc Besson a annoncé fin février son intention de clôturer les investigations, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.
Dans un courrier daté du 25 février, dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction au tribunal de Paris Marie-Claire Noiriel, qui avait repris le dossier en septembre, a annoncé aux parties vouloir clore l'enquête, les invitant à lui faire savoir, comme le prévoit la loi, si elles avaient des observations ou des demandes d'actes à faire.
Cette décision pourrait préfigurer une ordonnance de non-lieu de la juge, Luc Besson n'ayant pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier.
"C'est une décision totalement logique", a estimé Me Thierry Marembert, qui défend Luc Besson. Pour l'avocat, "beaucoup d'actes d'investigations ont été effectués pendant l'enquête préliminaire" et "tous les acteurs de l'institution judiciaire qui se sont penchés sur le dossier ont un avis concordant".
Dans sa réponse à la magistrate, un des avocats de l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy, Me Francis Szpiner, s'est dit "plus que surpris" que la juge n'ait pas cherché à entendre la plaignante avant de clore l'enquête. Il a estimé qu'"une confrontation eut été le minimum qu'une partie civile est en droit d'attendre de son juge".
Le cinéaste, qui conteste les accusations, et la comédienne avaient été confrontés en décembre 2018 dans les locaux de la police judiciaire, lors de l'enquête préliminaire. Mais ils ne l'ont jamais été depuis que l'enquête a été confiée à des juges d'instruction.
Selon Sand Van Roy, cette précédente confrontation n'a aucune valeur.
"On a à peine pu poser des questions, on n'a pas pu poser de questions sur mes blessures intimes, et aucune question difficile n'a été posée à M. Besson", a-t-elle déclaré à l'AFP.
La jeune femme, aujourd'hui âgée de 33 ans, a estimé que l'intention de la juge de clôturer l'enquête ne signifiait pas que c'était "fini".
Me Jade Dousselin, autre avocate de la comédienne, a pour sa part fustigé un "déni de justice". Elle a indiqué préparer des demandes d'audition et de confrontation.
Sand Van Roy avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français de 60 ans, au lendemain d'un rendez-vous avec lui au Bristol, un palace parisien.
Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec M. Besson.
Ces plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs".
L'actrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour "viols".
Huit autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur (de "Subway", "Le Grand Bleu", "Nikita" ou "Le Cinquième Elément") de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, dans des témoignages recueillis par Mediapart, pour des faits en grande partie prescrits.
edy-gd/lbx/nm
Ardèche: une antenne-relais inopérante après un incendie volontaire #
Un incendie volontaire a dégradé mercredi une antenne-relais utilisée par SFR et Bouygues Telecom en Ardèche, dernier épisode d'une série de dégradations ayant visé ces derniers mois des installations télécoms en Auvergne-Rhône-Alpes, a indiqué mercredi un porte-parole de SFR.
Le sinistre s'est produit vers 04H00 à Rosières, dans le sud du département, a déclaré à l'AFP Cyrille-Frantz Honegger, délégué régional Centre-Est pour le groupe SFR, en confirmant une information du quotidien régional Le Dauphine libéré.
"Ce sont les installations électroniques au pied de l'antenne qui ont été touchées", a-t-il précisé, ajoutant que son groupe avait porté plainte.
Plus de 500 clients ont été impactés par l'incendie de l'antenne-relais. Le retour à la normale n'est pas prévu avant mardi pour les usagers de Rosières et jeudi pour ceux de Largentière, a-t-il encore ajouté.
Sur Twitter, le député LR de la 3e circonscription de l'Ardèche, Fabrice Brun, a dénoncé un "sabotage (...) inacceptable". "Une minorité extrémiste pénalise ainsi une majorité d'usagers qui ont besoin du téléphone pour travailler ou tout simplement pour sécuriser leur quotidien", écrit l'élu.
Cet incendie, non revendiqué, visant des installations télécoms, est le dernier d'une longue série.
Dans la nuit du 17 au 18 février, ainsi que dans celle du 19 au 20 février, l'entreprise Constructel, qui installe des réseaux de fibre optique, a été visée sur deux de ses sites isérois.
Les sinistres avaient été par la suite revendiqués sur un site internet proche de l'ultra-gauche libertaire, qui a déjà clamé la responsabilité d'actes similaires près de Grenoble.
La veille du premier incendie, deux feux volontaires coup sur coup avaient endommagé des locaux techniques de l'opérateur Orange dans la Drôme, affectant des milliers d'utilisateurs pour l'internet et la téléphonie.
dfa-ari/fga/it
Affaire Barbarin: "l'omerta" sur les violences sexuelles sur mineurs devant la Cour de cassation #
L'obligation de dénoncer des violences sexuelles sur mineurs demeure-t-elle si les faits sont prescrits et les victimes devenues adultes? Saisie dans l'affaire Barbarin, la Cour de cassation s'est emparée mercredi de cette brûlante question, en pleine libération de la parole.
La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire examinait le pourvoi de huit victimes de l'ancien prêtre Bernard Preynat contre l'arrêt de la cour d'appel de Lyon ayant relaxé en janvier 2020 le cardinal Barbarin pour non-dénonciation de ces agressions sexuelles.
La Cour rendra son arrêt le 14 avril. Si elle donnait raison aux parties civiles, ces dernières ne seraient fondées qu'à réclamer d'éventuels dommages et intérêts, la relaxe du prélat étant définitive sur le plan pénal.
La portée de la décision que va rendre la Cour de cassation devrait toutefois largement dépasser le seul enjeu de l'affaire Barbarin et des silences de l'Eglise face à la pédophilie.
Alors que la parole se libère sur les violences sexuelles dans leur ensemble amenant le Parlement à légiférer de nouveau, et après la déflagration de l'affaire Duhamel, l'avocat des parties civiles Patrice Spinosi a appelé la haute juridiction à en finir avec "cette omerta familiale, amicale, professionnelle, confessionnelle".
"De nos jours, dans notre pays, est-il encore acceptable qu'un homme, au courant d'agressions sexuelles sur des mineurs, ne les dénonce pas?", a souligné Me Spinosi. Il a plaidé pour que soit posé le "principe que tout fait de violence sexuelle sur un mineur" connu par un tiers soit "porté à la connaissance des autorités".
"Continuer à se taire, ce sera alors décider d'être complice. Ce sera être aussi soi-même un peu coupable", a lancé le conseil des parties civiles.
L'avocate du cardinal Barbarin, Hélène Farge, a de son côté mis en garde contre de nouvelles dispositions qui "au final (seraient) liberticides", car contraires aux droits fondamentaux de la victime elle-même, notamment son droit au respect de la vie privée. "Pour ma part, je préfère considérer qu'une obligation de délation générale ne sert pas l'ordre public", a affirmé Me Farge.
Si dans l'affaire Preynat, le silence de l'Eglise a été "abyssal", les "émotions légitimes" des victimes ne doivent pas "tordre la loi", a-t-elle affirmé.
Quel serait "le sens de punir celui qui n'a pas dénoncé" des faits prescrits, a par ailleurs interrogé l'avocate du cardinal Barbarin, en rappelant qu'il était arrivé au diocèse de Lyon en 2002, plus de dix ans après la fin des "exactions du père Preynat". Ce dernier avait été condamné en mars 2020 à cinq ans d'emprisonnement pour d'innombrables agressions sexuelles commises sur des scouts entre 1971 et 1991.
Philippe Barbarin, qui a depuis renoncé à ses fonctions à Lyon pour devenir simple aumônier en Bretagne, avait été condamné en première instance, en 2019, à six mois de prison avec sursis pour n'avoir pas signalé à la justice certains des faits, non prescrits, dont il avait été informé.
La cour d'appel l'avait relaxé, considérant qu'on ne pouvait rien lui reprocher, les victimes, désormais adultes, étant alors en mesure de porter elles-mêmes plainte.
Une argumentation "critiquable à plus d'un titre", a estimé l'avocat général, qui a proposé la cassation partielle de l'arrêt de la cour d'appel de Lyon.
La loi ne précise pas que l'obligation de révélation cesse à la majorité de la victime, a notamment relevé le magistrat.
D'autre part, comme l'ont révélé les travaux de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise ou des "affaires récentes", les victimes, même devenues adultes, peuvent éprouver des difficultés à révéler les faits, "à plus forte raison quand l'agresseur est un proche ou une personne ayant autorité", a-t-il souligné.
Alors que la cour d'appel avait également considéré que l'intentionnalité du délit faisait défaut, Philippe Barbarin n'ayant dissuadé personne de saisir la justice à sa place, l'avocat général a estimé que le seul fait de s'être abstenu, en conscience, de dénoncer les agressions suffisait à caractériser l'infraction.
asl/lbx/bma
Un policier accusé de viols dans les geôles d'un tribunal condamné à douze ans de prison #
La cour d'assises du Var a condamné mercredi un policier de 61 ans à douze ans de réclusion criminelle pour des viols et des délits de harcèlement sexuel à l'encontre de détenues dont il avait la garde au tribunal de Toulon entre 2014 et 2018.
L'accusé, à l'énoncé du verdict, est apparu sonné, tandis que ses avocats, Mes Valentin Loret et Philippe Vouland, ont indiqué "envisager" avec leur client de faire appel.
Le jury est allé plus loin que l'avocat général Bernard Marchal, qui avait requis sept ans d'emprisonnement, une sanction "compréhensive" qui devait permettre à l'accusé, "compte tenu de la détention provisoire déjà effectuée, de pouvoir prétendre à un aménagement de sa peine dans un délai inférieur à un an".
Claude Mardi, policier depuis 1980, en poste au tribunal de Toulon depuis 2008, est en détention provisoire depuis juillet 2018, à l'isolement du fait de sa fonction. Il a été radié de la police depuis les faits.
M. Mardi se voyait reprocher, outre deux viols contre une jeune femme et un transsexuel brésilien, des faits de harcèlement sexuel sur trois jeunes femmes. Toutes ont expliqué, en audition ou à l'audience, que le policier, abusant de sa fonction de chef des geôles du tribunal de Toulon, tentait de monnayer des faveurs sexuelles contre la possibilité, par exemple, d'aller fumer une cigarette.
L'une des parties civiles, qui a expliqué pendant l'audience comment elle avait été amenée à effectuer une fellation sur Claude Mardi en échange de la possibilité de passer un coup de téléphone, a indiqué : "Je suis peinée pour lui, ça fait beaucoup, mais en même temps je suis soulagée car je sais que pendant douze ans il ne fera plus de mal à personne".
Pendant tout le procès, M. Mardi avait réfuté en bloc les accusations portées contre lui, à l'exception de celles portées par cette femme à qui il avait présenté ses excuses au cours de l'audience. "Ça n'aurait pas dû se passer", lui avait-il dit, sans pour autant donner plus d'explications à la cour, muré dans son mutisme.
C'est la plainte de cette victime qui avait déclenché, en juin 2018, la procédure à l'encontre du fonctionnaire. L'IGPN avait identifié une seconde victime de viol lors de prélèvements d'ADN effectués dans les toilettes, réservées au personnel, où les faits ont été commis.
Puis le parquet de Toulon avait demandé à l'IGPN d'adresser une lettre-type à 190 femmes passées par les geôles de ce tribunal entre 2014 et 2018, permettant ainsi d'identifier trois nouvelles victimes.
Mes Valentin Loret et Philippe Vouland ont demandé à la cour d'acquitter leur client pour l'essentiel des faits, en raison, selon eux, d'un "doute", à l'exception du premier viol.
Une autre victime de viol, un transsexuel, ne s'est pas présentée à l'audience. Son ADN avait été retrouvé au cours des investigations de l'IGPN dans les toilettes réservées au personnel des geôles du tribunal de Toulon, où avait eu lieu le premier viol. L'accusé, qui reconnaît la fellation avec la première détenue, nie en revanche ce second viol.
vxm/jp/mpm
Les avocats "en défense de la défense" après l'expulsion d'un des leurs #
Des dizaines d'avocats se sont rassemblés "en défense de la défense" mercredi à travers la France, à Aix-en-Provence notamment, après l'expulsion d'un des leurs, Me Paul Sollacaro, par des policiers, une semaine plus tôt, devant le tribunal correctionnel de la ville.
"Je n'avais jamais vu ça en 40 ans de barre", a témoigné Me Benoît Hubert, venu devant le palais de justice d'Aix-en-Provence, en début d'après-midi, avec quelque 200 collègues de tout le sud de la France: "Nous sommes là en défense de la défense, si la voix de l'avocat n'est plus entendue, le justiciable n'est plus entendu".
Parmi les dizaines de robes noires à Aix, celle de Me Paul Sollacaro, fils du bâtonnier d'Ajaccio Antoine Sollacaro, assassiné en 2012 en Corse, une affaire dans laquelle des membres de la bande criminelle du "Petit Bar" sont mis en examen.
Une semaine après son expulsion de force, jeudi, alors qu'il assistait un prévenu dans un dossier de trafic de drogue, "la colère et le traumatisme sont toujours là", a-t-il assuré à la presse, en dénonçant "la violence judiciaro-policière".
"Je suis toujours autant révolté et scandalisé", a insisté l'avocat, qui a déposé plainte pour violences aggravées contre le magistrat qui l'a fait expulser, Marc Rivet, et contre les policiers qui l'ont traîné hors de la salle.
Son client ayant été testé positif au Covid-19, l'avocat du barreau de Nice avait demandé la disjonction de son cas. Une requête rejetée par le président d'audience, qui s'était également opposé à ce que le prévenu se présente devant le tribunal. Après de vifs échanges entre l'avocat et le magistrat, le président avait demandé l'intervention de la police pour l'expulser.
Parlant d'un "incident d'audience grave", le premier président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait reconnu dans un communiqué qu'ordonner l'éviction d'un avocat était "une décision rare et extrême, tout comme l'a été le comportement de l'avocat concerné".
"Ce qui est grave, c'est le contenu de ce communiqué", a répondu Me Sollacaro mercredi, en assurant qu'il "rapporte des mensonges" et qu'il allait saisir le Conseil supérieur de la magistrature.
"A ma connaissance, c'est la première fois de l'histoire moderne que ça se passe comme ça, depuis que les droits de la défense sont consacrés", a plaidé le bâtonnier de Besançon, Me Mikaël Le Dennat
Le gouvernement a annoncé mardi la saisine de l'Inspection générale de la Justice. "Les conclusions" de cette enquête "devront être remises dans une quinzaine de jours au plus tard", a assuré le porte-parole du gouvernement.
ol-bur/jp/bma
En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #
Son "courage" a été salué par tous, y compris par l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis sa vie en miettes.
Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle avait peur de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.
"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.
C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne, une dizaine d'années après l'arrivée en France de Cristina. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.
"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche, les cheveux mi-longs retenus en queue de cheval.
"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.
Après le viol, dans la voiture de l'accusé, "il m'a proposé de me ramener à ma place. Je lui ai dit non: j'avais peur qu'il me tue". Par contre, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.
Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.
Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".
"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.
Avant Cristina, une autre prostituée transgenre péruvienne a raconté mercredi matin à la cour les agressions et le viol qu'elle a subis. "Au Bois de Boulogne, j'ai regardé la mort", a-t-elle dit, sans pour autant aller voir la police. "Je n'ai pas été assez courageuse pour venir ici".
Cristina continue cependant de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.
Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papier. Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".
Le verdict est attendu jeudi. L'accusé devrait être interrogé mercredi après-midi.
ctx/tib/bow
En larmes, avec courage, une prostituée sans papier raconte son viol aux assises #
Son "courage" a été salué par tous, y compris de l'avocat de l'accusé. Cristina, une prostituée transgenre sans papier, a raconté mercredi devant la cour d'assises de Paris les longues minutes de son viol, la peur du VIH, celle d'être tuée et depuis sa vie en miettes.
Au deuxième jour du procès, cette Péruvienne de 39 ans s'approche de la barre. Elle s'appuie sur le pupitre, comme si elle avait peur de s'effondrer. Dans le box, l'accusé, un homme de 28 ans, garde les yeux baissés tout au long du récit.
"Il s'est approché, il m'a demandé le prix. J'ai répondu 50 euros, il m'a dit que c'était trop cher. (...) Il m'a demandé un rabais, j'ai dit non", raconte-t-elle en Espagnol, traduite par une interprète. Il a ensuite sorti un couteau.
C'était en novembre 2018 dans le Bois de Boulogne, une dizaine d'années après l'arrivée en France de Cristina. Dès l'ouverture du procès, mardi, l'accusé a reconnu les faits.
"Je l'ai supplié de ne pas me faire de mal. Tout le temps, il m'a menacée avec son couteau. (...) Je pleurais beaucoup. J'étais terrorisée", témoigne en larmes Cristina, en pantalon de jogging noir et sweat rose à capuche, les cheveux mi-longs retenus en queue de cheval.
"Je lui ai dit, si t'as pas d'argent, c'est pas grave, mais fais-le avec un préservatif. (...) Il criait qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec moi". Il a imposé à cette femme transgenre une fellation et un rapport anal sans protection. Cristina l'accuse aussi de lui avoir volé 150 euros, ce qu'il nie.
Après le viol, dans la voiture de l'accusé, "il m'a proposé de me ramener à ma place. Je lui ai dit non: j'avais peur qu'il me tue". Par contre, Cristina "a gravé dans (sa) tête" la plaque d'immatriculation, élément clé qui a permis à l'enquête de progresser rapidement.
Elle s'est rendue à l'hôpital: "j'avais très peur d'avoir été contaminée par le VIH. (...) J'étais très mal, je n'avais qu'une idée, me suicider". Elle a été hospitalisée une semaine en psychiatrie.
Chose très rare pour une prostituée sans papier victime de viol, Cristina a déposé plainte. "J'ai voulu le dénoncer car je ne voulais pas qu'il fasse du mal à quelqu'un d'autre, peut-être à un enfant".
"Ce que vous avez fait est très courageux. C'est important que vous soyez là", réagit après ce récit l'avocat général, Olivier Auferil. "Je salue votre courage. Je déteste les questions que je vais vous poser", lance pour sa part l'avocat de la défense, avant d'interroger la partie civile sur le couteau, sur le vol d'argent.
Avant Cristina, une autre prostituée transgenre péruvienne a raconté mercredi matin à la cour les agressions et le viol qu'elle a subis. "Au Bois de Boulogne, j'ai regardé la mort", a-t-elle dit, sans pour autant aller voir la police. "Je n'ai pas été assez courageuse pour venir ici".
Cristina continue cependant de subir les conséquences de ce viol au quotidien. "Je n'ai plus retravaillé, j'ai trop peur. Je n'ai plus de logement. Parfois, je n'ai pas assez d'argent pour manger". Elle est hébergée à droite à gauche. "Mais quand la police m'appelle pour me poser des questions, les amis qui m'hébergent me demandent de partir". En situation irrégulière, ils ne veulent pas de problème.
Cristina a besoin d'antidépresseurs et de somnifères. Elle n'a toujours pas de papier. Pourquoi ne pas retourner au Pérou?, l'interroge la présidente. "Ça sera encore pire. La situation était vraiment dure. C'est pour ça que je suis venue ici, en pensant que j'allais travailler dans un restaurant ou quelque chose comme ça. (...) Tout ce que je souhaitais, c'était une vie stable, tranquille".
Le verdict est attendu jeudi. L'accusé devrait être interrogé mercredi après-midi.
ctx/tib/bow
France: le metteur en scène Alain Françon grièvement blessé à l'arme blanche (police) #
Le metteur en scène de théâtre français Alain Françon a été grièvement blessé à l'arme blanche à la gorge mercredi en milieu de journée à Montpellier (sud) dans des circonstances qui n'avaient pas pu être précisées dans l'immédiat, selon des sources concordantes.
Le metteur en scène, âgé de 76 ans, donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, et s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché, il a été évacué par les pompiers, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
Alain Françon a notamment fondé la compagnie Le Théâtre éclaté à Annecy dans les années 1970 avant de diriger le Centre dramatique national de Lyon, puis celui de Savoie. En 1996, il prend la tête du Théâtre national de la Colline à Paris, un poste qu'il occupe jusqu'en 2010.
En 2016, il a reçu pour la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf" d'Edward Albee jouée au théâtre de L'Oeuvre, le Molière (les récompenses du théâtre en France, ndlr) du metteur en scène de théâtre privé.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père de l'actrice et réalisatrice.
cor-nk-jp/mdm/ide/cls
France: le metteur en scène Alain Françon grièvement blessé à l'arme blanche (police) #
Le metteur en scène de théâtre français Alain Françon a été grièvement blessé à l'arme blanche à la gorge mercredi en milieu de journée à Montpellier (sud) dans des circonstances qui n'avaient pas pu être précisées dans l'immédiat, selon des sources concordantes.
Le metteur en scène, âgé de 76 ans, donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, et s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché, il a été évacué par les pompiers, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
Alain Françon a notamment fondé la compagnie Le Théâtre éclaté à Annecy dans les années 1970 avant de diriger le Centre dramatique national de Lyon, puis celui de Savoie. En 1996, il prend la tête du Théâtre national de la Colline à Paris, un poste qu'il occupe jusqu'en 2010.
En 2016, il a reçu pour la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf" d'Edward Albee jouée au théâtre de L'Oeuvre, le Molière (les récompenses du théâtre en France, ndlr) du metteur en scène de théâtre privé.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père de l'actrice et réalisatrice.
cor-nk-jp/mdm/ide/cls
Le metteur en scène Alain Françon grièvement blessé à l'arme blanche à Montpellier (police) #
Le metteur en scène de théâtre Alain Françon a été grièvement blessé à l'arme blanche à la gorge mercredi en milieu de journée à Montpellier dans des circonstances qui n'avaient pas pu être précisées dans l'immédiat, a-t-on appris de sources concordantes.
Le metteur en scène, âgé de 76 ans, donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, et s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête.
Grièvement touché, il a été évacué vers un hôpital par les pompiers vers 11H40, selon la sûreté départementale, qui a relevé des marques de sang dans plusieurs rues.
Sur place en début d'après-midi, aucune trace de l'agression n'était visible, a constaté un photographe de l'AFP.
Né en 1945 à Saint-Etienne, Alain Françon a notamment fondé la compagnie Le Théâtre éclaté à Annecy dans les années 1970 avant de diriger le Centre dramatique national de Lyon, puis celui de Savoie. En 1996, il prend la tête du Théâtre national de la Colline à Paris, un poste qu'il occupe jusqu'en 2010.
En 2016, il a reçu pour la pièce "Qui a peur de Virginia Woolf" d'Edward Albee jouée au théâtre de L'Oeuvre le Molière du metteur en scène de théâtre privé.
Dans le dernier film de Maïwenn, "ADN", sorti fin 2020, il interprétait le rôle du père "castrateur" de l'actrice et réalisatrice, qui avait une nouvelle fois puisé dans sa propre histoire pour son oeuvre.
cor-nk-jp/mdm/ide
France: le metteur en scène Alain Françon grièvement blessé à l'arme blanche (police) #
Le metteur en scène de théâtre français Alain Françon a été grièvement blessé à l'arme blanche à la gorge mercredi en milieu de journée à Montpellier (sud) dans des circonstances qui n'avaient pas pu être précisées dans l'immédiat, selon des sources concordantes.
Le metteur en scène, âgé de 76 ans, donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, et s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête. Grièvement touché, il a été évacué par les pompiers.
cor-nk-jp/mdm/swi/cls
Le metteur en scène Alain Françon grièvement blessé à l'arme blanche à Montpellier (police) #
Le metteur en scène de théâtre Alain Françon a été grièvement blessé à l'arme blanche à la gorge mercredi en milieu de journée à Montpellier dans des circonstances qui n'avaient pas pu être précisées dans l'immédiat, a-t-on appris de sources concordantes.
Le metteur en scène, âgé de 76 ans, donnait depuis la mi-février des cours à l'Ecole nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, et s'est effondré dans la rue près de l'hôtel où il résidait, dans le centre historique de la ville, selon une source proche de l'enquête. Grièvement touché, il a été évacué par les pompiers vers 11H40.
cor-nk-jp/mdm/swi
Affaire Julie: pas de requalification des faits d'atteintes sexuelles en viols (Cour de cassation) #
La Cour de Cassation a rejeté mercredi la demande de la famille de Julie, qui réclamait que trois pompiers poursuivis pour atteintes sexuelles soient jugés pour viol, dans une affaire où les notions de "consentement" et de "discernement" sont débattues.
La jeune femme et sa famille avaient formé un pourvoi contre un arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, qui avait refusé le 12 novembre de requalifier les faits en viol.
Initialement, ces trois pompiers avaient été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineure de 15 ans en réunion et viols, ce qui aurait pu mener à un procès aux assises.
Mais en juillet 2019, le juge avait finalement requalifié les faits en "atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de quinze ans par plusieurs personnes" et ordonné leur renvoi devant le tribunal correctionnel.
Dans sa décision, la Cour de cassation, qui examine la conformité aux règles de droit et non le fond des décisions, a estimé que la cour d'appel avait suffisamment motivé son arrêt.
La Cour "ne peut substituer son appréciation des faits et des preuves à celle de la cour d'appel", a considéré la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire.
Elle a jugé que "c'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation des faits que la chambre de l'instruction a estimé que la victime disposait du discernement nécessaire et que la contrainte morale n'était pas établie", selon un communiqué.
Julie (prénom d'emprunt), âgée de 13 à 15 ans lors des faits, suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers: plus de 130 entre 2008 et 2010.
En 2010, elle a accusé un sapeur-pompier, avec lequel elle avait "une relation", selon l'ordonnance du juge d'instruction consultée par l'AFP, de lui avoir imposé des rapports sexuels, notamment à une occasion, en présence de deux collègues.
Au cours de l'enquête, Julie avait exprimé de "façon réitérée son absence de consentement", selon l'ordonnance du juge d'instruction. Les trois pompiers avaient eux "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence".
Dans son arrêt, la cour d'appel évoquait notamment le "comportement aguicheur, provocateur, entreprenant" de Julie, ne permettant pas de déduire "la contrainte morale".
La Cour de cassation a cependant partiellement cassé la décision de la cour d'appel, qui avait confirmé un non-lieu pour l'infraction de corruption sur mineur aggravée par la minorité de 15 ans. Elle reproche notamment aux juges de "n'avoir pas recherché si les personnes incriminées avaient connaissance de ce que la victime était mineure".
ali-alv/asl/lbx/bma
Deux hommes blessés par arme à feu à Rennes, l'un en urgence absolue #
Deux hommes ont été blessés par arme à feu mercredi en début d'après-midi à Rennes, l'un étant en urgence absolue, a-t-on appris auprès des sapeurs-pompiers du département.
Vers 13H30, devant un supermarché dans le quartier de Cleunay, non loin du Roazhon Park où évolue le Stade rennais, les pompiers "sont intervenus pour deux victimes blessées par arme à feu. Un homme de 22 ans est en urgence absolue et transporté au CHU et un deuxième de 24 ans est en urgence relative et également hospitalisé", ont indiqué les pompiers d'Ille-et-Vilaine à l'AFP.
La police judiciaire est saisie de l'enquête, a indiqué la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) à l'AFP, confirmant les coups de feu à Cleunay.
mas/gvy/mpm
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
Camion lancé contre les forces de l'ordre, supermarché vandalisé: Blois a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi, ouvert moins d'une semaine plus tôt, qui a été dégradé: des habitants, venus faire leurs courses mercredi matin, étaient consternés.
"Nous sommes terriblement en colère, on a besoin de ce commerce. Huit jours après son ouverture, il est déjà détruit. On a l'impression d'être punis alors qu'on n'a rien fait", a regretté Marie-Claude, une habitante du quartier.
Mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans le calme dans les quartiers nord de cette ville de 46.000 habitants, a constaté un journaliste de l'AFP.
Tout a commencé mardi vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle routier de la Brigade anticriminalité (Bac). Le véhicule a pris la fuite et les policiers se sont alors lancés à sa poursuite, selon le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier.
Devant les risques pris par le conducteur, les policiers mettent un terme à la poursuite, mais "le véhicule franchit un nouveau feu rouge" et percute deux autres voitures. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, sont évacués en état d'urgence absolue.
Selon plusieurs sources, ils ne portaient pas de ceinture de sécurité au moment du choc.
Le mineur a été transféré au CHU Trousseau de Tours, en urgence absolue. État dans lequel il était toujours mercredi midi. Le majeur était lui toujours en soins à l'hôpital de Blois, dans l'attente d'un état de santé compatible avec une garde à vue.
"J'affirme qu'il n'y a jamais eu d'usage des armes par les policiers de Blois" pour arrêter le véhicule, a assuré M. Chevallier lors d'une conférence de presse.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
Un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes s'est formé mardi soir sur les lieux de l'accident et ce n'est que plus tard que la situation a dégénéré avec, selon les autorités, une centaine d'émeutiers.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée et certains émeutiers volent un fourgon "sans faire usage de la force", selon le procureur. L'un d'eux prend le volant, le lance vers les forces de l'ordre et les pompiers, puis saute du véhicule.
Les policiers font alors feu à douze reprises pour tenter de l'arrêter. Le camion termine sa course "dans une haie végétale", sans faire de blessé, a précisé le procureur.
"Un camion est arrivé, il a commencé à foncer vers la police", a raconté Hounir, un jeune homme témoin de la scène. "La police a commencé à stresser, elle a eu peur, et là, pan, pan, pan!"
De nombreuses vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié, un hélicoptère de la gendarmerie. Mais celle de ce camion fonçant vers les forces de l'ordre a particulièrement marqué les esprits. Un acte qualifié d'"inacceptable" et d'"incroyable", par le préfet du Loir-et-Cher François Pesneau.
Le procureur a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire d'Orléans, pour tentative d'homicide volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique.
Deux autres enquêtes de flagrance ont été confiées aux policiers de Blois. L'une pour "refus d'obtempérer aggravé" concerne le volet de l'accident, l'autre concerne "l'aspect violences urbaines".
Pour mettre un termes à ces violences, des policiers de Châteauroux, Tours, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort dans la nuit. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux et une antenne du GIGN, (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place.
Le calme est revenu peu après 01H00. Les forces de l'ordre n'ont fait état d'aucun blessé et n'ont réalisé aucune interpellation.
"La priorité, c'est le retour au calme de façon durable", a affirmé le préfet, qui a décidé, en accord avec le cabinet du ministre de l'Intérieur, de déployer un dispositif "impressionnant" mercredi soir.
"De tels événements ne s'étaient pas produits depuis l'automne 2014", a souligné le maire de Blois Marc Gricourt (PS), en appelant au calme après des "faits de violence (...) inexcusables".
"Toute la soirée, des rumeurs, parfois extravagantes, ont défilé sur les réseaux sociaux, ces dernières n'ont évidemment pas concouru ni au calme, ni à la vérité", a dénoncé M. Gricourt.
Deux escadrons de gendarmes mobiles, des renforts des Bac de Tours, du Mans et Châteauroux seront ainsi mobilisés en soirée. "L'objectif est que le déploiement des forces empêchent de contrevenir au couvre-feu à 18h00", a expliqué le préfet, évoquant "au moins 300" membres des forces de l'ordre sur le terrain.
sm-pvt-aag-mam/gvy/mas/pb
Ouverture du procès Bygmalion sans Nicolas Sarkozy #
Le procès Bygmalion consacré au financement de la deuxième campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 s'est ouvert mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris en l'absence remarquée de l'ancien président.
Deux semaines après sa condamnation à de la prison ferme pour corruption, l'ancien président devait comparaître pour "financement illégal de campagne". Les 13 autres prévenus étaient présents à l'audience.
Le procès a de fortes probabilités d'être renvoyé à une date ultérieure, l'avocat de Jérôme Lavrilleux, l'un de ses 13 co-prévenus, étant hospitalisé.
Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne du président sortant, a le premier avoué avoir participé à une vaste escroquerie à base de fausses factures, de dépenses sous-évaluées et de frais volontairement omis des comptes soumis au contrôle final. Sans avocat, il est arrivé au tribunal sans que personne ne le salue.
Les avocats des 14 prévenus au total - anciens cadres de Bygmalion et de l'UMP, experts-comptables - se sont associés à la demande de renvoi et le parquet ne devrait pas s'y opposer. Dans ce cas, le procès, audiencé sur un mois, pourrait débuter véritablement au mois de mai.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite des "écoutes".
Il encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale" dans le dossier Bygmalion, une affaire qui avait entraîné des déflagrations en chaîne à droite au fur et à mesure des révélations.
Même s'il "ne se dérobera pas", M. Sarkozy a fait savoir qu'il n'assisterait qu'aux audiences le concernant.
Contrairement à ses co-prévenus renvoyés notamment pour escroquerie ou complicité, il n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures, imaginé pour masquer les dépenses excessives de sa campagne, qu'avait révélé Jérôme Lavrilleux dans une surprenante confession télévisée en 2014.
Mais selon l'accusation, Nicolas Sarkozy a laissé filer les dépenses malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement de plafond et il a "incontestablement" bénéficié de la fraude qui lui a permis de disposer de "moyens bien supérieurs" à ce qu'autorisait la loi: au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque (22,5 millions d'euros).
L'enquête décrit une campagne qui se voulait d'abord "éclair" pour le président sortant - seuls une quinzaine de meetings prévus, dont trois ou quatre grands rassemblements. Mais la machine s'emballe: "moyens techniques les plus en pointe" pour la scène, le son et l'éclairage, "mise en scène grandiose et millimétrée" pour les grands meetings... les prix n'en finissent plus de grimper.
Et alors que les premières alertes de risques de dépassement tombent, le candidat demande au contraire qu'on accélère le rythme. Il y aura au total plus de 40 meetings.
Une campagne "d'une rare densité", marquée par une succession "très rapide" des meetings et une "totale improvisation" des donneurs d'ordre, dit aussi l'accusation.
Pour éviter au candidat de devoir reconnaître publiquement que ses dépenses avaient dérivé "de manière spectaculaire", "avec les conséquences politiques et financières" qui s'en seraient suivies, il a été décidé de "purger" le compte de campagne, soutient l'accusation.
Grâce à un système de double facturation, le prix des meetings est drastiquement réduit et le reste est facturé à l'UMP, au nom de conventions fictives du parti.
Le procès risque de rallumer une guerre fratricide au sein de la droite française, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejetant mutuellement la responsabilité de la fraude.
Jérôme Lavrilleux (à l'époque également directeur de cabinet du patron de l'UMP Jean-François Copé) est le seul au parti - devenu Les Républicains - à avoir reconnu les faits.
Il avait d'abord été accusé d'avoir constitué un "trésor de guerre" au profit de l'avenir politique de son patron.
Jamais mis en cause, Jean-François Copé sera entendu au procès comme simple témoin.
Renvoyé pour escroquerie, le directeur de la campagne, Guillaume Lambert, assure lui que le système a été mis en place à son insu. Pour lui, "rien" dans le dossier ne montrerait d'ailleurs un lien avec la campagne - il privilégie la thèse de l'enrichissement personnel de dirigeants de Bygmalion.
"Je continue à me demander où est passé l'argent", avait aussi de son côté dit Nicolas Sarkozy devant les enquêteurs, estimant que le prix moyen de ses meetings était "en ligne" avec ceux de son opposant François Hollande.
mdh-aje/pga/nm
Luc Besson accusé de viol: la juge française veut clore les investigations #
La juge française chargée de l'enquête sur les accusations de viol portées par l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy contre le cinéaste et producteur français Luc Besson a annoncé fin février son intention de clôturer les investigations, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.
Dans un courrier daté du 25 février, dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction au tribunal de Paris Marie-Claire Noiriel a annoncé aux parties vouloir clore l'enquête, les invitant à lui faire savoir, comme le prévoit la loi, si elles avaient des observations à lui faire.
Cette décision augure d'une ordonnance de non-lieu, Luc Besson n'ayant pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier.
La juge avait repris en septembre le dossier visant le réalisateur de "Subway", "Le Grand Bleu", "Nikita" et "Le Cinquième Elément".
Dans sa réponse à la magistrate, un des avocats de l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy, Me Francis Szpiner, s'est dit "plus que surpris" qu'elle n'ait pas cherché à entendre la plaignante avant de clore l'enquête. Il a estimé qu'"une confrontation eut été le minimum qu'une partie civile est en droit d'attendre de son juge".
Le cinéaste, qui conteste les accusations, et la comédienne avaient été confrontés en décembre 2018 dans les locaux de la police judiciaire, lors de l'enquête préliminaire. Mais ils ne l'ont jamais été depuis que l'enquête a été confiée à des juges d'instruction.
"La clôture ne veut pas dire que c'est fini", a réagi Sand Van Roy, aujourd'hui âgée de 33 ans, interrogée par l'AFP.
Me Jade Dousselin, autre avocate de la comédienne, a fustigé un "déni de justice" et indiqué préparer des demandes d'audition et de confrontation.
Sand Van Roy avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français de 60 ans, au lendemain d'un rendez-vous avec lui au Bristol, un palace parisien.
Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec M. Besson.
Ces plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs".
L'actrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour "viols".
Huit autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, dans des témoignages recueillis par Mediapart, pour des faits en grande partie prescrits.
edy-gd/mk/lbx/sp/cac
Luc Besson accusé de viol: la juge veut clore les investigations #
La juge chargée de l'enquête sur les accusations de viol portées par l'actrice Sand Van Roy contre le cinéaste et producteur Luc Besson a annoncé fin février son intention de clôturer les investigations, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, confirmant une information de Mediapart.
Dans un courrier daté du 25 février, dont l'AFP a eu connaissance, la juge d'instruction au tribunal de Paris Marie-Claire Noiriel a annoncé aux parties vouloir clore l'enquête, les invitant à lui faire savoir, comme le prévoit la loi, si elles avaient des observations à lui faire.
Cette décision augure d'une ordonnance de non-lieu, Luc Besson n'ayant pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier.
La juge avait repris le dossier en septembre.
Dans sa réponse à la magistrate, un des avocats de l'actrice belgo-néerlandaise Sand Van Roy, Me Francis Szpiner, s'est dit "plus que surpris" qu'elle n'ait pas cherché à entendre la plaignante avant de clore l'enquête. Il a estimé qu'"une confrontation eut été le minimum qu'une partie civile est en droit d'attendre de son juge".
Le cinéaste, qui conteste les accusations, et la comédienne avaient été confrontés en décembre 2018 dans les locaux de la police judiciaire, lors de l'enquête préliminaire. Mais ils ne l'ont jamais été depuis que l'enquête a été confiée à des juges d'instruction.
"La clôture ne veut pas dire que c'est fini", a réagi Sand Van Roy, aujourd'hui âgée de 33 ans, interrogée par l'AFP.
Me Jade Dousselin, autre avocate de la comédienne, a fustigé un "déni de justice" et indiqué préparer des demandes d'audition et de confrontation.
Sand Van Roy avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français de 60 ans, au lendemain d'un rendez-vous avec lui au Bristol, un palace parisien.
Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec M. Besson.
Ces plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs".
L'actrice avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour "viols".
Huit autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur (de "Subway", "Le Grand Bleu", "Nikita" ou "Le Cinquième Elément") de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, dans des témoignages recueillis par Mediapart, pour des faits en grande partie prescrits.
edy-gd/mk/lbx/sp
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
"Wesh man, Blois c'est Los Angeles!" Supermarché vandalisé, station-service incendiée: le chef-lieu du Loir-et-Cher a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi dégradé, ouvert moins d'une semaine plus tôt. Des habitants, venus faire leurs courses, consternés. Plus connue pour son château royal, la ville de Blois a connu une nuit de violences urbaines peu fréquentes pour une commune de cette taille (46.000 habitants).
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle de la Brigade anticriminalité (Bac) dans les quartiers nord de la ville. Le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon une source policière. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
"Contrairement aux rumeurs, il n'a pas été fait usage d'armes à feu pour intercepter le véhicule", a précisé le maire de Blois Marc Gricourt (PS) dans un communiqué.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. De source proche du dossier, ils sont tous deux connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines éclatent dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés. Un supermarché Aldi est endommagé par l'incendie d'une voiture garée à proximité et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée. Puis un camion de livraison est attaqué par des émeutiers. L'un d'eux prend le volant et le lance vers les policiers et les pompiers, sautant juste avant le choc. Les policiers font feu pour tenter de l'arrêter.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier.
"De tels événements ne s'étaient pas produits depuis l'automne 2014", a souligné le maire, en appelant au calme après des "faits de violence (...) inexcusables".
"Toute la soirée, des rumeurs, parfois extravagantes, ont défilé sur les réseaux sociaux, ces dernières n'ont évidemment pas concouru ni au calme, ni à la vérité", a dénoncé M. Gricourt.
De nombreuses vidéos des violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié ou l'hélicoptère de la gendarmerie survolant la ville. "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!", commente un internaute sur une des vidéos, comparant la scène au jeu vidéo Grand Theft Auto.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Et mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans les quartiers nord, sans incident, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une conférence de presse du procureur et du préfet était prévue à 11H30 à la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-pvt-aag-mam/gvy/sp
Moselle: trois surveillants pénitentiaires mis en examen pour complicité de violences #
Les juges d'instruction du tribunal de Metz ont mis en examen trois surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Metz-Queuleu pour "complicité de violences volontaires", a-t-on appris mercredi auprès du parquet.
"C'est une affaire où des détenus se plaignaient d'être frappés par d'autres détenus, et que certains gardiens facilitaient la chose ou laissaient faire", a annoncé à l'AFP le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri, confirmant une information du quotidien Le Républicain Lorrain.
Placés sous contrôle judiciaire, les trois agents pénitentiaires ont interdiction de se rendre à la maison d'arrêt.
Sollicitée, la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire n'a pas souhaité s'exprimer.
Dans cette affaire, qui a fait l'objet d'une ouverture d'information judiciaire "depuis au moins deux ans", plusieurs détenus ont également été mis en examen pour des faits de violence.
Dans un autre dossier, l'un des surveillants est également poursuivi pour des faits d'introduction d'alcool au sein de la maison d'arrêt.
apz/bdx/shu
Sept ans de prison requis contre un policier accusé de viols dans les geôles d'un tribunal #
Sept années d'emprisonnement ont été requises mercredi aux assises du Var contre un policier poursuivi pour viols et harcèlement sexuel à l'encontre de détenues dont il avait la garde, en tant que chef des geôles, au tribunal de Toulon entre 2014 et 2018.
L'avocat général Bernard Marchal a notamment balayé l'idée que l'une des victimes aurait pu aguicher l'accusé: "Elle n'est pas allumeuse, elle veut susciter la sympathie, elle est comme ça. Elle fait des éloges aux policiers mais ce n'est pas pour ça qu'elle va leur faire à tous une fellation", a-t-il tonné, fustigeant le comportement du policier.
"Et voilà cette femme dont on va nous dire qu'elle est consentante?", s'est-il interrogé.
Appelant à "sanctionner" ces "faits criminels", le magistrat - par ailleurs procureur de Toulon - a toutefois réclamé "une peine compréhensive qui permette à l'accusé, compte tenu de la détention provisoire déjà effectuée, de pouvoir prétendre à un aménagement dans un délai inférieur à un an".
Pour ces faits, huit au total dont deux criminels, avec cinq victimes identifiées, Claude Mardi, 61 ans, risque en théorie vingt ans d'emprisonnement en raison de sa qualité de policier. Radié de la police, il est en détention provisoire depuis juillet 2018.
L'avocat général a indiqué avoir tenu compte, dans ses réquisitions, des excuses présentées mardi par l'accusé à l'une des victimes de viols, une femme de 39 ans. Celle-ci a témoigné avoir effectué, en juin 2018, une fellation sur M. Mardi en échange de la possibilité de passer un coup de téléphone à sa fille avant d'être placée en détention à Marseille.
Une autre victime de viol, un transsexuel de nationalité brésilienne, ne s'est pas présentée à l'audience. Son ADN avait été retrouvé au cours des investigations de l'IGPN dans les toilettes réservées au personnel des geôles du tribunal de Toulon, où avait eu lieu le premier viol. L'accusé, qui reconnaît la fellation avec la première détenue, nie en revanche ce second viol.
Les trois autres victimes de faits, qualifiés cette fois de harcèlement sexuel, se sont manifestées à la suite d'une lettre-type adressée à 190 femmes étant passées par les geôles du tribunal entre 2014 et 2018. L'une d'elles a décrit le chantage sexuel auquel elle avait été soumise, M. Mardi exigeant, selon elle, une faveur sexuelle en échange de la possibilité de fumer une cigarette. Claude Mardi réfute également ces accusations.
Le verdict devrait être rendu dans la soirée de mercredi.
vxm/mdm/sp
La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident #
"Wesh man, Blois c'est Los Angeles!" Supermarché vandalisé, station-service incendiée: le chef-lieu du Loir-et-Cher a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.
Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi dégradé, ouvert moins d'une semaine plus tôt. Des habitants, venus faire leurs courses, consternés. Plus connue pour son château royal, la ville de Blois a connu dans la nuit de mardi à mercredi une nuit de violences urbaines peu fréquentes pour une commune de cette taille (46.000 habitants).
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle de la Brigade anticriminalité (Bac) dans les quartiers nord de la ville. Le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon une source policière. Le conducteur parvient alors à s'enfuir tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. De source proche du dossier, ils sont tous deux connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines éclatent dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés. Un supermarché Aldi est endommagé par l'incendie d'une voiture garée à proximité et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée. Puis un camion de livraison est attaqué par des émeutiers. L'un d'eux prend le volant et le lance vers les policiers et les pompiers, sautant juste avant le choc. Les policiers font feu pour tenter de l'arrêter.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier.
De nombreuses vidéos des violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié ou l'hélicoptère de la gendarmerie survolant la ville. "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!", commente un internaute sur une des vidéos, comparant la scène au jeu vidéo Grand Theft Auto.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Et mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans les quartiers nord, sans incident, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une conférence de presse du procureur et du préfet doit se tenir à 11H30 à la préfecture.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-pvt-aag-mam/gvy/sp
Bygmalion: Sarkozy "n'a pas coûté un sou au contribuable", assure Hortefeux #
L'eurodéputé LR Brice Hortefeux a pris la défense mercredi de Nicolas Sarkozy, assurant qu'il n'avait "pas coûté un sou au contribuable" pour sa campagne présidentielle de 2012 dont les dépenses sont au coeur du procès dont l'ouverture était prévue dans la journée.
Dans cette affaire Bygmalion, l'ancien président encourt un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende pour "financement illégal de campagne électorale".
Rappelant qu'un dépassement avait été constaté dans ces comptes de campagne, M. Hortefeux a souligné que Nicolas Sarkozy avait "payé de sa poche et organisé le +Sarkothon+ qui a rapporté 11 millions".
"Nicolas Sarkozy est le seul candidat qui n'a pas coûté un sou au contribuable parce qu'il n'a pas bénéficié du remboursement de l'Etat", a-t-il ajouté.
Le procès a de fortes probabilités d'être renvoyé en raison de l'hospitalisation de l'avocat de Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne 2012, et qui avait révélé en 2014 le système de double comptabilité et de fausses factures mis en place pour dissimuler les dépassements de plafonds du compte du candidat.
Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite "des écoutes".
Là aussi son ancien ministre a pris sa défense: "Nicolas Sarkozy a fait appel. Ca veut dire que les compteurs sont remis à zéro, il est présumé innocent. Ma conviction est que la vérité de l'innocence sera inéluctablement proclamée".
"J'ai été stupéfait, peiné et choqué par le jugement rendu alors que, comme beaucoup, j'espérais qu'il serait de nouveau engagé (en politique), car c'était à l'évidence le meilleur d'entre nous", a assuré M. Hortefeux.
Coupant court aux idées de "recours" que certains plaçaient en lui pour 2022, Nicolas Sarkozy avait répété dans une interview après le jugement qu'il ne serait "pas candidat à l'élection présidentielle".
Malgré tout "c'est un citoyen profondément attentif et soucieux de la situation de notre pays", a assuré Brice Hortefeux, qui, interrogé sur l'hypothèse d'un soutien de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, a répondu: "A ce stade ce n'est pas ce que je crois".
"La France a besoin d'une droite républicaine à coté du macronisme, de la gauche, du Rassemblement national", a-t-il ajouté.
cg/bap/sp
Nuit de violences urbaines à Blois après un accident de la route #
Supermarché vandalisé, crèche dégradée et station-service incendiée: la nuit de mardi à mercredi a été marquée par de nombreuses violences urbaines dans un quartier de Blois, après un refus d'obtempérer suivi d'un accident de la route, a-t-on appris de source policière.
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer: le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon la même source. Le conducteur s'enfuit tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. Le refus d'obtempérer est intervenu lors d'un contrôle de la brigade anticriminalité (BAC), a-t-elle précisé.
De source proche du dossier, les deux blessés sont connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux véhicules percutés, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines ont éclaté dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés.
Un supermarché Aldi a été vandalisé et une crèche dégradée.
Vers 23H00, une station service Avia a été incendiée. Puis un camion de livraison a été attaqué par des émeutiers. L'un d'eux l'a lancé à vive allure vers les policiers, sautant juste avant le choc. Les policiers ont fait feu.
Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin.
Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.
"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de Blois Frédéric Chevallier.
Une conférence de presse du procureur et du préfet doit se tenir dans la journée.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-mam-aag-gvy/db/sp
Nuit de violences urbaines à Blois après un accident de la route #
Supermarché vandalisé, crèche dégradée et station-service incendiée: la nuit de mardi à mercredi a été marquée par de nombreuses violences urbaines à Blois, après un refus d'obtempérer suivi d'un accident de la route, a-t-on appris de source policière.
Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer: le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon la même source. Le conducteur s'enfuit tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.
Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. Le refus d'obtempérer est intervenu lors d'un contrôle de la brigade anticriminalité (BAC), a-t-elle précisé.
De source proche du dossier, les deux blessés sont connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.
Les conductrices des deux véhicules percutés, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.
A la suite de cet accident, des violences urbaines ont éclaté dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés.
Un supermarché Aldi a été vandalisé et une crèche dégradée.
Des gendarmes et des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort.
Vers 23H00, une station service Avia a été incendiée. Puis un camion de livraison a été attaqué par des émeutiers. L'un d'eux l'a lancé à vive allure vers les policiers, sautant juste avant le choc. Les policiers ont fait feu.
Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Il n'y a pas eu d'interpellations.
Contacté, le parquet de Blois n'était pas joignable dans l'immédiat.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.
sm-mam-aag/gvy/sp