En Bretagne, des gendarmes traquent les bandits de l'environnement #
Sur la côte de granit rose, face à la réserve ornithologique des Sept Iles, l'adjudant Matthias Choquet constate amèrement l'abattage sauvage d'un hectare de pins au bord du sentier des Douaniers, à un jet de pierre de la mer.
"Des particuliers ont fait abattre sans autorisation des pins maritimes et des érables sycomores pour garder la vue sur la mer, alors qu'on est sur un site archi protégé", tance le gendarme de 44 ans, alerté par le Conservatoire du littoral. "On s'oriente vers une décision de justice avec une replantation".
Enquêteur spécialisé dans l'environnement depuis 2013, il passe ses journées à traquer les pollueurs et saboteurs de paysage depuis que sa hiérarchie a donné son feu vert à la création, en septembre 2020, d'une cellule expérimentale "de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique". Cette initiative du groupement de gendarmerie des Côtes-d'Armor est "une première" en France, confirme à l'AFP la Région de gendarmerie de Bretagne. Deux gendarmes sont aux manettes, un troisième est espéré.
"Avant, je faisais cela en plus des autres tâches. Aujourd'hui j'y passe tout mon temps", raconte M. Choquet dans un bureau dont le butin s'étoffe, entre tortues marines accrochées au mur, bouteilles de sulfosate prohibé, ou peau de zèbre issue du braconnage.
A l'entrée, la devise des forces spéciales britanniques SAS (Special Air Service), "Who dares wins" (Qui ose, gagne), donne le ton. "On s'attaque à tout le panel d'infractions au code de l'environnement. Il y a 25 polices spéciales", poursuit l'adjudant, qui tire sa motivation d'une enfance passée "sur les remblais radioactifs de la Cogema", dans le Limousin.
Entre pollutions diverses, décharges sauvages, pesticides, ventes d'espèces animales protégées et protection animale dans les élevages, la jeune cellule a du pain sur la planche. Elle devrait d'ailleurs "tôt ou tard" être associée au dossier des cadavres de porcs en putréfaction, filmés récemment par l'association L214 dans un élevage costarmoricain.
Les algues vertes dépassent en revanche ses compétences, les "grosses affaires" étant réservées aux enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), avec qui la cellule est en lien direct.
Depuis sa création, officiellement pour une expérimentation d'un an, une soixantaine de procédures ont été traitées. Parmi les grosses prises, la saisie de l'équivalent de 5.000 euros de produits phytopharmaceutiques et du pulvérisateur porté d'un agriculteur "récidiviste", connu pour ses "mauvaises pratiques" d'épandage. "Il y a une prise de conscience collective depuis dix ans. On voit qu'aujourd'hui la justice ne pardonne plus ce type d'infractions", constate M. Choquet.
Une partie du travail consiste à faire de la "cyberpolice" sur des sites à la recherche de ventes illicites d'espèces animales protégées ou de plantes invasives dont la réintroduction dans la nature serait catastrophique. La dernière trouvaille est un bénitier de Madagascar. Le mollusque trône dans une vitrine aux côtés de crocodiles, d'une vertèbre de baleine, d'un pangolin, d'un rostre de requin scie et de statuettes en ivoire.
"En allant sur internet, on se rend compte qu'il y a un marché énorme", témoigne le gendarme Laurent Tesson. "Certaines espèces se vendent très vite, comme la chouette qui reste rarement plus de trois jours en ligne. Le but est d'essayer de casser ce marché", ajoute le cyber-gendarme, rappelant que la plupart des vendeurs cherchent d'abord à se débarrasser de vieilleries dans leur grenier.
Les sollicitations viennent aussi des services de la préfecture, du parquet et des autres brigades, comme ce dossier de construction illégale sur le Léguer, un cours d'eau à saumons emblématique du département.
"C'est une chance d'avoir ces gendarmes", reconnaît Quentin Le Hervé, garde du Conservatoire du littoral. "J'ai beau avoir un pouvoir de police, quand ma journée consiste à débroussailler je ne peux pas faire de la surveillance", explique-t-il, en espérant que l'initiative essaimera "dans d'autres départements".
hdu/db/zl
Décès d'un détenu de la prison de Meaux: Dupond-Moretti diligente une inspection #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a diligenté une inspection, après le décès d'un détenu de la prison de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne) qui avait été transféré à l'hôpital en arrêt cardiovasculaire, a-t-on appris jeudi auprès de la Chancellerie.
"Informé de la situation, le garde des Sceaux a immédiatement demandé à faire toute la lumière sur cette affaire en diligentant une inspection", a indiqué le ministère de la Justice à l'AFP.
Ce décès fait également l'objet d'une enquête "en recherche des causes de la mort", confiée par le parquet de Meaux à la police judiciaire de Versailles.
Selon les premiers éléments de l'enquête livrés par la procureure, le 25 janvier, le détenu "aurait refusé de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif".
"Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants pénitentiaires", poursuit le communiqué.
Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été transféré à l'hôpital par le Samu alors qu'il était en arrêt cardiovasculaire.
L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon le parquet de Meaux, assurant que les "ecchymoses et contusions" retrouvées sur son corps n'avaient "pas eu d'incidence sur le processus mortel". D'autres examens sont attendus.
Interrogé mercredi par l'AFP, un surveillant de la maison d'arrêt de Meaux a affirmé que le détenu "vulnérable, a été roué de coups" notamment "à la tête" par "des agents alors qu'il était menotté et maîtrisé au sol".
Les agents pour la plupart "stagiaires ou inexpérimentés sont intervenus sous la supervision de plusieurs supérieurs hiérarchiques dont le chef de détention", a assuré le surveillant pénitentiaire qui a requis l'anonymat.
Le détenu décédé était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" et rébellion.
asl-we/pa/pb
A Paris, la police à l'affût des commerçants récalcitrants aux mesures anti-Covid #
A l'entrée de ce petit bar parisien, les joueurs de Loto coudoient les fumeurs venus se ravitailler en tabac. Et au fond de la salle, deux parieurs pianotent sur des bornes PMU mitoyennes. "Comptez, il y a trop de monde ici !", ordonne aussitôt le commissaire de police à son équipe.
Au total, neuf personnes s'entassent chez ce buraliste du XIIe arrondissement dont la surface de vente est très loin de respecter la jauge anticoronavirus en vigueur depuis le 30 janvier pour ce type d'établissement: un client maximum pour 8 m2.
"S'il vous plaît, laissez-nous ouvert. Je ne veux pas être fermé, je veux travailler", supplie le gérant au policier qui l'informe qu'il risque une fermeture administrative en plus des 135 euros d'amende.
"C'est pas moi le préfet, je ne décide pas, je fais juste les constatations", lui répond le fonctionnaire, membre de l'unité de police administrative (UPA) du commissariat du XIIe arrondissement de Paris.
L'infraction est signalée à la direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Paris, à qui revient le pouvoir de sanction. Le couperet tombera rapidement, le soir-même ou le lendemain matin. Le contrevenant pourra contester la sanction devant la justice administrative.
"On fait un métier dur. Je râle tous les jours, je dis +masques, masques, masques+, j'essaie de faire la loi mais les clients n'aiment pas", se défend le patron, qui explique "faire le maximum" avec son zinc barricadé derrière des bâches en plastique et des parois de plexiglas.
"Ici, dites-vous que vous êtes à la fois buraliste et policier", lui intime l'agent. "Votre clientèle, il faut l'éduquer".
Sur ses conseils, le patron promet d'installer dès le lendemain un "immense" panneau indiquant "trois personnes maximum" à l'entrée.
Depuis une semaine, la préfecture de police de Paris a serré la vis et intensifié les contrôles - jusqu'à 400 par jour - pour faire respecter les règles sanitaires dans les commerces recevant de la clientèle.
"On est beaucoup plus sévère, on ne laisse rien passer. Avant, on faisait des mises en demeure. Désormais, c'est fermeture immédiate, pendant une ou deux semaines en moyenne", explique Romain Sémédard, le commissaire central du XIIe arrondissement.
Derrière son comptoir, l'employé d'un kebab prépare une commande le masque sous le nez. Il écope immédiatement d'une amende de 135 euros. Même punition la veille pour un tabac dépourvu d'affichage sur la jauge maximale. Une épicerie restée ouverte au-delà du couvre-feu de 18h00 a reçu son arrêté de fermeture.
"Ca peut paraître sévère mais c'est une question de justice par rapport à ceux qui respectent les règles", souligne le commissaire.
A l'intérieur d'un petit restaurant italien, une dame âgée attablée et un habitué accoudé près de la caisse patientent.
"Ils attendent leur commande et la cliente avait besoin de d'asseoir, c'est autorisé ?", s'inquiète la propriétaire à l'arrivée des policiers. "Tant qu'elle ne consomme pas sur place, vous êtes en règle", la rassurent-ils.
Un peu plus loin, ils inspectent le sous-sol d'une brasserie à la recherche d'un festin clandestin mais ne trouvent que des empilements de tables et de chaises sans la moindre trace d'une tablée récente de convives.
Quelques restaurateurs ont bravé lundi en France l'interdiction d'ouverture à l'appel d'un collègue en colère du Doubs mais "dans cet arrondissement, les règles sont globalement respectées", souligne M. Sémédard.
Ce n'est pas le cas ailleurs dans Paris. Pas moins de 24 restaurants clandestins y ont été découverts la semaine dernière, tous feront l'objet d'une fermeture administrative de 15 jours, selon la préfecture de police. Et comme l'avait annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ils seront privés pendant un mois d'accès au fonds de solidarité.
alh/pa/caz
Gros plan sur près de 20 ans de vidéoprotection à Marseille #
Installées en 2003 pour un test dans un quartier du centre-ville de Marseille, les caméras de vidéoprotection ont été déployées au fil des années dans toute la cité phocéenne, où elles seraient aujourd'hui plus de 1.500.
A l'origine, il n'y avait que cinq caméras reliées à un mini-PC géré par des employés municipaux. Elles avaient été installées à Noailles, un quartier populaire proche du Vieux-Port, notamment connu pour ses vendeurs de cigarettes à la sauvette.
Il s'agissait d'un test de six mois destiné à évaluer les performances techniques et humaines du système avant un éventuel élargissement du périmètre filmé aux quartiers touristiques de la ville, de la gare Saint-Charles à l'hypercentre, dont l'arc du Vieux-Port.
En 2010 sont ensuite lancés les premiers marchés portant sur 300 à 400 caméras, dont la première sera installée le 19 décembre 2011, se souvient Caroline Pozmentier, ex-adjointe à la sécurité du maire LR Jean-Claude Gaudin.
L'annonce par l'Etat d'une aide aux communes dans le cadre du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), créé en 2007, va doper le déploiement de la vidéoprotection à Marseille.
Un premier centre de supervision urbain (CSU), un PC recevant les images de toutes les caméras, est provisoirement installé en 2011 sur le site de la Belle-de-Mai, non loin de la gare Saint-Charles, en prévision notamment de l'année 2013, qui voit Marseille devenir capitale européenne de la culture.
Un nouveau CSU mieux équipé le remplace en février 2012 alors que la ville compte 700 caméras. Derrière les écrans, une trentaine de policiers municipaux se succèdent sur trois rotations, permettant la présence de 10 opérateurs 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Le centre est couplé au PC radio de la police municipale pour faciliter les interventions des équipages sur le terrain.
"Nous avons fait en sorte d'avoir une répartition équitable des caméras dans les arrondissements en concertation avec la police nationale, l'Education nationale, les transports et les services hospitaliers pour s'assurer de la pertinence de chaque implantation", se rappelle Caroline Pozmentier.
En 2019, la ville comptait 1.400 caméras, une cinquantaine d'opérateurs devant les écrans du CSU désormais raccordé à certains services de police, précise-t-elle.
Un marché pour une vidéoprotection "intelligente" destiné à aider les opérateurs à mieux gérer le flux d'images avait auparavant été lancé en 2015. Il aboutira en 2018 à la signature par la ville d'un contrat avec la SNEF, une société marseillaise spécialisée dans les technologies de l'information et des télécommunication. Ce projet a aujourd'hui été gelé par la nouvelle municipalité de gauche.
pr/mdm/dlm
Trois jeunes filles incarcérées à Béziers après l'agression d'une autre #
Trois jeunes filles âgées de 13, 15 et 19 ans ont été mises en examen mercredi et placées en détention provisoire après l'agression filmée d'une autre jeune femme de 18 ans à Béziers, a annoncé le parquet.
Elles sont poursuivies "des chefs d'extorsion, de menaces de mort, ainsi que d'enlèvement et séquestration arbitraires accompagnés de tortures ou d'actes de barbarie", détaille le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, dans un communiqué.
Elles sont soupçonnées d'avoir, le 27 janvier, fait subir à la victime "une longue série de violences physiques, en particulier des coups au visage, des menaces ainsi que des traitements humiliants et dégradants" d'abord dans les rues de Béziers, puis dans l'appartement des parents de l'une d'elles, selon le parquet.
Une partie de l'agression a été filmée à l'aide d'un téléphone portable dérobé la veille avec violences. Et la vidéo s'était retrouvée sur les réseaux sociaux.
En garde à vue, elles ont reconnu avoir participé aux faits "tout en renvoyant la responsabilité principale sur les deux autres", poursuit le procureur.
La victime a indiqué de son côté ne pas connaître ces filles et que "son agression avait été purement gratuite, sans aucune raison apparente".
Les trois mises en cause ont été placées en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention mercredi soir, une mesure exceptionnelle s'agissant des deux mineures.
san/dlm
Le pro-Frexit Asselineau en garde à vue pour "agressions sexuelles" #
Le président du petit parti pro-Frexit UPR François Asselineau a été mis en garde à vue mercredi pour agressions sexuelles, procédure qui pourrait décevoir ses espoirs de briguer une nouvelle fois l'Elysée et menacer son rôle à la tête d'un mouvement où il a été très contesté.
François Asselineau, 63 ans, a été placé en garde à vue des chefs de harcèlement moral, harcèlement sexuel et agressions sexuelles, a appris l'AFP auprès du Parquet de Paris, confirmant une information du Point. "La mesure est toujours en cours", a précisé cette source à l'AFP.
M. Asselineau est gardé à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour ces mêmes motifs le 15 mai 2020 par le parquet de Paris et confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
Deux plaintes avaient été déposées par deux victimes présumées et anciens salariés de l'UPR, l'une dans l'Allier, l'autre à Paris, et un ancien cadre avait fait un signalement au procureur de la République. Ces accusations révélées par Le Figaro et Libération avaient alors été qualifiées de "calomnies" par M. Asselineau.
L'entourage du chef de l'UPR (Union populaire républicaine) a encore démenti "fermement" mercredi soir ces accusations qui, "pour l'essentiel, allèguent des faits qui auraient prétendument eu lieu avant même leur embauche".
François Asselineau est "entendu dans le cadre de la procédure judiciaire initiée par deux anciens employés du mouvement, concomitamment à une tentative de prise de contrôle de l'UPR par une poignée d'adhérents", note encore son entourage.
Plusieurs dizaines de cadres du mouvement avaient réclamé au printemps sa démission, évoquant "l'existence de relations particulières et plus qu'insistantes de (la) part" de M. Asselineau à l'égard de salariés de l'UPR, "source de graves souffrances psychologiques".
Ayant échoué à le faire partir, ils avaient ensuite demandé que le président de l'UPR se mette "en retrait" de ses fonctions pendant la procédure judiciaire.
François Asselineau avait néanmoins réuni début juillet un congrès virtuel lors duquel il avait été réélu haut la main à la tête du parti souverainiste.
Le fondateur de l'UPR en 2007 affrontait pour la première fois deux adversaires, dont le chef de file d'opposants Philippe Conte, qui réclamait son départ en raison de ces accusations d'agressions sexuelles, et qui avait récolté 17,3% des voix. Une troisième liste avait obtenu 5%.
M. Conte considérait aussi que la stratégie de M. Asselineau pour la présidentielle était "vouée à l'échec" parce qu'il ne pourrait pas réunir les 500 parrainages pour être candidat, qu'il soit "innocent ou coupable".
Il jugeait en outre le parti "trop vertical" et militait pour un référendum sur un éventuel Frexit.
M. Conte et "80% des cadres" de l'UPR, selon les dissidents, ont quitté depuis l'UPR pour créer le petit mouvement Génération Frexit.
Partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'Otan, François Asselineau avait déclaré lors d'un débat télévisé sur France 2 en avril 2019 qu'il "comptait bien être candidat à la prochaine présidentielle".
Après avoir échoué à se présenter à la présidentielle de 2012, il avait pu réunir assez de parrainages pour être candidat en 2017 et obtenu 0,92% des voix.
Le chef de l'UPR, dont les discours ont parfois des accents complotistes, a récemment demandé avec Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot une information hebdomadaire du gouvernement sur les traitements possibles du Covid-19, comme l'hydroxychloroquine ou la vitamine D, dont l'efficacité n'a jamais été prouvée contre ce coronavirus.
Fin janvier 2020, il avait organisé une réunion avec les mêmes eurosceptiques pour fêter la sortie du Royaume-Uni de l'UE (Brexit).
L'UPR compterait 39.000 adhérents, la moitié selon les dissidents.
gd-alh-are/ib/dlm
Un père mis en examen en Corse après la mort de son bébé de 4 mois #
Le père d'un bébé de quatre mois, décédé jeudi à l'hôpital de Nice après son transfert de Corse et présentant des lésions importantes, a été mis en examen mercredi pour "homicide volontaire aggravé", a indiqué le procureur de Bastia, Arnaud Viornery.
Le père a également été mis en examen pour "violences aggravées", a précisé le procureur dans un communiqué, en ajoutant qu'il avait été placé en détention par le juge des libertés et de la détention.
La mère a, elle, été mise en examen pour "violences aggravées, non dénonciation de mauvais traitements sur mineur de 15 ans et non-assistance à personne en péril aggravée". Elle a également été écrouée.
Une information judiciaire a été ouverte et confiée à un juge d'instruction, a précisé le magistrat.
Contacté par l'AFP, l'avocat du père, Me Grégoire Etrillard, a indiqué que son client niait les faits reprochés.
"Cette procédure, menée dans la précipitation de l'émotion, s'appuie sur une affirmation hâtive de maltraitance, sur la base d'observations médicales interprétées au regard des recommandations de la Haute Autorité de Santé relatives au syndrome du bébé secoué, contestables car trop affirmatives", a affirmé l'avocat.
"Notre client clame son innocence et des éléments troublants de l'histoire médicale de l'enfant et de sa famille doivent être explorés, car ils pourraient expliquer les différentes constatations faites sur l'enfant, en particulier son saignement intracrânien pris à tort pour la conséquence d'un secouement", a-t-il ajouté.
Me Anna-Livia Guerrini, qui défend la mère, a indiqué à l'AFP que sa cliente était "présumée innocente" et que "les parents ne s'auto-incriminent pas" dans cette affaire.
Les secours avaient été appelés mercredi pour prendre en charge ce bébé à Calenzana, un village de Balagne (Haute-Corse) où il vivait avec ses parents. Transféré d'abord au centre hospitalier de Calvi dans un état grave, il a ensuite été emmené à Nice où il est décédé, avait précisé Corse-Matin, qui a révélé l'information.
Au vu des blessures, hématomes et plaies intracrâniennes que présentait la petite victime, attestant de "la violence des coups", le parquet avait retenu le chef d'"homicide volontaire aggravé", avait indiqué dimanche à l'AFP le procureur de Bastia.
mc/san/dlm
Au tribunal de Paris, "Bylka" le policier jugé pour corruption #
"Bylka" était-il un policier "ripou" ? Le tribunal a esquissé mercredi le portrait d'un fonctionnaire de la brigade anti-criminalité (BAC) du XVIIIe arrondissement de Paris, au premier jour de son procès pour corruption aux côtés de cinq de ses collègues et deux de ses informateurs officieux.
"Vous confirmez qu'au sein de la BAC et sur le terrain, vous étiez connu sous le nom de "Bylka" ?
- "Oui, absolument".
Crâne rasé et pull gris, Karim M. confirme aux juges de la 16e chambre correctionnelle son surnom, qui lui vient de ses origines kabyles.
Incarcéré depuis juin 2019, l'homme de 47 ans est le seul policier à comparaître détenu à ce procès. Jugé pour corruption, trafic de stupéfiants, faux en écriture et blanchiment, il est soupçonné d'avoir extorqué de l'argent et de la drogue à des dealers et d'avoir monnayé sa protection en leur faisant souscrire une "assurance".
Entre les questions de la présidente Isabelle Prévost-Desprez, un portrait contrasté se dessine. Celui d'un homme qui grandit à Paris et choisit de devenir policier parce que "c'est un métier noble", dit-il, qui l'attire depuis son "plus jeune âge".
Il intègre la BAC en 2002, à 30 ans, et "apprend sur le tas" en "suivant les plus anciens". Félicité par sa hiérarchie car il fait de "belles affaires", il monte en grade et devient brigadier.
Pourtant, en 2005, il a fait l'objet d'une procédure administrative, relève la présidente.
Car avant de revêtir l'uniforme, il a été condamné pour des violences sur un automobiliste puis pour rébellion et dégradation d'un véhicule de police. Ces deux peines n'apparaissent pas sur son casier judiciaire mais il a omis de les mentionner à son entrée dans la police. Le conseil de discipline l'a finalement relaxé.
La présidente aborde ensuite, par touches, son usage intensive d'argent liquide. L'enquête entamée en 2018 sur dénonciation d'un collègue montre que, s'il gagnait 2.400 euros par mois, il n'a fait aucun retrait d'espèces pendant quatre ans et ne payait rien par carte bancaire.
L'argent venait de "petits gains" aux jeux et de l'"aide" de son père qui lui donnait 800 euros par mois, assure-t-il. Il reconnaît qu'il était gérant, de fait, de deux hôtels et d'un bar qui appartenaient à ses parents.
"Et vous étiez payé ?" interroge la présidente. il hausse les épaules. "Chez nous dans la communauté kabyle, c'est un devoir d'aider ses parents", affirme-t-il.
"Tous les deux mois", il allait en Algérie. C'était "pour me reposer" et faire "de l'associatif", justifie Karim M., qui raconte qu'il dirigeait aussi des travaux sur un appartement "en cours d'acquisition".
Mais il ne possédait aucun patrimoine en propre, assure-t-il. La présidente insiste, lit plusieurs extraits d'écoutes. "Vous dites: +votre+ garage", remarque-t-elle. "Je dis ça parce que je représente la famille", évacue-t-il.
Lors d'une perquisition, 2.755 euros en liquide et 2.460 euros de tickets de jeux gagnants ont été retrouvés, ainsi que six téléphones. "Ce sont des téléphones que j'ai récupérés sur la voie publique, de guetteurs qui les abandonnent quand on vient pour les interpeller", justifie-t-il.
Mais "vous les utilisiez", s'agace la présidente, "vous trouvez ça normal ?"
"Ecoutez, j'ai rien révolutionné dans la police. C'est une pratique que j'ai reproduite, tout simplement".
Alors que la pratique des "indics" n'est pas autorisée à la BAC, il confirme aussi qu'il y avait recours. "J'ai toujours connu ça", dit-il, assurant qu'il avait "l'aval" de sa "hiérarchie".
Des relations que la justice ne voit pas du même oeil: à ses côtés dans le box, Ahmed M., l'un de ses anciens informateurs, est jugé pour l'avoir corrompu et un autre, Abdoulaye D., assis dans la salle, pour trafic de stupéfiants.
Cinq autres policiers de son équipe, âgés de 29 à 39 ans, comparaissent, selon les cas, pour faux en écriture, vol, transport de stupéfiants ou violence.
Le procès doit s'achever le 12 février.
alv/pa/caz
Le président de l'UPR François Asselineau en garde à vue pour harcèlement et "agressions sexuelles" (parquet) #
Le président de l'UPR et candidat à la présidentielle, François Asselineau, a été placé en garde à vue mercredi des chefs de harcèlement moral, harcèlement sexuel et agressions sexuelles, a appris l'AFP auprès du Parquet de Paris, confirmant une information du Point.
"La mesure est toujours en cours", a précisé cette source à l'AFP.
M. Asselineau est gardé à vue dans le cadre d'une enquête ouverte le 15 mai 2020 par le parquet de Paris pour harcèlement moral, sexuel et agressions sexuelles, confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.
Deux plaintes pour ces mêmes chefs avaient été déposées par deux victimes présumées et anciens salariés de l'UPR, l'une dans l'Allier, l'autre à Paris, et un ancien cadre avait fait un signalement au procureur de la République. Ces accusations révélées par Libération avaient alors été qualifiées de "calomnies" par M. Asselineau.
Selon l'entourage du chef de l'UPR (Union populaire républicaine) mercredi soir, François Asselineau est "actuellement entendu dans le cadre de la procédure judiciaire initiée par deux anciens employés du mouvement, concomitamment à une tentative de prise de contrôle de l'UPR par une poignée d'adhérents".
François Asselineau "a toujours fermement démenti ces accusations, qui, pour l'essentiel, allèguent des faits qui auraient prétendument eu lieu avant même leur embauche", ajoute l'entourage.
Plusieurs dizaines de cadres du mouvement avaient réclamé au printemps sa démission, évoquant "l'existence de relations particulières et plus qu'insistantes de (la) part" de M. Asselineau à l'égard de salariés de l'UPR, "source de graves souffrances psychologiques".
Ayant échoué à le faire partir, ils avaient ensuite demandé que le président de l'UPR se mette "en retrait" de ses fonctions pendant les procédures judiciaires.
François Asselineau avait néanmoins convoqué un congrès virtuel en juillet lors duquel il avait été réélu haut la main à la tête du parti souverainiste.
Partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'Otan, il avait réuni 0,92% des voix à la présidentielle de 2017.
gd-alh-are/ib/dlm
Un père mis en examen en Corse après la mort de son bébé de 4 mois #
Le père d'un bébé de quatre mois, décédé jeudi à l'hôpital de Nice après son transfert de Corse et présentant des lésions importantes, a été mis en examen mercredi pour "homicide volontaire aggravé", a indiqué le procureur de Bastia, Arnaud Viornery.
Le père a également été mis en examen pour "violences aggravées", a précisé le procureur dans un communiqué, en ajoutant qu'il avait été placé en détention par le juge des libertés et de la détention.
La mère a, elle, été mise en examen pour "violences aggravées, non dénonciation de mauvais traitements sur mineur de 15 ans et non-assistance à personne en péril aggravée". Elle a également été écrouée.
Une information judiciaire a été ouverte et confiée à un juge d'instruction, a précisé le magistrat.
Contacté par l'AFP, l'avocat du père, Me Grégoire Etrillard, a indiqué que son client niait les faits reprochés.
"Cette procédure, menée dans la précipitation de l'émotion, s'appuie sur une affirmation hâtive de maltraitance, sur la base d'observations médicales interprétées au regard des recommandations de la Haute Autorité de Santé relatives au syndrome du bébé secoué, contestables car trop affirmatives", a affirmé l'avocat.
"Notre client clame son innocence et des éléments troublants de l'histoire médicale de l'enfant et de sa famille doivent être explorés, car ils pourraient expliquer les différentes constatations faites sur l'enfant, en particulier son saignement intracrânien pris à tort pour la conséquence d'un secouement", a-t-il ajouté.
Les secours avaient été appelés mercredi pour prendre en charge ce bébé à Calenzana, un village de Balagne (Haute-Corse) où il vivait avec ses parents. Transféré d'abord au centre hospitalier de Calvi dans un état grave, il a ensuite été emmené à Nice où il est décédé, avait précisé Corse-Matin, qui a révélé l'information.
Au vu des blessures, hématomes et plaies intracrâniennes que présentait la petite victime, attestant de "la violence des coups", le parquet avait retenu le chef d'"homicide volontaire aggravé", avait indiqué dimanche à l'AFP le procureur de Bastia.
mc/san/caz
Le président de l'UPR François Asselineau en garde à vue pour harcèlement et "agressions sexuelles" (parquet) #
Le président du parti pro Frexit UPR, François Asselineau, a été placé en garde à vue mercredi des chefs de harcèlement moral, harcèlement sexuel et agressions sexuelles, a appris l'AFP auprès du Parquet de Paris, confirmant une information du Point.
"La mesure est toujours en cours", a précisé cette source à l'AFP. M. Asselineau est gardé à vue à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, selon une autre source proche du dossier. Le parquet de Paris avait ouvert le 15 mai une enquête préliminaire des chefs de "harcèlement sexuel" et "agression sexuelle", confiée à la BRDP.
gd-alh-are/ib/dlm
Seine-et-Marne: enquête ouverte après le décès d'un détenu de la prison de Meaux #
Une enquête a été ouverte mercredi par le parquet de Meaux pour déterminer les circonstances de la mort mardi d'un détenu âgé de 28 ans, de la maison d'arrêt de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), qui avait été transféré à l'hôpital en arrêt cardio-vasculaire.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles dans "le cadre de la procédure en recherche des causes de la mort" sous l'égide d'un juge d'instruction, a indiqué la procureure Laureline Peyrefitte dans un communiqué.
Selon les premiers éléments de l'enquête "encore parcellaires", le 25 janvier, le détenu "aurait refusé de réintégrer sa cellule depuis la cour de promenade, et adopté un comportement tour à tour très agité et agressif", selon le communiqué.
"Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants pénitentiaires, lesquels usaient de la contrainte pour le faire lâcher prise et le maîtriser", poursuit le communiqué.
Lors de son transfert au quartier disciplinaire, "les surveillants constatant qu'il était devenu subitement calme, ont appelé l'unité médicale". Le jeune homme a ensuite été transféré à l'hôpital par le Samu alors qu'il était en arrêt cardio-vasculaire.
L'autopsie réalisée mercredi a conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon le parquet de Meaux qui précise que "si des ecchymoses et contusions étaient retrouvées sur le corps en zone d'appui et d'entrave, ou au niveau du cuir chevelu, elles n'avaient pas eu d'incidence sur le processus mortel".
Enfin, "aucune fracture notamment au niveau de la cage thoracique n'était retrouvée".
La procureure de Meaux a annoncé que des examens complémentaires sur les causes précises du décès seront prochainement effectués.
Interrogé par l'AFP, un surveillant pénitentiaire de la prison de Meaux a affirmé que le détenu "vulnérable, a été roué de coups" notamment "à la tête" par "des agents alors qu'il était menotté et maitrisé au sol".
Les agents pour la plupart "stagiaires ou inexpérimentés sont intervenus sous la supervision de plusieurs supérieurs hiérarchiques dont le chef de détention", assure le surveillant pénitentiaire qui a requis l'anonymat.
"Les agents ont peur de parler, il y a eu une pression hiérarchique mais les images des caméras montreront ce qui s'est réellement passé", poursuit-il.
Le détenu décédé était originaire de la commune de Lagny-Sur-Marne. Il était incarcéré depuis le 6 janvier en attente de son procès pour "des faits de violences habituelles par conjoint" ayant entrainé une incapacité de travail de plus de 8 jours et rébellion.
we/ctx/caz
Agressions, incivilités: des services publics en première ligne #
Le meurtre d'une conseillère de Pôle Emploi la semaine dernière à Valence fait ressurgir l'inquiétude dans des services publics confrontés régulièrement à des agressions et incivilités, dont l'ampleur reste souvent inconnue faute de données chiffrées.
L'opérateur public a fait état mercredi à l'issue d'un comité social et économique central (CSEC) consacré au drame de Valence, d'"un peu plus de 9.000 signalements" recensés en 2020 pour des agressions ou incivilités, en soulignant le caractère "atypique" de cette année du fait de la crise sanitaire. C'est moins qu'en 2019 où le chiffre était de plus de 10.000.
Parmi les signalements, moins de 7% concernent des menaces verbales graves et moins de 1% des actes de violence physique, le reste pouvant être des écarts verbaux ou impolitesses. L'ensemble des signalements représente 0,2% des visites (6,3 millions) en agence et moins de 0,05% des appels téléphoniques (19 millions), a souligné la direction, précisant que ces faits ont débouché sur 233 plaintes en 2020.
L'opérateur va renforcer la sécurité de ses agents, avec notamment "à court terme" la possibilité de recruter des agents de sécurité privée pour contrôler les entrées. Le suivi des signalements d'incidents sera renforcé et simplifié, le dépôt de plaintes sera appuyé plus systématiquement, a aussi indiqué la direction, évoquant également un renforcement de la formation des managers et conseillers ou encore une accélération des diagnostics de sûreté des agences réalisés par les forces de l'ordre.
Les salariés du secteur public sont deux fois plus exposés que ceux du privé, selon la dernière enquête de l'Insee sur les conditions de travail, publiée en juillet sur la base d'une enquête remontant à 2016.
Ainsi, 28% des fonctionnaires ont déclaré avoir subi "une agression verbale, physique ou sexuelle de la part du public au cours des douze derniers mois", contre 13% dans le privé.
Cette proportion varie toutefois du simple au double entre les collectivités territoriales (20%), les agents de l'Etat (27%) et ceux des hôpitaux (41%).
Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, interrogé par l'AFP, ne constate pas à ce stade une recrudescence signalée de violences dans le contexte de la crise sanitaire.
Le dernier rapport de l'Observatoire national des violences en milieu de santé fait état de 20.330 "atteintes aux personnes" en 2018, signalés par à peine 11% des établissements publics et privés.
La gravité des faits va des insultes (32%) et menaces verbales (17%), aux violences physiques et menaces avec arme (49%), jusqu'aux violences avec arme (2%).
La moitié des signalements concerne les services de psychiatrie (18%), d'urgences (16%) et de soins aux personnes âgées dépendantes (USLD et Ehpad, 11%).
La plupart des victimes sont des soignants (77%), tandis que la majorité des auteurs de violence sont des patients (71%).
Le syndicat Solidaires fait état de "remontées" sur des tensions plus fréquentes dans les trésoreries depuis le début de la crise sanitaire, en raison notamment d'"horaires d'ouverture restreints".
Selon la première organisation des Finances publiques, les agents font l'objet de "prises à parti récurrentes" et sont devenus les "bouc émissaires" d'une partie de la population qui se sent "oubliée", avec "un sentiment d'iniquité très fort".
La direction reconnaît que ses salariés sont "confrontés à des actes d'incivilités, comme dans tout établissement recevant quotidiennement du public".
Elle assure toutefois que "dans le contexte particulier de la crise sanitaire actuelle, le nombre d'incivilités déclarées par les postiers est resté stable", sans préciser à quel niveau.
L'Assurance maladie et la Caisse d'allocations familiales, contactées par l'AFP, n'ont pas apporté de précisions sur les violences et incivilités dans leurs réseaux.
Ces administrations ne sont toutefois pas épargnées: la CGT a ainsi dénoncé une "agression d'une violence inédite" jeudi dernier devant une caisse d'assurance maladie de Marseille.
Selon le syndicat, une "situation conflictuelle" avec un assuré a dégénéré en "insultes, crachats, menaces et tentative d'intrusion" de plusieurs personnes présentes dans la file d'attente, qui ont "roué de coups" un des vigiles. L'incident a entraîné le lendemain un mouvement de grève dans les agences des Bouches-du-Rhône.
chl-ls-gbh/cel/swi
Pôle emploi va renforcer la sécurité des conseillers, 9.000 signalements en 2020 #
Pôle emploi va renforcer la sécurité de ses conseillers, a indiqué mercredi la direction, une semaine après le drame qui a frappé l'opérateur public à Valence avec le meurtre d'une conseillère, faisant état de 9.000 signalements en 2020 pour des agressions ou incivilités.
"Le drame de Valence va nous conduire à renforcer nos travaux pour assurer encore plus la sécurité", a déclaré Paul Bazin, directeur général adjoint lors d'un point presse téléphonique, à l'issue d'un comité social et économique central (CSEC), consacré à la tragédie. Il a aussitôt souligné que "rien n'aurait permis d'anticiper et encore moins d'empêcher" le drame, lorsqu'un ingénieur sans emploi de 45 ans a froidement abattu une conseillère jeudi, suscitant l'"effroi" parmi les quelque 55.000 agents.
"A court terme, nos directeurs régionaux ont la possibilité de mettre en place, lorsque la situation de l'agence le nécessite, des agents de sécurité privée qui peuvent contrôler les entrées", a-t-il notamment indiqué.
La politique de suivi des signalements d'incidents sera également renforcée et simplifiée et le dépôt de plaintes sera appuyé plus systématiquement a-t-il ajouté, évoquant aussi un renforcement de la formation des managers et conseillers ou encore une accélération des diagnostics de sûreté des agences réalisés par les forces de l'ordre.
La direction a rappelé les mesures de sécurité déjà en place, citant la formation de près de 10.000 agents à la gestion des tensions, la présence de boutons sur chaque ordinateur pour alerter en cas de problème, ou encore le système de fiches de signalement pour gérer les situations d'agression. Des demandeurs d'emploi peuvent aussi se voir interdire d'agence.
L'opérateur public a recensé "un peu plus de 9.000 signalements" d'agressions ou incivilités en 2020, année "atypique" du fait de la crise sanitaire en raison notamment des confinements. C'est moins qu'en 2019 où le chiffre était de 10.000.
Parmi les signalements, moins de 7% concernent des menaces verbales graves et moins de 1% des actes de violence physique, le reste pouvant être des écarts verbaux ou impolitesses. L'ensemble des signalements représente 0,2% des visites (6,3 millions) en agence et moins de 0,05% des appels téléphoniques (19 millions), a souligné la direction, précisant que ces faits ont débouché sur 233 plaintes en 2020.
Du côté des syndicats, David Vallaperta (CFDT) a jugé que les mesures annoncées visant à renforcer la sécurité allaient "plutôt dans le bon sens", saluant notamment le fait de revoir le fonctionnement du système de signalement interne. Mais le représentant du premier syndicat de l'opérateur a ajouté avoir alerté la direction sur le besoin d'un travail d'accompagnement des agents car un sentiment de peur s'est "incrusté".
"Rassurer les agents et prendre des mesures de sécurité, oui, mais il faut analyser les causes de la montée des tensions", a estimé de son côté Sébastien Socias (FO), évoquant des "problèmes liés à l'indemnisation des demandeurs d'emploi". Il a fait part d'une montée "non négligeable" des signalements depuis le drame via une sorte "d'effet boule de neige" et mis en garde contre le risque que faute d'analyse "les mêmes conséquences" se reproduisent.
"C'est insuffisant", a affirmé pour le SNU, Michel Breuvart plaidant notamment pour des réponses fortes pour mettre un terme aux insultes subies par les agents sur les réseaux sociaux.
Après le drame, un soutien psychologique avait été aussitôt proposé aux agents et le lendemain, les quelques 900 agences Pôle emploi étaient restées fermées.
chl/cel/nm
Enquête sur la bande du "Petit Bar": un homme d'affaire mis en examen #
Un homme d'affaire multimillionnaire français résidant à Dubaï a été mis en examen pour blanchiment en bande organisée dans l'enquête sur les avoirs illicites de la bande criminelle corse du "Petit Bar", a-t-on appris mercredi auprès de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille.
Jean-Pierre Valentini a également été mis en examen mardi pour association de malfaiteurs et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué à l'AFP la JIRS. Il ne peut pas quitter le territoire national et est sous le coup d'un cautionnement de 1,2 million d'euros, a précisé une source proche du dossier.
"Mon client conteste totalement les faits. L'origine des fonds qu'il détenait est absolument indiscutable et a été prouvée et leur affectation a été justifiée à l'euro près", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Maurice Lantourne, précisant que son client "n'a aucune relation professionnelle avec les gens du Petit Bar".
Dans cette enquête, il est soupçonné d'avoir participé à un investissement financier à Courchevel avec Antony Perrino, poids lourd de la construction immobilière en Corse et l'ami d'enfance de ce dernier, Mickael Ettori, l'un des lieutenants présumés du Petit Bar actuellement en fuite, a indiqué une source proche du dossier, confirmant des informations du quotidien Le Monde.
L'homme d'affaire a investi 1,485 million d'euros puis 1,092 million d'euros dans la SCI "Du toit du garage", spécialisée dans la construction et la location de chalets, précise une autre source proche de l'affaire.
Dans cette enquête, Antony Perrino, également ex-PDG de Corse-Matin, a été mis en examen le 16 janvier pour blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs.
Dans le passé, MM. Perrino et Valentini ont notamment été associés en Corse dans un projet d'hôtel de luxe sur une parcelle de l'îlot de Cavallo, surnommé "l'île des milliardaires" dans les Bouches de Bonifacio. Ce projet a été avorté en 2018 par l'acquisition par voie de préemption de cette parcelle par la Collectivité de Corse.
Jean-Pierre Valentini figurait jusqu'en 2017 dans l'étude annuelle des 300 plus riches de Suisse du magazine Bilan, qui sont tous à la tête d'une fortune nette d'au moins 100 millions de francs suisses (86 millions d'euros).
Ce spécialiste du négoce des matières premières, qui a longtemps travaillé en Afrique pour le géant suisse Trafigura, est sorti du classement de ces ultra-riches français vivant en Suisse en 2017, suite à son installation aux Emirats arabes unis, précisait alors le magazine.
Dix personnes au total, avec M. Valentini, ont été mises en examen dont le chef présumé de la bande, Jacques Santoni, sa femme et son beau-frère.
Trois autres personnes résidant à l'étranger doivent être entendues par les magistrats de la JIRS dans cette affaire, a précisé à l'AFP une autre source proche du dossier.
L'enquête a permis de mettre en évidence "de nombreux mouvements financiers internationaux ainsi que des investissements immobiliers suspects", avait indiqué mi-janvier Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.
Ces malversations porteraient "sur un total de 48 millions d'investissements offshore et immobiliers", selon Le Monde.
mc/san/dlm
Lyon: six trafiquants de drogue présumés libérés pour une erreur de procédure #
Six détenus poursuivis pour trafic de stupéfiants ont été remis en liberté mercredi à la faveur d'un couac judiciaire singulier, dans l'attente d'un nouveau procès, renvoyé sine die, a-on appris auprès des avocats de la défense.
La 17e chambre du tribunal correctionnel de Lyon a été contrainte de constater que le dossier était irrégulier. En cause : des pièces annulées par la chambre de l'instruction, à la suite de requêtes en nullité de trois avocats figuraient encore dans la procédure soumise aux juges.
Contactés, la cour d'appel et le parquet n'étaient pas immédiatement disponibles.
"Le juge d'instruction a renvoyé cette affaire au tribunal sans même attendre le résultat de nos requêtes, son attitude jusqu'au boutiste a bafoué les droits de la défense, et voilà le résultat", a commenté Florence Vincent, avocate à l'origine des nullités procédurales, avec ses confrères Philippe Vincent et Jérémy Brill.
Les six prévenus, suspectés d'une série d'importations de cannabis entre l'Espagne et les régions lyonnaise et grenobloise, ont été placés sous contrôle judiciaire, avec retrait de passeport et pointage hebdomadaire à la police ou la gendarmerie. Leur procès a été renvoyé à une date inconnue, le temps de remettre le dossier en état.
Les investigations ont aussi établi un lien avec la Suisse, avec la découverte de 167 kilos de cannabis et environ 70 000 euros en espèces, dans un appartement loué à Genève.
Soupçonnés d'une dizaine de trajets de type go-fast, les six hommes, âgés de 27 à 58 ans, avaient été interpellés et écroués entre septembre 2018 et octobre 2019, dans le cadre d'une instruction judiciaire ouverte à Lyon.
Fin 2019, les avocats ont déposé une demande de nullité auprès de la chambre de l'instruction, contestant les conditions d'utilisation de lecture automatisée des plaques d'immatriculation (LAPI) et d'une caméra de surveillance dans un lieu privé.
Sans attendre la réponse de la cour d'appel, le juge d'instruction a bouclé le dossier et l'a renvoyé au tribunal correctionnel pour jugement. Or, le 3 décembre 2020, la chambre de l'instruction a annulé les investigations liées à la caméra de surveillance et ordonné l'annulation d'une dizaine de pièces de procédure. Ce qui n'a pas été fait.
Selon une source judiciaire, la chambre de l'instruction de Lyon connaît une saturation des dossiers en attente.
"Le juge a sans doute voulu maintenir les prévenus en détention jusqu'au procès car les délais expiraient. A vouloir aller trop vite, il a mis en difficulté la chaîne pénale qui manque de moyens. La procédure pénale ne souffre aucun défaut", a commenté le pénaliste Philippe Scrève.
rs/mb/mpm
Pôle emploi va renforcer la sécurité des conseillers, 9.000 signalements en 2020 #
Pôle emploi va renforcer la sécurité de ses conseillers, a indiqué mercredi la direction, une semaine après le drame qui a frappé l'opérateur public à Valence avec le meurtre d'une conseillère, faisant état de 9.000 signalements en 2020 pour des agressions ou incivilités.
"Le drame de Valence va nous conduire à renforcer nos travaux pour assurer encore plus la sécurité", a déclaré Paul Bazin, directeur général adjoint lors d'un point presse téléphonique, à l'issue d'un comité social et économique central (CSEC), consacré à la tragédie. Il a aussitôt souligné que "rien n'aurait permis d'anticiper et encore moins d'empêcher" le drame, lorsqu'un ingénieur sans emploi de 45 ans a froidement abattu une conseillère jeudi, suscitant l'"effroi" parmi les quelque 55.000 agents.
"A court terme, nos directeurs régionaux ont la possibilité de mettre en place lorsque la situation de l'agence le nécessite des agents de sécurité privée qui peuvent contrôler les entrées", a-t-il notamment indiqué. La politique de suivi des signalements d'incidents sera également renforcée et simplifiée et le dépôt de plaintes sera appuyé plus systématiquement a-t-il ajouté, évoquant aussi un renforcement de la formation des managers et conseillers ou encore une accélération des diagnostics de sûreté des agences réalisés avec les forces de l'ordre.
La direction a rappelé les mesures de sécurité déjà en place, citant la formation de près de 10.000 agents à la gestion des tensions, la présence de boutons sur chaque ordinateur pour alerter en cas de problème, ou encore le système de fiches de signalement pour gérer les situations d'agression. Des demandeurs d'emploi peuvent aussi se voir interdire d'agence.
L'opérateur public a recensé "un peu plus de 9.000 signalements" d'agressions ou incivilités en 2020, année "atypique" du fait de la crise sanitaire en raison notamment des confinements. C'est moins qu'en 2019 où le chiffre était de 10.000.
Parmi les signalements, moins de 7% concernent des menaces verbales graves et moins de 1% des actes de violence physique, le reste pouvant être des écarts verbaux ou impolitesses. L'ensemble des signalements représente 0,2% des visites (4,4 millions) en agence et moins de 0,05% des appels téléphoniques (19 millions), a souligné la direction, précisant que ces faits ont débouché sur 233 plaintes en 2020.
chl/cel/mpm
Le "tueur de DRH" transféré en unité psychiatrique près de Lyon #
Gabriel Fortin, ingénieur au chômage qui a tué la semaine dernière deux de ses anciennes DRH et une conseillère de Pôle Emploi, a été transféré mercredi à l'hôpital psychiatrique du Vinatier à Bron, près de Lyon, a-t-on appris auprès du procureur de Valence.
L'homme de 45 ans a été hospitalisé d'office vers cette unité spécialisée à Lyon sur décision préfectorale, a précisé la préfecture de la Drôme, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
L'établissement pénitentiaire dans lequel il était détenu a sollicité la préfecture au vu "d'éléments qui faisaient penser qu'il pouvait être un danger pour lui-même", a ajouté la même source.
Le procureur de Valence Alex Perrin a ajouté à l'AFP que Gabriel Fortin, qui était resté mutique durant sa garde à vue, n'avait pas été réentendu par le juge d'instruction depuis sa mise en examen samedi pour "assassinats".
Le 28 janvier, ce célibataire, sans enfant, était arrêté à Valence après avoir tué par balles une conseillère Pôle Emploi du centre de Valence et la directrice des ressources humaines de l'entreprise Faun, à Guilherand-Granges (Ardèche), où il avait travaillé entre 2008 et 2010.
Un lien a pu être établi avec le meurtre deux jours plus tôt d'une autre DRH, tuée par balle sur le parking de son entreprise à Wolfgantzen (Haut-Rhin), ainsi qu'avec l'agression d'un responsable des ressources humaines à son domicile à Wattwiller.
mb/ag/mm
Une camionnette percute des piétons à La Défense, un mort et un blessé #
Un piéton a été tué et un autre blessé mercredi après-midi dans le quartier d'affaires de La Défense, aux portes de Paris, par une camionnette qui leur a foncé dessus, a-t-on appris auprès de la préfecture des Hauts-de-Seine.
Le conducteur de la camionnette aurait volé le véhicule et percuté pour une raison encore indéterminée deux piétons avant de prendre la fuite à pied, a précisé la préfecture de police de Paris.
Il a été interpellé peu après, a ajouté la même source.
Selon le parquet de Nanterre, qui a été saisi, l'homme serait un SDF. Aucun élément ne suggère à ce stade un acte terroriste, a précisé le parquet.
Une enquête a été confiée à la police judiciaire.
tll-leo/pa/caz
Enquête sur la bande du "Petit Bar": un homme d'affaire mis en examen #
Un homme d'affaire multimillionnaire français résidant à Dubaï a été mis en examen pour blanchiment en bande organisée dans l'enquête sur les avoirs illicites de la bande criminelle corse du "Petit Bar", a-t-on appris mercredi auprès de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille.
Jean-Pierre Valentini a également été mis en examen mardi pour association de malfaiteurs et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué à l'AFP la JIRS. Il ne peut pas quitter le territoire national et est sous le coup d'un cautionnement de 1,2 million d'euros, a précisé une source proche du dossier.
"Mon client conteste totalement les faits. L'origine des fonds qu'il détenait est absolument indiscutable et a été prouvée et leur affectation a été justifiée à l'euro près", a réagi son avocat, Me Maurice Lantourne, précisant que son client "n'a aucune relation professionnelle avec les gens du Petit Bar".
Dans cette enquête, il est soupçonné d'avoir participé à un investissement financier à Courchevel avec Antony Perrino, poids lourd de la construction immobilière en Corse et l'ami d'enfance de ce dernier, Mickael Ettori, l'un des lieutenants présumés du Petit Bar actuellement en fuite, a indiqué une source proche du dossier, confirmant des informations du quotidien Le Monde.
L'homme d'affaire a investi 1,485 million d'euros puis 1,092 million d'euros dans la SCI "Du toit du garage", spécialisée dans la construction et la location de chalets, précise une autre source proche de l'affaire.
Antony Perrino, également ex-PDG de Corse-Matin, a été mis en examen le 16 janvier pour blanchiment en bande organisée, abus de biens sociaux et association de malfaiteurs.
Dix personnes au total, avec M. Valentini, ont été mises en examen dont le chef présumé de la bande, Jacques Santoni, sa femme et son beau-frère.
L'enquête a permis de mettre en évidence "de nombreux mouvements financiers internationaux ainsi que des investissements immobiliers suspects", avait indiqué mi-janvier Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.
Ces malversations porteraient "sur un total de 48 millions d'investissements offshore et immobiliers", selon Le Monde.
mc/san/pb
Une camionnette percute des piétons à La Défense, un mort et un blessé #
Un piéton a été tué et un autre a été blessé mercredi après-midi dans le quartier d'affaires de La Défense, aux portes de Paris, par une camionnette qui leur a foncé dessus, a-t-on appris auprès de la préfecture des Hauts-de-Seine.
Le conducteur de la camionnette aurait volé le véhicule et percuté pour une raison encore indéterminée deux piétons avant de prendre la fuite à pied, a précisé la préfecture de police de Paris.
Il a été interpellé peu après, a ajouté la même source.
tll-leo/pa/caz
Richard Berry accusé d'inceste par sa fille aînée, la justice enquête #
L'acteur Richard Berry est visé par des accusations d'inceste de sa fille aînée, qu'il récuse et sur lesquelles la justice a ouvert une enquête, dans un contexte de libération de la parole des victimes de ces violences sexuelles.
L'enquête préliminaire est ouverte depuis le dépôt le 25 janvier d'une plainte par Coline Berry, 45 ans, dénonçant "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé le parquet de Paris à l'AFP.
Elle a été confiée à la brigade de protection des mineurs (BPM). Selon une source proche du dossier, la plaignante, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, n'a pas été entendue.
Cette affaire éclate alors que le sujet de l'inceste est depuis un mois sur la place publique, après la parution de "La Familia Grande", récit de Camille Kouchner où elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau dans les années 1980.
Le gouvernement s'est saisi du sujet, et le président Emmanuel Macron a déclaré vouloir "adapter" le droit pour protéger les enfants victimes.
Richard Berry, 70 ans, conteste en bloc les accusations et a martelé dès mardi : "je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
Figure familière des spectateurs, aussi bien pour ses rôles dans des comédies populaires comme "Pédale Douce" (1996) que dans des films plus graves ("L'Origine de la violence", 2016), Richard Berry est aussi un habitué des planches, tête d'affiche avant la fermeture des théâtres pour cause de pandémie de la pièce à succès "Plaidoiries", où il se mettait dans la robe de cinq ténors du barreau.
La compagne de Richard Berry à l'époque des faits allégués, la chanteuse américaine Jeane Manson, a réfuté des accusations remontant à 1984-1985, "invraisemblables" selon elle. Et déploré d'être "prise à partie dans un règlement de comptes familial".
"Jamais durant une courte vie commune et à l'occasion des droits de visite restreints de Richard Berry sur sa fille, je n'ai constaté des comportements inappropriés de celui-ci sur Coline", a-t-elle ajouté dans un communiqué transmis à l'AFP.
De son côté, Coline Berry affirme que sa plainte est "un acte grave, réfléchi et pondéré", après le démenti de son père.
Dans un message sur Instagram, elle précise avoir été, enfant, "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et avoir "dû participer à ses jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires".
"Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis", ajoute-t-elle, attendant de la justice "que la vérité soit faite sur ce que mon père a fait subir à l'enfant que j'étais, et sur la violence qu'il continue à tenter d'exercer sur moi".
Dénonçant des "allégations (...) fausses", Richard Berry a martelé n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun" de ses enfants. Il s'en est pris au récit de sa fille, qui aurait "évolué avec le temps", et "à nouveau" après la parution du témoignage de Camille Kouchner.
Ce récit "a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", affirme l'acteur, qui dit avoir "immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée" pour établir la "vérité".
De son côté, Coline Berry assure être "soutenue" par sa mère, "des proches, ainsi que des membres de (sa) famille". L'actrice Marilou Berry, cousine de Coline Berry, a affiché son "soutien" à cette dernière.
"Ce qui a évolué au fil du temps, c'est son attitude: de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je +passe l'éponge+ ou ne le fasse pas passer pour un +pédocriminel+", poursuit Coline Berry à propos de son père.
gd-mk-fbe/pcl/bow
L'acteur français Richard Berry accusé d'inceste, la justice enquête #
L'acteur français Richard Berry est visé par des accusations de viols par sa fille aînée, qu'il récuse et sur lesquelles la justice a ouvert une enquête, un mois après la parution du livre de Camille Kouchner qui a mis le thème de l'inceste sur la place publique.
L'enquête préliminaire est ouverte depuis le 25 janvier, jour du dépôt d'une plainte par Coline Berry, 45 ans, dénonçant "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé mercredi le parquet de Paris à l'AFP.
Selon une source proche du dossier, la plaignante, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, n'a pas encore été entendue.
Cette affaire, qui vise une figure du cinéma et du théâtre, éclate alors que le sujet de l'inceste est depuis un mois sur la place publique, après la parution de "La Familia Grande", récit de Camille Kouchner, fille du fondateur des "French Doctors" Bernard Kouchner, où elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau dans les années 1980.
Le gouvernement s'est saisi du sujet, et le président Emmanuel Macron a déclaré vouloir "adapter" le droit pour protéger les enfants victimes.
Richard Berry, 70 ans, conteste en bloc les accusations et a martelé dès mardi : "je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
Figure familière des spectateurs, aussi bien pour ses rôles dans des comédies populaires comme "Pédale Douce" (1996) que dans des films plus graves ("L'Origine de la violence", 2016), Richard Berry est aussi un habitué des planches, tête d'affiche avant la fermeture des théâtres pour cause de pandémie de la pièce à succès "Plaidoiries", où il se mettait dans la robe de cinq ténors du barreau.
La compagne de Richard Berry à l'époque des faits allégués, la chanteuse américaine Jeane Manson, a réfuté des accusations remontant à 1984-1985, "invraisemblables" selon elle. Et déploré d'être "prise à partie dans un règlement de comptes familial".
"Jamais durant une courte vie commune et à l'occasion des droits de visite restreints de Richard Berry sur sa fille, je n'ai constaté des comportements inappropriés de celui-ci sur Coline", a-t-elle ajouté dans un communiqué transmis à l'AFP.
De son côté, Coline Berry a affirmé que sa plainte était "un acte grave, réfléchi et pondéré", après le démenti de son père.
Dans un message sur Instagram, elle précise avoir été, enfant, "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et avoir "dû participer à ses jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires". Richard Berry n'était alors plus en couple avec la mère de Coline.
Dénonçant des "allégations (...) fausses", Richard Berry a martelé de son côté n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun" de ses enfants. Il s'en est pris au récit de sa fille, qui aurait "évolué avec le temps", et "à nouveau" après la parution du témoignage de Camille Kouchner.
Ce récit "a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", affirme l'acteur, qui dit avoir "immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée" pour établir la "vérité".
De son côté, Coline Berry assure être "soutenue" par sa mère, "des proches, ainsi que des membres de (sa) famille". L'actrice Marilou Berry, cousine de Coline Berry et fille de la comédienne Josiane Balasko, a affiché son "soutien" à cette dernière sur Instagram.
Le producteur de télévision Gérard Louvin s'est également retrouvé récemment mis en cause dans une affaire d'inceste, accusé par son neveu d'avoir "favorisé" des viols commis par son mari.
gd-mk-fbe/hh/bow/cls
Isère: un infirmier reconnaît une fraude de 400.000 euros à la Sécu #
Un infirmier libéral de l'Isère a reconnu être l'auteur d'une escroquerie de 400.000 euros à l'encontre de l'assurance maladie en se faisant rembourser des interventions médicales jamais réalisées, a-t-on appris mercredi de source policière.
Interpellé le 26 janvier et placé en garde à vue, "il a reconnu entièrement les faits", a indiqué à l'AFP le brigadier-chef Daniel Oliver, de la sureté urbaine de Voiron, en précisant que l'enquête dirigée par le parquet de Grenoble était toujours en cours.
La caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de l'Isère avait porté plainte en août 2020 auprès du parquet de Grenoble pour fraude, entraînant l'ouverture d'une enquête.
A l'aide d'une "surveillance physique" et des auditions de médecins "dont les noms étaient usurpés pour établir de fausses ordonnances", les policiers ont conclu que l'infirmier libéral détournait depuis 2017 l'argent du système de santé.
Cet homme marié, père de trois enfants, établissait de fausses ordonnances avec des prescriptions de soins infirmiers qu'il ne réalisait pas mais dont il demandait le remboursement à la CPAM via ses patients réels dont il utilisait la carte vitale "à leur insu".
Sur ces ordonnances, "il mettait (par exemple) des soins médicaux pour un patient pendant six mois tous les jours" sans les effectuer, a expliqué M. Oliver, ce qui avait abouti à des montants de remboursement en sa faveur assez importants pour être détectés par la CPAM de l'Isère, qui estimait le préjudice à 400.188,40 euros.
Lors de son audition, dans laquelle il a reconnu "tout ce qu'on lui reprochait", il a expliqué avoir commencé courant 2017 alors qu'il débutait son activité: "il a eu du mal à payer les impôts, les charges de sa société".
"Lorsqu'il est arrivé chez un patient, il a trouvé des ordonnances d'un médecin et il en a profité pour les falsifier et faire des faux, et il est tombé dans un cercle vicieux : plus il déclarait, plus il payait d'impôts, plus il fallait qu'il rentre de l'argent", a poursuivi le policier.
Sa fraude lui a permis de tripler son chiffre d'affaires en trois ans, et les policiers soupçonnent que sa maison avec piscine de Montferrat, une commune située au bord d'un lac au nord de Voiron, a été acquise avec "une partie de la fraude".
L'enquête devra aussi déterminer si la propriété de deux appartements, l'un à Grenoble et l'autre à Paris, pourrait être également liée à cette affaire.
Aucune complicité n'a été établie, et l'homme est sorti libre de sa garde a vue, sans contrôle judiciaire ni interdiction d'exercer.
ube/mb/bow
Au procès Karachi, la défense de Balladur brocarde des "théories délirantes" #
Des "suppositions" et "théories délirantes" mais pas de "preuves": la défense d'Edouard Balladur a brocardé mercredi les accusations de financement occulte de la campagne présidentielle en 1995 de l'ancien Premier ministre, au dernier jour de son procès dans le volet financier de l'affaire Karachi.
En l'absence de M. Balladur, 91 ans, et de celle de son coprévenu et ancien ministre de la Défense François Léotard, 78 ans, les avocats du candidat malheureux à la présidentielle de 1995 ont longuement critiqué le dossier, selon eux "à charge" et bourré d'"accusations grossières".
"Puisque la preuve de la culpabilité n'est pas faite, la preuve de l'innocence est faite", a estimé Me Félix de Belloy, demandant la relaxe de l'ex-Premier ministre.
La Cour de justice de la République (CJR) rendra son arrêt le 4 mars à 11H00.
Le dossier dont est saisi cette juridiction mi-judiciaire mi-politique, la seule habilitée à juger les anciens ministres pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, est celui "d'un autre temps", a souligné un autre avocat de M. Balladur, François Martineau.
C'était il y a "plus d'un quart de siècle", "une autre époque où on parlait en francs" et "où la corruption d'agents publics étrangers" était légale, a-t-il relevé. Celle aussi d'une lutte fratricide à droite entre Jacques Chirac et le Premier ministre sortant.
Il est reproché à Edouard Balladur d'avoir en partie financé sa campagne présidentielle via des rétrocommissions illégales en marge d'importants contrats d'armement, ce que l'ancien Premier ministre réfute depuis toujours.
L'accusation a requis mardi à son encontre un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux, et contre François Léotard deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende pour "complicité".
Pour le ministère public, l'ancien locataire de Matignon (1993-95) a, avec son ex-ministre de la Défense, imposé à deux entités détenues par l'Etat - qui négociaient la vente de sous-marins et de frégates à l'Arabie saoudite et au Pakistan - un réseau d'intermédiaires "inutiles" aux commissions "pharaoniques", les contrats d'armement étant alors quasi finalisés.
Selon l'accusation, une partie des quelque "550 millions de francs" (soit "117 millions d'euros") effectivement versés à ce réseau a servi à alimenter en partie sous la forme de rétrocommissions illégales le compte de campagne de M. Balladur.
Au coeur du dossier: un dépôt en espèces et sans justificatif de 10,25 millions de francs (1,5 million d'euros) sur le compte - déficitaire - du candidat, trois jours après sa défaite au premier tour.
Edouard Balladur a toujours soutenu que ces fonds provenaient de dons de militants et de la vente de gadgets lors des meetings.
Ils sont "nécessairement d'origine frauduleuse", avait estimé le procureur général François Molins, insistant sur le "lien" entre ces fonds et les espèces retirées à Genève quelques jours plus tôt par les intermédiaires "inutiles".
"Des théories totalement délirantes", lui ont répondu mercredi les avocats de M. Balladur, arguant notamment que les billets retirés en Suisse étaient neufs quand ceux déposés sur le compte de campagne étaient usagés.
"Je me sens la conscience parfaitement tranquille", s'était défendu Edouard Balladur lors de son interrogatoire devant la CJR, insistant sur le fait que son compte de campagne avait été "expressément validé" par le Conseil constitutionnel, en octobre 1995.
Pour ses défenseurs, cette décision fait foi et les faits reprochés à M. Balladur sont donc "archi, complètement prescrits".
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002, qui avait coûté la vie à 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais.
Toujours en cours, l'enquête sur cet attentat avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda, puis avait exploré celle - non confirmée à ce jour - de représailles après l'arrêt du versement des commissions, une fois Jacques Chirac élu président.
"On passe de la probabilité d'une thèse à la certitude de celle-ci", a dénoncé Me Martineau, avant de critiquer "l'intense médiatisation" de la tentaculaire affaire Karachi, qui "a créé un préjugé de culpabilité" de M. Balladur.
Devant la Cour, ce dernier a clamé à plusieurs reprises: "je n'ai rien à voir avec une affaire Karachi".
asl/lbx/dlm
"Gauche complice": Hidalgo fustige "les effets de manche" de Dati, dément tout tabou #
Anne Hidalgo a fustigé mercredi "les effets de manche" de l'opposition après des propos de Rachida Dati sur la gauche "complice" de viol et de pédocriminalité, et a assuré qu'aucun sujet n'était "tabou" à la mairie de Paris.
Le rejet par l'exécutif parisien d'un appel, lancé par le groupe "Changer Paris" de la maire LR du 7e arrondissement, en faveur d'une commission indépendante de lutte contre les abus de pouvoir et violences sexuelles commis par des élus de Paris, a suscité mardi la colère de l'ancienne garde des Sceaux.
Rachida Dati s'en est notamment pris aux élus de gauche qu'elle a accusés de "complicité" avec la pédocriminalité, le viol et l'inceste, des propos aussitôt qualifiés de "diffamatoires" et "indignes" par la majorité municipale.
"Les effets de manche, les effets de tribune, les approches politiciennes... chacun s'engage comme il l'entend en politique" mais "personne ne nous oblige ni à être dans l'outrance ni à être dans le déni ni même à considérer que tout sujet doit être instrumentalisé", a estimé Anne Hidalgo au deuxième jour du conseil de Paris.
"Chaque fois qu'un élu a eu une connaissance de faits délictuels, nous avons immédiatement déclenché l'article 40", qui enjoint à tout fonctionnaire de signaler sans délai tout crime ou délit dont il aurait connaissance, a assuré l'édile socialiste.
Lors des débats, la conseillère de Paris Geneviève Garrigos, qui a confié en janvier avoir été victime d'inceste à l'âge de 5 ans, a exprimé sa "souffrance" face à la "violence" des accusations de Mme Dati.
"Les débats (...) sur ces questions ne doivent jamais instrumentaliser les victimes, (il faut) toujours les protéger, ça doit être un engagement de tout le conseil de Paris", a-t-elle dit.
"Vous avez été blessée, j'en suis désolée mais je maintiens mes propos parce que c'est un sujet qui nous concerne tous", lui a répondu Rachida Dati, avant d'interpeller le premier adjoint Emmanuel Grégoire : "Qu'est ce qui vous gênait dans cette commission, qu'elle relève d'autres choses?".
La majorité a été éclaboussée ces derniers mois par plusieurs accusations de viol, dont celles visant Christophe Girard, l'ancien adjoint à la Culture, classées sans suite depuis par la justice en raison de la prescription des faits.
mep/are/dlm
Loi "Sécurité globale": la Cnil demande d'améliorer la copie sur les drones #
La Cnil, gardienne de la vie privée des Français, souhaite que le Parlement améliore sa copie sur l'usage des drones par la police, jugeant que le cadre législatif prévu par la proposition de loi "Sécurité globale", qui arrive en discussion au Sénat, ne protège pas suffisamment les droits des individus.
"Le cadre normatif tel qu'envisagé" dans la proposition de loi "et les évolutions qui en découlent ne permettent toujours pas (...) d'aboutir à un encadrement juridique suffisamment protecteur des droits des personnes", selon la Cnil, qui a rendu mercredi à la commission des Lois du Sénat un avis sur le texte voté par l'Assemblée nationale le 24 novembre.
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) estime notamment "indispensable de limiter davantage les finalités pour lesquelles ces dispositifs (les drones) peuvent être employés".
L'usage des drones doit être "réservé à la lutte contre les infractions d'un degré élevé de gravité".
La législation devrait exiger qu'il y ait un risque de "troubles graves à l'ordre public" avant que les drones ne soient employés pour des opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre, estime la Cnil.
La proposition de loi "Sécurité globale" a provoqué une crise politique fin novembre à propos de son article 24, très controversé, sur la diffusion d'images de policiers et de gendarmes.
Elle comporte aussi un important volet fixant le cadre législatif pour l'utilisation des drones par les forces de l'ordre - un cadre qui jusqu'à présent n'existe pas.
Face à ce vide législatif, le Conseil d'État avait ordonné en décembre au ministère de l'Intérieur l'arrêt des vols de drones pour surveiller les manifestations.
Peu après, la Cnil était allée plus loin en enjoignant au ministère de l'Intérieur de faire cesser "sans délai" tout vol de drone équipé de caméras quel qu'il soit, jusqu'à ce qu'une législation soit établie.
Mercredi, le ministère de l'Intérieur a pris acte de l'avis de la Cnil, concédant que la proposition de loi "Sécurité globale" pouvait être précisée sur certains points, mais appelant à un "équilibre".
"Il y a peut-être deux ou trois adaptations à faire, mais il faut conserver un équilibre car les drones représentent un intérêt majeur pour la sécurité des citoyens", a indiqué à l'AFP un représentant du ministère.
Les drones sont déjà utilisés par la police "dans plusieurs pays européens", a-t-il souligné.
De son côté, l'association de défense des libertés La Quadrature du Net, farouchement opposée à l'utilisation des drones par la police, a étrillé la position de la Cnil, estimant que celle-ci, derrière une "apparente critique", "s'employait en réalité à valider l'objectif sécuritaire du texte".
La Cnil est "parfaitement silencieuse sur le fait qu'en pratique les personnes surveillées par drones ou caméras mobiles ne pourront pas en être véritablement informées, comme l'exigent la Constitution et le droit européen", a-t-elle ainsi fustigé.
La Quadrature dénonce également comme une "contorsion absolue" l'expérimentation préalable suggérée par la Cnil, alors que les forces de l'ordre utilisent en réalité les drones depuis plusieurs années.
Dans son avis, la Cnil recommande cette "expérimentation" pour éviter le "solutionnisme technologique".
Celui-ci consiste selon elle à tenter de répondre à des questions "humaines, sociales ou encore sociétales" avec des "dispositifs techniques", qui peuvent être "potentiellement attentatoires aux libertés publiques".
La Cnil fait par ailleurs des recommandations pour compléter les dispositions concernant les caméras individuelles portées par les gendarmes et les policiers, et les caméras embarquées dans certains véhicules.
Au sujet des caméras individuelles, la Cnil estime notamment qu'il "conviendrait de préciser, au niveau réglementaire, les motifs et circonstances qui justifieront la divulgation au grand public" des images prises par les caméras individuelles.
lby/ak/sr
Fin du procès Balladur-Léotard dans l'affaire Karachi, la décision rendue le 4 mars #
La Cour de justice de la République rendra le 4 mars sa décision dans le procès de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, jugé depuis le 19 janvier pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de l'affaire Karachi.
L'accusation a requis à l'encontre de M. Balladur un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux. Une peine de deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende a été demandée contre son ex-ministre de la Défense François Léotard pour "complicité", plus de vingt-cinq ans après les faits.
asl/pa/nm
L'acteur français Richard Berry accusé d'inceste, la justice enquête #
L'acteur français Richard Berry est visé par des accusations de viols par sa fille aînée, qu'il récuse et sur lesquelles la justice a ouvert une enquête, un mois après la parution du livre de Camille Kouchner qui a mis le thème de l'inceste sur la place publique.
L'enquête préliminaire est ouverte depuis le 25 janvier, jour du dépôt d'une plainte par Coline Berry, 45 ans, dénonçant "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé mercredi le parquet de Paris à l'AFP.
Selon une source proche du dossier, la plaignante n'a pas encore été entendue.
Cette affaire, qui vise une figure du cinéma et du théâtre, éclate alors que le sujet de l'inceste est depuis un mois sur la place publique, après la parution de "La Familia Grande", récit de Camille Kouchner, fille du fondateur des "French Doctors" Bernard Kouchner, où elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau dans les années 1980.
Le gouvernement s'est saisi du sujet, et le président Emmanuel Macron a déclaré vouloir "adapter" le droit pour protéger les enfants victimes.
Dans le cas de Richard Berry, âgé de 70 ans, l'affaire a été rendue publique mardi par l'hebdomadaire Le Point, puis des messages sur Instagram de l'acteur lui-même. "Je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes", a-t-il écrit.
Figure familière des spectateurs, aussi bien pour ses rôles dans des comédies populaires comme "Pédale Douce" (1996) que dans des films plus graves ("L'Origine de la violence", 2016), Richard Berry est aussi un habitué des planches, tête d'affiche avant la fermeture des théâtres pour cause de pandémie de la pièce à succès "Plaidoiries", où il se mettait dans la robe de cinq ténors du barreau.
Coline Berry, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a affirmé que sa plainte était "un acte grave, réfléchi et pondéré", après le démenti de son père.
Dans un message sur Instagram, elle précise avoir été, enfant, "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et avoir "dû participer à ses jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires". Richard Berry n'était alors plus en couple avec la mère de Coline.
"Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis", ajoute-t-elle. "Je fais toute confiance aux services de police et de justice que j'ai saisis, pour que la vérité soit faite sur ce que mon père a fait subir à l'enfant que j'étais, et sur la violence qu'il continue à tenter d'exercer sur moi".
Dénonçant des "allégations (...) fausses", Richard Berry a martelé de son côté n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun" de ses enfants. Il s'en est pris au récit de sa fille, qui aurait "évolué avec le temps", et "à nouveau" après la parution du témoignage de Camille Kouchner.
Ce récit "a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", affirme l'acteur, qui dit avoir "immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée" pour établir la "vérité".
De son côté, Coline Berry assure être "soutenue" par sa mère, "des proches, ainsi que des membres de (sa) famille". L'actrice Marilou Berry, cousine de Coline Berry et fille de la comédienne Josiane Balasko, a affiché son "soutien" à cette dernière sur Instagram.
Le producteur de télévision Gérard Louvin s'est également retrouvé récemment mis en cause dans une affaire d'inceste, accusé par son neveu d'avoir "favorisé" des viols commis par son mari.
gd-mk-fbe/hh/bow/cls
Richard Berry accusé d'inceste par sa fille aînée, la justice enquête #
L'acteur Richard Berry est visé par des accusations d'inceste de sa fille aînée, qu'il récuse et sur lesquelles la justice a ouvert une enquête, dans un contexte de libération de la parole des victimes de ces violences sexuelles.
L'enquête préliminaire est ouverte depuis le 25 janvier, jour du dépôt d'une plainte par Coline Berry, 45 ans, dénonçant "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé le parquet de Paris à l'AFP.
Elle a été confiée à la brigade de protection des mineurs (BPM). Selon une source proche du dossier, la plaignante n'a pas encore été entendue.
Cette affaire, qui vise une figure du cinéma et du théâtre, éclate alors que le sujet de l'inceste est depuis un mois sur la place publique, après la parution de "La Familia Grande", récit de Camille Kouchner où elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau dans les années 1980.
Le gouvernement s'est saisi du sujet, et le président Emmanuel Macron a déclaré vouloir "adapter" le droit pour protéger les enfants victimes.
Dans le cas de Richard Berry, âgé de 70 ans, l'affaire a été rendue publique mardi par Le Point, puis des messages sur Instagram de l'acteur lui-même. "Je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes", écrivait-il.
Figure familière des spectateurs, aussi bien pour ses rôles dans des comédies populaires comme "Pédale Douce" (1996) que dans des films plus graves ("L'Origine de la violence", 2016), Richard Berry est aussi un habitué des planches, tête d'affiche avant la fermeture des théâtres pour cause de pandémie de la pièce à succès "Plaidoiries", où il se mettait dans la robe de cinq ténors du barreau.
Coline Berry, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a affirmé que sa plainte était "un acte grave, réfléchi et pondéré", après le démenti de son père.
Dans un message sur Instagram, elle précise avoir été, enfant, "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et avoir "dû participer à ses jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires". Richard Berry n'était alors plus en couple avec la mère de Coline.
"Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis", ajoute-t-elle. "Je fais toute confiance aux services de police et de justice que j'ai saisis, pour que la vérité soit faite sur ce que mon père a fait subir à l'enfant que j'étais, et sur la violence qu'il continue à tenter d'exercer sur moi".
Dénonçant des "allégations (...) fausses", Richard Berry a martelé de son côté n'avoir "jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun" de ses enfants. Il s'en est pris au récit de sa fille, qui aurait "évolué avec le temps", et "à nouveau" après la parution du témoignage de Camille Kouchner.
Ce récit "a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", affirme l'acteur, qui dit avoir "immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée" pour établir la "vérité".
De son côté, Coline Berry assure être "soutenue" par sa mère, "des proches, ainsi que des membres de (sa) famille". L'actrice Marilou Berry, cousine de Coline Berry, a affiché son "soutien" à cette dernière sur Instagram.
"Ce qui a évolué au fil du temps, c'est son attitude: de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je +passe l'éponge+ ou ne le fasse pas passer pour un +pédocriminel+", poursuit Coline Berry à propos de son père.
gd-mk-fbe/hh/bow
Le plus ancien assigné à résidence de France libéré #
La cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a décidé la remise en liberté de Kamel Daoudi, un Algérien condamné pour terrorisme et assigné à résidence depuis 2008, a constaté une journaliste de l'AFP.
La cour ne s'est pas prononcée sur le fond du dossier, demandant au ministère public de fournir "des éléments factuels" pour appuyer l'assignation à résidence de M. Daoudi, d'ici une nouvelle audience fixée au 24 février.
Elle a toutefois décidé la remise en liberté de Kamel Daoudi, 45 ans, condamné en octobre par le tribunal correctionnel d'Aurillac à un an de prison ferme pour ne pas avoir respecté les conditions de son assignation.
Lors de l'audience devant la cour d'appel le 27 janvier, le parquet avait requis la confirmation de sa condamnation à un an de prison.
"C'est un soulagement pour M. Daoudi et sa famille. La cour ne considère pas en l'état que Kamel Daoudi est dangereux contrairement aux affirmations sans preuves du ministère de l'Intérieur reprises telles quelles par le ministère public", a déclaré à l'AFP son avocat Emmanuel Daoud.
"Lorsque des magistrats, gardiens des libertés d'ordre individuel, sont saisis et font leur travail, les affirmations du ministère de l'Intérieur ne sont pas prises pour argent comptant et c'est réconfortant pour nos libertés", au-delà du cas de M. Daoudi, a ajouté le conseil.
Pour Nicolas Krameyer, responsable Libertés à Amnesty International, cette décision "est une première étape et une bonne nouvelle pour la justice en France. Le tribunal reproche au ministère public de ne pas avoir fourni de preuves qui attesteraient de la dangerosité supposée de M. Daoudi", sur laquelle se fonde son assignation à résidence.
M. Daoudi avait été arrêté fin septembre dans un café alternatif d'Aurillac où il préparait des repas et avait été écroué pour ne pas avoir respecté les horaires de son assignation qui lui imposait un couvre-feu entre 21H00 et 07H00.
En 2005, l'homme avait été condamné en appel à six ans de prison et à une interdiction définitive du territoire pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et déchu de sa nationalité française.
Il était membre d'un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda, soupçonné d'avoir préparé un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris.
Interdit de territoire, il n'est toutefois pas expulsable en Algérie au vu des risques de torture encourus. Il est donc resté assigné à résidences successives depuis 2008, une assignation "à perpétuité" qu'il dénonce et qui en faisait, selon ses soutiens, le plus ancien assigné à résidence de France.
cca/mb/caz
La mairie de Paris défend son soutien à Techno+ dans le viseur de la droite #
La majorité municipale parisienne a défendu mercredi ses subventions à l'association d'information sur les drogues Techno+, dans le viseur de l'opposition de droite depuis sa présence à une fête sauvage du Nouvel an près de Rennes.
"Oui, nous soutenons la politique de réduction des risques en milieu festif" qui évite "chaque année des drames", a déclaré Frédéric Hocquard, adjoint d'Anne Hidalgo (PS) en charge de la vie nocturne, au deuxième jour du Conseil de Paris.
"Oui la ville de Paris subventionne l'association Techno+ et on n'est pas les seuls", a-t-il ajouté en réponse à une question soulevée par le groupe "Changer Paris" présidé par Rachida Dati (LR).
"C'est également le cas du ministère de la Santé, celui des Sports et l'Agence régionale de santé, bien connus pour être des pourvoyeurs de drogue", a-t-il ironisé.
La politique de prévention des risques "sert à éviter qu'il y ait des morts, ce n'est pas pour inciter à la consommation", a de son côté souligné Jérôme Gleizes, conseiller EELV du 20e arrondissement.
Techno+ s'est retrouvée sous le feu des projecteurs début janvier après sa présence lors d'une fête sauvage organisée à Lieuron, près de Rennes, en pleine épidémie de coronavirus.
Plusieurs élus de droite s'étaient alors interrogés sur les liens entre la mairie et l'association ainsi que les subventions accordées: 113.000 euros entre 2016 et 2020, auxquels s'ajoutent 80.000 euros de budget participatif pour le camion "Prevtruck" où les festivaliers peuvent tester la qualité et le dosage de leur drogue.
"La mairie de Paris veut-elle encourager les teufeurs à persévérer dans la délinquance?", s'est interrogé mercredi le porte-parole du groupe "Changer Paris", Aurélien Véron.
"C'est ce qu'elle fait en apportant sa caution morale aux drogues dures à travers ce financement" de Techno+, a ajouté l'élu dont la demande de commission chargée d'examiner "le bilan d'activité" de l'association a été rejetée.
Créée en 1995, Techno+ avait déjà été pointée du doigt au début des années 2000. Son ancien président Jean-Marc Priez avait été poursuivi pour facilitation et incitation à l'usage de drogue avant d'être relaxé en 2005. Il avait lors de son procès reçu le soutien de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Midlt).
mep/cg/dch
Au procès Balladur, sa défense brocarde les "suppositions" de l'accusation #
Des "suppositions" mais pas de "preuves": la défense d'Edouard Balladur a brocardé mercredi les accusations de financement occulte de la campagne présidentielle en 1995 de l'ancien Premier ministre, au dernier jour de son procès dans le volet financier de l'affaire Karachi.
En l'absence de M. Balladur, 91 ans, et de celle de son coprévenu et ancien ministre de la Défense François Léotard, 78 ans, les avocats du candidat malheureux à la présidentielle de 1995 ont commencé à plaider sa relaxe devant la Cour de justice de la République.
"Edouard Balladur est innocent", même s'il "a déjà été condamné mille fois (...) par l'opinion", a martelé l'un des ses avocats Félix de Belloy.
Le dossier dont est saisi la CJR, seule instance habilitée à juger les anciens ministres pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, est celui "d'un autre temps", a souligné un autre avocat de M. Balladur, François Martineau.
C'était il y a "plus d'un quart de siècle", "une autre époque où on parlait en francs" et "où la corruption d'agents publics étrangers" était légale, a-t-il relevé. Celle aussi d'une lutte fratricide à droite entre Jacques Chirac et le Premier ministre sortant.
Il est reproché à Edouard Balladur d'avoir en partie financé sa campagne présidentielle via des rétrocommissions illégales en marge d'importants contrats d'armement, ce que l'ancien Premier ministre réfute depuis toujours.
L'accusation a requis mardi à son encontre un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux, et contre François Léotard deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende pour "complicité".
Pour le ministère public, l'ancien locataire de Matignon (1993-95) a, avec son ex-ministre de la Défense, imposé à deux entités détenues par l'Etat - qui négociaient la vente de sous-marins et de frégates à l'Arabie saoudite et au Pakistan - un réseau d'intermédiaires "inutiles" aux commissions "pharaoniques", les contrats d'armement étant alors quasi finalisés.
Selon l'accusation, une partie des quelque "550 millions de francs" (soit "117 millions d'euros") effectivement versés à ce réseau a servi à alimenter en partie sous la forme de rétrocommissions illégales le compte de campagne de M. Balladur.
A coeur du dossier: un dépôt en espèces et sans justificatif de 10,25 millions de francs (1,5 million d'euros) sur le compte déficitaire du candidat, trois jours après sa défaite au premier tour.
Edouard Balladur a toujours soutenu que ces fonds provenaient de dons de militants et de la vente de gadgets lors des meetings. Des explications "totalement fantaisistes", a estimé le procureur général, pour lequel "cette somme est nécessairement d'origine frauduleuse".
"J'aurais pris le risque de me prêter à des opérations douteuses, voire frauduleuses, à hauteur de (près de) 600 millions de francs pour que me fussent alloués 10 millions de francs? C'est me prêter un comportement d'une irrationalité totale", s'était défendu Edouard Balladur lors de son interrogatoire devant la CJR.
"Je me sens la conscience parfaitement tranquille", avait-il ajouté, insistant sur le fait que son compte de campagne avait été "expressément validé" par le Conseil constitutionnel, en octobre 1995.
Pour ses défenseurs, cette décision fait foi et les faits reprochés à M. Balladur sont donc "archi, complètement prescrits".
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002, qui avait coûté la vie à 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais.
Toujours en cours, l'enquête sur cet attentat avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda, puis avait exploré celle - non confirmée à ce jour - de représailles après l'arrêt du versement des commissions, une fois Jacques Chirac élu président.
"On passe de la probabilité d'une thèse à la certitude de celle-ci", a dénoncé Me Martineau, pour qui l'accusation "procède par suppositions, par hypothèses" mais "n'apporte toujours pas la preuve certaine de la culpabilité de M. Balladur".
Devant la Cour, ce dernier a clamé à plusieurs reprises: "je n'ai rien à voir avec une affaire Karachi".
A l'issue des plaidoiries, la CJR mettra sa décision en délibéré.
asl/lbx/ide
Haut-Rhin: enquête ouverte après le décès d'un homme en garde à vue #
Le parquet de Colmar a indiqué mercredi avoir ouvert une enquête en "recherche des causes de la mort" à la suite du décès en janvier d'un homme de 35 ans lors de sa garde à vue au commissariat de Selestat (Haut-Rhin).
L'enquête, ouverte dans les heures qui ont suivi le décès, mais qui vient seulement d'être annoncée publiquement, a été confiée à la fois à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et à la police judiciaire de Strasbourg.
Une autopsie a été réalisée et ses premières conclusions indiquent une "absence de lésion traumatique suspecte évocatrice de violences", a précisé à l'AFP la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, confirmant une information du journal L'Alsace.
La police avait été appelée pour intervenir dans le cadre de violences conjugales. L'homme avait été interpellé dans la nuit du 12 au 13 janvier et aurait pu se blesser en tentant dans un premier temps d'échapper à son interpellation.
Après son arrêt cardiaque, un agent avait réalisé un massage cardiaque, et les fonctionnaires avaient également eu recours à un défibrillateur. Le Samu avait ensuite pris le relai, sans parvenir à le réanimer.
Selon le quotidien, la cellule où il avait été placé était équipée de caméras de surveillance. Les images sont en cours d'exploitation par les enquêteurs.
apz/ha/ide
Richard Berry accusé d'inceste par sa fille: une enquête ouverte depuis le 25 janvier #
Une enquête préliminaire a été ouverte le 25 janvier après une plainte déposée le même jour par Coline Berry, la fille aînée de l'acteur Richard Berry, qui l'accuse d'inceste, a confirmé mercredi le parquet de Paris.
Dans sa plainte, Coline Berry dénonce "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé le parquet, qui a confié l'enquête à la brigade de protection des mineurs (BPM).
Sur Instagram mercredi, elle a indiqué qu'elle avait été "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et "a dû participer à des jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires".
Selon une source proche du dossier, la plaignante n'a pas été entendue par les enquêteurs.
Richard Berry a démenti mardi soir "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
"Je n'ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de mes enfants", a assuré l'acteur dans un long texte publié sur son compte Instagram.
Il a souligné que "les allégations (de sa fille étaient) fausses" et que son récit avait "évolué avec le temps".
Coline, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a répondu mercredi que sa plainte était "un acte grave, réfléchi et pondéré".
"Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis au soutien de cette assertion, notamment au sein de ma propre famille", a-t-elle répondu.
"Ce qui a évolué au fil du temps, c'est son attitude: de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je +passe l'éponge+ ou ne le fasse pas passer pour un +pédocriminel+", a-t-elle ajouté à propos de son père, acteur populaire au théâtre et au cinéma, aujourd'hui âgé de 70 ans.
Selon Richard Berry, les accusations d'agressions sexuelles de sa fille ont débuté il y a sept ans, lorsque sa femme était enceinte et que Coline attendait elle aussi un enfant.
"Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", a-t-il précisé.
Coline Berry aurait, selon lui, "remanié à nouveau son récit" après la publication en janvier du livre de Camille Kouchner, "La Familia Grande", dans lequel l'auteure accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu'il était adolescent.
Le parquet de Paris a ouvert début janvier une enquête pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans".
La publication de ce récit autobiographique a suscité une onde de choc et libéré la parole de victimes, notamment sur les réseaux sociaux.
sm-mk/gd/pga/swi
France: l'acteur Richard Berry accusé d'inceste, une enquête ouverte #
Une enquête a été ouverte en janvier contre l'acteur français Richard Berry après le dépôt d'une plainte de sa fille aînée, Coline, qui l'accuse d'inceste, ce que dément fermement le comédien.
Dans sa plainte, Coline Berry, aujourd'hui âgée de 45 ans, dénonce "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a indiqué mercredi le parquet de Paris.
Une enquête préliminaire a été ouverte le jour même du dépôt de la plainte, le 25 janvier, selon cette source.
Sur Instagram mercredi, Coline Berry assure avoir été "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et "a dû participer à des jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires".
Richard Berry, aujourd'hui âgé de 70 ans, a démenti mardi soir "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
"Je n'ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de mes enfants", a assuré l'acteur dans un long texte publié sur son compte Instagram.
Il a souligné que "les allégations (de sa fille étaient) fausses" et que son récit avait "évolué avec le temps".
Coline, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a répondu que sa "narration des faits n'a jamais varié".
"Ce qui a évolué au fil du temps, c'est son attitude : de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je +passe l'éponge+ ou ne le fasse pas passer pour un +pédocriminel+", a-t-elle ajouté à propos de son père, acteur populaire au théâtre et au cinéma.
Selon Richard Berry, les accusations d'agressions sexuelles de sa fille ont débuté il y a sept ans, lorsque sa nouvelle épouse était enceinte et que Coline attendait elle aussi un enfant.
Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", a-t-il précisé.
Coline Berry aurait, selon lui, "remanié à nouveau son récit" après la publication en janvier du livre de Camille Kouchner, "La Familia Grande", dans lequel elle accuse son ancien beau-père, le politologue Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son jumeau lorsqu'il était adolescent.
La publication de ce récit autobiographique de la fille du fondateur des "French Doctors" Bernard Kouchner, a suscité une onde de choc et libéré la parole de victimes, notamment sur les réseaux sociaux via le mot-dièse #Metooinceste.
sm-mk/gd/cls/sg
Richard Berry accusé d'inceste par sa fille: une enquête ouverte depuis le 25 janvier #
Une enquête préliminaire a été ouverte le 25 janvier après une plainte déposée le même jour par Coline Berry, la fille aînée de l'acteur Richard Berry, qui l'accuse d'inceste, a annoncé mercredi le parquet de Paris.
Dans sa plainte, Coline Berry dénonce "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé le parquet, qui a confié l'enquête à la brigade de protection des mineurs (BPM).
Sur Instagram mercredi, elle a indiqué qu'elle avait été "embrassée par son père sur la bouche avec la langue" et "a dû participer à des jeux sexuels dans un contexte de violences conjugales notoires".
Selon une source proche du dossier, la plaignante n'a pas été entendue par les enquêteurs.
Richard Berry a démenti mardi soir "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
"Je n'ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline, ni avec aucun de mes enfants", a assuré l'acteur dans un long texte publié sur son compte Instagram.
Il a souligné que "les allégations (de sa fille étaient) fausses" et que son récit avait "évolué avec le temps".
Coline, née en 1976 de l'union entre Richard Berry et l'actrice Catherine Hiegel, a répondu mercredi que sa plainte était "un acte grave, réfléchi et pondéré".
"Ma narration des faits n'a jamais varié, nombre de témoignages peuvent être fournis au soutien de cette assertion, notamment au sein de ma propre famille", a-t-elle répondu.
"Ce qui a évolué au fil du temps, c'est son attitude : de la violence première, il est ensuite passé à la sollicitation moite pour que je +passe l'éponge+ ou ne le fasse pas passer pour un +pédocriminel+", a-t-elle ajouté à propos de son père, acteur populaire au théâtre et au cinéma, aujourd'hui âgé de 70 ans.
Selon Richard Berry, les accusations d'agressions sexuelles de sa fille ont débuté il y a sept ans, lorsque sa femme était enceinte et que Coline attendait elle aussi un enfant.
"Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", a-t-il précisé.
Coline Berry aurait, selon lui, "remanié à nouveau son récit" après la publication en janvier du livre de Camille Kouchner, "La Familia Grande", dans lequel l'auteure accuse son ancien beau-père, Olivier Duhamel, d'avoir agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu'il était adolescent.
Le parquet de Paris a ouvert début janvier une enquête pour "viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de 15 ans".
La publication de ce récit autobiographique a suscité une onde de choc et libéré la parole de victimes, notamment sur les réseaux sociaux.
sm-mk/gd/pga/swi
Loi "Sécurité globale": la Cnil demande d'améliorer la copie sur les drones #
La Cnil, gardienne de la vie privée des Français, souhaite que le Parlement améliore sa copie sur l'usage des drones par la police, jugeant que le cadre législatif prévu par la proposition de loi "Sécurité globale", qui arrive en discussion au Sénat, ne protègeait pas suffisamment les droits des individus.
"Le cadre normatif tel qu'envisagé" dans la proposition de loi "et les évolutions qui en découlent ne permettent toujours pas (...) d'aboutir à un encadrement juridique suffisamment protecteur des droits des personnes", selon la Cnil, qui a rendu mercredi à la commission des Lois du Sénat un avis sur le texte voté par l'Assemblée nationale le 24 novembre .
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) estime notamment "indispensable de limiter davantage les finalités pour lesquelles ces dispositifs (les drones) peuvent être employés".
L'usage des drones doit être "réservé à la lutte contre les infractions d'un degré élevé de gravité".
La législation devrait exiger qu'il y ait un risque de "troubles graves à l'ordre public" avant que les drones ne soient employés pour des opérations de maintien ou de rétablissement de l'ordre, estime la Cnil.
La proposition de loi "Sécurité globale" a provoqué une crise politique fin novembre à propos de son article 24, très controversé, sur la diffusion d'images de policiers et de gendarmes.
Elle comporte aussi un important volet fixant le cadre législatif pour l'utilisation des drones par les forces de l'ordre - un cadre qui jusqu'à présent n'existe pas.
Face à ce vide législatif, le Conseil d'État avait ordonné en décembre au ministère de l'Intérieur l'arrêt des vols de drones pour surveiller les manifestations.
Peu après, la Cnil était allée plus loin en enjoignant au ministère de l'Intérieur de faire cesser "sans délai" tout vol de drone équipé de caméras quel qu'il soit, jusqu'à ce qu'une législation soit établie.
Mercredi, le ministère de l'Intérieur a pris acte de l'avis de la Cnil, concédant que la proposition de loi "Sécurité globale" pouvait être précisée sur certains points, mais appelant à un "équilibre".
"Il y a peut-être deux ou trois adaptations à faire, mais il faut conserver un équilibre car les drones représentent un intérêt majeur pour la sécurité des citoyens", a indiqué à l'AFP un représentant du ministère.
Les drones sont déjà utilisés par la police "dans plusieurs pays européens", a-t-il souligné.
Dans son avis, la Cnil suggère que leur utilisation par les forces de l'ordre en France fasse l'objet d'une "expérimentation préalable".
"De telles dispositions transitoires, donnant lieu à une évaluation rigoureuse et indépendante, permettraient de se prémunir de la tentation du + solutionnisme technologique+, cette tendance à transformer des problématiques humaines, sociales ou encore sociétales en des questions dont la résolution passe essentiellement par des dispositifs techniques, alors que ceux-ci peuvent avoir des effets propres et potentiellement attentatoires aux libertés publiques", écrit-elle.
Les drones "sont des dispositifs discrets par nature" qui permettent une captation d'images "individualisée" et offrent la possibilité de suivre des personnes "dans leurs déplacements, à leur insu et sur une durée qui peut être longue", souligne-t-elle.
Dans son avis, la Cnil fait également des recommandations pour compléter les dispositions concernant les caméras individuelles portées par les gendarmes et les policiers, et les caméras embarquées dans certains véhicules.
Au sujet des caméras individuelles, la Cnil estime notamment qu'il "conviendrait de préciser, au niveau réglementaire, les motifs et circonstances qui justifieront la divulgation au grand public" des images prises par les caméras individuelles.
lby/ak/LyS
Richard Berry accusé d'inceste par sa fille: une enquête ouverte depuis le 25 janvier (parquet) #
Une enquête préliminaire a été ouverte le 25 janvier après une plainte déposée le même jour par Coline Berry, la fille aînée de l'acteur Richard Berry, qui l'accuse d'inceste, a annoncé mercredi le parquet de Paris.
Dans sa plainte, Coline Berry dénonce "des faits de viols et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par ascendant et corruption de mineur", a précisé le parquet. L'enquête a été confiée à la brigade de protection des mineurs (BPM), a-t-il ajouté. Richard Berry a indiqué mardi soir qu'il démentait "de toutes (ses) forces et sans ambiguïté ces accusations immondes".
mk/gd/pga/vk
Virus: la police française interrompt un mariage avec des centaines de convives #
Un mariage réunissant près de Paris plusieurs centaines de convives, au mépris des restrictions liées au coronavirus, a été interrompu mardi par les gendarmes français, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.
Mardi après-midi, 300 à 400 personnes, des membres de la communauté des gens du voyage réunis pour célébrer une union sur une propriété privée du Val-d'Oise, ont "été évacués rapidement et dans le calme", a précisé une source au sein de la gendarmerie.
Deux hommes, l'organisateur des festivités et le propriétaire du terrain, ont été convoqués à la gendarmerie locale.
Avant le Nouvel an, une fête techno sauvage avait rassemblé 36 heures durant en Bretagne (Ouest) environ 2.400 personnes dont certains venus d'Italie, d'Espagne ou de Pologne. Dans cette affaire, qui avait provoqué un tollé médiatique, neuf personnes ont été inculpées et placées sous contrôle judiciaire.
sm-sab/pga/vk/lch/cls
Agressions, incivilités: des services publics en première ligne #
Le meurtre d'une conseillère de Pôle Emploi la semaine dernière à Valence fait ressurgir l'inquiétude dans des services publics confrontés régulièrement à des agressions et incivilités, dont l'ampleur reste souvent inconnue faute de données chiffrées.
L'opérateur public tient mercredi un comité social et économique central (CSEC) consacré au drame de Valence et doit publier sous peu des éléments chiffrés sur les incivilités dans ses agences en 2020.
Les syndicats font déjà état de tensions. Pour la CFDT, "même si cet acte effroyable est exceptionnel, il montre aussi les difficultés que rencontrent les salariés de Pôle emploi dans l'exercice de leur activité professionnelle au quotidien, en particulier dans l'accueil du public".
Et le Covid-19 n'arrange rien à l'affaire, selon la CGT: "Dans ce contexte de crise sanitaire, sociale et économique, les situations d'accueil dans les services publics et les organismes de protection sociale sont particulièrement difficiles".
Il y a "une vraie peur" en interne, affirme Sylvie Szeferowicz, déléguée centrale Force ouvrière. La hausse des incivilités, "c'est factuel" et "renforcé depuis le début de la crise du Covid", affirme-t-elle.
Les salariés du secteur public sont deux fois plus exposés que ceux du privé, selon la dernière enquête de l'Insee sur les conditions de travail, publiée en juillet sur la base d'une enquête remontant à 2016.
Ainsi, 28% des fonctionnaires ont déclaré avoir subi "une agression verbale, physique ou sexuelle de la part du public au cours des douze derniers mois", contre 13% dans le privé.
Cette proportion varie toutefois du simple au double entre les collectivités territoriales (20%), les agents de l'Etat (27%) et ceux des hôpitaux (41%).
Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, interrogé par l'AFP, ne constate pas à ce stade une recrudescence signalée de violences dans le contexte de la crise sanitaire.
Le dernier rapport de l'Observatoire national des violences en milieu de santé fait état de 20.330 "atteintes aux personnes" en 2018, signalés par à peine 11% des établissements publics et privés.
La gravité des faits va des insultes (32%) et menaces verbales (17%), aux violences physiques et menaces avec arme (49%), jusqu'aux violences avec arme (2%).
La moitié des signalements concerne les services de psychiatrie (18%), d'urgences (16%) et de soins aux personnes âgées dépendantes (USLD et Ehpad, 11%).
La plupart des victimes sont des soignants (77%), tandis que la majorité des auteurs de violence sont des patients (71%).
Le syndicat Solidaires fait état de "remontées" sur des tensions plus fréquentes dans les trésoreries depuis le début de la crise sanitaire, en raison notamment d'"horaires d'ouverture restreints".
Selon la première organisation des Finances publiques, les agents font l'objet de "prises à parti récurrentes" et sont devenus les "bouc émissaires" d'une partie de la population qui se sent "oubliée", avec "un sentiment d'iniquité très fort".
La direction reconnaît que ses salariés sont "confrontés à des actes d'incivilités, comme dans tout établissement recevant quotidiennement du public".
Elle assure toutefois que "dans le contexte particulier de la crise sanitaire actuelle, le nombre d'incivilités déclarées par les postiers est resté stable", sans préciser à quel niveau.
L'Assurance maladie et la Caisse d'allocations familiales, contactées par l'AFP, n'ont pas apporté de précisions sur les violences et incivilités dans leurs réseaux.
Ces administrations ne sont toutefois pas épargnées: la CGT a ainsi dénoncé une "agression d'une violence inédite" jeudi dernier devant une caisse d'assurance maladie de Marseille.
Selon le syndicat, une "situation conflictuelle" avec un assuré a dégénéré en "insultes, crachats, menaces et tentative d'intrusion" de plusieurs personnes présentes dans la file d'attente, qui ont "roué de coups" un des vigiles. L'incident a entraîné le lendemain un mouvement de grève dans les agences des Bouches-du-Rhône.
chl-ls-gbh/lum/dch
Atteintes sexuelles sur mineurs: Castaner veut "aller vite" #
Le chef de file des députés LREM, Christophe Castaner, a indiqué mercredi qu'il souhaitait "aller vite" pour mieux protéger les mineurs des atteintes sexuelles et fixer un seuil de non-consentement à 15 ans, alors que plusieurs propositions de loi sont sur la table.
"Nous devons aller vite, quel que soit le véhicule législatif" et "ne cherchons pas à revendiquer telle ou telle paternité ou propriété d'origine", a lancé M. Castaner sur BMTV-RMC.
Le Sénat a adopté à l'unanimité le 21 janvier, en première lecture, une proposition de loi de la centriste Annick Billon visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de 13 ans. Ce seuil d'âge est jugé insuffisant par les associations de protection de l'enfance.
De son côté, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a inscrit dans sa "niche" du 18 février une proposition de loi maison d'Isabelle Santiago prévoyant un seuil automatique de non-consentement à 15 ans, en deçà duquel un mineur ne pourrait être considéré comme consentant.
Pour gagner du temps de navette parlementaire, M. Castaner a suggéré à la présidente du groupe PS Valérie Rabault de reprendre plutôt le texte du Sénat et de le faire évoluer.
Pas possible, répond le groupe PS: il est trop tard pour changer de texte du fait des délais constitutionnels. "Nous voulons aussi aller vite, et pour cela il faut plutôt que le gouvernement engage la procédure accélérée sur la proposition de loi de Mme Santiago", précise-t-on chez les socialistes.
Ce texte PS vise également à réprimer spécifiquement l'inceste. Il avait été préparé en fin d'année dernière, avant la publication par Camille Kouchner de son récit autobiographique "La Familia Grande" dans lequel elle accuse son beau-père Olivier Duhamel, politologue de renom, d'avoir agressé sexuellement son jumeau "Victor" à la fin des années 1980.
Face à la libération de la parole sur ce sujet, Emmanuel Macron a annoncé vouloir "adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d'inceste et de violences sexuelles". Le gouvernement a ouvert une consultation.
Côté LREM, Alexandra Louis a déposé mercredi sa propre proposition de loi, la présentant à l'AFP comme une "base de travail" pour son groupe et le gouvernement.
Elle ne prévoit pas d'instaurer un âge de non-consentement mais de "faire des violences sexuelles sur mineur de 15 ans des infractions autonomes", selon le texte transmis à l'AFP. Elle propose aussi une "véritable consécration en matière de répression de l'inceste".
Mme Louis entend également renforcer la lutte l'exhibitionnisme sexuel, et contre les prédateurs amenant des mineurs à se livrer à des pratiques sexuelles sur internet ("sextorsion").
Elle demande en outre d'étendre les "dispositifs d'honorabilité" prévus par le code du sport pour les éducateurs et dirigeants d'établissements sportifs à toutes les personnes oeuvrant dans ce secteur.
reb-cr/cg/pb
Diplomate iranien jugé en Belgique: "procès historique" pour l'opposition iranienne #
Le procès en Belgique d'un diplomate iranien pour un projet d'attentat en France contre l'opposition iranienne (CNRI), est "historique" car "c'est tout le régime qui est au banc des accusés", a affirmé la dirigeante du CNRI Mariam Radjavi à la veille du verdict, attendu jeudi.
"C'est le régime dans son intégralité qui est jugé dans ce procès, il s'agit de terrorisme d'Etat", a affirmé Mme Radjavi par téléphone à l'AFP, affirmant que le projet d'attentat avait été commandité et approuvé "au plus haut sommet" du régime iranien.
Le diplomate iranien Assadollah Assadi, en poste à Vienne au moment des faits, est accusé d'avoir préparé un attentat contre le rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) à Villepinte, en banlieue parisienne, en juin 2018.
Une peine de 20 ans de prison a été requise contre le diplomate et des peines de 15 à 18 ans contre ses trois coaccusés, un couple belgo-iranien et un exilé iranien en Belgique.
Le couple avait été arrêté in extremis par la police belge à Bruxelles en possession de 500 grammes d'explosif TATP et d'un détonateur.
"S'ils avaient réussi leur coup, cela aurait été un désastre", a déclaré Mme Radjavi, alors que des milliers de personnes assistaient au meeting de Villepinte.
La justice belge était rapidement remontée jusqu'à Assadi, repéré l'avant-veille des faits à Luxembourg en train de remettre au couple un paquet contenant la bombe.
Il avait été arrêté le 1er juillet en Allemagne, où il ne bénéficiait plus de son immunité diplomatique.
Ce dossier, mêlant espionnage et terrorisme, a suscité des tensions entre l'Iran et plusieurs pays européens.
En octobre 2018, Paris avait accusé le ministère iranien du Renseignement d'être derrière cet attentat avorté, ce que Téhéran avait vivement démenti.
"Nous attendons l'application de la justice, mais aussi que l'Europe réagisse et prenne des sanctions tous azimuts contre le régime des mollahs", a ajouté Mme Radjavi, en réclamant "la fermeture des ambassades du régime en Europe, l'expulsion de ses agents, le démantèlement de ses réseaux d'espionnage".
"Si ces mesures ne sont pas prises, cela veut dire que le régime iranien ne paye aucun prix pour ses crimes", a-t-elle déclaré.
Le CNRI, dont la principale composante est les Moudjahidine du peuple (MEK), se présente comme le plus important mouvement d'opposition intérieur et extérieur au régime iranien mais ses détracteurs dénoncent un mouvement sectaire sans représentativité.
Fondé dans les années 1960, d'inspiration marxisante, il a été classé jusqu'à la fin des années 2000 comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'UE.
cf/fz/ayv/
Val-d'Oise : un homme de 83 ans mis en examen pour le meurtre de sa femme #
Un homme de 83 ans a été mis en examen et placé en détention lundi pour le meurtre à Argenteuil de son épouse de 73 ans, décédée à l'hôpital des suites de ses blessures, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Pontoise.
Mercredi dernier, le fils du couple avait découvert sa mère inconsciente à son domicile, le visage tuméfié, avant de prévenir les secours, a précisé le parquet, confirmant des informations du Parisien.
Cette dernière, qui a repris conscience vendredi, a déclaré aux policiers que son mari l'avait frappée et tenté de l'étrangler.
Après son décès lundi des suites de cette agression, son mari a été mis en examen pour "meurtre par conjoint" et "violences habituelles par conjoint".
La victime n'avait jamais déposé de plainte contre lui.
Mardi soir, dans les Yvelines, un autre cas de féminicide présumé a été découvert : deux policiers qui entretenaient une relation "extraconjugale" ont été retrouvés morts dans un appartement de la Celle-Saint-Cloud, les enquêteurs privilégiant la piste du féminicide suivi d'un suicide.
Sans compter ces deux cas, il y avait déjà eu depuis le 1er janvier six féminicides dans le département, selon le collectif #Noustoutes.
Mardi, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé que 90 cas de meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint avaient été recensés en 2020, un chiffre au plus bas depuis la mise en place de statistiques il y a 15 ans.
En 2019, 146 femmes avaient été tuées, 25 de plus que l'année précédente.
sab/pga/dch
Atteintes sexuelles sur mineurs: Castaner veut "aller vite" #
Le chef de file des députés LREM Christophe Castaner a indiqué mercredi qu'il souhaitait "aller vite" pour mieux protéger les mineurs des atteintes sexuelles et fixer un seuil de non-consentement à 15 ans, alors que plusieurs propositions de loi sont sur la table.
"Nous devons aller vite, quel que soit le véhicule législatif" et "ne cherchons pas à revendiquer telle ou telle paternité ou propriété d'origine", a lancé M. Castaner sur BMTV-RMC.
Le Sénat a adopté à l'unanimité le 21 janvier, en première lecture, une proposition de loi de la centriste Annick Billon visant à créer un nouveau crime sexuel pour protéger les mineurs de moins de 13 ans. Ce seuil d'âge est jugé insuffisant par les associations de protection de l'enfance.
De son côté, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a inscrit dans sa "niche" du 18 février une proposition de loi maison d'Isabelle Santiago prévoyant un seuil automatique de non-consentement à 15 ans, en deçà duquel un mineur ne pourrait être considéré comme consentant.
Pour gagner du temps de navette parlementaire, M. Castaner a suggéré à la présidente du groupe PS Valérie Rabault de reprendre plutôt le texte du Sénat et de le faire évoluer.
Pas possible, répond le groupe PS: il est trop tard pour changer de texte du fait des délais constitutionnels. "Nous voulons aussi aller vite, et pour cela il faut plutôt que le gouvernement engage la procédure accélérée sur la proposition de loi de Mme Santiago", précise-t-on chez les socialistes.
Ce texte PS vise également à réprimer spécifiquement l'inceste. Il avait été préparé en fin d'année dernière, avant la publication par Camille Kouchner de son récit autobiographique "La Familia Grande" dans lequel elle accuse son beau-père Olivier Duhamel, politologue de renom, d'avoir agressé sexuellement son jumeau "Victor" à la fin des années 1980.
Face à la libération de la parole sur ce sujet, Emmanuel Macron a annoncé vouloir "adapter notre droit pour mieux protéger les enfants victimes d'inceste et de violences sexuelles". Le gouvernement a ouvert une consultation.
Côté LREM, Alexandra Louis a déposé mercredi sa propre proposition de loi, qui ne prévoit pas d'instaurer un âge de non-consentement mais de "faire des violences sexuelles sur mineur de 15 ans des infractions autonomes", selon le texte transmis à l'AFP. Elle propose aussi de donner une "véritable consécration en matière de répression" de l'inceste.
reb-cr/adc/pb
Un des "papys braqueurs" de Kim Kardashian se met à table dans un livre #
Il fait partie des "papys braqueurs", ces malfrats à l'ancienne qui ont défrayé la chronique mondiale en détroussant la star américaine Kim Kardashian à Paris en octobre 2016. Avant son procès, Yunice Abbas, 67 ans, raconte "sa vérité" de "truand à mi-temps" dans un livre paru mercredi.
"Les jurés devront décider et en théorie ils le font uniquement avec ce qui est présenté devant eux mais dans cette affaire, il y a eu 50 versions déjà racontées, de nombreuses choses dites. J'ai donc souhaité apporter ma vérité, celle que j'ai vécue", raconte-t-il à l'AFP.
Cette nuit du 3 octobre, en pleine "Fashion week", une équipe de cinq hommes, tous âgés de 60 à 72 ans, pénètrent à 2H30 du matin dans l'appartement loué par la vedette de téléréalité dans le coeur de Paris.
Ils y dérobent pour 9 millions d'euros de bijoux, le plus important vol commis sur un particulier depuis vingt ans en France et dont une large part n'a toujours pas été retrouvée, et prennent la fuite en laissant derrière eux Kim Kardashian ligotée sur son lit.
Repérage, préparation, infiltration et passage à l'acte, Yunice Abbas décrit en détail dans "J'ai séquestré Kim Kardashian" (L'Archipel) un "coup" parfaitement exécuté.
Il en profite pour tordre le cou à l'image de "pieds nickelés" ou de "total amateurisme" alors donnée à leurs exécutants par la presse. L'opération était celle de professionnels, agissant "à l'ancienne, sans violence ni agressivité", insiste ce sexagénaire, au visage arrondi, cheveux poivre et sel et voix énergique.
Interpellé avec ses complices présumés trois mois plus tard, M. Abbas attend désormais d'être renvoyé devant la justice.
"J'étais rangé depuis neuf ans, je n'ai pas couru après (ce braquage), on m'a proposé d'y participer à un moment où j'avais besoin d'argent pour continuer à travailler. L'idée a fait son chemin et j'ai fini par accepter", détaille-t-il.
Sa victime ? "Je sais que c'est quelqu'un de célèbre mais sans savoir qui. D'ailleurs, je ne la croise même pas".
Yunice Abbas décrit ce saucissonnage spectaculaire comme le point final d'une vie de "demi-sel". "Une sorte d'intermittent du Milieu, qui participe à différents coups mais sans faire partie d'une équipe", explique son coauteur, Thierry Niemen.
Un parcours criminel fait de réussites et de ratés qui lui vaudront de passer la moitié de sa vie d'adulte derrière les barreaux. Parfois à tort, assure-t-il.
De ses années en prison, vingt-et-une au total, Yunice Abbas garde la conviction qu'il aurait pu être "sauvé" s'il avait été aidé à se réinsérer.
"Quand je sors de Melun (en 1988), après cinq ans et dix mois, je demande simplement à m'inscrire au chômage. J'avais cotisé toute ma vie jusque-là mais on me l'a refusé", déplore l'ancien taulard, "il faut alors vous débrouiller".
"J'avais deux enfants en bas âge, les charges qui vous tombent tout de suite dessus, vous devez vous reconstruire... Alors on se tourne vers ce qu'on voit comme un moyen plus rapide de se refaire un peu mais c'est ce que j'appelle des raccourcis qui rallongent", analyse-t-il.
Pour lui, ni la justice ni la prison ne préparent correctement les détenus à leur retour à la vie normale.
"La prison peut être utile si vous n'y restez pas trop longtemps. Mais quand elle commence à ne plus vous faire peur, c'est terminé", note Yunice Abbas. "L'autre piège est la notoriété que peut apporter la prison à certains, qui s'y font respecter mais ne sont plus personne quand ils en sortent. Il y en a qui ne réussissent pas à rompre avec ça".
Après le braquage de Kim Kardashian, M. Abbas a passé vingt-deux mois en détention provisoire à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), avant d'être placé sous contrôle judiciaire à cause de ses problèmes de santé.
"Mon état de santé s'est beaucoup dégradé, j'ai de nouveaux petits problèmes mais je me fais soigner", glisse celui qui a été opéré du coeur.
"Ma crainte, c'est de retourner en prison, je n'ai plus la santé. Il y a des soins en prison, ce n'est pas le problème, mais si vous faites une crise, le temps que le nécessaire se fasse, il peut se passer des heures parfois catastrophiques", avoue Yunice Abbas.
els/pa/zl
Val-d'Oise : les gendarmes interrompent un mariage réunissant plusieurs centaines de convives #
Les gendarmes du Val-d'Oise ont mis un terme mardi à un mariage réunissant plusieurs centaines de convives sur une propriété privée à Nerville-la-Forêt, en dépit des restrictions liées à la situation sanitaire, a appris l'AFP de source proche de l'enquête.
Mardi après-midi, 300 à 400 personnes, des membres de la communauté des gens du voyage réunis pour célébrer une union, ont "été évacués rapidement et dans le calme", a précisé une source au sein de la gendarmerie.
Deux hommes, l'organisateur des festivités et le propriétaire du terrain, sont convoqués mercredi à la gendarmerie de l'Isle-Adam.
sm-sab/pga/vk
Mulhouse: un an de prison pour l'auteur de tags antisémites #
Un Polonais de 58 ans a été condamné lundi à un an de prison, dont trois mois avec sursis probatoire, par le tribunal judiciaire de Mulhouse pour avoir tracé une dizaine de tags antisémites dans la ville, a-t-on appris mercredi auprès des parties civiles.
Fin novembre, la découverte de ces inscriptions, "Juif=Merd", sur plusieurs bâtiments du centre-ville avait soulevé une vive émotion. L'un des tags avait été fait sur la stèle érigée en mémoire de Jacob Kaplan, grand rabbin de France de 1955 à 1981 et rabbin à Mulhouse entre 1922 et 1929.
"C'est une décision justifiée. Le tribunal a justement reconnu le caractère raciste et antisémite de ces tags", s'est félicité Sacha Cahn, avocat du Consistoire israélite du Haut-Rhin, qui s'était porté partie civile. Le consistoire s'est vu attribuer 1.000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) et l'association SOS Racisme ont également reçu chacune 600 euros. La ville de Mulhouse, elle, a obtenu 5.382 euros en réparation du préjudice matériel.
La Brigade des violences urbaines de la sûreté départementale du Haut-Rhin avait visionné des centaines d'heures d'images de vidéosurveillance pour identifier l'auteur des tags, déjà connu des services de police pour des affaires de violences.
L'homme avait reconnu les faits en garde-à-vue, et avait justifié son geste par son soutien à la cause palestinienne. A l'audience, il a fait part de sa "honte", et a expliqué être passé à l'acte après s'être fait "voler trois vélos", selon ses propos rapportés par le journal L'Alsace.
apz/ha/pb
"Carnets de profs": ces "petites actions" pour plus d'égalité fille-garçon #
Quelle place pour l'égalité fille-garçon sur les bancs des collèges? Et dans la cour de récréation? Chaque semaine, trois professeurs racontent à l'AFP leur expérience de terrain.
Dans cette dixième édition de leurs "carnets", ils partagent leurs petites victoires quotidiennes pour favoriser l'égalité entre leurs élèves.
Philippe, 54 ans, enseigne l'histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:
"Je me suis rendu compte de deux phénomènes dans mes classes: ce sont plutôt des garçons qui sont paresseux et même décrocheurs; la prise de parole en classe peut être trop souvent masculine.
J'ai essayé de faire une place grandissante au sexe féminin sans rabaisser le sexe masculin. Cela passe par des thèmes du programme pour lesquels je mets l'accent sur cette égalité et sur la place des femmes.
En Histoire, on parle souvent des hommes, des grands hommes parfois. Si on manipule un manuel d'il y a quelques années, les documents montraient majoritairement des hommes depuis la Préhistoire avec +les hommes préhistoriques+ jusqu'à la période contemporaine avec les dirigeants masculins pendant la Guerre froide.
Les programmes et les manuels ont évolué dans un bon sens. Cela me permet de faire travailler mes élèves sur des femmes ayant joué un rôle sous la Révolution ou sur des résistantes françaises. Je veux que, pour mes élèves, les deux sexes soient présents dans leurs travaux scolaires, que l'égalité devienne naturelle.
En dehors des sujets traités, je tente de faire travailler ensemble garçons et filles, à un âge où ce n'est pas toujours évident pour eux. Quand je fais passer au tableau des élèves, je m'oblige à choisir un garçon et une fille. Pour moi, ce sont toutes ces petites actions, faites de manière répétitive, qui font changer les mentalités."
Céline, 45 ans, professeure d'histoire-géographie dans un collège REP+ d'une ville moyenne du Haut-Rhin:
"En tant que référente filles-garçons de notre collège, j'ai commandé beaucoup de livres pour le CDI sur l'égalité hommes-femmes, ou beaucoup de livres avec des héroïnes féminines, moins fréquents, notamment dans la BD.
Le chemin est encore long pour que les mentalités évoluent.
Depuis deux ans, une section de foot féminine s'est ouverte dans notre établissement. Les profs concernés sont allés prospecter dans les écoles primaires pour recruter des joueuses pour la rentrée suivante mais pour beaucoup de parents, le foot c'est pour les garçons.
Il faudrait faire bien attention à ce que l'espace de la cour de récréation soit moins genré. Souvent au centre, on a les activités de ballon, plus pour les garçons, et les filles sont rejetées sur les côtés, elles doivent faire attention si elles veulent traverser de ne pas se prendre un ballon dans la tête."
Camille, 39 ans, professeure d'histoire-géographie dans un collège classé REP+ d'une petite ville des Yvelines:
"Mes élèves ne sont pas franchement progressistes et pour eux, les hommes et les femmes sont affectés à des tâches distinctes. Quand mes élèves me demandent combien j'ai d'enfants et que je réponds un, ils sont surpris. Pour eux, le destin et l'épanouissement d'une femme passent forcément par la maternité.
Je suis professeure principale de troisième et c'est beaucoup sur les projets d'avenir que cette question de l'égalité est abordée. Si les jeunes filles sont souvent plus scolaires que leurs homologues masculins, elles se freinent souvent sur leurs ambitions.
Lorsque nous n'étions pas en situation de pandémie, nous allions souvent au forum des métiers à la porte de Versailles. Les élèves étaient souvent sollicités par plusieurs fondations qui envoient des intervenantes auprès des classes pour encourager les filles à se diriger vers les filières scientifiques. Il semblerait que bien que plus scolaires, elles renoncent aux filières scientifiques.
Nous faisions aussi intervenir des entrepreneurs et notamment des femmes pour qu'elles puissent comprendre qu'elles avaient le droit d'avoir de l'ambition et les moyens, si elles le souhaitaient, d'obtenir des postes de direction."
cca-bdx-clw/lbx/sp
France: un lot d'objets nazis retiré d'une vente aux enchères #
La justice française a décidé mercredi de saisir un lot d'objets nazis qui devaient être proposés jeudi lors d'une vente aux enchères dans le Sud-Ouest de la France, a appris l'AFP auprès du parquet de Rodez.
"C'est dans la logique judiciaire de saisir l'objet d'une infraction", a réagi l'avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), David Kaminski, à l'origine du signalement de cette vente à la justice, estimant qu'elle constituait une apologie du nazisme.
Plusieurs dizaines de pièces sont visées dans ce signalement, notamment un buste en bronze d'Hitler et divers objets estampillés IIIe Reich, boucle de ceinture, broche argentée, plaques émaillées.
"Les commissaires priseurs et le propriétaire des lots litigieux ne reconnaissent aucune intention de participer à l'apologie de crime de guerre ou contre l'humanité", a expliqué à l'AFP le procureur de Rodez, Olivier Naboulet.
Le collectionneur qui vendait ces objets est un simple "amateur de pièces militaires de toutes origines", a-t-il précisé.
Le Crif a pris le relais d'un lanceur d'alerte qui a mis en échec plusieurs ventes de ce type, notamment dans le Sud-Ouest, à Pamiers et Agen, selon Me Kaminski.
Plusieurs signalement pour des ventes similaires en France "sont en cours", souligne l'avocat.
"On saisit les parquets de toutes les villes de France quand on constate que des ventes doivent avoir lieu. C'est important, le fait de vendre des objets de l'Allemagne nazie, c'est une forme d'apologie de crime contre l'humanité, on espère que les objets vont être saisis", a encore déclaré Me Kaminski.
ap-hj/cpy/it/lch/thm
Policiers morts dans les Yvelines: la piste du féminicide, suivi d'un suicide, privilégiée #
Deux policiers qui entretenaient une relation "extraconjugale" ont été retrouvés morts mardi soir dans un appartement de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines), les enquêteurs privilégiant la piste du féminicide suivi d'un suicide, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Le parquet de Versailles a indiqué privilégier à ce stade la thèse de "l'homicide de la victime puis du suicide de l'auteur" pour raisons personnelles.
"L'homme qui a tué la femme avant de se suicider est le premier scénario mais cela doit être confirmé par les éléments d'enquête et l'autopsie", a déclaré à l'AFP Maryvonne Caillibotte, procureure de Versailles.
L'homme de 31 ans, marié et père d'un enfant, a tué par balle la femme de 29 ans, avec qui il entretenait une "relation extraconjugale", ont précisé des sources proches de l'enquête.
Ils ont été retrouvés grièvement blessés vers 22h30 au domicile de la femme, qui habitait dans un appartement d'une résidence de cette ville de banlieue à l'ouest de Paris. Leur décès a été constaté environ une demi-heure plus tard.
Selon les premiers éléments constatés, la femme a été retrouvée munie d'un couteau et blessée à la tête par balle. L'homme présentait également une blessure à la tête.
Affectés dans le département voisin des Hauts-de-Seine, l'homme travaillait au commissariat de Suresnes, et la femme à celui de Sèvres, selon une source policière.
Une enquête a été ouverte du chef d'homicide avec usage d'une arme à feu, a précisé le parquet.
La police a découvert les corps des deux agents après avoir été appelée sur place pour trouble du voisinage, selon une source proche du dossier.
Le commissariat de Versailles a été saisi de l'enquête.
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leurs conjoints et ex-conjoints, contre 146 féminicides comptabilisés par le gouvernement en 2019.
ali-clw-sm-tll/pga/zl
Marne: une trentaine de personnes évacuées de leur immeuble après un feu de voitures #
Plus d'une trentaine de personnes ont du être évacuées de leur immeuble, dans la nuit de mardi à mercredi dans le centre de Fismes (Marne), après l'incendie successif de plusieurs véhicules qui s'est propagé à une conduite de gaz.
Les secours "ont été appelés pour un premier incendie de véhicule à 1H45 (...) le feu s'est propagé à trois voitures, dont l'une était proche des habitations", a expliqué à l'AFP une source au sein de la gendarmerie.
Propagé à une canalisation de gaz, le feu menaçait un immeuble "qui a du être évacué par sécurité", sans qu'aucun habitant ne soit blessé, a-t-elle précisé.
Si au moins l'un des véhicules semble avoir été "incendié volontairement", "il n'y a pas eu d'émeutes, ni de groupe d'individus aperçu à proximité", a précisé cette source.
Au total, "31 personnes ont été évacuées et dirigées vers la halle des sports de Fismes" au cours de la nuit, selon un bilan provisoire de la préfecture de la Marne.
Outre les "4 véhicules calcinés", et la "canalisation qui a pris feu", un logement a été "atteint au niveau de la toiture", et une famille de sept personnes a du être "relogée par la mairie", détaille la préfecture. Trois sapeur-pompiers ont été légèrement blessés.
Contacté par l'AFP, le parquet a indiqué avoir ouvert une enquête de flagrance pour "dégradation par substance incendiaire", confiée à la brigade de recherches de Reims.
sm-eva/cab/rhl
Rodez: un lot d'objets nazis retiré d'une vente aux enchères #
Le procureur de la République de Rodez a décidé mercredi de saisir un lot d'objets nazis qui devaient être proposés jeudi lors d'une vente aux enchères dans la préfecture aveyronnaise, a-t-il indiqué à l'AFP.
"C'est dans la logique judiciaire de saisir l'objet d'une infraction", a réagi l'avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Me David Kaminski à l'origine du signalement de cette vente à la justice, estimant qu'elle constituait une apologie du nazisme.
Plusieurs dizaines de pièces sont visées dans ce signalement, notamment un buste en bronze d'Hitler et divers objets estampillés 3e Reich, boucle de ceinture, broche argentée, plaques émaillées.
Le CRIF a pris le relais d'un lanceur d'alerte qui a mis en échec plusieurs ventes de ce type, notamment dans le sud-ouest, à Pamiers (Ariège) et Agen, selon l'avocat du CRIF, David Kaminski, qui souligne que plusieurs signalement pour des ventes similaires "sont en cours".
"On saisit les parquets de toutes les villes de France quand on constate que des ventes doivent avoir lieu. C'est important, le fait de vendre des objets de l'Allemagne nazie, c'est une forme d'apologie de crime contre l'humanité, on espère que les objets vont être saisis", a encore déclaré Me Kaminski.
Selon le procureur de la République de Rodez, Olivier Naboulet, "les commissaires priseurs et le propriétaire des lots litigieux ne reconnaissent aucune intention de participer à l'apologie de crime de guerre ou contre l'humanité".
Le collectionneur qui vendait ces objets est un simple "amateur de pièces militaires de toutes origines", a-t-il précisé.
ap-hj/cpy/it
Sécurité globale: les dispositions sur les drones pas suffisamment protectrices, dit la Cnil #
Les dispositions sur l'utilisation des drones par la police contenues dans la proposition de loi "Sécurité globale" ne protègent pas assez les droits des individus, a estimé la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) mercredi dans un communiqué.
"Le cadre normatif tel qu'envisagé" dans la proposition de loi "et les évolutions qui en découlent ne permettent toujours pas (...) d'aboutir à un encadrement juridique suffisamment protecteur des droits des personnes", selon la Cnil, qui a rendu mercredi à la commission des Lois du Sénat un avis sur le texte.
La Cnil estime notamment "indispensable de limiter davantage les finalités pour lesquelles ces dispositifs (les drones) peuvent être employés".
Elle critique par exemple le fait que la proposition de loi autorise de manière générale l'utilisation des drones pour le constat des infractions, alors que cet usage doit selon elle "être réservé à la lutte contre les infractions d'un degré élevé de gravité".
D'une manière générale, la Cnil suggère que l'utilisation des drones par les forces de l'ordre fasse l'objet d'une "expérimentation préalable".
"De telles dispositions transitoires, donnant lieu à une évaluation rigoureuse et indépendante, permettraient de se prémunir de la tentation du +solutionnisme technologique+, cette tendance à transformer des problématiques humaines, sociales ou encore sociétales en des questions dont la résolution passe essentiellement par des dispositifs techniques, alors que ceux-ci peuvent avoir des effets propres et potentiellement attentatoires aux libertés publiques", écrit la Cnil.
Elle a été saisie pour avis par la commission des Lois du Sénat, avant l'examen de la proposition de loi "Sécurité globale" par les sénateurs.
Ce texte propose pour la première fois un cadre juridique pour l'utilisation des drones et de leurs images par les forces de l'ordre. Il prévoit aussi des dispositions sur l'utilisation des caméras mobiles dont sont dotés policiers et gendarmes, sur eux ou sur leurs véhicules par exemple.
Faute de cadre législatif sur les drones, le Conseil d'Etat avait ordonné en décembre l'arrêt des vols de drones pour surveiller les manifestations et recommandé l'élaboration d'un arsenal juridique pour border ces usages.
La Cnil, elle, a rappelé à l'ordre le ministère de l'Intérieur en janvier, demandant que les forces de l'ordre cessent "sans délai" tout vol de drone équipé de caméras jusqu'à ce qu'un cadre normatif soit mis en place.
lby/ak/sp
Yvelines: un couple de policiers retrouvés morts chez eux #
Un jeune couple de policiers ont été retrouvés morts mardi soir à leur domicile à la Celle-Saint-Cloud (Yvelines) dans des circonstances encore floues, même si le parquet n'exclut pas un assassinat suivi d'un suicide, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Le parquet de Versailles a indiqué privilégier à ce stade la thèse de "l'assassinat de la victime puis du suicide de l'auteur" pour raisons personnelles.
Vers 22h30, la femme âgée de 29 ans et l'homme de 31 ans ont été retrouvés tués par balle, selon une source proche du dossier.
Les circonstances restent encore floues mais la piste d'une relation "extra-conjugale" comme cause de la mort est envisagée par le parquet.
Une enquête a été ouverte du chef d'assassinat avec usage d'une arme à feu, a-t-il précisé.
La police a découverts les corps des deux agents après avoir été appelée sur place pour trouble du voisinage, selon la source proche du dossier.
Les deux fonctionnaires étaient affectés dans le département voisin des Hauts-de-Seine, selon le parquet de Versailles.
La sureté départementale a été saisie
ali-sm/emd/rhl
Richard Berry dément les accusations d'inceste d'une de ses filles #
L'acteur Richard Berry a fermement démenti mardi sur les réseaux sociaux les accusations d'inceste portées contre lui par une de ses filles qui a porté plainte auprès du procureur de Paris dans le sillage de l'affaire Duhamel.
"Je démens de toutes mes forces et sans ambiguïté ces accusations immondes. Je n'ai jamais eu de relations déplacées ou incestueuses avec Coline (sa fille de 45 ans), ni avec aucun de mes enfants", a assuré l'acteur dans un long texte publié sur son compte Instagram.
Selon lui, les accusations de sa fille, née d'une précédente union avec la comédienne Catherine Hiegel, ont démarré "il y a sept ans".
"Alors que j'annonçais à ma famille que ma femme et moi attendions un enfant, Coline, elle-même enceinte, a réagi avec une violence extrême, puis, dans un mail envoyé à ma femme, elle a pour la première fois fait allusion au fait qu'elle aurait été +abusée+", affirme le comédien.
Selon lui, "son récit a évolué avec le temps. Il a été démenti, renouvelé et enrichi par elle au gré des interlocuteurs ou de l'actualité. Pendant des années, j'ai tenté de lui parler (...) sans succès. Je m'en suis ouvert à des psychiatres, à ma famille, à mes amis", ajoute Richard Berry.
"Après la parution (en janvier) du témoignage de Camille Kouchner" - qui a suscité une onde de choc en accusant son beau-père, le politologue de renom Olivier Duhamel, d'abus sexuels sur son frère jumeau dans un livre, "la Familia grande" - "ma fille a remanié à nouveau son récit".
"Elle a d'abord contacté des journalistes au début du mois de janvier, puis elle a déposé une plainte", explique l'acteur, disant avoir "immédiatement fait écrire au procureur de Paris pour lui demander, malgré la prescription, qu'une enquête approfondie soit diligentée" pour établir la "vérité".
"Ces allégations sont fausses" a-t-il insisté, assurant avoir été un père "trop absent, mais aimant et respectueux". Selon le Point, qui a révélé la plainte, Catherine Hiegel a assuré être "aux côtés" de sa fille.
Contacté par l'AFP, le parquet de Paris n'a pas souhaité faire de commentaire.
mk-ac/may/or
Contrat sur la tête d'une coach: un possible commanditaire et deux autres suspects mis en examen #
Le possible commanditaire d'une tentative d'assassinat sur une coach en entreprise, stoppée in extremis en juillet à Créteil, a été mis en examen et écroué avec deux nouveaux suspects dans cette enquête où sont impliqués deux militaires rattachés à la DGSE, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Ces trois nouveaux suspects dans cette affaire, qui a éclaté avec l'interpellation presque fortuite des deux militaires sur le point d'exécuter le contrat, se sont connus au sein d'une loge maçonnique, a indiqué une source proche du dossier.
L'un d'eux, Jean-Luc B., un coach en entreprise, est soupçonné d'avoir passé ce contrat pour éliminer une concurrente, Marie-Hélène Dini, a précisé cette source, confirmant les informations de France Télévision et RTL.
Mme Dini, 54 ans, prévoyait de créer un syndicat pour encadrer les pratiques de la profession et son concurrent craignait de ne pas être labellisé, donc d'être financièrement pénalisé, selon les deux médias.
Deux de ces nouveaux suspects "ont été mis en examen des chefs de complicité de tentative de meurtre en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs et complicité de vol avec violences", a indiqué une source judiciaire.
Les mêmes chefs ont été retenus contre le troisième suspect, également poursuivi pour "complicité de destruction de bien appartenant à autrui et acquisition et détention d'arme de catégorie A", a ajouté cette source.
"Ces trois personnes", mises en examen entre le 25 janvier et ce mardi, "ont été placées en détention provisoire", a-t-elle précisé.
Au total, neuf personnes sont désormais poursuivies dans cette affaire qui avait démarré le 24 juillet à Créteil (Val-de-Marne) quand un riverain avait signalé le comportement étrange de deux hommes visiblement en planque dans une voiture.
Interpellés, les deux hommes s'étaient avérés être des soldats de 28 et 25 ans, affectés au centre parachutiste d'entraînement de Saran (Loiret), dépendant de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Dans leur voiture, volée, se trouvaient plusieurs armes, dont un revolver et des couteaux en dotation dans l'armée.
Quatre autres personnes avaient ensuite été arrêtées. En tout, quatre militaires du centre de Saran, sont poursuivis dans cette enquête, confiée à la Brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
"Les policiers ont remonté toute la filière", s'est réjoui auprès de l'AFP l'avocat de Mme Dini, Me Joseph Cohen-Sabban. "En bas, ce sont des fous dangereux et en haut des malfaisants dangereux", a-t-il ajouté, précisant que sa cliente "revit" de les savoir en détention.
"Ce sont des personnes qui normalement sont là pour protéger les autres, qui sont dans le domaine de la défense, la police, la sécurité, le monde des affaires, ou qui y ont été, et qui violent toutes les règles. C'est le côté le plus sombre de notre société", a commenté Me Cohen-Sabban.
Selon plusieurs médias, les deux militaires arrêtés à proximité du domicile de Mme Dini ont affirmé aux enquêteurs qu'ils pensaient agir pour le service action de la DGSE, dont ils ne faisaient pas partie.
Au total, au moins sept suspects sont en détention provisoire.
Certains des membres de l'équipe pourraient être impliqués dans d'autres affaires criminelles, notamment la disparition d'un pilote de rallye corse dont le corps a été retrouvé en 2020, selon la source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
sm-gd-mk/bl/pa/bat
Police: recrutement de 450 "cadets de la République" jusqu'à fin mars #
La police nationale a ouvert depuis le 1er janvier les inscriptions pour le recrutement de "450 cadets de la République" qui consiste à offrir une formation en alternance d'un an rémunérée permettant d'accéder au concours de gardien de la paix.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 31 mars et s'adressent à tous les jeunes de 18 à 30 ans, sans diplôme, a expliqué mardi à l'AFP Marie-Laure Didier, cheffe de la division promotion des métiers et de l'égalité des chances au sein de la police nationale.
Pendant 12 mois, les jeunes sélectionnés font en alternance une formation professionnelle dans une école de police de leur choix où ils sont accueillis en internat, une remise à niveau dans un lycée par l'éducation nationale (300 heures) et trois périodes de stage dans un commissariat.
Cette formation leur permet ensuite de passer le concours des gardiens de la paix. "60% d'entre-eux réussissent ce concours", selon Mme Didier. Mais ceux qui échouent ne se retrouvent pas sans rien. Ils deviennent automatiquement adjoint de sécurité, leur formation de cadet leur permettant d'occuper ce type de poste.
Il s'agit alors d'un poste de "contractuel" d'une durée de "5 ans", a précisé Mme Didier.
Le dispositif des "cadets de la République" entre dans un partenariat pour l'égalité des chances noué entre la police nationale et l'éducation nationale en 2004.
sm/tll/or
Contrat sur la tête d'une coach: un possible commanditaire et deux autres suspects mis en examen #
Le possible commanditaire d'une tentative d'assassinat sur une coach en entreprise, stoppée in extremis en juillet à Créteil, a été mis en examen et écroué avec deux nouveaux suspects dans cette enquête connue pour l'implication de militaires rattachés à la DGSE, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Les trois nouveaux suspects de cette affaire, débutée par l'interpellation presque fortuite des deux militaires sur le point d'exécuter le contrat, se sont connus au sein d'une loge maçonnique, a indiqué une source proche du dossier.
L'un d'eux, Jean-Luc B., un coach en entreprise, est soupçonné d'avoir passé ce contrat pour éliminer une concurrente, Marie-Hélène Dini, a précisé cette source, confirmant les informations de France Télévision et RTL.
A la tête d'une entreprise en coaching, Mme Dini, 54 ans, prévoyait de créer un syndicat pour encadrer les pratiques de la profession et son concurrent craignait de ne pas être labellisé, donc d'être financièrement pénalisé, selon les deux médias.
Deux de ces nouveaux suspects "ont été mis en examen des chefs de complicité de tentative de meurtre en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs et complicité de vol avec violences", a indiqué une source judiciaire.
Les mêmes chefs ont été retenus contre le troisième suspect, également poursuivi pour "complicité de destruction de bien appartenant à autrui et acquisition et détention d'arme de catégorie A", a ajouté cette source.
"Ces trois personnes", mises en examen entre le 25 janvier et ce mardi, "ont été placées en détention provisoire", a-t-elle précisé.
Au total, neuf personnes sont désormais poursuivies dans cette affaire qui avait démarré le 24 juillet à Créteil (Val-de-Marne) quand un riverain avait signalé le comportement étrange de deux hommes visiblement en planque dans une voiture.
Interpellés, les deux hommes s'étaient avérés être des soldats de 28 et 25 ans, affectés au centre parachutiste d'entraînement de Saran (Loiret), dépendant de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Dans leur voiture, volée, se trouvaient plusieurs armes, dont un revolver et plusieurs couteaux de dotation de l'armée.
Quatre autres personnes avaient ensuite été arrêtées. En tout, quatre militaires du centre de Saran, sont poursuivis dans cette enquête, confiée à la Brigade criminelle de la police judiciaire de Paris.
Selon plusieurs médias, les deux militaires arrêtés à proximité du domicile de Mme Dini ont affirmé aux enquêteurs qu'ils pensaient agir pour le service action de la DGSE, dont ils ne faisaient pas partie.
Au total, au moins sept suspects sont en détention provisoire.
sm-gd-mk/bl/dar/bat
Affaire Karachi: prison avec sursis et amendes requises contre Balladur et Léotard #
Vingt-cinq ans après, l'accusation a requis mardi un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende contre l'ancien Premier ministre Edouard Balladur dans le volet financier de l'affaire Karachi, estimant qu'il connaissait "l'origine frauduleuse" du financement de sa campagne présidentielle.
A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, deux ans d'emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d'amende ont été demandés.
Pour le procureur général François Molins, M. Léotard était "beaucoup plus impliqué" dans la gestion d'un système mis en place pour alimenter en partie le compte de campagne de l'ancien locataire de Matignon (1993-95).
Jugés depuis le 19 janvier par la Cour de la justice de la République (CJR), M. Balladur, 91 ans, et M. Léotard, 78 ans, étaient absents mardi.
Malgré la "gravité des faits", l'accusation a demandé à la Cour de prendre en compte le temps écoulé et l'âge des prévenus.
Pour le ministère public, MM. Balladur et Léotard ont imposé à deux entités détenues par l'Etat - qui négociaient la vente de sous-marins et de frégates à l'Arabie saoudite et au Pakistan - un réseau d'intermédiaires "inutiles" aux commissions "pharaoniques".
Une partie de l'argent était ensuite reversée sous la forme de rétrocommissions illégales sur le compte de campagne du candidat Balladur, alors engagé dans une guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
Au coeur du dossier, le dépôt en espèces et sans justificatif de 10,25 millions de francs (un million et demi d'euros) sur le compte - déficitaire - du candidat, trois jours après sa défaite au premier tour et alors qu'il ne bénéficiait du soutien financier d'aucun parti politique.
L'accusation a balayé les explications "totalement fantaisistes" de M. Balladur et ses équipes sur la provenance des fonds - des dons et ventes "de tee-shirts, casquettes, briquets, stylos". Elle a aussi écarté la thèse des "fonds secrets" de Matignon avancée notamment par l'ex-trésorier de campagne.
"Cette somme est nécessairement d'origine frauduleuse", a soutenu M. Molins.
Si des "zones d'ombre propres à cette délinquance astucieuse" demeurent, l'accusation a insisté sur le "lien" entre la somme déposée sur le compte de campagne de M. Balladur et celle récupérée par les intermédiaires "inutiles" quelques jours plus tôt en Suisse.
Ce procès devant la CJR - seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises lors de leurs mandats - se tient sept mois après de sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire à l'encontre de six protagonistes, dont l'homme d'affaires Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres.
Tous ont fait appel.
Face à la CJR, MM. Balladur et Léotard - renvoyés pour "complicité d'abus de biens sociaux", ainsi que pour "recel" pour M. Balladur - ont fermement nié toute infraction et invoqué des "accusations mensongères".
L'avocate de François Léotard, Me Brigitte Longuet, a vilipendé une accusation fondée sur "des rumeurs" et demandé à la Cour d'examiner cette affaire "comme un dossier du passé" sans le "juger avec nos critères actuels".
De nombreuses pratiques de l'époque, dont les commissions ou pots-de-vins, étaient alors parfaitement légales, a insisté Me Longuet, dénonçant la "violence" du réquisitoire et plaidant la relaxe de son client.
Avant elle, le ministère public avait fustigé la stratégie de "déni et d'évitement" et la mémoire défaillante des prévenus et des rares témoins venus à la barre, qui y ont livré des versions discordantes.
On "a entendu tout et son contraire et s'il y a une vérité qui saute aux yeux (...) c'est qu'il y a forcément des menteurs", a estimé M. Molins.
Après cinq demi-journées d'audience, resteront "un goût d'inachevé" et la "sensation de n'avoir abordé que la petite partie émergée" de cette affaire tentaculaire, a souligné le magistrat.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002, qui avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais.
L'enquête sur cet attentat - toujours en cours - avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda, puis avait exploré celle de représailles après l'arrêt du versement des commissions une fois Jacques Chirac élu président.
L'audience reprend mercredi avec les plaidoiries de la défense de M. Balladur.
asl-mdh/pa/or
Allier: prison ferme pour des tirs de mortier sur une gendarmerie #
Trois hommes de 18 à 28 ans ont été condamnés à des peines de six à huit mois de prison ferme, mardi à Cusset (Allier), pour des tirs de mortiers d'artifice sur une gendarmerie, selon leurs avocats et le parquet.
Le premier, âgé de 28 ans, déjà connu de la justice pour des faits de vol, a été condamné à huit mois de prison, avec mandat de dépôt, a indiqué le procureur de la République Éric Neveu. Les deux autres, âgés de 21 et 18 ans, au casier judiciaire vierge, ont écopé de six mois de prison, avec mandat de dépôt pour le plus âgé.
"Ces violences aggravées ciblant volontairement les gendarmes et leurs familles constituent une violation consciente du pacte républicain par ces trois individus", a commenté le magistrat.
Le tribunal est allé plus loin que les réquisitions du ministère public qui avait réclamé six mois de prison avec mandat de dépôt pour les trois prévenus, jugés en comparution immédiate.
Vendredi, à l'issue d'une soirée, les trois hommes avaient visé avec des mortiers de feu d'artifice la brigade de gendarmerie d'Ebreuil, ainsi que l'immeuble abritant les logements des militaires et de leurs familles.
Aucun gendarme n'avait été blessé mais jusqu'à sept jours d'incapacité de travail pour préjudice psychologique ont été délivrés à quatre gendarmes et à l'épouse de l'un d'eux, selon la gendarmerie.
"Ce sont des peines démesurées. Je crois que l'on prête à ces jeunes des intentions qu'ils n'avaient pas. Ils ont voulu faire un tour, s'amuser avec des feux d'artifice et l'un d'eux a bêtement eu l'idée d'aller à la gendarmerie", a déclaré à l'AFP Anne-Cécile Bloch, avocate du prévenu de 21 ans.
"J'entends le ressenti des gendarmes visés mais la peine est inadaptée à la situation et à l'âge de mon client qui vient d'avoir 18 ans et a été décrit comme un suiveur", a relevé Manon Chaumeil, avocate du plus jeune, qu'elle dit "dépassé par ce qui lui arrive".
cca/ppy/it
Matzneff va publier un livre en réponse à Vanessa Springora, selon son ancien éditeur #
Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, s'apprête à publier un livre en réponse au "Consentement" de Vanessa Springora qui racontait sa relation, adolescente, avec l'écrivain, a indiqué mardi à l'AFP son ancien éditeur Léo Scheer.
Léo Scheer avait republié en 2005 l'essai "Les moins de seize ans", où Matzneff faisait l'apologie des relations sexuelles avec des enfants et des adolescents. Il a expliqué avoir été parmi les personnes appelées à une souscription privée pour le lancement de cet ouvrage, confirmant une information du site internet Actualitté.
"J'ai reçu la lettre d'appel à une souscription, il y a trois semaines environ. Et je ne l'ai plus. Je ne l'ai pas gardée", a-t-il affirmé, n'ayant pas l'intention d'acheter le livre.
Celui-ci doit s'appeler "Vanessavirus" et être une réponse au "Consentement" de Vanessa Springora. Succès de librairie publié en janvier 2020, ce récit a provoqué un vif émoi et un débat de société sur les violences sexuelles envers les mineurs et la complaisance dont a bénéficié M. Matzneff dans le milieu littéraire parisien.
Sollicitée par l'AFP, Vanessa Springora a répondu qu'elle n'avait "aucun commentaire" à faire sur le sujet.
"Nous n'avons plus de liens avec Gabriel Matzneff. Comme les autres éditeurs, nous avons suspendu la commercialisation de ses livres", a encore précisé M. Scheer.
C'est aussi le cas de Gallimard, l'éditeur de nombreux livres de Gabriel Matzneff, dont le dernier en date ("L'Amante de l'Arsenal", 2019).
Selon L'Obs, qui reproduit l'appel à souscription envoyé à des personnes de confiance, 10 exemplaires luxe sont vendus à 650 euros l'unité, et 190 exemplaires ordinaires à 100 euros l'unité, soit un chiffre d'affaires maximal de 25.500 euros. Gabriel Matzneff, 84 ans, y précise qu'il s'agira de son "chant du cygne".
"Le Consentement" avait exposé la relation sous emprise, dans les années 1980, entre Vanessa Springora, 14 ans à l'époque, et l'écrivain de 36 ans son aîné.
Les éditions du Rocher, éditeur de Raskar Kapac, éditeur d'une revue qui, en 2018, avait consacré un numéro élogieux à Gabriel Matzneff, a indiqué avoir refusé le livre. "Il a été proposé à nous comme à de très nombreuses maisons qui n'en ont pas voulu. Nous n'avons aucune relation avec cet auteur", a déclaré à l'AFP une porte-parole, Colombe Varaut.
L'avocat de Gabriel Matzneff, Emmanuel Pierrat, n'était pas joignable mardi.
L'écrivain, poursuivi par l'association L'Ange bleu, est par ailleurs cité à comparaître en septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour apologie de la pédocriminalité.
hh/may/or
Au procès Tron, une plaignante dénonce la "toile" d'une "emprise" #
"Il veut, on fait": une des accusatrices de Georges Tron, jugé en appel pour viols et agressions sexuelles, a décrit mardi devant la cour d'assises de Paris l'emprise exercée par l'ex-secrétaire d'Etat sur son entourage, au coeur des débats.
"C'est comme une toile qui se tisse et on se soumet. J'étais soumise complètement à mon patron", rapporte à la barre Virginie Ettel, 43 ans, ex-employée de la municipalité de Draveil (Essonne) dont Georges Tron est maire depuis 1995.
Robe fleurie sombre, cape noire sur les épaules, elle était mardi la première des deux plaignantes à déposer. Avec Eva Loubrieu, elles accusent l'élu de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sous couvert de séances de réflexologie plantaire.
L'existence ou non d'une situation de contrainte entre le maire LR et ses deux anciennes collaboratrices est cruciale dans cette affaire qui a forcé Georges Tron à démissionner du gouvernement Fillon en 2011. Il nie catégoriquement toute relation sexuelle avec ces femmes.
Après l'acquittement en première instance en 2018 de Georges Tron et de son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel, poursuivie pour complicité, les parties civiles espèrent démontrer en appel que le député-maire d'alors possédait un ascendant mental sur les plaignantes.
"J'étais dans un système, une certaine emprise", assure Virginie Ettel à la présidente de la cour, qui l'interroge sur son peu de résistance affichée dans les scènes de triolisme qu'elle décrit avec Georges Tron et Brigitte Gruel.
Dans ces circonstances, "on est là mais on n'est pas là", raconte-t-elle. "Comme si on était à côté, et pourtant le corps est douloureux."
Dans le tableau qu'en fait son accusatrice, Georges Tron apparaît comme un homme magnétique, charmeur, directif et régnant en roi incontesté sur le petit monde de la mairie de Draveil.
"M. Tron est effectivement charismatique, très grand, imposant, assez autoritaire", indique Virginie Ettel. "Quand on est dans cette mairie, nous n'existons pas comme des individus. C'est un groupe qui est là au service de M. Tron. Il veut, on fait."
Cette mère de deux enfants relate d'abord son entrée et son parcours à l'hôtel de ville de Draveil, les fréquents massages de pieds prodigués sous la table par l'édile, puis deux scènes de triolisme avec Georges Tron et Brigitte Gruel. La voix est claire et factuelle, la narration rodée par dix ans d'interrogatoires.
Mais la présidente de la cour la confronte à des blancs dans son histoire, s'interroge sur l'arrivée de nouveaux détails dans ses descriptions, pointe des contradictions. Les réponses se font plus brouillonnes. Les hésitations se multiplient et s'allongent.
"Porter plainte pour des faits sexuels, c'est intime. J'ai été disséquée, autopsiée ! C'est très compliqué quand on parle de l'intimité. On n'a pas envie parfois de donner des faits", se défend Virgine Ettel.
En première instance, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait estimé que le "climat général hypersexualisé" de la mairie crédibilisait les récits de scènes à caractère sexuel faits par les plaignantes.
Toutefois, elle avait acquitté les accusés en écartant l'existence d'une situation de contrainte - qui caractérise le viol et l'agression sexuelle dans le code pénal - entre le maire et les deux femmes. Son arrêt pointait notamment des contradictions, voire des mensonges de la part des plaignantes.
Rendue public en 2011 quelques jours seulement après la chute de Dominique Strauss-Kahn à New York, cette affaire revient devant la justice à l'heure où les questions de violences sexuelles agitent la société. "On dit maintenant que #MeToo c'est devenu une mode", note Virginie Ettel. "Il y a onze ans, j'étais toute seule."
Puis de plaider, dans un cri du coeur: "Ce que je demande, c'est à être entendue, qu'on me dise +on vous croit+. Ça me permettra de récupérer une certaine dignité, le corps qu'on m'a volé. C'est tout ce dont j'ai besoin".
Le procès doit se poursuivre jusqu'au 18 février.
amd/pa/bat
Police: recrutement de 450 "cadets de la République" jusqu'à fin mars #
La police nationale a ouvert depuis le 1er janvier les inscriptions pour le recrutement de "450 cadets de la République" qui consiste à offrir une formation en alternance d'un an rémunérée permettant d'accéder au concours de gardien de la paix.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 31 mars et s'adressent à tous les jeunes de 18 à 30 ans, sans diplôme, a expliqué mardi à l'AFP, Marie-Maure Didier, cheffe de la division promotion des métiers et de l'égalité des chances au sein de la police nationale.
Pendant 12 mois, les jeunes sélectionnés font en alternance une formation professionnelle dans une école de police de leur choix où ils sont accueillis en internat, une remise à niveau dans un lycée par l'éducation nationale (300 heures) et trois périodes de stage dans un commissariat.
Cette formation leur permet ensuite de passer le concours des gardiens de la paix. "60% d'entre-eux réussissent ce concours", selon Mme Didier. Mais ceux qui échouent ne se retrouvent pas sans rien. Ils deviennent automatiquement adjoint de sécurité, leur formation de cadet peur permettant d'occuper ce type de poste.
Il s'agit alors d'un poste de "contractuel" d'une durée de "5 ans", a précisé Mme Didier.
Le dispositif des "cadets de la République" entre dans le cadre d'un partenariat pour l'égalité des chances noué entre la police nationale et l'éducation nationale en 2004.
sm/dar/it
Un "test au Coca" positif au Covid? Le fabricant du test porte plainte #
La société française AAZ, qui fabrique notamment des tests antigéniques, a porté plainte mardi auprès du parquet de Nanterre, pour "mise en danger délibérée d'autrui", après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un pharmacien effectuer un test avec du Coca-Cola et obtenir un résultat positif au Covid.
Dans la foulée de la publication partagée plus de 40.000 fois sur Facebook, le pharmacien avait affirmé que sa vidéo était seulement une blague entre amis.
"On déconnait entre potes", a expliqué le pharmacien à l'équipe de l'AFP Factuel le 26 janvier. Mais cette vidéo a été reprise au premier degré sur des dizaines de pages Facebook.
"J'ai vu qu'il y a des trucs complotistes qui ont repris ma vidéo, des trucs que je combats et désormais je suis leur porte-drapeau, c'est horrible, je suis complètement dépassé", a ajouté le pharmacien.
Des experts et le fabricant du test ont par ailleurs affirmé que ce type de tests ne prouvaient rien.
Selon Me Philippe Valent, avocat de la société AAZ, la plainte "vise principalement des faits de mise en danger délibérée d'autrui" et signale la "diffusion de fausses informations auprès du public".
Cette plainte est "actuellement à l'étude avant orientation par le parquet", a indiqué à l'AFP le parquet de Nanterre.
"Évidemment la procédure mise en oeuvre par ce pharmacien n'était pas conforme à celle décrite dans la notice présente dans chaque boite, procédure de test utilisée par plus de 10.000 pharmaciens d'officines en France, et bien plus de médecins et d'infirmiers de manière diligente", a réagi dans un communiqué de la société, fustigeant des "faits graves et irresponsables en période de pandémie".
Le 26 janvier, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a également a dénoncé dans un communiqué "une tentative d'humour (...) irresponsable et inappropriée".
Des vidéos similaires, montrant des "tests" réalisés avec de la compote et du Coca-Cola, avaient circulé dans plusieurs pays européens en décembre.
ali/clw/dar/or
"Harcèlement moral" présumé à la base de Nancy-Ochey: ouverture d'une enquête préliminaire #
Une enquête préliminaire a été ouverte à Metz après le dépôt d'une plainte fin décembre pour "harcèlement moral" par cinq militaires de la base 133 de Nancy-Ochey, dont un pilote, a-t-on appris, mardi, de source judiciaire.
L'enquête sur cette plainte, qui concerne trois hommes et deux femmes de tous les grades, a été confiée à la Section de recherche de la gendarmerie de l'air, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Metz Christian Mercuri.
"Je suis ravi. L'affaire semble être prise au sérieux", a réagi Me Berna, avocat des plaignants, souhaitant que les gendarmes parviennent à "travailler sans subir de pression". "J'ai transmis d'autres pièces et preuves à l'appui des plaintes", a-t-il ajouté.
Dans leurs plaintes, les victimes avaient évoqué de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements, de l'ostracisme, selon leur défenseur qui avait dénoncé "le côté institutionnalisé des pratiques de harcèlement".
Les plaignants avaient également fait part de propos inappropriés à l'adresse des femmes, notamment lorsqu'elles étaient enceintes. Il faisaient état aussi de participations forcées à des réunions au milieu de photos de femmes dénudées.
Me Berna avait relevé "des bizutages appelés +bahutages+" qui ont le même objet, à savoir "humilier les gens", ou encore "des reproches quand les victimes ne participaient pas aux "beuveries organisées dans la caserne pour la cohésion du groupe". Il avait ainsi donné l'exemple d'un militaire qui s'était vu reprocher son absence à une soirée alors que ce sportif ne souhaitait pas s'y rendre.
Sur les cinq plaignants, deux ont quitté l'armée avant la fin 2020 tandis que les trois autres étaient, au même moment, "soit en arrêt maladie, soit placardisés", avait précisé leur avocat.
La plainte visait à faire ouvrir une enquête et à déterminer les responsabilités" mais également à permettre de vérifier si certains actes pourraient être considérés comme sexistes voire relever d'"agressions sexuelles".
Au moment du dépôt de plainte, Me Berna avait annoncé vouloir demander une audience à la ministre des Armées Florence Parly, requête qu'il n'a pas encore présentée.
"Je recueille des témoignages qui arrivent d'un peu partout. Quitte à demander et à obtenir une audience, autant qu'on ait un maximum d'informations", a-t-il fait valoir, soulignant toutefois ne pas tenter "d'aller chercher un moyen de pression sur l'autorité judiciaire et les enquêteurs" par ce biais.
Me Berna a en outre dénoncé "de multiples pressions et groupes de dénigrement" visant ses clients. "Ça démontre surtout comment l'institution Armée de l'air est en panique", a-t-il estimé, précisant avoir fait établir des constats d'huissier.
"Un des plaignants a écrit un livre +Sale Pim+ (surnom des jeunes pilotes, NDLR). Il est diffusé en PDF et en violation des droits d'auteur par des membres de l'armée avec des informations selon lesquelles celle-ci compte l'attaquer en diffamation", a constaté l'avocat, assurant "rêver de ce procès" qui "permettra de mettre en avant tous les manquements".
Aucun porte-parole de la base militaire de Nancy-Ochey n'a pu être joint par l'AFP.
rz/ha/or
France: procès en vue pour un Chilien accusé d'avoir tué une étudiante japonaise #
Le Chilien Nicolas Zepeda a été renvoyé devant la cour d'assises du Doubs (est de la France) pour l'assassinat en 2016 à Besançon de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé, a annoncé mardi le parquet à l'AFP.
"La juge d'instruction a rendu son ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises du Doubs de Nicolas Zepeda du chef d'assassinat de Narumi Kurozaki", a déclaré le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
"Cette ordonnance, conforme à mes réquisitions, est une très bonne nouvelle car elle ouvre la perspective d'un procès", a-t-il souligné.
La défense peut toutefois encore interjeter appel de cette décision.
Etienne Manteaux avait indiqué à la mi-janvier s'appuyer sur "énormément de données techniques" (téléphonie, géolocalisation du véhicule de location du suspect, achats par carte bancaire...) ainsi que sur "des témoignages de proches qui viennent mettre en défaut la version de M. Zepeda".
Entendu à plusieurs reprises depuis son extradition du Chili et son inculpation en juillet, le Chilien a toutefois affirmé être "totalement étranger à la disparition de mademoiselle Kurosaki", se disant "persuadé qu'elle était toujours en vie", avait précisé le procureur.
Nicolas Zepeda, 29 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité à l'issue d'un procès qui pourrait se tenir à l'automne.
Issue d'une famille modeste, Narumi Kurosaki a disparu en décembre 2016. Nicolas Zepeda, a reconnu avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la chambre du campus de Besançon où elle résidait, mais affirme l'avoir quittée en parfaite santé.
Cette nuit-là, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris" mais personne n'avait prévenu la police.
as-ha/cf/ial/
Aux assises de Paris, l'itinéraire d'un "gentil garçon" devenu jihadiste présumé #
"Tous les enfants l'appréciaient et demandent encore de ses nouvelles"... Jugé pour avoir projeté un attentat meurtrier pour le compte du groupe Etat islamique (EI), Yassine Bousseria a été décrit mardi par ses proches comme un jeune homme doux et sans histoire.
Le crâne dégarni, rasé de près, l'allure sportive, la voix posée, cet homme de 41 ans travaillait comme animateur périscolaire dans une école de Strasbourg jusqu'à son arrestation par la police en novembre 2016.
Confondu par un agent de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) infiltré au coeur des messageries cryptées jihadistes, l'accusé reste un mystère.
Il n'était pas fiché S, n'avait jamais été condamné et ne présentait aucun signe de radicalisation. L'accusation assure pourtant qu'il a cherché à se procurer des armes pour commettre une "action violente" dans la capitale en décembre 2016.
Au deuxième jour du procès où il comparaît avec deux coaccusés, la cour d'assises spéciale de Paris s'est intéressée à la personnalité de Yassine Bousseria. Sa mère, sa soeur, son père et d'anciens collègues se sont succédé à la barre pour évoquer un fils, un frère et un collègue attentionné, "doux et disponible" avec les enfants, ne parlant pas ou peu de religion.
Tous ont utilisé le même mot: Yassine était "peureux". "Il a peur de son ombre", affirme sa mère. "C'est un peureux", confirme son père au président. "Il était incapable de regarder un film d'horreur", soutient sa soeur.
Son beau-frère se souvient surtout d'un homme qui, gros fumeur de cannabis, passait son temps à dormir quand il ne travaillait pas avec les enfants. Au moment de son arrestation - il était alors âgé de 37 ans - il était toujours célibataire et vivait chez sa mère.
Quand vient leur tour de déposer, ses anciens collègues se souviennent avant tout d'un "animateur vraiment très bien".
Le président de la cour s'agace et révèle à l'ancien chef de Yassine Bousseria que les services de renseignement ont retrouvé dans un des ordinateurs de l'école la trace d'une recherche sur les groupes Etat islamique et Al-Qaïda.
Son supérieur tombe des nues. "J'avais confiance en lui", répète-t-il. Poussé par la cour, il se souvient qu'une fois, l'accusé lui aurait dit qu'"il comprenait les auteurs des attentats car nous (les Français) sommes allés chez eux (en Syrie)".
A son tour, le gardien de l'école évoque un incident où Yassine Bousseria a rembarré une femme de ménage. "Parce que c'était une femme ?" demande le président. "En tout cas c'est ce qu'elle a ressenti", répond le témoin.
Interrogé à son tour, Yassine Bousseria reconnaît avoir visionné une vidéo sur l'EI sur son lieu de travail "par ennui". Quant aux femmes, "je n'ai jamais eu de problèmes avec la gent féminine", soutient-il en rappelant que dans son ancien métier "90% des personnes qui travaillent sont des femmes".
L'accusation soutient que l'accusé était en contact avec un autre Strasbourgeois parti rejoindre le groupe Etat islamique en Syrie en juin 2014.
Selon les services de renseignement, cet Oumar Diaw, probablement mort à Raqa en mai 2016, était connu pour des exactions et des tortures contre des prisonniers du groupe. Il recrutait aussi des jihadistes en France.
L'enquête a révélé que Yassine Bousseria avait effectué un voyage "suspect" en avril 2014 en Ouzbékistan, une ancienne république soviétique considérée par les services français comme un foyer du radicalisme islamiste. Et qu'il avait tenté de rejoindre la Syrie via Chypre et la Turquie en février-mars 2015.
"Il nous avait dit qu'il allait en vacances à Chypre", ont expliqué ses parents. "Mon fils en Turquie ? Mais il se serait fait tondre comme un mouton", a ajouté son père devant la cour.
Yassine Bousseria et ses coaccusés encourent trente ans de réclusion criminelle.
aje/pa/mm
Matzneff va publier un livre en réponse à Vanessa Springora, selon son ancien éditeur #
Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour viols sur mineurs de moins de 15 ans, s'apprête à publier un livre en réponse au "Consentement" de Vanessa Springora, qui racontait sa relation adolescente avec l'écrivain, a indiqué son ancien éditeur, Léo Scheer à l'AFP.
Léo Scheer avait republié en 2005 l'essai "Les moins de seize ans", où Matzneff fait l'apologie des relations sexuelles avec des enfants et des adolescents. Il a expliqué avoir été parmi les personnes appelées à une souscription privée pour le lancement de ce nouvel ouvrage, confirmant une information du site internet Actualitté.
"J'ai reçu la lettre d'appel à une souscription, il y a trois semaines environ. Et je ne l'ai plus. Je ne l'ai pas gardée", a-t-il affirmé, n'ayant pas l'intention d'acheter le livre.
Celui-ci doit s'appeler "Vanessavirus", et être une réponse au "Consentement" de Vanessa Springora. Succès de librairie publié en janvier 2020, ce récit a provoqué un vif émoi, et un débat sur les violences sexuelles envers les mineurs et la complaisance dont a bénéficié M. Matzneff dans le milieu littéraire parisien.
"Nous n'avons plus de liens avec Gabriel Matzneff. Comme les autres éditeurs, nous avons suspendu la commercialisation de ses livres", a précisé M. Scheer.
Selon L'Obs qui reproduit cet appel à souscription, envoyé à des personnes de confiance, 10 exemplaires luxe sont vendus à 650 euros l'unité, et 190 exemplaires ordinaires à 100 euros l'unité, soit un chiffre d'affaires maximal de 25.500 euros. Gabriel Matzneff, 84 ans, y précise qu'il s'agira de son "chant du cygne".
"Le Consentement" avait exposé la relation sous emprise dans les années 1980 entre l'écrivain, presque 50 ans à l'époque, et Vanessa Springora, âgée de 14 ans.
L'avocat de Gabriel Matzneff, Emmanuel Pierrat, n'était pas joignable mardi. Vanessa Springora, sollicitée par l'AFP, n'avait pas réagi en fin d'après-midi.
hh/may/swi
Seine-Saint-Denis: un corps retrouvé dans un carton, une femme écrouée #
Une femme de 46 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire, accusée d'avoir tué un homme dont le corps avait été retrouvé dans un carton, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Bobigny.
Agé de 36 ans, l'homme s'était rendu à l'appartement de la mise en cause au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) pour lui extorquer de l'argent, a indiqué une source policière, confirmant une information du Parisien.
"Il aurait forcé la porte et la femme se serait défendue avec une bombe lacrymogène", poursuit cette source.
"Si le décès de la victime est la conséquence d'une défaillance respiratoire, d'après l'autopsie, les circonstances et la date exactes de sa mort ne sont pas encore connues", indique le parquet de Bobigny.
Selon une source proche de l'enquête, la femme avait placé le cadavre, de petit gabarit, dans un grand carton d'emballage de télévision, en profitant de son déménagement.
Puis des déménageurs avaient déposé le carton au domicile de sa mère à la Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne).
C'est le frère de la mise en cause qui a découvert le corps de l'homme en voulant "déplacer le carton de la cour pour éviter d'abîmer la télévision avec la pluie. Il a vu des cheveux dépasser de la boîte", poursuit cette source.
La femme, qui a reconnu les faits, a été déférée samedi devant le juge d'instruction, et mise en examen pour meurtre.
Le parquet de Bobigny a précisé qu'elle avait déposé plainte en 2020 contre la victime pour abus de faiblesse et vol aggravé.
L'enquête qui a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis se poursuivait mardi pour déterminer d'éventuels complices.
we/lbx/bat
Affaire Karachi: prison avec sursis et amendes requises contre Balladur et Léotard #
Vingt-cinq ans après, l'accusation a requis mardi un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende contre l'ancien Premier ministre Edouard Balladur dans le volet financier de l'affaire Karachi, en estimant qu'il connaissait "l'origine frauduleuse du financement de sa campagne présidentielle".
A l'encontre de son ancien ministre de la Défense, François Léotard, une peine de deux ans d'emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d'amende ont été demandés, 25 ans après les faits.
Pour le procureur général François Molins, M. Léotard était "beaucoup plus impliqué" dans la gestion d'un système "complexe" mis en place pour alimenter en partie le compte de campagne de l'ancien locataire de Matignon (1993-95).
M. Balladur, 91 ans, et M. Léotard, 78 ans, avaient fait face à leurs juges depuis l'ouverture de leur procès le 19 janvier devant la Cour de la justice de la République (CJR). Mais les deux hommes étaient absents mardi à l'audience, l'ex-ministre de la Défense ayant invoqué des raisons de santé.
L'ancienneté des faits, le contexte de l'époque et l'âge des prévenus ont été pris en compte dans le choix de ne requérir que des peines avec sursis, malgré la "gravité des faits", a souligné François Molins au terme d'un réquisitoire à deux voix, au sujet d'"un dossier hors normes".
Selon l'accusation, MM. Balladur et Léotard ont imposé à deux entités détenues par l'Etat - qui vendaient sous-marins et frégates à l'Arabie saoudite et au Pakistan - un réseau d'intermédiaires "inutiles" et aux commissions "exorbitantes" car les contrats d'armement étaient alors quasiment finalisés.
Une partie de l'argent était ensuite reversée sous la forme de rétrocommissions illégales sur le compte de campagne du candidat, dans une élection marquée par la guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
Au coeur du dossier, un versement de 10,25 millions de francs (un million et demi d'euros) en espèces, déposés sur son compte de campagne trois jours après sa défaite au premier tour.
L'accusation a balayé l'explication avancée "depuis toujours" par M. Balladur de vente de gadgets et de dons. Elle a écarté aussi celle des "fonds secrets" de Matignon mis en avant pendant le procès par son ex-trésorier.
Même si des "zones d'ombre propres à cette délinquance astucieuse" demeurent, le "lien" est établi entre les rétrocommissions et le versement sur le compte de campagne de M. Balladur, a martelé l'accusation.
MM. Balladur et Léotard comparaissent devant la CJR, la seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, sept mois après de sévères condamnations dans le volet non gouvernemental de la même affaire.
En juin dernier, le tribunal correctionnel de Paris avait infligé des peines de prison ferme - deux à cinq ans - à six protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres. Ils ont tous fait appel.
Face à la Cour de justice de la République, Edouard Balladur et François Léotard - renvoyés pour "complicité d'abus de biens sociaux", ainsi que pour "recel" pour le seul M. Balladur - ont fermement nié toute infraction, des "accusations mensongères" fondées sur des "rumeurs" a dénoncé l'ex-locataire de Matignon (1993-95).
Le ministère public a fustigé "l'attitude des prévenus", qui ont invoqué, souvent, leur mémoire défaillante pour "ne pas répondre aux questions".
Alors que quelque "550 millions de francs", soit "117 millions d'euros" ont été versés au réseau "K", "M. Balladur ne nous fera pas croire qu'il ne s'intéressait pas à ces questions qui portaient sur des milliards de francs", a estimé l'avocat général Philippe Lagauche.
Après cinq demi-journées d'audience, resteront "un goût d'inachevé" et la "sensation de n'avoir abordé que la petite partie émergée de cette affaire tentaculaire", a souligné François Molins.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins pour la DCNI dans le port pakistanais.
L'enquête sur cet attentat - toujours en cours - avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda, puis avait exploré celle de représailles après l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac.
L'avocate de M. Léotard a commencé à plaider à l'issue des réquisitions, la défense de M. Balladur plaidera mercredi après-midi.
asl-mdh/lbx/bat
Affaire Narumi: Nicolas Zepeda renvoyé devant la cour d'assises du Doubs #
Le Chilien Nicolas Zepeda a été renvoyé devant la cour d'assises du Doubs pour l'assassinat en 2016 à Besançon de Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé, a annoncé mardi le parquet à l'AFP.
"La juge d'instruction a rendu son ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises du Doubs de Nicolas Zepeda du chef d'assassinat de Narumi Kurozaki", a déclaré le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
"Cette ordonnance, conforme à mes réquisitions, est une très bonne nouvelle car elle ouvre la perspective d'un procès", a-t-il souligné.
La défense peut toutefois encore interjeter appel de cette décision devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Besançon.
Etienne Manteaux avait indiqué à la mi-janvier s'appuyer sur "énormément de données techniques" (téléphonie, géolocalisation du véhicule de location du suspect, achats par carte bancaire...) ainsi que sur "des témoignages de proches qui viennent mettre en défaut la version de M. Zepeda".
Entendu à plusieurs reprises depuis son extradition du Chili et sa mise en examen en juillet, le Chilien a toutefois affirmé être "totalement étranger à la disparition de mademoiselle Kurosaki", se disant "persuadé qu'elle était toujours en vie", avait précisé le procureur.
Nicolas Zepeda, 29 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité à l'issue d'un procès qui pourrait se tenir à l'automne.
Issue d'une famille modeste, Narumi Kurosaki a disparu en décembre 2016. Nicolas Zepeda, a reconnu avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec elle dans la chambre du campus de Besançon où elle résidait, mais affirme l'avoir quittée en parfaite santé.
Cette nuit-là, plusieurs étudiants avaient entendu "des hurlements de terreur, des cris" mais personne n'avait prévenu la police.
as-ha/pb
Rapt d'une hôtelière française: le restaurateur italien condamné fait appel #
Le restaurateur italien condamné en France à 18 ans de réclusion pour avoir commandité l'enlèvement d'une hôtelière niçoise en 2016, sept ans après une cuisante faillite à la tête d'un établissement qu'elle lui avait loué, a fait appel, a annoncé mardi son avocat.
Il "reste dans une optique de justice et de vérité. Le fait qu'il ait admis lors du procès une part de responsabilité morale et avoir été au courant du scénario de 2016 ne fait pas de lui le cerveau machiavélique: les éléments objectifs du dossier ne permettent pas de le démontrer avec certitude", a indiqué à l'AFP l'avocat Corentin Delobel.
A l'issue de trois semaines et demi de procès le 25 janvier, la cour d'assises des Alpes-Maritimes (sud-est) a reconnu Giuseppe Serena, 67 ans, coupable de complicité de l'enlèvement de Jacqueline Veyrac, 80 ans, et d'une première tentative échouée en 2013. A chaque fois, les faits se déroulaient en plein jour, près de chez elle. 30 ans de réclusion avaient été requis à son encontre.
La vieille dame qui n'avait jamais fait parler d'elle possède avec ses enfants le Grand Hôtel sur la Croisette à Cannes, et tout un patrimoine dont La Réserve, restaurant du front de mer à Nice, fait partie. De 2007 à 2009, elle en avait confié la gestion à M. Serena avant qu'il ne croule sous le poids des charges, fruit de sa mauvaise gestion.
La cour d'assises a également prononcé des peines allant de 17 mois à 15 ans de prison à l'encontre des autres protagonistes du dossier, notamment un complice britannique, Philip Dutton, condamné à 14 ans de prison, et elle a ordonné cinq acquittements.
Les débats conduits par le président Patrick Véron avaient été entrecoupés par plusieurs interventions de M. Serena, qui clamait son innocence avant d'esquisser un début d'aveu durant le procès et de s'excuser.
clr/est/cf/mba
France/Affaire Karachi: prison avec sursis requise contre l'ex-Premier ministre Balladur #
L'accusation a requis mardi une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis et de 50.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur, jugé à Paris pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi.
A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, le ministère public a demandé deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende.
Ce dossier est "véritablement hors norme", a lancé le procureur général François Molins, dans un réquisitoire qui s'est tenu en l'absence des deux prévenus.
L'ex-Premier ministre et son ancien ministre de la Défense sont accusés d'avoir mis en place un système de rétrocommissions sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à financer en partie la campagne - malheureuse - de M. Balladur à la présidentielle de 1995.
L'accusation a estimé que M. Léotard était "beaucoup plus impliqué" que M. Balladur dans la gestion de ces rétrocommissions.
MM. Balladur et Léotard, 91 ans et 78 ans aujourd'hui, comparaissent devant la Cour de justice de la République, la seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions.
Les deux hommes, qui nient toute infraction, sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre de droite étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.
En juin, le tribunal correctionnel de Paris avait infligé des peines de prison ferme - deux à cinq ans - à six protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres. Ils ont tous fait appel.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais.
L'enquête sur cet attentat - toujours en cours - avait au départ privilégié la piste d'Al-Qaïda puis avait exploré celle de représailles après l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac.
Cette hypothèse "reste possible", même si elle est "non confirmée à ce jour", a déclaré François Molins.
L'avocate de M. Léotard plaidera à l'issue des réquisitions, la défense de M. Balladur mercredi après-midi.
asl-mdh/lbx/pid/cf/ial/
Rapt d'une hôtelière niçoise: le restaurateur italien condamné fait appel #
Le restaurateur italien condamné à 18 ans de réclusion pour avoir commandité l'enlèvement d'une hôtelière niçoise en 2016, sept ans après une cuisante faillite à la tête d'un établissement qu'elle lui avait loué, a fait appel, a annoncé mardi son avocat.
Il "reste dans une optique de justice et de vérité. Le fait qu'il ait admis lors du procès une part de responsabilité morale et avoir été au courant du scénario de 2016 ne fait pas de lui le cerveau machiavélique: les éléments objectifs du dossier ne permettent pas de le démontrer avec certitude", a indiqué à l'AFP son conseil, Me Corentin Delobel.
A l'issue de trois semaines et demi de procès le 25 janvier, la cour d'assises des Alpes-Maritimes a reconnu Giuseppe Serena, 67 ans, coupable de complicité de l'enlèvement de Jacqueline Veyrac, 80 ans, et d'une première tentative échouée en 2013. A chaque fois, les faits se déroulaient en plein jour, près de chez elle. Trente ans de réclusion avaient été requis à son encontre.
La vieille dame qui n'avait jamais fait parler d'elle, possède avec ses enfants le Grand Hôtel sur la Croisette à Cannes, et tout un patrimoine dont La Réserve, restaurant du front de mer à Nice, fait partie. De 2007 à 2009, elle en avait confié la gestion à M. Serena avant qu'il ne croule sous le poids des charges, fruit de sa mauvaise gestion.
La cour d'assises a également prononcé des peines allant de 17 mois à 15 ans de prison à l'encontre des autres protagonistes du dossier, notamment un complice britannique Philip Dutton, condamné à 14 ans de prison, et elle avait ordonné cinq acquittements.
Les débats conduits par le président Patrick Véron avaient été entrecoupés par plusieurs interventions de M. Serena, corpulent et bavard, qui clamait son innocence avant d'esquisser un début d'aveu durant le procès et de s'excuser.
clr/est/bat
Inceste et pédocriminalité: Dati accuse la gauche de "complicité" #
"Gauche complice de pédophilie et d'inceste!": Rachida Dati s'en est violemment pris mardi aux élus de gauche du Conseil de Paris, suscitant l'indignation de la majorité municipale qui a dénoncé des propos "diffamatoires".
La maire LR du 7e arrondissement réagissait au rejet par l'exécutif parisien d'un voeu exprimé par l'élue LR Nelly Garnier appelant à la création d'une commission indépendante de lutte contre les abus de pouvoir et les violences sexuelles qui seraient commis par des élus parisiens.
"Impunité, silence, circulez il n'y a rien à voir, c'est une honte", s'est emportée Rachida Dati, présidente du groupe "Changer Paris" au premier jour du Conseil de Paris. "Complices de viol, complices de pédophilie, complices d'inceste, oui je le maintiens."
Ses propos ont suscité l'indignation dans les rangs de la majorité où le président du groupe communiste et citoyen, Nicolas Bonnet Oulaldj, a demandé des excuses à l'ancienne garde des Sceaux pour ses propos relevant de la "diffamation", avant d'obtenir une interruption de séance.
Un peu plus tôt, Nelly Garnier avait indiqué avoir "honte" pour la gauche mondaine qui aura tout couvert.
"Pour cette gauche, ce n'est jamais du viol c'est de l'amour, ce n'est jamais de la pédophilie, c'est de l'art, c'est de la littérature, depuis des mois les débats au sein de ce conseil sont pollués par votre incapacité à agir", avait-elle ajouté.
La majorité municipale parisienne a été éclaboussée ces derniers mois par plusieurs accusations de viol, dont celles visant Christophe Girard, l'ancien adjoint à la Culture, classées sans suite depuis par la justice en raison de la prescription des faits.
L'ex-bras droit d'Anne Hidalgo avait été contraint à la démission en juillet 2020 de son poste d'adjoint en raison de ses liens avec l'écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff.
"La ville de Paris mène une politique de tolérance zéro contre les violences sexuelles et sexistes depuis des années", a assuré Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris en charge de l'égalité femmes-hommes.
Sur la question de l'exemplarité des élus, "je pense qu'on peut s'accorder pour dire que sur chaque banc de cet hémicycle il y a probablement des progrès à faire", a souligné de son côté l'élue EELV Raphaëlle Rémy-Leleu dont le groupe s'est abstenu sur le voeu de Nelly Garnier.
"On peut travailler à des dispositifs plus contraignants et plus innovants pour assurer de la déontologie des élus face aux accusations, au harcèlement sexuel et aux agressions", a-t-elle ajouté.
mep/ib/mpm
Quatre-vingt-dix féminicides en 2020, au plus bas depuis quinze ans #
Le nombre de féminicides est au plus bas depuis que le gouvernement a commencé à les recenser il y a quinze ans: 90 femmes ont été tuées par leurs conjoints et ex-conjoints en 2020, a annoncé mardi le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
Ce sont des résultats "encore trop modestes mais porteurs d'espoir", a déclaré le ministre de la Justice dans une vidéo postée sur Facebook.
Stade ultime des violences subies par plus de 200.000 femmes par an, les féminicides avaient connu en 2019 une forte augmentation, avec 146 décès recensés (25 de plus qu'en 2018).
"Bien sûr que chaque homicide, que chaque violence est un échec avec les conséquences humaines dramatiques que l'on imagine, un échec pour notre société toute entière, c'est un échec pour le ministère de la Justice", a reconnu Eric Dupond-Moretti.
Mais la lutte contre les féminicides donnerait-elle de premiers résultats? Le ministre semble le penser.
La baisse des féminicides "tient sans doute au regard que la société toute entière porte sur ces violences conjugales et sur ces crimes odieux, elle tient aussi au travail des associations", a-t-il estimé.
"Elle tient encore aux moyens que le ministère de la Justice a mobilisé pour lutter contre ces violences", a poursuivi le garde des Sceaux, avant de citer le déploiement des bracelets anti-rapprochement (17, à la date du 18 janvier), les "1.260 téléphones grave danger d'ores et déjà distribués" et les ordonnances d'éloignement permettant l'éviction du domicile du conjoint violent.
Après une forte mobilisation des associations, un "Grenelle" pour lutter contre les violences conjugales avait abouti fin 2019 à une quarantaine de mesures, parmi lesquelles le déploiement de ces bracelets.
"Au travers des quarante-six mesures du Grenelle des violences conjugales, aujourd'hui à 100% engagées, le gouvernement est pleinement mobilisé et déterminé pour enrayer ce fléau", a assuré Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Les associations restent, elles, "prudentes" face à ce bilan 2020, une année marquée par deux confinements nationaux en raison du Covid-19.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, rendus publics fin janvier, les violences intrafamiliales ont d'ailleurs augmenté (+9%) en 2020, pour la troisième année consécutive. Elles ont même connu un pic lors du premier confinement. L'Intérieur y a vu "un des effets possibles du Grenelle", qui aurait conduit à une hausse des plaintes.
Selon les éléments recueillis par l'AFP, les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex-conjoints n'ont eux ni augmenté ni particulièrement baissé pendant les confinements liés à la crise sanitaire du Covid-19. Il a été montré que c'est souvent lors de la séparation qu'une femme est le plus exposé au danger.
Jamais le sujet des féminicides n'avait pris une telle place dans le débat public, et en particulier dans les médias.
En 2019 et 2020, l'AFP a ainsi mobilisé ses journalistes à travers la France pour étudier en détail auprès des autorités (police, gendarmerie, parquets...) les cas de féminicides soupçonnés à partir du décompte associatif du collectif "Féminicides par compagnon ou ex".
Signe que ce fléau est devenu un sujet majeur dans la société, la Chancellerie a demandé pour la première fois l'an passé des "remontées systématiques d'informations" aux parquets généraux pour chaque homicide conjugal, afin d'avoir "un suivi plus précis" de ces meurtres et "évaluer l'impact des mesures du Grenelle".
Pour la cofondatrice de #Noustoutes Caroline De Haas, les féminicides "ne sont pas une fatalité: on peut les éviter". "Le gouvernement en compte 90? C'est 90 de trop".
Ces chiffres 2020 marqueront-ils un tournant et le début d'une baisse durable? "Il est très difficile de tirer des conclusions de 2020, une année de crise sanitaire, avec confinements et couvre-feu. On n'a pas de comparaison sur des années similaires. Ca peut remonter l'année prochaine", estime-t-elle.
Les associations demandent notamment que la mesure qui permet de réquisitionner les armes à feu d'un conjoint violent dès la première plainte soit réellement appliquée, les meurtres par arme à feu représentant près d'un tiers des féminicides.
Depuis le 1er janvier, il y a déjà eu selon #Noustoutes six féminicides, dont trois depuis le 27 janvier.
ctx-mdh-asl-jlo/lbx/it
"Harcèlement moral" présumé à la base de Nancy-Ochey: ouverture d'une enquête préliminaire #
Une enquête préliminaire a été ouverte à Metz après le dépôt d'une plainte fin décembre pour "harcèlement moral" par cinq militaires de la base 133 de Nancy-Ochey, dont un pilote, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
L'enquête sur cette plainte, qui concerne trois hommes et deux femmes de tous les grades, a été confiée à la Section de recherche de la gendarmerie de l'air, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Metz Christian Mercuri.
Dans leurs plaintes déposées fin décembre, les victimes avaient dénoncé de multiples brimades, des reproches injustifiés, des insultes, des privations de missions, des dénigrements, de l'ostracisme, selon leur défenseur Me Frédéric Berna qui avait dénoncé "le côté institutionnalisé des pratiques de harcèlement".
Les plaignants avaient également fait part de propos inappropriés à l'adresse des femmes, notamment lorsqu'elles étaient enceintes. Il y avait également des participations forcées à des réunions au milieu de photos de femmes dénudées.
Me Berna avait aussi relevé "des bizutages appelés +bahutages+" qui ont le même objet, à savoir "humilier les gens", ou encore "des reproches quand les victimes ne participaient pas aux "beuveries organisées dans la caserne pour la cohésion du groupe". Il avait ainsi donné l'exemple d'un militaire qui s'était vu reprocher son absence à une soirée alors que ce sportif ne souhaitait pas s'y rendre.
Sur les cinq plaignants, deux ont quitté l'armée avant la fin 2020 tandis que les trois autres étaient au même moment "soit en arrêt maladie, soit placardisés", avait précisé leur avocat.
La plainte visait à faire ouvrir une enquête et à déterminer les responsabilités" mais également permettre de vérifier si certains actes sont sexistes voire relèvent d'"agressions sexuelles".
Aucun porte-parole de la base militaire de Nancy-Ochey n'a pu être joint par l'AFP.
rz/ha/or
Le meurtrier présumé de Victorine entendu pour une affaire de viol #
L'homme suspecté d'avoir tué l'étudiante Victorine Dartois, en septembre à Villefontaine (Isère), a été placé en garde à vue quelques heures mardi dans une affaire de viol mais a refusé de s'exprimer, a indiqué le parquet de Grenoble.
Ludovic B., 25 ans, a été extrait mardi matin de la maison d'arrêt où il est actuellement écroué pour être interrogé dans le cadre d'une enquête préliminaire après le récent dépôt de plainte d'une jeune femme.
La section de recherches de la gendarmerie de Grenoble a été saisie par le parquet "pour enquêter sur une plainte déposée en 2020 pour des faits de viol qui auraient été commis en 2018", a indiqué Boris Duffau, procureur adjoint de la République à Grenoble.
"La plainte est postérieure à l'affaire Victorine et les faits auraient été commis dans le département du Rhône", a-t-il ajouté, précisant que la victime était âgée de 20 ans à l'époque des faits qu'elle dénonce.
La garde à vue a été levée à 15H00, le père de famille ayant fait valoir "son droit à garder le silence", a précisé le magistrat, ajoutant que dans l'affaire Victorine, "un réquisitoire supplétif pour viol" serait pris par le parquet.
Le suspect, un gérant d'entreprise qui habitait près de la victime mais ne la connaissait pas, a été mis en examen le 15 octobre pour meurtre précédé d'une tentative de viol après avoir avoué une partie des faits, pour lesquels il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le corps de l'étudiante en BTS communication avait été retrouvé sans vie dans un ruisseau le 26 septembre.
En garde à vue, Ludovic B. a nié tout mobile sexuel, affirmant avoir croisé la victime lors d'un footing, alors qu'elle rentrait au domicile familial à pied. Après une bousculade involontaire, puis une dispute, il aurait "paniqué" et "serré le cou" de l'étudiante avant de déposer son corps inanimé dans un torrent.
La disparition et la mort de Victorine Dartois ont suscité une forte émotion à Villefontaine, où près de 6.000 personnes lui ont rendu hommage le 4 octobre lors d'une marche blanche. Trois jours plus tard, plus d'un millier de personnes ont assisté à ses funérailles à Bourgoin-Jallieu.
bp/ppy/pb
Affaire Karachi: prison avec sursis et amendes requises contre Balladur et Léotard #
L'accusation a requis mardi une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis et de 50.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre Edouard Balladur, jugé à Paris pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi.
A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, le ministère public a demandé deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende, estimant qu'il était "beaucoup plus impliqué" que M. Balladur dans la gestion des rétrocommissions illégales en marge de contrats d'armement.
Au terme d'un réquisitoire à deux voix de plus de deux heures prononcé en l'absence des prévenus, le procureur général François Molins a estimé que l'ancien locataire de Matignon (1993-95) avait "nécessairement connaissance de l'origine délictueuse des fonds" qui ont alimenté en partie son compte de campagne.
Dans cette affaire vieille de plus de vingt-cinq ans, Edouard Balladur, aujourd'hui âgé de 91 ans, est accusé d'avoir imposé avec François Léotard un réseau d'intermédiaires "inutiles" et aux commissions "exorbitantes" sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan.
Selon l'accusation, une partie de l'argent était reversé sous la forme de rétrocommissions illégales sur le compte de campagne du candidat, dans une élection marquée par la guerre fratricide à droite avec Jacques Chirac.
L'ex-Premier ministre, qui comparaît pour "complicité d'abus de biens sociaux" et recel de ce délit, a longuement clamé son innocence face à ses juges, trois magistrats professionnels et douze parlementaires, dénonçant des accusations "mensongères" fondées sur des "rumeurs".
"Rien ne m'aura été épargné" dans cette "affaire hors du commun", avait déploré M. Balladur à la barre.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé que des années plus tard, au cours de l'enquête sur l'attentat commis en 2002 à Karachi, au Pakistan, dans lequel onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) ont trouvé la mort.
Point de départ d'un dossier aux multiples ramifications, l'enquête sur cet attentat est toujours en cours.
Dans le volet financier mais non gouvernemental de l'affaire Karachi, le tribunal correctionnel de Paris a infligé en juin dernier de sévères condamnations à six prévenus, dont l'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres. Ces six hommes ont fait appel.
L'avocate de M. Léotard a commencé à plaider à l'issue des réquisitions, la défense de M. Balladur plaidera mercredi après-midi.
asl-mdh/pa/nm
Hauts-de-Seine: 16 mois de prison pour le motard blessé lors de son interpellation #
Un motard qui avait été blessé lors de son interpellation par la police à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) l'an dernier a été condamné mardi par le tribunal de Nanterre à seize mois de prison pour mise en danger d'autrui.
Le soir du 18 avril 2020, pendant le premier confinement anti-coronavirus, l'homme circulait sans casque sur une moto-cross et avait eu la jambe gauche fracturée quand un policier qui se trouvait dans une voiture banalisée, à l'arrêt à un feu rouge, avait ouvert la porte à son passage.
L'accident avait rapidement enflammé les réseaux sociaux, alimentés par des vidéos de témoins dénonçant une "bavure" policière. Des incidents avaient éclaté le soir-même dans la ville entre manifestants et forces de l'ordre, avant de s'étendre à d'autres villes de région parisienne les quatre nuits suivantes.
Le motard, âgé aujourd'hui de 31 ans, qui a bénéficié de trois mois d'interruption temporaire de travail (ITT), était poursuivi pour plusieurs infractions au code de la route et mise en danger d'autrui.
Son conseil, Me Stéphane Gas, a dénoncé mardi la peine "disproportionnée" prononcée par le tribunal, en précisant que son client avait été relaxé pour les faits de "rodéo urbain".
A l'audience, la procureure avait requis une peine de dix-huit mois d'emprisonnement en dénonçant une "affaire emblématique que sont dans les cités des Hauts-de-Seine les rodéos motorisés".
L'avocat du motard a déposé une plainte avec caution de partie civile, toujours à l'étude, visant les policiers pour obtenir l'ouverture d'une information judiciaire.
Une précédente plainte pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique a été classée sans suite.
leo/pa/caz
Affaire Karachi: prison avec sursis et amendes requises contre Balladur et Léotard #
L'accusation a requis mardi une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis et de 50.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre Edouard Balladur, jugé à Paris pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi.
A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, le ministère public a demandé deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende, estimant qu'il était "beaucoup plus impliqué" que M. Balladur dans la gestion des rétrocommissions illégales en marge de contrats d'armement. Les deux prévenus étaient absents à l'audience.
asl-mdh/lbx/swi
Procès Tron: une accusatrice décrit une "toile" de l'"emprise" #
L'une des deux accusatrices de Georges Tron, qui le poursuivent pour viols et agressions sexuelles, s'est décrite mardi comme sous "une certaine emprise" de l'ancien secrétaire d'Etat (2010-2011), actuellement jugé en appel aux assises de Paris.
"C'est comme une toile qui se tisse et on se soumet. J'étais soumise complètement à mon patron", a déclaré à la barre Virginie Ettel, 43 ans, ancienne employée de la petite commune de Draveil (Essonne) dont Georges Tron est maire depuis 1995.
L'existence ou non d'une situation contrainte entre l'élu LR et ses deux détractrices devrait s'avérer décisive dans le verdict de cette affaire qui défraie la chronique depuis 2011. Elle est jugée en appel depuis le 19 janvier, devant la cour d'assises de Paris.
Suite à l'acquittement en première instance en 2018 de Georges Tron et de son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel, poursuivie pour complicité, les parties civiles espèrent démontrer au cours de ce nouveau procès que les plaignantes étaient sous l'emprise du député-maire.
Depuis le début de la procédure, l'édile de 63 ans nie catégoriquement avoir jamais eu de relations sexuelles avec ces deux femmes. Celles-ci l'accusent de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, sous couvert de séances de réflexologie plantaire.
Mardi, la cour d'assises a entendu pour la première fois l'une des deux plaignantes, Virginie Ettel.
Aujourd'hui âgée de 43 ans, cette mère de deux enfants a décrit à la barre des scènes de massages de pieds, d'attouchements et de triolisme avec M. Tron et Mme Gruel.
Interrogée par la présidente sur son peu de résistance dans les ébats sexuels décrits, Mme Ettel a expliqué sa conduite par le magnétisme de Georges Tron et son pouvoir sur le personnel de la mairie de Draveil.
"J'étais dans un système, une certaine emprise", a déclaré la quadragénaire, vêtue d'une robe fleurie sombre, cape noire sur les épaules.
"M. Tron est effectivement charismatique, très grand, imposant, assez autoritaire et peut passer d'un état doux à état d'énervement', a-t-elle assuré. "Quand on est dans cette mairie, nous n'existons pas comme des individus. C'est un groupe qui est là au service de M. Tron. Il veut, on fait", a-t-elle ajouté.
En première instance, la cour de Seine-Saint-Denis avait estimé que le "climat général hyper sexualisé" de la mairie de Draveil crédibilisait les récits de scènes à caractère sexuel faits par les plaignantes.
Toutefois, elle avait acquitté les accusés en écartant l'existence d'une situation de contrainte - qui caractérise le viol et l'agression sexuelle dans le code pénal - entre le maire et ses deux accusatrices. Son arrêt pointait notamment des contradictions, voire des mensonges, de la part des plaignantes.
amd/lbx/it
Affaire Karachi: début du réquisitoire devant la CJR, sans Balladur ni Léotard #
Le ministère public a débuté mardi après-midi son réquisitoire au procès devant la Cour de justice de la République de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et de son ex-ministre de la Défense François Léotard dans le volet financier de l'affaire Karachi, en l'absence des prévenus.
M. Balladur, 91 ans, et M. Léotard, 78 ans, ne se sont pas présentés au palais de justice de Paris à la reprise de l'audience à 14H00, pour les réquisitions de l'accusation.
Dans un courrier lu par le président de la CJR, Dominique Pauthe, François Léotard explique son absence, certificat médical à l'appui, en raison de son "état de santé (qui) s'est aggravé" depuis l'ouverture du procès, le 19 janvier.
Alors qu'il assurait jusque-là seul sa défense, il a désigné une avocate, Brigitte Longuet, pour le représenter.
L'ex-Premier ministre et son ancien ministre de la Défense sont accusés d'avoir mis en place un système de rétrocommissions illégales sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à financer en partie la campagne - malheureuse - de M. Balladur à la présidentielle de 1995.
Devant la Cour de justice de la République, une juridiction mi-judiciaire mi-politique et la seule habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions, les deux prévenus ont nié tout financement occulte de la campagne Balladur.
Dès l'entame d'un réquisitoire à deux voix, le procureur général François Molins a évoqué un "dossier véritablement hors norme" et l'ancienneté des faits, il y a plus de vingt-cinq ans.
Après cinq demi-journées d'audiences, restent "un sentiment de malaise et un goût d'inachevé", une "sensation de n'avoir abordé que la petite partie émergée de cette affaire tentaculaire", a souligné le magistrat.
Face à "un dossier d'accusation crédible", le procureur général a vilipendé "l'attitude des prévenus" devant la Cour et leurs "stratégies de déni et d'évitement", en décidant "de ne pas répondre aux questions", en se lançant "dans des digressions politico-diplomatiques" ou pour reprendre la formule d'Edouard Balladur en "choisissant de rester général".
Lors du procès, "on a tout entendu, tout et son contraire. Et s'il y a quelque chose qui saute aux yeux, c'est qu'il y a forcément des menteurs", a lancé M. Molins.
Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au cours de l'enquête sur l'attentat commis en 2002 à Karachi, au Pakistan, dans lequel onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) ont trouvé la mort.
Le procès doit s'achever mercredi avec les plaidoiries des avocats d'Edouard Balladur.
asl-mdh/tib/bow
Un collectif veut "libérer la parole" autour des incidents de chasse #
"Libérer la parole" autour des incidents de chasse: après la mort accidentelle de leur ami, tué par un chasseur, six femmes ont lancé un collectif pour demander un durcissement des règles de chasse.
Morgan Keane, un jeune homme de 25 ans d'origine britannique, est mort début décembre dans le Lot alors qu'il coupait du bois dans son jardin, touché au thorax par un chasseur lors d'une battue aux sangliers. Le chasseur a été mis en examen pour homicide involontaire.
Son décès a provoqué une vive émotion dans la région: des centaines de personnes ont assisté à son enterrement et à des marches blanches à Carjac et à Cahors.
"Suite à son décès, nous avons eu besoin de partager notre sentiment d'incompréhension", explique à l'AFP une de ses proches, Peggy.
Elle et cinq autres femmes, qui ont grandi à la campagne, dans des zones de chasse, ont lancé une page "Un jour un chasseur" où elles recueillent des récits d'incidents de chasse: intrusions sur des terrains privés, animaux de compagnie criblés de plombs, accidents à cheval, balles perdues...
Lundi soir, elles ont été reçues par la secrétaire d'Etat à la biodiversité, Bérangère Abba, à Paris.
Sur la saison de chasse 2019-2020, 141 accidents de chasse ont eu lieu, dont 11 mortels, des chiffres en forte baisse sur 20 ans. "Les accidents restent rares par rapport au nombre de sorties de chasse", avec un million de chasseurs en France, relève Loïc Obled, de l'Office français de la biodiversité (OFB).
"La quasi-totalité des accidents s'expliquent par une imprudence", poursuit-il: mauvaise manipulation des armes, tirs à hauteur d'homme, vers des habitations ou des routes, non respect d'un angle de tir de 30° lors des battues... La majorité a lieu lors de chasses au grand gibier. Dans 90% des cas, les victimes sont des chasseurs.
"C'est le b.a-ba de la chasse, on ne tire pas sur quelque chose qu'on n'a pas identifié", souligne Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC).
Depuis 2019, la sécurité à la chasse a été renforcée: port du gilet orange rendu obligatoire pour certaines chasses, indication de chasses en cours par des panneaux, remise à niveau tous les dix ans.
Pour les jeunes femmes, ce n'est pas suffisant. Au-delà des morts et des blessés, elles posent la question des incidents de chasse. "Ce qui nous interpelle, c'est une certaine impunité dont bénéficient les chasseurs", déclare Peggy.
"Des gens ne parlent pas parce qu'ils ont peur, d'autres voient leurs plaintes classées sans suite, et quand il y a un procès, la peine est ridicule", déplore son amie Léa. "Des gens nous disent qu'ils n'osent pas sortir le week-end".
Leurs revendications, portée par une tribune: améliorer la formation des chasseurs, porter l'âge du permis de chasser de 16 à 18 ans, interdire les véhicules dans les battues, signaler les battues 48h à l'avance, interdire les tirs à 1 km des habitations, un meilleur contrôle des armes...
"Nous ne sommes pas contre la discussion pour améliorer la sécurité à la chasse des chasseurs et des autres usagers de la nature", répond Willy Schraen. Il s'oppose en revanche à "une réflexion sur un partage de la nature" (avec des jours non chassés).
Des associations comme l'ASPAS (association pour la protection des animaux sauvages) défendent ainsi le principe du dimanche sans chasse, en vain. Huit Français sur dix y sont favorables, selon un sondage Ifop de 2016.
Les périodes de chasse dépendent de chaque département et elles vont en général de septembre à mars.
Pour l'ASPAS se pose aussi "le problème de la portée des armes à feu" ou encore "du taux d'alcoolémie". Les chasseurs pourraient être soumis à un certificat médical délivré chaque année, comme pour les autres sports, suggère Madline Rubin de l'ASPAS.
laf/fmp/caz
Quatre-vingt-dix féminicides en 2020, contre 146 en 2019 #
Un total de 90 femmes ont été tuées par leurs conjoints et ex-conjoints, un chiffre en très forte baisse par rapport aux 146 féminicides comptabilisés par le gouvernement en 2019, a annoncé mardi le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
En 2020, "106 crimes ont été perpétrés et 90 victimes sont des femmes", a déclaré le ministre dans une vidéo postée sur Facebook. "En 2019, 173 crimes ont été perpétrés et 146 femmes ont été victimes de ces crimes conjugaux".
"Nous avons obtenu ces résultats, ils sont encore trop modestes mais ils sont porteurs d'espoir", a estimé M. Dupond-Moretti.
"Bien sûr que chaque homicide, que chaque violence est un échec avec les conséquences humaines dramatiques que l'on imagine, un échec pour notre société toute entière, c'est un échec pour le ministère de la Justice", a-t-il souligné.
Stade ultime des violences subies par plus de 200.000 femmes par an, les féminicides ont connu une forte hausse en 2019 (25 de plus qu'en 2018).
Le chiffre pour 2020 est le plus bas depuis que le gouvernement a commencé à recenser les féminicides en 2006, mais les associations s'accordent à dire qu'il est encore trop tôt pour y voir une tendance durable.
Selon les éléments recueillis par l'AFP qui a étudié pour 2019 et 2020 tous les cas de féminicides présumés en France, les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex n'ont pas particulièrement baissé pendant les confinements liés à la crise sanitaire du Covid-19.
L'épidémie de coronavirus et ses périodes de confinement ont par contre mis en lumière l'importance des violences subies par les femmes et les enfants à leur domicile, faisant bondir les signalements de ces faits.
La baisse considérable du nombre de féminicides "tient sans doute au regard que la société toute entière porte sur ces violences conjugales et sur ces crimes odieux, elle tient aussi au travail des associations", a aussi dit M. Dupond-Moretti.
"Elle tient encore aux moyens que le ministère de la Justice a mobilisé pour lutter contre ces violences", a-t-il ajouté, citant le déploiement des bracelets anti-rapprochement (17 au 18 janvier), les "1.260 téléphones grave danger d'ores et déjà distribués" et les ordonnances d'éloignement permettant l'éviction du domicile du conjoint violent.
"Bien sûr, il faut encore des moyens supplémentaires et nous nous y attacherons", a-t-il promis.
Signe que ce fléau est devenu majeur dans la société, la Chancellerie a demandé pour la première fois en 2020 des remontées systématiques aux parquets généraux pour chaque homicide conjugal, afin d'avoir "un suivi plus précis" de ces meurtres et "évaluer l'impact des mesures du Grenelle".
C'est la première fois que la Chancellerie annonce des chiffres.
Après une forte mobilisation associative, un "Grenelle" pour lutter contre les violences conjugales avait abouti fin 2019 à une quarantaine de mesures, parmi lesquelles le déploiement de bracelets anti-rapprochement pour les conjoints ou ex-conjoints violents ou des "retours d'expérience" entre professionnels concernés après chaque féminicide.
mdh-asl/pa/shu
A 20 ans, contrôlé à 225 km/h sur une route à 80 km/h en plein couvre-feu #
Un automobiliste de 20 ans enfreignant le couvre-feu a été contrôlé la semaine dernière à 225 km/h sur une départementale "sinueuse" limitée à 80 km/h sur la presqu'île d'Arvert, près de Marennes, a indiqué mardi la gendarmerie de Charente-Maritime sur son compte Facebook.
Mardi 26 janvier, alors que le couvre-feu était en vigueur depuis 30 minutes, les gendarmes de la brigade motorisée de Marennes ont contrôlé la berline qui roulait sur une départementale limitée à 80 km/h, une route "sinueuse et vallonnée" en secteur forestier, a précisé la gendarmerie.
Le conducteur de 20 ans, qui n'avait aucun justificatif de déplacement, a déclaré aux gendarmes qu'il "pensait ne pas rouler à plus de 170 km/h", a rapporté la gendarmerie sur Facebook. Il était négatif au dépistage d'alcoolémie et de stupéfiants.
Le permis probatoire du jeune conducteur a été suspendu et le véhicule au nom de son père, une Mercedes, a été immobilisé. Pour le non respect du couvre-feu, il a écopé d'une amende de 135 euros et sera convoqué le 22 juin devant le tribunal de police de La Rochelle.
nal/bpe/mm
Féminicides: 90 femmes tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2020, contre 146 en 2019 (Dupond-Moretti) #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a annoncé mardi que 90 femmes avaient été tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2020, un chiffre en très forte baisse par rapport aux 146 féminicides comptabilisés par le gouvernement en 2019.
"Nous avons obtenu ces résultats, ils sont encore trop modestes mais ils sont porteurs d'espoir", a déclaré le ministre dans une vidéo postée sur Facebook.
mdh-asl/tib/shu
Le meurtrier présumé de Victorine entendu pour une affaire de viol #
L'homme suspecté d'avoir tué Victorine Dartois, une étudiante de 18 ans retrouvée morte en septembre à Villefontaine (Isère), a été placé en garde à vue mardi pour être entendu sur des faits de viol datant de 2018, a indiqué le parquet de Grenoble.
Ludovic B., 25 ans, a été extrait mardi matin de la maison d'arrêt où il est actuellement écroué pour être interrogé dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour viol après le récent dépôt de plainte d'une jeune femme de 22 ans.
"La Section de recherches de Grenoble a été saisie par le parquet de Grenoble pour enquêter sur une plainte déposée en 2020 par une jeune fille pour des faits de viol qui auraient été commis en 2018", a indiqué Boris Duffau, le procureur adjoint de la République de Grenoble.
"La plainte est postérieure à l'affaire Victorine et les faits auraient été commis dans le département du Rhône", a-t-il ajouté, précisant que la victime était âgée de 20 ans à l'époque des faits qu'elle dénonce.
Le principal suspect de l'affaire Victorine, un gérant d'entreprise qui habitait près de sa victime mais ne la connaissait pas, a été mis en examen le 15 octobre pour meurtre précédé d'une tentative de viol après avoir avoué une partie des faits.
Mais il a nié tout mobile sexuel. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Lors de sa garde à vue, Ludovic B. a expliqué avoir croisé la jeune femme lors d'un footing alors que l'étudiante en BTS communication rentrait au domicile familial à pied.
Après une bousculade involontaire, puis une dispute, il aurait "paniqué" et "serré le cou" de l'étudiante avant de déposer son corps inanimé dans un torrent.
La disparition et la mort de la jeune fille, dont les circonstances précises n'ont pas encore été élucidées, avaient provoqué une forte émotion à Villefontaine, où près de 6.000 personnes lui avaient rendu hommage le 4 octobre lors d'une marche blanche.
Trois jours plus tard, plus d'un millier de personnes avaient assisté à ses funérailles à Bourgoin-Jallieu.
bp/mb/bow
Agressions sexuelles: une élue LR appelle à un "examen de conscience" des élus parisiens #
"Il est temps que le milieu politique fasse son examen de conscience": une élue LR appelle, dans une tribune publiée mardi, la mairie de Paris à mettre en place une commission spéciale de lutte contre les "abus de pouvoir et violences sexuelles commis" par des élus de la capitale.
Cet appel, lancé par la conseillère municipale du 11e arrondissement Nelly Garnier dans les colonnes du Monde, survient après plusieurs accusations de viols et d'agressions sexuelles visant ces derniers mois plusieurs élus parisiens qui, pour certains, ont depuis quitté leurs fonctions ou se sont mis en retrait.
"Ces violences ne sont ni des faits isolés, ni des dérives individuelles, ni des faits du passé, mais apparaissent au contraire comme des pratiques répandues et tues", estime la porte-parole du groupe "Changer Paris" de Rachida Dati.
"Je demanderai la création d'une commission spéciale présidée par une personnalité indépendante pour prévenir et travailler à la lutte contre les abus de pouvoir et les violences sexuelles et sexistes commises par des élus à l'encontre de collaborateurs ou d'administrés au sein de la Ville de Paris."
"Une telle commission (...) constituerait un symbole important de prise de conscience", poursuit l'élue Les Républicains (LR). "Il est aussi temps de déconstruire le mythe de l'homme politique séduisant, homme à femmes, dont la capacité à consommer des femmes est le reflet de sa capacité à convaincre les électeurs, à charmer la France"
La majorité municipale parisienne a été éclaboussée ces derniers mois par plusieurs accusations de viol, dont celles visant Christophe Girard, l'ancien adjoint à la Culture de la maire de Paris Anne Hidalgo, classées sans suite depuis par la justice en raison de la prescription des faits.
Contraint à la démission de l'exécutif parisien, l'élu du 18e, qui a toujours dénoncé des accusations sans fondement, a été la semaine dernière exclu du groupe "Paris en commun".
En janvier, un élu du PCF, Maxime Cochard, a pour sa part été prié par son parti de se mettre en retrait le temps que toute la lumière soit faite sur les accusations de viol et d'agression sexuelle le visant, lui et son conjoint - accusations démenties par l'élu du 14e arrondissement.
En octobre, c'est l'ancien adjoint à la mairie de Paris Pierre Aidenbaum qui avait été contraint à la démission après avoir été mis en examen pour viol et agressions sexuelles. L'élu a toujours clamé son innoncence.
Le même mois, une enquête avait également été ouverte par le parquet de Paris après une plainte pour viol déposée contre un collaborateur d'Anne Souyris, adjointe EELV d'Anne Hidalgo.
mep/el/rhl
Intrusion violente au CHU de Nantes: le fugitif interpellé #
Un homme de 24 ans, recherché par la police après avoir été "exfiltré" par des complices au CHU de Nantes fin janvier, a été arrêté lundi, a-t-on appris de source policière.
"Il a été interpellé lundi vers 16H00 à Nantes", a indiqué mardi à l'AFP une source policière, confirmant une information de la presse locale.
Dans la nuit du 21 janvier, des policiers avaient interpellé cet homme roulant à vive allure à Nantes. Se plaignant de douleurs au ventre, il avait été conduit au CHU. Peu après des individus s'étaient introduits dans le box de traumatologie du CHU et l'avaient libéré. Une quinzaine de personnes avaient protégé la fuite de cet homme, qui faisait l'objet de plusieurs fiches de recherche.
Un jeune homme de 21 ans, qui avait pénétré dans le CHU pour protéger la fuite, avait été placé en garde à vue, tout comme le passager du véhicule que conduisait le fugitif avant son interpellation.
Huit plaintes des fonctionnaires de police mais aussi du personnel hospitalier avaient été déposées pour violences.
Dans un communiqué, l'Unsa police avait déploré "une fois de plus que des policiers soient blessés dans l'exercice de leurs fonctions à Nantes", estimant que les fonctionnaires avaient été confrontés "à un commando qui n'a pas hésité à s'en prendre violemment aux policiers pour libérer l'un des leurs".
mas/gvy/rhl
"Voyeurisme" et "souvenirs violés": un téléfilm de TF1 sur Fourniret dérange #
"Indécence", "voyeurisme" et volonté de faire de l'argent "sur le dos des enfants morts": les proches des victimes de Michel Fourniret comme son propre fils s'indignent de la diffusion prochaine par TF1 d'un téléfilm qui retrace le parcours criminel et la traque du tueur en série.
En commémorant le 18e anniversaire de la disparition de sa fille Estelle le mois dernier, Eric Mouzin s'est dit "écoeuré" par l'initiative de la chaîne, qu'il a qualifiée de "dérive de notre société du spectacle".
Michel Fourniret, 78 ans, a été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept fillettes, adolescentes et jeunes femmes entre 1987 et 2001. Il est mis en examen dans trois autres dossiers.
"Quand j'entends parler de +l'Ogre des Ardennes+, je trouve surprenante cette dérive vers le monde des contes, du folklore et de la mythologie. Ces criminels de la pire espèce sont en train de devenir des personnages de fiction", souffle Eric Mouzin, "moi je ressens la terreur d'Estelle quand elle se retrouve dans la camionnette de Fourniret".
Depuis 2003, il attend toujours la vérité. Si Michel Fourniret a fini par avouer en mars 2020 sa responsabilité dans la disparition de sa fille de 9 ans après avoir été mis en cause par son ex-épouse et complice Monique Olivier, il n'a toujours pas dit où se trouvait son corps.
Marie Noëlle Bouzet a la certitude, elle, que c'est bien lui qui a enlevé, tenté de violer et tué sa fille de 12 ans, Elizabeth, en 1989 en Belgique.
"L'utilisation commerciale de la souffrance de mon enfant disparu me dévaste. Le souvenir et l'intégrité d'Elizabeth seront violés encore et encore à chaque lecture de détails inutiles, à chaque clic de télécommande", déplore-t-elle.
Dans un message transmis à l'AFP et adressé à TF1, elle s'indigne: "vous allez me rétorquer que votre travail sera utile pour comprendre l'indicible ou qu'il relève de la création artistique, ou de la liberté d'expression. Non pour moi, cela relève du voyeurisme et de la recherche d'audimat".
"Les mécanismes de prédateurs sont faciles à décoder par le commun des mortels, qui n'a pas besoin de vos pitoyables images pour comprendre", ajoute-t-elle.
Eric Mouzin a joint l'agent de Philippe Torreton, qui incarne le tueur en série dans ce téléfilm réalisé par Yves Rénier et intitulé "La traque", tourné l'été dernier. L'agent n'a pas donné suite à la demande du père de la victime, ni à celle de l'AFP.
TF1 affirme de son côté que "le film est centré sur le difficile travail des enquêteurs". "Les auteurs ont voulu rendre hommage à leur détermination qui a permis d'intercepter, démasquer et emprisonner le couple Fourniret. Le film ne participe en rien à leur héroïsation. Bien au contraire", se défend la chaîne.
Alors que les faits divers inspirent plus que jamais la fiction, à l'étranger comme en France (Affaire Laëtitia, Grégory, Jacqueline Sauvage), le choix de TF1 d'adapter un roman, "La mésange et l'ogresse", publié en 2017 par Harold Cobert, suscite un malaise.
Son auteur, qui fait notamment parler Monique Olivier à la première personne, présente son ouvrage comme "une oeuvre de fiction" où "les pensées et propos" prêtés aux deux criminels "relèvent de la pure invention". Mais il affirme en même temps suivre "au plus près les faits tels qu'ils ont été révélés lors du procès".
Ulcéré, le fils du couple Fourniret-Olivier a lancé une pétition signée par 15.000 personnes afin d'interdire sa diffusion.
Dans une lettre ouverte adressée à la chaîne publiée par plusieurs médias, Sélim Fourniret déplore que le réalisateur se soit "minablement décidé (..) à amasser de l'argent sur le dos des enfants morts".
"Votre film minable va glorifier mon père. il va apparaître comme un superhéros du mal qui esquive les balles des policiers peu inspirés au fil de sa traque", conclut-il en menaçant la chaîne de poursuites pénales en cas de diffusion.
Dans les Ardennes, où le criminel a sévi des années durant, une poignée d'habitants ont manifesté en septembre aux abords du tournage. "Il joue avec la justice depuis des années, il fait souffrir des familles entières et on fait un film sur lui ?", s'interrogeait alors une manifestante.
sab-ac/pa/dlm
Deux à onze ans de prison pour un projet de braquage "à visée terroriste" #
Quatre hommes ont été condamnés lundi à des peines allant de deux à onze ans de prison ferme pour un projet de braquage "à visée terroriste", le jour de l'acte 1 du mouvement des "gilets jaunes" en novembre 2018.
Initialement soupçonnés d'avoir envisagé un attentat le 17 novembre 2018, les quatre prévenus avaient finalement été renvoyés devant le tribunal, à l'issue de deux ans d'investigations, pour un projet de braquage d'agence bancaire à Saint-Etienne.
Toute la question de ce procès, entamé le 22 janvier, était de trancher si ce dessein avait, ou non, un but terroriste: à l'issue de près de cinq heures de délibéré, la 16e chambre correctionnelle a répondu à cette question par l'affirmative, en condamnant les quatre hommes pour association de malfaiteurs terroriste.
La plus lourde peine a été prononcée à l'encontre de Kévin B., 27 ans, en détention au moment des faits pour une tentative de départ en zone irako-syrienne. Kamel A. (37 ans) a été condamné à 8 ans d'emprisonnement et son frère, Hillal A. (25 ans) à 5 ans. Rémi M., 54 ans, le seul prévenu qui comparaissait libre, a écopé de 4 ans dont 2 ferme.
"Nous avons estimé que vous adhériez volontairement à une organisation terroriste et que c'est dans ce cadre que vous avez choisi sciemment, en lien avec cette doctrine, d'effectuer un vol", a déclaré le président, alors que deux des prévenus explosaient de colère dans le box.
Dans l'après-midi, la représentante du parquet national antiterroriste (Pnat) a reconnu dans son réquisitoire qu'un sms envoyé par Rémi M., "sa va saigné le 17", qui avait précipité les interpellations des quatre hommes placés sur écoute, n'avait en fait "rien à voir" avec un projet d'action violente.
En mars 2019, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait référence à ce message en évoquant alors sur France 2 une "attaque terroriste" déjouée.
Pour autant, selon la procureure, il existait bien des éléments pour condamner les prévenus pour un projet de braquage, notamment des extraits de discussions interceptées entre Kamel A. et Kévin B., depuis sa prison.
Elle a aussi mentionné la tentative d'Hillal A. d'acquérir, dans une armurerie lyonnaise, une réplique de fusil d'assaut et une conversation où Rémi M. parle du 17 novembre comme la date à laquelle il "faut agir".
Et pour la magistrate, le "but" était bien terroriste: "Ce qui ressort (des écoutes), c'est un désir de combattre la société, de la plier, de la blesser, de la punir", a-t-elle déclaré, avant de requérir entre trois et quatorze ans de prison ferme.
En rangs serrés, la défense a ensuite plaidé, pour chacun, la relaxe, dépeignant un projet "au stade de la tentation" qui n'avait qu'un objectif banalement crapuleux, pour des hommes qui vivotaient alors du RSA.
Rémi M. était "rigoriste oui, Daech, certainement pas", a résumé son avocat, Me Michaël Bendavid. il ne s'agissait pas de "servir une cause terroriste, mais de vivre un petit peu mieux", a-t-il assuré.
Cette affaire est "le symbole des petits échecs, des démissions, des renoncements, face à la politique pénale menée depuis 2016 en matière terroriste", a lancé Me Léa Dordilly, avocate d'Hillal A.
"C'est un cas pratique de tous les écueils du sujet", a-t-elle tancé, citant une "communication médiatique désastreuse" et le "vide abyssal" de "preuve matérielle".
"Ce dossier se fonde d'abord sur une erreur, une mauvaise analyse des enquêteurs", a rappelé Simon Clémenceau, conseil de Kamel A. "La procédure s'est effondrée" et, ensuite, "c'est une reconstruction artificielle" de l'affaire.
"La radicalisation de Kevin B. suffit-elle pour se dispenser d'une raisonnement juridique ?" a asséné son avocate. Du projet, "il n'en avait pas connaissance" et dans les préparatifs, "où est-ce qu'il intervient ?" a demandé Me Louise Dumont Saint Priest.
Estimant qu'on avait "tordu" l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste, elle s'est élevée contre la "peine d'élimination" proposée par l'accusation, demandant au tribunal de ne pas "laisser" son client "se noyer".
alv/tib/ob
Belfort: enquête ouverte après des "violences en réunion" sur un jeune handicapé (parquet) #
Le parquet de Belfort a annoncé lundi avoir ouvert une enquête sur des violences commises à l'encontre d'un jeune homme handicapé mental par plusieurs individus, une scène filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
L'enquête a été ouverte pour "violence commise en réunion sans incapacité", "diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne" et "atteinte à l'intimité de la vie privée", a précisé à l'AFP le procureur de Belfort, Eric Plantier.
Menée par la brigade de recherche de la gendarmerie de Belfort, elle n'a pas encore déterminé si les auteurs des faits "avaient connaissance du handicap" de leur victime, a-t-il indiqué.
Les violences ont été commises dans la nuit de samedi à dimanche, et la vidéo a rapidement été diffusée et relayée sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, avant d'être supprimée de nombreux comptes.
Selon le quotidien L'Est Républicain, les images montrent notamment le jeune homme en train d'être frappé au visage avant d'être tondu.
Ian Boucard, député (LR) du Territoire de Belfort, avait annoncé dans la nuit de dimanche à lundi émettre un signalement auprès des autorités "pour que les auteurs soient retrouvés rapidement".
Il a fait part de son "soutien" à la victime après ces "actes odieux".
Le président (LR) du conseil départemental du Territoire de Belfort, Florian Bouquet, a fait état "d'actes de torture" et "d'images insoutenables".
"Je déplore et condamne avec la plus grande fermeté ces actes d'une rare cruauté", a-t-il déclaré un communiqué.
"J'apprends que des mouvements de colère et de vengeance s'organisent. Je les condamne également", a-t-il ajouté, appelant à "l'apaisement".
apz/ha/dlm
Lyon: 12 ans de réclusion pour le viol de sa fille #
Un homme de 49 ans a été condamné lundi à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Lyon, qui l'a jugé coupable de viol et d'agression sexuelle de sa fille aînée entre 2016 et 2017.
Ce père de deux enfants a abusé de sa fille à l'époque où elle entrait au collège. Elle était alors âgée de 12 ans. Aujourd'hui âgée de 16 ans, l'adolescente a décrit à la barre un processus progressif.
D'abord des incitations à se baigner nue, dans la piscine d'un ami de son père, puis des caresses de plus en plus insistantes, et enfin plusieurs actes sexuels complets. La victime a évoqué une dizaine d'agressions incestueuses.
"A chaque fois, j'étais sidérée, je ne comprenais absolument pas ce qui se passait", a témoigné la jeune femme, expliquant la souffrance subie, physique tout autant que morale, alors qu'elle était prisonnière d'un système maintenu dans le secret familial.
C'est une camarade de classe qui l'a poussée à se confier à une psychologue, avant qu'elle ne parvienne à déposer plainte en avril 2019. Elle avait alors 14 ans.
Selon les experts, le père a présenté des failles narcissiques anciennes et importantes, qu'il aurait voulu combler en utilisant sa fille comme objet sexuel.
Gérant de salle de sport à Villeurbanne (Rhône), l'homme a multiplié les relations sentimentales à l'époque où il abusait de sa fille. "Une confusion indifférenciée", a pointé Xavier Renaud, expert psychologue. Selon lui, le père a imposé "une posture totalitaire, idéologique et identitaire", en précisant que le mis en cause "est dans un naufrage interne permanent, mais il emmène ses proches avec lui. Il a décidé qu'il ne souffrirait pas seul".
Le psychologue et le psychiatre Jean Cantérino ont décrit le mécanisme de l'inceste. L'emprise de l'adulte provoque la distorsion de la relation, place l'enfant dans la culpabilité, et même dans une forme pervertie de demande affective. "Un enfant peut être actif de quelque chose qui le détruit", a rappelé M. Renaud.
"La parole se libère et c'est tant mieux, mais est-ce que nos oreilles sont prêtes à entendre tout ça", a interrogé l'avocate de la victime et de sa mère Catherine Bourgade.
"Ces affaires sont extrêmement nombreuses, ce qui se tolérait il y a cinquante ans ne passe plus aujourd'hui, la société a heureusement évolué", ont admis les avocats de la défense Florence Vincent et Hervé Banbanaste, faisant allusion aux récents livres de Vanessa Springora et Camille Kouchner.
Ces derniers ont insisté sur les carences affectives de l'accusé. "Les fondations étaient tellement fragiles, l'édifice ne pouvait que s'effondrer. Pour en arriver là, il ne faut pas aller bien", a expliqué Me Banbanaste.
Le jury a également prononcé le retrait de l'autorité parentale et une peine complémentaire de cinq ans de suivi socio-judiciaire, avec injonction de soins et interdiction professionnelle de contact avec des mineurs.
rs/ag/dlm
Valence: le frère d'un homme tué par balles dimanche à son tour abattu #
Un homme de 37 ans, frère d'un autre homme abattu dimanche, a également été tué par balles lundi soir au volant de sa voiture, a-t-on appris auprès du parquet de Valence.
"Vers 18 heures, cet homme qui se trouvait seul à bord d'un véhicule sur la voie publique a été visé par un individu qui a fait feu à plusieurs reprises", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Le décès de la victime, atteinte par plusieurs projectiles dont deux à la tête, a été constaté à son arrivée à l'hôpital, a ajouté M. Perrin, selon qui "ces faits sont liés" à un autre meurtre survenu la veille à Bourg-lès-Valence (Drôme), les deux victimes appartenant à la même fratrie.
Dimanche matin, le frère cadet de la victime de lundi, âgé de 30 ans, avait été tué dans des circonstances similaires. Le procureur avait alors indiqué qu'il s'agissait d'un "acte de règlement de comptes" ayant "a priori un lien avec divers trafics".
Une enquête de flagrance a été confiée à l'antenne de Valence de la police judiciaire de Lyon.
ag/it
Un homme mis en examen pour meurtre après un conflit de voisinage #
Un homme soupçonné d'avoir tué son voisin samedi soir au cours d'une altercation au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) a été mis en examen pour meurtre, a indiqué lundi le parquet de Clermont-Ferrand.
L'homme, âgé de 45 ans, a été placé en détention provisoire et une information judiciaire a été ouverte pour meurtre, a précisé Eric Maillaud, le procureur de la République de Clermont-Ferrand.
A ce stade, le suspect ne "reconnaît pas formellement être à l'origine du décès de son voisin" et "a seulement déclaré avoir porté quelques coups", sans plus de précision, selon le procureur.
L'homme est soupçonné d'avoir tué son voisin âgé de 62 ans habitant l'appartement au-dessous de lui, retrouvé mort samedi soir chez lui par les pompiers.
D'après les premiers éléments de l'enquête, le décès pourrait être consécutif à un traumatisme crânien, mais aucune précision n'a été donnée concernant l'origine de la dispute.
Le suspect serait allé lui-même se confier à des habitants de cette commune de l'Yssingelais qui ont prévenu les secours. L'homme qui n'avait pas pu être entendu au cours des premières heures de sa garde-à-vue, était semble-t-il alcoolisé.
Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir afin qu'il soit présenté lundi au parquet de Clermont-Ferrand, au pôle criminel de l'instruction.
cca/dlm
Lyon: 12 ans de réclusion pour avoir abusé de sa fille #
Un homme de 49 ans a été condamné lundi à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Lyon, qui l'a jugé coupable de viol et d'agression sexuelle de sa fille aînée entre 2016 et 2017.
Ce père de deux enfants a abusé de sa fille à l'époque où elle entrait au collège. Elle était alors âgée de 12 ans. Aujourd'hui âgée de 16 ans, l'adolescente a décrit à la barre un processus progressif.
D'abord des incitations à se baigner nue, dans la piscine d'un ami de son père, puis des caresses de plus en plus insistantes, et enfin plusieurs actes sexuels complets. La victime a évoqué une dizaine d'agressions incestueuses.
"A chaque fois, j'étais sidérée, je ne comprenais absolument pas ce qui se passait", a témoigné la jeune femme, expliquant la souffrance subie, physique tout autant que morale, alors qu'elle était prisonnière d'un système maintenu dans le secret familial.
C'est une camarade de classe qui l'a poussée à se confier à une psychologue, avant qu'elle ne parvienne à déposer plainte en avril 2019. Elle avait alors 14 ans.
Selon les experts, le père a présenté des failles narcissiques anciennes et importantes, qu'il aurait voulu combler en utilisant sa fille comme objet sexuel.
Gérant de salle de sport à Villeurbanne (Rhône), l'homme a multiplié les relations sentimentales à l'époque où il abusait de sa fille. "Une confusion indifférenciée", a pointé Xavier Renaud, expert psychologue. Selon lui, le père a imposé "une posture totalitaire, idéologique et identitaire", en précisant que le mis en cause "est dans un naufrage interne permanent, mais il emmène ses proches avec lui. Il a décidé qu'il ne souffrirait pas seul".
Le psychologue et le psychiatre Jean Cantérino ont décrit le mécanisme de l'inceste. L'emprise de l'adulte provoque la distorsion de la relation, place l'enfant dans la culpabilité, et même dans une forme pervertie de demande affective. "Un enfant peut être actif de quelque chose qui le détruit", a rappelé M. Renaud.
"La parole se libère et c'est tant mieux, mais est-ce que nos oreilles sont prêtes à entendre tout ça", a interrogé l'avocate de la victime et de sa mère Catherine Bourgade.
"Ces affaires sont extrêmement nombreuses, ce qui se tolérait il y a cinquante ans ne passe plus aujourd'hui, la société a heureusement évolué", ont admis les avocats de la défense Florence Vincent et Hervé Banbanaste, faisant allusion aux récents livres de Vanessa Springora et Camille Kouchner.
Ces derniers ont insisté sur les carences affectives de l'accusé. "Les fondations étaient tellement fragiles, l'édifice ne pouvait que s'effondrer. Pour en arriver là, il ne faut pas aller bien", a expliqué Me Banbanaste.
Le jury a également prononcé le retrait de l'autorité parentale et une peine complémentaire de cinq ans de suivi socio-judiciaire, avec injonction de soins et interdiction professionnelle de contact avec des mineurs.
rs/ag/dlm
Ardennes: démantèlement d'un réseau pratiquant la fraude au chômage partiel #
Huit personnes ont été mises en examen dans les Ardennes depuis décembre pour avoir "escroqué" des agences d'intérim et pratiqué la fraude au chômage partiel en utilisant de "faux salariés et fausses entreprises", pour un préjudice d'environ un million d'euro, a annoncé lundi la police judiciaire.
Parmi ces personnes, essentiellement âgées de 45 à 50 ans et "impliquées à différents degrés" dans cette "escroquerie en bande organisée", figure le "cerveau" présumé du réseau, "déjà connu pour des faits d'escroquerie", a indiqué à l'AFP le commissaire divisionnaire Jean-Michel Bolusset, directeur du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Reims.
La PJ avait été saisie en juin 2020 par le parquet de Charleville-Mézières, après les plaintes de deux agences d'intérim, pour des faits remontant "pour certains à 2018-2019".
Les escrocs "détournaient l'argent des agences (...) par le biais de faux intérimaires et d'entreprises dont la raison sociale était créée de toutes pièces ou usurpée. Les agences payaient des intérimaires qui n'existent pas, pour le compte de sociétés qui ne les ont jamais employées", a résumé M. Bolusset.
Des plaintes ont été déposées par une dizaine de sociétés "un peu partout en France, et centralisées dans les Ardennes car c'est là qu'étaient domiciliées les fausses entreprises" supposées embaucher ces intérimaires, généralement pour des chantiers de travaux publics.
En travaillant sur les comptes bancaires de destination, les enquêteurs ont réalisé "que de l'argent transitait sur les mêmes comptes, ne venant pas de ces escroqueries-là, mais d'escroqueries au chômage partiel", donc des sommes "versées par les organismes publics", a raconté M. Bolusset.
Dès le printemps 2020, à la suite des mesures d'aide aux entreprises annoncées par l'Etat pour faire face à la crise sanitaire liée au Covid-19, "les mêmes escrocs se sont adaptés au contexte (...) et ont pratiqué l'escroquerie au chômage partiel", en utilisant parfois "les mêmes faux salariés et entreprises", a-t-il détaillé.
Au total, le préjudice est estimé à un million d'euro, dont "environ deux tiers" liés aux fraudes au chômage partiel. Parmi les huit personnes mises en examen entre fin décembre et la mi-janvier, quatre ont été placées en détention provisoire. Les quatre autres sont placées sous contrôle judiciaire.
tll-eva/rl/bat/
Darmanin publie un livre sur "le séparatisme islamiste" #
Le ministre de l'Intérieur publie mercredi un petit ouvrage intitulé "Le séparatisme islamiste. Manifeste pour la laïcité", au moment où l'Assemblée nationale examine son projet de loi "confortant le respect des principes républicains".
Dans la présentation de son livre de moins de 100 pages publié par les Éditions de l'Observatoire, Gérald Darmanin explique que l'objectif est "d'exposer au lecteur les raisons profondes qui ont conduit" à l'élaboration de son projet de loi.
Au départ, ce projet de loi initié par le président Emmanuel Macron avait été présenté comme un moyen de lutter contre le "séparatisme islamiste". Mais de critiques en critiques, cette référence avait été supprimée du titre du texte de loi pour mettre l'accent dans son intitulé sur la nécessité de "conforter le respect des principes républicains".
"L'islamisme, l'idéologie la plus puissante à l'oeuvre dans le monde contemporain, a privé l'islam de parole, manipulant la religion, pour s'insinuer pleinement dans la société française, pour la combattre et finalement s'en séparer", fait valoir dans la présentation le ministre.
En conséquence, selon lui, "des millions de musulmans se trouvent pris en otage par les militants politiques islamistes", et "notre modèle républicain, laïc et social se découvre sournoisement miné, laissant aux élites le soin de mettre tardivement à jour ce que le peuple ressent depuis un certain temps".
Il s'agit par "ce manifeste", écrit le ministre, "d'éclairer le lecteur sur la situation d'urgence que notre pays connaît".
Face à "notre ennemi: l'islamisme, terreau du terrorisme, une prise de conscience est aujourd'hui nécessaire, vitale même. Elle est de salut public", conclut Gérald Darmanin.
Le projet de loi est examiné par les députés en séance publique, depuis lundi.
Les débats devraient durer toute la semaine.
sm/lbx/rhl
Ouverture du procès de trois jihadistes confondus par un agent infiltré de la DGSI #
C'est l'histoire d'un attentat déjoué grâce à un agent infiltré de la DGSI portant le pseudonyme d'"Ulysse", le héros de l'Odysée: trois hommes sont devant la cour d'assises spéciale de Paris depuis lundi pour avoir planifié une attaque meurtrière à Paris en décembre 2016.
Les trois accusés, Yassine Bousseria et Hicham Makran, deux Strasbourgeois âgés de 41 ans, et Hicham El Hanafi, un Marocain de 30 ans, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes". Ils encourent trente ans de réclusion criminelle.
"Ulysse", le "cyberpatrouilleur" de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a réussi à infiltrer le groupe Etat islamique (EI) et permis l'arrestation des trois accusés, témoignera par visioconférence vendredi sous le nom de code 282-SI.
En attendant, la cour a commencé lundi l'examen de personnalité d'Hicham Makran. En T-shirt vert, les cheveux longs et une barbe dépassant de son masque chirurgical, l'accusé est un ami proche de Yassine Bousseria et se défend d'être un jihadiste.
Interrogée en visio-conférence, son ex-petite amie, Jennifer, le décrit comme "un peu simplet", "pas très cultivé". Dans son box, l'accusé, les bras croisés, encaisse. "C'était quelqu'un de mal dans sa peau, pas très débrouillard", insiste Jennifer qui concède qu'il était également "gentil et timide". "Ce n'était pas un bourrin", résume-t-elle.
La relation entre Hicham et Jennifer a été brève, à peine quelques mois entre 2010 et 2011. Parlaient-ils de religion, de terrorisme, veut savoir le président. "On a vu une fois une vidéo assez gore", se souvient la jeune femme âgée aujourd'hui de 36 ans. "Il m'a dit qu'il ne comprenait pas comment on pouvait tuer des gens au nom d'une religion", dit-elle.
Pourtant, après la séparation avec Jennifer il y a eu un voyage en Ouzbékistan, pays connu comme étant un foyer de radicalisme islamiste en Asie centrale puis une tentative de départ en Syrie.
Interrogé après son arrestation sur les attentats de 2015 et 2016 en France, Hicham Makran soutiendra que "c'est du complotage (sic). C'est un complot d'Etat mais je ne sais pas le pourquoi".
- "Pourquoi avoir dit ça?", l'interroge le président
- "J'ai vu ça sur internet, c'est ce que j'ai compris", répond l'accusé.
- "Et vous le pensez toujours?", insiste le président.
- "J'ai pas approfondi la question", élude Hicham Makran.
L'affaire qui est jugée a débuté en 2016. A la suite d'un renseignement humain selon lequel l'EI chercherait à se procurer des armes pour "une action violente" sur le sol français, un agent de la DGSI s'introduit dans une boucle de la messagerie cryptée Telegram et entre en contact avec un "émir" de l'EI en Syrie, surnommé "Sayyaf".
"On veut 4 kalash avec chaque kalash 4 chargeurs et des munitions", réclame "Sayyaf". "Ulysse" répond être prêt à fournir les armes.
En juin 2016, "Sayyaf" fait parvenir à "Ulysse" 13.300 euros en liquide déposés sur une tombe du cimetière du Montparnasse.
Avec cet argent, "Ulysse" indique alors à "Sayyaf" qu'il a acheté des armes et les a cachées dans la forêt de Montmorency (Val-d'Oise). Les abords de la cache sont équipés de caméras de surveillance. Le piège est lancé.
En novembre, les services français de renseignement sont informés que deux Strasbourgeois, Yassine Bousseria et Hicham Makran, de retour d'un séjour à la frontière turco-syrienne, seraient prêts à passer à l'action.
La police les interpelle et retrouve dans une clé USB cryptée les coordonnées GPS de la cache d'armes de Montmorency.
Grâce à une autre opération de cyberinfiltration, la DGSI intercepte le message d'un "émir" demandant de fournir des armes et un logement sur Marseille pour un autre agent de l'organisation, Hicham El Hanafi, vite interpellé par la police.
En étudiant sa téléphonie, les enquêteurs s'aperçoivent que le Marocain a tenté vainement à deux reprises de localiser la cache d'armes de Montmorency.
Le procès est prévu jusqu'au 19 février.
aje/tib/dch
Dans l'assassinat d'une DRH, il y a eu "confusion entre l'individu et la fonction", estime l'ANDRH #
Dans l'assassinat jeudi d'une directrice des ressources humaines, il y a eu "confusion entre l'individu et la fonction", estime Benoit Serre, vice-président de l'Association nationale des DRH, qui souligne auprès de l'AFP que les faits sont survenus au sein d'une profession "épuisée" par la gestion de crise.
L'auteur présumé du meurtre de cette DRH sur son lieu de travail en Ardèche, le même jour que celui d'une employée de Pôle emploi dans la Drôme, est aussi soupçonné d'une tentative d'assassinat contre un DRH, mardi dernier dans le Haut-Rhin.
QUESTION: Depuis jeudi, est-ce que les DRH ont fait part de leurs inquiétudes à votre association ?
RÉPONSE: "On a quelques remontées de DRH qui s'inquiètent. On a plutôt des remontées de DRH qui nous disent +j'ai été insulté ici, j'ai été pris à partie-là, mon nom a été balancé sur Twitter...+ Ils nous racontent les agressions verbales ou autres dont ils peuvent être victimes. Par exemple, une personne nous dit +en allant prendre ma voiture, je me suis fait insulter par quelqu'un parce que je lui avais refusé ceci ou cela+. Mais on n'a pas plus de cas qui remontent qu'avant. Et le fait d'être insulté ou quoi que ce soit, ce n'est pas tous les jours.
Le drame qui vient de se passer inquiète un peu les DRH parce qu'on va entrer dans une phase de crise économique épouvantable. On sait qu'on va devoir dans certains cas prendre des décisions économiques difficiles. Donc cette ambiance, ces tensions sociales font qu'on s'inquiète un peu.
On anticipe tous que les conséquences économiques, sociales et psychologiques de cette crise vont encore se retrouver sur notre bureau. Et, là, les niveaux des tensions dans les entreprises vont être absolument considérables, ça va être une gestion de crise sociale sur une crise psychologique."
Q: En tant que DRH, avez-vous vous-même connu des situations particulièrement tendues?
R: "Il m'est déjà arrivé d'avoir un comité d'entreprise envahi. Vous n'êtes pas à l'aise, vous avez une quarantaine de personnes, super énervées, ça peut déraper à tout moment.
Dans le drame de jeudi, ce qui sans doute nous choque le plus, selon les remontées qu'on a, c'est que ce sont des gens qui ont été assassinés du fait de leur métier. On a confondu l'individu et la fonction.
Le fait que le DRH devienne le bouc émissaire individuel et physique d'éléments de tension sociale liés à l'entreprise, ce n'est pas un truc banal. La première fois qu'il y a eu une telle confusion entre l'individu et la fonction, c'était lors de l'agression du DRH d'Air France (à la chemise arrachée en 2015, ndlr), dont tout le monde a parlé.
Mais les DRH ne font pas que gérer des licenciements. Notre métier n'est pas que ça. Les DRH passent plus de temps à embaucher, former, accompagner, éviter que ça parte de travers, repérer les signaux de burn-out, etc. C'est ça le coeur de notre métier."
Q: Après des mois de crise sanitaire, économique et sociale, comment vont les DRH?
R: "Ils sont sur le pont depuis le premier jour, depuis le premier confinement. Ils n'arrêtent pas depuis et ça va continuer. Ils ont dû gérer les protocoles sanitaires, le télétravail, la réorganisation de l'entreprise, le retour des gens au travail, rassurer les gens, informer les syndicats, préparer les conséquences budgétaires de la crise, confiner, déconfiner, reconfiner, gérer le couvre-feu, les attestations, la mise en chômage partiel. C'est ça leur quotidien.
On alerte très clairement sur la dégradation de leur moral. C'est très préoccupant.
Avec la crise, notre ligne téléphonique de soutien Écoute RH est assez utilisée parce qu'ils sont cuits les RH, fatigués. Il n'y a pas eu une explosion des appels à cause des assassinats, mais depuis novembre, on a de plus en plus d'appels de collaborateurs qui n'en peuvent plus. Ils sont épuisés."
er/bfa/bat
Al-Qaïda veut progresser vers le Golfe de Guinée (renseignement français) #
Al-Qaïda au Sahel développe actuellement un "projet d'expansion" vers le Golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin, a assuré lundi Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français, dans une rare intervention publique.
Aux côtés de la ministre des Armées Florence Parly, le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a montré des images d'une réunion, tenue en février 2020, rassemblant dans le centre du Mali les plus hauts responsables locaux de la centrale jihadiste.
"L'objet de cette réunion (bien réunion) était la préparation d'opérations de grande ampleur sur des bases militaires", a affirmé Bernard Emié sans fournir de détails.
"C'est là que les chefs d'Al-Qaïda au Sahel ont conçu leur projet d'expansion vers les pays du Golfe de Guinée", a-t-il ajouté. "Ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l'étau dans lequel ils sont pris et pour s'étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d'Ivoire ou au Bénin".
"Des combattants ont également été envoyés aux confins du Nigeria, du Niger et du Tchad", selon M. Emié.
Le chef de la DGSE, la ministre ainsi que le chef d'état-major des Armées, le général François Lecointre, se sont entretenus dans la matinée sur la base aérienne d'Orléans-Bricy lors d'un "Comité exécutif" consacré aux questions de contre-terrorisme.
Selon le DGSE, étaient présents à la réunion de février 2020 Abdelmalek Droukdel, chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, Jnim en arabe) et l'un de ses fidèles adjoints, Amadou Koufa, chef de la katiba (unité de combattants) Macina. Droukdel a été depuis tué en juin par les forces françaises dans le nord du Mali.
"Iyad Ag Ghaly incarne la stratégie d'Al-Qaïda au Sahel. Ce n'est pas un homme qui pense le terrorisme, c'est un homme qui le pratique au quotidien. (...) Il n'hésite pas à prendre lui-même les armes", a martelé Bernard Emié.
Ces leaders jihadistes "sont les héritiers direct d'Oussama Ben Laden, ils poursuivent son projet politique, avec l'objectif assumé de commettre des attentats en Occident et en Europe en particulier", a-t-il encore assuré.
"La situation en Afrique orientale, depuis les Shebabs de Somalie jusqu'aux infiltrations récentes de l'Etat islamique au Mozambique, nous préoccupe également beaucoup".
Le Sahel est en proie à une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux.
La France déploie 5.100 hommes dans cette région depuis le lancement de l'opération Barkhane en 2014. Le président Emmanuel Macron a confirmé en janvier que Paris s'apprêtait à y "ajuster son effort", grâce aux "résultats obtenus" en 2020 et à "l'intervention plus importante de nos partenaires européens".
Un ajustement qui passe par une montée en puissance des alliés de la France, a confirmé lundi Mme Parly.
"Depuis un an et demi, les Européens ont pleinement pris conscience des enjeux liés à l'expansion des terroristes en Afrique et de la menace de voir une base arrière s'installer au Sahel, comme nous avons pu le connaître au Levant", a-t-elle déclaré devant un parterre de journalistes et d'élus locaux.
"Acculé, l'ennemi change ses méthodes, ses moyens d'actions et les lieux où il agit", a-t-elle déclaré, pointant aussi les "champs de bataille immatérielle" et les "guerres d'influence et d'informations".
Le détail du réajustement de Barkhane sera discuté par la France et ses alliés du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) lors d'un sommet prévu à N'Djamena les 15 et 16 février.
dla/fz/hba
France: un Algérien, dont l'expulsion était annulée, "arbitrairement enfermé" deux mois #
Un ressortissant algérien a été "arbitrairement enfermé" en centre de rétention pendant 56 jours près de Paris alors que sa procédure d'expulsion avait été annulée en justice, ont alerté lundi plusieurs associations d'aide aux migrants, qui dénoncent un "acharnement de l'administration".
"Monsieur B." a été placé le 2 novembre 2020 dans le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, accolé à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, dans l'attente de son expulsion, après avoir reçu une obligation de quitter le territoire français de la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Le 7 décembre, cette mesure a été annulée par le tribunal administratif de Melun, ce qui aurait dû conduire à sa remise en liberté "la rétention ne pouvant légalement se justifier que pour exécuter la mesure d'éloignement", écrit dans un communiqué l'Observatoire de l'enfermement des étrangers, qui regroupe des associations comme La Cimade ou le Syndicat des avocats de France.
"Pourtant, Monsieur B. subira 56 jours de rétention supplémentaires, jusqu'à sa libération le 31 janvier, à l'expiration du délai maximal prévu par la loi", soit 90 jours, une détention "manifestement illégale", poursuit l'OEE.
Son maintien en rétention découle de deux appels successifs, de la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la Cour d'appel de Paris, de décisions de justice qui "ne respectent pas les textes", s'inquiète auprès de l'AFP David Rohi, responsable de la rétention à La Cimade, une association d'aide aux clandestins, redoutant des "privations de liberté arbitraires".
Preuve que le maintien en rétention était abusif, juge La Cimade, le ressortissant algérien libéré dimanche a depuis été convoqué par la même préfecture "pour se voir délivrer une autorisation provisoire de séjour".
En 2020, le nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière a chuté de 51% sous l'effet des restrictions liées à la pandémie du Covid-19.
sha/pa/pid/thm
Un Algérien, dont l'expulsion était annulée, "arbitrairement enfermé" #
Un ressortissant algérien a été "arbitrairement enfermé" en centre de rétention pendant 56 jours près de Paris alors que sa procédure d'expulsion avait été annulée en justice, ont alerté lundi plusieurs associations d'aide aux migrants, qui dénoncent un "acharnement de l'administration".
"Monsieur B." a été placé le 2 novembre 2020 dans le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, accolé à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, dans l'attente de son expulsion, après avoir reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) de la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Le 7 décembre, cette mesure a été annulée par le tribunal administratif de Melun, ce qui aurait dû conduire à sa remise en liberté "la rétention ne pouvant légalement se justifier que pour exécuter la mesure d'éloignement", écrit dans un communiqué l'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE), qui regroupe des associations comme La Cimade ou le Syndicat des avocats de France.
"Pourtant, Monsieur B. subira 56 jours de rétention supplémentaires, jusqu'à sa libération le 31 janvier, à l'expiration du délai maximal prévu par la loi", soit 90 jours, une détention "manifestement illégale", poursuit l'OEE.
"C'est le résultat d'un acharnement de l'administration et de la justice qui pose, au-delà de sa situation personnelle, de graves questions quant aux dérives d'une politique de recours systématique à la rétention administrative", dénonce-t-il.
Son maintien en rétention découle de deux appels successifs, de la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la Cour d'appel de Paris, de décisions de justice qui "ne respectent pas les textes", s'inquiète auprès de l'AFP David Rohi, responsable de la rétention à La Cimade.
"On n'a jamais vu ça et sur le fond c'est grave: on craint que ce genre de décision ne fasse jurisprudence. Cela voudrait dire que n'importe qui devrait désormais rester en rétention le temps que les différentes juridictions fassent appel, et ça peut être long", explique-t-il, redoutant des "privations de liberté arbitraires".
Preuve que le maintien en rétention était abusif, juge La Cimade, le ressortissant algérien libéré dimanche a depuis été convoqué par la même préfecture du 93 "pour se voir délivrer une autorisation provisoire de séjour".
En 2020, le nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière a chuté de 51% sous l'effet des restrictions liées à la pandémie du Covid-19.
sha/pa/rhl
Déradicalisation: une étude salue les résultats du programme Pairs #
Des dizaines de condamnés pour terrorisme pris en charge et aucune récidive: des programmes de déradicalisation expérimentés depuis quatre ans par le gouvernement affichent des résultats "rassurants", selon une étude d'un centre de recherche parue lundi.
Les programmes personnalisés de désengagement et de réinsertion des jihadistes mis en place par le gouvernement depuis quatre ans (RIVE, puis PAIRS) sont-ils un succès? Après avoir étudié leurs résultats, Marc Hecker, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), se garde de donner une réponses définitive.
Mais dans l'étude qu'il a menée d'août 2019 à octobre 2020, il souligne que ces deux dispositifs en milieu ouvert affichent jusqu'ici "un résultat rassurant": "parmi les dizaines de condamnés pour faits de terrorisme suivis", "aucun n'a récidivé".
Ce bilan permet de nuancer la situation dans un pays qui "s'est engagé tardivement" dans la déradicalisation, un sujet qui "pâtit d'une mauvaise réputation tenace", des tentatives peu concluantes d'avant 2016 ayant donné lieu à des "dérives", souligne-t-il.
RIVE (Recherche et intervention sur les violences extrémistes) a été mis en place en 2016 et a pris en charge 22 personnes. PAIRS (Programmes d'accompagnement individualisé et de réaffiliation sociale) lui a succédé en 2018 et en a jusqu'ici encadré 120.
Ces dispositifs accompagnent individuellement en milieu ouvert des "radicalisés" qui nécessitent un accompagnement renforcé mais pas - ou plus - une incarcération, donc pas ceux considérés comme particulièrement dangereux.
Désormais installé à Paris, Marseille, Lyon et Lille, PAIRS est un discret programme pluridisciplinaire et modulable encadré par des travailleurs sociaux, des conseillers en insertion professionnelle, des psychologues et des médiateurs du fait religieux.
Sur les 64 détenus pour des actes de terrorisme en lien avec la mouvance islamiste (TIS) pris en charge par PAIRS, "seul un est retourné en détention", mais "pour des faits de délinquance", non pour du terrorisme, note M. Hecker.
Quant aux détenus de droit commun susceptibles d'être considérés comme présentant un risque important de radicalisation violente (DCSR) passés par PAIRS, neuf ont été réincarcérés", et "pour des raisons généralement davantage liées à leur passé délinquant qu'à la radicalisation".
"La conclusion de cette étude est encourageante et incite à poursuivre" et améliorer ce type de dispositifs, souligne M. Hecker, à l'heure où la remise en liberté des détenus pour des affaires liées au terrorisme inquiète dans l'opinion.
Plus de 500 détenus "TIS" et plus de 1.110 "DCSR" sont actuellement incarcérés dans les établissements pénitentiaires français, selon l'administration pénitentiaire.
emd/lbx/it
Al-Qaïda veut progresser vers le Golfe de Guinée (renseignement français) #
Al-Qaïda au Sahel développe actuellement un "projet d'expansion" vers le Golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin, a assuré lundi Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français.
Dans une rare intervention publique, aux côtés de la ministre des Armées Florence Parly, le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) a montré des images d'une réunion, tenue en février 2020, rassemblant dans le centre du Mali les plus hauts responsables locaux de la centrale jihadiste.
"L'objet de cette région était la préparation d'opérations de grande ampleur sur des bases militaires", a affirmé Bernard Emié sans fournir de détails.
"C'est là que les chefs d'Al-Qaïda au Sahel ont conçu leur projet d'expansion vers les pays du Golfe de Guinée", a-t-il ajouté. "Ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l'étau dans lequel ils sont pris et pour s'étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d'Ivoire ou au Bénin".
"Des combattants ont également été envoyés aux confins du Nigeria, du Niger et du Tchad", selon M. Emié.
Bernard Emié, Florence Parly ainsi que le chef d'état-major, le général François Lecointre, se sont entretenus dans la matinée sur la base aérienne d'Orléans-Bricy lors d'un "Comité exécutif" consacré aux questions de contre-terrorisme.
Selon le DGSE, étaient présents à la réunion de février 2020 Abdelmalek Droukdel, chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, Jnim en arabe) et l'un des ses fidèles adjoints, Amadou Koufa, chef de la katiba (unité de combattants) Macina. Droukdel a été depuis tué en juin par les forces françaises dans le nord du Mali.
"Iyad Ag Ghaly incarne la stratégie d'Al-Qaïda au Sahel. Ce n'est pas un homme qui pense le terrorisme, c'est un homme qui le pratique au quotidien. Il n'hésite pas à se mêler à ses troupes assoiffées de violence, il n'hésite pas à prendre lui-même les armes", a martelé Bernard Emié.
Le Sahel est en proie aux groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux.
La France déploie 5.100 hommes dans cette région depuis le lancement de l'opération Barkhane en 2014. Le président Emmanuel Macron a confirmé en janvier que Paris s'apprêtait à y "ajuster son effort", grâce aux "résultats obtenus" en 2020 et à "l'intervention plus importante de nos partenaires européens".
dla/fz/hba
Soupçons de racket de dealers et de faux PV: six policiers jugés à Paris #
Ils sont soupçonnés d'avoir racketté des dealers, placé de la drogue sur des suspects ou falsifié des procès-verbaux: six policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du XVIIIe arrondissement de Paris sont jugés à partir de mercredi, aux côtés de deux "informateurs".
Le principal prévenu, Karim M., 47 ans, a fait toute sa carrière au sein de la BAC de cet arrondissement. Les "belles affaires" de stupéfiants de ce brigadier, surnommé "Bylka" (Kabyle en verlan) dans le quartier de la Goutte d'Or, lui valaient les félicitations de sa hiérarchie.
En détention provisoire depuis juin 2019, il doit comparaître pour corruption, trafic de stupéfiants, faux en écriture publique et blanchiment notamment, avec cinq membres de son équipe, suspendus de leurs fonctions. Il conteste les faits, dénonçant des "rumeurs" et affirmant avoir été abusé par ses "informateurs".
Le point de départ de cette enquête, révélée par le site Les Jours, est le signalement d'un ancien collègue à l'été 2018. Ce policier explique notamment à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) que Karim M. prend des "enveloppes" aux dealers pour monnayer sa protection.
Il détaille: "Bylka" s'entend avec certains trafiquants pour "interpeller la concurrence". De temps en temps, ils lui "donnent" un "guetteur" qui est interpellé et "en échange, ces gars-là sont libres de continuer leur business tranquillement", dit-il.
Un autre fonctionnaire confie qu'un dealer lui a raconté avoir donné, en 2017, "20.000 euros et deux Rolex" à Karim M. au titre d'une "assurance", une scène qui aurait été filmée - la vidéo restera introuvable.
Les enquêteurs font alors le lien avec une autre procédure ouverte à l'IGPN concernant l'interpellation, en avril 2017, de Nazim B.
Ce dernier raconte avoir été, à l'époque, escroqué de 245.000 euros par un homme surnommé "l'hindou". Alors qu'il cherche à récupérer l'argent, il est arrêté par Karim M. et un autre policier, Aaron B., avec un pochon de cocaïne qu'il assure n'avoir jamais vu: selon lui, "l'hindou" s'est entendu avec les policiers pour le mettre hors-jeu.
Interrogé, "l'hindou" - en réalité Ahmad M. - expliquera qu'il était un "informateur" de Kamel M. et confirmera qu'il s'agissait d'un "piège" - le policier aurait touché 80.000 euros. Il reconnaîtra avoir agi de façon similaire deux jours plus tôt pour un autre homme, qui a été condamné et expulsé vers l'Egypte.
Une instruction est ouverte en octobre 2018 et, au printemps suivant, les juges décident de placer des micros dans les voitures des "baqueux". Le 16 avril, Mohamed Z., un dealer surnommé "la boule", est embarqué.
"Ca me fait chier mais on va quand même te +sauter+ (t'arrêter NDLR)", dit l'un des policiers. "Nan, sauf s'il passe dans le camp des gagnants", poursuit Karim M. "Sauf s'il souscrit..." commence un troisième fonctionnaire, "...l'assurance", termine Karim M.
Sur la base d'autres écoutes, trois policiers sont soupçonnés d'avoir, quelques jours plus tard, subtilisé deux galettes de crack et un couteau à un suspect puis d'avoir fait semblant de découvrir la drogue sur un autre homme pour le faire accuser. L'un des fonctionnaires reconnaîtra un "habillage", les deux autres nient.
A l'issue de l'instruction, les policiers sont renvoyés pour différentes infractions - faux, transport de stupéfiants ou violence selon les cas. "L'hindou" doit comparaître pour corruption active et trafic de stupéfiants, un autre "informateur" pour cette seconde infraction seulement.
Karim M. reste le principal mis en cause. Les investigations ont montré qu'il possédait neuf téléphones, ne payait rien par carte et n'a retiré aucune espèce pendant quatre ans. Gérant de fait de deux hôtels et d'un bar, il se rendait souvent en Algérie, où il possède des biens immobiliers.
Il "conteste formellement tout acte de corruption ou de complicité de trafic de stupéfiants", souligne son avocat Patrick Maisonneuve. Le recours à des informateurs, normalement interdit à la BAC, "est une méthode certes discutable mais qui était portée à la connaissance des autorités hiérarchiques".
Aaron B. "n'a pas à répondre d'un système défaillant qui existait avant son arrivée", estime son conseil Adrien Sorrentino, qui se dit "très étonné" du "crédit" donné aux plaignants, dont le "parcours judiciaire doit susciter la prudence".
Le procès doit s'achever le 12 février.
alv/tib/dlm
Toulon: une tête tranchée jetée par la fenêtre, un homme interpellé #
Un homme a été interpellé lundi après-midi au coeur de Toulon, après la découverte d'une tête tranchée dans un carton jeté par la fenêtre d'un appartement, a-t-on appris de sources policières, qui écartaient a priori toute piste terroriste.
L'alerte a été donnée un peu avant 14H30, quand des passants ont vu tomber ce carton d'une fenêtre d'un immeuble du cours Lafayette, à quelques encablures de la rade, a précisé à l'AFP la porte-parole de la DDSP du Var, confirmant un information initiale du quotidien régional Var Matin.
Peu après l'arrivée des forces de l'ordre sur place, et notamment d'une équipe de la BAC (brigade anti-criminalité), un homme est apparu à la fenêtre de l'appartement, les mains pleines de sang, entraînant le recours à des policiers du RAID pour déclencher une intervention.
L'interpellation a eu lieu vers 15H00, après que les policiers ont enfoncé la porte derrière laquelle le suspect s'était barricadé. Aucun des policiers n'a été blessé lors de l'opération, et l'homme interpellé, seul dans l'appartement, n'était pas armé.
"Aucun élément ne permet de lier cet acte à un événement terroriste", a-t-on insisté auprès de l'AFP du côté de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Var, saisie de l'enquête.
Selon d'autres sources policières, la tête retrouvée pourrait être celle d'un des deux SDF qui auraient été hébergés pour la nuit dans cet appartement. Une intervention de la police municipale avait eu lieu dans la nuit à cause d'une bagarre, selon ces mêmes sources.
Au delà de la victime et de la personne interpellée, personne d'autre ne se trouvait a priori dans l'appartement lors de l'intervention des forces de l'ordre.
"Cet acte inqualifiable est l'expression de ce que la folie humaine, poussée à son paroxysme, peut produire de pire", a réagi le maire LR de Toulon Hubert Falco dans un communiqué, précisant que "les motivations de l'individu qui a commis ce geste barbare (n'étaient) pas encore connues".
Toujours selon le premier magistrat de la ville, "une enquête est en cours et semble s'orienter vers un horrible fait divers".
alh-ol/mdm/bat
La population carcérale stable avec 62.673 détenus au 1er janvier #
Les prisons françaises comptaient au 1er janvier 62.673 détenus, un nombre stable par rapport au mois précédent, selon les données statistiques du ministère de la Justice publiées lundi.
Il y avait 62.935 détenus au 1er décembre, soit une très légère baisse de 262 personnes entre décembre 2020 et janvier.
Avec 60.583 places opérationnelles dans les 188 prisons de France, la densité carcérale globale s'établit au 1er janvier à 103,4%, contre 103,8% le mois précédent.
Cette densité est de 119,4% dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les prisonniers en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Elle est supérieure ou égale à 120% dans environ un tiers des établissements, et atteint 193% à Nîmes ou 184,6% à La Roche-sur-Yon.
Au 1er janvier, 688 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas par terre. Ce nombre, qui permet de mesurer la surpopulation, est en hausse depuis plusieurs mois (422 matelas posés au sol le 1er juillet, 587 le 1er octobre et 654 le 1er décembre).
Parmi les détenus, 17.856 sont prévenus, c'est-à-dire écroués dans l'attente de leur jugement, soit un peu moins du tiers de la population carcérale.
La part des femmes (3,6% de la population carcérale totale) est stable, tout comme celle des mineurs (environ 1%).
Au total, 75.021 personnes étaient placées sous écrou au 1er janvier, dont 12.348 non détenues et faisant l'objet d'un placement sous surveillance électronique ou d'un placement à l'extérieur.
L'Observatoire international des prisons (OIP) a déploré dans un communiqué l'absence de "mesures urgentes et drastiques" face à la crise sanitaire "pour rompre définitivement avec la surpopulation carcérale, offrir des conditions de détention dignes et permettre le respect des gestes barrières".
Au 26 janvier, 141 détenus et 240 agents étaient positifs au Covid-19, selon l'association.
La population carcérale avait connu une baisse significative et inédite pendant le confinement du printemps 2020, en raison d'une réduction de la délinquance et de mesures de libérations anticipées prises par le gouvernement pour éviter une propagation de l'épidémie de Covid-19 en détention.
Le nombre de détenus était ainsi passé de 72.575 le 16 mars 2020 - un record - à 59.463 deux mois plus tard. La population carcérale se situe au-delà des 62.000 prisonniers depuis octobre.
Afin de prévenir une nouvelle vague de l'épidémie en prison, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait rappelé dans une note adressée fin octobre aux parquets la nécessité de "maintenir autant que possible (...) une densité carcérale compatible avec les mesures sanitaires", en privilégiant les alternatives à l'incarcération pour les courtes peines.
asl-ra/pa/it
Corse: un homme échappe pour la seconde fois à une tentative d'assassinat #
Un homme, "très défavorablement connu de la police et de la justice", selon le procureur de Bastia, a échappé lundi matin à une "tentative d'assassinat" en Haute-Corse, sept ans après avoir survécu à une première fusillade, a-t-on appris de sources concordantes.
"Il y a eu une tentative d'assassinat commise ce matin à Santa-Lucia-di-Moriani. La victime est blessée par balles mais ses jours ne sont pas en danger", a précisé à l'AFP Arnaud Viornery, procureur de la République de Bastia.
Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte et confiée en co-saisine à la police judiciaire et à la section de recherche de la gendarmerie.
Il s'agit de Jean-François Servetto, blessé à la main et au crâne à bord d'un véhicule, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.
Cet homme avait survécu à une fusillade qui avait fait trois morts en Haute-Corse, le 3 juillet 2013.
Lors de cette fusillade de Silvareccio, les trois hommes avaient été tués par balle par un commando de tueurs lors d'un guet-apens sur une petite route de montagne près de ce village de Haute-Corse.
Les assaillants avaient pu s'enfuir, mais les gendarmes avaient découvert à bord du véhicule utilitaire des victimes, qui avait fait une chute dans un ravin, des armes de poing et des munitions, des gilets pare-balles, des cagoules et des gants.
L'unique survivant du règlement de comptes, Jean-François Servetto, qui se trouvait à bord du véhicule visé et avait été grièvement blessé, avait été condamné en mai 2016 par le tribunal correctionnel de Bastia à six ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de commettre un ou plusieurs assassinats dans cette affaire.
Cette condamnation couvrait également des menaces proférées à l'encontre du maire du village de Linguizetta (Haute-Corse).
mc/pr/bat
Le "Beauvau de la sécurité", grand débat inédit sur la police, sur les rails #
Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les violences policières, le "Beauvau de la sécurité" a été officiellement lancé lundi par son Premier ministre Jean Castex avec l'objectif de nourrir "à l'horizon 2022" un vaste plan de réforme des forces de l'ordre.
Cette concertation nationale inédite doit poser "les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon 2022", a déclaré Jean Castex, considérée comme un "objectif essentiel" du gouvernement.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière qu'il dévoilerait "7 ou 8 propositions très fortes" à l'issue des discussions.
Lors de son discours lundi, M. Castex a notamment demandé "plus de policiers et de gendarmes" sur le terrain, une amélioration "de la qualité et la rapidité de la chaîne pénale" et des débats "en toute lucidité et sans arrière-pensée" sur les violences policières et les accusations de racisme dans la police.
"La volonté politique a l'air vraiment affichée" avec en ligne de mire un projet de loi "ambitieux", a dit à l'AFP Grégory Joron, du syndicat Unité-SGP-FO. "Reste la vraie question, celle du budget", a-t-il ajouté.
"On va rester vigilant", a déclaré à l'AFP Fabien Vanhemelryck, Secrétaire général d'Alliance. Le Premier ministre "a annoncé par les mots sa volonté d'aboutir à des mesures concrètes, nous on lui a demandé de concrétiser par des actes. On ne veut pas que le Beauvau fasse +pschitt+ comme le Livre blanc" sur la sécurité intérieure publié mi-novembre, a-t-il dit.
Emmanuel Macron, dont la politique régalienne est souvent vue comme un angle mort de son action, a fait de la sécurité une des priorités de la fin de son quinquennat. Ce "grand débat" sur la police, prévu pour durer quatre mois, peut se lire comme une nouvelle brique dans cette stratégie de reconquête.
Loi de Sécurité globale contestée dans la rue, fronde syndicale contre la reconnaissance des contrôles au faciès, émoi national après le tabassage par des policiers du producteur de musique Michel Zecler: c'est dans un contexte explosif que le président de la République avait annoncé début décembre cet exercice inédit.
Tous les quinze jours, syndicats de police, représentants de la gendarmerie ainsi que huit parlementaires et maires se réuniront lors de huit tables rondes, selon un document du ministère de l'Intérieur consulté par l'AFP.
Une vingtaine de "personnalités qualifiées", plusieurs issues du monde de l'entreprise, et "huit experts internationaux" viendront nourrir les thématiques abordées.
Relations entre forces de l'ordre et population et encadrement des jeunes policiers seront au menu des rendez-vous de février (8 et 22), avec la participation de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta et du PDG de Dassault Systèmes Bernard Charlès.
Les tables rondes de mars (8 et 22) seront dédiées à la formation, avec la DRH d'Axa Karima Silvent, puis aux relations avec la justice, en présence du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
En avril, l'ancien préfet de police de Paris Michel Cadot et le PDG de Facebook France Laurent Solly s'exprimeront respectivement sur les questions du maintien de l'ordre et de la captation de vidéos de policiers, au coeur de la très contestée proposition de loi Sécurité globale.
La Défenseure des droits Claire Hédon interviendra début mai sur le "contrôle interne", notamment autour du rôle de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avant un dernier débat sur les conditions matérielles des policiers, en présence du PDG de la Poste Philippe Wahl.
"Hormis Claire Hédon, il n'y a pas de personnalités morales avec une réflexion de longue date sur la police. L'idée semble de dire qu'elle peut être gérée comme une entreprise", déplore le chercheur au CNRS Sebastian Roché, spécialiste de la relation police-population.
L'opposition dénonce, elle, un coup de communication. "Le diagnostic, tout le monde le connaît: le malaise de la police, sa paupérisation", a souligné le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, redoutant que ces échanges soient "l'alibi de l'inaction".
Le maire LR de Nice Christian Estrosi a lui déploré, dans un courrier à Gérald Darmanin, que les représentants des polices municipales "n'aient pas été associés à cette réflexion".
alh-tll/pa/caz
Le "Beauvau de la sécurité", grand débat inédit sur la police, sur les rails #
Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les violences policières, le "Beauvau de la sécurité" a été officiellement lancé lundi par son Premier ministre Jean Castex avec l'objectif de nourrir "à l'horizon 2022" un vaste plan de réforme des forces de l'ordre.
Cette concertation nationale inédite doit poser "les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon 2022", a déclaré Jean Castex, considérée comme un "objectif essentiel" du gouvernement.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière qu'il dévoilerait "7 ou 8 propositions très fortes" à l'issue des discussions.
Lors de son discours lundi, M. Castex a notamment demandé "plus de policiers et de gendarmes" sur le terrain, une amélioration "de la qualité et la rapidité de la chaîne pénale" et des débats "en toute lucidité et sans arrière-pensée" sur les violences policières et les accusations de racisme dans la police.
"La volonté politique a l'air vraiment affichée" avec en ligne de mire un projet de loi "ambitieux", a dit à l'AFP Grégory Joron, du syndicat Unité-SGP-FO. "Reste la vraie question, celle du budget", a-t-il ajouté.
"On va rester vigilant", a de son côté déclaré à l'AFP Fabien Vanhemelryck, Secrétaire général d'Alliance. Le Premier ministre "a annoncé par les mots sa volonté d'aboutir à des mesures concrètes, nous on lui a demandé de concrétiser par des actes. On ne veut pas que le Beauvau fasse +pschitt+ comme le Livre blanc" sur la sécurité intérieure publié mi-novembre, a-t-il dit.
Emmanuel Macron, dont la politique régalienne est souvent vue comme un angle mort de son action, a fait de la sécurité une des priorités de la fin de son quinquennat. Ce "grand débat" sur la police, prévu pour durer quatre mois, peut se lire comme une nouvelle brique dans cette stratégie de reconquête.
Loi de Sécurité globale contestée dans la rue, fronde syndicale contre la reconnaissance des contrôles au faciès, émoi national après le tabassage par des policiers du producteur de musique Michel Zecler: c'est dans un contexte explosif que le président de la République avait annoncé début décembre cet exercice inédit.
Tous les quinze jours, syndicats de police, représentants de la gendarmerie ainsi que huit parlementaires et maires se réuniront lors de huit tables rondes, selon un document du ministère de l'Intérieur consulté par l'AFP.
Une vingtaine de "personnalités qualifiées", dont plusieurs issues du monde de l'entreprise, et "huit experts internationaux" viendront nourrir les thématiques abordées.
Relations entre forces de l'ordre et population et encadrement des jeunes policiers seront au menu des deux premiers rendez-vous de février (8 et 22), avec la participation de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta et du PDG de Dassault Systèmes Bernard Charlès.
Les tables rondes de mars (8 et 22) seront dédiées à la formation, avec la DRH d'Axa Karima Silvent, puis aux relations avec la justice, en présence du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
En avril, l'ancien préfet de police de Paris Michel Cadot et le PDG de Facebook France Laurent Solly s'exprimeront respectivement sur les questions du maintien de l'ordre et de la captation de vidéos de policiers, au coeur de la très contestée proposition de loi Sécurité globale.
La Défenseure des droits Claire Hédon interviendra début mai sur le "contrôle interne", notamment autour du rôle de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avant un dernier débat sur les conditions matérielles des policiers, en présence du PDG de la Poste Philippe Wahl.
"Hormis Claire Hédon, il n'y a pas de personnalités morales avec une réflexion de longue date sur la police. L'idée semble de dire qu'elle peut être gérée comme une entreprise", déplore le chercheur au CNRS Sebastian Roché, spécialiste des questions de la relation police-population.
L'opposition dénonce, elle, un coup de communication. "Le diagnostic, tout le monde le connaît: le malaise de la police, sa paupérisation", a souligné le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, en redoutant que ces échanges soient "l'alibi de l'inaction".
alh-tll/pa/caz
France: procès de trois jihadistes confondus par un agent infiltré #
Le procès de trois hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à Paris en décembre 2016 et arrêtés avant d'avoir pu passer à l'action grâce à la cyberinfiltration d'un agent du renseignement s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Les trois accusés, Yassine Bousseria et Hicham Makran, deux Strasbourgeois âgés de 41 ans, et Hicham El Hanafi, un Marocain de 30 ans, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes". Ils encourent trente ans de réclusion criminelle.
Surnommé "Ulysse", le "cyberpatrouilleur" de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a réussi à infiltrer le groupe Etat islamique (EI) et permis l'arrestation des trois accusés, témoignera par visioconférence vendredi sous le nom de code 282-SI.
L'affaire a débuté en 2016. A la suite d'un renseignement humain selon lequel l'EI chercherait à se procurer des armes pour "une action violente" sur le sol français, un agent de la DGSI s'introduit dans une boucle de la messagerie cryptée Telegram et entre en contact avec un "émir" de l'EI en Syrie, surnommé "Sayyaf".
"On veut 4 kalash avec chaque kalash 4 chargeurs et des munitions", réclame "Sayyaf". "Ulysse" répond être prêt à fournir les armes.
En juin 2016, "Sayyaf" fait parvenir à "Ulysse" 13.300 euros en liquide déposés sur une tombe du cimetière du Montparnasse.
Avec cet argent, "Ulysse" indique alors à "Sayyaf" qu'il a acheté des armes et les a cachées dans la forêt de Montmorency, en région parisienne.
Les abords de la cache sont équipés de caméras de surveillance. Le piège est lancé.
En novembre, les services français de renseignement sont informés que deux Strasbourgeois, Yassine Bousseria et Hicham Makran, de retour d'un séjour à la frontière turco-syrienne, seraient prêts à passer à l'action.
La police les interpelle et retrouve dans une clé USB cryptée les coordonnées GPS de la cache d'armes de Montmorency.
Grâce à une autre opération de cyberinfiltration, la DGSI intercepte le message d'un "émir" demandant de fournir des armes et un logement sur Marseille pour un autre agent de l'organisation, Hicham El Hanafi, vite interpellé par la police.
En étudiant sa téléphonie, les enquêteurs s'aperçoivent que le Marocain a tenté vainement à deux reprises de localiser la cache d'armes de Montmorency.
Le procès est prévu jusqu'au 19 février.
aje/pa/cf/cac
Ouverture du procès de trois jihadistes confondus par un agent infiltré de la DGSI #
Le procès de trois hommes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat à Paris en décembre 2016 et arrêtés avant d'avoir pu passer à l'action grâce à la cyberinfiltration d'un agent du renseignement s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Les trois accusés, Yassine Bousseria et Hicham Makran, deux Strasbourgeois âgés de 41 ans, et Hicham El Hanafi, un Marocain de 30 ans, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes". Ils encourent trente ans de réclusion criminelle.
Surnommé "Ulysse", le "cyberpatrouilleur" de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui a réussi à infiltrer le groupe Etat islamique (EI) et permis l'arrestation des trois accusés, témoignera par visioconférence vendredi sous le nom de code 282-SI.
L'affaire a débuté en 2016. A la suite d'un renseignement humain selon lequel l'EI chercherait à se procurer des armes pour "une action violente" sur le sol français, un agent de la DGSI s'introduit dans une boucle de la messagerie cryptée Telegram et entre en contact avec un "émir" de l'EI en Syrie, surnommé "Sayyaf".
"On veut 4 kalash avec chaque kalash 4 chargeurs et des munitions", réclame "Sayyaf". "Ulysse" répond être prêt à fournir les armes.
En juin 2016, "Sayyaf" fait parvenir à "Ulysse" 13.300 euros en liquide déposés sur une tombe du cimetière du Montparnasse.
Avec cet argent, "Ulysse" indique alors à "Sayyaf" qu'il a acheté des armes et les a cachées dans la forêt de Montmorency (Val-d'Oise). Les abords de la cache sont équipés de caméras de surveillance. Le piège est lancé.
En novembre, les services français de renseignement sont informés que deux Strasbourgeois, Yassine Bousseria et Hicham Makran, de retour d'un séjour à la frontière turco-syrienne, seraient prêts à passer à l'action.
La police les interpelle et retrouve dans une clé USB cryptée les coordonnées GPS de la cache d'armes de Montmorency.
Grâce à une autre opération de cyberinfiltration, la DGSI intercepte le message d'un "émir" demandant de fournir des armes et un logement sur Marseille pour un autre agent de l'organisation, Hicham El Hanafi, vite interpellé par la police.
En étudiant sa téléphonie, les enquêteurs s'aperçoivent que le Marocain a tenté vainement à deux reprises de localiser la cache d'armes de Montmorency.
Le procès est prévu jusqu'au 19 février.
aje/pa/mm
Tueur de DRH: "lien" confirmé avec une tentative d'assassinat dans le Haut-Rhin #
Le parquet de Mulhouse a confirmé lundi le "lien" entre le meurtrier présumé d'une DRH et d'une employée de Pôle Emploi, jeudi dans la Drôme et l'Ardèche, et une tentative d'assassinat d'un DRH mardi dernier à Wattwiller (Haut-Rhin).
"Il est apparu que les faits qui se sont produits dans la soirée du 26 janvier à Wattwiller (...) avaient un lien avec le périple meurtrier" à Valence et dans la Drôme, a indiqué la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, lors d'une conférence de presse.
Les investigations réalisées ont permis "d'assurer ce lien de façon quasi-certaine" entre Gabriel Fortin, le meurtrier présumé d'une DRH et d'une employée de Pôle Emploi jeudi, et l'ADN retrouvé sur place à Wattwiller, a ajouté la procureure.
Mardi soir, dans cette commune située à l'ouest de Mulhouse, un homme est venu sonner à la porte du domicile de la victime. "Il va ouvrir, un homme est dans l'encadrement de la porte avec un masque chirurgical, une casquette et un carton de pizza. La personne vérifie d'abord son identité, la victime répond et, à ce moment là, il entend un coup de feu, qui ne l'a pas atteint", a relaté la procureure de la République.
L'auteur du coup de feu a ensuite voulu s'enfuir et la victime l'a poursuivi. Une rixe entre les deux hommes a eu lieu et, dans la bagarre, le masque et les lunettes du tireur ont été arrachés.
"L'ADN unique" retrouvé sur ses deux objets a "permis de faire un lien avec le double assassinat" de Valence et de la Drôme, a indiqué Mme Roux-Morizot, qui, une fois le travail d'enquête achevé, se dessaisira au profit du parquet de Valence.
En revanche, "pour le moment, il n'y a pas de preuve matérielle certaine pour faire un lien entre ce qu'il s'est passé à Colmar et à (Wattwiller), même si on sait" que les deux victimes étaient "en lien" et "avaient travaillé ensemble".
Mardi soir, le corps d'une femme tuée par balle, également responsable des ressources humaines, a été retrouvé dans sa voiture sur le parking de son entreprise à Wolfgantzen (Haut-Rhin), près de Colmar.
Selon une source proche de l'enquête, les policiers ont également établi un lien avec Gabriel Fortin, mais ce lien n'a été confirmé ni par le procureur de la République de Valence ni par la procureure de Colmar.
La victime de la tentative d'assassinat à Wattwiller est "un DRH qui avait travaillé chez Francel au cours de l'année 2008", une entreprise d'Eure-et-Loir qui avait licencié Gabriel Fortin. "Une licenciement individuel pour faute" et non un licenciement dans le cadre d'un plan social, a précisé Mme Edwige Roux-Morizot, selon les dires de la victime de Wattwiller.
La victime n'a pas reconnu son attaquant le soir même, mais a ensuite fait le lien, quand son nom a été dévoilé, après son arrestation. L'ingénieur sans emploi de 45 ans a été mis en examen samedi pour assassinats et placé en détention provisoire.
maj/ha/zl
Tueur de DRH: "lien" confirmé avec une tentative d'assassinat dans le Haut-Rhin #
Le parquet de Mulhouse a confirmé lundi le "lien" entre le meurtrier présumé d'une DRH et d'une employée de Pôle Emploi, jeudi dans la Drôme et l'Ardèche, et une tentative d'assassinat d'un DRH mardi dernier à Wattwiller (Haut-Rhin).
"Il est apparu que les faits qui se sont produits dans la soirée du 26 janvier à Wattwiller (...) avaient un lien avec le périple meurtrier" à Valence et dans la Drôme, a indiqué la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, lors d'une conférence de presse.
Les investigations réalisées ont permis "d'assurer ce lien de façon quasi-certaine" entre Gabriel Fortin, le meurtrier présumé d'une DRH et d'une employée de Pôle Emploi jeudi, et l'ADN retrouvé sur place à Wattwiller, a ajouté la procureure.
Mardi soir, dans cette commune située à l'ouest de Mulhouse, un homme est venu sonner à la porte du domicile de la victime. "Il va ouvrir, un homme est dans l'encadrement de la porte avec un masque chirurgical, une casquette et un carton de pizza. La personne vérifie d'abord son identité, la victime répond et, à ce moment là, il entend un coup de feu, qui ne l'a pas atteint", a relaté la procureure de la République.
L'auteur du coup de feu a ensuite voulu s'enfuir et la victime l'a poursuivi. Une rixe entre les deux hommes a eu lieu et, dans la bagarre, le masque et les lunettes du tireur ont été arrachés.
"L'ADN unique" retrouvé sur ses deux objets a "permis de faire un lien avec le double assassinat" de Valence et de la Drôme, a indiqué Mme Roux-Morizot, qui, une fois le travail d'enquête achevé, se dessaisira au profit du parquet de Valence.
En revanche, "pour le moment, il n'y pas de preuve matérielle certaine pour faire un lien entre ce qu'il s'est passé à Colmar et à (Wattwiller), même si on sait" que les deux victimes étaient "en lien" et "avaient travaillé ensemble".
Mardi soir, le corps d'une femme tuée par balle, également responsable des ressources humaines, a été retrouvé dans sa voiture sur le parking de son entreprise à Wolfgantzen (Haut-Rhin), près de Colmar.
Selon une source proche de l'enquête, les policiers ont aussi établi un lien avec Gabriel Fortin, mais ce lien n'a été confirmé ni par le procureur de la République de Valence ni par la procureure de Colmar.
maj/ha/zl
La population carcérale stable avec 62.673 détenus au 1er janvier #
Les prisons françaises comptaient au 1er janvier 62.673 détenus, un nombre stable par rapport au mois précédent, selon les données statistiques du ministère de la Justice publiées lundi.
Il y avait 62.935 détenus au 1er décembre, soit une très légère baisse de 262 personnes entre décembre 2020 et janvier.
Avec 60.583 places opérationnelles dans les 188 prisons de France, la densité carcérale globale s'établit au 1er janvier à 103,4%, contre 103,8% le mois précédent.
Cette densité est de 119,4% dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les prisonniers en attente de jugement et ceux condamnés à de courtes peines. Elle est supérieure ou égale à 120% dans environ un tiers des établissements, et atteint 193% à Nîmes ou 184,6% à La Roche-sur-Yon.
Au 1er janvier, 688 détenus étaient contraints de dormir sur un matelas par terre. Ce nombre, qui permet de mesurer la surpopulation, est en hausse depuis plusieurs mois (422 matelas posés au sol le 1er juillet, 587 le 1er octobre et 654 le 1er décembre).
Parmi les détenus, 17.856 sont prévenus, c'est-à-dire écroués dans l'attente de leur jugement, soit un peu moins du tiers de la population carcérale.
La part des femmes (3,6% de la population carcérale totale) est stable, tout comme celle des mineurs (environ 1%).
Au total, 75.021 personnes étaient placées sous écrou au 1er janvier, dont 12.348 non détenues et faisant l'objet d'une placement sous surveillance électronique ou d'un placement à l'extérieur.
La population carcérale avait connu une baisse significative et inédite pendant le confinement du printemps dernier, en raison d'une réduction de la délinquance durant cette période et de mesures de libérations anticipées prises par le gouvernement pour éviter une propagation de l'épidémie de Covid-19 en détention.
Le nombre de détenus était ainsi passé de 72.575 le 16 mars 2020 - un record - à 59.463 deux mois plus tard. La population carcérale se situe au-delà des 62.000 prisonniers depuis octobre.
Afin de prévenir une nouvelle vague de l'épidémie de coronavirus en prison, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait rappelé dans une note adressée fin octobre aux parquets la nécessité de "maintenir autant que possible (...) une densité carcérale compatible avec les mesures sanitaires", en privilégiant les alternatives à l'incarcération pour les courtes peines.
asl/pga/mm
Enquête pour viol: Darmanin dénonce des "fausses fuites" dans les médias #
Accusé de viol, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé lundi sur France Inter des "fausses fuites" dans plusieurs médias d'éléments de l'information judiciaire en cours.
"On préfère faire des fausses fuites, tout ça est largement arrangé", a critiqué le locataire de la place Beauvau.
"La violation absolue, totale, du secret de l'instruction, manifestement n'étonne plus personne", a poursuivi le ministre.
La semaine dernière, des articles dans lequel figurent des éléments de son audition chez les juges le 14 décembre ont été publiés par 20 minutes et Mediapart.
Ce dernier média évoque des "contradictions" entre les déclarations du ministre et les éléments de l'enquête.
A l'issue de cette audition, M. Darmanin avait été placé sous le statut de témoin assisté.
"J'ai moi-même demandé la confrontation qu'on me refuse, c'est quand même très étonnant", a dit M. Darmanin lundi sur France Inter.
Une source proche du dossier a toutefois assuré à l'AFP qu'après des difficultés d'organisation, une confrontation était bien prévue dans le cabinet de la juge d'instruction dans quelques semaines.
Le ministre de l'Intérieur est accusé par Mme Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance.
L'enquête avait été classée sans suite à deux reprises entre 2017 et 2018, et une juge d'instruction avait refusé d'enquêter sur le sujet.
Après deux ans de bataille procédurale, une autre juge d'instruction est en charge des investigations depuis l'été dernier.
Voyant dans les classements sans suite des précédentes plaintes, des "décisions favorables qui m'ont été données", M. Darmanin a fait part de "son dégoût" face à la "calomnie" et l'"ignominie" qui "continuent", "dans des conditions obscènes".
"Quand on fait de la politique, il faut s'attendre à ce genre d'attaques extrêmement basses", a-t-il encore dit. "Les actes contre les femmes, les violences sexuelles sont un mal qui rongent la société, la calomnie ronge aussi beaucoup l'honneur des femmes et des hommes".
Contactées par l'AFP, les avocates de Mme Patterson-Spatz, Me Elodie Tuaillon-Hibon et Marjolaire Vignola, n'ont pas souhaité s'exprimer.
tll-gd/pga/zl
Tueur de DRH: "lien" confirmé avec une tentative d'assassinat dans le Haut-Rhin #
Le parquet de Mulhouse a confirmé lundi un "lien" entre le meurtrier présumé d'une DRH et d'une employée de Pôle Emploi, jeudi dans la Drôme et l'Ardèche, et une tentative d'assassinat d'un DRH mardi dernier à Wattwiller (Haut-Rhin).
"Il est apparu que les faits qui se sont produits dans la soirée du 26 janvier à Wattwiller (...) avaient un lien avec le périple meurtrier" à Valence et dans la Drôme, a indiqué la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot, lors d'une conférence de presse, l'ADN du meurtrier présumé ayant été retrouvé sur place.
maj/ha/shu
Le "Beauvau de la sécurité", grand débat inédit sur la police, sur les rails #
Annoncé par Emmanuel Macron en pleine polémique sur les violences policières, le "Beauvau de la sécurité" lancé officiellement lundi par Jean Castex doit aboutir sur une "ambitieuse loi" sur la sécurité intérieure à "l'horizon 2022".
Si le chef de l'Etat avait assuré qu'il "interviendrait personnellement" au cours des débats, probablement lors de leur clôture prévue en mai, c'est son Premier ministre qui en a donné lundi le coup d'envoi depuis le ministère de l'Intérieur.
Ce "Beauvau de la sécurité", concertation nationale inédite sur la police, doit poser "les fondements d'une ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon 2022", a déclaré Jean Castex, parlant d'un "objectif essentiel" du gouvernement.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière qu'il proposerait "7 ou 8 propositions très fortes" à l'issue des discussions.
Le Premier ministre a notamment demandé "plus de policiers et de gendarmes" sur le terrain, une amélioration "de la qualité et la rapidité de la chaîne pénale" et des débats "en toute lucidité et sans arrière-pensée" sur les violences policières et les accusations de racisme dans la police.
Emmanuel Macron, dont la politique régalienne est souvent vue comme un angle mort de son action, a fait de la sécurité une des priorités de la fin de son quinquennat. Ce "grand débat" sur la police, prévu pour durer quatre mois, peut se lire comme une nouvelle brique dans cette stratégie de reconquête.
Loi de Sécurité globale contestée dans la rue, fronde syndicale contre la reconnaissance des contrôles au faciès, émoi national après le tabassage par des policiers du producteur de musique Michel Zecler: c'est dans un contexte explosif que le président de la République avait annoncé début décembre cette large consultation inédite.
Avec la tenue du "Beauvau", du nom de la place où est situé le ministère de l'Intérieur, Emmanuel Macron dit vouloir "améliorer les conditions d'exercice" des forces de l'ordre et "consolider" les liens avec les Français.
Tous les quinze jours, syndicats de police, représentants de la gendarmerie ainsi que huit parlementaires et maires - dont le député LREM et ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue - se réuniront lors de huit tables rondes, selon un document du ministère de l'Intérieur consulté par l'AFP.
Une vingtaine de "personnalités qualifiées", dont plusieurs issues du monde de l'entreprise, et "huit experts internationaux" viendront nourrir les thématiques abordées.
Relations entre forces de l'ordre et population et encadrement des jeunes policiers seront au menu des deux premiers rendez-vous de février (8 et 22), avec la participation de l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta et du PDG de Dassault Systèmes Bernard Charlès.
Les tables rondes de mars (8 et 22) seront dédiées à la formation, avec la DRH d'Axa Karima Silvent, puis aux relations avec la justice, en présence du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
En avril, l'ancien préfet de police de Paris Michel Cadot et le PDG de Facebook France Laurent Solly s'exprimeront respectivement sur les questions du maintien de l'ordre et de la captation de vidéos de policiers, au coeur de la loi contestée de Sécurité globale.
La Défenseure des droits Claire Hédon interviendra début mai sur le "contrôle interne", notamment autour du rôle de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), avant un dernier débat sur les conditions matérielles des policiers, en présence du PDG de la Poste Philippe Wahl.
"Hormis Claire Hédon, il n'y a pas de personnalités morales avec une réflexion de longue date sur la police. L'idée semble de dire qu'elle peut être gérée comme une entreprise", déplore le chercheur au CNRS Sebastian Roché, spécialiste des questions de la relation police-population.
Chez les syndicats, la prudence est aussi de mise. Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance, sera attentif à ce que les débats ne "se transforment en campagne électorale". Grégory Joron, d'Unité-SGP-FO, réclame "un budget dédié" pour une loi de programmation "ambitieuse".
L'opposition dénonce, elle, un coup de communication. "Le diagnostic, tout le monde le connaît: le malaise de la police, sa paupérisation", a souligné le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, redoutant que ces échanges soient "l'alibi de l'inaction".
alh/pga/caz
Enquête pour viol: Darmanin dénonce des "fausses fuites" dans les médias #
Accusé de viol, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé lundi sur France Inter des "fausses fuites" dans les médias d'éléments de l'enquête et a assuré qu'une confrontation avec la plaignante lui avait été "refusée".
"J'ai moi-même demandé la confrontation qu'on me refuse, c'est quand même très étonnant", a dit M. Darmanin. "On préfère faire des fausses fuites, tout ça est largement arrangé", a-t-il ajouté.
La semaine dernière, Mediapart a publié un article dans lequel figurent des éléments de son audition chez les juges le 14 décembre. Audition à l'issue de laquelle, il avait été placé sous le statut de témoin assisté.
M. Darmanin est accusé par Mme Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. L'enquête avait été classée sans suite à deux reprises entre 2017 et 2018, et une juge d'instruction avait refusé d'enquêter sur le sujet. Après deux ans de bataille procédurale, une autre juge d'instruction est en charge des investigations depuis cet été.
"La violation absolue, totale, du secret de l'instruction, manifestement n'étonne plus personne", a poursuivi le ministre.
Voyant dans les classements sans suite des précédentes plaintes, des "décisions favorables qui m'ont été données", il a fait part de "son dégoût" face à la "calomnie" et l'"ignominie" qui "continuent", "dans des conditions obscènes".
"Quand on fait de la politique, il faut attendre à ce genre d'attaques extrêmement basses", a-t-il encore dit. "Les actes contre les femmes, les violences sexuelles sont un mal qui rongent la société, la calomnie ronge aussi beaucoup l'honneur des femmes et des hommes".
tll/pga/zl
"Beauvau de la sécurité": Castex veut "plus de policiers et de gendarmes" sur le terrain #
Le "Beauvau de la sécurité" doit permettre "d'avoir le plus de policiers et de gendarmes" sur le terrain, a déclaré lundi Jean Castex, lors du lancement officiel de cette concertation nationale inédite sur la police.
Les forces de l'ordre doivent être "au plus près du terrain et des populations, les moins engluées que possible dans des procédures lourdes ou inadaptées", a ajouté le Premier ministre lors d'un discours prononcé au ministère de l'Intérieur devant les syndicats de policiers et les représentants de la gendarmerie.
"il nous faut valoriser, dans tous les sens du terme, la présence sur la voie publique, la priorité donnée à l'action de terrain et du quotidien", a-t-il ajouté, aux côtés du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
La "lourdeur de la procédure pénale" et la "multiplication des tâches indues" sont dénoncées depuis des années par les syndicats. Ces derniers, qui accusent régulièrement la justice de laxisme, ont obtenu que soit ajoutée aux débats la question des relations entre la police et l'autorité judiciaire.
M. Castex a vanté l'augmentation de 8% du budget 2021 du ministère de la Justice en jugeant qu'elle permettra de "donner à la réponse pénale toute sa portée" et d'"améliorer significativement la qualité et la rapidité de la chaîne pénale".
Le chef du gouvernement a aussi insisté sur le "travail particulièrement difficile" des policiers et gendarmes en rappelant le "chiffre énorme et inacceptable" de 8.700 blessés au cours de leurs missions en 2020.
Alors que la police est secouée depuis plusieurs mois par des accusations de violences et de racisme, le Premier ministre a souligné que le gouvernement ne saurait "tolérer que des pratiques inadmissibles puissent venir entacher l'exercice" des forces de l'ordre.
Ce "sujet complexe" doit être abordé "en toute lucidité et sans arrière-pensée" et "ne mérite ni raccourcis, ni généralisations hâtives, ni déni", a-t-il ajouté.
Le "Beauvau de la Sécurité" doit réunir tous les quinze jours jusqu'en mai élus, syndicats de police, représentants de la gendarmerie, experts et "personnalités qualifiées" autour de huit tables rondes thématiques.
Les conclusions de ces échanges doivent servir de base à la future loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure (Lopsi) prévue en 2022.
alh/pa/caz