Somme: deux hommes condamnés à 27 ans de réclusion pour la mort d'une octogénaire lors d'un cambriolage #
Deux hommes ont été condamnés jeudi soir devant les assises de la Somme à 27 ans de réclusion pour l'homicide d'une octogénaire qu'ils avaient cambriolée avant d'incendier son domicile en juillet 2018.
L'ancienne compagne de l'un des deux hommes a, elle, été condamnée à cinq ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis. Elle était poursuivie pour recel, soupçonnée d'avoir fait usage de la carte bancaire et du chéquier de la vieille dame.
L'avocate générale Anne-Laure Sandretto, avait requis 30 ans pour les deux hommes, âgés de 30 et 35 ans, et cinq dont deux avec sursis pour la femme, 46 ans.
La victime de 84 ans vivait seule, dans le village de Brouchy (Somme). Elle avait été retrouvée décédée à son domicile incendié au cours d'une nuit de juillet 2018.
L'autopsie avait déterminé qu'elle était morte avant l'incendie, des éléments laissant penser à une asphyxie. Elle présentait également des plaies aux jambes.
Les deux hommes, qui se sont renvoyé la responsabilité du crime avant et durant l'audience, présentaient des casiers judiciaires chargés. Marceau R. a été condamné à 18 reprises, essentiellement pour violences aggravées, vols aggravés et extorsions, Adrien S. à 14 reprises, principalement pour des vols aggravés.
rl/cbn
Béziers: condamné à trois mois de prison pour avoir enfreint le couvre-feu à quatre reprises #
Un jeune homme interpellé à quatre reprises en moins d'un mois pour violation du couvre-feu a été condamné à trois mois de prison ferme, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de Béziers (Hérault), Raphaël Balland.
L'homme de 25 ans, qui se trouvait en voiture à Adge (Hérault) après l'heure du couvre-feu imposé en France depuis plusieurs mois en raison de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, a été interpellé par la police et placé en garde à vue mardi, selon un communiqué du procureur de Béziers.
"Il avait donné aux policiers des explications fantaisistes alors même qu'il avait déjà été verbalisé à trois reprises courant février et mars 2021 pour avoir violé le couvre-feu", ajoute le parquet.
Le jeune homme, déjà condamné à plusieurs reprises pour des faits d'une autre nature, a été jugé en comparution immédiate mercredi et condamné à trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
Dans son communiqué, le parquet assure qu'il "continuera à faire preuve de fermeté à l'encontre des personnes ayant décidé de violer délibérément et de manière réitérée les règles sanitaires ayant pour objet de lutter contre la pandémie".
Le délit de réitération à plus de trois reprises dans un délai de 30 jours de la violation d'une interdiction ou d'une obligation imposée dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire fait encourir la peine maximale de 6 mois d'emprisonnement, 3.750 euros d'amende et trois ans de suspension du permis de conduire.
Instauré au début de la pandémie en mars 2020, l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 1er juin lors d'un ultime vote à l'Assemblée nationale en février, malgré une opposition de presque tous les députés hors majorité, dénonçant notamment une "dérive autoritaire".
jp/cbn
Mort d'un détenu à Meaux: une enquête ouverte pour déterminer la responsabilité de surveillants #
L'enquête sur la mort le mois dernier d'un détenu de la prison de Meaux (Seine-et-Marne) a rebondi avec l'ouverture par le parquet d'une nouvelle information judiciaire pour violences volontaires destinée à déterminer l'éventuelle responsabilité de surveillants.
Le 25 janvier dernier, Jimony Rousseau, 28 ans, avait été transporté en arrêt cardiovasculaire à l'hôpital après avoir été "maîtrisé" par des gardiens lors d'un incident. Il y était décédé huit jours plus tard.
Une première enquête avait alors été ouverte pour "recherche des causes de la mort". Une nouvelle a été ouverte "pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a annoncé jeudi à l'AFP la procureure de Meaux Laureline Peyrefitte.
Son autopsie avait conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé", selon le parquet.
"Des ecchymoses et contusions étaient retrouvées sur le corps en zone d'appui et d'entrave, ou au niveau du cuir chevelu" mais elles "n'avaient pas eu d'incidence sur le processus mortel", avait alors indiqué le parquet, en précisant "qu'aucune fracture, notamment au niveau de la cage thoracique, n'était retrouvée".
"A ce stade du dossier, le lien de causalité entre des violences et le décès de M. Rousseau n'est toujours pas établi", a tenu a précisé jeudi Mme Peyrefitte. "C'est ce que devra déterminer l'instruction. En particulier, des analyses médicolégales complémentaires doivent être réalisées".
La phase d'expertise "prendra nécessairement du temps", a-t-elle prévenu. "elle devra comprendre l'analyse et la synthèse de plusieurs examens issus de l'autopsie et de l'analyse toxicologique déjà réalisés d'une part, et de l'examen anatomopathologique (examen des cellules et des tissus, ndlr) et du dossier médical complet restant à réaliser d'autre part".
La mort du détenu fait également l'objet d'une inspection administrative diligentée par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, dont le rapport doit être rendu d'ici fin avril.
Au début de la procédure, "personne n'a évoqué qu'il a été victime de coups. D'après tous les témoignages, tous les compte-rendus d'incidents qui ont été versés, tout s'était bien passé", a rappelé jeudi à l'AFP Me Sonia Kemel, avocate de la famille du détenu.
Mais depuis, "des surveillants ont été entendus à la police et ont révélé, pour certains, qu'un surveillant l'avait tapé au niveau de la tête", a-t-elle poursuivi, évoquant "un ou plusieurs coups".
Les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet à l'époque des faits avaient indiqué que le détenu avait refusé de réintégrer sa cellule après une promenade dans la cour de la maison d'arrêt.
"Il se serait opposé violemment à son menottage, notamment en mordant au sang l'un des surveillants pénitentiaires, lesquels usaient de la contrainte pour le faire lâcher prise et le maîtriser", avait rapporté la procureure.
Une fois au quartier disciplinaire, le personnel avait constaté que Jimony Rousseau était devenu subitement calme. Le Samu avait été appelé, et il avait été transféré à l'hôpital en arrêt cardio-vasculaire.
Interrogé par l'AFP, un surveillant pénitentiaire de la prison de Meaux avait affirmé que le détenu "vulnérable, a été roué de coups" notamment "à la tête" par "des agents alors qu'il était menotté et maîtrisé au sol".
Les agents pour la plupart "stagiaires ou inexpérimentés sont intervenus sous la supervision de plusieurs supérieurs hiérarchiques, dont le chef de détention", avait-il ajouté sous couvert d'anonymat.
Début février, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté devant la prison pour réclamer "la vérité" sur la mort du jeune homme. Ce dernier était en détention provisoire depuis trois semaines dans l'attente d'un procès en comparution immédiate pour violences conjugales.
L'enquête est confiée à la police judiciaire de Versailles.
amd-sab/ctx/pa/cbn
Nouvelle salve de critiques entre Dupond-Moretti et Le Pen #
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et Marine Le Pen se sont de nouveau vivement critiqués jeudi, le ministre accusant la présidente du RN de "fuir" dès qu'il est "question de débat et de fond" tandis qu'elle fustigeait son "laxisme" face à une société "cernée par l'ultra-violence".
Mme Le Pen, députée du Pas-de-Calais, "n'a pas mis un orteil dans l'hémicycle" de l'Assemblée nationale qui débattait du projet de révision constitutionnelle pour intégrer la protection de l'environnement, a relevé Eric Dupond-Moretti devant la presse.
Il s'est "étonné" de ce qu'"à grand renfort de tambours et trompettes, Mme Marine Le Pen ait parlé d'un contre-projet de référendum" devant les journalistes et dans "les couloirs de l'Assemblée nationale", mais pas "devant la représentation nationale" et le gouvernement. "Chaque fois qu'Il est question de débat et de fond, Mme Le Pen fuit", a-t-Il affirmé.
La candidate à la présidentielle de 2022 a défendu mardi devant la presse l'énergie nucléaire et fustigé les éoliennes, dans un contre-projet de consultation des Français sur 15 questions portant sur l'écologie.
"Elle n'a pas voulu partager" ce contre-projet, "à raison sans doute du fait qu'il n'est qu'un recyclage de vieilles lunes et qu'il est en réalité une proposition totalement vide, et totalement vide de sens", d'après M. Dupond-Moretti.
Interrogée sur les critiques du ministre, Marine Le Pen a affirmé jeudi soir sur BFMTV qu'elle n'avait "rien de personnel" à l'égard d'Eric Dupond-Moretti, "au contraire de ce dernier qui ne cesse de (m')attaquer très violemment avec beaucoup d'irrespect".
Evoquant les derniers faits divers et les règlements de compte violents entre bandes, elle a estimé que les Français étaient "cernés par l'ultra-violence". C'est "la conséquence du laxisme et d'une forme d'impunité qu'on a laissé se développer et qu'incarne aujourd'hui M. Dupond-Moretti", a-t-elle ajouté.
Eric Dupond-Moretti "donne une image de partialité", selon elle. "Quand je serai présidente de la République, mon ministre de la Justice ne se comportera pas ainsi. Je suis convaincue que Jean-Paul Garraud donnera l'image de l'impartialité de la justice", a-t-elle ajouté.
Elle a ainsi laissé entendre à nouveau que le député européen, ancien magistrat et ancien élu UMP, qui a été désigné tête de liste RN aux régionales en Occitanie, serait nommé Garde des sceaux si elle était élue en 2022.
reb-jri/are/cbn
Mort d'un détenu à Meaux: enquête ouverte pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique #
Une information judiciaire pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner a été ouverte après le décès début février d'un détenu de la prison de Meaux, a indiqué jeudi à l'AFP la procureure de la ville, confirmant une information du Parisien.
Le 25 janvier, Jimony Rousseau, un détenu de 28 ans, avait été transporté en arrêt cardiovasculaire à l'hôpital après avoir été "maîtrisé" par des surveillants lors d'un incident. Il y était décédé le 2 février, huit jours plus tard.
Une première information judiciaire avait été ouverte pour "recherches de la cause de la mort".
"Il résulte en effet, notamment de l'audition de trois surveillants, que des violences volontaires ont vraisemblablement été commises sur la personne de M. Rousseau lors de son interpellation", a déclaré jeudi à l'AFP la procureure de la République de Meaux, Laureline Peyrefitte.
Son autopsie avait conclu à "l'existence d'un oedème cérébral dû à un arrêt cardiaque prolongé".
"A ce stade du dossier, le lien de causalité entre des violences et le décès de M. Rousseau n'est toujours pas établi. C'est ce que devra déterminer l'instruction. En particulier, des analyses médicolégales complémentaires doivent être réalisées", a-t-elle ajouté.
Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a de son côté diligenté une inspection afin de "faire toute la lumière sur cette affaire".
amd-sab/pa/cbn
La justice rouvre l'enquête sur une affaire de violences policières à Marseille #
La justice rouvre l'enquête sur l'affaire Maria, une jeune femme victime de violences policières en marge d'une manifestation à Marseille en 2018, à la suite de nouvelles informations, a-t-on appris jeudi auprès de la procureure Dominique Laurens.
Il s'agit d'une information judiciaire pour "charges nouvelles", a précisé la procureure à l'AFP.
"Rien ne sera étouffé et les personnes qui doivent être auditionnées le seront", a-t-elle assuré au quotidien régional La Provence.
La jeune Maria (prénom d'emprunt), 19 ans au moment des faits, a été rouée de coups par un groupe de policiers, dans une ruelle de Marseille en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" et d'une marche contre le logement insalubre auxquelles elle n'avait pas pris part et qui avaient été marquées par des incidents, en décembre 2018.
L'information judiciaire pour "violences volontaires aggravées et non assistance à personne en danger", s'était terminée par un non-lieu en décembre, mais un nouveau témoin direct est apparu depuis.
"C'est une nouvelle extraordinaire, pour Maria et pour la manifestation de la vérité", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la victime, Me Brice Grazzini.
Me Grazzini avait saisi le parquet mercredi en s'appuyant sur un nouveau témoin, un quadragénaire qui "se trouvait juste au-dessus" des lieux où la jeune femme a été violentée, dans son domicile, au moment des faits.
Ce nouveau témoin de la scène, après les sept déjà interrogés lors de l'instruction, assure notamment avoir "vu un CRS donner un coup de pied en pleine tête à la victime": "Si on me montre des photos, je pourrais peut-être reconnaître un des policiers coupables", déclare-t-il dans une lettre de l'avocat au parquet.
Dans son ordonnance de non-lieu que l'AFP a pu consulter, le juge d'instruction Karim Badène, de nouveau saisi de l'enquête, déplorait qu'il n'ait pas été "possible d'identifier les auteurs des violences", ajoutant toutefois que "sans l'ombre d'un doute ces individus étaient tous des fonctionnaires de police". Il jugeait aussi les violences dont a été victime Maria "d'autant plus inacceptables" qu'elles étaient "purement gratuites".
Victime, entre autres, d'une fracture crânienne et d'une hémorragie cérébrale, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 21 ans, n'a jamais retrouvé une vie normale. Migraines, cauchemars, insomnies, troubles de la vue: "Je survis, mais je n'y arrive plus", expliquait-elle en décembre à l'AFP.
jp-ol/iw/cbn
Levée de la garde à vue de Jean-Christophe Lagarde pour "détention d'armes" #
La garde à vue du président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "détention d'armes", a été levée, a indiqué à l'AFP jeudi soir le parquet de Bobigny, qui a précisé que l'enquête se poursuivait.
M. Lagarde était entendu depuis jeudi 05H00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy.
Selon les premiers éléments, les policiers sont intervenus à son domicile dans la nuit. "Ce qui se dessine c'est un différend familial sans gravité", a déclaré à l'AFP Me Yvon Goutal, l'avocat de M. Lagarde.
Une source proche du député a précisé à l'AFP que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même, sans autre détail.
Il n'y a eu "absolument aucune violence d'aucune sorte, simplement les services de police ont peut-être pris peur en trouvant au domicile des armes qui sont régulièrement détenues dans le cadre de la pratique du tir sportif", a ajouté Me Goutal, indiquant n'avoir eu connaissance "d'aucune rumeur de violence, ni d'armes illicites".
"C'est une affaire d'ordre totalement privé", a de son côté insisté auprès de l'AFP Pascal Brindeau, député UDI et porte-parole du parti.
"Les armes sont déclarées, ce sont des carabines de catégorie B car Jean-Christophe Lagarde est membre d'un club sportif. Il n'y a pas eu d'acte de violence ni contre lui-même, ni contre d'autres", a assuré M. Brindeau.
Devant son domicile, une maison pavillonnaire grise dans un quartier tranquille du centre de Drancy, une voisine a témoigné sous couvert d'anonymat: "mon mari travaille tôt et quand il est sorti vers 5H00, il a vu tout le pataquès avec les policiers et tout".
Une autre voisine, Céleste, a expliqué avoir vu des policiers à proximité du domicile des Lagarde vers 1H00 du matin, puis à nouveau vers 5H00.
Député de la Seine-Saint-Denis dans la circonscription incluant notamment les villes de Drancy et Bobigny, ancien maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014 en succédant à Jean-Louis Borloo.
Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988 et présidé les jeunes UDF (1996-2001), il s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer au centre-droit cet historique bastion communiste.
Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).
Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition, Hacène Chibane, à Drancy qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.
Le domicile du couple et la mairie avaient été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre de cette enquête. Lui-même attaqué en justice par M. Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens".
Aude Lagarde est aujourd'hui maire de Drancy après avoir succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017.
Le PNF enquête aussi pour des soupçons d'emplois fictifs sur la ville voisine de Bobigny, dirigée jusqu'aux dernières élections par l'UDI.
tll-fan-adc-sab/ctx/pa/cbn
Mort d'un détenu à Meaux : enquête ouverte pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique (procureure) #
Une information judiciaire pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner a été ouverte après le décès fin janvier d'un détenu de la prison de Meaux, a indiqué jeudi à l'AFP la procureure de la ville.
Le 25 janvier, Jimony Rousseau, un détenu de 28 ans, avait été transporté en arrêt cardiovasculaire à l'hôpital après avoir été "maîtrisé" par des surveillants lors d'un incident. Il y était décédé huit jours plus tard. Une première information judiciaire avait été ouverte pour "recherches de la cause de la mort".
amd-sab/pa/cbn
Besançon : un adolescent blessé par arme blanche dans un tramway #
Un adolescent a été blessé avec un couteau jeudi après-midi dans un tramway à Besançon après avoir été pris à partie pour une raison encore inconnue, et quatre mineurs ont été placés en garde à vue, a-t-on appris de sources concordantes.
Quatre suspects, âgés de 15 à 17 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue, a précisé le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Blessée à la cuisse, la victime a été transportée à l'hôpital de Besançon, mais son pronostic vital n'est pas engagé, a précisé une source policière, soulignant que le motif de l'agression n'était pas encore établi.
Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, le jeune homme aurait eu une altercation avec un groupe d'individus jeudi après-midi dans un tramway circulant au centre-ville de Besançon.
"Le sang a coulé. C'est un jeudi noir pour Besançon", se sont émus dans un communiqué les élus LR d'opposition du conseil municipal de Besançon, réclamant à la majorité de gauche, dirigée par l'écologiste Anne Vignot, "des mesures concrètes pour enrayer la spirale de la violence".
as/maj/bow
Violences conjugales: la garde à vue de Doc Gyneco prolongée #
La garde à vue de l'artiste Doc Gyneco, interpellé mercredi pour des soupçons de "violences volontaires par conjoint", a été prolongée pour vingt-quatre heures, a-t-on appris jeudi soir auprès du parquet de Paris.
Cette mesure, ordonnée dans le cadre d'une enquête confiée au commissariat du XVIIIe arrondissement de la capitale, peut durer jusqu'à vendredi avant une décision du parquet sur d'éventuelles poursuites judiciaires.
Selon Le Parisien, confirmé par une source proche du dossier, les policiers sont intervenus mercredi en fin d'après-midi au domicile du couple, après une dispute lors de laquelle le chanteur a giflé son épouse à plusieurs reprises. Cette dernière avait été conduite à l'hôpital.
"Doc Gyneco a reconnu les faits et ne cherche pas à les minimiser", a déclaré jeudi à l'AFP son avocat Me Jonathan Khalifa. "il a vocation à s'exprimer devant la justice de son pays et non pas à être condamné médiatiquement", a-t-il ajouté.
Bruno Beausire alias Doc Gyneco, 46 ans, est l'auteur de "Première consultation", un premier album solo sorti en avril 1996 et vendu à plus d'un million d'exemplaires, avec des titres comme "Né ici", "Viens voir le docteur" ou "Vanessa", entre rap et reggae.
Il fera date dans l'histoire de la chanson française au point d'être élu, en 2012, meilleur album de rap français par le magazine les Inrocks.
L'artiste a depuis défrayé la chronique pour des ennuis avec le fisc, sa participation controversée à des émissions de téléréalité et sa vie privée étalée dans les journaux, notamment sa liaison avec l'écrivaine Christine Angot.
Cette dernière fera le récit de leur relation dans un roman "Le Marché des amants", sorti en 2008.
En 2007, Doc Gyneco a soutenu Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, une décision qu'il a ensuite qualifiée d'"erreur".
gd-bl/pa/bow
Levée de la garde à vue du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde pour "détention d'armes" (parquet) #
La garde a vue du président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde, interpellé dans la nuit de mercredi à jeudi pour "détention d'arme", a été levée et l'enquête se poursuit, a indiqué jeudi soir le parquet de Bobigny à l'AFP.
L'homme politique avait été arrêté dans la nuit lors d'une intervention de la police à son domicile causée, selon son avocat, par un "différend familial sans gravité". Les policiers avaient découvert plusieurs armes chez lui.
sab/pa/bow
Aux assises de Bobigny, deux jeunes racontent la "soirée de torture" infligée à leur codétenu #
"On ne peut pas être normal et avoir ce genre d'idées". Deux hommes de 21 et 23 ans ont reconnu jeudi devant la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis avoir infligé des sévices innommables à un codétenu. Leur explication ? Leur compagnon de cellule, "trop faible", "ne se défendait pas".
Le soir du 9 décembre 2018, derrière la porte de la cellule 103 de la maison d'arrêt de Villepinte, se joue une "soirée de torture", selon le mots des accusés.
Adam K., aujourd'hui âgé de 24 ans, est dénudé, fouetté puis électrocuté, jusque sur le sexe, avec les fils coupés d'un ventilateur. "Noyé dans la peur", il est ensuite contraint à insérer un briquet dans son anus. Paroxysme de ces quatre heures d'horreur: ses codétenus le forcent à avaler son urine et des excréments. Il finira la nuit sur le sol mouillé, en caleçon, devant une fenêtre ouverte.
Jeudi, la cour d'assises a remonté le temps pour comprendre comment une telle scène avait pu se jouer dans le "quartier spécifique" de cette prison, où sont réunis les détenus dit "vulnérables", victimes de violences ou de menaces et censés rester "protégés" du reste de la détention.
Les deux accusés y partageaient une cellule de 9 mètres carrés.
Zyed B., issu de l'aide sociale à l'enfance (ASE) et condamné à de courtes peines pour trafic de stupéfiants, dit avoir été envoyé là "après s'être pris la tête avec un gradé". "C'est une plaie, un petit con. Mais il est pas violent, gentil", a dit jeudi de lui un surveillant de l'établissement.
Djiguiba D., un gros consommateur de cannabis qui attend à l'époque son procès pour viol aggravé - il a depuis été condamné-, est affecté au quartier spécifique car il a subi des violences, comme beaucoup de criminels sexuels en prison.
Leur cellule se situe juste au-dessus de celle d'Adam K. Le jeune homme est à l'isolement total depuis plusieurs mois après avoir été victime d'une expédition punitive: un détenu l'a obligé à confesser être un violeur - ce qui était faux - avant de lui tondre les cheveux. La scène, filmée, a largement circulé dans la prison.
Depuis sa fenêtre, Adam K. sympathise avec Djiguiba D., qui lui propose de l'accueillir dans leur cellule. "Moi j'avais dit non, à trois c'est pas pratique, on peut pas cuisiner, on ne peut rien faire, mais il a insisté et m'a dit qu'il était gentil", a raconté Zyed B.
L'administration pénitentiaire donne son feu vert et Adam K. s'installe chez les deux détenus sur un matelas posé au sol.
La maison d'arrêt de Villepinte est confrontée à une surpopulation structurelle. En mars 2017, sa directrice était allée jusqu'à refuser d'accueillir de nouveaux détenus: son établissement accueillait alors plus de 1.100 locataires, soit un taux d'occupation de plus de 200%. Il atteignait encore 163% en ce début mars.
Dès le début de leur cohabitation, Adam K., grand, mince et calme, devient le "faible". Les coups commencent à pleuvoir. "On avait pris l'habitude de le frapper tous les jours", a expliqué jeudi depuis son box Djiguiba D., maillot de foot rouge sur un torse athlétique.
Le soir du 9 décembre, à cause d'une phrase anodine, une surenchère de violence s'enclenche, les deux accusés le torturent à tour de rôle, encouragés par la rumeur. Ça tapait aux portes, les gens criaient par les fenêtres +Tapez-le, c'est un violeur+", a relaté l'un d'entre eux.
Les surveillants, eux, n'ont rien remarqué de particulier ce soir-là.
"Ce qui m'énervait, c'est qu'il se laissait faire", dit Zyed B., incapable d'expliquer comment il en est arrivé à "faire ce truc de fou".
Mercredi, leur victime s'est dite "brisée". "J'aurais beau voir 1.001 psychologues ou psychiatres, ça me suivra toute ma vie".
Le procès doit s'achever vendredi. Les accusés encourent trente ans de réclusion pour actes de torture et de barbarie.
sab/pa/cbn
Rixe dans le Val-de-Marne: deux adolescents mis en examen #
Deux mineurs interpellés dans l'enquête ouverte après une rixe entre bandes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) qui a fait deux blessés graves ont été mis en examen pour tentative de meurtre sur mineur de 15 ans et violences volontaires aggravées, a indiqué jeudi le parquet de Créteil.
Selon une source proche du dossier, ces deux adolescents ont "participé à l'affrontement" qui a causé les blessures graves de deux jeunes de 14 et 16 ans, "mais ne sont pas nécessairement les auteurs des coups de couteau".
Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, a précisé le parquet de Créteil, contacté par l'AFP.
Quatre suspects nés en 2004 et 2005 ont été interpellés dans le cadre de cette enquête. Deux d'entre eux ont été remis en liberté alors que les deux autres ont été présentés jeudi à un juge d'instruction et mis en examen.
Dans la rixe, deux adolescents de 14 et 16 ans ont été grièvement blessés.
Le plus jeune, âgé de 14 ans et touché notamment à l'aine, est tiré d'affaire. L'autre, 16 ans et blessé entre autres au thorax, était jeudi toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé, selon le parquet.
Ces deux Campinois viennent de quartiers "rivaux" de la ville, selon les termes d'une source policière: le plus jeune du quartier des Mordacs, le second des Boullereaux.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne les 22 et 23 février. Deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de vingt-quatre heures dans des affaires non liées.
Ces drames, tout comme le passage à tabac du jeune Yuriy à Paris en janvier, ont jeté un nouveau coup de projecteur sur le phénomène récurrent de bandes de jeunes, aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Une réunion interministérielle est prévue vendredi sur ce sujet, alors que le gouvernement a déjà lancé il y a quelques jours un plan de lutte contre les violences en bandes.
leo/pa/bow
Loire: deux éducateurs agressés par des jeunes dans un centre éducatif renforcé #
Deux éducateurs ont été agressés mercredi par des jeunes dont ils avaient la charge dans un centre éducatif renforcé (CER) de La Valla-en-Gier (Loire) pour leur avoir refusé une pause cigarette, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les sapeurs-pompiers ont pris en charge un homme de 40 ans frappé de nombreux coups, évacué en urgence relative, et un homme de 34 ans, qui se trouvait en état de choc", ont indiqué les pompiers à l'AFP.
Le plus atteint, admis à l'hôpital de Saint Chamond, "souffre de contusions après avoir été frappé à l'aide d'une pièce métallique, qui serait une haltère", a déclaré à l'AFP Guy Scaglione, le directeur général de Sauvegarde 42, gestionnaire de ce centre qui peut accueillir jusqu'à six pensionnaires.
Deux autres éducateurs se trouvaient sur place au moment de ce déchaînement de violence.
"Nous avons été alertés vers 20H50 par un éducateur. Des jeunes du CER s'en sont pris à deux d'entre eux, dont l'un s'est pris un coup (...) et a chuté inconscient au sol", avait auparavant précisé la gendarmerie.
Une vingtaine de militaires ont rapidement été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux et permettre l'intervention des secours et l'assistance aux victimes.
L'un des mineurs a été immédiatement interpellé tandis que les quatre autres ont été retrouvés ou se sont rendus aux gendarmes dans la soirée.
La garde-à-vue de quatre d'entre eux, âgés de 14 à 16 ans, a été prolongée jeudi soir par le parquet de Saint-Etienne. Mise hors de cause, une cinquième adolescente a quant à elle été remise en liberté et réorientée vers une autre structure d'accueil pour mineurs.
Les jeunes venaient d'entamer une session de cinq mois au sein de cette structure inaugurée en 2018.
Selon la gendarmerie, les adolescents auraient une première fois fugué mercredi après-midi au cours d'une randonnée. A leur retour au centre situé dans une ancienne ferme du massif du Pilat, un éducateur aurait décidé de les priver de leur pause cigarette pour les punir. C'est à partir de là que les choses se sont envenimées.
Un véhicule appartenant à la structure a été incendié et deux autres dégradés. Le feu a menacé un temps un local technique attenant avant d'être éteint par les pompiers.
"Des dégradations ont été commises au rez-de-chaussée du centre, avec des vitres brisées et du mobilier abîmé", a précisé la gendarmerie.
Jean-Claude Flachat, le maire UDI de La Valla-en-Gier, commune de quelque 1.000 habitants, s'est rendu sur place et a fait part de son incompréhension. "C'est la première fois que des faits aussi graves se produisent dans ce centre. Ces jeunes, que la société essaie de remettre dans le droit chemin, ont tout pour être bien dans un cadre remarquable".
ari-dm/ag/fga/mpm
Tentative d'homicide à Cherbourg: un suspect interpellé (procureur) #
Un homme a été interpellé et placé en garde à vue dans l'enquête pour tentative d'homicide sur deux hommes par arme à feu et arme blanche samedi à Cherbourg, a annoncé jeudi à l'AFP le procureur de la République de Cherbourg.
"Un individu, dont les premiers éléments d'enquête permettent de penser qu'il serait le tireur des agressions à Cherbourg samedi, a été interpellé et placé en garde à vue. Il est actuellement entendu par des enquêteurs de la police judiciaire", a déclaré Yves Le Clair, procureur de Cherbourg.
Le mis en cause, âgé de 39 ans, a été interpellé mercredi après-midi. Les jours des deux hommes grièvement blessés, âgés d'une trentaine d'années, ne sont pas en danger.
La police judiciaire (PJ) de Caen et le commissariat de Cherbourg avaient été saisis conjointement de l'enquête ouverte pour tentative d'homicide.
mas/db/pb
Affrontements armés à Besançon : l'un des principaux suspects interpellé en Espagne #
Un homme de 28 ans, suspecté d'avoir participé à des fusillades entre bandes rivales dans le quartier de Planoise en 2019 et 2020 à Besançon, a été interpellé en Espagne alors qu'il était en fuite, a indiqué jeudi le procureur.
Cet homme au lourd passé judiciaire a été interpellé le 28 février par les policiers français et espagnols, alors qu'il se trouvait dans un luxueux hôtel de Barcelone avec sa petite amie, a indiqué le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux lors d'une conférence de presse.
La justice espagnole se prononcera "dans les jours qui viennent" sur son extradition vers la France, où il sera présenté à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen, a-t-il ajouté.
Son interpellation intervient dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "tentative d'assassinat" et "trafic de drogue" qui a déjà mené à la mise en examen de 52 suspects, dont 25 ont été placés en détention provisoire dans l'attente d'un procès qui pourrait se tenir "d'ici fin 2021", a estimé M. Manteaux.
L'homme interpellé est suspecté d'être l'un des principaux leaders d'une des deux bandes rivales qui se sont affrontées entre novembre 2019 et mars 2020 à Besançon pour le contrôle du trafic de stupéfiants dans le quartier populaire de Planoise. Cette guerre de gangs avait donné lieu à seize épisodes de coups de feu, faisant une douzaine de blessés et un mort.
"Son interpellation est un signal très fort envoyé par la police et la justice aux deux ou trois individus encore recherchés" dans ce dossier confié à la section de police judiciaire de Besançon, en co-saisine avec la sûreté départementale, a déclaré le procureur.
Le suspect avait été convoqué en 2017 devant le tribunal correctionnel de Besançon pour une affaire de violences aggravées. Il ne s'était pas présenté et avait été condamné en son absence à une peine de trois ans de prison. Alors en fuite, un premier mandat d'arrêt européen avait été délivré à son encontre.
Mais les enquêteurs savaient qu'il revenait régulièrement à Besançon. A deux reprises, en 2018 et 2019, il a foncé en voiture sur des policiers essayant de le contrôler, sans toutefois les blesser. Deux enquêtes préliminaires pour "tentative d'homicide" sur des policiers avaient été ouvertes.
"On n'a pas oublié cet individu en fuite permanente depuis 2017", a souligne M. Manteaux.
as/maj
Haute-Loire: un jeune Malien maintenu en centre de rétention par la justice #
La requête contre le placement en centre de rétention de Madama Diawara, jeune Malien menacé d'expulsion, a été rejetée par un juge des libertés et de la détention à Lyon, a indiqué jeudi sa famille d'accueil.
"C'est l'horreur, nous sommes très déçus, c'est un acharnement incroyable, mais nous n'abandonnerons pas", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay, l'enseignante qui héberge le jeune homme en Haute-Loire depuis deux ans.
"Nous allons faire appel de cette décision", a-t-elle précisé, ajoutant qu'un recours contre l'Obligation de quitter le territoire (OQTF) remise à Madama Diawara serait également déposé.
Accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, le jeune homme avait été scolarisé puis avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de lui délivrer un titre de séjour, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.
Mardi, il avait été placé en garde à vue pour "usage de faux documents" après une convocation par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme) puis conduit dans un centre de rétention administrative à Lyon.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi après-midi au Puy-en-Velay pour protester contre cette décision. Un nouveau rassemblement est prévu samedi matin.
La situation de Madama Diawara avait soulevé une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 36.000 signatures.
cca/mb/pb
L'exécutif court toujours après sa promesse sécuritaire #
La sécurité, érigée maintes fois en priorité de l'exécutif, reste pourtant identifiée comme l'un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron, qui peine à investir ce terrain face à la droite dans un contexte de règlements de compte violents entre bandes.
Il y a, en la matière, comme une forme de péché originel pour Emmanuel Macron, qui n'avait pas fait de la thématique sécuritaire un axe fort de son élection en 2017 et court, depuis, derrière des marqueurs et incarnations, sans jamais occuper durablement le créneau.
Or "quand on n'a pas construit dès le départ une ligne très claire sur le sujet, on se retrouve plus en réactif, en défensif, et en symboles" pour répondre à la demande sécuritaire, abonde auprès de l'AFP le sondeur Emmanuel Rivière, directeur général France de Kantar.
Conséquence: si le chef de l'Etat a réussi au fil du quinquennat à conquérir une partie de l'électorat de droite, c'est davantage sur "la politique économique, la ligne fiscale" et sur "la représentation de la France en politique étrangère", que sur les aspects régaliens intérieurs, selon M. Rivière.
L'opposition de droite ne s'y trompe d'ailleurs pas en faisant flèche de tout bois alors que des affrontements violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines.
"Le sujet n'a pas été du tout pris en compte: Macron comme à chaque fois fait des discours, et au-delà il ne se passe rien", estime ainsi auprès de l'AFP le président des Républicains Christian Jacob.
De son côté, face à la "chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire", le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a proposé jeudi une "révolution pénale" avec "des courtes peines de prison, comme on fait aux Pays-Bas". Et le secrétaire général de LR Aurélien Pradié a appelé à instaurer pour les "jeunes délinquants" des "peines d'encadrement militaire", rejoignant en ce sens le député Eric Ciotti.
Prétendant à la présidentielle, le patron ex-LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand avait également mené l'offensive après un été 2020 qu'il avait qualifié d'"Orange mécanique" et qui avait poussé le nouveau Premier ministre Jean Castex à se démultiplier sur le terrain dès sa prise de fonction.
Peut-être plus inquiétant pour ses ambitions de réélection, M. Macron n'a pas su imposer sa crédibilité face à Marine Le Pen: selon un sondage Elabe pour BFMTV paru jeudi, 44% des Français estiment que la dirigeante du Rassemblement national ferait mieux que le chef de l'Etat sur la sécurité, 38% ni mieux ni moins bien et seulement 18% moins bien.
En ce sens, la nomination au ministère de l'Intérieur en juillet dernier de Gérald Darmanin n'a semble-t-il pas produit tous les effets escomptés. L'ancien disciple de Nicolas Sarkozy, rallié en 2017 à M. Macron et propulsé à Beauvau pour incarner une reprise en main sécuritaire, porte pourtant des textes emblématiques actuellement au Parlement (sécurité globale, séparatisme...) mais son action est aussi ternie par des polémiques, coups de menton et affaire judiciaire.
"Je trouve que Darmanin est bordélisant", lâche ainsi un conseiller ministériel, estimant qu'il "entretient un bruit négatif".
En attendant qu'un plan de lutte contre les violences en bandes ne soit présenté début mai, le sujet est donc remonté à Matignon où une réunion interministérielle vendredi portera en partie sur cette question dans les quartiers prioritaires.
Bien qu'englué dans les problématiques sanitaires, "Jean Castex n'a jamais lâché le dossier" sécurité, assure son entourage, tout en confirmant que le Premier ministre avait la volonté de remettre dans les jours à venir un coup d'éperon sur la thématique.
Car "réaffirmer le régalien, ce n'est pas vouloir attirer des gens de droite et d'extrême droite mais répondre à des gens qui veulent vivre en sûreté", insiste le député LREM Guillaume Vuilletet.
Quant au chef de l'Etat, il entend creuser d'ici 2022 le sillon du "ressaisissement sur le régalien, car on a baissé la garde depuis vingt ou trente ans. Les gens n'en peuvent plus."
Un autre fidèle appuie: "Le vrai enjeu est de mettre en avant les actes, les résultats, les chiffres, pas de faire des discours ou de nouvelles lois".
pol-jmt/cs/mpm
L'incendie d'OVHcloud à Strasbourg a priori "accidentel" #
Un "départ de feu accidentel" semble être à l'origine de l'incendie qui a ravagé mercredi un centre de données d'OVHcloud à Strasbourg, affectant des milliers de sites internet et laissant craindre des pertes définitives de données, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
"Les premiers éléments de l'enquête (...) font penser à un départ de feu accidentel", a indiqué à l'AFP cette source, qui précise que "les investigations sont toutefois toujours en cours".
L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale du Bas-Rhin.
"Les investigations sont en cours, il n'y a pas de certitude pour l'instant, mais cela s'oriente plutôt vers une piste accidentelle", a-t-on également appris auprès du parquet de Strasbourg. Vu l'état du bâtiment, "les experts n'ont pas pu faire de constatations à l'intérieur du bâtiment sur le départ de feu stricto sensu", a-t-on précisé.
L'incendie, qui n'a fait aucun blessé, s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi dans l'un des quatre centres de données d'OVHcloud installés dans une zone industrielle, à l'est de Strasbourg, près de la frontière allemande.
Il a pu être maîtrisé grâce au déploiement d'importants moyens de secours. Tout risque de pollution a été écarté.
Octave Klaba, qui a fondé l'entreprise en 1999 et s'était rapidement rendu sur les lieux du sinistre mercredi, a expliqué jeudi dans une vidéo que le centre de données où le feu a pris datait de 2011. Les centres de données plus récents sont organisés et refroidis différemment, a-t-il souligné.
L'origine du feu "est encore très floue", a ajouté M. Klaba. Après les premières alarmes, à 00h47, les techniciens sur place sont intervenus rapidement, "mais ils ont vu énormément de fumée immédiatement, donc au bout d'une minute ou deux ils ont pris la décision de sortir du datacentre parce que c'est devenu trop dangereux de rester à l'intérieur", a expliqué l'entrepreneur.
"Cette vitesse d'incendie, cette vitesse de propagation nous interroge: comment ça a démarré, et pourquoi ça a démarré aussi vite", a-t-il poursuivi.
Selon lui, au vu des images thermiques prises par les pompiers depuis l'extérieur du bâtiment en feu, deux onduleurs seraient en cause.
"Sur l'un de ces deux onduleurs, nous avions eu des interventions dans la matinée (précédente). Un technicien qui opère des maintenances a changé beaucoup de pièces à l'intérieur. Il a remis l'onduleur en route dans l'après-midi et tout semblait bien fonctionner", a poursuivi Octave Klaba.
Avec les données vidéo que les techniciens d'OVHcloud sont en train d'extraire, "nous allons analyser pour comprendre précisément ce qui s'est passé (...) et en tirer toutes les conséquences". "S'il y a des choses à changer dans les datacentres, et il y en a, nous ferons les modifications pour que cette situation n'arrive plus jamais", a-t-il insisté.
Au total, "12.000 à 16.000 clients ont été impactés", selon OVHcloud.
Mais comme certains clients sont eux-mêmes hébergeurs, le nombre de sites touchés est beaucoup plus important: 464.000 noms de domaines distincts (dont 59.600 français) et 3,6 millions de serveurs web liés à OVHcloud étaient inaccessibles après l'incendie, a comptabilisé la société américaine Netcraft.
Jeudi, OVHcloud a toutefois indiqué ne pas être en mesure de confirmer d'éventuelles pertes définitives, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, "il existe autant de possibilités que de clients".
dsa-bdx-maj/cbn
Quadragénaire "massacré" en 2015 à Libercourt: 20 et 15 ans requis contre les principaux accusés #
Un quadragénaire "massacré gratuitement" par deux "caïds", un troisième qui participe "par peur": des peines de 20 et 15 ans de réclusion ont été requises jeudi contre deux cousins accusés de tentative de meurtre aggravée, et d'un an ferme et du sursis pour le "complice" qui avait tout raconté.
Mohamed Ainaoui et Bilal Belgherbi, âgés de 19 et 20 ans au moment des faits, comparaissent depuis une semaine devant les assises du Nord à Douai pour avoir, dans la nuit du 27 au 28 mai 2015 à Libercourt (Pas-de-Calais), sauvagement passé à tabac un père de famille venu chercher ses chiens dans leur cité, avant de brûler sa voiture dans un champ proche.
Sorti du véhicule in extremis, Fabien Lherbier avait été retrouvé à quelques mètres, brûlé au deuxième degré sur 20% du corps et presque mort. Il est resté invalide à 66% et a perdu en partie la mémoire, notamment sur cette nuit-là.
Ainaoui, comme Belgherbi, ont toujours nié les faits. C'est une lettre et un témoignage anonymes, reçus en 2015, qui avaient orienté les enquêteurs vers les deux cousins, évoquant une agression partie d'un "mauvais regard".
L'accusation tient en grande partie sur les aveux d'un troisième homme, Mohammed Boumaaraf, filmé par la vidéosurveillance d'une station service alors qu'il remplissait un bidon d'essence à 05H00 du matin.
Il assure être tombé par hasard sur les cousins, réputés pour leur violence, avoir été témoin de l'agression puis "contraint" d'aller chercher l'essence et de les accompagner sur la deuxième scène de crime.
"Il faudrait être un génie du mensonge pour monter une telle histoire de toutes pièces", a estimé l'avocat général Olivier Agnus.
Car le récit de Boumaaraf est "corroboré par plein d'éléments, dont l'exploitation des téléphones" et des témoignages, a-t-il asséné, rappelant aussi "les pressions" exercées par Belgherbi en prison via d'autres détenus ou "l'attitude" d'Ainaoui, parti en Algérie peu après les faits.
Pour avoir "emmené Fabien Lherbier aux frontières de la mort", M. Agnus a requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'Ainaoui, "le plus dangereux, le meneur", déjà condamné une quinzaine de fois pour divers délits.
"C'était le roi du quartier. Quand il a vu M. Lherbier sur son territoire", ils ont eu une altercation, "et il l'a massacré, (...) gratuitement", a-t-il tancé.
M. Agnus a aussi requis 15 ans de réclusion contre Bilal Belgherbi, pour avoir "fracassé une bouteille sur le crâne" de la victime, puis suivi son cousin dans ce déchaînement de violence. "Mais il a eu un sursaut d'humanité", sortant M. Lherbier du coffre au dernier moment, selon Boumaaraf.
Quant à ce dernier, "il a été soumis à la peur", a souligné M. Agnus, demandant l'acquittement pour "la complicité de tentative de meurtre", mais un an de prison ferme et quatre de sursis pour sa participation à l'incendie.
Le procès a enfin révélé "l'omerta" régnant dans cette cité, a estimé l'avocat général, tous les témoins cités semblant rester "silencieux par peur de représailles".
"Est-ce que vous mettriez votre main au feu que Boumaaraf dit la vérité?" a lancé aux jurés l'avocat de Belgherbi, Me Julien Delarue. "il n'y a pas de preuves, pas de certitudes" mais seulement "des émotions, des impressions", a-t-il assuré.
Ce sont "des hypothèses, des interprétations", un dossier énorme "dont on sort deux ou trois écoutes", a renchéri l'avocat d'Ainaoui Me Grégory Billet, s'attelant à discréditer Boumaaraf. "Avez-vous un élément objectif, technique, qui prouve que M. Ainaoui était sur les lieux? (...) Rien".
"+Ils ont détruit ma vie, mais surtout, celle de ma femme et de mes enfants+", avait griffonné jeudi Fabien Lherbier depuis son fauteuil roulant, dans un mot lu par son avocat Loïc Bussy. Venu cette semaine chercher des réponses, "il n'a eu droit qu'à un océan de mensonges".
eva/rl/cal
Euthanasie: un médecin mis en examen pour "assassinats" en Haute-Savoie #
Un médecin de 64 ans qui exerçait depuis 2019 dans une clinique de Haute-Savoie a été mis en examen en décembre 2020 pour "assassinats" et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi auprès du parquet d'Annecy, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Faucigny.
Selon le média haut-savoyard, ce médecin généraliste spécialisé dans les soins palliatifs serait soupçonné d'avoir "euthanasié" plusieurs patients "âgés de 85 à 90 ans".
Le sexagénaire avait été embauché en CDD début 2019 dans le cadre d'un remplacement d'un an pour piloter la nouvelle unité de soins palliatifs de la clinique des Deux Lys, un établissement du groupe Korian situé à Thyez, au nord-est d'Annecy.
"Dans ce dossier, nous avons affaire à un médecin qui aurait abrégé la vie d'au moins huit personnes", a précisé à l'AFP Me Marc Dufour, l'avocat de la clinique, qui a déposé une demande de constitution de partie civile.
"Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction", a indiqué à l'AFP la procureure de la République d'Annecy Véronique Denizot.
"Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal, ou si la défense peut arguer d'actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification d'assassinat", a nuancé Mme Denizot.
"Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n'est en l'état pas mise en cause", a-t-elle ajouté.
Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, a été ouverte en janvier 2020 par le parquet d'Annecy pour "meurtres" après que la direction de la clinique, confrontée à une "surmortalité" de 26 décès en 2019, eut saisi la commission médicale de l'établissement et mené une enquête interne.
"Les expertises n'ont rien révélé d'anormal, notamment dans la pharmacie de la clinique", a précisé Me Dufour.
Dans le même temps, deux autres médecins des Deux Lys ont signalé "leurs doutes sur la pratique du docteur D." à la direction.
Un signalement avait été effectué auprès du Conseil départemental de l'ordre des médecins, lequel avait saisi le parquet de Bonneville. Ce dernier s'était finalement dessaisi au profit du parquet d'Annecy.
"C'est à l'occasion de l'analyse interne effectuée sur cette surmortalité que le signalement sur le docteur D. a abouti", précise Véronique Denizot.
Conformément à ses réquisitions, le praticien, finalement licencié par la clinique le 8 janvier 2020, a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention dans la foulée de sa mise en examen.
Mais il a été remis en liberté par la chambre de l'instruction et placé sous contrôle judiciaire début janvier après avoir fait appel.
"Je suis très interrogatif sur la réalité des faits reprochés au docteur D. au regard de cette mise en liberté", a estimé Me Dufour, qui n'a pas encore pu prendre connaissance du dossier.
Selon Le Faucigny, le docteur D. avait déjà été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercice médical pour avoir agressé sexuellement l'une de ses patientes lorsqu'il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme).
"Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d'appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d'exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle", a confirmé Véronique Denizot.
bp/ag/cal
Un rappeur, auteur présumé du viol d'une Suédoise à Marseille, arrêté trois ans après #
Trois ans après, l'auteur présumé du viol d'une jeune Suédoise à Marseille en décembre 2017, un homme se présentant comme rappeur, a été interpellé et placé en garde à vue, a annoncé jeudi la procureure de la République de Marseille.
L'homme a été interpellé le 2 mars, lors d'un contrôle à la frontière espagnole. Convoqué devant les enquêteurs, il a nié les faits de viol, mais son ADN correspond bien à celui identifié grâce au sperme retrouvé sur la victime après son agression, le 24 décembre 2017.
La jeune femme de 20 ans avait été violée pendant son séjour à Marseille, où elle était venue retrouver sa famille. Elle avait très vite identifié son agresseur grâce aux réseaux sociaux, où l'homme "se présentait sous son nom de musicien de rap". Mais les enquêteurs ont donc mis plus de trois ans avant de pouvoir retrouver sa trace, au début du mois.
Dans son communiqué, Mme Dominique Laurens ne donne ni l'âge ni l'identité de l'homme. De même, il n'est pas précisé s'il bénéficie d'une certaine notoriété dans le monde du rap.
ol/iw/cbn
Loiret: un homme se jette avec son enfant de 20 mois d'une tour d'habitation #
Un homme d'une quarantaine d'années a tué son enfant de 20 mois en le jetant d'un balcon d'un immeuble de Montargis (Loiret) et s'est donné lui-même la mort en sautant aussi, a-t-on appris auprès du procureur de la ville.
Peu avant 14H00, dans le quartier du Grand-clos, un homme "s'est présenté avec son enfant dans un porte-bébé et a sonné chez une dame en expliquant qu'il voulait prendre des photos car il avait vécu là auparavant et qu'il souhaitait prendre des photos de chez elle", a déclaré à l'AFP Loïc Abrial, procureur de le République de Montargis, confirmant des informations des médias locaux.
Puis il s'est rendu sur le balcon au dixième étage de cette tour d'habitation et "l'enquête doit établir s'il a d'abord jeté l'enfant et après a sauté lui-même" ou s'ils ont sauté en même temps, a-t-il ajouté.
Tous les deux sont décédés en dépit des tentatives de réanimation.
Le père se trouvait "a priori dans un contexte d'une séparation conflictuelle", selon le magistrat.
"L'enquête devra déterminer le contexte et l'emploi du temps de père et de son fils lors des dernières jours et des dernières heures", a ajouté M. Abrial.
Une enquête de flagrance pour assassinat a été confiée au commissariat de Montargis.
cor-mas/gvy/cal
Après l'incendie d'OVHcloud, la sauvegarde des données en question #
Les images impressionnantes de l'incendie qui a ravagé l'un des centres de données d'OVHcloud à Strasbourg ont laissé place à l'inquiétude des clients, qui sont loin d'avoir tous récupéré leurs données et doivent compter sur leurs sauvegardes.
OVHcloud exploite à Strasbourg quatre centres de données réunis sur un site unique au bord du Rhin. Selon un communiqué de l'entreprise, le feu qui s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi a entièrement détruit le centre de données baptisé SBG2, point de départ de l'incendie, et a partiellement endommagé le centre de données SBG1, détruisant 4 salles sur 12.
Les deux autres centres informatiques n'ont pas été touchés par le feu, affirme l'entreprise, mais sont à l'arrêt du fait d'une coupure générale d'électricité.
Résultat, de très nombreux sites internet localisés à Strasbourg sont devenus inaccessibles, comme l'interface du spécialiste français du trading de bitcoins Coinhouse (désormais rétablie), le portail du Centre Pompidou ou la plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr (également rétablie).
D'autres clients comme le studio britannique de jeux vidéo Facepunch, éditeur de Rust, ou l'application Meteociel, ont fait part sur Twitter de pertes de données irréversibles.
Au total, "12.000 à 16.000 clients ont été impactés", a annoncé OVHcloud à l'AFP.
Mais comme certains clients sont eux-mêmes hébergeurs, le nombre de sites touchés est beaucoup plus important : 464.000 noms de domaines distincts (dont 59.600 français) et 3,6 millions de serveurs web liés à OVHcloud étaient inaccessibles après l'incendie, a comptabilisé la société américaine Netcraft.
Jeudi, OVHcloud n'était toujours pas en mesure de confirmer d'éventuelles pertes définitives de données, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, "il existe autant de possibilités que de clients".
Selon la société qui possède 32 centres de données, l'activité historique d'hébergement web n'était pas localisée à Strasbourg.
En revanche, certains clients utilisaient dans ce centre des serveurs physiques qui leur sont dédiés ou des machines virtuelles moins chères, fractions de serveurs physiques mutualisés.
"Quand on met ses données dans le cloud, on peut s'attendre à ce qu'elles soient plus sécurisées que chez soi. Mais le propriétaire des données garde la responsabilité d'en assurer la sauvegarde" sur des supports et sites de stockage distincts, explique à l'AFP Simon Decarpentries, directeur de l'innovation chez le spécialiste de la gestion de données dans le cloud Netapp.
Si aucune option payante n'est souscrite, "OVH n'effectue aucune sauvegarde des données et contenus du client", précise l'entreprise dans ses conditions d'utilisation des serveurs dédiés.
Et faute de sauvegardes, la destruction d'une machine entraîne la perte des données qu'elle contient.
OVHcloud s'est également positionné comme fournisseur de services dans le cloud, un domaine en plein essor dont Amazon, Microsoft et Google sont les champions.
La logique est alors inversée : les clients utilisent une capacité de calcul, de stockage, ou de gestion du réseau, et payent à l'usage, sans se soucier de la gestion du parc informatique sous-jacent.
Dans ce cas, OVHcloud promet sur son site une "triple réplication des données (...) sur des disques et sur des serveurs différents", des copies censées assurer une certaine résilience à ce type de sinistre à condition qu'elles ne soit pas stockées physiquement dans le même bâtiment.
Quelques heures après avoir pu inspecter les dégâts au sein du centre de données, le fondateur d'OVH Octave Klaba a indiqué sur Twitter qu'il prévoyait de faire repartir deux centres de données dès lundi, et un troisième le vendredi suivant.
"On est en train de faire l'inventaire de tous les clients sur le site, et en fonction des services qu'ils ont, où sont leurs données et les sauvegardes", a-t-il complété dans un message vidéo jeudi.
"Dans certains cas, les données primaires sont dans une salle et les sauvegardes dans une autre. Parfois, elles sont dans des centres de données différents, parfois dans des lieux séparés", a-t-il ajouté, se donnant 2 jours pour communiquer "la situation de chaque client".
L'accès aux mails hébergés par OVHcloud, qui avait été perturbé mercredi, a été entièrement rétabli à partir de 3 heures le lendemain.
Enfin, l'entreprise tente d'aider ses clients à reconstruire leur infrastructure dans ses autres centres européens.
Encore lointain et progressif, le retour à la normale pourrait aussi s'accompagner d'une prise de conscience sur la solidité des infrastructures informatiques.
L'épisode "va remettre en cause beaucoup de choses dans l'industrie: oui un centre de données peut être rayé de la carte, oui un fournisseur de services cloud peut être rayé de la carte", dit à l'AFP un concurrent français d'OVHcloud.
"C'est pour ca qu'on défend le multicloud", le recours à plusieurs fournisseurs, ajoute-t-il.
jub/ak/eb
Sortie de Macron perturbée aux Bouffes du Nord: non-lieu requis pour Taha Bouhafs #
Vers une mise hors de cause? Le parquet de Paris demande un non-lieu, "faute d'éléments probants", pour le journaliste Taha Bouhafs, qui était suspecté d'avoir incité en janvier 2020 des manifestants à investir le théâtre des Bouffes du Nord où Emmanuel Macron assistait à une représentation.
Dans ses réquisitions du 21 janvier dont l'AFP a pris connaissance, le ministère public estime qu'aucun "élément de preuve suffisant n'a permis d'établir que (Taha Bouhafs) soit à l'origine de la fuite initiale de l'information" sur la présence du président au théâtre.
Le parquet n'a pas trouvé non plus de charges suffisantes sur une "participation à un groupement formé en vue de violences" ou une "organisation de manifestation non déclarée".
Ces réquisitions vont dans le sens de la juge d'instruction, qui a clos les investigations sans mettre en examen le jeune homme. Elle devrait désormais rendre une ordonnance de non-lieu, synonyme d'abandon des poursuites.
Le 17 janvier 2020, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites, le chef de l'État assiste en compagnie de son épouse Brigitte Macron à une représentation au théâtre parisien des Bouffes du Nord de "La Mouche", de Christian Hecq et Valérie Lesort.
Taha Bouhafs, connu pour sa couverture en images des conflits sociaux et par son engagement militant, est dans la salle.
A 20h58, le journaliste tweete une courte vidéo et ce message: "Je suis actuellement au théâtre des Bouffes du Nord (Métro La Chapelle) 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appellent tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare... la soirée risque d'être mouvementée."
Vers 22H00, une trentaine de manifestants fait irruption dans le théâtre et "perturbent" quelques instants la représentation par des "slogans hostiles" avant d'être repoussés par les forces de l'ordre, selon des rapports de police.
Dans une ambiance "très tendue", Emmanuel Macron est placé en sécurité au sous-sol.
D'après le réquisitoire, c'est sur "désignation" d'un membre du Groupe de sécurité de la présidence de la République que Taha Bouhafs est interpellé dans le théâtre après l'intrusion, puis placé en garde à vue, téléphone confisqué.
Le journaliste est présenté à un juge le lendemain et est placé sous statut de témoin assisté, sans être mis en examen comme le demandait à l'époque le parquet.
Lors de l'interrogatoire, son avocat Arié Alimi a notamment présenté pour le disculper un tweet d'un autre compte, antérieur d'une dizaine de minutes à celui de son client, annonçant la venue de M. Macron au théâtre et appelant à se rassembler sur place.
Deux autres tweets comparables ont été découverts depuis par les enquêteurs.
L'enquête a vite posé la question du statut de journaliste de M. Bouhafs, jugé par une partie de la profession incompatible avec certains engagements militants de cet homme de 23 ans.
Suivi par plus de 100.000 personnes sur Twitter, cette nouvelle voix de l'antiracisme, co-organisateur d'une manifestation contre l'islamophobie en 2019, s'est aussi fait connaître en dénonçant des méthodes policières et pour plusieurs procédures judiciaires l'opposant aux forces de l'ordre.
L'intéressé a immédiatement protesté contre l'exploitation de son téléphone, une "grave violation du secret des sources", et réclamé sa restitution.
La juge d'instruction a d'abord refusé de rendre cet "instrument" de l'éventuelle infraction, d'autant que "des investigations (étaient) en cours notamment aux fins de confirmer ou d'infirmer la qualité de journaliste" de M. Bouhafs. A l'époque des faits, il ne possédait pas de carte de presse, arguant devant la juge d'instruction d'une "phobie administrative". Il en est titulaire désormais.
Le téléphone, contenant selon M. Bouhafs "une vidéo terrible" pour Emmanuel et Brigitte Macron qui "prennent leurs jambes à leurs cou" lors de l'intrusion de militants mais pas rendue publique à ce jour, lui a finalement été restitué, après exploitation par les enquêteurs.
La demande de non-lieu est "un désaveu cinglant pour l'Élysée" s'est félicité M. Bouhafs. "S'il est confirmé par la juge d'instruction, ce qui est probable, une plainte pour dénonciation calomnieuse par l'Élysée et ses services sera déposée par mon avocat Me Arié Alimi".
gd/bl/pga/cal
France: Macron court toujours après sa promesse sécuritaire #
La sécurité, érigée maintes fois en priorité des autorités françaises, reste pourtant l'un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron, qui peine à investir ce terrain face à la droite dans un contexte de règlements de compte violents entre bandes.
Emmanuel Macron, qui n'avait pas fait de la thématique sécuritaire un axe fort de son élection en 2017, n'a pas réussi depuis à occuper durablement le créneau.
L'opposition de droite ne s'y trompe d'ailleurs pas en faisant flèche de tout bois alors que des affrontements violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines. Fin février, deux adolescents de 14 ans ont ainsi été tués en moins de vingt-quatre heures.
Selon le ministère de l'Intérieur, 357 affrontements entre bandes ont été recensés en 2020 contre 288 en 2019, soit une hausse de près de 25%, et trois personnes ont été tuées et 218 blessées lors des affrontements l'an dernier.
En Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France, qui jouxte le nord de Paris, Thibaut Ernouf, psychiatre, observe depuis plusieurs années une banalisation "d'actes de violence extrêmes chez des ados de plus en plus jeunes avec ce qui semble être une perte de la gradation de la gravité des actes".
Jeudi matin, un garçon et une fille de 15 ans ont ainsi été inculpés pour assassinat et placés en détention provisoire, après la mort d'une de leurs camarades de classe, violemment frappée puis jetée dans la Seine où elle s'est noyée, un fait divers sordide et glaçant, qui a choqué.
Le sujet de la violence des jeunes "n'a pas été du tout pris en compte: Macron comme à chaque fois fait des discours, et au-delà il ne se passe rien", estime ainsi auprès de l'AFP le président des Républicains (LR, droite) Christian Jacob.
De son côté, face à la "chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire", le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a proposé jeudi une "révolution pénale" avec "des courtes peines de prison, comme on fait aux Pays-Bas". Et le secrétaire général de LR Aurélien Pradié a appelé à instaurer pour les "jeunes délinquants" des "peines d'encadrement militaire".
Peut-être plus inquiétant pour ses ambitions de réélection, M. Macron n'a pas su imposer sa crédibilité face à la patronne de l'extrême droite Marine Le Pen, qu'il avait vaincue au second tout de la présidentielle en 2017 et qui fait figure de principale rivale pour le scrutin de 2022.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV paru jeudi, 44% des Français estiment que la dirigeante du Rassemblement national ferait mieux que le chef de l'Etat sur la sécurité, 38% ni mieux ni moins bien et seulement 18% moins bien.
En ce sens, la nomination au ministère de l'Intérieur en juillet dernier de Gérald Darmanin n'a pas produit les effets escomptés. L'ancien disciple du président de droite Nicolas Sarkozy, rallié en 2017 à M. Macron et censé incarner une reprise en main sécuritaire, a vu son action ternie par des polémiques, coups de menton et affaire judiciaire - il est accusé de viol par une ancienne call-girl, pour des faits présumés remontant à 2009.
"Je trouve que Darmanin est bordélisant", lâche ainsi un conseiller ministériel, estimant qu'il "entretient un bruit négatif".
Un plan de lutte contre les violences en bandes doit être présenté début mai, et selon son entourage, le Premier ministre Jean Castex doit s'exprimer fortement dans les prochains jours sur la thématique.
Quant au chef de l'Etat, il entend creuser deux sillons d'ici 2022, glisse un conseiller: "l'apaisement avec les plus fragiles", c'est à dire la recherche de consensus ; mais aussi, et peut-être surtout, "le ressaisissement sur le régalien, car on a baissé la garde depuis vingt ou trente ans. Les gens n'en peuvent plus".
pol-jmt/cs/ide/thm
Pour les coprésidents de la commission inceste, "il est temps de sortir du déni" #
Pour protéger les enfants de l'inceste et des violences sexuelles, "il faut sortir de la culture du déni pour passer à une culture de la protection", ont plaidé jeudi Edouard Durand et Nathalie Mathieu, nouveaux coprésidents d'une commission très attendue sur ce sujet longtemps tabou.
Le juge des enfants et la directrice générale de l'association Docteurs Bru ont officiellement pris la tête de la "commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants" (Ciivise), donnant un nouveau départ à ce chantier initialement présidé par l'ancienne ministre Elisabeth Guigou, qui a renoncé après avoir été citée parmi les proches du politiste Olivier Duhamel.
"Ensemble, nous avons un défi collectif très important à relever: écouter la parole des victimes qui se libère aujourd'hui, et, à partir de cette parole, élaborer une politique publique qui renforce une culture de la protection", a déclaré dans un entretien à l'AFP M. Durand, estimant que nous vivons une "période inédite".
"La société aujourd'hui se sent comptable de la protection des enfants victimes de violences sexuelles, elle est prête à changer. Mais les mécanismes du déni de la violence et de la complicité avec les agresseurs restent très puissants", a poursuivi le magistrat, observant que pour certains enfants, "la maison, l'école, le club de sport" sont les lieux "de la peur, du danger, de la violence", alors qu'ils devraient être ceux de la sécurité.
Début janvier, le livre de Camille Kouchner, qui accuse de viols sur son frère jumeau son beau-père Olivier Duhamel, a provoqué une onde de choc, entraînant des milliers de témoignages de victimes.
Cependant, cette "libération de la parole est une libération de parole d'adultes. Des enfants continuent aujourd'hui à subir des violences et à ne pas être repérés", a relevé Nathalie Mathieu.
Ainsi, à travers un appel à témoignages qui devrait être lancé avant l'été, elle souhaite que la commission "écoute ce que les victimes vont raconter de leur parcours et des adultes qu'elles ont croisés et qui n'ont pas vu ou pas voulu voir les violences, pour améliorer cela".
En France, selon l'enquête Virage, 14,5% des femmes et 4% des hommes ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie. Parmi eux, plus de la moitié des femmes et deux tiers des hommes ont subi ces violences avant 18 ans. Selon l'association Face à l'inceste, près d'un Français sur dix aurait été victime d'inceste.
Outre ses deux coprésidents, la Ciivise compte 20 membres, parmi lesquels des pédiatres, des travailleurs sociaux, une experte des violences subies par les personnes handicapées, Marie Rabatel, la psychiatre Muriel Salmona, la sociologue Alice Debauche, l'anthropologue Dorothée Dussy, un officier de la gendarmerie, des avocats, et sept "membres associés", dont d'anciennes victimes.
Chacun participera à l'un des cinq groupes de travail constitués: Pratiques professionnelles et protectrices, Soins et accompagnement de l'enfant et de la famille, Justice-police, Recherche, Enjeux de société.
"Il est temps de s'attaquer à la question de la famille et des rapports de domination à l'oeuvre dans la famille, les institutions et la société. Sinon on est encore là dans 20 ans", a fait valoir Mme Mathieu.
Très attendue par les victimes et les associations, cette commission travaillera pendant environ deux ans, avec un premier point d'étape au premier trimestre 2022.
"On n'attendra pas deux ans pour sortir un rapport qui s'empile sur un bureau. On a tous les deux envie que des choses soient visibles avant", a-t-elle prévenu, citant "des statistiques et partenariats avec des établissements scolaires ou fédérations de sport".
Dotée d'un budget de 4 millions d'euros, la commission est "indépendante du travail du gouvernement", a insisté jeudi le secrétaire d'Etat à l'Enfance, Adrien Taquet, qui porte depuis un an cette commission inspirée du travail mené dans l'église.
Son lancement survient alors que l'Assemblée nationale examinera la semaine prochaine une proposition de loi visant à renforcer la protection contre les violences aux plus jeunes, via notamment un seuil de "consentement" pour les mineurs fixé à 15 ans.
jlo/bfa/mpm
L'exécutif court toujours après sa promesse sécuritaire #
La sécurité, érigée maintes fois en priorité de l'exécutif, reste pourtant identifiée comme l'un des talons d'Achille d'Emmanuel Macron, qui peine à investir ce terrain face à la droite dans un contexte de règlements de compte violents entre bandes.
Il y a, en la matière, comme une forme de péché originel pour Emmanuel Macron, qui n'avait pas fait de la thématique sécuritaire un axe fort de son élection en 2017 et court, depuis, derrière des marqueurs et incarnations, sans jamais occuper durablement le créneau.
Or "quand on n'a pas construit dès le départ une ligne très claire sur le sujet, on se retrouve plus en réactif, en défensif, et en symboles" pour répondre à la demande sécuritaire, abonde auprès de l'AFP le sondeur Emmanuel Rivière, directeur général France de Kantar.
Conséquence: si le chef de l'Etat a réussi au fil du quinquennat à conquérir une partie de l'électorat de droite, c'est davantage sur "la politique économique, la ligne fiscale" et sur "la représentation de la France en politique étrangère", que sur les aspects régaliens intérieurs, selon M. Rivière.
L'opposition de droite ne s'y trompe d'ailleurs pas en faisant flèche de tout bois alors que des affrontements violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines.
"Le sujet n'a pas été du tout pris en compte: Macron comme à chaque fois fait des discours, et au-delà il ne se passe rien", estime ainsi auprès de l'AFP le président des Républicains Christian Jacob.
De son côté, face à la "chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire", le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a proposé jeudi une "révolution pénale" avec "des courtes peines de prison, comme on fait aux Pays-Bas". Et le secrétaire général de LR Aurélien Pradié a appelé à instaurer pour les "jeunes délinquants" des "peines d'encadrement militaire", rejoignant en ce sens le député Eric Ciotti.
Prétendant à la présidentielle, le patron ex-LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand avait également mené l'offensive après un été 2020 qu'il avait qualifié d'"Orange mécanique" et qui avait poussé le nouveau Premier ministre Jean Castex à se démultiplier sur le terrain dès sa prise de fonction.
Peut-être plus inquiétant pour ses ambitions de réelection, M. Macron n'a pas su imposer sa crédibilité face à Marine Le Pen: selon un sondage Elabe pour BFMTV paru jeudi, 44% des Français estiment que la dirigeante du Rassemblement national ferait mieux que le chef de l'Etat sur la sécurité, 38% ni mieux ni moins bien et seulement 18% moins bien.
En ce sens, la nomination au ministère de l'Intérieur en juillet dernier de Gérald Darmanin n'a semble-t-il pas produit tous les effets escomptés. L'ancien disciple de Nicolas Sarkozy, rallié en 2017 à M. Macron et propulsé à Beauvau pour incarner une reprise en main sécuritaire, porte pourtant des textes emblématiques actuellement au Parlement (sécurité globale, séparatisme...) mais son action est aussi ternie par des polémiques, coups de menton et affaire judiciaire.
"Je trouve que Darmanin est bordélisant", lâche ainsi un conseiller ministériel, estimant qu'il "entretient un bruit négatif".
En attendant qu'un plan de lutte contre les violences en bandes ne soit présenté début mai, le sujet est donc remonté à Matignon où une réunion interministérielle vendredi portera en partie sur cette question dans les quartiers prioritaires. Bien qu'englué dans les problématiques sanitaires, "Jean Castex n'a jamais lâché le dossier" sécurité, assure son entourage, tout en confirmant que le Premier ministre avait la volonté de remettre dans les jours à venir un coup d'éperon sur la thématique.
Quant au chef de l'Etat, il entend creuser deux sillons d'ici 2022, glisse un conseiller: "l'apaisement avec les plus fragiles", c'est à dire la recherche de consensus ; mais aussi, et peut-être surtout, "le ressaisissement sur le régalien, car on a baissé la garde depuis vingt ou trente ans. Les gens n'en peuvent plus."
Un autre fidèle appuie: "Le vrai enjeu est de mettre en avant les actes, les résultats, les chiffres, pas de faire des discours ou de nouvelles lois".
pol-jmt/cs/ide
Voiture de police incendiée à Mulhouse: deux jeunes de 15 ans mis en examen #
Deux adolescents de 15 ans ont été mis en examen pour l'incendie fin février d'un véhicule de police dans un quartier sensible de Mulhouse (Haut-Rhin), l'un d'eux étant écroué, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.
Les deux jeunes ont été interpellés lundi soir et mardi. Déférés à l'issue de leur garde à vue, ils ont été présentés mercredi à un juge d'instruction.
Le suspect principal, soupçonné d'être l'incendiaire, a été mis en examen "pour destruction volontaire par moyen dangereux" de deux voitures, dont le véhicule de police, qui étaient garées devant un commissariat du quartier des Coteaux, et placé en détention provisoire, a indiqué la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
Le deuxième adolescent "a été mis en examen mais pour complicité de ces mêmes faits, avec des réquisitions de placement sous contrôle judiciaire", a-t-elle ajouté.
Au cours de l'après-midi du vendredi 26 février, deux individus avaient cassé une vitre d'un véhicule de police, avant de l'embraser en déposant un cocktail Molotov dans l'habitacle vide, selon des sources policière et syndicale.
Quelques heures après les faits, deux hommes avaient été appréhendés avant d'être mis hors de cause.
Dans un communiqué, le syndicat Alliance Police Nationale Grand Est avait dénoncé "l'impunité de certains voyous qui n'hésitent plus une seule seconde à venir défier les policiers avec une arme classifiée par la législation comme étant un +matériel de guerre+". Le syndicat avait appelé à "un soutien sans faille de l'institution judiciaire qui doit apporter une réponse pénale ferme face à de tels actes".
Selon Mme Roux-Morizot, l'instruction devra notamment déterminer si l'incendie du véhicule de police est lié avec des faits "qui s'étaient déroulés deux jours plus tôt dans le même quartier" des Coteaux.
Le 24 février, des motards de la police municipale qui poursuivaient un individu sur un motocross avaient ainsi été attirés dans un guet-apens dans un sous-sol, entourés d'une cinquantaine de personnes, pour certaines armées de barres de fer. Des renforts étaient venus à leur secours, et deux mineurs avaient été interpellés.
cor-dsa/ha/pb
France: Macron rend hommage aux victimes du terrorisme, avec un survivant de 2015 #
Le président français Emmanuel Macron a présidé jeudi matin une cérémonie aux Invalides à Paris à l'occasion de la Journée d'hommage aux victimes du terrorisme, avant d'aller à la rencontre de Michel Catalano, un imprimeur pris en otage par des jihadistes en 2015.
Entouré de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, le chef de l'Etat a déposé une gerbe devant la statue "La Parole portée", représentant une femme décapitée, dédiée aux victimes des attentats.
Seule personne à prendre la parole pendant la cérémonie, la chirurgienne Chloé Bertolus, qui a soigné des rescapés des attentats, a lu un extrait du "Lambeau", le témoignage du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attaque des frères Cherif et Saïd Kouachi, qui avaient prêté allégeance à Al-Qaïda, contre le journal Charlie Hebdo en janvier 2015. Douze personnes avaient trouvé la mort, dont huit membres de la rédaction et deux policiers.
"Il n'est pas facile d'être un survivant, partagé entre le bonheur d'être là et la culpabilité d'être passé à travers (...) Et après, comment passe-t-on de survivant à vivant?", a-t-elle lu.
Après avoir échangé, en présence du caricaturiste Riss, directeur de Charlie Hebdo, avec les présidents de 13 associations de victimes ayant assisté à la cérémonie, Emmanuel Macron s'est brièvement arrêté devant les grilles de l'Assemblée nationale, où sont accrochées des photos d'artistes prises le jour des attentats du 13 novembre 2015 (130 morts dans des attaques revendiquées par le groupe Etat islamique, dont 90 dans la salle de spectacles du Bataclan où un concert avait lieu).
Accompagné de son épouse Brigitte, Emmanuel Macron a salué ensuite le "courage extraordinaire" de Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage le 9 janvier 2015 par les frères Kouachi, à qui il a rendu visite à l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (région parisienne).
Le patron de cette petite imprimerie avait écrit au chef de l'Etat pour l'inviter aux 20 ans de son entreprise.
L'imprimeur, un quinquagénaire calme et grave, a montré au président les traces de l'assaut des gendarmes qui ont abattu les deux assaillants, en cavale après avoir semé la mort à Charlie Hebdo deux jours plus tôt. Pour témoigner de cette violence, il a laissé intacte, sur le parking de son entreprise, une voiture criblée de balles qu'il veut donner au futur musée des victimes du terrorisme.
L'imprimeur lui a montré une photo de l'équipe, trouée d'une balle, et la kitchenette où s'était caché son salarié Lilian Lepère, sous l'évier.
Le chef de l'Etat a été particulièrement frappé par la manière dont le chef d'entreprise a protégé le jeune Lilian en taisant sa présence, malgré les questions insistantes des frères Kouachi, kalachnikov à la main. "Oui, je suis seul", leur affirme-t-il ce jour-là, deux fois, sans ciller.
La Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, actée en 2019, est organisée pour la deuxième année consécutive. La date du 11 mars a été choisie au niveau européen par des associations, en référence à l'attentat de Madrid de 2004.
Depuis janvier 2015, les attentats islamistes ont fait plus de 260 morts en France.
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. Plus de 400 Français victimes d'un attentat à l'étranger ont été suivis ainsi que près de 1.000 victimes étrangères.
"La menace terroriste reste toujours élevée", souligne la présidence française, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
jri-leb/jk/shu/thm
Macron rend hommage aux victimes du terrorisme #
"Nul ne sait dire ce qu'il aurait fait ce jour-là": Emmanuel Macron a salué le "courage extraordinaire" de Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage le 9 janvier 2015 par les frères Kouachi, à qui il a rendu visite jeudi à l'occasion de la Journée nationale des victimes du terrorisme.
Encore traumatisé par cette journée, l'imprimeur, un quinquagénaire calme et grave, a montré au président les traces de l'assaut des gendarmes qui ont abattu les deux assaillants, en cavale après avoir semé la mort à Charlie Hebdo deux jours plus tôt. Pour témoigner de cette violence, il a laissé intacte, sur le parking de son entreprise, une voiture criblée de balles qu'il veut donner au futur musée des victimes du terrorisme.
Accompagné de son épouse Brigitte, le chef de l'Etat a voulu rencontrer ce survivant des attentats de 2015 pour illustrer la deuxième Journée nationale des victimes du terrorisme, après avoir présidé dans la matinée une cérémonie aux Invalides.
François Hollande était venu inaugurer son imprimerie reconstruite en 2016, comme en attestent des photos épinglées sur un panneau. Jeudi, c'était au tour d'Emmanuel Macron de l'entendre dire qu'il a toujours "la boule au ventre" en ouvrant la porte de son entreprise. L'imprimeur lui a montré une photo de l'équipe, trouée d'une balle, et la kitchenette où s'était caché son salarié Lilian Lepère, sous l'évier.
Le chef de l'Etat a été particulièrement frappé par la manière dont le chef d'entreprise a protégé le jeune Lilian en taisant sa présence, malgré les questions insistantes des frères Kouachi, kalachnikov à la main. "Oui, je suis seul", leur affirme-t-il ce jour-là, deux fois, sans ciller.
Commence alors pour lui une heure et demie terrifiante, où il craint à chaque instant que les tueurs ne découvrent Lilian et les tuent tous les deux. Les terroristes lui demandent d'appeler la police, ils veulent en découdre. Il les convainc de laisser partir un fournisseur venu sonner.
Enfin, les gendarmes arrivent. Echange de tirs. L'un des frères, blessé au cou, lui demande de lui poser un pansement, Michel Catalano s'exécute. Les deux assaillants le laissent sortir, Lilian reste caché à l'intérieur.
En fin d'après-midi, François Hollande ordonne de donner l'assaut à l'imprimerie ainsi qu'à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où leur complice Amedy Coulibaly s'est retranché avec des otages. Les trois hommes sont abattus. Michel Catalano retrouve son employé sain et sauf mais son imprimerie détruite.
Il décide pourtant d'y rester travailler. Et même, comme preuve de liberté, de garder au mur les dessins de pin-up qui avaient ce jour-là déclenché la colère des deux tueurs.
"Il a été d'un courage extraordinaire pour sauver son salarié, son équipe, sa famille. Ça a été des mois pour que les vies se réparent", a commenté Emmanuel Macron avant d'inscrire sur un mur du souvenir: "Merci une fois encore pour l'exemple que vous avez donné. Nous sommes admiratifs et fiers du courage, de la résistance, du sens du devoir et de la mémoire et votre goût de l'avenir à tous".
Emmanuel Macron, entouré de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, avait auparavant déposé une gerbe aux Invalides devant la statue "La Parole portée", représentant une femme décapitée, dédiée à tous ceux tués dans des attentats.
Seule personne à prendre la parole, la chirurgienne Chloé Bertolus a lu un extrait du "Lambeau", le témoignage du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attaque de Charlie Hebdo, et qu'elle a soigné.
"Il n'est pas facile d'être un survivant, partagé entre le bonheur d'être là et la culpabilité d'être passé à travers (...) Et après, comment passe-t-on de survivant à vivant?", a-t-elle lu.
Après avoir échangé, en présence du caricaturiste Riss, directeur de Charlie Hebdo, avec les présidents de 13 associations de victimes, Emmanuel Macron s'est brièvement arrêté devant les grilles de l'Assemblée nationale, où sont accrochées des photos d'artistes prises le jour des attentats du 13 novembre, notamment celui du Bataclan.
Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts à Paris et Saint-Denis, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015.
"La menace terroriste reste toujours élevée", souligne l'Elysée, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
jri-leb/jk/caz
Euthanasie: un médecin mis en examen pour "assassinats" en Haute-Savoie #
Un médecin de 64 ans qui exerçait depuis 2019 dans une clinique de Haute-Savoie a été mis en examen en décembre 2020 pour "assassinats" et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi auprès du parquet d'Annecy, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Faucigny.
Selon le média haut-savoyard, ce médecin généraliste spécialisé dans les soins palliatifs serait soupçonné d'avoir euthanasié plusieurs patients "âgés de 85 à 90 ans".
Le sexagénaire avait été embauché en CDD début 2019 dans le cadre d'un remplacement d'un an pour piloter la nouvelle unité de soins palliatifs de la clinique des Deux Lys, un établissement du groupe Korian situé à Thyez, au nord-est d'Annecy.
"Dans ce dossier, nous avons affaire à un médecin qui aurait abrégé la vie d'au moins huit personnes", a précisé à l'AFP Me Jean-Marc Dufour, l'avocat de la clinique, qui a déposé une demande de constitution de partie civile.
"Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction", a indiqué à l'AFP la procureure de la République d'Annecy Véronique Denizot.
"Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal, ou si la défense peut argumenter d'actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification d'assassinat", a nuancé Mme Denizot.
"Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n'est en l'état pas mise en cause", a-t-elle ajouté.
Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, a été ouverte en janvier 2020 par le parquet d'Annecy pour "meurtres" après que la direction de la clinique, confrontée à une "surmortalité" - 26 décès en 2019 -, eut saisi la commission médicale de l'établissement et mené une enquête interne.
"Les expertises n'ont rien révélé d'anormal, notamment dans la pharmacie de la clinique", a précisé Me Dufour.
Dans le même temps, deux autres médecins des Deux Lys ont signalé "leurs doutes sur la pratique du docteur D." à la direction.
Un signalement avait été effectué auprès du Conseil départemental de l'ordre des médecins, lequel avait saisi le parquet de Bonneville. Ce dernier s'était finalement dessaisi au profit du parquet d'Annecy.
Conformément à ses réquisitions, le praticien, finalement licencié par la clinique le 8 janvier 2020, a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention.
Mais il a été remis en liberté par la chambre de l'instruction et placé sous contrôle judiciaire début janvier après avoir fait appel.
"Je suis très interrogatif sur la réalité des faits reprochés au docteur D. au regard de cette mise en liberté", a estimé Me Dufour, qui n'a pas encore pu prendre connaissance du dossier.
Selon Le Faucigny, le docteur D. avait déjà été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercice médical pour avoir agressé sexuellement l'une de ses patientes lorsqu'il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme).
"Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d'appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d'exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle", a confirmé Véronique Denizot.
bp/mb/cal
Jeunes violents: la droite réclame des peines "immédiates" de prison ou "d'encadrement militaire" #
La droite veut lutter contre "l'ultra-violence" de délinquants "de plus en plus jeunes" en proposant des peines "immédiates" de prison ou "d'encadrement militaire" alors que des règlements de comptes violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes ces dernières semaines.
"La rapidité de la sanction est fondamentale", sans quoi "c'est catastrophique car la sanction est incomprise et décalée, donc bien souvent pas exécutée", a affirmé à l'AFP le président de LR Christian Jacob.
Rappelant que LR souhaitait abaisser l'âge de la majorité pénale à 16 ans, il a plaidé pour "une politique de prévention et d'accompagnement" qui se fasse "par le travail, la scolarisation, dans des centres éducatifs fermés".
Mais il faut aussi, selon lui, responsabiliser les parents: "Je suis très favorable à la suspension" des allocations familiales plutôt qu'à leur suppression, a-t-il dit.
Regrettant que ce sujet des mineurs délinquants n'ait "pas été du tout pris en compte" par l'exécutif, il a estimé qu'"Emmanuel Macron, comme à chaque fois, fait des discours et au delà, il ne se passe rien".
Face à la "chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire" et une "violence endémique", le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a lui proposé sur France 2 une "révolution pénale" avec "des courtes peines de prison, comme on fait aux Pays-Bas".
Pour cela, il faut "construire des prisons appropriées" car "on ne mélange pas ces jeunes mineurs avec des droits communs qui ont des longues peines".
Pour le secrétaire général de LR Aurélien Pradié, "il faut désormais pour les jeunes délinquants une peine rapide et immédiate qui soit une peine d'encadrement militaire" sur le modèle des centres éducatifs fermés sous Nicolas Sarkozy.
"La prison telle que nous la connaissons aujourd'hui n'est pas la solution pour des gamins de 15 ans, mais la liberté n'est pas non plus la solution, il faut trouver un outil intermédiaire", a-t-il insisté sur Public Sénat.
Dans une lettre au garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti révélée par le JDD, Eric Ciotti demandait aussi que les "mineurs délinquants de plus de 16 ans" condamnés par la justice effectuent "un service citoyen, d'une durée de 6 à 12 mois" dans des établissements d'insertion dotés d'un encadrement de type militaire.
Des règlements de comptes violents entre groupes de jeunes ont récemment fait plusieurs victimes en région parisienne.
"C'est un phénomène grave. Partout où il se développe, il faut (...) qu'il y ait de la reconquête républicaine", a estimé le patron des députés LREM Christophe Castaner sur LCI, rappelant que la "réforme historique du code pénal des mineurs" proposée par le gouvernement doit faire passer le délai entre les faits et la sanction de 18 à 3 mois.
el-cg/jk/cal
Hauts-de-Seine: deux policiers mis en examen pour avoir brutalisé une collègue #
Deux gardiens de la paix du commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine) ont été mis en examen pour avoir brutalisé une collègue et en avoir accusé un tiers l'an dernier, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Nanterre, confirmant une information du Monde.
Les faits remontent au 16 mai 2020. Ce jour-là, ces deux policiers menottent sans raison une collègue et la placent en cellule. Ils la blessent au poignet, provoquant une interruption temporaire de travail (ITT) de plusieurs semaines, a détaillé une source proche du dossier.
Le lendemain, pour se couvrir, ils rédigent un faux procès-verbal mettant en cause une personne placée en garde-à-vue dans le commissariat.
Poursuivie pour violences et rébellion par le parquet de Nanterre, cette personne a ensuite été relaxée le 16 octobre 2020 par le tribunal correctionnel de Nanterre, selon cette source.
Une semaine avant ce jugement, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre contre les deux policiers, après enquête de l'IGPN, la "police des polices".
Les deux agents sont poursuivis pour "violences en réunion suivies d'une ITT supérieure à 8 jours" et pour "faux en écriture publique et violences sans ITT commises par une personne dépositaire de l'autorité publique".
Placés sous contrôle judiciaire, ils ont interdiction de se rendre au commissariat de Vanves et d'entrer en contact avec les victimes, selon le parquet, précisant qu'un seul est interdit d'exercer.
Cette enquête menée par l'IGPN a relevé d'autres violences commises par les deux policiers sur des collègues, notamment en 2019.
Pour ces faits, un des deux policiers a également été mis en examen "pour injure non publique à caractère racial" et pour "violences sans ITT commises avec arme" entre 2019 et mai 2020.
Selon les propos d'une source judiciaire citée par Le Monde et confirmés à l'AFP, l'enquête a révélé que "deux gardiens de la paix faisaient un peu la loi et exerçaient une forme de pression sur leurs collègues avec des plaisanteries incessantes", leur imposant "de fonctionner à leur manière lors des contrôles", c'est-à-dire de façon "pas très professionnelle, en bousculant les personnes contrôlées".
Depuis le 11 juin, les deux policiers sont suspendus à la demande de la hiérarchie, a indiqué à l'AFP la préfecture de police de Paris.
ali-sm/pa/rhl
Collégienne noyée dans le Val-d'Oise: les deux adolescents suspects écroués #
Les deux collégiens du Val-d'Oise mis en examen pour l'assassinat de leur camarade de classe, violemment frappée puis noyée dans la Seine lundi à Argenteuil, ont été placés en détention provisoire, a annoncé jeudi le parquet de Pontoise.
Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, ont été écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires, a indiqué le parquet à l'AFP. Ils encourent jusqu'à vingt ans de prison.
Alisha, 14 ans, a succombé à un guet-apens lundi après-midi sous le viaduc de l'autoroute A15, d'après les premiers éléments de l'enquête révélés mercredi soir à la presse par le procureur de Pontoise. Dans ce lieu à l'écart des habitations, la jeune fille aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.
Les relations au sein du trio scolarisé en Troisième dans le même établissement, "trois amis au début", s'étaient dégradées ces dernières semaines, entre amourettes et "futilités" adolescentes, selon le procureur Eric Corbaux.
Les choses s'étaient envenimées au point que leur lycée professionnel avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Alisha avait vu son téléphone piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline mardi, le lendemain du drame.
En garde à vue, les deux adolescents "n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a déclaré M. Corbaux.
"Ce serait bien de ne pas juger coupables ces enfants à l'emporte-pièce, en conférence de presse. Il y a une instruction, il y aura un procès, mon client a le droit à une défense", a répliqué sur Twitter Me Frank Berton, l'avocat du garçon mis en examen.
Une marche blanche se tiendra dimanche à Argenteuil à la mémoire d'Alisha, a annoncé à l'AFP la mairie de cette ville de 110.000 habitants. Celle-ci partira du lycée Cognacq-Jay, où étaient scolarisés les protagonistes, et aboutira sur les berges de la Seine.
amd/pa/shu
Collégienne noyée dans le Val-d'Oise: les deux adolescents suspects écroués #
Les deux collégiens du Val-d'Oise mis en examen pour l'assassinat de leur camarade de classe, violemment frappée puis noyée dans la Seine lundi à Argenteuil, ont été placés en détention provisoire, a annoncé jeudi le parquet de Pontoise.
Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, ont été écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires, a indiqué le parquet à l'AFP. Ils encourent jusqu'à vingt ans de prison.
amd/pa/shu
Hauts-de-Seine: deux policiers mis en examen pour avoir brutalisé une collègue #
Deux gardiens de la paix du commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine) ont été mis en examen pour avoir brutalisé une collègue et en avoir accusé un tiers l'an dernier, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Nanterre, confirmant une information du Monde.
Les faits remontent au 16 mai 2020. Ce jour-là, ces deux policiers menottent sans raison une collègue et la placent en cellule. Ils la blessent au poignet, provoquant une interruption temporaire de travail (ITT) de plusieurs semaines, a détaillé une source proche du dossier.
Le lendemain, pour se couvrir, ils rédigent un faux procès-verbal mettant en cause une personne placée en garde-à-vue dans le commissariat.
Poursuivie pour violences et rébellion par le parquet de Nanterre, cette personne a ensuite été relaxée le 16 octobre 2020 par le tribunal correctionnel de Nanterre, selon cette source.
Une semaine avant ce jugement, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre contre les deux policiers, après enquête de l'IGPN, la "police des polices".
Les deux agents sont poursuivis pour "violences en réunion suivies d'une ITT supérieure à 8 jours" et pour "faux en écriture publique et violences sans ITT commises par une personne dépositaire de l'autorité publique".
Placés sous contrôle judiciaire, ils ont interdiction de se rendre au commissariat de Vanves et d'entrer en contact avec les victimes, selon le parquet, précisant qu'un seul est interdit d'exercer.
Cette enquête menée par l'IGPN a relevé d'autres violences commises par les deux policiers sur des collègues, notamment en 2019.
Pour ces faits, un des deux policiers a également été mis en examen "pour injure non publique à caractère racial" et pour "violences sans ITT commises avec arme" entre 2019 et mai 2020.
Selon les propos d'une source judiciaire citée par Le Monde et confirmés à l'AFP, l'enquête a révélé que "deux gardiens de la paix faisaient un peu la loi et exerçaient une forme de pression sur leurs collègues avec des plaisanteries incessantes", leur imposant "de fonctionner à leur manière lors des contrôles", c'est-à-dire de façon "pas très professionnelle, en bousculant les personnes contrôlées".
ali/leo/pa/rhl
Euthanasie: un médecin mis en examen pour "assassinats" en Haute-Savoie #
Un médecin de 64 ans qui exerçait dans une clinique de Haute-Savoie a été mis en examen en décembre pour "assassinats" et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi auprès du parquet d'Annecy, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Faucigny.
Le sexagénaire était en charge des soins palliatifs à la clinique des Deux Lys, un établissement du groupe Korian situé à Thyez, au nord-est d'Annecy. Selon l'hebdomadaire haut-savoyard, il serait suspecté d'avoir euthanasié plusieurs "patients âgés de 85 à 90 ans".
"Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction", a indiqué à l'AFP la procureure de la République d'Annecy Véronique Denizot.
"Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal ou si la défense peut argumenter d'actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification d'assassinat", nuance Mme Denizot.
"Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen, et pour moins de dix victimes. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n'est en l'état pas mise en cause. Elle entend se constituer partie civile".
Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, avait été ouverte en janvier 2020 par le parquet d'Annecy pour "meurtres" après que la direction de la clinique, confrontée à une mortalité élevée - 26 décès en 2019 -, eut saisi la commission médicale de l'établissement et mené une enquête interne.
Un signalement avait ensuite été effectué auprès du Conseil départemental de l'ordre des médecins, lequel avait saisi le parquet de Bonneville. Ce dernier s'était finalement dessaisi au profit du parquet d'Annecy.
Conformément à ses réquisitions, le médecin a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Il a finalement été remis en liberté par la chambre de l'instruction et placé sous contrôle judiciaire début janvier après avoir fait appel.
Selon Le Faucigny, le docteur D. a été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d'interdiction d'exercice médical pour avoir agressé sexuellement l'une de ses patientes lorsqu'il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme).
"Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d'appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d'exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle", a confirmé Véronique Denizot.
bp/ag/cal
"Massacre" d'un père de famille à Libercourt: 20 et 15 ans requis contre les principaux accusés #
"Fabien Lherbier a été massacré, gratuitement": l'accusation a requis jeudi des peines de 20 et 15 ans de réclusion contre deux cousins accusés de tentative de meurtre aggravée, et d'un an ferme et quatre de sursis pour un 3e homme qui avait tout raconté aux enquêteurs.
Mohamed Ainaoui et Bilal Belgherbi, âgés de 19 et 20 ans au moment des faits, sont jugés depuis une semaine devant les assises du Nord à Douai pour avoir, dans la nuit du 27 au 28 mai 2015 à Libercourt, sauvagement passé à tabac un père de famille venu chercher ses chiens dans leur cité, avant de brûler sa voiture dans un champ proche.
Tous deux nient les faits depuis le début de l'instruction.
Sorti du véhicule in extremis, Fabien Lherbier avait été retrouvé presque mort, brûlé au deuxième degré sur 20% du corps et victime d'un traumatisme crânien et de nombreuses fractures. Il est resté invalide à 66% et n'a conservé aucun souvenir de cette nuit-là.
L'accusation tient en grande partie sur les aveux du troisième homme, Mohamed Boumaaraf, qui assure avoir été contraint par les deux cousins à remplir un bidon d'essence, puis à les accompagner sur la scène de crime.
"Pour cette rafale de coups (...) qui a emmené Fabien Lherbier aux frontières de la mort", et l'a "privé de sa vie de père, de travailleur, de sportif", l'avocat général Olivier Agnus a réclamé jeudi "des peines lourdes".
Il a requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'Ainaoui, "le plus dangereux (...) le meneur" selon lui, "au visage lisse et à l'assurance extraordinaire", déjà condamné une quinzaine de fois et qui s'était enfui en Algérie peu après les faits.
"C'était le roi de son quartier (...) Quand il a vu M. Lherbier en pleine nuit sur son territoire", ils ont eu une altercation, "et il l'a massacré, (...) gratuitement", a estimé l'avocat général.
M. Agnus a aussi requis 15 ans de réclusion contre Bilal Belgherbi, qui avait "fracassé une bouteille de vodka sur le crâne" de la victime, puis suivi son cousin dans ce déferlement de violence. "Mais il a eu un sursaut d'humanité", sortant la victime du coffre au dernier moment, selon le récit de Boumaaraf, a-t-il noté.
Concernant Boumaaraf, qui a agi "sous la peur" et "la menace", il a demandé l'acquittement pour "la complicité de tentative de meurtre", mais un an de prison ferme et quatre avec sursis, pour participation à l'incendie.
eva/cmk/cab/cal
France: Macron rend hommage aux victimes du terrorisme, avec un survivant de 2015 #
Emmanuel Macron a présidé jeudi matin une cérémonie aux Invalides à Paris à l'occasion de la Journée d'hommage aux victimes du terrorisme, avant d'aller à la rencontre de Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage par les frères Kouachi en 2015.
Entouré de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, le chef de l'Etat français a déposé une gerbe devant la statue "La Parole portée", représentant une femme décapitée, dédiée aux victimes des attentats.
Seule personne à prendre la parole pendant la cérémonie, la chirurgienne Chloé Bertolus, qui a soigné des rescapés des attentats, a lu un extrait du "Lambeau", le témoignage du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attaque contre le journal Charlie Hebdo janvier en 2015.
Après avoir échangé, en présence du caricaturiste Riss, directeur de Charlie Hebdo, avec les présidents de 13 associations de victimes ayant assisté à la cérémonie, Emmanuel Macron s'est brièvement arrêté devant les grilles de l'Assemblée nationale, où sont accrochées des photos d'artistes prises le jour des attentats du 13 novembre 2015, notamment celui du Bataclan.
Il est attendu ensuite à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële (région parisienne) pour rencontrer Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale après l'attentat de Charlie Hebdo en 2015.
Le patron de cette petite imprimerie a écrit au chef de l'Etat pour l'inviter aux 20 ans de son entreprise, a indiqué l'Elysée, en saluant le discours "optimiste" de l'entrepreneur.
La Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, actée en 2019, est organisée pour la deuxième année consécutive. La date du 11 mars a été choisie au niveau européen par des associations, en référence à l'attentat de Madrid de 2004.
Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts à Paris et Saint-Denis, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. Plus de 400 Français victimes d'un attentat à l'étranger ont été suivis ainsi que près de 1.000 victimes étrangères.
"La menace terroriste reste toujours élevée", souligne l'Elysée, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
jri-leb/jk/shu/dlm
L'incendie d'OVHcloud à Strasbourg a priori "accidentel" (proche dossier) #
Un "départ de feu accidentel" semble être à l'origine de l'incendie qui a ravagé mercredi les centres de données d'OVHcloud à Strasbourg, affectant des milliers de sites internet et laissant craindre des pertes définitives de données, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
"Les premiers éléments de l'enquête (...) font penser à un départ de feu accidentel", a indiqué à l'AFP cette source, qui précise que "les investigations sont toutefois toujours en cours".
"L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale du Bas-Rhin", a-t-on ajouté.
L'incendie, qui n'a fait aucun blessé, s'est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi dans l'un des quatre centres de données d'OVHcloud installés dans une zone industrielle, à l'est de Strasbourg, près de la frontière allemande.
Il a pu être maîtrisé grâce au déploiement d'importants moyens de secours, notamment 115 sapeurs pompiers et 44 engins. Tout risque de pollution a été écarté.
L'incendie et la coupure de courant qui l'a accompagné ont eu des répercussions bien au-delà des frontières françaises, affectant selon OVH de "12.000 à 16.000 clients".
Des structures comme le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le Centre Pompidou ou la plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr ont signalé des perturbations, parfois seulement temporaires, dans l'accès à leurs sites internet ou l'utilisation des courriels.
Certains ont fait part de pertes définitives de données, tel le studio britannique de jeux vidéos Facepunch, éditeur de Rust.
Mercredi, OVHcloud a toutefois indiqué ne pas être alors en mesure de confirmer d'éventuelles pertes définitives, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, "il existe autant de possibilités que de clients".
OVHCloud a été créé en 1999 sous le nom d'OVH par Octave Klaba, jeune Français d'origine polonaise arrivé dans l'Hexagone à l'adolescence. L'entreprise a commencé par faire de l'hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services "cloud" pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, elle porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique.
Le dernier chiffre d'affaires publié date de 2019 (600 millions d'euros). Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde.
L'entreprise avait annoncé la semaine dernière qu'elle se "préparait" à rentrer en Bourse, marque ultime de la réussite et rareté dans le secteur de la tech française.
dsa/bdx/tes
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde en garde à vue pour "détention d'arme" #
Le président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été placé jeudi en garde à vue pour "détention d'arme" après une intervention de la police à son domicile causée, selon son avocat, par un "différend familial sans gravité".
M. Lagarde est entendu depuis 05H00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy, ont précisé à l'AFP le parquet de Bobigny et une source policière.
Selon les premiers éléments, les policiers sont intervenus à son domicile dans la nuit. "Ce qui se dessine c'est un différend familial sans gravité", a déclaré à l'AFP Me Yvon Goutal, l'avocat de M. Lagarde.
Une source proche du député a précisé à l'AFP que sa famille avait prévenu la police pour le protéger de lui-même, sans autre détail.
Il n'y a eu "absolument aucune violence d'aucune sorte, simplement les services de police ont peut-être pris peur en trouvant au domicile des armes qui sont régulièrement détenues dans le cadre de la pratique du tir sportif", a ajouté Me Goutal, indiquant n'avoir eu connaissance "d'aucune rumeur de violence, ni d'armes illicites".
"C'est une affaire d'ordre totalement privé", a de son côté insisté auprès de l'AFP Pascal Brindeau, député UDI et porte-parole du parti.
"Les armes sont déclarées, ce sont des carabines de catégorie B car Jean-Christophe Lagarde est membre d'un club sportif. Il n'y a pas eu d'acte de violence ni contre lui-même, ni contre d'autres", a assuré M. Brindeau.
Devant son domicile, une maison pavillonnaire grise dans un quartier tranquille du centre de Drancy, une voisine témoigne sous couvert d'anonymat: "mon mari travaille tôt et quand il est sorti vers 5H00, il a vu tout le pataquès avec les policiers et tout".
Une autre voisine, Céleste, a expliqué avoir vu des policiers à proximité du domicile des Lagarde vers 1H00 du matin, puis à nouveau vers 5H00.
Député de la Seine-Saint-Denis dans la circonscription incluant notamment les villes de Drancy et Bobigny, ancien maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014 en succédant à Jean-Louis Borloo.
Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988 et présidé les jeunes UDF (1996-2001), il s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer au centre-droit cet historique bastion communiste.
Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).
Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition, Hacène Chibane, à Drancy qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.
Le domicile du couple et la mairie avaient été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre de cette enquête. Lui-même attaqué en justice par M. Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens".
Aude Lagarde est aujourd'hui maire de Drancy après avoir succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017.
Le PNF enquête aussi pour des soupçons d'emplois fictifs sur la ville voisine de Bobigny, dirigée jusqu'aux dernières élections par l'UDI.
tll-fan-adc/pa/shu
Nouveau départ pour la commission indépendante sur l'inceste et la pédocriminalité #
Le juge des enfants Edouard Durand et la travailleuse sociale Nathalie Mathieu ont pris la tête jeudi d'une commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants qui devra notamment définir des pistes pour améliorer la prévention et faciliter la parole des victimes, a constaté une journaliste de l'AFP.
Très attendue par les victimes et les associations, cette commission travaillera pendant environ deux ans, avec un premier point d'étape au premier trimestre 2022, a précisé le secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance et des Familles Adrien Taquet.
Elle devra faire en sorte "que le couvercle du silence et du déni ne se referme jamais" sur ces "crimes de masse", des violences "silencieuses et dévastatrices", a-t-il ajouté.
En décembre, cette instance avait connu un faux départ, avec une présidence confiée à l'ex-garde des Sceaux Elisabeth Guigou. L'ancienne ministre socialiste avait dû renoncer à sa mission mi-janvier, après avoir été citée parmi les proches d'Olivier Duhamel, accusé de viols incestueux par sa belle-fille Camille Kouchner.
Les deux coprésidents ont dit à l'AFP leur "volonté d'aller vite" et revendiqué une "grande liberté de ton".
"Cette commission est une réponse politique forte à l'attente des victimes (...). Notre premier devoir est de dire +on vous croit!+", a souligné M. Durand, observant que pour certains enfants, "la maison, l'école, le club de sport" sont les lieux "de la peur, du danger, de la violence", alors qu'ils devraient être ceux de la sécurité.
"Il est temps de s'attaquer à la question de la famille et des rapports de domination à l'oeuvre dans la famille, les institutions et la société. Sinon on est encore là dans 20 ans", a déclaré pour sa part Nathalie Mathieu, directrice générale d'une association spécialisée dans la prise en charge d'enfants victimes d'inceste.
Elle a souligné le besoin de "disposer de données épidémiologiques et statistiques", ce qui sera une des grandes priorités de cette "commission indépendante inceste et violences sexuelles faites aux enfants" (Ciivise).
Son lancement survient alors que l'Assemblée nationale doit examiner la semaine prochaine une proposition de loi visant à renforcer la protection contre ces abus, via notamment un seuil de "non-consentement" pour les mineurs fixé à 15 ans.
Outre ses deux coprésidents, la Ciivise compte 20 membres (dont des pédiatres, psychiatres, psychologues, magistrats, sociologues ou militants associatifs), ainsi que sept "membres associés qualifiés", dont d'anciennes victimes.
En France, selon l'enquête Virage de 2015, 14,5% des femmes et 4% des hommes ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie. Parmi ces victimes, plus de la moitié des femmes et deux tiers des hommes ont subi ces violences avant 18 ans.
jlo-ab/bfa/cal
Jean-Christophe Lagarde, volontaire et tranchant président de l'UDI #
Le "volontaire" président de l'UDI et ancien maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, placé en garde à vue jeudi pour "détention d'armes", est un tribun qui ne mâche pas ses mots, mais son côté tranchant dérange parfois dans le camp centriste.
"Il s'est construit dans sa ville. Il fait partie des derniers de cette génération d'hommes politiques de terrain, pour qui l'action passe par le local", affirme un élu UDI, qui qualifie d'"organisé, volontaire, déterminé" celui qui fut maire de Drancy entre 2011 et 2017.
Après le collage des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988, et la présidence des jeunes UDF (1996-2001), le premier fait d'armes de Jean-Christophe Lagarde est en effet d'avoir ravi la ville de Drancy aux communistes.
"Je l'ai vu arriver tout jeune au CDS (Centre des démocrates sociaux) et il disait: +moi je vais devenir maire de Drancy!+", se souvenait il y a quelques années la ministre Jacqueline Gourault, alors sénatrice, en rapportant la détermination du jeune homme.
Il se présente pour la première fois en 1995 et fait vaciller le maire communiste Maurice Nilès. Six ans plus tard, à 33 ans, il emporte la mairie face au successeur de Jean-Claude Gayssot, dans l'ancien fief du ministre des Transports.
Il ouvre une brèche dans les terres communistes de Seine-Saint-Denis. Un ancien ministre centriste louait alors "un garçon de talent, un vrai tribun", qui "tient sa ville".
Mais dès cette époque, il fait aussi l'objet d'accusations de clientélisme, ses adversaires soulignant nombre d'adhésions de commerçants et d'employés municipaux.
Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).
Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, a été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition à Drancy, Hacène Chibane, qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.
Lui-même attaqué en justice par M. Lagarde, Hacène Chibane dénonçait en février l'"acharnement judiciaire" de l'ancien maire, qui vise à "étrangler ses adversaires qu'ils soient des opposants politiques, des journalistes ou même de simples citoyens".
De l'aveu de nombreux centristes en tout cas, Jean-Christophe Lagarde est un homme "très organisé".
Comme Jean-Louis Borloo à qui il a succédé à la tête de l'UDI, "c'est un fonceur qui va au bout, qui n'hésite pas à dire les choses", assure un élu.
Souvent dans sa voiture, ce député au physique rond est l'un des rares parlementaires de l'opposition à avoir voté en faveur du mariage homosexuel, et il a aussi voté contre l'élargissement européen en 2004.
Elu député en 2002, il fait la campagne de François Bayrou en 2007 comme porte-parole, puis rejoint le Nouveau Centre. Il se fâche alors avec Hervé Morin et le raille comme le "candidat 1%" quand celui-ci se lance brièvement dans la course à la présidentielle.
Jean-Christophe Lagarde crée ensuite sa propre formation, Force européenne démocrate (Fed), en juillet 2012, avant de prendre la tête de l'UDI. Il démissionne en 2017 de son mandat de maire de Drancy afin de se conformer à la loi sur le cumul des mandats. Son épouse Aude Lagarde lui succède.
Sous sa houlette, l'UDI a entretenu des rapports fluctuants avec la majorité, passant du soutien critique à un nette prise de distance vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
"Je refuse d'être le vassal d'Emmanuel Macron", lançait-il en septembre.
Il est alors l'un de ceux qui s'inquiètent du rejet que suscite le chef de l'Etat dans l'opinion: "franchement, si le duel c'est Macron-Le Pen, je ne suis absolument pas convaincu que Mme Le Pen perdra", lance-t-il alors, six mois avant que le sujet du "barrage républicain" ne vienne hanter les partis.
Jean-Christophe Lagarde, que certains disent tentés par une candidature à la présidentielle de 2022, a rapproché ces derniers mois l'UDI des Républicains, après avoir "coupé les liens" avec ce parti du fait d'une ligne "dénaturée" entre 2017 et 2019 sous la présidence de Laurent Wauquiez.
dec-cg/jk/rhl
Macron rend hommage aux victimes du terrorisme, avec un survivant de 2015 #
Emmanuel Macron a présidé jeudi matin une cérémonie aux Invalides à l'occasion de la Journée d'hommage aux victimes du terrorisme, avant d'aller à la rencontre de Michel Catalano, l'imprimeur pris en otage par les frères Kouachi en 2015.
Entouré de ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande, le chef de l'Etat a déposé une gerbe devant la statue "La Parole portée", représentant une femme décapitée, dédiée aux victimes des attentats.
Seule personne à prendre la parole pendant la cérémonie, la chirurgienne Chloé Bertolus, qui a soigné des rescapés des attentats, a lu un extrait du "Lambeau", le témoignage du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attaque de Charlie Hebdo en 2015.
"Il n'est pas facile d'être un survivant, partagé entre le bonheur d'être là et la culpabilité d'être passé à travers (...) Et après, comment passe-t-on de survivant à vivant?", a-t-elle lu. En terminant par l'évocation de "l'avenir incertain" par Philippe Lançon: "Je, fus quelqu'un, sera un autre et pour l'instant n'est plus".
Après avoir échangé, en présence du caricaturiste Riss, directeur de Charlie Hebdo, avec les présidents de 13 associations de victimes ayant assisté à la cérémonie, Emmanuel Macron s'est brièvement arrêté devant les grilles de l'Assemblée nationale, où sont accrochées des photos d'artistes prises le jour des attentats du 13 novembre 2015, notamment celui du Bataclan.
Il est attendu ensuite à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) pour rencontrer Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale après l'attentat de Charlie Hebdo en 2015.
Le patron de cette petite imprimerie a écrit au chef de l'Etat pour l'inviter aux 20 ans de son entreprise, a indiqué l'Elysée, en saluant le discours "optimiste" de l'entrepreneur.
Le 9 janvier 2015, vers 8h30, Saïd et Chérif Kouachi, traqués par les forces de l'ordre après avoir semé la mort à Charlie Hebdo deux jours plus tôt, sonnent à la porte de l'imprimerie à une trentaine de kilomètres au nord de Paris.
Le chef d'entreprise reconnaît immédiatement les deux hommes lourdement armés. Il envoie aussitôt son employé Lilian Lepère se cacher sous un évier.
Commence alors pour lui une heure et demie terrifiante, où il craint à chaque instant que les tueurs ne découvrent Lilian et les tuent tous les deux.
Une patrouille de gendarmes arrive et échange des tirs avec les deux frères. L'un d'eux, blessé au cou, lui demande de lui poser un pansement, Michel Catalano s'exécute. Les deux assaillants le laissent sortir. Lilian Lepère reste caché à l'intérieur.
En fin d'après-midi, François Hollande ordonne de donner l'assaut à l'imprimerie ainsi qu'à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où leur complice Amedy Coulibaly s'est retranché avec des otages.
Les trois hommes sont abattus. Michel Catalano retrouve son employé sain et sauf. Son imprimerie a été détruite par les explosifs utilisés pendant l'assaut.
Six ans après, il a encore "la boule au ventre" chaque matin quand il ouvre le portail de son imprimerie. Il dit avoir tenu grâce à sa famille, ses amis, à l'AFVT (Association française des victimes du terrorisme), et à ces "milliers de lettres de soutien reçues du monde entier".
La Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, actée en 2019, est organisée pour la deuxième année consécutive. La date du 11 mars a été choisie au niveau européen par des associations, en référence à l'attentat de Madrid de 2004.
Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts à Paris et Saint-Denis, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015.
"La menace terroriste reste toujours élevée", souligne l'Elysée, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
jri-leb/jk/shu
160 jihadistes français en Syrie, selon le coordonnateur français du renseignement #
Le coordonnateur français du renseignement, Laurent Nuñez, estime à "160" le nombre de jihadistes français évoluant pour la plupart "dans le nord-ouest syrien" et assure que les services suivent de "très près" la situation pour prévenir "une attaque projetée".
Dans une interview au Figaro, Laurent Nuñez explique que "si l'Etat islamique a subi de lourdes défaites sous l'action de la coalition et des services de renseignement, il se reconstitue dans la clandestinité". "Même affaiblie, poursuit-il, Daech dispose de structures de propagande et d'opération".
"Nous suivons cela de très près dans le but de prévenir une attaque projetée".
Il estime qu'il "reste 160 adultes français qui évoluent, pour la plupart dans le nord-ouest syrien". Ils sont répartis, dit-il, "entre l'Etat islamique, les rebelles du HTS (Hayat Tahrir al-Cham, organisation de libération du Levant), la Katiba Diaby et le groupe Tanzim Hurras ad-Din (les gardiens de la religion)".
Le coordonnateur du renseignement explique que sur zone (au Sahel, en Syrie et en Irak, ndlr), les services, ont "constaté des velléités de concevoir des armes chimiques, d'utiliser des drones piégés". "Notre inquiétude est que ces expérimentations donnent des idées aux terroristes sur le territoire national". Mais, ajoute-t-il, "la capacité d'exporter ce type d'arme est assez limitée et nous y croyons assez peu".
Il relève que l'EI "privilégie le passage à l'acte endogène avec des moyens rudimentaires comme la voiture bélier ou l'arme blanche". Il note "cependant un attrait récent de certains pour la ricine, infiniment plus toxique que le cyanure".
Questionné sur l'éventualité d'un retour en France des femmes et des enfants de jihadistes détenus dans des camps à l'étranger, M. Nuñez réaffirme qu'il n'y a "pas de changement de doctrine". "Ces gens, qui sont partis volontairement pour combattre la France, doivent être jugés là où ils ont commis leurs méfaits".
Il fait valoir que "35 orphelins ou mineurs isolés ont été rapatriés depuis les camps de Rojava jusqu'à présent".
"Au total, rappelle M. Nuñez une soixantaine de combattants sont détenus par les Kurdes en Syrie pour des faits qu'ils ont commis". "Des revenants, ajoute-t-il, sont aussi rentrés en France via la Turquie avec leurs enfants après y avoir été interpellés. Tous ont été judiciarisés et les enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance".
sm/pga/rhl/dlm
Jeunes violents: la droite réclame des peines "immédiates" de prison ou "d'encadrement militaire" #
La droite veut lutter contre "l'ultra-violence" de délinquants "de plus en plus jeunes" en proposant des peines "immédiates" de prison pour le sénateur LR Bruno Retailleau ou "d'encadrement militaire" pour le numéro 3 de LR Aurélien Pradié.
Face à la "chronique quotidienne d'une barbarie ordinaire" et une "violence endémique", le chef de file des sénateurs LR a proposé jeudi sur France 2 une "révolution pénale".
Selon lui, il faut "des courtes peines de prison comme on fait aux Pays-Bas", mais "immédiatement parce que ces jeunes-là, ils n'ont plus de repères, ils n'ont plus conscience de la gravité de leurs faits".
Pour cela, il faut "construire des prisons appropriées" car "on ne mélange pas ces jeunes mineurs avec des droits communs qui ont des longues peines", a-t-il précisé.
"Il faut désormais pour les jeunes délinquants une peine rapide et immédiate qui soit une peine d'encadrement militaire" sur le modèle des centres éducatifs fermés sous Nicolas Sarkozy, a réclamé pour sa part le secrétaire général de LR sur Public Sénat.
"La prison telle que nous la connaissons aujourd'hui n'est pas la solution pour des gamins de 15 ans mais la liberté n'est pas non plus la solution, il faut trouver un outil intermédiaire", a-t-il insisté.
Dénonçant une "défaillance de l'autorité familiale", M. Pradié veut aussi rediscuter de "la suspension des allocations familiales pour les parents qui faillissent".
Des règlements de comptes violents entre groupes de jeunes ont récemment fait plusieurs victimes en région parisienne: deux collégiens mortellement poignardés en février dans l'Essonne, deux adolescents grièvement blessés lundi dans le Val-de-Marne et un autre mardi soir dans le XVIe arrondissement de Paris.
"C'est un phénomène grave. Partout où il se développe, il faut que l'Etat se réaffirme, qu'il y ait de la reconquête républicaine", a estimé le patron des députés LREM Christophe Castaner sur LCI, en rappelant que la "réforme historique du code pénal des mineurs" proposée par le gouvernement doit faire passer le délai entre les faits et la sanction de 18 à 3 mois.
La députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain veut aussi apporter des réponses pour "cette jeunesse qui est visiblement en état de détresse parce que quand on commet de tels actes de violence, c'est quand même que quelque chose ne tourne absolument pas rond".
"Il n'y a pas une solution miracle", mais il faut prendre en compte également "des enjeux éducatifs, de prévention", car "si on n'est que sur le volant répressif, comme le fait la droite ou le gouvernement (...), on est dans une impasse", a-t-elle estimé sur franceinfo.
el/ggy/shu
160 jihadistes français en Syrie, affirme Laurent Nuñez #
Le coordonnateur national du renseignement, Laurent Nuñez, estime à "160" le nombre de jihadistes français évoluant pour la plupart "dans le nord-ouest syrien" et assure que les services suivent de "très près" la situation pour prévenir "une attaque projetée".
Dans une interview au Figaro, Laurent Nuñez explique que "si l'Etat islamique a subi de lourdes défaites sous l'action de la coalition et des services de renseignement, il se reconstitue dans la clandestinité". "Même affaiblie, poursuit-il, Daech dispose de structures de propagande et d'opération".
"Nous suivons cela de très près dans le but de prévenir une attaque projetée".
Il estime qu'il "reste 160 adultes français qui évoluent, pour la plupart dans le nord-ouest syrien". Ils sont répartis, dit-il, "entre l'Etat islamique, les rebelles du HTS (Hayat Tahrir al-Cham, organisation de libération du Levant), la Katiba Diaby et le groupe Tanzim Hurras ad-Din (les gardiens de la religion)".
Le coordonnateur du renseignement explique que sur zone (au Sahel, en Syrie et en Irak, ndlr), les services, ont "constaté des velléités de concevoir des armes chimiques, d'utiliser des drones piégés". "Notre inquiétude est que ces expérimentations donnent des idées aux terroristes sur le territoire national". Mais, ajoute-t-il "la capacité d'exporter ce type d'arme est assez limitée et nous y croyons assez peu".
Il relève que l'EI "privilégie le passage à l'acte endogène avec des moyens rudimentaires comme la voiture bélier ou l'arme blanche". Il note "cependant un attrait récent de certains pour la ricine, infiniment plus toxique que le cyanure".
Questionné sur l'éventualité d'un retour en France des femmes et des enfants de jihadistes détenus dans des camps à l'étranger, M. Nuñez réaffirme qu'il n'y a "pas de changement de doctrine". "Ces gens, qui sont partis volontairement pour combattre la France, doivent être jugés là où ils ont commis leurs méfaits".
Il fait valoir que "35 orphelins ou mineurs isolés ont été rapatriés depuis les camps de Rojava jusqu'à présent".
"Au total, rappelle M. Nuñez une soixantaine de combattants sont détenus par les Kurdes en Syrie pour des faits qu'ils ont commis". "Des revenants, ajoute-t-il, sont aussi rentrés en France via la Turquie avec leurs enfants après y avoir été interpellés. Tous ont été judiciarisés et les enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance".
sm/pga/rhl
Loire: deux éducateurs agressés par des jeunes dans un centre éducatif renforcé #
Deux éducateurs ont été agressés mercredi par cinq jeunes dont ils avaient la charge dans un centre éducatif renforcé (CER) de La Valla-en-Gier (Loire) pour leur avoir refusé une pause cigarette, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les sapeurs pompiers ont pris en charge un homme de 40 ans frappé de nombreux coups, évacué en urgence relative, et un homme de 34 ans, qui se trouvait en état de choc", ont indiqué les pompiers à l'AFP.
Les deux éducateurs ont été transportés vers le centre hospitalier de Saint-Chamond.
"Nous avons été alertés vers 20h50 par un éducateur. Des jeunes du CER s'en sont pris à deux d'entre eux, dont l'un s'est pris un coup de barre de fer et a chuté inconscient au sol", a précisé la gendarmerie.
Une vingtaine de militaires ont rapidement été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux et permettre l'intervention des secours et l'assistance aux victimes.
L'un des mineurs a été immédiatement interpellé tandis que les quatre autres ont été retrouvés ou se sont rendus aux gendarmes dans la soirée. Tous ont été placés en garde à vue.
Les jeunes, deux filles et trois garçons, âgés entre 15 et 16 ans, venaient d'entamer une session de cinq mois au sein de la structure inaugurée en 2018.
Selon la gendarmerie, les adolescents auraient une première fois fugué mercredi après-midi au cours d'une randonnée. A leur retour au centre situé dans une ancienne ferme du massif du Pilat, un éducateur aurait décidé de les priver de leur pause cigarette pour les punir. C'est à partir de là que les choses se sont envenimées.
Un véhicule appartenant à la structure a été incendié et deux autres dégradés. Le feu a menacé un temps un local technique attenant avant d'être éteint par les pompiers.
"Des dégradations ont été commises au rez-de-chaussée du centre, avec des vitres brisées et du mobilier abîmé", a précisé la gendarmerie.
Jean-Claude Flachat, le maire UDI de La Valla-en-Gier, commune de quelque 1.000 habitants, s'est rendu sur place dans la soirée et fait part de son incompréhension. "C'est la première fois que des faits aussi graves se produisent dans ce centre. Ces jeunes, que la société essaie de remettre dans le droit chemin, ont tout pour être bien dans un cadre remarquable".
ari/fga/shu
Loire: deux éducateurs agressés par des jeunes dans un centre éducatif renforcé #
Deux éducateurs ont été agressés mercredi par cinq jeunes dont ils avaient la charge dans un centre éducatif renforcé (CER) de La Valla-en-Gier (Loire) pour leur avoir refusé une pause cigarette, a-t-on appris de sources concordantes.
"Les sapeurs pompiers ont pris en charge un homme de 40 ans frappé de nombreux coups, évacué en urgence relative, et un homme de 34 ans, qui se trouvait en état de choc", ont indiqué les pompiers à l'AFP.
Les deux éducateurs ont été transportés vers le centre hospitalier de Saint-Chamond.
"Nous avons été alertés vers 20h50 par un éducateur. Des jeunes du CER s'en sont pris à deux d'entre eux, dont l'un s'est pris un coup de barre de fer et a chuté inconscient au sol", a précisé la gendarmerie.
Une vingtaine de militaires ont rapidement été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux et permettre l'intervention des secours et l'assistance aux victimes.
L'un des mineurs a été immédiatement interpellé tandis que les quatre autres ont été retrouvés ou se sont rendus aux gendarmes dans la soirée. Tous ont été placés en garde à vue.
Les jeunes, deux filles et trois garçons, âgés entre 15 et 16 ans, venaient d'entamer une session de cinq mois au sein de la structure inaugurée en 2018.
Selon la gendarmerie, les adolescents auraient une première fois fugué mercredi après-midi au cours d'une randonnée. A leur retour au centre situé dans une ancienne ferme du massif du Pilat, un éducateur aurait décidé de les priver de leur pause cigarette pour les punir. C'est à partir de là que les choses se sont envenimées.
Un véhicule appartenant à la structure a été incendié et deux autres dégradés. Le feu a menacé un temps un local technique attenant avant d'être éteint par les pompiers.
"Des dégradations ont été commises au rez-de-chaussée du centre, avec des vitres brisées et du mobilier abîmé", a précisé la gendarmerie.
Jean-Claude Flachat, le maire UDI de La Valla-en-Gier, commune de quelque 1.000 habitants, s'est rendu sur place dans la soirée et fait part de son incompréhension. "C'est la première fois que des faits aussi graves se produisent dans ce centre. Ces jeunes, que la société essaie de remettre dans le droit chemin, ont tout pour être bien dans un cadre remarquable".
ari/fga/shu
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde en garde à vue pour "détention d'arme" #
Le président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été placé jeudi en garde à vue pour "détention d'arme", a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny et de source policière.
M. Lagarde est entendu depuis 05H00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile à Drancy, ont précisé ces sources.
Député de la Seine-Saint-Denis et ex-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, 53 ans, a pris la tête de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) en 2014, succédant à Jean-Louis Borloo.
Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988, et présidé les jeunes UDF (1996-2001), Jean-Christophe Lagarde s'est emparé de la ville de Drancy en 2001, faisant basculer cet historique bastion communiste.
Sur le plan judiciaire, le chef de parti centriste est toujours visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF).
Une plainte, notamment pour détournement de fonds publics, avait été déposée en octobre 2017 par un conseiller municipal d'opposition à Drancy, Hacène Chibane, qui s'interrogeait sur l'activité d'assistante parlementaire de l'épouse de M. Lagarde, Aude Lavail-Lagarde, entre 2002 et 2014.
Cette dernière est aujourd'hui maire de Drancy, ayant succédé à son époux lorsqu'il a été réélu aux législatives de juin 2017.
tll-fan/aco/shu
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde en garde à vue pour "détention d'arme" #
Le président de l'UDI et député de la Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a été placé jeudi en garde à vue pour "détention d'arme", a-t-on appris auprès du parquet de Bobigny et de source policière.
M. Lagarde est entendu depuis 5H00 par les enquêteurs de la police judiciaire du département pour s'expliquer sur la présence de plusieurs armes à son domicile, ont précisé ces sources.
tll-fan/tib/shu
Ecrire crûment l'horreur de l'inceste, puis renaître #
Il a fallu trente ans à Corinne Grandemange pour témoigner de l'horreur de l'inceste qu'elle a subi enfant. Son livre sort jeudi, un récit d'abord cru, difficilement soutenable, qui parle aussi de renaissance.
"La Retenue" est le premier livre de cette autrice, refusé, lit-on, par deux éditeurs qui avaient travaillé en vue de sa publication, puis finalement publié par les éditions Des femmes.
Il sort deux mois après "La Familia grande" de Camille Kouchner, qui a provoqué un choc en accusant de viols sur son frère jumeau le politiste Olivier Duhamel.
Corinne Grandemange donne peu de détails sur sa vie aujourd'hui. L'un d'entre eux: son grand-père était un écrivain célèbre aujourd'hui décédé, à qui elle reproche d'être resté aveugle aux crimes commis par son fils sur une nièce.
"Tu n'as rien vu, rien entendu. Trente années de silence où personne ne t'a rien dit", écrit-elle.
La maison d'édition a apposé un bandeau qui prévient du contenu: "Inceste: l'omerta". Comme dans d'autres livres avant celui-là, cette loi du silence est racontée en détail. Cela vient après, toutefois, une description hyperréaliste des viols subis par la narratrice de ses 7 à 14 ans.
"Il est frappant que le texte commence directement par une scène de violence, dont toute la suite sera surtout une mise en contexte, une tentative d'analyse, voire d'explication, et le récit de ses conséquences. Certaines tragédies sont ainsi construites: le malheur est au départ", dit à l'AFP Michel Briand, professeur de littérature à l'université de Poitiers.
Il voit dans "La Retenue" une oeuvre "très forte, dans un style clair et d'autant plus intense".
"Corinne Grandemange va loin, avec un vocabulaire précis, un vocabulaire adapté. Ce qui nous choque, c'est peut-être l'emploi de ces mots sans périphrase ni métaphore, pour imposer au lecteur la violence du mot brut, et celle de l'acte", commente également Lucie Nizard, agrégée de lettres qui a travaillé sur le viol en littérature.
Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne qui s'est intéressée aux crimes sexuels, note que ce n'est pas le premier récit aussi clinique. Et même, "Christine Angot a été beaucoup plus directe que cela" dans son roman "Une semaine de vacances" en 2012, rappelle-t-elle.
D'autres récits autobiographiques de victimes d'inceste en France ont pu choquer leurs lecteurs: "J'avais douze ans" de Nathalie Schweighoffer en 1990, "Mon enfance assassinée" de Patricia Pattyn en 1995, "Il a trahi mon enfance" d'une "Stéphanie" restée anonyme la même année, "J'étais sa petite princesse" d'une "Nelly" également anonyme en 1997... Pour autant tous "semblent avoir été vite oubliés", relève l'historienne.
"Une chose affirmée par Christine Angot, et qui me semble évidente, est que dire avoir été abusée ou même violée ne suffit pas pour que l'interlocuteur ou le lecteur se représente la chose dans sa réalité et sa violence. Il faut donc payer le prix du récit, détaillé, cru, concret pour mettre la réalité des gestes sous les yeux du lecteur", estime cette professeure de l'université de Versailles Saint-Quentin.
L'autrice le sait. "J'emploie des mots durs et crus dans ce récit. Un inceste c'est un viol. (...) Un viol commis par un ascendant sur un plus fragile", insiste-t-elle, interrogée par l'AFP. "Dans le droit international, le viol est un crime contre l'humanité. Donc l'inceste est un crime contre l'humanité, et un crime de masse", d'après elle.
Mais "La Retenue", aussi dur qu'il soit, offre des raisons d'espérer.
Selon Lucie Nizard, "comme Camille Kouchner, comme Vanessa Springora, on a l'impression que pour exister en tant qu'autrice, Corinne Grandemange a eu besoin de se confronter avec cette expérience, de reprendre la parole qui lui était déniée. Et ce travail littéraire, travail du style, des sonorités, donne à ces livres, les premiers qu'elles publient, une dimension très émouvante".
hh/fmp/zl/shu
Ecrire crûment l'horreur de l'inceste, puis renaître #
Il a fallu trente ans à Corinne Grandemange pour témoigner de l'horreur de l'inceste qu'elle a subi enfant. Son livre sort jeudi, un récit d'abord crû, difficilement soutenable, qui parle aussi de renaissance.
"La Retenue" est le premier livre de cette autrice, refusé, lit-on, par deux éditeurs qui avaient travaillé en vue de sa publication, puis finalement publié par les éditions Des femmes.
Il sort deux mois après "La Familia grande" de Camille Kouchner, qui a provoqué un choc en accusant de viols sur son frère jumeau le politiste Olivier Duhamel.
Corinne Grandemange donne peu de détails sur sa vie aujourd'hui. L'un d'entre eux: son grand-père était un écrivain célèbre aujourd'hui décédé, à qui elle reproche d'être resté aveugle aux crimes commis par son fils sur une nièce.
"Tu n'as rien vu, rien entendu. Trente années de silence où personne ne t'a rien dit", écrit-elle.
La maison d'édition a apposé un bandeau qui prévient du contenu: "Inceste: l'omerta". Comme dans d'autres livres avant celui-là, cette loi du silence est racontée en détail. Cela vient après, toutefois, une description hyperréaliste des viols subis par la narratrice de ses 7 à 14 ans.
"Il est frappant que le texte commence directement par une scène de violence, dont toute la suite sera surtout une mise en contexte, une tentative d'analyse, voire d'explication, et le récit de ses conséquences. Certaines tragédies sont ainsi construites: le malheur est au départ", dit à l'AFP Michel Briand, professeur de littérature à l'université de Poitiers.
Il voit dans "La Retenue" une oeuvre "très forte, dans un style clair et d'autant plus intense".
"Corinne Grandemange va loin, avec un vocabulaire précis, un vocabulaire adapté. Ce qui nous choque, c'est peut-être l'emploi de ces mots sans périphrase ni métaphore, pour imposer au lecteur la violence du mot brut, et celle de l'acte", commente également Lucie Nizard, agrégée de lettres qui a travaillé sur le viol en littérature.
Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne qui s'est intéressée aux crimes sexuels, note que ce n'est pas le premier récit aussi clinique. Et même, "Christine Angot a été beaucoup plus directe que cela" dans son roman "Une semaine de vacances" en 2012, rappelle-t-elle.
D'autres récits autobiographiques de victimes d'inceste en France ont pu choquer leurs lecteurs: "J'avais douze ans" de Nathalie Schweighoffer en 1990, "Mon enfance assassinée" de Patricia Pattyn en 1995, "Il a trahi mon enfance" d'une "Stéphanie" restée anonyme la même année, "J'étais sa petite princesse" d'une "Nelly" également anonyme en 1997... Pour autant tous "semblent avoir été vite oubliés", relève l'historienne.
"Une chose affirmée par Christine Angot, et qui me semble évidente, est que dire avoir été abusée ou même violée ne suffit pas pour que l'interlocuteur ou le lecteur se représente la chose dans sa réalité et sa violence. Il faut donc payer le prix du récit, détaillé, cru, concret pour mettre la réalité des gestes sous les yeux du lecteur", estime cette professeure de l'université de Versailles Saint-Quentin.
L'autrice le sait. "J'emploie des mots durs et crus dans ce récit. Un inceste c'est un viol. (...) Un viol commis par un ascendant sur un plus fragile", insiste-t-elle, interrogée par l'AFP. "Dans le droit international, le viol est un crime contre l'humanité. Donc l'inceste est un crime contre l'humanité, et un crime de masse", d'après elle.
Mais "La Retenue", aussi dur qu'il soit, offre des raisons d'espérer.
Selon Lucie Nizard, "comme Camille Kouchner, comme Vanessa Springora, on a l'impression que pour exister en tant qu'autrice, Corinne Grandemange a eu besoin de se confronter avec cette expérience, de reprendre la parole qui lui était déniée. Et ce travail littéraire, travail du style, des sonorités, donne à ces livres, les premiers qu'elles publient, une dimension très émouvante".
hh/fmp/zl
Rixe dans le Val-de-Marne: deux mineurs présentés à la justice jeudi #
Deux mineurs interpellés dans l'enquête ouverte lundi après une rixe entre bandes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) qui a fait deux blessés graves ont été déférés mercredi au tribunal en vue de l'ouverture d'une information judiciaire, a indiqué le parquet de Créteil, contacté par l'AFP.
Parmi les quatre suspects nés en 2004 et 2005 interpellés dans la cadre de cette enquête ouverte pour "tentative d'homicide volontaire", ces deux suspects vont être présentés à un juge jeudi en vue de leur éventuelle mise en examen.
La garde à vue des autres mineurs a été levée.
Lundi en fin d'après-midi, deux groupes de jeunes originaires de deux quartiers de Champigny-sur-Marne, une ville de 77.000 habitants située à une douzaine de kilomètres à l'est de Paris, se sont affrontés en pleine rue à coups de couteaux et à coups de poings.
Dans la rixe, deux adolescents de 14 et 16 ans ont été grièvement blessés.
Le plus jeune, âgé de 14 ans et touché notamment à l'aine, est tiré d'affaire. L'autre, 16 ans et blessé entre autre au thorax, était toujours "placé dans le coma artificiel" mardi, selon le parquet, qui n'a pas précisé mercredi l'évolution de son état de santé.
Ces deux Campinois viennent de quartiers "rivaux" de la ville, selon les termes d'une autre source policière: le plus jeune du quartier des Mordacs, le second des Boullereaux.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne les 22 et 23 février. Deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de vingt-quatre heures.
Ces drames avaient jeté un coup de projecteur sur le phénomène de bandes de jeunes, aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué à l'issue du conseil des ministres que face à "ce phénomène", "l'enjeu, c'est aussi d'avoir une réponse pénale plus rapide et plus efficace pour les mineurs".
Une réunion interministérielle aura lieu vendredi sur ce sujet, alors que le gouvernement a déjà lancé il y a quelques jours un plan de lutte contre les violences en bandes.
ali/dar/cbn
Macron rend hommage aux victimes du terrorisme, avec un survivant de 2015 #
Emmanuel Macron exprime jeudi le soutien des Français aux victimes du terrorisme lors d'une cérémonie aux Invalides, avant une rencontre avec l'imprimeur qui avait été pris en otage par les frères Kouachi en 2015, aujourd'hui encore traumatisé.
Pour cette deuxième Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, le chef de l'Etat, accompagné de son épouse Brigitte, déposera à 9h30 une gerbe devant la statue "La Parole portée", représentant une femme décapitée, dédiée aux victimes des attentats. Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le Premier ministre Jean Castex et plusieurs ministres et maires seront présents.
Un extrait du livre "Le lambeau" du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, sera lu par Chloé Bertolus, la chirurgienne qui l'a opéré. Puis Emmanuel Macron s'entretiendra avec les présidents de treize associations de victimes.
Il se rendra ensuite à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) pour rencontrer Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale après l'attentat de Charlie Hebdo en 2015.
Le patron de cette petite imprimerie a écrit au chef de l'Etat pour l'inviter aux 20 ans de son entreprise, a indiqué l'Elysée, en saluant le discours "optimiste" de l'entrepreneur.
Le 9 janvier 2015, vers 8h30, Saïd et Chérif Kouachi, traqués par les forces de l'ordre après avoir semé la mort à Charlie Hebdo deux jours plus tôt, sonnent à la porte de l'imprimerie à une trentaine de kilomètres au nord de Paris.
Le chef d'entreprise reconnaît immédiatement les deux hommes lourdement armés. Il envoie aussitôt son employé Lilian Lepère se cacher sous un évier.
Commence alors pour lui une heure et demie terrifiante, où il craint à chaque instant que les tueurs ne découvrent Lilian et les tuent tous les deux.
Une patrouille de gendarmes arrive et échange des tirs avec les deux frères. L'un d'eux, blessé au cou, lui demande de lui poser un pansement, Michel Catalano s'exécute. Les deux assaillants le laissent sortir. Lilian Lepère reste caché à l'intérieur.
En fin d'après-midi, François Hollande ordonne de donner l'assaut à l'imprimerie ainsi qu'à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, où leur complice Amedy Coulibaly s'est également retranché avec des otages.
Les trois hommes sont abattus. Michel Catalano retrouve son employé sain et sauf. Son imprimerie a été détruite par les explosifs utilisés pendant l'assaut.
Après l'attaque, l'imprimeur prend de plein fouet le stress post traumatique: "J'avais du mal à m'exprimer, je pleurais, je bégayais, la nuit je ne dormais pas, j'avais des flashes qui revenaient sans cesse", racontait-il l'été dernier.
Six ans après, il a encore "la boule au ventre" chaque matin quand il ouvre le portail de son imprimerie. Il dit avoir tenu grâce à sa famille, ses amis, à l'AFVT (Association française des victimes du terrorisme), et à ces "milliers de lettres de soutien reçues du monde entier".
La Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, actée en 2019, est organisée pour la deuxième année consécutive. La date du 11 mars a été choisie au niveau européen par des associations, en référence à l'attentat de Madrid de 2004.
Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts à Paris et Saint-Denis, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. Plus de 400 Français victimes d'un attentat à l'étranger ont été suivis ainsi que près de 1.000 victimes étrangères.
"La menace terroriste reste toujours élevée", souligne l'Elysée, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
Pour le numéro 2 du Rassemblement national, Jordan Bardella, "le premier des hommages" à rendre aux victimes du terrorisme est de "lutter contre le fondamentalisme islamiste qui nous a déclaré la guerre", qualifiant de "dérisoire" le projet de loi du gouvernement sur les séparatismes.
jri-leb/jk/ob
Collégienne tuée dans le Val-d'Oise: "trois amis", des "futilités" et une mort violente #
Glaçant et sordide... Le procureur de Pontoise a livré mercredi le récit de la mort d'Alisha, 14 ans, frappée puis jetée dans la Seine pour des "futilités" par deux camarades de classe d'Argenteuil, mis en examen pour "assassinat".
Les deux adolescents, un garçon et une fille de 15 ans, ont été mis en examen dans la soirée, a indiqué le parquet de Pontoise. Le juge des libertés et de la détention devait encore statuer sur leur placement en détention provisoire, requis par le parquet, a ajouté cette source.
Les deux suspects, T. et J., encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Leurs auditions laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.
Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations.
Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, "à la demande de son copain", a retracé Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.
Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, "qui était resté dissimulé" derrière un pilier du pont, "se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol", explique-t-il.
Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. "La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts", selon le parquet. Cherchant à "faire disparaitre les traces des violences qu'ils avaient commises", les deux agresseurs présumés "auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut", poursuit-il.
Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.
Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent "pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là", précise le procureur.
De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.
C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police, signant la fin d'un engrenage fulgurant bâti sur des enfantillages.
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé et sans histoire du centre cette ville de 110.000 habitants, ce sont "trois amis au début", qui viennent "d'établissements différents, de parcours différents", explique le procureur.
Le trio se construit aussi sur des amourettes: Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais "les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter", note M. Corbaux.
Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.
Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et "étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.
A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, "parlé mal de son père décédé".
Ce sont "des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime", a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.
Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects "n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a lâché le procureur.
"On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans...", laisse-t-il planer, avant d'ajouter: "on n'est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale".
amd-fan/pga/ob
Mort d'Alisha dans le Val-d'Oise: les deux collégiens mis en examen pour assassinat (parquet) #
Deux adolescents âgés de 15 ans ont été mis en examen mercredi soir pour "assassinat" à la suite de la mort violente d'Alisha, 14 ans, leur camarade de classe à Argenteuil, a indiqué le parquet de Pontoise.
Le juge des libertés et de la détention devait statuer dans la nuit sur la question de leur placement ou non en détention provisoire, qui a été requis par le parquet dans l'après-midi, a ajouté cette source.
fan/pga/ob
L'artiste Doc Gyneco en garde à vue pour violences conjugales #
L'artiste Doc Gyneco a été placé mercredi en garde à vue, soupçonné de "violences volontaires par conjoint", a appris l'AFP auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Point.
L'enquête a été confiée au commissariat du 18e arrondissement, a précisé cette source.
Selon Le Parisien, l'épouse du chanteur, qui aurait reçu des coups au visage lors d'une dispute mercredi après-midi, a été conduite à l'hôpital.
Doc Gyneco, alias de Bruno Beausire, est l'auteur de "Première consultation", un premier album solo sorti en avril 1996 et vendu à plus d'un million d'exemplaires, avec des titres comme "Né ici", "Viens voir le docteur" ou "Vanessa", entre rap et reggae.
Il fera date dans l'histoire de la chanson française au point d'être élu, en 2012, meilleur album de rap français par le magazine les Inrocks.
La suite de l'histoire est moins glorieuse: problèmes avec le fisc, participation controversée à des émissions de téléréalité, vie privée étalée dans les journaux, notamment sa liaison avec l'écrivain Christine Angot.
Cette dernière fera le récit de leur relation dans un roman "Le Marché des amants", sorti en 2008.
En 2007, Doc Gyneco a soutenu Nicolas Sarkozy à la présidentielle, une décision qu'il a ensuite qualifiée d'"erreur".
gd/pga/cbn
Lille: classement sans suite de l'enquête sur la mort de Sélom et Matisse #
L'information judiciaire sur la mort de deux jeunes hommes, percutés par un TER en 2017 à Lille tandis que la police était à proximité, a été classée sans suite, a-t-on appris auprès du parquet et de l'avocate de l'une des familles.
Le 15 décembre 2017, à 20h43, quatre jeunes garçons de 17 à 20 ans ont été percutés par un train régional à environ 1 km de la gare de Lille-Flandres, dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin. Deux d'entre eux, Sélom et Matisse, ont succombé à leurs blessures tandis que deux autres ont été blessés, l'un grièvement.
A l'époque, le parquet n'avait pas immédiatement fait mention de la présence de la police en intervention à proximité, avant, quelques jours plus tard, d'en faire état. Une information judiciaire en recherche des causes de la mort avait été ouverte.
"L'hypothèse d'une course-poursuite par des fonctionnaires de police doit être écartée", affirme dans un communiqué mercredi la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, concluant "qu'aucune infraction pénale" ne paraît "être à l'origine du décès des jeunes gens".
Ce soir-là, à 20h20, un équipage de la brigade spécialisée de terrain (BST) "à bord d'un véhicule sérigraphié est intervenu aux 16 cité Saint-Maurice, suite à un appel au 17, pour une rixe sur la voie publique", rapporte la magistrate. "Une fois sur les lieux, les fonctionnaires ne trouvaient personne, la riveraine qui avait signalé l'agression ayant quitté les lieux sans se faire connaître".
Selon le parquet, "il est également établi par le témoignage d'une résidente que ces policiers n'ont pas pu poursuivre les quatre jeunes gens, puisqu'ils frappaient à sa porte pour demander si elle était l'auteure de l'appel (...) au moment où elle assistait, par sa fenêtre donnant sur la voie ferrée, à la fuite des intéressés escaladant un mur et grimpant sur les toits du garage pour y accéder".
"A la simple vue du gyrophare (...), ces derniers ont pris la décision de quitter les lieux, de leur initiative et sans y être contraints par quiconque, en empruntant un itinéraire de fuite permettant d'atteindre la voie ferrée", "utilisé par certains comme un raccourci", ajoute-t-elle.
Les avocats des familles des défunts ont réclamé une reconstitution, qui n'a jamais eu lieu.
"Il y a énormément de questions qui se posent, matériellement, sur ce qui a pu se passer, sur ce qu'ils (les victimes) faisaient à cet endroit-là (sur la voie ferrée), à cette heure-là. Ce serait très étonnant qu'ils aient été là par hasard. Aujourd'hui, on n'a aucune réponse", a déploré auprès de l'AFP Me Audrey Jankielewicz, avocate de la mère de Matisse.
"Il faut fermer toutes les portes. Ça n'a pas du tout été fait, ce n'est pas satisfaisant du tout", a-t-elle ajouté, expliquant étudier la voie de recours la plus pertinente pour "ne pas en rester là".
Dans un communiqué, les députés LFI du Nord Ugo Bernalicis et Adrien Quatennens ont regretté que "tous les actes utiles à la manifestation de la vérité n'aient pas été accomplis".
"Le sujet des violences policières qui est au coeur de cette affaire ne peut être ainsi clôturé et la mort de deux adolescents ne peut-être classée sans suite", écrivent-ils.
jpa/cbn
L'artiste Doc Gyneco en garde à vue pour violences conjugales (parquet de Paris) #
L'artiste Doc Gyneco a été placé mercredi en garde à vue, soupçonné de "violences volontaires par conjoint", a appris l'AFP auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Point.
L'enquête concernant l'auteur d'un des albums majeurs du rap français, Première consultation, sorti en 1996, a été confiée au commissariat du 18e arrondissement, a précisé cette source.
gd/pga/cbn
Yohann Malory, parolier de Johnny Hallyday, en garde à vue pour agressions sexuelles #
Yohann Malory, parolier de Johnny Hallyday, M Pokora et Moissec notamment, a été placé en garde à vue mercredi à Paris, dans le cadre d'une enquête le visant pour agressions sexuelles, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'auteur, compositeur, parolier, âgé de 36 ans, a été placé en garde à vue à la 1ère DPJ (police judiciaire), a-t-on ajouté de même source, confirmant une information du Point.
Le parquet de Paris a ouvert le 19 octobre dernier une enquête à la suite du dépôt de plusieurs plaintes mettant en cause Yohann Malory pour des infractions de nature sexuelles.
Selon le Point et le Parisien, c'est une artiste de 24 ans, Lola Le Lann, qui a fait éclater l'affaire en annonçant le 6 octobre qu'elle avait décidé d'annuler la sortie de son premier album.
Elle avait expliqué alors avoir reçu plusieurs témoignages accusant Yohann Malory, un des auteurs des chansons de son album, d'agressions.
L'avocat du parolier, Me Antoine Vey, avait alors fait valoir que son client était "victime de publications calomnieuses et très évolutives sur les réseaux sociaux".
Le 8 janvier dernier, Yohann Malory a adressé au parquet de Paris une plainte pour dénonciation calomnieuse.
sm-gd/pga/cbn
Violences urbaines à Lyon: ouverture d'une information judiciaire après l'accident d'un jeune en scooter #
Le parquet de Lyon a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire après l'accident de scooter d'un adolescent de 13 ans qui a enflammé la semaine dernière le quartier sensible de La Duchère.
"Les premières investigations (...) ont permis de recueillir des témoignages qui s'avèrent contradictoires, certains évoquant l'implication d'un véhicule dans la survenance de l'accident, d'autres faisant état d'une chute ne résultant pas de l'intervention d'un véhicule tiers", écrit dans un communiqué le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet.
"En l'état, et alors que de nombreuses investigations doivent encore être conduites, le parquet de Lyon a décidé de procéder à l'ouverture d'une information judiciaire afin que ces investigations puissent être menées de manière contradictoire", poursuit le magistrat.
L'information judiciaire a été ouverte des chefs de blessures involontaires aggravées par un délit de fuite et de non-assistance à personne en danger.
L'enquête a été confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Lyon.
Vendredi, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie par le parquet pour faire la lumière sur les circonstances de l'accident de ce mineur qui circulait sans casque le 3 mars à La Duchère.
Des jeunes du quartier assurent que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture et une source policière ont formellement démenti.
Le grand frère de la victime, Hamza Cherifi, a indiqué à l'AFP avoir connaissance de deux témoignages qui indiquent que le conducteur a été poussé. Ces deux personnes ont été entendues par les enquêteurs, selon lui.
Le jeune homme qui souffre d'un traumatisme crânien se trouve toujours dans le coma, dans un état stable selon son frère.
"L'endroit n'était pas filmé mais on espère que la vidéo-surveillance permettra de remonter le parcours de la voiture", ajoute M. Cherifi.
Une source policière affirme elle de son côté qu'un autre témoignage "au plus près de l'action", a vu que "le jeune faisait du rodéo tout seul et qu'il est tombé tout seul". "Aucun collègue n'était sur place, c'est une certitude".
L'accident avait été suivi de violences urbaines à la Duchère, avec des répliques les soirs suivants dans les villes voisines de Rillieux-la-Pape et Bron.
Pour l'avocat de la famille du mineur, ses proches "attendaient une preuve du parquet que l'enquête serait sérieuse, ils l'ont. C'est bien."
"Ils ont vraiment voulu calmer tout ce qui pouvait être mouvement de rue, ils ont confiance dans la justice et sont au chevet de leur enfant", ajoute Me Frédéric Doyez.
ari/ag/cbn
Policier mort après une course poursuite: quatre ans requis contre le fuyard #
Qui porte la responsabilité d'une course-poursuite qui tourne au drame mortel, celui a pris la fuite ou les policiers? Plus de six ans après les faits survenus dans le Rhône, le parquet a requis mercredi à Lyon une peine de quatre ans d'emprisonnement ferme contre le prévenu.
L'homme de 33 ans était jugé pour homicide involontaire et refus d'obtempérer aggravé par le tribunal correctionnel de Lyon après la mort d'un policier municipal de Vénissieux (Rhône), survenue le 5 novembre 2014. L'équipage de police avait percuté de plein fouet un bus à une vitesse estimée à 110 km/h.
L'affaire a donné lieu à des "lectures successives et contraires" a rappelé la présidente Anne-Sophie Martinet, au début de l'audience.
Le juge d'instruction avait décidé en mars 2019 un non-lieu pour le conducteur de la voiture en fuite, estimant qu'il n'était pas responsable de l'option des policiers. Après un appel des parties civiles et du parquet, la chambre de l'instruction de Lyon confirmait le non-lieu, en octobre 2019.
Mais la chambre criminelle de la Cour de cassation avait ensuite préconisé le renvoi du conducteur au tribunal.
"Il y a une vraie question de société dans ce procès. Est-ce que les policiers peuvent engager une poursuite contre les contrevenants à la conduite dangereuse, ou les laisser faire parce qu'ils s'exposent à un risque ?", a interrogé Jean-François Barre, avocat de la ville de Vénissieux, constituée partie civile.
"On va devoir s'arrêter dès que quelqu'un a franchi la ligne blanche", a renchéri son confrère Frédéric Lalliard, partie civile pour la famille du policier de 30 ans tué dans cet accident survenu sur la commune de Saint-Priest.
Ce soir du 5 novembre vers 23h00, l'équipage de police municipale avait d'abord voulu intercepter cet homme roulant à vive allure en grillant des feux rouges à Vénissieux. Au moment du contrôle, le conducteur, seul à bord de la voiture et sans assurance, décidait de prendre la fuite à grande vitesse.
L'équipage de police se lance à sa poursuite. Après plusieurs kilomètres, le fuyard s'est engagé sur une double voie réservée aux bus, et les agents l'ont poursuivi en empruntant la voie de gauche, à contresens. Les deux véhicules ont roulé côte à côte, jusqu'à ce que la voiture de police percute un bus. Le conducteur sans ceinture a été tué sur le coup.
"Je n'avais aucune raison de l'interrompre", a témoigné à la barre le chef de bord, ancien gendarme, gravement blessé dans l'accident, expliquant que les piétons étaient assez rares à cette heure de la soirée. Ce dernier n'avait pas prévenu la police nationale en engageant la poursuite.
Selon la procureure Fouzia Louhibi, les fautes du conducteur en fuite ont été "nombreuses", en raison de sa conduite dangereuse. "Il a une posture très particulière vis-à-vis du code de la route", a rappelé la magistrate, rappelant que le prévenu a déjà été condamné pour des délits routiers entre 2007 et 2014.
"Je n'ai jamais voulu que ça se termine comme ça", a assuré à la barre le prévenu, qui souhaite entamer une formation pour devenir sapeur-pompier professionnel.
"La cause unique et exclusive, c'est la décision prise par l'équipage de police", ont plaidé en défense Coralie Delhaye et Sylvain Cormier, demandant la relaxe du prévenu.
"Il appartenait au chef de bord de prendre toutes les décisions en temps réel pour éviter le danger qui se présentait à eux", a insisté Me Delhaye, écartant le lien de causalité entre le refus d'obtempérer et la collision mortelle.
"Il n'existe pas une immunité policière dans les courses-poursuites (...) en droit français, sinon les fuyards seraient responsables de toutes les conséquences dommageables d'une course-poursuite", ont encore plaidé Mes Delhaye et Cormier.
Le jugement a été mis en délibéré au 7 avril.
rs/ag/it
Balcon effondré à Angers: le parquet requiert le renvoi des cinq mis en examen #
Le parquet a requis mercredi le renvoi en correctionnelle des cinq personnes mises en examen après l'effondrement d'un balcon qui avait fait quatre morts et 14 blessés en 2016, lors d'une soirée étudiante à Angers.
Dans la soirée du 15 octobre 2016, 18 jeunes avaient basculé dans le vide lors de l'effondrement du balcon d'un immeuble de la rue Maillé, dans le centre-ville d'Angers. Quatre d'entre eux, trois hommes de 21, 23 et 25 ans, ainsi qu'une jeune fille de 18 ans, avaient été tués.
En octobre 2018, cinq personnes avaient été mises en examen des chefs d'homicides involontaires et blessures involontaires, à savoir le responsable du cabinet d'architecture Rolland, maître d'oeuvre dans la construction de cet immeuble en 1997, le chargé d'affaires de l'organisme de contrôle technique Apave, ainsi que le dirigeant de l'entreprise de maçonnerie et deux de ses salariés, un conducteur de travaux et un chef de chantier.
"Le dossier montre divers manquements assez importants dans la construction des balcons qui, au lieu d'être montés avec les étages, ont été montés après coup pour gagner du temps. Ce n'est pas interdit mais les règles d'art n'ont pas été respectées ce qui a engendré des malfaçons", a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Angers, confirmant une information de Ouest-France.
"Le dossier a également établi des malfaçons dans l'exécution, notamment la hauteur des ferraillages coulés dans le béton armé qui n'a pas été respectée et qui conditionne la stabilité. Cela fait beaucoup d'erreurs", a-t-il ajouté.
Les 18 victimes sont quant à elles mises hors de cause, le balcon ayant été conçu pour supporter un poids équivalant à deux fois plus de personnes.
La chambre de l'instruction doit encore se prononcer le 19 mai sur un appel formé par les mis en cause qui demandent des actes complémentaires d'enquête sur la responsabilité du syndic dans le drame.
hdu/cbn
Rixe dans le Val-de-Marne: deux mineurs présentés à la justice jeudi #
Deux mineurs interpellés dans l'enquête ouverte lundi après une rixe entre bandes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) qui a fait deux blessés graves ont été déferrés mercredi au tribunal en vue de l'ouverture d'une information judiciaire, a indiqué le parquet de Créteil, contacté par l'AFP.
Parmi les quatre suspects nés en 2004 et 2005 interpellés dans la cadre de cette enquête ouverte pour "tentative d'homicide volontaire", ces deux suspects vont être présentés à un juge jeudi en vue de leur éventuelle mise en examen.
La garde à vue des autres mineurs a été levée.
Lundi en fin d'après-midi, deux groupes de jeunes originaires de deux quartiers de Champigny-sur-Marne, une ville de 77.000 habitants située à une douzaine de kilomètres à l'est de Paris, se sont affrontés en pleine rue à coups de couteaux et à coups de poings.
Dans la rixe, deux adolescents de 14 et 16 ans ont été grièvement blessés.
Le plus jeune, âgé de 14 ans et touché notamment à l'aine, est tiré d'affaire. L'autre, 16 ans et blessé entre autre au thorax, était toujours "placé dans le coma artificiel" mardi, selon le parquet, qui n'a pas précisé mercredi l'évolution de son état de santé.
Ces deux Campinois viennent de quartiers "rivaux" de la ville, selon les termes d'une autre source policière: le plus jeune du quartier des Mordacs, le second des Boullereaux.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne les 22 et 23 février. Deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de vingt-quatre heures.
Ces drames avaient jeté un coup de projecteur sur le phénomène de bandes de jeunes, aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a indiqué à l'issue du conseil des ministres que face à "ce phénomène", "l'enjeu, c'est aussi d'avoir une réponse pénale plus rapide et plus efficace pour les mineurs".
Une réunion interministérielle aura lieu vendredi sur ce sujet, alors que le gouvernement a déjà lancé il y a quelques jours un plan de lutte contre les violences en bandes.
ali/dar/cbn
De nouveaux incendies de véhicules à Lyon et son agglomération #
Plusieurs feux de véhicules ont encore été recensés mercredi soir à Lyon et dans la commune voisine de Feyzin (Rhône), quatre jours après une série de troubles survenus dans la métropole, a-t-on appris de sources concordantes.
La préfecture du Rhône a indiqué à l'AFP que des forces de police et des pompiers avaient été envoyés dans le 8e arrondissement de Lyon et à Feyzin suite au signalement de départs de feux vers 18H00.
"Des véhicules et des poubelles ont été brûlés. La police et les pompiers sont en intervention sur les deux sites", a indiqué la préfecture, qui n'a pas relevé d'affrontements entre les auteurs de ces incendies et les forces de l'ordre.
Vers 19h00, un journaliste de l'AFP a pu observer que le calme avait été rétabli dans le quartier sensible de Mermoz, dans le 8e arrondissement à l'est de Lyon, qui était quadrillé par les forces de police alors que quelques amas de débris encore fumants entravaient la circulation. Plusieurs tubes de mortiers jonchaient le sol, a-t-on également pu constater.
A Feyzin, dans la banlieue sud, la police municipale a été alertée, également vers 18h00, pour des feux de voiture dans les quartiers des Géraniums et des Maures, a indiqué à l'AFP la maire, Murielle Laurent (PS).
"Six véhicules ont été incendiés", selon l'élue qui a précisé que la police municipale, nationale et les pompiers étaient sur place. "Les choses sont rentrées dans l'ordre, les pompiers sont en train de faire le travail", a-t-elle ajouté
Mme Laurent précise qu'"aucun regroupement, effusion ou rassemblement" n'ont été observés. De son côté, la préfecture a fait état de l'arrestation d'un suspect à Feyzin.
La métropole de Lyon a connu la semaine dernière une flambée de violences urbaines parties jeudi du quartier sensible de la Duchère après l'accident de scooter d'un adolescent de 13 ans, aujourd'hui dans le coma. Des répliques sont survenues les deux soirs suivants dans les villes voisines de Rillieux-la-Pape et Bron.
Le parquet de Lyon a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire sur l'accident de La Duchère, face aux versions contradictoires des faits données par des jeunes du quartier, qui accusent la police d'être impliquée dans l'incident, et celle-ci qui dément formellement.
ari-mb-ag-sm/it
Fichage: nouvelle plainte syndicale contre l'agence de publicité McCann Paris #
Le syndicat CFE-CGC a déposé plainte devant le parquet de Nanterre contre l'agence de publicité McCann Paris pour "discrimination syndicale", liée à des pratiques de fichage, a indiqué à l'AFP le parquet.
Cette plainte a été déposée le 19 février devant le parquet, qui l'a transmise à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi des Hauts-de-France (Direccte) pour "enquête".
Cette plainte vise d'autres infractions dont "harcèlement moral au travail" et "discrimination à l'égard d'un témoin ou victime de harcèlement moral".
Dans un communiqué transmis à l'AFP, Me François Levras, avocat du syndicat, a indiqué avoir déposé plainte également devant la CNIL "en raison de l'existence d'un traitement illégal de données, notamment, à caractère syndical".
De son côté, un deuxième syndicat, Info'com-CGT, a déposé plainte le 18 février notamment pour "collecte déloyale de données à caractère personnel" et "discrimination", une plainte pas encore reçu par le parquet.
Ces syndicats accusent l'agence de pub d'avoir recensé 35 salariés dans un fichier illégal.
Un fichier avait "pour fonction première d'identifier les personnes pour lesquelles un licenciement doit être envisagé au plus vite en raison de leurs états de santé, de leurs âges ou de leurs activités syndicales", expliquent la plainte du syndicat Info'com-CGT.
Dans ce fichier figurait entre autres, des informations sont inscrites sur l'affiliation syndicale, le mandat de délégué du personnel, le salaire ou l'ancienneté des employés.
"Aucun processus de pseudonymisation n'a donc été mis en place pour garantir la confidentialité et l'intégrité des services de traitement des données", souligne également la plainte.
L'agence de communication McCann Paris "déplore que des contre-vérités et des propos malveillants viennent porter atteinte à son image et celle de ses collaborateurs", assurant que la direction n'avait nulle intention de licencier les 35 personnes.
"En tant qu'employeur et dans le respect de la réglementation applicable, McCann Paris est autorisé à établir et conserver un tel document", affirme l'agence, assurant que les "commentaires d'appréciation individuelle (...) ne sont en aucune manière attribuables à l'équipe dirigeante".
La direction, qui a changé en juillet 2020, a proposé qu'une enquête en interne soit menée "pour déterminer la réalité et l'étendue des faits décrits dans le courrier anonyme".
Cette agence a été déjà mise en cause en 2019 par l'association anti-sexiste "Les Lionnes" pour avoir refusé d'agir contre des comportements sexistes et de harcèlement prêtés à l'un de ses hauts dirigeants.
ali-jub/dar/cbn
Rixe dans le Val-de-Marne: deux mineurs présentés à la justice jeudi (parquet) #
Deux mineurs interpellés dans l'enquête ouverte lundi après une rixe entre bandes à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) qui a fait deux blessés graves ont été déferrés mercredi au tribunal en vue de l'ouverture d'une information judiciaire, a indiqué le parquet de Créteil, contacté par l'AFP.
Parmi les quatre suspects nés en 2004 et 2005 interpellés dans la cadre de cette enquête ouverte pour "tentative d'homicide volontaire", ces deux suspects vont être présentés à un juge jeudi en vue de leur éventuelle mise en examen. La garde à vue des autres mineurs a été levée.
ali/dar/cbn
De nouveaux incendies de véhicules à Lyon et son agglomération #
Plusieurs feux de véhicules ont encore été recensés mardi soir à Lyon et dans la commune voisine de Feyzin (Rhône), quatre jours après une série de troubles survenus dans la métropole, a-t-on appris de sources concordantes.
La préfecture du Rhône a indiqué à l'AFP que des forces de police et des pompiers avaient été envoyés dans le 8e arrondissement de Lyon et à Feyzin suite au signalement de départs de feux vers 18H00.
"Des véhicules et des poubelles ont été brûlés. La police et les pompiers sont en intervention sur les deux sites", a indiqué la préfecture, qui n'a pas relevé d'affrontements entre les auteurs de ces incendies et les forces de l'ordre.
Vers 19h00, un journaliste de l'AFP a pu observer que le calme avait été rétabli dans le quartier sensible de Mermoz, dans le 8e arrondissement à l'est de Lyon, qui était quadrillé par les forces de police alors que quelques amas de débris encore fumants entravaient la circulation. Plusieurs tubes de mortiers jonchaient le sol, a-t-on également pu constater.
A Feyzin, dans la banlieue sud, la police municipale a été alertée, également vers 18h00, pour des feux de voiture dans les quartiers des Géraniums et des Maures, a indiqué à l'AFP la maire, Murielle Laurent (PS).
"Six véhicules ont été incendiés", selon l'élue qui a précisé que la police municipale, nationale et les pompiers étaient sur place. "Les choses sont rentrées dans l'ordre, les pompiers sont en train de faire le travail", a-t-elle ajouté
Mme Laurent précise qu'"aucun regroupement, effusion ou rassemblement" n'ont été observés. De son côté, la préfecture a fait état de l'arrestation d'un suspect à Feyzin.
La métropole de Lyon a connu la semaine dernière une flambée de violences urbaines parties jeudi du quartier sensible de la Duchère après l'accident de scooter d'un adolescent de 13 ans, aujourd'hui dans le coma. Des répliques sont survenues les deux soirs suivants dans les villes voisines de Rillieux-la-Pape et Bron.
Le parquet de Lyon a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire sur l'accident de La Duchère, face aux versions contradictoires des faits données par des jeunes du quartier, qui accusent la police d'être impliquée dans l'incident, et celle-ci qui dément formellement.
ari-mb-ag-sm/it
Attentat de Nice en 2016: renvoi aux assises confirmé pour sept hommes et une femme #
La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi le renvoi aux assises de huit personnes pour l'attentat de la Promenade des Anglais en 2016, alors que le parquet général réclamait la comparution d'un neuvième accusé, a appris l'AFP de source judiciaire.
Le procès de cette attaque au camion perpétrée le 14 juillet 2016 à Nice (86 morts), dont les dates n'ont pas encore été annoncées, ne se tiendra pas avant 2022.
L'assaillant Mohamed Lahouaiej Bouhlel ayant été abattu au volant du camion, la cour d'assises spéciale examinera les responsabilités de membres de son entourage et d'intermédiaires impliqués dans le circuit des armes qui lui étaient destinées.
Le procès doit se tenir, sur plusieurs semaines au moins, dans une maxi salle d'audience construite dans l'historique palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, après celui des attentats du 13-Novembre.
Mercredi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel a confirmé le non-lieu accordé à Hamdi Z., beau-frère par alliance de l'assaillant, contrairement aux réquisitions du parquet général, selon la source judiciaire.
Ce quadragénaire franco-tunisien a passé plus de deux ans en détention provisoire.
La cour a par ailleurs refusé d'aggraver les charges contre les trois principaux accusés Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa, renvoyés pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle"
Des parties civiles voulaient voir retenue contre les trois hommes, qui clament leur innocence, la qualification plus lourde de "complicité" des crimes commis par Lahouaiej Bouhlel, écartée au terme de l'enquête.
Comme le parquet national antiterroriste, les juges d'instruction avaient estimé, dans leur ordonnance finale du 9 novembre, que les trois hommes n'avaient en effet pas "de connaissance précise du projet terroriste" pas plus que du "moment de sa réalisation" prévu.
M. Ghraieb a été libéré à l'été 2019 sous contrôle judiciaire et les deux autres sont en détention provisoire depuis juillet 2016, mesure confirmée par la cour d'appel.
Les magistrats de la cour ont par ailleurs confirmé l'abandon de la qualification terroriste pour les faits reprochés aux cinq autres suspects, dont deux sont en fuite. Ils devront être jugés pour "association de malfaiteurs" et pour, à l'exception de la femme, des infractions à la législation sur les armes.
Un dixième mis en cause, Aleksander Hasalla, Albanais de 38 ans, s'est suicidé en prison en 2018 après deux ans de détention.
Les accusés peuvent encore former un ultime recours en cassation contre la décision de la cour d'appel de Paris.
bl/pga/zl
France: collégienne battue et noyée, "trois amis", des "futilités" et une mort violente #
Le procureur de Pontoise, près de Paris, a livré mercredi le récit glaçant et sordide de la mort d'Alisha, 14 ans, frappée puis jetée dans la Seine pour des "futilités" par deux camarades de classe, présentés mercredi à un juge en vue de leur inculpation pour assassinat.
Ce drame succède à une série de bagarres sanglantes entre bandes d'adolescents survenues ces dernières semaines dans la région parisienne, thème qui a engendré un vif débat au sein de la classe politique en France.
Les deux suspects, un garçon et une fille de 15 ans, encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Ils ont été présentés "pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.
Les auditions des deux adolescents laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.
Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations.
Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, "à la demande de son copain", T., a retracé M. Corbaux.
Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, "qui était resté dissimulé" derrière un pilier du pont, "se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol", explique-t-il.
Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. "La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts", selon le parquet. Cherchant à "faire disparaitre les traces des violences qu'ils avaient commises", les deux agresseurs présumés "auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut", poursuit-il.
Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.
Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent "pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là", précise le procureur.
De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.
C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police.
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre d'Argenteuil, une ville de 110.000 habitants à 20 km au nord-ouest de Paris, ce sont "trois amis au début", qui viennent "d'établissements différents, de parcours différents", explique le procureur.
Le trio se construit aussi sur des amourettes: Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais "les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter", note M. Corbaux.
Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.
Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et "étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.
A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, "parlé mal de son père décédé".
Ce sont "des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime", a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.
Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects "n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a lâché le procureur.
"On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans...", laisse-t-il planer, avant d'ajouter: "on n'est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale".
amd-fan/pga/nm/thm
Perquisition à LFI: l'enquête sur le paiement des dommages et intérêts par Mélenchon et plusieurs dirigeants classée #
L'enquête préliminaire ouverte pour "abus de confiance" et "recel" visant plusieurs dirigeants de La France insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, sur le paiement des dommages et intérêts dans l'affaire de la perquisition au siège de LFI, a été classée sans suite par le parquet de Bobigny, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Cette enquête ouverte le 14 mai 2020 par le parquet de Paris, finalement dépaysée au parquet de Bobigny, visait à vérifier les conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI se sont acquittés des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés en décembre 2019 dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI le 16 octobre 2018.
L'enquête préliminaire a été classée fin janvier pour "absence d'infraction", a précisé le parquet de Bobigny ajoutant que "les plaintes pour dénonciation calomnieuse liées à cette enquête ont également été classées pour absence d'infraction".
Policiers et magistrats soupçonnaient que le règlement des dommages et intérêts par le parti à la place des personnes condamnées constituait une infraction.
"Affaire classée", a sobrement réagi Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
Le chef de file LFI avait réaffirmé la veille que "ces dommages et intérêts avait été pris en charge par le mouvement insoumis", sur son blog L'ère du Peuple et "dénonce un coup monté".
"Nous serions donc coupables d'un acte illégal. +Abus de confiance + ? C'était pour dire qu'on aurait trompé les Insoumis en payant avec l'argent du mouvement, +recel+ c'était pour dire qu'on avait utilisé une somme acquise par tromperie. Mis bout à bout tous ces mots salissent durablement", a fustigé le leader insoumis.
"C'est la reconnaissance par l'institution judiciaire de l'absence totale d'infraction dans ce dossier. Nous regrettons cependant que leur bonne foi ait été remise en cause par une cabale insensée", a déclaré à l'AFP Me Jade Dousselin, l'un des conseils de LFI.
Le 16 octobre 2018, policiers et magistrats avaient mené une perquisition au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris.
Plusieurs membres de la France insoumise s'étaient interposés et M. Mélenchon avait bousculé un représentant du parquet et un policier.
Pour ces faits, le chef des Insoumis avait été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation. Il n'a pas fait appel.
M. Mélenchon et quatre de ses proches, dont le député Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, avaient également été condamnés à des amendes allant de 2.000 à 8.000 euros.
Ces amendes "ont été réglées avec nos revenus personnels", a assuré Jean-Luc Mélenchon.
Ces perquisitions avaient été menées par le parquet de Paris qui enquêtait sur les comptes de la campagne présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon et sur l'emploi d'assistants parlementaires européens. Les deux procédures sont depuis novembre 2018 entre les mains de juges d'instruction du pôle financier du tribunal de Paris.
gd-we-bl/pga/bma
Humiliations, coups et torture: plongée dans l'horreur carcérale aux assises de Bobigny #
Un détenu fouetté, électrocuté, forcé à boire son urine et à manger ses excréments. Aux assises de la Seine-Saint-Denis, deux jeunes comparaissent depuis mercredi pour actes de torture et de barbarie sur leur codétenu "noyé dans la peur", avec lequel ils partageaient une cellule de 9 mètres carrés.
Le matin du 10 décembre 2018, Adam K., 22 ans, refuse de regagner sa cellule de la maison d'arrêt de Villepinte après la promenade et demande, "en panique", à voir un responsable de détention.
Il lui raconte alors "ce soir fatidique" : quatre heures de sévices, paroxysme d'un déferlement de violence entamé quatre semaines plus tôt dans le huis-clos d'une cellule de cet établissement où la surpopulation atteint des records.
"On peut se demander pourquoi j'ai accepté de me mettre nu. J'étais noyé dans la peur, je me sentais comme une merde", a raconté mercredi à la cour ce grand et mince jeune homme, cheveux longs, doudoune noire sur un sweat à capuche. "Je dormais avec une lame, j'avais trois options : les tuer - je n'ai pas eu le courage-, me tuer - j'y pensais tous les soirs -, me dire que si j'arrivais à m'en sortir, je sortirais peut-être plus fort."
Son corps, jusqu'à son sexe, est marqué de nombreuses traces de coups et d'électrocution. Le médecin relèvera aussi des ecchymoses dans son canal anal, où ses codétenus, 19 et 20 ans, l'ont contraint à introduire un briquet à plusieurs reprises, avant de le forcer à se masturber.
"J'aurais beau voir 1.001 psychologues ou psychiatres, ça me suivra toute ma vie (...) j'étais leur drogue, leur punching-ball", a résumé la victime.
"C'est très difficile de savoir ce qui se passe derrière les portes fermées", a soufflé mercredi à la barre l'ancien responsable du "quartier spécifique" de Villepinte, qui a recueilli le premier témoignage de la victime.
Dans ce secteur réservé aux publics dits "vulnérables", les détenus sont censés bénéficier d'une surveillance accrue.
Face à la cour, le surveillant, expérimenté, dit n'avoir jamais été confronté à des faits d'une telle gravité.
"Les coups, c'est tous les jours, mais ça...", témoigne dans le même sens la brigadière du commissariat de Villepinte qui a entendu les deux accusés pendant leur garde à vue. Avant de nuancer : "Je suis sûre qu'il y a des faits de ce type dont on n'a pas connaissance. En détention, c'est des +bonshommes+, ils ne parlent pas aux surveillants".
Dans cette affaire, la policière dit avoir surtout été marquée par l'audition d'un des deux accusés, Zyed B., présenté comme le "suiveur".
"Il m'a tout de suite dit (à propos de la victime): +il faut le sortir de prison. Ce qui s'est passé, c'est grave, si on me l'avait fait, je me serais suicidé+. A trois en cellule, la détention, ça l'avait rendu fou, il était lui même choqué par ce qu'il avait fait..."
Ce jeune, 19 ans à l'époque et issu de l'aide sociale à l'enfance (ASE), purgeait de courtes peines dans des affaires de stupéfiants.
Mercredi matin, face à la cour, les deux accusés ont reconnu les faits, totalement ou en partie. Ils seront entendus en détail jeudi.
Lors de l'enquête, ils avaient déclaré ne plus supporter leur codétenu, qualifié de "sale" et "trop faible", et dit vouloir "lui apprendre à se défendre". Ils lui reprochaient aussi - ce qui était faux, et leur victime leur avait prouvé en leur présentant sa fiche pénale - d'être incarcéré pour viol.
Quelques semaines plus tôt, un autre détenu avait forcé la victime à dire "je suis un violeur" et fait circuler la vidéo de cette fausse confession, où il se faisait tondre les cheveux de force.
Le plus jeune des accusés, Djiguiba D., aujourd'hui âgé de 21 ans, présenté comme "le meneur" par la victime, était lui incarcéré en attente de son procès pour viol aggravé.
La maison d'arrêt de Villepinte est confrontée à une surpopulation structurelle. En mars 2017, sa directrice était allée jusqu'à refuser d'accueillir de nouveaux détenus: son établissement accueillait alors plus de 1.100 détenus, soit un taux d'occupation de plus de 200%. Il atteignait encore 163% au début du mois.
Le procès doit s'achever vendredi. Les accusés encourent 30 ans de réclusion.
sab/pga/bma
Après l'incendie d'OVHcloud à Strasbourg, interrogations sur d'éventuelles pertes définitives de données #
Des milliers de sites internet ont été affectés mercredi par d'importantes perturbations après un incendie spectaculaire qui a ravagé dans la nuit à Strasbourg des "data centers" d'OVHcloud, dont certains clients craignent désormais la perte définitive de données.
Dans un communiqué, l'entreprise qui figure parmi leaders mondiaux du "cloud" et de l'hébergement de sites web a présenté ses "sincères excuses" aux clients concernés, promettant de mettre en oeuvre des solutions pour pallier l'indisponibilité du site strasbourgeois.
Cet incendie et la coupure de courant qui l'a accompagné ont eu des répercussions bien au-delà des frontières françaises, rappelant aux usagers que les données hébergées dans le nuage numérique (cloud) sont stockées physiquement dans des "data centers" et donc vulnérables.
Toute la matinée, des structures très diverses comme le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le Centre Pompidou, ou la plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr ont signalé des perturbations, parfois seulement temporaires, dans l'accès à leurs sites internet ou l'utilisation des courriels. Au total, "12.000 à 16.000 clients ont été impactés", a annoncé OVH à l'AFP.
Certains ont fait part de pertes définitives de données, tel le studio britannique de jeux vidéos Facepunch, éditeur de Rust. "Nous étudions désormais le remplacement des serveurs affectés", a-t-il annoncé sur Twitter. "Les données ne pourront pas être restaurées".
OVHcloud a néanmoins indiqué ne pas être en mesure de confirmer d'éventuelles pertes définitives: en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, "il existe autant de possibilités que de clients", a avancé la société.
Celle-ci a indiqué avoir engagé un état des lieux des dégâts, après que ses équipes techniques ont reçu dans l'après-midi l'autorisation de pénétrer dans les locaux endommagés.
En attendant, OVHcloud a recommandé à ses clients d'enclencher leur "Plan de reprise d'activité" si leurs données sont hébergées à Strasbourg.
L'incendie s'est déclaré à 00H47 dans un des 4 centres de données d'OVHcloud installés dans la zone industrielle de Port du Rhin, à l'est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande.
Il a mobilisé d'importants moyens de secours, dont 115 sapeurs-pompiers et 44 engins, des fonctionnaires de police et des agents la sécurité civile, ainsi que des moyens opérationnels allemands.
"Le feu s'est rapidement propagé dans le bâtiment. On a mis en place un important dispositif hydraulique, à l'aide d'un bateau pompe de grande puissance (qui a prélevé l'eau du Rhin, NDLR), pour éviter la propagation aux bâtiments attenants", a déclaré à l'AFP Damien Harroué, commandant des opérations de secours.
Outre les plancher en bois, "ce sont des matières plastiques, ça génère des fumées importantes et des flammes", a-t-il ajouté.
Les sapeurs-pompiers ont réalisé des tests de pollution dans l'atmosphère, qui ont permis d'écarter tout risque de contamination. Le site d'OVHcloud, installé sur une parcelle anciennement occupée par ArcelorMittal, n'est pas classé Seveso, contrairement à d'autres sites de la zone industrielle.
Octave Klaba, le fondateur d'OVHcloud, a annoncé sur Twitter que l'un des quatre centre de données du site, "SGB2", avait été entièrement détruit, et un autre, "SGB1", partiellement.
"Nous prévoyons de redémarrer SBG1 et SBG4 d'ici le lundi 15 mars et SBG3 d'ici le vendredi 19 mars", a-t-il tweeté. "Nous ajouterons 10.000 serveurs dans les 3 à 4 prochaines semaines". Le site hébergeait 29.000 serveurs avant l'incendie.
Créée en 1999 sous le nom d'OVH, OVHcloud avait commencé par faire de l'hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services "cloud" (stockage de données externalisé) pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, cette société porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique. Elle avait annoncé lundi se préparer à une éventuelle introduction en Bourse.
Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde, pour un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros en 2019 (dernier c.a. communiqué).
apz/ha/LyS
Evacuation des berges de Seine: le préfet fait amende honorable #
Le préfet de police de Paris Didier Lallement a reconnu mercredi "une défaillance" d'information vis-à-vis de la mairie lors de l'évacuation des berges de Seine bondées samedi, réalisée "sans doute de façon maladroite".
"Nous avons discuté avec Mme la maire, j'ai reconnu bien volontiers que l'information à l'exécutif n'était pas suffisante, c'était une défaillance que j'assume", a déclaré le préfet de police lors des questions d'actualité au Conseil de Paris.
La préfecture de police avait décidé l'évacuation des quais en plein après-midi en raison du non-respect des mesures sanitaires par les Parisiens qui s'y trouvaient, notamment le port du masque et la distanciation physique.
Paris fait partie des départements sous surveillance renforcée pour recrudescence des cas de Covid-19 et la préfecture a élargi l'interdiction de consommer de l'alcool dans de nombreuses zones de rassemblement, dont les berges de la Seine dans leur partie centrale.
L'évacuation a déplu à la maire PS Anne Hidalgo, qui a dit lundi sur France Inter avoir été "choquée par les images" et le fait de n'avoir pas été prévenue de cette opération.
"C'est assez injuste parce que cette évacuation a été extrêmement médiatisée" alors que les Parisiens respectent dans l'ensemble les mesures sanitaires, a souligné le préfet en évoquant "une exception". "Il peut y avoir pas mal de monde mais il faut éviter que les gens stagnent."
Quand l'évacuation s'avère nécessaire, "on le fait sans doute de façon maladroite avec les outils que l'on a", a encore expliqué le préfet en réponse aux critiques sur les méthodes adoptées. "On a utilisé la brigade fluviale parce que c'est un bon moyen de s'adresser aux gens. On nous a dit: +c'est affreux, les haut-parleurs, ça fait un peu peur+. Je le comprends parfaitement mais comment prévenir les gens, expliquer les choses autrement que par les messages que l'on met sur les réseaux?"
"Si on peut s'éviter cela le prochain samedi ou le prochain dimanche, très franchement je le souhaite", a ajouté le préfet de police en insistant sur "le travail préventif" réalisé en amont par les forces de l'ordre. "Avant l'évacuation, on va toujours essayer de passer prévenir les gens."
Alors que le couvre-feu à 18h00 est en vigueur depuis le 16 janvier, Mme Hidalgo a réclamé un travail concerté pour "anticiper ce qu'on va connaître forcément avec l'arrivée des beaux jours", à savoir "la difficulté de rentrer chez soi."
pyv/jk/pb
Collégienne tuée dans le Val-d'Oise: "trois amis", des "futilités" et une mort violente #
Glaçant et sordide... Le procureur de Pontoise a livré mercredi le récit de la mort d'Alisha, 14 ans, frappée puis jetée dans la Seine pour des "futilités" par deux camarades de classe d'Argenteuil, présentés mercredi à un juge en vue de leur mise en examen pour "assassinat".
Les deux adolescents, un garçon et une fille de 15 ans, "ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.
Les deux suspects, T. et J., encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Leurs auditions laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.
Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations.
Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, "à la demande de son copain", a retracé M. Corbaux.
Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, "qui était resté dissimulé" derrière un pilier du pont, "se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol", explique-t-il.
Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. "La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts", selon le parquet. Cherchant à "faire disparaitre les traces des violences qu'ils avaient commises", les deux agresseurs présumés "auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut", poursuit-il.
Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.
Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent "pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là", précise le procureur.
De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.
C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police, signant la fin d'un engrenage fulgurant bâti sur des enfantillages.
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé et sans histoire du centre cette ville de 110.000 habitants, ce sont "trois amis au début", qui viennent "d'établissements différents, de parcours différents", explique le procureur.
Le trio se construit aussi sur des amourettes: Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais "les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter", note M. Corbaux.
Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.
Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et "étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.
A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, "parlé mal de son père décédé".
Ce sont "des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime", a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.
Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects "n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a lâché le procureur.
"On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans...", laisse-t-il planer, avant d'ajouter: "on n'est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale".
amd-fan/pga/nm
Viol et agression sexuelle: un infirmier magnétiseur condamné à 7 ans de prison #
Un infirmier magnétiseur de 68 ans a été condamné à sept ans de prison mercredi à Toulouse, après avoir été reconnu coupable de deux viols et quatre agressions sexuelles entre 2014 et 2017.
L'avocat général Laurent Gevrey avait requis huit ans de réclusion.
"Il s'entête, comme la plupart des délinquants sexuels, il ne reconnaît pas sa responsabilité", a souligné l'avocat général devant la cour criminelle de Haute-Garonne.
Pendant les trois jours d'audience, l'accusé a nié les viols et contesté également la majeure partie des agressions sexuelles qui lui étaient reprochées, estimant que ses gestes - dans un cabinet médical assombri par les stores baissés - ont été "mal interprétés".
En revanche, l'une des six plaignantes a fait état d'attouchements et de pénétrations vaginales subies "sous emprise et dans un contexte de confiance médicale".
L'accusé, sans casier judiciaire, comparaissait libre sous contrôle judiciaire.
L'un de ses défenseurs, Me Apollinaire Legros-Gimbert, a jugé la peine "sévère", compte tenu de "l'absence d'antécédents judiciaires" de son client qui, après une enfance "assez traumatisante", a "travaillé toute sa vie" et "était parfaitement inséré".
Cette peine "ne peut pas être aménagée", ce qui implique forcément "quelques années d'incarcération", a-t-il également noté.
Pour Me Legros-Gimbert, le fait que son client "n'ait pas donné beaucoup d'explications à ses gestes présentés comme thérapeutiques" a pu "contribuer à la sévérité de la cour".
cor-dmc/it
Affaire Thierry Solère : l'enquête du juge élargie aux frais de mandat du député #
L'information judiciaire à Nanterre dans laquelle Thierry Solère est mis en examen, notamment pour "détournement de fonds publics", a été élargie à des soupçons d'utilisation à des fins personnelles d'une partie de ses indemnités parlementaires, a appris l'AFP auprès du parquet de Nanterre.
L'usage fait par le député LREM de son Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) était déjà l'objet d'une enquête du parquet national financier (PNF), chargé de procédures similaires pour une quinzaine de parlementaires signalés fin 2019 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Le PNF s'est toutefois dessaisi de son cas au profit du parquet de Nanterre, qui a décidé en décembre de joindre cette procédure aux investigations du juge d'instruction qui a déjà mis en examen ce conseiller du président Macron en octobre 2019.
Ces faits remonteraient à la "législature 2012-2017 et postérieurement, pour des sommes de plus de 150.000 euros", selon une source proche du dossier.
Ce conseiller d'Emmanuel Macron et proche de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe a été mis en examen en octobre 2019 pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d'influence passif, des faits qu'il a toujours niés, dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en février 2019.
Contacté par l'AFP, Pierre-Olivier Sur, l'avocat du député, n'a pas souhaité réagir à cette étape, qui ouvre la voie à une éventuelle nouvelle mise en examen.
En décembre 2019, la HATVP a transmis à la justice les dossiers de 15 parlementaires de la précédente mandature pour usage abusif de cette indemnité de frais de mandat (virements vers un compte personnel d'épargne, paiement d'impôts, cotisation à un parti...).
A la suite de ces signalements, des enquêtes préliminaires du PNF ont été ouvertes visant notamment M. Solère mais aussi la sénatrice PS Frédérique Espagnac, le sénateur LR Marc-Philippe Daubresse, l'ex-patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, le sénateur centriste Yves Détraigne ou encore l'ex-députée PS Sandrine Mazetier.
Jusqu'à récemment, l'utilisation de cette enveloppe, destinée à couvrir les frais du mandat (location d'une permanence, déplacements, correspondance...) n'était pas contrôlée et s'inscrivait en pleine zone grise, permettant à certains élus d'en retirer un revenu complémentaire.
ali/bl/dar/pb
Lille: classement sans suite de l'enquête sur la mort de Sélom et Matisse #
L'information judiciaire sur la mort de deux jeunes hommes, percutés par un TER en 2017 à Lille tandis que la police était à proximité, a été classée sans suite, a-t-on appris auprès du parquet et de l'avocat d'une des familles.
Le 15 décembre 2017, quatre jeunes garçons de 17 à 20 ans ont été heurtés par un train régional à environ 1 km de la gare de Lille-Flandres, dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin. Deux d'entre eux, Sélom et Matisse, ont succombé à leurs blessures tandis que deux autres ont été blessés, l'un grièvement.
A l'époque, le parquet n'avait pas fait mention de la présence de la police à proximité dans un premier temps, avant, quelques jours plus tard au terme de "vérifications approfondies", d'établir "une seule intervention", celle d'une équipe de la Brigade spécialisée de terrain (BST) appelée pour une altercation à la Cité Saint-Maurice.
"Seuls quatre policiers de la BST sont entrés dans la cité, ce soir-là. Ils ne viennent pas pour un contrôle de quoi que ce soit, de stups ou autre, ils viennent parce qu'ils sont appelés pour une rixe suite à l'appel au 17 d'une habitante de la cité Saint-Maurice", développait mercredi la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, dans un entretien à la Voix du Nord, qui a révélé le classement sans suite.
"Ils n'ont vu aucun jeune, ni personne, courir. Les policiers font le tour à pied pour chercher la rixe mais ne la trouvent pas", poursuit la magistrate. "Tous les actes utiles à la manifestation de la vérité ont été accomplis. Il résulte de tout ça qu'il n'y a pas eu de course-poursuite."
Les avocats des familles des défunts ont réclamé une reconstitution, qui n'a jamais eu lieu.
"Il a énormément de questions qui se posent, matériellement, sur ce qui a pu se passer, sur ce qu'ils (les victimes) faisaient à cet endroit-là, à cette heure-là. Ce serait très étonnant qu'ils aient été là par hasard. Aujourd'hui, on n'a aucune réponse", a déploré auprès de l'AFP Me Audrey Jankielewicz, avocate de la mère de Matisse.
"Il faut fermer toutes les portes. Ca n'a pas du tout été fait, ce n'est pas satisfaisant du tout", a-t-elle ajouté, expliquant étudier la voie de recours la plus pertinente pour "ne pas en rester là".
jpa/cab/zl
OVHcloud, coup dur pour un fleuron de la tech française #
OVHcloud, qui vient de voir l'un de ses centres de données à Strasbourg partir en fumée, a souvent été cité en exemple comme l'une des réussites françaises dans la tech.
De nombreux sites internet français, mais aussi étrangers ont été perturbés à la suite de l'incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi, sans que l'entreprise se prononce dans l'immédiat sur l'ampleur des pertes de données pour ses clients.
"En plus de 20 ans dans l'hébergement et les centres de données, je n'ai jamais rien vu de pareil", a commenté auprès de l'AFP Arnaud de Bermingham, le président de Scaleway, une filiale d'Iliad/Free concurrente d'OVHCloud.
"C'est très triste pour toute la tech française, alors que justement on essaie d'exister face aux Gafam", les géants technologiques américains Google, Amazon, Facebook, Apple ou Microsoft.
OVHcloud -alors OVH- a été fondée en 1999 par Octave Klaba, qui était arrivé en France de Pologne à l'adolescence. Il se lance dans l'hébergement de sites web avec quelques serveurs, et parvient à obtenir un appui de Xavier Niel, le fondateur de Free.
L'entreprise a fait une percée ces dernières années dans le domaine stratégique du "cloud": l'offre de ressources informatiques mutualisées dans des grandes centres de données, dont Amazon, Microsoft, Google, IBM ou le chinois Alibaba sont les champions.
L'hébergeur est aussi l'un des ténors de Gaia X, l'initiative franco-allemande pour défendre la maîtrise de l'Europe sur ses données. Il a par ailleurs été cité comme un recours à Microsoft pour gérer le futur entrepôt français de données de santé ("Health Data Hub").
L'entreprise, qui compte 2.450 collaborateurs et 32 centres dans le monde, avait annoncé la semaine dernière qu'elle se "préparait" à rentrer en Bourse, la marque ultime de la réussite et une rareté dans le secteur de la tech française.
Elle pourrait ainsi rejoindre l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes, qui s'était lancé à la Bourse de Paris en 1996 et fait aujourd'hui partie de l'indice vedette CAC 40, ou le spécialiste du ciblage publicitaire Criteo, longtemps figure de proue de la "French tech" à la suite de son entrée en fanfare sur le Nasdaq américain en 2013, même si son étoile a depuis un peu pâli.
Une telle opération marquerait une étape majeure pour tous ceux qui cherchent à promouvoir la filière technologique française, à commencer par le gouvernement qui place beaucoup d'espoirs politiques dans la réussite de la "start-up nation".
OVHcloud n'est pas le seul fournisseur de services cloud français, mais il est le plus gros. Les autres acteurs sont principalement Scaleway et Outscale (filiale de Dassault Systèmes).
Après l'incendie, OVHcloud va faire l'objet de beaucoup de questions sur son architecture industrielle, dont elle vante souvent l'exclusivité - un argument qui pourrait se retourner contre elle.
"OVHcloud a décidé de construire lui-même ses propres datacenters. Chez Outscale, on préfère s'appuyer sur des experts, des leaders mondiaux spécialisés qui savent construire des bâtiments sécurisés", a ainsi souligné le directeur de la stratégie d'Outscale David Chassan.
jub-lby/soe/LyS
Au procès Kriket, la "cellule d'Argenteuil" et ses "connexions" jihadistes #
Réda Kriket et la "cellule d'Argenteuil", soupçonnés d'avoir projeté un attentat en 2016, étaient-ils "téléguidés" depuis la Syrie par le groupe Etat islamique? La cour d'assises spéciale de Paris s'est confrontée mercredi aux nombreuses "hypothèses", sans "certitudes", de l'enquête.
Le 24 mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles, et quelques mois après ceux du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, un arsenal de grande ampleur était découvert dans un appartement d'Argenteuil (Val-d'Oise), loué depuis l'été par Réda Kriket : fusils d'assaut, armes de poing, munitions et substances explosives artisanales en nombre "inédit".
Les services antiterroristes en sont persuadés: une "tuerie de masse" a été évitée avec le démantèlement de la "cellule d'Argenteuil". Mais quelle était sa cible et qui étaient ses commanditaires?
"C'est un projet d'attaque piloté depuis la Syrie", assure, fermement, une enquêtrice de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), témoignant anonymement par visioconférence.
Pendant un exposé de trois heures, elle ramène la cour à "la racine" du terrorisme islamiste, dans les années 1990. Algérie, Bosnie, Afghanistan, Tchétchénie... Dans son box, l'un des principaux accusés, Réda Kriket, masque glissé sous le nez, s'agace de cette leçon de "géopolitique".
Après une suspension, il refuse ostensiblement, et comme il est d'usage, de se lever à l'arrivée de la cour : ce n'est "pas dans (sa) tradition". "C'est une question d'éducation", rétorque, cinglant, le président Laurent Raviot.
L'ancien braqueur de 39 ans, condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique pour terrorisme, a toujours contesté tout projet d'attentat et tout séjour en Syrie.
Pour l'enquêtrice de la DGSI, plusieurs "éléments" convergent vers un tel passage en Syrie de Réda Kriket, en compagnie d'Anis Bahri, l'un de ses six coaccusés. Une "présence commune" des deux hommes en janvier 2015 en Turquie à une époque où la frontière est "extrêmement poreuse". Un "silence radio" auprès de leurs familles respectives et des téléphones éteints pour "éviter toute géolocalisation". Des faux papiers et une grande discrétion, détaille encore le témoin.
"Ce séjour en Syrie, vous avez une certitude là-dessus ou c'est de l'ordre de l'hypothèse?", veut savoir le président.
C'est "hautement probable", répond l'enquêtrice, qui convient: "Après, je n'ai pas de preuves".
Pendant l'enquête, Anis Bahri avait aussi contesté ce voyage en Syrie, mais confirmé avoir bien tenté de s'y rendre en octobre 2015. L'accusé de 37 ans, qui a finalement pris place dans le box après avoir refusé de comparaître lundi et mardi, n'avait pas non plus caché au juge d'instruction sa sympathie pour l'EI.
Les messages qu'il a échangés sur l'application Telegram le 26 mars 2016, la veille de son arrestation à Rotterdam, aux Pays-Bas, et deux jours après "l'interpellation médiatisée" de Réda Kriket en région parisienne, interrogent particulièrement. Anis Bahri demande alors à un interlocuteur basé en Syrie d'y être exfiltré.
Et se prévaut pour cela de deux "garants", Boubakeur El Hakim et Abdelnasser Benyoucef, deux cadres de l'EI en charge des "opérations extérieures". L'ombre du premier plane sur les attentats de janvier 2015 et sur ceux du 13-Novembre, le second est accusé d'avoir "activé" Sid-Ahmed Ghlam pour l'attentat de Villejuif en avril de la même année.
"Il y a peu de dossiers" avec cette double référence, souligne l'enquêtrice de la DGSI. "C'est pour nous une marque de ce lien intrinsèque entre la cellule d'Argenteuil et les opérations extérieures" de l'EI, appuie-t-elle.
Pourquoi parler "quand même" d'un lien avec la Syrie, alors qu'"aucun message opérationnel relatif à un projet d'attentat" n'a été retrouvé dans ce dossier, contrairement à d'autres, lui demande l'une des avocates générales.
Il n'y a "pas d'incohérence", estime l'enquêtrice. "L'EI, dans son fonctionnement, laisse une grande marge de manoeuvre aux opérationnels sur telle ou telle cible".
Des affirmations qui font bondir l'avocate d'Anis Bahri, Camille Fonda: "Avez-vous un exemple d'un attentat prétendument commandité par l'Etat islamique, sans qu'aucune information ne soit donnée aux prétendus commanditaires sur la cible, la date, le plan?". La réponse du témoin est évasive et l'avocate de la défense en "(conclut) qu'il n'y a pas d'autre exemple".
Le procès doit durer cinq semaines.
asl/pga/bma
Au Pays basque, la "précarité" des prisonniers libérés inquiète #
Une association d'aide aux prisonniers basques libérés a pointé mercredi la "précarité" dans laquelle se retrouvaient une partie de ces anciens militants de la cause basque.
L'association Harrera ("l'accueil" en basque) a présenté devant la presse à Bayonne, un "diagnostic", le premier du genre, après avoir étudié les cas de quelque 300 hommes et femmes qui ont connu la prison ou l'exil, et sont installés au Pays basque français.
"Nous avons mené une enquête sur leur situation familiale, professionnelle, sanitaire et judiciaire", a affirmé Saroia Galarraga, l'une des porte-parole de cette association créée en 2013.
Après étude des cas des "plus vulnérables", une centaine d'entre eux, d'une moyenne d'âge de 60 ans, "la préoccupation majeure est celle de la retraite", selon Mme Galarraga. Pour beaucoup, les prochaines années seront déterminantes et "l'urgence" se fait sentir, estime l'association.
"Il apparaît qu'après tant de temps passé en prison, outre les problèmes de santé et les traumatismes qui en découlent, les détenus ont pour certains, très peu, voire pas cotisé pour leur retraite", a-t-elle poursuivi.
Sur les 100 cas étudiés, trente sont déjà retraités. Seuls quatre le sont à taux plein tandis que les autres ont besoin d'un complément de revenus, fourni par leur famille ou par un travail, selon Harrera.
La situation des femmes est aussi "particulièrement préoccupante". "Le montant de leur retraite est encore inférieur à celui des hommes, la majorité n'atteignant pas 20 années de cotisation", estime Harrera. Elles ont aussi, pour la plupart, "un conjoint qui a connu l'exil ou l'incarcération", ce qui les expose à "une double précarité".
L'association pointe aussi l'existence d'un Fichier national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) créé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste. A ce fichier, viennent s'ajouter des mesures comme les assignations administratives, les interdictions de territoire ou bien la perte des droits civils "qui rendent encore plus complexe la vie quotidienne".
Pour preuve, le cas de Frédéric "Xistor" Haramboure, libéré le 24 novembre 2020 après 30 ans de prison. Comme en témoigne sa compagne, Kattin Haramboure, présente lors de ce point presse, "l'après est difficile". "Quand Xistor est sorti, ça a été un tsunami. Après tant d'années de prison, c'est dur de vivre comme nous. Il a eu besoin de beaucoup d'aide pour les papiers, pour ses problèmes de santé, etc".
"Ils sont dans des situations très diverses et complexes et on doit apporter une réponse collective", a souligné Saroia Galarraga.
Le réseau de solidarité autour d'Harrera oeuvre au quotidien pour aider les ex-détenus et les exilés de retour dans leurs démarches quotidiennes. Avocats, psychologues, kinésithérapeutes, aides administratives ou à la demande de logements, tous bénévoles, apportent leur concours à l'association.
Le diagnostic établi sera présenté "à tous les acteurs politiques, institutionnels, associatifs et sociaux du territoire" afin de "mettre au même niveau toutes les victimes du conflit", a précisé le président de Harrera, Peio Bellan.
Au Pays basque, la question des prisonniers, anciens membres et militants d'ETA, est au centre de la résolution du conflit, 10 ans après l'annonce par ETA de la fin de la lutte armée puis de sa dissolution le 3 mai 2018.
cas/ff/pb
Humiliations, coups et torture: plongée dans l'horreur carcérale aux assises de Bobigny #
Un détenu fouetté, électrocuté, forcé à boire son urine et à manger ses excréments. Aux assises de la Seine-Saint-Denis, deux jeunes comparaissent depuis mercredi pour actes de torture et de barbarie sur un détenu avec lequel ils partageaient une cellule de 9 mètres carrés.
Le 10 décembre 2018, Adam K., 22 ans, refuse de regagner sa cellule de la maison d'arrêt de Villepinte après la promenade et demande, "en panique", à voir un responsable de détention.
Il lui raconte alors les quatre heures de sévices subis la veille au soir, paroxysme d'un déferlement de violence entamé quatre semaines plus tôt dans le huis-clos d'une cellule de cet établissement où la surpopulation atteint des records.
Son corps, jusqu'à son sexe, est marqué de nombreuses traces de coups et d'électrocution. Le médecin relèvera aussi des ecchymoses dans son canal anal, où ses codétenus, 19 et 20 ans, l'ont contraint à introduire un briquet à plusieurs reprises, avant de le forcer à se masturber.
Le jeune homme finira la nuit en caleçon, au sol, devant une fenêtre ouverte.
"C'est très difficile de savoir ce qui se passe derrière les portes fermées", a soufflé mercredi à la barre de la cour d'assises le lieutenant, responsable à l'époque du "quartier spécifique" de Villepinte, qui a recueilli le premier témoignage de la victime.
Dans ce secteur réservé aux publics dits "vulnérables", les détenus sont censés bénéficier d'une surveillance accrue.
A la barre, le surveillant, expérimenté, dit n'avoir jamais été confronté à des faits d'une telle gravité.
"Les coups, c'est tous les jours, mais ça...", témoigne dans le même sens la brigadière du commissariat de Villepinte qui a entendu les deux accusés pendant leur garde à vue. Avant de nuancer: "Je suis sûre qu'il y a des faits de ce type dont on n'a pas connaissance. En détention, c'est des +bonshommes+, ils ne parlent pas aux surveillants".
Dans cette affaire, la policière dit avoir surtout été marquée par l'audition d'un des deux accusés, Zyed B., présenté comme le "suiveur".
"Il m'a tout de suite dit, (à propos de la victime) +il faut le sortir de prison. Ce qui s'est passé, c'est grave, si on me l'avait fait, je me serai suicidé+. A trois en cellule, la détention, ça l'avait rendu fou, il était lui même choqué par ce qu'il avait fait..."
Ce jeune, 19 ans à l'époque et issu de l'aide sociale à l'enfance (ASE), purgeait de courtes peines dans des affaires de stupéfiants.
Mercredi matin, face à la cour, les deux accusés ont reconnu les faits, totalement ou en partie. Ils seront entendus en détail jeudi.
Lors de l'enquête, ils avaient déclaré ne plus supporter leur codétenu, qualifié de "sale" et "trop faible", et dit vouloir "lui apprendre à se défendre". Ils lui reprochaient aussi - ce qui était faux - d'être incarcéré pour viol.
Quelques semaines plus tôt, un autre détenu avait forcé la victime à dire "je suis un violeur" et fait circuler la vidéo de cette fausse confession, où il se faisait tondre les cheveux de force.
Le plus jeune des accusés, Djiguiba D., aujourd'hui âgé de 21 ans, présenté comme "le meneur" par la victime, était lui incarcéré en attente de son procès pour viol aggravé. Il a depuis été condamné, mais a fait appel.
La maison d'arrêt de Villepinte, qui accueille des condamnés à de courtes peines et des détenus en attente de procès, est confrontée à une surpopulation structurelle.
En mars 2017, sa directrice était allée jusqu'à refuser d'accueillir de nouveaux détenus: son établissement accueillait alors plus de 1.100 détenus, soit un taux d'occupation de plus de 200%. Il atteignait encore 163% au début du mois.
Le procès doit se terminer vendredi. Les accusés encourent 30 ans de réclusion.
sab/pa/
Criminalité organisée: enquête en France après le démantèlement d'un réseau de communications cryptées en Belgique #
Le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, objet d'une vaste opération anti-criminalité mardi en Belgique, est également visé par une procédure en France qui a permis d'identifier environ 2.000 utilisateurs et pourrait permettre de mettre à jour d'autres infractions, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
En France, des juges d'instruction de Lille (Nord) ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée, a indiqué le procureur de Paris, Rémy Heitz, dans un communiqué.
L'enquête est notamment ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime ou d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement" et pour "fourniture de prestation d'un moyen de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme".
Pour le procureur, interrogé par l'AFP, ces investigations "permettent l'ouverture de procédures incidentes portant notamment sur des trafics de stupéfiants de grande ampleur ou des atteintes aux personnes".
"Le réseau auquel nous avons à faire semble être quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", d'après lui, "jusqu'à plus de 2.000 euros par ligne et pour six mois".
"Des téléphones d'apparence normale, sous Android ou iPhone, sont équipés du système Sky ECC, et proposés par des revendeurs officieux", a-t-il souligné.
"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précise le procureur dans un communiqué.
Mais les enquêteurs "ont identifié la structure technique du dispositif et son financement", selon le procureur.
Le système Sky ECC, contrairement à des messageries type WhatsApp ou Signal, était "non déclaré en France". Il était "hébergé sur des serveurs installés sur le territoire national".
Cette enquête s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne à laquelle Eurojust et Europol ont pris une part active".
Mardi, le parquet fédéral belge a annoncé avoir mené une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.
Dans un communiqué publié sur son site, la société Sky ECC, basée au Canada, affirme "après une enquête approfondie" qu'il est "faux" de dire que son système de communication a été décrypté.
"Une application de hameçonnage faussement nommée Sky ECC a été illégalement créée, modifiée et téléchargée sur des appareils non sécurisés", assure encore la société, qui revendique une "tolérance zéro" envers les activités criminelles.
gd-bl/pga/pb/thm
Perquisition à LFI: L'enquête sur le paiement des dommages et intérêts par Mélenchon et plusieurs dirigeants classée #
L'enquête préliminaire ouverte pour "abus de confiance" et "recel" visant plusieurs dirigeants de La France insoumise dont Jean-Luc Mélenchon sur le paiement des dommages et intérêts dans l'affaire de la perquisition au siège de LFI, a été classée sans suite par le parquet de Bobigny, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Cette enquête ouverte le 14 mai 2020 par le parquet de Paris, finalement dépaysée au parquet de Bobigny, visait à vérifier les conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI se sont acquittés des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés en décembre 2019 dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI le 16 octobre 2018.
L'enquête préliminaire a été classée fin janvier, a précisé le parquet de Bobigny.
Policiers et magistrats soupçonnaient que le règlement des dommages et intérêts par le parti à la place des personnes condamnées constituait une infraction.
"Ces dommages et intérêts avait été pris en charge par le mouvement insoumis", a écrit mardi le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon sur son blog L'ère du Peuple qui "dénonce un coup monté".
"Nous serions donc coupables d'un acte illégal. +Abus de confiance + ? C'était pour dire qu'on aurait trompé les Insoumis en payant avec l'argent du mouvement, +recel+ c'était pour dire qu'on avait utilisé une somme acquise par tromperie. Mis bout à bout tous ces mots salissent durablement", a fustigé le leader insoumis.
Le 16 octobre 2018, policiers et magistrats avaient mené une perquisition au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris.
Plusieurs membres de la France insoumise s'étaient interposés et M. Mélenchon avait bousculé un représentant du parquet et un policier.
Pour ces faits, le chef des Insoumis avait été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation. Il n'a pas fait appel.
M. Mélenchon et quatre de ses proches, dont le député Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, avaient également été condamnés à des amendes allant de 2.000 à 8.000 euros."
Ces amendes "ont été réglées avec nos revenus personnels", a assuré Jean-Luc Mélenchon.
Ces perquisitions avaient été menées par le parquet de Paris qui enquêtait sur les comptes de la campagne présidentielle 2017 de Jean-Luc Mélenchon et sur l'emploi d'assistants parlementaires européens. Les deux procédures sont depuis novembre 2018 entre les mains de juges d'instruction du pôle financier du tribunal de Paris.
gd-we-bl/pga/zl
Criminalité organisée : vaste enquête après le démantèlement d'un réseau de communications cryptées #
Le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, objet d'une vaste opération anti-criminalité mardi en Belgique, est également visé par une procédure en France qui a permis d'identifier environ 2.000 utilisateurs et pourrait permettre de mettre à jour d'autres infractions, a appris l'AFP mercredi auprès du procureur de Paris, Rémy Heitz.
En France, des juges d'instruction lillois ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO), a indiqué le procureur dans un communiqué.
L'enquête est notamment ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime ou d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement" et pour "fourniture de prestation d'un moyen de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme".
Pour le procureur, interrogé par l'AFP, ces investigations "permettent l'ouverture de procédures incidentes portant notamment sur des trafics de stupéfiants de grande ampleur ou des atteintes aux personnes".
"Le réseau auquel nous avons à faire semble être quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", d'après lui, "jusqu'à plus de 2000 euros par ligne et pour six mois".
"Des téléphones d'apparence normale, sous Android ou iPhone, sont équipés du système Sky ECC, et proposés par des revendeurs officieux", a-t-il souligné.
"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précise le procureur dans un communiqué.
Mais "les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), notamment l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) et l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), ont identifié la structure technique du dispositif et son financement", selon le procureur.
Le système Sky ECC, contrairement à des messageries type WhatsApp ou Signal, était "non déclaré en France". Il était "hébergé sur des serveurs installés sur le territoire national".
Cette enquête s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne à laquelle Eurojust et Europol ont pris une part active".
Mardi, le parquet fédéral belge a annoncé avoir mené une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.
Dans un communiqué publié sur son site, la société Sky ECC, basée au Canada, affirme "après une enquête approfondie" qu'il est "faux" de dire que son système de communication a été décrypté.
"Une application de hameçonnage faussement nommée Sky ECC a été illégalement créée, modifiée et téléchargée sur des appareils non sécurisés", assure encore la société, qui revendique une "tolérance zéro" envers les activités criminelles.
gd-bl/pga/pb
France: Macron à la rencontre jeudi de victimes du terrorisme #
Emmanuel Macron va exprimer jeudi "l'empathie et le soutien" des Français aux victimes d'attentats terroristes, en présidant une cérémonie à Paris avant de rendre visite au patron de l'imprimerie où s'étaient retranchés les frères Kouachi en 2015, a annoncé mercredi la présidence française.
Cette deuxième Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme est "l'occasion de leur dire que nous pensons à elles et à leurs souffrances", a indiqué mercredi un conseiller de la présidence.
Elle débutera à 09H30 (09H30 GMT) par le dépôt d'une gerbe par Emmanuel Macron devant la statue "La Parole portée" dédiée aux victimes du terrorisme, à Paris aux Invalides, en présence de seulement une trentaine de personnes à cause de la crise sanitaire. Outre son épouse Brigitte Macron, seront présents les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le Premier ministre Jean Castex et plusieurs ministres et maires.
A cette occasion, un extrait du livre "Le lambeau" du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attentat jihadiste contre le journal Charlie Hebdo en 2015, sera lu par Chloé Bertolus, la chirurgienne qui l'a soigné.
Emmanuel Macron s'entretiendra ensuite avec les présidents des 13 associations de victimes.
Puis il se rendra à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële, en banlieue parisienne, où il s'entretiendra avec Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Cherif et Saïd Kouachi au cours de leur cavale ayant suivi l'attentat de Charlie Hebdo.
La Journée nationale consacrée aux victimes d'attentats a lieu le 11 mars, une date choisie au niveau européen par des associations en référence à l'attentat islamiste meurtrier commis à la gare d'Atocha à Madrid en 2004.
Depuis janvier 2015, la France est victime d'une vague d'attentats islamistes qui ont fait plus de 260 morts, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts et plus de 350 blessés à Paris, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts et plus de 400 blessés).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. Plus de 400 Français victimes d'un attentat à l'étranger ont été suivis ainsi que près de 1.000 victimes étrangères.
"La menace terroriste reste toujours élevée" et "plus endogène" qu'il y a quelques années, souligne l'Elysée.
"Mais nous restons très attentifs à ce qui se passe hors du territoire national, avec le groupe Etat islamique qui se reconstitue dans la clandestinité" au Proche-Orient, ajoute la présidence, en précisant que 33 attentats ont été déjoués en France depuis 2017.
jri/cs/mpm/thm
Au Pays basque, la "précarité" des prisonniers libérés inquiète #
Une association d'aide aux prisonniers basques libérés a pointé mercredi la "précarité" dans laquelle se retrouvaient une partie de ces anciens militants de la cause basque.
L'association Harrera ("l'accueil" en basque) a présenté devant la presse à Bayonne, un "diagnostic", le premier du genre, après avoir étudié les cas de quelque 300 hommes et femmes qui ont connu la prison ou l'exil, et sont installés au Pays basque français.
"Nous avons mené une enquête sur leur situation familiale, professionnelle, sanitaire et judiciaire", a affirmé Saroia Galarraga, l'une des porte-parole de cette association créée en 2013.
Après étude des cas des "plus vulnérables", une centaine d'entre eux, d'une moyenne d'âge de 60 ans, "la préoccupation majeure est celle de la retraite", selon Mme Galarraga.
"Il apparaît qu'après tant de temps passé en prison, outre les problèmes de santé et les traumatismes qui en découlent, les détenus ont pour certains, très peu, voire pas cotisé pour leur retraite", a-t-elle poursuivi.
Sur les 100 cas étudiés, trente sont déjà retraités. Seuls quatre le sont à taux plein tandis que les autres ont besoin d'un complément de revenus, fourni par leur famille ou par un travail, selon Harrera.
L'association pointe aussi l'existence d'un Fichier national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) créé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste. A ce fichier, viennent s'ajouter des mesures comme les assignations administratives, les interdictions de territoire ou bien la perte des droits civils "qui rendent encore plus complexe la vie quotidienne".
"Ils sont dans des situations très diverses et complexes et on doit apporter une réponse collective", a souligné Saroia Galarraga.
Le diagnostic établi sera présenté "à tous les acteurs politiques, institutionnels, associatifs et sociaux du territoire" afin de "mettre au même niveau toutes les victimes du conflit", a précisé le président de Harrera, Peio Bellan.
Au Pays basque, la question des prisonniers, anciens membres et militants d'ETA, est au centre de la résolution du conflit, 10 ans après l'annonce par ETA de la fin de la lutte armée puis de sa dissolution le 3 mai 2018.
cas/ff/pjl/pb
Criminalité organisée: enquête en France après le démantèlement d'un réseau de communications cryptées en Belgique #
Le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, objet d'une vaste opération anti-criminalité mardi en Belgique, est également visé par une procédure en France qui a permis d'identifier environ 2.000 utilisateurs et pourrait permettre de mettre à jour d'autres infractions, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
En France, des juges d'instruction de Lille (Nord) ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée, a indiqué le procureur de Paris, Rémy Heitz, dans un communiqué.
L'enquête est notamment ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime ou d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement" et pour "fourniture de prestation d'un moyen de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme".
Pour le procureur, interrogé par l'AFP, ces investigations "permettent l'ouverture de procédures incidentes portant notamment sur des trafics de stupéfiants de grande ampleur ou des atteintes aux personnes".
"Le réseau auquel nous avons à faire semble être quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", d'après lui, "jusqu'à plus de 2.000 euros par ligne et pour six mois".
"Des téléphones d'apparence normale, sous Android ou iPhone, sont équipés du système Sky ECC, et proposés par des revendeurs officieux", a-t-il souligné.
"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précise le procureur dans un communiqué.
Mais les enquêteurs "ont identifié la structure technique du dispositif et son financement", selon le procureur.
Le système Sky ECC, contrairement à des messageries type WhatsApp ou Signal, était "non déclaré en France". Il était "hébergé sur des serveurs installés sur le territoire national".
Cette enquête s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne à laquelle Eurojust et Europol ont pris une part active".
Mardi, le parquet fédéral belge a annoncé avoir mené une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.
gd-bl/pga/pb/thm
Saint-Etienne: quatre personnes mises en examen pour prostitution de mineurs #
Trois femmes et un homme, suspectés d'avoir contraint deux adolescentes en fugue à se prostituer dans leurs appartements, ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé, a annoncé mercredi le parquet de Saint-Etienne.
Un homme de 46 ans sous curatelle, une femme de 50 ans et sa fille de 20 ans ont été écroués. Une autre jeune femme, de 19 ans, elle aussi mise en examen pour proxénétisme aggravé sur mineur de moins de 15 ans, a été placée sous contrôle judiciaire.
Les victimes, âgées de 13 et 14 ans, étaient en fugue des foyers où elles étaient placées, à Lyon et Saint-Etienne, lorsqu'elles ont été hébergées par les quatre mis en cause en fin d'année dernière.
"C'est à la suite d'un renseignement anonyme parvenu aux services de police qu'une enquête a été ouverte fin février. Elle a permis de constater que les deux victimes se prostituaient dans des appartements situés dans deux quartiers de la ville, via des sites internet", a déclaré le procureur de la république de Saint-Etienne, David Charmatz, lors d'une conférence de presse.
Le numéro de téléphone auquel était reliées les annonces en ligne recevait jusqu'à 1.000 appels, pour 10 à 20 clients par jour, selon les enquêteurs.
Soulignant que c'est la première fois qu'une affaire de proxénétisme sur des mineures aussi jeunes est mis en évidence sur la région stéphanoise, le chef du parquet stéphanois a ajouté que les enquêteurs allaient désormais rechercher les clients, "qui encourent jusqu'à sept ans de prison, contre quinze ans de réclusion pour les proxénètes".
Les victimes ont, quant à elles, été de nouveau placées.
DM/ag/bma
Collégienne tuée dans le Val-d'Oise: ses deux camarades de classe déférés pour assassinat #
Deux collégiens du Val-d'Oise ont été présentés à un juge mercredi en vue de leur mise en examen pour assassinat après la mort de leur camarade de classe retrouvée noyée lundi dans la Seine à Argenteuil, a annoncé le procureur de la République de Pontoise.
Les deux adolescents, un garçon et une fille de 15 ans, "ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux lors d'une conférence de presse.
Le corps contusionné de la victime, âgée de 14 ans, a été repêché dans l'eau dans la soirée de lundi par les policiers, peu après un signalement émanant de la mère du garçon suspect. Les deux collégiens, qui fréquentaient la même classe que la victime dans un lycée professionnel privé d'Argenteuil, ont été interpellés dans la nuit et étaient en garde à vue depuis.
Lors de leur interrogatoire par les enquêteurs, "ils n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a rapporté M. Corbaux.
La minorité des deux suspects fait qu'ils encourent au maximum 20 ans de prison, et non la réclusion à perpétuité.
Les premiers éléments de l'enquête indiquent que la victime a été frappée par l'adolescent puis jetée encore vivante avec l'aide de la fille dans la Seine, où elle est morte noyée.
"La victime à ce moment-là était encore consciente. Elle gémissait, les yeux ouverts. Le jeune homme et la jeune fille auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai. C'est un quai très haut en béton", a détaillé le procureur dans un récit glaçant.
La scène s'est déroulée lundi après-midi à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15, sur un chemin de terre à l'écart des habitations, entre la Seine et des voies de chemin de fer. Mardi matin, des traces de sang étaient encore visibles sur la berge, témoignant de la violence de l'altercation.
Les deux collégiens faisaient l'objet d'une procédure disciplinaire et étaient actuellement exclus de l'établissement en raison de leur harcèlement de la victime, a indiqué mercredi leur établissement dans un communiqué. Ils devaient passer en conseil de discipline mardi, soit le lendemain des faits.
Une marche blanche à la mémoire de la collégienne tuée se tiendra ce week-end à Argenteuil.
fan-amd/pga/nm
Criminalité organisée : vaste enquête après le démantèlement d'un réseau de communications cryptées #
Le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, objet d'une vaste opération anti-criminalité mardi en Belgique, est également visé par une procédure en France qui a permis d'identifier environ 2.000 utilisateurs et pourrait permettre de mettre à jour d'autres infractions, a appris l'AFP mercredi auprès du procureur de Paris, Rémy Heitz.
En France, des juges d'instruction lillois ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO), a indiqué le procureur dans un communiqué.
L'enquête est notamment ouverte pour "association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime ou d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement" et pour "fourniture de prestation d'un moyen de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme".
Pour le procureur, interrogé par l'AFP, ces investigations "permettent l'ouverture de procédures incidentes portant notamment sur des trafics de stupéfiants de grande ampleur ou des atteintes aux personnes".
"Le réseau auquel nous avons à faire semble être quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", d'après lui, "jusqu'à plus de 2000 euros par ligne et pour six mois".
"Des téléphones d'apparence normale, sous Android ou iPhone, sont équipés du système Sky ECC, et proposés par des revendeurs officieux", a-t-il souligné.
"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précise le procureur dans un communiqué.
Mais "les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), notamment l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) et l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), ont identifié la structure technique du dispositif et son financement", selon le procureur.
Le système Sky ECC, contrairement à des messageries type WhatsApp ou Signal, était "non déclaré en France". Il était "hébergé sur des serveurs installés sur le territoire national".
Cette enquête s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne à laquelle Eurojust et Europol ont pris une part active".
Mardi, le parquet fédéral belge a annoncé avoir mené une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.
gd-bl/pga/pb
Perquisition à LFI: L'enquête sur le paiement des dommages et intérêts par Mélenchon et plusieurs dirigeants classée (parquet) #
L'enquête préliminaire ouverte pour "abus de confiance" et "recel" visant plusieurs dirigeants de La France insoumise dont Jean-Luc Mélenchon sur le paiement des dommages et intérêts, a été classée sans suite par le parquet de Bobigny, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Cette enquête ouverte le 14 mai 2020 par le parquet de Paris, finalement dépaysée au parquet de Bobigny, visait à vérifier les conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI se sont acquittés des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés en décembre 2019 dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI le 16 octobre 2018.
gd-we-bl/pga/nm
France: manifestation après le placement en rétention d'un jeune Malien #
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi après-midi au Puy-en-Velay, dans le centre-sud de la France, pour soutenir un jeune Malien placé en centre de rétention et menacé d'expulsion, en présence de sa famille d'accueil venue crier sa "colère".
Collègues, élèves, amis du couple d'enseignants qui héberge le jeune homme se sont réunis devant la préfecture puis ont défilé dans les rues de la ville aux cris de "libérez Madama" et derrière une banderole sur laquelle était écrit "Il vit ici, il reste ici".
Mardi, Madama Diawara, un Malien de 19 ans vivant dans la région depuis deux ans, avait été placé en garde à vue pour "usage de faux documents" après une convocation par la police de l'air et des frontières, puis conduit dans un centre de rétention administrative à Lyon.
"Je n'ai pas trouvé de mot dans le dictionnaire qui pouvait traduire ma colère et ma rage!", a lancé Eric Durupt, père d'accueil du jeune Malien, qui avait observé une grève de la faim début février pour obtenir sa régularisation.
"Nous avons vécu l'une des pires journées de notre vie hier (mardi). La dernière fois que nous avons vu Madama, il était dans une cellule!", a-t-il raconté, des sanglots dans la voix, dénonçant un "acharnement" et une "violence administrative inouïe".
Accueilli en décembre 2018 par le couple français après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes, le jeune homme avait été scolarisé puis avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture refusait de lui délivrer un titre de séjour, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance. Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement.
"Madama est notre grand enfant, pas celui de notre chair mais celui de notre coeur, et nous ne l'abandonnerons pas", a-t-elle assuré, émue, face aux manifestants.
L'avocate du jeune homme, qui a reçu une obligation de quitter le territoire, a 48 heures pour faire appel de cette décision auprès du juge, a précisé le couple.
La situation de Madama Diawara avait soulevé une vague de soutien localement et une pétition lancée par le couple a recueilli près de 36.000 signatures.
cca/ag/it/thm
Marseille: l'avocat d'une victime de violences policières demande la réouverture de l'enquête #
S'appuyant sur un nouveau témoin, l'avocat d'une jeune femme victime de violences policières en marge d'une manifestation à Marseille le 8 décembre 2018 a saisi mercredi le parquet pour demander une réouverture de l'enquête, qui s'était achevée sur un non-lieu.
"Ce témoin direct" apporte bien "un témoignage nouveau car il n'a jamais été soumis au juge dans la phase de l'instruction", a expliqué à l'AFP Me Brice Grazzini, l'avocat de Maria (NDLR: un prénom d'emprunt), dans sa "requête aux fins de réouverture de l'information judiciaire sur charge nouvelle" adressée à André Ribes, procureur de la République adjoint de Marseille.
Dans ce document, dont l'AFP a pris connaissance, Me Grazzini assure que le quadragénaire "se trouvait juste au-dessus", dans son domicile, quand la jeune femme alors âgée de 19 ans a été rouée de coups par un groupe de policiers, en marge d'une manifestation à laquelle elle n'avait pas pris part et qui avait été marquée par des incidents.
Ce nouveau témoin de la scène, après les sept déjà interrogés lors de l'instruction, assure notamment avoir "vu un CRS donner un coup de pied en pleine tête à la victime": "Si on me montre des photos, je pourrais peut-être reconnaître un des policiers coupables", déclare-t-il.
L'information judiciaire ouverte le 25 juillet 2019 pour "violences volontaires aggravées et non assistance à personne en danger", trois mois après la plainte de Maria, s'est conclue par un non-lieu le 10 décembre 2020.
"Il n'a malheureusement pas été possible d'identifier les auteurs des violences", regrettait le juge d'instruction Karim Badène dans cette ordonnance que l'AFP a pu consulter, mais l'enquête a établi "sans l'ombre d'un doute que ces individus étaient tous des fonctionnaires de police".
Quant aux violences sur Maria, elles sont "d'autant plus inacceptables" qu'elles étaient "purement gratuites", insistait le magistrat.
Victime, entre autres, d'une fracture crânienne et d'une hémorragie cérébrale, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 21 ans, n'a jamais retrouvé une vie normale. Migraines, cauchemars, insomnies, troubles de la vue: "Je survis, mais je n'y arrive plus", expliquait-elle en décembre à l'AFP.
Au-delà de la déposition de ce nouveau témoin de la scène, Me Grazzini espère qu'une réouverture de l'enquête permettra de corriger des investigations initiales "nombreuses mais jamais approfondies", dans un dossier marqué par "une omerta évidente suintant de chacune des dépositions" des policiers.
ol/mdm/it
Collégienne tuée dans le Val-d'Oise: ses deux camarades de classe déférés pour assassinat (procureur) #
Deux collégiens du Val-d'Oise ont été présentés à un juge mercredi pour assassinat après la mort d'une camarade de classe, retrouvée noyée lundi dans la Seine à Argenteuil, a annoncé le procureur de la République de Pontoise.
"Les deux mineurs ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux lors d'une conférence de presse. Lors de leur garde à vue, "ils n'ont pas fait part non plus d'un remords immédiat", a-t-il poursuivi. Les deux suspects étant mineurs, ils encourent au maximum 20 ans de prison.
fan-amd/pga/nm
Manifestation au Puy-en-Velay après le placement en rétention d'un jeune Malien #
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi après-midi au Puy-en-Velay pour soutenir un jeune Malien placé en centre de rétention à Lyon et menacé d'expulsion, en présence de sa famille d'accueil venue crier sa "colère".
Collègues, élèves, amis du couple d'enseignants qui héberge le jeune homme se sont réunis devant la préfecture de Haute-Loire puis ont défilé dans les rues de la ville aux cris de "libérez Madama" et derrière une banderole sur laquelle était écrit "Il vit ici, il reste ici".
Les manifestants se sont ensuite assis sur la voie publique, bloquant la circulation dans le centre-ville pendant plus d'une heure.
Mardi, Madama Diawara, un Malien de 19 ans vivant en Haute-Loire depuis deux ans, avait été placé en garde à vue pour "usage de faux documents" après une convocation par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme) puis conduit dans un centre de rétention administrative à Lyon.
"Je n'ai pas trouvé de mot dans le dictionnaire qui pouvait traduire ma colère et ma rage!", a lancé Eric Durupt, père d'accueil du jeune Malien, qui avait observé une grève de la faim début février pour obtenir sa régularisation.
"Nous avons vécu l'une des pires journées de notre vie hier (mardi). La dernière fois que nous avons vu Madama, il était dans une cellule!", a-t-il raconté, des sanglots dans la voix, dénonçant un "acharnement" et une "violence administrative inouïe".
Accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, le jeune homme avait été scolarisé puis avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de lui délivrer un titre de séjour, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance. Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.
"Je suis touchée et indignée, c'est ignoble de bafouer les droits humains comme ça alors que Madama n'a rien à se reprocher", a dénoncé dans le cortège Emma Giraud, 19 ans.
"On nous a tendu en piège" a expliqué Véronique de Marconnay, la compagne d'Eric Durupt, disant s'être rendue à la convocation de la police mardi avec son compagnon et Madama pour "apporter des éclaircissements sur les nouveaux papiers".
"Madama est notre grand enfant, pas celui de notre chair mais celui de notre coeur, et nous ne l'abandonnerons pas", a-t-elle assuré, émue, face aux manifestants.
L'avocate du jeune homme, qui a reçu une Obligation de quitter le territoire (OQTF), a 48 heures pour faire appel de cette décision auprès du juge des libertés et de la détention, a précisé le couple.
La situation de Madama Diawara avait soulevé une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli près de 36.000 signatures.
Un nouveau rassemblement est prévu à Clermont-Ferrand jeudi.
cca/ag/it
Manifestation au Puy-en-Velay après le placement en rétention d'un jeune Malien #
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi après-midi au Puy-en-Velay pour soutenir un jeune Malien placé en centre de rétention à Lyon et menacé d'expulsion, en présence de sa famille d'accueil venue crier sa "colère".
Collègues, élèves, amis du couple d'enseignants qui héberge le jeune homme se sont réunis devant la préfecture de Haute-Loire puis ont défilé dans les rues de la ville aux cris de "libérez Madama" et derrière une banderole sur laquelle était écrit "Il vit ici, il reste ici".
Les manifestants se sont ensuite assis sur la voie publique, bloquant la circulation dans le centre-ville pendant plus d'une heure.
Mardi, Madama Diawara, un Malien de 19 ans vivant en Haute-Loire depuis deux ans, avait été placé en garde à vue pour "usage de faux documents" après une convocation par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme) puis conduit dans un centre de rétention administrative à Lyon.
"Je n'ai pas trouvé de mot dans le dictionnaire qui pouvait traduire ma colère et ma rage!", a lancé Eric Durupt, père d'accueil du jeune Malien, qui avait observé une grève de la faim début février pour obtenir sa régularisation.
"Nous avons vécu l'une des pires journées de notre vie hier (mardi). La dernière fois que nous avons vu Madama, il était dans une cellule!", a-t-il raconté, des sanglots dans la voix, dénonçant un "acharnement" et une "violence administrative inouïe".
Accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon, le jeune homme avait été scolarisé puis avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de lui délivrer un titre de séjour, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance. Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.
L'avocate du jeune homme, qui a reçu une Obligation de quitter le territoire (OQTF), a 48 heures pour faire appel de cette décision auprès du juge des libertés et de la détention, a précisé le couple.
La situation de Madama Diawara avait soulevé une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli près de 36.000 signatures.
Un nouveau rassemblement est prévu à Clermont-Ferrand jeudi.
cca/ag/it
Mort d'Olivier Dassault: l'hélicoptère était "parfaitement en état de fonctionner", selon le parquet #
L'hélicoptère qui s'est écrasé dimanche à Touques (Calvados) entraînant la mort d'Olivier Dassault et du pilote était "parfaitement en état de fonctionner", a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Lisieux.
"Toutes les vérifications avaient été faites", sur l'appareil qui date de 1981, avant le décollage d'une propriété privée, a ajouté le procureur de la République de Lisieux Delphine Mienniel interrogée par l'AFP.
Une défaillance technique n'est toutefois toujours pas exclue. "Les prélèvements sont en cours. Par la suite il y aura des expertises", a précisé la magistrate. Les débris de cet appareil, de type écureuil, ont été évacués du site de l'accident mardi, selon Mme Mienniel.
Y a-t-il eu une défaillance humaine ? L'autopsie pratiquée mardi qui conclut à un décès d'Olivier Dassault et de son pilote par "polytraumatismes" ne permet pas de le dire, a expliqué la magistrate.
"Après, on a procédé à des prélèvements qui seront peut-être plus parlants", a ajouté la magistrate. "S'il y a de l'alcool ou des stupéfiants, les prélèvements toxicologiques nous apporteront en principe des éléments de réponse", dans les jours à venir, a indiqué Mme Mienniel.
Quant à un éventuel malaise du pilote âgé de 74 ans, "en l'état des éléments ce n'est pas un malaise cardiaque qui apparaît. En l'état des corps, je ne suis pas convaincue qu'on puisse l'établir", a expliqué la magistrate.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'hélicoptère est "parti en vrille avec une force centrifuge extrêmement importante" et s'est "cassé en deux avec la queue d'un côté et le cockpit de l'autre" après avoir "heurté un arbre", a ajouté la magistrate.
L'appareil venait de décoller de façon "atypique", avec un angle d'environ 45 degrés au lieu de 90 habituellement, selon le témoin le plus direct du drame, a-t-elle rappelé.
Ce témoin fait partie de la famille propriétaire des lieux où s'est déroulé le drame, des amis du milliardaire administrateur de Dassault Aviation. Le témoin se trouvait presque en dessous de l'hélicoptère, selon le parquet. Au moins deux autres témoins directs, du personnel de la propriété, ont été entendus, selon la même source.
Les enquêteurs vont également entendre des témoins indirects qui se trouvaient dans les environs de la propriété, selon Mme Mienniel. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte dimanche.
Selon le diocèse de Beauvais, une messe est prévue vendredi 10H00 en la cathédrale de Beauvais en présence du corps du député de l'Oise mais sans inhumation, des obsèques étant prévues ensuite à Paris.
clc-eva/gvy/zl
Macron à la rencontre jeudi de victimes du terrorisme #
Emmanuel Macron va exprimer jeudi "l'empathie et le soutien" des Français aux victimes d'attentats terroristes, en présidant une cérémonie aux Invalides avant de rendre visite au patron de l'imprimerie où s'étaient retranchés les frères Kouachi en 2015, a annoncé mercredi l'Elysée.
Cette 2e Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme est "l'occasion de leur dire que nous pensons à elles et à leurs souffrances", a indiqué mercredi un conseiller de la présidence.
Elle débutera à 09H30 par le dépôt d'une gerbe par Emmanuel Macron devant la statue "La Parole portée" dédiée aux victimes du terrorisme, aux Invalides en présence de seulement une trentaine de personnes à cause de la crise sanitaire. Outre Brigitte Macron, seront présents les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le Premier ministre Jean Castex et plusieurs ministres et maires.
A cette occasion, un extrait du livre "Le lambeau" du journaliste Philippe Lançon, grièvement blessé dans l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, sera lu par Chloé Bertolus, la chirurgienne qui l'a soigné.
Emmanuel Macron s'entretiendra ensuite avec les présidents des 13 associations de victimes, selon l'Elysée.
Puis il se rendra à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où il s'entretiendra avec Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale ayant suivi l'attentat de Charlie Hebdo.
Ce patron a écrit au chef de l'Etat pour "l'inviter à l'occasion des 20 ans de son entreprise" créée en 2001, a indiqué l'Elysée, en saluant le discours "optimiste" qu'il tient depuis l'attaque.
La première Journée nationale consacrée aux victimes d'attentats s'était déroulée sur le parvis des Droits de l'Homme du Trocadéro le 11 mars 2020, une date choisie au niveau européen par des associations en référence à l'attentat commis à la gare d'Atocha à Madrid en 2004.
Depuis janvier 2015, les attentats ont fait plus de 260 morts en France, les plus meurtriers ayant été ceux du 13 novembre 2015 avec 130 morts et plus de 350 blessés à Paris, et celui du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts et plus de 400 blessés).
Au total, plus de 6.300 victimes et proches ont été pris en charge par le Fonds de garantie des victimes (FGTI) depuis 2015. Plus de 400 Français victimes d'un attentat à l'étranger ont été suivis ainsi que près de 1.000 victimes étrangères.
"La menace terroriste reste toujours élevée" et "plus endogène" qu'il y a quelques années, souligne l'Elysée. "Mais nous restons très attentifs à ce qui se passe hors du territoire national, avec le groupe Etat islamique qui se reconstitue dans la clandestinité" au Proche-Orient, ajoute la présidence, en précisant que 33 attentats ont été déjoués depuis 2017.
jri/cs/mpm
Violences urbaines à Lyon: ouverture d'une information judiciaire après l'accident d'un jeune en scooter #
Le parquet de Lyon a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire après l'accident de scooter d'un adolescent de 13 ans qui a enflammé la semaine dernière le quartier sensible de La Duchère.
"Les premières investigations (...) ont permis de recueillir des témoignages qui s'avèrent contradictoires, certains évoquant l'implication d'un véhicule dans la survenance de l'accident, d'autres faisant état d'une chute ne résultant pas de l'intervention d'un véhicule tiers", écrit dans un communiqué le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet.
"En l'état, et alors que de nombreuses investigations doivent encore être conduites, le parquet de Lyon a décidé de procéder à l'ouverture d'une information judiciaire afin que ces investigations puissent être menées de manière contradictoire", poursuit le magistrat.
L'information judiciaire a été ouverte sur des chefs de blessures involontaires aggravées par un délit de fuite et de non-assistance à personne en danger.
L'enquête a été confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Lyon.
Vendredi, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait été saisie par le parquet pour faire la lumière sur les circonstances de l'accident de ce mineur qui circulait sans casque le 3 mars à La Duchère.
Des jeunes du quartier assurent que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture et une source policière ont formellement démenti.
Le grand frère de la victime, Hamza Cherifi, a indiqué à l'AFP avoir connaissance de deux témoignages qui indiquent que le conducteur a été poussé. Ces deux personnes ont été entendues par les enquêteurs, selon lui.
L'accident avait donné lieu à des violences urbaines à la Duchère, avec des répliques les soirs suivants dans les villes voisines de Rillieux-la-Pape et Bron.
ari/fga/caz
Covid-19: un important cluster à la maison d'arrêt de Tours #
Un foyer de 69 personnes contaminées au coronavirus, des détenus et membres du personnel, a été identifié à la maison d'arrêt de Tours, où les incarcérations ont été suspendues, a annoncé mercredi la direction interrégionale des services pénitentiaires de Dijon.
Au total, 65 détenus sur 212 ont été contaminés, ainsi que quatre agents et surveillants sur 77.
Selon l'administration pénitentiaire, six détenus se sont plaints vendredi de symptômes du Covid-19. Tous les détenus et le personnel ont ensuite été testés, révélant 63 nouveaux cas.
Le travail des détenus, les enseignements et les rassemblements cultuels ont été suspendus. Les promenades et les parloirs sans contact ont en revanche été maintenus.
Les détenus contaminés ont été isolés et effectuent leurs promenades à part. Les points de passages sont désinfectés, a précisé l'administration pénitentiaire.
En coordination avec l'Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire, de nouveaux tests seront effectués "dans sept à 10 jours".
En attendant, la maison d'arrêt de Tours a été placée en mode "stop écrou", pour ne plus accueillir de nouveaux détenus, selon la direction interrégionale.
Les potentiels nouveaux détenus sont renvoyés "en priorité" vers la maison d'arrêt de Blois et le centre pénitentiaire d'Orléans-Saran, a précisé le procureur de la République de Tours, Grégoire Dulin.
mam/gvy/caz
Evacuation des berges de Seine: le préfet fait amende honorable #
Le préfet de police de Paris Didier Lallement a reconnu mercredi "une défaillance" d'information vis-à-vis de la mairie lors de l'évacuation des berges de Seine bondées samedi, réalisée "sans doute de façon maladroite".
"Nous avons discuté avec Mme la maire, j'ai reconnu bien volontiers que l'information à l'exécutif n'était pas suffisante, c'était une défaillance que j'assume", a déclaré le préfet de police lors des questions d'actualité au Conseil de Paris.
La préfecture de police avait décidé l'évacuation des quais en plein après-midi en raison du non-respect des mesures sanitaires par les Parisiens qui s'y trouvaient, notamment le port du masque et la distanciation physique.
Paris fait partie des départements sous surveillance renforcée pour recrudescence des cas de Covid-19 et la préfecture a élargi l'interdiction de consommer de l'alcool dans de nombreuses zones de rassemblement, dont les berges de la Seine dans leur partie centrale.
L'évacuation a déplu à la maire PS Anne Hidalgo, qui a dit lundi sur France Inter avoir été "choquée par les images" et le fait de n'avoir pas été prévenue de cette opération.
"C'est assez injuste parce que cette évacuation a été extrêmement médiatisée" alors que les Parisiens respectent dans l'ensemble les mesures sanitaires, a souligné le préfet en évoquant "une exception". "Il peut y avoir pas mal de monde mais il faut éviter que les gens stagnent."
Quand l'évacuation s'avère nécessaire, "on le fait sans doute de façon maladroite avec les outils que l'on a", a encore expliqué le préfet en réponse aux critiques sur les méthodes adoptées. "On a utilisé la brigade fluviale parce que c'est un bon moyen de s'adresser aux gens. On nous a dit: +c'est affreux, les haut-parleurs, ça fait un peu peur+. Je le comprends parfaitement mais comment prévenir les gens, expliquer les choses autrement que par les messages que l'on met sur les réseaux?"
Alors que le couvre-feu à 18h00 est en vigueur depuis le 16 janvier, Mme Hidalgo a réclamé un travail concerté pour "anticiper ce qu'on va connaître forcément avec l'arrivée des beaux jours", à savoir "la difficulté de rentrer chez soi."
pyv/jmt/pb
Collégienne tuée dans le Val-d'Oise: une procédure disciplinaire visait les deux suspects #
Les deux collégiens du Val-d'Oise en garde à vue pour la mort d'une camarade de classe, battue et repêchée lundi dans la Seine à Argenteuil, faisaient l'objet d'une procédure disciplinaire pour harcèlement de la victime, a rapporté mercredi leur établissement scolaire.
Les enquêteurs tentent d'éclaircir l'enchaînement qui a mené à la mort de l'adolescente de 14 ans, violemment battue et jetée à la Seine sous le viaduc de l'autoroute A15. Deux de ses camarades de Troisième préparant à la voie professionnelle, un garçon et une fille, en couple et âgés de 15 ans, ont été interpellés dans la nuit de lundi à mardi.
Les deux suspects ont été arrêtés après un signalement à la police de la mère du garçon. Son fils venait de lui confesser avoir frappé la jeune fille et lui avait dit qu'elle était tombée dans le fleuve. Les policiers ont découvert le corps contusionné dans l'eau quelques heures plus tard.
Dans un communiqué transmis mercredi à l'AFP, le lycée professionnel privé Cognacq-Jay d'Argenteuil a évoqué une "situation de tension entre ces trois élèves, suite au piratage du téléphone de la victime et à la diffusion de photos à caractère compromettant par ses deux camarades".
Ces faits ont amené l'établissement à ouvrir une procédure disciplinaire début février. Le personnel de l'établissement avait reçu la victime et sa mère et leur avait conseillé de porter plainte auprès de la police.
Les deux suspects "avaient fait l'objet d'une interdiction de se rendre dans l'établissement et étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain de la mort de la jeune fille, a rapporté le lycée.
Le procureur de la République de Pontoise, Éric Corbaux, doit tenir une conférence de presse à 17H00.
"Il s'agit manifestement d'un différend entre les deux filles autour du même jeune homme", a déclaré mardi soir à l'AFP une source proche de l'enquête, en déplorant une "sordide histoire entre collégiens". Une hypothèse également avancée par la mère du suspect, qui a évoqué mardi sur BFMTV un "petit triangle amoureux".
Le rectorat de Versailles a mis sur pied une cellule d'accompagnement psychologique pour les élèves du lycée Cognacq-Jay.
amd/we/pga/bma
France: des sites internet inaccessibles après un incendie chez un hébergeur #
De nombreux sites internet français mais aussi étrangers étaient perturbés mercredi après un incendie spectaculaire, qui n'a pas fait de victime, la nuit précédente dans l'un des quatre centres de données de l'hébergeur et fournisseur de services cloud OVHcloud à Strasbourg (Est).
Toute la matinée, de nombreuses structures très différentes, comme l'aéroport de Strasbourg, le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le musée parisien du Centre Pompidou ou le club de handball de Créteil en banlieue parisienne ont signalé des perturbations dans l'accès à leurs sites internet ou l'utilisation des courriels.
La plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr a également été inaccessible temporairement.
Le site de Strasbourg hébergeait 29.000 serveurs, selon OVHcloud. Dans un communiqué, l'entreprise s'est dite "soulagée qu'aucun blessé ne soit à déplorer" dans l'incendie, qui a mobilisé d'importants moyens de secours, et a présenté ses "sincères excuses" aux clients affectés, promettant de mettre en oeuvre des solutions pour pallier l'indisponibilité du site strasbourgeois.
Interrogée sur d'éventuelles pertes définitives de données, l'entreprise a indiqué ne pas être en mesure de répondre dans l'immédiat.
Selon le fondateur d'OVHcloud Octave Klaba, trois des bâtiments hébergeant les serveurs "SBG1, SBG3 et SBG4 ne redémarreront pas aujourd'hui" et le quatrième, "SBG2", a été "détruit" par les flammes, de même qu'une partie de "SBG1".
OVHCloud a été créé en 1999 sous le nom d'OVH par Octave Klaba, jeune Français d'origine polonaise arrivé dans l'Hexagone à l'adolescence. L'entreprise a commencé par faire de l'hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services "cloud" pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, elle porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique.
Le dernier chiffre d'affaires publié date de 2019 (600 millions d'euros). Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde.
apz/bdx/mpm/lch/thm
Sciences Po Grenoble: "la défense de la liberté académique pas divisible" pour Vallaud (PS) #
Le député et porte-parole du parti socialiste (PS) Boris Vallaud a dénoncé mercredi les accusations d'islamophobie contre deux professeurs de Sciences Po Grenoble au nom de la liberté académique, égratignant au passage la ministre Vidal et ses sorties sur l'islamo-gauchisme.
"Nous condamnons sans espèce d'ambiguïtés. La défense de la liberté académique n'est pas divisible", a déclaré Boris Vallaud devant l'association des journalistes parlementaires (AJP).
"La liberté académique commande que ces enseignants puissent dire ce qu'ils veulent, soient garantis dans cette liberté et ne soient pas brocardés", a-t-il ajouté.
Mais cette liberté "est attaquée de différentes manières", a-t-il complété en taclant la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche qui diligente une enquête au CNRS sur le militantisme lié à "l'islamo-gauchisme" dans la recherche académique.
Il faut que Frédérique Vidal "soit la défenseure de la liberté académique", a demandé le député des Landes.
Une enquête pour "injure publique" et "dégradation" a été ouverte par le parquet de Grenoble après un collage d'affiches jeudi à l'entrée de l'Institut d'études politiques (IEP), sur lesquelles on pouvait lire: "Des fascistes dans nos amphis. L'islamophobie tue", avec les noms de deux professeurs.
Frédérique Vidal a condamné "fermement" dimanche les accusations d'islamophobie contre deux professeurs de Sciences Po Grenoble, dénonçant des "tentatives de pression et d'intimidation" qui feront l'objet d'une enquête de l'inspection générale de l'éducation.
grd/adc/jk/mpm
La Réunion: deux femmes retrouvées mortes, trois personnes en garde à vue #
Une enquête a été ouverte pour meurtre après la découverte mercredi matin des corps de deux femmes de 78 ans et de 57 ans dans une maison de Saint-Joseph, au sud de l'île de La Réunion, a indiqué la procureure de la République.
Trois proches des victimes qui se trouvaient sur les lieux ont "immédiatement (été) placés en garde à vue" par les gendarmes, a ajouté la magistrate.
Le conjoint de l'une des victimes a ensuite été hospitalisé à la suite d'un malaise.
"Les investigations viseront à déterminer précisément les circonstances de commission des faits et à identifier l'auteur", a précisé la magistrate.
"Les constatations ont été réalisées sur place par deux légistes (et) les autopsies seront effectuées demain" jeudi, a noté la procureure.
Il n'y avait plus eu de féminicide à La Réunion depuis 2018. Entre cette date et 2006, 49 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints ou ex-compagnons, selon un décompte des services juridiques.
38% de ces victimes avaient auparavant signalé à la justice les faits de violences infligés par leurs agresseurs.
Selon les chiffres des services juridiques, La Réunion est toujours le troisième département de France le plus violent à l'encontre des femmes.
Mah/etr/are/caz
Bandes: "cette banalisation de la violence" ne peut être "acceptée" (Attal) #
"On ne peut accepter la banalisation de la violence" qu'illustre la multiplication des rixes entre bandes rivales, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du conseil des ministres, avant une réunion interministérielle à Matignon vendredi sur ce sujet.
Face à "ce phénomène" qui "s'intensifie à certains égards", "nous devons donc adapter et renforcer notre réponse avec une action à 360 degrés", a précisé Gabriel Attal, en insistant sur la nécessité d'une "réponse coordonnée" entre ministères et entre services sur le terrain.
Il a précisé que ce dossier avait été abordé au cours du conseil des ministres, alors que des règlements de comptes violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes en région parisienne: deux collégiens ont été mortellement poignardés en février dans l'Essonne, deux adolescents grièvement blessés lundi dans le Val-de-Marne et un autre mardi soir dans le XVIe arrondissement de Paris.
Gabriel Attal a rappelé que le gouvernement avait lancé un plan de lutte contre les violences en bandes, "avec notamment une meilleure organisation des forces de l'ordre, une collecte renforcée des renseignements sur les réseaux sociaux, une meilleure coordination entre les différents services".
"L'enjeu, c'est aussi d'avoir une réponse pénale plus rapide et plus efficace pour les mineurs", qui ont "parfois 11, 12, 13 ans", a-t-il ajouté, en précisant que l'objectif de la réforme était de réduire "le délai de réponse pénale de 18 mois" à "3 mois après la commission des faits".
Gabriel Attal a par ailleurs qualifié d'"ignoble" et "absolument tragique" la mort d'une adolescente de 14 ans, violemment battue puis jetée dans la Seine lors d'un différend avec deux camarades de sa classe d'Argenteuil (Val-d'Oise), en affirmant que cet acte ne resterait "pas impuni".
Mais ce "sujet de société (...) nécessite une mobilisation collective, de la société toute entière", notamment contre "le cyber-harcèlement".
Après la découverte du corps de la jeune fille lundi, un adolescent et sa petite amie, tous deux âgés de 15 ans, ont été interpellés mardi pour être interrogés dans les locaux de la police judiciaire de Cergy-Pontoise.
leb-jri/cs/nm
Calais: l'IGPN saisie après la plainte d'un migrant s'affirmant victime d'un tir de LBD #
Une enquête de l'IGPN est en cours après une plainte déposée en janvier par un migrant érythréen de Calais affirmant avoir été victime d'un tir de LBD, a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer.
L'avocat de cet homme de 45 ans, Me Étienne Noël, va également déposer devant le tribunal administratif de Lille "d'ici cette fin de semaine" une double requête en référé expertise pour réclamer la nomination d'un médecin légiste et d'un expert en balistique.
Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, la plainte, révélée par Médiapart et Libération, a été déposée le 25 janvier et transmise à l'IGPN le 18 février.
Elle rapporte que les CRS "ont tiré" sur un groupe d'une dizaine de migrants "avec des armes ressemblant à des LBD" (lanceurs de balles de défense), après des premiers "tirs de grenades lacrymogènes" pour les disperser alors qu'ils étaient sur leur "camp de vie" à Calais, le 11 novembre 2020.
"L'enquête devra d'abord déterminer quelle compagnie de CRS était engagée ce jour-là et vérifier les carnets de suivi devant être remplis lors de tout usage de LBD", a précisé à l'AFP Pascal Marconville, procureur de Boulogne-sur-Mer.
Selon Me Noël, "les tirs de LBD ont été faits à 8-9 m, très en deçà de la distance réglementaire, de surcroît au niveau de la tête".
"Le choc a été extrêmement violent" et cet homme, qui a déposé une demande d'asile politique en France et réside aujourd'hui dans un foyer à Calais, "a subi de nombreuses fractures, au front, aux orbites et aux dents". "Nous voulons retourner contre l'État l'arme du droit", a-t-il conclu.
Cette accusation de tirs LBD au visage avait été portée le 17 novembre dans une lettre ouverte des migrants érythréens de Calais, diffusée par l'ONG Human Rights Observers.
"Les CRS agissent parfois au-dessus de la loi; un pays démocratique ne peut pas être considéré comme tel s'il utilise la force physique de cette manière", écrivaient-ils notamment.
Interrogée par l'AFP, la préfecture du Pas-de-Calais avait jugé "graves" ces accusations, et demandé un "rapport très précis au directeur départemental de la sécurité publique".
Sur la journée du 11 novembre, elle avait expliqué que les CRS sécurisaient une intervention des pompiers portant assistance à un migrant blessé au cours d'une rixe quand ils ont été caillassés. C'est "pour rétablir le calme" qu'usage avait été fait "de plusieurs grenades lacrymogènes et de cinq tirs LBD".
rl/cab/caz
France: des sites internet inaccessibles après un incendie chez un hébergeur #
De nombreux sites internet français étaient perturbés mercredi après un incendie spectaculaire, qui n'a pas fait de victime, la nuit précédente dans l'un des quatre centres de données de l'hébergeur et fournisseur de services cloud OVHcloud à Strasbourg (Est).
Toute la matinée, de nombreuses structures très différentes, comme l'aéroport de Strasbourg, le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le musée parisien du Centre Pompidou ou le club de handball de Créteil en banlieue parisienne ont signalé des perturbations dans l'accès à leurs sites internet ou l'utilisation des courriels.
La plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr a également été inaccessible temporairement.
Le site de Strasbourg hébergeait 29.000 serveurs, selon OVHcloud. Dans un communiqué, l'entreprise s'est dite "soulagée qu'aucun blessé ne soit à déplorer" dans l'incendie, qui a mobilisé d'importants moyens de secours, et a présenté ses "sincères excuses" aux clients affectés, promettant de mettre en oeuvre des solutions pour pallier l'indisponibilité du site strasbourgeois.
Interrogée sur d'éventuelles pertes définitives de données, l'entreprise a indiqué ne pas être en mesure de répondre dans l'immédiat.
Selon le fondateur d'OVHcloud Octave Klaba, trois des bâtiments hébergeant les serveurs "SBG1, SBG3 et SBG4 ne redémarreront pas aujourd'hui" et le quatrième, "SBG2", a été "détruit" par les flammes, de même qu'une partie de "SBG1".
OVHCloud a été créé en 1999 sous le nom d'OVH par Octave Klaba, jeune Français d'origine polonaise arrivé dans l'Hexagone à l'adolescence. L'entreprise a commencé par faire de l'hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services "cloud" pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, elle porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique.
Le dernier chiffre d'affaires publié date de 2019 (600 millions d'euros). Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde.
apz/bdx/mpm/lch
En cavale, un quadragénaire condamné à 16 ans de réclusion, arrêté à Bordeaux #
Un quadragénaire en cavale, condamné à 16 ans de réclusion pour une série de vols dont l'un avait entraîné la mort d'un homme de 92 ans, a été arrêté mardi à Bordeaux, a-t-on appris mercredi auprès de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF).
Cet homme de 49 ans, Elvys Dorchini, "solidement implanté dans le crime organisé", a été interpellé "sans difficulté" à une barrière de péage sur l'autoroute A62 par la brigade de recherche et d'intervention de Bordeaux, après des semaines d'enquête de la BNRF, a expliqué à l'AFP le commissaire Jacques Croly Labourdette, chef de la BNRF.
Présenté au parquet de Bordeaux, Elvys Dorchini devait être écroué mercredi.
Durant sa cavale, "il s'était établi dans le secteur de Béziers (Hérault), on ne sait pas où exactement. Il gravitait dans le milieu des gens du voyage et était toujours en déplacement à droite à gauche", a ajouté une source policière.
"Du fait de son profil, très expérimenté en matière de criminalité organisé, très précautionneux, et très mobile aussi, il a été difficile de le localiser", a précisé cette source. "Six à sept policiers ont été mobilisés à temps plein sur ce dossier", a-t-elle ajouté.
La BNRF - rattachée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) - avait été saisie par le parquet de La Rochelle en janvier 2021, après la condamnation en appel par la cour d'assises de Poitiers d'Elvys Dorchini.
Il ne s'était pas présenté à son procès et avait été condamné par défaut à 16 ans de réclusion criminelle, pour une série de vols en bande organisée chez des particuliers, essentiellement en Charente-Maritime.
"Ils ciblaient les personnes fortunées et les détroussaient après les avoir violentées", a expliqué la source policière.
L'un des cambriolages lui étant imputé avait entraîné la mort d'un homme de 92 ans en 2013 à Saint-Pierre d'Oléron, décédé une semaine après le vol, en raison du stress causé par l'agression.
tll/lbx/vk
Olivier, enquêteur à la SDAT, l'anti-terrorisme méticuleux #
Olivier a tout juste 30 ans et dès qu'il parle de son métier de commissaire, son visage s'éclaire. Pourtant, il officie dans un domaine cruel et éprouvant psychologiquement, celui de l'anti-terrorisme, au sein de la SDAT.
Alors que la formation des policiers est un des sujets cruciaux du "Beauvau de la sécurité", Olivier fait figure d'exception, parce qu'il est formé en continu, dans un service doté de moyens techniques et humains conséquents.
Sorti en 2018 de l'école des commissaires, il a exercé deux ans dans un commissariat de province comme numéro 2, avant d'intégrer en juillet 2020, la sous-direction de l'anti-terrorisme (SDAT), un service prestigieux, exigeant et éminemment stratégique.
Et trois mois plus tard, il était le premier, accompagné d'un officier et d'un gardien de la paix, à se rendre à Conflans Saint-Honorine (Yvelines) où venait d'être décapité Samuel Paty, pour effectuer les premières constatations.
Y était-il préparé? Sa formation était-elle suffisante pour affronter une scène aussi terrible?
"C'est une vocation, dit-il. En postulant à la SDAT, vous savez que vous aurez à enquêter sur des choses qui sortent de l'ordinaire. Alors, vous vous préparez à travailler sur des affaires hors norme". La sélection est féroce et le fait que sa candidature ait été retenue le surprend encore, compte tenu de sa jeunesse.
Sur le lieu de l'attentat, explique-t-il, "l'enjeu est de recenser un maximum d'informations le plus rapidement possible". "En une heure, il faut faire un tableau assez schématique de ce qu'il s'est passé".
"En priorité, on s'intéresse à l'auteur, car son identification est l'urgence absolue pour pouvoir remonter à d'éventuels complices". Il décrit méticuleusement ces premières heures à Conflans, ne laisse transparaître aucune fébrilité, aucun affect.
"On entre dans un long tunnel de l'enquête en flagrance. Plus rien ne compte que d'aller vite, être méthodique", poursuit le jeune commissaire. Ce premier "tunnel", après l'assassinat de Samuel Paty, a duré "cinq jours" pendant lesquels, Olivier et autres enquêteurs n'ont dormi que quelques petites heures par ci par là. "Plus rien ne compte que l'enquête", dit-il.
Olivier reconnaît que, compte tenu de l'effroi suscité par cet attentat, la pression était forte sur les enquêteurs. Mais, ajoute-il, c'est "une donnée qui est intégrée" par les membres de la SDAT, car il en va ainsi à chaque attentat.
Olivier dit qu'il était "un peu dans le bain" avant de devoir enquêter sur l'assassinat de Samuel Paty, grâce à son adjoint qui a suivi "tous les attentats depuis quatre ans", "Et puis, vous n'êtes pas seuls. C'est une équipe qui est sur le terrain et tout s'organise très vite".
Chaque semaine, le patron de la SDAT, Frédéric Doidy, organise des simulations, avec salle de crise, etc. Si bien que chacun sait automatiquement ce qu'il doit faire dès que survient un attentat. Le contrôleur général est particulièrement "fier" de son service et ne cache pas sa "satisfaction" devant la rapidité avec laquelle il "se reconfigure en ateliers" dans ces moments-là.
La SDAT compte 200 enquêteurs spécialisés, et quatre divisions (enquête; surveillance et filature; administration; analyse, stratégie et renseignement). Elle dépend de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et travaille étroitement avec la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI). D'ailleurs, les deux services sont regroupés dans le même ensemble bunkerisé de bâtiments, à Levallois-Perret, en banlieue parisienne.
Depuis 2015, "90% des dossiers sont des dossiers de terrorisme islamiste", explique Frédéric Doidy, qui met l'accent sur la prééminence de la "menace endogène", les départs de France de candidats au Jihad étant devenus "un épiphénomène".
La consigne du patron de la SDAT à ses troupes: "ne rien laisser au hasard, toutes les pistes doivent être explorées". Il leur demande "exigence et rigueur".
"il faut être maximaliste dans son approche de l'enquête", poursuit-il, en concédant qu'il s'agit d'un objectif. Les moyens sont là, à la SDAT "de donner le meilleur".
S'agissant de la formation, Olivier ne prétend pas tout savoir. Il a "à coeur d'avoir un niveau technique élevé pour suivre le travail des spécialistes et le comprendre", mais il "n'est pas spécialiste de tout".
A la SDAT, une cellule psychologique est présente pour ceux qui le souhaitent. Mais, confient des enquêteurs, le débriefing opérationnel se révèle souvent une "soupape" suffisante.
sm/lbx/rhl
Bandes: "cette banalisation de la violence" ne peut être "acceptée" (Attal) #
"On ne peut accepter la banalisation de la violence" qu'illustre la multiplication des rixes entre bandes rivales, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l'issue du conseil des ministres, au cours duquel ce sujet a été abordé.
Gabriel Attal a par ailleurs qualifié d'"absolument tragique" la mort d'une adolescente de 14 ans, violemment battue puis jetée dans la Seine la veille lors d'un différend avec deux camarades de sa classe d'Argenteuil (Val-d'Oise), en affirmant qu'elle ne resterait "pas impunie".
leb-jri/cs/dch
Seine-Saint-Denis : deux jeunes hommes devant les assises pour actes de torture sur leur codétenu #
Deux hommes âgés de 21 et 23 ans comparaissent depuis mercredi devant les assises de la Seine-Saint-Denis pour actes de torture sur un détenu qui partageait leur cellule à la maison d'arrêt de Villepinte, où la surpopulation carcérale atteint des records.
A l'ouverture de leur procès, qui doit durer trois jours, le président de la cour a fait un récit difficilement soutenable des violences infligées à la victime, aujourd'hui âgée de 24 ans.
Le 10 décembre 2018, ce dernier, "totalement paniqué", refusait de regagner sa cellule. A un surveillant, il a fini par raconter que ses codétenus le passaient à tabac quotidiennement.
La veille, ils lui ont infligé une véritable séance de torture.
Après l'avoir déshabillé, ils l'ont frappé et électrocuté, notamment au niveau du sexe, avec les fils dénudés du ventilateur. Puis ils l'ont forcé à s'insérer un briquet dans l'anus et à se masturber. Ses agresseurs lui ont ensuite bandé les yeux avant de lui uriner dans la bouche et de le contraindre à manger ses excréments.
Le jeune homme finira la nuit en caleçon, sur un matelas posé au sol, devant une fenêtre ouverte.
Mercredi matin, les deux accusés ont reconnu, totalement ou en partie, les faits. Lors de l'enquête, ils avaient déclaré ne plus supporter leur codétenu, qualifié de "sale" et "trop faible". Ils lui reprochaient aussi - ce qui était faux - d'être incarcéré pour viol. "Trois dans une cellule, c'est trop", avait déclaré l'un d'entre eux lors de sa garde à vue.
La maison d'arrêt de Villepinte, qui accueille des condamnés à de courtes peines et des détenus en attente de procès, est confrontée à une surpopulation structurelle. En mars 2017, sa directrice était allée jusqu'à refuser d'accueillir de nouveaux détenus: son établissement accueillait alors plus de 1.100 détenus, soit un taux d'occupation de plus de 200%.
Mercredi matin, la cour d'assises s'est penchée sur la personnalité et les parcours très chaotiques des accusés.
Le premier, engoncé dans une grosse doudoune noire, présenté comme le meneur par sa victime, arrivé à 14 ans de Côte d'Ivoire, était à l'époque détenu pour viol aggravé. Il a été condamné depuis mais a fait appel.
Le second, un enfant de l'ASE (aide sociale à l'enfance) incarcéré à Villepinte après avoir été condamné dans des affaires de stupéfiants, avait dit à l'enquêtrice de personnalité "ne pas vouloir être jugé par rapport à son vécu".
Tous les deux encourent trente ans de réclusion.
sab/pa/mpm
"Sécurité globale": appel à reprendre la mobilisation pour l'examen du texte au Sénat #
Les organisations de défense des libertés et syndicats de journalistes opposés à la proposition de loi sur la "sécurité globale" appellent à reprendre à partir de samedi la mobilisation contre ce texte, avant le début de son examen en séance plénière au Sénat, le 16 mars.
Dans un récent communiqué, la coordination Stop loi sécurité globale "appelle à se mobiliser partout en France dès le 13 mars pour mettre en échec ce texte et la logique liberticide qui l'accompagne".
Cette mobilisation comprendra des rassemblements en régions du samedi 13 mars au vendredi 19 mars, et des rassemblements le 16, devant le Sénat à Paris et les préfectures ou sous-préfectures en régions (à des horaires non encore confirmés).
En outre, la coordination appelle les opposants au texte à participer aux marches organisées le 20 mars par "des collectifs de familles et victimes de violences policières", notamment celle prévue à Paris.
Déjà adoptée par les députés, cette proposition de loi très controversée, notamment pour son article 24 qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, est arrivée le 3 mars en commission au Sénat, et sera discutée en séance plénière par la Haute assemblée du 16 au 18 mars.
Des centaines d'amendements ont été déposés et l'article 24 a été totalement réécrit en commission.
Mais pour le collectif, lancé en novembre par les syndicats de journalistes et la Ligue des droits de l'homme (LDH), la proposition de loi est irrécupérable.
"L'ensemble de la loi élargit de manière indiscriminée les pouvoirs de surveillance de la police, en généralisant l'usage des drones et de caméras-piétons, dispositifs pouvant être reliés à des logiciels de reconnaissance faciale qui annihilent toute notion de vie privée dans l'espace public", souligne la coordination.
Ce texte, "avec le projet de loi +confortant les principes de la République+, les décrets élargissant le fichage politique ou les récentes attaques contre les libertés académiques, est le symbole d'une évolution d'un Etat de droit vers un Etat de police, dans lequel le citoyen est considéré comme une menace", plaident les membres du collectif.
fpo/ac/fmp/dch
Le PDG du Dauphiné Libéré se met en retrait après de nouvelles violences contre une femme #
Le PDG du quotidien Le Dauphiné Libéré Christophe Tostain s'est mis en retrait de ses fonctions, après avoir été de nouveau convoqué par la justice pour des violences contre une femme, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
M. Tostain est convoqué le 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble, a indiqué à l'AFP son avocat Jean-Félix Luciani.
C'est son propre journal qui a révélé les faits, qui remontent au 14 février, jour de la Saint Valentin.
PDG du quotidien régional depuis 2013, M. Tostain a été convoqué mardi devant la police, qui l'a placé en garde à vue pour des "violences sur sa concubine en récidive", a indiqué le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant.
A l'issue de la garde à vue, M. Tostain a été laissé libre sans contrôle judiciaire, a précisé Me Luciani.
M. Tostain "ne conteste pas la dispute mais il conteste radicalement la violence physique", a ajouté Me Luciani, qui se dit "très surpris de la qualification" pénale des faits qui lui sont reprochés.
Les violences conjugales impliquent, selon l'avocat, que "la plaignante serait l'épouse ou la concubine de mon client". "Or, elle n'est ni l'une, ni l'autre", assure l'avocat.
Précisant qu'il n'avait "pas encore eu accès au dossier, Me Luciani a ainsi estimé qu'il s'agirait alors d'une affaire "contraventionnelle" et non délictuelle.
Christophe Tostain avait été condamné en mai 2019 à six mois de prison avec sursis pour "violences sur conjointe" et "outrages" à l'encontre de gendarmes. Des faits qu'il avait reconnu lors de son procès, se disant "extrêmement honteux".
Selon Me Luciani, M. Tostain a "lui-même souhaité se mettre en retrait" de la direction du Dauphiné Libéré.
Le groupe EBRA, actionnaire principal du quotidien régional, a précisé dans un communiqué paru dans le journal que, "dans ces circonstances et dans l'intérêt du journal, Philippe Carli, président du groupe EBRA et administrateur, assurera la continuité de la direction du Dauphiné Libéré".
Dans une lettre ouverte à M. Carli, les syndicats SNJ, CGT Presse-médias, CFDT et FO du journal estiment "évident que Christophe Tostain ne peut plus représenter le Dauphiné Libéré, ni les femmes et les hommes qui le font vivre" et réclament que le président du groupe EBRA rencontre les élus du personnel.
"Nous sommes fiers de travailler dans ce journal. Nous souhaitons retrouver la qualité qui a été la sienne et faire oublier l'image véhiculée par celui qui en a été le PDG. Il est urgent aujourd'hui de désigner une direction stable et légitime pour affronter la période économique compliquée que nous vivons actuellement", poursuivent les syndicats.
mb/fga/vk
Après l'incendie d'OVHcloud à Strasbourg, de nombreux sites internet inaccessibles #
Un incendie spectaculaire a ravagé dans la nuit de mardi à mercredi à Strasbourg un data-center d'OVHcloud sans faire de victime, provoquant d'importantes perturbations chez de nombreux clients dont les sites internet sont devenus inaccessibles.
Dans un communiqué, l'entreprise s'est dite "soulagée qu'aucun blessé ne soit à déplorer", et a présenté ses "sincères excuses" aux clients affectés, promettant de mettre en oeuvre des solutions pour pallier l'indisponibilité du site strasbourgeois.
Car l'incendie a eu des répercussions bien au-delà de Strasbourg. Toute la matinée, de nombreuses structures très différentes, comme le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le Centre Pompidou, le club de handball de Créteil, ou le musée de l'école rurale de Bretagne ont signalé des perturbations dans l'accès à leurs sites internet ou l'utilisation des emails.
La plateforme d'accès aux données publiques data.gouv.fr a également été inaccessible temporairement.
"En raison de l'incendie qui s'est déclaré cette nuit dans l'entreprise OVH Cloud (...)nous vous informons que notre site internet est inaccessible", a par exemple fait savoir l'aéroport de Strasbourg sur sa page Facebook.
Selon le site spécialisé sur les études sur les technologies d'internet W3Techs, OVH est utilisé par 3,2% des sites internet.
Sur son site support, OVH a recommandé à ses clients d'enclencher leur "Plan de reprise d'activité" si leur "production est à Strasbourg".
Interrogée sur d'éventuelles pertes définitives de données, l'entreprise a indiqué ne pas être en mesure de répondre dans l'immédiat.
L'incendie s'est déclaré à 00H47 dans un des 4 data-centers d'OVH installés dans la zone industrielle de Port du Rhin, à l'est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande.
Il a mobilisé d'importants moyens de secours, dont 115 sapeurs-pompiers et 44 engins, ainsi que des fonctionnaires de police et de la sécurité civile.
"Le feu s'est rapidement propagé dans le bâtiment. On a mis en place un important dispositif hydraulique, à l'aide d'un bateau pompe de grande puissance (qui a prélevé l'eau du Rhin, ndlr), pour éviter la propagation aux bâtiments attenants", a déclaré à l'AFP Damien Harroué, commandant des opérations de secours.
"Les planchers sont en bois, et le matériel informatique, bien chauffé, ça va brûler. Ce sont des matières plastiques, ça génère des fumées importantes et des flammes", a-t-il ajouté, pour expliquer l'important dégagement de fumée et la rapidité de propagation de l'incendie.
Les sapeurs-pompiers ont réalisé des tests de pollution dans l'atmosphère, qui ont permis d'écarter tout risque de contamination. Le site d'OVH, installé sur une parcelle anciennement occupée par ArcelorMittal, n'est pas classé Seveso, contrairement à d'autres sites de la zone industrielle.
Peu avant 07H00, la préfecture a annoncé que le feu était "circonscrit", saluant la "forte mobilisation" des soldats du feu.
"Les pompiers continuent de refroidir les bâtiments avec de l'eau", a tweeté Octave Klaba, le fondateur d'OVHcloud. Nous n'avons pas accès au site. C'est pourquoi SBG1, SBG3 et SBG4 ne redémarreront pas aujourd'hui", a-t-il précisé, en référence aux différents bâtiments hébergeant les serveurs.
Il a précisé que l'un des bâtiments, "SBG2", avait été "détruit" par les flammes, de même qu'une partie de "SBG1".
Au total le site hébergeait 29.000 serveurs, selon OVHcloud.
L'entreprise a été créée en 1999 sous le nom d'OVH. Elle a commencé par faire de l'hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services "cloud" pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, elle porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l'économie numérique.
Le dernier chiffre d'affaires publié date de 2019 (600 millions d'euros). Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde.
apz/bdx/mpm
Le PDG du Dauphiné Libéré se met en retrait après de nouvelles violences contre une femme #
Le PDG du quotidien Le Dauphiné Libéré Christophe Tostain s'est mis en retrait de ses fonctions, après avoir été de nouveau convoqué par la justice pour des violences contre une femme, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
M. Tostain est convoqué le 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble, a indiqué à l'AFP son avocat Jean-Félix Luciani.
C'est son propre journal qui a révélé les faits, qui remontent au 14 février, jour de la Saint Valentin.
PDG du quotidien régional depuis 2013, M. Tostain a été convoqué mardi devant la police, qui l'a placé en garde à vue pour des "violences sur sa concubine en récidive", a indiqué le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant.
A l'issue de la garde à vue, M. Tostain a été laissé libre sans contrôle judiciaire, a précisé Me Luciani.
M. Tostain "ne conteste pas la dispute mais il conteste radicalement la violence physique", a ajouté Me Luciani, qui se dit "très surpris de la qualification" pénale des faits qui lui sont reprochés.
Les violences conjugales impliquent, selon l'avocat, que "la plaignante serait l'épouse ou la concubine de mon client". "Or, elle n'est ni l'une, ni l'autre", assure l'avocat.
Précisant qu'il n'avait "pas encore eu accès au dossier, Me Luciani a ainsi estimé qu'il s'agirait alors d'une affaire "contraventionnelle" et non délictuelle.
Christophe Tostain avait été condamné en mai 2019 à six mois de prison avec sursis pour "violences sur conjointe" et "outrages" à l'encontre de gendarmes. Des faits qu'il avait reconnu lors de son procès, se disant "extrêmement honteux".
Selon Me Luciani, M. Tostain a "lui-même souhaité se mettre en retrait" de la direction du Dauphiné Libéré.
Le groupe EBRA, actionnaire principal du quotidien régional, a précisé dans un communiqué paru dans le journal que, "dans ces circonstances et dans l'intérêt du journal, Philippe Carli, président du groupe EBRA et administrateur, assurera la continuité de la direction du Dauphiné Libéré".
mb/fga/vk
A Lyon, l'archevêque de Germay veut tourner la page du "traumatisme" Barbarin #
Fraîchement installé dans un diocèse miné par le scandale d'agressions pédophiles qui a précipité le départ de Philippe Barbarin, le nouvel archevêque de Lyon Olivier de Germay souhaite "comprendre les victimes", mais aussi "dépassionner" les esprits pour ouvrir une nouvelle page dans la capitale des Gaules
Le prélat de 60 ans au profil singulier d'ex-officier parachutiste a été ordonné prêtre tardivement, en 1998. Puis il a connu un riche parcours qui l'a mené de Toulouse à la Corse avant d'hériter d'une très délicate mission en octobre: succéder au cardinal Barbarin.
Ce dernier a été condamné en 2019 pour ses silences sur les multiples agressions sexuelles commises par un prêtre du diocèse, Bernard Preynat, avant d'être relaxé en appel début 2020. Mais le scandale a marqué au fer rouge l'Eglise lyonnaise, et Barbarin s'est depuis exilé en Bretagne.
Pour Mgr de Germay, fils de général né à Tours, sa nomination à Lyon a été "une surprise", explique-t-il dans un entretien à l'AFP.
Avec le recul, l'homme aux cheveux gris et fines lunettes se dit que le succès de son action auprès d'un clergé corse un temps divisé a pu plaider en sa faveur: "Peut-être qu'on a considéré que j'avais un peu ce savoir-faire pour apaiser les choses", risque-t-il.
Le nouveau Primat des Gaules n'a pas encore dévoilé ses orientations pour le diocèse et ses 120 paroisses. Cela viendra "autour de l'été", explique-t-il dans les couloirs de l'archevêché sis sur les hauteurs du vieux Lyon, où son carnet de rendez-vous est bien rempli.
Depuis son installation officielle il y a deux mois et demi, le prélat a eu le temps de dresser un premier diagnostic, et affirme pouvoir tabler sur la résilience du diocèse.
"Il y a ce traumatisme, bien-sûr, mais ce qui m'a surpris et émerveillé en arrivant, c'est la vitalité de ce diocèse. Il y a beaucoup d'associations et initiatives dans le domaine caritatif, et puis c'est une Eglise qui est vraiment en lien avec les mondes des élus et de l'entreprise", vante-t-il, découvrant la tradition d'une Eglise lyonnaise très ancrée dans la vie locale.
Sa nouvelle mission, Mgr de Germay la voit dans la "pacification". Il souhaite "dépassionner" les choses. Et pour cela, il s'est fixé plusieurs chantiers à mener, auprès des victimes, des autres fidèles, mais aussi de ceux qu'il nomme "les acteurs pastoraux".
"Il faut dans un premier temps reconnaître ce qu'il s'est passé, les fautes et la profondeur des blessures infligées - et quand on discute avec les personnes victimes, c'est souvent ce qui vient en premier."
Le diocèse, grâce à ses donateurs, a déjà pu dédommager 14 victimes, dont les faits étaient prescrits, "par souci d'équité". Et sept autres victimes déjà indemnisées à l'issue de la procédure contre Bernard Preynat, condamné à cinq ans ferme en 2020, attendent une éventuelle compensation additionnelle du diocèse.
Mais pour l'archevêque de Germay, "l'action de la responsabilité de l'Eglise vis-à-vis des victimes ne s'arrête pas à l'argent. C'est une question de long terme". Il souligne que l'Eglise de France compte s'appuyer sur le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), attendu fin septembre, pour avancer dans la bonne direction.
"Ensuite, notre responsabilité doit aussi nous pousser à comprendre les mécanismes qui ont favorisé cela et approfondir le travail de prévention: les acteurs pastoraux passent tous par des formations préventives" désormais, expose-t-il.
"Les auteurs des faits sont des membres de l'Eglise (...) Nous avons à porter ensemble le poids de leurs fautes", assure-t-il encore.
Et il faudra aussi rassurer les fidèles, dont "certains se sont sentis humiliés de voir que tous les jours revenaient ces affaires" dans les médias.
"Maintenant, avec le temps, je crois qu'ils se rendent compte que l'Eglise prend vraiment ce dossier à bras le corps et qu'on est tous concernés", plaide le prélat.
Pour ressouder le diocèse, Mgr de Germay souhaiterait pouvoir rassembler tous les fidèles autour des messes qui ne peuvent être actuellement tenues qu'avec une jauge réduite à cause du Covid-19.
"Les chrétiens ont l'habitude de se rassembler. Surtout le dimanche, c'est un handicap", juge-t-il, tout en assurant qu'"il est normal que l'Eglise prenne sa part dans la lutte contre la propagation du virus", comme "dans la lutte contre les conséquences sociales de cette crise".
ag/fga/rhl/dch
Assumer la souffrance, montrer la résilience: le dilemme des mémoriaux des attentats #
Après chaque attentat, la question vient hanter les pays occidentaux: comment marquer la souffrance, rendre hommage aux victimes et prouver la résilience de la société sans tomber dans le piège des auteurs des attaques en leur offrant la postérité qu'ils cherchaient ?
De plus en plus, gouvernements et opinions publiques convergent vers le besoin de trouver un lieu, une représentation physique et un discours pour aider les victimes à assumer leur douleur et permettre aux sociétés attaquées de rester debout.
A Madrid comme à Oklahoma, à New York comme à Bruxelles, à Oslo comme à Manchester ont été dressés des mémoriaux, des musées, parfois les deux.
En France, touchée par des attaques de diverses obédiences depuis un demi-siècle et qui célèbre ce jeudi la journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, le président Emmanuel Macron a mis en place un comité chargé de réfléchir au premier musée-mémorial français du terrorisme, censé être inauguré en 2027 à Paris.
"Que les pays bâtissent des mémoriaux pour commémorer des attaques terroristes est devenu une sorte de norme culturelle non écrite", constate Jeanine de Roy van Zuijdewijn, chercheuse à l'université de Leiden, aux Pays-Bas. Mais il y a loin de la norme au consensus. Car rescapés, familles de victimes, gouvernement, forces de l'ordre, riverains et historiens n'attendent pas la même chose d'un tel édifice.
"Quel doit être le but d'un mémorial national ? Est-ce capturer avec justesse le traumatisme et les émotions vécues par ceux qui ont été attaqués, honorer les victimes, montrer une capacité de résilience, exposer les valeurs nationales ou quelque chose d'autre encore ?", interroge Jeanine de Roy van Zuijdewijn.
"Certains de ces objectifs peuvent être contradictoires", ajoute-t-elle. "Quand certains pourraient vouloir marquer un lieu physiquement, d'autres pourraient souhaiter le laisser aussi normal que possible pour ne pas créditer le terroriste".
En Norvège, après les attentats en 2011 de l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes dont 69 sur l'île d'Utøya, le projet de mémorial national avait suscité l'opposition des riverains, qui refusaient d'en endosser le fardeau alors même que certains avaient participé aux opérations de sauvetage le jour du massacre, au prix d'une expérience traumatisante.
Après six ans de querelles, c'est un tribunal qui a finalement décrété, en février, qu'il serait bien construit.
Clifford Chanin, vice-président exécutif du mémorial du 11-septembre à New York, l'un des plus grands du monde, se souvient des débats entamés dans les semaines qui ont suivi l'attentat d'Al-Qaïda en 2001 contre les Twin Towers (3.000 morts), mais aussi d'une sensation d'évidence qu'un lieu, au delà de "Ground zero", devrait permettre à la Nation de se souvenir.
"La difficulté est inhérente au processus. Elle est inévitable. C'est la façon de construire la confiance entre l'ensemble des protagonistes qui produit un résultat", explique-t-il à l'AFP, soulignant le besoin que le dialogue se fasse, quelle qu'en soit la durée.
Car la nécessité ne fait pas de doute: en témoignent notamment les nombreux mémoriaux éphémères qui ornent les lieux d'attentats.
Fleurs, photos, dessins, textes incantatoires, poèmes ont ainsi fleuri de Madrid à Bruxelles en passant par Paris après les attentats qui les ont frappées. Jusqu'à rester dans le patrimoine commun, à l'instar du "Je suis Charlie", slogan né dans la foulée de l'attentat à Paris contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015, et devenu un emblème de la résilience française face aux jihadistes.
De la même façon, les chefs d'État et de gouvernement se sentent investis d'une mission. Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise, avait donné le ton peu après l'attentat de Christchurch en 2019 (51 morts), en proclamant qu'elle ne prononcerait jamais le nom de son auteur, l'extrémiste de droite Brenton Tarrant.
"Il a visé beaucoup de choses dans son acte de terreur, mais l'une d'elles était la notoriété. Et c'est pourquoi vous ne m'entendrez jamais mentionner son nom", avait-elle promis au parlement.
Cinq grands médias locaux étaient ensuite convenus de quelques principes dans la couverture du procès, pour ne pas colporter l'idéologie suprémaciste blanche de l'Australien, qui avait diffusé le carnage en direct sur Facebook.
Une initiative qui a séduit Hans Davidsen-Nielsen, reporter au journal danois Politiken. il invite les médias de son pays à une semblable réflexion: "sans couverture de presse, l'intérêt de commettre des atrocités s'évaporerait, ce qui pourrait plaider pour le silence. D'un autre côté, il est illusoire d'imaginer des médias qui regarderaient ailleurs", résume-t-il dans un article au titre sans équivoque: "Comment ne pas être un idiot utile en couvrant le terrorisme".
De fait, il semble tout aussi impossible d'imaginer un musée-mémorial dénué d'explication sur la motivation des auteurs et leur identité.
"Si vous ne croyez pas en la culpabilité collective - et vous ne devriez pas y croire - alors vous devez présenter les individus responsables de leur propre comportement et décisions", estime Clifford Chanin.
A New York, explique l'Américain, les pirates de l'air du 11 septembre sont représentés via des photos fournies et tamponnées par le FBI (police fédérale), avec une iconographie très différente de celles des victimes.
Le comité français, auquel M. Chanin participe, revendique lui aussi une charge pédagogique d'autant plus forte que le projet évoquera les attentats qui ont frappé le territoire depuis le Drugstore Publicis en 1974. Un spectre qui va des militants d'extrême gauche d'Action directe au GIA algérien, de l'ETA basque au groupe Etat islamique, du FPLP palestinien à Al-Qaïda.
"Quelles que soit les raisons, un attentat a toujours un objectif: empêcher de penser et aussi susciter des émotions, notamment la peur. On va répondre à cette émotion par d'autres émotions, notamment l'empathie, à travers l'écoute des témoignages", explique le responsable du projet, Henry Rousso.
L'historien ne se reconnaît pas dans le silence très politique de Jacinda Ardern. "Ce n'est pas ma démarche, je ne fais pas un musée sur le nazisme sans prononcer le nom de Hitler", a-t-il expliqué à l'AFP. "il n'y aura, ni de près ni de loin, une quelconque possibilité d'héroïsation des auteurs d'actes terroristes".
Un écueil qui n'échappe à personne. Lorsqu'ils ont abattu en mai 2011 le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans sa cache d'Abbottabad, au Pakistan, les Américains ont pris soin d'emporter sa dépouille et de la jeter en haute mer. A un endroit resté secret où, précisément, nul jihadiste ou sympathisant ne pourrait venir lui rendre hommage.
dla-dar/fz/ahe
Bandes: des professionnels prônent une prévention accrue pour "éviter de nouveaux drames" #
Education à la non-violence, médiation, soins psychologiques: face à la récente multiplication des rixes entre bandes rivales, une centaine de professionnels de l'éducation, de la justice et de l'action sociale ont proposé mercredi des mesures pour "éviter de nouveaux drames".
Ces dernières semaines, des règlements de comptes violents entre groupes de jeunes ont fait plusieurs victimes en région parisienne: deux collégiens ont été mortellement poignardés en février dans l'Essonne, deux adolescents grièvement blessés lundi dans le Val-de-Marne et un autre mardi soir dans le XVIe arrondissement de Paris.
"Passé le temps de la sidération, de l'incompréhension et de la colère, il nous faut réfléchir ensemble aux solutions", écrivent les 115 signataires - dont des responsables associatifs et syndicaux et quelques élus de gauche - d'un texte publié par le site francetvinfo.fr.
La plupart de ces jeunes "sont avant tout des jeunes en souffrance, en difficultés sociales, scolaires, personnelles" envers lesquels "notre société a un devoir d'éducation et de protection", soulignent-ils.
Les dernières rixes "questionnent plus largement sur l'existence, l'insuffisance voire l'absence de moyens pour les services publics d'éducation et de protection de l'enfance, de prévention spécialisée et de médiation", estiment-ils, constatant "l'échec des politiques sociales, éducatives, économiques en vigueur ces trente dernières années".
Pour relancer et réinventer l'action publique dans les zones délaissées, ils proposent "la mise en place d'une éducation à la non-violence" pour enfants et adultes, le "renforcement des services de la prévention et de la protection de l'enfance", un soutien accru aux associations et aux familles, et la création de postes supplémentaires de médiateurs.
Ils jugent également indispensable de développer "une politique de soins à l'adresse de certains jeunes en grande souffrance psychologique", notamment via "la mise en place de services de pédopsychiatrie" destinés à "détecter et prévenir les difficultés le plus tôt possible, si besoin en lien avec les écoles et les associations".
Dans beaucoup de quartiers, disent-ils, "les jeunes peuvent être livrés à eux-mêmes", ce qui nourrit chez eux de "l'ennui", du "désoeuvrement", de la "frustration", de "l'errance" et parfois la violence.
"Les politiques libérales ont déconstruit l'Etat social au profit de politiques sécuritaires (...) au détriment d'un travail de fond, en amont. Aujourd'hui, il faut faire le choix de la prévention et de l'éducation", concluent-ils.
emd/pa/shu
Mort d'Olivier Dassault: l'hélicoptère était "parfaitement en état de fonctionner" selon le parquet #
L'hélicoptère qui s'est écrasé dimanche à Touques (Calvados) entraînant la mort d'Olivier Dassault et du pilote était "parfaitement en état de fonctionner", a-t-on appris mercredi auprès du parquet de Lisieux.
"Toutes les vérifications avaient été faites", sur l'appareil qui date de 1986, avant le décollage d'une propriété privée, a ajouté le procureur de la République de Lisieux Delphine Mienniel interrogée par l'AFP.
Une défaillance technique n'est toutefois toujours pas exclue. "Les prélèvements sont en cours. Par la suite il y aura des expertises", a précisé la magistrate. Les débris de cet appareil, de type écureuil, ont été évacués du site de l'accident mardi, selon Mme Mienniel.
Y a-t-il eu une défaillance humaine ? L'autopsie pratiquée mardi qui conclut à un décès d'Olivier Dassault et de son pilote par "polytraumatismes" ne permet pas de le dire, a expliqué la magistrate.
"Après, on a procédé à des prélèvements qui seront peut-être plus parlants", a ajouté la magistrate. "S'il y a de l'alcool ou des stupéfiants, les prélèvements toxicologiques nous apporteront en principe des éléments de réponse", dans les jours à venir, a indiqué Mme Mienniel.
Quant à un éventuel malaise du pilote âgé de 74 ans, "en l'état des éléments ce n'est pas un malaise cardiaque qui apparaît. En l'état des corps, je ne suis pas convaincue qu'on puisse l'établir", a expliqué la magistrate.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'hélicoptère est "parti en vrille avec une force centrifuge extrêmement importante" et s'est "cassé en deux avec la queue d'un côté et le cockpit de l'autre" après avoir "heurté un arbre", a ajouté la magistrate.
L'appareil venait de décoller de façon "atypique", avec un angle d'environ 45 degrés au lieu de 90 habituellement, selon le témoin le plus direct du drame, a-t-elle rappelé.
Ce témoin fait partie de la famille propriétaire des lieux où s'est déroulé le drame, des amis du milliardaire administrateur de Dassault Aviation. Le témoin se trouvait presque en dessous de l'hélicoptère, selon le parquet. Au moins deux autres témoins directs, du personnel de la propriété, ont été entendus, selon la même source.
Les enquêteurs vont également entendre des témoins indirects qui se trouvaient dans les environs de la propriété, selon Mme Mienniel. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte dimanche.
Selon le diocèse de Beauvais, une messe est prévue vendredi 10H00 en la cathédrale de Beauvais en présence du corps du député de l'Oise mais sans inhumation, des obsèques étant prévues ensuite à Paris.
clc-eva/mas/caz
A Lyon, l'archevêque de Germay veut tourner la page du "traumatisme" Barbarin #
Fraîchement installé dans un diocèse miné par le scandale d'agressions pédophiles qui a précipité le départ de Philippe Barbarin, le nouvel archevêque de Lyon Olivier de Germay souhaite "comprendre les victimes", mais aussi "dépassionner" les esprits pour ouvrir une nouvelle page dans la capitale des Gaules
Le prélat de 60 ans au profil singulier d'ex-officier parachutiste a été ordonné prêtre tardivement, en 1998. Puis il a connu un riche parcours qui l'a mené de Toulouse à la Corse avant d'hériter d'une très délicate mission en octobre: succéder au cardinal Barbarin.
Ce dernier a été condamné en 2019 pour ses silences sur les multiples agressions sexuelles commises par un prêtre du diocèse, Bernard Preynat, avant d'être relaxé en appel début 2020. Mais le scandale a marqué au fer rouge l'Eglise lyonnaise, et Barbarin s'est depuis exilé en Bretagne.
Pour Mgr de Germay, fils de général né à Tours, sa nomination à Lyon a été "une surprise", explique-t-il dans un entretien à l'AFP.
Avec le recul, l'homme aux cheveux gris et fines lunettes se dit que le succès de son action auprès d'un clergé corse un temps divisé a pu plaider en sa faveur: "Peut-être qu'on a considéré que j'avais un peu ce savoir-faire pour apaiser les choses", risque-t-il.
Le nouveau Primat des Gaules n'a pas encore dévoilé ses orientations pour le diocèse et ses 120 paroisses. Cela viendra "autour de l'été", explique-t-il dans les couloirs de l'archevêché sis sur les hauteurs du vieux Lyon, où son carnet de rendez-vous est bien rempli.
Depuis son installation officielle il y a deux mois et demi, le prélat a eu le temps de dresser un premier diagnostic, et affirme pouvoir tabler sur la résilience du diocèse.
"Il y a ce traumatisme, bien-sûr, mais ce qui m'a surpris et émerveillé en arrivant, c'est la vitalité de ce diocèse. Il y a beaucoup d'associations et initiatives dans le domaine caritatif, et puis c'est une Eglise qui est vraiment en lien avec les mondes des élus et de l'entreprise", vante-t-il, découvrant la tradition d'une Eglise lyonnaise très ancrée dans la vie locale.
Sa nouvelle mission, Mgr de Germay la voit dans la "pacification". Il souhaite "dépassionner" les choses. Et pour cela, il s'est fixé plusieurs chantiers à mener, auprès des victimes, des autres fidèles, mais aussi de ceux qu'il nomme "les acteurs pastoraux".
"Il faut dans un premier temps reconnaître ce qu'il s'est passé, les fautes et la profondeur des blessures infligées - et quand on discute avec les personnes victimes, c'est souvent ce qui vient en premier."
Le diocèse, grâce à ses donateurs, a déjà pu dédommager 14 victimes, dont les faits étaient prescrits, "par souci d'équité". Et sept autres victimes déjà indemnisées à l'issue de la procédure contre Bernard Preynat, condamné à cinq ans ferme en 2020, attendent une éventuelle compensation additionnelle du diocèse.
Mais pour l'archevêque de Germay, "l'action de la responsabilité de l'Eglise vis-à-vis des victimes ne s'arrête pas à l'argent. C'est une question de long terme". Il souligne que l'Eglise de France compte s'appuyer sur le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), attendu fin septembre, pour avancer dans la bonne direction.
"Ensuite, notre responsabilité doit aussi nous pousser à comprendre les mécanismes qui ont favorisé cela et approfondir le travail de prévention: les acteurs pastoraux passent tous par des formations préventives" désormais, expose-t-il.
"Les auteurs des faits sont des membres de l'Eglise (...) Nous avons à porter ensemble le poids de leurs fautes", assure-t-il encore.
Et il faudra aussi rassurer les fidèles, dont "certains se sont sentis humiliés de voir que tous les jours revenaient ces affaires" dans les médias.
"Maintenant, avec le temps, je crois qu'ils se rendent compte que l'Eglise prend vraiment ce dossier à bras le corps et qu'on est tous concernés", plaide le prélat.
Pour ressouder le diocèse, Mgr de Germay souhaiterait pouvoir compter sur la tenue des messes, actuellement interdite à cause du Covid-19.
"Les chrétiens ont l'habitude de se rassembler. Surtout le dimanche, c'est un handicap", juge-t-il, tout en assurant qu'"il est normal que l'Eglise prenne sa part dans la lutte contre la propagation du virus", comme "dans la lutte contre les conséquences sociales de cette crise".
ag/fga/rhl
Affaire Karachi: pas de pourvoi du parquet général contre la relaxe de Balladur #
Le parquet général de la Cour de cassation ne formera pas de pourvoi contre la relaxe de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur dans le volet financier de l'affaire Karachi, a-t-il indiqué mercredi à l'AFP.
Edouard Balladur, 91 ans, a été relaxé le 4 mars par la Cour de justice de la République (CJR), qui le jugeait pour "complicité" et "recel" d'abus de biens sociaux, plus de vingt-cinq ans après sa campagne malheureuse à la présidentielle de 1995.
Le parquet général avait requis contre M. Balladur un an d'emprisonnement avec sursis et 50.000 euros d'amende, estimant qu'il avait participé à la mise en place d'un système de rétrocommissions illégales versées en marge de contrats d'armement afin de financer en partie sa campagne présidentielle.
La CJR a considéré que "la preuve" d'une participation de l'ex-Premier ministre au système de rétrocommissions n'était pas "rapportée" et qu'une "origine frauduleuse" des fonds ayant abondé son compte de campagne n'était pas établie, prononçant par conséquent sa relaxe.
Les arrêts de cette juridiction controversée, la seule habilitée à juger des membres du gouvernement pour des infractions commises pendant leur mandat, ne sont pas susceptibles d'appels, seul un pourvoi en cassation est possible.
"La Cour de cassation ne jugeant qu'en droit et n'appréciant pas les faits, il n'est pas apparu qu'un moyen de cassation pouvait être utilement soutenu", a expliqué le parquet général à l'AFP.
Jugé au côté de M. Balladur, son ancien ministre de la Défense François Léotard avait annoncé qu'il "(irait) en cassation" après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende pour "complicité" d'abus de biens sociaux.
M. Léotard "a bien formé son pourvoi", a confirmé le parquet général.
Les soupçons de financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur avaient émergé en 2010, à la faveur de l'enquête sur un attentat commis en 2002 à Karachi (Pakistan) dans lequel onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) avaient trouvé la mort.
Dans le volet non-gouvernemental de la même affaire, plusieurs anciens proches de MM. Balladur et Léotard ont été lourdement condamnés en juin 2020 par le tribunal correctionnel de Paris. Ils ont fait appel.
asl/pa/dch
Dans une société de l'inceste "généralisé", une magistrate contre les "silences de la loi" #
Juge des enfants puis, entre autres, juge d'instruction pendant trente-six ans, Marie-Pierre Porchy a combattu l'effroyable banalité de l'inceste durant toute sa carrière et relevé son traitement insuffisant au sein de l'institution judiciaire.
Dans son livre "Les Silences de la loi" (Fayard), paru en 2003 mais réédité en mars après les révélations de l'affaire Olivier Duhamel, elle pointe les insuffisances du droit et des institutions pour protéger l'enfant d'une société où l'inceste, est selon elle "généralisé".
A peine sortie de l'Ecole de la magistrature, Marie-Pierre Porchy est nommée en 1984 juge des enfants dans "une petite ville du Nord". Une assistante sociale l'accueille: "dans les fermes du coin, il y a de l'inceste dans toutes les familles, et ça n'ira chez vous que quand il y a aura un conflit de voisinage et qu'ils se dénonceront".
Il y a, dans ses premiers cas qui la marquent, celui de ce père qui entend réserver au futur bébé qu'il a eu avec sa fille le "même sort que celui réservé à la portée de petits chats récemment noyés dans le bassin".
A l'époque "on ne proposait que de l'assistance éducative, on ne poursuivait pas les agresseurs", se souvient auprès de l'AFP la magistrate, à la retraite depuis un an.
Au poste de juge d'instruction, elle comprend rapidement que ce fléau touche tous les milieux et surtout qu'à ce poste-clé au moment de l'enquête, elle peut "être une vraie valeur ajoutée dans ces dossiers-là".
Puis il y a 20 ans, explose le fiasco de l'affaire Outreau qui hante encore la magistrature.
"On dit souvent, c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre. C'est faux, si l'enquête a été bien faite, il y a des tas de choses que l'on peut faire, des vérifications, des expertises", martèle-t-elle. Y compris pour y discerner une éventuelle manipulation.
Comme lorsque une semaine avant le procès aux assises d'un père accusé de viols sur l'une de ses filles, l'ainée se manifeste par courrier pour dire qu'elle est aussi victime. Vérifications faites, les lieux évoqués n'existaient pas et l'adolescente reconnait avoir, dans la terrible imbrication psychique du drame familial, "menti par jalousie".
La clé de la délicate prise en charge de la parole des victimes d'inceste, repose selon la magistrate spécialiste, sur un élément simple: sortir la victime de sa culpabilité, en évacuant, une fois les faits établis, la question de son "non-consentement".
"La loi nous oblige encore à poser cette question à l'enfant: en quoi as-tu été contraint? Pourquoi tu n'as pas pu dire non ? Mais l'enfant n'a rien à expliquer, sa qualité d'enfant ne lui permet pas ça. C'est une aberration", dénonce-t-elle.
La loi doit également protéger les victimes d'inceste "contre elles mêmes", avance Mme Porchy. Car elles développent "souvent des comportements hypersexualisés (...) et il ne faut pas confondre la cause et la conséquence", dit-elle.
Marie-Pierre Porchy égratigne ainsi ces défenses qui dénigrent la victime: "ce petit pervers y retournait tous les jours, il devait bien y trouver son compte".
"C'est pour ça que l'interdit est fondamental (...) Tant que l'agresseur pourra dire que la victime n'était pas contrainte, on ne s'en sortira pas", assène la juge.
Une modification de la loi en ce sens, soutenue par l'exécutif et déjà adoptée le 18 février par les députés de l'Assemblée nationale, sera examinée le 15 mars prochain en première lecture au Sénat.
Elle devrait fixer un seuil d'âge renforçant l'interdit des relations sexuelles entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans. Et le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti souhaite que cette nouvelle infraction ne questionne plus la notion de "contrainte, menace, violence ou surprise".
Mme Porchy, qui réclame cette réforme depuis trente ans y voit un "changement de paradigme" rendu possible par la récente libération de la parole publique des victimes.
A condition d'observer cette mise en garde: "la justice ne doit pas se faire sur les réseaux sociaux... Et c'est pourtant là qu'elle se fait quand nous ne faisons pas notre boulot".
dar/pga/cbn/shu
"Carnets de profs": en REP+ ou en milieu rural, "jamais de tensions fortes" avec les parents #
Quelle place donner à la famille au collège? A l'automne dernier, après l'assassinat du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, de nombreux enseignants ont fait part d'une pression grandissante des parents d'élèves sur leur travail.
Les trois correspondants réguliers de l'AFP, professeurs en collège REP+ et en zone rurale, décrivent plutôt des relations apaisées avec les parents de leurs élèves et souhaiteraient même les voir davantage présents.
Céline, professeure d'histoire-géographie dans un collège REP+ d'une ville moyenne du Haut-Rhin:
"Je n'ai jamais été dans un établissement avec une population très favorisée mais des amis, dans ce type d'établissements, me racontent avoir affaire parfois à des parents extrêmement tatillons. Ils montrent une forme d'angoisse par rapport à l'école et à la réussite de leur enfant.
En ce qui me concerne, c'est ma 21e année d'enseignement et je n'ai jamais eu de tensions fortes avec des parents d'élèves.
Ces derniers ont vraiment à coeur de mettre l'intérêt de leur enfant en avant, font ça avec beaucoup de sérieux, de disponibilité, d'intelligence, d'humour. C'est toujours intéressant de discuter avec eux.
J'ai juste une anecdote, il y a longtemps. Une maman avait contesté que j'enlève un point de présentation à son fils, qui était dyslexique. Il avait rendu une copie avec beaucoup de ratures.
La maman était allée jusqu'à rencontrer l'infirmière scolaire pour faire pression. Je l'avais reçue gentiment et lui avais dit: +OK, à partir de maintenant c'est vous qui allez faire l'évaluation de votre fils+. Elle était gênée mais je n'avais pas cédé.
La fois d'après, son fils avait rendu une copie très propre. J'avais demandé à revoir sa mère et je lui avais montré la copie: +Vous voyez, en enlevant un point une fois de temps en temps, ça fait progresser votre fils+."
Camille, 39 ans, professeure d'histoire-géographie dans un collège classé REP+ d'une petite ville des Yvelines:
"Les parents d'élèves sont assez absents en Rep+ et les associations de parents d'élèves n'existent pas vraiment. Nous le regrettons et proposons des réunions sur des thématiques différentes pour les faire venir au collège.
Je ne pense pas qu'ils ne soient pas concernés, plutôt qu'ils n'osent pas. Les objectifs du primaire sont plus clairs à saisir, le collège reste plus mystérieux et leurs enfants sont devenus adolescents.
Ils ont aussi une grande confiance dans l'institution. Et c'est d'une certaine manière, une petite victoire pour nous.
Les sujets de crispation peuvent porter sur les questions d'orientation mais je n'ai jamais rencontré de parents qui n'étaient pas à l'écoute. Très souvent, les parents de mes élèves envisagent le meilleur comme une entrée au lycée général.
Une mère d'élève m'a dit vouloir un métier +propre+ pour son fils. Après discussion, j'ai fini par comprendre que cette maman souhaitait un métier propre pour son enfant au sens propre, c'est-à-dire un métier de bureau, dans lequel il ne salirait pas ses vêtements.
D'autres parents ne sont pas allés au lycée général et le regrettent. Ils veulent offrir cet avenir à leurs enfants."
Philippe, 54 ans, enseigne l'histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:
"Dans mon établissement, nous avons l'habitude d'organiser deux rencontres avec les parents d'élèves par année scolaire. A ma connaissance, cela nous distingue d'autres collèges. Quand il m'est arrivé d'en discuter avec des collègues d'autres établissements, cela les a même surpris.
Certaines rencontres sont plus faciles que d'autres et il m'est arrivé d'avoir des échanges un peu plus tendus. Parfois, le constat fait par le professeur peut être vécu comme une intrusion dans l'éducation donnée par la famille.
Malgré ma présence de trois décennies dans le même collège, je ne sais pas si les attentes des parents d'élèves ont beaucoup changé.
Ce que je constate néanmoins, c'est la montée de parents un peu démunis face à l'environnement de leur enfant. L'envahissement des appareils électroniques, surtout le téléphone portable, pose des problèmes. Ce sujet prend un peu la suite de la place du téléviseur dans la chambre des adolescents que des parents m'évoquaient il y a quinze-vingt ans."
clw-bdx-cca/pa/or
Strasbourg: incendie "circonscrit" sur le site de l'entreprise OVHcloud #
L'incendie qui s'était déclaré dans la nuit à Strasbourg sur le site de l'entreprise OVHcloud, spécialisée dans les serveurs informatiques, a été "circonscrit", a annoncé mercredi matin la préfecture du Bas-Rhin.
Le feu s'est déclenché vers 01h00 du matin dans le quartier de Port du Rhin, à l'est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande, et a mobilisé 101 sapeurs-pompiers et 43 véhicules.
"Grâce à une forte mobilisation des pompiers, le sinistre sur le site a été circonscrit", a annoncé la préfecture dans un communiqué, peu avant 7h00. Des moyens opérationnels ont également été mobilisés par les autorités allemandes.
La préfecture a précisé que le site, de type "data-center" n'était pas classé Seveso, contrairement à ce qu'elle avait annoncé dans un premier temps. Elle a indiqué qu'aucune pollution toxique n'avait été détectée, malgré l'important panache de fumée. La zone industrielle de Port du Rhin, compte, elle, plusieurs sites Seveso.
La préfecture a également indiqué qu'aucune victime n'avait été recensée dans l'incendie, et réclamé que les riverains "ne s'approchent pas de la zone du sinistre".
"Tout le monde est sain et sauf. Le feu a détruit SBG2. Une partie de SBG1 est détruite. Les pompiers protègent actuellement SBG3. Pas d'impact sur SBG4", a tweeté Octave Klaba, le fondateur d'OVHcloud, en désignant les différentes parties du site.
apz/shu
Assumer la souffrance, montrer la résilience: le dilemme des mémoriaux des attentats #
Après chaque attentat, la question vient hanter les pays occidentaux: comment marquer la souffrance, rendre hommage aux victimes et prouver la résilience de la société sans tomber dans le piège des auteurs des attaques en leur offrant la postérité qu'ils cherchaient ?
De plus en plus, gouvernements et opinions publiques convergent vers le besoin de trouver un lieu, une représentation physique et un discours pour aider les victimes à assumer leur douleur et permettre aux sociétés attaquées de rester debout.
A Madrid comme à Oklahoma, à New York comme à Bruxelles, à Oslo comme à Manchester ont été dressés des mémoriaux, des musées, parfois les deux.
En France, touchée par des attaques de diverses obédiences depuis un demi-siècle et qui célèbre ce jeudi la journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme, le président Emmanuel Macron a mis en place un comité chargé de réfléchir au premier musée-mémorial français du terrorisme, censé être inauguré en 2027 à Paris.
"Que les pays bâtissent des mémoriaux pour commémorer des attaques terroristes est devenu une sorte de norme culturelle non écrite", constate Jeanine de Roy van Zuijdewijn, chercheuse à l'université de Leiden, en Belgique. Mais il y a loin de la norme au consensus. Car rescapés, familles de victimes, gouvernement, forces de l'ordre, riverains et historiens n'attendent pas la même chose d'un tel édifice.
"Quel doit être le but d'un mémorial national ? Est-ce capturer avec justesse le traumatisme et les émotions vécues par ceux qui ont été attaqués, honorer les victimes, montrer une capacité de résilience, exposer les valeurs nationales ou quelque chose d'autre encore ?", interroge Jeanine de Roy van Zuijdewijn.
"Certains de ces objectifs peuvent être contradictoires", ajoute-t-elle. "Quand certains pourraient vouloir marquer un lieu physiquement, d'autres pourraient souhaiter le laisser aussi normal que possible pour ne pas créditer le terroriste".
En Norvège, après les attentats en 2011 de l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes dont 69 sur l'île d'Utøya, le projet de mémorial national avait suscité l'opposition des riverains, qui refusaient d'en endosser le fardeau alors même que certains avaient participé aux opérations de sauvetage le jour du massacre, au prix d'une expérience traumatisante.
Après six ans de querelles, c'est un tribunal qui a finalement décrété, en février, qu'il serait bien construit.
Clifford Chanin, vice-président exécutif du mémorial du 11-septembre à New York, l'un des plus grands du monde, se souvient des débats entamés dans les semaines qui ont suivi l'attentat d'Al-Qaïda en 2001 contre les Twin Towers (3.000 morts), mais aussi d'une sensation d'évidence qu'un lieu, au delà de "Ground zero", devrait permettre à la Nation de se souvenir.
"La difficulté est inhérente au processus. Elle est inévitable. C'est la façon de construire la confiance entre l'ensemble des protagonistes qui produit un résultat", explique-t-il à l'AFP, soulignant le besoin que le dialogue se fasse, quelle qu'en soit la durée.
Car la nécessité ne fait pas de doute: en témoignent notamment les nombreux mémoriaux éphémères qui ornent les lieux d'attentats.
Fleurs, photos, dessins, textes incantatoires, poèmes ont ainsi fleuri de Madrid à Bruxelles en passant par Paris après les attentats qui les ont frappées. Jusqu'à rester dans le patrimoine commun, à l'instar du "Je suis Charlie", slogan né dans la foulée de l'attentat à Paris contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015, et devenu un emblème de la résilience française face aux jihadistes.
De la même façon, les chefs d'État et de gouvernement se sentent investis d'une mission. Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise, avait donné le ton peu après l'attentat de Christchurch en 2019 (51 morts), en proclamant qu'elle ne prononcerait jamais le nom de son auteur, l'extrémiste de droite Brenton Tarrant.
"Il a visé beaucoup de choses dans son acte de terreur, mais l'une d'elles était la notoriété. Et c'est pourquoi vous ne m'entendrez jamais mentionner son nom", avait-elle promis au parlement.
Cinq grands médias locaux étaient ensuite convenus de quelques principes dans la couverture du procès, pour ne pas colporter l'idéologie suprémaciste blanche de l'Australien, qui avait diffusé le carnage en direct sur Facebook.
Une initiative qui a séduit Hans Davidsen-Nielsen, reporter au journal danois Politiken. il invite les médias de son pays à une semblable réflexion: "sans couverture de presse, l'intérêt de commettre des atrocités s'évaporerait, ce qui pourrait plaider pour le silence. D'un autre côté, il est illusoire d'imaginer des médias qui regarderaient ailleurs", résume-t-il dans un article au titre sans équivoque: "Comment ne pas être un idiot utile en couvrant le terrorisme".
De fait, il semble tout aussi impossible d'imaginer un musée-mémorial dénué d'explication sur la motivation des auteurs et leur identité.
"Si vous ne croyez pas en la culpabilité collective - et vous ne devriez pas y croire - alors vous devez présenter les individus responsables de leur propre comportement et décisions", estime Clifford Chanin.
A New York, explique l'Américain, les pirates de l'air du 11 septembre sont représentés via des photos fournies et tamponnées par le FBI (police fédérale), avec une iconographie très différente de celles des victimes.
Le comité français, auquel M. Chanin participe, revendique lui aussi une charge pédagogique d'autant plus forte que le projet évoquera les attentats qui ont frappé le territoire depuis le Drugstore Publicis en 1974. Un spectre qui va des militants d'extrême gauche d'Action directe au GIA algérien, de l'ETA basque au groupe Etat islamique, du FPLP palestinien à Al-Qaïda.
"Quelles que soit les raisons, un attentat a toujours un objectif: empêcher de penser et aussi susciter des émotions, notamment la peur. On va répondre à cette émotion par d'autres émotions, notamment l'empathie, à travers l'écoute des témoignages", explique le responsable du projet, Henry Rousso.
L'historien ne se reconnaît pas dans le silence très politique de Jacinda Ardern. "Ce n'est pas ma démarche, je ne fais pas un musée sur le nazisme sans prononcer le nom de Hitler", a-t-il expliqué à l'AFP. "il n'y aura, ni de près ni de loin, une quelconque possibilité d'héroïsation des auteurs d'actes terroristes".
Un écueil qui n'échappe à personne. Lorsqu'ils ont abattu en mai 2011 le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans sa cache d'Abbottabad, au Pakistan, les Américains ont pris soin d'emporter sa dépouille et de la jeter en haute mer. A un endroit resté secret où, précisément, nul jihadiste ou sympathisant ne pourrait venir lui rendre hommage.
dla-dar/fz/ahe
Strasbourg: "important incendie" sur le site de l'entreprise OVH #
Un important incendie était en cours mercredi matin à Strasbourg dans un bâtiment de l'entreprise OVH, spécialisée dans les serveurs informatiques, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin.
Le feu, qui s'est déclenché vers 03h00 du matin dans le quartier de Port du Rhin, à l'est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande, mobilisait 101 sapeurs-pompiers et 43 véhicules.
La préfecture a précisé que le site n'était pas classé Seveso, contrairement à ce qu'elle avait annoncé dans un premier temps. Elle a indiqué qu'aucune pollution toxique n'avait été détectée, malgré l'important panache de fumée.
La préfecture a indiqué qu'aucune victime n'avait été recensée dans l'incendie. Les pompiers s'attachaient à éviter que le feu, qui s'est propagé dans un bâtiment de 4 étages accueillant des serveurs, ne touche d'autres bâtiments.
"Tout le monde est sain et sauf. Le feu a détruit SBG2. Une partie de SBG1 est détruite. Les pompiers protègent actuellement SBG3. Pas d'impact sur SBG4", a tweeté Octave Klaba, le fondateur d'OVHcloud, en désignant les différentes parties du site.
apz/ahe
Strasbourg: "important incendie" sur le site de l'entreprise OVH, classé Seveso #
Un important incendie était en cours mercredi matin dans un bâtiment de l'entreprise OVH, spécialisée dans les serveurs informatiques, sur un site classé Seveso à Strasbourg, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin.
Le feu, qui s'est déclenché vers 03h00 du matin, mobilisait "une centaine" de pompiers dans le quartier de Port du Rhin, à l'est de la capitale alsacienne, non loin de la frontière allemande.
La préfecture a indiqué qu'aucune victime n'avait été recensée dans l'incendie. Les pompiers s'attachaient à éviter que le feu, qui s'est propagé dans un bâtiment de 4 étages accueillant des serveurs, ne se propage à d'autres bâtiments.
Malgré l'important panache de fumée, aucune pollution toxique n'a été détectée sur le site industriel, selon la préfecture.
apz/bdx/ahe
Nouvelle rixe entre jeunes à Paris, un blessé grave #
Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, mardi à Paris lors d'une nouvelle rixe entre jeunes, a-t-on appris de sources concordantes.
Violentes rixes et rivalités entre bandes de jeunes se multiplient notamment en région parisienne. Lundi, un adolescent de 14 ans a été grièvement blessé en Essonne, département du sud de Paris, où deux collégiens avaient déjà été mortellement poignardés en février.
La rixe a eu lieu mardi en fin d'après-midi porte d'Auteuil dans le cossu XVIe arrondissement de Paris, à proximité du stade Roland-Garros et du Parc des Princes, a-t-on précisé de source policière.
Au moins trois des cinq blessés l'ont été à l'arme blanche, et quatre blessés ont entre 16 et 17 ans, selon le parquet de Paris qui a ouvert une enquête pour tentative d'homicide volontaire.
Mi-janvier le passage à tabac de Yuriy, un collégien de 15 ans, dans Paris, avait suscité l'émoi de la classe politique.
La diffusion sur les réseaux sociaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité de nombreuses réactions, aussi bien du président Emmanuel Macron que du footballeur Antoine Griezmann.
L'adolescent s'est exprimé pour la première fois publiquement mardi soir en assurant qu'il ne faisait "pas partie d'une bande".
Au début du mois, le gouvernement a décrété la mobilisation générale contre le phénomène de rixes entre jeunes.
Un plan de lutte doit être adopté d'ici le 1er mai avec notamment le renforcement de la sécurité aux abords des écoles, le suivi de l'absentéisme scolaire, la médiation de quartiers et la surveillance des réseaux sociaux via lesquels les jeunes peuvent se donner rendez-vous pour en découdre.
Selon le ministère de l'Intérieur, 357 affrontements entre bandes ont été recensés en 2020 contre 288 en 2019, soit une hausse de près de 25%, et trois personnes ont été tuées et 218 blessées lors des affrontements de l'an dernier.
nk/pa/cbn/cls/fjb
paris: nouvelle rixe entre jeunes dans le XVIème arrondissement, un blessé grave #
Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, mardi dans le XVIe arrondissement de Paris lors d'une nouvelle rixe entre jeunes impliquant des mineurs, a-t-on appris de sources concordantes.
Le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête pour tentative d'homicide volontaire, confiée à la sûreté territoriale.
Selon cette source, au moins trois des cinq blessés l'ont été à l'arme blanche, et "la minorité de quatre des cinq blessés a été établie, les âges s'établissant entre 16 à 17 ans", tandis que l'âge du cinquième blessé était encore incertain.
La rixe a eu lieu en fin d'après-midi porte d'Auteuil dans le cossu XVIe arrondissement de Paris, à proximité du stade Roland-Garros et du Parc des Princes, a-t-on précisé de source policière.
Plusieurs rixes entre jeunes ont eu lieu ces dernières semaines à Paris et dans sa région, la dernière date de lundi soir à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), où deux jeunes ont été grièvement blessés. L'un d'entre eux se trouvait mardi soir dans le coma.
nk-gd/pa/cbn
Passé à tabac en janvier, le jeune Yuriy assure qu'il ne fait pas partie d'une bande #
L'adolescent Yuriy, dont le passage à tabac mi-janvier à Paris avait suscité un émoi national, s'est exprimé publiquement mardi soir pour la première fois en assurant qu'il ne faisait "pas partie d'une bande".
Le collégien avait été conduit à l'hôpital dans un état grave après avoir été roué de coups dans la soirée du 15 janvier, alors qu'il se trouvait avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement de la capitale. Son agression, documentée sur une vidéo, a été largement attribuée à un règlement comptes entre bandes rivales.
"Je dirais que je ne fais pas partie d'une bande, c'est juste un groupe d'amis qui est sur cette dalle, on s'amuse bien, on joue au foot des fois, non c'est pas une histoire de bandes", a déclaré Yuriy lors d'un entretien accordé à l'animateur Cyril Hanouna diffusé mardi soir sur C8.
"Je vivais ma vie, ça m'arrivait souvent d'être sur cette dalle, je me sentais pas en danger", a-t-il ajouté en affirmant ne pas connaître ses agresseurs et en souhaitant "retourner à la vie d'avant".
"Je ressentais la peur de la mort, car ce qui m'arrivait c'était pas rien et je voyais les réactions autour de moi (...) le crâne ouvert, le sang partout", a décrit l'adolescent à cheveux longs, qui porte encore sur son front une cicatrice, en évoquant les blessures qu'il a subie en janvier.
La diffusion sur les réseaux sociaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité de nombreuses réactions, aussi bien du président Emmanuel Macron que du footballeur Antoine Griezmann.
Onze jeunes ont été mis en examen dans ce dossier, notamment pour "tentative d'assassinat" ou "participation à une association de malfaiteurs". La plupart d'entre eux sont mineurs et domiciliés à Vanves (Hauts-de-Seine), au sud de Paris.
Cette affaire a braqué les projecteurs sur le phénomènes des violentes rixes et rivalités entre bandes de jeunes, qui se multiplient depuis, notamment en région parisienne. Lundi, un adolescent de 14 ans a été grièvement blessé en Essonne, où deux collégiens avaient déjà été mortellement poignardés en février.
dar/pa/cbn
Un surveillant de la prison de Fresnes condamné pour trafic de stupéfiants #
Un surveillant du centre pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne) a été condamné mardi par le tribunal de Créteil à dix-huit mois de prison, dont six avec sursis, pour avoir trafiqué du cannabis à l'intérieur de la prison.
Le fonctionnaire de 41 ans, qui a reconnu les faits, avait été interpellé en janvier. Initialement placé en détention provisoire à Fleury-Merogis, il a été ensuite remis en liberté sous contrôle judiciaire.
La peine de prison qui lui a été infligée pourra être effectuée à son domicile sous bracelet électronique et il ne pourra plus exercer dans la fonction publique, a également décidé le tribunal.
Ancien fumeur de cannabis - une dizaine de joints par jour - le surveillant a expliqué s'être livré à ce trafic pour financer sa consommation personnelle.
"Mon client n'a pas su demander de l'aide lorsqu'il en aurait eu besoin ", a plaidé lors de l'audience son avocate, Me Sivane Seniak, décrivant son client comme "un toxicomane à la dérive".
Lui et ses collègues n'étant pas soumis à une fouille, le gardien a expliqué qu'il introduisait en prison de la drogue, de la viande ou "des petits téléphones qui ne sonnent pas au portique" en les dissimulant "dans sa poche".
"On sait ce que valent les contrôles" à Fresnes, a commenté la présidente du tribunal, Elise Rinaudo . "Vous n'êtes pas le premier et certainement pas le dernier, c'est une catastrophe (...) on n'a qu'à raser Fresnes et passer à autre chose" a-t-elle ajouté.
"C'est l'arbre qui cache la forêt", a acquiescé l'avocate du détenu en qualifiant l'établissement de "panier de crabes".
L'homme qui fournissait la drogue au surveillant, actuellement incarcéré dans une autre affaire, a lui été condamné à six mois de bracelet électronique.
L'année dernière, un détenu et un ex-surveillant de Fresnes avaient déjà été condamnés à cinq et deux ans et demi de prison par le tribunal correctionnel de Créteil pour avoir introduit de la drogue dans cette prison, la deuxième plus grande de France.
leo/pa/pb
Nouvelle rixe entre jeunes à Paris, un blessé grave #
Cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, mardi dans le XVIe arrondissement de Paris lors d'une nouvelle rixe entre jeunes impliquant des mineurs, a-t-on appris de sources concordantes.
Le parquet de Paris a indiqué avoir ouvert une enquête pour tentative d'homicide volontaire, confiée à la sûreté territoriale.
Au moins trois des cinq blessés l'ont été à l'arme blanche, et quatre des blessés sont âgés de 16 à 17 ans, a-t-on poursuivi de même source.
La rixe a eu lieu en fin d'après-midi porte d'Auteuil dans le cossu XVIe arrondissement de Paris, à proximité du stade Roland-Garros et du Parc des Princes, a-t-on précisé de source policière.
Plusieurs rixes entre jeunes ont eu lieu ces dernières semaines à Paris et dans sa région, la dernière date de lundi soir à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), où deux jeunes ont été grièvement blessés. L'un d'entre eux se trouvait mardi soir dans le coma.
nk/pa/cbn
Un jeune Malien menacé d'expulsion placé en centre de rétention administrative #
Un jeune Malien vivant en Haute-Loire a été conduit mardi vers le centre de rétention administrative de Lyon, avant d'être expulsé, a indiqué l'enseignante qui l'héberge et dont le compagnon avait observé une grève de la faim pour obtenir sa régularisation administrative.
"On nous a annoncé en toute fin de journée que Madama était en route pour Lyon au centre de rétention administrative de Lyon en vue d'une expulsion sur décision du préfet de Haute-Loire", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay. "Nous sommes encore sur le choc, c'est un cauchemar pour nous".
Mardi matin, Madama Diawara avait été convoqué par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat (Puy-de-Dôme)et "placé en garde à vue pour usage de faux documents", selon Mme de Marconnay.
"Mon compagnon et moi avons été interrogés séparément en audition libre", a-t-elle ajouté.
"L'affaire est en cours", a indiqué dans la journée un porte-parole de la police de l'Air et des Frontières qui n'a pas souhaité donner plus d'informations.
"Je suppose qu'il a eu une obligation de quitter le territoire français. On va faire appel dès demain", explique Mme de Marconnay. "On n'abandonne pas même si on a reçu un coup aujourd'hui".
Madama Diawara, jeune Malien de 19 ans, avait été accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon.
Il avait été inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole et avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.
Le compagnon de Mme de Marconnay, Eric Durupt, a entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision.
Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.
La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.800 signatures.
cca-ari/fga/pb
France: un rappeur condamné pour avoir fait la pub de dealers #
Le rappeur français Mister You a été condamnée en appel mardi à Paris à 24 mois de prison aménageable pour avoir fait la promotion en février 2019 sur les réseaux sociaux d'un important point de deal de banlieue parisienne.
En première instance, le rappeur parisien avait été condamné par un tribunal à un an sous bracelet électronique et reconnu notamment coupable d'acquisition de stupéfiants, infraction dont il a été relaxé mardi en appel.
"Il s'agit d'un arrêt incohérent: on relaxe d'une infraction, sans en tirer les conséquences sur la peine", a réagi auprès de l'AFP son avocat Robin Pinsard, annonçant son intention de se pourvoir en cassation.
Sur Snapchat, où les vidéos du rappeur de 37 ans peuvent être vues par 200.000 personnes, majoritairement des jeunes, le rappeur s'était filmé en train de fumer du cannabis provenant d'un point de deal en banlieue parisienne, à qui il adressait une "spéciale dédicace".
"Mmmh qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?", chantonnait-il en montrant le cannabis, avant de s'allumer un joint.
De la "connerie" et de la "pure bêtise", avait-il plaidé en première instance. "Au bout de deux heures j'ai retiré" la vidéo des réseaux sociaux, avait-il expliqué, en s'excusant.
Pendant des mois entre 2018 et 2019, les policiers avaient multiplié les opérations sur ce point de deal - plus de 200 arrestations en un an -, considéré comme l'un des plus gros de la région parisienne avec un bénéfice par semaine estimé à 100.000 euros.
Les enquêteurs estimaient que la "pub" de Mister You visait à faire remonter les ventes d'un trafic qui commençait alors à battre de l'aile.
Une "démarche marketing bien orchestrée" supplémentaire pour ces trafiquants, qui s'étaient imposés grâce à leurs boîtes reconnaissables et à une "stratégie commerciale agressive" sur Snapchat, selon un enquêteur.
Rappeur dont les clips enregistrent aujourd'hui plusieurs dizaines de millions de vues sur YouTube, Mister You s'est notamment fait connaître du grand public à la fin des années 2000 en publiant de la musique alors qu'il était en cavale dans une affaire de trafic de drogues.
leo/dar/dch/fio
France: une rappeur condamné pour avoir fait la pub de dealers #
Le rappeur français Mister You a été condamnée en appel mardi à Paris à 24 mois de prison aménageable pour avoir fait la promotion en février 2019 sur les réseaux sociaux d'un important point de deal de banlieue parisienne.
En première instance, le rappeur parisien avait été condamné par un tribunal à un an sous bracelet électronique et reconnu notamment coupable d'acquisition de stupéfiants, infraction dont il a été relaxé mardi en appel.
"Il s'agit d'un arrêt incohérent: on relaxe d'une infraction, sans en tirer les conséquences sur la peine", a réagi auprès de l'AFP son avocat Robin Pinsard, annonçant son intention de se pourvoir en cassation.
Sur Snapchat, où les vidéos du rappeur de 37 ans peuvent être vues par 200.000 personnes, majoritairement des jeunes, le rappeur s'était filmé en train de fumer du cannabis provenant d'un point de deal en banlieue parisienne, à qui il adressait une "spéciale dédicace".
De la "connerie" et de la "pure bêtise", avait-il plaidé en première instance. "Au bout de deux heures j'ai retiré" la vidéo des réseaux sociaux, avait-il expliqué, en s'excusant.
Pendant des mois entre 2018 et 2019, les policiers avaient multiplié les opérations sur ce point de deal - plus de 200 arrestations en un an -, considéré comme l'un des plus gros de la région parisienne avec un bénéfice par semaine estimé à 100.000 euros.
Les enquêteurs estimaient que la "pub" de Mister You visait à faire remonter les ventes d'un trafic qui commençait alors à battre de l'aile.
Rappeur dont les clips enregistrent aujourd'hui plusieurs dizaines de millions de vues sur YouTube, Mister You s'est notamment fait connaître du grand public à la fin des années 2000 en publiant de la musique alors qu'il était en cavale dans une affaire de trafic de drogues.
leo/dar/dch/fio
Le rappeur Mister You condamné en appel pour avoir fait la pub de dealers #
La star du rap Mister You a été condamnée mardi en appel à Paris à une peine de 24 mois de prison aménageable pour avoir fait la promotion en février 2019 sur les réseaux sociaux d'un important point de deal de banlieue parisienne.
En première instance, le rappeur du quartier parisien de Belleville avait été condamné par le tribunal de Créteil à un an sous bracelet électronique et reconnu notamment coupable d'acquisition de stupéfiants, infraction dont il a été relaxé mardi en appel.
"Il s'agit d'un arrêt incohérent: on relaxe d'une infraction, sans en tirer les conséquences sur la peine", a réagi auprès de l'AFP son avocat Robin Pinsard, annonçant son intention de se pourvoir en cassation.
Sur Snapchat, où les vidéos du rappeur de 37 ans peuvent être vues par 200.000 personnes, majoritairement des jeunes, le rappeur s'était filmé en train de fumer du cannabis provenant d'un point de deal de Villejuif, dans le Val-de-Marne, à qui il adressait une "spéciale dédicace".
"Mmmh qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?", chantonnait-il en montrant le cannabis, avant de s'allumer un joint.
De la "connerie" et de la "pure bêtise", avait-il plaidé en première instance. "Au bout de deux heures j'ai retiré" la vidéo des réseaux sociaux, avait-il expliqué, en s'excusant.
Pendant des mois entre 2018 et 2019, les policiers avaient multiplié les descentes sur ce point de deal - plus de 200 arrestations en un an -, considéré comme l'un des plus gros d'Ile-de-France avec un bénéfice par semaine estimé à 100.000 euros.
Les enquêteurs estimaient que la "pub" de Mister You visait à faire remonter les ventes d'un trafic qui commençait alors à battre de l'aile.
Une "démarche marketing bien orchestrée" supplémentaire pour ces trafiquants, qui s'étaient imposés grâce à leurs boîtes reconnaissables et à une "stratégie commerciale agressive" sur Snapchat, selon un enquêteur.
Rappeur dont les clips enregistrent aujourd'hui plusieurs dizaines de millions de vues sur YouTube, Mister You s'est notamment fait connaître du grand public à la fin des années 2000 en publiant de la musique alors qu'il était en cavale dans une affaire de trafic de drogues.
leo/dar/dch
Femme brûlée en Seine-Saint-Denis: un nouveau suspect en garde à vue #
Un nouveau suspect a été placé en garde à vue dans l'enquête sur l'agression d'une femme samedi dans un autobus de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), qui avait été aspergée d'un liquide inflammable et partiellement brûlée, a annoncé mardi le parquet de Bobigny à l'AFP.
Le mis en cause est âgé de 30 ans, a précisé le parquet. Un autre homme avait été précédemment suspecté et placé en garde à vue dimanche, avant d'être remis en liberté le lendemain.
La victime, âgée de 54 ans, a été brûlée au visage, au cuir chevelu et au cou mais ses jours ne sont pas en danger. L'auteur des faits a pris la fuite aussitôt après l'agression, samedi peu après 19H00.
Le compagnon de la victime lui a immédiatement porté secours, aidé par le chauffeur de l'autobus qui a éteint le feu avec un extincteur, a relaté à l'AFP une source policière. Tous deux ont été légèrement blessés.
L'enquête pour tentative d'homicide volontaire a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
amd/pa/or
France: un vaste réseau de trafic de drogue démantelé à Marseille #
Un réseau de vente de drogues, présenté comme un des "tout principaux" de Marseille, la deuxième ville de France, a été démantelé et près de 450 kilos de cannabis saisis, a-t-on appris de source judiciaire.
"Près de 250 policiers ont procédé ce (mardi) matin à une vaste opération judiciaire visant le démantèlement d'un réseau de trafiquants de résine, d'herbe de cannabis et de cocaïne", implanté au nord de la ville, a indiqué la procureure de Marseille, Dominique Laurens, dans un communiqué.
Dix-neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue et "tous les lieux de stockage découverts" au terme de plus d'un an d'investigation et de surveillance, a-t-elle ajouté. Au total, outre les 445 kilos de cannabis, 258.100 euros ont été saisis ainsi que 235 grammes de cocaïne et un fusil à pompe.
De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrenés par le trafic de drogue, avec des réseaux qui se professionnalisent et deviennent plus violents, selon des spécialistes de criminologie.
Selon les derniers chiffres policiers, Marseille compterait 156 "plans stups" (points de deal), dont certains accueilleraient jusqu'à 2.000 clients par jour.
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, en visite à Marseille fin février, a annoncé des renforts policiers pour mener la lutte contre ces trafics.
iw/est/pb/fio
Rixe dans le Val-de-Marne: gardes à vue prolongées, un adolescent dans le coma #
Les gardes à vue de quatre mineurs interpellés après une rixe entre bandes lundi à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) qui a fait deux blessés graves, dont un actuellement dans le coma, ont été prolongées mardi soir, a indiqué le parquet de Créteil, contacté par l'AFP.
Soupçonnés de "tentative d'homicide volontaire", trois des gardés à vue sont nés en 2005, le quatrième en 2004, a précisé le parquet.
Lundi en fin d'après-midi, deux groupes de jeunes originaires de deux quartiers de Champigny-sur-Marne, une ville de 77.000 habitants située à une douzaine de kilomètres à l'est de Paris, se sont affrontés en pleine rue à coups de couteaux et à coups de poings.
Dans la rixe, deux adolescents de 14 et 16 ans ont été grièvement blessés.
Le plus jeune, âgé de 14 ans et touché notamment à l'aine, est toujours hospitalisé mais tiré d'affaire, a indiqué une source policière à l'AFP, ce qu'a confirmé le parquet de Créteil. L'autre, 16 ans et blessé entre autre au thorax, a été "placé dans le coma artificiel".
Ces deux Campinois viennent de quartiers "rivaux" de la ville, selon les termes d'une autre source policière: le plus jeune du quartier des Mordacs, le second des Boullereaux. "Entre les Boullereaux et Mordacs, il y a des rivalités historiques, régulièrement des échauffourées mais jamais deux ados gravement blessés", a commenté cette seconde source policière.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne les 22 et 23 février. Deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de vingt-quatre heures.
Ces drames avaient jeté un coup de projecteur sur le phénomène de bandes de jeunes, aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Dans la foulée de ces deux règlements de comptes, le gouvernement avait décrété une mobilisation générale pour établir un plan de lutte contre les bandes qui doit être adopté d'ici au 1er mai.
Le président du Conseil départemental du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) a appelé mardi à "un engagement sans faille de l'ensemble des pouvoirs publics" pour lutter contre des "violences insupportables".
Le maire de Champigny-sur-Marne (DVD) Laurent Jeanne a lui appelé sur France Info à "l'apaisement dans les quartiers". "On veut absolument éviter tout embrasement", a-t-il déclaré.
Des associations travaillent sur le terrain en ce sens. Dès le soir du drame, "on a rencontré des jeunes dans les deux quartiers" mais, "à l'heure actuelle, on n'a pas d'info sur l'élément déclencheur", a expliqué à l'AFP Samir Rekab, président de Champigny Jeunesse.
"Je pense qu'il y a un manque de dialogue alors qu'on habite tous la même ville. il faut qu'on se sente Campinois et non plus habitant d'un quartier", a ajouté ce responsable associatif. "il y a des embrouilles de quartiers mais on n'est pas dans le Bronx", a-t-il tenu à nuancer, "à Champigny, les gens se rencontrent par exemple dans des matchs de foot".
"Il faut rouvrir les structures, rouvrir les gymnases, tout ce qui est extra-scolaire", a aussi prôné Zineddine Khemici, président de l'association Les quartiers du coeur, pour qui ces activités permettraient "d'extérioriser toute (la) colère".
vid-clw-ali/pa/dch
Aisne: amende pour port d'arme pour un homme se disant victime de violences policières #
Un homme ayant porté plainte pour violences policières, affaire pour laquelle une enquête préliminaire est en cours, a été condamné mardi à 300 euros d'amende par le tribunal judiciaire de Saint-Quentin pour port d'arme sans motif légitime.
Le parquet avait requis 30 jours-amende à 10 euros à l'encontre de ce trentenaire, pour avoir détenu un cutter et une bombe de gaz lacrymogène sans motif légitime, et outragé un policier qu'il accuse de l'avoir violenté en avril 2019. Le tribunal l'a relaxé pour l'outrage.
Une enquête préliminaire a par ailleurs été ouverte après sa plainte, avec saisie de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), et "est en cours d'achèvement", a indiqué à l'AFP le procureur de Saint-Quentin.
Selon l'avocat de cet homme, Me Hector Cerf, la "faiblesse de la peine" infligée mardi démontre que la juridiction est mal à l'aise avec les faits dénoncés" par son client. "Tout le monde a compris que la victime dans ce dossier était bien" ce dernier, a-t-il ajouté.
Lors d'une garde à vue à la suite d'une altercation en avril 2019, Clément L. - qui avait cinq mentions au casier judiciaire - dit avoir été victime d'une "violente mise au sol" par des policiers lors de laquelle l'un d'eux lui a "cassé le bras" après lui avoir dit: "Tu veux voir comment on casse un bras?"
"M. Leroux est aujourd'hui convoqué pour répondre de faits d'outrages et de port d'armes sans motif légitime. La tentation est peut être là de noyer le poisson sous les violences policières" mais "ce n'est pas le sujet", a pour sa part lancé la substitut du procureur de la République Marianne Beyssac lors de l'audience.
"Vous plaidez le bras cassé et l'acharnement des policiers" mais "il y a une enquête en cours", a pour sa part mis en avant l'avocate du policier outragé, Me Aude Gilbert-Carlier.
"Tout ce que nous avons dans cette procédure ne repose que sur des paroles (...) Nul ne peut indiquer dans quelles circonstances précises cette fracture s'est faite".
cmk-cab/eva/or
Marseille: un réseau de trafic de drogue démantelé, 450 kilos de cannabis saisis #
Un réseau de vente de drogues, présenté comme un des "tout principaux" de Marseille, a été démantelé et près de 450 kilos de cannabis saisis, a annoncé mardi la procureure de la deuxième ville de France.
"Près de 250 policiers ont procédé ce (mardi) matin à une vaste opération judiciaire visant le démantèlement d'un réseau de trafiquants de résine, d'herbe de cannabis et de cocaïne, implanté dans la cité de la Savine" au nord de la ville, a indiqué Dominique Laurens dans un communiqué.
Dix-neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue et "tous les lieux de stockage découverts" au terme de plus d'un an d'investigation et de surveillance, a-t-elle ajouté. Au total, outre les 445 kilos de cannabis, 258.100 euros ont été saisis ainsi que 235 grammes de cocaïne et un fusil à pompe.
De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrenés par le trafic de drogue, avec des réseaux qui se professionnalisent et deviennent plus violents, selon des spécialistes de criminologie.
Selon les derniers chiffres policiers, Marseille compterait 156 "plans stups" (points de deal), dont certains accueilleraient jusqu'à 2.000 clients par jour.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en visite à Marseille fin février a annoncé des renforts policiers pour mener la lutte contre ces trafics.
iw/est/pb
France: un troisième hôpital cible d'une cyberattaque en un mois #
Une cyberattaque d'ampleur frappe depuis lundi un hôpital du sud-ouest de la France perturbant fortement son système informatique, la troisième dans un hôpital depuis un mois dans le pays, a appris mardi un correspondant de l'AFP auprès de la direction.
Cet hôpital situé à Oloron Sainte-Marie, près de Pau, qui emploie quelques 600 personnes pour 321 lits et places, a été touché par une attaque de "ransomware" (rançongiciel) par laquelle des pirates s'introduisent dans le système informatique puis chiffrent ses fichiers pour les rendre inopérants, exigeant une rançon pour les débloquer.
Il s'agit de la troisième cyberattaque recensée en un mois en milieu hospitalier en France, les deux précédentes ayant incité le président français Emmanuel Macron a annoncer une riposte d'un milliard d'euros pour renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles.
Sur les écrans de l'hôpital d'Oloron, des messages en anglais sont apparus pour réclamer une rançon de 50.000 dollars en bitcoins (monnaie cryptée). Depuis qu'elle a été repérée lundi par un ingénieur en charge des infrastructures informatiques de l'établissement, les agents utilisent papier et crayons.
La cyberattaque affecte la plupart des données liées aux informations de santé des patients, ce qui pourrait entraîner des reports de certaines interventions, faute d'un retour à la normale rapide, a expliqué la direction. Elle complique également la gestion - informatisée- des stocks de médicaments, mais sans toutefois remettre en cause la campagne de vaccination contre le Covid-19, à ce stade.
Par ailleurs, le téléphone au sein de l'hôpital fonctionne toujours, a souligné la direction qui a précisé qu'un audit des systèmes informatiques de l'hôpital avait été réalisé, à la suite de récentes cyberattaques sur d'autres établissements.
Une plainte a été déposée et la cellule cybercriminalité de la gendarmerie s'est rendue sur place, au côté des agents de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), gendarme français de la cybersécurité sur le territoire.
Les établissements de santé sont devenus des cibles privilégiées de la menace informatique depuis la crise sanitaire, "l'attaque poussant sans doute plus facilement les hôpitaux à payer la rançon au vu du besoin critique de continuité d'activité", selon un rapport de l'Anssi.
cor-nal-pbl/bpe/nm/fio
Val-d'Oise: une adolescente retrouvée morte dans la Seine, deux camarades de classe en garde à vue #
"Une sordide histoire entre collégiens": les enquêteurs tentent mardi d'éclaircir les circonstances de la mort dramatique d'une adolescente de 14 ans, violemment battue puis jetée dans la Seine la veille lors d'un différend avec deux camarades de sa classe d'Argenteuil (Val-d'Oise).
Interpellés mardi vers 02H00 au domicile d'un ami, un adolescent et sa petite amie, tous deux âgés de 15 ans, étaient toujours interrogés en fin de journée dans les locaux de la police judiciaire de Cergy-Pontoise.
"Il s'agit manifestement d'un différend entre les deux filles autour du même jeune homme", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête, déplorant une "sordide histoire entre collégiens". Les gardes à vue des deux suspects vont être prolongées, a indiqué mardi soir à l'AFP le parquet de Pontoise.
La scène s'est déroulée lundi après-midi à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15, sur un chemin de terre à l'écart des habitations, entre la Seine et des voies de chemin de fer. Mardi matin, des traces de sang étaient encore visibles sur place, témoignant de la violence de l'altercation.
Vers 19h30 lundi soir, une mère s'est rendue au commissariat d'Argenteuil pour raconter aux policiers que son fils et sa petite amie "venaient de frapper une jeune fille et que celle-ci est tombée dans la Seine", a retracé le parquet de Pontoise dans un communiqué.
La mère de famille "s'est immédiatement rendue sur place et a retrouvé un gant avec une mèche de cheveux" sur le lieu de l'agression. A son retour à son domicile, elle a constaté que les deux adolescents étaient partis et elle a prévenu les forces de l'ordre.
Ses indications ont permis de retrouver le corps de l'adolescente, récupéré par la police fluviale au niveau du quai Saint-Denis. Elle portait des "traces de coups à la tête et au visage", a précisé le parquet. Une autopsie doit être effectuée.
Les trois adolescents n'avaient aucun antécédent pénal.
L'incompréhension et la tristesse régnaient mardi devant le lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre de la ville de 110.000 habitants. Les trois protagonistes appartenaient à une section de Troisième préparant aux formations professionnelles.
Le conflit semble avoir commencé avant les dernières vacances scolaires, quand des photos de la victime "en sous-vêtements" ont circulé sur Snapchat, le réseau social très prisé des jeunes, selon des témoignages d'élèves recueillis par l'AFP.
Une lycéenne de Terminale a raconté sous couvert de l'anonymat que la jeune fille interpellée "a tourné dans les réseaux sociaux que (la victime, NDLR) était une pute. Cela n'a pas plu à la victime et ça a dégénéré. C'est parti en bagarre".
La victime "m'a parlé, elle m'a dit qu'elle se faisait harceler. Je l'ai vue se battre avec celle qui la harcelait devant les toilettes" la semaine dernière. "C'est choquant, elle avait toute sa vie devant elle", a poursuivi cette élève, en pleurs.
Selon une source proche du dossier, la mère de la victime a indiqué que sa fille faisait l'objet de harcèlement. "elle m'a dit +maman j'ai des gros problèmes, j'ai été menacée de mort par ce garçon et cette fille aussi+, elle s'est bagarrée avec elle une semaine avant", a-t-elle témoigné sur BFMTV.
Sur cette même chaîne, la mère de l'adolescent en garde à vue a évoqué l'hypothèse d'un "petit triangle amoureux qui n'a pas dû pouvoir gérer la chose". "Apparemment, mon fils a eu une petite relation avec (la victime, NDLR) avant d'être avec la nouvelle", a-t-elle avancé.
Une voisine de la mère du garçon placé en garde à vue a confié, choquée, à l'AFP: "Je connais le petit depuis qu'il a 4 ans, c'est un geek, il adore les jeux vidéos, c'est un peureux, pas un gamin qui traîne".
Dans un communiqué, le rectorat de Versailles a exprimé sa "plus vive émotion" et indiqué avoir établi une cellule d'accompagnement psychologique au lycée.
fan-we-amd/pa/nm
Béarn: l'hôpital d'Oloron-Sainte-Marie visé à son tour par une cyberattaque #
Une cyberattaque d'ampleur frappe depuis lundi le centre hospitalier d'Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) perturbant fortement son système informatique, la troisième dans un hôpital en un mois, a appris mardi un correspondant de l'AFP auprès de la direction.
Cet hôpital, qui emploie quelques 600 personnes pour 321 lits et places dans cette sous-préfecture, a été touché par une attaque de "ransomware" (rançongiciel) par laquelle des pirates s'introduisent dans le système informatique puis chiffrent ses fichiers pour les rendre inopérants, exigeant une rançon pour les débloquer.
Sur les écrans de l'hôpital d'Oloron, des messages en anglais sont apparus pour réclamer une rançon de 50.000 dollars en bitcoins (monnaie cryptée).
Depuis qu'elle a été repérée lundi par un ingénieur en charge des infrastructures informatiques de l'établissement, les agents utilisent papier et crayons.
La cyberattaque affecte la plupart des données liées aux informations de santé des patients, ce qui pourrait entraîner des reports de certaines interventions, faute d'un retour à la normale rapide, a expliqué la direction. Elle complique également la gestion - informatisée- des stocks de médicaments, mais sans toutefois remettre en cause la campagne de vaccination contre le Covid-19, à ce stade. Par ailleurs, le téléphone au sein de l'hôpital fonctionne toujours, a souligné la direction qui a précisé qu'un audit des systèmes informatiques de l'hôpital avait été réalisé, à la suite de récentes cyberattaques sur d'autres établissements.
Il s'agit de la troisième cyberattaque recensée en un mois en milieu hospitalier après celles qui ont paralysé les centres hospitaliers de Dax (Landes) et de Villefranche-sur-Saône (Rhône), les 8 et 15 février, et à la suite desquelles le président Emmanuel Macron a annoncé une riposte d'un milliard d'euros pour renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles.
Une plainte a été déposée en gendarmerie et la cellule cybercriminalité de la gendarmerie de Pau s'est rendue sur place, au côté des agents de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), gendarme de la cybersécurité sur le territoire.
Une enquête a été ouverte pour tentative d'extorsion, et comme dans les cas de Dax et Villefranche-sur-Saône, le parquet de Pau a indiqué en fin de journée à l'AFP s'être déssaisi au profit de la section cybercriminalité du parquet de Paris, qui a compétence nationale en la matière.
"Nous avons déconnecté tous les postes de travail pour limiter les pertes", a expliqué le directeur de l'hôpital Frédéric Lecenne au quotidien La République des Pyrénées. "On peut récupérer nos réseaux dans 48 heures, comme dans trois mois".
Les établissements de santé sont devenus des cibles privilégiées de la menace informatique depuis la crise sanitaire, "l'attaque poussant sans doute plus facilement les hôpitaux à payer la rançon au vu du besoin critique de continuité d'activité", selon un rapport de l'Anssi.
cor-nal-pbl/bpe/nm
L'agence de pub McCann accusée de ficher illégalement ses salariés #
Le syndicat Info'com-CGT a déposé une plainte pour "collecte déloyale de données à caractère personnel" et "discrimination", visant l'agence de publicité McCann Paris qu'il accuse d'avoir recensé 35 salariés dans un fichier illégal, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier.
Cette plainte, révélée par Mediapart et consultée par l'AFP, a été déposée le 18 février auprès du parquet de Nanterre.
Selon les plaignants, ce fichier avait "pour fonction première d'identifier les personnes pour lesquelles un licenciement doit être envisagé au plus vite en raison de leurs états de santé, de leurs âges ou de leurs activités syndicales".
La plainte vise d'autres infractions, dont celles de "conservation en mémoire informatisée sans le consentement exprès de l'intéressé (...) faisant apparaître directement ses appartenances syndicales et son état de santé", et de "divulgation" et "traitement de données à caractère personnel" depuis janvier 2020.
Selon ce document, "les techniques managériales dénoncées reposeraient sur le harcèlement, la discrimination, la terreur et la délation des employés de l'agence" et sur "l'existence d'un fichier Excel ayant vocation à collecter les données à caractère personnel" de ces employés "sans que ces derniers aient préalablement donné leurs accords".
Dans ce fichier, transmis par voie anonyme à plusieurs fédérations syndicales, des informations sont inscrites sur l'affiliation syndicale, le mandat de délégué du personnel, le salaire ou l'ancienneté des employés.
Une colonne "contexte" indique aussi l'état de santé de certains salariés présentés comme "en longue maladie" ou "fragilité psychologique". Dans une autre colonne "commentaires" certains sont qualifiés de "toxique" ou "dangereux", sans raison objective liée à leurs compétences professionnelles, explique la plainte.
"Aucun processus de pseudonymisation n'a donc été mis en place pour garantir la confidentialité et l'intégrité des services de traitement des données", souligne également la plainte.
Contacté par l'AFP, McCann Paris "déplore que des contre-vérités et des propos malveillants viennent porter atteinte à son image et celle de ses collaborateurs".
"En tant qu'employeur et dans le respect de la réglementation applicable, McCann Paris est autorisé à établir et conserver un tel document", affirme l'agence, assurant que les "commentaires d'appréciation individuelle (...) ne sont en aucune manière attribuables à l'équipe dirigeante".
La direction a proposé qu'une enquête en interne soit menée "pour déterminer la réalité et l'étendue des faits décrits dans le courrier anonyme".
Cette agence a été déjà mise en cause en 2019 par l'association anti-sexiste "Les Lionnes" pour refuser d'agir contre des comportements sexistes et de harcèlement prêtés à l'un de ses hauts dirigeants.
gd-jub-ali/pa/or
Police: le syndicat Alliance en "désaccord total" avec Eric Piolle #
Le syndicat de police Alliance demeure en "désaccord total" avec Eric Piolle, après un échange avec le maire écologiste de Grenoble à la suite de propos qui avaient provoqué la colère de policiers.
Le 3 février, Eric Piolle avait estimé sur la radio France Inter qu'il fallait "lutter contre l'impunité (de) quelques-uns qui, en uniforme, pratiquent les violences policières sans être inquiétés par leur hiérarchie".
A la suite de vives critiques des syndicats de policiers, le maire EELV - qui ne cache pas penser à une candidature à l'élection présidentielle de 2022 - avait invité Alliance à venir échanger dans sa mairie à Grenoble.
"Ça s'est passé globalement bien au vu du personnage", a estimé Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général d'Alliance à la sortie du rendez-vous. "Maintenant, on a des divergences qui ressemble plus au gouffre de Padirac qu'à autre chose."
"On lui a dit tout simplement qu'en tant que maire, il devait soutenir les policiers, et pas faire le contraire. En aucun cas, il devait les traiter de délinquants qui tabassent des individus". "L'impunité au sein de la police, elle n'existe pas", a-t-il ajouté.
"Quand on est élu de la République, on ne doit pas se permettre de parler ainsi de la police".
"Avec Alliance Police nationale, le dialogue est toujours ouvert", a poursuivi le syndicaliste, en ajoutant toutefois que "soit on est avec la police, soit on est contre la police."
"Il n'y a pas eu de point de désaccord fondamental", a estimé de son côté Maud Tavel, l'adjointe au maire EELV chargée de la Tranquillité publique, qui a assisté à l'entretien.
"Je salue des échanges francs et constructifs", a ajouté dans un communiqué Eric Piolle, qui a échangé avec les syndicats "sur l'absolue nécessité d'améliorer les conditions de travail des policiers nationaux".
Le maire de Grenoble regrette "une politique du chiffre et sa paperasse quotidienne, engendrées notamment par notre législation absurde, épuisante et globalement inefficace sur le cannabis".
ube/fga/ari/cbn
Baylet accusé de viol: son accusatrice veut que "la honte change de camp" #
"Je veux que la honte change de camp. Je n'ai plus que la parole pour guérir". A 52 ans, Nathalie Collin a rejoint à son tour la vague #MeToo et accuse le patron de presse et ancien ministre Jean-Michel Baylet de l'avoir violée à partir de ses 12 ans, ce qu'il nie catégoriquement.
Dans un entretien accordé à l'AFP, elle explique avoir longtemps attendu avant de porter plainte. "Je n'en étais pas capable", dit-elle en évoquant "l'emprise" de son agresseur présumé, qu'elle désigne par ses seules initiales "JMB".
"C'est long de se réconcilier avec la petite fille que l'on a été et de lui accorder ce statut de victime", plaide Nathalie Collin.
Sur sa dénonciation, le parquet de Paris a ouvert le 9 juin dernier une enquête pour "viols et "agressions sexuelles" sur mineur de moins de 15 ans.
L'ex-président du Parti des radicaux de gauche (PRG) a été entendu en audition libre fin février par les policiers parisiens de la brigade de protection des mineurs.
Son avocat, Me Jean-Yves Dupeux, a affirmé dans la foulée de cette audition que le PDG du groupe La Dépêche du Midi avait "formellement contesté ces allégations mensongères et apporté toutes les précisions nécessaires" sur ces faits "qui se seraient déroulés il y a quarante-et-un ans".
Nathalie Collin a elle été entendue par les enquêteurs le 12 août.
La fille de l'ancien sénateur PRG Yvon Collin, un ami de longue date de M. Baylet aujourd'hui brouillé avec lui, situe les faits entre ses 12 ans et ses 14 ans.
Tout a commencé, selon elle, lors de vacances en Grèce avec ses parents dans la villa de Jean-Michel Baylet. Ses souvenirs sont parfois "lacunaires", reconnaît-elle volontiers, mais ils sont également faits "d'images précises de lieux (Paris, Font-Romeu, Toulouse), d'actes et d'odeurs".
Il y a dix ans, une ancienne relation de la famille Baylet avait dénoncé de faits de viols visant Nathalie Collin dans un signalement au procureur de Montauban.
Entendue, Mme Collin avait alors affirmé qu'il ne s'était rien passé. "Mais c'était faux, je n'étais simplement pas prête", dit-elle. Pourquoi n'avoir rien dit ? "Parce qu'on est pétrie de culpabilité, de honte et que la révélation est une menace pour l'équilibre de la famille".
Néanmoins, il y a quatre ans, elle dit avoir tout raconté à sa famille et envoyé un texto à Jean-Michel Baylet pour "expliquer et qualifier les faits". "Il m'a répondu 15 jours plus tard par un SMS +Mais qui es-tu?+", affirme-t-elle.
Aujourd'hui, Nathalie Collin dit vouloir mettre des mots sur ce qu'elle a vécu et surtout qu'on les entende. "J'avais 12 ans et j'ai été violée par JMB. Ce n'est pas seulement un homme puissant, c'est un pédophile".
Sollicité mardi par l'AFP, l'avocat de Jean-Michel Baylet n'a pas donné suite.
Avec cette plainte, poursuit-elle, "je n'ai rien à gagner, sinon à me jeter dans le vide". elle s'attend d'ailleurs à ce que l'ancien sénateur et aujourd'hui vice-président de l'Alliance de la presse d'information générale essaie de faire "diversion" en engageant "une procédure bâillon, en déposant plainte contre elle pour diffamation... dénonciation calomnieuse..."
Jean-Michel Baylet et Yvon Collin se livrent depuis plusieurs années une guerre virulente avec accusations de part et d'autre. Dans ce contexte, Nathalie Collin sait qu'elle "s'expose" mais refuse d'être "dépossédée de son histoire".
Elle se reconnaît dans les récits de Vanessa Springora et de Camille Kouchner, dont les livres ont contribué à lever la chape de plomb qui recouvrait la question des viols sur mineurs. Ses parents n'ont rien vu, rien dit ? "Il y a eu défaillance parentale", reconnaît-elle, mais "être défaillant, ce n'est pas être complice".
Maintenant, elle voudrait que son témoignage puisse inciter d'autres victimes "à trouver le courage et la force de franchir le pas". "On n'est pas pédophile d'un seul enfant", lâche la cinquantenaire.
Et même si elle sait les faits qu'elle dénonce prescrits, Nathalie Collin espère "que JMB sera enfin regardé comme celui qu'il est véritablement".
Le parquet de Paris a pris le parti d'ouvrir systématiquement des enquêtes sur les accusations de violences sexuelles contre des mineurs, même si les faits sont apparemment prescrits, d'abord pour les vérifier et ensuite pour rechercher d'éventuelles autres agressions.
sm/pa/nm
France: 61 migrants sauvés en Manche sur deux embarcations #
Soixante-et-un migrants ont été sauvés en Manche mardi alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre, sur deux embarcations semi-rigides de 8 mètres de long, au large des côtes du nord de la France.
Trente-trois naufragés (dont 5 femmes et 10 enfants) ont d'abord été déposés à Dieppe à 11h39, "après plusieurs heures en mer, par des températures de l'air et de mer extrêmement faibles". Un bébé figure parmi les enfants, précisent les autorités.
Les migrants ont, "dans un premier temps, refusé" l'aide des secours avant d'être finalement pris en charge, selon les mêmes sources.
Pris en charge par la police aux frontières (PAF), les naufragés ont été "accueillis temporairement à la maison des sports mise à disposition par la mairie de Dieppe", selon la préfecture.
"Les Services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives au cas par cas", ajoute-t-elle.
Les 28 autres migrants ont été pris en charge à 15H30 à Calais par les pompiers et la PAF, selon la préfecture maritime. Les secours avaient reçu un appel leur signalant cette embarcation alors qu'elle était "en difficulté" au large, selon la préfecture maritime.
Les 61 naufragés "sont tous sains et saufs grâce à l'efficience et la réactivité des acteurs agissant quotidiennement pour l'action de l'État en mer", souligne la préfecture maritime qui "met en garde les migrants qui envisagent de traverser la Manche, une des zones les plus fréquentées au monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) et donc dangereuses pour la vie humaine."
Mardi, au moins 39 migrants ont péri dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs.
clc/aag/or/fio
Béarn: l'hôpital d'Oloron-Sainte-Marie visé à son tour par une cyberattaque #
Une cyberattaque d'ampleur frappe depuis lundi le centre hospitalier d'Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) perturbant fortement son système informatique, la troisième dans un hôpital en un mois, a appris mardi un corespondant de l'AFP auprès de la direction.
Cet hôpital qui emploie quelques 600 personnes pour 321 lits et places dans cette sous-préfecture, a été touché par une attaque de "ransomware" (rançongiciel) par laquelle des pirates s'introduisent dans le système informatique puis chiffrent ses fichiers pour les rendre inopérants, exigeant une rançon pour les débloquer.
Sur les écrans de l'hôpital d'Oloron, des messages en anglais sont apparus pour réclamer une rançon de 50.000 dollars en bitcoins (monnaie cryptée).
Depuis qu'elle a été repérée lundi par un ingénieur en charge des infrastructures informatiques de l'établissement, les agents travaillent en mode dégradé, autrement dit au papier et au crayon.
La cyberattaque affecte la plupart des données liées aux informations de santé des patients, ce qui pourrait entraîner des reports de certaines interventions, faute d'un retour à la normale rapide, a expliqué la direction. Elle complique également la gestion - informatisée- des stocks de médicaments, mais sans toutefois remettre en cause la campagne de vaccination anticovid, à ce stade.
Il s'agit de la troisième cyberattaque recensée en un mois en milieu hospitalier après celles qui ont paralysé le centre hospitalier de Dax (Landes) et celui de Villefranche-sur-Saône (Rhône), les 8 et 15 février dernier, et à la suite desquelles le président Emmanuel Macron a annoncé une riposte d'un milliard d'euros pour renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles.
Une plainte a été déposée en gendarmerie, et la cellule cybercriminalité de la gendarmerie de Pau s'est rendue sur place, au côté des agents de l'Anssi (agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), gendarme de la cybersécurité sur le territoire.
"Nous avons déconnecté tous les postes de travail pour limiter les pertes", a expliqué le directeur de l'hôpital Frédéric Lecenne au journal local La République des Pyrénées. "On peut récupérer nos réseaux dans 48 heures, comme dans trois mois", a-t-il ajouté.
Les établissements de santé, qui gèrent des données sensibles, sont devenus des cibles privilégiées de la menace informatique depuis la crise sanitaire, "l'attaque poussant sans doute plus facilement les hôpitaux à payer la rançon au vu du besoin critique de continuité d'activité", selon un rapport de l'Anssi.
cor-nal/pjl/rhl
61 migrants sauvés en Manche sur deux embarcations de 8 mètres #
Soixante-et-un migrants ont été sauvés en Manche mardi alors qu'ils tentaient de rejoindre l'Angleterre sur deux embarcations semi-rigides de 8 mètres de long, les uns au large de Dieppe (Seine-Maritime), les autres de Calais, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Trente-trois naufragés (dont 5 femmes et 10 enfants) ont d'abord été déposés à Dieppe à 11h39, "après plusieurs heures en mer, par des températures de l'air et de mer extrêmement faibles", précise la préfecture maritime dans un communiqué. Un bébé figure parmi les enfants, a précisé la préfecture de Seine-Maritime dans un autre communiqué.
Les migrants ont, "dans un premier temps, refusé" l'aide des secours avant d'être finalement pris en charge, selon la préfecture maritime.
Les secours avaient été avertis par la gendarmerie que l'embarcation avait quitté Berneval-le-Grand, à une dizaine de kilomètres de Dieppe.
Pris en charge par la police aux frontières (PAF), les naufragés ont été "accueillis temporairement à la maison des sports mise à disposition par la mairie de Dieppe", selon la préfecture.
"Les Services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives au cas par cas", ajoute-t-elle.
Les 28 autres migrants ont été pris en charge à 15H30 à Calais par les pompiers et la PAF, selon la préfecture maritime. Les secours avaient reçu un appel leur signalant cette embarcation alors qu'elle était "en difficulté" au large, selon la préfecture maritime.
Les 61 naufragés "sont tous sains et saufs grâce à l'efficience et la réactivité des acteurs agissant quotidiennement pour l'action de l'État en mer", souligne la préfecture maritime qui "met en garde les migrants qui envisagent de traverser la Manche, une des zones les plus fréquentées au monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) et donc dangereuses pour la vie humaine."
Mardi, au moins 39 migrants ont péri dans le naufrage de deux embarcations de fortune au large de la Tunisie, au moment où des ONG s'inquiètent d'une augmentation des départs.
clc/aag/or
Police: le syndicat Alliance en "désaccord total" avec Eric Piolle #
Le syndicat de police Alliance demeure en "désaccord total" avec Eric Piolle, après un échange avec le maire écologiste de Grenoble à la suite de propos qui avaient provoqué la colère de policiers.
Le 3 février, Eric Piolle avait estimé sur la radio France Inter qu'il fallait "lutter contre l'impunité (de) quelques-uns qui, en uniforme, pratiquent les violences policières sans être inquiétés par leur hiérarchie".
A la suite de vives critiques des syndicats de policiers, le maire EELV - qui ne cache pas penser à une candidature à l'élection présidentielle de 2022 - avait invité Alliance à venir échanger dans sa mairie à Grenoble.
"Ca s'est passé globalement bien au vu du personnage", a estimé Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général d'Alliance à la sortie du rendez-vous. "Maintenant, on a des divergences qui ressemble plus au gouffre de Padirac qu'à autre chose."
"On lui a dit tout simplement qu'en tant que maire, il devait soutenir les policiers, et pas faire le contraire. En aucun cas, il devait les traiter de délinquants qui tabassent des individus". "L'impunité au sein de la police, elle n'existe pas", a-t-il ajouté.
"Quand on est élu de la République, on ne doit pas se permettent de parler ainsi de la police".
"Avec Alliance Police nationale, le dialogue est toujours ouvert", a poursuivi le syndicaliste, en ajoutant toutefois que "soit on est avec la police, soit on est contre la police."
"Il n'y a pas eu de point de désaccord fondamental", a estimé de son côté Maud Tavel, l'adjointe au maire EELV chargée de la Tranquillité publique, qui a assisté à l'entretien. "Ce discours franc que nous avons eu était nécessaire".
ube/fga/rhl
Un mineur de 11 ans arrêté pour des tags menaçant un maire de décapitation #
Un mineur de 11 ans a été interpellé à Rillieux-la-Pape (métropole de Lyon) pour des tags, dont certains menaçaient de décapitation le maire de cette commune et d'autres étaient hostiles à la police, a annoncé mardi le procureur de la République de Lyon.
"Le 6 mars 2021, entre 14 et 15 heures, des tags anti-police et des menaces visant le maire de Rillieux-la-Pape étaient apposés par un groupe de cinq individus sur les murs du groupe scolaire et de la maison pour tous des Alagniers. Dans le temps de la commission des faits, un mineur de 11 ans était interpellé et placé en retenue judiciaire", écrit Nicolas Jacquet dans un communiqué.
Evoquant de "graves menaces", le maire LR de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet avait partagé sur son compte Facebook des clichés d'inscriptions tracées sur un mur indiquant notamment "La municipal on va vous brûlé" ou "le maire on va couper la tête".
Sur son compte Twitter, la police nationale du Rhône avait annoncé samedi, "après la constatation de nombreux tags injurieux", qu'un suspect avait été "récemment interpellé en flagrant délit", sans préciser son âge.
Du fait précisément de son âge, le suspect fera l'objet d'une mesure alternative aux poursuites sous la forme d'une réparation pénale confiée à la protection judiciaire de la jeunesse.
A Rillieux-la-Pape, classée en janvier parmi les quartiers de "reconquête républicaine", 13 véhicules ont été incendiés vendredi, dans un contexte de violences urbaines, dans la métropole lyonnaise, parties du quartier de la Duchère.
En déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) dimanche, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait estimé que "s'il y a des violences urbaines, s'il y a des voitures qui peuvent brûler, des policiers qui sont pris à partie, des élus menacés, c'est parce (...) qu'on intervient, on démantèle chaque jour des points de deal".
Dans une autre affaire visant un élu, un mineur de 17 ans a également été interpellé et déféré au parquet lundi en vue de sa mise en examen par un juge des enfants après avoir pris à partie le maire LR du cossu 2e arrondissement de Lyon.
Pierre Oliver avait rapporté au quotidien Le Progrès avoir été "insulté et menacé" samedi par une trentaine de jeunes qu'il avait surpris en plein tournage illégal d'un clip de rap dans un sous-sol de la gare Perrache.
Le procureur de Lyon rappelle que "les menaces, agressions physiques ou verbales visant les maires et élus de la République sont autant d'atteintes à notre République et à notre démocratie. Le parquet de Lyon entend y apporter des réponses rapides, fermes et déterminées".
ari/fga/or
Hommage aux victimes d'attentats: Macron visite jeudi l'imprimerie attaquée par les frères Kouachi #
Emmanuel Macron participera jeudi à la Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme en présidant une cérémonie aux Invalides avant de rencontrer des associations d'aide puis de se rendre dans l'imprimerie où s'étaient retranchés les frères Kouachi en 2015, a annoncé mardi l'Elysée.
Cet hommage sera le deuxième depuis l'instauration, en 2020, d'une journée consacrée aux victimes d'attentats et d'attaques terroristes, dont la date du 11 mars a été choisie par des associations en référence à l'attentat commis à la gare d'Atocha à Madrid en 2004.
A 09H30, Emmanuel Macron présidera une cérémonie devant la statue "La Parole portée" dédiée aux victimes du terrorisme, aux Invalides en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Florence Parly (Armées) et Gérald Darmanin (Intérieur). Il s'entretiendra ensuite avec les présidents d'associations de victimes et d'aide aux victimes du terrorisme, selon l'Elysée.
Puis le chef de l'Etat se rendra à l'imprimerie Catalano à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), où il s'entretiendra avec Michel Catalano, qui avait été pris en otage par les frères Kouachi au cours de leur cavale ayant suivi l'attentat de Charlie Hebdo en 2015.
Lors de la cérémonie du 11 mars 2020, sur le parvis des Droits de l'Homme du Trocadéro, Emmanuel Macron avait souligné l'importance d'honorer la mémoire des victimes et de "faire vivre leurs histoires et leurs engagements".
Le premier musée-mémorial du terrorisme, annoncé par le président en 2018, devrait être inauguré en 2027 à Paris et mettra en avant la capacité de "résilience et de résistance" de la France face aux attentats, a récemment annoncé le responsable du projet, l'historien Henry Rousso. Il couvrira l'ensemble des victimes et des actes de terroristes depuis 1974, date de l'attentat du Drugstore Publicis jusqu'à nos jours.
jri/ib/dch
Un jeune Malien menacé d'expulsion placé en garde à vue #
Un jeune Malien, accueilli en Haute-Loire et menacé d'expulsion, a été placé en garde à vue mardi au commissariat de Gerzat (Puy-de-Dôme), a indiqué l'enseignante qui l'héberge et dont le compagnon avait observé une grève de la faim.
"Madama a été convoqué par la police de l'Air et des Frontières à Gerzat ce (mardi) matin et a été placé en garde à vue pour usage de faux documents", a déclaré à l'AFP Véronique de Marconnay.
"Mon compagnon et moi avons été interrogés séparément en audition libre", a-t-elle ajouté.
"L'affaire est en cours", a indiqué un porte-parole de la police de l'Air et des Frontières qui n'a pas souhaité donner plus d'informations.
"C'est très dur pour nous émotionnellement de voir Madama dans cette situation, mais nous allons rester ici jusqu'à ce qu'il soit libéré", a affirmé l'enseignante, présente devant le commissariat avec son compagnon.
Madama Diawara, jeune Malien de 19 ans, avait été accueilli en décembre 2018 par le couple altiligérien après avoir traversé la Méditerranée puis les Alpes jusqu'à Briançon.
Il avait été inscrit dans un établissement pour obtenir un CAP d'ouvrier agricole et avait effectué un premier stage chez un couple d'éleveurs qui lui avait proposé un contrat d'apprentissage.
Mais la préfecture de Haute-Loire refusait de délivrer l'autorisation de travail et le titre de séjour nécessaires au jeune homme, majeur depuis janvier 2020, mettant en doute l'authenticité de son acte de naissance.
Le compagnon de Mme De Marconnay, Eric Durupt, a entamé une grève de la faim le 30 janvier pour réclamer sa régularisation, avant d'y mettre un terme quinze jours plus tard dans l'espoir d'une nouvelle décision.
Le 25 février, un nouvel acte de naissance a été fourni à la préfecture qui s'était engagée à ce qu'il soit expertisé rapidement par la police de l'Air et des Frontières.
La situation du jeune homme avait suscité une vague de soutien en Haute-Loire et une pétition lancée par le couple a recueilli plus de 35.800 signatures.
cca/ari/pb
France: une adolescente retrouvée morte dans la Seine, deux camarades de classe interpellés #
Une adolescente de 14 ans a été retrouvée morte noyée lundi après avoir été battue et jetée dans la Seine, dans la banlieue nord-ouest de Paris, par un couple de lycéens qui a été interpellé, a-t-on appris mardi de sources policières et judiciaires.
Les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'un jeune garçon et sa petite amie, âgés de 15 ans, ont "battu et jeté" dans la Seine l'adolescente qui, selon plusieurs sources, était victime de harcèlement.
La mère du garçon interpellé a appelé la police lundi vers 19H00 pour signaler que son fils et sa petite amie venaient de frapper une camarade de leur classe et qu'ils avaient pris la fuite, selon une source policière.
En début de soirée, elle s'était rendue au commissariat pour livrer le récit glaçant des faits présumés. Entre 16H00 et 17H00, son fils "lui a annoncé qu'ils venaient de frapper une jeune fille et que celle-ci était tombée dans la Seine", a retracé le parquet.
Ses indications ont permis de retrouver le corps de l'adolescente, récupéré par la police fluviale, et qui portait des "traces de coups à la tête et au visage", a précisé le parquet.
Le conflit à l'origine du drame semble avoir commencé avant les dernières vacances scolaires de février, quand des photos de la victime "en sous-vêtements" ont circulé sur Snapchat, réseau social prisé des jeunes, selon des témoignages d'élèves recueillis par l'AFP.
La victime "m'a parlé, elle m'a dit qu'elle se faisait harceler. Je l'ai vue se battre avec celle qui la harcelait devant les toilettes" la semaine dernière. "C'est choquant, elle avait toute sa vie devant elle", a raconté, en pleurs, une lycéenne sous couvert de l'anonymat.
Ce drame succède à une série de bagarres sanglantes entre bandes d'adolescents survenues ces dernières semaines dans la région parisienne, thème qui a engendré un vif débat au sein de la classe politique en France.
Un garçon de 14 ans se trouvait entre la vie et la mort lundi après un affrontement violent entre bandes qui s'est produit en fin d'après midi dans le département du Val-de-Marne, dans la banlieue sud-est de la capitale.
Les 22 et 23 février, deux autres rixes mortelles s'étaient produites dans le département voisin de l'Essonne. Une collégienne avait reçu un coup de couteau mortel puis un garçon avait été mort poignardé dans deux à bagarres survenues dans deux communes distinctes.
Le 1er mars, les ministres de l'Intérieur, de la Justice et de l'Education s'étaient réunis pour décréter la mobilisation générale du gouvernement français contre le phénomène des rixes entre jeunes. Un plan de lutte contre les bandes doit être adopté d'ici le 1er mai.
fan-we-amd/cb/fio
Hommage à l'Assemblée à Olivier Dassault, "gentleman au destin d'exception" #
Les députés et le gouvernement ont rendu hommage mardi au député Olivier Dassault, "gentleman au destin d'exception", décédé dimanche dans un accident d'hélicoptère.
"Ingénieur, pilote, photographe d'art, réalisateur, industriel, élu de la République", le député de l'Oise avait "tous les talents", a déclaré la vice-présidente de l'Assemblée Laëtitia Saint-Paul (LREM), au perchoir pour les questions au gouvernement, au lendemain de la journée des droits des femmes .
Le Premier ministre Jean Castex a évoqué un nom associé à "une légende de l'industrie aéronautique française" au travers de son père Serge Dassault et de son grand-père Marcel Dassault, mais aussi un photographe d'art "dont l'oeuvre fut exposée dans le monde entier" et un homme "qui aimait profondément le travail parlementaire".
Damien Abad, président du groupe LR à l'Assemblée auquel appartenait Olivier Dassault, a salué un "gentleman au destin d'exception, qui ne s'est jamais contenté d'être un simple héritier".
Elu d'une "circonscription rurale et populaire" et "photographe de grand talent", il avait "une âme d'artiste qui le rendait si attachant". Tout à la fois "profondément gaulliste" et "libéral" au plan économique, il était "un homme libre", a ajouté M. Abad.
Dans le sillage d'interventions de députés de tous bords, le patron des députés macronistes Christophe Castaner a de son côté évoqué un homme "aimable aux mille talents".
Le chef du goupe communiste André Chassaigne lui aussi a tenu à saluer Olivier Dassault dont "une des qualités était le respect qu'il avait pour ceux et celles qui ne partageaient pas ses idées".
M. Chassaigne a aussi évoqué la mémoire de Marcel Dassault, qui, après sa déportation à Buchenwald, "n'a jamais oublié les liens et les souffrances qu'il avait pu avoir dans le camp avec les militants communistes".
Olivier Dassault est mort dimanche soir à l'âge de 69 ans dans le crash de son hélicoptère à Touques, près de Deauville, dans le Calvados. Le pilote de l'appareil a également perdu la vie dans l'accident.
cr/reb/cs/nm
Rixe dans le Val-de-Marne: un adolescent dans le coma, un autre stabilisé #
L'état d'un adolescent de 14 ans grièvement blessé lundi lors d'une rixe à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) est stabilisé, alors qu'un autre garçon a été "placé dans le coma", a indiqué une source policière à l'AFP.
Ces deux jeunes avaient été blessés, notamment au thorax, lors d'un affrontement en fin d'après-midi entre adolescents, en pleine rue du centre de Champigny-sur-Marne. "Le plus jeune, né en 2006, est tiré d'affaire, l'autre, né en 2005, est placé dans le coma", a déclaré cette source, précisant que six personnes étaient en garde à vue.
Les deux adolescents viennent tous deux de Champigny-sur-Marne mais de quartiers "rivaux", selon les termes d'une autre source policière: le plus jeune du quartier de Mordac, le second des Boullereaux.
"Entre les Boullereaux et Mordac, il y a des rivalités historiques, régulièrement des échauffourées, mais jamais deux ados gravement blessés", a commenté cette seconde source policière.
Cette violente bagarre intervient deux semaines après deux autres rixes, celles-ci mortelles, dans le département voisin de l'Essonne: les 22 et 23 février, deux adolescents de 14 ans y avaient été tués en moins de 24 heures.
Ces drames avaient jeté un coup de projecteur sur ce phénomène de bandes de jeunes aux affrontements fréquents mais rarement mortels.
Dans la foulée, le gouvernement avait décrété une mobilisation générale pour établir un plan de lutte contre les bandes qui doit être adopté d'ici au 1er mai.
Le président du Conseil départemental du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) a appelé mardi à "un engagement sans faille de l'ensemble des pouvoirs publics" pour lutter contre des "violences insupportables".
Le maire de Champigny-sur-Marne (DVD) Laurent Jeanne a appelé sur France Info à "l'apaisement dans les quartiers". "On veut absolument éviter tout embrasement", a-t-il déclaré.
Des associations travaillent sur le terrain en ce sens. Dès le soir du drame, "on a rencontré des jeunes dans les deux quartiers", mais "à l'heure actuelle on n'a pas d'info sur l'élément déclencheur", a expliqué à l'AFP Samir Rekab, président de Champigny Jeunesse.
"Je pense qu'il y a un manque de dialogue alors qu'on habite tous la même ville. il faut qu'on se sente Campignois et non plus habitant d'un quartier", a ajouté ce responsable associatif. "il y a des embrouilles de quartiers mais on n'est pas dans le Bronx", a-t-il tenu à nuancer. "A Champigny, les gens se rencontrent par exemple dans des matchs de foot".
"Il faut rouvrir les structures, rouvrir les gymnases, tout ce qui est extra-scolaire", a aussi déclaré Zineddine Khemici, président de l'association Les quartiers du coeur, pour qui ces activités permettaient "d'extérioriser toute (la) colère".
vid-clw-ali/lbx/or
Lourdes amendes pour d'anciens dirigeants de la CDC après des dérives dans des rémunérations #
D'anciens dirigeants de la Caisse des Dépôts (CDC) ont écopé de lourdes amendes pour des dérives dans les rémunérations accordées à certains responsables et salariés de sa filiale CDC Entreprises, selon un arrêt de la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF) publié mardi.
L'ancien président de CDC Entreprises Jérôme Gallot est ainsi condamné à une amende de 100.000 euros, son directeur Pascal Lagarde est condamné à une amende de 70.000 euros, selon l'arrêt.
Enfin, l'ancien directeur général de la CDC Augustin de Romanet, actuel PDG du groupe Aéroport de Paris, écope, lui, d'une amende de 5.000 euros.
Ces montants sont sans commune mesure avec les amendes fixées habituellement par la Cour de discipline budgétaire et financière.
La CBDF a jugé que "les montants distribués aux actionnaires titulaires d'un droit de préférence, manifestement excessifs, avaient porté atteinte au principe de préservation des intérêts matériels et patrimoniaux de la Caisse des dépôts et consignations et constituaient à ce titre une faute de gestion".
L'affaire remonte à 2015, lorsque la Cour des comptes avait saisi la Cour de discipline budgétaire et financière au sujet de l'attribution gratuite d'actions aux salariés d'une ancienne filiale de la Caisse, CDC Entreprises.
Au total, l'attribution de ces actions avait rapporté 8,73 millions d'euros à soixante-dix salariés au titre des exercices 2009 à 2012, une "dérive choquante", avait estimé à l'époque l'ancien président de la Cour des comptes Didier Migaud.
CDC Entreprises, 114 salariés, était chargée de gérer des fonds publics investis dans des PME. Mi-2013, son capital a été apporté au groupe BPI dans le cadre de la création de la banque publique d'investissement Bpifrance.
Les sommes versées "ont excédé très sensiblement ce qui avait été initialement envisagé au moment des travaux préparatoires à la mise en place du dispositif de plan d'attributions d'actions gratuites", souligne la CDBF dans son arrêt.
Elles ont aussi servi les "intérêts [des] seuls salariés, à commencer par les plus importants d'entre eux, et au détriment de son actionnaire public, qui a été lésé du fait d'une remontée de dividendes moindre que celle à laquelle il pouvait prétendre", ajoute-t-elle.
mhc/ico/LyS
Val-d'Oise: une adolescente retrouvée morte dans la Seine, deux camarades de classe interpellés #
Battue et jetée dans la Seine, où elle a été retrouvée morte: une adolescente de 14 ans a été tuée lundi soir lors d'un différend avec deux autres élèves d'un lycée d'Argenteuil (Val-d'Oise) où, selon plusieurs sources, elle était victime de harcèlement.
Un adolescent de 15 ans et sa petite amie du même âge ont été interpellés mardi vers 2H00 du matin au domicile d'un ami et placés en garde à vue.
En début de soirée, la mère du garçon s'était rendue au commissariat d'Argenteuil pour livrer le récit glaçant des faits présumés. Entre 16H00 et 17H00, son fils "lui a annoncé qu'ils venaient de frapper une jeune fille et que celle-ci était tombée dans la Seine", a retracé le parquet de Pontoise.
Après avoir fait cet aveu et retiré ses vêtements couverts de sang, son fils s'est enfui pour rejoindre une connaissance, a précisé une source proche de l'enquête.
La mère de famille "s'est immédiatement rendue sur place et a retrouvé un gant avec une mèche de cheveux" sur le lieu de l'agression sous un pont, a indiqué cette source.
Ses indications ont permis de retrouver le corps de l'adolescente, récupéré par la police fluviale au niveau du quai Saint-Denis, qui passe sous le viaduc de l'A15.
Elle portait des "traces de coups à la tête et au visage", a précisé le parquet, avant une autopsie.
Mardi matin, des traces de sang étaient encore visibles sur la berge. L'enquête, confiée à la police judiciaire de Cergy-Pontoise, devra déterminer les circonstances des faits. Les trois adolescents n'avaient aucun antécédent pénal.
L'incompréhension et la tristesse régnaient mardi devant le lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé du centre de la ville aux 110.000 habitants.
Les trois adolescents appartenaient à une section de Troisième préparant aux formations professionnelles.
Le conflit semble avoir commencé avant les dernières vacances scolaires, quand des photos de la victime "en sous-vêtements" ont circulé sur Snapchat, réseau social prisé des jeunes, selon des témoignages d'élèves recueillis sur place par l'AFP.
Une lycéenne en Terminale raconte sous couvert de l'anonymat que la jeune fille interpellée "a +tourné+ dans les réseaux sociaux que (la victime, NDLR) était +une pute+. Cela n'a pas plu à la victime et ça a dégénéré. C'est parti en bagarre".
La victime "m'a parlé, elle m'a dit qu'elle se faisait harceler. Je l'ai vue se battre avec celle qui la harcelait devant les toilettes" la semaine dernière. "C'est choquant, elle avait toute sa vie devant elle", poursuit l'élève, en pleurs.
Selon une source proche du dossier, la mère de la victime a également indiqué que sa fille faisait l'objet de harcèlement. "elle m'a dit +maman j'ai des gros problèmes, j'ai été menacée de mort par ce garçon et cette fille aussi+, elle s'est bagarrée avec elle une semaine avant", a-t-elle aussi témoigné sur BFMTV.
Sur cette même chaîne, la mère de l'adolescent interpellé a évoqué l'hypothèse d'un "petit triangle amoureux qui n'a pas dû pouvoir gérer la chose", en disant: "Apparemment mon fils a eu une petite relation avec (la victime, NDLR) avant d'être avec la nouvelle".
Une voisine de la mère du garçon placé en garde à vue a confié, choquée, à l'AFP: "Je connais le petit depuis qu'il a 4 ans, c'est un geek, il adore les jeux vidéos, c'est un peureux, pas un gamin qui traîne".
Dans un communiqué, le rectorat de Versailles a exprimé sa "plus vive émotion" et indiqué avoir formé une cellule d'écoute au lycée.
fan-we-amd/cb
Notre-Dame-de-Paris: une "invraisemblable" histoire racontée par Jean-Jacques Annaud #
Le cinéaste Jean-Jacques Annaud a lancé mardi à Bourges, dans le centre de la France, le tournage de son film sur l'incendie de Notre-Dame-de-Paris, survenu le 15 avril 2019. Il a expliqué à l'AFP son ambition de donner aux spectateurs l'envie "de retourner dans une grande salle" pour une histoire "tellement invraisemblable" dont la sortie est prévue en avril 2022.
Q: Comment avez-vous préparé ce film?
R: "J'ai rencontré tout le monde, tous les pompiers, petits ou grands, du général au caporal. C'est un film qui comprend des éléments cinématographiques tellement invraisemblables... Je n'aurais pas osé faire ces rebondissements dramatiques, si ce n'était pas verrouillé sur la vérité. Je n'ai jamais écrit un scénario avec autant de bonheur, aussi rapidement. (...) Ce scénario reflète à 98% la vérité de la réalité."
Q: Votre film aura donc une dimension documentaire ?
R: "A peu près 5% du film seront des images d'archives, de portables, de télévision. Nous ne racontons pas de bobards, il suffit de suivre la réalité qui est infiniment plus baroque, parfois burlesque. (...) Comment oser dire que dans le premier véhicule qui part pour secourir cette cathédrale il y a quatre pompiers, deux n'ont jamais connu le feu et deux sont des filles. Il y a 1% de femmes pompiers et là elles sont deux."
Q: Les pompiers seront-ils les personnages principaux?
R: "C'est ce qu'on appelle un film chorale, le personnage principal, la star, c'est Notre-Dame. C'est comme si je racontais l'histoire d'une victime qui est en train de mourir et les médecins n'arrivent pas... (...) Dieu merci, c'est un +happy end+. (...) Les personnages qui interviennent, ce sont ceux qui ont contribué à sauver la cathédrale: ils sont une poignée. Il y a ce groupe de quatre jeunes gens. Ils sont tout seuls pendant vingt minutes, ils réussissent à refroidir l'échafaudage qui, s'il n'avait pas été refroidi, se serait plié. C'étaient 500 tonnes qui allaient emporter la cathédrale."
Q: Pourquoi avoir choisi la cathédrale de Bourges pour certaines scènes?
R: "Après avoir visité pratiquement toutes les cathédrales de France, on s'est demandé quel est l'endroit qui non seulement ressemble mieux, mais qui a le lyrisme, la poésie, l'invitation à la spiritualité de Notre-Dame. On a tous voté pour Bourges. A chaque fois qu'on entre dans cette cathédrale il y a l'envie de tourner et c'est franchement magnifique."
Q: Comment en êtes-vous venu à réaliser ce film?
R: "Je suis un ami traditionnel du groupe Pathé (...) Là, c'est Jérôme Seydoux qui m'a demandé si j'étais intéressé par un documentaire. Il m'a donné de la documentation, le soir même j'ai failli l'appeler pour lui dire que j'étais d'accord. Et pour lui dire aussi que ce ne serait pas un documentaire! (...) Je suis incroyablement reconnaissant de pouvoir faire un film luxueux avec des moyens considérables dans une situation qui est extrêmement alarmante."
Q: Quelle est votre ambition?
R: "Cela fait plus de cent ans que le cinéma existe, il y a eu tellement de merveilles. Si on ne se casse pas un peu la tête pour faire quelque chose d'un peu plus audacieux, à quoi bon ? (...) Si un feu est bien filmé, on sait que c'est dangereux dans nos tripes. Et puis il y a le grondement, le vrombissement c'est terrifiant, un peu comme celui de la cathédrale qui s'entendait à plusieurs kilomètres.
Q: Vous semblez tenir à cette dimension spectaculaire?
R: "Il faut donner envie de retourner dans une grande salle, pour un vrai spectacle de cinéma. (...) La splendeur de la cathédrale de Bourges, c'est de la voir en large, parce que si vous voyez ça sur un téléphone, ça ne fait pas la même impression."
mam/gvy/db/nm/fio
Dans les banlieues lyonnaises, défiance, volonté d'apaisement et barbecue #
"Les gens qui ont fait ça, qui ont brûlé des poubelles et des voitures, c'est pour faire passer un message": malgré les tentatives d'apaisement, la défiance était toujours vive dans la métropole de Lyon, après trois soirées de violences urbaines.
"C'est jamais parti à cause d'un trafic de stup. Ce sont des étiquettes qu'il essaie de coller à tous les quartiers". Devant un tabac, Ramzy Layad ne décolère pas devant les explications avancées par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Nous, quand ça éclate, c'est à cause d'une bavure, d'un manque de respect", affirme le jeune homme.
Dans le quartier des Semailles à Rillieux-La-Pape, une vingtaine de jeunes gens bravent ce lundi soir le couvre-feu au pied d'une barre d'immeuble.
Au milieu des voitures stationnées là, un barbecue improvisé s'organise, à l'initiative d'Hamza Cherifi, 27 ans, arrivé à la nuit tombante, le coffre plein de merguez, poulet et canettes de soda.
"Je préfère voir les jeunes comme ça. Ils sont là; ils mangent, plutôt que de se faire courir après avec des gaz lacrymogènes", indique cet habitant du quartier de La Duchère, là où tout a commencé.
Son frère de 13 ans est dans le coma depuis mercredi après un accident de scooter.
Lui affirme que l'engin était poursuivi par une voiture de police banalisée, avec à l'appui "deux témoins" et dont l'un, assure-t-il, a été entendu par les enquêteurs.
La préfecture du Rhône dément formellement cette version. Idem côté police.
Une enquête a été confiée à l'IGPN et le parquet a ouvert une enquête "en recherches des causes des blessures" pour déterminer "les circonstances exactes" de l'accident.
Après La Duchère, la rumeur de l'accident a embrasé Rillieux-la-Pape et Bron.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de voitures en flamme ont abondamment circulé, certaines barrées d'une mention "pour la Duchère".
Une "solidarité" entre quartiers évoquée par Adel, 23 ans, à Rillieux-la-Pape où treize véhicules ont été incendiés et au moins six personnes interpellées vendredi soir.
"Toutes les voitures qui ont été brûlées, c'était pas pour faire ch... les riverains (...). C'est que les jeunes voulaient faire passer leur message par rapport à ce qu'il s'est passé à la Duchère", indique le jeune homme.
Pour le maire LR de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet, "certains se servent de ce qui s'est passé à la Duchère pour laisser libre cours à leur violence".
Dans chaque point chaud, Hamza Cherifi organise ses barbecues, dans la foulée d'un appel au calme lancé sur Snapchat.
Mais rapidement ce soir-là, une vingtaine de CRS interviennent pour mettre fin au rassemblement. "Mangez une merguez avec nous", tente un jeune face à l'un d'eux, statique, LBD en main.
Faute de pouvoir obtenir une prolongation du repas, quelques insultes se font entendre du côté des jeunes et la situation semble sur le point de basculer, alors que trois fourgons supplémentaires arrivent sur place.
Billel Sahraoui, 37 ans, les invite à remballer. "Vaut mieux ça que des gens qui se retrouvent demain sans leur bagnole", lâche cet entraîneur de boxe qui connaît plusieurs des présents.
A la Duchère aussi, le calme est revenu dans ce quartier de Lyon hérité des années 60 mais dont le visage a radicalement changé après de grosses opérations de rénovation urbaine.
Sur la place Abbé-Pierre, lieu d'affrontements jeudi soir, seuls quelques bris de glace et traces de fumée noire témoignent des incidents.
Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet est venu à la rencontre des dirigeants du Sporting Club de Lyon, dont l'action déborde largement des terrains de foot.
"Je pense qu'on a besoin d'apaisement" et les acteurs de terrain font "ce travail", affirme son président Mohamed Tria.
Interrogé sur les rapports tendus entre jeunes et police, M. Doucet dit croire "aux rencontres, au retour d'une vraie police de proximité". "C'est l'un des axes auquel on a déjà commencé à travailler".
Pour M. Tria, "on ne gagne rien à stigmatiser ces territoires", alors qu'on en est à "la troisième génération d'enfants issus de ces quartiers qui se révoltent".
ari/fga/cb
Aix-en-Provence: un commissaire condamné à six mois avec sursis pour "harcèlement" #
Le commissaire divisionnaire d'Aix-en-Provence a été condamné mardi à six mois d'emprisonnement avec sursis pour harcèlement moral d'un brigadier chargé de la formation à l'armement.
L'interdiction d'exercer toute fonction publique durant six mois, également prononcée par le tribunal correctionnel de Marseille, est suspendue en raison d'un appel immédiat, a indiqué son avocate Me Christine d'Arrigo.
Les juges ont estimé que le commissaire, sous la direction duquel travaillent les 550 fonctionnaires de police du district de sécurité publique, avait eu "un management autoritaire, parfois brutal, qui a eu des conséquences néfastes sur une partie des effectifs" même si l'objectif était l'amélioration de la performance en matière de chiffres de la délinquance.
Lors des débats, le commissaire avait reçu le soutien de l'ancien préfet de police Olivier de Mazières, venu saluer son "grand professionnalisme et ses résultats très positifs".
Le tribunal a estimé que les faits étaient constitués à l'égard d'une seule des deux parties civiles qui avaient porté plainte en 2019.
Le commissaire avait privé un brigadier de ses fonctions de chef en charge de l'organisation des stages d'entraînement aux tirs. "Vous avez abusé de votre position hiérarchique sur ce fonctionnaire et votre décision brutale et injuste a eu pour conséquence l'anéantissement de la victime", a indiqué la présidente du tribunal Marie-Pierre Attali.
"Même si les chiffres et les résultats sont importants, les souffrances des policiers doivent être prises en compte. Il appartient d'exercer le pouvoir hiérarchique avec fermeté mais aussi avec humanité", a souligné le tribunal.
Cette rétrogradation fonctionnelle sans procédure disciplinaire avait altéré la santé de ce policier alors même qu'il venait d'apprendre qu'il était victime de sérieux problèmes de santé et était, à l'époque des faits, confronté au suicide de sa soeur.
En pleine crise des "gilets jaunes", le commissaire lui reprochait de ne pas avoir su organiser des stages de formation à certains types d'armes destinées au maintien de l'ordre. Ce responsable de la formation avait notamment annulé un stage de tir à cause de matériel périmé. Le tribunal a condamné le commissaire à lui verser 7.000 euros de dommages et intérêts.
Le tribunal a en revanche relaxé le commissaire de faits présumés de harcèlement à l'égard de la cheffe du bureau de liaison et de soutien. Même si les juges ont qualifié de "dur et excessif" le comportement du commissaire à l'égard de cette cadre, "la gravité des faits n'a pas été confirmée".
"Je reconnais que j'ai pu élever la voix trois ou quatre fois. Je suis un chef de service déterminé mais pas un harceleur", s'était-il défendu durant les débats.
ll/est/or
Jean-Jacques Annaud tourne l'histoire "tellement invraisemblable" de Notre-Dame #
Jean-Jacques Annaud a débuté mardi à Bourges le tournage de son film sur l'incendie de Notre-Dame-de-Paris, survenu le 15 avril 2019. Il a expliqué à l'AFP son ambition de donner aux spectateurs l'envie "de retourner dans une grande salle" pour une histoire "tellement invraisemblable".
La sortie du film est prévue en "avril 2022", selon le réalisateur, auteur notamment de La Guerre du feu et du Nom de la rose.
Q: Comment avez-vous préparé ce film?
R: "J'ai rencontré tout le monde, tous les pompiers, petits ou grands, du général au caporal. C'est un film qui comprend des éléments cinématographiques tellement invraisemblables... Je n'aurais pas osé faire ces rebondissements dramatiques, si ce n'était pas verrouillé sur la vérité. Je n'ai jamais écrit un scénario avec autant de bonheur, aussi rapidement. (...) Ce scénario reflète à 98 % la vérité de la réalité."
Q: Votre film aura donc une dimension documentaire ?
R: "A peu près 5% du film seront des images d'archives, de portables, de télévision. Nous ne racontons pas de bobards, il suffit de suivre la réalité qui est infiniment plus baroque, parfois burlesque. (...) Comment oser dire que dans le premier véhicule qui part pour secourir cette cathédrale il y a quatre pompiers, deux n'ont jamais connu le feu et deux sont des filles. Il y a 1% de femmes pompiers et là elles sont deux. Cela ressemble à un film hollywoodien."
Q: Les pompiers seront-ils les personnages principaux?
R: "C'est ce qu'on appelle un film chorale, le personnage principal, la star, c'est Notre-Dame. C'est comme si je racontais l'histoire d'une victime qui est en train de mourir et les médecins n'arrivent pas... (...) Dieu merci, c'est un +happy end+. (...) Les personnages qui interviennent, ce sont ceux qui ont contribué à sauver la cathédrale: ils sont une poignée. Il y a ce groupe de quatre jeunes gens. Ils sont tout seuls pendant vingt minutes, ils réussissent à refroidir l'échafaudage qui, s'il n'avait pas été refroidi, se serait plié. C'étaient 500 tonnes qui allaient emporter la cathédrale."
Q: Pourquoi avoir choisi la cathédrale de Bourges pour certaines scènes?
R: "Après avoir visité pratiquement toutes les cathédrales de France, on s'est demandé quel est l'endroit qui non seulement ressemble mieux, mais qui a le lyrisme, la poésie, l'invitation à la spiritualité de Notre-Dame. On a tous voté pour Bourges. A chaque fois qu'on entre dans cette cathédrale il y a l'envie de tourner et c'est franchement magnifique."
Q: Comment en êtes-vous venu à réaliser ce film?
R: "Je suis un ami traditionnel du groupe Pathé (...) Là, c'est Jérôme Seydoux qui m'a demandé si j'étais intéressé par un documentaire. Il m'a donné de la documentation, le soir même j'ai failli l'appeler pour lui dire que j'étais d'accord. Et pour lui dire aussi que ce ne serait pas un documentaire! (...) Je suis incroyablement reconnaissant de pouvoir faire un film luxueux avec des moyens considérables dans une situation qui est extrêmement alarmante."
Q: Quelle est votre ambition?
R: "Cela fait plus de cent ans que le cinéma existe, il y a eu tellement de merveilles. Si on ne se casse pas un peu la tête pour faire quelque chose d'un peu plus audacieux, à quoi bon ? (...) Si un feu est bien filmé, on sait que c'est dangereux dans nos tripes. Et puis il y a le grondement, le vrombissement c'est terrifiant, un peu comme celui de la cathédrale qui s'entendait à plusieurs kilomètres. C'est du spectacle et, dans notre cas, sur un fond dramatiquement étonnant, parce que l'on croit savoir, mais on ne sait rien."
Q: Vous semblez tenir à cette dimension spectaculaire?
R: "Il faut donner envie de retourner dans une grande salle, pour un vrai spectacle de cinéma. (...) La splendeur de la cathédrale de Bourges, c'est de la voir en large, parce que si vous voyez ça sur un téléphone, ça ne fait pas la même impression. Je suis de ceux qui anticipent un renouveau prestigieux."
mam/gvy/db/nm
Val-d'Oise: une adolescente de 14 ans retrouvée morte noyée, deux camarades de classe interpellés #
Battue, jetée dans la Seine et retrouvée morte noyée: une adolescente de 14 ans a été tuée lundi soir lors d'un différend avec deux autres jeunes qui fréquentaient le même lycée à Argenteuil (Val-d'Oise), où, selon plusieurs sources, elle était victime de harcèlement.
Les deux mineurs, un adolescent et sa petite amie, tous deux âgés de 15 ans, ont été interpellés vers 2H00 du matin au domicile d'un ami et placés en garde à vue.
En début de soirée, la mère du jeune homme s'est rendue au commissariat d'Argenteuil pour livrer le récit glaçant des faits présumés. Entre 16H00 et 17H00, son fils "lui a annoncé qu'ils venaient de frapper une jeune fille et que celle-ci est tombée dans la Seine", a retracé le parquet de Pontoise.
Après lui avoir fait cet aveu et retiré ses vêtements couverts de sang, son fils s'est enfui du domicile pour rejoindre une connaissance, a précisé une source proche de l'enquête.
La mère de famille "s'est immédiatement rendue sur place et a retrouvé un gant avec une mèche de cheveux", a indiqué cette source.
Ses indications ont permis de retrouver le corps de l'adolescente, récupéré par la police fluviale au niveau du quai Saint-Denis, qui passe sous le pont de l'A15.
D'après les premières constatations sur place, la jeune victime portait des "traces de coups à la tête et au visage", a précisé le parquet, indiquant qu'une autopsie serait réalisée pour déterminer les causes du décès.
L'enquête, confiée à la police judiciaire de Cergy-Pontoise, devra également déterminer les circonstances des faits. Les trois adolescents n'avaient aucun antécédent pénal.
"Je connais le petit (auteur présumé, ndlr) depuis qu'il a 4 ans, c'est un geek, il adore les jeux vidéos, c'est un peureux, c'est pas un gamin qui traine", a confié, choquée, la voisine de la mère du mis en cause à l'AFP.
Mais selon une source proche du dossier, la mère de la victime a indiqué que sa fille faisait l'objet de harcèlement. Ses parents avaient signalé le soir-même la disparition de leur enfant, craignant une fugue.
"Elle m'a dit +maman j'ai des gros problèmes, j'ai été menacée de mort par ce garçon et cette fille aussi+, elle s'est bagarrée avec elle une semaine avant", a raconté la mère de la victime sur BFM TV.
Les protagonistes sont tous scolarisés dans le même établissement, un lycée professionnel privé situé dans un quartier calme du centre-ville de la plus grande commune du Val-d'Oise (environ 110.000 habitants), bordant la Seine.
L'établissement compte aussi une troisième "prépa pro", à laquelle appartenaient les trois adolescents.
L'incompréhension et la tristesse régnaient mardi matin devant le lycée, où plusieurs élèves faisaient état de leur sidération.
"C'était une fille avec le sourire. On ne peut pas mourir comme ça à 14 ans, c'est grave", a déclaré Ali, élève en seconde.
"On nous a prévenus en classe ce matin", glisse à l'AFP Clara, 17 ans, entre deux sanglots. "Elle était sympa. On la connaissait pas personnellement mais on lui parlait", ajoute cette élève de Terminale, qui affirme que les deux mis en cause devaient passer en conseil de discipline.
Contacté par l'AFP, le rectorat de Versailles n'a pas réagi immédiatement.
Le conflit semble avoir commencé avant les dernières vacances scolaires, quand des photos de la victime "en sous-vêtements" ont circulé sur Snapachat, réseau social prisé des jeunes, selon plusieurs témoignages d'élèves.
"L'autre fille (interpellée, ndlr) a tourné dans les réseaux sociaux que c'était une pute. Cela n'a pas plu à la victime et ça a dégénéré. C'est parti en bagarre", raconte une élève de Terminale, qui requiert l'anonymat. "La victime m'a parlé, elle m'a dit qu'elle se faisait harceler. Je l'ai vu se battre avec celle qui la harcelait devant les toilettes" la semaine dernière.
"C'est choquant, elle avait toute sa vie devant elle", glisse-t-elle, en pleurs.
fan-we/pga/rhl
Sedan: une femme et son nourrisson meurent dans un incendie, une enquête criminelle ouverte #
Une femme et son nourrisson sont morts dans la nuit de lundi à mardi dans l'incendie de leur immeuble à Sedan (Ardennes), où un sinistre avait déjà eu lieu en décembre, selon le parquet, qui a ouvert une enquête criminelle.
Les sapeurs-pompiers ont été appelés vers 01h15 pour de la fumée dans la cage d'escalier de cet immeuble, situé place d'Armes, en centre-ville, ont-ils indiqué à l'AFP.
Lors des reconnaissances, les secours ont trouvé décédés une femme et son nourrisson, une fillette de bientôt deux mois, selon le procureur de la République de Charleville-Mézières, Laurent de Caigny.
Un homme à mobilité réduite a été pris en charge par le Smur, mais ses jours ne sont pas en danger et trois personnes intoxiquées par la fumée, considérées comme blessés légers, ont été évacuées vers les hôpitaux de Sedan et Charleville-Mézières.
Jusqu'à 11 engins et 59 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser cet important incendie, qui était éteint en début de matinée mardi. L'un des pompiers a été victime d'un coup de chaleur, sans gravité.
Les secours étaient déjà intervenus pour un incendie dans cet immeuble en décembre, ont-ils rapporté. Ce premier incendie "n'était pas accidentel" mais son auteur n'a pas été identifié à ce stade, a confirmé M. de Caigny.
Ce précédent, les premières constatations des pompiers indiquant que le départ du feu aurait à nouveau eu lieu dans les parties communes et le fait que la défunte ait "des antécédents judiciaires d'incendie volontaire" ont conduit le procureur à ouvrir une enquête criminelle d'incendie volontaire ayant entraîné la mort.
"Cela ne veut pas dire que je l'accuse mais il s'agit d'un élément suspect", a souligné le procureur.
L'enquête a été confiée conjointement à la direction territoriale de la police judiciaire de Reims et à la brigade de la sûreté urbaine de Sedan.
jpa-tll-bj/rl/caz
Affaire Jonathan: la gendarmerie lance un appel à témoins #
La gendarmerie a lancé mardi un appel à témoins accompagné du portrait d'un homme à la stature imposante, dans l'affaire Jonathan, cet écolier de 10 ans enlevé en 2004 dans un centre de vacances et retrouvé mort dans un étang de Loire-Atlantique.
L'appel à témoins est accompagné de trois photos de Martin Ney, ce ressortissant allemand actuellement entendu en France dans l'enquête sur la mort du garçon. Les gendarmes recherchent "toute information même anodine susceptible de faire avancer l'enquête et d'aider la famille de ce petit garçon à découvrir la vérité".
Martin Ney, 50 ans, a été mis en examen au parquet de Nantes le 26 janvier pour "meurtre d'un mineur de moins de 15 ans et arrestation, enlèvement et séquestration, ou détournement arbitraire de mineurs de moins de 15 ans", relançant l'espoir d'un procès 17 ans après l'enlèvement et le meurtre du petit garçon.
Jonathan, originaire du Cher, avait été enlevé dans la nuit du 6 au 7 avril 2004 dans un centre de vacances de Saint-Brévin-les-Pins, près de Saint-Nazaire. Son cadavre avait été découvert quelques semaines plus tard, le 19 mai, ligoté et lesté d'un parpaing dans un étang proche de Guérande à 25 km du lieu de l'enlèvement.
"Dans ce contexte, entre 1990 et 2011, si vous avez vu ou pensez avoir vu cet homme, à la stature imposante 1m96, si vous lui avez loué ou prêté un hébergement et que vous êtes en mesure de situer le lieu ou la période, merci de contacter les services concernés", indique la gendarmerie.
Martin Ney, sous le coup d'un mandat d'arrêt européen délivré en octobre 2019, a été remis aux autorités françaises en janvier.
L'hypothèse de sa responsabilité est, parmi d'autres, explorée de longue date par les enquêteurs. Cette piste a été relancée en avril 2018 par des aveux indirects, entre détenus.
Un codétenu avait affirmé avoir recueilli les aveux de Ney, déjà condamné à perpétuité en 2012 pour le meurtre de trois enfants dans le nord de l'Allemagne.
Les témoignages sont à transmettre à "Cellule disparition 44 BP33284 - 35032 Rennes Cedex" ou par courriel à: cellule-disparition-44@gendarmerie.interieur.gouv.fr
lg/db/caz
L'avocate de la famille Paty "en colère" après les aveux de la collégienne à l'origine de la polémique #
Me Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty, s'est dite mardi "en colère" après que la collégienne à l'origine de la cabale ayant conduit à l'assassinat en octobre de l'enseignant a reconnu avoir menti sur sa présence au cours sur les caricatures de Mahomet.
"La situation de la jeune fille était intenable", a estimé sur RTL l'avocate, interrogée sur la médiatisation le week-end dernier des aveux de Z. Chnina lors de sa garde à vue, puis lors de sa mise en examen pour "dénonciation calomnieuse" en novembre.
"Tous les éléments dans le dossier prouvent très tôt qu'elle a menti", a souligné Me Le Roy, observant que son absence au cours sur les caricatures avait été "établie dès le départ".
Toutefois, "ce qui entoure les explications dudit revirement me laisse un petit peu sur ma réserve", a-t-elle ajouté.
"Elle a menti car elle s'est sentie prise dans un engrenage, car des camarades lui avaient demandé d'être leur porte-parole", a expliqué lundi à l'AFP l'avocat de la jeune fille, Me Mbeko Tabula, confirmant des informations du Parisien.
"Je suis très circonspecte", a réagi Me Le Roy. "Le porte-parole de quoi? D'un mensonge, de faits qui ne sont jamais arrivés ? Cette explication ne me satisfait pas, elle me met un peu en colère, parce que les faits sont graves, sont dramatiques".
Samuel Paty a été décapité le 16 octobre par un Tchétchène radicalisé de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, devant le collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
"Si on vient pour dire +je baisse les armes, j'admets enfin que j'ai menti+, on assume", a estimé l'avocate. "Pour moi ce sont des aveux qui ne sont pas assumés, (...) et ça ce n'est pas acceptable pour la famille de Samuel Paty".
Me Le Roy a par ailleurs accusé de mensonge Brahim Chnina, le père de la jeune fille mis en examen pour "complicité d'assassinat terroriste".
Selon le Parisien, l'homme, qui avait porté plainte contre l'enseignant et lancé une virulente campagne sur les réseaux sociaux avec l'aide d'un militant islamiste, Abdelhakim Sefrioui, a expliqué fin janvier au juge antiterroriste n'avoir pas connu les raisons de l'exclusion de sa fille et a regretté de ne pas avoir vérifié son histoire.
"Non, ce n'est pas vrai", a déclaré Me Le Roy, soulignant que le billet d'absence au cours avait été signé par la mère et que les raisons ayant mené à la décision d'exclure pour deux jours la jeune fille de l'établissement, "pour des problèmes d'absentéisme et de comportement", avaient été explicitées aux parents par SMS, par courrier et à l'oral.
"Venir aujourd'hui dire +j'ai cru le mensonge de ma fille+, c'est très léger", a jugé Me Le Roy.
edy/gd/pga/cb
L'avocate de la famille Paty "en colère" après les aveux de la collégienne à l'origine de la polémique #
Me Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty, s'est dite mardi "en colère" après que la collégienne à l'origine de la cabale ayant conduit à l'assassinat en octobre de l'enseignant a reconnu avoir menti sur sa présence au cours sur les caricatures de Mahomet.
"La situation de la jeune fille était intenable", a estimé l'avocate sur RTL, interrogée sur la médiatisation le week-end dernier des aveux de Z. Chnina lors de sa garde à vue, puis lors de sa mise en examen pour "dénonciation calomnieuse" en novembre.
"Tous les éléments dans le dossier prouvent très tôt qu'elle a menti", a souligné Me Le Roy, observant que son absence au cours sur les caricatures avait été "établie dès le départ".
Toutefois, "ce qui entoure les explications dudit revirement me laisse un petit peu sur ma réserve", a-t-elle ajouté.
"Elle a menti car elle s'est sentie prise dans un engrenage, car des camarades lui avaient demandé d'être leur porte-parole", a expliqué lundi à l'AFP l'avocat de la jeune fille, Me Mbeko Tabula, confirmant des informations du Parisien.
"Je suis très circonspecte", a réagi Me Le Roy. "Le porte-parole de quoi? D'un mensonge, de faits qui ne sont jamais arrivés ? Cette explication ne me satisfait pas, elle me met un peu en colère, parce que les faits sont graves, sont dramatiques".
Samuel Paty a été décapité le 16 octobre par un Tchétchène radicalisé de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, devant le collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).
"Si on vient pour dire +je baisse les armes, j'admets enfin que j'ai menti+, on assume", a estimé l'avocate. "Pour moi ce sont des aveux qui ne sont pas assumés, (...) et ça ce n'est pas acceptable pour la famille de Samuel Paty".
edy/gd/mep/cb
Val-d'Oise: une adolescente retrouvée morte noyée dans la Seine, deux lycéens interpellés #
Une adolescente de 14 ans a été retrouvée morte noyée lundi après avoir été battue et jetée dans la Seine à Argenteuil (Val-d'Oise) par deux lycéens, âgés de 15 ans, qui ont été interpellés, a-t-on appris mardi de sources policières et judiciaires.
Selon les premiers éléments de l'enquête, un jeune garçon et sa petite amie ont "battu et jeté" la victime dans la Seine, indique le parquet de Pontoise. Le corps de l'adolescente a été retrouvé dans l'eau vers 21H00 lundi, précisent des sources policières.
La mère du garçon interpellé a appelé la police vers 19h00 pour signaler que son fils et la petite amie de ce dernier venaient de frapper une camarade de leur classe et qu'ils avaient pris la fuite, selon une source policière.
Les deux jeunes ont été interpellés vers 2h du matin au domicile d'un ami et ont été placés en garde à vue.
L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Cergy-Pontoise.
Selon une source proche, la mère de la victime a indiqué que sa fille faisait l'objet de harcèlement.
La victime et les deux lycéens interpellés sont scolarisés dans le même établissement dans le Val-d'Oise.
tll-we/mep/sp
A Compiègne, la police entre "tension" et auto-régulation face au trafic de drogue #
"On se remet en question chaque jour": dans un quartier sensible de Compiègne (Oise), la police multiplie les interventions pour déséquilibrer le trafic de drogue, mais le débat national sur les violences policières et l'intensification des tensions pèsent sur certaines pratiques.
En arrivant au Clos des Roses en début de soirée, la patrouille de police est accueillie par une nuée de flashs. "Tu vas rien faire, on filme tout!", lance l'un des jeunes réunis devant un barbecue à l'entrée d'un HLM, en pointant son téléphone portable sur les agents.
"Ils n'ont plus peur: ils viennent carrément au contact en criant et en filmant", souffle un fonctionnaire, LBD en bandoulière, qui tient à garder l'anonymat.
Depuis septembre 2020, la police nationale multiplie les interventions dans ce quartier sud de Compiègne pour assécher la demi-douzaine de points de vente de stupéfiants - cocaïne, cannabis, héroïne - qui a valu aux lieux le surnom de "cité du crack".
Mais ces derniers mois, les polémiques ont enflé sur les violences policières, sur fond de contestation de la loi sécurité globale et d'accusations de racisme, tandis que le "Beauvau de la Sécurité" doit poser les bases des futures réformes.
"La façon dont on peut être regardés influe sur notre travail et on est très précautionneux de la déontologie", assure à l'AFP Pierryck Boulet, qui pilote les activités des 130 salariés du commissariat.
"On est formés pour maitriser nos réponses. Mais avec les réseaux sociaux, il y a la volonté de saisir une image choc de quelques secondes" qui "ajoute une pression", relève un agent, confiant parfois "hésiter" à répondre pour "ne pas prendre de risque".
Tout en scrutant le sol à la recherche de sachets de cannabis, plusieurs agents mettent en avant la "tension permanente" à laquelle ils sont soumis, a fortiori depuis la crise sanitaire.
"Ça peut partir en live en une fraction de seconde. Sur un simple coup de sifflet, on peut se faire encercler", glisse une membre de la patrouille, policière depuis 21 ans, disant constater une "intensification de la violence".
"Ça va crescendo. Les insultes, provocations, c'est quotidien, on n'y prête même plus attention. Ils cherchent à nous pousser à l'erreur", estime-t-elle.
En février, les caméras de vidéosurveillance installées par la municipalité ont été détruites à l'arme à feu "en quelques heures". Mais un autre phénomène inquiète particulièrement les forces de l'ordre: les tirs aux mortiers d'artifice, auxquels elles répliquent par du gaz lacrymogène et des grenades de désencerclement.
"C'est un marqueur d'une situation qui s'est crispée et qui interroge sur le respect des autorités", affirme le commissaire Boulet dans son bureau où sont stockés une quarantaine de tubes saisis lors des opérations.
Oscillant entre fatigue et résignation, certains reconnaissent des "violences illégitimes" ailleurs en France mais regrettent d'y être associés.
"On a parfois des remarques sur le travail de certains policiers qui ne ressemble pas à ce qu'on fait ici à Compiègne", concède M. Boulet. "C'est parfois pesant."
S'ils ont eu "mal au coeur" devant certaines vidéos, d'autres se disent amers face à un traitement médiatique qu'ils jugent stigmatisant, regrettant qu'on passe "sous silence la sécurité du quotidien, l'assistance aux victimes de vol ou de violences conjugales", explique un capitaine de 29 ans.
Pour autant, la vigilance passe par l'auto-contrôle. Avant chaque opération au Clos des Roses, le commissaire réunit les chefs de groupes devant une carte du quartier pour un "briefing" sur les manoeuvres à tenir. Et les échanges se poursuivent à l'issue des interventions.
"Ça passe par des mini-débriefings, où on dit: +moi j'aurais peut être plutôt fait comme ça+. On se remet en question tous les jours", affirme la policière.
"On n'a pas le choix, on travaille avec de l'humain, pas avec des machines. Un flic qui vous dit qu'il ne le fait pas n'est pas un bon policier."
cmk/rl/pb
Val-d'Oise: une adolescente de 14 ans retrouvée morte noyée, deux lycéens interpellés (sources policières) #
Une adolescente de 14 ans a été retrouvée morte noyée lundi soir dans la Seine à Argenteuil (Val-d'Oise) et deux lycéens ont été interpellés, a-t-on appris mardi de sources policières.
Selon les premiers éléments de l'enquête, un jeune garçon et sa petite amie auraient frappé la victime dont le corps a été retrouvé dans l'eau vers 21H00, précisent ces sources policières. les deux jeunes ont été placés en garde à vue.
tll-we/pga/sp
Sedan: une femme et son nourrisson meurent dans l'incendie de leur immeuble #
Une femme et son nourrisson sont morts dans l'incendie de leur immeuble à Sedan (Ardennes) dans la nuit de lundi à mardi, selon les sapeurs-pompiers et une source policière.
Les sapeurs-pompiers ont été appelés vers 01h15 pour de la fumée dans la cage d'escalier de l'immeuble, situé place d'Armes, en centre-ville, ont-ils indiqué à l'AFP.
Lors des reconnaissances, les secours ont trouvé décédés une mère âgée d'une quarantaine d'années et son nourrisson d'environ un mois, selon la même source.
Un homme à mobilité réduite a été pris en charge par le Smur, mais ses jours ne sont pas en danger et trois personnes intoxiquées par la fumée, considérées comme blessés légers, ont été évacuées vers les hôpitaux de Sedan et Charleville-Mézières.
Jusqu'à 11 engins et 59 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser l'incendie, qui était éteint en début de matinée mardi. L'un des pompiers a été victime d'un coup de chaleur, sans gravité.
Selon les premiers éléments, le feu aurait pris en bas de l'immeuble avant de se propager jusqu'aux combles.
Les secours étaient déjà intervenus pour un incendie dans cet immeuble en décembre, ont-ils rapporté.
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